CONCLUSION PARTIELLE
Les techniques de CES/DRS sont multiples dans la zone
d'étude. Elles connaissent une application à petite et/ou
à grande échelle en fonction des conditions
agro-écologiques du milieu.
Grâce à l'appui des ONG, et des services
étatiques, les producteurs ont privilégié l'association
des techniques. Pour renforcer leur efficacité en terme de restauration
et de gestion/conservation de la fertilité.
Le faible taux accordé aux autres techniques
est le plus souvent lié aux contraintes d'équipements et de
matière organique. Avec l'aide des partenaires, ces contraintes
s'amenuisent. Cela permettra une plus grande adoption de toutes les techniques
d'aménagement. Toute chose qui concourt à mieux lutter contre
l'érosion.
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CONCLUSION GENERALE
La lutte contre la dégradation des terres fait
appel à deux grandes formes de stratégie : une stratégie
mécanique et une stratégie agroforestière. Les techniques
mécaniques ont des effets immédiats ou à court terme, mais
les ouvrages doivent être entretenus et parfois renouvelés. Par
contre, les techniques agroforestières ont une efficacité
différée à moyen terme et restent durables. Ces techniques
sont complémentaires et leur combinaison est toujours la meilleure et la
plus pratiquée. Elles ont un but commun : augmenter la réserve en
eau du sol, stopper l'érosion du sol et augmenter les productions
agricoles.
L'inventaire des techniques de lutte
anti-érosive a permis d'examiner les avantages et les
inconvénients, les atouts et contraintes de celles-ci dans le
degré carré de Ouahigouya. Les bilans écologiques de
certaines d'entre elles sont indéniablement positifs. Toute fois, on
peut s'interroger sur la faiblesse relative de leur adoption à une large
échelle.
Les résultats des ONG sont fortement fonction
de leurs propres approches d'intervention dans les villages. La participation
des villages aux différentes activités de conservation des eaux
et des sols s'est révélée insuffisante au début,
mais s'est très rapidement améliorée dans les villages,
à la faveur du changement d'approche, désormais plus
participative, que les intervenants ont été amenés
à opérer.
Les travaux réalisés et les
résultats atteints sont très encourageants. En effet, la
réhabilitation des terres dégradées à permis :
d'accroître les rendements des cultures et d'améliorer la
sécurité alimentaire, d'augmenter le niveau de l'épargne
qui s'est traduite par des investissements dans l'achat d'animaux. Par
ailleurs, les actions visant à promouvoir les techniques de CES ont
accru la prise de conscience des producteurs vis-à-vis du
problème de la dégradation des ressources naturelles.
L'étude réalisée fait ressortir
que les techniques de luttes anti-érosive dans le degré
carré de Ouahigouya auraient contribué, du moins dans les
provinces du Passoré - Zondoma - Yatenga, à réduire la
pauvreté dans les villages. Les techniques de CES ont également
eu pour effet de modifier le système de production, et notamment le mode
d'élevage qui tend à s'intensifier, afin de mieux produire la
fumure organique nécessaire au zaï et aux demi-lunes.
Nous avons observé que certains paysans, sont
susceptibles non seulement d'adopter les techniques, mais aussi de les
améliorer en les adaptant et de contribuer à les diffuser
auprès d'autres producteurs. Par leur travail, ils ont montré
qu'il est possible de créer un système agro-sylvo-pastoral
intégré dans un environnement biophysique dégradé
et d'en tirer bénéfice à court, moyen et long
terme.
L'avenir de l'aménagement des terroirs reste
une préoccupation en l'absence d'une assistance permanente. En effet,
l'adhésion des populations pour les techniques de réhabilitation
reste pour une part importante liée à l'appui technique et
financier des ONG. Cela limite fortement la pérennité et la
poursuite des actions qui ne sont plus garanties dès que l'intervenant
extérieur se retire du village. Comme nous l'avons indiqué, une
majorité de paysans se déclarent intéressés par les
techniques de CES/DRS. Mais il s'agit d'une adhésion par rapport
à un appui venu de l'extérieur, ce qui introduit une erreur
importante dans l'estimation des besoins réels et sur le soutien
subséquent aux actions entreprises par ces populations.
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Au regard de tous les effets et impacts ci-avant
décrits, il est souhaitable que des mesures soient prises pour favoriser
l'acquisition d'équipements par les producteurs, en vue de
pérenniser les acquis de ces techniques.
Les initiatives déjà entreprises sur le
plan national nous permettent d'affirmer que l'espoir est permis. Nous pouvons
citer la mise en place du Programme de Développement Rural Durable et de
la deuxième phase du PNGT2 dont la bonne exécution permettra une
meilleure gestion des ressources naturelles à travers la
responsabilisation des communautés villageoises engagées dans la
lutte contre la pauvreté.
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