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Inventaire des techniques de lutte anti érosive dans le degré carré de Ouahigouya au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Abdoulaye RABDO
Université de Ouagadougou Burkina Faso - Maà®trise en géographie 2006
  

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CONCLUSION PARTIELLE

De nombreuses techniques ont été mises en oeuvre par les paysans avec l'appui conseil des ONG et les structures étatiques pour lutter contre la dégradation des sols. Ce sont :

- les techniques de contrôle du ruissellement des eaux de surface en vue d'assurer leur infiltration et dei collecter les sédiments transportés: zaï, diguettes en terre, cordons pierreux ou diguettes en pierres, bandes végétales, demi-lunes...

- les techniques qui améliorent la structure du sol, par la stimulation de l'activité biologique du sol : zaï, paillage, mise en défens, et par une action mécanique, pour assurer une bonne infiltration de l'eau et une bonne relation eau-sol-plante : sous-solage, scarifiage.

Les investigations de terrains ont permis de confirmer l'efficacité des techniques de lutte anti-érosive dans la réhabilitation des terres dégradées et l'amélioration de la productivité.

Toutefois, pour l'application et l'adoption de ces technologies, les paysans sont confrontés à un grand nombre de contraintes qui limitent leur utilisation à grande échelle. Il s'agit ainsi de l'insuffisance de matière organique, la difficulté du travail, le problème foncier, l'insuffisance d'équipement.

La lutte engagée contre le phénomène de la désertification a nécessité l'intervention des ONG qui travaillent en partenariat avec les services techniques déconcentrés de l'Etat. Malgré les contraintes objectives auxquelles sont confrontés les producteurs dans la mise en oeuvre des techniques vulgarisées par les intervenants, leur mobilisation reste forte. Il est par conséquent aisé de comprendre que la lutte anti-érosive occupe une place importante dans le degré carré de Ouahigouya.

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CHAPITRE SIXIEME : RESULTATS ET PERSPECTIVES

La description des différents types de techniques et leurs contraintes sont nécessaires pour mieux apprécier la classification préférentielle des techniques par les producteurs. Avant les aménagements, la grande majorité des paysans labouraient et semaient sans tenir compte des courbes de niveau. Après la récolte, les tiges de céréales étaient généralement coupées et ramassées par les femmes. Les ravines n'étaient pas protégées. Les techniques traditionnelles mises en place par les producteurs étaient caractérisées par leur résistance précaire et leur moindre efficacité. Les producteurs affirment : «avec les nouvelles techniques et les différentes formations reçues, on gagne le double de ce qu'on obtenait avant».

I - RESULTATS

I.1. Classification préférentielle des techniques par les producteurs

Dans la zone d'étude, la défense et la restauration des sols ainsi que la conservation des eaux constituent les critères les plus importants dans l'adoption des techniques proposées. Les problèmes de la régénération du couvert végétal, le fourrage, l'accroissement et la reconstitution des pâturages constituent la seconde préoccupation des producteurs. Cette classification est justifiée par le niveau de dégradation avancé dans la zone. D'ailleurs, ces considérations ont amené les paysans à utiliser et préférer les cordons pierreux, le zaï amélioré, les demi-lunes, les cordons pierreux végétalisés associés au zaï, les cordons pierreux associés au zaï amélioré et aux demi-lunes, le reboisement, à d'autres techniques comme, la haie vive, les brises vents et la mise en défens. On observe cependant une percée de la Régénération Naturelle Assistée qui accompagne souvent les cordons pierreux et le zaï35.

I.1.1. Les techniques utilisées

Les enquêtes réalisées ont permis d'établir une liste des techniques utilisées par les producteurs de la zone.

Les techniques les plus utilisées sont les cordons pierreux, le zaï amélioré et la demi-lune. Ces techniques sont utilisées en association en plus de la fumure organique ou minérale pour plus d'efficacité contre l'érosion et un meilleur rendement (cf. tableau n° 21, ci-après).

35 On note une réapparition de certaines espèces d'arbres qui avaient disparu grâce (i) aux graines apportées par les eaux et disséminées dans les champs sous cordons pierreux (ii) aux graines contenues dans la fumure organique placée dans les trous de zaï. Les producteurs ont un engouement particulier à protéger de telles espèces qu'ils n'ont jusque là connues que de nom.

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Tableau n° 21 : Techniques utilisées

Province

Technique

Loroum

Pas- soré

Sourou

Yatenga

Zon- doma

Total

Pourcen-tage (b)

Aucune technique

 
 
 

1

 

1

0,7

Cordon P + Zaï A + Fumure

5

6

14

34

16

75

50,0

Cordons P + Zaï A + Demi-L + Fumure

9

5

1

22

5

42

28,0

Cordon P + Zaï A + Zaï Méc + Fumure

 
 
 

1

7

8

5,3

Cordon P + Zaï Méc + Zaï A + Demi-L + Fumure

1

4

 

4

4

13

8,7

Cordon P + Fumure

 
 

2

 

1

3

2,0

Zaï A + Fumure

 
 

3

2

1

6

4,0

Diguette F + Cordon P + Zaï A + Demi-L + Fumure

 
 
 
 

1

1

0,7

Fumure

 
 
 

1

 

1

0,7

Total

15

15

20

65

35

150

100,0

Source : Rabdo, A. Résultat des enquêtes - mars à avril/2007.

Cordon P : cordon pierreux ; Zaï A : zaï amélioré ; Demi-L : demi-lune ; Zaï Méc : zaï mécanique ; Diguette F : diguette filtrante.

Les pourcentages consignés dans le tableau n° 21, ont permis de réaliser le graphique n° 7 ci après. Ce graphique témoigne de la combinaison des techniques dans la zone. Celles les plus utilisées sont : l'ensemble cordon pierreux plus zaï amélioré plus fumure (50 % des producteurs) et l'ensemble cordons pierreux plus zaï amélioré plus demi-lune et fumure (28 % des producteurs).

Les effectifs de l'association cordons pierreux, zaï amélioré, fumure sont supérieurs ou égal à cinq dans toute la zone. Tandis que l'association cordons pierreux, zaï amélioré, demi-lune n'a pas encore fait son apparition à grande échelle36. Les associations de techniques impliquant le zaï mécanique ont des proportions inférieures à 10 %. Le zaï mécanique est très peu répandu dans la zone. L'adoption de cette technique est faible même dans le Zondoma où elle a été introduite par l'INERA.

Diguette F + Cordon P + Zaï A + Demi L + Fumure

Cordon P + Zai Méc + Zaï A + Demi L + Fumure

Cordons P + Zaï A + Demi L + Fumure

Cordon P + Zaï A + Zai Méc + Fumure

Cordon P + Zaï A + Fumure

Graphique n°7 : TECHNIQUES UTILISEES

Cordon P + Fumure

Acune technique

Zaï A + Fumure

Fumure

0,67

0,67

0,67

2,00

4,00

5,33

8,67

28,00

50,00

Source : Résultats des enquêtes Septembre 2007 Rabdo, A.

36 La demi-lune est en phase de vulgarisation dans les départements du Sourou grâce à des paysans innovateurs (Kiembara, Lankoué) avec l'appui de la DPAHRH/Sourou.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon