CONCLUSION PARTIELLE
De nombreuses techniques ont été mises
en oeuvre par les paysans avec l'appui conseil des ONG et les structures
étatiques pour lutter contre la dégradation des sols. Ce sont
:
- les techniques de contrôle du ruissellement
des eaux de surface en vue d'assurer leur infiltration et dei collecter les
sédiments transportés: zaï, diguettes en terre, cordons
pierreux ou diguettes en pierres, bandes végétales,
demi-lunes...
- les techniques qui améliorent la structure du
sol, par la stimulation de l'activité biologique du sol : zaï,
paillage, mise en défens, et par une action mécanique, pour
assurer une bonne infiltration de l'eau et une bonne relation eau-sol-plante :
sous-solage, scarifiage.
Les investigations de terrains ont permis de confirmer
l'efficacité des techniques de lutte anti-érosive dans la
réhabilitation des terres dégradées et
l'amélioration de la productivité.
Toutefois, pour l'application et l'adoption de ces
technologies, les paysans sont confrontés à un grand nombre de
contraintes qui limitent leur utilisation à grande échelle. Il
s'agit ainsi de l'insuffisance de matière organique, la
difficulté du travail, le problème foncier, l'insuffisance
d'équipement.
La lutte engagée contre le
phénomène de la désertification a nécessité
l'intervention des ONG qui travaillent en partenariat avec les services
techniques déconcentrés de l'Etat. Malgré les contraintes
objectives auxquelles sont confrontés les producteurs dans la mise en
oeuvre des techniques vulgarisées par les intervenants, leur
mobilisation reste forte. Il est par conséquent aisé de
comprendre que la lutte anti-érosive occupe une place importante dans le
degré carré de Ouahigouya.
119
CHAPITRE SIXIEME : RESULTATS ET PERSPECTIVES
La description des différents types de
techniques et leurs contraintes sont nécessaires pour mieux
apprécier la classification préférentielle des techniques
par les producteurs. Avant les aménagements, la grande majorité
des paysans labouraient et semaient sans tenir compte des courbes de niveau.
Après la récolte, les tiges de céréales
étaient généralement coupées et ramassées
par les femmes. Les ravines n'étaient pas protégées. Les
techniques traditionnelles mises en place par les producteurs étaient
caractérisées par leur résistance précaire et leur
moindre efficacité. Les producteurs affirment : «avec les nouvelles
techniques et les différentes formations reçues, on gagne le
double de ce qu'on obtenait avant».
I - RESULTATS
I.1. Classification préférentielle des
techniques par les producteurs
Dans la zone d'étude, la défense et la
restauration des sols ainsi que la conservation des eaux constituent les
critères les plus importants dans l'adoption des techniques
proposées. Les problèmes de la régénération
du couvert végétal, le fourrage, l'accroissement et la
reconstitution des pâturages constituent la seconde préoccupation
des producteurs. Cette classification est justifiée par le niveau de
dégradation avancé dans la zone. D'ailleurs, ces
considérations ont amené les paysans à utiliser et
préférer les cordons pierreux, le zaï
amélioré, les demi-lunes, les cordons pierreux
végétalisés associés au zaï, les cordons
pierreux associés au zaï amélioré et aux demi-lunes,
le reboisement, à d'autres techniques comme, la haie vive, les brises
vents et la mise en défens. On observe cependant une percée de la
Régénération Naturelle Assistée qui accompagne
souvent les cordons pierreux et le zaï35.
I.1.1. Les techniques utilisées
Les enquêtes réalisées ont permis
d'établir une liste des techniques utilisées par les producteurs
de la zone.
Les techniques les plus utilisées sont les
cordons pierreux, le zaï amélioré et la demi-lune. Ces
techniques sont utilisées en association en plus de la fumure organique
ou minérale pour plus d'efficacité contre l'érosion et un
meilleur rendement (cf. tableau n° 21, ci-après).
35 On note une réapparition de
certaines espèces d'arbres qui avaient disparu grâce (i) aux
graines apportées par les eaux et disséminées dans les
champs sous cordons pierreux (ii) aux graines contenues dans la fumure
organique placée dans les trous de zaï. Les producteurs ont un
engouement particulier à protéger de telles espèces qu'ils
n'ont jusque là connues que de nom.
120
Tableau n° 21 : Techniques
utilisées
Province
Technique
|
Loroum
|
Pas- soré
|
Sourou
|
Yatenga
|
Zon- doma
|
Total
|
Pourcen-tage (b)
|
Aucune technique
|
|
|
|
1
|
|
1
|
0,7
|
Cordon P + Zaï A + Fumure
|
5
|
6
|
14
|
34
|
16
|
75
|
50,0
|
Cordons P + Zaï A + Demi-L + Fumure
|
9
|
5
|
1
|
22
|
5
|
42
|
28,0
|
Cordon P + Zaï A + Zaï Méc +
Fumure
|
|
|
|
1
|
7
|
8
|
5,3
|
Cordon P + Zaï Méc + Zaï A + Demi-L +
Fumure
|
1
|
4
|
|
4
|
4
|
13
|
8,7
|
Cordon P + Fumure
|
|
|
2
|
|
1
|
3
|
2,0
|
Zaï A + Fumure
|
|
|
3
|
2
|
1
|
6
|
4,0
|
Diguette F + Cordon P + Zaï A + Demi-L +
Fumure
|
|
|
|
|
1
|
1
|
0,7
|
Fumure
|
|
|
|
1
|
|
1
|
0,7
|
Total
|
15
|
15
|
20
|
65
|
35
|
150
|
100,0
|
Source : Rabdo, A. Résultat des enquêtes -
mars à avril/2007.
Cordon P : cordon pierreux ; Zaï A : zaï
amélioré ; Demi-L : demi-lune ; Zaï Méc : zaï
mécanique ; Diguette F : diguette filtrante.
Les pourcentages consignés dans le tableau
n° 21, ont permis de réaliser le graphique n° 7 ci
après. Ce graphique témoigne de la combinaison des techniques
dans la zone. Celles les plus utilisées sont : l'ensemble cordon
pierreux plus zaï amélioré plus fumure (50 % des
producteurs) et l'ensemble cordons pierreux plus zaï
amélioré plus demi-lune et fumure (28 % des
producteurs).
Les effectifs de l'association cordons pierreux,
zaï amélioré, fumure sont supérieurs ou égal
à cinq dans toute la zone. Tandis que l'association cordons pierreux,
zaï amélioré, demi-lune n'a pas encore fait son apparition
à grande échelle36. Les associations de techniques
impliquant le zaï mécanique ont des proportions inférieures
à 10 %. Le zaï mécanique est très peu répandu
dans la zone. L'adoption de cette technique est faible même dans le
Zondoma où elle a été introduite par l'INERA.
Diguette F + Cordon P + Zaï A + Demi L +
Fumure
Cordon P + Zai Méc + Zaï A + Demi L +
Fumure
Cordons P + Zaï A + Demi L + Fumure
Cordon P + Zaï A + Zai Méc +
Fumure
Cordon P + Zaï A + Fumure
Graphique n°7 : TECHNIQUES UTILISEES
Cordon P + Fumure
Acune technique
Zaï A + Fumure
Fumure
0,67
0,67
0,67
2,00
4,00
5,33
8,67
28,00
50,00
Source : Résultats des enquêtes Septembre
2007 Rabdo, A.
36 La demi-lune est en phase de vulgarisation
dans les départements du Sourou grâce à des paysans
innovateurs (Kiembara, Lankoué) avec l'appui de la
DPAHRH/Sourou.
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