II.2. Les conséquences
La destruction des propriétés physiques
des sols et l'évacuation des éléments fertilisants sont
lourds de conséquences. Elles sont à l'origine de la baisse de la
fertilité des sols. Le décapage progressif des couches arables
entraîne une baisse de la production et l'accroissement des superficies
cultivées.
II.2.1. La dégradation du sol
L'existence de nombreux affleurements de cuirasse
illustre bien l'importance de la dégradation des sols dans la zone
d'étude. La formation des cuirasses se fait à faible profondeur
et elles affleurent à la suite du décapage de l'horizon
superficiel meuble.
L'intensité de l'impact des gouttes de pluies
sur le sol s'accroît avec la destruction du couvert
végétal, et les brûlis dans les champs.
La formation de zones dégradées
appelées "zipella16" (zipellé au singulier) en
mooré est fréquente. Dans ces zones, l'infiltration des eaux
reste très faible et le ruissellement devient intense. Le ruissellement
des eaux sur les terres s'accompagne d'un transport des éléments
meubles et fertilisants. Cela se traduit par un amincissement de l'horizon
superficiel du sol pouvant aboutir à son décapage quasi complet.
On observe parfois l'apparition d'éléments grossiers en
surface.
Les sols se dégradent rapidement. Les
éléments fins disparaissent et l'épaisseur de la couche
arable diminue.
II.2.2. La baisse de la production
Dans notre zone d'étude, la perte des
éléments fertilisants et des particules meubles des sols a un
impact sur la production agricole. Les végétaux se
raréfient et la possibilité des sols de constituer un horizon
humifère est réduite. Les rendements restent très faibles,
car les cultures ont du mal à se développer.
Les techniques culturales traditionnelles
prédisposent les sols à une érosion
accélérée. Les terres nouvellement mises en exploitation
sont donc soumises à l'érosion. Au fil des ans, les terres
connaissent une baisse de leur productivité. La jachère
pratiquée est de courte durée. Au bout de deux à trois ans
de repos, les parcelles sont remises en culture. Cette jachère
intervient souvent tardivement et sa durée ne permet pas parfois aux
sols de récupérer. L'alimentation des plantes cultivées se
trouve alors menacée. Les plantules de sorgho et de mil subissent un
déracinement en début de saison des pluies.
16 Les zipella sont à l'origine, des
sols ferrugineux tropicaux ayant subi une érosion importante qui a
entraîné l'horizon (A) de surface, contenant la grande partie de
la matière organique. L'horizon sous-jacent, plus riche en argile,
à tendance à se colmater avec le passage des eaux de
ruissellement. Plus le colmatage est important, plus le ruissellement est
intense et moindre est l'infiltration.
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La baisse de la production agricole, suite à la
dégradation des sols, démontre la nécessité
d'entreprendre des actions de lutte anti-érosive. Toute chose qui, si
elle est bien appliquée, pourrait réduire l'érosion et
augmenter la production agricole.
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