Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Synthèse
La structuration d'un LBO (Leverage Buy Out)
Anthony Seghers
1
2006-2007
2
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Cette synthèse vise à
présenter de manière non exhaustive le principe
général du LBO, ses différents aspects et développe
une brève présentation chiffrée qui permettra à
ceux qui le souhaitent de mieux comprendre son fonctionnement
Les mécanismes de mise en place du LBO sont
d'abord présentés, puis le bref exemple chiffré vise
à illustrer la « vie », puis le débouclage du
LBO.
Les annexes ainsi que les indications
bibliographiques situées après le corps de cette note permettront
de trouver des informations plus précises sur les différents
aspects que soulèvent nécessairement un LBO, notamment la mise en
place des leviers financiers, juridiques et fiscaux.
Les opinions émises quant aux
développements potentiels de ces montages doivent être
interprétées au regard du contexte économique et financier
de l'été 2007. Il n'est bien évidemment pas possible
à ce stade de savoir qu'elle sera l'évolution des marchés
financiers et en particuliers celui des dettes LBO dans les années
à venir.
1. Mise en perspective du Leverage Buy Out
Après l'euphorie boursière des années
1990, se terminant avec l'explosion de ce que l'on a appelé la bulle
Internet, ces dernières années semblent avoir été
non celles de l'émergence mais du triomphe des LBO. Ces Leverage Buy
Out, peu connus il a y 10 ans, semblent constituer l'un des mécanismes
phares de la finance actuelle. Ils offrent ainsi des horizons nouveaux à
une large part des entreprises, jusqu'ici étrangère aux
problématiques d'ingénierie financière.
3
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Pour autant, la crise de liquidité portant sur les
financements de LBO et sur les subprimes
américaines1 rendra probablement le montage des futures
opérations à effet de levier plus difficile. L'âge d'or des
LBO, annoncé par Henry Kravis2, un des fondateurs du fonds
d'investissements précurseur KKR, est peut-être révolu.
Quoiqu'il en soit, le principe de ce type de montage ne semble pas
nécessairement remis en question3, à moins que ne
survienne une véritable crise systémique.
En effet, « historiquement, ne pouvaient être
cédées que les sociétés cotées en Bourse et
celles qui présentaient un intérêt pour d'autres acteurs
industriels, soit une infime minorité de sociétés. Pour
les autres, il n'y avait pas de marché. Le capital-investissement a
ouvert un troisième marché qui permet aux entrepreneurs de vendre
leurs sociétés, y compris les microsociétés »,
comme le souligne Maurice Tchenio4, fondateur d'Apax Partners, l'un
des principaux fonds d'investissements européens.
A ce titre, les LBO ont ouvert des perspectives nouvelles pour
de très nombreuses entreprises, françaises en particulier, pour
lesquelles cession efficace et valorisation substantielle étaient jusque
là improbables. D'où une véritable explosion des montages
à effet de levier portant parfois sur de très petits montants et
conduisant à véritablement redessiner le panorama des entreprises
françaises.
Or, si l'on examine de manière plus attentive le
maillage des entreprises françaises, on réalise qu'il est avant
tout caractérisé par le poids élevé des structures
de taille modeste, voire moyenne. Mises à part les très petites
entreprises, les PME/PMI constituent un pan fondamental du capitalisme
français (on se réfère aux critères
européens de définition des catégories d'entreprises, tels
qu'établis par la nouvelle recommandation 2003/361/CE concernant la
définition des PME5). Ces PME/PMI représentent 99,5 %
des entreprises françaises, 63 % de
1 Sophie Rolland - La résistance du
marché de la dette privée mise à rude épreuve - La
Tribune - 22 juin 2007
2 Eric Leser - La crise des marchés du
crédit compromet le financement des fonds - Le Monde - 31 juillet
2007
3 Les marchés peinent à évaluer
l'ampleur de la crise du crédit aux Etats-Unis - Les Echos - 6
août 2007
4 Maurice Tchénio - " Le
capital-investissement, un accélérateur de croissance " - La
Tribune - 11 juin 2007
5 Au regard de cette directive :
- Une moyenne entreprise est définie comme une entreprise
dont l'effectif est inférieur à 250 personnes et dont le chiffre
d'affaires n'excède pas 50 millions d'euros ou dont le total du bilan
annuel n'excède pas 43 millions d'euros.
4
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
l'emploi (hors administration) et 53% de la valeur
ajoutée produite6. Mais ce sont elles aussi qui se trouvent
souvent à la croisée des chemins, entre implantation locale et
expansion internationale, structure familiale et perspectives
financières véritables.
Un récent rapport du Conseil d'analyse
économique7 expliquait « qu'il manque à la France
l'équivalent de 10.000 entreprises de 300 salariés. », les
PME françaises peinant à devenir des acteurs sérieux de
leur secteur. Constat confirmé par les travaux d'Anne Dumas8,
au sein de l'Institut Montaigne, qui explique que les entreprises
françaises ont des difficultés à atteindre le seuil
critique en terme de solidité financière, de présence
internationale et de R&D.
L'un des aspects propres aux PME françaises est leur
origine souvent familiale. Mais ce qui les distingue réside plus encore
dans le fait qu'un homme ou une famille en ait accompagné la
création, le développement et la maturité, faisant souvent
de celle-ci le premier enfant de l'entrepreneur, celui dont il aura suivi
chaque tressaillement.
Ainsi, l'économiste américain Schumpeter
considérait-il que l'entrepreneur était la pierre d'angle des
économies capitalistes, faisant de celui-ci le vecteur de l'initiative,
de l'innovation et donc, in fine de la création de
valeur9.
Néanmoins, l'entreprise familiale étant en
général l'oeuvre d'une existence, il convient d'en assurer la
pérennité au soir de la vie de celui qui l'a créée,
afin que le trépas de l'un ne s'accompagne pas de la mort de l'autre.
On constate actuellement que les successions familiales
semblent beaucoup moins naturelles qu'auparavant. En effet, la
complexité croissante de la gestion d'une PME, tout comme les besoins
financiers auxquels une famille seule ne peut faire face, entraînent une
incapacité à trouver un héritier au sein de celle-ci dans
près de deux tiers des cas.
- Une petite entreprise est définie comme une
entreprise dont l'effectif est inférieur à 50 personnes et dont
le chiffre d'affaires ou le total du bilan annuel n'excède pas 10
millions d'euros.
- Une microentreprise est définie comme une entreprise
dont l'effectif est inférieur à 10 personnes et dont le chiffre
d'affaires ou le total du bilan annuel n'excède pas 2 millions
d'euros.
Cette recommandation a remplacé la recommandation
96/280/CE depuis le 1er janvier 2005
6 Source DGI - INSEE : Base de données
fiscales
7 Jean-Paul Betbèze et Christian
Saint-Étienne - " Une stratégie pour la France " - rapport du CEA
- 2005
8 Anne Dumas - Pourquoi nos PME ne grandissent pas -
Institut Montaigne
9 Joseph Schumpeter - Théorie de
l'évolution économique, 1911 Joseph Schumpeter - Les
cycles des affaires, 1939
5
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Par ailleurs, on connaît le poids élevé
des générations du baby boom, qui seront appelées à
prendre leur retraite dans les années à venir. Les patrons de PME
issus de ces générations étant nombreux, on imagine bien
l'ampleur du phénomène à venir en terme de succession
à la tête de ces entreprises.
A titre d'exemple, les trois quarts des entreprises
françaises de taille moyenne sont dirigés par un membre de la
famille qui en est actionnaire majoritaire. Dans de nombreux cas, le dirigeant
en question en est lui-même l'actionnaire majoritaire, si ce n'est
unique. La majorité de ces entreprises n'a pas formalisé
juridiquement les relations entre actionnaires, par un pacte d'actionnaires par
exemple. Aussi la succession aux fonctions de direction comme la transmission
du capital sont-elles des enjeux majeurs dans ce cas. Si l'on reprend les
chiffres d'une étude réalisées en 2006 par
PriceWaterhouseCoopers, il apparaît que seules 23 % des PME n'envisagent
pas de modification de la structure de leur capital, alors que 58 % (contre 56%
l'année précédente) d'entre elles l'envisagent dans les
cinq années à venir. Ces chiffres montrent bien l'ampleur du
phénomène en question.
Si l'on considère que leur entreprise est souvent
l'oeuvre majeure de leur vie, il semble évident qu'aux yeux de
dirigeants de PME, la transmission de celle-ci aura une importance
considérable, les aspects financiers ne pouvant se suffire à
eux-mêmes. C'est pourquoi, bien souvent, cette échéance est
repoussée, le dirigeant préférant rester aux commandes
plutôt que de devoir affronter les incertitudes liées à une
cession. En effet, dans d'assez nombreux cas, on constate une sorte de refus de
« passer la main », que ce soit à un membre de la famille ou
plus encore à un investisseur extérieur, financier ou
industriel.
Le dirigeant actionnaire, à l'image de n'importe quel
autre créateur ou responsable est confronté à une
problématique centrale : son aptitude à susciter et à
former un successeur. A ce titre, 46 % des dirigeants actuellement en place
n'ont pas consulté la génération suivante, 50% n'ayant pas
prévu de plan de continuité10. Or ici, en plus de la
capacité à faire émerger la bonne personne se pose le
problème du capital. En effet, trouver celui (ou l'équipe) qui
pourra lui succéder, le former, l'introduire afin qu'il puisse, le
moment venu tenir les commandes ne suffit pas. Encore faut-il que celui-ci,
voire ceux-ci disposent des moyens suffisants pour racheter ses titres à
l'entrepreneur. Nous savons que c'est rarement le cas.
10 PWC - Enquête sur les entreprises familiales
françaises 2006.
6
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Si aucune succession n'est organisée, le dirigeant se
condamne d'une certaine manière à devoir assumer la direction de
son entreprise jusqu'au bout. Ceci est alors en contradiction flagrante avec le
souhait exprimé par nombre d'entre eux de pouvoir profiter de leur
retraite après de nombreuses années de travail. Une lourde
incertitude pèse alors tant sur l'avenir du dirigeant que sur celui de
l'entreprise.
L'entrepreneur est donc dans ce cas confronté à
une sorte de dilemme : rester au commande ou prendre sa retraite, vendre son
entreprise aujourd'hui ou miser sur sa croissance future. On pourrait aussi
résumer ce dilemme en opposant logique industrielle et logique
patrimoniale ou logique professionnelle et logique familiale.
Simultanément, on constate depuis plus de 10 ans un
très fort développement en France du capital investissement
à travers les montages de Leverage Buy Out (LBO). Ce type de montage est
aujourd'hui connu et très largement appliqué dans les
différentes économies occidentales et dans la nôtre en
particulier. L'emprise du capital investissement n'a en effet cessé de
croître depuis plusieurs années, le poids des entreprises dans
lesquelles ces fonds détiennent des participations étant
égal à celui des entreprises du CAC 40. Ainsi, ce sont plus de
12% du PIB français qui se trouvent ainsi réalisés par des
entreprises dans le capital desquelles est entré un fonds
d'investissement11. Celles-ci ont en grande majorité fait
l'objet d'un montage de LBO, mécanisme phare du capital investissement
permettant l'acquisition d'entreprises grâce à une mise de
départ relativement limitée.
Les entreprises en question enregistraient en 2005 une
croissance 6,9%12, à mettre en comparaison avec les quelques
1,7% de l'économie française13. Ainsi, ce secteur
constitue bien l'un des pans majeurs du développement économique
actuel, tant au regard de son poids que du dynamisme des participations qui
sont les siennes.
Si l'on retient la perspective qui était la nôtre
au départ, à savoir la problématique de la transmission de
PME, on doit avant tout examiner la réalité du capital
investissement. En effet,
11 AFIC (Association Française des
Investisseurs en Capital) - Rapport 2006
12 AFIC - Rapport 2006
13 INSEE - Chiffres clés 2006
7
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
on retient souvent les prises de participations records
réalisées aux Etats-Unis ou en Europe, par KKR en particulier et
les LBO de plusieurs milliards voire dizaines de milliards14. Certes
ceux-ci jouent un rôle important et sont représentatifs du haut
niveau de technicité financière et juridique mis en oeuvre dans
ce type d'opérations15. Néanmoins, cela ne doit en
aucun cas occulter la réalité de ce secteur. En Europe, 8 500
prises de participations ont été effectuées par des fonds
d'investissements en 200616.
En effet, 82,7% des participations des fonds d'investissements
sont des PME, parmi lesquelles une large majorité (54,9% de l'ensemble)
compte moins de 100 salariés. Par comparaison, seul 1,3% des entreprises
détenues par des fonds en compte plus de 5 000.
De même, près de 50% des entreprises en
portefeuille réalisent un chiffre d'affaire de moins de 10 millions
d'euros, 79% un chiffre d'affaires de moins de 50 millions d'euros, ce qui
illustre la forte présence du capital investissement au sein du maillage
des PME françaises, et ce dans tous les domaines d'activité. De
même, ces entreprises représentent plus de 1,6 million de
salariés, et leurs effectifs ont connu une croissance de plus de 4% ces
dernières années, alors que les effectifs des entreprises du CAC
40 avaient tendance à diminuer. Si aujourd'hui, partout en Europe, les
entreprises se tournent vers le capital-investissement pour financer leur
croissance c'est qu'elles se trouvent face à un vide que personne ne
comble, excepté le private equity, selon Dominique
Sénéquier, président de Axa Private Equity. Maintes
études ont démontré que les sociétés dans
lesquelles les fonds investissent sont présents font preuve d'une
croissance supérieure à la moyenne.
Ceci montre le dynamisme de ces entreprises,
phénomène relativement logique quant on connaît le niveau
d'exigence des business plan des montages de LBO.
Par ailleurs, on peut estimer que la maîtrise croissante
de ce type de mécanisme par les acteurs économiques
français, la baisse des taux d'intérêts enregistrée
ces dernières années (en dépit d'une actuelle
remontée de ceux-ci) et un assouplissement général des
législations fiscales seront de nature à favoriser ce type de
montages. De même, le recentrage de grands groupes sur leur coeur de
métier les oblige à céder des filiales aux
activités trop périphériques. Par ailleurs, le papy
14 KKR : le pionnier des LBO - Le Figaro - 17
février 2007
15 François Vidal - Le marché des
très gros LBO connaît un essor sans précédent - Les
Echos - 9 janvier 2007
16 Dominique Sénéquier - Le
capital-investissement sert l'Europe industrielle - La Tribune - 15 mai 2007
8
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
boom actuel entraînera la transmission de plus de 450
000 entreprises en l'espace de 10 ans. Pour Yvon Gattaz, ancien
président du CNPF, c'est un véritable défi
démographique que la France est appelée à
relever17.
Le capital investissement est donc bien, à travers les
fonds qui en sont les acteurs, l'un des vecteurs centraux de la restructuration
de l'actionnariat actuel et futur des PME. Pourtant, si l'on interroge les
dirigeants d'entreprises qui songent à une transmission de celle-ci,
bien peu nombreux sont ceux à envisager une cession à des
investisseurs financiers. En effet, 71% d'entre eux expriment, ex
ante, une préférence pour un repreneur de type industriel,
la pérennité de l'entreprise, la sauvegarde de l'emploi ou
l'identification plus facile des repreneurs étant en
général citées comme les raisons de cet à
priori18.
Pour autant, on sait bien que la réalité des
transmissions de PME est tout autre, très nombreux étant ceux qui
ont recours à des fonds via des montages de LBO.
En effet, le capital investissement, en dépit d'une
vague réticence initiale de certains actionnaires de PME a pris des
participations dans plus de 1400 entreprises en 2006. Ce chiffre peut
paraître faible en comparaison du nombre d'entreprises dont la cession
est envisagée, mais il faut le remettre en perspective avec au nombre
d'entreprises profitables et de taille suffisante pour faire l'objet d'une
opération de LBO. Ce sont 10,2 milliards d'euros qui ont
été investis en 2006, consacrant ainsi un nouveau record. La
croissance de ce secteur de l'ordre de 26% ces dix dernières
années montre bien la vitalité de ces
investissements19.
Une autre particularité de l'économie
française, à côté du poids important de ses PME, est
la place qu'elle détient concernant le capital investissement.
Troisième acteur mondial, elle se situe en seconde position en Europe
derrière la Grande-Bretagne et en première position en Europe
continentale. Ceci fait donc de ce secteur l'un des pourvoyeurs de capitaux
importants des entreprises françaises, surtout pour celles n'ayant pas
accès aux marchés boursiers mais dont les actionnaires
historiques ne peuvent nécessairement faire face à leur
développement, international
17 Entreprises familiales, on vous aime - Les Echos -
4 novembre 2005
18 PriceWaterhouseCoopers - Enquête sur les
entreprises familiales françaises 2006
19 AFIC (Association Française des
Investisseurs en Capital) - Rapport 2006
9
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
notamment. Cela peut ainsi permettre d'éviter
l'écueil de la sous-capitalisation, problème souvent
rencontré par les entreprises familiales.
L'importance de ce secteur est donc à ne pas
négliger dès lors que l'on s'intéresse aux
problématiques de transmission d'entreprise, et de PME en particulier.
En effet, en 2006, les montants investis dans des transactions de moins de 100
millions d'euros ont été supérieurs à ceux investis
dans les LBO de taille importante20.
2. Le mécanisme phare du LBO
1.1.1 Philosophie générale du Leverage Buy
Out.
1.1.1.1 Cadre général du LBO 1.1.1.1.1
Definition
Afin de comprendre ce dont il s'agit, nous pouvons nous
référer à la définition qu'en donne l'AFIC
(Association Française des Investisseurs en Capital). « Le LBO
est le rachat d'une société cible par l'intermédiaire
d'une société holding qui reçoit des apports et souscrit
une dette pour financer l'acquisition. Par la suite la dette est
remboursée par les flux financiers que la société
achetée verse à la holding d'acquisition. Le LBO se
caractérise par l'association de dirigeants avec un investisseur
financier et par la mise en place d'emprunts remboursés par les
cash-flows futurs dégagés par la
cible21».
Un LBO est par ailleurs caractérisé par un
triple effet de levier : financier, juridique et fiscal, que nous
détaillerons dans cette partie.
20 Dominique Sénéquier - Le
capital-investissement sert l'Europe industrielle - La Tribune - 15 mai 2007
21 AFIC - LBO : Guide pratique - 2006
10
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Le but ici n'est pas de procéder à une
étude très approfondie du LBO en lui-même, de très
nombreux ouvrages, thèses et articles ayant déjà
été produits sur cette question. Néanmoins, l'OBO
étant un type particulier de Leverage Buy Out, en maîtriser la
technique, le processus et les implications est indispensable.
Le schéma suivant résume le montage en question.
Schéma type de montage de LBO
1.1.1.1.2 Le capital Investissement.
Le corollaire direct du LBO est le secteur financier qui
utilise cette technique comme principal outil dans les montages qu'il
réalise : le capital investissement.
Sans ce secteur, il y a fort à parier que le
mécanisme du LBO resterait en friche de manière quasi
absolue22.
22 Dominique Sénéquier - Le
capital-investissement sert l'Europe industrielle - La Tribune - 15 mai 2007
11
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Le capital investissement est donc un type particulier
d'acquisition et de financement d'entreprises, en général non
cotées, par des apports en fonds propres et par la structuration d'une
dette complémentaire. Il recouvre à la fois des interventions
dans ces phases de création, de développement, de transmission ou
de retournement. A la différence du banquier traditionnel qui concourt
aussi au financement et au développement de l'entreprise, le capital
développement ne bénéficie pas de créances
certaines sur l'entreprise.
C'est aussi une véritable alternative à
l'entrée en Bourse, souvent très coûteuse et pas toujours
efficace pour de petites capitalisations.
1.1.1.1.3 Une condition sine qua non : une cible
bénéficiaire.
La condition indispensable pour la mise en place d'un LBO est,
bien évidement que la cible soit en mesure de dégager des
cash-flows. En effet, ce sont eux qui permettront de faire face aux
intérêts ainsi qu'à une partie du principal de la dette
levée par la holding lors de l'acquisition. Une cible déficitaire
ou trop faiblement bénéficiaire ne pourrait pas
véritablement faire l'objet d'un montage de ce type (hors cas
particulier des fonds de retournement).
Si les résultats conditionnent la valorisation initiale
de la cible, ils sont aussi déterminants pour le bon déroulement
du montage et pour la sortie à un horizon en général de 5
à 7 ans.
Le niveau des résultats, leur
prévisibilité, leur récurrence et leur croissance
conditionnent en même temps la structure financière du montage.
Ils détermineront le niveau de dette, ainsi que le type de dettes
(senior, junior, mezzanine, earn out, que nous étudierons plus en
avant).
Un LBO classique sur une cible dont les résultats sont
trop faibles ou très aléatoires risque de se traduire par une
perte des fonds propres investis si la holding se trouve en défaut du
fait de l'insuffisance, voire de l'absence de remontée de dividendes.
Afin que la cible puisse faire face aux contraintes
financières liées au LBO, un certain nombre de critères
portera sur ses caractéristiques industrielles, commerciales et
financières.
L'une des premières attentes est qu'elle soit stable,
en croissance, mais qu'avant tout sa rentabilité soit assez
régulière. A ce titre, la récurrence des cash flows est
absolument indispensable.
12
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Par ailleurs, on attend aussi de cette cible type qu'elle ait
une position relativement forte sur son marché, qu'elle ne soit pas
tributaire d'un client unique très important. De même, afin
d'espérer des plus values de cession, des possibilités de
croissance certaines doivent exister pour intéresser les
investisseurs.
La société doit présenter des
fondamentaux financiers sains, et en particulier ne pas faire l'objet d'un
endettement excessif, sans quoi il serait impossible de lui faire supporter une
dette supplémentaire liée à l'acquisition, dans le cadre
du LBO.
Par ailleurs, les équipes en place, de même que
la qualité et la fidélité du personnel de l'entreprise,
seront des paramètres appréciables. Là encore, on attend
d'elles une forme de stabilité.
Certes, l'ensemble de ces paramètres n'est pas toujours
réuni dans les LBO qui sont effectivement réalisés, mais
il conditionne in fine la capacité qu'aura la cible à
dégager les cash flows nécessaires aux paiements des
intérêts et du principal de la dette d'acquisition. C'est bien cet
élément-là qui reste la condition de base pour la mise en
place d'un LBO.
Et, cette condition, centrale pour un LBO l'est bien
évidement tout autant pour un montage d'OBO.
1.1.1.2 Le triple levier du LBO
Le concept central23 est l'accroissement de la
rentabilité des fonds propres grâce à une hausse de
l'endettement financier, si la rentabilité du capital économique
est supérieure au coût des dettes financières :
ROE = (ROCE + (ROCE - i) x (D/FP)) x (1 - t)
Levier financier levier fiscal
23 Ch. Thibierge - Ph. Thomas - L'effet de levier :
une relecture opérationnelle à destination des décideurs
financiers d'entreprise - Cahier de recherche ESCP n° 97-135
13
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
avec ROE : rentabilité des fonds propres (Return on
Equity) ROCE : Rentabilité économique (Return on Capital
Employed)
D : dette
FP : fonds propres
t : le taux d'imposition
i : taux d'intérêt de la dette
1.1.1.2.1 Le levier financier
On reprend ici la théorie financière classique
selon laquelle lorsque la rentabilité d'un investissement est
supérieure au coût de son financement, il y a création de
valeur. Concrètement, si la rentabilité économique de
l'entreprise, mesurée par le rapport entre son résultat
d'exploitation et les capitaux investis, est supérieure au taux
d'intérêt des emprunts après impôt, le financement de
l'entreprise par endettement crée de la valeur pour
l'actionnaire24.
C'est la théorie classique du levier financier, que
l'examen empirique nuance néanmoins25.
Le levier se mesure par le rapport entre dette et fonds
propres, que l'on qualifie souvent de bras du levier. D'autre part, le
différentiel de rentabilité sera mesuré par la
différence entre la rentabilité économique de la cible et
le coût de la dette levée.
24 Cette théorie sert de base conceptuelle
à la compréhension des montages financiers à effet de
levier, même si elle a fait l'objet de nombreuses critiques :
- On doit considérer que l'entreprise en dispose pas de
trésorerie, qui fausse l'équation (sans quoi on compte
la trésorerie dans l'actif économique, mais pas
les produits financiers dans le résultat d'exploitation) - On
résume les frais financiers aux charges d'intérêts sur la
dette financière, ce qui semble réducteur
- On considère que le passif est composé de
capitaux propres et de dettes financières (portant intérêt)
mais on
oublie les dettes d'exploitation, pourtant importantes dans tout
bilan d'entreprise (le problème étant qu'elles
ne portent pas intérêt)
- On néglige la hausse de rentabilité exigée
du fait de l'accroissement du risque du à la hausse de la dette, remise
en cause centrale initiée par Modigliani-Miller
- On n'a pas de congruence parfaite du résultat comptable
et du résultat fiscal, tel que retenu par l'administration
25 Ch. Thibierge - Ph. Thomas - L'effet de levier :
une relecture opérationnelle à destination des décideurs
financiers d'entreprise - Cahier de recherche ESCP n° 97-135
14
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
L'effet de levier sera alors la produit du différentiel
par le « bras du levier », plus ce dernier sera fort, plus le
rentabilité des fonds propres sera élevée.
Bien évidement, cela s'accompagne logiquement d'une
hausse du risque, qui à terme doit accroître le coût de
l'endettement (le taux devant intégrer le niveau de risque de
défaut, qui augmente avec la hausse de la dette).
Ainsi, dans le cas du LBO, les free cash flows
dégagés par la cible permettront de faire face au service de la
dette. Si jamais en revanche, la rentabilité de la cible devenait
moindre que le taux d'intérêt de la dette d'acquisition, l'effet
de levier se transformerait en effet de massue, détruisant de la valeur
pour l'actionnaire.
Le principal risque dans ce type de montage est de ne pouvoir
faire face au service de la dette, les cash-flows futurs ayant
été surévalués dans le business plan initial. Dans
ce cas, c'est l'ensemble du montage qui se trouve remis en question.
Afin de mesurer la rentabilité d'un LBO, on utilise le
TRI, c'est-à-dire le taux de rentabilité interne, à savoir
le taux d'actualisation qui permet d'égaliser d'un côté la
somme des cash-flows futurs et la valeur de sortie, d'autre part le montant de
l'investissement initial. C'est une donnée clef qu'examinent très
attentivement les fonds d'investissements avant d'entrer dans le moindre
montage, ceux-ci attendant souvent un TRI à moyen terme de l'ordre de 15
à 20%26.
Seuls les cash-flows doivent être pris en compte dans
cette perspective, la loi disposant qu'une « société ne peut
avancer des fonds, accorder des prêts ou consentir une
sûreté en vue de la souscription ou de l'achat de ses propres
actions par un tiers » selon l'article L 225-216 du Code de commerce
(auparavant art 217). En résumé on ne peut payer la cible avec
ses propres actifs (trésorerie, immobilisations...).
1.1.1.2.2 Le levier juridique
26 Marianne Py et Aymeric Val - Les fonds
d'investissement, un dopant pour vos actions ? - Le Revenu Hebdo Bourse - 6
Avril 2007
15
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Fondamentalement, le levier juridique s'explique par le fait
que l'on détienne le contrôle de la cible avec seulement 50% plus
une voix des titres de la holding27. Le raisonnement est
démultiplié si l'on met en place une cascade de holdings, dont on
ne détient à chaque fois que 50% plus une voix, soit la
majorité simple. Ainsi si l'on superpose trois holdings, on
détient le contrôle de la cible avec seulement 6,75% de la valeur
de la cible, ce qu'illustre le schéma suivant.
Schéma du levier
juridique28
27 Eric Cempura - L'utilisation d'une holding dans la
reprise d'entreprise - Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris
28 Nicolas Boschin - Le guide pratique du LBO -
Edition d'organisation
16
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Par ailleurs, certaines sociétés permettent de
détenir des actions à droits de vote multiple ce qui permet
d'obtenir un résultat de ce type sans passer par une succession de
holdings détenues à la majorité simple. En effet, le
système en cascade est complexe à mettre en place, les
actionnaires de 49% restant à chaque niveau pouvant se sentir
prisonniers d'une structure qu'ils ne contrôlent pas.
Ce levier vise simplement à démultiplier le
pouvoir de contrôle par rapport au pouvoir financier sur la cible. On
renforce ce levier juridique en endettant la holding, ce qui permet de
contrôler une cible identique avec un apport moindre encore.
1.1.1.2.3 Le levier fiscal
Complétant les leviers précédents, le
levier fiscal permet d'optimiser le montage par la déduction des
intérêts liés à la dette d'acquisition.
Ainsi, pour reprendre la formule initiale, le levier est
(1-t), lorsque t est le taux d'imposition. Plus celui-ci sera
élevé, plus le levier sera fort. Un taux d'imposition de 33,33 %
revient à multiplier la charge réelle des intérêts
financiers par 0,66. Par conséquent, la fiscalité supporte in
fine un tiers de la charge financière annuelle liée à
la dette d'acquisition.
Diverses techniques fiscales permettent ainsi d'amplifier
considérablement l'effet de l'investissement effectué.
Le mécanisme le plus important est l'intégration
fiscale, c'est-à-dire l'addition des résultats de la holding et
de la cible en vue d'une imposition commune. Si l'une est
bénéficiaire et l'autre déficitaire, on aura un clair
mécanisme de compensation. En effet, on diminuera les
bénéfices de l'une des pertes de l'autre, ce qui permet de
pallier le problème que constituent l'existence d'un déficit
fiscal chez l'une des sociétés et l'existence d'un
résultat imposable chez l'autre.
17
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Cela permet donc de réduire le coût d'une
opération de LBO, la holding ayant un déficit du fait des
intérêts d'emprunt, alors que la cible dégage un
résultat imposable.
Pour qu'une telle technique puisse s'appliquer, il est
nécessaire que la holding détienne au moins 95% des titres de la
cible.
Si cette mécanique fonctionne au mieux dans le cadre
d'un LBO, dans le cas de l'OBO des dispositions légales (amendement
Charasse) viennent en contrarier le principe, considérant qu'il est indu
de faire supporter au Trésor une partie des frais financiers liés
à une acquisition auprès de soi-même29.
1.1.1.3 Différents types de LBO.
Si le LBO est un montage type structuré autour de
l'acquisition d'une cible par une holding grâce aux effets de levier que
nous venons d'examiner, dans le pratique ce concept unique30
recouvre différentes situations.
MBO (Leverage Management Buy Out).
Le MBO est le rachat d'une entreprise par son équipe de
direction actuelle, constituée de cadres soit non actionnaires, soit
minoritaires auparavant.
MBI (Leverage Management Buy In)
Le MBI consiste en l'acquisition d'une entreprise par une
équipe de managers extérieurs à l'aide d'un effet de
levier.
BIMBO (Buy In Management Buy Out).
29 Denis Andres - Cabinet Arsène - Amendement
Charasse : Esprit es-tu toujours-là ?
30 M. Cherif - Ingénierie financière et
private equity - Revue Banque Edition - 2004
18
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Le BIMBO est le rachat d'une société par un
dirigeant repreneur, en association avec le vendeur ou les principaux cadres de
l'entreprise.
LBU (Leverage Build Up)
Le LBU consiste à racheter une première
entreprise qui sert ensuite de plateforme pour l'acquisition d'autres
sociétés, en vue de constituer au bout du processus un groupe,
par effet de levier.
OBO (Owner Buy Out)
Rachat d'une entreprise par une holding détenue
conjointement par le dirigeant actionnaire actuel de la cible et des
partenaires, en général financiers. Ce modèle, moins
courant fera l'objet de l'ensemble de notre étude.
Il convient de rappeler qu'il constitue l'un des types de LBO,
tous ces montages utilisant la même matrice d'ingénierie
financière et juridique, avec des acteurs différents.
1.1.1.4 Structuration du LBO.
Avant d'examiner le montage financier lui-même, qui
constitue le centre du LBO (III), nous examinerons comment se structure le
montage, tant dans ses aspects juridique que dans le processus qui est le
sien.
1.1.1.4.1 La structuration juridique du
LBO
19
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Si nous avons vu quelles sont les conditions majeures
concernant la cible (qui est une donnée), la holding de reprise est une
construction qu'il convient d'optimiser.
La holding est presque toujours une holding
dédiée, que celle-ci préexiste au montage ou non, seule sa
pureté importe. Ce peut être aussi bien une société
civile qu'une société commerciale, la détention des titres
de la cible étant en soi une activité civile.
En pratique, c'est en général une
société de capitaux, celle-ci devant satisfaire plusieurs
conditions :
- responsabilité des actionnaires limitée aux
apports
- titres librement cessibles et négociables
- soumission à l'IS
Ainsi, la SA (Société Anomyme), la SAS
(Société par Action Simplifiée) et, moins souvent la SCA
(société en commandite par actions) sont-elles utilisées
pour ce type de montage.
Les deux dernières permettent de dissocier
détention financière et contrôle, renforçant en cela
très fortement l'effet de levier juridique31.
La présence de fonds d'investissement au tour de table
conditionne en général le choix de la forme de la
société holding, leurs objectifs nécessitant
d'éviter au maximum les blocages propres à certaines formes
sociales.
1.1.1.4.2 Les intervenants 1.1.1.4.2.1 Le
vendeur
Premier concerné, celui-ci est pour près de 50%
des cas une personne physique, ou une famille réglant souvent un
problème de succession. Dans 40% des cas, c'est un groupe souhaitant
recentrer ses activités, et se séparant donc d'une
filiale32.
31 Eric Cempura - L'utilisation d'une holding dans la
reprise d'entreprise - Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris
32 Marie-Jeanne Pasquette - Pariez sur les ventes
à la découpe - La vie financière - 18 mai 2007
20
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Rares sont les entreprises cotées rachetées dans
ce cadre, du moins en France, la sortie de la cote étant trop difficile
(le seuil de détention de 95% de titres étant prohibitif).
Le cédant cherchera logiquement à obtenir le
meilleur prix pour son entreprise, avec parfois des objectifs annexes,
protection des salariés, pérennité de l'activité ou
refus de céder à un concurrent historique.
1.1.1.4.2.2 Les Investisseurs financiers.
Ce sont en général des fonds d'investissement
(Private Equity) qui cherchent à maximiser la rentabilité de
leurs investissements.
Ce sont soit des SA, soit des FCPR (Fonds Communs de
Placements à Risque) ou des SCR (Société de Capital
Risque). Ils dépendent selon les cas d'établissements financiers
majeurs ou d'une simple équipe de dirigeants33. Dans le cadre
de LBO importants, les différents fonds peuvent s'associer, afin de
faire logiquement baisser leur risque individuel.
1.1.1.4.2.3 Les conseils
Ceux-ci regroupent l'ensemble des conseils en fusions
acquisitions, banques d'affaires, avocats, auditeurs, experts comptables... qui
visent à apporter à l'une des parties leur expertise concernant
l'un des domaines de cette opération, au demeurant très
complexe.
1.1.1.4.2.4 Les managers
Ils préparent le business plan qui servira de base
à la transaction, et seront en même temps responsable de son
application. Ils peuvent par ailleurs être associés au montage, et
bénéficient parfois d'une forte incitation financière
conditionnée par le bon déroulement final34 de
l'opération.
33 Agence pour la création d'entreprise -
Panorama du capital investissement
34 A Cheinel - Introduction à
l'ingénierie financière - Banque Editeur - janvier 2000
21
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
1.1.1.4.2.5 Les banques
Elles apportent les financements nécessaires au
montage, en cherchant à optimiser le couple risque / rendement. Elles
ont pour objectif de s'assurer que la cible sera bien en mesure de faire face
à ses échéances. L'effet de levier financier central dans
le montage ne joue que grâce aux concours qu'elles apportent.
Les mezzaneurs sont des établissements
spécialisés qui fournissent des financements mezzanines que nous
étudierons par la suite.
Ces différents intervenants prennent chacun part au
processus de structuration de l'opération, qui pour un LBO comme pour un
OBO doit aboutir à un montage optimal.
1.1.2 Le processus de montage d'un LBO.
Le déroulement d'une opération de LBO sera pour
ainsi dire identique quel que soit le type de LBO, aussi convient-il d'en
comprendre la trame générale.
La première étape du processus se produit selon
les cas à l'instigation du vendeur ou de l'acheteur. Cela suppose donc
au préalable une réflexion stratégique. Le vendeur doit
définir le type de transaction qu'il souhaite (cession, prise de
participation d'un fonds...). L'acheteur, s'il a l'initiative définit le
type de cible (voire l'entreprise) qu'il souhaite acquérir.
Dès lors, à travers des documents ne permettant
pas de connaître le nom de l'entreprise, un premier travail de
démarchage est effectué par les conseils du vendeur.
22
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
La mise sur le marché se fera soit de manière
exclusive auprès d'un acheteur, soit concomitamment auprès de
plusieurs d'entre eux, soit enfin par un processus de mise aux enchères
(open bid), plus concurrentiel mais obligeant l'entreprise à lourdement
se dévoiler35. Des lettres d'intention seront
échangées, marquant l'intérêt pour la cible.
Par la suite, les acheteurs potentiels vont réunir le
maximum d'informations sur la cible, son marché, ses perspectives, afin
de pouvoir formaliser une proposition en terme de valorisation. Par la suite,
devront déjà être examinées les possibilités
de montages financiers, ce qui suppose de trouver les investisseurs.
Pour certains LBO, la banque conseil du vendeur structure
elle-même un financement qu'elle propose « clef en main » aux
acheteurs36. Cette solution a l'avantage d'être rapide (le
travail est fait en amont), d'indiquer un prix à l'acheteur (le montant
du package de financement) et d'être faite « sur mesure » pour
la transaction considérée37.
Quelle que soit l'option retenue, les investisseurs
intéressés saisissent les banques, pour obtenir d'elles les
concours bancaires nécessaires au levier financier, ceci à partir
d'un mémorandum de présentation et d'un business plan
élaboré grâce aux informations collectées et aux
contacts avec le vendeur et son management.
A ce stade, l'architecture générale du montage se
dessine précisément, autant d'un point de vue juridique (holding,
actionnaires...) que financier (investisseurs, structuration de la dette...).
C'est à ce stade que des propositions sont communiquées par les
acheteurs potentiels aux conseils du vendeur, qui en retient alors un certain
nombre (short list)38.
Alors que jusqu'à présent les acquéreurs
potentiels ne disposaient que des informations contenues dans le
mémorandum de présentation et de celles collectées par
eux, ils ont à ce stade accès aux data rooms (consultation dans
un temps limité, avec l'aide de leurs conseils, de l'ensemble des
informations concernant l'entreprise : comptables, financières,
commerciales, sociales,
35 Jean-Philippe Lacour - Les ventes d'entreprises aux
enchères se développent - La Tribune - 31 mai 2000
36 Emmanuelle Duten - Les financements de projets
s'invitent de plus en plus dans les LBO - Capital Finance - 19 février
2007
37 Franck Moulin - LBO : l'heure des choix - Capital
Finance - 5 juin 2006
38 Anne-Laurence Fitere - LBO : quand les PME prennent
les devants - Enjeux Les Echos - 1er septembre 2006
23
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
industrielles, technologiques...). A l'issue, les acheteurs
remettent une offre ferme qui permet au cédant de retenir l'un d'entre
eux. Démarre alors une période d'exclusivité avec
l'acquéreur retenu.
Celle-ci servira à auditer la cible afin de confirmer
la valorisation proposée. L'audit d'acquisition vise à valider
l'ensemble des éléments financiers et comptables, et donc in
fine les hypothèses du business plan.
Dès lors, les différentes modalités
accompagnant la cession que sont les garanties de passif, crédit
vendeur, earn out... sont arrêtées. On procède alors au
closing, qui consacre l'opération par l'échange des ordres de
mouvement de titres et le paiement de l'acquisition ainsi que par l'ensemble
des formalités de clôture.
Si ce déroulement type d'une opération de LBO
est assez standard, chaque type de LBO aura des variantes, et chaque
opération concrète ses spécificités qui se
grefferont sur cette trame générale. L'OBO en particulier, dans
la mesure où acheteur et vendeur sont identiques (fonds d'investissement
exceptés), la recherche d'acquéreurs et la mise en concurrence de
ceux-ci n'ont pas lieu d'être. Il n'en demeure pas moins que le processus
général de structuration de l'opération restera le
même39.
1.1.2.1 Le montage financier d'une opération de
LBO. 1.1.2.1.1 Principe
Le LBO est, par définition un montage à effet de
levier financier, basé sur la création d'une holding,
dotée de fonds propres, qui lève les dettes nécessaires
à l'acquisition d'une cible commerciale ou industrielle.
39 AFIC - LBO : Guide pratique - 2006
24
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
L'enjeu principal réside dans la capacité
à réaliser un montage équilibré, à savoir un
montage qui permette de bénéficier au mieux du triple levier,
tout en faisant face aux engagements bancaires qui sont ceux de la holding.
Dernier équilibre à atteindre, celui entre
développement industriel de la cible et respect du plan de remboursement
de la dette d'acquisition. L'opération de LBO ne doit pas conduire
à s'accaparer la totalité des cash-flows de la cible, lui
interdisant ainsi tout investissement et obérant par la suite sa
croissance40. La réussite d'un LBO passe en effet par son
caractère équilibré sur la durée du business
plan.
Un LBO reste, dès sa mise en place un montage ayant une
visée claire dans le temps. Il a vocation à être
débouclé, pour permettre un retour sur investissement le plus
élevé possible aux partenaires financiers, à horizon de 5
à 7 ans en général.
En conséquence, l'ensemble du financement sera
structuré dans cette perspective, à savoir un respect
satisfaisant du business plan et une sortie (revente) à moyen terme.
1.1.2.1.2 Le financement du montage.
Aspect central de toute opération d'ingénierie
financière, le LBO fait appel à un large faisceau de sources de
financement, que nous examinons à ce stade.
Le financement passe, bien entendu par la holding, et non par
la cible. Cette dernière finançant simplement son exploitation et
ses investissements. Celui de la holding quant à lui sert uniquement
à l'acquisition de la cible. C'est la raison pour laquelle une holding
pure (sans activités propres) est nécessaire au départ.
1.1.2.1.2.1 Les fonds propres.
40 Clémence Dunand - Opérations de LBO,
mode d'emploi - Investir Hebdo - 10 février 2007
25
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Ce sont les apports faits par les actionnaires de la holding,
en général en numéraire, mais parfois en nature. Dans le
cas de l'OBO, ce seront au départ des titres de la cible.
Les différentes personnes, physiques ou morales
présentes au tour de table en apportent chacune une partie : dirigeant,
cadres, sociétés de capital investissement...
Ils recouvrent les actions, simples ou complexes, les comptes
courants d'associés, ou encore les obligations convertibles en actions
(OCA). Ils se décomposent entre fonds propres et quasi fonds propres.
Les premiers comprennent les apports des repreneurs, dirigeants et
investisseurs financiers.
Les quasi-fonds propres quant à eux sont
constitués par les obligations convertibles, qui portent
intérêt et peuvent être converties en actions sous certaines
conditions.
En cas d'échec du LBO, ces capitaux propres ne font
évidemment l'objet d'aucune garantie.
La dette quant à elle finance le reste du montant de
l'acquisition. Elle se décompose en multiples tranches, chacune ayant sa
logique propre et concourant au bon déroulement de l'opération.
La taille de l'opération détermine logiquement le nombre de types
de financement.
1.1.2.1.2.2 La dette senior.
C'est la dette principale de ce type de montage, qui
présente les caractéristiques d'un prêt à moyen
terme. Elle est levée auprès de banques traditionnelles, pour une
durée de 5 à 7 ans, durée de débouclage habituelle
d'un LBO. Son coût est relativement raisonnable, et est calculé en
fonction du risque propre à l'opération. En
général, du fait de la seniorité de cette dette, son taux
est celui des obligations d'Etat (OAT 10 ans) ou de l'Euribor plus 250 à
350 points de base41. Elle peut même être divisée
en plusieurs tranche (A, B, C voire D), à la rémunération
différente42.
41 Fabien Jakob - Les opérations de rachat à effet
de levier: maximiser la rentabilité en limitant les capitaux propres
investis - Le Temps - 21 mai 2007
42 Des dettes toujours plus risquées pour augmenter les
marges - La Tribune - 6 mars 2007
26
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
En effet, elles constituent des créances prioritaires
pour la holding. Cette dette peut être souscrite par plusieurs
banques.
Les banquiers consentant ce type de dette ont accès
durant toute la durée de l'opération à un niveau
d'information extrêmement élevé quant à la
réalisation des objectifs du business plan (et donc des cash-flows
servant à payer la dette senior).
Ainsi, des clauses contractuelles (les covenants) encadrent
très fortement la politique financière de l'entreprise
jusqu'à complet remboursement des dettes seniors.
1.1.2.1.2.3 La dette mezzanine.
C'est un financement subordonné, ce qui signifie que son
remboursement est conditionné par celui de la dette senior. Il
présente donc un risque plus élevé. Son coût l'est
par conséquent aussi. Il s'intercale entre les fonds propres et la dette
senior. Ce financement est apporté soit par les sociétés
de capital investissement, soit par des établissements
spécialisés, les mezzaneurs, parfois aussi par des banques
traditionnelles.
Cette dette a le caractère d'un emprunt obligataire,
remboursé in fine. Ce sont des créances
subordonnées de manière conventionnelle au remboursement d'autres
créances. C'est aujourd'hui un élément important de tout
montage de LBO, qui permet de ne rembourser la dette qu'au débouclage et
d'alléger les charges financières pendant la période de
remboursement de la dette senior.
1.1.2.1.2.4 La dette obligataire.
Dans le cadre de LBO de grande dimension, une émission
d'obligations cotées peut être envisagée. Celles-ci devront
avoir un haut rendement, dans la mesure où leur remboursement est
prévu à terme, après celui de la dette senior. Elles
peuvent faire l'objet d'une subordination
27
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
structurelle43 ou contractuelle. Ces obligations
à haut rendement (High Yield Bonds) permettent de lever des fonds
supplémentaires, en vue du bouclage du financement de
l'acquisition44.
C'est une alternative à la dette mezzanine, par
ailleurs elle permet de répondre aux besoins financiers d'entreprises
ayant difficilement accès aux financements bancaires. Cela donne
accès aux marchés financiers désintermédiés
si les financement intermédiés sont insuffisants.
L'autre avantage est que ça ne se traduit pas par le
même niveau de surveillance de l'entreprise que dans le cadre des
prêts traditionnels.
Cela étant, pour les opérations d'OBO, ce type
de financement est irréaliste, les montages n'ayant pas vocation
à concerner ce type de capitalisation. D'autant que les frais de mise en
place de ces instruments financiers sont pour le moins lourds. Les LBO
concernés sont ceux dont les financements s'expriment en centaines de
millions d'euros.
1.1.2.1.2.5 Le prêt relais.
Ce type de financement ne concerne que le court terme. En
effet, si l'un des sources de financement, comme la remontée de
dividendes exceptionnels ne peut avoir lieu avant le closing, un prêt
relais peut y suppléer45.
Dans ce cas, celui-ci est en général consenti
par l'émetteur de la dette senior, à des conditions de
rémunération proches.
1.1.2.1.2.6 Le crédit vendeur.
C'est un mode de financement en ce sens que c'est l'un des
moyens utilisé pour boucler le tour de table. En même temps, en
cas de désaccord sur le prix, cela permet de subordonner la frange
43François Poulet - Allen & Overy : «
le porteur de high yields a un droit direct sur les actifs de
l'émetteur et un droit structurellement subordonné sur les actifs
des filiales » - Conférence B Capital.
44 Laurent Flallo - LBO : la dette mezzanine se
substitue aux « junk bonds » - Les Echos - 2 mars 2006
45 AFIC - LBO : Guide pratique
28
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
supérieure du paiement au bon déroulement de
l'opération, cette dette ne faisant en général l'objet
d'aucune garantie particulière.
Il est remboursé au bout d'un laps de temps allant de
plusieurs mois à plusieurs années, et porte intérêt.
En revanche, son cadre exact est, là encore, le fruit d'une
négociation contractuelle, dont le but est clairement d'impliquer le
vendeur dans la réalisation des objectifs du business plan. Une
subordination peut être demandée par rapport à la dette
senior, afin que celle-ci reste bien prioritaire sur toutes les autres
créances.
1.1.2.1.2.7 L'earn out.
Aussi appelé complément de prix, ce n'est pas
exactement un moyen de financement mais aussi partiellement une modalité
de paiement de prix, comme le crédit vendeur.
C'est néanmoins l'un des aspects financier important de
l'opération. Il permet de limiter pour le vendeur le risque de
surévaluation du prix.46 Cela contribue aussi à
associer le cédant au bon déroulement du business plan, puisqu'il
y a très clairement intérêt.
Une partie du prix de cession sera déterminée
par les résultats futurs de l'entreprise pendant une période
déterminée. Ce prix doit être déterminable sans
nouvelle négociation et accord des deux parties, ce sans quoi la vente
n'est pas valide, le Code prévoyant la détermination du prix
comme condition de validité d'une vente47. Ces clauses de
révision du prix en fonction de ses performances, par essences futures,
donc indéterminées continuent de comporter des risques juridiques
au regard de la prohibition de l'indétermination du prix48.
En conséquence, non seulement la rédaction de l'acte de cession
devra être précise et viser une méthode de
46 Resetting the Playing Field For Mid-Market M&A
- Mergers & Acquisitions: The Dealmakers Journal - 1er octobre 1999
47 Selon l'article 1591 du Code civil : "Le prix de
la vente doit être déterminé et désigné par
les parties". Toutefois, selon l'article 1592 du Code civil « Il peut
cependant être laissé à l'arbitrage d'un tiers ; si le
tiers ne veut ou ne peut faire l'estimation, il n'y a point de vente ».
48 Arrêt du 14 décembre 1999 de la Cour
de cassation
29
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
détermination du prix qui ne nécessite plus un
nouvel accord des parties mais également l'acte devra décrire une
méthode objective de calcul du référentiel comptable
utilisé49.
On aboutit donc, en général à une
structuration du financement type, que retrace le tableau suivant :
Financement type de LBO
|
|
Actions ordinaires Actions de
préférence
|
Fonds propres
|
30/35%
|
Prêts actionnaires Payment-in-kind (PIK)
Pay-if-you-can (PIYC) Mezzanine type
|
Dette
mezzanine
|
30/35%
|
Dette senior
|
Dette classique
|
30/35%
|
Crédit vendeur
|
|
Variable
|
La traduction de ces différents éléments
à travers le montage de LBO est illustrée par l'opération
type suivante.
3. Opération type de montage de LBO
Dans le cas d'un montage de LBO, on considère trois
éléments majeurs, en premier lieu, la valeur d'acquisition de
l'entreprise, ensuite le business plan qui conditionnera le bon
déroulement de l'opération et enfin, le financement du montage,
structuré entre capitaux et différents types de dettes.
On peut ici donner un exemple type de montage de LBO, ceci
afin de mettre en lumière sa structuration et son déroulement.
Le financement de la cible, valorisée à 250
M€ (valeur des fonds propres), est assuré par des fonds propres (90
M€) et par des dettes (150 M€). Ces dernières sont
structurées selon les principes de séniorité que nous
étudierons par la suite.
49 Charles-Emmanuel Prieur - Pourquoi et comment
rédiger une clause d'earn out - UGGC & Associés
30
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
En l'occurrence, on ne procède pas à l'issue
à une cession de la cible, celle-ci étant conservée, comme
c'est souvent le cas dans le cadre spécifique d'un OBO.
On obtient donc la structure suivante, selon des
hypothèses conformes à la réalité des montages
réalisés au moment de la rédaction de cette thèse,
en France50.
Montage financier
|
|
(M€)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prix d'acquisition
|
|
250
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothèses clés de financement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Investissement en FP
|
40%
|
|
100
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total Debt
|
60%
|
|
150
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dette
|
|
|
|
Prix
|
|
Remboursement
|
Dette senior - tranche A
|
13%
|
1.0x
|
34
|
Euribor +
|
225 bps
|
Durée
|
5 ans
|
Dette senior - tranche B
|
13%
|
1.0x
|
34
|
Euribor +
|
275 bps
|
Durée
|
6 ans
|
Dette senior - tranche C
|
13%
|
1.0x
|
32
|
Euribor +
|
325 bps
|
Échéance
|
2007
|
Mezzanine
|
20%
|
1.5x
|
50
|
Euribor +
|
900 bps
|
Échéance
|
2009
|
Euribor 3 M 4.183% (2 août 2007)
150
Multiple d'EBITDA 7.5 X
250
On structure la dette senior en trois tranches :
- tranche A, remboursée pendant 5 ans
- tranche B, remboursée pendant 6 ans
- tranche C, remboursée à partir de 2007
La dette mezzanine quant à elle le sera en 2010, toute la
dette senior ayant déjà été remboursée. On
aboutit au compte de résultat suivant, compte tenu des différents
niveaux d'intérêts liés à chacune des tranches de
dette. En effet, le LBO pèse fortement sur les frais financiers de
l'ensemble consolidé.
Ainsi structuré, le LBO conduit à endetter
lourdement la holding afin de permettre à celle-ci de procéder
à l'acquisition de l'intégralité des titres de la cible.
Ceci donne donc le bilan post-acquisition de la holding suivant, qui reprend
les différentes catégories de dettes déjà
identifiées.
50 L'année 2000 comme année de
réalisation de l'opération a été retenue afin de
rendre plus aisée la lecture du déroulement des
échéances.
31
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Bilan Holding
Titres de la cible
|
250
|
Fonds propres
|
100
|
|
|
|
|
Dette mezzanine
|
50
|
|
|
|
|
Dette senior tranche C
|
32
|
|
|
Dette senior tranche B
|
34
|
|
|
Dette senior tranche A
|
34
|
|
|
|
|
Total Actif
|
250
|
Total Passif
|
250
|
Le compte de résultat suivant correspond à celui du
groupe consolidé (Holding et cible), bénéficiant de
l'intégration fiscale, selon un schéma de LBO traditionnel.
On considère par ailleurs que la cible ne jouit d'aucune
trésorerie excédentaire à la base.
Compte de résultat
Montant investi : 250 M€
|
2001
1
|
2002
2
|
2003
3
|
2004
4
|
2005
5
|
2006
6
|
2007
7
|
2008
8
|
2009
9
|
2010
10
|
|
Données en € m 2000
|
Année
|
Chiffre d'affaires 300
|
320
|
350
|
380
|
430
|
475
|
520
|
550
|
561
|
572
|
584
|
Croissance
|
6.7%
|
9.4%
|
8.6%
|
13.2%
|
10.5%
|
9.5%
|
5.8%
|
2.0%
|
2.0%
|
2.0%
|
EBITDA 30
|
34
|
36
|
40
|
48
|
49
|
55
|
65
|
66
|
68
|
69
|
En % de chiffre d 'affaires 10.0%
|
10.5%
|
10.3%
|
10.5%
|
11.2%
|
10.3%
|
10.6%
|
11.8%
|
11.8%
|
11.8%
|
11.8%
|
Amortissements (8)
|
(9)
|
(10)
|
(11)
|
(12)
|
(12)
|
(12)
|
(13)
|
(13)
|
(13)
|
(13)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
EBIT 22
|
25
|
26
|
29
|
36
|
37
|
43
|
52
|
53
|
54
|
55
|
En % de chiffre d 'affaires 7.3%
|
7.7%
|
7.4%
|
7.6%
|
8.4%
|
7.8%
|
8.3%
|
9.5%
|
9.5%
|
9.5%
|
9.5%
|
Dette senior - tranche A
|
(2)
|
(2)
|
(1)
|
(1)
|
(0)
|
(0)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Dette senior - tranche B
|
(2)
|
(2)
|
(1)
|
(1)
|
(1)
|
0
|
(0)
|
0
|
0
|
0
|
Dette senior - tranche C
|
(3)
|
(3)
|
(3)
|
(3)
|
(3)
|
(3)
|
(1)
|
0
|
0
|
0
|
Mezzanine
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
0
|
Financement additionel / excès de cash
|
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(3)
|
(4)
|
(4)
|
(4)
|
(2)
|
(4)
|
Frais financiers
|
(13)
|
(14)
|
(14)
|
(14)
|
(14)
|
(13)
|
(12)
|
(10)
|
(9)
|
(4)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Résultat courant avant impôt
|
11
|
12
|
15
|
22
|
23
|
30
|
40
|
43
|
45
|
51
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Impôt @ 33.3%
|
(4)
|
(4)
|
(5)
|
(7)
|
(8)
|
(10)
|
(13)
|
(14)
|
(15)
|
(17)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Résultat net
|
8
|
8
|
10
|
15
|
16
|
20
|
27
|
28
|
30
|
34
|
En % de chiffre d 'affaires
|
2.3%
|
2.4%
|
2.7%
|
3.4%
|
3.3%
|
3.8%
|
4.9%
|
5.1%
|
5.2%
|
5.9%
|
Ainsi, au départ le résultat d'exploitation est-il
presque totalement consacré au paiement des frais financiers.
32
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Par ailleurs, c'est la croissance du chiffre d'affaire, et
partant celle de l'Ebitda sur la période, qui permet d'envisager la
réussite finale du LBO. Une hypothèse de stagnation relative ne
permettrait pas la mise en place d'un tel montage (ce qui justifie les
conditions de définition de la « cible idéale »).
De même, comme le souligne le tableau de
trésorerie suivant, le remboursement du principal de la dette conduit-il
à devoir lever un financement complémentaire pour permettre de
financer à la fois le LBO lui-même, les investissements et la
variation du BFR51.
Flux de trésorerie
Données en € m 2000
|
2001
8
|
2002
8
|
2003
10
|
2004
15
|
2005
16
|
2006
20
|
2007
27
|
2008
28
|
2009
30
|
2010
34
|
Résultat net
|
Amortissements
|
9
|
10
|
11
|
12
|
12
|
12
|
13
|
13
|
13
|
13
|
Investissements
|
(11)
|
(12)
|
(13)
|
(14)
|
(14)
|
(14)
|
(15)
|
(15)
|
(15)
|
(15)
|
Variation BFR
|
(10)
|
(10)
|
(10)
|
(9)
|
(8)
|
(5)
|
(5)
|
(3)
|
(3)
|
(3)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cash flow avt remboursement de la dette
|
(4)
|
(4)
|
(2)
|
4
|
6
|
13
|
20
|
23
|
25
|
29
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tranche A
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
(7)
|
(6)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Tranche B
|
(6)
|
(6)
|
(6)
|
(6)
|
(6)
|
(4)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Tranche C - exigée
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
(20)
|
(3)
|
0
|
0
|
Mezzanine
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
(50)
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cash flow disponible
|
(17)
|
(16)
|
(14)
|
(9)
|
(6)
|
9
|
(0)
|
20
|
(25)
|
29
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tranche C - remboursement prématuré
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
(9)
|
0
|
3
|
0
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Financement additionel
|
17
|
16
|
14
|
9
|
6
|
0
|
0
|
(23)
|
25
|
(29)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Financement additionel cumulé
|
17
|
33
|
47
|
55
|
61
|
61
|
61
|
38
|
63
|
34
|
On observe le remboursement progressif de la dette senior, dans
ses tranches A et B, puis celle de la tranche C, et enfin, celui de la
mezzanine, à la fin de la période.
51 Besoin en fonds de roulement, qui représente
le décalage de trésorerie provenant de l'activité courante
de l'entreprise.
Il est obtenu par l'addition des comptes de stocks
(matières premières, marchandises, produits et travaux en cours,
produits finis) et de créances d'exploitation (encours clients, avances
versées à des fournisseurs et autres créditeurs
d'exploitation), diminuée des dettes d'exploitation (dettes
fournisseurs, dettes fiscales et sociales, avances reçues de clients et
autre débiteurs d'exploitation) - Définition tirée de :
Finance d'entreprise - Pierre Vernimen
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Dette financière
2001
2004
2005
2009
2008
2003
2010
2007
2006
2002
Montant investi : 250 M€
2001
2004
2005
2009
2008
2003
2010
2007
2006
2002
2000
Données en € m
Dette senior - tranche A 34 27 20 13 7 1 0 0 0 0 0
Dette senior - tranche B 34 28 22 17 11 6 2 0 0 0 0
Dette senior - tranche C 32 36 36 36 36 36 32 0 0 0 0
Mezzanine 50 50 50 50 50 50 50 50 50 0 0
Financement additionel / excès de cash 17 33 47 55 61 61
61 38 63 34
Dette 150 158 161 163 160 154 145 112 88 63
34
Capitaux propres investis 100 108 116 126 141 156 176 203
232 261 296
Gearing (D/FP) 1.50 1.47 1.39 1.30 1.13 0.98 0.82 0.55
0.38 0.24 0.12
La dette d'acquisition, complétée par un
financement additionnel, est progressivement remboursée. Ceci explique
que la dette globale croisse pendant 4 exercices, avant de
décroître du fait du remboursement de la première tranche
de dette senior et de la hausse des résultats.
Principaux ratios financiers
2000
Remboursement de la dette sénior Remboursement de la dette
totale
|
0% 9% 21% 34% 46% 58% 66% 100% 100% 100% 100%
|
0% -5% -8% -9% -7% -3% 3% 25% 41% 58% 77%
|
|
|
|
|
|
Dette senior / EBITDA Dette nette / EBITDA
|
3.3x 2.7x 2.2x 1.7x 1.1x 0.9x 0.6x 0.0x 0.0x 0.0x 0.0x
|
5.0x 4.7x 4.5x 4.1x 3.3x 3.1x 2.6x 1.7x 1.3x
0.9x 0.5x
|
|
|
|
EBITDA / Frais financiers
EBITDA- Invest / Frais financiers
Dette senior / Dette junior + Capitaux propres Dettes /
Capitaux propres
2.5x 2.6x 2.9x 3.5x 3.6x 4.2x 5.6x 6.3x 7.3x 17.4x
1.7x 1.8x 2.0x 2.5x 2.6x 3.2x 4.3x 4.9x 5.7x 13.6x
68% 67% 64% 57% 50% 42% 24% 13% 24% 12%
147% 139% 130% 113% 98% 82% 55% 38% 24% 12%
33
L'Ebidta représente au minimum 2,5 fois les frais
financiers, ces derniers représentant au maximum 50% de l'Ebit.
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Si l'on considère une cession en 2008, on pose des
hypothèses de multiples de 7,5 à 10,5, le gain
représentant alors, par rapport à l'investissement initial entre
309 et 508 M€, ce qui représente un TRI allant de 16,94% à
plus de 22%.
Analyse LBO
Sortie 2008
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9.0x
|
9.5x
|
10.0x
|
10.5x
|
Multiple d'EBITDA de sortie
|
7.5x
|
8.0x
|
8.5x
|
|
|
|
|
EBITDA sur année 2008
|
66
|
66
|
66
|
66
|
66
|
66
|
66
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur d'entreprise
|
497
|
530
|
564
|
597
|
630
|
663
|
696
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dette financière nette
|
(88)
|
(88)
|
(88)
|
(88)
|
(88)
|
(88)
|
(88)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur des fonds propres
|
409
|
442
|
475
|
508
|
542
|
575
|
608
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Investissement initial
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TRI
|
16.94%
|
17.96%
|
18.91%
|
19.80%
|
20.65%
|
21.45%
|
22.21%
|
Ceci permet de comprendre le déroulement exact d'une
opération de LBO. En l'occurrence un financement à 40% de fonds
propres et 60% de dettes soumet le déroulement du LBO à une forte
pression financière. Cela explique donc que les exigences d'apport en
fonds propres soient plus élevées actuellement qu'elles ne
l'étaient auparavant.
On obtient néanmoins un niveau de TRI de l'ordre de 20%
si la cession est réalisée sur la base d'un multiple d'Ebitda de
9, ce qui semble en ligne avec les transactions actuelles. Le niveau de TRI est
alors très satisfaisant.
34
35
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Conclusion
Confrontés à la crise de l'été
2007 portant sur les suprimes (prêts immobiliers
américains) et sur les dettes d'acquisition des LBO, ces derniers
risquent de connaître la fin de leur âge d'or, pour reprendre la
formule d'Henry Kravis, précurseur de ce type de montages. Selon
certains, la nouvelle finance a engendré de « l'argent facile
» 52, face auquel la régulation naturelle par
l'économie elle-même serait en retard. L'alignement de l'une sur
l'autre devrait se traduire par une crise aussi inéluctable que
nécessaire.
Segment très dynamique depuis deux ans, le
marché de la dette des opérations à effet de levier s'est
brusquement tendu au cours du mois de juillet 2007. La conséquence
logique en est que les leviers financiers perdront de leur efficacité.
Ainsi, selon l'investisseur en chef de l'un des principaux investisseurs
obligataires internationaux, « des LBO offrant des taux de
rentabilité à deux chiffres ne seront plus jamais rendus
possibles par des financements bon marché et des « covenants »
laxistes »53.
En effet, l'un des principaux écueils expliquant
l'échec des LBO réside dans le mauvais choix du dirigeant lors de
la reprise, risque exclu en l'espèce. « La principale source de
création de valeur (des LBO) est l'imagination et l'énergie des
entrepreneurs, et non une utilisation habile, voire parfois excessive, de
l'effet de levier », selon Dominique Sénéquier,
présidente de Axa PE54. Le second aléa qui demeure est
le risque de sous-capitalisation initiale.
Aussi, l'objectif de l'OBO ne résidant pas uniquement
dans la maximisation du TRI de l'opération, les autres logiques qu'il
suppose demeureront alors même que le coût du financement
augmentera. En revanche, la mise en place d'un OBO ne présentant pas de
caractère indispensable pour un dirigeant, certains dirigeants y
renonceront probablement dans le cas où le niveau des taux deviendrait
prohibitif.
52 Jean-Marc Vittori - La fin de l'argent facile
- Editorial - Les Echos - 26 juillet 2007
53 Bill Gross - Chief Investor Pimco, cité par
François Vidal - Les fonds LBO et leurs banques victimes à leur
tour de la crise du « subprime » - Les Echos - 26 juillet 2007
54 Dominique Sénéquier - Le
capital-investissement sert l'Europe industrielle - La Tribune - 15 mai 2007
36
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Si l'on considère que la crise actuelle sonne le glas
de la frénésie des LBO au financement aisé, alors
l'optimisation des montages, l'avenir de ce type de montage est donc
conditionné, pour ce qui est de son développement, à la
capacité de l'économie internationale à surmonter la crise
de 2007, et pour ce qui est de son principe, à l'éventuelle
émergence d'une technique d'ingénierie financière
répondant de manière plus efficace à ses objectifs.
37
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Annexes
Annexe 1. Enquête sur les entreprises
familiales
Annexe 2. Evolution des investissements dans le Private
Equity en France
Annexe 3. Multiples et rentabilité du Private
Equity
Annexe 4. Sortie des LBO en France en 2006
Annexe 5. Poids du Capital Investissement en Europe
Annexe 6. Evolution des taux et de l'endettement
Annexe 7. Classement des principaux acteurs du Capital
Investissement en France en 2007
38
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Annexe 1. Enquête sur les entreprises
familiales
Anticipations dans le changement de la structure du
capital
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
21%
37%
19%
23%
1 à 3 ans 3 à 5 ans 6 ans ou plus Pas
d'opérations
envisagées
Source : enquête sur les entreprises familiales
françaises PWC 2006
Opérations envisagées
60% 50% 40% 30% 20% 10%
0%
Transmission familiale
Cession externe Vente aux
salariés
Introduction en Bourse
Source : Enquête sur les entreprises familiales
françaises PWC 2006
39
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Critères de choix du successeur
35% 30% 25% 20% 15% 10%
5%
0%
Capacités manageriales
Connaissance du secteur
Connaissance de l'entreprise
Jugement intuitif
Source : Enquête sur les entreprises familiales
françaises PWC 2006
40
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Annexe 2. Evolution des investissements dans le Private Equity en
France
Evolution des investissements (M€)
12000 10000 8000 6000 4000 2000
0
10164
|
|
|
|
|
8072
|
|
|
5304
|
|
5851
|
|
5189
|
|
|
|
|
2816
|
|
|
|
3287
|
|
|
|
3643
|
|
|
|
|
|
1259
|
|
1788
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Source : Afic
Répartition des investissements selon la taille
(M€)
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
2766
877
3476
1713
4576
3496
3750
6414
2003 2004 2005 2006
Investissements inférieurs à 100 M€
Investissements supérieurs à 100 M€
|
Source : Afic
|
41
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Investissements réalisés par des fonds en
France, en valeur et en nombre
42
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Investissements historiques réalisés par
des fonds en France
Historique du nombre d'investissements
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
0 à 5
|
879
|
909
|
1 048
|
1 003
|
5 à 10
|
219
|
227
|
215
|
243
|
10 à 20
|
163
|
149
|
190
|
316
|
20 à 30
|
102
|
108
|
132
|
131
|
30 à 50
|
95
|
147
|
148
|
173
|
50 à 100
|
119
|
121
|
131
|
233
|
100 à 200
|
53
|
72
|
92
|
154
|
200 et +
|
119
|
79
|
116
|
145
|
Total
|
1 749
|
1 812
|
2 072
|
2 398
Source : AFIC 2006
|
|
Historique des montants investis
|
|
|
|
|
|
|
M€
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
0 à 5
|
468 635
|
606 749
|
989 410
|
683 524
|
5 à 10
|
133 667
|
157 128
|
196 019
|
202 212
|
10 à 20
|
154 452
|
166 373
|
297 449
|
371 738
|
20 à 30
|
147 917
|
221 721
|
579 132
|
343 398
|
30 à 50
|
267 077
|
328 867
|
584 662
|
772 318
|
50 à 100
|
493 521
|
556 761
|
984 178
|
1 109 798
|
100 à 200
|
312 520
|
366 838
|
828 638
|
1 373 381
|
200 et +
|
1 664 799
|
2 784 782
|
3 612 202
|
5 307 828
|
Total
|
3 642 588
|
5 189 219
|
8 072 231
|
10 164 197
|
Source : AFIC 2006
43
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Annexe 3. Multiples et rentabilité du Private
Equity
Taux de Retour sur Investissement
45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%
41%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
33%
|
|
|
|
24%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22%
|
|
20%
|
24%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12%
|
|
|
|
|
|
|
8%
|
9%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
TRI mesuré en 2005 des inevtissements
réalisés ou refinancés depuis 1996
Source : AFIC
Multiple d'EBITDA
10
9,5
9
8,5
8
7,5
7
6,5
6
6,9
7,6
7,8
8,4
9
déc-04 juin-05 déc-05 juin-06 déc-06
Source : Argos Soditic
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Annexe 4. Sortie des LBO en France en 2006
Sorties des LBO en 2006 (MC)
Bourse
15%
|
Institutions financières
2%
|
Industriels
27%
Autre fonds
43%
Management
13%
Source : Afic
Sorties des LBO en 2006 (Nombre)
Institutions financières
6%
Bourse
28%
Autre fonds
19%
Management
21%
Industriels
26%
44
Source : Afic
Annexe 5. Poids du Capital Investissement en Europe
Proportion du PIB investie par le capital investissement
(%)
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5
Amorçage Développement
Source : European Venture Capital Association
Irlande
Portugal
Autriche
Italie
France
Belgique
Grèce
Allemagne
Union Européenne
Espagne
Finlande
Danemark
Royaume-Uni
Pays-Bas
Suède
Etats-Unis
45
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Annexe 6. Evolution des taux et de l'endettement
Taux de base - Financement de LBO
Taux OAT 10 ans Taux Euribor 6 mois
120
100
80
60
40
20
0
Source : DataStream
Taux d'endettement des entreprises françaises
(%)
Grandes entreprises PME
46
Source : Ministère des Finances et de
l'Economie
47
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Annexe 7. Classement des principaux acteurs du Capital
Investissement en France en 2007
Classement par nombre d'opérations
|
Rang
|
Fonds d'investissement
|
Valeur
|
Nb. Deals
|
1
|
Barclays Private Equity Limited
|
5 000
|
37
|
2
|
AXA Private Equity
|
10 379
|
36
|
3
|
3i Group plc
|
1 910
|
31
|
4
|
Natixis SA
|
1 262
|
23
|
5
|
LBO France
|
5 743
|
20
|
6
|
CDC Equity Capital
|
1 969
|
20
|
7
|
Apax Partners
|
3 555
|
19
|
8
|
Eurazeo SA
|
9 688
|
14
|
9
|
Sagard Private Equity Partners
|
6 478
|
14
|
10
|
Banexi Capital Partenaires
|
1 255
|
14
|
11
|
ABN Amro Capital
|
867
|
14
|
12
|
21 Investimenti SpA
|
344
|
14
|
13
|
BNP Paribas Developpement
|
126
|
14
|
14
|
Astorg Partners
|
3 090
|
13
|
15
|
Bridgepoint Capital Limited
|
2 535
|
13
|
16
|
AtriA Capital Partenaires
|
666
|
13
|
17
|
Perfectis Private Equity
|
167
|
13
|
18
|
Edmond de Rothschild Investment Partners
|
232
|
12
|
19
|
Credit Agricole Private Equity
|
1 951
|
11
|
20
|
Siparex Croissance SCA
|
64
|
11
|
21
|
Charterhouse Capital Partners LLP
|
10 479
|
10
|
22
|
Chequers Capital Partners SA
|
1 987
|
10
|
23
|
Activa Capital
|
0
|
10
|
24
|
MBO Partenaires
|
0
|
9
|
25
|
PAI Partners
|
11 644
|
8
|
26
|
The Carlyle Group LLC
|
1 335
|
8
|
27
|
Fonds Partenaires Gestion (FPG)
|
893
|
8
|
28
|
Natexis Private Equity
|
177
|
8
|
29
|
Institut de Participation de l'Ouest (IPO)
|
15
|
8
|
30
|
GS Capital Partners
|
9 854
|
7
|
31
|
Cinven Ltd
|
4 939
|
7
|
32
|
Wendel Investissement
|
4 402
|
7
|
33
|
Pragma Capital
|
1 647
|
7
|
34
|
Butler Capital Partners
|
622
|
7
|
35
|
Ciclad
|
212
|
7
|
36
|
Argos Soditic SA
|
107
|
7
|
37
|
Quartus
|
80
|
7
|
38
|
Initiative et Finance
|
6
|
7
|
39
|
Intermediate Capital Group (ICG)
|
1 834
|
6
|
40
|
Duke Street Capital
|
808
|
6
|
Source : MergerMarket
48
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Classement par montant total
Rang
|
Fonds d'investissement
|
Valeur
|
Nb. Deals
|
1
|
PAI Partners
|
11 644
|
8
|
2
|
Charterhouse Capital Partners LLP
|
10 479
|
10
|
3
|
AXA Private Equity
|
10 379
|
36
|
4
|
GS Capital Partners
|
9 854
|
7
|
5
|
Eurazeo SA
|
9 688
|
14
|
6
|
Caisse des Depots et Consignations (CDC)
|
6 648
|
4
|
7
|
Sagard Private Equity Partners
|
6 478
|
14
|
8
|
Kohlberg Kravis Roberts & Co (KKR)
|
6 098
|
4
|
9
|
LBO France
|
5 743
|
20
|
10
|
Barclays Private Equity Limited
|
5 000
|
37
|
11
|
Cinven Ltd
|
4 939
|
7
|
12
|
Wendel Investissement
|
4 402
|
7
|
13
|
TPG LLP
|
4 370
|
3
|
14
|
Starwood Capital Group LLC
|
4 076
|
4
|
15
|
Apax Partners
|
3 555
|
19
|
16
|
Astorg Partners
|
3 090
|
13
|
17
|
Cognetas LLP
|
2 810
|
5
|
18
|
Rhone Capital LLC
|
2 535
|
13
|
19
|
BC Partners Ltd.
|
2 436
|
3
|
20
|
Blackstone Group Holdings LLC
|
1 999
|
4
|
21
|
Chequers Capital Partners SA
|
1 987
|
10
|
22
|
CDC Equity Capital
|
1 969
|
20
|
23
|
Credit Agricole Private Equity
|
1 951
|
11
|
24
|
3i Group plc
|
1 910
|
31
|
25
|
Lion Capital
|
1 850
|
2
|
26
|
Intermediate Capital Group (ICG)
|
1 834
|
6
|
27
|
CVC Capital Partners Limited
|
1 800
|
4
|
28
|
Vestar Capital Partners
|
1 680
|
2
|
29
|
Pragma Capital
|
1 647
|
7
|
30
|
Rhone Capital LLC
|
1 350
|
1
|
31
|
WestLB AG (formerly Westdeutsche Landesbank
(Wes
|
1 350
|
1
|
32
|
The Carlyle Group LLC
|
1 335
|
8
|
33
|
Natixis SA
|
1 262
|
23
|
34
|
Banexi Capital Partenaires
|
1 255
|
14
|
35
|
Investcorp SA
|
1 228
|
4
|
36
|
AlpInvest Partners NV
|
1 150
|
3
|
37
|
Advent International Corporation
|
1 090
|
5
|
38
|
Spectrum Equity Investors LP
|
1 070
|
1
|
39
|
Bain Capital LLC
|
1 067
|
2
|
40
|
Montagu Private Equity LLP
|
962
|
4
|
Source : MergerMarket
49
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Bibliographie
Ouvrages
Bertrel Jean-Pierre - Droit de l'ingénierie
financière - Litec - Paris - 1990
Bertrel Jean-Pierre et Jeantin Maurice - Acquisitions
et fusions des sociétés commerciales - Litec -
Paris -1991
Boschin Nicolas - Le guide pratique du
LBO - Edition d'organisation - Paris - 2006
Ceddaha Franck - Fusions Acquisitions : Evaluation
Négociation Structuration - Economica - Paris - 2005
Choinel Alain - Introduction à
l'ingénierie financière - Banque Editeur - Paris -
janvier 2000
Cherif Mondher - Ingénierie financière
et private equity - La Revue Banque Edition -Paris - 2003
Cozian Maurice - Précis de fiscalité
des entreprises - Litec - Paris - 29ème
édition - 2005
Cozian Maurice, Vandier Alain et Deboissy Florence -
Droit des sociétés - Litec - Paris -
19ème édition - 2006
Druon, Delot - La fiscalité personnelle des
dirigeants d'entreprise - LGDJ - 2003
Gensse, Pierre et Topsacalian Patrick -
Ingénierie financière - Economica -
Paris - 3ème édition - 2004
Goffin, Robert - Principes de finance moderne
- Economica - Paris - 4ème édition - 2004
Raimbourg, Philippe et Boizard, Martine -
Ingénierie financière, fiscale et juridique
- Dalloz-Sirey - Paris - 2006-2007
Vernimmen Pierre, Quiry Pascal, et Le Fur Yann -
Finance d'entreprise - Dalloz - Paris - 2005
Villemot Dominique - Fiscalité des Fusions
Acquisitions - Edition Formation Entreprise - Paris - 2006
Synthèse - La structuration d'un LBO (Leverage
Buy Out)
Thèses et recherches
Azoulay Alexandre - Opportunité de la mise en
oeuvre de l'ingénierie financière et fiscale dans le cadre de la
transmission des entreprises non cotées, sous la direction
de Jean-Claude Casanova - Institut d'Etudes Politiques de Paris - 1997
Bonnet Sébastien - La volatilité
implicite comme actif alternatif de gestion - Mémoire
DESS Ingénierie Financière - Université de
Nice-Sophia Antipolis - 2000
Couvert Mathieu - Les déterminants des modes
de sortie des fonds de capital investissement, sous la direction
de Violaine David - Institut d'Etudes Politiques de Paris - 2003
Holtz Jean-Baptiste - Le LBO : un outil de
transmission d'entreprises françaises, le cas de l'OBO -
ESCP/EAP - 2006
Pham Virgine et Garcia Frédéric - LBO :
Mode efficace de financement d'acquisition des entreprises ? Etude des
mécanismes et analyses de facteurs de réussite et d'échec
des opérations de financement d'acquisition d'entreprise par effet de
levier - CNAM - 2003
Sauer Torsten - L'optimisation géographique
des cross-border LBO : une étude juridico-financière comparative
des systèmes français, allemand et luxembourgeois
- Thèse professionnelle - HEC / ECSP-EAP -
2006
Sterlin Caroline - L'optimisation fiscale du
LBO - HEC-ESCP/EAP - 2003-2004
Thibierge Christophe et Thomas Philippe - L'effet de
levier : une relecture opérationnelle à destination des
décideurs financiers d'entreprise - Cahier de recherche
ESCP - n° 97-135
Chorivit (de), Inès - L'impact des
opérations de LBO sur la performance des sociétés
cibles, sous la direction de Violaine David - Institut d'Etudes
Politiques de Paris - 2003
50
ANTHONY SEGHERS
|