CONCLUSION
GENERALE
Comme nous l'avons indiqué précédemment,
la comptabilité est un langage qui permet de transmettre des
informations sur la situation de l'entreprise. Ce langage reflète les
évolutions économiques et sociales des pays. Les principes et
conventions comptables ont été développés de
manière empirique et souvent réinterprétés en
fonction des évènements qu'ont connus les pays, notamment les
scandales financiers.
Mais, dès lors que les activités des entreprises
se sont globalisées, que les marchés financiers se sont
développés et que les capitaux des entreprises se sont
internationalisés, il était devenu nécessaire que les
différences en matière de philosophie et de règles
comptables entre pays soient réduites, voire même
supprimées, c'est-à-dire que la comptabilité soit
normalisée au niveau international et non pas seulement au niveau de
chaque pays. Cette normalisation internationale passait par
l'élaboration de standards ou de normes comptables internationales
pouvant être appliquées au niveau mondial et qui satisferaient
notamment aux besoins des sociétés cotées sur
différentes places financières.
C'est désormais l'IASB qui s'est imposé dans le
rôle de normalisateur comptable international. Simple organisme de
réflexion lors de sa création, l'IASB est devenu le normalisateur
reconnu au plan international. L'IASB, qui regroupe différents
praticiens de la comptabilité et de la finance internationale, a vu ses
structures et attributions évoluer au cours du temps. Il a notamment
développé des normes comptables internationales pouvant
être appliquées au monde entier.
Les normes comptables internationales IAS/IFRS sont devenues
une référence au plan mondial. La solution IAS/IFRS
présente des avantages conséquents, elle permet aux
sociétés :
- D'améliorer et de comparer l'information
financière qui sera plus riche, plus exhaustive, plus fiable, plus
pertinente et plus fidèle ;
- D'instaurer ou de restaurer la confiance des
investisseurs ;
- De pouvoir être cotées sur plusieurs places
financières ;
- D'éviter à produire plusieurs modèles
d'états financiers dont l'interprétation des chiffres et de
résultats divergents reste difficile à expliquer.
Mais les normes IAS/IFRS présentent également un
certain nombre d'inconvénients non négligeables. En effet,
l'introduction de nouvelles règles telles que l'évaluation
à la juste
valeur, la prééminence de la substance sur la
forme, l'approche par composant des immobilisations ainsi que l'instauration
des tests de dépréciation (tests de perte de valeur)
complexifient la lecture des états financiers. Les états
financiers ne seront plus accessibles à tous. La connaissance et la
maîtrise de ces normes sont indispensables à la
compréhension des documents comptables en général, et
à l'analyse financière en particulier.
Néanmoins, on peut affirmer que le processus de
normalisation comptable internationale a pris une telle dimension, qu'il
devient de plus en plus difficile pour les pays d'y échapper. Et
l'Algérie, qui a entrepris des réformes dans le domaine comptable
semble vouloir adhérer au processus de normalisation comptable
internationale. En effet, le projet du nouveau système comptable
censé remplacer le P.C.N, endosse une bonne partie des normes IAS/IFRS
sans pour autant les reprendre en intégralité. Le projet a
été adopté par le Conseil du gouvernement en 2006 Et
à ce propos, il devenait intéressant de se pencher sur les
conséquences majeures et les impacts de l'adoption du projet et qui par
ailleurs constituent la problématique de ce thème de
recherche.
Nous avons pu, grâce à l'étude des norme
IAS/IFRS et leur application en Europe d'une part, et d'autre part grâce
à l'étude du projet du nouveau système comptable et des
spécificités de notre pays, particulièrement au cours de
notre stage passé au sein de l'entreprise SONATRACH , dégager un
ensemble d'impacts éventuels de l'adoption du projet, mais aussi les
avantages et les inconvénients qu'il présente et les
difficultés d'application liées au cadre juridique existant en
Algérie.
L'application du nouveau système comptable d'entreprise
touche en premier lieu les entreprises du pays. Celles-ci verront l'ensemble de
leurs structures concernées par le nouveau référentiel et
non pas seulement la fonction financière et comptable.
Le nouveau système comptable d'entreprise favorisera la
production d'états financiers plus fiables, plus pertinents, plus riches
et apportera des solutions aux divers problèmes qui n'ont pas
été traités par le P.C.N. Les états financiers, au
nombre de cinq, qui pourront être produits avec le système
comptable d'entreprise favoriseront une meilleure comparabilité spatiale
(entre entreprises) et temporelle (sur plusieurs années) pour les
entreprises. Néanmoins, les entreprises devront se doter des moyens
humains et matériels nécessaires à une bonne
transition.
La préparation idéale n'existe probablement pas,
il faut savoir apprendre en marchant et ne pas craindre le changement qui
certes fait peur. Ainsi, aussi simple soit-il, nous espérons
que notre travail ait répondu aux multiples questions
que suscite ce thème, et permettra à d'autres chercheurs
d'approfondir et compléter nos travaux dans un domaine qui manque
cruellement de références bibliographiques nationales.
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