i
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE
APPORT DE L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE SUR LA
PROTECTION DE
L'ENVIRONNEMENT : cas du Secteur Rubengera, District
Karongi
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du grade de Licencié
(Bachelor's degree) en Geographie: Environnemet et Amenagement du
territoire.
Par Merard MPABWANAMAGURU
Directeur : GKINAHE Charles GAJU
Butare, octobre 2008
ii
DEDICACE
A Dieu tout puissant ;
A notre chere Callixta KANEZA, A nos familles.
iii
AVANT PROPOS
Ce travail a été exécuté au prix de
multiples efforts. Nous pensons particulièrement à Mr GAKINAHE
GAJU Charles qui a accepté volontiers sa direction malgré ses
multiples occupations. Ses remarques et ses sages conseils nous ont servis de
lumière.
Notre sentiment de gratitude s'adresse également envers
tous nos éducateurs de tous les niveaux d'étude. Grâce
à eux, nous avons reçu notre formation intellectuelle.
Nous rendons hommage à tous nos informateurs qui nous ont
aidé à pouvoir expliquer certaines situations.
Enfin, nous saluons l'assistance tant matérielle que
morale de la part de nos parents, frères et soeurs et tous nos amis qui
ont contribué à faire arriver nos études et ce travail
à terme.
iv
SIGLES ET ABREVIATIONS
AJEMAC : Association de la Jeunesse en Matières
Agricole et Culture
BAD : Banque Africaine de Développement
CCN : Crête Congo-Nil
DEMP : Decentralisation and Environnemental Management
Project.
ENP/TTC : Ecole Normale Primaire / Teacher Training Center
IPESAR : Institut Presbytérien des Sciences
Appliquées de Rubengera
ESP : Elevage en Stabulation Permanente
LAE : Lutte Anti-Erosive
MINAGRI : Ministère de l'Agriculture
MINECOFIN : Ministère de l'Economie et de Finance
MINITERRE : Ministère de Terre
ZAC : Zone Agro-Climatique
v
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ii
AVANT PROPOS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS iv
TABLE DES MATIERES v
LISTE DES FIGURES vii
LISTE DES CARTES vii
LISTE DES PHOTOGRAPHIES vii
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES ANNEXES viii
SOMMAIRE ix
ABSTRACT x
0. INTRODUCTION GENERALE 1
0.1. PROBLEMATIQUE 1
0.2. INTERET DU SUJET 2
0.3. QUESTION DE DEPART 3
0.4. OBJECTIS 3
0.4.1. Objectif général 3
0.5. HYPOTHESES 4
0.6. METHODES ET TECHNIQUES 4
0.6.1. Méthodes 4
0.6.1.1. La méthode historique 4
0.6.1.2. La méthode comparative 4
0.6.2. Techniques 4
0.6.2.1. La recherche documentaire 4
0.6.2.2. L'enquête par questionnaire 5
0.6.2.3. Analyse et présentation des données
par les logiciels et les outils de SIG 5
0.7. DIFFICULTES RENCONTREES 5
0.8. STRUCTURATION DU TRAVAIL 6
CHAP I. PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE 7
1.1. INTRODUCTION 7
1.2. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU SECTEUR RUBENGERA
7
1.2.1. Une région au relief étagé
très contrasté 7
1.2.1.1. La bande côtière 9
1.2.1.2. La région de collines 9
1.2.1.3. Les montagnes de l'est 9
1 .2.2. Un Réseau hydrographique dense 11
1.2.3. Caractéristiques agro-climatiques du secteur de
Rubengera 12
1.2.3.1. Climat 12
1.2.3.2. Sols 16
1.2.3.3. Végétation 17
1.3. LES CARACTERSTIQUES HUMAINS DU SECTEUR DE RUBENGERA
19
1.3.1. Une population jeune majoritairement composée
d'agriculteurs 19
1.3.2. Une économie à base d'agriculture et
d'élevage mais avec le secteur tertiaire
émergeante 21
vi
CONCLUSION PARTIELLE 22
CHAP II. ELEVAGE ET ENVIRONNEMENT DANS LE SECTEUR DE 23
RUBENGERA 23
2.1. LE SECTEUR DE L'ELEVAGE A RUBENGERA 23
2.1.1 .Introduction 23
2.1.1.1. Le gros bétail : une activité ancienne
en pleine révolution 24
2.1.1.2. Le mouton : un sous-produit de l'élevage
bovin 24
2.1.1.3. La chèvre : un animal qui s'adapte aux
conditions actuelles d'élevage 25
2.1.1.4 .L'élevage porcin : une activité a ses
débuts 25
2.1.2. La situation actuelle de l'élevage dans le
secteur de Rubengera 26
2.1.2.1. Effectifs 26
2.1.2.2. Les races exploitées 27
2.1.2.3. Systèmes et modes d'élevage 29
2.1.2.4. Cadre politico-institutionnel et organisationnel de
l'élevage dans le
secteur de rubengera 31
2.1.2.4.1. L'Etat 31
2.1.2.4.2. Les producteurs 32
2.1.2.4.3. Les prestataires de services 32
2.1.2.4.4. Les consommateurs 33
2.2. LES INTERACTIONS ELEVAGE-ENVIRONNEMENT 33
2.2.1. L'érosion causée par le parcours des
animaux 33
2.2.2. L'élevage et la perte de la biodiversité
34
2.2.3. L'élevage et déboisement 36
CONCLUSION PARTIELLE 36
CHAP III. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET SON APPORT
37
SUR LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE SECTEUR DE
RUBENGERA. 37
3.1. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET
LA LUTTE ANTI EROSIVE.
37
3.2. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET LE REBOISEMENT
38
3.3. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET LA LUTTE CONTRE
LA
DEGRADATION DE LA BIODIVERSTE 40
3.4. L'ELEVAGE
EN STABULATION PERMANENTE ET LE RETABLISSEMENT DE
LA FERTILITE DU SOL 41
CONCLUSION PARTIELLE 43
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 44
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 46
ANNEXES I
1.1. Les espèces rencontrées dans la
région et leurs propriétés II
1) Calliadtra Calotyrsus II
2) Leucoena Leucocephala II
3) Sesbania Sesban III
4) Ficus Sp. III
5) Bambusa Vulgaris IV
2.1..QUESTIONNARE RESERVE AUX AGRICULTEURS-ELEVEURS IV
2.2. QUESTIONNAIRE RESERVE AUX AUTORITES DE BASE VI
vii
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Le profil topographique de la région ouest
de la CCN ..................... 10
LISTE DES CARTES
Carte 1: Le secteur Rubengera dans le district De Karongi
8
Carte 2: Extension des zones agro-climatiques dans le secteur
Rubengera 13
Carte 3: Répartition des précipitations dans le
secteur Rubengera 16
Carte 4: Carte de l'utilisation du sol du secteur de
Rubengera 18
Carte 5: Répartition spatiale de la population du
secteur Rubengera 20
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
Photo 1: Races bovines exotiques exploitées dans le
secteur de Rubengera 28
Photo 2: Races caprines exotiques que
l'autorité est en train d'essayer l'introduction
dans le secteur de Rubengera 28
Photo 3: La
stabilisation des talus des terrasses radicales par les herbes et
arbustes
fourragers 38
Photo 4: Plantation des arbres
fourragers dans la zone non cultivable de 10m autour
d'une route 40
Photo 5: Plantation des herbes
fourragères dans la bande non cultivable de 10m autour
des rivières 40
viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: La superficies des bassins versants des
principaux cours d'eau du secteur
Rubengera 11
Tableau 2: La couverture du secteur Rubengera par les
zones agro-climatiques 13
Tableau 3: Caractéristiques des zones
agro-climatiques couvrant le secteur de
Rubengera 14
Tableau 4: Caractéristiques des sols du secteur
Rubengera 17
Tableau 5: Occupation du sol dans le secteur Rubengera
18
Tableau 6: Evolution de l'effectif des bêtes de race
ordinaire et améliorée durant la
période 2006-2007 27
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1. UN MOT SUR LES ARBRES ET ARBUSTES FOURRAGERS
DANS LE
SECTEUR DE RUBENGERA I
Annexe 2. QUESTIONNAIRES D'ENQUETE IV
ix
SOMMAIRE
Dans le secteur de Rubengera du district Karongi, comme
ailleurs au Rwanda, les nouvelles stratégies et politiques ont
été adoptées pour que la croissance économique
corresponde à la croissance démographique observée dans le
pays. C'est dans ce cadre que l'élevage en stabulation permanente a
été instauré pour augmenter la qualité et la
quantité des dérivés de l'élevage ainsi que pour
accroître la surface cultivable,.
Notre étude intitulée « Apport
de l'élevage en stabulation permanente sur la protection de
l'environnement : cas du Secteur Rubengera, District Karongi »
a été menée dans le cadre de montrer comment
la mise en application de cette politique de l'élevage en stabulation
permanente n'a pas seulement satisfait à cet objectif d'augmenter le
rendement de l'élevage et dégager les espaces pour l'agriculture
mais qu'elle a aussi eu beaucoup de bienfaits pour l'environnement.
Les résultats auxquels nous avons aboutis au cours de
cette étude montrent que ces bienfaits consistent à
l'augmentation des plantes anti-érosives, la croissance plus
intéressante des arbres nouvellement plantés et l'augmentation du
fumier.
Pourtant, nous avons remarqué que ces bienfaits
requièrent une attention et un suivi de la
part de la population et des dirigeants de ce secteur pour qu'ils
puissent être durables.
x
ABSTRACT
In the sector of Rubengera of Karongi District, like elsewhere
in Rwanda, the new strategies and policies were adopted so that the population
growth and the economic growth can go hand in hand. It is within this framework
that the breeding in permanent stalling was established to increase the quality
and the quantity of the breeding derived products and to free additional land
for agriculture. Our study entitled «Contribution of the
breeding in permanent stalling on environmental protection: case of the
Rubengera Sector, Karongi District» was carried out within
the framework to show how the application of this policy of the breeding in
permanent stalling did not only satisfy this objective of increasing the output
of the breeding and to free land for agriculture but that it had also many
benefits for the environment. The results to which we ended during this study
show that these benefits consist of the increasing of the anti-erosive plants,
the fast growth of the planted trees and the increasing of the manure.
Nevertheless, we have remarked that these benefits require a
great attention and follow up from the population and the leaders of this
sector to make them sustainable.
1
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
«En Afrique subsaharienne, peut-être plus que
dans toute autre région du monde, l'élevage fait partie de la vie
des populations » (HOSTE Christian, 1986). L'affirmation de cet
auteur est tout à fait vraie pour le Rwanda. En effet, l'élevage
est l'une des activités économiques essentielles pour le Rwanda ;
88,6% de la population vit de l'agriculture (MINECOFIN, 2002) et comme le
précise l'auteur HARVARD Duclos (sd), l'animal est à la
base de l'agriculture et on ne peut concevoir une exploitation agricole sans
bétail. La situation est rendue plus sérieuse dans le
cas du Rwanda par la surexploitation du sol qui réclame alors
l'application obligatoire du fumier pour donner de bons rendements.
Jusque tout récemment, les politiques d'élevage
qui se sont succédées allaient dans le cadre de l'élevage
extensif. Pourtant, avec une augmentation progressive de la population, soit un
taux d'accroissement annuel de 2,9% (GATEMBEREZI Sylvestre, 2006),
l'élevage extensif est devenu de plus en plus difficile voire impossible
de telle manière que le gouvernement jugea alors nécessaire de
passer à des politiques plus
intensives de l'élevage.
La pression démographique, soit 310hab/Km2de
densité physiologique avec seulement 46% de terre cultivable (MINITERRE,
2005), a fait que les espaces qui devraient servir de fermes ont plutôt
servi à l'agriculture et ainsi la seule méthode d'intensification
de l'élevage qui restait était celle d'ESP. Alors, le
gouvernement l'impose dès l'an 2005.
La première motivation qui était à
l'esprit de ceux qui ont élaboré cette politique d'ESP
était d'abord de rehausser le rendement de l'élevage; pourtant,
on remarque que sa mise en application a eu beaucoup de répercussions
positives sur la protection de l'environnement.
2
Ainsi, des exemples abondent de l'augmentation des plantes
fourragères, que ce soit ligneuses ou herbeuses, dans les champs des
paysans et ceci a été un acquis non négligeable pour les
méthodes anti-érosives déjà en cours depuis les
dernières décennies.
En plus, la production du fumier s'est accrue. En effet, l'on
constate que quand le bétail reste en étable, la quantité
du fumier récupéré est notablement plus grande pour un
même nombre de bêtes. Cet accroissement contribue alors à
l'éradication du problème de la dégradation de la
qualité du sol.
Néanmoins, dans les campagnes de sensibilisation de la
population dans le cadre de
cette politique d'élevage en étable, cet aspect
environnemental est souvent laissé à côté. On se
demanderait alors pourquoi on le néglige puisque , à notre point
de vue, envisager cette politique non seulement dans le cadre économique
mais aussi dans un angle environnemental permettrait de faire un pas de plus
dans la lutte contre la dégradation de l'environnement , la base
même du développement durable.
0.2. INTERET DU SUJET
Apres avoir remarqué que cet apport environnemental de
la pratique de l'élevage en étable n'est pas donné toute
l'importance lui étant due, nous avons pensé que la cause
principale était le manque des recherches qui pouvaient servir de guide
tant pour les élaborateurs de cette politique que pour ceux qui sont
chargés de sa mise en exécution. C'est dans ce cadre que nous
avons jugé nécessaire de faire une étude là-dessus
afin de mettre à jour ses bienfaits environnementaux dont on perd
souvent la vue, qui pourtant pouvaient être renforcés mais
seulement si on en avait une vision assez claire.
3
Notre choix du secteur de RUBENGERA comme zone d'étude
nous a été dicté surtout par sa situation topographique.
En effet, cette zone située à la façade ouest du
rempart
que constitue la crête Congo Nil est très fragile
face à l'érosion et beaucoup d'autres facteurs de
dégradation de l'environnement. Les pentes très raides, les
précipitations abondantes et les types des sols y rencontrés font
que cette région soit très vulnérable à
l'érosion et quand on ajoute à ceux ci une densité de
population très forte, la dégradation de l'environnement devient
alors spectaculaire. Ainsi, la contribution de cette politique à la
protection de l'environnement à été très
bénéfique dans cette partie du pays.
0.3. QUESTION DE DEPART
Avant d'aborder le sujet, nous nous sommes posés la
question suivante :
« Quelle est la contribution de la politique
d'élevage en étable à la protection de l'environnement ?
».
0.4. OBJECTIS
0.4.1. Objectif général
L'objectif général de ce travail est de
déterminer la part de la politique d'ESP dans le succès des
diverses politiques de conservation et de protection de l'environnement et de
montrer comment cette part peut être renforcée.
0.4.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de cette étude sont les
suivants :
1) Dégager l'impact de l'ESP sur la mise en application
des méthodes anti-érosives.
2) Montrer la contribution de la politique d'ESP dans le
succès de la politique du reboisement.
3) Analyser l'effet de l'ESP sur la vitesse de diminution de
la fertilité du sol.
4) Montrer la part de l'ESP dans la protection contre la
dégradation de la biodiversité.
4
0.5. HYPOTHESES
Au cours de cette étude, les hypothèses suivantes
ont été examinées :
1) L'ESP a un impact positif sur l'augmentation des plantes
anti-érosives plantées au début des parcelles
champêtres.
2) L'arrêt de la circulation des animaux permet une
croissance sûre et rapide des arbres qu'on plante dans le cadre de la
politique de reboisement national.
3) Le séjour permanent de l'animal en étable
permet l'augmentation du fumier.
0.6. METHODES ET TECHNIQUES
0.6.1. Méthodes
0.6.1.1. La méthode historique
Cette méthode nous a permis de montrer l'évolution
de l'élevage dans le secteur de Rubengera.
0.6.1.2. La méthode comparative
Cette méthode nous a aidé à faire une
comparaison entre l'état de l'élevage et de son impact
environnemental avant et après l'introduction de la politique d'ESP dans
notre zone d'étude.
0.6.2. Techniques
0.6.2.1. La recherche documentaire
L'exploration et l'exploitation de la documentation existante
surtout celle qui est directement en rapport avec notre sujet nous a
été utile dans notre recherche. Nous avons exploité les
documents suivants :
? Les ouvrages généraux
5
> Les mémoires
> Les publications diverses
> Les rapports et enquêtes administratifs
> Les revues
> Les cartes, etc.
0.6.2.2. L'enquête par questionnaire
Nous avons aussi fait une enquête par questionnaire pour
compléter les informations recueillies lors des observations et de
l'exploitation de la documentation disponible. Le premier questionnaire a
été réservé aux éleveurs dans la zone
concernée par l'étude. Le deuxième a été
adressé aux autorités locales du secteur Rubengera dont les
Secrétaires Exécutifs des cellules et quelques Coordinateurs des
villages.
0.6.2.3. Analyse et présentation des
données par les logiciels et les outils de SIG
Les logiciels comme ArcGIS et ses outils comme GPS nous ont
permis de réaliser les cartes et les mesures en rapport avec notre
travail de recherche.
0.7. DIFFICULTES RENCONTREES
Les difficultés que nous avons dus surmonter pour
réaliser ce travail ont été les suivantes :
> Les réformes consécutives qu'a connu la
structure administrative ces dernières années ont fait que les
données se rapportant à des différentes circonscriptions
(districts, secteurs, cellules,...) sont très difficiles à
collecter surtout quand il s'agit des données sur l'évolution
qu'a suivi un phénomène donnée dans le passée.
Ainsi, il nous a été très difficile de trouver les
données sur l'historique de l'élevage dans le secteur Rubengera
et sur l'évolution par exemple des espaces boisés dans le
même secteur.
6
? La base des données du CGIS-NUR dont nous nous sommes
servi, en grande partie, pour la réalisation des cartes au cours de
notre travail contient surtout des données sur les circonscriptions
administratives non encore en cours. Ceci nous a contraint de consacrer de
longues périodes pour la descente sur terrain ce qui a perturbé
un peu l'horaire que nous nous avions fixé au début.
Pourtant, l'aide que nous avons
bénéficiée surtout de l'agronome du secteur Rubengera,
TWAGIRIMANA Emmanuel, et de notre professeur du GIS, Dr MICHELLE Shilling, nous
a permis de pouvoir jongler avec ces problèmes et de mener à
terme ce travail dans les délais prévus.
0.8. STRUCTURATION DU TRAVAIL
La structure de notre travail est la suivante. Apres
l'introduction générale, le premier chapitre présente le
cadre général physique, socioéconomique et
démographique du secteur Rubengera.
Le second chapitre commence par une description de la
situation de l'élevage dans ce secteur, son évolution et son
état actuel, et poursuit par l'analyse de l'influence des
activités d'élevage sur l'environnement.
Le dernier chapitre présente les effets de la pratique
de la stabulation permanente sur l'environnement.
7
CHAP I. PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE
1.1. INTRODUCTION
Le secteur administratif de Rubengera est situé au nord
du district de Karongi dans la province de l'Ouest. Il s'étend entre
29° 9' 32.606" et 29° 28' 46.696" de longitude Est et
entre 2° 1' 18.667" et 20 5' 1.053" de latitude sud.
Il est limité au nord par le secteur Mushubati du
district Rutsiro, à l'Est par le secteur Rugabano, au sud par les
secteurs Gitesi et Bwishyura et à l'Ouest par la RDC (Voir la carte
1).
Le présent chapitre parle des caractéristiques
générales du secteur de Rubengera en se bornant surtout sur
celles qui sont susceptibles d'influer sur son profil environnemental. Il
comportera de 2 volets ; le premier sur les traits physiques du secteur
Rubengera où sa topographie, son climat, son hydrographie et sa
végétation seront examinés et le deuxième sur les
traits humains là où on va examiner la situation
socio-économique et démographique de ce secteur.
1.2. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU SECTEUR
RUBENGERA
1.2.1. Une région au relief étagé
très contrasté
MULINDWA Zébron (1985) décompose le relief de la
zone Ouest de la CCN dans laquelle s'insère le secteur de Rubengera, en
trois entités topographiques bien différenciées. Ce sont,
d'Ouest en Est :
? Un talus abrupt qui, avec un dénivelé
généralement de 50 m, surplombe le lac Kivu ;
? Une bande intermédiaire d'étendue variable
selon l'endroit, constituée de collines ;
? Une zone de montagne dominant tout le paysage.
8
Carte 1: Le secteur Rubengera dans le district De
Karongi
9
C'est de ce découpage que nous allons nous servir pour
décrire la topographie du secteur de Rubengera :
1.2.1.1. La bande côtière
Il s'agit d'une bande très étroite n'atteignant
que très rarement une largeur de 1 km. Elle est comprise entre le rive
du lac Kivu et, grosso modo, la courbe de niveau de 1500 m. La rupture de pente
brusque de la zone collinaire en fait un talus abrupt sauf au niveau des
multiples baies qui échancrent la côte, lui donnant une
morphologie rappelant celle des rias. Cette zone correspond à des
plaines comme celle de Musaho et de Nyamarebe qui, par la richesse de leurs
sols constituent l'une des zones fertiles du secteur Rubengera.
1.2.1.2. La région de collines
Il s'agit d'un ruban continu, formé d'un empilement de
collines correspondant à des prolongements de crêtes secondaires
qui séparent les multiples petits bassins versants. L'altitude moyenne
est de 1800 m et le substrat géologique peut expliquer la
présence des dômes à aspect d'inselbergs et des barres
provoquant de brutales ruptures de pentes.
Cette zone couvrant plus des 3/4 de la superficie du secteur
Rubengera rappelle bien l'image de la région des plateaux centraux de
Gitarama et Butare si bien qu'elle est appelée par les habitants des
montagnes à son Ouest, la zone de Mayaga.
1.2.1.3. Les montagnes de l'est
La partie de la Crête Congo-Nil traversant l'Est du
secteur de Rubengera n'est pas très surélevée et c'est
même dans cette partie qu'on trouve le col de Rugabano. Néanmoins,
le contraste avec la région collinaire à son Ouest est tellement
grand que cette zone est appelée le Rukiga par les habitants de la
première en référence de la région montagneuse de
Byumba.
10
L'escarpement qui sépare les deux régions est
caractérisé par les pentes très raides, dépassant
parfois 70% ce qui présente un réel danger d'érosion vue
la nature des sols qu'on y trouve et l'exiguïté des terres
cultivables qui fait que les habitants continuent à y cultiver.
La raideur des pentes et l'élévation de son
altitude fait de cette région une entité topographique bien
différenciée du reste du secteur Rubengera qui limite ce dernier
à l'Est mais on trouve aussi des prolongements de ce relief dans la
direction de l'Ouest comme ceux de la crête secondaire de Sakinnyaga qui
limite le secteur au sud laissant la région collinaire au centre,
paraître comme le fond du cirque que constitue ce système de
crêtes.
La coupe topographique suivante, tracée suivant le
tronçon de la route nationale Kibuye-Gitarama qui traverse le secteur de
Rubengera, montre clairement cet étagement du relief de ce dernier.
Figure 1: Le profil topographique de la région
ouest de la CCN
Source : CGIS-NUR, Octobre 2008.
Comme on le voit, la coupe topographique commence près
du niveau du lac Kivu, soit 1460 m, puis s'élève graduellement
jusqu'à 1750 m avant de chuter ; c'est la crête secondaire de
Sakinnyaga dont on a parlé. Puis elle traverse le centre commerciale de
Rubengera et c'est justement depuis là qu'on commence à monter
indéfiniment jusqu'à culminer sur le piémont du mont
Gisunzu, soit 2100 m d'altitude.
11
1 .2.2. Un Réseau hydrographique dense
Le secteur de Rubengera, comme d'ailleurs tout le reste de
l'ouest de la CCN, présente une densité de drainage assez forte.
Les cours d'eau de cette région ne sont, néanmoins, jamais
puissant sauf dans le cas des crues qui sont quelques fois spectaculaires. Ce
fait est expliqué par la disposition parallèle de ces cours d'eau
qui descendent tous des versants de la CCN vers le lac Kivu.
Comme décrite dans la section précédente,
la dénivellation entre le sommet de la CCN et le niveau du lac est
très élevée est quelquefois la distance horizontale est
tellement courte que les pentes sur lesquelles descendent ces cours d'eau sont
trop fortes leur donnant un caractère torrentiel signe de la puissance
excessive de surcreusement et ainsi, d'érosion le long de leur
parcours.
Le tableau suivant donne la liste des principaux cours d'eau
du secteur Rubengera et la superficie de leurs bassins versants
Tableau 1: La superficie des bassins versants des
principaux cours d'eau du secteur Rubengera
·
|
NOM
|
·
|
SUPERFICIE (Ha)
|
·
|
Muregeya
|
·
|
74.04
|
·
|
Musogoro
|
·
|
84.56
|
·
|
Kamusanganya
|
·
|
25.73
|
·
|
Uwaruganzu
|
·
|
12.03
|
Source : Profil environnemental du district Karongi
Toutes les vallées dans les quelles coulent ces
rivières présentent quelques traits communs :
? Une orientation Ouest-Est ;
? Une étroitesse et encaissement remarquable à
l'amont avec un élargissement progressif vers l'aval jusqu'à
déboucher à de vrais marais prolongés par des bais dans
lesquels se jettent ces rivières ;
12
? Un régime hydrologique très irrégulier
avec des périodes d'étiage se caractérisant par un
tarissement quasi total mais où les périodes de crues se
révèlent brusques, brèves et dévastateurs.
On ne serait conclure ce point traitant de l'hydrographie du
secteur de Rubengera sans mentionner le lac Kivu qui occupe 20,6% de la
superficie de ce secteur et dont la valeur écologique et
économique s'avère être très grande.
1.2.3. Caractéristiques agro-climatiques du secteur
de Rubengera
1.2.3.1. Climat
Une zone climatique étant définie comme un
ensemble géographique qui est homogène en termes de climat
(températures et précipitations surtout), le Rwanda a
été subdivisé en dix unités dites zones climatiques
(projet PNUD/FAO/RWA/189/006).
Le rapprochement de la carte administrative et de la carte des
zones climatiques montre que le secteur de Rubengera s'étend sur deux
zones climatiques à savoir celle de la bordure du lac Kivu et celle de
la crete Congo-Nil.
La carte suivante montre l'extension de ces deux zones et
comme l'observation de cette carte le fait remarquer, la majeure partie du
territoire du secteur Rubengera se trouve dans la ZAC du Bord du lac Kivu sauf
seulement une mince partie à son Est qui se trouve dans la ZAC de la
CCN.
Remarquons ensuite que le découpage en zones
climatiques présenté sur cette carte ne suit pas exactement le
zonage orographique mentionné au début de ce chapitre. Ceci est
dû au fait que, la bande côtière, bien qu'elle forme une
entité topographique à part, ne constitue pas une zone climatique
différenciée à cause de son étroitesse. Ainsi, a
part l'influence qu'a le lac Kivu sur son voisinage immédiat en
atténuant les extrema de la température, le climat global de tout
l'ouest de la CCN est le même et c'est elle qui est mentionné ici
sous l'appellation de la ZAC du "Bord du lac Kivu".
13
Carte 2: Extension des zones agro-climatiques dans le
secteur Rubengera
Le tableau suivant donne le pourcentage de la surface du
secteur Rubengera couverte par chacun de ces deux zones climatiques.
Tableau 2: La couverture du secteur Rubengera par les
zones agro-climatiques
Crête Congo-Nil Bordures du lac Kivu
Superficie en ha % Superficie en ha %
1171 28,2 2977 71,8
Source : base de données de la carte
pédologique du Rwanda, MINAGRI, 2002
Et celui-ci résume les caractéristiques de chacune
de ces deux zones climatiques.
14
Tableau 3: Caractéristiques des zones
agro-climatiques couvrant le secteur de Rubengera
ZONES
|
CARACTERSTIQUES
|
Bord du lac Kivu
|
- Elle correspond aux terres bordant le
lac Kivu entre 1460 et 1800/1900 m
|
|
d'altitude ;
|
|
- La température moyenne annuelle est
de 21°C au bord du lac et de 18°C vers 1800 m
d'altitude ;
|
|
- La moyenne des minima se trouve
autour de 16°C sur le bord du lac ;
|
|
- La pluviométrie annuelle est de
l'ordre de 1200 à 1300 mm ;
|
|
- La répartition des pluies est assez
régulière sur l'année, exception faite
pour la grande saison sèche qui s'étend de Juin
à mi-Septembre.
|
Crête Congo-Nil
|
- Zone occupant les hauts versant de la
dorsale qui partage les bassins hydrographiques du Congo et du
Nil
aux altitudes variant entre 1900 à plus de 2500m ;
|
|
- La température moyenne annuelle
varie entre 18 et 16°C avec une
amplitude moyenne annuelle de 2°C ;
|
|
- La moyenne des minima et des
maxima est de 14,2 et de 23,2°C respectivement ;
|
|
- La pluviométrie annuelle est entre
|
|
1400 et 1500 mm bien repartie sur l'année à
l'exception d'une période
|
15
sèche de Juin au début du Septembre (90-100
jours) assez bien marquée. La petite période sèche de
Decembre-Janvier est à peine marquée dans la distribution des
pluies et n'entraîne pas de déficit hydrique pour les cultures.
|
Source : schémas directeur d'aménagement des
marais et bassins versant du Rwanda, MINAGRI, 2002.
L'analyse de ces deux tableaux montre bien que le relief dans
cette région est le facteur déterminant du climat qu'on y
rencontre surtout en ce qui concerne la quantité et le rythme des
précipitations. Du côté du régime des
températures, l'empreinte du lac Kivu est bien visible. En effet, bien
que la hausse des températures dans la zone bordière du lac peut
être amputé aux altitudes relativement basses de cette zone,
l'explication de la faible amplitude thermique, surtout journalière, ne
peut être rendue autrement qu'en faisant intervenir la présence du
lac dont l'inertie thermique de son eau modèle la fluctuation thermique
de son entourage.
La carte suivante rend bien cette corrélation entre la
topographie et le rythme des précipitations dans le secteur
Rubengera.
16
Carte 3: Répartition des précipitations
dans le secteur Rubengera
L'observation de cette carte fait remarquer que le zonage
orographique mentionné dans cette région de l'Ouest de la CCN est
bel et bien reproduit en ce qui concerne le climat, l'évolution des
précipitations suivant celle de l'altitude et étant contraire
à celle des températures.
1.2.3.2. Sols
Les études faites dans le cadre du projet
d'élaboration de la carte pédologique du Rwanda ont
révélé une liaison directe entre la nature des sols du
Rwanda et la nature de la roche-mère sur laquelle ils se
développent. En outre, il est un fait géographique bien reconnu
que le substrat géologique est le facteur prépondérant
dans la détermination de la structure géomorphologique
rencontrée dans une région donnée.
17
Dans notre cas nous avons constaté que le climat
était, de loin, le facteur déterminant de la répartition
des sols dans cette région. Ainsi, nous avons deux unités
pédologiques correspondant au découpage climatique ci-haut
mentionné.
Le tableau suivant résume les caractéristiques des
sols rencontrés dans chacun de ces deux zones.
Tableau 4: Caractéristiques des sols du
secteur Rubengera
Unité agro-climatique
|
Caractéristiques pédologiques
|
Bords du lac Kivu
|
Altitude : 1470-1600m.
|
|
Pentes 13-25%.
|
|
Substrat : granito-gneiss, quartzites,
grès schisteux et schistes,
Sols : limono-argileux peu profonds
à profonds, bien drainés ; alluvions argileux souvent mal
drainés.
|
Crête Congo-Nil
|
Altitude : >1900m.
|
|
Pentes : 25-55%.
|
|
Substrat : complexe de (mica) schistes,
granito-gneiss, quartzites et grès schisteux.
|
|
Sols : limono-argileux, profonds et
moyennement profonds, bien drainés avec intercalation
des sols érodés peu profonds.
|
Source : schémas directeur d'aménagement des
marais et bassins versants du Rwanda, MINAGRI, 2002.
1.2.3.3. Végétation
L'observation de la carte d'occupation du sol du district de
Karongi fait constater que les principaux types de végétation
rencontrés dans le secteur de Rubengera sont les cultures annuelles
vivrières, les cultures pérennes et les boisements, la
forêt naturelle y étant déjà disparue.
L'analyse de cette carte montre qu'il existe une
corrélation étroite entre l'occupation du sol et la configuration
topographique dans cette partie de l'Ouest de la CCN.
18
Le tableau suivant résume ces types de
végétation en indiquant leur extension.
Tableau 5: Occupation du sol dans le secteur
Rubengera
Occupation du sol
|
Superficie en ha
|
Cultures annuelles vivrières
|
1304
|
Cultures pérennes (bananerais, café,...)
|
2682
|
Boisements d'eucalyptus
|
131
|
Jeunes et boisements ouverts (forêt
galeries, ...)
|
189
|
Source : profil environnemental du district de Karongi, DEMP,
2007.
Et la carte montrant leur extension spatiale suit :
Carte 4: Carte de l'utilisation du sol du secteur de
Rubengera
19
En effet, on remarque que les cultures vivrières
pérennes se rencontrent surtout dans la région bordière du
lac tandis que les cultures vivrières saisonnières sont
rencontrées dans la région à relief collinaire au centre
de la zone.
Dans la zone de hautes altitudes à l'Est, le boisement
est le type d'occupation du sol le plus courant surtout à cause de
fortes pentes et l'infertilité des sols rendus stériles par le
lessivage excessif ce qui fait que la croissance des cultures vivrières
ordinaires y soit difficile.
1.3. LES CARACTERSTIQUES HUMAINS DU SECTEUR DE
RUBENGERA
1.3.1. Une population jeune majoritairement composée
d'agriculteurs
Le secteur de Rubengera est subdivisé en huit cellules.
Sa population totale est estimée à 215,73 habitants (RGPH 2002)
et ceci avec une superficie totale de 79.9 km2 représente une
densité moyenne de 270 hab. /km2. Pourtant, ce chiffre ne
traduit pas bien la concentration de la population dans cette partie du pays
puisque si on omet la surface occupée par le lac, la superficie utile du
secteur de Rubengera reste de 42 km2 ce qui représente une
densité physiologique de 514 hab./ km2.
La carte suivante illustre la densité physiologique de
la population du secteur Rubengera par cellule.
20
Carte 5: Répartition spatiale de la population
du secteur Rubengera
Avec cette carte, l'on voit que la répartition de la
population dans le secteur de Rubengera est dictée par la topographie.
En effet, ce sont les cellules de la région collinaire qui
présentent les fortes densités tandis que les cellules se
trouvant dans la région de la CCN (Nyarugenge et Gitwa) ainsi que celle
se trouvant dans la bande côtière escarpée (Mataba) sont
les moins densément peuplées. Les cellules de Ruragwe et Bubazi
comprennent des densités moyennes puisqu'elles se trouvent sur la
crête secondaire de Sakinnyaga.
La structure socioprofessionnelle de la population de ce
secteur montre que le pourcentage des personnes qui se disent être
agriculteurs est de 92.9% de la population totale, le reste étant des
gens qui pratiquent de petits métiers comme les chauffeurs,
maçons, menuisiers, mécaniciens, cuisiniers, couturiers, artisans
(tannerie, sculpture, forge, poterie, briqueterie,....) ainsi que les
commerçants et les fonctionnaires de l'Etat.
21
1.3.2. Une économie à base d'agriculture et
d'élevage mais avec le secteur tertiaire émergeante
L'économie du secteur de Rubengera est dominée
par les activités agricoles de subsistance dont certaines cultures
vivrières comme la banane, et les cultures de rente comme le café
constituent des sources de revenus assez importantes pour les habitants du dit
secteur.
L'agriculture dans le secteur de Rubengera est
nécessairement tributaire de l'élevage. En effet, la
pauvreté des sols de ce secteur nécessite des amendements qui,
à cause de maigres revenus des populations agriculteurs ne leur
permettant pas de se procurer des engrais chimiques, doivent provenir du fumier
animal. Ainsi, on voit que la plupart de ces agriculteurs possèdent dans
leurs enclos quelques animaux seulement pour se procurer du fumier.
En restant sur ce point, signalons que la repartition de cette
activité d'élevage dans le secteur de Rubengera est fortement
liée à la disposition des éléments physiques.
En effet, l'on remarque par exemple qu'à cause de la
forte densité de population de la région du plateau
découlant de sa topographie plus modeste, l'élevage extensif n'y
est guerre possible et que cette activité se trouve
reléguée vers les régions de la CCN.
Le secteur tertiaire a connu lui aussi un essor assez
remarquable ces dernières années dans le secteur de Rubengera. En
effet, on voit que dans le centre urbain de Rubengera, le petit commerce,
l'artisanat, le transport, ... sont des activités pratiquées par
un nombre croissant des actifs. Ceci est dû à l'implantation de
quelques infrastructures comme le marché de Kibirizi, les
établissements scolaires dont l'ENP/TTC, l'EPESAR, .., et enfin, la
nouvelle route asphaltée Gitarama-Kibuye.
Malgré cet essor, l'économie de ce secteur reste
basée sur l'agriculture et toutes les politiques visant à
améliorer cette activité doivent toujours rester au centre des
préoccupations des dirigeants de ce secteur mais surtout, il ne faut pas
oublier que pour y arriver, il faut tenir compte de l'impact qu'elles peuvent
avoir sur l'environnement. Ceci pour pouvoir les atténuer si ces impacts
se révèlent être négatifs ou les renforcer s'ils se
révèlent être positifs.
22
CONCLUSION PARTIELLE
Les éléments physiques (climat,
végétation, types du sol,...) du secteur de Rubengera, tout en
interagissant entre eux, influent aussi sur les caractéristiques
humaines et économiques de ce secteur. L'exemple est donné par
l'activité d'élevage dont la répartition semble bien
suivre celle de ces éléments cités en haut.
Dans le chapitre qui va suivre, nous allons montrer comment
l'inverse peut aussi être vrai à travers l'exemple de l'influence
qu`a l'élevage sur l'environnement physique de ce secteur.
23
CHAP II. ELEVAGE ET ENVIRONNEMENT DANS LE SECTEUR
DE
RUBENGERA
2.1. LE SECTEUR DE L'ELEVAGE A RUBENGERA
2.1.1 .Introduction
L'élevage est une activité entrelacée
dans les vielles traditions des Rwandais. En particulier, l'élevage
bovin a eu toujours un caractère quasi-mythique et donnait à
celui qui le pratiquait honneur, puissance et prestige. « La vache,
dans le Rwanda ancien était moins un animal qu'une institution ; le
bétail ne présentait pas un bien d'utilisation mais un signe de
richesse, une preuve de contrats divers et la charte de nombreuses relations
» (KALISA Aime Ephrem, 2001).
Après l'indépendance, les bouleversements des
mentalités de la société Rwandaise et le morcellement des
exploitations lié à la pression démographique croissante
entraînent de profonds changements dans la structure traditionnelle de
l'élevage bovin qui tend alors vers la domestication de la vache, la
réduction du bétail et la généralisation de cette
activité.
Entre-temps, d'autres élevages nouveaux ou
naguère considérés comme secondaires (caprins, ovins,
porcins, lapin, volailles,....) profitent de ce bouleversement de
l'élevage bovin et prospèrent si bien que la proportion
d'éleveurs exclusifs de vaches se retrouve réduite presque
à néant au moment où des familles qui n'entretiennent que
des chèvres par exemple augmente.
Dans la section qui va suivre, on va décrire
l'état de l'élevage dans le secteur de Rubengera par type
d'élevage mais en se bornant sur celui du gros bétail, d'ovins,
de caprins et de porcins puisque ce sont là des élevages qui
transforment considérablement leurs paysages pastoraux et sont alors les
plus susceptibles d'avoir un impact mesurable sur l'environnement.
24
2.1.1.1. Le gros bétail : une activité
ancienne en pleine révolution
Depuis longtemps, le Rwanda était connu pour un grand
nombre de ses vaches. « En absence de toute autre monnaie
d'échange, le capital bétail servait à définir la
richesse individuelle » (Alexis NGIRUWONSANGA, 1982). Dans la
région concernée par notre étude, il n'y a pas très
longtemps durant la période d'avant la guerre et génocide des
Tutsis de 1994, on observait encore le matin et le soir des files
impressionnantes des vaches se rendant ou rentrant des pâturages.
L'abondance du troupeau était telle qu'elle permettait à se
consacrer exclusivement à cette activité et comme ça, on
obtenait le titre d' umutunzi, un vocable quasiment oublié actuellement
dans le langage courant de cette région parce que tous les
éleveurs d'aujourd'hui sont aussi des agriculteurs et ainsi le terme
d'umuhinzi-mworozi (agriculteur-éleveur) est plutôt
utilisé.
Les causes de cette décadence de l'activité de
l'élevage bovin du côté effectif sont légion mais
à la tête on cite le nombre impressionnant des bêtes
abattues durant la période de la guerre et génocide des Tutsi de
1994 et les quelques années qui suivirent.
L'échec de rétablissement après ces
périodes dures est expliquée par plusieurs facteurs dont les plus
importants comprennent le fait que l'élevage bovin a été
le type d'élevage à souffrir le plus de la réduction des
pâturages naturels, la concurrence du petit élevage et la
pénétration de l'économie monétaire dans le milieu
rural qui a fait que la vache a perdu son rôle social dans la
société rwandaise. Ici, l'on donne l'exemple de la dot qui jadis
supposait l'octroi d'une génisse à la famille de la fille mais
qu'on remplace aujourd'hui par une certaine somme d'argent convenue presque
exactement comme dans le cas du marché ordinaire.
2.1.1.2. Le mouton : un sous-produit de
l'élevage bovin
C'est une des habitudes fortement enracinées dans la
tradition Rwandaise que la brebis est gardée avec les vaches, que
l'élevage ovin exclusif est plutôt anormal. Cette association
vache-mouton relève des habitudes pastorales « les moutons
jouant un rôle plutôt décoratif dans le troupeau des vaches
dont il assure la pérennité par le pouvoir socio-magique qu'on
lui accorde » (Alexis NGIRUWONSANGA, 2001).
25
La vérité de cette assertion est bien
confirmée par le fait que lors de notre enquête aucun de nos
informateurs n'a affirmé posséder seulement de moutons comme
objet de son élevage ; on les grade soit avec des vaches, soit avec des
chèvres et toujours en nombre plus petit par rapport à ces autres
troupeaux.
2.1.1.3. La chèvre : un animal qui s'adapte aux
conditions actuelles d'élevage
La chèvre semble résister à la
pénurie des pâturages. Elle se nourrit de peu et ainsi, elle ne
demande pas de passer beaucoup d'heures à pâturer si bien qu'elle
se présente comme une bête idéale pour un élevage
pas trop exigeant. Pourtant, cette facilité d'élevage caprin n'a
pas arrêté la réduction progressive du troupeau individuel
durant ces dernières années. Ceci tient du fait que dans cette
région, les habitudes alimentaires de la population prennent la viande
de la chèvre comme l'idéal des fêtes et sa brochette est
à la mode mais, curieusement, cette demande n'incite guerre les
éleveurs à multiplier leurs exploitations ; continuant toujours
à pratiquer cette activité de façon artisanale.
En effet, on verra plus tard dans ce travail que la
modernisation de cette élevage est plutôt timide (seulement 2
animaux de race améliorée dans tout le secteur) et curieusement,
nous avons remarqué une tendance générale d'une
attribution de cette élevage aux enfants, le chef de la famille ne se
considérant pas digne d'élever des chèvres.
2.1.1.4 .L'élevage porcin : une activité
a ses débuts
L'élevage porcin a toujours été une
activité immanquablement corollaire de l'affiliation religieuse de ses
pratiquants. En effet, ce sont les missionnaires catholiques qui ont introduit
cet animal là où ils s'implantaient et la suite logique a
été le fait que ce sont ces régions environnantes des
grandes missions catholiques qui ont vu cette activité fleurir. Par
contre, beaucoup d'églises protestantes se montrèrent hostiles
à la consommation du porc et les musulmans eux, le font un
sacrilège.
26
Tous ce ci, eut des répercussions directes sur la
répartition de l'élevage porcin et, dans le cas de la zone de
notre étude, les faits se montrèrent malheureusement à
l'encontre de tout développement de cette activité. En effet, 92
% de la population du secteur de Rubengera sont des protestants,
majoritairement presbytériens (RGPH, 2002) et malgré leur faible
proportion, les musulmans qui se concentrent dans le quartier Giswahili dans le
centre urbain de Rubengera exercent une influence disproportionnée sur
les zones environnantes. Ainsi, le cheptel porcin dans le secteur Rubengera est
quasiment nul à l'exception de quelques associations progressistes comme
l'AJEMAC, qui tentent d'initier le développement de cette
activité dans cette région.
2.1.2. La situation actuelle de l'élevage dans le
secteur de Rubengera
D'après plusieurs auteurs, les facteurs qui influencent
la production de l'activité d'élevage sont l`effectif des
bêtes, le potentiel de production des races exploitées, les
systèmes et modes d'élevage adoptés et enfin,
l'organisation de tous les intervenants dans le secteur. C'est alors ce
schéma que nous avons adopté pour décrire l'état
actuel de l'élevage dans le secteur de Rubengera.
2.1.2.1. Effectifs
Les réformes administratives que le Rwanda a connues
ces dernières années nous ont imposé beaucoup de
difficultés lors de la collection des données qui nous auraient
été très intéressantes pour l'étude de
l'évolution du bétail du secteur de Rubengera. Pour cela, nous
nous contenterons des chiffres concernant seulement ces deux dernières
années (2006 et 2007). Pourtant, nous avons remarqué que ce
n'était pas là un grand problème puisqu'en fait, la
situation de l'an 2006 représente bien l'image de l'élevage
correspondant à la période juste après la mise en
exécution de la politique de l'ESP et quand on compare cette situation
à celle de l'an 2007, on perçoit déjà clairement
l'impact de cette politique sur l'évolution des effectifs des
cheptels.
Cet impact est le fait que l'effectif total du cheptel diminue
tandis que le nombre de bêtes de race améliorée tend
à la hausse.
27
L'explication de ce phénomène relève du
fait que les éleveurs rencontrent beaucoup de difficultés
à maintenir un troupeau important en stabulation permanente et optent
pour des races améliorées qui exigent plus d'intrants mais qui
donnent aussi plus de production.
Le tableau suivant fait observer clairement cette situation de
la récession de l'effectif des bêtes de races locales au profit de
celles de races améliorées.
Tableau 6: Evolution de l'effectif des bêtes de
race ordinaire et améliorée durant la période
2006-2007
Période Cheptel
|
2006
|
2007
|
Ordinaire
|
Amélioré
|
Ordinaire
|
Amélioré
|
Bovin
|
4639
|
183
|
2836
|
258
|
Caprin
|
6639
|
40
|
5896
|
20
|
Ovin
|
1438
|
3
|
1084
|
1
|
Porcin
|
215
|
2
|
217
|
2
|
Source : Enquêtes menées par l'agronome du
secteur, 2006 et 2007.
2.1.2.2. Les races exploitées
Dans le cas de l'élevage bovin, la race la plus
rencontrée dans le secteur de Rubengera reste la race Ankolé qui
connaît des écotypes appelés "Inyambo" (vaches à
longues cornes souvent en forme de lyre) et "Inkuku"(vaches à cornes
courtes généralement plus laitières que les autres
écotypes). On y rencontre aussi les bovins sans cornes "Inkungu" ou
alors ayant des cornes flottantes "Indegarege".
Les races exotiques qui ont été introduites dans
cette région, premièrement par des éleveurs progressistes
comme la mission presbytérienne de Rubengera, l'association AJEMAC, ...,
et ensuite par l'Etat dans le cadre de sa politique "One cow, one
family"(GIRINKA), sont surtout le Jersey, Brun suisse, Frisonne, et Sahiwal.
Comme l'élevage bovin dans le secteur de Rubengera est en
général orienté vers la production laitière, ces
races ont été un bon choix mais l'inconvénient a
été le fait que comparativement à la race locale
Ankolé, ces races exotiques sont très onéreuses à
entretenir sous un climat chaud comme celui de cette région.
28
Ainsi, pour essayer de profiter de cette résistance
naturelle de la race Ankolé et de cette productivité accrue de
ces races exotiques, nombreux croisements ont été
effectués et force est de remarquer qu'avec le temps, on pourrait
s'attendre au remplacement de ces races pures par des nouveaux métis
(croisés) qui marieraient ces deux buts poursuivis : résistance
et productivité.
Photo 1: Races bovines exotiques exploitées
dans le secteur de Rubengera
Photo 2: Races caprines exotiques que
l'autorité est en train d'essayer l'introduction dans le secteur de
Rubengera
Bouc de race Alpine Chèvres de race Boa Croisé
Alpine-race locale
Vache Frisonne Vache jersey Taureau Brun Suisse
Concernant les caprins, à part la race locale, l'Etat a
entrepris l'effort d'apporter aux éleveurs des races exotiques qui
puissent avoir des performances plus intéressantes.
Dans cette optique, ce sont les races Boa et Alpine qui se
sont montrées assez productives dans les conditions non seulement
physiques mais aussi socio-économiques de ce secteur. Malheureusement,
pour pouvoir exploiter toutes les potentialités de ces races,
l'autorité rencontre aujourd'hui un problème de convaincre les
paysans de traire ces chèvres puisqu'ils estiment que le lait de la
chèvre n'est que pour les enfants soufrant de malnutrition ce qui les
fait percevoir que sa consommation par un homme en bonne santé et
surtout adulte est plutôt répugnant
29
Pour le cas des ovins et porcins, il apparaît que le
processus d'amélioration des races locales exploitées
évoqué ci haut est plutôt timide. Ceci relève peut
être du fait que le cheptel de ces troupeaux dans le secteur de Rubengera
n'est pas assez important en nombre pour que les autorités de ce secteur
se sentent pressés à faire autant.
2.1.2.3. Systèmes et modes d'élevage
Par système d'élevage, on veut signifier le
degré de modernité et de scientificité, avec lequel
l'élevage est fait. Dans ce cadre, l'élevage dans le secteur de
Rubengera se subdivise en élevage traditionnel, élevage
amélioré et élevage moderne.
L'élevage traditionnel se caractérise par une
utilisation à peu près nulle ou faible des moyens favorisant la
productivité, les faibles intrants d'élevage et les performances
négligeables. Même si ce type d'élevage est essentiellement
extensif, l'on remarque que même avant l'introduction de la politique de
l' ESP, quelques exploitants , faute de disponibilité du pâturage,
menaient leur élevage en stabulation totale mais dans la plupart des
cas, c'est la stabulation semi-permanente qui dominait.
L'élevage amélioré consiste à
recourir à l'utilisation de certains intrants d'élevage
(médicaments par exemple) et à l'application de certaines
techniques comme l'insémination artificielle et les taureaux
améliorés. Il est pratiqué surtout par les éleveurs
progressistes, surtout les établissements scolaires comme l'ENP/TTC
Rubengera, la mission presbytérienne de Rubengera, l'AJEMAC,...
Récemment, l'Etat a tenté à plusieurs reprises à
améliorer le rendement de l'élevage par la mise à la
disposition des habitants des mâles (taureaux, boucs, béliers) de
races améliorées et par l'insémination artificielle
à bas prix afin de les aider à améliorer leur cheptel.
Enfin, l'élevage moderne se caractérise par une
utilisation systématique d'intrants vétérinaires et
zootechniques et le recours aux normes scientifiques de conduite des troupeaux.
Les techniques auxquelles on fait recours le plus souvent sont entre autres,
l'utilisation du matériel génétique performant,
l'alimentation équilibrée, mise en place des programmes de
prévention et de contrôle de maladies,...
30
Comme ce type d'élevage ne peut se rencontrer que chez
les éleveurs ayant fait de l'élevage une activité de
rente, les éleveurs modernes sont encore peu nombreux dans le secteur
Rubengera en raison surtout du coût élevé des
investissements requis par cet élevage en matériel,
infrastructures et main d'oeuvre.
Pour le cas du mode d'élevage, il faut savoir qu'il
concerne la façon dont l'activité d'élevage est
menée. Ainsi, avant l'introduction de la politique d'ESP, les modes
d'élevage qu'on pratiquait dans le secteur de Rubengera étaient
le pastoralisme intégral extensif et intensif, la stabulation
semi-permanente et la stabulation totale (permanente).
A cause de l'exiguïté des pâturages
corollaire de la forte densité démographique dans cette
région , le seul type de pastoralisme qu'on y rencontrait était
celui du paddocking consistant à faire pâturer le bétail le
jour, le conduire vers les abreuvoirs publiques (amariba) dans
l'après-midi et le faire passer la nuit dans un paddock construit au
sein de la ferme.
La stabulation semi-permanente était de loin le mode
d'élevage le plus pratiqué dans le secteur de Rubengera, et
continue d'exister malgré son bannissement surtout dans le cas
d'élevage du petit bétail. Ce mode consiste, en effet, à
faire paître l'animal sur un pâturage durant une partie de la
journée suivi d'une alimentation plus ou moins importante à
l'étable le soir.
La stabulation totale ou permanente quant à lui
correspond au degré d'intensification plus poussé de
l'élevage. Elle se caractérise par le maintien des animaux
à l'étable avec leur affouragement à l'auge. L'animal
reçoit aussi des sous-produits agro-industriels (communément
appelés des concentrés) ainsi que d'autres additifs alimentaires
comme le sel gemme. Mis à part son imposition réglementaire comme
le seul mode d'élevage admis aujourd'hui, il faut remarquer que ce mode
était déjà pratiqué depuis longtemps par quelques
éleveurs progressistes dans ce secteur de Rubengera.
31
2.1.2.4. Cadre politico-institutionnel et
organisationnel de l'élevage dans le secteur de rubengera
Les intervenants dans le secteur d'élevage dans le
secteur de Rubengera peuvent être regroupés en 4 catégories
:
? L'Etat à travers ses diverses politiques, programmes et
projets ;
? Les producteurs individuels ou en associations ; il s'agit
des agri-éleveurs individuels ou en associations ainsi que quelques
institutions publiques ou privées menant une certaine activité
d'élevage (écoles, missions chrétiennes, ..) ;
? Les prestataires de services divers comme les magasins de
produits vétérinaires ou d'autres intrants d'élevage ;
? Les consommateurs constituants le marché visé
par la production de l'élevage dans le secteur Rubengera.
2.1.2.4.1. L'Etat
Le rôle de l'Etat se matérialise par
l'exécution des plans et stratégies que le MINAGRI, sous sa
direction de l'élevage élabore et dont leur mise en application
et leur suivie est confiée à l'autorité au niveau du
district, des secteurs et même des cellules.
C'est le cas alors de l'actuelle politique d'ESP dont il est
question dans notre travail, ainsi que d'autres programmes et projets divers
pour la promotion de l'élevage (campagnes de vermification et de
détiquage, creusement de nouveaux abreuvoirs publiques, le programme
« one cow, one family » (GIRINKA), gestion et entretien des abattoirs
publiques, ...).
Par ailleurs, diverses institutions comme l'ISAR interviennent
par leurs recherches et leurs programmes comme l'insémination
artificielle et l'introduction de nouvelles races d'animaux ou espèces
fourragères de meilleure qualité.
Enfin, l'Etat assume encore divers services aux producteurs de
l'élevage en préparant par exemple des formations à leur
intension ou en initiant des campagnes de vulgarisation en vue
d'améliorer leurs connaissances afin de leur aider à mener leur
activité en toute connaissance de cause.
32
C'est ici aussi que s'insère le rôle de
l'agronome du secteur qui est chargé de suivre et coordonner toutes les
activités d'élevage, agriculture et environnement qui se
déroulent dans le secteur.
2.1.2.4.2. Les producteurs
Comme on l'a dit plus haut, il est très rare de trouver
dans le secteur Rubengera des personnes qui ont fait de l'élevage leur
seule activité de rente. On trouve que l'élevage est
pratiqué comme une activité secondaire à l'agriculture et
en fait, tous les éleveurs que nous avons rencontrés lors de
notre enquête sont aussi des agriculteurs.
Ce sont surtout des chefs de ménage mais il ne faut pas
oublier les quelques associations et institutions qu'on y rencontre qui
pratiquent l'élevage comme une de leurs activités productrices de
revenus. C'est le cas de l' AJEMAC pour l'élevage porcin, bovin et
pisciculture ; l'école ENP/TTC pour l'élevage bovin ; quelques
écoles primaires pour l'élevage de lapins, la mission
presbytérienne de Rubengera et les soeurs Diaconesses pour
l'élevage bovin, etc.
2.1.2.4.3. Les prestataires de services
Ils concernent des divers opérateurs de services ayant
un certain rapport avec l'élevage et ses activités connexes.
Dans le centre urbain de Rubengera, les magasins vendant le
matériel d'élevage et les médicaments
vétérinaires sont au nombre de deux (COOPAGRI et VETAGRIM) et
opèrent sous le contrôle de l'agronome du secteur qui veille
à l'intégrité des produits qu'ils vendent.
Aussi, les institutions financières comme la banque
populaire de Rubengera et la COOPEC-INKUNGA interviennent dans l'élevage
par l'octroi de crédits aux agri-éleveurs pour démarrer ou
étendre leurs projets. C'est aussi à travers ces banques
qu'opère le fond de la Banque Africaine de Développement (BAD)
pour le développement de l'agriculture et de l'élevage qui donne
aux agriculteurs-éleveurs des crédits remboursables à
long-terme et seulement à 60 % du capital initial octroyé.
33
2.1.2.4.4. Les consommateurs
Ce groupe d'intervenants inclue aussi des agri-éleveurs
puisque la plupart d'entre-eux produisent pour l'auto-consommation. Hormis
ceux-ci, les consommateurs urbains constituent une autre partie importante du
marché des produits de l'élevage dans le secteur de Rubengera.
En effet, dans le centre urbain de Rubengera, l'on recense 18
kiosques de vente du lait et 6 boucheries desservies par 2 abattoirs publiques.
En plus, plusieurs bars et motels possèdent leurs propres petites
boucheries où ils abattent des chèvres pour la vente des
brochettes ou de la viande fraîche pour les habitants à leur
voisinage.
Enfin, signalons qu'actuellement une laiterie est en train
d'être construite qui assurera l'écoulement de la production
laitière supposée s'accroître avec cette imposition de la
stabulation permanente et l'amélioration des races exploitées
dans cette région.
2.2. LES INTERACTIONS ELEVAGE-ENVIRONNEMENT
Après avoir décrit l'état de
l'élevage dans le secteur de Rubengera, voyons maintenant l'influence
que les activités d'élevage peuvent avoir sur l'environnement et
la part que ces mêmes activités ont dans les problèmes
auxquels l'environnement dans ce secteur fait face.
2.2.1. L'érosion causée par le parcours des
animaux
Le parcours des animaux vers les pâturages et les
abreuvoirs est un facteur qui contribue considérablement à
l'augmentation du problème de l'érosion. Ceci se manifeste de ces
deux manières :
? Les glissements de terrain dus au vagabondage des bêtes
:
Lors de notre enquête, 92% des répondants
affirment qu'ils connaissaient le problème de fréquents
glissements de terrain dans leurs champs quand l'élevage extensif
était encore répandu.
L'impact des activités d'élevage sur
l'équilibre et la stabilité de la biodiversité se
concrétise de ces deux façons :
34
Le fait qu'ils disent que ce problème a remarquablement
diminué depuis l'imposition de la stabulation permanente des bêtes
indique que la cause principale de ces glissements était la circulation
des animaux, surtout les bovins, dans ces champs en train de brouter
après la récolte.
Les inquiétudes suscitées par ce problème
sont très importantes puisque ces glissements de terrain causés
par la circulation des animaux dans les champs portent préjudice
à l'effort entrepris dans le cadre de la LAE en détruisant les
talus des terrasses et ce phénomène est rendu aussi plus grave
par le fait que ces mêmes animaux en circulation dans les champs, en
broutant les herbes fourragères plantées sur ces talus des
terrasses, les empêchent de croître ce qui déstabilise ces
talus et aboutit à leur destruction .
? Ravinement déclenché par la descente des animaux
vers les abreuvoirs publics : Dans le temps où l'élevage extensif
était encore le mode d'élevage le plus répandu, on
observait souvent des larges chemins appelés localement « Imihora
» qui descendaient tout droit vers les vallées. Ces chemins
étaient crées par les animaux qui descendaient vers les
abreuvoirs publics ou vers les petites rivières dans ces
vallées.
La présence de ces couloirs favorisait la concentration
des eaux de ruissellement ce qui s'ensuivait d'un ravinement très
rapide. Ainsi, demandés sur l'effet de ces chemins sur l'environnement,
la totalité de nos enquêtés s'accordent à dire que
ces chemins représentaient une menace évidente comme
facilitateurs de l'érosion. Heureusement, avec l'instauration de la
stabulation permanente des animaux, l'on observe une disparition progressive de
ces chemins puisque les animaux n'ont plus à aller boire dans les
abreuvoirs publics ; les éleveurs vont plutôt puiser de l'eau et
la servent aux animaux dans leurs étables.
2.2.2. L'élevage et la perte de la
biodiversité
35
? L'accélération du phénomène de
disparition de certaines espèces floristiques déjà rares
par le broutage sélectif.
? L'utilisation, pour l'entretien du bétail, des
produits chimiques qui peuvent perturber l'équilibre écologique
du milieu environnant.
Pour ce premier point, l'exemple concret est donné par
certaines espèces des plantes à valeur médicinale qui ne
sont, en principe, pas abondant dans la nature. Ainsi, le broutage par les
animaux fait qu'en secteur de Rubengera, certaines de telles plantes
commençaient de se faire de plus en plus rares, voire de
disparaître.
Ce phénomène touchait surtout celles qui
n'avaient pas de tannins, latex ou autres produits capables de les
protéger contre les animaux en circulation et les animaux les plus
endommageant étaient les chèvres puisque ceux-ci ne sont pas
très sélectifs et préfèrent surtout les parties
terminales de la plante ce qui est dommageable pour celle-ci parce qu'une fois
que ses méristèmes (apicaux) sont détruits, c'est
l'arrêt de la croissance qui s'ensuit et c'est la mort qui vient enfin
couronner le processus.
Pour le cas des produits chimiques utilisés dans
l'élevage qui sont susceptibles d'avoir un effet dégradant pour
la biodiversité, il s'agit des insecticides que les éleveurs
utilisent pour lutter contre les tiques et les mouches dans leur
bétail.
En effet, comme les produits appropriés pour ce fin
sont trop chers pour les éleveurs, ces derniers recourent à
l'utilisation des alternatifs à leurs disposition et c'est à ce
moment que le problème se pose. Ainsi, la totalité de nos
répondants ont dits qu'ils utilisaient le Dursban comme détiqueur
alors que ce produit est destiné à être utilisé dans
la lutte contre la chenille défoliante (un insecte qui abîme les
plantations du café). Même si l'agronome du secteur affirme que
l'impact de l'utilisation de ce produit dans l'élevage sur
l'environnement n'est pas très grave, il faut tout de même
être un peu plus prudent à prendre une conclusion positive puisque
les éleveurs, pour avoir un effet plus direct, utilisent des
concentrations trop élevées du produit ce qui a un effet
évident que ça soit pour les bêtes traités et
l'environnement. Dans tous les cas, c'est surtout la faune des insectes et des
microorganismes du sol qui amputent.
36
2.2.3. L'élevage et déboisement
Le concept de la relation entre l'élevage et le
déboisement est une notion un peu abstraite si on ne fait pas une
attention particulière au sujet. Pourtant, un peu d'observation suffit
pour mettre le problème à jour.
La corrélation entre ces deux phénomènes
se matérialise surtout à travers ces deux processus :
? L'empêchement de la croissance de jeunes plants par le
broutage et le piétinement des animaux errants.
? La décimation des forêts et boisements par les
feux de brousses provoqués par les éleveurs pour rajeunir les
herbes des pâturages.
Ainsi, dans le secteur de Rubengera, la part des
activités d'élevage dans le problème de déboisement
auquel fait face ce secteur est considérable. En effet, bien que
l'effort de reboisement ne remonte pas d'hier, le résultat semble avoir
resté pas très intéressant et la cause de ce fait
relève en partie des animaux qui empêchaient ces plants de
croître surtout ceux qui étaient plantés près des
routes et sur les bords des champs(arbres d'agroforesterie).
CONCLUSION PARTIELLE
L'élevage extensif dans un environnement comme celui du
secteur Rubengera présente beaucoup des effets dévastateurs.
Ceux-ci consistent surtout de l'aggravation du problème de
l'érosion par les animaux qui circulent, de l'accélération
du phénomène de dégradation de la biodiversité et
de sa contribution dans le phénomène de déboisement. Dans
le chapitre qui va suivre, on va voir comment l'ESP a tenté de
remédier à cet effet, se présentant comme un
élément protecteur plutôt que destructeur pour
l'environnement.
37
CHAP III. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET SON
APPORT SUR LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE SECTEUR DE RUBENGERA.
Lors de l'élaboration de la politique de l'ESP,
c'était surtout des objectifs d'ordre économiques qui
étaient visés. Il était devenu évident que
l'élevage extensif dans le contexte démographique et
économique Rwandais n'était plus viable. En effet, la structure
socioprofessionnelle de la population rwandaise avec ses 87% des agriculteurs
alors que l'effectif accroît sans cesse, s'accompagne d'une situation
où les exploitations individuelles deviennent de plus en plus exigues.
C'est ainsi que l'ESP a été imposé puisqu'il donne plus de
rendement.
Pourtant, trois ans après sa mise en application, on
s'aperçoit que ses bienfaits ne sont pas seulement d'ordre
économique; l'on remarque que l'environnement dans ses domaines divers a
aussi beneficiée de cette expérience de l'ESP.
Dans ce chapitre, on va montrer cette part qu'a eue l'ESP dans
le succès des différents efforts qu'a fait l'état pour la
protection de l'environnement.
3.1. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET LA LUTTE
ANTI
EROSIVE.
Nous avons montré comment l'élevage extensif
contribuait en aggravant le problème de l'érosion dans le secteur
de Rubengera. La mise en stabulation des animaux n'a pas seulement mis fin
à ce problème mais a eu aussi certaines répercussions
positives dans l'effort de LAE mené par l'état.
Selon les répondants lors de notre enquête, ces
bienfaits se remarquent surtout par l'augmentation des haies
anti-érosives sous forme d'herbes, arbres et arbustes fourragers.
38
En effet, dans l'effort de trouver du fourrage pour leur
bétail désormais en stabulation permanente, la population s'est
mise à planter plus d'herbes fourragères dans leurs champs.
Pourtant, suite au problème évoqué ci haut de
l'exiguïté des champs individuels; la culture extensive de ces
plantes fourragères n'était pas possible. Ainsi, la population
préfère de les planter sur les dispositifs de LAE (sur les talus
des terrasses) ce qui contribue à la stabilisation de ces derniers.
Photo 3: La stabilisation des talus des terrasses
radicales par les herbes et arbustes
fourragers
Le phénomène touche aussi les
non-éleveurs puisqu'incapables de produire eux-mêmes le fourrage
suffisant pour leur bétail, les éleveurs sont obligés de
l'acheter chez les non-éleveurs contre l'argent, le fumier ou le lait.
Ainsi, l'on observe aujourd'hui que partout dans le secteur de Rubengera, la
stabilisation des talus par les plantes fourragères est devenu un fait
bien affermi.
3.2. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET LE
REBOISEMENT
L'effort de reboisement fait par l'autorité dans le
secteur de Rubengera ne date pas d'hier. Pourtant, l'on remarque que les
résultats de cet effort ont été plutôt
mitigés du moins jusqu'à l'avènement de l'ESP.
A part le fait que les animaux n'abîment plus les jeunes
plants par broutage ou piétinement, le phénomène le plus
intéressant dans ce cadre de l'apport de l'ESP au reboisement est celui
de l'émergence des arbres et arbustes fourragers.
39
En effet, la mise en stabulation des animaux a
nécessité une intensification des cultures fourragères et
le manque du terrain ainsi que les problèmes de cultures des herbes
fourragères en saison sèche force la population éleveur
à la recherche et la valorisation d'autres ressources fourragères
dont les arbres et arbustes fourragers.
Ils se cultivent soit isolement autour et à
l'intérieur des champs, soit sur les dispositifs de LAE, soit en
peuplement forestier d'arbres fourragers.
Traditionnellement, le fourrage provenant des ligneux sert
d'abord soit de complément, soit de réserve pour les
époques de carence en fourrage. Comparativement aux herbes
fourragères, les arbres et arbustes fourragers présentent
plusieurs atouts.
Mis à part le fait que le fourrage provenant de ces
derniers est disponible durant toute l'année, même dans la saison
sèche où le problème d'affourragement du bétail est
le plus aigu, la valeur nutritive de ces fourrages est aussi supérieure
à celle du fourrage herbeux.
Ainsi, à la prise de conscience de touts ces avantages
du fourrage ligneux sur le fourrage herbeux, l'autorité du secteur de
Rubengera a embrassé l'idée et a mené un effort intensif
de promouvoir ce type de plantes en introduisant de nouvelles espèces
que les études ont montré qu'elles sont les plus adaptés
à la région et qui ont le plus de valeur nutritive comme fourrage
et présentent de meilleurs rendements. C'est dans cet optique
qu'à part les espèces autochtones dont les produits
d'émondage sont traditionnellement offerts comme fourrage au
bétail (Ficus Tonninghii (Umuvumu), Bambusa Vulgaris (Bambou de chine),
etc.), d'autres espèces ont été introduites. C'est le cas
de la Leucaena Leucocephala, Calliandra Colotyrsus, et Sesbania Sesban.
Le succès de ces arbres et arbustes fourragers dans le
secteur de Rubengera est donc venu comme une valeur ajoutée à
l'effort de reboisement, surtout dans le domaine de l'agroforesterie, que
l'autorité du secteur a entrepris durant ces dernières
années.
40
Photo 4: Plantation des arbres fourragers dans la
zone non cultivable de 10m autour
d'une route
3.3. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET LA LUTTE
CONTRE LA
DEGRADATION DE LA BIODIVERSTE
Dans le cadre de la mise en application de la loi organique
no 04/2005 du 08 avril 2005 qui impose la non culture d'une bande de
10 et de 50m autour des rivières et lacs respectivement, on remarque que
les paysans ont utilisé ces zones pour planter des herbes
fourragères et ceci a contribué remarquablement à
l'arrêt de l'envasement de ces rivières et lacs ce qu'a
profité la faune de ces milieux. Ainsi, l'on observe aujourd'hui un
retour progressif de la vie aquatique à l'état auquel elle se
trouvait jadis.
Photo 5: Plantation des herbes fourragères
dans la bande non cultivable de 10m
autour des
rivières
Dans le cas de la diversité des espèces
floristiques, l'impact qu'a eu l'ESP à son rétablissement se
remarque par le fait que les animaux ne broutant plus ces espèces
végétales, ceux-ci se remettent à
réapparaître si bien que lors de notre enquête, les
répondants nous ont dit qu'ils ne manquent plus les plantes
médicinales qui commençaient à se faire rares dans le
temps où l'élevage extensif était encore
répandu.
41
Enfin, quand les animaux circulaient encore à
l'extérieur, on remarquait un sérieux problème des tiques
et pour remédier à celui-ci, les éleveurs tentaient
beaucoup de moyens dont l'utilisation des insecticides comme détiqueurs
leur était le moyen plus commode. Comme le dit l'agronome du secteur
Rubengera, l'insecticide utilisé était le Dursban, normalement
connu pour la lutte contre les puces du café. Ainsi, maintenant que
l'animal reste en étable, ce problème des tiques n'existe presque
plus et les éleveurs n'ont plus à recourir à l'utilisation
de ces produits polluants.
3.4. L'ELEVAGE EN STABULATION PERMANENTE ET LE
RETABLISSEMENT DE LA FERTILITE DU SOL
Le secteur de Rubengera fait face à un problème
de dégradation de ses sols. Les causes en sont entre autres, le
lessivage, l'érosion pluviale et l'exportation des
éléments nutritifs du sol lors des récoltes.
Face à ce problème, la population et les
autorités de ce secteur mènent une lutte acharnée pour
rétablir la fertilité des sols de ce secteur qui jadis,
étaient reconnu pour être le grenier de cette région.
Dans cet effort de fertilisation, les paysans utilisent le
compost, le fumier provenant des toilettes, les engrais chimiques ; mais que de
tout ceci, le fumier provenant des animaux domestiques est de loin le plus
utilisé puisqu'il est le plus disponible à bas prix et est
estimé d'avoir un effet assez efficace et plus durable.
Dans cet optique, l'on remarque que l'ESP n'y est pour rien.
En effet, selon Maclean (1976) « la composition du fumier est fonction
non seulement des proportions des déjections solides ou liquides et de
litière qui le composent, mais également de la nature de la
litière utilisée, de l'espèce et l'âge de
l'animal et du soin apporté à sa conservation ».
Ainsi, l'analyse de cette assertion montre que la
qualité du fumier provenant d'un animal en stabulation permanente est de
loin supérieure à celui de l'animal élevé
extensivement puisque dans ce cas, les proportions des déjections
solides et liquides et de la litière sont les meilleures pour un animal
en stabulation permanente.
42
Pour ce point, on rappelle que lors que les animaux
circulaient librement à l'extérieur pour ne rentrer que le soir,
le fumier récupéré ne consistait surtout que des
déjections solides alors que les déjections liquides et la
litière étaient quasiment absentes ce qui résultait d'un
fumier de qualité remarquablement médiocre.
Ensuite, l'apport de l'ESP dans cette optique du fumier
récolté, ne consiste pas seulement de la qualité de ce
dernier ; la quantité se retrouve aussi accrue.
En effet, selon Nyetera Eugène (....) « la
quantité du fumier produite est variable en fonction de la
quantité de la litière utilisée ». Suivant
l'affirmation de cet auteur, il apparaît clairement qu'un animal en
stabulation permanente produira plus de fumier puisqu'il requiert beaucoup plus
de litière dans l'étable que celui qui vient ne passer que la
nuit dans ce dernier.
On estime qu'un animal en stabulation permanente produit 20
fois son poids de fumier. Sur cette base et estimant la production annuelle
moyenne des déchets domestiques à 2000 Kg, NDABALISHYE (1985)
considère qu'une vache Ankolé locale de poids moyen de 300 Kg
produirait 8 T de fumier en stabulation permanente.
Cet auteur propose la formule suivante pour déterminer
la quantité de fumier en stabulation:
Q = (6000 x H) + 2000 / 24
Avec H : nombre d'heures passées dans l'étable par
jour
2000 : estimation de la production annuelle des déchets
domestiques 6000 : quantité de fumier que produirait une vache de 300
Kg
Bien que certains jugeraient les calculs et estimations de cet
auteur de n'être qu'une théorie, la réalité sur
terrain est pourtant bien confirmant.
En effet, bien qu'il a été difficile pour nos
répondants de pouvoir estimer l'augmentation du fumier
récolté aujourd'hui comparativement à ce que rapportaient
leurs animaux
lorsqu'ils étaient encore élevés
extensivement, tous s'accordent affirmer que
l'accroissement de la
quantité du fumier récolté aujourd'hui est remarquable.
43
CONCLUSION PARTIELLE
Les bienfaits environnementaux qu'a eu la mise en application
de l'ESP dans le secteur de Rubengera consistent surtout d'une main forte
qu'elle a prêtée aux différents efforts que l'état
avait déjà entrepris dans le cadre de la protection et la
conservation de l'environnement comme la LAE, la fertilisation des sols, le
reboisement et la lutte contre la perte de la biodiversité.
Néanmoins, nous reconnaissons que ces bienfaits, pour
être durables, requièrent une attention et un suivi de la part des
autorités mais en collaboration avec la population.
44
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
Au terme de ce travail dont l'objectif était de
déterminer la part de la politique d'ESP dans le succès des
diverses politiques de conservation et de protection de l'environnement et de
montrer comment cette part peut être renforcée, nous tenons
à faire remarquer que toutes nos hypothèses de travail ont
été confirmées.
Ainsi, pour le cas de la première hypothèse
stipulant que l' ESP a un effet direct sur le succès des actions
menées dans le cadre de la LAE, nous avons vu que ceci se manifeste par
le fait que pour avoir du fourrage suffisant pour leur bétail
désormais en stabulation permanente, la population s'est lancée
vers la plantation intensive plantes fourragères et qu'à cause de
l'exiguïté des champs individuels dans cette région, la
population a remarqué que la solution résidait à la
valorisation des talus des terrasses (que ça soit radicales ou
progressives) en les plantant de ces herbes ou arbres fourragers ce qui
contribua énormément à la stabilisation de ces
derniers.
Pour la deuxième hypothèse posant le fait que
l'ESP contribuerait positivement à l'effort de reboisement national en
cours aujourd'hui, nous avons vu que l'échec relatif remarqué
dans les années où l'élevage extensif était encore
admis était en grande dû au fait que les arbres plantés
étaient empêchés de pousser par les animaux errants qui les
broutaient ou les piétinaient. Ainsi, le bannissement de la libre
circulation des animaux a fait que le taux de croissance des arbres
plantés aujourd'hui est remarquablement plus intéressant que dans
ces époques là.
Enfin, pour la troisième hypothèse selon
laquelle l'imposition de l'ESP a eu des répercussions positives dans la
lutte contre la dégradation des sols du secteur Rubengera, nous avons
remarqué que quand l'animal reste en étable, la qualité du
fumier provenant de cet animal est fortement améliorée puisque,
les proportions des déjections solides, des déjections liquides
et de la litière sont optimales. Mais aussi, nous avons vu que la
quantité augmente elle aussi parce que l'animal dans ces conditions
exige plus de litière et qu'il n'y a pas de déjections
laissées sur les collines à l'extérieur. Cette
amélioration de la qualité et la quantité du fumier
récolté a alors un effet évident dans
l'amélioration de la fertilité des sols.
45
Néanmoins, nous avons vu aussi que les
agri-éleveurs dans ce secteur rencontrent beaucoup de problèmes
et que pour pouvoir optimiser ces multiples effets positifs de l'ESP sur
l'environnement, les recommandations suivantes s'avèrent
nécessaires :
? Il faut initier la population aux techniques modernes de
conservation du fourrage par ensilage ou autres moyens afin de leur aider
à faire face au problème de disponibilité du fourrage
durant les périodes sèches ;
? Une attention plus particulière devrait être
portée sur la promotion des arbres et arbustes fourragers puisque, les
atouts du fourrage provenant de ces derniers comparativement au fourrage
herbeux sont multiples (disponibilité en tout temps, valeur nutritive
plus élevée,....) ;
? Il faut une diversification des espèces d'herbes
fourragères cultivées dans ce secteur. On remarque que les
graminées sont assez abondantes mais que les légumineuses sont
rares ce qui fait que l'affourragement des animaux dans ce secteur soit
remarquablement déficitaire.
Somme toute, il faut remarquer qu'il faudrait des recherches
plus minutieuses afin d'identifier touts les effets qu'a eu l'ESP dans le
domaine de la protection de l'environnement puisque, à notre point de
vue, se servir de ces effets comme exemples lors des campagnes de
sensibilisation de la population dans le cadre de cette politique d'ESP
aiderait à leur convaincre que ce n'est pas seulement un
règlement pour améliorer le rendement économique de
l'élevage, mais aussi pour mieux gérer leur environnement ce qui
faciliterait aux autorités la tâche de faire accepter cette
pratique à la population.
46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I. LIVRES GENERAUX
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tropiques, ONUAA, Rome, 1982
2. Coraille, C., La vache laitière, Vigot
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3. Demolon, A, Croissance des végétaux
cultivés, Dunod-Paris, 1968.
4. Hans, G. Jahnke, Systèmes de production animale et
le développement de l'élevage en Afrique tropicale, Kicler
Wissenshaftsverlag Vauk, Postfach, 1984
5. HARVARD, D.Duclos, Pâturages et fourrages
tropicaux, Maison rustique, Paris, Sd
6. HOSTE, Christian, Politiques de développement de
l'élevage en Afrique subsaharienne, Armand Collin, Paris, 1986
7. Houerou Le HN, Agroforestry technics for the conservation
and improvement of soil fertility in arid and semi-arid zones, Addis
Ababa, 1980.
8. Jones RG, Leucaena Leucocephala dans l'alimentation des
bovines sous les tropiques, Rome, 1979.
9. Marcello Piccioni, Dictionnaire des aliments pour les
animaux, Officine grafishe Calderni, Bologna, 1965
10. Martinot, R., La stabulation libre des bovins,
Eyrolles, paris, 1971
11. Sainbury, D., Logement et Santé des animaux,
Technipel, Paris, 1968
12. Soltiner, D., Les bases de la production
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1978.
13. Walker BH, A review of browse and its role in livestock
production in Southern Africa, Addis Ababa, 1980.
14. Wolkowitsch, M., L'élevage dans le monde,
Armand Collin, Paris, 1966
47
II. LIVRES SPECIFIQUES
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et de l'eau du Rwanda, Kigali, sd.
2. Deshouyterner I., Intensification pastorale et
fourragère au Rwanda, ISAR, Rubona, 1974.
3. Desouter S., Abrégé agropastorale au
Rwanda, Presse agronomique de Camblouy, 1982
4. Egli A., Les arbres et arbustes fourragers au
Rwanda, ISAR, 1988
5. Furnermont, Comment marier l'élevage et
l'agriculture, ISAR, Rubona, 1974
III. THESES ET MEMOIRES
1. GATEMBEREZI S., L'élevage bovin dans le
district de Butaro, situation et perspectives, Huye, 2006
2. MULINDWA Zébron, Les conséquences
géographiques de la pression démographique sur le versant ouest
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Bruxelles, 1985.
3. NYETERA Eugène, Influence des différents
types de matière organique (fumier bovin, fumier de caprins et compost)
sur quelques caractéristiques physiques, chimiques et sur la
productivité agricole du sol, Butare, 1990.
4. Nyiransengimana E., La situation de l'élevage
dans le contexte de l'agriculture urbaine dans la ville de Kigali et ses
environs, Butare, 2003.
IV. RAPPORTS
1. DEMP, Profil environnemental du district Karongi,
Kigali, 2007.
2. Plan de développement du district Karongi,
Karongi, 2007.
3. Rwanda, Minisiteri y'ubuhinzi n'ubworozi, Enquete
nationale agricole 1989 : Production, Superficie, Rendement, Elevage et leur
évolution 1984 - 1990.
I
ANNEXES
Annexe 1. UN MOT SUR LES ARBRES ET ARBUSTES FOURRAGERS
DANS LE SECTEUR DE RUBENGERA
La mise en stabulation du bétail a
nécessité une intensification des cultures fourragères. Le
manque du terrain approprié et les problèmes des cultures d'herbe
fourragères en saison sèche a forcé alors
l'autorité et la population éleveur à la recherche et la
valorisation d'autres ressources fourragères dont les arbres et arbustes
fourragers.
Ils se cultivent soit isolement, autour ou à
l'intérieur des champs, soit sur les dispositifs de LAE soit en
peuplement forestier d'arbres fourragers.
Traditionnellement, le fourrage provenant des ligneux sert
tout d'abord soit de complément, soit de réserve pour les
époques de carence en fourrage.
Comparativement aux herbes fourragères, les arbres et
arbustes fourragers présentent plusieurs atouts. Mis à part le
fait le fourrage provenant de ces derniers est disponible toute l'année
durant, même dans la saison sèche, où le problème
d'affouragement du bétail est le plus aigu, la valeur nutritive de ces
fourrages est aussi supérieure à celle du fourrage herbeux. La
qualité et la valeur fourragère d'une plante résulte d'une
part de son appétibilité et de sa consommation volontaire par les
animaux et d'autre part, de sa valeur nutritive c'est-à-dire de sa
composition et de sa digestibilité(Le Houerou,1980).
En ce qui concerne l'appétibilité et la
consommation volontaire, Le Heroue (op.cit.) et Walker(1980) signalent que ce
sont des notions complexes qui dépendent de plusieurs facteurs variant
dans le temps et dans l'espace et liés à la plante, à
l'animal et son environnement.
Quant à la valeur nutritive, on remarque que la teneur
des ligneux en fibres brutes (FB) est souvent plus élevée par
rapport à celle des herbes tandis que leur digestibilité est
moins bonne. Ensuite le taux des éléments nutritifs et d'oligo
éléments est normalement très élevé bien
qu'il change en fonction de la saison, du stade d'évolution de la
plante, etc. Dans tous les cas le taux de protéines brutes est toujours
élevé par rapport aux herbes fourragères.
Pourtant cette présentation favorable de la
qualité supérieure du fourrage ligneux doit être
pondérée par le fait que la digestibilité de celui-ci est
rendue médiocre par leur rapport
II
Ca/P toujours très élevé, la
présence des tannins, de latex, de résines, d'alcaloïdes et
d'acides divers (Egli Arnold 1988) ainsi que quelques acides aminés
inhibiteurs comme est le cas de la mimosine dans le L.Leucocephala qui fait que
pour profiter le plus possible des qualités fourragers de cette plante,
elle ne doit pas dépasser 30% de la ration d'affourragement.
1.1. Les espèces rencontrées dans la
région et leurs propriétés
1) Calliadtra Calotyrsus
C'est un arbuste qui s'adapte aux hautes altitudes et
à usages multiples dont le potentiel fourrager couplé à sa
manutention facile a été à la base de son extension rapide
à travers le secteur. C'est un espèce à croissance si
rapide que des rendements de 200kg de matière sèche (MS) par an,
soit un rendement relatif de 10,6T/ha, ont été rapportés
dans les stations de recherche par TSAR à Bubazi (dans l'actuelle
cellule de Bubazi)
Par rapport à d'autres espèces, le Calliandra
jouit de plusieurs avantages dont l'installation rapide, tolérance des
sols acides, absence des toxines dans les feuilles et plantation possible
à des altitudes élevées.
2) Leucoena Leucocephala
Comparativement à Calliandra, la production
fourragère de Leucaena est plus intéressante. En effet des
rendements de 20 tonnes de matières sèches par an ont
été rapportés et ce, avec des qualités
fourragères comparables à celle de la Luzerne.
Cependant son extension reste controversée. En effet,
bien que sa multiplication et son installation soient aisées, son
accroissement initial est relativement lent par rapport à d'autres
plantes fourragères de façon que ses jeunes plants
nécessitent une protection contre le broutement sauvage et la
compétition de la végétation environnante.
Ensuite le Leucaena Leucocephala s'adapte mal aux sols acides
et enfin, le taux de mimosine allant jusqu'à 12% de la matière
sèche dans ses méristèmes terminaux, toxiques surtout dans
les ruminants, ralentit l'extension de cette légumineuse à grande
échelle.
III
Pour ce dernier point cependant, il importe de signaler que
des mesures peuvent être prises pour limiter cette toxicité. Il
s'agit de limiter à 30% le taux de L. Leucocephala dans la ration
d'affouragement du bétail, de hacher les feuilles avant la distribution
aux bêtes et d'habituer les ruminants progressivement à des
proportions de L. Leucocephala plus élevés en fonction du
développement des micro-organismes digérant la mimosine. Ici,
l'on donne l'exemple où le liquide ruminal des caprins a
neutralisé la mimosine pure de 998% en cinq heures (Jones, 1979).
3) Sesbania Sesban
C'est un arbuste a croissance rapide et à courte
révolution (trois a cinq ans). Parmi les arbustes légumineux
fourragers, S. Sesban s'adapte le mieux aux conditions pédologiques
acides avec déficience en phosphore. Sa production peut atteindre 10T de
MS (matière sèche) par hectare.
En plus de sa production fourragère et de ses autres
multiples rôles secondaire pour le paysan (produire de tuteurs, bois de
chauffage, ...), les fleurs de S. Sesban (Umunyegenyege) sont consommables
comme légumes et ses graines, après 30minutes de trempage, sont
également consommées dans les periodes de carence (famine).
4) Ficus Sp.
Le genre de Ficus Sp de la famille des moracées compte
plus de 800 espèces. Dans le secteur de Rubengera, l'espèce le
plus rencontré es le Ficus Thonningii (Umuvumu) et grâce à
sa multiplication rapide par boutures, les paysans de cette région
l'utilisent régulièrement les produits d'émondage de cette
plante comme fourrages pour les chèvre surtout et ensuite utilisent ce
qui reste comme combustible de ménage.
IV
5) Bambusa Vulgaris
L'utilisation des jeunes pousses de B. Vulgaris ou Bambou de
Chine comme denrée alimentaire est plutôt récente parmi la
population du secteur Rubengera. Pourtant, la valeur de cette plante comme
source de fourrage est connue depuis longtemps. En effet, ses teneurs
élevées en protéines, fibres et cendres le font un
fourrage de qualité et son quotient Ca/P de 1,7 favorise une digestion
normale de ses feuilles contrairement à la plupart d'autres fourrages
ligneux. Ainsi, les paysans ont pris l'habitude de le planter aux bords des
rivières et aux limites des champs. A la récolte, ils fournissent
ses feuilles aux animaux (chèvres surtout) tandis que les tiges sont
utilisées soit comme combustible de ménage, soit comme
clôture autour de leurs enclos.
Annexe 2. QUESTIONNAIRES D'ENQUETE
2.1..QUESTIONNARE RESERVE AUX AGRICULTEURS-ELEVEURS
IDENTIFICATION DE REPONDANT
Nom et prénom :
Cellule de résidence : .
1. Concernant votre élevage
a) Quel type d'animaux avez-vous ? - Vaches
- Caprins (Chèvres et moutons) - Volailles (poules,
dindons,...)
- Autres (précisez)
b) Combien d'animaux par espèces :
- Avez-vous aujourd'hui ?
- Aviez vous avant l'instauration de la politique
d'élevage en stabulation
permanente ?
V
2.a) Quels espèces des fourrages cultivez vous pour votre
bétail ?
b) De quelle façon parmi les suivantes vous cultivez les
fourrages pour votre bétail ?
- Au bord de la route
- Au bord des parcelles champêtres - Au bord de la
rivière
- Dans vos champs
c) Avez-vous augmenté la longueur des fourrages depuis
que la politique de l'élevage en étable est en vigueur ?
Oui Non
d) Si Oui,combien de mètres pour chaque tête de
bête ?
3. a) Lorsque vos bêtes circulaient et broutaient sur les
collines, causeraient elles l'accrue de l érosion ?
Oui Non
b) Si Oui de quelle manière ?
4. a) Y avait il des conflits entre vous et d'autres a cause de
vos bêtes qui endommagent
leur forets ?
Oui
Non
b) Si Oui y en a-t-il aujourd'hui ?
Oui
Non Pourquoi ?
5. a) Combien de leviers du fumier récupériez vous
par tête d'animal par semaine lors
qu'elle circulaient et broutaient sur les collines ?
b) Aujourd'hui, l'animal est en étable,y a-t-il eu
l'augmentation de la quantité du fumier ?
Oui Combien de leviers par semaine ?
Non
c) L'augmentation de la quantité du fumier, a-t-elle
provoqué l'augmentation de la récolte dans vos champs ?
Oui
Non
6 .Quelle, selon vous a été la contribution de
l'élevage en étable pour la protection de
l'environnement ?
VI
7.a) Y a-t-il d'espèces de fourrages ligneuses cultivez
vous dans vos champs ?
Oui Non
b) Sauf qu'elles servent la nourriture pour votre
bétail,
- jouent elles un rôle pour la protection de
l'environnement
Oui Non
- Ont-elles un impact négatif pour la productivité
de vos champs
Oui
Non
8. Quels sont les problèmes rencontrez vous dans votre
élevage en stabulation
permanente ?
9 .a) Quelles sortes de produits utilisez vous pour l'entretien
de vos bêtes ?
b) Y en n'a-t-il pas de dégâts, endommagements ou
pollutions que causent ces produits pour l'environnement ?
Oui Comment ?
Non
2.2. QUESTIONNAIRE RESERVE AUX AUTORITES DE BASE
Nom : Fonction : Niveau d'étude :
1. Quels problèmes rencontrent les agri éleveurs
dans votre secteur dans le cadre de
l'élevage en stabulation permanente ?
2. Quel, selon vous, a été l'impact de la mise
en application de cette politique sur les méthodes de lutte contre
l'érosion ? (Les terrasses, haies anti-érosives)
Oui Non
VII
3. Quel, d'après vous, a été l'impact de la
mise en application de cette politique sur le
reboisement ? (Les chiffres et l'état de croissance si
possible)
4.a) Y a-t-il des espèces tant végétales
qu'animales menacées dans votre secteur ?
Oui Lesquelles ?
Non
b) Estimez vous que l'élevage extensif constituait un
danger pour ces espèces ?
Oui Comment ?
Non
5. D'après vous, l'élevage extensif constituait-il
une menace pour les écosystèmes fragiles dans votre secteur ?
(Rivières, marais et lac Kivu)
Oui Lesquelles ?
Non
6. Quelle est votre appréciation sur l'apport de la mise
en application de politique à
l'amélioration de la fertilité des sols dans votre
secteur ?
7. Quels sont les produits que les agri éleveurs dans
votre secteur utilisaient -ils pour l'entretien de leur bétail dans les
étables? (Lutte contre les tiques et mouches)
8. Est-ce que l'accroissement de l'utilisation de ces produits
no constitue- t-il pas une menace pour l'environnement ? (Ex : pollution de
l'eau, du sol,..)
Oui De quelle manière?
Non
9. a)Quels sont les espèces utilisées par les agri
éleveurs dans votre secteur comme
fourrages pour leur bétail ?
b) Y a-t-il des espèces ligneuses parmi elles ?
VIII
Si Oui lesquelles ?
c) Jouent-elles un rôle pour la protection de
l'environnement ?
Oui Comment?
Non
10. Evoquez le nombre des plants par espèces que
vous possédez dans vos pépinières.
Espèce
effectif
11. Faites nous un résume des effectifs des arbres
plantés durant ces dernières années.
Période
|
Arbres plantés
|
2006
|
|
2007
|
|
2008
|
|