II.2 Recommandations de politiques économiques et
sociales de lutte contre la pauvreté
Le rôle majeur que joue les politiques
économiques et sociales est incontestable. Les politiques
économiques ont pour but de redistribuer la richesse nationale
créée (par ajout de valeur ajoutée) par la création
d'emplois stables et diverses allocations aux populations qui permet une
amélioration de leur bien-être. Les politiques sociales, quant
à elles, proposent la fourniture et l'accès des biens et services
publics (santé, éducation, etc.).
L'absence et/ou l'insuffisance de ces prestations publiques
cause un frein au développement économique et social. Pour mener
un pays au développement, la prise en compte des dépenses
sociales apparaît donc comme une nécessité primordiale dans
le processus d'éradication de la pauvreté. C'est pourquoi nos
recommandations sont axées principalement sur les politiques
économiques et sociales.
2.1 Au
niveau économique
Les politiques économiques comprennent les politiques
macroéconomiques et les politiques sectorielles. Les recommandations
visent la réduction des inégalités en dotation de capital
physique et financier. Une intervention particulière doit se faire au
niveau de secteurs cibles (éducation, santé et infrastructure)
qui influencent les conditions de vie des pauvres. Elle doit permettre aux
pauvres de générer des revenus et de renforcer leur aptitude
à l'activité de création de richesse nationale.
La première politique à mettre en place doit
être celle qui vise la réduction des prix des biens et services
(ou/et allocation de l'illusion monétaire ainsi que les prix de facteurs
de production, afin que les plus démunis puissent plus facilement
pourvoir à leurs besoins fondamentaux. Une réduction des droits
et taxes, à l'importation (baisse des prix de biens et services) et
l'exportation (gain de compétitivité), des facteurs de production
permet aux pauvres de participer au processus de production et
d'améliorer la compétitivité de la production nationale
face aux autres économies.
Le déficit de capital financier étant un facteur
limitant pour les pauvres. L'Etat devra mettre en place une politique de
crédits pour les pauvres. Ces crédits permettront aux pauvres de
démarrer des activités lucratives, améliorant ainsi leurs
conditions de vie par de meilleurs revenus. L'octroi de crédit à
des conditions assouplies réduit la pénibilité du travail
manuel. Encourager la création de structures de microcrédits pour
une réorientation de l'épargne vers les pauvres.
Le secteur agricole est la base de l'économie
centrafricaine, le binôme café-coton notamment, mais qui renferme
une grande quantité des démunis. Par conséquent, il
requiert une prise en charge particulière. Les recommandations portent
sur le régime fiscal et les contraintes qui entravent le
développement du secteur (vieillissement des plantes, manque d'entretien
continu, les barrières à l'accès des terres, etc.).
La diversification des cultures, l'organisation des paysans et
l'approfondissement de la transformation pour une valeur ajoutée plus
grande sont des solutions.
La construction et l'entretien des routes et pistes rurales
pour l'écoulement des produits vers les zones déficitaires. Une
subvention des intrants agricoles contribuerait à accroître leur
productivité et réduire la pénibilité du travail.
Toutes ces actions doivent concourir à la formation et à la
création d'emplois.
Les recommandations déjà citées plus haut
ont une orientation sectorielle qui doit être englobée dans un
cadre macroéconomique pour des résultats plus importants. Une
réduction de la fiscalité par exemple, ne doit pas provoquer de
déséquilibres macroéconomiques (inflation, déficit
budgétaire, déficit courant, par exemple). Un suivi du
système de gestion des recouvrements fiscaux est
préconisé.
La prise en compte des besoins des secteurs sociaux dans
l'élaboration du budget doit être effective et beaucoup plus
orientée vers les zones rurales. Une amélioration de la
qualité des dépenses d'infrastructures socio-économiques
de base permet une amélioration des conditions de vie des populations.
Un gros effort de répartition des dépenses publiques, doit
être fait en fonction des besoins économiques et sociaux.
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