Section II : impact de la politique
budgétaire sur des indicateurs économiques et sociaux
La politique budgétaire par le biais des
dépenses, a pour but d'agir sur les indicateurs socioéconomiques.
Pour cette étude, le Produit Intérieur Brut (PIB), le PIB par
tête, la consommation des ménages, l'Indicateur de
Développement Humain (IDH) et l'Indicateur de la Pauvreté Humaine
(IPH) seront les variables retenues. En matière de développement
humain, l'indicateur usuel pour les structures des Nation unies, notamment le
PNUD depuis 2000.
L'IDH privilégie la longévité, le savoir
et le niveau de vie. Conçu au départ comme la moyenne
arithmétique des indicateurs de durée de vie, de niveau
d'éducation et de PIB réel corrigé par la Parité du
Pouvoir d'Achat (PPA), il est actuellement calculé à partir de
quatre variables de bases : le revenu, l'espérance de vie,
l'alphabétisation des adultes et le nombre moyen d'années
d'études.
Le développement humain pourrait être
considéré comme l'action de mener une vie longue et saine,
d'accéder à la connaissance et à l'information, et de
bénéficier de ressources assurant un niveau de vie
décent.
II.1- Incidence des dépenses sociales sur les
indicateurs économiques
1.1- Incidences des dépenses sociales sur le
PIB
Le PIB est une mesure des richesses créées dans
un pays donné et pour une année donnée schématique,
on le calcule en faisant la somme des valeurs ajoutées dans le pays. Il
est découpé en une production marchande de bien et service et une
production non marchande, composée exclusivement de services.
La production marchande mesurée par le PIB marchand est
celle qui s'échange sur un marché à un prix tel qu'il vise
au moins à couvrir les coûts de production. La production
marchande mesurée par le PIB non marchande regroupe l'ensemble des
services rendus à titre gratuit ou quasi - gratuit.
Tableau n°12: Evolution des taux
de croissance du PIB (en pourcentage)
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
PIB
|
-4,2
|
1,3
|
6,2
|
8,2
|
5,6
|
9,2
|
5,3
|
5,1
|
Source: ICASEES
Graphique 5 : Evolution des taux de
croissance du PIB (en pourcentage)
Le ralentissement tendanciel de la croissance
économique s'accélère au cours des cinq dernières
années (1999 - 2004), avec une évolution des taux de croissance
du PIB (au prix courant) négatif en 2003 en raison des
événements sociopolitiques de Mars 2003 et d'octobre 2002.
Une hausse tendancielle effective de 2004 à 2008 avec
un taux de croissance variant entre 1% et 9,2% due par l'effort
considérable de stabilité économique de la part du
gouvernement. Une régression de 2008 à 2010 de taux de croissance
de 9,2% à 5,1%, cela est dû à la crise
financière.
Une analyse descriptive de l'évolution de cet
agrégat et de la proportion des dépenses sociales par rapport au
PIB permettra de juger à priori, de l'incidence des dépenses
sociales sur le PIB. Le tableau n°13 présentera les
différentes dépenses effectuées dans les secteurs
sociaux.
Tableau n°13: évolution des dépenses
sociales et du PIB en milliards
Années
Libellés
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
PIB courant
|
694,7
|
690,6
|
723
|
768,6
|
819
|
887,3
|
950,9
|
975,5
|
Dép pub.total
|
170,4
|
105,4
|
112,7
|
129,3
|
136,8
|
150,9
|
177,2
|
206,8
|
Dép sociales
|
68,2
|
22,4
|
24,5
|
33,8
|
27
|
27
|
57,3
|
37,5
|
*Education
|
10,6
|
10,3
|
10,2
|
10,8
|
3,8
|
3,8
|
16,2
|
10,2
|
Dép invest
|
9,8
|
9,8
|
9,8
|
10,4
|
2,5
|
2,5
|
9,1
|
3,1
|
Dép fonct
|
0,7
|
0,5
|
0,3
|
0,4
|
1,2
|
1,2
|
7,1
|
7,1
|
*Santé
|
54,5
|
9,3
|
9,6
|
8,7
|
7,9
|
7,9
|
15,2
|
1,5
|
Dép invest
|
5,7
|
5,5
|
5,4
|
5,3
|
2,9
|
2,9
|
4,9
|
4,8
|
Dép fonct
|
4,8
|
3,7
|
4,1
|
3,4
|
4,9
|
4,9
|
10,3
|
10,2
|
*Infrastructures
|
3,1
|
2,8
|
4,7
|
14,2
|
15,2
|
15,2
|
25,7
|
25,7
|
Dép invest
|
0,9
|
0,8
|
0,8
|
0,8
|
0,04
|
0,04
|
0,04
|
0,06
|
Dép fonct
|
2,2
|
1,9
|
3,8
|
13,3
|
15,2
|
15,2
|
15,2
|
25,7
|
Source : loi de la finance 2003-2010 et nos
calculs
Ces différentes allocations de l'Etat vers ces secteurs
sensibles sont rapportées sur le PIB dans le tableau
ci-dessous :
Tableau n°14: Evolution des ratios des
différentes dépenses sur le PIB en pourcentage
Années
Libellés
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
dép.sociale/dép.pub.total
|
40
|
21,3
|
21,7
|
26,1
|
19,7
|
17,9
|
32,3
|
18,1
|
Edu/PIB
|
1,6
|
1,5
|
1,4
|
1,4
|
0,5
|
0,4
|
1,7
|
2,6
|
Sante/PIB
|
8,2
|
1,5
|
1,3
|
1,1
|
0,9
|
0,8
|
4
|
0,6
|
Infra/PIB
|
0,5
|
0,4
|
0,6
|
1,8
|
1,9
|
1,7
|
2,7
|
- 6,7
|
Dép.sociale/PIB
|
10,3
|
3,3
|
3,4
|
4,4
|
3,3
|
37
|
6,1
|
9,8
|
Variat.dép.sociale
|
68,2
|
22,4
|
24,5
|
33,8
|
27
|
27
|
57,3
|
37,5
|
Source : loi de la finance 2003-2010 et nos
calculs
La part des dépenses sociales dans les dépenses
totales de 2003 à 2006 représente en moyenne 27,2%. Cette part a
baissé entre 2007 à 2008 de 19,7 % à 17,9% pour
remonter à partir de 2008 à 2010 à 18,1%.
De 2003 à 2010, le niveau des dépenses
décroit en dent de scie, de 68, 2 à 37 ,5 milliards de
francs CFA. Dans la même période, les dépenses totales ont
également ont une évaluation importante en 2009. Le PIB
nominal a doublé pour stabiliser à 2010 .L'évolution
du PIB à amplitude plus forte que celle des dépenses sociales
dans , Bien le PIB a ainsi été réduit passant de
10 ,3 en 2003 à 3 ,8% en 2010.
Le ratio des dépenses d'éducation sur le PIB a
été en moyenne de 1,5%de 2003 à 2004 et a subi une
légère diminution de 2005 à 2007 avec un effort de
stabilité de la part du gouvernement, sur les trois années.
Les dépenses effectuées dans le domaine
d'éducation ont évoluées en dents de scie tandis que le
PIB a pratiquement doublé. Le niveau des dépenses
d'éducation est passé de 10,6 milliards en 2003 à 10,2
milliards en 2009. Les dépenses de fonctionnement dans le secteur de
l'éducation ont une proportion importante. Elles représentent en
moyenne plus de 87,9% des dépenses d'éducation, alors que les
d'investissements ne représentent que 12,1% du total des dépenses
d'éducation.
Les dépenses de santé représentent en
moyenne 38,5% des dépenses sociales, la part des dépenses de
santé dans le PIB se situe entre 0 ,3% et 8,2%. Cette proportion
varie entre 2003 à 2009 avec des taux respectivement de 0,2 à
0,4, suivi d'une diminution des dépenses de santé de 54,5
milliards en 2003 et 1,5 milliards en 2009.
Le financement du secteur de la santé est fortement
tributaire de l'aide extérieure tant en investissement qu'en
fonctionnement. Plus de 80% de financement des infrastructures
hospitalières situées à Bangui, les régions
sanitaires ne recevant que 17% de l'aide totale.
Les dépenses d'infrastructures représentent en
moyenne 35,8% des dépenses sociales. C'est la deuxième
composante après celle de la santé dans les dépenses
sociales. Le ratio moyen des dépenses d'infrastructures sur le PIB est
de 0,5% (2003-2005). Le ratio a connu une remontée de 2006 à 2009
allants de 1,8% à 9,8%. Dans les trois premières années,
la baisse des proportions est liée au recule des d'infrastructures.
En définitive, l'analyse des dépenses sociales
et du PIB a montré que pour l'éducation, la santé et
l'infrastructure, les dépenses de fonctionnement sont inferieures aux
dépenses d'investissements.
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