UNIVERSITE DE BANGUI REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
Unité -
Dignité - Travail
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE GESTION
*******
DEPARTEMENT
DES SCIENCES ECONOMIQUES
*******
BP : 2473 Bangui (RCA)
Tel : (236) 77 02 40 24
E-mail : faseg_rca@yahoo.fr
L'IMPACT DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE SUR LA PAUVRETE EN
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Mémoire de Maîtrise
en Sciences Economiques
Option : Economie des projets
Présenté et soutenu par :
Sous la direction de :
M. BOMOKOÏ Pierre Roger M. Patrick
ZOUNGARANI
Assistant en Sciences Economiques
bmongonou@yahoo.fr
rogerbomokoi@yahoo.fr
SOMMAIRE
DEDICACE.........................................................................................................
II
REMERCIEMENTS..........................................................................................
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
...........................................................................
VIII
LISTES DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES.................................................... X
INTRODUCTION.............................................................................................
1
CHAPITRE I : TENDANCE DE LA PAUVRETE EN RCA
............................... 5
Section I : Analyse de la tendance de la pauvreté
....................................... 7
Section II : Caractéristiques de la
pauvreté en RCA .................................... 26
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE EN RCA
......... 40
Section I : La politique budgétaire et son mode de
financement en RCA... 42
Section II : Incidence de la politique budgétaire
sur des indicateurs économiques et sociaux
..............................................................................
. 51
CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE
............................................. 62
Section I : Présentation et l'estimation du
modèle .................................... 64
Section II : Interprétations économiques
recommandations de la politique et socioéconomique
......................................................................................
73
CONCLUSION
................................................................................................
81
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
........................................................... 85
ANNEXES
.....................................................................................................
88
DEDICACE
Je dédie ce travail :
Ø A ma défunte mère YAMALE
Louise
Ø A ma grande soeur TCHISSIKOMBRE Diane
Pélagie
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis d'adresser nos vifs et sincères
remerciements à toutes bonnes volontés qui nous ont soutenu dans
la réalisation de ce travail.
Nos remerciements vont principalement à l'endroit
de :
- Notre Directeur de Mémoire Monsieur
ZOUNGARANI Patrick, Assistant associé des sciences
économiques, qui en dépit de ses multiples occupations, a su
donner le meilleur de lui-même pour nous diriger à
réaliser cette oeuvre.
- Monsieur KPANOU Jean Armel,
contrôleur principal des Finances, cadre à la Direction de la
préparation du Budget et Mademoiselle MANDANE Sandrine
qui n'ont ménagé aucun effort pour assurer notre encadrement
technique.
Nous remercions également Mademoiselle
TCHISSIKOMBRE Diane Pélagie pour les sages conseils qu'elle ne
cesse de nous prodiguer durant tous nos cursus scolaires primaire, secondaire
et universitaire.
Nous adressons également nos sincères
remerciements à l'endroit de Mademoiselle YEZIA NZAPAHIMBI
Fernande Helena, Monsieur DIMASSAL Emmanuel, Monsieur NARZIM
Wilson et Monsieur NGOUAMATI Rabbi, qui nous ont
soutenus pendant ce travail.
Nous tenons aussi à remercier les autorités de
la Faculté des Sciences Économiques et de gestion (FASEG) de
l'université de Bangui et en particulier les enseignants de
département des Sciences Economiques pour le savoir qu'ils nous ont
transmis.
Nous saurions oublier tous nos collègues, frères
et soeurs dont leurs apports et critiques ont servi de moyens et garde four
pour la réussite du présent travail.
Enfin, nous remercions très sincèrement toutes
les personnes qui ont contribué de près ou de loin à notre
formation, que ce travail leur sert d'outil et de guide pour l'avenir.
SIGLES ET ABREVIATIONS
BAD : Banque Africaine pour le Développement
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire
en Afrique Centrale
CONS : Consommation
DEP : Dépenses
DSRP : Document Stratégique de Réduction de
la Pauvreté
ECVR : Ensemble de Sept Villes Rurales
ECVU : Ensemble de sept Villes Urbains
EXT : Extérieur
EDU : Education
FCFA : Francs de la Communauté Financière
en Afrique
FMI : Fonds Monétaire International
FIN : Financement
FONCT : Fonctionnement
IDH : Indice de Développement Humain
IPH : Indice de Pauvreté Humain
INFRA : Infrastructure
INVEST : Investissement
INT : Intérieur
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PUB : Publique
SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquis
SPNA : Seuil de Pauvreté Non Alimentaire
SPA : Seuil de Pauvreté Alimentaire
SPG : Seuil de Pauvreté Global
VIH : Virus Immuno Humain
LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
TABLEAUX
Tableau n°1: seuil de pauvreté en
équivalent - adulte par trimestre à Bangui en 2003(en FCFA)
Tableau n°2: Seuils de
pauvreté alimentaire, non-alimentaire et globale en milieu rural
Tableau n°3: Situation du chômage et de sous
emploi selon les catégories Tableau n°4: Répartition
des actifs selon la branche d'activité à Bangui (%)
Tableau n°5: Répartition des actifs selon
l'employeur à Bangui
Tableau n°6: Répartition des actifs selon
de rémunération à Bangui (%)
Tableau n°7:
Pauvreté et taille du ménage rural en nombre de personnes
Tableau n°8: Structure des dépenses
publiques (%)
Tableau n°9: Taux de variation des dépenses
publiques (%)
Tableau n°10: Evolution du solde budgétaire
Tableau n°11: Mode de financement du solde
budgétaire
Tableau n°12: Evolution des taux de croissance du
PIB (%)
Tableau n°13: Evolution des dépenses
sociales et du PIB en milliards
Tableau n°14: Evolution des ratios des
différentes dépenses sur le PIB en%
Tableau n°15: Evolution du PIB par tête en
million de francs
Tableau n°16: Evolution des variations de la
consommation des ménages et des dépenses sociales
Tableau n°17: Evolution de l'indicateur de
développement humain en RCA
GRAPHIQUES
Graphique 1: La place de
l'agriculture dans l'emploi des ménages
Graphique 2: Structure des dépenses
publiques (%)
Graphique 3: Evolution des dépenses et recettes
de 2003 à 2010
Graphique 4: Evolution du déficit
budgétaire de 2003 à 2010
Graphique 5: Evolution des taux de croissance du PIB
(%)
Graphique 6: Evolution des dépenses sociales et
du PIB/tête
Graphique 7: Evolution de la consommation des
ménages et des dépenses sociales
INTRODUCTION
Située au coeur de l'Afrique, ce qui lui a valu son nom
la République Centrafricaine (RCA) se présente comme un vaste
territoire de 623.000Km² avec une population clairsemée d'environs
4,4 millions d'habitants. Elle est bordée par cinq pays, les deux
Soudans à l'Est sur 1100 Km, le Tchad au Nord sur 1100Km, à
l'Ouest est limitée par le Cameroun sur 700 Km et au Sud par le Congo
Brazzaville et la République Démocratique du Congo (RDC) sur 400
Km. En effet, la RCA est un pays dépourvu de littoral Marin.
En dépit de sa position géographique, la RCA en
outre possède des ressources minières riches (Diamants, Or, Fer,
Uranium etc.) et une diversité de culture (Coton, Café, Arachide
...). Ce pays favorise également la pratique (l'activité) de la
pêche, d'élevage et de chasse. Ce qui explique la RCA a une
potentialité suffisante pour couvrir les besoins de la population.
Venant de célébrer son cinquantenaire le
1er décembre 2008, sa situation économique et
sociopolitique est caractéristique de celle d'un Etat fragile qui sort
lentement d'une longue période d'instabilité politique
marquée par des conflits internes répétitifs qui ont
contribué à la dégradation constante du tissu
économique social. Depuis le tournant politique de 2003, qui a permis
l'organisation du dialogue national associant l'ensemble des partis politiques
et des organisations de la société civile, on constate une
relance des activités économiques et un début de plus en
plus grandissant de la stabilité.
Cette stabilité a permis le réengagement de la
communauté internationale. Le FMI a apporté une aide d'urgence
post - conflit en juillet 2004 et janvier 2006 et s'est engagé en
décembre 2006 dans une « Facilité pour une
Réduction de la Pauvreté et pour Croissance » (FRPC)
pour une période de trois ans. L'Union Européenne qui avait
observé une suspension partielle de sa coopérative en 2003 a
décidé sa reprise en 2005. La Banque Mondiale et la Banque
Africaine du développement (BAD) ont également repris leurs
programmes de coopération, et le système des Nations Unies est
très actif dans le pays1(*).
L'initiative en faveur des pays pauvres très
endettés (PPTE 1996) intervenue suite à la ténue du sommet
de COPENHAGUE, à pour but l'annulation de la dette extérieure des
pays concernés en vue de consacrer des ressources dégagées
aux investissements dans les secteurs vitaux.
Par ailleurs, le phénomène de pauvreté ne
cesse de susciter une plus grande attention. En effet, la tenue du sommet
mondial sur le développement humain durable à Johannesburg en
septembre 2002 et le nouveau partenariat pour le développement (NGPAD)
dont l'objectif principal est la réduction de la pauvreté sur le
continent à servir de preuve pour baisser le taux de la
pauvreté.
Cependant, l'un des moyens les mieux indiqués dont
disposent les pouvoirs publics pour une orientation ciblée, efficace et
efficiente des ressources en vue d'éradiquer la pauvreté est la
politique budgétaire. De ce fait, c'est dans cette optique que nous
avons jugé nécessaire d'orienter nos réflexions sur le
thème intitulé : « L'impact de la
politique budgétaire sur la pauvreté en RCA ».
A ce sujet, nous nous posons la question de savoir :
Quel est l'impact de la politique budgétaire sur la
pauvreté en RCA ?
De ce fait, l'objectif principal assigné à cette
étude est d'appréhendé les retombés de la politique
budgétaire sur le niveau de vie de la population en RCA, afin de
d'apporter des propositions concrètes en matière de la
réduction de la pauvreté.
Pour y parvenir, nous souhaitons donner à ce travail un
caractère scientifique. Pour ce faire, le recueil d'information pour la
réalisation de ce travail a été fait à partir des
ouvrages et articles, des recherches documentaires sur internet, des entretiens
ainsi qu'à la consultation des textes régissant la gestion des
finances publiques en RCA.
Ainsi, nous nous sommes inspirés du modèle de
régression multiples pour apprécier l'impact des dépenses
publiques sur la croissance et certains indicateurs du bien-être. Le
modèle utilise les indicateurs socio-économiques. Il s'agit entre
autres, du PIB, le PIB/tête, de la consommation des ménages et
l'IDH, comme variables endogènes ; les dépenses de
fonctionnement et d'investissements, notamment en matière de
santé, d'éducation et d'infrastructures comme variables
exogènes. Cette décomposition a été faite pour voir
la contribution de chaque secteur social à la croissance.
Le présent document est divisé en trois
chapitres :
· Le premier chapitre décrit la tendance de la
pauvreté en RCA ;
· Le second chapitre analyse la politique
budgétaire en RCA ;
· Le troisième chapitre traite de l'approche
économétrique de la pauvreté et de la politique
budgétaire. Les résultats de celle-ci nous permettront de voir
les implications et les recommandations de politique économique à
faire.
CHAPITRE 1 : TENDANCE DE LA PAUVRETE EN
RCA
Le but de ce chapitre est d'étudier l'évolution
de la pauvreté en RCA de 2003 à 2010. Plusieurs dimensions de la
pauvreté seront appréhendées de la manière à
sortir les déterminants des différentes formes de
pauvreté. L'analyse des tendances de la pauvreté sera la
préoccupation première de ce chapitre. Et enfin, la
perspective de la pauvreté.
Section I : Analyse de la Tendance de la
pauvreté
Le concept de pauvreté est large et complexe. Dans
cette section, nous allons définir le « concept de
pauvreté », les causes et les manifestations de la
pauvreté en RCA ; ainsi que les principaux indicateurs de mesures,
les déterminants et l'évolution des ratios de la
pauvreté.
I.1- Définition, causes formes et manifestation de
la pauvreté
1.1 -Définition de la pauvreté
La pauvreté revêt trois aspects :
monétaire ou financiers, accessibilité et psychosociologique. La
pauvreté peut également être perçue comme un
sentiment d'insécurité et de précarité de la
mentalité.
· Sur le plan monétaire, la pauvreté est
l'état d'une personne ou d'une collectivité qui ne dispose pas de
ressources suffisantes pour satisfaire ses besoins primaires et vitaux.
· Au niveau de l'accessibilité, la pauvreté
est le manque des biens, ou l'insuffisance des biens et services
nécessaires à la vie.
· Au niveau psychosociologique, la pauvreté est
un état d'esprit, un sentiment d'exclusions, de frustration par rapport
à la famille, au clan et à la communauté.
· Au niveau de la mentalité, la pauvreté
est un état de comportement de l'individu qui a du mal à voir
son prochain prospérer et du coup à tendance de le
rétrograder2(*).
1.2- Causes de la pauvreté
A travers les différentes enquêtes menées
sur les conditions de vie des ménages en milieu urbain et rural
réalisés en 2003 et complétées par une
enquête participative en 2006 par l'ICASSES. Il ressort que les causes
déterminantes de la pauvreté en RCA sont multiples :
économiques, démographiques, culturels et sociales3(*).
1.3- Les formes de la pauvreté
Il existe plusieurs formes de la pauvreté. Mais, le
Sociologue Français Serge PAUGAM distingue trois formes de
pauvreté :
· La pauvreté
intégrée décrit la situation de pays ou de
régions économiquement en retard. Comme la pauvreté est
depuis longtemps largement répandue, les pauvres ne sont pas
stigmatisés et bénéficient de la solidarité
familiale ou de la socialisation par une pratique religieuse qui reste intense.
L'économie informelle est particulièrement
développée. C'est une pauvreté sans
exclusion.
· La pauvreté marginale
correspond à la pauvreté d'une petite partie de la population au
sein d'une société prospère. Ces pauvres,
considérés comme des « cas sociaux »
inadaptés au monde moderne sont fortement stigmatisés.
· La pauvreté disqualifiante
concerne les sociétés post-industrielles touchées par des
difficultés économiques. Les pauvres sont
considérés à travers l'image de la chute ou de la
déchéance. L'angoisse du chômage et de l'exclusion touche
une grande partie de la société4(*).
1.4- Manifestations de la pauvreté
La pauvreté se manifeste sur le plan économique,
institutionnel et sociodémographique.
· Sur le plan économique
Elle se manifeste a travers des politiques publiques
inadaptées, des difficultés financières de l'Etat,
inefficacité de la dépense publique, l'accumulation
d'arriérés de salaires, la faiblesse de recouvrement de
l'administration fiscale, non accès à la mer et les crises
politico-militaires durant la période de 1996-2003.
En milieu rural, la baisse de l'encadrement, de la
distribution des intrants agricoles (semences, engrais) ainsi qu'un
relâchement des investissements sociaux ont entrainé une chute de
la productivité agricole et une paupérisation dans le milieu
rural. La dégradation des infrastructures de base a accentué
l'enclavement des régions et les disparités locales ont
augmenté les couts d'accès aux services sociaux de base. En
matière de crédit, la politique reste inadaptée aux
besoins de l'économie.
Les difficultés d'accès aux terres, la
destruction du capital forestier, le vieillissement de la population agricole,
insuffisance de l'organisation du paysan, l'exode rural, les causes naturelles,
telles que: inondation, la sécheresse, l'érosion des berges, les
perturbations climatiques sont des facteurs qui entravent le
développement de l agriculture.
Le manque de la technologie des industries locales à
transformer les matières premières en produits semi-finis fait
également partie des causes de la pauvreté.
· Sur le plan institutionnel
Les difficultés d'accès aux institutions
juridiques par les populations constituent un frein pour la justice sociale. Le
manque de transparence dans l appareil judiciaire et dans la gestion de la
chose publique entrainent la mauvaise gouvernance qui est un facteur de
blocage.
· Sur le plan démographique et
socioculturel
Le fort taux de croissance démographique,
généralement supérieur au taux de croissance
économique est l'une des causes très capitales. A cela, s'ajoute
la non maitrise des mouvements migratoires de la population qui crée une
forte pression sur les infrastructures de base. Un condensé de ces
causes, ajoute au poids de la famille élargie, la pression
communautaire, le taux élevé de dépendance, les traditions
défavorables à la scolarisation des filles, les dépenses
ostentatoires, constituent un frein à l'épanouissement individuel
et communautaire.
Le phénomène des enfants de la rue ou dans la
rue et la dislocation du tissu social et familial sont des
éléments aggravant la pauvreté sociale. Ces
conséquences dramatiques sont également les causes manifestes de
la pauvreté5(*).
Les manifestations de la pauvreté se
caractérisent par:
- Analphabétisme ;
- Inaccessibilité au crédit ;
- Inaccessibilité à l'eau potable et a
l'électricité ;
- Déscolarisation ;
- Habitation précaire et environnement
malsain ;
- Dénuement de biens matériels ;
- Manque de soins sanitaire ;
- Banditisme et enfants de la rue ;
- Malnutrition et insécurité alimentaire
etc....
Ces manifestations de la pauvreté, sont dues
à la guerre qui fait de nombreux ravages.
Cet ensemble ne peut être apprécié
qu'à travers des indicateurs et des déterminants. Mais avant bien
cela nous allons faire en revue quelles littératures sur la
pauvreté et la politique budgétaire.
I.2- Une revue de littérature
La lutte contre la pauvreté est l'une des
préoccupations des économistes. Depuis l'application des
Programmes d'Ajustement structurel (PAS) et leurs échecs, lutter contre
la pauvreté est devenu la priorité pour les Institutions de
Bretton Woods. Cette revue de littérature s'attachera à
présenter les concepts de la politique budgétaire et son
rôle dans la réduction de la pauvreté, ensuite montrer la
pauvreté sous toutes ses formes, et les stratégies pour la
combattre.
La politique budgétaire et la politique
monétaire constituent les principaux leviers de la politique
économique.
La politique budgétaire consiste à utiliser
certains instruments tels que les dépenses publiques, l'endettement
public et les prélèvements fiscaux pour influer sur la
conjoncture économique. Elle s'appuie sur l'élaboration du budget
de l'Etat qui n'est autre que la prévision de l'ensemble des recettes et
dépenses de l'Etat pour l'année. De cette présentation
succincte de la politique budgétaire, il ressort deux notions
principales et importantes, que sont les recettes et les dépenses
publiques.
La règle veut que les recettes et les dépenses
s'égalisent afin que le budget soit équilibré, un
excédent ou un déficit selon les courants de pensée est
applaudi ou décrié. Ces différentes conceptions ont
donné naissance à une politique budgétaire qui utilise le
solde budgétaire comme un instrument de politique économique en
ce sens qu'il donne un reflet de l'activité économique. Ces
différentes conceptions ont donné quatre approches de la
politique budgétaire :
- le budget cyclique (G. MYRDAL) : le solde
budgétaire déficitaire est souhaité s'il est
étalé sur plusieurs années afin que les années
excédentaires comblent les années déficitaire6(*).
- le budget compensatoire (A. LERNER) : le budget doit
compenser un écart (permanent) entre l'épargne et
l'investissement d'une insuffisance chronique de l'investissement
privé7(*).
- la politique budgétaire anticyclique utilise le
rôle régulateur du budget et se repose sur le jeu des
stabilisateurs automatiques publics en vue d'agir sur l'activité
économique. Cette politique tend à se transformer en une
politique conjoncturelle discrétionnaire8(*).
- l'approche Keynésienne attribue un rôle au
budget. Le solde budgétaire doit servir à la politique
économique, et selon les orientations politiques du moment, le budget
doit relancer l'économie (budget en déficit) et budget
d'austérité pour freiner l'activité
économique9(*).
Jusqu'à la crise de 1930, la gestion des finances
publiques a eu pour principal objectif d'assurer le financement des services
publics. Le volume des dépenses de l'Etat n'était
considéré comme une variable susceptible d'influencer le niveau
d'activité de l'économie. L'analyse de l'économiste
britannique J. M. KEYNES a modifié cette conception en soulignant
l'impact de la politique budgétaire sur le niveau d'activité
économique d'un pays.
Les recettes publiques proviennent de la politique fiscale. La
fonction de la fiscalité est d'assurer le financement de la production
des services traditionnels. Elle sert également à la
redistribution du revenu. Elle est utilisée pour réduire les
disparités sociales grâce au recours à la
progressivité des taux d'imposition, à divers abattements et
déductions pour les charges personnelles et familiales. Ainsi, l'Etat
doit utiliser son pouvoir de taxation, de dépense et d'endettement pour
réaliser une allocation des ressources.
Les recettes publiques financent les dépenses de
l'Etat, qui sont les dépenses du secteur public engagées en vue
d'un intérêt public. Les dépenses publiques sont les
dépenses effectuées par l'Etat pour son fonctionnement et celles
orientées vers les secteurs prioritaires (sociaux,
sécurité) pour l'amélioration du bien-être des
populations.
De JANVRY et al. (1991), D et L. DEMERY (1992), LIPTON et
RAVALTON (1993) et AHO et al. (1997) ont tous montré l'impact social des
dépenses publiques. Ils ont montré que les dépenses
publiques permettent d'accroître la productivité et les profits
des facteurs et par conséquent d'augmenter les revenus des
ménages. Ainsi, nous pouvons dire que la dépense publique
dépend de la politique budgétaire10(*).
Le budget devient donc un instrument d'exécution de la
politique gouvernementale, principalement dans le domaine économique et
social, car l'Etat par l'intermédiaire de son budget essaie de
réduire l'inégalité de richesse, mais aussi de
régulariser la croissance économique. La liaison ainsi ressortie
permet de dire que la politique budgétaire joue un rôle
fondamental dans la lutte contre la pauvreté ainsi que les
dépenses publiques.
En effet, ces dépenses publiques sont, avant tout,
insérées dans une politique budgétaire qui a des effets
sur les conditions de vie des ménages, lesquelles conditions de vie
déterminent la catégorie sociale des ménages et les
classent pour la grande majorité chez les pauvres.
Complexe dans ses déterminants et dans sa mesure, la
pauvreté revêt de multiples facettes (économique,
politique, sociale, culturelle, etc.) d'où les difficultés d'une
définition standard satisfaisante. La pauvreté humaine recouvre
l'idée d'insuffisance ou de manque de biens plus divers que
l'insuffisance de revenu.
La pauvreté se définit comme étant une
insuffisance de ressources, matérielles ou immatérielles,
nécessaires à la satisfaction des besoins essentiels d'un
ménage ou d'individu. La plus connue est la pauvreté
monétaire qui est l'absence ou l'insuffisance de revenu monétaire
ou de moyens de communication11(*).
Il en découle donc de cette définition deux
notions de la pauvreté:
· La pauvreté absolue
· et la pauvreté relative
La pauvreté absolue renvoie à
un seuil de pauvreté exprimé en valeur absolue et correspond
à la non-satisfaction des besoins minimaux.
La pauvreté relative concerne les
personnes qui sont bien loties que la majorité des autres membres de la
même communauté.
Selon AHOYO Adjovi, une personne se trouve dans la
pauvreté absolue si son revenu est en deçà d'un seuil
défini, mais elle est relativement pauvre si elle appartient à un
groupe à faible revenu.
Un ménage ou un individu est frappé d'ultra
pauvreté lorsqu'il consacre plus de 80% de ses revenus à l'achat
de produits alimentaires pour sa consommation (PNUD, 1997).
D'un point de vue économique, la pauvreté se
traduit par une faible dotation en capital physique, humain et financier,
l'exclusion d'une frange importante des forces de travail de la nation, une
productivité du travail réduite, une déperdition des
capacités de production. L'inégalité ou l'absence
d'accès aux connaissances technologiques nécessaires à
l'utilisation de ce capital du choix individuel des gens, quant à
l'allocation du temps entre le travail et le loisir, entre la consommation et
l'épargne et enfin l'inégalité des chances de s'en sortir
(Z. MAÏGA, 1999)12(*).
Le combat de la pauvreté s'est engagé depuis
longtemps avec d'illustres économistes et des institutions
internationales. Des plans et stratégies de lutte ont été
créés, certains des points convergent tandis d'autres se
contredisent.
Selon R. MALTHUS, secourir les pauvres, c'est multiplier la
pauvreté. En effet, pour lui, la réduction de la pauvreté
est difficile puisque les hommes augmentent de façon
géométrique tandis que la progression des ressources suit un
rythme arithmétique. Par conséquent, les lois sur les pauvres et
l'assistance sont condamnées à un échec car elles
favorisent la multiplication des plus pauvres. Il reconnaîtra plus tard
que le progrès technique s'accompagne de revenus élevés.
Sa stratégie de lutte est la limitation des naissances. Toutefois, il
défend l'idée de l'école gratuite et obligatoire car
les lumières apportées au peuple sont la meilleure façon
de lutter contre la pauvreté13(*).
A. SMITH a fait une importante contribution en expliquant la
relation entre croissance et la pauvreté. Il prétend que celle-ci
pourrait se résorber en adoptant des politiques appropriées et en
favorisant la croissance économique. Il pense que l'économie
moderne a besoin de division de travail, mais qu'elle risque de diminuer les
opportunités d'emploi des travailleurs pauvres et d'aggraver la
pauvreté. Pour éviter cela, il a suggéré à
l'Etat doit fournir des moyens permettant d'adapter la main d'oeuvre au
marché du travail (AHO et Al, 1997)14(*).
D. RICARDO a pour sa part soutenu que le progrès
technique s'accompagne de salaires élevés et d'un
déplacement de la main d'oeuvre de l'agriculture vers d'autres secteurs
de l'économie, permettant de ce fait l'amélioration des
conditions de vie des populations pauvres.
Pour SAMUELSON, les politiques de lutte contre la
pauvreté s'articulent autour de deux points : l'Etat providence
(pour assurer un niveau de vie minimum) et les programmes de garantie des
revenus15(*).
La plupart des débats sur la lutte contre la
pauvreté mettaient l'accent sur le capital humain. SMITH
considérait que de meilleurs soins permettent d'élever la
capacité de travail et le niveau des salaires qui améliorait la
condition de vies des travailleurs. Les classiques préconisent des
subventions à l'éducation de base qui permettent une meilleure
formation et qui font croître la productivité et les initiatives
privées.
A partir des années 40, les stratégies de lutte
contre la pauvreté ont pris une nouvelle tournure tout en ayant des
similarités avec les anciennes. Ces politiques
préconisaient nécessairement de faire jouer à l'Etat un
rôle dans la redistribution des richesses entre les agents
économiques. Cette fonction de l'Etat s'est traduite par l'apparition du
concept d'Etat-providence.
Dans les années 60, les actions de lutte contre la
pauvreté portaient entre autres sur les réformes
financières, l'éducation de masse, l'amélioration des
soins de santé. A cette époque, on accordait peu d'attention
à la croissance agricole comme moyen de lutte contre la pauvreté.
Jusqu'au milieu des années 70, les objectifs des programmes de lutte
contre la pauvreté tournaient autour du concept de redistribution des
richesses.
A NAÏROBI en 1973, il a été demandé
de revoir les priorités en matière d'aide au
développement. L'aide au développement doit maintenant se tourner
vers les projets de développement rural pour aider les plus
démunis. Ces interventions doivent cibler l'éducation, la
santé, etc.
Cette orientation stratégique opérée par
les Institutions de Bretton Woods est le fruit d'une réflexion
approfondie dont l'origine tient à l'aggravation de la pauvreté
dans de nombreux pays en développement dans un contexte marqué
par l'échec des Programme d'Ajustement Structurel remettant en cause la
légitimité de ces institutions. Face aux critiques, un saut
qualitatif a été fait pour mieux lutter contre la
pauvreté. De cette réorientation découle deux courants de
pensée qui ont leurs forces et faiblesses.
La première de ces approches est celle de la Banque
Mondiale, qui est l'approche de la croissance du revenu. Cette approche
suggère de se concentrer sur l'augmentation des revenus et de laisser
les individus choisir librement l'allocation optimale des ressources selon
leurs préférences. Elle est fondée sur le
développement humain (DH), la promotion de la croissance et la mise en
place de filets de sécurité16(*).
L'investissement et le filet de sécurité sont au
centre de la lutte car ils permettent d'atténuer les conséquences
les plus graves de la pauvreté. La croissance est la clé de
voûte d'une politique de lutte contre la pauvreté. La croissance
passe par l'accès des pauvres aux facteurs de production à des
conditions simples, l'accroissement des facteurs de l'agriculture et du secteur
informel. La limite de cette approche est que l'augmentation du revenu des
ménages ne se traduit pas nécessairement par une
amélioration des conditions de vie et par un meilleur accès aux
services de base.
La seconde approche, est celle du PNUD, qui est une approche
en termes de besoins essentiels qui privilégient la fourniture des
services sociaux de base. Elle se fonde sur le développement humain qui
est un processus qui conduit à élargir la gamme des
possibilités d'épanouissement qui s'offrent à chacun dans
la société. Trois possibilités revêtent une
importance capitale pour la réalisation de nombreuses autres, à
savoir : vivre longtemps et en bonne santé, acquérir un
savoir et avoir accès aux services nécessaires pour jouir d'un
niveau de vie convenable17(*).
L'indicateur du développement humain qui est l'Indice
du Développement Humain (IDH), est meilleur que les autres indicateurs.
Mais, il n'en demeure pas moins qu'il reste déficient et imparfait
puisqu'il ne capte pas la réalité et il ne prend pas en compte
certains éléments d'appréciation tels que le niveau de
démocratisation, la bonne gouvernance, etc.
Cette approche a le mérite de promouvoir l'accès
des populations aux services sociaux de base, mais ne tient pas compte des
préférences de celles-ci. Elle est aussi coûteuse à
mettre en place.
Les deux approches précédemment abordées
(celles des Institutions de Bretton Woods) seront celles sur lesquelles notre
étude s'appuiera, les autres analyses développées plus
haut viendront en soutien à notre étude.
I.3- Les principaux indicateurs et mesures de la
pauvreté
Les indicateurs et mesures de la pauvreté sont
nombreux. Nous allons d'abord présenter les différents
indicateurs et ensuite les déterminants de la pauvreté.
Les indicateurs de mesures les plus utilisés
sont :
· Indicateur de pauvreté humain (IPH). C'est un
indice permettant de caractériser le niveau de la pauvreté d'un
pays. Il a été crée par le PNUD.
· l'IPH-1, plutôt adapté au classement des
pays en voie de développement ainsi que des pays en
développements. Il est calculé à partir des indicateurs
suivants :
- Indicateur de longévité
(P1);
- Indicateur d'instruction (P2);
- Indicateur de conditions de vie (P3);
· l'IPH-2, plutôt adapté au classement des
pays riches (il est utilisé pour la plupart des pays de l'
OCDE),
calculé à partir des indicateurs suivants :
- indicateur de longévité
(P1);
- indicateur d'instruction (P2);
- indicateur de conditions de vie (P3);
- indicateur d'exclusion (P4).
· Indicateurs FGTL (Foster J ; Gréer
J ; Thorbecke) de pauvreté Px ;
· Indicateur du développement humain (IDH) ;
· Niveau et la source de revenu des ménages.
Une analyse de la pauvreté à partir des
indicateurs cités ci dessus donne les appréciations
suivantes18(*).
3.1- Le seuil de pauvreté
Le seuil de pauvreté choisi pour la construction du
profil de pauvreté se rattache principalement au fait que le premier
objectif du millénaire pour le développement (OMD) consiste
à réduire de moitié la population mondiale en situation de
pauvreté externe. A cet effet, les seuils absolus ont été
déterminés par rapport à une norme de besoins journaliers
en calories auxquels une proportion de dépense non alimentaire a
été ajoutée (les besoins journaliers d'un adulte ont
été estimés à 2283 calories moyenne des besoins en
calories pondérés par la population de 15 -65 ans). Trois seuils
de pauvreté sont retenus pour l'analyse de la pauvreté dans la
ville de Bangui et dans les villes rurales.
· Seuil de pauvreté dans la ville de
Bangui
Le seuil de pauvreté
alimentaire : il est établi sur les paniers
alimentaires locaux et est constitué de 15 groupes de produits qui sont
essentiellement consommés. Ces biens composent de dépense
minimale d'un individu ou d'un ménage pour se procurer un panier de bien
alimentaire qui respecte à la fois les normes nutritionnelles d'un
régime alimentaire équilibré et les habitudes de
consommation de la population considérés. Il se chiffre à
45130FCFA en moyenne soit 501FCFA par jour dans la ville de Bangui. Par contre,
sur l'ensemble des sept villes de l'ECVU, le seuil est estimé à
37319FCFA (soit 414FCFA par jour) ; Voir (tableau n°1).
Tableau n°1 : Seuil de pauvreté en
équivalent - adulte par trimestre à Bangui en 2003(en FCFA)
Désignation
|
SPA
|
SPNA
|
SPG
|
Bangui
|
45,130
|
17,919
|
63,049
|
Ensemble des sept villes
|
37,319
|
23,042
|
60,361
|
Source: ECVU, 2003 - PNUD
Le seuil de pauvreté global (SPG) qui est la
dépense minimale nécessaire pour satisfaire à la fois des
besoins alimentaires et non alimentaire. Il est obtenu en faisant la somme des
deux seuils (SPA et SPG).
La somme des seuils de pauvreté entre la ville de
Bangui et les autres centres urbains trouve son explication dans la
différence de niveau de vie et du niveau des prix très
élevés à Bangui comparés aux autres centres
urbains.
Les ménages sont classés en trois groupes
socioéconomiques homogènes selon un ordre décroissant des
dépenses et du niveau de consommation incluant l'autoconsommation en
équivalent - adulte. Ainsi trois types de ménage sont
définis :
· La catégorie des non pauvres qui regroupe tous
les ménages dont la dépense moyenne est supérieure
à 150% du seuil de pauvreté,
· La deuxième catégorie regroupe les
vulnérables. C'est-à-dire les ménages dont le niveau de
dépense moyen est compris entre 100 et 150% du seuil de la
pauvreté,
· La troisième catégorie regroupe les
pauvres, l'ensemble des ménages dont les dépenses moyennes
trimestrielles sont en deçà du seuil de pauvreté
considéré19(*).
Seuil de pauvreté dans les zones
rurales
Le seuil de pauvreté alimentaire de la région de
l'Equateur est estimé à 35.346 FCFA tandis que le seuil global
s'élève à 43.492 FCFA. On observe que le seuil de
pauvreté alimentaire de la région de l'Equateur est plus
élevé que le seuil national, alors que le seuil de
pauvreté non-alimentaire (SPNA) est plus faible. Au final, le seuil de
pauvreté globale de la région de l'Equateur est très
légèrement supérieur au seuil national.
Les activités minières et forestières
dominantes dans la région et la faiblesse des productions
vivrières ont fait augmenter les prix des produits qui induisent un
coût de vie élevé dans la région. On note alors que
le seuil de pauvreté alimentaire est plus élevé dans les
préfectures de la Mambéré-Kadéï et de la
Sangha-Mbaéré. Par contre, le SPA est plus faible dans la
Nana-Mambéré, grenier alimentaire de la région. Si l'on
considère le seuil de pauvreté globale, alors on constate
à nouveau que la Mambéré-Kadéï a le SPG le
plus élevé tandis que le seuil le plus faible s'observe dans la
Nana-Mambéré20(*).
Tableau n°2: Seuil de pauvreté alimentaire,
non-alimentaire et globale en milieu rural (milliers de francs)
Préfectures
|
SPA
|
SPNA
|
SPG
|
Mambéré-Kadéï
|
44,943
|
4,727
|
46,670
|
Sangha-Mbaéré
|
40,864
|
9,950
|
50,814
|
Nana-Mambéré
|
25,980
|
8,568
|
34,548
|
Région.Equateure
|
35,346
|
8,146
|
43,492
|
RCA Rural
|
30,224
|
12,971
|
43,194
|
Source: ECVR 2003, PNUD
3.2- Les principaux déterminants de la
pauvreté en Centrafrique
La compréhension de la pauvreté à travers
ses déterminants peut fournir des informations capitales pour cibler les
actions visant à soulager les conditions d'existence des ménages
pauvres. Les déterminants de la pauvreté sont les
caractéristiques socio économiques des ménages.
Les ménages comptant un grand nombre de personnes de
chaque groupe d'âge (à l'exception des personnes
âgées de plus de 60 ans) ont une plus grande probabilité
d'être pauvres.
Par ailleurs, il existe une corrélation entre la
localisation géographique des ménages et leur bien-être. En
effet, la consommation par équivalent adulte diminue fortement pour le
milieu urbain et les autres villes.
Le niveau d'éducation du chef de ménage et celui
du conjoint sont positivement corrélés au bien-être. Donc,
la pauvreté baisse avec le niveau d'instruction. Cependant, alors qu'il
est toujours vrai en milieu urbain, ce résultat est mitigé en
milieu rural.
En ce qui concerne les variables relatives à l'emploi,
en milieu urbain, on ne perçoit pas de différence significative
entre les ménages dont le chef exerce un emploi et ceux dont le chef est
sans emploi. Par contre, en milieu rural, l'exercice d'une activité
améliore sensiblement le bien-être.
Par ailleurs, pour ce qui est des branches d'activités,
les activités primaires sont généralement associées
à un bien-être inférieur à celui des autres
branches. Ces résultats relatifs au profil et aux déterminants de
la pauvreté donnent une idée du ciblage des populations pauvres
et des politiques structurelles à entreprendre afin d'améliorer
les conditions de vie des populations21(*).
SECTION 2 : Caractéristiques de la
pauvreté en RCA
Cette section vise à déterminer certains traits
de la population en se basant sur la comparaison entre les différents
groupes non pauvres, pauvres et vulnérables.
II.1- Pauvreté et caractéristiques
économiques des ménages dans la ville de Bangui
1.1- chômage, sous emploi global et
pauvreté
Le taux de chômage étant le rapport entre le
nombre de chômage à la population active. Les chômeurs sont
les individus de 15 ans et plus sans emploi et cherchant du travail au cours
des quatre dernières semaines.
En dépit de faiblesse des capacités en
matière de création d'emploi en RCA en général et
à Bangui en particulier, le nombre moyen des ménages actifs est
de 2 ,1 personnel (Tableau n°3). Le taux d'activités de 15ans
et plus s'élève respectivement à 67% chez les non pauvres
et 59% chez les pauvres.
Par ailleurs, le taux du chômage et de sous emploi sont
élevés a Bangui (21% et 51%) ; ces deux
phénomènes frappent les plus pauvres et vulnérables. Plus
précisément le sous emploi croit progressivement en fonction du
degré de pauvreté. Le taux de sous emploi calculé ici est
la proportion d'individus actifs gagnant une rémunération
inferieure au Salaire Minimum Interprofessionnel Garantie (SMIG) en
vigueur ; 54% des actifs occupés ont des
rémunérations inférieures au SMIG.
Depuis les années 90, la forte contraction de
l'économie centrafricaine à la quelle il faut ajouter la baisse
des investissements et des activités du secteur privé et public
s'est traduite par des pertes d'emplois massives. Par ailleurs, le fort taux de
chômages au sein des ménages pauvres pourrait s'expliquer par
l'émigration de certaines populations des zones environnantes vers
Bangui dans l'espoir d'avoir une meilleure condition de vie.
Tableau n°3: Situation du chômage et de sous
emploi par catégories
Désignation
|
Non pauvres
|
Vulnérables
|
Pauvres
|
Ensemble
|
Nombre d'actif par ménage
|
1,8
|
2,1
|
2,1
|
2,1
|
Taux de chômage
|
14,5%
|
13,4%
|
22,6%
|
20,5%
|
Taux de sous emploi
|
35,9%
|
53,2%
|
54,1%
|
50,5%
|
Taux de dépendance
|
1,4
|
1,7
|
2,3
|
2,1
|
Source : ECVU 2003 PNUD
2.1.2- Répartition des ménages selon la
branche d'activité et type d'emploi
D'une manière générale, nous avons
remarqué dans le tableau n°4 ci-dessous une forte concentration des
pauvres sur les emplois précaires.
A l'exception de la modalité de réponse
« autre », la répartition selon la branche
d'activité (tableau n°4) montre une prédominance des
activités non agricoles qui sont le commerce, les ventes et le secteur
public (qui regroupe ici l'éducation, la santé et
l'administration). Cette structure variée dépent de la
catégorie du ménage. Par contre, les activités agricoles,
extractives ou le transport n'emploient qu'une faible partie des membres des
ménages.
Tableau n°4 : Répartition des actifs
selon la branche d'activité à Bangui
(en pourcentage)
Désignation
|
Non pauvres
|
vulnérables
|
pauvres
|
Ensemble ménages
|
Agriculture
|
4,5
|
2,6
|
7,6
|
6,6
|
Mine carrière
|
0,5
|
1,3
|
0,3
|
0,4
|
Product° transformat°
|
2,5
|
1,3
|
2,3
|
2,2
|
Construction
|
2
|
1,9
|
2,6
|
2,4
|
Transport
|
3
|
5,2
|
3,6
|
3,8
|
Commerce/ventes
|
27,1
|
23,9
|
30,1
|
29
|
Service
|
7
|
7,1
|
5,6
|
6
|
Education santé
|
6,5
|
14,8
|
5,3
|
6,6
|
Administration
|
10,2
|
6,5
|
5,6
|
6,3
|
Autres
|
36,7
|
35,4
|
37
|
36,7
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source: ECVU 2003-PNUD
En effet, la décomposition selon la catégorie
socio-économique montre que les actifs des ménages pauvres sont
particulièrement plus nombreux dans la branche du commerce. Cependant,
ils travaillent plus rarement dans les branches où les emplois sont plus
stables comme l'administration publique et le salariat dans le secteur
privé. En ce qui concerne les actifs des ménages non pauvres, en
plus du commerce, ils sont aussi plus nombreux dans la branche de
l'administration publique (éducation, santé et l'administration
centrale) que ceux des ménages pauvres (17% contre 11%).
Cette forte représentativité des actifs des
ménages de la ville de Bangui dans le commerce et les ventes confirme
les manques d'opportunités d'emplois et la rigidité de la demande
de travail, consécutive à la longue période de
dépréciation économique. Ainsi, les emplois provenant du
secteur formel (gouvernement, Etat, parapublique, entreprise privée)
figurant dans le tableau ci-dessous ne concernent que 26% du total des actifs
dans la ville dont 13% dans le secteur privé et 13% dans le secteur
public. Les pauvres sont moins présents dans ces secteurs avec moins du
quart de ses actifs.
La faiblesse des capacités du secteur formel à
créer de nouveaux emplois explique la concentration de ces actifs dans
le secteur informel et l'importance des emplois précaires. En effet,
sept actifs sur dix travaillent pour le compte des ménages où les
individus répartis ont leur compte. Cette répartition de l'emploi
avec une forte part des emplois précaires sont pleinement sur le type de
revenu des ménages.
Tableau n°5 : Répartition des actifs
selon l'employeur à Bangui
(en pourcentage)
Désignation
|
Non pauvres
|
vulnérables
|
pauvres
|
Bangui
|
Gouvernement
|
16,5
|
11
|
10,2
|
11,2
|
Parapublic
|
5
|
2,6
|
1,2
|
1,9
|
Entreprise publique
|
21,5
|
11
|
12
|
13,3
|
Individus/ménages privés
|
55
|
69,7
|
74,1
|
70,8
|
Autres
|
2
|
5,7
|
2,5
|
2,8
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : ECVU 2003-PNUD
Par ailleurs, les salariés permanents ne
représentent que 25,9% des emplois (tableau n°6). Cette proportion
présente 34% pour la catégorie des non pauvres et 24% pour les
pauvres. Pour les pauvres de la ville de Bangui, ils ont pour la majeure partie
des emplois dont le type de rémunération ne les met pas à
l'abri des chocs économiques défavorables.
Tableau n°6 : Répartition des actifs
selon le mode de rémunération à Bangui
(en pourcentage)
Désignation
|
Non pauvres
|
vulnérables
|
Pauvres
|
Bangui
|
Salariés permanents
|
34
|
28,4
|
24
|
25,9
|
A la tache
|
3
|
1,9
|
6
|
5,1
|
Apprentis/aides
|
25
|
29
|
25,5
|
25,8
|
A son propre compte
|
37
|
33,6
|
42,9
|
41
|
Autres
|
1
|
7,1
|
1,6
|
2,2
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : ECVU 2003-PNUD
2.2- Pauvreté et les caractéristiques
socio-économiques des ménages ruraux
Il s'agit ici de dégager les caractéristiques de
la pauvreté des ménages ruraux en distinguant les ménages
pauvres et non pauvres selon les différents indicateurs
socioéconomiques.
2.2.1- Caractéristiques
démographiques
La taille moyenne des ménages dans la partie rurale de
la région de l'Equateur est légèrement inférieure
à celle du pays (4,8). Elle vient en deuxième position
après la région de Yadé avec 5,4 personnes par
ménage. Comparativement aux ménages pauvres (5,5) la taille
moyenne des ménages non pauvres est plus faible (3,3). En d'autres
termes les ménages pauvres comptent plus de membres par ménage
que les ménages riches (Tableau n°7).
On note une certaine disparité au niveau des
préfectures : dans la Mambéré-Kadéï, les
ménages pauvres comptent deux fois plus de membres que les
ménages riches. Alors que dans les préfectures de la
Sangha-Mbaéré et de la Nana-Mambéré l'écart
entre non pauvres et pauvre est moins significatif.
Tableau n°7: Pauvreté et taille du
ménage rural en nombre de personnes
Préfectures
|
Non-pauvres
|
Pauvres
|
Moyenne
|
Mambéré-Kadéï
|
3,1
|
6,4
|
5,6
|
Sangha-Mbaéré
|
3,5
|
4,3
|
4,1
|
Nana-Mambéré
|
3,3
|
5,1
|
4,5
|
Région.Equateure (RE)
|
3,3
|
5,5
|
4,8
|
RCA Rurale
|
3,3
|
5,3
|
4,8
|
Taux de dépendance RE
|
0,9
|
1,1
|
1
|
Source: ECVR 2003, PNUD
La caractéristique de cette disparité de la
taille des ménages, le ratio de dépendance qui mesure la charge
par actif occupé dans un ménage est plus fort dans les
ménages pauvres (1,1 contre 0,9) dans la région de l'Equateur.
2.2.2- Place de l'agriculture
Selon l'ECVR, le taux d'activités des 15 ans et plus
des pauvres est légèrement en dessous de celui des non pauvres
(75% contre 87%), conséquence surtout de l'écart sur la taille
moyenne des ménages et la proportion d'enfants dans les ménages.
Confirmant son statut de zone rurale, l'agriculture
prédomine dans les activités économiques de la
région de l'Equateur. Cette prédominance de l'agriculture est
vérifiée au sein des trois préfectures, en particulier
à Nana-Mambéré où elle regroupe 77% des actifs
occupés. Par contre, l'agriculture, bien que dominante, occupe une place
plus modeste dans la Mambéré Kadéï (67%).
Quant à la disparité selon le statut de
pauvreté, les données de l'enquête révèlent
que les pauvres sont plus présents dans la branche d'agriculture (73%
contre 67%) que les non pauvres qui diversifient plus leurs sources de revenus.
Ce résultat va se traduire par des écarts non négligeables
dans le revenu des pauvres et des non pauvres.
Graphique 1: La place de l'agriculture dans l'emploi
des ménages
Source : ECVR 2003, PNUD.
2.2.3- Revenus des ménages ruraux par
source
A cause du phénomène de saisonnalité,
valable aussi bien pour les activités champêtres que pour les
activités minières, il est particulièrement difficile
d'appréhender les revenus des ménages en milieu rural comme dans
les zones urbaines. Dans le cadre de l'ECVR, des précautions d'ordres
méthodologiques ont été prises en compte pour pouvoir
comparer les données entre elles. En outre, les revenus des
ménages ruraux sont estimés sur la base des revenus nets
trimestriels générés par certains membres du
ménage, évalués en équivalent-adulte.
Les résultats de l'enquête effectuée en
2003 sur les conditions de vie de la population en République
Centrafricaine par ICASSES indiquent que le revenu moyen par ménage est
de 18 402 FCFA avec une grande disparité selon la catégorie
socioprofessionnelle. Le revenu des ménages non pauvres (42 468
FCFA) est trois fois supérieur à celui des ménages pauvres
(13 004 FCFA).
Les cultures vivrières (32,8%) occupent la
première place dans la répartition des revenus des
ménages. Mais avec les autres types d'exploitations (produits de rente,
élevage, pêche, chasse), les activités agricoles
contribuent au revenu à concurrence de 45%. Néanmoins, avec la
chute des prix des principaux produits de rente (café, tabac), on note
un désintéressement pour la quasi-totalité de la
population de la région pour les cultures d'exportation (1,3%).
La seconde source de revenu est attribuée aux
activités non agricoles (28,4%) composées principalement par le
commerce et l'extraction du diamant. Par ailleurs, les salaires (17%)
constituent une source non négligeable de revenu des
ménages22(*).
2.2.4- Dépenses globales des ménages
ruraux
Les dépenses globales envisagées dans le cadre
de l'étude prennent en compte toutes les formes de dépenses de
consommations alimentaires et non alimentaires.
En ce qui concerne les dépenses globales trimestrielles
moyennes par ménage de la région, elles sont estimées
à environs 37 000 FCFA par équivalent-adulte. Les
dépenses effectuées par les non pauvres sont
évaluées à 100 073 FCFA contre 23 276 FCFA pour
les pauvres. Le ratio des dépenses entre ces deux catégories
socioéconomiques est de 4,3. Ainsi, en équivalent adulte, les
ménages pauvres consomment quatre fois moins que les ménages non
pauvres.
La structure des dépenses est révélatrice
de la vulnérabilité des ménages et de leur
incapacité de répondre à d'autres exigences fondamentales
tels que la santé, l'éducation, l'habillement etc. Globalement,
on remarque que les dépenses alimentaires représentent une part
très importante des dépenses globales aussi bien chez les pauvres
(75,1%) que chez les non pauvres (72,5%) confirmant ainsi l'importance de la
pauvreté dans cette région.
L'écart entre la part de dépense
consacrée à l'alimentation est plus élevé dans la
Mambéré-Kadéï et la Nana-Mambéré que
dans la Sangha-Mbaéré où la situation est plutôt
inversée. Dans les deux premières préfectures, les
ménages pauvres consacrent une part importante de leurs revenus pour
l'alimentation alors que dans la Sangha-Mbaéré, les
ménages non pauvres consacrent plus de revenus pour l'alimentation
(84,3% contre 77,6% pour les non pauvres)23(*).
2.3- Perspectives de la lutte contre la
pauvreté en RCA
Pour renforcer l'efficacité de l'intervention du PNUD
dans la finalisation de ce document du DSRP en cohérence avec les
interventions des autres partenaires au développement qui se sont
manifestés, notamment la Banque Mondiale et la BAD, il est important de
concentrer l'appui du PNUD en 2006 sur :
1. L'intégration des thèmes
transversaux : L'intégration des thèmes
transversaux qui ne sont pas suffisamment pris en compte dans les
stratégies sectorielles à savoir :
· Problématique du genre ;
· Le VIH/sida ;
· Prévention des crises.
Le PNUD veillera à ce que ces thèmes qui
relèvent de son mandat soient pris en compte dans les activités
programmées de stratégie. A cet effet, il appuiera les
renforcements de capacités de l'équipe technique et des membres
des groupes de travail du DSRP. En relation avec la Banque Mondiale, il
développera une expertise afin de définir le cadre
d'intégration de prévention des crises dans les
différentes stratégies sectorielles.
2. Le processus consultatif : Afin
de poursuivre le processus de consultation des différentes couches
sociales de population, recueillir leur perception de pauvreté et leur
proposition quant au cinq choix des axes stratégiques et des actions
prioritaires pour réduire pauvreté, le PNUD appuiera en 2006
l'organisation des consultations participatives avec les parlementaires,
société civile, le secteur privé et les populations des
régions du Nord.
3. Le cadrage macro
économique : Le cadrage macro économique de
stratégie n'est pas encore au point et nécessite un travail plus
pointu. Pour ce faire, en 2006 le PNUD apportera son appui pour le recrutement
de deux experts (un Macro-économiste et un Economètre) pour une
période de six mois. Ils viendront renforcer l'équipe technique
du DSRP. Avec l'appui et l'encadrement technique du PNUD et en relation avec la
Direction Générale de l'Economie et la Banque Mondiale, ces
Experts auront pour mission d'appuyer les exercices de cadrage macro
économique et de programmation financière. Cet exercice prend en
compte les travaux des groupes sectoriels dans l'identification des axes
stratégiques, le choix des actions prioritaires et les budgets y
afférents.
4. Consolidation du document du DSRP
: Après l'exercice de cadrage, le PNUD apportera également son
appui et son expertise à la consolidation du document, à la mise
en cohérence des stratégies sectorielles afin de disposer du
premier draft du document.
5. Mise en place d'un mécanisme de
suivi/évaluation du DSRP/OMD: L'un des mandats du PNUD est
de renforcer les capacités des instituts nationaux des statistiques et
autres structures de collecte et traitement de données. Cet appui vise
le renforcement des capacités nationales dans la réalisation des
enquêtes sur les conditions de vie des ménages, dans la collecte
et l'analyse des données sur les différentes dimensions de
pauvreté et de suivre les progrès dans la mise en oeuvre des OMD
dans le pays.
Avec le retour en 2006 de la Banque Mondiale et de la BAD dans
le processus du DSRP, il est important que le PNUD réoriente ses
interventions futures vers des domaines où il dispose d'un avantage
comparatif réel. A ce titre, la mise en place d'un mécanisme
souple et fonctionnel de suivi/évaluation du DSRP et des OMD occupera
une place de choix dans les programmes d'appui du PNUD au Gouvernement en 2006.
Le futur dispositif de suivi/évaluation du DSRP et des
OMD décrit ci-dessus comportera trois (3) composantes appelées
sous-systèmes. L'ensemble du mécanisme sera placé sous la
coordination technique de la Direction Générale de l'Economie et
de Planification. Ainsi, le PNUD apportera son appui technique, financier et
matériel en 2006 au Gouvernement pour la mise en place d'un dispositif
léger et fonctionnel de suivi des activités de lutte contre
pauvreté et de la réalisation des OMD. Cet appui couvre les
activités suivantes :
a- Le sous système suivi du DSRP et des
OMD :
Pour ce premier sous système les activités
principales consisteront d'abord à l'élaboration et à la
validation d'un cadre opérationnel de suivi et évaluation du DSRP
et des OMD. Ensuite, à la vulgarisation de l'outil de
Développement et d'Information (Dév'Info) et au suivi des OMD.
Pour ce faire, il est prévu :
· L'appui technique et financier à l'organisation
d'un atelier de mise à niveau sur le choix des indicateurs et leurs
applications aux secteurs.
· L'appui technique à l'élaboration d'un
cadre méthodologique sur le suivi évaluation.
· La formation des responsables des
services à l'utilisation de Dev'Info dans le suivi du DSRP et des OMD.
Le volet suivi/évaluation de mise en oeuvre des
programmes et politiques de réduction de pauvreté étant
très vaste, il ne saurait être appuyé par un seul
partenaire au développement. Tenant compte de l'appui programmé
de la Banque Mondiale et de la BAD à mise en place de ce
mécanisme, le PNUD conformément à son mandat et à
son savoir-faire devrait concentrer son appui sur un certain nombre
d'activités. Ce choix s'explique par le souci de
l'efficacité et de la cohérence des actions de surveillance de
pauvreté et de mise en oeuvre des OMD dont le PNUD a le mandat.
b- Le sous système suivi et évaluation
de politiques, programmes et projets
L'appui du PNUD pour le deuxième sous système
s'articule essentiellement autour de la réorganisation des services
chargés du suivi des programmes et des projets dans le sens de suivi du
DSRP. Ainsi, il est prévu :
· L'appui technique pour diagnostiquer la situation et
faire des propositions ;
· L'appui technique pour la mise en oeuvre des
recommandations ;
· La formation des responsables sectoriels chargés
de suivi des programmes et projets ;
· Dotation des services en logiciels et
équipements.
c- Le sous système évaluation
d'impact du DSRP
L'appui du PNUD au troisième volet se résume
à l'organisation d'une enquête de perception auprès des
populations. Ainsi, en 2006 le PNUD avait organisé :
· Une enquête sur les perceptions des populations
sur qualité des services publiques de base
(Santé et Education) ;
· Des séances de formation des cadres de
Statistique sur l'administration et l'utilisation de Dév'Info.
De nombreuses études ont été
effectuées sur la pauvreté, en vue de trouver les voies et moyens
pour essayer de la combattre. La plupart de ses études
préconisent une augmentation et surtout une réorientation des
dépenses publiques vers des domaines biens précis pour l'atteinte
des objectifs relatifs à la de réduction de la
pauvreté24(*).
CHAPITRE II : ANALYSE DE l'IMPACT DE LA POLITIQUE
BUDGETAIRE SUR LA PAUVRETE EN RCA
Dans ce chapitre, nous analyserons la politique
budgétaire en RCA et son impact sur la pauvreté au travers des
différents indicateurs socio-économiques.
Section I : la politique budgétaire et son
mode de financement
La politique budgétaire est la stratégie que met
en oeuvre un gouvernement pour agir sur l'économie du pays en utilisant
son pouvoir de fixer les recettes de l'Etat et les priorités dans la
répartition des dépenses publiques.
L'effet principal du budget se situe au niveau de la demande,
qu'il s'agisse de l'importance et de la nature des dépenses, des
recettes et du déficit ou l'excédent. Mais il influe aussi sur
l'offre et sur les circuits de financement25(*).
La politique budgétaire nationale demeure le principal
instrument pour faire face à des chocs économiques ponctuels, car
les gouvernements nationaux ne peuvent pas recourir à la politique
monétaire pour influencer les variations de la conjoncture
économique. La politique budgétaire comprend deux postes :
les recettes publiques et les dépenses publiques sont financées
par : les recettes fiscales, non fiscales, les dons et les prêts.
Pour la collecte des ressources, l'Etat accorde une importance
particulière aux normes fiscales, à une gestion rationnelles des
dépenses publiques.
L'exécution de ces mesures permet de mobiliser des
ressources supplémentaires pour les dépenses sociales. Pour
appréhender l'évolution des finances publiques, nous allons dans
le premier temps examiner les recettes et les dépenses et enfin le
déficit budgétaire et son mode de financement26(*).
I.1- structure et évolution des ressources de
l'Etat
Les ressources de l'Etat sont constituées par les
ressources intérieures et
les ressources extérieures. Le tableau n°1
à l'annexe retrace la structure et l'évolution des recettes
publiques de l'Etat de 2003 à 2010.
L'évolution des recettes publiques de 2003 à
2010 peut être découpée en trois phases : de 2003
à 2006 ; 2006 à 2007 et de 2007 à 2010.
Le recouvrement des ressources totales de l'Etat de 2003
à 2006 croit en dents de scie. Une hausse tendancielle effectue de 2003
à 2006 avec des montants allant de 63,6 milliards à 167,9
milliards de francs CFA, suivie d'une baisse en 2006 à 2007 avec des
montants allant de 167,9 à 125 milliards de francs CFA soit une
variation négative de 25,5% et une légère hausse de 2007
à 2010.
L'analyse approfondie montre une inefficacité dans le
recouvrement total des impôts et taxes. Il est à retenir que les
baisses enregistrées sur la deuxième période traduisent
les difficultés de l'Etat à collecter ses impôts et taxes
à cause du sous équipement en ressources humaines et l'Etat ne
dispose pas de moyens adéquats en vue de procéder à une
large collecte d'informations sur les contribuables.
La situation de la crise sociopolitique et militaire a
fortement déprimé l'activité économique. Le
gouvernement a pris des différentes mesures pour l'amélioration
du recouvrement fiscal, notamment :
· L'amélioration de la sécurisation des
systèmes de recouvrement des recettes fiscales ;
· La lutte contre la fraude fiscale ;
· L'appel au civisme des populations pour le paiement de
leurs impôts.
Les recettes fiscales constituent la principale source des
entrées des ressources de l'Etat. Sur toute la période de notre
étude, les recettes fiscales constituent en moyenne plus de 67,03% des
recettes publiques totales de la RCA. Ainsi, nous pouvons affirmer que les
recettes de l'Etat sont fiscales et comme l'affirme (Jude COMLANVI EGGOH,
2002) : « la très forte proportion des recettes fiscales
dans les recettes totales confirme l'argument selon lequel le budget de l'Etat
est essentiellement fiscal ».
I.2- Structure et évolution des dépenses
publiques
Les dépenses publiques sont constituées des
dépenses primaires et les intérêts dus sur la dette
publique. Les dépenses primaires, très importantes en poids, se
subdivisent en dépenses courantes et en dépenses
d'investissements. Les masses salariales, les prestations sociales, les
subventions et autres transferts, les autres dépenses de fonctionnement
et les dépenses sociales ciblées constituent les dépenses
courantes27(*).
La structure des dépenses publiques et leur
évolution sont aussi des paramètres clés pour
apprécier l'effort des pouvoirs publics dans le processus de la lutte
contre la pauvreté. Le tableau n°8 ci-dessous illustre le cas de
la RCA.
Tableau n°8: structure des dépenses publiques
libellés
|
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Masse sal
|
%
|
19,4
|
19,5
|
16,6
|
17,8
|
16,5
|
14,9
|
13,6
|
13,16
|
|
Milliards FCFA
|
34,5
|
38,9
|
39,2
|
37,2
|
35
|
34
|
33,1
|
32,2
|
Autres
|
%
|
32,6
|
33,5
|
32
|
30
|
31,1
|
32,2
|
32,7
|
32,7
|
dép. fonct
|
Milliards FCFA
|
58,1
|
66,7
|
75,4
|
62,5
|
65,9
|
73,4
|
79,8
|
79,9
|
Dép. en
|
%
|
11
|
9,1
|
16,3
|
18,1
|
18,1
|
17,8
|
18,6
|
19,1
|
Cap
|
Milliards FCFA
|
19,5
|
18,2
|
38,2
|
37,7
|
38,4
|
40,6
|
45,3
|
46,7
|
Autres.dép
|
%
|
37
|
37,8
|
35,2
|
34,1
|
34,2
|
35
|
35,1
|
35
|
inclu le sev. dette
|
Milliards FCFA
|
66
|
75,2
|
82,6
|
71,1
|
72,5
|
79,7
|
85,7
|
85,8
|
total
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source: la loi des finances (2003-2010)/Administration
centrafricaine CTP-PAS
Graphique 2: Structure des dépenses
publiques en pourcentage
Le tableau n°8 ainsi que le graphe N°2 ci - dessus
indiquent que la masse salariale est l'un des postes clés et importants
des dépenses publiques. Une grande partie des dépenses publiques
est aspirée par le paiement des salaires, soldes et traitement des
agents de l'Etat. Le recul de la part de la masse salariale dans les
dépenses totales est dû en grande partie, sur la période de
2003 - 2005.
Cette proportion de la masse salariale passe de 17,8% à
13,16%. Un effort a été fait par les autorités pour
contenir les dépenses du personnel.
Tableau9: taux de variation des dépenses
publiques (en pourcentage)
Années
Libellés
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Masse salariale
|
_
|
12,7
|
0,8
|
-5,1
|
-5,9
|
-2,8
|
-2,6
|
-2,7
|
Aut.dép fonct
|
_
|
14,8
|
13
|
-17,1
|
5,4
|
11,4
|
8,7
|
0,1
|
Dép. Invest
|
_
|
-6,7
|
110,4
|
- 1,6
|
1,8
|
5,7
|
11,6
|
3,1
|
Source: la loi des finances (2003-2010)
Il a été observé un grand poids de la
masse salariale en proportion de 2004 à 2005 dans les dépenses
publiques totales et une amélioration des dépenses
d'investissements depuis 2007. Les dépenses d'investissements ont
été classées en deuxième position après la
masse salariale entre 2007 et 2010.
Ainsi, d'une manière générale, les
variations des dépenses totales globales ont une très forte
proportion en dépenses du personnel. Le graphique n°2 montre une
comparaison entre les dépenses et les recettes budgétaires.
Graphique 3 : Evolution des
dépenses et recettes de 2003 à 2010
Années
I.3- Les financement des déficits
budgétaires
Les dépenses et les recettes ne s'égalisent
pratiquement pas. En règle générale, l'Etat ordonne des
dépenses (emplois) qui ont toujours été supérieures
aux ressources dont il dispose. Un pays sous développé tel que le
notre, ne peut se baser sur ses ressources intérieures propres pour
financer ses dépenses, malgré l'assainissement des finances
publiques, surtout celles orientées vers les besoins sociaux et
essentiels.
En RCA, la préparation du budget de l'Etat
obéît à un calendrier budgétaire dûment
établi avec les activités, le chronogramme et les entités
responsables. Les dispositions de l'article 62 alinéas 3 de la
constitution du 27 décembre 2004 stipulent que « le
projet de loi de finances est déposé par le
Gouvernement dès l'ouverture de la seconde session
ordinaire et au plus tard le 15 octobre ». Ce principe qui
exige que les recettes soient égales aux dépenses fait qu'il faut
recourir à un financement hors du circuit étatique pour financer
le déficit ainsi crée, puisque les dépenses sont toujours
supérieures aux recettes. Le financement du déficit peut
être intérieur comme extérieur. Les financements
extérieurs sont les dons et prêts, les allégements de la
dette etc28(*).
D'une manière générale, le financement
des dépenses budgétaires se fait par les recettes publiques, les
emprunts auprès de la BEAC (Banque du premier rang), appel à
l'épargne par émission d'obligation, cession d'actif et/ou par
l'accumulation des divers arrières. Le tableau suivant retrace
l'évolution du solde budgétaire.
Tableau n°10 : Evolution du solde
budgétaire
Années Désignation
|
2004
|
2003
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Solde budgétaire
|
-25,2
|
-18
|
-28,2
|
-27
|
-11,5
|
-16,2
|
-38,2
|
-22
|
Source : Administration
centrafricaine CTP - PAS
Graphique 4 : Evolution du
déficit budgétaire de 2003 à 2010
Le tableau n°10 et le graphique ci-dessus nous
présentent l'évolution du solde budgétaire entre 2003
à 2010 où l'on a enregistré des soldes négatifs,
signifiant que les recettes sont inferieures aux dépenses.
Le tableau n°11 suivant retrace le mode de financement
du solde budgétaire.
Tableau n°11: Mode de financement du solde
budgétaire
Années
Libellés
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Fin. total
|
-8,7
|
-6,2
|
5,4
|
-6
|
1,3
|
3,1
|
1,7
|
31,5
|
Fin.int
|
2,7
|
8,4
|
10
|
2,9
|
-2,6
|
-3,4
|
-5,7
|
23,6
|
bancaire
|
2,9
|
8,4
|
10
|
2,9
|
-2,6
|
-3,4
|
-5,7
|
23,6
|
Non bancaire
|
-0,2
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Fin. ext
|
-11,4
|
-14,6
|
-4,6
|
-8,9
|
3,9
|
6,5
|
7,4
|
7,9
|
Prêt projet
|
3
|
2,6
|
3,2
|
3
|
0,0
|
2,8
|
4
|
4,1
|
autres
|
-14,4
|
-17,2
|
-7,8
|
-11,9
|
3,9
|
3,7
|
3,4
|
3,8
|
Source: Administration centrafricaine CTP - PAS
L'Etat centrafricain essaie tant bien que mal de financer son
budget sur son ressource propre. Il peut procéder à des
lancements d'emprunts obligataires. Mais ce financement se fait aussi par mode
bancaire et / ou sur arriéré de paiement.
Sur la période de l'étude, les déficits
budgétaires ont été en grande partie financés par
l'extérieur. Le financement a été essentiellement des
tirages et prêts projets. Cependant les allégements, les
annulations, les remises de dettes constituent des financements
exceptionnels.
Après l'analyse de l'évolution des
différents éléments composants de budget, nous ferons un
état de l'incidence de la politique budgétaire sur certains des
indicateurs économiques et sociaux.
Section II : impact de la politique
budgétaire sur des indicateurs économiques et sociaux
La politique budgétaire par le biais des
dépenses, a pour but d'agir sur les indicateurs socioéconomiques.
Pour cette étude, le Produit Intérieur Brut (PIB), le PIB par
tête, la consommation des ménages, l'Indicateur de
Développement Humain (IDH) et l'Indicateur de la Pauvreté Humaine
(IPH) seront les variables retenues. En matière de développement
humain, l'indicateur usuel pour les structures des Nation unies, notamment le
PNUD depuis 2000.
L'IDH privilégie la longévité, le savoir
et le niveau de vie. Conçu au départ comme la moyenne
arithmétique des indicateurs de durée de vie, de niveau
d'éducation et de PIB réel corrigé par la Parité du
Pouvoir d'Achat (PPA), il est actuellement calculé à partir de
quatre variables de bases : le revenu, l'espérance de vie,
l'alphabétisation des adultes et le nombre moyen d'années
d'études.
Le développement humain pourrait être
considéré comme l'action de mener une vie longue et saine,
d'accéder à la connaissance et à l'information, et de
bénéficier de ressources assurant un niveau de vie
décent.
II.1- Incidence des dépenses sociales sur les
indicateurs économiques
1.1- Incidences des dépenses sociales sur le
PIB
Le PIB est une mesure des richesses créées dans
un pays donné et pour une année donnée schématique,
on le calcule en faisant la somme des valeurs ajoutées dans le pays. Il
est découpé en une production marchande de bien et service et une
production non marchande, composée exclusivement de services.
La production marchande mesurée par le PIB marchand est
celle qui s'échange sur un marché à un prix tel qu'il vise
au moins à couvrir les coûts de production. La production
marchande mesurée par le PIB non marchande regroupe l'ensemble des
services rendus à titre gratuit ou quasi - gratuit.
Tableau n°12: Evolution des taux
de croissance du PIB (en pourcentage)
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
PIB
|
-4,2
|
1,3
|
6,2
|
8,2
|
5,6
|
9,2
|
5,3
|
5,1
|
Source: ICASEES
Graphique 5 : Evolution des taux de
croissance du PIB (en pourcentage)
Le ralentissement tendanciel de la croissance
économique s'accélère au cours des cinq dernières
années (1999 - 2004), avec une évolution des taux de croissance
du PIB (au prix courant) négatif en 2003 en raison des
événements sociopolitiques de Mars 2003 et d'octobre 2002.
Une hausse tendancielle effective de 2004 à 2008 avec
un taux de croissance variant entre 1% et 9,2% due par l'effort
considérable de stabilité économique de la part du
gouvernement. Une régression de 2008 à 2010 de taux de croissance
de 9,2% à 5,1%, cela est dû à la crise
financière.
Une analyse descriptive de l'évolution de cet
agrégat et de la proportion des dépenses sociales par rapport au
PIB permettra de juger à priori, de l'incidence des dépenses
sociales sur le PIB. Le tableau n°13 présentera les
différentes dépenses effectuées dans les secteurs
sociaux.
Tableau n°13: évolution des dépenses
sociales et du PIB en milliards
Années
Libellés
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
PIB courant
|
694,7
|
690,6
|
723
|
768,6
|
819
|
887,3
|
950,9
|
975,5
|
Dép pub.total
|
170,4
|
105,4
|
112,7
|
129,3
|
136,8
|
150,9
|
177,2
|
206,8
|
Dép sociales
|
68,2
|
22,4
|
24,5
|
33,8
|
27
|
27
|
57,3
|
37,5
|
*Education
|
10,6
|
10,3
|
10,2
|
10,8
|
3,8
|
3,8
|
16,2
|
10,2
|
Dép invest
|
9,8
|
9,8
|
9,8
|
10,4
|
2,5
|
2,5
|
9,1
|
3,1
|
Dép fonct
|
0,7
|
0,5
|
0,3
|
0,4
|
1,2
|
1,2
|
7,1
|
7,1
|
*Santé
|
54,5
|
9,3
|
9,6
|
8,7
|
7,9
|
7,9
|
15,2
|
1,5
|
Dép invest
|
5,7
|
5,5
|
5,4
|
5,3
|
2,9
|
2,9
|
4,9
|
4,8
|
Dép fonct
|
4,8
|
3,7
|
4,1
|
3,4
|
4,9
|
4,9
|
10,3
|
10,2
|
*Infrastructures
|
3,1
|
2,8
|
4,7
|
14,2
|
15,2
|
15,2
|
25,7
|
25,7
|
Dép invest
|
0,9
|
0,8
|
0,8
|
0,8
|
0,04
|
0,04
|
0,04
|
0,06
|
Dép fonct
|
2,2
|
1,9
|
3,8
|
13,3
|
15,2
|
15,2
|
15,2
|
25,7
|
Source : loi de la finance 2003-2010 et nos
calculs
Ces différentes allocations de l'Etat vers ces secteurs
sensibles sont rapportées sur le PIB dans le tableau
ci-dessous :
Tableau n°14: Evolution des ratios des
différentes dépenses sur le PIB en pourcentage
Années
Libellés
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
dép.sociale/dép.pub.total
|
40
|
21,3
|
21,7
|
26,1
|
19,7
|
17,9
|
32,3
|
18,1
|
Edu/PIB
|
1,6
|
1,5
|
1,4
|
1,4
|
0,5
|
0,4
|
1,7
|
2,6
|
Sante/PIB
|
8,2
|
1,5
|
1,3
|
1,1
|
0,9
|
0,8
|
4
|
0,6
|
Infra/PIB
|
0,5
|
0,4
|
0,6
|
1,8
|
1,9
|
1,7
|
2,7
|
- 6,7
|
Dép.sociale/PIB
|
10,3
|
3,3
|
3,4
|
4,4
|
3,3
|
37
|
6,1
|
9,8
|
Variat.dép.sociale
|
68,2
|
22,4
|
24,5
|
33,8
|
27
|
27
|
57,3
|
37,5
|
Source : loi de la finance 2003-2010 et nos
calculs
La part des dépenses sociales dans les dépenses
totales de 2003 à 2006 représente en moyenne 27,2%. Cette part a
baissé entre 2007 à 2008 de 19,7 % à 17,9% pour
remonter à partir de 2008 à 2010 à 18,1%.
De 2003 à 2010, le niveau des dépenses
décroit en dent de scie, de 68, 2 à 37 ,5 milliards de
francs CFA. Dans la même période, les dépenses totales ont
également ont une évaluation importante en 2009. Le PIB
nominal a doublé pour stabiliser à 2010 .L'évolution
du PIB à amplitude plus forte que celle des dépenses sociales
dans , Bien le PIB a ainsi été réduit passant de
10 ,3 en 2003 à 3 ,8% en 2010.
Le ratio des dépenses d'éducation sur le PIB a
été en moyenne de 1,5%de 2003 à 2004 et a subi une
légère diminution de 2005 à 2007 avec un effort de
stabilité de la part du gouvernement, sur les trois années.
Les dépenses effectuées dans le domaine
d'éducation ont évoluées en dents de scie tandis que le
PIB a pratiquement doublé. Le niveau des dépenses
d'éducation est passé de 10,6 milliards en 2003 à 10,2
milliards en 2009. Les dépenses de fonctionnement dans le secteur de
l'éducation ont une proportion importante. Elles représentent en
moyenne plus de 87,9% des dépenses d'éducation, alors que les
d'investissements ne représentent que 12,1% du total des dépenses
d'éducation.
Les dépenses de santé représentent en
moyenne 38,5% des dépenses sociales, la part des dépenses de
santé dans le PIB se situe entre 0 ,3% et 8,2%. Cette proportion
varie entre 2003 à 2009 avec des taux respectivement de 0,2 à
0,4, suivi d'une diminution des dépenses de santé de 54,5
milliards en 2003 et 1,5 milliards en 2009.
Le financement du secteur de la santé est fortement
tributaire de l'aide extérieure tant en investissement qu'en
fonctionnement. Plus de 80% de financement des infrastructures
hospitalières situées à Bangui, les régions
sanitaires ne recevant que 17% de l'aide totale.
Les dépenses d'infrastructures représentent en
moyenne 35,8% des dépenses sociales. C'est la deuxième
composante après celle de la santé dans les dépenses
sociales. Le ratio moyen des dépenses d'infrastructures sur le PIB est
de 0,5% (2003-2005). Le ratio a connu une remontée de 2006 à 2009
allants de 1,8% à 9,8%. Dans les trois premières années,
la baisse des proportions est liée au recule des d'infrastructures.
En définitive, l'analyse des dépenses sociales
et du PIB a montré que pour l'éducation, la santé et
l'infrastructure, les dépenses de fonctionnement sont inferieures aux
dépenses d'investissements.
1.2- incidence des dépenses sociales sur le PIB
par habitant
Le PIB/tête est un indicateur de mesure de la
redistribution des richesses créées à la population. Il
est le rapport du PIB nominal sur le nombre total d'habitant d'un pays.
Tableau n°15: évolution du PIB par
tête en million de francs
Libellés
|
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Dép.
Sociales
|
En million
|
66,2
|
22,4
|
24,4
|
33,8
|
27
|
27
|
57,3
|
37,5
|
|
%
|
-
|
-67,1
|
8,9
|
38,5
|
-20,1
|
0
|
112,2
|
-34,5
|
PIB/tête
|
En million
|
170
|
168,9
|
175,8
|
186,8
|
194,6
|
205
|
213,3
|
223,9
|
|
%
|
-
|
-0,6
|
6,9
|
6,2
|
4,2
|
5,3
|
4
|
4,9
|
Source : Cellule chargée des réformes
économiques et sociales
L'évolution du PIB/tête se décompose en
deux sous périodes : 2003-2004 et 2005-2010.
Une baisse du niveau de revenu des populations est
constatée sur les intervalles 2003-2004, suivi d'une remontée
à partir de 2005 jusqu'à 2010. La baisse du PIB/tête est
caractérisée par un taux de croissance négatif en 2004.
Les dépenses sociales évoluent en dents de scie durant toutes les
périodes avec une variation considérable entre 2004 à
2009 (-67,1% à 112,2%). Le taux de croissance moyenne du PIB/tête
est 4,53 avec un maximum en 2005, le PIB/tête qui est de 168,9 en 2005
passe à 223,9 en 2010.
Graphique 6: Evolution des dépenses sociales et
du PIB/tête
Ce graphique permet de voir que l'accroissement des
dépenses sociales s'est accompagné d'une amélioration du
PIB/tête.
1.3- incidence des dépenses sociales sur la
consommation des ménages
La consommation des ménages est un indicateur
économique qui renseigne sur les conditions de vie des ménages.
Les achats ou les dépenses en biens et services (nourriture,
santé, éducation etc.) effectués par les ménages
constituent leur consommation. Le tableau ci-après en donne une
idée générale.
Tableau n°16: Evolution des variations de la
consommation des ménages et des dépenses sociales
Années
Libellés
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Dép. sociale
|
68,2
|
22,4
|
24,4
|
33,8
|
27
|
27
|
57,3
|
37,5
|
Variat.dép sociales
|
-
|
-67,1
|
8,9
|
38,5
|
-20,1
|
0
|
112,5
|
-34,5
|
Cons.ménages (milliard)
|
549,1
|
590,3
|
627,1
|
672,9
|
718,9
|
804,4
|
823,1
|
871,9
|
Variat.cons.ménages
|
-
|
8
|
7
|
8
|
7
|
12
|
3
|
6
|
Source: Loi des finances (2003-2010)/ cellule
chargée des reformes économiques et sociales
L'analyse du Tableau ci-dessus montre une évolution en
dents de scies des deux agrégats économiques qui sont les
dépenses sociales et la consommation des ménages. Deux phases
caractérisent la consommation des ménages, à savoir une
phase de recul (2003-2004) et une phase de remontée (2005-2010) de cet
indicateur économique. Le graphique permet de voir ses deux phases.
Graphique 7: Evolution de la consommation des
ménages et des dépenses sociales
La première phase allant de 2003-2004 indique une
augmentation de la consommation des ménages (consommation privée)
passant de 549,5 milliards à 590,3 milliards, soit une variation de 8%.
Tandisque qu'une diminution a été observée pour les
dépenses sociales de 68,2 milliards à 22,4 milliards, soit une
croissant moyenne négative de 67,1% ; à coté de ses
recul, il a été noté des sous croissances de la
consommation des ménages, l'augmentation de la consommation des
ménages est faite sur de plus grands intervalles de temps.
En effet, elle s'étale sur 6 ans de 2004 à 2010.
Sur l'année 2005, une croissance de 7% a été
observée. Le mouvement se poursuit en 2006 avec un taux de croissance de
8% de 2003 à 2006, la consommation passe de 549,5 milliards à
672,9 milliards de FCFA. L'augmentation des dépenses sociales intervient
en 2004 jusqu'à 2009. La croissance de la consommation des
ménages est aussi manifestée sur l'intervalle de 2004-2010. Le
fort est celle de 2008 (12%) qui est aussi l'année où la
variation des dépenses sociales est nulle.
II.2 Incidence des dépenses sociales sur l'IDH
L'indicateur du développement humain (IDH), comme
évoqué plus haut comprend trois variables :
l'espérance de vie, le niveau d'éducation (mesuré d'une
part, par le taux d'alphabétisation des adultes, et d'autre part, par le
taux combiné de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le
supérieur) et le niveau de vie d'après le PIB réel
corrigé par habitant.
Au total, l'IDH mesure les progrès accomplis par un
pays ou une communauté dans son ensemble. L'IDH varie entre 0 et 1, plus
il est proche de 1, plus le pays se situe à un niveau de
développement humain élevé.
Pour les pays d'Afrique subsaharienne, l'IDH varie
lui-même du simple au double (PNUD, 2000). Son évolution entre
2003 et 2010 en RCA est donnée par le tableau ci-dessous.
Tableau n°17: Evolution de l'indicateur de
développement humain en RCA
Années
Libellés
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
IDH
|
0,335
|
0,331
|
0,316
|
0,334
|
0,336
|
0,339
|
0,334
|
0,339
|
Variat.dép.sociale
|
_
|
-67,1
|
8,9
|
38,5
|
-20,1
|
0
|
112,2
|
-34,5
|
Source: Rapport de l'institution des statistiques de
l'UNESCO (2011), de la Banque mondiale (2011), et de l'FMI.
L'indicateur de développement humain (IDH)
reflète le niveau et la qualité de vie des pays en fonction de
trois principaux critères : revenu, santé et
l'éducation.
Les données ci-dessus montrent que de 2003 à
2010, l'IDH en RCA n'a pas passé la barre des 0,5 qui aurait permis au
pays d'être situé dans la catégorie des pays à
l'indice de développement humain moyen.
Une observation de l'évolution de l'IDH montre une
évolution figée dans l'intervalle allant de 0,31 à
0,33.
Pour la période 2003-2005, on observe une baisse de
l'IDH qui passe de 0,355 à 0,311 avec un taux de variation moyenne des
dépenses sociales de -29,1. Une amélioration de l'IDH en 2006 est
constatée.
Les dépenses sociales ont connu une
légère diminution de l'IDH entre 2006-2009, suivie d'une
augmentation en 2010.
Après avoir fait l'analyse de la politique
budgétaire et vu sommairement l'incidence des dépenses sociales
sur les indicateurs socio-économiques, l'analyse
économétrique de l'impact des dépenses sociales sera
menée au prochain chapitre.
CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE
Dans le but de pouvoir atteindre notre objectif qu'on s'est
fixé précédemment, ce chapitre nous permet de juger des
comportements et de la pertinence des effets des dépenses sociales sur
les indicateurs socio-économiques d'après les résultats de
notre analyse économétrique.
Section I : La présentation et l'estimation
du modèle
Le modèle choisi pour notre analyse est un
modèle économétrique. L'économétrie renvoie
à la mesure des phénomènes économiques. Elle
constitue une branche des sciences économiques qui fait appel
conjointement à la théorie économique, statistique et les
mathématiques.
I.1- La présentation du modèle
Le modèle qui est utilisé dans notre travail est
un modèle de régression multiple qui consiste à
étudier la dépendance d'une variable à savoir la variable
expliquée à plusieurs autres variables dites explicatives.
1.1- La présentation du modèle
général
Notre modèle général se présente
sous la forme suivante:
Où t= 1......T, Yt est la
variable expliquée, x1t, x2t,...xkt
sont les variables explicatives et
Représente le niveau
attendu de la variable expliquée
Représente le niveau de la variable explicative
Est une constante du modèle
â sont les coefficients
des variables explicatives29(*)
La variable dépendante: Elle est
constituée de 3 trois variables différentes à savoir PIB,
PIB/TÊTE, consommation et IDH.
Ce modèle comprend quatre variables dépendantes:
Le produit intérieur brut (PIB), Le produit
intérieur brut par tête (PIB/tête) et l'indice de
développement humain (IDH).
Pour expliquer ces 4variables, nous avons choisi trois (3)
variables indépendantes qui sont: l'éducation (EDU), la
santé et l'infrastructure (INFRA).
1.2- La présentation des modèles
La RCA est un pays qui mène ses politiques de
réduction de pauvreté par le biais de : PIB ;
PIB/tête ; IDH et CONSOMMATION. Pour évaluer ces variables
nous utiliserons un modèle économique.
Il est délicat de fournir une définition unique
de la notion de modèle. Car la notion de modèle est relative au
point de vue auquel nous nous plaçons : les sciences physiques, la
biologie l'épistémologie, l'économie...
Pour Edmond Malinvaud, « un modèle consiste
en la représentation formelle des idées ou des connaissances
relatives à un problème... ». Donc toutes les sciences
utilisent des modèles. En ce qui concerne les sciences sociales, en
particulier l'économie, un modèle (économique) cherchent
à représenter les phénomènes économiques (la
croissance, le commerce international par exemple) ou le fonctionnement des
entités telles que les entreprises, les ménages.
En économétrie, un modèle consiste en une
présentation formalisée d'un phénomène sous forme
d'équations dont les variables sont des grandeurs économiques.
Donc le modèle économique décrit ou schématise le
comportement des phénomènes étudiés afin de
comprendre la nature et le fonctionnement des systèmes
économiques. L'objectif de ce type de modèle est de
représenter les traits les plus marquants d'une réalité
qu'il cherche à styliser30(*).
C'est ainsi que dans notre cas d'étude, un
modèle économétrique de type linéaire a
été retenu pour évaluer l'impact des certaines variables
sur le PIB, PIB/tête, CONSOMMATION et l'IDH.
De manière spécifique, les modèles de
base nous donnerons les modèles suivants :
T.PIB= +â1TD.EDUt+â2TD.SANTt+â3TD.INFRAt
(1), pour déterminer la contribution des variables explicatives sur le
PIB.
T.PIB/tête= +â1TD.EDUt+â2TD.SANTt+â3TD.INFRAt
(2), pour déterminer la contribution des variables explicatives sur le
PIB/tête.
T.CONS= +â1TD.EDUt+â2TD.SANTt+â3TD.INFRAt
(3), pour déterminer la contribution des variables explicatives sur la
consommation.
T.IDH= +â1TD.EDUt+â2TD.SANTt+â3TD.INFRAt
(4), pour déterminer la contribution des variables explicatives sur
l'IDH.
I.3- Les estimations économétriques
Plusieurs modèles seront abordés pour cerner les
différents impacts de nos variables exogènes (dépenses
sociales) sur les variables endogènes (PIB, PIB/tête, consommation
des ménages et l'IDH). L'approche ici se fera en général
avec le modèle des MCO qui permet de capter les effets de court et long
terme. Nous testerons donc toutes les variables exogènes avec chacune
des variables endogènes prise isolement.
3.1- Présentation des résultats des
estimations
Nous avons utilisé pour tester nos données, le
logiciel Eviews. Ainsi, nous avons le tableau ci-dessous.
3.1.1 Modèle (1) : PIB
Les dépenses sociales (EDU, SANT et INFRA) ont
été estimées avec le PIB, le modèle (1)
donne :
Estimation par les MCO
|
Variables
|
Coefficients
|
t-statistic
|
Probabilité
|
âo
|
2,73
|
0,55
|
0,61
|
EDU
|
2,08
|
0,63
|
0,56
|
SANT
|
0,50
|
0,22
|
0,83
|
INFRA
|
-1,28
|
5,03
|
0,81
|
R2= 0,11
Source: Résultat de e-views
Le modèle (1) quant à lui prend en compte les
secteurs de l'éducation, de la santé et de l'infrastructure. Il
donne des coefficients positifs (relations positives entre les variables
exogènes et le PIB) et significatifs pour l'éducation et la
santé et non significatif pour les infrastructures. Cela montre que les
variables exogènes sont inefficaces dans la contribution du PIB car
R2 est égal à 11% et que les 89% de contribution de
ces variables sont inefficaces.
Significativité des paramètres (Test de
Student)
Les hypothèses sont les suivantes :
H0: at = 0
H1: at ? 0 avec t {1...
3}
Pour tous les paramètres estimés du
modèle, les probabilités associées aux statistiques de
Student sont calculés au seuil de (5%). Alors ces paramètres pris
individuellement sont significatifs. En effet, ces probabilités
correspondent aux statistiques t de Student pour la variable INFRA est 5,03
qui est supérieure à 1,96 en valeur absolue. Ainsi les
coefficients de cette variable sont significatifs au seuil de (5%).
3.1.2- Modèle (2) : PIB/tête
Les dépenses sociales (EDU, SANT et INFRA) ont
été estimées avec le PIB/tête, le modèle (2)
donne :
Estimation par les MCO
|
Variables
|
Coefficients
|
t-statistic
|
Probabilité
|
|
4,48
|
2,20
|
0,09
|
EDU
|
-0,04
|
-0,03
|
0,97
|
SANT
|
0,85
|
0,90
|
0,41
|
INFRA
|
-1,39
|
0,69
|
0,54
|
R2= 0,33
Source: Résultat de e-views
Le modèle (2) permet d'apprécier une relation
positive entre les dépenses de santé et le PIB/tête d'une
part. D'autre part, les coefficients des dépenses à
l'éducation et à l'infrastructure sont négatifs et donc
non significatifs. Toutefois, dans le long terme, les dépenses à
la santé ont un impact important sur le PIB/tête.
Significativité des paramètres (Test de
Student)
Les hypothèses sont les suivantes :
H0: at = 0
H1: at ? 0 avec t {1, ...,
3}
Pour tous les paramètres estimés du
modèle, les probabilités associées aux statistiques de
Student sont calculés au seuil de (5%). Alors, ces paramètres
pris individuellement sont significatifs.
En effet, ces probabilités correspondantes aux
statistiques t de Student pour les variables EDU, SANT et INFRA sont
respectivement 0,03 ; 0,90 et 0,69 qui sont chacune inférieure
à 1,96 en valeur absolue. Alors les coefficients des différentes
variables sont tous non significatifs au seuil de (5%).
3.1.3- Modèle (3) : CONS
Les dépenses sociales (EDU, SANT et INFRA) ont
été estimées avec la consommation, le modèle (3)
donne :
Estimation par les MCO
|
Variables
|
Coefficients
|
t-statistic
|
Probabilité
|
|
0,24
|
0,35
|
0,74
|
EDU
|
1,09
|
2,38
|
0,07
|
SANT
|
1,74
|
5,53
|
0,005
|
INFRA
|
1,65
|
2,39
|
0,074
|
R2=0,95
Source: Résultat de e-views
Remarquons que tous les coefficients sont donc positifs et
alors significatifs. Il y a une relation positive entre ces variables
exogènes et la dépense consacrée à la consommation.
C'est ainsi que 95% de ces variables ont contribué efficacement dans la
part de consommation.
Significativité des paramètres (Test de
Student)
Les hypothèses sont les suivantes :
H0: at = 0
H1: at ? 0 avec t {1, ...,
3}
Pour tous les paramètres estimés du
modèle, les probabilités associées aux statistiques de
Student sont calculés au seuil de (5%). Alors, ces paramètres
pris individuellement sont significatifs. En effet, ces probabilités
correspondantes aux statistiques t de Student pour les variables EDU, SANT,
INFRA sont respectivement 2,38 ; 5,53 et 2,39 qui sont chacune
supérieures à 1,96 en valeur absolue. Ainsi, les coefficients des
différentes variables sont tous significatifs au seuil de (5%).
3.1.4- Modèle (4) : IDH
Les dépenses sociales (EDU, SANT et INFRA) ont
été estimées avec leIDH, le modèle (4)
donne :
Estimation par les MCO
|
Variables
|
Coefficients
|
t-statistic
|
Probabilité
|
|
1,24
|
1,78
|
0,18
|
EDU
|
0,37
|
0,80
|
0,47
|
SANT
|
1,42
|
4,43
|
0,1
|
INFRA
|
1,89
|
2,70
|
0,054
|
R2=0,92
Source: Résultat de e-views
Le modèle (4) nous met en évidence qu'il y a une
relation positive entre les variables exogènes et endogène (IDH).
Il montre que les paramètres des dépenses liées aux
infrastructures et santé sont significatifs et non significatives pour
les dépenses allouées à l'éducation.
Significativité des paramètres (Test de
Student)
Les hypothèses sont les suivantes :
H0: at = 0
H1: at ? 0 avec t {1, ...,
3}
Pour tous les paramètres estimés du
modèle, les probabilités associées aux statistiques de
Student sont calculés au seuil de (5%). Alors ces paramètres pris
individuellement sont significatifs. En effet, ces probabilités
correspondantes aux statistiques t de Student pour les variables EDU, SANT et
INFRA sont respectivement 0,47 ; 0,1 et 0,054 qui sont chacune
inférieure à 1,96 en valeur absolue. Alors les coefficients des
différentes variables sont tous non significatifs au seuil de (5%).
Section II : Interprétations
économiques et recommandations de la politique
socioéconomique
II.1 Les interprétations économiques
Les interprétations des modèles
économétriques fonctionnelles, du point de vue économique
seront l'objet de cette partie. Une analyse économique est faite pour
mieux appréhender et comprendre les différentes liaisons
existantes entre nos différentes variables exogènes et
endogènes, et de déterminer les variables significatives qui
doivent contribuer à la réduction de la pauvreté.
1.1 Le PIB
Il ressort des estimations économétriques, que
les dépenses sociales en général ont un effet positif plus
important sur le long terme que sur le court terme. En d'autres termes,
l'amélioration du niveau des dépenses sociales permet une
meilleure valorisation des ressources humaines. L'entretien des ressources
humaines conditionne la qualité de la force de travail qui est l'un des
facteurs capital dans le processus de création de la richesse.
L'éducation et surtout la santé sont donc des secteurs qui
bénéficient de l'allocation de crédits budgétaires.
Les différentes élasticités dans
l'éducation et la santé montrent des effets visibles sur le PIB
à long terme. Une croissance de 10% des dépenses allouées
aux variables explicatives (éducation et santé) entraîne
une augmentation du PIB de 24,5% et 11,8%. Par contre, les dépenses
d'infrastructures dans le long terme ont un impact négatif du fait que
toutes les réalisations lourdes ont été faîtes.
En définitive, l'effet des dépenses sociales est
de long terme. Les secteurs prédominants et porteurs sont
l'éducation et la santé qui montrent un effet plus important
à long terme.
1.2 PIB/tête
Les estimations économétriques montrent une
relation positive entre les dépenses allouées à
l'éducation et santé et le PIB/tête. Cette relation
positive est peut être due soit à une bonne redistribution de la
richesse, soit à des dépenses sociales productives et
orientées.
La décomposition des dépenses sociales en
fonctionnement et en investissement donne un meilleur effet de ces composantes
sur le PIB/tête. Ainsi, les dépenses sociales de fonctionnement et
d'investissements sont positives corrélées au PIB/tête.
Elles deviennent plus importantes sur le long terme, ce qui est le contraire
des dépenses d'infrastructures prises dans leur ensemble.
Les dépenses de fonctionnement ont un impact beaucoup
plus important que les dépenses d'investissements, d'autant plus que les
dépenses de fonctionnement comprennent les dépenses de personnel
qui accroissent généralement le revenu des populations.
Isolement, les dépenses dans les secteurs
d'éducation et santé dans ce modèle donnent des impacts
plus significatifs positivement. L'impact des dépenses
d'éducation est le plus fort
Les résultats du long terme abondent dans le même
sens que ceux sur l'impact du PIB. Les variables exogènes prises
individuellement montrent un impact de long terme plus important sur le
PIB/tête.
1.3 Consommation des ménages
Les dépenses de fonctionnement de long terme sont
porteuses d'effets significatifs. Elles expliquent la consommation des
ménages. Les dépenses de santé ont un impact plus
important dans le long terme. La santé étant un bien
précieux, on ne peut la repousser ou la négliger comme
l'éducation et les infrastructures. Une grande majorité de la
population bénéficie des prestations sanitaires. Les
dépenses de santé expliquent la consommation des ménages.
La santé a une élasticité plus grande que celle de
l'éducation, mais son modèle est significatif.
La consommation des ménages est expliquée par
les dépenses de santé et de l'éducation ainsi que les
dépenses sociales de fonctionnement. L'éducation et la
santé sont des services auxquels les populations ont accès en
contrepartie, les rémunérations sont comprises dans la
consommation des ménages. Les infrastructures n'expliquent pas la
consommation des ménages car généralement les populations
ne paient pas pour l'accès aux infrastructures (routes, ponts,
hôpitaux, etc.). Même si contribution il y a, elle est
classée dans les calculs dans d'autres secteurs.
1.4 IDH
L'éducation, la santé, les infrastructures sont
significatives. Les trois premières valeurs entrent en ligne de compte
pour le calcul de l'IDH. Ainsi, une amélioration des dépenses
dans les trois secteurs cités a inéluctablement un impact sur
l'IDH. Mais à long terme, les élasticités
régressent signifiant sans doute que ces augmentations ne sont pas
correctement dirigées vers les secteurs cibles.
II.2 Recommandations de politiques économiques et
sociales de lutte contre la pauvreté
Le rôle majeur que joue les politiques
économiques et sociales est incontestable. Les politiques
économiques ont pour but de redistribuer la richesse nationale
créée (par ajout de valeur ajoutée) par la création
d'emplois stables et diverses allocations aux populations qui permet une
amélioration de leur bien-être. Les politiques sociales, quant
à elles, proposent la fourniture et l'accès des biens et services
publics (santé, éducation, etc.).
L'absence et/ou l'insuffisance de ces prestations publiques
cause un frein au développement économique et social. Pour mener
un pays au développement, la prise en compte des dépenses
sociales apparaît donc comme une nécessité primordiale dans
le processus d'éradication de la pauvreté. C'est pourquoi nos
recommandations sont axées principalement sur les politiques
économiques et sociales.
2.1 Au
niveau économique
Les politiques économiques comprennent les politiques
macroéconomiques et les politiques sectorielles. Les recommandations
visent la réduction des inégalités en dotation de capital
physique et financier. Une intervention particulière doit se faire au
niveau de secteurs cibles (éducation, santé et infrastructure)
qui influencent les conditions de vie des pauvres. Elle doit permettre aux
pauvres de générer des revenus et de renforcer leur aptitude
à l'activité de création de richesse nationale.
La première politique à mettre en place doit
être celle qui vise la réduction des prix des biens et services
(ou/et allocation de l'illusion monétaire ainsi que les prix de facteurs
de production, afin que les plus démunis puissent plus facilement
pourvoir à leurs besoins fondamentaux. Une réduction des droits
et taxes, à l'importation (baisse des prix de biens et services) et
l'exportation (gain de compétitivité), des facteurs de production
permet aux pauvres de participer au processus de production et
d'améliorer la compétitivité de la production nationale
face aux autres économies.
Le déficit de capital financier étant un facteur
limitant pour les pauvres. L'Etat devra mettre en place une politique de
crédits pour les pauvres. Ces crédits permettront aux pauvres de
démarrer des activités lucratives, améliorant ainsi leurs
conditions de vie par de meilleurs revenus. L'octroi de crédit à
des conditions assouplies réduit la pénibilité du travail
manuel. Encourager la création de structures de microcrédits pour
une réorientation de l'épargne vers les pauvres.
Le secteur agricole est la base de l'économie
centrafricaine, le binôme café-coton notamment, mais qui renferme
une grande quantité des démunis. Par conséquent, il
requiert une prise en charge particulière. Les recommandations portent
sur le régime fiscal et les contraintes qui entravent le
développement du secteur (vieillissement des plantes, manque d'entretien
continu, les barrières à l'accès des terres, etc.).
La diversification des cultures, l'organisation des paysans et
l'approfondissement de la transformation pour une valeur ajoutée plus
grande sont des solutions.
La construction et l'entretien des routes et pistes rurales
pour l'écoulement des produits vers les zones déficitaires. Une
subvention des intrants agricoles contribuerait à accroître leur
productivité et réduire la pénibilité du travail.
Toutes ces actions doivent concourir à la formation et à la
création d'emplois.
Les recommandations déjà citées plus haut
ont une orientation sectorielle qui doit être englobée dans un
cadre macroéconomique pour des résultats plus importants. Une
réduction de la fiscalité par exemple, ne doit pas provoquer de
déséquilibres macroéconomiques (inflation, déficit
budgétaire, déficit courant, par exemple). Un suivi du
système de gestion des recouvrements fiscaux est
préconisé.
La prise en compte des besoins des secteurs sociaux dans
l'élaboration du budget doit être effective et beaucoup plus
orientée vers les zones rurales. Une amélioration de la
qualité des dépenses d'infrastructures socio-économiques
de base permet une amélioration des conditions de vie des populations.
Un gros effort de répartition des dépenses publiques, doit
être fait en fonction des besoins économiques et sociaux.
2.2 Au niveau social
Les buts poursuivis par les politiques sociales consistent
à favoriser l'accès et d'améliorer la qualité des
services à une proportion plus grande des populations aux services
sociaux de base.
L'Etat centrafricain essaie de mettre en place un
système social qui devrait permettre à terme la prise en charge
sociale totale des populations. La recommandation est de procéder
à son installation définitive afin que ses prestations puissent
être contribuées à l'amélioration des conditions de
vie des populations. Les filets de sécurité et les fonds sociaux
doivent être spécialisés pour contenir les effets
socio-économiques des reformes afin de permettre aux démunis de
bénéficier des fruits de la croissance. Le versement d'allocation
de chômage (chômeur qui n'a pas un premier emploi) est
préconisé. Une évaluation de cette catégorie de
population doit être faite pour une efficacité de ces transferts.
L'Etat doit revoir à la hausse le niveau du SMIG (Salaire Minimum
Interprofessionnel Garanti).
La construction de plus d'écoles et de centres de
santé est recommandée. La santé est un facteur
déterminant de la qualité de la vie. Aussi, les actions suivantes
doivent être menées :
· Créer des mécanismes d'orientations de
crédit pour le suivi des actions engagées ;
· Réduire les frais de consultations et
d'hospitalisations dans les hôpitaux publics, redéfinir l'approche
du personnel soignant qui devrait motiver à terme les populations
à user des services offerts ;
· Redéployer le personnel soignant dans les zones
assiégées et celles qui sont reculées par la
création et la réouverture de centres de santé ;
· Pérenniser la politique du médicament
générique ;
· Une prise en charge partielle ou totale des populations
dans la prestation des soins.
Dans le domaine de l'éducation, il faut
améliorer la qualité et l'accès à
l'éducation en :
· Mettant en place la politique de l'école
gratuite pour tous et de distribution gratuite des manuels scolaires ;
· Construisant des écoles et une autre
université pour le désengorgement des structures existantes.
Un programme de logement doit prendre forme pour doter chaque
centrafricain de logement décent ou mettre en place une politique
d'acquisition de terrain et subventionner les intrants qui participent à
la construction de logements.
L'eau étant source de vie, une politique menée
dans les zones rurales et urbaines permettra de fournir l'eau potable par la
création d'hydrauliques villageoises, par l'acquisition de chaque
ménage d'un compteur d'eau en réduisant les frais liés
à l'abonnement et à l'installation.
Des structures de contrôle doivent être
créées pour contrôler l'exécution effective des
travaux commandés par les autorités. Et de vérifier
l'efficience des dépenses engagées afin d'empêcher qu'une
partie de la population s'approprie les richesses.
CONCLUSION
La présente étude a analysé la politique
budgétaire en la décomposant en plusieurs postes : les
recettes, les dépenses et le déficit budgétaire. Elle a
permis d'appréhender la structuration et l'évolution de ces
postes, l'évolution des allocations aux secteurs sociaux ainsi que leur
incidence sur des indicateurs socio-économiques qui mesurent le niveau
de vie des populations. L'analyse de l'évolution de la pauvreté
à travers les indicateurs socio-économiques met à jour une
hausse de celle-ci. La cause de l'aggravation de la pauvreté est due
à la dégradation du tissu socio-économique.
L'analyse a montré que les dépenses
d'éducation, de santé ont un impact sur les indicateurs de
bien-être et dans une moindre mesure un comportement mitigé
à court et long terme des dépenses d'infrastructures. Et que
généralement, les dépenses sociales de fonctionnement sont
plus porteuses que celles des investissements. Donc une augmentation des
dépenses sociales de base (éducation, santé) permet de
réduire la pauvreté de manière significative.
En effet, une augmentation des dépenses sociales
autres que les secteurs listés, dans cette partie, a un impact
léger sur la pauvreté. L'analyse économétrique
montre que les dépenses sociales ont contribué à la
croissance économique et à améliorer le bien-être
des ménages à travers leur consommation. L'augmentation des
dépenses sociales associée à une dynamique de
l'économie permet d'éradiquer la pauvreté si la
répartition de la richesse est égalitaire.
Pour parvenir à l'objectif d'amélioration des
conditions de vie des populations et de réduction de la pauvreté,
des recommandations de politiques économiques et sociales ont
été suggérées. Des efforts énormes doivent
être consentis pour accroître les dépenses orientées
vers les secteurs sociaux de base. De nouveaux systèmes de gestion du
recouvrement des recettes fiscales ont été mis en place et
doivent être suivis pour une amélioration de leur
efficacité. La mise à disposition de moyens matériels et
immatériels aux populations serait un moyen de circonscrire la
pauvreté et de les associer au processus de production nationale. La
gestion rigoureuse des ressources ne pourrait que maximiser les gains dans la
lutte contre la pauvreté.
Ce présent travail n'a pas la prétention d'avoir
cerné tous les contours de la politique budgétaire dans le cadre
de la lutte contre la pauvreté. Il a été
exécuté dans le but de participer à la grande mobilisation
mondiale contre le nouveau fléau qu'est la pauvreté.
Beaucoup de questions non abordées ici restent ouvertes
telles que la volonté et la stabilité politiques qui font
actuellement défaut au pays. Il s'agit là des facteurs plus ou
moins exogènes à la société et à
l'économie qui ont besoin aujourd'hui d'une plus grande organisation et
d'une gestion plus transparente et plus efficace dans la lutte contre la
pauvreté.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Articles de Wikipedia : Pauvreté,
définition et formes de la pauvreté ;
2. Banque de France (2004), la zone franche. Rapport
annuel ;
3. Banque de France (2005), la zone franche. Rapport
annuel ;
4. Calendrier budgétaire
5. Dictionnaire d'économie et des sciences sociales
(Edition Nathan, Paris, 1996).
6. Document stratégique de réduction de la
pauvreté (DSRP) 2008-2010 : Résumé
analytique ;
7. Document stratégique de réduction de la
pauvreté (DSRP) 2008-2010 : Rapport de première année
de mise en oeuvre (MARS 2009) ;
8. Cours de l'économétrie de Dr
Emmanuel MBETID-BESSANE (2011-2012)
9. E. GNAMOY, la politique budgétaire et la lutte
contre la pauvreté en Côte d'Ivoire, mémoire,
2004, 34pages ;
10. FAO, 2002 : Programme régional de
sécurité alimentaire pour les pays membres de la CEMAC ;
11. H. MOUAFO, l'initiative PPTE et la lutte contre la
pauvreté au Cameroun, mémoire DEA/Université de
Yaoundé 1 ;
12. Loi des Finances (2003-2010) ;
13. Ministère de plan et de l'économie, RCA
(perspective de la lutte contre la pauvreté 2004)
14. Programme des Nations unies pour le développement,
République Centrafricaine : Profil de pauvreté en milieu
rural (Enquête sur les conditions de vie en milieu rural ECUR -
2003) ;
15. Programme des Nations unies pour le développement,
République Centrafricaine : Profil de pauvreté en milieu
Urbain (Enquête sur les conditions de vie en milieu Urbain ECUR -
2003) ;
16. Principaux déterminants de la pauvreté en
Centrafrique (Info@minplan-rca.org) ;
17. Rapport de l'institution des statistiques de l'UNESCO
(2011), de la Banque mondiale (2011), et de l'FMI ;
18. R. BOURBONNAIS (2002), Econométrie, DUNOD 318P
19. Rapport de BAD sur la finance publique de la RCA (Juillet
2010).
ANNEXES
ANNEXE 1
Tableau 1: les recettes en milliards
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Recettes fiscales
|
45,3
|
48,3
|
50,6
|
60,4
|
71,2
|
81,4
|
91,0
|
92
|
Recettes non fiscales
|
8,4
|
7,5
|
8
|
12,9
|
14
|
15,5
|
16,8
|
17,9
|
Recettes propres totales
|
53,7
|
55,8
|
58,6
|
73,4
|
85,2
|
96,7
|
107,8
|
109,9
|
Dons
|
10,1
|
22,7
|
29,4
|
94,5
|
40,1
|
29,3
|
29
|
62,2
|
Recettes totales
|
63,8
|
78,5
|
88
|
167,9
|
125,3
|
126
|
136,8
|
172,1
|
Source : Administration Centrafricaine &
CTP-PAS
ANNEXE 2
Tableau 2: Taux de variation
ANNEES
|
PIB
|
EDU
|
SANT
|
INFRA
|
2003
|
-4,1
|
0,2
|
2,3
|
0,8
|
2004
|
1,3
|
2,8
|
0,3
|
2
|
2005
|
6,2
|
1,5
|
2
|
0,7
|
2006
|
8,2
|
1,4
|
1,75
|
1,25
|
2007
|
5,6
|
0,3
|
1,87
|
1,13
|
2008
|
9,2
|
2,3
|
2,1
|
1,89
|
2009
|
5,3
|
0,83
|
0,4
|
1,17
|
2010
|
5,1
|
0,8
|
0,07
|
0,18
|
Source : Administration Centrafricaine &
CTP-PAS
ANNEXE 3
Tableau 3 : Taux de variation
ANNEES
|
PIB/TETE
|
EDU
|
SANT
|
INFRA
|
2003
|
3,4
|
0,2
|
2,3
|
0,8
|
2004
|
-0,4
|
2,8
|
0,3
|
2
|
2005
|
4,1
|
1,5
|
2
|
0,7
|
2006
|
6,2
|
1,4
|
1,75
|
1,25
|
2007
|
4,2
|
0,3
|
1,87
|
1,13
|
2008
|
5,3
|
2,3
|
2,1
|
1,89
|
2009
|
4
|
0,83
|
0,4
|
1,17
|
2010
|
5
|
0,8
|
0,07
|
0,18
|
Source : Administration Centrafricaine &
CTP-PAS
ANNEXE 4
Tableau 4 : Taux variation
ANNEES
|
CONS
|
EDU
|
SANT
|
INFRA
|
2003
|
5,3
|
0,2
|
2,3
|
0,8
|
2004
|
6,8
|
2,8
|
0,3
|
2
|
2005
|
6,2
|
1,5
|
2
|
0,7
|
2006
|
6,4
|
1,4
|
1,75
|
1,25
|
2007
|
6, 3
|
0,3
|
1,87
|
1,13
|
2008
|
10,3
|
2,3
|
2,1
|
1,89
|
2009
|
3,4
|
0,83
|
0,4
|
1,17
|
2010
|
2
|
0,8
|
0,07
|
0,18
|
Source : Administration Centrafricaine &
CTP-PAS
ANNEXE 5
Tableau 5 : Taux variation
ANNEES
|
IDH
|
EDU
|
SANT
|
INFRA
|
2003
|
6,6
|
0,2
|
2,3
|
0,8
|
2004
|
6,8
|
2,8
|
0,3
|
2
|
2005
|
6
|
1,5
|
2
|
0,7
|
2006
|
7,4
|
1,4
|
1,75
|
1,25
|
2007
|
5,5
|
0,3
|
1,87
|
1,13
|
2008
|
7,9
|
2,3
|
2,1
|
1,89
|
2009
|
4,5
|
0,83
|
0,4
|
1,17
|
2010
|
1,5
|
0,8
|
0,07
|
0,18
|
Source : Administration Centrafricaine &
CTP-PAS
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE 1 TENDANCE DE LA PAUVRETE EN RCA
Section I : Analyse de la Tendance de la
pauvreté
I.1 -Définition, causes, formes et manifestation
de la pauvreté................... 7
1.1-Définition de la
pauvreté..........................................................................
7
1.2- Causes de la
pauvreté..............................................................................
8
1.3- Les formes de la
pauvreté................................................................... ....
8
1.4-Manifestations de la
pauvreté.................................................................
9
I.2. Une revue de
littérature.............................................................................
11
I.3- Principaux indicateurs et mesures de la
pauvreté.................................. 20
3.1- Le seuil de
pauvreté ...............................................................................
21
3.2- les principaux déterminants de la pauvreté
en Centrafrique............... 24
Section 2 : Caractéristiques de la pauvreté
en RCA
II.1- Pauvreté et caractéristiques
économiques des ménages dans la ville de
Bangui...............................................................................................................
26
1.1- chômage, sous emploi global et
pauvreté.............................................. . 26
1.2- Répartition des ménages selon la branche
d'activité et type
d'emploi..........................................................................................................
27
Pauvreté et caractéristique
socio-économique des ménages
ruraux.............................................................................................................
30
2.2.1-Caractéristiques
démographiques........................................................
31
2.2.2-Pace de
l'agriculture.............................................................................
32
2.2.3-Revenus des ménages ruraux par
source............................................ 33
2.2.4-Dépenses globales des ménages
ruraux.............................................. 34
2.3 Perspective de la lutte contre la
pauvreté.............................................. 35
CHAPITRE II : ANALYSE DE L'IMPACT DE LA POLITIQUE
BUDGETAIRE EN RCA
Section I : la politique budgétaire et son mode de
financement................ 42
I.1- structure et évolution des ressources de
l'Etat.................................... 43
I.2 Structure et évolution des dépenses
publiques..................................... 44
I.3- Les financement des déficits
budgétaires............................................. 7
Section II : incidence de la politique budgétaire
sur des indicateurs économiques et
sociaux....................................................................................51
II.1 Incidence des dépenses sociales sur les
indicateurs
économiques......................................................................................................51
1.1 Incidences des dépenses sociales sur le
PIB.......................................... 51
1.2 Incidence des dépenses sociales sur le Pib par
habitant....................... 56
1.3-incidence des dépenses sociales sur la consommation
des
ménages...........................................................................................................
57
II.2- Incidence des dépenses sociales sur
l'IDH...............................................60
CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE
Section I : La présentation et l'estimation du
modèle................................... 64
I.1- La présentation du
modèle ......................................................................
64
1.1- Présentation du modèle
général.............................................................
64
1.2- La présentation des
modèles..................................................................
65
I.3- Les estimations
économétriques..............................................................
66
3.1- Présentation des résultats des
estimations............................................ 67
3.1.1- Modèle (1) : PIB
....................................................................................
67
3.1.2- Modèle (2) :
PIB/tête...........................................................................
68
3.1.3- Modèle (3) :
CONS.................................................................................
69
3.1.4- Modèle (4) :
IDH....................................................................................
70
Section II : Interprétations économiques et
recommandation de la politique
socioéconomique.............................................................................................
73
II.1-Les interprétations
économiques............................................................
73
1.1-Le
PIB.......................................................................................................
73
1.2
-PIB/tête..................................................................................................
74
1.3-Consommation des
ménages...................................................................
75
1.4-IDH............................................................................................................
75
II.2-Recommandations de politiques économiques et
sociales de lutte contre la
pauvreté............................................................................................
76
2.1-Au niveau
économique...........................................................................
76
2.2-Au niveau
social......................................................................................
78
CONCLUSION...................................................................................................
82
* 1 Rapport de BAD sur la
finance publique de la RCA (Juillet 2010).
* 2 Dictionnaire
d'économie et des sciences sociales (Edition Nathan, Paris, 1996).
* 3 Enquête sur la
condition de vie de la population en 2006
* 4 Article de
Wikipédia : pauvreté, définition et formes de la
pauvreté
* 5 ICASSEES (Enquête sur
la condition de vie de la population en 2003)
* 6 G. MYRDAL (Fiscal policies
in the businesscycle)
www.univ-orleans.fr/leo/image/espace_perso
* 7 A. LERNER
« responsable et équilibré »
www.cg68.fr/en/a-la-une/2008-in-budget-responsable-
et-équilibre-html
* 8J.HAURY,
« politique anticyclique » 2011
Haury.blog-24heures.ch/archive/2008/.../politique-anticyclique_html
* 9 J.KEYNES
« l'intervention de l'Etat est il nécessaire »
www.Aygosi.pagesperso-orange-fr/DISSSER Intervention Etat
économie marché.html
* 10 De
JANVRY. « Module 3 : les instruments de protection et leurs
conséquences »
www.foa.org/DOCCPEP/003/X73552F/X7352
F03.html
* 11 Dictionnaire
d'économie et des sciences sociales (Edition Nathan, Paris, 1996).
* 12 Z. MAÏGA
« hausse de la pauvreté »
www.est.republicain.fr/.../le-restos-du-coeur
* 13 T. MALTHUS
« essai sur le principe de population »
Malthus-fr_art_222_25313_html
* 14 A. SMITH
, « calibre.be .entre croissance et
pauvreté »
www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/.../entre- croissance-et
pauvreté
* 15
Etat-providence-wikipedia
Fr.wikipedia.org/wiki/Etat-providence
* 16 Banque Mondiale
« approche et initiatives du développement 2001 »
Web.worldbank.org/.../.../content MDK.20631296_page
* 17PNUD « approche
stratégique »
www.cd.undp.org/mediafile/PRODOC%20pauvreté%20FINAL...pdf
* 18 Un article de wikipedia,
l'encyclopédie
* 19 Profil de pauvreté
de la ville de Bangui (Enquête sur les conditions de vie de la vie de
Bangui - CCVB 2003)
* 20 Profil de pauvreté
de la ville de Bangui (Enquête sur les conditions de vie en milieu rural
- ECVR 2003) : Région N°2 Equateur, DRAFT.
* 21 Ministère du plan
et de l'économie, (principaux déterminant de la pauvreté
en RCA 2007-2011)
* 22PNUD, RCA, profil de
pauvreté en milieu rural (enquête sur la condition de vie en
milieu rural 2003)
* 23 PNUD, RCA, profil de
pauvreté en milieu rural (enquête sur la condition de vie en
milieu rural 2003)
* 24 Ministère de plan
et de l'économie, RCA (perspective de la lutte contre la pauvreté
2004)
* 25 Dictionnaire
d'économie et des sciences sociales (Edition Nathan, paris, 1992).
* 26 Vie-public.fr est un site
réalisé par la direction de l'information légale et
administrative.
* 27 Ives MICHEL, politique
budgétaire, esc promo 2002
* 28 Calendrier
budgétaire
* 29 Cours de Dr
Emmanuel MBETID-BESSANE (2011-2012)
* 30 R. BOURBONNAIS
(2002) , Econométrie, DUNOD 318P
|