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L'impact de la politique budgétaire sur la pauvreté en République Centrafricaine

( Télécharger le fichier original )
par Pierre Roger BOMOKOà
Université de Bangui - Maitrise en sciences économiques 2010
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE BANGUI REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Unité - Dignité - Travail

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES

ET DE GESTION

*******

DEPARTEMENT

DES SCIENCES ECONOMIQUES

*******

BP : 2473 Bangui (RCA)

Tel : (236) 77 02 40 24

E-mail : faseg_rca@yahoo.fr

L'IMPACT DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE SUR LA PAUVRETE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Mémoire de Maîtrise en Sciences Economiques

Option : Economie des projets

Présenté et soutenu par : Sous la direction de :

M. BOMOKOÏ Pierre Roger M. Patrick ZOUNGARANI

Assistant en Sciences Economiques

bmongonou@yahoo.fr

rogerbomokoi@yahoo.fr

SOMMAIRE

DEDICACE......................................................................................................... II

REMERCIEMENTS.......................................................................................... III

SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................... VIII

LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES.................................................... X

INTRODUCTION............................................................................................. 1

CHAPITRE I : TENDANCE DE LA PAUVRETE EN RCA ............................... 5

Section I : Analyse de la tendance de la pauvreté ....................................... 7

Section II : Caractéristiques de la pauvreté en RCA .................................... 26

CHAPITRE II : ANALYSE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE EN RCA ......... 40

Section I : La politique budgétaire et son mode de financement en RCA... 42

Section II : Incidence de la politique budgétaire sur des indicateurs économiques et sociaux .............................................................................. . 51

CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE ............................................. 62

Section I : Présentation et l'estimation du modèle .................................... 64

Section II : Interprétations économiques recommandations de la politique et socioéconomique ...................................................................................... 73

CONCLUSION ................................................................................................ 81

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................... 85

ANNEXES ..................................................................................................... 88

DEDICACE

Je dédie ce travail :

Ø A ma défunte mère YAMALE Louise

Ø A ma grande soeur TCHISSIKOMBRE Diane Pélagie

REMERCIEMENTS

Qu'il nous soit permis d'adresser nos vifs et sincères remerciements à toutes bonnes volontés qui nous ont soutenu dans la réalisation de ce travail.

Nos remerciements vont principalement à l'endroit de :

- Notre Directeur de Mémoire Monsieur ZOUNGARANI Patrick, Assistant associé des sciences économiques, qui en dépit de ses multiples occupations, a su donner le meilleur de lui-même pour nous diriger à réaliser cette oeuvre.

- Monsieur KPANOU Jean Armel, contrôleur principal des Finances, cadre à la Direction de la préparation du Budget et Mademoiselle MANDANE Sandrine qui n'ont ménagé aucun effort pour assurer notre encadrement technique.

Nous remercions également Mademoiselle TCHISSIKOMBRE Diane Pélagie pour les sages conseils qu'elle ne cesse de nous prodiguer durant tous nos cursus scolaires primaire, secondaire et universitaire.

Nous adressons également nos sincères remerciements à l'endroit de Mademoiselle YEZIA NZAPAHIMBI Fernande Helena, Monsieur DIMASSAL Emmanuel, Monsieur NARZIM Wilson et Monsieur NGOUAMATI Rabbi, qui nous ont soutenus pendant ce travail.

Nous tenons aussi à remercier les autorités de la Faculté des Sciences Économiques et de gestion (FASEG) de l'université de Bangui et en particulier les enseignants de département des Sciences Economiques pour le savoir qu'ils nous ont transmis.

Nous saurions oublier tous nos collègues, frères et soeurs dont leurs apports et critiques ont servi de moyens et garde four pour la réussite du présent travail.

Enfin, nous remercions très sincèrement toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à notre formation, que ce travail leur sert d'outil et de guide pour l'avenir.

SIGLES ET ABREVIATIONS

BAD : Banque Africaine pour le Développement

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire en Afrique Centrale

CONS : Consommation

DEP : Dépenses

DSRP : Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté

ECVR : Ensemble de Sept Villes Rurales

ECVU : Ensemble de sept Villes Urbains

EXT : Extérieur

EDU : Education

FCFA : Francs de la Communauté Financière en Afrique

FMI : Fonds Monétaire International

FIN : Financement

FONCT : Fonctionnement

IDH : Indice de Développement Humain

IPH : Indice de Pauvreté Humain

INFRA : Infrastructure

INVEST : Investissement

INT : Intérieur

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PUB : Publique

SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquis

SPNA : Seuil de Pauvreté Non Alimentaire

SPA : Seuil de Pauvreté Alimentaire

SPG : Seuil de Pauvreté Global

VIH : Virus Immuno Humain

LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

TABLEAUX

Tableau n°1: seuil de pauvreté en équivalent - adulte par trimestre à Bangui en 2003(en FCFA)

Tableau n°2: Seuils de pauvreté alimentaire, non-alimentaire et globale en milieu rural

Tableau n°3: Situation du chômage et de sous emploi selon les catégories Tableau n°4: Répartition des actifs selon la branche d'activité à Bangui (%)

Tableau n°5: Répartition des actifs selon l'employeur à Bangui

Tableau n°6: Répartition des actifs selon de rémunération à Bangui (%)

Tableau n°7: Pauvreté et taille du ménage rural en nombre de personnes

Tableau n°8: Structure des dépenses publiques (%)

Tableau n°9: Taux de variation des dépenses publiques (%)

Tableau n°10: Evolution du solde budgétaire

Tableau n°11: Mode de financement du solde budgétaire

Tableau n°12: Evolution des taux de croissance du PIB (%)

Tableau n°13: Evolution des dépenses sociales et du PIB en milliards

Tableau n°14: Evolution des ratios des différentes dépenses sur le PIB en%

Tableau n°15: Evolution du PIB par tête en million de francs

Tableau n°16: Evolution des variations de la consommation des ménages et des dépenses sociales

Tableau n°17: Evolution de l'indicateur de développement humain en RCA

GRAPHIQUES

Graphique 1: La place de l'agriculture dans l'emploi des ménages

Graphique  2: Structure des dépenses publiques (%)

Graphique 3: Evolution des dépenses et recettes de 2003 à 2010

Graphique 4: Evolution du déficit budgétaire de 2003 à 2010

Graphique 5: Evolution des taux de croissance du PIB (%)

Graphique 6: Evolution des dépenses sociales et du PIB/tête

Graphique 7: Evolution de la consommation des ménages et des dépenses sociales

INTRODUCTION

Située au coeur de l'Afrique, ce qui lui a valu son nom la République Centrafricaine (RCA) se présente comme un vaste territoire de 623.000Km² avec une population clairsemée d'environs 4,4 millions d'habitants. Elle est bordée par cinq pays, les deux Soudans à l'Est sur 1100 Km, le Tchad au Nord sur 1100Km, à l'Ouest est limitée par le Cameroun sur 700 Km et au Sud par le Congo Brazzaville et la République Démocratique du Congo (RDC) sur 400 Km. En effet, la RCA est un pays dépourvu de littoral Marin.

En dépit de sa position géographique, la RCA en outre possède des ressources minières riches (Diamants, Or, Fer, Uranium etc.) et une diversité de culture (Coton, Café, Arachide ...). Ce pays favorise également la pratique (l'activité) de la pêche, d'élevage et de chasse. Ce qui explique la RCA a une potentialité suffisante pour couvrir les besoins de la population.

Venant de célébrer son cinquantenaire le 1er décembre 2008, sa situation économique et sociopolitique est caractéristique de celle d'un Etat fragile qui sort lentement d'une longue période d'instabilité politique marquée par des conflits internes répétitifs qui ont contribué à la dégradation constante du tissu économique social. Depuis le tournant politique de 2003, qui a permis l'organisation du dialogue national associant l'ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile, on constate une relance des activités économiques et un début de plus en plus grandissant de la stabilité.

Cette stabilité a permis le réengagement de la communauté internationale. Le FMI a apporté une aide d'urgence post - conflit en juillet 2004 et janvier 2006 et s'est engagé en décembre 2006 dans une « Facilité pour une Réduction de la Pauvreté et pour Croissance » (FRPC) pour une période de trois ans. L'Union Européenne qui avait observé une suspension partielle de sa coopérative en 2003 a décidé sa reprise en 2005. La Banque Mondiale et la Banque Africaine du développement (BAD) ont également repris leurs programmes de coopération, et le système des Nations Unies est très actif dans le pays1(*).

L'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE 1996) intervenue suite à la ténue du sommet de COPENHAGUE, à pour but l'annulation de la dette extérieure des pays concernés en vue de consacrer des ressources dégagées aux investissements dans les secteurs vitaux.

Par ailleurs, le phénomène de pauvreté ne cesse de susciter une plus grande attention. En effet, la tenue du sommet mondial sur le développement humain durable à Johannesburg en septembre 2002 et le nouveau partenariat pour le développement (NGPAD) dont l'objectif principal est la réduction de la pauvreté sur le continent à servir de preuve pour baisser le taux de la pauvreté.

Cependant, l'un des moyens les mieux indiqués dont disposent les pouvoirs publics pour une orientation ciblée, efficace et efficiente des ressources en vue d'éradiquer la pauvreté est la politique budgétaire. De ce fait, c'est dans cette optique que nous avons jugé nécessaire d'orienter nos réflexions sur le thème intitulé : « L'impact de la politique budgétaire sur la pauvreté en RCA ».

A ce sujet, nous nous posons la question de savoir :

Quel est l'impact de la politique budgétaire sur la pauvreté en RCA ?

De ce fait, l'objectif principal assigné à cette étude est d'appréhendé les retombés de la politique budgétaire sur le niveau de vie de la population en RCA, afin de d'apporter des propositions concrètes en matière de la réduction de la pauvreté.

Pour y parvenir, nous souhaitons donner à ce travail un caractère scientifique. Pour ce faire, le recueil d'information pour la réalisation de ce travail a été fait à partir des ouvrages et articles, des recherches documentaires sur internet, des entretiens ainsi qu'à la consultation des textes régissant la gestion des finances publiques en RCA.

Ainsi, nous nous sommes inspirés du modèle de régression multiples pour apprécier l'impact des dépenses publiques sur la croissance et certains indicateurs du bien-être. Le modèle utilise les indicateurs socio-économiques. Il s'agit entre autres, du PIB, le PIB/tête, de la consommation des ménages et l'IDH, comme variables endogènes ; les dépenses de fonctionnement et d'investissements, notamment en matière de santé, d'éducation et d'infrastructures comme variables exogènes. Cette décomposition a été faite pour voir la contribution de chaque secteur social à la croissance.

Le présent document est divisé en trois chapitres :

· Le premier chapitre décrit la tendance de la pauvreté en RCA ;

· Le second chapitre analyse la politique budgétaire en RCA ;

· Le troisième chapitre traite de l'approche économétrique de la pauvreté et de la politique budgétaire. Les résultats de celle-ci nous permettront de voir les implications et les recommandations de politique économique à faire.

CHAPITRE 1 : TENDANCE DE LA PAUVRETE EN RCA

Le but de ce chapitre est d'étudier l'évolution de la pauvreté en RCA de 2003 à 2010. Plusieurs dimensions de la pauvreté seront appréhendées de la manière à sortir les déterminants des différentes formes de pauvreté. L'analyse des tendances de la pauvreté sera la préoccupation première de ce chapitre. Et enfin, la perspective de la pauvreté.

Section I : Analyse de la Tendance de la pauvreté

Le concept de pauvreté est large et complexe. Dans cette section, nous allons définir le « concept de pauvreté », les causes et les manifestations de la pauvreté en RCA ; ainsi que les principaux indicateurs de mesures, les déterminants et l'évolution des ratios de la pauvreté.

I.1- Définition, causes formes et manifestation de la pauvreté

1.1 -Définition de la pauvreté

La pauvreté revêt trois aspects : monétaire ou financiers, accessibilité et psychosociologique. La pauvreté peut également être perçue comme un sentiment d'insécurité et de précarité de la mentalité.

· Sur le plan monétaire, la pauvreté est l'état d'une personne ou d'une collectivité qui ne dispose pas de ressources suffisantes pour satisfaire ses besoins primaires et vitaux.

· Au niveau de l'accessibilité, la pauvreté est le manque des biens, ou l'insuffisance des biens et services nécessaires à la vie.

· Au niveau psychosociologique, la pauvreté est un état d'esprit, un sentiment d'exclusions, de frustration par rapport à la famille, au clan et à la communauté.

· Au niveau de la mentalité, la pauvreté est un état de comportement de l'individu qui a du mal à voir son prochain prospérer et du coup à tendance de le rétrograder2(*).

1.2- Causes de la pauvreté

A travers les différentes enquêtes menées sur les conditions de vie des ménages en milieu urbain et rural réalisés en 2003 et complétées par une enquête participative en 2006 par l'ICASSES. Il ressort que les causes déterminantes de la pauvreté en RCA sont multiples : économiques, démographiques, culturels et sociales3(*).

1.3- Les formes de la pauvreté

Il existe plusieurs formes de la pauvreté. Mais, le Sociologue Français Serge PAUGAM distingue trois formes de pauvreté :

· La pauvreté intégrée décrit la situation de pays ou de régions économiquement en retard. Comme la pauvreté est depuis longtemps largement répandue, les pauvres ne sont pas stigmatisés et bénéficient de la solidarité familiale ou de la socialisation par une pratique religieuse qui reste intense. L'économie informelle est particulièrement développée. C'est une pauvreté sans exclusion.

· La pauvreté marginale correspond à la pauvreté d'une petite partie de la population au sein d'une société prospère. Ces pauvres, considérés comme des « cas sociaux » inadaptés au monde moderne sont fortement stigmatisés.

· La pauvreté disqualifiante concerne les sociétés post-industrielles touchées par des difficultés économiques. Les pauvres sont considérés à travers l'image de la chute ou de la déchéance. L'angoisse du chômage et de l'exclusion touche une grande partie de la société4(*).

1.4- Manifestations de la pauvreté

La pauvreté se manifeste sur le plan économique, institutionnel et sociodémographique.

· Sur le plan économique

Elle se manifeste a travers des politiques publiques inadaptées, des difficultés financières de l'Etat, inefficacité de la dépense publique, l'accumulation d'arriérés de salaires, la faiblesse de recouvrement de l'administration fiscale, non accès à la mer et les crises politico-militaires durant la période de 1996-2003.

En milieu rural, la baisse de l'encadrement, de la distribution des intrants agricoles (semences, engrais) ainsi qu'un relâchement des investissements sociaux ont entrainé une chute de la productivité agricole et une paupérisation dans le milieu rural. La dégradation des infrastructures de base a accentué l'enclavement des régions et les disparités locales ont augmenté les couts d'accès aux services sociaux de base. En matière de crédit, la politique reste inadaptée aux besoins de l'économie.

Les difficultés d'accès aux terres, la destruction du capital forestier, le vieillissement de la population agricole, insuffisance de l'organisation du paysan, l'exode rural, les causes naturelles, telles que: inondation, la sécheresse, l'érosion des berges, les perturbations climatiques sont des facteurs qui entravent le développement de l agriculture.

Le manque de la technologie des industries locales à transformer les matières premières en produits semi-finis fait également partie des causes de la pauvreté.

· Sur le plan institutionnel

Les difficultés d'accès aux institutions juridiques par les populations constituent un frein pour la justice sociale. Le manque de transparence dans l appareil judiciaire et dans la gestion de la chose publique entrainent la mauvaise gouvernance qui est un facteur de blocage.

· Sur le plan démographique et socioculturel

Le fort taux de croissance démographique, généralement supérieur au taux de croissance économique est l'une des causes très capitales. A cela, s'ajoute la non maitrise des mouvements migratoires de la population qui crée une forte pression sur les infrastructures de base. Un condensé de ces causes, ajoute au poids de la famille élargie, la pression communautaire, le taux élevé de dépendance, les traditions défavorables à la scolarisation des filles, les dépenses ostentatoires, constituent un frein à l'épanouissement individuel et communautaire.

Le phénomène des enfants de la rue ou dans la rue et la dislocation du tissu social et familial sont des éléments aggravant la pauvreté sociale. Ces conséquences dramatiques sont également les causes manifestes de la pauvreté5(*).

Les manifestations de la pauvreté se caractérisent par:

- Analphabétisme ;

- Inaccessibilité au crédit ;

- Inaccessibilité à l'eau potable et a l'électricité ;

- Déscolarisation ;

- Habitation précaire et environnement malsain ;

- Dénuement de biens matériels ;

- Manque de soins sanitaire ;

- Banditisme et enfants de la rue ;

- Malnutrition et insécurité alimentaire etc....

Ces manifestations  de la pauvreté, sont dues à la guerre qui fait de nombreux ravages.

Cet ensemble ne peut être apprécié qu'à travers des indicateurs et des déterminants. Mais avant bien cela nous allons faire en revue quelles littératures sur la pauvreté et la politique budgétaire.

I.2- Une revue de littérature

La lutte contre la pauvreté est l'une des préoccupations des économistes. Depuis l'application des Programmes d'Ajustement structurel (PAS) et leurs échecs, lutter contre la pauvreté est devenu la priorité pour les Institutions de Bretton Woods. Cette revue de littérature s'attachera à présenter les concepts de la politique budgétaire et son rôle dans la réduction de la pauvreté, ensuite montrer la pauvreté sous toutes ses formes, et les stratégies pour la combattre.

La politique budgétaire et la politique monétaire constituent les principaux leviers de la politique économique.

La politique budgétaire consiste à utiliser certains instruments tels que les dépenses publiques, l'endettement public et les prélèvements fiscaux pour influer sur la conjoncture économique. Elle s'appuie sur l'élaboration du budget de l'Etat qui n'est autre que la prévision de l'ensemble des recettes et dépenses de l'Etat pour l'année. De cette présentation succincte de la politique budgétaire, il ressort deux notions principales et importantes, que sont les recettes et les dépenses publiques.

La règle veut que les recettes et les dépenses s'égalisent afin que le budget soit équilibré, un excédent ou un déficit selon les courants de pensée est applaudi ou décrié. Ces différentes conceptions ont donné naissance à une politique budgétaire qui utilise le solde budgétaire comme un instrument de politique économique en ce sens qu'il donne un reflet de l'activité économique. Ces différentes conceptions ont donné quatre approches de la politique budgétaire :

- le budget cyclique (G. MYRDAL) : le solde budgétaire déficitaire est souhaité s'il est étalé sur plusieurs années afin que les années excédentaires comblent les années déficitaire6(*).

- le budget compensatoire (A. LERNER) : le budget doit compenser un écart (permanent) entre l'épargne et l'investissement d'une insuffisance chronique de l'investissement privé7(*).

- la politique budgétaire anticyclique utilise le rôle régulateur du budget et se repose sur le jeu des stabilisateurs automatiques publics en vue d'agir sur l'activité économique. Cette politique tend à se transformer en une politique conjoncturelle discrétionnaire8(*).

- l'approche Keynésienne attribue un rôle au budget. Le solde budgétaire doit servir à la politique économique, et selon les orientations politiques du moment, le budget doit relancer l'économie (budget en déficit) et budget d'austérité pour freiner l'activité économique9(*).

Jusqu'à la crise de 1930, la gestion des finances publiques a eu pour principal objectif d'assurer le financement des services publics. Le volume des dépenses de l'Etat n'était considéré comme une variable susceptible d'influencer le niveau d'activité de l'économie. L'analyse de l'économiste britannique J. M. KEYNES a modifié cette conception en soulignant l'impact de la politique budgétaire sur le niveau d'activité économique d'un pays.

Les recettes publiques proviennent de la politique fiscale. La fonction de la fiscalité est d'assurer le financement de la production des services traditionnels. Elle sert également à la redistribution du revenu. Elle est utilisée pour réduire les disparités sociales grâce au recours à la progressivité des taux d'imposition, à divers abattements et déductions pour les charges personnelles et familiales. Ainsi, l'Etat doit utiliser son pouvoir de taxation, de dépense et d'endettement pour réaliser une allocation des ressources.

Les recettes publiques financent les dépenses de l'Etat, qui sont les dépenses du secteur public engagées en vue d'un intérêt public. Les dépenses publiques sont les dépenses effectuées par l'Etat pour son fonctionnement et celles orientées vers les secteurs prioritaires (sociaux, sécurité) pour l'amélioration du bien-être des populations.

De JANVRY et al. (1991), D et L. DEMERY (1992), LIPTON et RAVALTON (1993) et AHO et al. (1997) ont tous montré l'impact social des dépenses publiques. Ils ont montré que les dépenses publiques permettent d'accroître la productivité et les profits des facteurs et par conséquent d'augmenter les revenus des ménages. Ainsi, nous pouvons dire que la dépense publique dépend de la politique budgétaire10(*).

Le budget devient donc un instrument d'exécution de la politique gouvernementale, principalement dans le domaine économique et social, car l'Etat par l'intermédiaire de son budget essaie de réduire l'inégalité de richesse, mais aussi de régulariser la croissance économique. La liaison ainsi ressortie permet de dire que la politique budgétaire joue un rôle fondamental dans la lutte contre la pauvreté ainsi que les dépenses publiques.

En effet, ces dépenses publiques sont, avant tout, insérées dans une politique budgétaire qui a des effets sur les conditions de vie des ménages, lesquelles conditions de vie déterminent la catégorie sociale des ménages et les classent pour la grande majorité chez les pauvres.

Complexe dans ses déterminants et dans sa mesure, la pauvreté revêt de multiples facettes (économique, politique, sociale, culturelle, etc.) d'où les difficultés d'une définition standard satisfaisante. La pauvreté humaine recouvre l'idée d'insuffisance ou de manque de biens plus divers que l'insuffisance de revenu.

La pauvreté se définit comme étant une insuffisance de ressources, matérielles ou immatérielles, nécessaires à la satisfaction des besoins essentiels d'un ménage ou d'individu. La plus connue est la pauvreté monétaire qui est l'absence ou l'insuffisance de revenu monétaire ou de moyens de communication11(*).

Il en découle donc de cette définition deux notions de la pauvreté:

· La pauvreté absolue

· et la pauvreté relative

La pauvreté absolue renvoie à un seuil de pauvreté exprimé en valeur absolue et correspond à la non-satisfaction des besoins minimaux.

La pauvreté relative concerne les personnes qui sont bien loties que la majorité des autres membres de la même communauté.

Selon AHOYO Adjovi, une personne se trouve dans la pauvreté absolue si son revenu est en deçà d'un seuil défini, mais elle est relativement pauvre si elle appartient à un groupe à faible revenu.

Un ménage ou un individu est frappé d'ultra pauvreté lorsqu'il consacre plus de 80% de ses revenus à l'achat de produits alimentaires pour sa consommation (PNUD, 1997).

D'un point de vue économique, la pauvreté se traduit par une faible dotation en capital physique, humain et financier, l'exclusion d'une frange importante des forces de travail de la nation, une productivité du travail réduite, une déperdition des capacités de production. L'inégalité ou l'absence d'accès aux connaissances technologiques nécessaires à l'utilisation de ce capital  du choix individuel des gens, quant à l'allocation du temps entre le travail et le loisir, entre la consommation et l'épargne et enfin l'inégalité des chances de s'en sortir (Z. MAÏGA, 1999)12(*).

Le combat de la pauvreté s'est engagé depuis longtemps avec d'illustres économistes et des institutions internationales. Des plans et stratégies de lutte ont été créés, certains des points convergent tandis d'autres se contredisent.

Selon R. MALTHUS, secourir les pauvres, c'est multiplier la pauvreté. En effet, pour lui, la réduction de la pauvreté est difficile puisque les hommes augmentent de façon géométrique tandis que la progression des ressources suit un rythme arithmétique. Par conséquent, les lois sur les pauvres et l'assistance sont condamnées à un échec car elles favorisent la multiplication des plus pauvres. Il reconnaîtra plus tard que le progrès technique s'accompagne de revenus élevés. Sa stratégie de lutte est la limitation des naissances. Toutefois, il défend l'idée de l'école gratuite et obligatoire car les lumières apportées au peuple sont la meilleure façon de lutter contre la pauvreté13(*).

A. SMITH a fait une importante contribution en expliquant la relation entre croissance et la pauvreté. Il prétend que celle-ci pourrait se résorber en adoptant des politiques appropriées et en favorisant la croissance économique. Il pense que l'économie moderne a besoin de division de travail, mais qu'elle risque de diminuer les opportunités d'emploi des travailleurs pauvres et d'aggraver la pauvreté. Pour éviter cela, il a suggéré à l'Etat doit fournir des moyens permettant d'adapter la main d'oeuvre au marché du travail (AHO et Al, 1997)14(*).

D. RICARDO a pour sa part soutenu que le progrès technique s'accompagne de salaires élevés et d'un déplacement de la main d'oeuvre de l'agriculture vers d'autres secteurs de l'économie, permettant de ce fait l'amélioration des conditions de vie des populations pauvres.

Pour SAMUELSON, les politiques de lutte contre la pauvreté s'articulent autour de deux points : l'Etat providence (pour assurer un niveau de vie minimum) et les programmes de garantie des revenus15(*).

La plupart des débats sur la lutte contre la pauvreté mettaient l'accent sur le capital humain. SMITH considérait que de meilleurs soins permettent d'élever la capacité de travail et le niveau des salaires qui améliorait la condition de vies des travailleurs. Les classiques préconisent des subventions à l'éducation de base qui permettent une meilleure formation et qui font croître la productivité et les initiatives privées.

A partir des années 40, les stratégies de lutte contre la pauvreté ont pris une nouvelle tournure tout en ayant des similarités avec les anciennesCes politiques préconisaient nécessairement de faire jouer à l'Etat un rôle dans la redistribution des richesses entre les agents économiques. Cette fonction de l'Etat s'est traduite par l'apparition du concept d'Etat-providence.

Dans les années 60, les actions de lutte contre la pauvreté portaient entre autres sur les réformes financières, l'éducation de masse, l'amélioration des soins de santé. A cette époque, on accordait peu d'attention à la croissance agricole comme moyen de lutte contre la pauvreté. Jusqu'au milieu des années 70, les objectifs des programmes de lutte contre la pauvreté tournaient autour du concept de redistribution des richesses.

A NAÏROBI en 1973, il a été demandé de revoir les priorités en matière d'aide au développement. L'aide au développement doit maintenant se tourner vers les projets de développement rural pour aider les plus démunis. Ces interventions doivent cibler l'éducation, la santé, etc.

Cette orientation stratégique opérée par les Institutions de Bretton Woods est le fruit d'une réflexion approfondie dont l'origine tient à l'aggravation de la pauvreté dans de nombreux pays en développement dans un contexte marqué par l'échec des Programme d'Ajustement Structurel remettant en cause la légitimité de ces institutions. Face aux critiques, un saut qualitatif a été fait pour mieux lutter contre la pauvreté. De cette réorientation découle deux courants de pensée qui ont leurs forces et faiblesses.

La première de ces approches est celle de la Banque Mondiale, qui est l'approche de la croissance du revenu. Cette approche suggère de se concentrer sur l'augmentation des revenus et de laisser les individus choisir librement l'allocation optimale des ressources selon leurs préférences. Elle est fondée sur le développement humain (DH), la promotion de la croissance et la mise en place de filets de sécurité16(*).

L'investissement et le filet de sécurité sont au centre de la lutte car ils permettent d'atténuer les conséquences les plus graves de la pauvreté. La croissance est la clé de voûte d'une politique de lutte contre la pauvreté. La croissance passe par l'accès des pauvres aux facteurs de production à des conditions simples, l'accroissement des facteurs de l'agriculture et du secteur informel. La limite de cette approche est que l'augmentation du revenu des ménages ne se traduit pas nécessairement par une amélioration des conditions de vie et par un meilleur accès aux services de base.

La seconde approche, est celle du PNUD, qui est une approche en termes de besoins essentiels qui privilégient la fourniture des services sociaux de base. Elle se fonde sur le développement humain qui est un processus qui conduit à élargir la gamme des possibilités d'épanouissement qui s'offrent à chacun dans la société. Trois possibilités revêtent une importance capitale pour la réalisation de nombreuses autres, à savoir : vivre longtemps et en bonne santé, acquérir un savoir et avoir accès aux services nécessaires pour jouir d'un niveau de vie convenable17(*).

L'indicateur du développement humain qui est l'Indice du Développement Humain (IDH), est meilleur que les autres indicateurs. Mais, il n'en demeure pas moins qu'il reste déficient et imparfait puisqu'il ne capte pas la réalité et il ne prend pas en compte certains éléments d'appréciation tels que le niveau de démocratisation, la bonne gouvernance, etc.

Cette approche a le mérite de promouvoir l'accès des populations aux services sociaux de base, mais ne tient pas compte des préférences de celles-ci. Elle est aussi coûteuse à mettre en place.

Les deux approches précédemment abordées (celles des Institutions de Bretton Woods) seront celles sur lesquelles notre étude s'appuiera, les autres analyses développées plus haut viendront en soutien à notre étude.

I.3- Les principaux indicateurs et mesures de la pauvreté

Les indicateurs et mesures de la pauvreté sont nombreux. Nous allons d'abord présenter les différents indicateurs et ensuite les déterminants de la pauvreté.

Les indicateurs de mesures les plus utilisés sont :

· Indicateur de pauvreté humain (IPH). C'est un indice permettant de caractériser le niveau de la pauvreté d'un pays. Il a été crée par le PNUD.

· l'IPH-1, plutôt adapté au classement des pays en voie de développement ainsi que des pays en développements. Il est calculé à partir des indicateurs suivants :

- Indicateur de longévité (P1);

- Indicateur d'instruction (P2);

- Indicateur de conditions de vie (P3);

· l'IPH-2, plutôt adapté au classement des pays riches (il est utilisé pour la plupart des pays de l' OCDE), calculé à partir des indicateurs suivants :

- indicateur de longévité (P1);

- indicateur d'instruction (P2);

- indicateur de conditions de vie (P3);

- indicateur d'exclusion (P4).

· Indicateurs FGTL (Foster J ; Gréer J ; Thorbecke) de pauvreté Px ;

· Indicateur du développement humain (IDH) ;

· Niveau et la source de revenu des ménages.

Une analyse de la pauvreté à partir des indicateurs cités ci dessus donne les appréciations suivantes18(*).

3.1- Le seuil de pauvreté

Le seuil de pauvreté choisi pour la construction du profil de pauvreté se rattache principalement au fait que le premier objectif du millénaire pour le développement (OMD) consiste à réduire de moitié la population mondiale en situation de pauvreté externe. A cet effet, les seuils absolus ont été déterminés par rapport à une norme de besoins journaliers en calories auxquels une proportion de dépense non alimentaire a été ajoutée (les besoins journaliers d'un adulte ont été estimés à 2283 calories moyenne des besoins en calories pondérés par la population de 15 -65 ans). Trois seuils de pauvreté sont retenus pour l'analyse de la pauvreté dans la ville de Bangui et dans les villes rurales.

· Seuil de pauvreté dans la ville de Bangui

Le seuil de pauvreté alimentaire : il est établi sur les paniers alimentaires locaux et est constitué de 15 groupes de produits qui sont essentiellement consommés. Ces biens composent de dépense minimale d'un individu ou d'un ménage pour se procurer un panier de bien alimentaire qui respecte à la fois les normes nutritionnelles d'un régime alimentaire équilibré et les habitudes de consommation de la population considérés. Il se chiffre à 45130FCFA en moyenne soit 501FCFA par jour dans la ville de Bangui. Par contre, sur l'ensemble des sept villes de l'ECVU, le seuil est estimé à 37319FCFA (soit 414FCFA par jour) ; Voir (tableau n°1).

Tableau n°1 : Seuil de pauvreté en équivalent - adulte par trimestre à Bangui en 2003(en FCFA)

Désignation

SPA

SPNA

SPG

Bangui

45,130

17,919

63,049

Ensemble des sept villes

37,319

23,042

60,361

Source: ECVU, 2003 - PNUD

Le seuil de pauvreté global (SPG) qui est la dépense minimale nécessaire pour satisfaire à la fois des besoins alimentaires et non alimentaire. Il est obtenu en faisant la somme des deux seuils (SPA et SPG).

La somme des seuils de pauvreté entre la ville de Bangui et les autres centres urbains trouve son explication dans la différence de niveau de vie et du niveau des prix très élevés à Bangui comparés aux autres centres urbains.

Les ménages sont classés en trois groupes socioéconomiques homogènes selon un ordre décroissant des dépenses et du niveau de consommation incluant l'autoconsommation en équivalent - adulte. Ainsi trois types de ménage sont définis :

· La catégorie des non pauvres qui regroupe tous les ménages dont la dépense moyenne est supérieure à 150% du seuil de pauvreté,

· La deuxième catégorie regroupe les vulnérables. C'est-à-dire les ménages dont le niveau de dépense moyen est compris entre 100 et 150% du seuil de la pauvreté,

· La troisième catégorie regroupe les pauvres, l'ensemble des ménages dont les dépenses moyennes trimestrielles sont en deçà du seuil de pauvreté considéré19(*).

Seuil de pauvreté dans les zones rurales

Le seuil de pauvreté alimentaire de la région de l'Equateur est estimé à 35.346 FCFA tandis que le seuil global s'élève à 43.492 FCFA. On observe que le seuil de pauvreté alimentaire de la région de l'Equateur est plus élevé que le seuil national, alors que le seuil de pauvreté non-alimentaire (SPNA) est plus faible. Au final, le seuil de pauvreté globale de la région de l'Equateur est très légèrement supérieur au seuil national.

Les activités minières et forestières dominantes dans la région et la faiblesse des productions vivrières ont fait augmenter les prix des produits qui induisent un coût de vie élevé dans la région. On note alors que le seuil de pauvreté alimentaire est plus élevé dans les préfectures de la Mambéré-Kadéï et de la Sangha-Mbaéré. Par contre, le SPA est plus faible dans la Nana-Mambéré, grenier alimentaire de la région. Si l'on considère le seuil de pauvreté globale, alors on constate à nouveau que la Mambéré-Kadéï a le SPG le plus élevé tandis que le seuil le plus faible s'observe dans la Nana-Mambéré20(*).

Tableau n°2: Seuil de pauvreté alimentaire, non-alimentaire et globale en milieu rural (milliers de francs)

Préfectures

SPA

SPNA

SPG

Mambéré-Kadéï

44,943

4,727

46,670

Sangha-Mbaéré

40,864

9,950

50,814

Nana-Mambéré

25,980

8,568

34,548

Région.Equateure

35,346

8,146

43,492

RCA Rural

30,224

12,971

43,194

Source: ECVR 2003, PNUD

3.2- Les principaux déterminants de la pauvreté en Centrafrique

La compréhension de la pauvreté à travers ses déterminants peut fournir des informations capitales pour cibler les actions visant à soulager les conditions d'existence des ménages pauvres. Les déterminants de la pauvreté sont les caractéristiques socio économiques des ménages.

Les ménages comptant un grand nombre de personnes de chaque groupe d'âge (à l'exception des personnes âgées de plus de 60 ans) ont une plus grande probabilité d'être pauvres.

Par ailleurs, il existe une corrélation entre la localisation géographique des ménages et leur bien-être. En effet, la consommation par équivalent adulte diminue fortement pour le milieu urbain et les autres villes.

Le niveau d'éducation du chef de ménage et celui du conjoint sont positivement corrélés au bien-être. Donc, la pauvreté baisse avec le niveau d'instruction. Cependant, alors qu'il est toujours vrai en milieu urbain, ce résultat est mitigé en milieu rural.

En ce qui concerne les variables relatives à l'emploi, en milieu urbain, on ne perçoit pas de différence significative entre les ménages dont le chef exerce un emploi et ceux dont le chef est sans emploi. Par contre, en milieu rural, l'exercice d'une activité améliore sensiblement le bien-être.

Par ailleurs, pour ce qui est des branches d'activités, les activités primaires sont généralement associées à un bien-être inférieur à celui des autres branches. Ces résultats relatifs au profil et aux déterminants de la pauvreté donnent une idée du ciblage des populations pauvres et des politiques structurelles à entreprendre afin d'améliorer les conditions de vie des populations21(*).

SECTION 2 : Caractéristiques de la pauvreté en RCA

Cette section vise à déterminer certains traits de la population en se basant sur la comparaison entre les différents groupes non pauvres, pauvres et vulnérables.

II.1- Pauvreté et caractéristiques économiques des ménages dans la ville de Bangui

1.1- chômage, sous emploi global et pauvreté

Le taux de chômage étant le rapport entre le nombre de chômage à la population active. Les chômeurs sont les individus de 15 ans et plus sans emploi et cherchant du travail au cours des quatre dernières semaines.

En dépit de faiblesse des capacités en matière de création d'emploi en RCA en général et à Bangui en particulier, le nombre moyen des ménages actifs est de 2 ,1 personnel (Tableau n°3). Le taux d'activités de 15ans et plus s'élève respectivement à 67% chez les non pauvres et 59% chez les pauvres.

Par ailleurs, le taux du chômage et de sous emploi sont élevés a Bangui (21% et 51%) ; ces deux phénomènes frappent les plus pauvres et vulnérables. Plus précisément le sous emploi croit progressivement en fonction du degré de pauvreté. Le taux de sous emploi calculé ici est la proportion d'individus actifs gagnant une rémunération inferieure au Salaire Minimum Interprofessionnel Garantie (SMIG) en vigueur ; 54% des actifs occupés ont des rémunérations inférieures au SMIG.

Depuis les années 90, la forte contraction de l'économie centrafricaine à la quelle il faut ajouter la baisse des investissements et des activités du secteur privé et public s'est traduite par des pertes d'emplois massives. Par ailleurs, le fort taux de chômages au sein des ménages pauvres pourrait s'expliquer par l'émigration de certaines populations des zones environnantes vers Bangui dans l'espoir d'avoir une meilleure condition de vie.

Tableau n°3: Situation du chômage et de sous emploi par catégories

Désignation

Non pauvres

Vulnérables

Pauvres

Ensemble

Nombre d'actif par ménage

1,8

2,1

2,1

2,1

Taux de chômage

14,5%

13,4%

22,6%

20,5%

Taux de sous emploi

35,9%

53,2%

54,1%

50,5%

Taux de dépendance

1,4

1,7

2,3

2,1

Source : ECVU 2003 PNUD

2.1.2- Répartition des ménages selon la branche d'activité et type d'emploi

D'une manière générale, nous avons remarqué dans le tableau n°4 ci-dessous une forte concentration des pauvres sur les emplois précaires.

A l'exception de la modalité de réponse « autre », la répartition selon la branche d'activité (tableau n°4) montre une prédominance des activités non agricoles qui sont le commerce, les ventes et le secteur public (qui regroupe ici l'éducation, la santé et l'administration). Cette structure variée dépent de la catégorie du ménage. Par contre, les activités agricoles, extractives ou le transport n'emploient qu'une faible partie des membres des ménages.

Tableau n°4 : Répartition des actifs selon la branche d'activité à Bangui

(en pourcentage)

Désignation

Non pauvres

vulnérables

pauvres

Ensemble ménages

Agriculture

4,5

2,6

7,6

6,6

Mine carrière

0,5

1,3

0,3

0,4

Product° transformat°

2,5

1,3

2,3

2,2

Construction

2

1,9

2,6

2,4

Transport

3

5,2

3,6

3,8

Commerce/ventes

27,1

23,9

30,1

29

Service

7

7,1

5,6

6

Education santé

6,5

14,8

5,3

6,6

Administration

10,2

6,5

5,6

6,3

Autres

36,7

35,4

37

36,7

Total

100

100

100

100

Source: ECVU 2003-PNUD

En effet, la décomposition selon la catégorie socio-économique montre que les actifs des ménages pauvres sont particulièrement plus nombreux dans la branche du commerce. Cependant, ils travaillent plus rarement dans les branches où les emplois sont plus stables comme l'administration publique et le salariat dans le secteur privé. En ce qui concerne les actifs des ménages non pauvres, en plus du commerce, ils sont aussi plus nombreux dans la branche de l'administration publique (éducation, santé et l'administration centrale) que ceux des ménages pauvres (17% contre 11%).

Cette forte représentativité des actifs des ménages de la ville de Bangui dans le commerce et les ventes confirme les manques d'opportunités d'emplois et la rigidité de la demande de travail, consécutive à la longue période de dépréciation économique. Ainsi, les emplois provenant du secteur formel (gouvernement, Etat, parapublique, entreprise privée) figurant dans le tableau ci-dessous ne concernent que 26% du total des actifs dans la ville dont 13% dans le secteur privé et 13% dans le secteur public. Les pauvres sont moins présents dans ces secteurs avec moins du quart de ses actifs.

La faiblesse des capacités du secteur formel à créer de nouveaux emplois explique la concentration de ces actifs dans le secteur informel et l'importance des emplois précaires. En effet, sept actifs sur dix travaillent pour le compte des ménages où les individus répartis ont leur compte. Cette répartition de l'emploi avec une forte part des emplois précaires sont pleinement sur le type de revenu des ménages.

Tableau n°5 : Répartition des actifs selon l'employeur à Bangui

(en pourcentage)

Désignation

Non pauvres

vulnérables

pauvres

Bangui

Gouvernement

16,5

11

10,2

11,2

Parapublic

5

2,6

1,2

1,9

Entreprise publique

21,5

11

12

13,3

Individus/ménages privés

55

69,7

74,1

70,8

Autres

2

5,7

2,5

2,8

Total

100

100

100

100

Source : ECVU 2003-PNUD

Par ailleurs, les salariés permanents ne représentent que 25,9% des emplois (tableau n°6). Cette proportion présente 34% pour la catégorie des non pauvres et 24% pour les pauvres. Pour les pauvres de la ville de Bangui, ils ont pour la majeure partie des emplois dont le type de rémunération ne les met pas à l'abri des chocs économiques défavorables.

Tableau n°6 : Répartition des actifs selon le mode de rémunération à Bangui

(en pourcentage)

Désignation

Non pauvres

vulnérables

Pauvres

Bangui

Salariés permanents

34

28,4

24

25,9

A la tache

3

1,9

6

5,1

Apprentis/aides

25

29

25,5

25,8

A son propre compte

37

33,6

42,9

41

Autres

1

7,1

1,6

2,2

Total

100

100

100

100

Source : ECVU 2003-PNUD

2.2- Pauvreté et les caractéristiques socio-économiques des ménages ruraux

Il s'agit ici de dégager les caractéristiques de la pauvreté des ménages ruraux en distinguant les ménages pauvres et non pauvres selon les différents indicateurs socioéconomiques.

2.2.1- Caractéristiques démographiques

La taille moyenne des ménages dans la partie rurale de la région de l'Equateur est légèrement inférieure à celle du pays (4,8). Elle vient en deuxième position après la région de Yadé avec 5,4 personnes par ménage. Comparativement aux ménages pauvres (5,5) la taille moyenne des ménages non pauvres est plus faible (3,3). En d'autres termes les ménages pauvres comptent plus de membres par ménage que les ménages riches (Tableau n°7).

On note une certaine disparité au niveau des préfectures : dans la Mambéré-Kadéï, les ménages pauvres comptent deux fois plus de membres que les ménages riches. Alors que dans les préfectures de la Sangha-Mbaéré et de la Nana-Mambéré l'écart entre non pauvres et pauvre est moins significatif.

Tableau n°7: Pauvreté et taille du ménage rural en nombre de personnes

Préfectures

Non-pauvres

Pauvres

Moyenne

Mambéré-Kadéï

3,1

6,4

5,6

Sangha-Mbaéré

3,5

4,3

4,1

Nana-Mambéré

3,3

5,1

4,5

Région.Equateure (RE)

3,3

5,5

4,8

RCA Rurale

3,3

5,3

4,8

Taux de dépendance RE

0,9

1,1

1

Source: ECVR 2003, PNUD

La caractéristique de cette disparité de la taille des ménages, le ratio de dépendance qui mesure la charge par actif occupé dans un ménage est plus fort dans les ménages pauvres (1,1 contre 0,9) dans la région de l'Equateur.

2.2.2- Place de l'agriculture

Selon l'ECVR, le taux d'activités des 15 ans et plus des pauvres est légèrement en dessous de celui des non pauvres (75% contre 87%), conséquence surtout de l'écart sur la taille moyenne des ménages et la proportion d'enfants dans les ménages.

Confirmant son statut de zone rurale, l'agriculture prédomine dans les activités économiques de la région de l'Equateur. Cette prédominance de l'agriculture est vérifiée au sein des trois préfectures, en particulier à Nana-Mambéré où elle regroupe 77% des actifs occupés. Par contre, l'agriculture, bien que dominante, occupe une place plus modeste dans la Mambéré Kadéï (67%).

Quant à la disparité selon le statut de pauvreté, les données de l'enquête révèlent que les pauvres sont plus présents dans la branche d'agriculture (73% contre 67%) que les non pauvres qui diversifient plus leurs sources de revenus. Ce résultat va se traduire par des écarts non négligeables dans le revenu des pauvres et des non pauvres.

Graphique 1: La place de l'agriculture dans l'emploi des ménages

Source : ECVR 2003, PNUD.

2.2.3- Revenus des ménages ruraux par source

A cause du phénomène de saisonnalité, valable aussi bien pour les activités champêtres que pour les activités minières, il est particulièrement difficile d'appréhender les revenus des ménages en milieu rural comme dans les zones urbaines. Dans le cadre de l'ECVR, des précautions d'ordres méthodologiques ont été prises en compte pour pouvoir comparer les données entre elles. En outre, les revenus des ménages ruraux sont estimés sur la base des revenus nets trimestriels générés par certains membres du ménage, évalués en équivalent-adulte.

Les résultats de l'enquête effectuée en 2003 sur les conditions de vie de la population en République Centrafricaine par ICASSES indiquent que le revenu moyen par ménage est de 18 402 FCFA avec une grande disparité selon la catégorie socioprofessionnelle. Le revenu des ménages non pauvres (42 468 FCFA) est trois fois supérieur à celui des ménages pauvres (13 004 FCFA).

Les cultures vivrières (32,8%) occupent la première place dans la répartition des revenus des ménages. Mais avec les autres types d'exploitations (produits de rente, élevage, pêche, chasse), les activités agricoles contribuent au revenu à concurrence de 45%. Néanmoins, avec la chute des prix des principaux produits de rente (café, tabac), on note un désintéressement pour la quasi-totalité de la population de la région pour les cultures d'exportation (1,3%).

La seconde source de revenu est attribuée aux activités non agricoles (28,4%) composées principalement par le commerce et l'extraction du diamant. Par ailleurs, les salaires (17%) constituent une source non négligeable de revenu des ménages22(*).

2.2.4- Dépenses globales des ménages ruraux

Les dépenses globales envisagées dans le cadre de l'étude prennent en compte toutes les formes de dépenses de consommations alimentaires et non alimentaires.

En ce qui concerne les dépenses globales trimestrielles moyennes par ménage de la région, elles sont estimées à environs 37 000 FCFA par équivalent-adulte. Les dépenses effectuées par les non pauvres sont évaluées à 100 073 FCFA contre 23 276 FCFA pour les pauvres. Le ratio des dépenses entre ces deux catégories socioéconomiques est de 4,3. Ainsi, en équivalent adulte, les ménages pauvres consomment quatre fois moins que les ménages non pauvres.

La structure des dépenses est révélatrice de la vulnérabilité des ménages et de leur incapacité de répondre à d'autres exigences fondamentales tels que la santé, l'éducation, l'habillement etc. Globalement, on remarque que les dépenses alimentaires représentent une part très importante des dépenses globales aussi bien chez les pauvres (75,1%) que chez les non pauvres (72,5%) confirmant ainsi l'importance de la pauvreté dans cette région.

L'écart entre la part de dépense consacrée à l'alimentation est plus élevé dans la Mambéré-Kadéï et la Nana-Mambéré que dans la Sangha-Mbaéré où la situation est plutôt inversée. Dans les deux premières préfectures, les ménages pauvres consacrent une part importante de leurs revenus pour l'alimentation alors que dans la Sangha-Mbaéré, les ménages non pauvres consacrent plus de revenus pour l'alimentation (84,3% contre 77,6% pour les non pauvres)23(*).

2.3- Perspectives de la lutte contre la pauvreté en RCA

Pour renforcer l'efficacité de l'intervention du PNUD dans la finalisation de ce document du DSRP en cohérence avec les interventions des autres partenaires au développement qui se sont manifestés, notamment la Banque Mondiale et la BAD, il est important de concentrer l'appui du PNUD en 2006 sur :

1. L'intégration des thèmes transversaux : L'intégration des thèmes transversaux qui ne sont pas suffisamment pris en compte dans les stratégies sectorielles à savoir :

· Problématique du genre ;

· Le VIH/sida ;

· Prévention des crises.

Le PNUD veillera à ce que ces thèmes qui relèvent de son mandat soient pris en compte dans les activités programmées de stratégie. A cet effet, il appuiera les renforcements de capacités de l'équipe technique et des membres des groupes de travail du DSRP. En relation avec la Banque Mondiale, il développera une expertise afin de définir le cadre d'intégration de prévention des crises dans les différentes stratégies sectorielles.

2. Le processus consultatif : Afin de poursuivre le processus de consultation des différentes couches sociales de population, recueillir leur perception de pauvreté et leur proposition quant au cinq choix des axes stratégiques et des actions prioritaires pour réduire pauvreté, le PNUD appuiera en 2006 l'organisation des consultations participatives avec les parlementaires, société civile, le secteur privé et les populations des régions du Nord.

3. Le cadrage macro économique : Le cadrage macro économique de stratégie n'est pas encore au point et nécessite un travail plus pointu. Pour ce faire, en 2006 le PNUD apportera son appui pour le recrutement de deux experts (un Macro-économiste et un Economètre) pour une période de six mois. Ils viendront renforcer l'équipe technique du DSRP. Avec l'appui et l'encadrement technique du PNUD et en relation avec la Direction Générale de l'Economie et la Banque Mondiale, ces Experts auront pour mission d'appuyer les exercices de cadrage macro économique et de programmation financière. Cet exercice prend en compte les travaux des groupes sectoriels dans l'identification des axes stratégiques, le choix des actions prioritaires et les budgets y afférents.

4. Consolidation du document du DSRP : Après l'exercice de cadrage, le PNUD apportera également son appui et son expertise à la consolidation du document, à la mise en cohérence des stratégies sectorielles afin de disposer du premier draft du document.

5. Mise en place d'un mécanisme de suivi/évaluation du DSRP/OMD: L'un des mandats du PNUD est de renforcer les capacités des instituts nationaux des statistiques et autres structures de collecte et traitement de données. Cet appui vise le renforcement des capacités nationales dans la réalisation des enquêtes sur les conditions de vie des ménages, dans la collecte et l'analyse des données sur les différentes dimensions de pauvreté et de suivre les progrès dans la mise en oeuvre des OMD dans le pays.

Avec le retour en 2006 de la Banque Mondiale et de la BAD dans le processus du DSRP, il est important que le PNUD réoriente ses interventions futures vers des domaines où il dispose d'un avantage comparatif réel. A ce titre, la mise en place d'un mécanisme souple et fonctionnel de suivi/évaluation du DSRP et des OMD occupera une place de choix dans les programmes d'appui du PNUD au Gouvernement en 2006.

Le futur dispositif de suivi/évaluation du DSRP et des OMD décrit ci-dessus comportera trois (3) composantes appelées sous-systèmes. L'ensemble du mécanisme sera placé sous la coordination technique de la Direction Générale de l'Economie et de Planification. Ainsi, le PNUD apportera son appui technique, financier et matériel en 2006 au Gouvernement pour la mise en place d'un dispositif léger et  fonctionnel de suivi des activités de lutte contre pauvreté et de la réalisation  des OMD. Cet appui couvre les activités suivantes :

a- Le sous système suivi du DSRP et des OMD :

Pour ce premier sous système les activités principales consisteront d'abord à l'élaboration et à la validation d'un cadre opérationnel de suivi et évaluation du DSRP et des OMD. Ensuite, à la vulgarisation de l'outil de Développement et d'Information (Dév'Info) et au suivi des OMD. Pour ce faire, il est prévu :

· L'appui technique et financier à l'organisation d'un atelier de mise à niveau sur le choix des indicateurs et leurs applications aux secteurs.

· L'appui technique à l'élaboration d'un cadre méthodologique sur le suivi évaluation.

· La formation des responsables des services à l'utilisation de Dev'Info dans le suivi du DSRP et des OMD.

Le volet suivi/évaluation de mise en oeuvre des programmes et politiques de réduction de pauvreté étant très vaste, il ne saurait être appuyé par un seul partenaire au développement. Tenant compte de l'appui programmé de la Banque Mondiale et de la BAD à mise en place de ce mécanisme, le PNUD conformément à son mandat et à son savoir-faire devrait concentrer son appui sur un certain nombre d'activités.  Ce choix s'explique par le souci de l'efficacité et de la cohérence des actions de surveillance de pauvreté et de mise en oeuvre des OMD dont le PNUD a le mandat.

b- Le sous système suivi et évaluation de politiques, programmes et projets

L'appui du PNUD pour le deuxième sous système s'articule essentiellement autour de la réorganisation des services chargés du suivi des programmes et des projets dans le sens de suivi du DSRP. Ainsi, il est prévu :

· L'appui technique pour diagnostiquer la situation et faire des propositions ;

· L'appui technique pour la mise en oeuvre des recommandations ;

· La formation des responsables sectoriels chargés de suivi des programmes et projets ;

· Dotation des services en logiciels et équipements.

c- Le sous système évaluation d'impact du DSRP

L'appui du PNUD au troisième volet se résume à l'organisation d'une enquête de perception auprès des populations. Ainsi, en 2006 le PNUD avait organisé :

· Une enquête sur les perceptions des populations sur qualité des services publiques de base (Santé et Education) ;

· Des séances de formation des cadres de Statistique sur l'administration et l'utilisation de Dév'Info.

De nombreuses études ont été effectuées sur la pauvreté, en vue de trouver les voies et moyens pour essayer de la combattre. La plupart de ses études préconisent une augmentation et surtout une réorientation des dépenses publiques vers des domaines biens précis pour l'atteinte des objectifs relatifs à la de réduction de la pauvreté24(*).

CHAPITRE II : ANALYSE DE l'IMPACT DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE SUR LA PAUVRETE EN RCA

Dans ce chapitre, nous analyserons la politique budgétaire en RCA et son impact sur la pauvreté au travers des différents indicateurs socio-économiques.

Section I : la politique budgétaire et son mode de financement

La politique budgétaire est la stratégie que met en oeuvre un gouvernement pour agir sur l'économie du pays en utilisant son pouvoir de fixer les recettes de l'Etat et les priorités dans la répartition des dépenses publiques.

L'effet principal du budget se situe au niveau de la demande, qu'il s'agisse de l'importance et de la nature des dépenses, des recettes et du déficit ou l'excédent. Mais il influe aussi sur l'offre et sur les circuits de financement25(*).

La politique budgétaire nationale demeure le principal instrument pour faire face à des chocs économiques ponctuels, car les gouvernements nationaux ne peuvent pas recourir à la politique monétaire pour influencer les variations de la conjoncture économique. La politique budgétaire comprend deux postes : les recettes publiques et les dépenses publiques sont financées par : les recettes fiscales, non fiscales, les dons et les prêts. Pour la collecte des ressources, l'Etat accorde une importance particulière aux normes fiscales, à une gestion rationnelles des dépenses publiques.

L'exécution de ces mesures permet de mobiliser des ressources supplémentaires pour les dépenses sociales. Pour appréhender l'évolution des finances publiques, nous allons dans le premier temps examiner les recettes et les dépenses et enfin le déficit budgétaire et son mode de financement26(*).

I.1- structure et évolution des ressources de l'Etat

Les ressources de l'Etat sont constituées par les ressources intérieures et

les ressources extérieures. Le tableau n°1 à l'annexe retrace la structure et l'évolution des recettes publiques de l'Etat de 2003 à 2010.

L'évolution des recettes publiques de 2003 à 2010 peut être découpée en trois phases : de 2003 à 2006 ; 2006 à 2007 et de 2007 à 2010.

Le recouvrement des ressources totales de l'Etat de 2003 à 2006 croit en dents de scie. Une hausse tendancielle effectue de 2003 à 2006 avec des montants allant de 63,6 milliards à 167,9 milliards de francs CFA, suivie d'une baisse en 2006 à 2007 avec des montants allant de 167,9 à 125 milliards de francs CFA soit une variation négative de 25,5% et une légère hausse de 2007 à 2010.

L'analyse approfondie montre une inefficacité dans le recouvrement total des impôts et taxes. Il est à retenir que les baisses enregistrées sur la deuxième période traduisent les difficultés de l'Etat à collecter ses impôts et taxes à cause du sous équipement en ressources humaines et l'Etat ne dispose pas de moyens adéquats en vue de procéder à une large collecte d'informations sur les contribuables.

La situation de la crise sociopolitique et militaire a fortement déprimé l'activité économique. Le gouvernement a pris des différentes mesures pour l'amélioration du recouvrement fiscal, notamment :

· L'amélioration de la sécurisation des systèmes de recouvrement des recettes fiscales ;

· La lutte contre la fraude fiscale ;

· L'appel au civisme des populations pour le paiement de leurs impôts.

Les recettes fiscales constituent la principale source des entrées des ressources de l'Etat. Sur toute la période de notre étude, les recettes fiscales constituent en moyenne plus de 67,03% des recettes publiques totales de la RCA. Ainsi, nous pouvons affirmer que les recettes de l'Etat sont fiscales et comme l'affirme (Jude COMLANVI EGGOH, 2002) : « la très forte proportion des recettes fiscales dans les recettes totales confirme l'argument selon lequel le budget de l'Etat est essentiellement fiscal ».

I.2- Structure et évolution des dépenses publiques

Les dépenses publiques sont constituées des dépenses primaires et les intérêts dus sur la dette publique. Les dépenses primaires, très importantes en poids, se subdivisent en dépenses courantes et en dépenses d'investissements. Les masses salariales, les prestations sociales, les subventions et autres transferts, les autres dépenses de fonctionnement et les dépenses sociales ciblées constituent les dépenses courantes27(*).

La structure des dépenses publiques et leur évolution sont aussi des paramètres clés pour apprécier l'effort des pouvoirs publics dans le processus de la lutte contre la pauvreté. Le tableau n°8 ci-dessous illustre le cas de la RCA.

Tableau n°8: structure des dépenses publiques

libellés

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Masse sal

%

19,4

19,5

16,6

17,8

16,5

14,9

13,6

13,16

 

Milliards FCFA

34,5

38,9

39,2

37,2

35

34

33,1

32,2

Autres

%

32,6

33,5

32

30

31,1

32,2

32,7

32,7

dép. fonct

Milliards FCFA

58,1

66,7

75,4

62,5

65,9

73,4

79,8

79,9

Dép. en

%

11

9,1

16,3

18,1

18,1

17,8

18,6

19,1

Cap

Milliards FCFA

19,5

18,2

38,2

37,7

38,4

40,6

45,3

46,7

Autres.dép

%

37

37,8

35,2

34,1

34,2

35

35,1

35

inclu le sev. dette

Milliards FCFA

66

75,2

82,6

71,1

72,5

79,7

85,7

85,8

total

 

100

100

100

100

100

100

100

100

Source: la loi des finances (2003-2010)/Administration centrafricaine CTP-PAS

Graphique 2: Structure des dépenses publiques en pourcentage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Années

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le tableau n°8 ainsi que le graphe N°2 ci - dessus indiquent que la masse salariale est l'un des postes clés et importants des dépenses publiques. Une grande partie des dépenses publiques est aspirée par le paiement des salaires, soldes et traitement des agents de l'Etat. Le recul de la part de la masse salariale dans les dépenses totales est dû en grande partie, sur la période de 2003 - 2005.

Cette proportion de la masse salariale passe de 17,8% à 13,16%. Un effort a été fait par les autorités pour contenir les dépenses du personnel.

Tableau9: taux de variation des dépenses publiques (en pourcentage)

Années

Libellés

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Masse salariale

_

12,7

0,8

-5,1

-5,9

-2,8

-2,6

-2,7

Aut.dép fonct

_

14,8

13

-17,1

5,4

11,4

8,7

0,1

Dép. Invest

_

-6,7

110,4

- 1,6

1,8

5,7

11,6

3,1

Source: la loi des finances (2003-2010)

Il a été observé un grand poids de la masse salariale en proportion de 2004 à 2005 dans les dépenses publiques totales et une amélioration des dépenses d'investissements depuis 2007. Les dépenses d'investissements ont été classées en deuxième position après la masse salariale entre 2007 et 2010.

Ainsi, d'une manière générale, les variations des dépenses totales globales ont une très forte proportion en dépenses du personnel. Le graphique n°2 montre une comparaison entre les dépenses et les recettes budgétaires.

Graphique 3 : Evolution des dépenses et recettes de 2003 à 2010

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Années

I.3- Les financement des déficits budgétaires

Les dépenses et les recettes ne s'égalisent pratiquement pas. En règle générale, l'Etat ordonne des dépenses (emplois) qui ont toujours été supérieures aux ressources dont il dispose. Un pays sous développé tel que le notre, ne peut se baser sur ses ressources intérieures propres pour financer ses dépenses, malgré l'assainissement des finances publiques, surtout celles orientées vers les besoins sociaux et essentiels.

En RCA, la préparation du budget de l'Etat obéît à un calendrier budgétaire dûment établi avec les activités, le chronogramme et les entités responsables. Les dispositions de l'article 62 alinéas 3 de la constitution du 27 décembre 2004 stipulent que « le projet de loi de finances est déposé par le Gouvernement dès l'ouverture de la seconde session ordinaire et au plus tard le 15 octobre ». Ce principe qui exige que les recettes soient égales aux dépenses fait qu'il faut recourir à un financement hors du circuit étatique pour financer le déficit ainsi crée, puisque les dépenses sont toujours supérieures aux recettes. Le financement du déficit peut être intérieur comme extérieur. Les financements extérieurs sont les dons et prêts, les allégements de la dette etc28(*).

D'une manière générale, le financement des dépenses budgétaires se fait par les recettes publiques, les emprunts auprès de la BEAC (Banque du premier rang), appel à l'épargne par émission d'obligation, cession d'actif et/ou par l'accumulation des divers arrières. Le tableau suivant retrace l'évolution du solde budgétaire.

Tableau n°10 : Evolution du solde budgétaire

Années Désignation

2004

2003

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Solde budgétaire

-25,2

-18

-28,2

-27

-11,5

-16,2

-38,2

-22

Source : Administration centrafricaine  CTP - PAS

Graphique 4 : Evolution du déficit budgétaire de 2003 à 2010

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Années

 
 
 

Le tableau n°10 et le graphique ci-dessus nous présentent l'évolution du solde budgétaire entre 2003 à 2010 où l'on a enregistré des soldes négatifs, signifiant que les recettes sont inferieures aux dépenses.

Le tableau n°11 suivant retrace le mode de financement du solde budgétaire.

Tableau n°11: Mode de financement du solde budgétaire

Années

Libellés

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Fin. total

-8,7

-6,2

5,4

-6

1,3

3,1

1,7

31,5

Fin.int

2,7

8,4

10

2,9

-2,6

-3,4

-5,7

23,6

bancaire

2,9

8,4

10

2,9

-2,6

-3,4

-5,7

23,6

Non bancaire

-0,2

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

Fin. ext

-11,4

-14,6

-4,6

-8,9

3,9

6,5

7,4

7,9

Prêt projet

3

2,6

3,2

3

0,0

2,8

4

4,1

autres

-14,4

-17,2

-7,8

-11,9

3,9

3,7

3,4

3,8

Source: Administration centrafricaine CTP - PAS

L'Etat centrafricain essaie tant bien que mal de financer son budget sur son ressource propre. Il peut procéder à des lancements d'emprunts obligataires. Mais ce financement se fait aussi par mode bancaire et / ou sur arriéré de paiement.

Sur la période de l'étude, les déficits budgétaires ont été en grande partie financés par l'extérieur. Le financement a été essentiellement des tirages et prêts projets. Cependant les allégements, les annulations, les remises de dettes constituent des financements exceptionnels.

Après l'analyse de l'évolution des différents éléments composants de budget, nous ferons un état de l'incidence de la politique budgétaire sur certains des indicateurs économiques et sociaux.

Section II : impact de la politique budgétaire sur des indicateurs économiques et sociaux

La politique budgétaire par le biais des dépenses, a pour but d'agir sur les indicateurs socioéconomiques. Pour cette étude, le Produit Intérieur Brut (PIB), le PIB par tête, la consommation des ménages, l'Indicateur de Développement Humain (IDH) et l'Indicateur de la Pauvreté Humaine (IPH) seront les variables retenues. En matière de développement humain, l'indicateur usuel pour les structures des Nation unies, notamment le PNUD depuis 2000.

L'IDH privilégie la longévité, le savoir et le niveau de vie. Conçu au départ comme la moyenne arithmétique des indicateurs de durée de vie, de niveau d'éducation et de PIB réel corrigé par la Parité du Pouvoir d'Achat (PPA), il est actuellement calculé à partir de quatre variables de bases : le revenu, l'espérance de vie, l'alphabétisation des adultes et le nombre moyen d'années d'études.

Le développement humain pourrait être considéré comme l'action de mener une vie longue et saine, d'accéder à la connaissance et à l'information, et de bénéficier de ressources assurant un niveau de vie décent.

II.1- Incidence des dépenses sociales sur les indicateurs économiques

1.1- Incidences des dépenses sociales sur le PIB

Le PIB est une mesure des richesses créées dans un pays donné et pour une année donnée schématique, on le calcule en faisant la somme des valeurs ajoutées dans le pays. Il est découpé en une production marchande de bien et service et une production non marchande, composée exclusivement de services.

La production marchande mesurée par le PIB marchand est celle qui s'échange sur un marché à un prix tel qu'il vise au moins à couvrir les coûts de production. La production marchande mesurée par le PIB non marchande regroupe l'ensemble des services rendus à titre gratuit ou quasi - gratuit.

Tableau n°12: Evolution des taux de croissance du PIB (en pourcentage)

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

PIB

-4,2

1,3

6,2

8,2

5,6

9,2

5,3

5,1

Source: ICASEES

Graphique 5 : Evolution des taux de croissance du PIB (en pourcentage)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Années

 
 
 

Le ralentissement tendanciel de la croissance économique s'accélère au cours des cinq dernières années (1999 - 2004), avec une évolution des taux de croissance du PIB (au prix courant) négatif en 2003 en raison des événements sociopolitiques de Mars 2003 et d'octobre 2002.

Une hausse tendancielle effective de 2004 à 2008 avec un taux de croissance variant entre 1% et 9,2% due par l'effort considérable de stabilité économique de la part du gouvernement. Une régression de 2008 à 2010 de taux de croissance de 9,2% à 5,1%, cela est dû à la crise financière.

Une analyse descriptive de l'évolution de cet agrégat et de la proportion des dépenses sociales par rapport au PIB permettra de juger à priori, de l'incidence des dépenses sociales sur le PIB. Le tableau n°13 présentera les différentes dépenses effectuées dans les secteurs sociaux.

Tableau n°13: évolution des dépenses sociales et du PIB en milliards

Années

Libellés

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

PIB courant

694,7

690,6

723

768,6

819

887,3

950,9

975,5

Dép pub.total

170,4

105,4

112,7

129,3

136,8

150,9

177,2

206,8

Dép sociales

68,2

22,4

24,5

33,8

27

27

57,3

37,5

*Education

10,6

10,3

10,2

10,8

3,8

3,8

16,2

10,2

Dép invest

9,8

9,8

9,8

10,4

2,5

2,5

9,1

3,1

Dép fonct

0,7

0,5

0,3

0,4

1,2

1,2

7,1

7,1

*Santé

54,5

9,3

9,6

8,7

7,9

7,9

15,2

1,5

Dép invest

5,7

5,5

5,4

5,3

2,9

2,9

4,9

4,8

Dép fonct

4,8

3,7

4,1

3,4

4,9

4,9

10,3

10,2

*Infrastructures

3,1

2,8

4,7

14,2

15,2

15,2

25,7

25,7

Dép invest

0,9

0,8

0,8

0,8

0,04

0,04

0,04

0,06

Dép fonct

2,2

1,9

3,8

13,3

15,2

15,2

15,2

25,7

Source : loi de la finance 2003-2010 et nos calculs

Ces différentes allocations de l'Etat vers ces secteurs sensibles sont rapportées sur le PIB dans le tableau ci-dessous :

Tableau n°14: Evolution des ratios des différentes dépenses sur le PIB en pourcentage

Années

Libellés

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

dép.sociale/dép.pub.total

40

21,3

21,7

26,1

19,7

17,9

32,3

18,1

Edu/PIB

1,6

1,5

1,4

1,4

0,5

0,4

1,7

2,6

Sante/PIB

8,2

1,5

1,3

1,1

0,9

0,8

4

0,6

Infra/PIB

0,5

0,4

0,6

1,8

1,9

1,7

2,7

- 6,7

Dép.sociale/PIB

10,3

3,3

3,4

4,4

3,3

37

6,1

9,8

Variat.dép.sociale

68,2

22,4

24,5

33,8

27

27

57,3

37,5

Source : loi de la finance 2003-2010 et nos calculs

La part des dépenses sociales dans les dépenses totales de 2003 à 2006 représente en moyenne 27,2%. Cette part a baissé entre 2007 à 2008 de 19,7 % à 17,9% pour remonter à partir de 2008 à 2010 à 18,1%.

De 2003 à 2010, le niveau des dépenses décroit en dent de scie, de 68, 2 à 37 ,5 milliards de francs CFA. Dans la même période, les dépenses totales ont également ont une évaluation  importante en 2009. Le PIB nominal a doublé pour stabiliser à 2010 .L'évolution du PIB à amplitude plus forte que celle des dépenses sociales dans , Bien le PIB a ainsi été réduit passant de 10 ,3 en 2003 à 3 ,8% en 2010.

Le ratio des dépenses d'éducation sur le PIB a été en moyenne de 1,5%de 2003 à 2004 et a subi une légère diminution de 2005 à 2007 avec un effort de stabilité de la part du gouvernement, sur les trois années.

Les dépenses effectuées dans le domaine d'éducation ont évoluées en dents de scie tandis que le PIB a pratiquement doublé. Le niveau des dépenses d'éducation est passé de 10,6 milliards en 2003 à 10,2 milliards en 2009. Les dépenses de fonctionnement dans le secteur de l'éducation ont une proportion importante. Elles représentent en moyenne plus de 87,9% des dépenses d'éducation, alors que les d'investissements ne représentent que 12,1% du total des dépenses d'éducation.

Les dépenses de santé représentent en moyenne 38,5% des dépenses sociales, la part des dépenses de santé dans le PIB se situe entre 0 ,3% et 8,2%. Cette proportion varie entre 2003 à 2009 avec des taux respectivement de 0,2 à 0,4, suivi d'une diminution des dépenses de santé de 54,5 milliards en 2003 et 1,5 milliards en 2009.

Le financement du secteur de la santé est fortement tributaire de l'aide extérieure tant en investissement qu'en fonctionnement. Plus de 80% de financement des infrastructures hospitalières situées à Bangui, les régions sanitaires ne recevant que 17% de l'aide totale.

Les dépenses d'infrastructures représentent en moyenne 35,8% des dépenses sociales. C'est la deuxième composante après celle de la santé dans les dépenses sociales. Le ratio moyen des dépenses d'infrastructures sur le PIB est de 0,5% (2003-2005). Le ratio a connu une remontée de 2006 à 2009 allants de 1,8% à 9,8%. Dans les trois premières années, la baisse des proportions est liée au recule des d'infrastructures.

En définitive, l'analyse des dépenses sociales et du PIB a montré que pour l'éducation, la santé et l'infrastructure, les dépenses de fonctionnement sont inferieures aux dépenses d'investissements.

1.2- incidence des dépenses sociales sur le PIB par habitant

Le PIB/tête est un indicateur de mesure de la redistribution des richesses créées à la population. Il est le rapport du PIB nominal sur le nombre total d'habitant d'un pays.

Tableau n°15: évolution du PIB par tête en million de francs

Libellés

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Dép.

Sociales

En million

66,2

22,4

24,4

33,8

27

27

57,3

37,5

 

%

-

-67,1

8,9

38,5

-20,1

0

112,2

-34,5

PIB/tête

En million

170

168,9

175,8

186,8

194,6

205

213,3

223,9

 

%

-

-0,6

6,9

6,2

4,2

5,3

4

4,9

Source : Cellule chargée des réformes économiques et sociales

L'évolution du PIB/tête se décompose en deux sous périodes : 2003-2004 et 2005-2010.

Une baisse du niveau de revenu des populations est constatée sur les intervalles 2003-2004, suivi d'une remontée à partir de 2005 jusqu'à 2010. La baisse du PIB/tête est caractérisée par un taux de croissance négatif en 2004. Les dépenses sociales évoluent en dents de scie durant toutes les périodes avec une variation considérable entre 2004 à 2009 (-67,1% à 112,2%). Le taux de croissance moyenne du PIB/tête est 4,53 avec un maximum en 2005, le PIB/tête qui est de 168,9 en 2005 passe à 223,9 en 2010.

Graphique 6: Evolution des dépenses sociales et du PIB/tête

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Années

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ce graphique permet de voir que l'accroissement des dépenses sociales s'est accompagné d'une amélioration du PIB/tête.

1.3- incidence des dépenses sociales sur la consommation des ménages

La consommation des ménages est un indicateur économique qui renseigne sur les conditions de vie des ménages. Les achats ou les dépenses en biens et services (nourriture, santé, éducation etc.) effectués par les ménages constituent leur consommation. Le tableau ci-après en donne une idée générale.

Tableau n°16:   Evolution des variations de la consommation des ménages et des dépenses sociales

Années

Libellés

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Dép. sociale

68,2

22,4

24,4

33,8

27

27

57,3

37,5

Variat.dép sociales

-

-67,1

8,9

38,5

-20,1

0

112,5

-34,5

Cons.ménages (milliard)

549,1

590,3

627,1

672,9

718,9

804,4

823,1

871,9

Variat.cons.ménages

-

8

7

8

7

12

3

6

Source: Loi des finances (2003-2010)/ cellule chargée des reformes économiques et sociales

L'analyse du Tableau ci-dessus montre une évolution en dents de scies des deux agrégats économiques qui sont les dépenses sociales et la consommation des ménages. Deux phases caractérisent la consommation des ménages, à savoir une phase de recul (2003-2004) et une phase de remontée (2005-2010) de cet indicateur économique. Le graphique permet de voir ses deux phases.

Graphique 7: Evolution de la consommation des ménages et des dépenses sociales

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Années

 
 
 

La première phase allant de 2003-2004 indique une augmentation de la consommation des ménages (consommation privée) passant de 549,5 milliards à 590,3 milliards, soit une variation de 8%. Tandisque qu'une diminution a été observée pour les dépenses sociales de 68,2 milliards à 22,4 milliards, soit une croissant moyenne négative de 67,1% ; à coté de ses recul, il a été noté des sous croissances de la consommation des ménages, l'augmentation de la consommation des ménages est faite sur de plus grands intervalles de temps.

En effet, elle s'étale sur 6 ans de 2004 à 2010. Sur l'année 2005, une croissance de 7% a été observée. Le mouvement se poursuit en 2006 avec un taux de croissance de 8% de 2003 à 2006, la consommation passe de 549,5 milliards à 672,9 milliards de FCFA. L'augmentation des dépenses sociales intervient en 2004 jusqu'à 2009. La croissance de la consommation des ménages est aussi manifestée sur l'intervalle de 2004-2010. Le fort est celle de 2008 (12%) qui est aussi l'année où la variation des dépenses sociales est nulle.

II.2 Incidence des dépenses sociales sur l'IDH

L'indicateur du développement humain (IDH), comme évoqué plus haut comprend trois variables : l'espérance de vie, le niveau d'éducation (mesuré d'une part, par le taux d'alphabétisation des adultes, et d'autre part, par le taux combiné de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le supérieur) et le niveau de vie d'après le PIB réel corrigé par habitant.

Au total, l'IDH mesure les progrès accomplis par un pays ou une communauté dans son ensemble. L'IDH varie entre 0 et 1, plus il est proche de 1, plus le pays se situe à un niveau de développement humain élevé.

Pour les pays d'Afrique subsaharienne, l'IDH varie lui-même du simple au double (PNUD, 2000). Son évolution entre 2003 et 2010 en RCA est donnée par le tableau ci-dessous.

Tableau n°17: Evolution de l'indicateur de développement humain en RCA

Années

Libellés

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

IDH

0,335

0,331

0,316

0,334

0,336

0,339

0,334

0,339

Variat.dép.sociale

_

-67,1

8,9

38,5

-20,1

0

112,2

-34,5

Source: Rapport de l'institution des statistiques de l'UNESCO (2011), de la Banque mondiale (2011), et de l'FMI.

L'indicateur de développement humain (IDH) reflète le niveau et la qualité de vie des pays en fonction de trois principaux critères : revenu, santé et l'éducation.

Les données ci-dessus montrent que de 2003 à 2010, l'IDH en RCA n'a pas passé la barre des 0,5 qui aurait permis au pays d'être situé dans la catégorie des pays à l'indice de développement humain moyen.

Une observation de l'évolution de l'IDH montre une évolution figée dans l'intervalle allant de 0,31 à 0,33.

Pour la période 2003-2005, on observe une baisse de l'IDH qui passe de 0,355 à 0,311 avec un taux de variation moyenne des dépenses sociales de -29,1. Une amélioration de l'IDH en 2006 est constatée.

Les dépenses sociales ont connu une légère diminution de l'IDH entre 2006-2009, suivie d'une augmentation en 2010.

Après avoir fait l'analyse de la politique budgétaire et vu sommairement l'incidence des dépenses sociales sur les indicateurs socio-économiques, l'analyse économétrique de l'impact des dépenses sociales sera menée au prochain chapitre.

CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE

Dans le but de pouvoir atteindre notre objectif qu'on s'est fixé précédemment, ce chapitre nous permet de juger des comportements et de la pertinence des effets des dépenses sociales sur les indicateurs socio-économiques d'après les résultats de notre analyse économétrique.

Section I : La présentation et l'estimation du modèle

Le modèle choisi pour notre analyse est un modèle économétrique. L'économétrie renvoie à la mesure des phénomènes économiques. Elle constitue une branche des sciences économiques qui fait appel conjointement à la théorie économique, statistique et les mathématiques.

I.1- La présentation du modèle

Le modèle qui est utilisé dans notre travail est un modèle de régression multiple qui consiste à étudier la dépendance d'une variable à savoir la variable expliquée à plusieurs autres variables dites explicatives.

1.1- La présentation du modèle général

Notre modèle général se présente sous la forme suivante:

t= 1......T, Yt est la variable expliquée, x1t, x2t,...xkt sont les variables explicatives et

 Représente le niveau attendu de la variable expliquée

Représente le niveau de la variable explicative

 Est une constante du modèle

â sont les coefficients des variables explicatives29(*)

La variable dépendante: Elle est constituée de 3 trois variables différentes à savoir PIB, PIB/TÊTE, consommation et IDH.

Ce modèle comprend quatre variables dépendantes: Le produit intérieur brut (PIB), Le produit intérieur brut par tête (PIB/tête) et l'indice de développement humain (IDH).

Pour expliquer ces 4variables, nous avons choisi trois (3) variables indépendantes qui sont: l'éducation (EDU), la santé et l'infrastructure (INFRA).

1.2- La présentation des modèles

La RCA est un pays qui mène ses politiques de réduction de pauvreté par le biais de : PIB ; PIB/tête ; IDH et CONSOMMATION. Pour évaluer ces variables nous utiliserons un modèle économique.

Il est délicat de fournir une définition unique de la notion de modèle. Car la notion de modèle est relative au point de vue auquel nous nous plaçons : les sciences physiques, la biologie l'épistémologie, l'économie...

Pour Edmond Malinvaud, « un modèle consiste en la représentation formelle des idées ou des connaissances relatives à un problème... ». Donc toutes les sciences utilisent des modèles. En ce qui concerne les sciences sociales, en particulier l'économie, un modèle (économique) cherchent à représenter les phénomènes économiques (la croissance, le commerce international par exemple) ou le fonctionnement des entités telles que  les entreprises, les ménages.

En économétrie, un modèle consiste en une présentation formalisée d'un phénomène sous forme d'équations dont les variables sont des grandeurs économiques. Donc le modèle économique décrit ou schématise le comportement des phénomènes étudiés afin de comprendre la nature et le fonctionnement des systèmes économiques. L'objectif de ce type de modèle est de représenter les traits les plus marquants d'une réalité qu'il cherche à styliser30(*).

C'est ainsi que dans notre cas d'étude, un modèle économétrique de type linéaire a été retenu pour évaluer l'impact des certaines variables sur le PIB, PIB/tête, CONSOMMATION et l'IDH.

De manière spécifique, les modèles de base nous donnerons les modèles suivants :

T.PIB= 1TD.EDUt2TD.SANTt3TD.INFRAt (1), pour déterminer la contribution des variables explicatives sur le PIB.

T.PIB/tête= 1TD.EDUt2TD.SANTt3TD.INFRAt (2), pour déterminer la contribution des variables explicatives sur le PIB/tête.

T.CONS= 1TD.EDUt2TD.SANTt3TD.INFRAt (3), pour déterminer la contribution des variables explicatives sur la consommation.

T.IDH= 1TD.EDUt2TD.SANTt3TD.INFRAt (4), pour déterminer la contribution des variables explicatives sur l'IDH.

I.3- Les estimations économétriques

Plusieurs modèles seront abordés pour cerner les différents impacts de nos variables exogènes (dépenses sociales) sur les variables endogènes (PIB, PIB/tête, consommation des ménages et l'IDH). L'approche ici se fera en général avec le modèle des MCO qui permet de capter les effets de court et long terme. Nous testerons donc toutes les variables exogènes avec chacune des variables endogènes prise isolement.

3.1- Présentation des résultats des estimations

Nous avons utilisé pour tester nos données, le logiciel Eviews. Ainsi, nous avons le tableau ci-dessous.

3.1.1 Modèle (1) : PIB

Les dépenses sociales (EDU, SANT et INFRA) ont été estimées avec le PIB, le modèle (1) donne :

Estimation par les MCO

Variables

Coefficients

t-statistic

Probabilité

âo

2,73

0,55

0,61

EDU

2,08

0,63

0,56

SANT

0,50

0,22

0,83

INFRA

-1,28

5,03

0,81

R2= 0,11

Source: Résultat de e-views

Le modèle (1) quant à lui prend en compte les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'infrastructure. Il donne des coefficients positifs (relations positives entre les variables exogènes et le PIB) et significatifs pour l'éducation et la santé et non significatif pour les infrastructures. Cela montre que les variables exogènes sont inefficaces dans la contribution du PIB car R2 est égal à 11% et que les 89% de contribution de ces variables sont inefficaces.

Significativité des paramètres (Test de Student)

Les hypothèses sont les suivantes :

H0: at = 0

H1: at ? 0 avec t {1... 3}

Pour tous les paramètres estimés du modèle, les probabilités associées aux statistiques de Student sont calculés au seuil de (5%). Alors ces paramètres pris individuellement sont significatifs. En effet, ces probabilités correspondent aux statistiques t de Student pour la variable INFRA est 5,03 qui est supérieure à 1,96 en valeur absolue. Ainsi les coefficients de cette variable sont significatifs au seuil de (5%).

3.1.2- Modèle (2) : PIB/tête

Les dépenses sociales (EDU, SANT et INFRA) ont été estimées avec le PIB/tête, le modèle (2) donne :

Estimation par les MCO

Variables

Coefficients

t-statistic

Probabilité

 

4,48

2,20

0,09

EDU

-0,04

-0,03

0,97

SANT

0,85

0,90

0,41

INFRA

-1,39

0,69

0,54

R2= 0,33

Source: Résultat de e-views

Le modèle (2) permet d'apprécier une relation positive entre les dépenses de santé et le PIB/tête d'une part. D'autre part, les coefficients des dépenses à l'éducation et à l'infrastructure sont négatifs et donc non significatifs. Toutefois, dans le long terme, les dépenses à la santé ont un impact important sur le PIB/tête.

Significativité des paramètres (Test de Student)

Les hypothèses sont les suivantes :

H0: at = 0

H1: at ? 0 avec t {1, ..., 3}

Pour tous les paramètres estimés du modèle, les probabilités associées aux statistiques de Student sont calculés au seuil de (5%). Alors, ces paramètres pris individuellement sont significatifs.

En effet, ces probabilités correspondantes aux statistiques t de Student pour les variables EDU, SANT et INFRA sont respectivement 0,03 ; 0,90 et 0,69 qui sont chacune inférieure à 1,96 en valeur absolue. Alors les coefficients des différentes variables sont tous non significatifs au seuil de (5%).

3.1.3- Modèle (3) : CONS

Les dépenses sociales (EDU, SANT et INFRA) ont été estimées avec la consommation, le modèle (3) donne :

Estimation par les MCO

Variables

Coefficients

t-statistic

Probabilité

 

0,24

0,35

0,74

EDU

1,09

2,38

0,07

SANT

1,74

5,53

0,005

INFRA

1,65

2,39

0,074

R2=0,95

Source: Résultat de e-views

Remarquons que tous les coefficients sont donc positifs et alors significatifs. Il y a une relation positive entre ces variables exogènes et la dépense consacrée à la consommation. C'est ainsi que 95% de ces variables ont contribué efficacement dans la part de consommation.

Significativité des paramètres (Test de Student)

Les hypothèses sont les suivantes :

H0: at = 0

H1: at ? 0 avec t {1, ..., 3}

Pour tous les paramètres estimés du modèle, les probabilités associées aux statistiques de Student sont calculés au seuil de (5%). Alors, ces paramètres pris individuellement sont significatifs. En effet, ces probabilités correspondantes aux statistiques t de Student pour les variables EDU, SANT, INFRA sont respectivement 2,38 ; 5,53 et 2,39 qui sont chacune supérieures à 1,96 en valeur absolue. Ainsi, les coefficients des différentes variables sont tous significatifs au seuil de (5%).

3.1.4- Modèle (4) : IDH

Les dépenses sociales (EDU, SANT et INFRA) ont été estimées avec leIDH, le modèle (4) donne :

Estimation par les MCO

Variables

Coefficients

t-statistic

Probabilité

 

1,24

1,78

0,18

EDU

0,37

0,80

0,47

SANT

1,42

4,43

0,1

INFRA

1,89

2,70

0,054

R2=0,92

Source: Résultat de e-views

Le modèle (4) nous met en évidence qu'il y a une relation positive entre les variables exogènes et endogène (IDH). Il montre que les paramètres des dépenses liées aux infrastructures et santé sont significatifs et non significatives pour les dépenses allouées à l'éducation.

Significativité des paramètres (Test de Student)

Les hypothèses sont les suivantes :

H0: at = 0

H1: at ? 0 avec t {1, ..., 3}

Pour tous les paramètres estimés du modèle, les probabilités associées aux statistiques de Student sont calculés au seuil de (5%). Alors ces paramètres pris individuellement sont significatifs. En effet, ces probabilités correspondantes aux statistiques t de Student pour les variables EDU, SANT et INFRA sont respectivement 0,47 ; 0,1 et 0,054 qui sont chacune inférieure à 1,96 en valeur absolue. Alors les coefficients des différentes variables sont tous non significatifs au seuil de (5%).

Section II : Interprétations économiques et recommandations de la politique socioéconomique

II.1 Les interprétations économiques

Les interprétations des modèles économétriques fonctionnelles, du point de vue économique seront l'objet de cette partie. Une analyse économique est faite pour mieux appréhender et comprendre les différentes liaisons existantes entre nos différentes variables exogènes et endogènes, et de déterminer les variables significatives qui doivent contribuer à la réduction de la pauvreté.

1.1 Le PIB

Il ressort des estimations économétriques, que les dépenses sociales en général ont un effet positif plus important sur le long terme que sur le court terme. En d'autres termes, l'amélioration du niveau des dépenses sociales permet une meilleure valorisation des ressources humaines. L'entretien des ressources humaines conditionne la qualité de la force de travail qui est l'un des facteurs capital dans le processus de création de la richesse. L'éducation et surtout la santé sont donc des secteurs qui bénéficient de l'allocation de crédits budgétaires.

Les différentes élasticités dans l'éducation et la santé montrent des effets visibles sur le PIB à long terme. Une croissance de 10% des dépenses allouées aux variables explicatives (éducation et santé) entraîne une augmentation du PIB de 24,5% et 11,8%. Par contre, les dépenses d'infrastructures dans le long terme ont un impact négatif du fait que toutes les réalisations lourdes ont été faîtes.

En définitive, l'effet des dépenses sociales est de long terme. Les secteurs prédominants et porteurs sont l'éducation et la santé qui montrent un effet plus important à long terme.

1.2 PIB/tête

Les estimations économétriques montrent une relation positive entre les dépenses allouées à l'éducation et santé et le PIB/tête. Cette relation positive est peut être due soit à une bonne redistribution de la richesse, soit à des dépenses sociales productives et orientées.

La décomposition des dépenses sociales en fonctionnement et en investissement donne un meilleur effet de ces composantes sur le PIB/tête. Ainsi, les dépenses sociales de fonctionnement et d'investissements sont positives corrélées au PIB/tête. Elles deviennent plus importantes sur le long terme, ce qui est le contraire des dépenses d'infrastructures prises dans leur ensemble.

Les dépenses de fonctionnement ont un impact beaucoup plus important que les dépenses d'investissements, d'autant plus que les dépenses de fonctionnement comprennent les dépenses de personnel qui accroissent généralement le revenu des populations.

Isolement, les dépenses dans les secteurs d'éducation et santé dans ce modèle donnent des impacts plus significatifs positivement. L'impact des dépenses d'éducation est le plus fort

Les résultats du long terme abondent dans le même sens que ceux sur l'impact du PIB. Les variables exogènes prises individuellement montrent un impact de long terme plus important sur le PIB/tête.

1.3 Consommation des ménages

Les dépenses de fonctionnement de long terme sont porteuses d'effets significatifs. Elles expliquent la consommation des ménages. Les dépenses de santé ont un impact plus important dans le long terme. La santé étant un bien précieux, on ne peut la repousser ou la négliger comme l'éducation et les infrastructures. Une grande majorité de la population bénéficie des prestations sanitaires. Les dépenses de santé expliquent la consommation des ménages. La santé a une élasticité plus grande que celle de l'éducation, mais son modèle est significatif.

La consommation des ménages est expliquée par les dépenses de santé et de l'éducation ainsi que les dépenses sociales de fonctionnement. L'éducation et la santé sont des services auxquels les populations ont accès en contrepartie, les rémunérations sont comprises dans la consommation des ménages. Les infrastructures n'expliquent pas la consommation des ménages car généralement les populations ne paient pas pour l'accès aux infrastructures (routes, ponts, hôpitaux, etc.). Même si contribution il y a, elle est classée dans les calculs dans d'autres secteurs.

1.4 IDH

L'éducation, la santé, les infrastructures sont significatives. Les trois premières valeurs entrent en ligne de compte pour le calcul de l'IDH. Ainsi, une amélioration des dépenses dans les trois secteurs cités a inéluctablement un impact sur l'IDH. Mais à long terme, les élasticités régressent signifiant sans doute que ces augmentations ne sont pas correctement dirigées vers les secteurs cibles.

II.2 Recommandations de politiques économiques et sociales de lutte contre la pauvreté

Le rôle majeur que joue les politiques économiques et sociales est incontestable. Les politiques économiques ont pour but de redistribuer la richesse nationale créée (par ajout de valeur ajoutée) par la création d'emplois stables et diverses allocations aux populations qui permet une amélioration de leur bien-être. Les politiques sociales, quant à elles, proposent la fourniture et l'accès des biens et services publics (santé, éducation, etc.).

L'absence et/ou l'insuffisance de ces prestations publiques cause un frein au développement économique et social. Pour mener un pays au développement, la prise en compte des dépenses sociales apparaît donc comme une nécessité primordiale dans le processus d'éradication de la pauvreté. C'est pourquoi nos recommandations sont axées principalement sur les politiques économiques et sociales.

2.1 Au niveau économique

Les politiques économiques comprennent les politiques macroéconomiques et les politiques sectorielles. Les recommandations visent la réduction des inégalités en dotation de capital physique et financier. Une intervention particulière doit se faire au niveau de secteurs cibles (éducation, santé et infrastructure) qui influencent les conditions de vie des pauvres. Elle doit permettre aux pauvres de générer des revenus et de renforcer leur aptitude à l'activité de création de richesse nationale.

La première politique à mettre en place doit être celle qui vise la réduction des prix des biens et services (ou/et allocation de l'illusion monétaire ainsi que les prix de facteurs de production, afin que les plus démunis puissent plus facilement pourvoir à leurs besoins fondamentaux. Une réduction des droits et taxes, à l'importation (baisse des prix de biens et services) et l'exportation (gain de compétitivité), des facteurs de production permet aux pauvres de participer au processus de production et d'améliorer la compétitivité de la production nationale face aux autres économies.

Le déficit de capital financier étant un facteur limitant pour les pauvres. L'Etat devra mettre en place une politique de crédits pour les pauvres. Ces crédits permettront aux pauvres de démarrer des activités lucratives, améliorant ainsi leurs conditions de vie par de meilleurs revenus. L'octroi de crédit à des conditions assouplies réduit la pénibilité du travail manuel. Encourager la création de structures de microcrédits pour une réorientation de l'épargne vers les pauvres.

Le secteur agricole est la base de l'économie centrafricaine, le binôme café-coton notamment, mais qui renferme une grande quantité des démunis. Par conséquent, il requiert une prise en charge particulière. Les recommandations portent sur le régime fiscal et les contraintes qui entravent le développement du secteur (vieillissement des plantes, manque d'entretien continu, les barrières à l'accès des terres, etc.).

La diversification des cultures, l'organisation des paysans et l'approfondissement de la transformation pour une valeur ajoutée plus grande sont des solutions.

La construction et l'entretien des routes et pistes rurales pour l'écoulement des produits vers les zones déficitaires. Une subvention des intrants agricoles contribuerait à accroître leur productivité et réduire la pénibilité du travail. Toutes ces actions doivent concourir à la formation et à la création d'emplois.

Les recommandations déjà citées plus haut ont une orientation sectorielle qui doit être englobée dans un cadre macroéconomique pour des résultats plus importants. Une réduction de la fiscalité par exemple, ne doit pas provoquer de déséquilibres macroéconomiques (inflation, déficit budgétaire, déficit courant, par exemple). Un suivi du système de gestion des recouvrements fiscaux est préconisé.

La prise en compte des besoins des secteurs sociaux dans l'élaboration du budget doit être effective et beaucoup plus orientée vers les zones rurales. Une amélioration de la qualité des dépenses d'infrastructures socio-économiques de base permet une amélioration des conditions de vie des populations. Un gros effort de répartition des dépenses publiques, doit être fait en fonction des besoins économiques et sociaux.

2.2 Au niveau social

Les buts poursuivis par les politiques sociales consistent à favoriser l'accès et d'améliorer la qualité des services à une proportion plus grande des populations aux services sociaux de base.

L'Etat centrafricain essaie de mettre en place un système social qui devrait permettre à terme la prise en charge sociale totale des populations. La recommandation est de procéder à son installation définitive afin que ses prestations puissent être contribuées à l'amélioration des conditions de vie des populations. Les filets de sécurité et les fonds sociaux doivent être spécialisés pour contenir les effets socio-économiques des reformes afin de permettre aux démunis de bénéficier des fruits de la croissance. Le versement d'allocation de chômage (chômeur qui n'a pas un premier emploi) est préconisé. Une évaluation de cette catégorie de population doit être faite pour une efficacité de ces transferts. L'Etat doit revoir à la hausse le niveau du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti).

La construction de plus d'écoles et de centres de santé est recommandée. La santé est un facteur déterminant de la qualité de la vie. Aussi, les actions suivantes doivent être menées :

· Créer des mécanismes d'orientations de crédit pour le suivi des actions engagées ;

· Réduire les frais de consultations et d'hospitalisations dans les hôpitaux publics, redéfinir l'approche du personnel soignant qui devrait motiver à terme les populations à user des services offerts ;

· Redéployer le personnel soignant dans les zones assiégées et celles qui sont reculées par la création et la réouverture de centres de santé ;

· Pérenniser la politique du médicament générique ;

· Une prise en charge partielle ou totale des populations dans la prestation des soins.

Dans le domaine de l'éducation, il faut améliorer la qualité et l'accès à l'éducation en :

· Mettant en place la politique de l'école gratuite pour tous et de distribution gratuite des manuels scolaires ;

· Construisant des écoles et une autre université pour le désengorgement des structures existantes.

Un programme de logement doit prendre forme pour doter chaque centrafricain de logement décent ou mettre en place une politique d'acquisition de terrain et subventionner les intrants qui participent à la construction de logements.

L'eau étant source de vie, une politique menée dans les zones rurales et urbaines permettra de fournir l'eau potable par la création d'hydrauliques villageoises, par l'acquisition de chaque ménage d'un compteur d'eau en réduisant les frais liés à l'abonnement et à l'installation.

Des structures de contrôle doivent être créées pour contrôler l'exécution effective des travaux commandés par les autorités. Et de vérifier l'efficience des dépenses engagées afin d'empêcher qu'une partie de la population s'approprie les richesses.

CONCLUSION

La présente étude a analysé la politique budgétaire en la décomposant en plusieurs postes : les recettes, les dépenses et le déficit budgétaire. Elle a permis d'appréhender la structuration et l'évolution de ces postes, l'évolution des allocations aux secteurs sociaux ainsi que leur incidence sur des indicateurs socio-économiques qui mesurent le niveau de vie des populations. L'analyse de l'évolution de la pauvreté à travers les indicateurs socio-économiques met à jour une hausse de celle-ci. La cause de l'aggravation de la pauvreté est due à la dégradation du tissu socio-économique.

L'analyse a montré que les dépenses d'éducation, de santé ont un impact sur les indicateurs de bien-être et dans une moindre mesure un comportement mitigé à court et long terme des dépenses d'infrastructures. Et que généralement, les dépenses sociales de fonctionnement sont plus porteuses que celles des investissements. Donc une augmentation des dépenses sociales de base (éducation, santé) permet de réduire la pauvreté de manière significative.

En effet, une augmentation des dépenses sociales autres que les secteurs listés, dans cette partie, a un impact léger sur la pauvreté. L'analyse économétrique montre que les dépenses sociales ont contribué à la croissance économique et à améliorer le bien-être des ménages à travers leur consommation. L'augmentation des dépenses sociales associée à une dynamique de l'économie permet d'éradiquer la pauvreté si la répartition de la richesse est égalitaire.

Pour parvenir à l'objectif d'amélioration des conditions de vie des populations et de réduction de la pauvreté, des recommandations de politiques économiques et sociales ont été suggérées. Des efforts énormes doivent être consentis pour accroître les dépenses orientées vers les secteurs sociaux de base. De nouveaux systèmes de gestion du recouvrement des recettes fiscales ont été mis en place et doivent être suivis pour une amélioration de leur efficacité. La mise à disposition de moyens matériels et immatériels aux populations serait un moyen de circonscrire la pauvreté et de les associer au processus de production nationale. La gestion rigoureuse des ressources ne pourrait que maximiser les gains dans la lutte contre la pauvreté.

Ce présent travail n'a pas la prétention d'avoir cerné tous les contours de la politique budgétaire dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Il a été exécuté dans le but de participer à la grande mobilisation mondiale contre le nouveau fléau qu'est la pauvreté.

Beaucoup de questions non abordées ici restent ouvertes telles que la volonté et la stabilité politiques qui font actuellement défaut au pays. Il s'agit là des facteurs plus ou moins exogènes à la société et à l'économie qui ont besoin aujourd'hui d'une plus grande organisation et d'une gestion plus transparente et plus efficace dans la lutte contre la pauvreté.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Articles de Wikipedia : Pauvreté, définition et formes de la pauvreté ;

2. Banque de France (2004), la zone franche. Rapport annuel ;

3. Banque de France (2005), la zone franche. Rapport annuel ;

4. Calendrier budgétaire

5. Dictionnaire d'économie et des sciences sociales (Edition Nathan, Paris, 1996).

6. Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) 2008-2010 : Résumé analytique ;

7. Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) 2008-2010 : Rapport de première année de mise en oeuvre (MARS 2009) ;

8. Cours de l'économétrie de Dr Emmanuel MBETID-BESSANE (2011-2012)

9. E. GNAMOY, la politique budgétaire et la lutte contre la pauvreté en Côte d'Ivoire, mémoire, 2004, 34pages ;

10. FAO, 2002 : Programme régional de sécurité alimentaire pour les pays membres de la CEMAC ;

11. H. MOUAFO, l'initiative PPTE et la lutte contre la pauvreté au Cameroun, mémoire DEA/Université de Yaoundé 1 ;

12. Loi des Finances (2003-2010) ;

13. Ministère de plan et de l'économie, RCA (perspective de la lutte contre la pauvreté 2004)

14. Programme des Nations unies pour le développement, République Centrafricaine : Profil de pauvreté en milieu rural (Enquête sur les conditions de vie en milieu rural ECUR - 2003) ;

15. Programme des Nations unies pour le développement, République Centrafricaine : Profil de pauvreté en milieu Urbain (Enquête sur les conditions de vie en milieu Urbain ECUR - 2003) ;

16. Principaux déterminants de la pauvreté en Centrafrique (Info@minplan-rca.org) ;

17. Rapport de l'institution des statistiques de l'UNESCO (2011), de la Banque mondiale (2011), et de l'FMI ;

18. R. BOURBONNAIS (2002), Econométrie, DUNOD 318P

19. Rapport de BAD sur la finance publique de la RCA (Juillet 2010).

ANNEXES

ANNEXE 1

Tableau 1: les recettes en milliards

 

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Recettes fiscales

45,3

48,3

50,6

60,4

71,2

81,4

91,0

92

Recettes non fiscales

8,4

7,5

8

12,9

14

15,5

16,8

17,9

Recettes propres totales

53,7

55,8

58,6

73,4

85,2

96,7

107,8

109,9

Dons

10,1

22,7

29,4

94,5

40,1

29,3

29

62,2

Recettes totales

63,8

78,5

88

167,9

125,3

126

136,8

172,1

Source : Administration Centrafricaine & CTP-PAS

ANNEXE 2

Tableau 2: Taux de variation

ANNEES

PIB

EDU

SANT

INFRA

2003

-4,1

0,2

2,3

0,8

2004

1,3

2,8

0,3

2

2005

6,2

1,5

2

0,7

2006

8,2

1,4

1,75

1,25

2007

5,6

0,3

1,87

1,13

2008

9,2

2,3

2,1

1,89

2009

5,3

0,83

0,4

1,17

2010

5,1

0,8

0,07

0,18

Source : Administration Centrafricaine & CTP-PAS

ANNEXE 3

Tableau 3 : Taux de variation

ANNEES

PIB/TETE

EDU

SANT

INFRA

2003

3,4

0,2

2,3

0,8

2004

-0,4

2,8

0,3

2

2005

4,1

1,5

2

0,7

2006

6,2

1,4

1,75

1,25

2007

4,2

0,3

1,87

1,13

2008

5,3

2,3

2,1

1,89

2009

4

0,83

0,4

1,17

2010

5

0,8

0,07

0,18

Source : Administration Centrafricaine & CTP-PAS

ANNEXE 4

Tableau 4 : Taux variation

ANNEES

CONS

EDU

SANT

INFRA

2003

5,3

0,2

2,3

0,8

2004

6,8

2,8

0,3

2

2005

6,2

1,5

2

0,7

2006

6,4

1,4

1,75

1,25

2007

6, 3

0,3

1,87

1,13

2008

10,3

2,3

2,1

1,89

2009

3,4

0,83

0,4

1,17

2010

2

0,8

0,07

0,18

Source : Administration Centrafricaine & CTP-PAS

ANNEXE 5

Tableau 5 : Taux variation

ANNEES

IDH

EDU

SANT

INFRA

2003

6,6

0,2

2,3

0,8

2004

6,8

2,8

0,3

2

2005

6

1,5

2

0,7

2006

7,4

1,4

1,75

1,25

2007

5,5

0,3

1,87

1,13

2008

7,9

2,3

2,1

1,89

2009

4,5

0,83

0,4

1,17

2010

1,5

0,8

0,07

0,18

Source : Administration Centrafricaine & CTP-PAS

TABLE DES MATIERES

CHAPITRE 1 TENDANCE DE LA PAUVRETE EN RCA

Section I : Analyse de la Tendance de la pauvreté

I.1 -Définition, causes, formes et manifestation de la pauvreté................... 7

1.1-Définition de la pauvreté.......................................................................... 7

1.2- Causes de la pauvreté.............................................................................. 8

1.3- Les formes de la pauvreté................................................................... .... 8

1.4-Manifestations de la pauvreté................................................................. 9

I.2. Une revue de littérature............................................................................. 11

I.3- Principaux indicateurs et mesures de la pauvreté.................................. 20

3.1- Le seuil de pauvreté ............................................................................... 21

3.2- les principaux déterminants de la pauvreté en Centrafrique............... 24

Section 2 : Caractéristiques de la pauvreté en RCA

II.1- Pauvreté et caractéristiques économiques des ménages dans la ville de Bangui............................................................................................................... 26

1.1- chômage, sous emploi global et pauvreté.............................................. . 26

1.2- Répartition des ménages selon la branche d'activité et type d'emploi.......................................................................................................... 27

Pauvreté et caractéristique socio-économique des ménages ruraux............................................................................................................. 30

2.2.1-Caractéristiques démographiques........................................................ 31

2.2.2-Pace de l'agriculture............................................................................. 32

2.2.3-Revenus des ménages ruraux par source............................................ 33

2.2.4-Dépenses globales des ménages ruraux.............................................. 34

2.3 Perspective de la lutte contre la pauvreté.............................................. 35

CHAPITRE II : ANALYSE DE L'IMPACT DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE EN RCA

Section I : la politique budgétaire et son mode de financement................ 42

I.1- structure et évolution des ressources de l'Etat.................................... 43

I.2 Structure et évolution des dépenses publiques..................................... 44

I.3- Les financement des déficits budgétaires............................................. 7

Section II : incidence de la politique budgétaire sur des indicateurs économiques et sociaux....................................................................................51

II.1 Incidence des dépenses sociales sur les indicateurs économiques......................................................................................................51 1.1 Incidences des dépenses sociales sur le PIB.......................................... 51

1.2 Incidence des dépenses sociales sur le Pib par habitant....................... 56

1.3-incidence des dépenses sociales sur la consommation des ménages........................................................................................................... 57

II.2- Incidence des dépenses sociales sur l'IDH...............................................60

CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE

Section I : La présentation et l'estimation du modèle................................... 64

I.1- La présentation du modèle ...................................................................... 64

1.1- Présentation du modèle général............................................................. 64

1.2- La présentation des modèles.................................................................. 65

I.3- Les estimations économétriques.............................................................. 66

3.1- Présentation des résultats des estimations............................................ 67

3.1.1- Modèle (1) : PIB .................................................................................... 67

3.1.2- Modèle (2) : PIB/tête........................................................................... 68

3.1.3- Modèle (3) : CONS................................................................................. 69

3.1.4- Modèle (4) : IDH.................................................................................... 70

Section II : Interprétations économiques et recommandation de la politique socioéconomique............................................................................................. 73

II.1-Les interprétations économiques............................................................ 73

1.1-Le PIB....................................................................................................... 73

1.2 -PIB/tête.................................................................................................. 74

1.3-Consommation des ménages................................................................... 75

1.4-IDH............................................................................................................ 75

II.2-Recommandations de politiques économiques et sociales de lutte contre la pauvreté............................................................................................ 76

2.1-Au niveau économique........................................................................... 76

2.2-Au niveau social...................................................................................... 78

CONCLUSION................................................................................................... 82

* 1 Rapport de BAD sur la finance publique de la RCA (Juillet 2010).

* 2 Dictionnaire d'économie et des sciences sociales (Edition Nathan, Paris, 1996).

* 3 Enquête sur la condition de vie de la population en 2006

* 4 Article de Wikipédia : pauvreté, définition et formes de la pauvreté

* 5 ICASSEES (Enquête sur la condition de vie de la population en 2003)

* 6 G. MYRDAL (Fiscal policies in the businesscycle)

www.univ-orleans.fr/leo/image/espace_perso

* 7 A. LERNER « responsable et équilibré »

www.cg68.fr/en/a-la-une/2008-in-budget-responsable- et-équilibre-html

* 8J.HAURY, « politique anticyclique » 2011

Haury.blog-24heures.ch/archive/2008/.../politique-anticyclique_html

* 9 J.KEYNES « l'intervention de l'Etat est il nécessaire »

www.Aygosi.pagesperso-orange-fr/DISSSER Intervention Etat économie marché.html

* 10 De JANVRY. « Module 3 : les instruments de protection et leurs conséquences »

www.foa.org/DOCCPEP/003/X73552F/X7352 F03.html

* 11 Dictionnaire d'économie et des sciences sociales (Edition Nathan, Paris, 1996).

* 12 Z. MAÏGA « hausse de la pauvreté »

www.est.republicain.fr/.../le-restos-du-coeur

* 13 T. MALTHUS « essai sur le principe de population »

Malthus-fr_art_222_25313_html

* 14 A. SMITH , « calibre.be .entre croissance et pauvreté »

www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/.../entre- croissance-et pauvreté

* 15 Etat-providence-wikipedia

Fr.wikipedia.org/wiki/Etat-providence

* 16 Banque Mondiale « approche et initiatives du développement 2001 »

Web.worldbank.org/.../.../content MDK.20631296_page

* 17PNUD « approche stratégique »

www.cd.undp.org/mediafile/PRODOC%20pauvreté%20FINAL...pdf

* 18 Un article de wikipedia, l'encyclopédie

* 19 Profil de pauvreté de la ville de Bangui (Enquête sur les conditions de vie de la vie de Bangui - CCVB 2003)

* 20 Profil de pauvreté de la ville de Bangui (Enquête sur les conditions de vie en milieu rural - ECVR 2003) : Région N°2 Equateur, DRAFT.

* 21 Ministère du plan et de l'économie, (principaux déterminant de la pauvreté en RCA 2007-2011)

* 22PNUD, RCA, profil de pauvreté en milieu rural (enquête sur la condition de vie en milieu rural 2003)

* 23 PNUD, RCA, profil de pauvreté en milieu rural (enquête sur la condition de vie en milieu rural 2003)

* 24 Ministère de plan et de l'économie, RCA (perspective de la lutte contre la pauvreté 2004)

* 25 Dictionnaire d'économie et des sciences sociales (Edition Nathan, paris, 1992).

* 26 Vie-public.fr est un site réalisé par la direction de l'information légale et administrative.

* 27 Ives MICHEL, politique budgétaire, esc promo 2002

* 28 Calendrier budgétaire

* 29 Cours de Dr Emmanuel MBETID-BESSANE (2011-2012)

* 30 R. BOURBONNAIS (2002) , Econométrie, DUNOD 318P






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon