EDC ( Electricity Developpment Corporation ) et la relance du pool énergétique camerounais: enjeux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Jean- Louis NDZOUDOM Institut de formation pour le développement Yaoundé - Diplôme d'études professionnelles approfondies niveau 2 2011 |
CHAPITRE 5 :
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N° |
Désignation |
Puissance installée (En MW) |
Energie produite en GWh |
Durée d'utilisation en heures |
Durée d'utilisation en Jours |
% du temps d'utilisation par an |
1 |
Hydro - électricité |
729 |
3 892 |
5 339 |
222 |
61% |
2 |
Thermique |
206 |
255 |
1 238 |
52 |
14% |
3 |
Auto - production |
267 |
959 |
3 592 |
150 |
41% |
4 |
TOTALE |
1 202 |
5 106 |
4 248 |
177 |
48% |
Source : AES SONEL et ARSEL
Cette énergie a été produite avec un taux de disponibilité de 85% en hydroélectricité et de 80% pour les centrales thermiques du concessionnaire public d'électricité. Il ressort du tableau de puissances installées et d'énergie produite que ces différents moyens de production sont sollicités très différemment. Ainsi :
· Les installations hydroélectriques fonctionnent en moyenne 5339 heures par an contre
1238 heures seulement pour la production thermique ; ce qui démontre le faible niveau d'utilisation des « capacités immobilisées ».
· Pour les auto-producteurs, leurs installations de production d'énergie sont comparativement plus utilisées que les centrales thermiques du concessionnaire de service public.
Il ressort du constat ci-dessus que le déficit d'énergie électrique relève plus d'un calcul économique basé sur la recherche du profit que sur l'assurance du service public. Comme nous l'avons montré plus haut, la production d'énergie à partir du thermique varie entre 24F et 58F le KWh. Ce qui n'est pas assez rentable pour AESS qui dans ce cas préfère laisser les consommateurs dans le noir.
La puissance totale installée est passée de 1104 MW en 2000 à 1192 MW42(*) en 2006, soit une augmentation de 118 MW résultant de la construction, de la réhabilitation et de la mise en service de nouvelles centrales thermiques d'urgence : Limbé (85 MW), Oyomabang 2 (16MW), Logbaba (17,6MW), Bafoussam (4,5MW), etc.
La production d'électricité est fortement dominée par les centrales hydroélectriques, soit environ 76% de la production totale du concessionnaire AES SONEL en 2006. La faible hydraulicité enregistrée durant les années sèches 2001 et 2002 a particulièrement affectée la production nationale d'électricité largement dominée par le régime de la Sanaga. L'explosion de la production thermique avec la mise en service de nouvelles centrales thermiques, principalement celle de Limbé (85 MW) en 2004 et d'autres de taille moyenne dans les villes de Yaoundé, Bafoussam et Douala, est venue en réponse aux délestages réguliers. Toutefois la prédominance de la production hydroélectrique détermine la croissance de la production totale.
La production hydroélectrique quant à elle dépend du débit en m3 /s qui lui dépend de la pluviométrie. Le débit sur la Sanaga, principal fleuve qui dessert les barrages d'Edéa et de Song loulou n'est pas uniforme. Il varie au cours de l'année et d'une année à l'autre. Les années décennales et triennales sont réputées sèches. Les études ont montré que le débit décroît de 8% de janvier à mars, croit de 13% de mars à novembre puis décroît de décembre à mars de l'année suivante.
La demande dans le RIS décroît de 8% au cours de l'année, du mois de mars, maximum annuel, au mois de juillet qui suit, minimum annuel, puis remonte jusqu'au mois de mars suivant. Pour caractériser la demande d'une année, AESS a décidé de retenir la demande en pic au mois de mars, ici p= 621MW pour l'année 2010. Par contre les variations journalières sont importantes et sont modélisées par AESS comme suit : base b pendant 20heures et pic de consommation P= 1,5b pendant 4heures. En partant plutôt du pic P, la consommation de base sera b=0,65p. Pour les projections, enfin, il faut aussi retenir une hypothèse de progression annuelle de la demande qui déterminera la variation relative des pics du mois de mars. Partant des chiffres d'AESS et de l'exploitation du PDSE volume 2, nous avons abouti aux chiffres du déficit pour l'année 2010 résumés dans le tableau 3 en annexe.
Le déficit en base au mois de mars s'explique par le fait qu'Alucam soit porté à 200MW. Dans la situation actuelle, malgré le contrat signé en 2009 avec AESS, Alucam n'est pas approvisionné à la demande (comme le stipule le contrat). Par ailleurs, l'on ne peut pas se contenter de l'absence de déficit en base, malgré le fait qu'Alucam soit porté à 200MW. AESS doit investir pour anticiper sur les années sèches et sur la demande. De plus, il faut prendre en compte la maxime célèbre en économie qui stipule que « l'offre crée sa propre demande ».
* 42 Source SIE Cameroun MINEE. Ces chiffres contrastent avec ceux d'AESS voir ci-dessus tableau p.23