B. Sur le plan
économique : une crise qui affaiblie la production
Depuis le début des années 2000,
l'activité économique camerounaise a connu (secteur
pétrolier compris) un lent mais constant ralentissement. Notamment en
raison d'une mauvaise exécution chronique du budget d'investissements,
de la baisse de la productivité (secteurs agricoles et de la petite
industrie) due à la crise énergétique d'une part, et
d'autre part à la lenteur des réformes structurelles et du climat
des affaires exécrable. Le Cameroun a perdu quatre nouvelles places
à l'indice Doing business de la BM entre 2008 et 2009, figurant
désormais au 171è rang. La crise énergétique a un
véritable effet sur la croissance économique, due essentiellement
au ralentissement du niveau d'investissement, hypothéquant ainsi les
ambitions d'industrialisation de l'économie.
1- L'effet sur la
croissance économique
Peu en rapport avec le potentiel incontestable du pays, le
taux de croissance du PIB s'est établi à 2.0% en 2009 (estimation
officielle camerounaise, alors que d'autres sources locales concurrentes font
état d'une croissance négative de - 4.28%), chiffre trop faible
pour prétendre atteindre les Objectifs du Millénaire. Le
léger mouvement de reprise observé à partir de ce
début d'année 2010 n'a pas permis à l'économie
camerounaise de rattraper les effets de la crise financière
internationale. Yaoundé s'est d'ailleurs adressé au FMI au
troisième trimestre 2009 en vue d'un appui de 144 millions USD (obtenus
dans le cadre FCE) et entend lever un emprunt obligataire de CFA 200 milliards
sur le marché bancaire, destinés au financement de projets dits
« structurants » (ports et barrages). Le moral des investisseurs est
demeuré bas en 2009 et la situation s'est aggravée en raison du
harcèlement fiscal, du renforcement de la contrebande, du
dérèglement du mécanisme des prix du fait de la
spéculation et d'interventions publiques intempestives, de
l'insuffisance de l'approvisionnement en électricité surtout.
L'amélioration du niveau de vie des camerounais passe
aussi bien par une bonne éducation que par la santé. La lutte
contre la pauvreté est aujourd'hui le cheval de bataille du
gouvernement. Le chômage des jeunes tourne autour de 22% depuis des
années sans aucun horizon meilleur, malgré les programmes en
faveur des jeunes. Selon une étude du PNUD plus de 70% de la population
camerounais vivent avec moins de 1dollars par jour. La solution pérenne
évoquée par les économistes est la création
d'emploi générée par le secteur privé en
particulier, bien que l'insuffisance d'énergie électrique ait un
effet sur la politique d'investissement et l'industrialisation du tissu
économique.
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