SECTION II. IDENTIFICATION
DES GROUPES STRATEGIQUES ET ECHANTILLONNAGE
2.1. Identification des groupes
stratégiques
Les groupes stratégiques dans une recherche sont des
catégories de personnes soumises à un certain nombre de questions
relatives au sujet à étudier, en fonction de leur
disponibilité et les caractéristiques qu'ils sont supposés
avoir pour satisfaire les besoins de l'enquêteur. Dans ce mémoire
nous avons constitué les groupes stratégiques suivants.
Dans le choix des personnes interviewées, le choix de
la diversité des situations et des acteurs a été
employé avec la distinction de quatre grands groupes :
Les promoteurs des ONG locales de
développement du site d'étude fut point de départ de cette
enquête. En effet, dès les premiers jours de terrain, nous avons
été reçus par les patrons et agents des ONG de la place,
par les membres du conseil préfectoral et régional de la
société civile par les préfectoraux et régionaux
chargés de la gestion des ONG et mouvements associatifs. Ce sont deux
derniers qui nous orienté vers les ONG qui répondent bien
à nos critères d'études puis enfin nous avons aussi
été à la direction nationale des ONG à Conakry.
Les responsables, employés temporaires et
permanents des ONG sont des personnes capables de parler sur la
pérennisation de leurs actions exécutées donc du processus
du développement local des communautés. Ce sont eux qui
établissent les différents programmes de développement
relatifs aux besoins des cibles. Ils font partis des acteurs les mieux
indiqués pour donner les informations relatives aux activités
programmées, menées et futures;
Les bénéficiaires
considérés comme les bases de tout développement dans nos
différentes communautés. Le plus souvent, elles participent tout
au long des activités de développement. Au regard de ces
rôles essentiels, elles ont été choisies comme
élément de notre groupe stratégique.
Les autorités locales et les membres des OSC
sont choisies par ce que toute action de développement se
passe sur un territoire administré par une autorité qui sert
d'arbitre entre les citoyens et les organisations. Véritablement les
autorités locales constituent des organes de régulation. Selon
les textes, toutes les organisations doivent leur rendre compte de leurs
actions sur le terrain.
2.2. L'échantillonnage.
L'échantillonnage par cas multiples des
micro-unités sociales
Les recherches qualitatives recourant à
l'échantillonnage par cas multiples (ou multi-cas) prennent deux formes
types : celle des entrevues avec plusieurs individus et celle des «
études collectives de cas » (Stake, 1994 : 237).
Pour faciliter le travail, on fait recours aux recherches par
cas multiples en se référant notamment à des recherches
qui font appel aux entrevues. Les études collectives de cas font surtout
appel à des échantillons par contraste-approfondissement. En ce
qui concerne l'échantillonnage par cas multiples, les recherches
fondées sur des documents sont apparentées à maints
égards aux recherches par entrevues.
Les principes de diversification et de saturation
Nous traiterons les de deux critères clés qui
ont été mis de l'avant pour orienter le chercheur dans les
recherches qualitatives par cas multiples : le critère de
diversification et celui de saturation. Jusqu'à un certain point, ces
deux critères sont liés parce qu'il existe deux formes de
diversification : externe et interne. La diversification interne relève
du processus de saturation.
Le principe de diversification
On présente la diversification - plutôt que la
représentativité statistique comme le critère majeur de
sélection en ce qui touche les échantillons qualitatifs par cas
multiples. En effet, ces recherches sont souvent appelées à
donner le panorama le plus complet possible des problèmes ou
situations, une vision d'ensemble ou encore un portrait global d'une question
de recherche. D'où l'idée de diversifier les cas de
manière à inclure la plus grande variété possible,
indépendamment de leur fréquence statistique (Glaser et Strauss,
1967 : 50-63 ; Michelat, 1975 : 236).
Ce principe peut prendre deux formes : 1) la diversification
externe (intergroupe) ou le contraste ; 2) la diversification interne
(intragroupe). La première s'applique lorsque la finalité
théorique est de donner un portrait global d'une question ou de
contraster un large éventail de cas variés. Les recherches sur
les attitudes et les représentations sociales faisant appel aux
entrevues s'intéressent souvent à la comparaison entre le point
de vue des individus dans différentes sous-cultures, positions de
classe, catégories sociales, etc. Elles adoptent alors le principe de
diversification externe ou de contraste.
Comme le fait remarquer Michelat : Il est surtout important de
choisir des individus les plus divers possibles. L'échantillon est donc
constitué à partir des critères de diversification en
fonction de variables qui, par hypothèse, sont stratégiques pour
obtenir des exemples de la plus grande diversité possible des attitudes
supposées à l'égard du thème de l'étude.
(Michelat, 1975 : 236.)
La seconde forme, soit la diversification interne ou
intragroupe, renvoie à une finalité théorique
différente. Disons, d'une façon impropre, que, dans ce cas, on
veut donner un « portrait global » mais seulement à
l'intérieur d'un groupe restreint et homogène d'individus.
Cette démarche de diversification interne d'un groupe
qui est, toutes proportions gardées, plus restreint, fait partie
intégrante du processus de saturation empirique. Le chercheur doit
choisir ici entre l'intérêt pour la comparaison et
l'intérêt pour la description en profondeur. Car s'il
privilégie le contraste intergroupe, il ne peut pas diversifier beaucoup
à l'intérieur de chaque groupe. Son échantillon
deviendrait impossible à traiter qualitativement.
Le principe de saturation
On doit le concept de saturation à Glaser et Strauss
(1967 : 61-71). Il sera repris et modifié par la suite. Aujourd'hui,
l'usage nous permet de parler de deux types de saturation : la «
saturation théorique » et la « saturation empirique ».
En fait, on trouve chez Glaser et Strauss (ibid. :)
Des références aux deux aspects (empirique et
théorique) du concept, mais ils ne distinguent pas l'un de l'autre et
privilégient l'idée de saturation théorique. Par ailleurs,
ils ont bien indiqué les fonctions méthodologique et
opérationnelle du concept de saturation, qui sont semblables dans les
deux types.
Pour Glaser et Strauss (1967), la saturation
théorique s'applique à un concept (catégorie)
et signifie que celui-ci émerge des données et est
confronté par la suite à différents contextes empiriques,
le but du chercheur étant de développer les
propriétés du concept et de s'assurer de sa pertinence
théorique et de son caractère heuristique. Lorsque, après
des applications successives, les données n'ajoutent aucune
propriété nouvelle au concept, on peut dire que le concept
créé est saturé (catégories).
Pour éviter une confusion sémantique, il vaut
mieux ne pas parler de saturation pour désigner le fait de couvrir tous
les contrastes intergroupes possibles, c'est-à-dire toute la
diversité externe. Il est préférable alors de parler
d'exhaustivité et non de saturation. Blankevoort, Landreville et Pires
(1979 : 184) «Échantillonnage et recherche qualitative : essai
théorique et méthodologique» (1997 p67)
La saturation est moins un critère de constitution de
l'échantillon qu'un critère d'évaluation
méthodologique de celui-ci. Elle remplit deux fonctions capitales :
d'un point de vue opérationnel, elle indique à quel moment le
chercheur doit arrêter la collecte des données, lui évitant
ainsi un gaspillage inutile de preuves, de temps et d'argent ; d'un point de
vue Voir la définition du concept de perte sociale par (Glaser et
Strauss 1967 : 106-107, 111-112).
Soulignons cependant qu'en règle générale
le processus de saturation empirique exige que l'on ait essayé pendant
la collecte des données de maximaliser la diversification interne ou
intragroupe. La diversification interne est particulièrement importante
dans les recherches comportant des entrevues. Par ailleurs, la diversification
interne ne s'applique pas nécessairement aux études
exclusivement documentaires. Dans ce cas, c'est simplement l'absence de
thèmes nouveaux qui produit la saturation (voir Martel, 1994).
L'échantillonnage par contraste de
saturation
Au regard des groupes stratégiques envisagés,
nous avons utilisé l'échantillonnage s par contraste avec
entrevues est d'ouvrir les voies à la comparaison (externe). On
entreprend la construction d'une mosaïque ou d'une maquette par
l'entremise d'un nombre diversifié de cas. Il s'agit alors,
idéalement, d'assurer la présence dans l'échantillon d'au
moins un représentant (de préférence deux) de chaque
groupe pertinent au regard de l'objet de l'enquête (Pires 1997).
Il ne s'agit donc pas de viser une
représentativité numérique dans l'échantillon, mais
tout simplement d'avoir un ou deux exemples par groupe. Car, de toute
façon, la représentativité statistique ne sert ici
à rien (Michelat, 1975).
Parmi les (45) ONG locales évoluant dans la
Préfecture de Kankan nous procéderons à
l'échantillon par contraste-saturation et suivant certains
critères d'inclusion, tels la diversité des domaines
d'intervention, le niveau d'expérience de l'ONG, mais aussi leur
caractère actif sur le terrain.
Cette opération de choix a été possible
que grâce à la collaboration des agents du PROJEG, du bureau
régional et préfectoral de la société civile et de
la Direction Préfectorale des Micro Réalisations. Au niveau de
chaque ONG nous avons choisi des femmes et des hommes qui sont soumis aux
différents entretiens. Ils ont été choisis en fonction de
certaines caractéristiques sociales et professionnelles jusqu'à
ce qu'on a atteint la saturation.
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