UNIVERSITE JULIUS NYERERE DE KANKAN/GUINEE
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Master Pluridisciplinaire
Domaine :
Sciences Sociales
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU MASTER II
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Spécialité: Sociologie
Titre
THEME
Les ONG locales de développement et la question
de pérennisation de leurs acquis dans la Préfecture de Kankan
Présenté par
Mamadou Sounoussy DIALLO
Sous la direction de :
Dr Aboubacar SOUARE /Membre de l'ONG `'Wfd'' (service
mondial de la paix)
Dr Adrien Koffa KAMANO/Université de Kankan
Kankan Décembre
2011
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES
1
LISTE DES TABLEAUX ET SCHEMAS
3
SIGLES ET ACRONYMES
4
REMERCIEMENTS
6
INTRODUCTION
9
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS
ET HYPOTHESE
11
SECTION 1 : PROBLEMATIQUE
11
SECTION II- OBJECTIFS ET HYPOTHESES
18
2.1. Objectif général
18
2.2. Objectifs spécifiques
18
2.3. Hypothèses
18
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
19
SECTION I : CADRE CONCEPTUEL
19
1.1. Notion d'Organisation non Gouvernementale
19
ONG reconnues à l'ONU
20
Les différentes ONG et leurs domaines
d'intervention
20
Professionnalisation des ONG
22
Relations entre ONG et autres institutions
22
1.2. Notion de développement local
23
1.3. Notion de développement
durable
26
Crise écologique et
sociale
28
1.4. Notion de pérennisation
31
1.5. Notion d'acquis
32
SECTION II. CADRE THEORIQUE
33
2.1. Théorie du développement
local
33
2.2. Théorie des organisations
37
Paradigmes de la théorie des
organisations : Influence des courants de la théorie des
organisations
42
2.3. Théorie de la régulation
et développement durable
43
Développement durable et théorie de
la régulation : des apports mutuels
44
Le rapport à l'environnement
45
Le rapport au temps et l'analyse des ruptures
47
Le cadre spatial privilégié
48
Capitalisme et développement durable :
une lecture régulationniste
49
2.4. Théorie de l'économie du
développement participatif
49
2.5. Théorie de la modernisation et
de la diffusion
50
CHAPITRE III. PRESENTATION DU SITE D'ETUDE
52
SECTION 1 : PRESENTATION DE LA PREFECTURE DE
KANKAN
52
Cadre géo historique et
économique
52
Cadre géographique de la préfecture
de Kankan
52
Cadre historique
53
Cadre économique
57
SECTION II. PRESENTATION DES ONG SUR LESQUELLES A
PORTER L'ETUDE
58
2.1. Présentation de l'ONG APROFIG
58
DEIXIEUME CAS ETUDIE : l'ONG BATE SABATI
68
2.2. Présentation de l'ONG BATE SABATI
68
SECTION I. APPROCHE CHOISIE
76
SECTION II. IDENTIFICATION DES GROUPES
STRATEGIQUES ET ECHANTILLONNAGE
77
2.1. Identification des groupes
stratégiques
77
SECTION III. TECHNIQUE DE COLLECTE DES
DONNEES
81
4.2.1- L'ANALYSE DOCUMENTAIRE
81
3.1. L'ANALYSE DOCUMENTAIRE
81
3.2. 1. Entretien individuel
semi-dirigé
83
SECTION 4 : ANALYSE ET TRAITEMENT DES
DONNEES
85
CHAPITRE V. PRESENTATION DES RESULTATS
88
SECTION 1. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES DES
POPULATIONS SOUMISES A L'ETUDE
88
1.1. Leur répartition suivant le sexe
et l'âge
88
1.2. Répartition des enquêtés
suivant le niveau d'instruction
88
1.3. Répartition des enquêtés
suivant la profession
89
1.4. Répartition des enquêtés
suivant le statut matrimonial
90
SECTION 2 : L'ETUDE DE CAS
90
2 .1. CAS 1 : APROFIG COMME ONG AYANT
PERENNISEE CES ACQUIS
90
2.1.1. LES MECANISMES PERENNISATION DES ACQUIS DE
L'ONG
90
2.2. DIFFICULTES RENCONTREES PAR L'ONG DANS
L'EXECUTION DES ACTIVITES
97
2 .2. CAS 2 :L'ONG BATE SABATI COMME ONG
N'AYANT PAS PERENNISEE CES ACQUIS ENREGISTRES PAR L'ONG BATE SABATI
101
CHAPITRE V : INTERPRETATION DES
RESULTATS
114
SECTION 1. ANALYSE DES CARACTERISTIQUES
SOCIODEMOGRAPHIQUE DE LA POPULATION A L'ETUDE
114
SECTION VI. ANALYSE DES SUGGESTIONS POUR LA
PERENNISATION DES ACQUIS DE L'ONG
126
REFERENCES BIBIOLOGRAPHIQUES
133
ANNEXES
137
LISTE DES TABLEAUX ET
SCHEMAS
Tableau 2.1 : Manques respectifs et
complémentarités des DD et TR
Tableau 3.1 :
Répartition de la population de la Préfecture de Kankan par CR
Tableau 3.2 : Situation des filles
encadrées de 2003 à 2011
Tableau 3.3 : Situation des effectifs
l'école primaire des jeunes filles de l'ONG APROFIG
Tableau 3.4. Appui au renforcement des
capacités des structures locales dans le cadre du
partenariat au niveau du développement local de l'ONG
APROFIG
Tableau 3.5. Les activités que l'ONG
`'APROFIG'' a exécuté en partenariat avec le Projet Faisons
Ensemble sous USAID
Tableau 5.1. Répartition des populations
soumises à l'étude suivant le sexe et l'âge
Tableau 5.2 : Répartition des
enquêtés suivant le niveau d'instruction
Tableau 5.3 :
Répartition des enquêtés suivant la profession
Tableau 5.4 : Répartition des
enquêtés suivant la situation matrimoniale
Tableau 5.5. Description du niveau de
maturité d'une organisation
Tableau 5. Des structures formées et
encadrées par l'ONG BATE SABATI
Schéma 2.1 : Schéma du
développement durable : une approche géonomique globale
à la confluence de trois préoccupations, dites « les
trois piliers du développement durable ».
Schéma 5.1. Mode de financement des
actions des ONG locales de développement à partir d'un bailleur
de fond externe
Schéma 5.2. Mode de financement
idéal des ONG
SIGLES ET ACRONYMES
APROFIG : Association pour la Promotion des
Filles en Guinée
APEAE : Association des Parents
d'Elèves et Amis de l'Ecole
AGSP : Ambassador Girls Schlarship
Programme
ADEN : Appui au Désenclavement
Numérique
ABS : Association Batè Sabiti
ASI : Association de
Solidarité Internationale
AGBEF : Association Guinéenne de
Bien Etre Familiale
AGACFEM: Association Guinéenne pour
l'Allégement des Charges Féminines
ATS : Agent Technique de Santé
ADC : Agent de Développement
Communautaire
BAD : Banque Africaine de
Développent
BM : Banque Mondiale
CAPEAE : Coordination
des Association des Parents d'Elèves et Amis de l'Ecole
CAOPA : Confédération
Nationale des Organisations Paysannes
CLEE: Combating child Labor and Exploitation
Throuh Education
CR: Communauté Rurale
COGEF : Comité de Gestion des
Eaux et Forets
COGES : Comité de Gestion des
Structures Sanitaires
CCCD : Communication pour un Changement
de Comportement Durable
CNOSCG : Conseil National des
Organisations de la Société Civile Guinéenne
CICR : Comité International de la
Croix Rouge
CENAFOD : Centre National pour la
Formation et le Développement
CMED : Commission Mondiale sur
l'Environnement et le Développement
DD : Développement Durable
DPC : Diagnostic participatif
Communautaire
DSRP : Document de la Stratégie
de la Réduction de la Pauvreté
DE : Directeur d'Ecole
DSEE : Délégué
Scolaire de l'Enseignement Elémentaire
EIBEP : Enquête
Intégrée de Base
GIE : Groupement d'Intérêt
Economique
FAO : Fond de Nation pour le
Développement Agricole
FIDA : Fonds International de
Développement Agricole
FMI : Fonds Montataire International
IEC : Information, Education et
Communication
INADER : Institut National d'Appui au
Développement Rural
IDH : Indice de Développement
Humain
IPEA : Initiatives
Présidentielles pour l'éducation en Afrique
IST : Infection Sexuellement
Transmissible
MARP : Méthode
Accélérée de Recherche Participative
NTIC : Nouvelle Technologie de
l'Information et de la Communication
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OBC : Organisations à Base
Communautaire
OSC : Organisations de la
Société Civile
OCDE : Organisation de coopération
et de développement économique
ONU : Organisation des Nations Unies
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
OSIM : Organisation Solidarité
Internationale des Migrants
PACV : Programme d'Appui aux
Communautés Villageoises
PDLG : Programme de Développement
Local en Guinée
PDHMG : Programme de
Développement Haute et Moyenne Guinée
PRISME : Pour Renforcer les
Interventions en Matière des IST/SIDA
PNUD : Programme des
Nations Unies pour le Développement
PACEEQ : Participation
Communautaire à l'Education de base pour
l'Equité et la Qualité
PAO : Plan d'Action
Opérationnel
PAI : Plan d'Action d'Investissement
PNB : Produit National Brut
RGPH : Recensement Général
de la Population et de l'Habitat
SIDA : Syndrome Immuno
Déficience Acquise
SERACO : Service Région d'Appui
aux Coopérations et organisations
SACCO : Service d'Appui de Coordination
des coopérations et organisations
TS : Travailleuse de Sexe
TR : Théorie de
Régulation
UE : Union Européenne
UNICEF : Fond des
Nations Unies pour les Enfants
UNESCO : Organisation
des Nations Unies pour la Science et la Culture
USAID : Agence
Américaine pour le Développement International
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail qui couronne notre cycle de formation
en master Sciences Sociales, option Sociologie ne nous tenons tout d'abord
à remercier le tout puissant ALLAH qui nous a donné la force
nécessaire pour réaliser ce travail.
Ce travail n'aurait pu être sans la perspicacité,
la volonté, le soutien et la contribution des nombreuses personnes.
Mes premiers remerciements vont tout d'abord à mes
formateurs depuis l'élémentaire jusqu'à
l'université sans oublier mes enseignant du secondaire. A tous les
professeurs qui, au prix d'énormes efforts ont participé à
notre formation durant ce Master je veux parler de Dr Mamadou Saliou
DIALLO, Dr Alpha Amadou Bano BARRY, Dr Adrien Koffa KAMANO, Dr Abdoulaye
Wontem, SOMPARE, Dr Ester BOTTA et M. Mohamed DIABY.
Nos sincères remerciements vont à nos
consultants Dr Aboubacar SOUARE et Dr Adrien Koffa KAMANO pour la
disponibilité et la rigueur dont ils ont fait preuve pour la
réalisation de ce mémoire.
Nous remercions l'ensemble des Professeurs de
l'Université de Kankan, de la Faculté des Sciences Sociales et
particulièrement ceux du Département de Sociologie, pour la
qualité de leurs conseils utiles. Je ne saurais oublier M. Mamoudou
DIOUBATE pour ses conseils utiles.
Nous voudrions remercier tous les parents qui de près
ou de loin ont concouru à notre réussite scolaire : notre
tante Thierno Raby DIALLO à Labé Koura dans la commune urbaine de
Kankan qui depuis septembre 1998 n'a cessé de nous apporter son soutien
inlassable malgré les contraintes de la vie. Tante permet de te
remercier une fois encore de tes efforts tant louables.
A El hadj Hassane DIALLO, administrateur de la cité
universitaire de Kankan, sans lequel nous ne serions ce que nous sommes
aujourd'hui, nous lui rendons un vibrant hommage. Merci El hadj car n'a ton pas
dit si tu vois un handicapé à l'autre rive ce qu'on la fait
traversé ; vous avez été pour moi ce moins de passer
cette marre de difficultés.
A ma tante Mariama DIALLO et époux, loin d'être
des simples parents ordinaires vous avez été une
référence, un creuset de conseil et de soutien.
A nos oncles Dr DIALLO Mamadou Saidou, c`est arbre dont tu as
forgé la monture a pu se tenir au prix de tant de sacrifices consentis.
Ibrahima Touppé DIALLO, éducateur inlassable tu
l'as été et ton franc parler te caractérise ainsi cela
fait que tu es ma personne élue et chérie.
Abdourahamane Diogo DIALLO, El hadj Souleymane je pense
à vous et je reste reconnaissance lorsque vous m'avez reçu
à Conakry fraichement admis au BACC ;
A nos frères et soeurs Alpha Mamadou, Raby, Adama,
Oumou, Fatoumata Sandarankè DIALLO bref toute la famille de mon Dogomet
natal,
Permettez-nous de témoigner notre profonde
reconnaissance à : Ramatoulaye Madina DIALLO, Mariama Bobo DIALLO,
toutes étudiantes diplômées de l'Université de
Kankan respectivement en Sociologie et Histoire des Relations Internationales.
A Messieurs BARRY Amadou ingénier architecte en bâtiment à
Kankan, à Souleymane Aissatou BAH diplômé en
démographie, Alpha Mamoudou SOW, Mamadou Bobo BARRY pour leur soutien
matériel et technique
A mes amis, la plus belle fleur au monde perdra sa
beauté un jour mais des amis fidèles durent pour
l'éternité et on les garde toujours au fond de nous. Si l'oiseau
ouvre ses ailes pour voler moi je vous ouvre mon coeur, pour vous accueillir.
Monsieur Mamadou Yaya SOW directeur de programme Licence
lettres à l'Université de Sonfonia de Conakry. Monsieur Mamadou
Bhoye SOW, Moussa Fanta DIALLO, Boubacar BARRY, Souleymane Aissatou BAH,
Thierno Amadou Oury SOW, Mamadous Siré DIALLO journaliste reporteur au
groupe le Lynx/Lance pour ton apport inestimable.
Que ceux qui ne trouvent pas leurs noms ici, sachent que cela
ne constitue pas de l'ingratitude. Que les communautés rurales,
l'administration préfectorale, les responsables des ONG d'étude
trouvent ici notre profonde reconnaissance pour leur collaboration,
hospitalité et disponibilité. Que nos maitres de l'école
primaire, du secondaire, amis d'école, Oncles, Tantes, Nièces,
Tuteurs et autres reçoivent notre profonde reconnaissance,
DEDICACE
Le présent mémoire de Master de Sociologie est
dédié à notre maman : Néné Aissatou
KEITA, pour toute les souffrances que tu endurés avec moi depuis que
j'étais encore un foetus dans ton ventre, sans oublier cette
étape la plus difficile qui est ma tendre enfance. Je te demande pardon
de toutes les offenses que je te faites de façon ouverte ou non.
Néné sache qu'un enfant n'a rien de cher que sa mère, rien
ne vaut à une mère et elle vaut tout.
A notre père Alpha Boubacar, tu sais que tu es le
baobab de la famille, tu as accepté de laisser ta prestigieuse fonction
où tu brillais à un feu aux milles couleurs pour venir nous
éviter, nous tes enfants de vivre dans le cercle vicieux de l'ignorance,
alors à chaque fois que nous brillions, nous te rendons un hommage.
Crois nous, nous t'honorerons partout où nous serons sous ce ciel. Notre
grand-mère Thierno Aissatou DIALLO dite Néné Madina pour
les efforts consentis pour notre réussite scolaire. Je souhaiterais que
vive encore plus longtemps que possible pour que je te montre ce que vaut une
grand-mère pour un petit fils devenu sociologue.
A notre épouse Kadiatou SOW, derrière un
grand homme il ya toujours une grande dame dont tu es. Si j'ai pu
réussir c'est parce que tu as pu prendre soin de notre petite famille
que sont mes frères et mon neveu nous t'exprimons toute notre affection.
Alors avec toi je voudrais construire et parcourir le reste du chemin de ma
vie. A mon fils Abdourahamane Ben Sounoussy, tu es le premier que Dieu m'a
donnée je fais que commencé, le reste de la construction de
l'avenir et le devenir de la famille Dialloyankbè de Gongoret te
revient. Le chemin est balisé pour toi.
A nos regrettés tante Maria Christina, personne n'est
irremplaçable dans la vie d'un peuple ou d'une société
mais il ya des hommes et des femmes difficiles à remplacer dont tu es
l'une tant chez ton cher époux que dans toute la famille DIALLO de
Conakry à Gongorè, de Kambaya à Madina. C'est vrai
ça été difficile mais dore tranquille sous la terre de
Guinée que tu as tant aimée et servie car ta mission sur terre a
réussi
A notre grand père Thierno Mamadou Bhoye, tu m'as
quitté pour le royaume du silence pendant que je préparais mon
certificat élémentaire primaire. Tu aimais dire ce ci travail
seul le travail paye et il se trouve au bout de l'effort. Repose en paix pour
le bonheur eternel cher Mama Sorro. A nos amis disparus Fodé Mamoudou
SOMPARE, Alsény CISSE, Boubacar Sidy DIALLO, Aissatou NAISSA vous
étés tombés dans le champ de combat pour la recherche du
savoir. Vous auraient bien voulus lire ce mémoire, mais Dieu en a
décidé autrement je ne saurais vous oubliés surtout dans
mes prières quotidiennes que vos âmes reposent en paix. Amen
INTRODUCTION
La forme d'organisation sociale que l'on désigne sous
le vocable Organisation non gouvernementale, est au carrefour de deux courants
de pensée, `'associationniste'' et `'missionnaire''. Les ONG ont
construit leur crédibilité, auprès des opinions publiques
et des donateurs, sur leur distance, leur hostilité, aux logiques et aux
symboles de la puissance étatique.
Que ce soit dans le climat idéologique de la fin des
années 1960 ou le mouvement anti-totalitaire dans les années 1970
et 1980, elles entretinrent longtemps une certaine défiance à
l'égard des logiques de puissance de la
« Realpolitik » qui caractérisaient le comportement
des Etats. De leur côté, nombreux d'Etats les considéraient
avec suspicion compte tenu de leur pouvoir de nuisance médiatique, dont
l'indépendance semble être leur maître mot.
Les ONG ont plus ou moins su répondre à des
besoins réels, en particulier dans des situations difficiles pour
lesquelles l'acheminement des appuis, des moyens matériels et humains
nécessitaient : connaissance du terrain et capacité à
identifier de façon précise ceux qui devaient recevoir l'aide en
priorité. Les actions des ONG dans leur dimension concrète, envoi
d'argent et/ou de personnels, étaient d'abord matérielles. Il
s'agissait de creuser des puits, de construire des écoles, des
dispensaires, de tracer des routes, de réaliser des petits
systèmes d'irrigation...
Certaines microréalisations laissaient des traces
visibles sur le terrain et on pouvait alors envoyer aux donateurs des photos de
ce qui avait été fait avec leur argent par contre d'autres non.
En second lieu, l'État étant considéré, dans ces
dernières décennies, comme l'acteur majeur du
développement, ce n'est que par substitution à son rôle
réel ou supposé que les ONG agissent. Autrement dit, elles
agissaient dans les `'rôles'' de l'action publique : les fonctions
traditionnellement dévolues à l'État en matière
d'éducation, de santé publique ou d'encadrement d'agriculteur ont
été alors assurées par les ONG, à la place de la
puissance publique.
Les Organisations Non Gouvernementales sont tributaires de
leur capacité à trouver des fonds nécessaires à
leur fonctionnement, et à les gérer efficacement. Dons
privés et subventions publiques constituent les deux principales sources
de leur financement. La générosité privée est donc
une ressource convoitée : cet état de fait entraîne
une vive concurrence entre les ONG, en termes de stratégies de
communication et de fidélisation des donateurs. En outre, les scandales
financiers des années passées (détournements d'argent et
cessations brutales d'activité) ont poussé de plus en plus
d'organisations à publier de façon transparente leurs comptes et
à adopter des chartes de bonne gestion.
Une grande partie de leurs interventions est cohérente
et convergente avec l'action des pouvoirs publics, que ce soit dans les
opérations de terrain (aide d'urgence et projets de
développement) ou dans le domaine de l'éducation au
développement. L'échec relatif d'un certain nombre de programmes
de développement importants mis en place après les
indépendances en Afrique (barrages, planification de
l'industrialisation, aménagement des terres agricoles...) et le doute
quant à l'efficacité des projets officiels, accusés de
gigantisme et soupçonnés d'être des lieux de corruption,
ont provoqué un vaste mouvement de changement.
Désormais, tout ce qui était mis au passif des
États `'inefficacité de l'aide publique, visées
géopolitiques/stratégiques, lourdeur des procédures
d'attribution et de réalisation des projets, faible transparence des
choix de moyens et de partenaires...'' a été versé, sans
autre forme de procès, au crédit des ONG, devenues, au niveau de
l'opinion publique, l'incarnation de l'efficacité, du
désintéressement, de la proximité et du dialogue
transparent. Dans le domaine de l'action non lucrative, elles semblent plus que
jamais nécessaires : elles sont porteuses de sens dans un monde
largement dominé par le secteur privé. Ensuite, les ONG ouvrent
et expérimentent de nouveaux espaces de gouvernance. Ce qui signifie que
les choix collectifs en matière de développement peuvent
être le fruit d'un dialogue entre les différentes composantes de
la société.
Ces opportunités qui sont offertes par la mise en place
des ONG tournées vers le développement régional ou local
en vue de l'amélioration des conditions de vie des communautés
à la base constituent pour nous un motif d'intérêt pour le
choix de ce thème : les ONG locales de développement et la
question de pérennisation de leurs actions dans la Préfecture de
Kankan.
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE,
OBJECTIFS ET HYPOTHESE
SECTION 1 : PROBLEMATIQUE
Dans les pays développés d'Europe, du Japon et
des Etats Unis d'Amérique, le secteur privé joue un rôle
important dans le processus de développement et fournit les principaux
moyens pour assurer une croissance équilibrée des
différents secteurs de l'économie nationale. Ces nations ont
réussi à initier et développer des mécanismes de
suivi/évaluation et des stratégies pour pérenniser les
acquis des ONG locales de développement (PNUD, 1999).
Ainsi les années 70 sont marquées par la
bipolarisation du monde Est-Ouest. Après la victoire du Vietnam en 1975,
le conflit en Angola, en Palestine et autres, voient certaines ONG
européennes jouer un rôle de diplomatie informelle et de
médiation, intervenant souvent parallèlement à des
mouvements de solidarité et à des gouvernements. Aux Philippines,
au Chili et en Afrique du Sud, par leur soutien à des acteurs locaux,
elles ont jouées un rôle non négligeable dans le soutient
aux populations. Durant les années 80 connaissent, on
voit une croissance spectaculaire du poids des ONG et de leur reconnaissance.
Elles représentent pour les agences gouvernementales de
coopération européennes des agents privilégiés de
sensibilisation du public, en particulier des écoles, à la
problématique Nord-Sud.
Au milieu des années 80, en parallèle à
la remise en question des modèles nationaux de développement, la
Banque Mondiale découvre que les ONG sont des institutions plus proches
des pauvres, moins chères, moins corrompues et plus efficaces que les
canaux gouvernementaux traditionnels. Les ONG du Nord canalisent ainsi leurs
moyens financiers vers les institutions locales dans le Sud qui connaissent
à leur tour une multiplication impressionnante mais restent très
dépendante de cette aide extérieure (BM, 2000).
Depuis les indépendances, le développement
socio-économique de la plupart des pays de l'Afrique a été
considéré comme prioritaire, parce que la mise en oeuvre des
programmes centralisés a montré ses limites. En outre, la crise
économique des années 1980 qui a augmenté la
paupérisation des populations a montré qu'en plus des efforts de
l'Etat pour assurer un développement socio-économique
équilibré et durable, d'autres acteurs locaux tels que les
organisations non gouvernementales, peuvent aussi agir dans la
définition et la mise en oeuvre de l'action économique.
Au-delà de leur implication dans le processus de développement,
ces organisations contribuent à la promotion du dialogue entre le Nord
et le Sud (OCDE, 1999).
L'émergence des ONG locales de développement en
tant que nouvelle forme d'action organisée constitue une
réalité concrète par rapport aux structures de
solidarité clanique, aux coopératives, aux communautés
religieuses et aux pouvoirs publics. Du coup, les ONG locales de
développement sont devenues en Afrique, un instrument de
médiation entre l'Etat et la population à la base; un passage
obligé pour que la démocratie et la bonne gouvernance fassent
jour et fonctionnent bien. Elles occupent une position stratégique,
celle de monopole de médiation entre l'Etat et la population.
L'étude du rapport entre l'Etat et les ONG locales de
développement peut être un indicateur des tensions, d'une crise de
légitimité ou du degré d'autonomie (OCDE, 2000).
Les ONG sont une association dont le but est de favoriser
auprès des groupes sociaux les conditions d'accès à un
processus de développement. Les ONG sont des institutions totalement
privées qui, dans le cadre d'une convention avec le gouvernement, et /ou
avec les institutions internationales exécutent des opérations de
développement dans une zone restreinte (Diallo, 2010).
Ainsi nous pouvons distinguer plusieurs catégories dont
la première est constituée des ONG de bienfaisance, de
charité dont le programme sectoriel a peu d'impact sur la croissance
globale des économies et le développement. La deuxième
catégorie d'ONG se substitue aux sociétés nationales afin
de libéraliser l'économie et favoriser l'initiative
privée. Ces deux catégories insistent sur la notion de gestion de
la fonction du développement. Les ONG peuvent être classées
en trois catégories notamment:
§ Les ONG de base qui sont généralement des
groupements de paysans, pêcheurs, éleveurs et artisans. Ceux-ci
définissent eux-mêmes leurs objectifs et fonctionnent uniquement
sur des ressources locales ;
§ Les ONG de services qui fournissent des services aux
communautés locales pour les aider à mobiliser les fonds
nécessaires à leurs activités. Elles entretiennent des
relations de travail avec l'Etat, les autorités locales, les bailleurs
de fonds, les ONG étrangères et disposent
généralement de personnel qualifié et restreint ;
§ Les ONG d'appui dont les services sont centrées
sur les besoins des groupes de base, bénéficiaires potentiels de
leur appui. Dans un pays donné, elles peuvent être des ONG
étrangères ou des collectifs d'ONG locales de service ou encore
des ONG spécialisées. Elles disposent d'un personnel
qualifié suffisant, d'agents sur le terrain dans plusieurs pays et des
budgets conséquents (Diouf, 1998).
Dans le domaine de la mise en place et de la
réhabilitation des infrastructures socioéconomiques de base
telles que les écoles, les dispensaires, les routes et ponts, etc., les
activités exécutées par les ONG permettent d'assurer la
conservation du patrimoine et de faciliter l'accès des populations aux
services sociaux de base. Grâce à ces structures,
l'amélioration des conditions de travail et de vie se renforce. Toutes
ces infrastructures permettent de désenclaver des localités,
d'aider et favoriser la circulation des biens et des personnes, ainsi que
d'établir une meilleure communication entre des populations voisines
(BM, 1999).
L'évaluation tente de traduire le plus ou moins grand
degré de réussite de la politique publique à partir d'un
certain nombre de critères : Un critère de cohérence
qui permet de juger de l'adéquation des différents niveaux
d'objectifs du programme entre eux et de l'adéquation des moyens mis en
oeuvre ; Un critère de pertinence qui
vérifie l'adéquation des objectifs aux enjeux du programme ;
Une analyse de l'efficacité revient à se poser la question de la
conformité des `'effets propres'' de la politique au regard des
objectifs fixés.
La question qui reste une source de préoccupations
constantes demeure celle de la pérennité au niveau de ces ONG qui
sont devenues des éléments incontournables du
développement local. Parmi les questions qui ont été
posées dans les discussions figurent celle de savoir dans quelle mesure
la coopération technique et financière renforce les
capacités existantes ou les dissipe ? L'adaptation ou
l'adaptabilité de l'assistance technique à l'environnement auquel
elle est appliquée, les raisons qui font que les actions
exécutés par ces ONG avec succès l'appui des
expatriés et puissent survivre après leur départ. De
nombreuses initiatives créatives ont été mises en oeuvre
dans le domaine du développement en Afrique, mais ont rarement pu
être intégrées avec succès dans des programmes
nationaux visant la continuité (Diallo, 2010).
En effet, la plupart de ces expériences n'ont pas
survécu à l'enthousiasme des débuts, au tarissement du
financement initial qui a été souvent fourni par
l'extérieur ou au départ de leurs initiateurs. L'absence de
politique nationale spécifique et de ligne budgétaire propre pour
la généralisation des réformes conduit à une
incohérence des actions menées par les diverses institutions
(PNUD, 1999).
Malgré les progrès réalisés
grâce aux diverses réformes entreprises, il est important de
constater des faiblesses dans les pratiques nationales à assurer la
pérennisation de ces réformes et innovations. Ces défis et
contraintes constituent des facteurs qui abaissent la qualité des
actions des projets de développement (Guylaine, 2000, cité par
Diallo, 2010).
Ces faiblesses se retrouvent aux niveaux plus hauts comme aux
niveaux plus bas des systèmes de gestion. Elles résulteraient en
outre d'une vision stratégique, d'une répartition inefficace des
ressources, de la médiocrité des processus de gestion
financière et de la fragilité des systèmes de collecte et
d'analyse des données sur les résultats du système et les
pratiques en cours au niveau des ONG locales de développement
(Ibid.).
En effet, dans la plupart des cas, la conception des ONG
locales de développement et les politiques reliées à leur
implantation sont souvent excessivement centralisées, donc ne sont pas
en mesure de répondre correctement aux besoins locaux ; le fait que
les informations ne soient pas systématiquement collectées et
analysées gêne le processus de conception et de programmation
effective des réformes et des innovations (BAD 2006).
Au Burkina Faso, par exemple la participation active des
paysans a été le gage de la pérennisation des espaces
aménagés. Constitués en groupements fonciers, les paysans
proposent un périmètre aménager et déposent une
caution symbolique d'engagement auprès de l'Etat. Ce travail commence,
avec les paysans, par la construction de diguettes en terre, en suivant les
courbes de niveau (Unicef, 1999).
Les organisations non gouvernementales ont connu, en l'espace
d'une génération, une croissance rapide en nombre, avec peu de
ressources. Elles interviennent dans de très nombreux secteurs soit
à leur initiative, soit à la demande d'organisations
internationales ou de coopération bilatérales (SNRP, 2007).
Pour combattre la pauvreté et la misère en
développant une très grande variété
d'actions (financement de programmes de développement,
d'éducation, constructions...). Cependant la reconnaissance qui est
accordée aux ONG ne saurait masquer qu'après la période
faste qu'elles viennent de connaître, elles ont à consolider,
voire redéfinir leur identité (Ibid.).
Après le 3 Avril 1984, l'Etat s'est
désengagé en créant un environnement juridique et
économique favorable à l'éclosion des initiatives
privées. Une place de choix fut accordée au secteur privé,
aux ONG et à la société civile dans le processus de
développement. En reconnaissance du rôle crucial que les ONG ont
prie dans le secteur informel de l'économie guinéenne et
l'importance de disposer d'une politique d'intervention claire pour garantir un
environnement institutionnel sûr et sain, que le Gouvernement de la
République de Guinée a déclenchée sa
stratégie nationale d'agrément des ONG en 1990 (Doumbouya, 2001).
L'histoire du milieu associatif Guinéen est
marquée par la montée en puissance d'associations de base, qui
ont évolué vers des structures coopératives, associatives
ou des groupements d'intérêt économique et de structures
d'appui ou de services, dites ONG, agissant dans l'intérêt de ces
associations de base. Le désengagement progressif de l'Etat, et les
conséquences en matière de baisse du recrutement des
fonctionnaires, ont été, dans les années 90, un autre
facteur d'extension et d'évolution des ONG (CNOSCG, 2002).
D'un côté, des services entiers de
développement, jusque là assurés par l'Etat, devenaient
des domaines possibles d'action non gouvernementale; d'un autre
côté, un certain nombre d'élites, ne pouvant plus
progresser via la fonction publique, voyaient dans les ONG une façon
d'agir pour le développement, voire dans certains cas un tremplin pour
une carrière publique ou professionnelle. Toute cette évolution a
été regardée par les pouvoirs publics guinéens avec
attention, mais aussi avec méfiance. Cette méfiance tenait au
fait que la mouvance non gouvernementale était considérée
a priori comme une opposition au pouvoir. Toute son action visant à
mobiliser les ruraux et plus récemment les populations des quartiers
urbains, apparaissait comme une entreprise d'attraction de l'opinion vers une
opposition politique, dangereuse pour le pouvoir en place.
Dès lors, les ONG guinéennes ont tardé
à être reconnues, et à être dotées d'un statut
facilitant leurs interventions, à l'instar des ONG de la sous
région et internationales qui avaient bien plus de facilités pour
se faire délivrer toutes autorisations nécessaires, et
accessoirement la détaxation systématique de leurs achats et
importations. Les différentes mutations socioéconomiques
intervenues en Guinée, ont placé ces ONG au centre des questions
liées au développement socioéconomique participatif. Le
pays, connaît des déficits vivriers importants, les produits de
subsistance ne répondant pas aux besoins de consommation d'une
population croissante (FAO, 1997).
Les disponibilités alimentaires varient selon les
périodes de l'année. Les populations ne sont pas toujours en
mesure d'acheter des biens alimentaires du fait de la faiblesse de leurs
revenus et de l'expansion de la pauvreté chez la majorité. Les
ressources disponibles sont mal utilisées en raison du recours à
des technologies de production archaïques. L'avènement des ONG, des
projets de développement au niveau national et local, obéit
à une logique de partenariat entre l'État et les
communautés, est une initiative qui participe à la mise en place
d'une certaine dynamique (EIBEP 2002-2003).
Les disponibilités alimentaires varient selon les
périodes de l'année. Les populations ne sont pas toujours en
mesure d'acheter des biens alimentaires du fait de la faiblesse de leurs
revenus et de l'expansion de la pauvreté chez la majorité. Les
ressources disponibles sont mal utilisées en raison du recours à
des technologies de production archaïques. Leurs résultats actuels
pourraient être renforcés si, d'une part, certaines
mentalités sont surmontées et, d'autre part, si les
communautés, premiers bénéficiaires, sont effectivement
associées à la conception, à la mise en oeuvre et au suivi
des activités. La réussite de la pérennisation en
dépend. Mieux, le recours ou la dépendance exclusive en vers les
partenaires peut entraîner une faible appropriation du projet par
l'administration dans le cadre de la pérennisation de nombreux acquis
(Ibid. 2).
La grande majorité des ONG ont été
crées à partir de 1990. Le taux d'augmentation des groupes
associatifs depuis 1990 à nos jours est important. Toutes les
associations de développement local partagent les mêmes objectifs
principaux à savoir : la promotion du développement de la
localité d'implantation.
Dans la préfecture de Kankan, les ONG jouent un
rôle considérable dans le développement comme les petits
métiers artisanaux, l'éducation, la santé,
l'alphabétisation, la protection de l'environnement, la protection des
enfants et des femmes et la réalisation d'infrastructures. Mais leurs
acquis sont souvent sous-estimés, ou tout simplement méconnus.
Les données montrent que la proportion des ONG existantes par rapport
à la population totale de la préfecture est minime. Les
données indiquent que les ONG constituent un peu moins de 5% de
proportion couvrant la préfecture. (SERACO, 1995).
Les moyens dont disposent les Organisations non
gouvernementales locales de Kankan proviennent de deux sources : Les
moyens propres de l'association constituée du potentiel humain et de la
mobilisation des ressources à la base et, les efforts
déployés par le gouvernement Guinéen, les ONG locales de
développement de la place mènent des activités dans des
localités, ou elles sont peu ou pas connues en tant qu'acteur au
développement. C'est dans ce cadre que cette étude vise à
comprendre les problèmes auxquels les ONG locales de
développement sont confrontées dans la pérennisation de
leurs actions dans la Préfecture de Kankan. Pour saisir cette situation,
quelques questions émergent, comme entre autres :
· Quelles sont les opportunités dont disposent les
ONG dans le cadre du développement local ?
· Quels sont leurs moyens et méthodes de mise en
oeuvre permettant aux communautés bénéficiaires de rendre
pérennes les acquis?
· Comment ces communautés apprécient-elles
ces acquis et se positionnent-elles dans le circuit du développement
local?
De ce qui précède, il est opportun
d'étudier la façon dont les populations utilisent/gèrent
pour les générations futures les acquis mis à leurs
disposition à travers les interventions des ONG dans le cadre du
développement local à travers le renforcement de leurs
capacités à la gestion, l'équité et la bonne
gouvernance locale. La pérennisation des acquis constitue un
réel problème. Nombreuses sont les réalisations des ONG
locales de développement qui disparaissent dès après le
départ ou le retrait du bailleur de fonds. Les acquis des ONG et
projets de développement sont loin d'être pérennisés
ce qui plonge la majorité de la population dans une situation critique
des conditions de vie. Cela malgré les efforts d'assistance, de
sensibilisation, de formation menée dans ces dernières
années au niveau de la zone abritant les ONG locales (MARP
réalisée en Décembre 2002).
Toute fois, les ONG évoluant dans notre zone
d'étude ont du mal à assurer un maintien durable des objectifs
du projet après le retrait de la coopération ou des bailleurs. En
dépit des difficultés qu'elles connaissent dans la
perpétuation des acquis. Elles ne contribuent pas, de manière
positive, à la réalisation d'objectifs de développement de
la base par manque de stratégies. Il est intéressant de
comprendre les mécanismes, les facteurs
internes et externes qui déterminent le non pérennisation des
acquis des ONG locales en Guinée. Nous avons choisis le cas de Kankan,
où d'après des observations faites sur le terrain ; on
s'aperçoit que certaines ONG ont arrêté leurs
activités ou ont connu un ralentissement de leurs activités avec
l'arrêt du financement extérieur ou après le retrait des
bailleurs de fonds (SERACCO 2008).
Les cas les plus frappants dans la Préfecture de
Kankan sont entre autres les ONG AGAFEM, INADER, CENAFODE, l'Association
BATE SABATI... qui ont exécuté des nombreuses actions qui ne sont
presque plus visibles ou moins visibles sur le terrain. Il apparaît que
le retrait du bailleur de fonds ou la réduction de son intervention pose
le problème crucial des mécanismes de pérennisation des
acquis des organisations de développement à la base (Archives
OSC, 2010).
De là, une question de recherche émerge `'
Quelles sont les logiques sociales qui déterminent la non
pérennisation des acquis des ONG locales de développement dans
la Préfecture de Kankan ?''
SECTION II- OBJECTIFS ET
HYPOTHESES
2.1. Objectif
général
Cette étude vise à produire des
connaissances pour une meilleure compréhension des déterminants
sociaux qui président le non pérennisation des acquis locales de
développement après le retrait des bailleurs de fond.
2.2. Objectifs
spécifiques
De façon spécifique cette étude poursuit
les éléments suivants:
· décrire et analyser le fonctionnement de ONG
locales de développement actives dans la Préfecture de
Kankan ;
· décrire et analyser les mécanismes mis
en place pour pérenniser leurs actions de ses ONG locales;
· décrire et expliquer les activités
réalisées, les moyens de mise en oeuvre et les
difficultés rencontrées ;
· analyser les facteurs qui empêchent la
pérennisation de leurs acquis ;
2.3. Hypothèses
· Les difficultés de pérennisation
des acquis des ONG locales de développement
dans la Préfecture de Kankan
résulteraient des stratégies de mise en oeuvre ou aux
mentalités locales.
CHAPITRE II : CADRE
CONCEPTUEL ET THEORIQUE
SECTION I : CADRE
CONCEPTUEL
1.1. Notion d'Organisation non
Gouvernementale
Une organisation non gouvernementale est une organisation
d'intérêt public qui ne relève ni de l'
État ni d'une
institution internationale. Les ONG n'ont pas le statut de sujet de
droit
international. L'habitude est de réserver le terme aux personnes
morales à but non lucratif financées sur des montants importants
par des fonds privés. Grâce à l'apport de la sociologie des
organisations, les principaux critères définissant une ONG sont:
l'origine privée de sa constitution ; le but non lucratif de son
action ; l'indépendance financière ;
l'indépendance politique ; la notion d'intérêt
public.
Une ONG est une personne morale qui, bien que n'étant
pas un
Gouvernement,
intervient dans le champ local, national et international. Les relations
juridiques internationales sont en effet traditionnellement des relations
uniquement entre États (entre Gouvernements). Dans le cas
d'organisations ayant une envergure internationale importante, on parle
d'Associations de Solidarité Internationale ou d'
organisations
non gouvernementales internationales
Les organisations internationales non gouvernementales ont une
histoire qui remonte au moins à 1839. L'
Institut
de droit international (
prix Nobel de la
paix en 1904) est créé en 1873, à Gand ; l'
Union
interparlementaire est créée en 1889 ; le
Bureau
international de la paix (
prix Nobel de la
paix en 1910) est créé à Berne en 1892. Rotary, futur
Rotary
International, est fondé en 1904. Il a été
estimé qu'en 1914 il y avait 1083 ONG. Les ONG internationales ont
été importantes dans le mouvement
antiesclavagiste et
le mouvement pour le
vote des femmes, et
ont atteint leur apogée au moment de la
Conférence
mondiale pour le désarmement.
Cependant, l'expression organisation non
gouvernementale n'est entrée dans le langage courant qu'avec la
création de l'
Organisation
des Nations unies en 1945 avec les dispositions de l'article 71 du chapitre
10 de la
Charte des
Nations unies qui donne un rôle consultatif à des organisations
qui ne sont ni les gouvernements ni les États membres.
La définition de "l'ONG internationale" (OING) est
d'abord donnée dans la résolution 288 (X) de l'ECOSOC le 27
février 1950 : elle est définie comme «toute
organisation internationale qui n'est pas fondée par un traité
international". Le rôle vital des ONG et d'autres "grands groupes"
dans le
développement
durable a été reconnu, conduisant à l'intensification
des relations consultatives entre l'
ONU
et les ONG
ONG
reconnues à l'ONU
En l'absence de critères objectifs de la nature d'une
ONG, la plupart des organisations intergouvernementales internationales (
ONU,
Union
européenne, etc.) ont dressé une liste des ONG qu'elles
reconnaissent comme des interlocuteurs valables. L'entrée, et
éventuellement la sortie, d'une organisation de ces listes est soumise
à un processus complexe. Le
Conseil
économique et social à l'ONU possède un comité
permanent, le comité chargé des ONG qui est
chargé de valider le statut des ONG en vue de leur collaboration avec
cette instance. Le statut consultatif est divisé en plusieurs
catégories : générale (Centre de Recherches et de
Promotion pour la Sauvegarde des Sites et Monuments Historiques en Afrique),
Actuellement, 2 727 ONG ont le statut consultatif du conseil
économique social des Nations Unies dit ECOSOC et 400 sont
accréditées auprès de la Commission du
développement durable. Suivant les contextes du terrain, d'autres
organes des Nations unies peuvent aussi coordonner les différentes
actions : Office de Coordination des actions humanitaires,
Haut
Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, et
accréditer des ONG : OMS, FAO...
Les
différentes ONG et leurs domaines d'intervention
Ces associations concernent les Droits de l'Homme (
Amnesty
International,
Quart Monde ou
Human Rights
Watch), la lutte contre la faim (
Action Contre la
Faim), la lutte contre les maladies (
Flying
Doctors), la protection des enfants (
World Vision), la
scolarité (
Aide et Action),
l'économie mondiale (
Mouvements
altermondialistes comme), l'écologie (
Les Amis de la
Terre) ou alors la protection de la nature (
Sea
Shepherd Conservation Society ou ).
Ces organisations sont en si grand nombre qu'elles couvrent
tout le spectre politique, social et philosophique et anthropologique, y
compris parfois pour la défense d'intérêts très
restreints, voire parfois très peu altruistes. Les ONG ont
différents modes d'actions, ce qui conduit à les classer dans au
moins deux types :
· certaines sont avant tout des groupes de
plaidoyer,
comme
RENAF ou
Human Rights
Watch. Parmi celles-ci, un groupe non négligeable d'ONG n'a pas de
but humanitaire mais des ambitions idéologiques ou commerciales. On y
trouve des lobbys de toute nature, en particulier des lobbys économiques
et patronaux.
· d'autres, souvent dénommées ONG
humanitaires, mettent en place des programmes d'aides, éducatives ou
caritatives par exemple. Les ONG de ce dernier type se regroupent parfois en
collectifs, en plateformes ou en réseaux suivant leur domaine
d'intervention ou particularités (
Coordination Sud,
etc.).
Il convient toutefois de distinguer les ONG caritatives (
Médecins
sans frontières, le
CICR),
souvent spécialisées dans l'aide d'urgence, des ONG de
développement (arc-en-ciel, Horizons Partagés,...)
engagées sur des programmes à long terme. En
général ces dernières sont plus discrètes, les ONG
d'urgence étant souvent plus médiatisées. Certaines ONG
internationales ont une approche dite "globale", intervenant à la fois
sur des urgences humanitaires, des programmes de développement et des
activités de plaidoyer (
Oxfam
international,
CARE...).
De même, la distinction entre les Organisations de
Solidarité Internationale et les Organisations de Solidarité
Internationale des Migrants (OSIM) a permis de rendre visible les actions
initiées par les organisations créées ou animées
par des personnes vivant hors des pays d'origine, mais qui agissent pour
promouvoir des initiatives de développement en lien avec leurs pays
d'origine.
Les modes d'action des ONG
Les ONG ont différents modes d'actions : certaines
sont avant tout des groupes de pression politique. Parmi celles-ci, un groupe
non négligeable d'ONG n'a pas de but humanitaire mais des ambitions
idéologiques ou commerciales. On y trouve des lobbys de toute nature, en
particulier des lobbys économiques et patronaux ; d'autres, souvent
dénommées ONG humanitaires, mettent en place des programmes
d'aides, éducatives ou caritatives par exemple. Les ONG de ce dernier
type se regroupent parfois en collectif humanitaire suivant leur domaine
d'intervention.
Depuis la fin des années 1990, on a assisté
à une montée en puissance des ONG : médiatisation des
besoins, recours à l'humanitaire après des opérations
armées ou de catastrophes naturelles... Les ONG disposent de plus en
plus de compétences techniques, qui les rendent crédibles et leur
permettent d'être consultées et écoutées lors des
grandes réunions internationales.
Professionnalisation des ONG
Depuis la fin des années 1990, on a assisté
à une montée en puissance des ONG : médiatisation des
besoins, recours à l'
humanitaire après
des opérations armées...Les ONG disposent de plus en plus de
compétences techniques, qui les rendent crédibles et leur
permettent d'être consultées et écoutées lors des
grandes réunions internationales.
Depuis les années 2000, de grandes entreprises
privées signent en partenariats avec des ONG locales de
développement de façon à acquérir une vision plus
globale de l'environnement mondialisé, et afin de disposer de
compétences les aidant à mieux percevoir les attentes des
consommateurs et des marchés. Ceci est plus perceptible dans le monde
britannique et japonais.
Relations entre ONG et autres institutions
La
Banque mondiale
constate non seulement que « les ONG prennent de plus en plus part
aux processus de développement économique et social, et que les
lois et règlements des États concernant les ONG sont très
divers et parfois susceptibles d'étouffer leurs activités et leur
croissance ». Afin d'encourager le développement des ONG et de
leurs « activités de coopération, facteurs
d'amélioration et d'élargissement de l'aide au
développement ». La Banque mondiale propose « une
série de recommandations générales aux
États en matière juridique, destinées à garantir
aux ONG une existence et un fonctionnement sans entrave, indépendamment
de l'État et de manière transparente et
responsable »
Les ONG doivent répondre encore plus
professionnellement que par le passé. Certaines organisations
françaises se sont un peu rapprochées du système anglais
(emploi salarié alors qu'avant le volontariat était la
règle), et se tournent vers des candidats qui présentent des
connaissances professionnelles dans différents secteurs. Il est devenu
impératif, au moins pour des ONG de taille moyenne et grande, de
présenter une expérience professionnelle avant de postuler. Parmi
les profils recherchés, se trouvent des médecins et autres
professionnels de la santé, des agronomes, des ingénieurs et
techniciens en traitement de l'eau (ingénieurs
Watsan), des professionnels
des travaux publics (routes, constructions), des logisticiens, des
administrateurs et comptables...
Afin de répondre à ce besoin de
professionnalisation des ONG, de plus en plus d'universités et
écoles mettent en place des formations spécifiques aux ONG, en
plus des formations existantes (cursus d'une ou plusieurs années dans
des écoles dédiées, telles que
Bioforce à
Lyon ou encore l'Institut de Formation et d'Appui aux Initiatives de
Développement, à Bordeaux, ou encore la Licence
professionnelle mention conduite de projets internationaux de
co-développement à Besançon).
Cependant, compte tenu des évolutions en cours et de
certaines remises en question concernant les liens officiels et/ou officieux
entre ONG, Banque Mondiale et FMI (voir François Charles :
L'Afrique des ONG) apparaissent également des formations
spécialisées dans l'observation des ONG, telle celle
proposée à l'école des hautes études des sciences
économiques et sociales de Montpellier (ONG : Audit et
contrôle de gestion).
1.2. Notion de
développement local
Dans le parler populaire, on mêle souvent croissance et
développement. Or, ce ne sont pas des synonymes. Le
développement implique accroissement de bien-être et changement
dans la structure économique et sociale. Il engage une
société sous tous ses aspects. La croissance est une notion plus
simple. Elle se réfère à un accroissement des
activités de production de biens et services mais n'implique pas
nécessairement des changements dans la structure, ni n'engage une
société sous tous ses aspects. Le concept de
développement contiendrait donc l'idée de croissance Ainsi, la
notion de développement englobe une multitude de composantes
économiques, sociales et politiques et doit tenir compte des valeurs et
attitudes d'une population.
Pour les fins de ce document, disons que, dans une perspective
de développement, le niveau local, plus près de la
réalité et des gens, serait ainsi le lieu de définition
des besoins et de réalisation des actions. Alors que le niveau
régional serait plutôt le lieu de concertation des
stratégies de développement local, de partage de programmes et
services supérieurs (ex. commissariat à l'exportation,
université) et de concertation des politiques gouvernementales à
effet régional (ex. application régionale de politiques des
ministères à vocation sectorielle).
Bien que le niveau provincial ait souvent pris en charge dans
le passé une grande variété de besoins de la population,
il semble, pour sa part, plutôt vouloir se définir aujourd'hui
comme le lieu réservé à la conception de politiques et
programmes cadres de développement. Il devient partenaire et
accompagnateur d'initiative de développement.
L'OCDE définit le niveau local en ces termes:
« Le niveau local est l'environnement
immédiat dans lequel la plupart des entreprises et en particulier les
petites - se créent et se développent, trouvent des services et
des ressources, dont dépend leur dynamisme et dans lequel elles se
raccordent à des réseaux d'échange d'information et de
relations techniques ou commerciales... Le niveau local, c'est-à-dire
une communauté d'acteurs publics et privés offre un potentiel de
ressources humaines, financières et physiques, d'infrastructures
éducatives et institutionnelles dont la mobilisation et la valorisation
engendrent des idées et des projets de
développement. »
Le développement local est aussi
appelé " développement à la base" est prôné
dans les pays en voie de développement en complément des mesures
macroéconomiques et des grands projets. Dans ces pays, le
développement local repose sur des actions mobilisant les initiatives
locales au niveau des petites collectivités et des habitants
eux-mêmes.
Eventuellement avec une aide technique ou financière
extérieure, comme : mini infrastructures : creusement d'un
puits, installation de cellules solaires pour alimenter un village,
création d'une école) ; mise en place de micro
coopératives ou d'associations de
micro
crédit ; initiative de certains habitants à titre
personnel ou familial au niveau d'exploitations agricoles, commerciales,
artisanales, tirant partie des ressources et du marché locaux et
utilisant des méthodes performantes. Le concept est apparu au milieu des
années 1960 en France, en réaction aux pratiques dirigistes de l'
aménagement
du territoire fondées sur des logiques sectorielles. Pour
l'État, l'aménagement du territoire peut être
considéré comme le volet spatial de la
planification.
Quand l'État, au début des années
soixante, veut mener une "ardente" politique d'aménagement du
territoire, il développe d'abord une critique vigoureuse du maillage
territorial hérité, celui des
départements :
mal découpés, trop étriqués, trop dominés
par ce que le général De Gaulle appelait "les petits notables de
sous-préfectures", inadéquats pour une grande action nationale.
Il est à peu près certain que la fortune récente du mot "
territoire" est
liée simultanément à une réflexion de type
planiste, c'est-à-dire à la recherche de l'espace optimal pour
mener une action publique "descendante", volontariste, et à une
réflexion de type autogestionnaire, donc la recherche de l'espace
optimal pour conduire un projet "ascendant" de développement, lié
à une mobilisation sociale (Gontcharoff, in revue
Territoires).
La vision « descendante de
l'État » (les décisions sont prises en haut lieu
sans concertation avec les populations concernées) est contestée
au début des années 1970 par de nombreux acteurs locaux qui
considèrent que le développement d'un territoire doit prendre en
compte les besoins et les aspirations de ses habitants. Le développement
part en bas prôné par le « mouvement des
Pays », dont
le slogan « vivre, travailler et décider au
Pays » résume bien la logique d'autonomie
vis-à-vis des centres décisionnels, qu'ils soient politiques ou
économiques. C'est pourquoi, les acteurs locaux engagés dans des
démarches de développement local ont été
apparentés dans les années 1970 comme des
« militants d'un autre développement » (on
parlerait aujourd'hui des alternatifs.)
Pour mieux cerner la notion de développement local, on
peut citer une définition qui a fait date : "Le
développement local n'est pas la croissance, c'est un mouvement
culturel, économique, social qui tend à augmenter le
bien-être d'une société. Il doit commencer au niveau local
et se propager au niveau supérieur. Il doit valoriser les ressources
d'un territoire par et pour les groupes qui occupent ce territoire. Il doit
être global et multidimensionnel, recomposant ainsi les logiques
sectorielles".
Les
lois Defferre de 1982-1983 de
décentralisation,
donnent plus de responsabilités aux
collectivités
territoriales pour mener des actions locales et une politique
d'aménagement plus pertinente car adaptée à chaque
territoire. La loi des libertés et responsabilités locales
(2004), appelée le deuxième acte de la décentralisation,
poursuit cette volonté de l'État d'accorder plus de
responsabilités et d'autonomie aux
pouvoirs
locaux. La fin des années 1990 a été marquée
par une série de réformes importantes dans le domaine de
l'aménagement du territoire. Elles correspondent à des logiques
nouvelles reposant sur la prise en compte des
territoires
vécus par les habitants qui, du fait de leur
mobilité,
rendent caducs les découpages institutionnels du passé.
Cette période marque aussi la consolidation des acteurs
apparus au cours des années 1980 : l'Europe, à travers la
politique
régionale de l'UE, les collectivités locales, les
Régions. Enfin,
cette période voit apparaître de nouveaux enjeux tels que le
développement
durable.
Il convient donc de bien saisir les mécanismes des politiques
d'aménagement du territoire en France. La décentralisation de ces
vingt dernières années a permis aux collectivités locales
et territoriales de devenir des acteurs essentiels du développement
territorial. L'émergence de nouveaux territoires de projets le montre
pleinement lorsque l'on connaît le rôle porteur des
collectivités locales.
Aujourd'hui, après la période des pionniers,
après celle des contrats de Pays, après celle des chartes
intercommunales d'aménagement et de développement, on peut
identifier environ 500
territoires
de projet, dont 180 agglomérations (
communautés
urbaines et
communautés
d'agglomérations), à travers la France. Conséquence
de cette décentralisation, de nouvelles dynamiques territoriales se sont
créées pour mettre en place des ONG locales de développant
des stratégies intercommunales voire métropolitaines. En
définitive, le développement local est plus qu'un concept, c'est
un mandat politique.
Il serait facile de conclure que le développement local
est celui qui s'exprime sur un territoire donné, en l'occurrence ici, le
niveau local. Le phénomène est toutefois plus complexe. Le
développement local est un concept relativement nouveau dans le
vocabulaire des développeurs québécois. Pour bien en
comprendre toutes les dimensions et saisir l'intérêt qu'il
suscite, il faut introduire quelques notions nouvelles telles,
communauté locale, autorités locales et dimension humaine. Il
faut réaliser aussi que c'est d'abord un phénomène
émergent, endogène.
1.3. Notion de
développement durable
Le développement durable est une nouvelle conception
de l'
intérêt
public, appliquée à la
croissance
économique et reconsidérée à l'échelle
mondiale afin de prendre en compte les
aspects
environnementaux généraux d'une
planète
globalisée. Selon la définition proposée en
1987 par la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement dans le
rapport Brundtland
1,
le développement durable est : « un développement
qui répond aux
besoins des
générations du présent sans compromettre la
capacité des
générations
futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont
inhérents à cette notion :
· le concept de « besoins », et plus
particulièrement des besoins essentiels des plus démunis,
à qui il convient d'accorder la plus grande priorité.
· l'idée des limitations que l'état de nos
techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de
l'environnement à répondre aux besoins actuels et à
venir ».
Face à la
crise
écologique et sociale qui se manifeste désormais de
manière mondialisée (
changement
climatique, raréfaction des
ressources
naturelles avec en particulier le rapprochement du
pic
pétrolier, écarts entre pays développés et pays
en développement, sécurité alimentaire,
déforestation
et perte drastique de
biodiversité,
croissance de la
population
mondiale,
catastrophes
naturelles et industrielles), le développement durable est une
réponse de tous les acteurs (
États, acteurs
économiques,
société
civile), culturels et
sociaux du
développement.
Il s'agit aussi, en s'appuyant sur de nouvelles valeurs
universelles (
responsabilité,
participation et partage, principe de précaution, débat ...)
d'affirmer une approche double :
· Dans le
temps : nous avons le
droit d'utiliser les
ressources de la Terre, mais le
devoir d'en assurer la
pérennité pour les
générations
futures ;
· Dans l'
espace : chaque
humain a le même droit aux
ressources de la
Terre (
principe
de destination universelle des biens).
Tous les secteurs d'activité sont concernés par
le développement durable : l'
agriculture, l'
industrie, l'
habitation,
l'organisation familiale, mais aussi les
services
(
finance,
tourisme,...) qui,
contrairement à une opinion quelquefois répandue, ne sont pas qu'
immatériels.
Un rapport sur Les limites à la croissance, connu sous le titre
Halte à la croissance ?, rédigé par une
équipe de chercheurs du
Massachusetts
Institute of Technology. Ce premier rapport donne les résultats de
simulations informatiques sur l'évolution de la population humaine en
fonction de l'exploitation des
ressources
naturelles, avec des projections jusqu'en 2100.
Il en ressort que la poursuite de la croissance
économique entraînera au cours du
XXIe siècle
une chute brutale des populations à cause de la
pollution, de
l'appauvrissement des sols cultivables et de la raréfaction des
énergies
fossiles. Le modèle n'est cependant pas encore à ce stade
sectorisé par régions comme il le sera ensuite. Selon certains,
nombre de ses prévisions se sont révélées fausses.
Au contraire, les auteurs eux-mêmes, dans leur mise à jour de 2004
démontrent que la réalité est relativement conforme
à leurs prévisions de 1972.
Du 5 au 16 juin
1972 s'est tenue une
conférence des
Nations Unies sur l'environnement humain à Stockholm expose
notamment l'éco-développement, les interactions entre
écologie et
économie,
le développement des
pays du Sud et du
Nord. Il
sera rétrospectivement qualifié de premier
Sommet de la
Terre. C'est un échec relatif, avec aucun compromis clair, mais la
problématique semble dès lors posée : l'
environnement
apparaît comme un
patrimoine
mondial essentiel à transmettre aux
générations
futures.
L'adoption de la
convention de Rio
et naissance de l'
Agenda 21. La
définition Brundtland, axée prioritairement sur la
préservation de l'environnement et la consommation prudente des
ressources
naturelles non renouvelables, sera modifiée par la définition
des « trois piliers » qui doivent être
conciliés dans une perspective de développement durable : le
progrès économique, la
justice
sociale, et la préservation de l'environnement. Deux
ans après est née la
charte d'Aalborg
sur les
villes durables, au
niveau européen est publiée.
La déclaration universelle de l'
UNESCO en 2001 sur la
diversité
culturelle affirme pour la première fois que la
diversité
culturelle est « gage d'un développement humain
durable ». Entre (26 août au 4 septembre)
2002 se
tient le
sommet de
Johannesburg : des chefs d'État, représentants
gouvernementaux et d'ONG ratifient un traité prenant position sur la
conservation des ressources naturelles et de la
biodiversité.
2005 : la
conférence générale de l'
UNESCO adopte la
Convention
sur la protection et la promotion de la diversité des expressions
culturelles où la diversité culturelle est
réaffirmée comme « un ressort fondamental du
développement durable des communautés, des peuples et des
nations ».
Enjeux et objectifs du développement
durable
Crise écologique et sociale
La
Révolution
industrielle du
XIXe siècle
introduit des critères de croissance essentiellement
économiques,
principal critère aisément mesurable : ainsi le PNB dont
l'origine remonte aux
années 30
est souvent vu comme l'indicateur de la richesse d'un pays. Des corrections ont
été apportées dans la deuxième moitié du
XIXe siècle
sur le plan social, avec d'importantes avancées sociales. L'expression
« économique et sociale » fait depuis partie du
vocabulaire courant.
Mais les
pays
développés ont pris conscience depuis les
chocs
pétroliers de
1973 et
1979 que leur
prospérité matérielle était basée sur
l'utilisation intensive de
ressources
naturelles finies, et que par conséquent, outre l'économique
et le social, un troisième aspect avait été
négligé : l'
environnement. Pour
certains analystes, le modèle de développement industriel n'est
pas viable ou soutenable sur le plan environnemental, car il ne permet pas un
"développement" qui puisse durer.
Les points cruciaux en faveur de cette affirmation sont
l'épuisement des ressources naturelles (
matières
premières,
énergies
fossiles pour les humains), la destruction et la
fragmentation
des
écosystèmes,
notamment la
déforestation
qui se manifeste par la destruction des
forêts
tropicales (
forêt
amazonienne,
forêt
du bassin du Congo, forêt indonésienne), ainsi que la
diminution de la
biodiversité
qui diminuent la
résilience
de la planète ou encore le
changement
climatique dû aux émissions de
gaz à
effet de serre et de manière générale la pollution due
aux activités humaines.
Les
catastrophes
industrielles de ces trente dernières années ont
interpellé l'opinion publique et les organisations telles que,
les Amis de la
Terre ou encore
Greenpeace. Le
développement actuel étant consommateur de
ressources
non renouvelables et considéré par ces critiques comme
inéquitable, une réflexion a été menée
autour d'un nouveau mode de développement, appelé
« développement durable » (
Exxon Valdez
1989,).
Une nouvelle démarche : agir local, penser
global
La Terre vue de la Lune : une des premières
visions de la Terre comme un ensemble fini et fragile. Les aspects essentiels
du développement durable, sur les capacités de la
planète et les
inégalités d'accès aux
ressources
posent des questions
philosophiques et
éthiques.
Jean Bastaire voit
l'origine de la crise écologique chez
Descartes selon qui
l'homme devait se « rendre comme maître et possesseur de la
nature ». Au contraire, la géographe
Sylvie Brunel critique
le développement durable, car elle y voit une conception de l'homme
comme un parasite, et la
nature comme un
idéal. Or, pour elle, l'homme est souvent celui qui protège
la
biodiversité,
là où la nature est le règne de la loi du plus fort, dans
lequel « tout milieu naturel livré à lui-même est
colonisé par des espèces invasives ».
Sans en aborder tous les aspects philosophiques, le
développement durable comporte également des
enjeux très importants
en matière d'
éthique
des affaires.
André
Comte-Sponville entre autres, aborde les questions d'
éthique dans
Le capitalisme est-il moral ? La formule « agir local,
penser global », employée par
René Dubos au
sommet sur l'environnement de 1972, est souvent invoquée dans les
problématiques de développement durable. Elle montre que la prise
en compte des enjeux environnementaux et sociaux nécessite de nouvelles
heuristiques, qui intègrent le caractère global du
développement durable.
Les trois piliers
L'objectif du développement durable est de
définir des schémas viables qui concilient les trois aspects
économique,
social, et
écologique
des activités humaines : « trois piliers »
à prendre en compte par les collectivités comme par les
entreprises et les individus. La finalité du développement
durable est de trouver un équilibre cohérent et viable à
long terme entre ces trois enjeux.
À ces trois piliers s'ajoute un enjeu transversal,
indispensable à la définition et à la mise en oeuvre de
politiques et d'actions
relatives au développement durable : la
gouvernance.
La gouvernance consiste en la participation de tous les acteurs (citoyens,
entreprises, associations, élus...) au processus de
décision ;
elle est de ce fait une forme de
démocratie
participative. Le développement durable n'est pas un état
statique d'harmonie, mais un processus de transformation dans lequel
l'exploitation des
ressources
naturelles, le choix des investissements, l'orientation des changements
techniques et institutionnels sont rendus cohérents avec l'avenir comme
avec les besoins du présent. On peut considérer que les objectifs
du développement durable se partagent entre trois grandes
catégories:
· Ceux qui sont à traiter à
l'échelle de la planète : rapports entre nations, individus,
générations ;
· Ceux qui relèvent des autorités publiques
dans chaque grande zone économique (Union européenne,
Amérique du Nord, Amérique latine, Asie...), à travers les
réseaux territoriaux par exemple ;
· Ceux qui relèvent de la responsabilité
des entreprises. (
Schneider
Electric et le programme
Bipbop
accès à l'énergie - Business, Innovation & People
at the Base of the Pyramid)
Le développement répondre aux besoins
des générations actuelles et à venir
« Le développement durable est un mode de
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des
générations
futures de répondre aux leurs ». Rapport
Brundtland CMED. Ce rapport rappelant le propos prêté à
Antoine de
Saint-Exupéry : « Nous n'héritons pas de
la Terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos
enfants », insiste sur la nécessité de
protéger la diversité des gènes, des
espèces et de
l'ensemble des
écosystèmes
naturels terrestres et aquatiques, et ce, notamment, par des mesures de
protection de la qualité de l'
environnement, par la
restauration, l'aménagement et le maintien des
habitats
essentiels aux espèces, ainsi que par une
gestion durable de
l'utilisation des populations animales et végétales
exploitées.
Cette préservation de l'environnement doit être
accompagnée de la « satisfaction des besoins essentiels en ce
qui concerne l'
emploi, l'
alimentation, l'
énergie, l'
eau, la
salubrité ». Cela étant, on se heurte à une
difficulté, qui est de définir ce que sont les
besoins des
générations présentes, et ce que seront les besoins des
générations futures. On pourrait retenir par exemple les besoins
élémentaires pour se nourrir, se loger, et se déplacer.
Dans ce contexte, le développement durable a
été inséré parmi les
Objectifs
du millénaire pour le développement fixés par
l'ensemble des États membres de l'ONU. Afin de subvenir aux besoins
actuels sans pour autant se reposer sur l'utilisation non durable de
ressources
non renouvelables, un scénario en trois points a été
proposé :
· efficacité (techniques plus performantes),
· sobriété (techniques utilisées
avec parcimonie),
· utilisation de
ressources
renouvelables (par exemple : l'énergie solaire ou les
éoliennes, au travers de projets d'
électrification
rurale).
Le
patrimoine
culturel ne doit pas être oublié : transmis de
génération en génération et faisant preuve d'une
grande
diversité,
l'UNESCO en souhaite la préservation. La culture au sens large (ou
l'environnement culturel) s'impose d'ailleurs peu à peu comme un
quatrième pilier du développement durable.
Schéma 2.1. Le développement
durable une approche géonomique globale à la confluence de
trois préoccupations, dites « les trois piliers du
développement durable ».
![](Les-ONG-locales-de-developpement-et-la-question-de-perennisation-de-leurs-acquis-dans-la-prefectu2.png)
1.4. Notion de
pérennisation
La notion de pérennisation est un empreint du Latin
pérennitas : c'est ce qui est continuel qui peut durer une
année ou des années entières. La pérennisation est
une mesure dans laquelle les méthodes, les techniques, les
organisations, les mécanismes qui ont conduit aux effets positifs d'une
activité menée par un acteur qui peut être un
gouvernemental ou non et sont appropriés par les
bénéficiaires de manière à assurer la
reproductibilité des résultats après l'arrêt des
intervenants.
La notion de pérennisation vu sous l`angle des
perspectives de changements qu'ils entrevoient après la mise en place
des projets en termes : d'organisation du travail et de répartition des
tâches, d'organisation des structures et de relations de travail. Et
enfin, leur perception du rôle actif attendu de chaque partenaire au
projet (stagiaires, chefs de section ou de volet, superviseur, animateur ou
tout autre acteur engagé dans le processus) dans la diffusion des
résultats et leur inscription dans la pérennité.
Les résultats de l`évaluation dénotent un
grand effort pour: un plus grand rapprochement entre encadreurs et stagiaires,
grâce à la volonté affichée des stagiaires, devenus
plus actifs, coopératifs et exprimant mieux leurs attentes, à
celle des encadreurs (relayés par de nombreux responsables
régionaux et villageois) saisissant mieux les besoins d'une ONG ou
organisation en pleine mutation.
Un programme plus riche en nouveautés techniques et
organisationnelles et leur application sur le terrain mettant en situation pour
amener à proposer des solutions aux problèmes de gestion. En plus
des nouvelles pratiques et techniques de gestion, celles-ci recouvrent aussi de
nouveaux comportements emprunts d'esprit d`initiative, de solidarité
autour d`un intérêt commun, de partage pour la
pérennisation des moyens à l`intérieur de l'ONG, de
complémentarité avec d'autres organisations, de recherche de la
qualité...
Cependant, les premiers contacts avec des homologues de
certains ONG exposés à des problèmes professionnels
similaires mais réagissant autrement pour les résoudre avaient
suscité la curiosité des stagiaires et leur intérêt
pour la suite du processus de pérennisation. Même si certains
partenaires ont tardé à en comprendre les objectifs, faute de
préparation suffisante et de sensibilisation sur les objectifs de,
l`identification des véritables problèmes de gestion
exprimés par les vrais acteurs, ont manqué.
1.5. Notion d'acquis
Est, l'ensemble des savoirs et savoir-faire dont une personne
manifeste la maîtrise dans une activité professionnelle, sociale
ou de formation. Les acquis exigés pour suivre une formation constituent
les prés requis. L'acquis paraît particulièrement important
en ce qui concerne les structures et modes d'organisation favorisant autonomie,
initiative et réactivité. Trois domaines d'action y sont pris en
compte: les actions d'intégration destinées à
équilibrer la décentralisation ; un changement de rôle
de l'encadrement ; la mise en place d'un système de
récompense adapté (Larousse, Robert 1993).
Le siège, les équipements mobiliers et
immobiliers, le personnel (clés ou permanant, temporaire et stagiaires)
constituent d'une part les acquis d'une ONG, d'autre part les
compétences acquises dans l'exécution des projets et programmes,
les structures et les personnes formées sont des acquis. Ces domaines
font l'objet d'une vision générale largement partagée,
mais les modalités de mise en oeuvre et les degrés d'avancement
sont diversifiés, en fonction du métier, de l'histoire de
l'entreprise ou des conceptions des dirigeants. La notion s'enrichit: -
"confier des responsabilités" connote pouvoir officiel,
définition de mission, de fonction, d'objectifs ; - "prendre
des responsabilités" connote engagement personnel, liberté
d'être et de faire, droit à l'erreur, ...
La problématique de la responsabilité
réside dans cette double définition (confier - prendre) qui
génère deux logiques différentes: - subir les
conséquences, qui implique l'idée de sanction, de
pénalité ou de récompense ; - assumer les
conséquences, qui implique l'idée d'anticipation,
d'autocontrôle, d'initiative ou de motivation (Larousse, Robert
1993).
SECTION II. CADRE THEORIQUE
2.1. Théorie du
développement local
Le développement local est un processus de
diversification et d'enrichissement des activités économiques et
sociales sur un territoire d'échelle locale à partir de la
mobilisation et de la coordination de ses ressources matérielles et
immatérielles. Cette notion désigne à la fois une posture
vis-à-vis de la question du développement, une méthode
pour le développement des territoires locaux ainsi qu'un cadre d'analyse
de ses ressorts.
Ainsi, la notion de développement local apparaît
en France au moment où, dans les années 1970, certains acteurs
prennent conscience que leurs n'ont pas bénéficié des
grands courants du développement économique de
l'après-guerre. Pour eux, il s'agit alors de s'extraire de lois
macro-économiques et d'orienter leur destin selon des décisions
prises localement avec pour objectif de mobiliser les potentialités et
les ressources de groupes sociaux et de communautés locales, afin d'en
tirer un bénéfice social et économique, en premier lieu
pour les groupes en question. Dans ce sens, le développement local
correspond à une critique du fonctionnement économique en faisant
le constat que toutes les collectivités humaines, tous les territoires,
ne pourront pas remplir les conditions d'une intégration à un
fonctionnement économique national et, à plus forte raison,
mondial.
C'est ainsi que l'approche en termes de développement
local conduit à considérer que le développement ne
découle pas seulement de la valeur économique des
activités et qu'il ne relève pas seulement des systèmes
organisés de production et des institutions centralisées mais est
aussi lié à de petites initiatives localisées, à la
mobilisation de la population locale autour de projets utilisant des ressources
locales. Pour certains, cette approche s'inscrit dans une perspective humaniste
qui considère que l'Homme doit être replacé au centre du
fonctionnement économique. Partant les tenants de cette approche
considèrent que le développement ne correspond pas seulement
à la progression exponentielle des biens et des services produits mais
doit aussi permettre la prise en compte des besoins immatériels,
sociaux, culturels et psychologiques des personnes considérées
à l'échelle de leur lieu de vie.
D'un point de vue opérationnel, le développement
local s'appuie sur des méthodes qui mobilisent
généralement trois principaux éléments :
l'élaboration d'outils de production d'informations et de
connaissances afin d'identifier les ressources du territoire ; (ex :
diagnostic de territoire)
la mise en place d'outils de concertation, de mobilisation et de
coopération entre acteurs visant à valoriser les ressources en
question et, si nécessaire, à en développer de
nouvelles ; (ex : forums, groupes de travail, etc.)
l'élaboration et la mise en oeuvre de projets grâce
à un système plus ou moins formalisé de gestion et de
prise de décisions.
Cependant, alors que le développement local
relève d'une posture de nature politique dont découlent
méthodes et actions, certains travaux scientifiques, en économie
et en géographie, permettent de justifier cette approche d'un point de
vue théorique.
En économie, le concept de district industriel
forgé par l'économiste britannique MARSHALL à la fin du
XIX siècle peut être considéré comme une base
théorique pour le développement local. En effet, ce concept
qualifie la présence, au sein d'un territoire de petite taille, d'une
gamme de petites et moyennes entreprises organisées autour d'un
métier industriel, voire de plusieurs métiers, dont le
développement dépend des fortes relations qu'elles entretiennent
entre elles et avec les communautés locales.
L'intensité de ces relations s'explique par le partage
d'une culture commune des relations économiques et sociales
considérée comme une ressource propre au territoire. Dans les
années 1970, ce concept a été utilisé par des
économistes italiens (ex : G.Becattini) pour décrire
l'organisation industrielle de la Troisième Italie (Italie du Centre et
du Nord-Est). En France, cette analyse a suscité l'intérêt
de certains économistes qui ont proposé la notion de
« systèmes industriels localisés » pour
décrire l'organisation économique de territoires comme le
Choletais (textile). Afin d'élargir le champ de l'analyse aux autres
secteurs économiques, ils ont ultérieurement proposé la
notion de « système productif localisé ».
En géographie, c'est la notion de « milieu
innovateur » qui peut constituer une base théorique pour le
développement local. Il existerait des « milieux »
plus ou moins propices au développement selon la nature des relations
que les entreprises entretiennent avec leur territoire d'insertion. Un
« milieu innovateur » est celui où les entreprises
développent des réseaux d'échanges et de
coopérations et mobilisent les ressources humaines et matérielles
de leur territoire. Ainsi, la notion de « milieu
innovateur » permet d'analyser les facteurs de développement
économique d'un territoire AYDALOT.
Ces deux approches ont en commun de considérer l'espace
non pas comme un simple morceau de sol mais comme un ensemble de rapports
techniques, économiques ou sociaux, plus ou moins riches en interactions
et donnant inégalement lieu à des processus d'apprentissages
collectifs. Par conséquent, elles s'intéressent aux territoires
dans leur dimension géographique (localisation, topographie, paysage,
climat, densités et répartitions de la population,
présence et qualité des ressources du milieu...), culturelle
(comportements, savoirs, coutumes qui modèlent une société
et sur lesquels se fonde un sentiment d'appartenance) et sociale (constitution
d'un réseau de relations territoriales support des initiatives locales).
L'analyse de ses dimensions permet de fournir des explications quant aux
différences de développement des territoires.
En France, ces dernières années, l'approche en
termes de développement local a été mobilisée par
l'État dans le cadre d'actions menées au titre de
l'aménagement du territoire. À titre d'exemple, on peut citer les
financements mobilisés à partir de 1998 par la DIACT (ex-DATAR)
pour soutenir l'émergence et le développement de territoires. De
manière plus générale, l'élaboration des projets de
territoires locaux s'inscrivant dans les cadres législatifs (Loi
d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du
territoire, 1999) et réglementaires de la politique d'aménagement
du territoire (ex. : politique des pays) mobilisent également les
méthodes du développement local.
Cette évolution correspond à une certaine
institutionnalisation de la démarche du développement local alors
même que ses justifications théoriques s'appuient sur des exemples
de territoires souvent correctement insérés dans le jeu de
l'économie mondiale. Aujourd'hui, la posture militante initiale ne
semble donc plus suffire pour caractériser les différents avatars
du développement local.
Les théories du développement face aux histoires
du développement réel en cette fin du XXème siècle
abordent seulement les politiques de développement et sont assez
éloignées des pratiques liées au développement
à l'échelle mondiale. En réalité, la pensée
concernant le développement dans son contexte historique, ne peut
comprendre le processus de formation de la pensée sur le
développement ni la diversité de ses orientations, que si on la
resitue dans une périodisation qui correspond aux inflexions du contexte
historique dans laquelle elle s'est déployée, et aux conflits
d'acteurs qui ont marqué ces différentes périodes".
"Il s'agit de situer les discours sur le développement
et leurs avatars pratiques par rapport aux vicissitudes du `'
développement réel'", à travers "une opposition entre
l'ordre des choses et l'ordre des peuples et des gens". L'insertion des
théories dans l'histoire qui les a produites se fait au niveau de la
macroéconomie et non au niveau de ses effets sur les populations qui
leur sont prétexte autant qu'elles en sont victimes, autant aussi,
qu'elles en sont, à la marge, acteurs.
La micro-économie locale de ce que l'auteur appelle "la
farce humanitaire" des Grands Lacs montrerait, en effet, des acteurs locaux,
voire même nationaux, menant leur politique propre dans le contexte
évoqué. A ce niveau de base, manque l'approche des processus de
développement réel au sein desquels, pour rester dans cette note,
les appropriations locales du mondial humanitaire rejoignent parfois le
libéralisme le plus sauvage.
Colin Leys analyse les théories du développement
à la lumière des circonstances de leur production. En limitant
son ouvrage à l'Afrique, l'auteur opte, pour une confrontation plus
étroite des théories à des réalités qui,
sans être homogènes, présentent des similarités
quant à l'héritage colonial, au rôle de l'état ou
aux modes de production et d'accumulation. Il montre aussi la marginalisation
croissante de l'Afrique dans le contexte mondial. Ici, les théories,
depuis celle de la modernisation jusqu'à celle du choix rationnel en
passant par la théorie de la dépendance, sont confrontées
aux réalités africaines. Pour C. Leys, l'étude de la
formation d'une bourgeoisie africaine et de ses stratégies est au coeur
de l'étude du développement africain.
Mais la "tragédie africaine montre aussi clairement et
de façon fort concrète que les théories du
développement ne peuvent se limiter au Tiers Monde ou traiter le monde
développé et ses options comme un "donné". Cette
perspective le démarque de l'ouvrage de J.-Ph. Peemans dont
l'érudition éloigne le lecteur des populations cibles qu'il
ne parvient pas à percevoir comme des sociétés, des
peuples possédant une autonomie et des modes de fonctionnement
propres.
Les pays sous-développés, sont dans un cercle
vicieux de pauvreté, en raison de la faiblesse de la demande interne
liée aux faibles revenus, et sont dans l'incapacité de lancer des
projets d'investissement rentables et capables de déclencher le
processus de développement. Du côté de l'offre, la faible
capacité d'épargne résulte du bas niveau de revenu
réel qui lui-même reflète la faible productivité qui
résulte, à son tour, du manque de capital, un manque de capital
qui lui-même est le résultat de la faible capacité
d'épargne ; ainsi, le cercle est fermé. (Nurkse, 2006).
2.2. Théorie des
organisations
La théorie des organisations est une discipline
située à la limite entre l'
Économie
des organisations, la
Sociologie
des organisations, la
gestion et la
science
politique. Elle s'intéresse aux
organisations, aussi
bien marchandes que non-marchandes, dans toutes leurs diversité
(entreprise, hôpital, syndicat, association, administration, conventions,
...)
Elle a pour but d'analyser leur fonctionnement, leur structure
et leur développement et de proposer des améliorations. Elle est
constituée d'un ensemble de concepts, de méthodes et d'outils
disparates, issu de diverses disciplines (économie, sociologie, la
psychologie, l'histoire ou les sciences de la gestion). Pour illustrer cette
réalité organisationnelle, il va s'appuyer sur quelques grandes
expériences comme les usines Ford, le cas Volvo, le toyotisme...
Les grands thèmes de cette discipline sont le pouvoir,
les relations et
rapports sociaux,
l'analyse des configurations et la communication dans les groupes. Son
développement a suivi les évolutions politico-sociales du
XXe siècle,
s'articulant selon les auteurs autour d'études empiriques ou de travaux
largement théoriques. En économie, on étudie l'ensemble
des arrangements institutionnels permettant la mise en oeuvre de la
production et
l'échange de
biens et de
services.
Dans un sens plus restreint, l'
économie
des organisations consiste dans l'étude de l'
organisation comme
entité économique spécifique, l'
entreprise étant
l'organisation analysée de manière privilégiée.
La théorie des d'organisations postule l'existence des
règles visant à rendre favorablement possible la coordination
d'un ensemble de moyens divers (humains, financiers, matériels), en vue
de la production d'un bien matériel ou d'un service, objectif
d'organisation. Une telle définition générale inclut comme
objet d'étude les entreprises industrielles, mais aussi les
établissements et services sociaux et médicaux sociaux (par
exemple les instituts médicaux éducatifs, les structures
hospitalières, etc....). Les écoles et les universités,
les collectivités territoriales (par exemple les conseils
régionaux et généraux, etc.), les partis politiques, les
syndicats (Foudriat, 2005, P1).
Toute organisation comprend des individus et des groupes. Mais
une organisation ne se résume pas à une somme d'individus et de
groupes. Ceux-ci sont en effet liés les uns aux autres par des
interdépendances multiples, qui ont pour but de faciliter la
réalisation d'un objectif officiellement commun : produire un bien
ou service. Pour atteindre cet objectif, des principes généraux
sont mobilisés.
Les apports de l'école classique de l'organisation
(le taylorisme, Ford et le fordisme, Fayol et l'administration industrielle,
Weber et la rationalisation de l'organisation). Première vague de
réflexion dominant la pensée scientifique et managériale
des années 1900 et 1930, la théorie classique des organisations
se définit comme la volonté de mettre de l'ordre dans les
organisations par l'établissement de règles strictes.
L'organisation étant conçue comme un mécanisme
destiné à produire des biens ou services dans lequel chaque
individu est un rouage.
Le taylorisme est avant tout une réponse aux
contradictions soulevées par le mode de production artisanal. Le
modèle industriel occidental mis en oeuvre dans les grandes entreprises
combine ainsi plusieurs apports théoriques complémentaires : le
taylorisme qui fait référence à des concepts
organisationnels de base, le fordisme désignant le travail sur les
lignes d'assemblage et de standardisation de produits, la contribution de Fayol
vers une unité de commandement, de direction, de prévoyance et
de coordination dans les organisations.
La théorie de l'action rationnelle de Weber vient
renforcer l'idée dominante selon laquelle il est important de
dépersonnaliser les relations de travail en vue de renforcer
l'équité dans les organisations. Bien qu'ayant largement
contribué activement à la création de richesses, les
apports classiques ont été critiqués à partir des
années 30 par le mouvement des relations humaines. Le mouvement des
relations humaines s'intéresse aux dimensions affectives,
émotionnelles et relationnelles des situations de travail ainsi
qu'à la complexité des motivations humaines. Il va se prolonger
progressivement de l'analyse des groupes restreints et des formes de pourvoir
en leur sein en particulier à partir des travaux élaborés
sur le leadership.
De nombreux auteurs ont donc cherché à donner
à l'organisation une dimension humaine. Ce sont les précurseurs
de ce qu'on appellera tardivement la gestion des ressources humaines (E.
Mayo; K. Lewin; R. Likert, H. Maslow, D. Mc Gregor, F. Herzberg et C. Argyris).
Malgré un courant riche en apports, il sera particulièrement
critiqué aux USA et en France à partir des années 60.
Pour l'essentiel, on lui reproche son manque d'adaptation au contexte de la
crise économique mais aussi d'être trop « psychologisant
» en matière d'analyse des organisations. Les travaux de recherche
s'orienteront alors vers les analyses de la structuration interne des
organisations d'où le troisième chapitre.
Ainsi les théories managériales des
organisations (les théories de la contingence structurelle, l'approche
sociotechnique des organisations, la théorie de la décision, les
nouvelles théories économiques de l'entreprise, H. Mintzberg et
la structuration des organisations) constatent que les organisations sont
influencées par leur environnement socio-économique. Certaines
recherches ont essayé de créer une véritable science des
organisations, établissant des lois complexes reliant un état de
l'environnement donné avec les structures de l'organisation.
Le facteur de l'environnement considéré comme
le plus influent est la contingence. Elle se définit comme une
situation spécifique et évolutive qui conduit à rejeter
des prescriptions uniques et standardisées. Cette contingence est
structurelle car les modifications dans les changements dans les variables
externes (technologies, marché, ...) provoquent des évolutions
dans la structure des organisations. D'autres recherches établissent un
parallèle biologique et considèrent que les organisations,
comme les espèces, croissent et disparaissent selon certaines lois.
Elles mesurent l'influence de variables d'environnement sur
les caractéristiques des organisations. Au total, les
théoriciens ont mis en évidence que le concept de
différenciation des activités (conception plus ou moins
rationnelle de l'organisation) et la notion d'intégration des personnes
(soit la manière dont leur coordination et leur implication seront
réalisées) ont un des rôles les plus fondamentaux de la
structuration des organisations et du management des hommes.
Les approches sociologiques et socio-économiques des
organisations (on y trouve également leurs prolongements comme les
nouvelles théories sociologique de l'entreprise). A la fin des
années 70, ce courant de pensée de l'organisation
s'intéresse au rôle des acteurs à leurs systèmes de
relations et aux jeux de pouvoir au sein de l'organisation. Ces
différents aspects sont placés au centre des réflexions
sur l'efficacité et la performance des entreprises. Les sociologues et
les socio-économistes mettent en évidence les stratégies
d'acteurs et les jeux de pouvoirs dans le fonctionnement de l'entreprise
dépassant en cela la seule référence à la
satisfaction des besoins individuels chère à l'école des
relations humaines ou à la dynamique de groupes des sociotechniques.
Un des grands avantages de l'école sociologie et
socio-économique est d'avoir pour la première fois dans
l'histoire du management permis de quantifier les facteurs qualitatifs de la
productivité que représente le comportement de l'homme au
travail. La recherche sociologique, longtemps dominée par deux courants
relativement autonomes (sociologie du travail et sociologie des organisations)
s'oriente désormais vers une réflexion sur la place de
l'entreprise dans la société.
L'étude scientifique des organisations a
commencé avec les travaux de Taylor et s'est développée
tout au long du XXème siècle. On retiendra entre autres les trois
grands courants suivants : les théories rationalistes avec les
travaux de Taylor au début du XXème siècle qui a
développé une conception de l'organisation autour du postulat de
l'optimisation des solutions organisationnelles aux problèmes de la
protection et de la coordination des activités ;
les théories des relations humaines avec Elton Mayo et
les chercheurs de son équipe qui ont proposé dans les
années 30, une explication à la `récalcitrante' au travail
prescrit; et les théories de la rationalité limitée et de
l'acteur stratège qui se sont développées à partir
des années 60 en France autour de Michel Crozier , selon ce
modèle, les comportements des membres d'une organisation ne sont pas
totalement déterminés par les règles formelles.
Les membres de l'organisation ont des intérêts et
ceux-ci ne coïncident pas nécessairement avec les objectifs de leur
mission. Ainsi, les comportements des individus au travail sont toujours
stratégiques. Les membres d'une organisation sont
considérés comme « acteurs ». Pour Crozier ce
sont les relations de pouvoir qui structurent les contextes d'action.
Le fonctionnement réel d'une organisation est la
résultante des jeux stratégiques qui se tissent entre les acteurs
autour des multiples problèmes que ceux-ci rencontrent pour accomplir
leur travail. Le XXème siècle est marqué par l'essor sans
précédant dans les sociétés occidentales du
phénomène organisationnel lié aux bouleversements, aux
évolutions économiques et sociales qui ont
caractérisé cette période.
Nous pouvons citer entre autres : reconstruction
industrielle après la seconde guerre mondiale, la croissance
démographique, la construction européenne et la multiplication
des échanges, la modernisation des entreprises dans les dernières
décennies du siècle, le développement de la consommation
de masse. Ce contexte de croissance économique à partir de 1945
s'est caractérisé par un accroissement important des
activités industrielles, commerciales et administratives et par un
développement rapide des organisations de tout genre (Dubost, 2002).
L'augmentation constante, surtout durant la moitié du
XXème siècle du monde d'emplois salariés dans des
organisations de plus en plus grandes est un indicateur objectif de cet essor.
La concentration industrielle et le développement des grandes
organisations constituent malgré les critiques sur l'effet pervers
lié à la taille des entreprises, une des caractéristiques
majeures de la fin du XX siècle. Les organisations de petites tailles
ont été d'ailleurs longtemps considérées comme un
frein au développement et comme un résidu des
sociétés traditionnelles. Certains acteurs ont
considéré le phénomène organisationnel comme
propriété spécifique des sociétés modernes
par opposition aux sociétés traditionnelles (Ibid p 40,).
Le rapport des individus aux organisations a également
changé durant cette période, il est devenu plus dominant. Dans
ces sociétés occidentales, les appartenances multiples
successives et concomitantes à de nombreuses organisations
définissent la vie des individus (maternité, école,
lycée, entreprise, administrations diverses, hôpitaux, etc.)
`'Notre société est une société de
l'organisation ; nous sommes nés dans des organisations, nous avons
été éduqués par des organisations et la plupart
d'entre nous consacrent une grande partie de leur existence à travailler
pour des organisations. Beaucoup de nos loisirs se passent à
dépenser de l'argent, à jouer au sein des organisations. La
plupart d'entre nous mourront dans des organisations'' (Foudriat, 2005, P1,
2).
Dans le cadre de notre étude, nous considérons
l'ONG comme étant une organisation privée apolitique, à
but non lucratif qui fonde sa philosophie sur la participation des populations
bénéficiaires de ses actions, et elle met en oeuvre des projets
et programmes de développement en faveur des populations à la
base. Elle se caractérise principalement par son autonomie par rapport
au pouvoir étatique, la liberté d'action et l'utilité
sociale communautaire. Les ONG disposent généralement de moyens
non négligeables et interviennent dans presque tous les aspects du
développement (santé, éducation/construction,
agriculture,....).
Paradigmes de la théorie des
organisations : Influence des courants de la théorie des
organisations
Plusieurs
paradigmes ont
influencé cette discipline :
· l'
utilitarisme ;
· les modèles d'
organisation
scientifique du travail, de
taylorisme ;
· le
structuro-fonctionnalisme ;
· l'
analyse
stratégique ;
· le
paradigme
culturel ...
L'économie des organisations a particulièrement
pour objectif d'améliorer la prise de décision au sein de
l'organisation. La sociologie des organisations a particulièrement pour
objectif d'améliorer la connaissance du comportement d'un groupe
d'individus formant l'organisation. Pour atteindre ces objectifs
différents, ces domaines peuvent utiliser les postulats suivant qui
réalisent les simplifications nécessaires aux analyses :
Postulats des courants en économie des
organisations
· Approche
classique : individualisme méthodologique et
macroéconomique, étalon de mesure : valeur travail,
rationalité des agents : homo economicus (recherche
intérêt personnel) et suivent une main invisible,
autorégulation par le marché, concurrence pure et parfaite.
·
Théorie des coûts de transaction : individualisme
méthodologique et paradigme institutionnaliste (microéconomique),
étalon de mesure : contrats, rationalité limitée des
agents...
·
Théorie de l'agence : Approche ressource, Théorie des
compétences (
Coeur de
compétence):
·
Approches évolutionnistes : individualisme
méthodologique et paradigme biologique, étalon de mesure :
routines, rationalité limitée des agents, les routines sont
considérées comme des gènes transmissibles, les
motivations des individus n'impliquent pas le succès ou la survie de
l'organisation. Du fait de l'incertitude, il n'est pas possible de maximiser
les prises de décisions qui forment l'organisation de l'entreprise.
2.3. Théorie de la
régulation et développement durable
L'auteur tente de montrer l'intérêt d'un
rapprochement entre la Théorie de la Régulation et le
référentiel, analytique et normatif, du développement
durable. Si ce rapprochement ne se conçoit pas sans précautions,
les deux constructions ne se situant pas sur le même plan
épistémologique, chacune aide cependant à éclairer
les zones d'ombre laissées par l'autre. La mise en rapport est notamment
féconde pour les entrées suivantes : conceptualisation du
système économique, rapport aux institutions, prise en compte de
l'environnement, rapport au temps, analyse des ruptures, et cadre spatial.
À titre de première illustration, il mobilise
les catégories régulationnistes pour questionner les dynamiques
fordistes et postfordistes au crible de la durabilité. La mise en
évidence d'antagonismes forts entre ces modes de développement
particuliers et les enjeux de durabilité invite à se demander si,
plus fondamentalement, certaines caractéristiques essentielles du
capitalisme ne seraient pas en cause (Sandrine
Rousseau et Bertrand Zuindeau 2001)
On relie généralement l'apparition de la notion
de développement durable (ou soutenable) à la parution, en 1987,
du rapport élaboré par la Commission mondiale sur l'environnement
et le développement, Our common future, plus connu sous le nom
de sa présidente, Gro Harlem Brundtland Il est clair, cependant, que la
notion dispose d'antécédents intellectuels, parfois anciens,
s'inscrivant dans la pensée écologique et dans l'économie
politique (CMED, 1987).
La définition la plus célèbre du DD
résulte également du rapport Brundtland. Elle voit ce mode de
développement comme « répondant aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux
leurs ». Cependant, sans que cela soit contradictoire avec la
définition qui précède, le DD est très souvent
appréhendé comme l'articulation des trois composantes
suivantes : équité sociale, efficacité
économique et préservation durable des acquis, voire une
quatrième, la gouvernance (CMED, 1987, p. 51).
La problématique du DD a suscité une importante
littérature, provenant de milieux d'acteurs divers et marquée de
différences parfois très contrastées, notamment avec, d'un
côté, des approches plutôt
« modérées » (ayant pour source les
entreprises et leurs représentants ou certaines institutions
internationales telles que la Banque mondiale ou l'OCDE) et de l'autre, des
approches davantage « radicales »
(généralement issues de certaines ONG), considérant le DD
comme un mode de développement alternatif au mode de
développement économique actuel.
Sur un plan heuristique, divers corpus théoriques tels
que l'institutionnalisme ou le courant néo-classique ont cherché
à intégrer, avec plus ou moins de réussite, cette
référence nouvelle. Des approches plus originales telles que
l'économie écologique se sont, par ailleurs, constituées
pour tenter d'apporter d'autres lectures (Costanza, 1991 ; Krishnan et
al.1995).
Face à ce foisonnement théorique, il est
possible d'opérer une partition entre les approches dites de la
« durabilité faible » (issues en particulier du
courant néoclassique) et celles relevant de la
« durabilité forte » (économie
écologique, approche institutionnaliste, notamment). Les
premières retiennent généralement l'hypothèse d'une
possible substituabilité entre les différents facteurs de
production (capital naturel, capital physique, travail), voire entre les
différents types de biens (l'environnement étant alors
envisagé comme un bien économique parmi d'autres).
À l'inverse, les tenants de la durabilité
forte, se montrent critiques d'une telle hypothèse et
appréhendent l'environnement comme une variable tout à fait
spécifique. De tels fondements théoriques différents, il
résulte des analyses et des préconisations politiques
elles-mêmes très différenciées. Ici on ne cherche
pas à se positionner vis-à-vis de ces différentes
contributions, qu'elles soient empiriques ou théoriques, mais aimerait
apprécier la pertinence d'un autre courant théorique qui,
jusqu'à présent, n'a pas paru s'intéresser au DD : la
Théorie de la Régulation.
Le rapprochement entre DD et TR n'est pas artificiel. Il nous
semble que l'un et l'autre sont à même de dépasser leurs
« zones d'ombre » respectives. Surtout, la TR est
susceptible d'offrir une caractérisation du capitalisme et de ses
différents modes de développement à même
d'éprouver la compatibilité entre la logique de ce système
économique et social particulier et la logique inhérente au
DD.
Développement
durable et théorie de la régulation : des apports
mutuels
Certes, le DD et la TR ne se comparent pas sans
précaution, étant entendu qu'ils ne se situent pas sur le
même plan épistémologique. La TR est une
théorie cherchant à expliquer les dynamiques
d'accumulation, leurs caractéristiques, leur entrée en crise,
leur enchaînement. Le DD, à l'évidence, n'est pas une
théorie. Il constitue, en premier lieu, un référentiel
analytique mettant l'accent sur un triple registre
d'interdépendances : de domaines (économique, social,
écologique, institutionnel), de temps, et d'espaces (Boltanski,
Chiapello, 1999).
Mais le DD est aussi un référentiel
normatif d'action publique et privée, avec pour dessein le plus
fondamental, une conjonction entre équité
intergénérationnelle et équité intra
générationnelle. En cela, il s'apparente à un
« projet ». A l'origine une charge critique et alternative
importante, mais un projet de plus en plus approprié par les entreprises
et les décideurs politiques et faisant alors office de principe
général de développement (Rumpala, 2003).
La différence de positionnements
épistémologiques n'empêche nullement le rapprochement. Au
contraire, la TR est susceptible d'apporter ses schèmes explicatifs pour
ordonner les éléments de problématique offerts par le DD
et d'appuyer des projets orientés vers la durabilité. Cette
première remarque étant faite, il apparaît que les deux
ensembles en présence se situent diversement à l'aune d'un
même registre de critères. Les différences sont sensibles.
Ce que l'un des ensembles met en exergue est, pour une large part,
laissé dans l'ombre par l'autre. Dès lors, les deux registres
semblent utilement complémentaires et leur conjonction permet de couvrir
un champ bien plus large que ne le fait leur seul regard exclusif.
Le tableau suivant résume la situation
différenciée du DD et de la TR face à plusieurs
critères, estimés pertinents pour l'exercice de comparaison. La
suite de la section en détaillera le contenu.
Tableau 2.1 : DD et TR : manques respectifs
et complémentarités
Concepts
|
Problématique du DD
|
Théorie de la régulation
|
Conceptualisation du système économique
|
Globale et mettant l'accent sur la dimension productiviste
|
Détaillée : régimes d'accumulation et
modes
de régulations variables
|
Rapport aux institutions
|
Vague ou ad hoc
|
Précis : 5 formes institutionnelles
|
Prise en compte de l'environnement
|
Essentielle dans l'approche
|
Non explicitée
|
Rapport au temps
|
Long terme a-historique
|
Dimension historique
|
Analyse des ruptures
|
Irréversibilités, incertitude, etc.
|
Grandes et petites crises
|
Cadre spatial privilégié
|
Global
|
Principalement national
|
Source : Copyright 2011
Le
rapport à l'environnement
Il est vrai, pour y parvenir, il conviendrait que la TR se
penche davantage sur le rôle de l'environnement naturel dans la dynamique
économique. Au milieu des années 90, Alain on faisait le constat
que la TR avait durablement ignoré la question écologique. Cette
apparente indifférence était d'autant plus surprenante que les
auteurs régulationnistes sont fréquemment engagés comme
militants de la cause écologiste (Lipietz 1995).
Pour expliquer ce paradoxe, on invoquait deux raisons. D'une
part, ces auteurs sont justement des « écologistes
politiques » et non des environnementalistes. Pour eux, dans une
tradition althussérienne, l'environnement n'est qu'une production
artificielle dans laquelle se matérialisent les rapports sociaux. De
là, résulte un intérêt plus marqué pour
l'urbain et le cadre bâti que pour l'environnement naturel, au sens
strict. D'autre part, l'approche régulationniste est traditionnellement
axée sur le fordisme et sa remise en cause et, de ce point de vue,
« il est difficile de prétendre que le fordisme soit
entré en crise par le côté du rapport
société-environnement » (Lipietz, 1995, p. 351).
Par contre, d'autres concernent plus particulièrement
l'évolution récente de l'entreprise face à
l'environnement. Se situant à un niveau plus général,
plusieurs travaux sont partis de l'idée que les caractéristiques
du rapport économique à l'environnement étaient
influencées par l'état et l'évolution de la conjonction
« régime d'accumulation / mode de
régulation », et ont même, pour certains, discuté
l'hypothèse que le rapport social à l'environnement pouvait
constituer une « forme institutionnelle » (Becker, Raza,
2000 ; Rousseau, 2002, 2003).
Quel que soit l'intérêt de ces différents
apports, il est clair, cependant, qu'ils sont trop peu nombreux et
insuffisamment coordonnés pour former une véritable
théorie régulationniste de l'environnement. De fait,
l'intégration de l'environnement dans le corpus régulationniste
demeure un exercice encore largement inachevé. Les travaux sur le DD,
insistent, pour leur part, sur la question environnementale, pourraient
utilement contribuer à cette possible orientation nouvelle. En effet,
s'il est une composante qui parcourt l'ensemble de la littérature sur le
DD, qu'il s'agisse d'apports théoriques ou des documents d'origine
institutionnelle, c'est bien la question environnementale Côté
économie standard, la théorie de la croissance soutenable se
fonde sur la théorie des externalités environnementales, issue de
l'économie des ressources naturelles (Hotelling, 1931 ; Solow,
1974a, 1974b ; Hartwick, 1977, 1978).
Pour leur part, les partisans de la durabilité forte,
en particulier les tenants de l'économie écologique, mettent la
spécificité de la logique écologique au coeur de leur
analyse et adoptent une position critique vis-à-vis de
l'hypothèse de substituabilité des facteurs
généralement avancée par le courant standard. Ils
reconnaissent ainsi le concept de « capital naturel
critique » (Ekins et al. 2003)
Selon lequel un certain nombre de phénomènes
naturels sont proprement irremplaçables (régulations climatiques,
protection par l'ozone stratosphérique, biodiversité, etc.) et
leur dégradation, au-delà d'un certain niveau, est porteuse
d'irréversibilités ruineuses pour la nature comme pour l'Homme.
Finalement, dans l'ensemble de la littérature non théorique sur
le DD, émanant des diverses organisations s'estimant concernées
par cette problématique (institutions internationales, administrations
d'État, collectivités territoriales, entreprises et leurs
représentants, associations...), l'environnement naturel occupe une
place centrale, voire exclusive (Ibid.).
Dans ce registre particulier, les contributions portent alors
sur les impacts environnementaux des activités économiques, sur
les moyens possibles permettant de limiter ces impacts en privilégiant
en l'occurrence l'intervention préventive, ainsi que sur la possible
conciliation entre efficacité économique et préservation
de l'environnement. Sans doute de telles contributions manquent-elles à
dégager une véritable « historicisation » du
rapport entre activités économiques et environnement. Tout comme
pour le DD en général, il n'est pas recherché une
périodisation de ce rapport en lien avec les modes de
développement prévalant. Pour le moins cependant, les travaux
existants pourraient apporter un matériau de choix pour alimenter une
telle problématique à laquelle s'attellerait la TR, munie quant
à elle de son appareillage conceptuel.
Le rapport au temps et
l'analyse des ruptures
Bien que TR et DD paraissent se rapprocher en
privilégiant ensemble le long terme, ce qui précède permet
de noter une différence majeure quant au rapport au temps. Alors que la
problématique du DD promeut un temps sans réel ancrage
historique, la TR constitue, pour sa part, un véritable
« institutionnalisme historique ». Elle s'attache à
un temps « historicisé » où les diverses
formes sociales se répondent les unes les autres selon des
configurations particulières et que certains auteurs
régulationnistes, ont analysé avec le concept de
complémentarité institutionnelle, emprunté à Aoki
1994.
Autre différence : le regard de la TR est
plutôt rétrospectif ; le DD est bien davantage tourné
vers le futur. Pendant de longues années, le programme
régulationniste a été essentiellement axé sur le
fordisme, son émergence, sa dynamique, et sa remise en cause. Il faudra
attendre le début des années 90 pour que s'engagent des
réflexions sur le ou les post fordismes (e. g. Taddei, Coriat, 1993).
Les approches en termes de DD, pour leur part,
s'intéressent certes au caractère « non
durable » des tendances passées, mais leur inclination
à la normativité les conduit surtout à dessiner les
contours d'un avenir possible et souhaitable. L'approche néoclassique
cherche à identifier les conditions d'un chemin de croissance où
l'optimalité irait de pair avec la durabilité (Hartwick,
1977).
Dans cette perspective, des variables telles que le taux de
rendement de l'investissement, le taux d'actualisation, ou la formation d'une
rente de rareté à faire fructifier dans l'intérêt
des générations futures, exercent un rôle majeur. Les
conceptions plus fortes de la durabilité insistent plutôt,
quant à elles, sur la conservation des ressources naturelles et
confèrent une place première au principe de précaution
(Godard, 1997).
Cependant, la prégnance des effets d'incertitude invite
les auteurs à proposer de nouveaux schémas démocratiques
de prise de décision, que l'on a tendance à qualifier, non sans
ambiguïté ni controverses, de nouvelles gouvernances. À
nouveau, en précisant des cheminements articulant régimes
d'accumulation et conditionnements institutionnels, la TR pourrait contribuer
à affiner certains scénarios en termes de DD. De leur
côté, les contributions relevant du DD pourraient aider au
renouvellement de l'analyse régulationniste des ruptures. On sait que la
TR considère en général deux types de crises : les
« petites » et les « grandes » (Lordon,
1995).
Le cadre spatial
privilégié
Finalement le cadre spatial privilégié dans les
deux corps de travaux diffère également dans une certaine mesure,
en tout cas dans leurs phases d'émergence respectives. Axée sur
le régime d'accumulation fordiste d'après-guerre, la TR a
logiquement situé son analyse dans le cadre national - américain
et français pour faire référence ici aux premiers textes
et ne s'est que plus tardivement intéressée aux autres
échelons : niveau international à une première
extrémité (Vidal, 1995), local et régional, de l'autre
(Benko, Lipietz, 1995 ; Gilly, Pecqueur, 1995).
L'approche du DD s'est, elle, d'emblée située
à l'échelon mondial, à la fois fidèle à la
vision du courant de l'écologie globale et attentive à
l'influence de problèmes transfrontières, notamment les
pollutions dites globales (réchauffement climatique, diminution de
l'ozone stratosphérique, etc.). Cependant, en s'appuyant sur d'autres
sources d'inspiration, en particulier l'écodéveloppement, elle a
suscité aussi de nombreuses contributions aux niveaux local et
régional (Vivien, Zuindeau, 2001).
Depuis plusieurs années, la TR est confrontée
à l'enjeu du renouvellement des formes variables de régulation
dans un contexte de mondialisation. À cet égard, il est
indubitable que quantité de questions pointées par les travaux
sur le DD (pollutions transfrontières, développement
économique au Sud, inégalités internationales, entre
autres) sont de nature à influer sur cette redéfinition. Les
éléments d'analyse offerts par les différentes approches
du DD pourraient ainsi enrichir les réflexions régulationnistes
en la matière (Callon et al. 2001).
Capitalisme et développement durable : une lecture
régulationniste
La partie qui précède indique un certain nombre
de raisons qui conduisent à rapprocher une approche analytique en termes
régulationnistes et une problématique en termes de DD. Nous
poursuivons ici en proposant une illustration particulière d'un tel
exercice, mais une illustration de taille : compte tenu de l'analyse
particulière qu'effectue la TR du capitalisme, nous nous demandons dans
quelle mesure ce système économique et social particulier est de
nature à être compatible avec la logique sous-jacente au DD.
Nous progressons en deux temps. Étant donné
l'importance conférée par la TR aux catégories fordiste et
postfordiste, nous envisageons la possible compatibilité entre ces
formes particulières du capitalisme et le DD. Puis, gagnant en
généralité, on interrogera les caractéristiques les
plus fondamentales, propres au capitalisme, indépendamment des formes
prises, tant du point de vue du régime d'accumulation que du point de
vue du mode de régulation.
L'enjeu est essentiel : si certaines formes du
capitalisme, notamment s'inscrivant dans ce qu'il est convenu d'appeler le
post-fordisme, paraissent s'inscrire dans une logique, sinon conforme, en tout
cas non antagonique avec le DD, alors le rôle des pouvoirs publics, et
plus généralement de l'ensemble des acteurs, serait d'appuyer ce
type d'évolution en cours. Si, à l'inverse, c'est le coeur du
système capitaliste qui entretient des contradictions avec la logique de
durabilité, alors la recherche d'un développement plus durable
imposerait de s'affranchir du capitalisme Pigou (1920).
2.4. Théorie de
l'économie du développement participatif
En effet, dans les théories de l'économie de
développement, les ONG sont l'évolution des politiques d'aide au
développement, à travers l'histoire de la coopération
internationale entre le Nord et le Sud et la reformulation des théories
des besoins fondamentaux par les organisations multilatérales. Les ONG
se référent au développement comme modèle
connoté dans l'histoire de l'aide au développement à des
modèles de pensés basés aussi sur les théories de
changement social en sociologie.
Dans son ouvrage, intitulé `'Introduction à la
critique de la sociologie du développement'', G Bagoit, présente
une vision ethnocentriste, normative et linéaire du
développement, à travers cinq modèles qui peuvent
constituer le fondement théorique des ONG. C'est après la
deuxième guerre mondiale que toutes les théories de la
modernisation, de la révolution, de la compétition, celle de
conflit et de l'identité ont émergés (Guy Bagoit,
1990).
Selon le modèle de compétition fondé sur
le contrat social entre des acteurs libres et rationnels ; les ONG font
parti des acteurs privilégiés de ce modèle du
développement `'les élites innovatrices privées'', mais
dans le modèle du conflit ou `'des mouvements sociaux'' que les ONG vont
devenir des acteurs à part entier comme mouvement de base abrite tous
les composants de la société est porteur de projet de changement
social.
Cependant, Bagoit, finira par le modèle de
`'l'identitaire'' qui va se poser à d'autres modèles basés
sur des acteurs sociaux pour prendre le changement de la société.
Ce modèle avancera le peuple comme acteur de son propre destin et le
centre de tout changement social. Les ONG veulent alors
« inconsciemment ou ouvertement » à une
évolution sur le modèle occidental (Bagoit G., 1990).
Latouche S, (1987) et Verhelste T (1987), font partie des
auteurs qui ont proposé une lecture sur la grille d'analyse
tiers-mondiste et populaire, les `'expériences volontaristes'', le
sous-développement est une `'déculturation'' de
périphérique, les organisations humanitaires ne trouvent pas son
origine dans l'économie. Le sous-développement apparaît
alors, jusque dans ses signes les plus économiques, comme une forme et
une conséquence d'un processus de déculturation.
Un autre auteur va les rejoindre à travers la
même analyse et dans le cadre d'un procès de certaines
idées reçues sur le développement, et l'aide
multilatérale et bilatérale. B.Richard, (1992), dégage une
réflexion qui s'avère choquante pour les pros
développement, des jugements qui attaquant les ONG et même le
principe de leur fondement `'le développement'', dans son ouvrage (Anti-
développement).
Richard, s'interroge sur le fonctionnement et l'intervention
des ONG de développement `'les ONG constituent une panoplie confuse de
tous les pseudos approches développementales imaginables... des boites
à gogo, qui crève les yeux au Tiers-monde''. Les ONG selon
l'auteur, fonctionnent à travers des préjugés liés
au développement et à la supériorité de la
civilisation technicienne occidentale qui se veut tutelle des peuples
`'attardés'' (B.Richard, 1992).
2.5. Théorie de la
modernisation et de la diffusion
Dans les années 1950 et suite à la
décolonisation, beaucoup de grands organismes de développement
comme l'United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization
(UNESCO), la FAO, le PNUD ou encore l'Agence américaine pour le
développement international (USAID), ont lancé de grands projets
reposant sur l'utilisation des médias de masse en vue de faciliter le
développement des pays du sud.
Alors que la guerre froide s'annonçait, Etats-Unis et
Union Soviétique projetaient de faciliter le développement de ces
pays pour accentuer leur influence et imposer leur modèle de
société à ces Etats ayant récemment acquis leur
indépendance. C'est dans ce contexte que les travaux de Lerner se sont
effectués.
Pour lui, seules les attitudes modernes (modèle
occidental) sont capables de sortir un pays du sous développement et les
moyens de diffusion de l'information de masse sont les plus appropriés
pour faciliter ce développement. Cette approche qui constitue le
paradigme de la modernisation (Lerner, The Passing of Traditional Society,
1958), est basé sur un transfert de technologie des pays
industrialisés vers les pays pauvres, l'acquisition de ces nouvelles
techniques se faisant par l'intermédiaire des médias de masse
(Lerner, 1958).
Dans ce modèle, on considère que le processus de
communication se fonde sur des messages allant d'un émetteur vers un
récepteur. On se limite à informer la population sur les projets,
à illustrer les avantages de ces projets et on incite à les
soutenir. Il s'agit d'un schéma classique de communication verticale,
allant de l'émetteur vers le récepteur.
En 1962, Everett Rogers introduit la théorie de la
diffusion dans le contexte de développement. Il considère la
modernisation comme un processus de diffusion qui permet aux individus de
passer d'un mode de vie traditionnel à un mode de vie différent,
plus développé sur le plan technologique et plus adapté
aux changements rapides. Cette théorie prenait en compte trois
éléments principaux : le public cible de l'innovation,
l'innovation même à transmettre et les sources et canaux de
communication. Ses travaux étaient principalement axés sur la
transmission de techniques agricoles vers les pays en développement par
l'intermédiaire d'une personne ressource. Rogers a insisté sur le
processus d'adoption et de diffusion des innovations culturelles (Everett
Rogers, 1962).
Dans cette théorie, les médias de masse jouent
un rôle important pour sensibiliser le public sur les nouvelles
possibilités et pratiques, mais c'est la communication interpersonnelle
qui est considérée comme la plus efficace. Ce modèle a
vite été critiqué car trop simpliste, ne prenant pas en
compte les types de public cible. Il ignorait également le pouvoir de
l'influence des structures politiques et économiques, de la culture,
bref du contexte sur l'adoption d'une innovation. Parallèlement à
cette prise de conscience des lacunes du modèle diffusionniste, sont
apparus deux paradigmes de développement dont ont découlé
de nouveaux modèles de communication.
CHAPITRE III. PRESENTATION DU SITE
D'ETUDE
SECTION 1 : PRESENTATION DE
LA PREFECTURE DE KANKAN
Cadre géo historique et
économique
Cadre géographique de la
préfecture de Kankan
La préfecture de Kankan est située dans la
partie Nord Est de la Guinée. Elle est limitée au Nord par les
préfectures de Siguiri et Mandiana, au Sud par Kérouané et
Kissidougou, à l'Est par la préfecture de Mandiana et la
république de la Côte d'Ivoire à l'Ouest par la
préfecture de Kouroussa.
Établie sur le Milo, à l'endroit où cet
affluent du Niger devient navigable, Kankan (de Ba-Kankan,
« fortin sur la rivière ») est un centre marchand
traditionnel en Guinée soudanaise. Terminus de la ligne de chemin de fer
construite par les colonisateurs français et destinée alors
à relier Conakry au Niger.
La préfecture de Kankan couvre une superficie de
11.564km2 pour une population de 262.350 habitants dont 129.929
hommes et 13.421 femmes. Elle comprend 12 sous préfectures : Boula,
Sabadou-baranama, Missamana, Balandou, Batè Nafadji,
Gbérédou baranama, Koumban, Moribaya, Tintioulen, Tokounou,
Karifamoriah et Mamouroudou.
Relief
La zone de Kankan forme du point de vue relief un immense
plateau peu accidenté sauf quelques collines disposées l'une
après l'autre, les principales élévations sont :
Kourou koungbè, Koumban Kourou et la chaîne de
Tèdèkoun.
Elle a un climat tropical sec appelé climat
sub-soudanien. Deux saisons d'inégale durée se partagent
l'année : la saison sèche la plus longue varie de 6 à
8 mois dominée par l'harmattan et la saison des pluies qui varie de 4
à 6 mois. Les températures sont également
élevées. La préfecture de Kankan jouit d'un climat de
type tropical Sub-soudanien caractérisé par l'alternance de deux
saisons : une saison sèche qui va de novembre à avril et une
saison pluvieuse qui va de mai à octobre.
Le vent
Le vent dominant est l'harmattan qui souffle de l'Est en
Ouest. La température est surtout très élevée aux
mois de Mars, Avril et Mai. Les cours d'eau importants sont le Milo, le
Niandan, Sankarani et quelques grands marigots. Les sols sont
généralement pauvres et fragiles (ferralitiques et ferrugineux).
Les plaines sont relativement riches. La température moyenne annuelle
est de 26°C, 7.
Précipitation
Les précipitations sont irrégulières, ce
qui entraîne des conséquences négatives :
sécheresse prolongée, cultures tardives et risques d'inondation.
Le réseau hydrographique comprend : le Milo, le Niandan et le
Sankarani. La préfecture de Kankan présente divers types de sols
notamment les sols cuirassés, les sols rouges ferralitiques, les sols
argileux de collines difficiles à travailler, les sols gravillonnaires
de plateaux, des sols sableux et enfin des sols des bas-fonds hydro morphes.
Végétation
La végétation est constituée de savane
arborée ou arbustive. Cette végétation est
caractérisée par des arbres à feuilles caduques et tronc
rugueux. Les galeries forestières s'étendent le long des cours
d'eau. La faune est riche et variée ; elle se compose de gros
gibiers (lions, panthères, buffles, hyènes,
phacochères...), petits gibiers (lièvres, antilopes, rats,
singes....).
La formation végétale la plus répandue
est celle de la savane arborée. Les arbres caractéristiques sont
le Karité, le Néré, le Caïlcédrat ... La faune
s'est beaucoup appauvrie. L'habitat rural est de type concentré.
Cadre historique
Peuplement
Les premiers habitants de la préfecture de Kankan
furent successivement les Korogba et les Bamanan. Autrefois la localité
de Kankan demeura longtemps animiste. Elle était occupée par les
Condé de Gbérédougou et de Kouroulaminin. Egalement les
Condé de Toron, les Kourouma de Sabadou et les peulh des Wassoulou y
étaient installés. Le mouvement général des
populations de l'empire du Mali aux XV siècle a conduit à
l'occupation du Dioma.
Selon la tradition, les Condé ont fondé une
vaste province englobant le Gbérédou et le Kouroulaminin. Le
territoire des Condé est limité au Nord-Ouest par le Hamana,
à l'Ouest par le Sankaran et au Sud par le Kouranko. Ils sont les
premiers occupants de Kankan (Gbérédougou). Il semblerait qu'ils
soient venus au même moment que les Keïta de Hamana au XIV
siècle. Ils occupaient la région comprise entre le Milo et le
Niger, jusqu'au delà de Kankan.
Les Kourouma sont venus de Fourtoumoumba dans le
Bafoulé. Ils longèrent le fleuve et fondèrent Norossaba.
De Norassoba, ils se mêlent aux vagues de migration des Keïta, ils
progressèrent vers le Sud et s'installèrent dans la région
de Kankan. Il faut également signaler que les Keïta, dans leur
déplacement ont entraîné aussi d'autres tribus
alliées : Les Camara et Traoré. La tradition nous rapporte
que les Camara disséminés au milieu des groupements Kourouma et
Condé seraient originaires de Beyla.
L'arrivée des Maninka-mori dans la région sera
un peu tardive. Selon la tradition, ils seraient originaires de Ghana (les Kaba
résidaient à Tambakara dans le Djafounou, république du
Mali, une des provinces de l'empire de Ghana). Ce serait le point de
départ de leur mouvement vers le Sud. La province de Djafounou
était placée sous la tutelle des Doukouré.
Quant aux Cissé, Dramé, Tounkara et
Chérif, ils s'étaient installés à Ouagadougou c'est
l'invasion almoravide jugulant l'empire des Cissé qui va occasionner la
fuite des sarakollé d'Ouagadougou pour aller s'installer dans le
Djafounou, berceau primitif des maninka. Les maninkamori ne sont à
proprement parler des maninka, ce sont des sarakollé du moyen Niger,
très anciennement islamisés. Ils sont commerçants depuis
une période assez reculée.
Ainsi, fuyant les almoravides, ils s'installèrent dans
le territoire compris entre Milo et Niger. Cette bande de terre
désormais occupée prendra l'appellation de Batè qui se
compose comme suit : Ba = Fleuve et Tè = Entre, donc le mot
Batè signifie entre deux fleuve (Camara, 1975).
La première vague des musulmans venus dans le
Batè était conduite par Moribinè Kaba. Il serait venu du
Mali demander l'hospitalité aux Traoré Djankana. Après une
dizaine d'années, Moribinè et ses alliées seront suivis
par un autre groupe ayant à sa tête Ansoumane Djankakoro. Ils
furent reçus par Moribinè. Après qu'ils firent souche, et
surtout devenus nombreux et puissant, les musulmans se hégémonie
politique et économique pouvant continuer de subir les abus de leurs
voisins turbulents. Les Traoré se dirigèrent vers le Sud et
fondèrent l'actuel village de Gbéléma près de
Makono. La deuxième vague importante qui vient dans le Batè est
celle qui fut conduite par Maramani Kaba et Lamine Chérif
(Condé, 1983, 1984).
Quant à la date d'installation de Kankan, Souleymane
Kanté nous enseigne que c'est dans les environs de 1545. Cependant nous
ignorons les sources d'inspiration de notre informateur. Toute fois cette date
se recoupe à peu près avec celle fournie par Mamadi qui retient
le XV siècle.
A la mort de Mouramani, son fils Fodémoudou Kaba fonda
le village de Kabala. Fodémoudou Kaba eut 4 fils qui sont : Mori
Aliou, Djakaria, Fodémoudou et Daouda. Qui fondèrent
respectivement Batè Nafadji, Soumankoï, Bankala. Quant aux
descendants de Moriamagbè, ils fondèrent les villages
d'Aliamoudou, Karifamoriah, Madina. Le processus de migration des maninkamori
du Sud vers le Batè va continuer, fuyant toujours les menaces des
Bamanan pour rejoindre leurs coreligionnaires dans le Batè
(Keïta 1989).
Il semble que c'est Daouda, petit fils de Mouramani qui fonda
Kankan, l'ancêtre des Kaba de Kankan, Daouda n'est pas directement partit
de Bankalan pour fonder Kankan. De Bankalan, il alla entretenir un champ de
cultures destinées à son aîné Fodémoudouba
installé à Bankalan. Mais face aux difficultés de
rencontrer toujours le fleuve, il jugera opportun de chercher de bonne terre en
amont. C'est ainsi qu'il obtient avec l'accord de Fodémoudou
Condé (homologue et ami de son frère) l'actuel place de
l'hôtel de la ville de Kankan (ex villa syli). Il fonda un village qu'il
nomma village de Djafounou, jadis habité par les Kaba appelé
auparavant Foudou ou Fadou (terre où l'on mange à sa faim). Plus
tard, le nom de Fadou cédera le pas à Kaouroy, nom d'un village
Djafounou. Le nom Kabala sera ensuite d'usage qui veut dire chez les Kaba
(Ibid).
Cependant tous ces noms s'effaceront et le nom de Kankan sera
retenu. Les quatre premiers quartiers de Kankan sont : Timboda,
Salamanida, Kabada et Banankoroda. Une possibilité commerciale et
culturelle. Ainsi, des personnes d'origines diverses arrivent à tout
moment contribuant ainsi à l'accroissement de la population urbaine. La
population de Kankan est en majorité urbaine. En plus nous avons les
artisans, les commerçants les fonctionnaires, les transporteurs...
Au XVIIIe siècle, époque
à laquelle elle a sans doute été fondée, la
cité s'inscrit dans un axe commercial reliant la côte
guinéenne, le Fouta-Djalon et la Sierra Leone. Les marchands
malinké islamisés (Dioula) dominent alors les circuits
commerciaux, échangeant l'or, le sel, les noix de cola puis les esclaves
contre des produits européens (parmi lesquels des fusils). À
partir de 1870, Samory Touré, né près de Kankan et issu de
ce milieu, crée un empire englobant l'actuelle Guinée orientale.
Sa capitale, Bissandougou, est située au sud de Kankan, qui s'impose
alors comme la grande métropole musulmane du Haut Niger. En 1891, Kankan
est prise par les forces françaises conduites par le colonel Archinard,
et l'empire de Samory Touré se reconstitue plus à l'est.
Tableau 3.1. Répartition de la
population de la Préfecture de Kankan par CR
N°
|
Sous-préfectures/ Commune
|
Population
|
1
|
Balandou
|
16 488
|
2
|
Baté nafadji
|
28 454
|
3
|
Boula
|
10 405
|
4
|
Gberedou Baranama
|
10 373
|
5
|
Karifamoriah
|
9 631
|
6
|
Koumban
|
12 762
|
7
|
Mamouroudou
|
8 289
|
8
|
Missamana
|
8 970
|
9
|
Moribaya
|
8 296
|
10
|
Saba Dou Baranama
|
13 234
|
11
|
Tinti-oulèn
|
9 003
|
12
|
Tokounou
|
7 341
|
13
|
Commune urbaine
|
130 080
|
Total
|
|
273 326
|
Source : RGPH 1996 Préfecture de Kankan
Ces populations, dans leur majorité, appartiennent
à des provinces traditionnelles telles le Sabadou, le Toren, le
Gbérédou, le Kouralamini, le Batè ... Ces
différents provinces n'ont pas été occupées
à la même période et par les mêmes groupements
humains. Avant l'arrivée des Maninka et des Maninka-Mory, la zone
était, selon les traditions orales occupée par les Krogba. Ils
constitueraient le fond primitif humain de la préfecture de Kankan.
Cette population se serait bien installée avant le
Xème siècle en petites familles ayant connu la
métallurgie du fer. Selon les traditions, cette population serait
assimilée ou refoulée par les Bamanan. La deuxième vague
de migration qui prend souche dans la zone fut les Bamanan. Ce terme
signifierait `' refus du commandement'' ou `'rebelle''. Ils se seraient
installés aux environs des Xème et XIIIème
siècles en provenance du Nord. Les Bamana furent suivis dans le
processus d'occupation de la zone par les Maninka : les Kourouma
occupèrent le Sabadou, les Konaté, le Toron, les Condé, le
Gbérédou...
Selon les traditions, les Maninkamori étaient à
l'origine des Maraka qu'on appela plus tard des Maninkamori. Ils seraient venus
des Djafounou. Leur présence dans la région du Haut Niger est
très récente comparativement à celle des Keita dans le
Djema, celle des Traoré et des Konaté dans le Toron.
On pourrait situer au XVIème siècle
l'installation du 1er groupe de Maninkamori dans la Batè et
celle du deuxième groupe au XVIIème siècle. De
nos jours, la préfecture compte des Maninka, des Maninkamori, des peulhs
du Fouta, des peulhs du wassolon et quelques soussous et forestiers pour
l'essentiel appartenant à des familles de fonctionnaires ou à la
famille des commerçants.
Cadre économique
Kankan demeure un centre commercial actif, exportant les
diamants produits dans la région. Le riz, cultivé aux alentours,
est décortiqué dans la ville, qui abrite un institut national de
recherche sur la riziculture, ainsi qu'une université depuis 1963.
Dans la préfecture, l'activité économique
dominante est l'agriculture. Une frange importante de la population active
pratique les activités agro-pastorales. L'agriculture garde encore un
caractère extensif, c'est l'agriculture itinérante. Les cultures
intensives ont lieu dans les potagers où l'action
maraîchère domine l'agriculture urbaine.
Dans la zone, on y cultive le riz, du manioc, du fonio, du
maïs, mil, sorgho et des tubercules (patate et manioc). De nos jours,
l'élevage des boeufs prend de la proportion. La multiplication de fermes
avicoles dans la ville de Kankan favorise le ravitaillement des populations en
oeufs qui entrent désormais dans les habitudes alimentaires. Quant
à la chasse, elle est de moins en moins pratiquée en raison de la
dégradation des ressources animales. Les pressions anthropiques sur la
faune ont entraîné la destruction des habitats naturels et le
recul de la faune.
Les métiers de l'artisanat perdent de leur importance,
telle la cordonnerie, le tissage, la poterie. Les petits métiers qui
structurent le secteur informel sont : la coiffure, la couture, la
mécanique, la menuiserie,... Le commerce et les échanges
occupent une place centrale dans l'économie de la préfecture. Et
ce n'est pas sans raison qu'on appelle Kankan, `'ville de négoce''. La
position carrefour de la zone prédispose la ville à jouer un
rôle clé dans le développement de la région.
Aujourd'hui des ONG et des projets de développement
sont très opérants dans la préfecture, PRISM, SAVE THE
CHILDREN, AGBEF, APROFIG et les Centres de Santé jouent un rôle
essentiel dans le domaine de la santé de la reproduction. Le PACV, le
FIDA, le CAOPA, le PDLG, PDHMG jouent un rôle de premier plan dans le
développement socio-économique de la préfecture. Les
organisations paysannes telles les GIE, les groupements maraîchers, sont
très actives dans le domaine du développement communautaire.
SECTION II. PRESENTATION DES ONG
SUR LESQUELLES A PORTER L'ETUDE
PREMER CAS D'ETUDE
2.1. Présentation de l'ONG
APROFIG
L'ONG APROFIG est une association à but non lucratif et
apolitique créée en Mars 1998 à Kankan sous l'initiative
d'un groupe d'enseignants et des médecins. Elle a pour mission de
mobiliser les ressources nécessaires pour développer des actions
en faveur de l'éducation et de la promotion de la jeune fille. Elle
vise à lutter contre toutes les formes de discrimination, et à
éliminer les disparités en matière d'éducation
entre les sexes.
L'ONG vise une société prospère et
équilibré dans laquelle les filles et les femmes bien
éduquées et en bonne santé, jouissent de la
plénitude de leurs droits humains et participent efficacement, avec les
hommes à un processus de développement durable. Elle a pour
devise: Equité- Efficacité- Solidarité.
Ses valeurs et croyances sont :
La réussite de la fille, la transparence et la
probité morale. Les principes directeurs de l'ONG : le volontariat,
la compétence, le respect du genre.
L'APROFIG a pour objectif fondamental de promouvoir
l'éducation des filles pour leur permettre de mieux contribuer au
développement national. L'association vise plus spécifiquement
d'une part, à relever le taux de la scolarisation, du maintien et de
réussite des filles à l'école, et d'autre part à
faire acquérir aux filles (scolarisées et non scolarisées)
des aptitudes leur permettant de se prendre en charge.
Les cibles de l'ONG
Les groupes cibles de l'association sont: Les filles du
Primaire, du Collège, du Lycée et Autres. Elle collabore
avec les parents, les enseignants (tes), les autorités de
l'école, et les filles déscolarisées et non
scolarisées. Pour l'exécution de ses activités, APROFIG
dispose des Ressources Humaines constituées des professeurs encadreurs
pédagogiques, de sages femmes, médecins, infirmières et
des personnes ressources âgées voir toute autre personne dont
l'apport est jugé utile.
Ces Ressources Humaines s'investissent dans la promotion et le
développement de l'ONG à travers des actions telles que les cours
de rattrapages pour les filles, les séances de sensibilisation
d'information, éducation, communication, le sport, la culture et les
loisirs.
LES SOURCES DES RESSOURCES DE L'ONG
APROFIG
Les ressources financières de l'ONG APROFIG :
elles proviennent essentiellement : des fonds propres
générés par les activités
génératrices des revenus ; des frais d'adhésion et la
cotisation des membres de l'ONG, des institutions financières ou
bailleurs de fonds sous formes des projets bancables ; des dons des
personnes physique et morale. Rarement la subvention que l'Etat accorde aux
OSC.
Les Ressources matérielles et logistiques : elles
sont constituées de : mobiliers et matériels de
bureau ; matériel informatique ; matériel de
reprographie ; matériel technique (groupe électrogène
et panneaux solaires).
Les ressources humaines : elles sont
composées des enseignants et médecins volontaires qui
s'investissent dans la conception, la planification, la
réalisation/exécution et le suivi des activités de l'ONG,
un personnel permanant recruté pour assurer les taches
opérationnelles quotidiennement, un personnel de projet recruté
dans le cadre du partenariat avec d'autres ONG et institutions nationales ou
internationales ;un personnel contractuel/temporaire constitué des
personnes ressources, de stagiaires, de filles leaders, d'assistant (es)
techniques du corps de la de la paix Américain (peace corps).
Domaines d'intervention et activités
exécutées
Dans le cadre de son fonctionnement, l'ONG APROFIG intervient
dans les domaines ci-après : développement communautaire et
diffusion des NTIC, Education et santé, promotion des droits des filles
et des enfants, environnement...
Description des activités de l'ONG
Les enquêtes faites auprès de travailleurs de
l'ONG, indiquent que la majeure partie des activités menées, se
localisent en milieu rural et en milieu urbain :
Activité de développement communautaire
et diffusion des NTIC
Si l'ONG APROFIG exécute un certain nombre
d'activités, comme un programme de petites subventions, elle met
l'accent sur la formation à la participation communautaire. Le projet
élabore un ensemble de modules de formation qui sont adaptés aux
besoins des différents groupes bénéficiaires.
L'utilisation d'une approche de formation d'équipes de
formation, permet de développer les capacités des organisations
locales à former les membres des organisations à la base telles
que les associations de parents, les alliances et leurs instances de
décisions. Le projet offre de petites subventions qui touchent l'achat
de mobilier et de matériel, et la construction de latrines pour
encourager la scolarisation et la rétention des filles. Les subventions
sont toujours subordonnées à des contributions locales.
Les associations de parents à la base sont les
principales bénéficiaires de la formation en développement
communautaire pour l'éducation de base. Si ces associations
n'étaient pas très fonctionnelles aux premiers moments
d'interventions. La première priorité de formation pour les
associations a été le développement organisationnel. Des
comités ruraux de développement ont été
constitués par les animateurs d'APROFIG. Les
représentants élus de ces zones rurales ont reçu de la
formation sur des thèmes comme : le développement institutionnel
; la levée de fonds; la gestion financière ; la
décentralisation et la qualité de l'éducation ; le
plaidoyer et la négociation.
Le principe de la durabilité va se résumer en
des objectifs: Cohérence, autonomie, protection et gestion de la
biodiversité, protection des paysages, protection des sols, protection
et gestion de l'eau, protection de l'atmosphère, gestion économe
des ressources naturelles non renouvelables, bien-être animal,
qualité des produits, éthique, développement humain,
développement local, qualité de vie, citoyenneté,
adaptabilité et emploi.
On constate que le développement communautaire n'est
pas seulement une affaire de technique, il faut avant tout que
l'intérêt des principaux acteurs soit d'aller dans le sens du
développement durable. Les choix politiques et les conflits
d'intérêt sont les principaux points de levier pour le changement
de comportement. Comment communiquer sur la nécessité d'un
changement vers des systèmes plus pérrens ? Comment permettre
à des intérêts divergents de se rencontrer ? La
réponse à ces questionnements semble être le noeud du
développement communautaire.
-Activité Education, Santé, Promotion
des droits des filles
Plaidoyer
Elle consiste pour l'ONG à concevoir des
messages à destination des cibles. Il a pour objectif d'informer,
former, sensibiliser, en organisant des conférences d'information et de
sensibilisation de ces cibles. Les différentes séances de
sensibilisation se font à travers des séminaires, ateliers,
tables rondes et interviews à travers la Radio rurale, les journaux,
prises de contact avec les autorités administratives locales, les
communautés, les partenaires et autres bailleurs de fonds.
-Tutorat, équité filles
garçons en milieux rural et urbain
Le tuteurage consiste à la prise en charge
des élèves de niveau primaire, secondaire afin de les appuyer par
une aide pédagogique à surmonter leurs difficultés au plan
des apprentissages scolaires. Le tutorat débute le 15é jours
après l'ouverture des classes jusqu'à l'approche des examens de
fin d'année scolaire.
Il faut signaler qu'au cours de l'année
scolaire, l'ONG organise à l'intention des filles affiliées
à la structure, un régime d'internat en vue de faciliter la
formation des ces filles candidates aux différents examens. Pendant la
période des vacances, elle organise des cours de vacances dans la
période de 10 jours après la fin de l'année scolaire en
cours. Certains enquêtés travaillant au sein de l'organisation,
ont déclaré que leur structure organise en outres une colonie de
vacances, visites touristiques... pour les enfants au compte de l'ONG.
Dans le but de mener à bien cette
activité, l'ONG organise des séances d'orientation entre
responsables de l'ONG et les élèves eux même, pour
définir les termes du tutorat, les attitudes, les comportements
à adopter, le chronogramme et le lieu de regroupement. A propos de cette
activité, un responsable de l'antenne déclare `'Le tutorat
est organisé pour les filles des collèges et lycées de la
préfecture d'implantation. Nous faisons des causeries et prodiguons des
conseils éducatifs aux élèves durant le tutorat''.
La promotion de l'équité entre filles
et garçons, se fait essentiellement par : la création, la
formation et l'appui aux alliances pour l'éducation des filles, la mise
en oeuvre subséquente de plans d'actions pour accroître les taux
d'accès et de rétention des filles ; la formation et l'appui aux
associations de parents sur les questions relatives à l'éducation
des filles, dont l'inscription et la rétention.
Les alliances pour l'éducation des filles, APROFIG a
travaillé avec les alliances créées par le projet PACEEQ.
Les principaux critères considérés pour leur
création comprennent la sélection de zones avec de faibles taux
d'inscription à l'école, particulièrement chez les filles,
et l'existence d'organisations communautaires fonctionnelles pouvant être
mobilisées pour l'éducation des filles. Les alliances ciblent en
général toutes les écoles de leurs sous-préfectures
d'intervention respectives et chacune travaille avec une moyenne de 9
écoles.
Le Programme de bourses pour les filles de l'ambassadeur,
financé dans le cadre des Initiatives Présidentielles pour
l'éducation en Afrique, a été mis en oeuvre pour la
première fois en Guinée en 2004 - 2005. Son objectif est
d'appuyer la rétention des filles à l'école. Un
comité national de pilotage dont la gestion relève du
Comité national d'équité, a été
établi pour définir les critères de sélection, des
comités de gestion locaux et sous-préfectoraux ont
été aussi mis sur pied et formés pour assurer que les
critères de sélection des filles et des écoles soient
respectés. Le tableau suivant présente le récapitulatif de
filles encadrées par l'ONG à Kankan pour la période de
huit années.
Tableau.3.2. Situation des filles encadrées de
2003 à 2011 à Kankan
Classes
Années
|
7ème A
|
8ème A
|
9ème A
|
10ème A
|
11ème A
|
12ème A
|
Tle
|
Total
|
2003-2004
|
13
|
17
|
7
|
28
|
26
|
11
|
-
|
102
|
2004-2005
|
15
|
30
|
24
|
24
|
23
|
14
|
-
|
130
|
2005-2006
|
28
|
41
|
53
|
42
|
18
|
6
|
-
|
188
|
2006-2007
|
6
|
6
|
9
|
25
|
9
|
15
|
-
|
70
|
2007-2008
|
4
|
9
|
8
|
56
|
13
|
17
|
10
|
117
|
2008-2009
|
15
|
12
|
16
|
17
|
10
|
10
|
10
|
90
|
Total
|
81
|
115
|
117
|
192
|
99
|
73
|
20
|
697
|
Source enquête de terrain 2011
La lecture du tableau 5.5, montre que l'ONG a commencé
l'encadrement des filles par le secondaire et les 2 premières classes du
lycée à savoir la 11éA et la 12éA. Depuis cette
date, les effectifs ont continué à progresser sauf pour les
années 2006-2007 et 2008-2009. Depuis 2009 cette activité a
cessé. Au dire du coordinateur cela est dû à manque de
financement et de volonté manifeste des parents d'élèves
d'appuyer cette activité d'aide scolaire ne serait qu'à la
hauteur de leur moyen. Longtemps la participation des parents fut soutenue par
les volontaires du corps de la paix mais leur retrait, l'activité a
cessé. En fin nous pourrons dire l'une des rares activités l'ONG
n'a pas pu pérenniser.
Tableau .3. Evolution des effectifs à
l'école primaire des jeunes filles de l'ONG
Classes
Années
|
Matern.
|
1ère A
|
2ème A
|
3ème A
|
4ème A
|
5ème A
|
6ème
A
|
Total
|
2002-2003
|
-
|
12
|
5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
17
|
2003-2004
|
9
|
5
|
13
|
5
|
-
|
-
|
-
|
32
|
2004-2005
|
17
|
10
|
6
|
13
|
8
|
-
|
-
|
54
|
2005-2006
|
16
|
13
|
6
|
6
|
15
|
5
|
-
|
61
|
2006-2007
|
18
|
16
|
17
|
13
|
7
|
14
|
10
|
95
|
2007-2008
|
21
|
20
|
15
|
18
|
14
|
8
|
21
|
117
|
2008-2009
|
21
|
19
|
20
|
20
|
14
|
10
|
17
|
121
|
2009-2010
|
30
|
35
|
32
|
33
|
29
|
30
|
34
|
223
|
2010-2011
|
31
|
31
|
32
|
28
|
28
|
23
|
26
|
199
|
Total
|
163
|
161
|
146
|
149
|
115
|
90
|
108
|
932
|
Source : enquête de terrain 2011
Si la construction de l'école de l'ONG APROFIG n'a pas
vu encore le jour, elle a loué un local qui n'est pas tout à fait
approprié pour servir d'école mais qui lui sert aujourd'hui de
bâtiment abritant ladite école. Les entretiens faits au
près des enseignants donnent les effectifs de l'école par classes
de 2002 à 2011. La lecture du tableau laisse entrevoir des variations au
niveau des effectifs. Ces variations semblent être dues aux aspects
liés au recrutement.
Le premier responsable de l'ONG, indique que ce
phénomène est relatif aux objectifs fixés notamment :
la qualité, qui semble ainsi limiter les effectifs voir la variation des
chiffres. Ensuite, le bâtiment ne dispose que de petites chambres servant
de salles de classes. Enfin, il faut signaler d'autres contraintes qui
influenceraient l'augmentation des effectifs comme les mouvements internes et
externes des parents. L'inexistence du collège entraîne la perte
de son produit mais qui s'illustre bien à ailleurs.
-Alphabétisation
Les enquêtes
ont montré, que grâce à la
collaboration avec les partenaires au développement, l'ONG a
mené des activités dans le cadre de la formation des membres des
APEAE, CAPEAE et a ouvert des centres dénommées `'Alpha''. Les
cibles formées en plaidoyer et technique de négociation, leur
permet désormais de participer à l'analyse des résultats
scolaires pour une amélioration de la qualité de
l'éducation et leur appropriation de la gestion de l'école au
sein de leur communauté.
En croisant ces activités réalisées sur
l'évaluation de la durabilité des actions, il y a des
d'indicateurs et constatations de plus en plus évidente que le
développement n'est pas qu'une affaire de techniques, mais aussi et
surtout, de gouvernance, c'est-à-dire de gestion des acteurs et des
intérêts, voir que la gouvernance passe par des processus de
délibération interactifs. L'alphabétisation, loin
d'être une fin en soi, ne doit être qu'un moyen de lutte contre la
pauvreté.
On ne dissociera pas l'apprentissage instrumental de la
lecture de la formation continue de l'adulte dans divers domaines et de
l'amélioration de ses conditions de vie. Autrement dit, pour être
durable, les activités menées doivent assurer une maîtrise
suffisante aux bénéficiaires en leurs intégrants dans la
société par un système d'échange équitable
et préserver les apprentissages acquis.
Il se trouve que les problèmes qui subsistent
généralement, et que les apprenants n'ont pas atteints le niveau
requis pour utiliser convenablement et durablement les enseignements
reçus. Les candidats à l'alphabétisation de certains
villages n'ont pas accès ou ne possèdent pas de centre. Les
alphabétisés n'ont aucune opportunité de l'utilisation de
leur formation. A l'analyse des causes de cet état de fait, on se rend
compte que les populations et les ONG sont dans l'attente d'un nouveau
financement pour poursuivre les activités d'alphabétisation.
- Formation/recherche pour le renforcement des
capacités
Dans le cadre de la formation pour la qualification de son
personnel, APROFIG s'intègre au sein d'un ensemble de structures afin de
pouvoir donner à ces agents de terrain les compétences requises
dans l'accomplissement des différentes activités de l'ONG. En vue
d'atteindre ces objectifs, les agents de l'ONG reçoivent et participent
à des ateliers, des séminaires, des stages en vue du renforcement
des capacités de ses ressources humaines. Un agent du projet
déclare :
« Nous menons des enquêtes en milieu
scolaire, avec les encadreurs des écoles, certaines personnes
ressources, bailleurs de fonds...dans le but de comprendre les
difficultés auxquelles les filles sont confrontées à
l'école en vue d'envisager des pistes de solutions, dans le cadre de nos
activités de terrain. »
Pour le chargé de formation de l'ONG :
« La collaboration avec les autres ONG de la
place et ceux en dehors de la région, facilite une synergie dans le
suivi évaluation, l'AGSP, distribution de bourses, accompagnement,
visites d'échanges, clubs scolaires : Suivi évaluation,
concerne le personnel, les financements/investissements ; AGSP,
s'intéresse à la distribution des bourses en vue du soutient des
filles pauvres et leurs mères en vue de leur maintient à
l'école »
Il poursuit son analyse dans le domaine du
partenariat :
« L'accompagnement se pratique au niveau de ceux
qui n'ont pu obtenir la dite bourse dans le sens de l'équité dans
le primaire ; les groupes de révision sont initiés pour
améliorer le niveau scolaire des filles boursières ou non des
écoles partenaires de l'ONG dans les localités/écoles
ayant un taux de redoublement ou un taux d'échec
élevé ».
Ces activités se réalisent en collaboration avec
les APEAE et les enseignants encadreurs ; les visites d'échanges
offrent aux filles rurales, l'opportunité de visiter les centres
urbains, les services publics et privés et autres organisations
où évoluent des femmes en vue de s'inspirer de leur modèle
pour la vie future. Les visites se déroulent chaque année au mois
de juillet de l'année en cours, en collaboration avec des membres de
CAPEAE, des alliances pour une durée de 3 à 4 jours.
Le club scolaire est une activité extrascolaire mise en
place pour la promotion des connaissances et compétences des
élèves. Son but est de créer une prise de conscience des
enfants/filles sur les diverses réalités de leur vie quotidienne
à travers le théâtre, les saynètes, le
récital, la poésie et le football à la base. Le club
scolaire favorise l'esprit de créativité des élèves
en général et en particulier chez les filles.
Il crée entre les enfants une émulation et une
ouverture d'esprit, elles gagnent la confiance en soi et améliorent leur
participation en classe ainsi que leurs résultats scolaires. Des
conférences débats sur des thèmes comme : droits des
enfants et de femmes, importance de la scolarisation et le maintien des filles
à l'école, IEC/CCCD/IST/VIH/SIDA et conséquences, poids
de l'analphabétisme sur l'éducation de la fille et la
répartition des charges domestiques, lutte contre la pauvreté.
Tableau 3.4. Appui au renforcement des
capacités des structures locales
Formation reçue
|
Projets ou
Partenaires
|
Périodes
|
Structures Bénéficiaires
|
Total pers.
touchée
|
APEAE
|
Allian.
|
Comité
de
Gestion
|
Adm.
|
Autres
Struc.
locales
|
Total des
Struc.
Formées
|
Genre
et Equité
|
PACEEQ
|
2004-2005
|
6
|
2
|
-
|
-
|
-
|
8
|
140
|
CLEE
|
2005-2008
|
10
|
-
|
2
|
2
|
2
|
16
|
Gestion Financière
|
PACEEQ
|
2004-2005
|
6
|
2
|
-
|
-
|
-
|
8
|
140
|
CLEE
|
2005-2008
|
10
|
-
|
-
|
-
|
2
|
12
|
Qualité
de l'éduc.
|
PACEEQ
|
2004-2005
|
6
|
2
|
-
|
-
|
-
|
8
|
140
|
CLEE
|
2005-2008
|
10
|
-
|
-
|
-
|
2
|
12
|
Gestion
de conflits
|
PACEEQ
|
2004-2005
|
6
|
2
|
-
|
-
|
-
|
8
|
140
|
CLEE
|
2005-2008
|
10
|
-
|
-
|
-
|
2
|
12
|
Tech.
de négo. Plaidoyer
|
PACEEQ
|
2004-2005
|
6
|
2
|
-
|
-
|
-
|
8
|
140
|
CLEE
|
2005-2008
|
10
|
-
|
-
|
-
|
2
|
12
|
Protection
|
CLEE
|
2005-2008
|
10
|
-
|
2
|
2
|
5
|
19
|
137
|
Total
|
|
90
|
10
|
4
|
4
|
15
|
123
|
837
|
Source : Archives APROFIG
La lecture du tableau 5.7 permet de voir les types formations
que les cibles de l'APROFIG ont reçus avec ces partenaires à
travers des projets montés durant la période 2004-2011. Il
ressort que les structures ayant bénéficié assez de
formation et ayant plus de personnes formées sont les APEAE, les
groupements féminins, les associations de jeunes et les alliances. Les
comités de gestion et les structures administratives en ont aussi
bénéficié. L'ONG a formé au total 123 structures
locales et 837 personnes formées.
Tableau 3.5.Les activités que l'ONG `'APROFIG''
a exécuté en partenariat avec le Projet Faisons Ensemble sous
USAID
Périodes
|
Activités
|
Cibles/ structures
|
Nombres touchés
|
1ère Phase
2008-2010
ET
2ème Phase
2010-2011
|
Gouvernance scolaire
|
APEAE ;
Autorité
Scolaire Elève
|
12
|
Qualité de l'éducation
|
150
|
Citoyenneté à l'école
|
Les écoles de P/Kankan
|
Gouvernance interne scolaire
|
C/APEAE
|
7
|
Technique de recherche de fonds
|
Alliance
|
2
|
Promotion paysanne
|
Fédération paysann.
|
2
|
Gestion des conflits et Parti.Citoy.
|
Structures de jeunes
|
19
|
Gestion et protection des R.N
|
COGEF
|
8
|
Alphabétisation
|
Centre Alpha ouvert
|
24 centres ouverts
|
Tech. plaidoyer en Genre et Equité
|
Sous comité équité
|
2
|
Gestion participa. des collectivités
|
Elus locaux
|
15 CR et urbaines
|
Gouvernance interne
|
Chambre paritaires
|
8
|
En Alphabétisation fonctionnelle
|
Groupements
|
14
|
A la participation à la vie scolaire
|
Asso. Mère d'Elèves
|
4
|
Source : Archive Bureau Régional Projet Faisons
Ensemble 2011
Ce tableau indique que l'ONG `'APROFIG'' s'investit dans
domaine de l'éducation et la formation qui constituent pour elle les
moyens d'induire le changement à l'interne. Pour elle, le
développement local durable passe nécessairement par ce secteur
d'activité.
- La structure administrative et fonctionnement de
l'ONG
Structure de l'ONG
L'ONG APROFIG est structurée comme suit :
- Une assemblée générale ;
-Un conseil d'administration
- Un secrétariat exécutif ;
Les différents organes
sont :- Assemblée générale, à
pour tâches : Adoption de la politique de l'association ;
approbation de la gestion du secrétariat exécutif ; fixation
du droit d'adhésion et le taux des cotisations ;
délibération sur toutes les questions relatives à la
gestion administrative et financière.
Le conseil d'administration, donne son avis sur toutes les
questions relatives au budget et au plan d'action de l'association. Autorise
toutes les opérations intéressant l'activité de
l'association. Elabore les grandes orientations de l'ONG. Veille au respect des
valeurs et principes philosophiques et de gestion de l'association....
Le secrétariat exécutif est chargé
de : de l'exécution des décisions de l'assemblée
générale ; de la gestion des contrats de financement ;
De l'élaboration du bilan et des rapports financiers ; Du
contrôle et suivi de toutes les activités de
l'association ;
La présélection des demandes de financement et de
la validation de la décision finale prise par la commission
chargée d'évaluer les demandes de financement.
- Zones d'intervention
L'ONG APROFIG couvre huit (8) préfectures du pays dont
cinq (5) de la région administrative de Kankan, deux (2) de la
région administrative de Faranah (Faranah et Dinguiraye) et une dans la
Région Administrative de N'Nzérékoré.
DEIXIEUME CAS ETUDIE : l'ONG
BATE SABATI
2.2. Présentation de l'ONG
BATE SABATI
BATE SABATI est une ONG nationale créée en 1990
à Kankan par des jeunes étudiants diplômés sans
emploi résidents à Kankan et ressortissants de Kankan
installé dans la sous région ouest Africaine notamment en
Côte d'Ivoire. A sa création l'ABS c'était fixée
comme objectif global, promouvoir une participation efficiente des
collectivités locales au processus de prise de décisions et de
contrôle des affaires locales.
Ainsi l'ABS s'est assignée comme mission soutenir les
initiatives de développement humain durable. A travers des
programmes/actions d'éducation, de santé, de
décentralisation, de bonne gouvernance et de gestion de ressources
naturelles et avait pour vision une société Guinéenne
capable de prendre son problème d'éducation, de santé et
de l'environnement etc. Puisque; les institutions du pays fonctionnaient
en distorsion.
- La structure et fonctionnement de
l'ONG BATE SABATI
L'ONG ABS est structurée comme suit :
- Une assemblée générale qui tient
l'assemblée générale constitutive et celle
générale ordinaire ;
-Un conseil d'administration
- Un secrétariat exécutif ;
Les différents organes
sont :
- Assemblée générale, convoque les
assemblées générales constitutive et ordinaire. Elle
adopte la politique de l'association et les décisions prises par elle,
font force de loi.
Le conseil d'administration : il est l'organe dirigeant
et il donne son avis sur toutes les questions relatives à la vie de
l'association : le budget, le plan d'action de l'association, le
recrutement du personnel etc.
Le secrétariat exécutif : ces membres sont
désignés par le conseil d'administration. Il est chargé de
la gestion des ressources humaines, financières et matérielles de
l'association et la mise en oeuvre de toutes les activités de terrain.
Il recrute et révoque le personnel et fixe leur
rémunération.
- Zones d'intervention
L'ONG BATE SABATI comme l'indique les documents juridiques de
l'association c'est une ONG nationale qui intervient dans la région
naturelle de la Haute Guinée en générale et dans la
Région Administrative de Kankan en particulier.
Le constat qui se dégage ce que la plupart des ONG ont
la même structure et le même fonctionnement. La différence
est très légère.
-DOMAINE D'INTERVENTION ET ACTIVITE DE
L'ONG
-DOMAINE D'INTERVENTION DE L'ONG
L'ONG BATE SABATI visait essentiellement la promotion de
l'éducation en milieu communautaire où sévissent encore
des pesanteurs économiques et socioculturels qui font qu'il ya non
seulement un faible taux de scolarisation mais aussi un net
déséquilibre dans le genre pendant l'objectif du
millénaire est l'éducation pour tous de façon
paritaire.
Assurer un environnement par le biais de l'assainissement
des lieux publics notamment les marchés ; les structures sanitaires
les grands artères de la ville par le ramassage quotidien des ordures.
La sensibilisation et la formation des agents paramédicaux en
matière d'hygiène publique et des MST/VIH/SIDA pour une meilleure
santé publique. L'ONG visait aussi la protection de
l'écosystème en luttant contre les actions anthropiques
-ACTIVITE REALISEE PAR L'ONG
En partenariat avec des organismes nationaux, internationaux
ou des structures étatiques l'ONG BATE SABATI a contribué
à la mise en place, l'encadrement et la formation des associations des
parents d'élèves et amis de l'école et appuyé
l'obtention des fonds pour la construction des écoles communautaires,
recruter des enseignants communautaires et a aussi favorisé le
recrutement de la plus part des enfants ayant l'âge d'aller à
l'école et qui en souffraient.
Dans l'assainissement et ramassage des ordures des
ménages urbains, BATE SABATI fut dans le temps l'ONG championne dans
l'assainissement des différents marché de la ville de Kankan (le
marché de Dibida, de Sogbè et autre), de l'Hôpital
régional, des centres de santé, des maisons de culte etc. Avec la
coupe abusive de bois pour la carbonisation et le bois chauffe dans les zones
périurbaines qui étaient devenues aussi très
inquiétantes et l'ONG s'en était préoccupée, ainsi,
elle a sensibilisé et formé les populations riveraines à
un changement de comportement.
A côté de l'assainissement dans les
marchés de la ville de Kankan, force était de reconnaitre que les
denrées comme les condiments (piments, gombo, autres fruits, les
huiles), les gâteaux, le pain, la viande étaient à
même le sol ou non couvert et sont exposés au bon gré des
microbes avec tous ses cortèges des maladies qui menacent
dangereusement la santé publique. Ainsi l'ONG s'est investie dans ce
domaine pour un changement de comportement.
Avec les TS qui est une activité aussi vieille que
l'humanité, l'ONG BATE SABATI est aussi intervenue au près
d'elles en vue de les conseiller sur les dangers qu'elles accourent dans cette
activité qui sont entre autre le risque d'infection des MST/VIH/SIDA.
L'ONG a sensibilisé, formé et encouragé ces travailleuses
de sexe à l'utilisation des préservatifs, à l'adoption
des comportements plus hygiéniques et a faire un suivi
médical.
-SOURCES DE FINANCEMENT DE L'ONG
Comme la première organisation, les ressources
financières de l'ONG BATE SABATI proviennent essentiellement des fonds
propres générés par les frais d'adhésion et de
cotisation des membres de l'ONG. A la différence de l'APROFIG la
principale source de financement des activités de l'ONG BATE SABATI
provenaient essentiellement des institutions financières ou bailleurs de
fonds sous formé des projets bancables ; des dons des personnes
physique et morale. Rarement la subvention que l'Etat accorde aux OSC. Donc
cet était un financement presque externe.
Les Ressources matérielles et logistiques : elles
sont constituées de : mobiliers et matériels de
bureau ; matériel informatique ; technique (groupe
électrogène), qui sont obtenus après exécutions des
activités en partenariat avec des organisations ou des bailleurs des
fonds étrangers comme WEG, PASIB/BASSIN VERSANT, Save children, projet
santé génésique etc...
Les ressources humaines
Elles sont composées des étudiants
diplômés, des enseignants et médecins volontaires, des ATS
qui s'investissaient dans la conception, la planification, la
réalisation/exécution et le suivi des activités. L'ONG
BATE SABATI, avait un personnel permanant recruté pour assurer les
taches opérationnelles, un personnel de projet recruté dans le
cadre du partenariat avec d'autres ONG et institutions nationales ou
internationales ; un personnel contractuel/temporaire constitué des
personnes ressources, de stagiaires, d'assistant (es) techniques.
-DESCRIPTION DES ACTIVITES
L'assainissement
L'ONG BATE SABATI a dès sa création
initié l'assainissement comme axe prioritaire. Ainsi elle a mené
des activités d'assainissement par le ramassage des ordures
ménagères et celles produites dans les marchés urbains
dans sa zone d'intervention. Les marchés de Dibida, de Sogbè
furent quotidiennement assainit et les ordures furent stocké dans des
dépôts un ancien membre de l'ONG déclare
« nous avions des agents de ramassage des ordures dans les
ménages qui étaient vraiment au service de ménages, tous
les magasins, boutiques et kiosques recevaient la visite des agents
d'assainissement et cette activité avait redoré l'environnement
urbain ». Il ajoute « dans tous les marchés
il avait des poubelles suivit et curé chaque soir ».
Hygiène et santé publique
La réalité des marchés étaient que
toutes les denrées directement consommables étaient
exposées à même le sol. Aucune règle
d'hygiène n'était observée et cela exposait les
consommateurs à des risques de santé publique. Des séances
de sensibilisation, d'information et d'éducation non seulement des
vendeurs/vendeuses et consommateurs des denrées.
Un ancien agent de l'ONG BATE SABATI
indique « lorsqu'on débutait ces activités le
constat était amère les denrées comme l'huile, les
condiments, le pain, la viande et autres étaient étaler à
même le sol ou est exposé à la merci des microbes de tout
genre ». Cette activité a été
exécutée en collaboration avec le service hygiène
publique.
Formation et sensibilisation des travailleuses de sexe
pour un changement de comportement
Le travail de sexe est un métier aussi vieux que
l'humanité. La ville de Kankan n'étant pas en marge de cette
réalité, l'ONG BATE SABATI s'en était aussi
intéressé. L'ONG a alors procédé à des
sensibilisations, à la formation et l'éducation sexuelle de ces
TS pour qu'elles adoptent au moins un comportement corporel hygiénique
adéquate.
Un conseiller en santé sexuelle et hygiénique
de l'ONG souligne :
« Ces TS courraient des risques graves
d'infection des MST/VIH/SIDA, puis qu'elles recevaient les clients des tous les
horizons dans les mêmes conditions sans aucune précaution
hygiénique et sanitaire ». Il poursuit
« Mais avec notre intervention, nous avons pu installer des
boites à pharmacie où il y avait des préservatifs et des
antibiotiques mais aussi elles ont changé considérablement de
comportement ».
L'éducation Communautaire
Le décollage socioéconomique passe avant tout
par l'école « la nation vaut ce que vaut
l'éducation de ses fils et filles» disait un contemporain. Si
depuis un certains temps le milieu urbain connait une hausse du taux de la
scolarisation surtout celui de la jeune fille ; en milieu rural ce
phénomène était laissé pour contre.
Beaucoup de facteurs expliquent cet état de
fait : le manque de l'infrastructure, de l'équipement, d'un
personnel qualifié et surtout l'effet des pesanteurs socioculturels
faisaient peu d'enfants ayant l'âge d'aller à l'école n'y
vont pas. A côté de cette réalité les filles
étaient la première victime.
Pour un ancien animateur communautaire de l'ONG
« vu cette situation nous avons institué des
stratégies communautaires de construction et équipement des
écoles, le recrutement des enfants en priorité les filles,
recruter des enseignants communautaires et cela a favorisé la
multiplication des écoles communautaires, de nombre d'enfants
scolarisés etc.... ».
Un autre renchérit en ces termes « l'ONG
BATE SABATI a institué des structures de soutien scolaire les APEAE qui
ont pu exister et fonctionner et sont devenues des véritable structures
parascolaires. Elle a aussi institué des supervisions de toutes ses
structures et écoles ».
Protection de l'environnement
Le développement durable passe nécessairement
par un environnement protégé contre toutes les actions
anthropiques de l'homme. Sa vie et son bien être en dépend. Un
simple constat même à l'oeil nu laisse entrevoir à un
visiteur que les végétales et animales sont entrain de
disparaitre une vitesse inquiétante. Pas d'arbres centenaires, pas
d'aires protégées, les cours d'eau sont entrain de disparaitre,
les eaux de pluies se raréfiée et conduisent dans une
insécurité alimentaires notoires suite à la coupe
anarchique et abusive du bois.
La faune est devenue introuvable même le petit gibier,
les oiseaux, les reptiles et autres espèces aloétiques sont
devenus rares suite à leur mauvaise utilisation. Le chargé des
aires protégées de l'ONG BATE SABATI indique :
« Un jour, nous avons effectué, une
enquête informelle dans la zone périurbaine de Kankan notamment,
à Dalabanin, à Dabadou, à Balandou, nous avons
constaté que l'écosystème est menacé et les
populations riveraines sont exposées à des dangers qu'elles
ignorent. Ainsi nous avons planifié des activités de protection
de l'environnement en partenariat avec le projet Bassin versant en faveur de
celles-ci pour qu'elles changent de comportement afin qu'elles adoptent un
comportement d'exploitation rationnelle des ressources...»
La pratique était que les riverains coupaient les
arbres n'importe comment, pour le bois de chauffe à vendre ainsi que le
charbon de bois qui en fait n'éloignent celles-ci au cercle vicieux de
la pauvreté. Un autre raconte « avant nos actions ces
riverains coupaient les arbres jusqu'au niveau du tronc et des racines,
brûlaient et tuaient toutes les substances nutritives. Le petit gibier
est braqué, les petits oiseaux sont chassés ; les poissons
non en maturité sont péchés. Ce qui ne permettait le
renouvellement des espèces pour les générations
futures »
Renforcement des capacités
Les actions d'une organisation ne pourront être prennes
que si ses promoteurs ont une capacité d'intervention efficace et
efficiente, « or le véritable problème auquel les
organismes d'appui au développement sont confrontés c'est celui
du renforcement des capacités tant l'interne qu'à l'externe avec
les bénéficiaires qu'avec les partenaires de mise en
oeuvre » faisaient remarquer un coordinateur d'un projet de
développement de la place.
Dans cet élan l'ONG BATE SABATI en avait inscrit comme
l'un de ses préalables avant toute intervention sur le terrain. Le
chargé de formation de l'ONG souligne « nous avons
formé les agents de l'administration scolaires : les directeurs
d'école, les DSEE, les chefs de section de l'enseignement primaires
à la gestion administrative des établissements, à la
gouvernance scolaire et à la qualité de
l'éducation » ; un autre
raconte « le problème de genre n'était pas
compris même par les autorités éducatives, de formation en
formation avec des leaderships féminins nous avons pu renverser la
tendance ».
Dans ce cadre après la mise en place de l'association
des parents d'élève l'ONG a oeuvré «
à la formation de ses membres en technique de plaidoyer en faveur de
l'école » rappelle un ADC de l'ONG.
En matière de protection de l'environnement les COGEF
sont installés et formés en gestion durable et rationnelle des
ressources naturelles. Dans le domaine de la santé des COGES ont
installés et formés en gestion des structures sanitaires
communautaires.
Bénéficiaires des actions de
l'ONG
Les cibles potentielles de l'ONG étaient toutes les
structures impliquées ou intervenant de les domaines d'intervention de
l'ONG. Ce sont dans le domaine de l'éducation : les
autorités éducatives (DE, DSEE,), personnel enseignant, les
élèves des écoles élémentaires, les parents
d'élèves regroupé en association (APEAE). Dans le domaine
de la santé, l'ONG visait les structures sanitaires dans toutes ses
composantes : le personnel et les bénéficiaires des soins de
santé surtout en rase campagne, regroupés en association le
COGES.
En environnement, les riverains des zones et qui sont
producteurs de bois de chauffe et de charbons de bois mais aussi les
braconniers de petit gibier. Ainsi regroupés en association le COGEF,
l'ONG a pu installer une zone en défend donc des forêts
classées obtenues grâce aux actions de reboisement.
Période d'exécution des activités
de l'ONG BATE SABATI et partenaires
L'ONG a été créée en 1990 et elle
a fonctionné activement jusqu'en 2004. En début 2005, elle a
commencé à connaitre la période de vache maigre pour
s'arrêter définitivement en fin 2005. Les partenaires des
organisations locales de développement semblent être standards.
Elles ont les mêmes partenaires soit les structures de l'Etat à
travers les services centraux et déconcentrés cela selon le
domaine d'intervention de l'organisation qui est aujourd'hui trop
chevauché. Les grands et principaux partenaires et ou bailleurs de fonds
reste et demeure les agences internationales de développement.
LES ONG PARTENAIRES ACTEURS DE DEVELOPPEMENT
Ce débat et ces actions sont aujourd'hui
relayés localement par un ensemble d'acteurs du développement
qui comprennent principalement des organisations non gouvernementales,
l'Etat guinéen et des partenaires internationaux. La majorité des
ONG locales s'aligne - en ce qui concerne les dates de leur création
- à la période où fut autorisée par
l'Etat la mise sur pied d'initiatives privées, y compris
les organisations non gouvernementales. Plus précisément,
c'est le 07 mars 1986 que l'Etat a autorisé l'établissement
des ONG nationales et étrangères après l'adoption de
l'ordonnance n° 072/PRG/86. Dans son premier article l'ordonnance stipule
:
« les organisations non gouvernementales (ONG) sont
des organisations nationales ou étrangères à but non
lucratif qui contribuent directement ou indirectement à
l'amélioration des conditions de vie des collectivités à
la base. Elles sont tenues dans leurs actions, d'opérer sans
discrimination de race, de religion ou de sexe et ne s'autorisent
aucune activité à caractère politique. A ce titre, les ONG
deviennent des partenaires privilégiés des
communautés à la base dans la réalisation de
leurs objectifs de développement. Il s'agit d'instaurer
entre les deux, un véritable partenariat excluant tout
paternalisme. » (Condé, 2003 : p.160)
CHAPITRE IV : DEMARCHE DE RECHERCHE
Ce chapitre du mémoire comprend quatre sections La
première traite l'approche qui a été choisie pour cette
recherche. La deuxième porte sur l'identification des groupes
stratégiques et à l'échantillonnage. La troisième a
trait aux instruments de collecte de données. Enfin, la quatrième
section parle à l'analyse et le traitement des données
SECTION I. APPROCHE CHOISIE
En matière de recherche en sciences sociales deux
approches fondamentales sont souvent utilisées à savoir
l'approche qualitative et celle quantitative. A ce niveau nous avons
utiliserons l'approche qualitative basée sur l'étude de cas.
Dans cette présente étude nous associerons les
avantages de l'analyse documentaire, ceux des entretiens
semi-structurés mais aussi ceux du focus group et l'analyse de contenu
de certains documents, pour la collecte des données qualitatives.
L'analyse du phénomène associatif occupe une place centrale dans
le cadre de cette étude.
Une pré enquête était nécessaire
pour évaluer la pertinence ainsi que la faisabilité de cette
recherche ; elle a permis de recueillir des informations relatives aux
conditions d'émergence et de création et de fonctionnement des
ONG pour un développement durable, aux problèmes
rencontrés à la manière dont elle pensent contribuer
à la dynamique des politiques de développement du pays et du
site d'étude, à leur prise en charge de l'innovation aussi bien
technique qu'institutionnelle, à la pérennisation de leurs acquis
etc.
Une recherche qualitative paraissait nécessaire
pour répondre à nos préoccupations sur la
problématique de la pérennisation des acquis des ONG locales de
développement .Elle s'est effectuée par le technique
d'entretien, d'analyse documentaire ... auprès des ONG, des services
techniques déconcentrés, les OSC ; les
bénéficiaires. Nous avons fait la rencontre de diverses
personnes et bénéficié d'aides au niveau du service
préfectoral, régional et national de promotion des ONG et
associations. A cela s'est ajoutée la passation d'entretiens
préliminaires et la prise de contact avec des personnes -
ressources sur le terrain. Nos matériaux reposent sur des
supports divers : des rapports, documents administratifs des ONG et des
services publics et aussi d'autres institutionnels.
Nous avons ainsi opté pour une triangulation des
approches, des techniques, des cibles, de l'espace et du temps afin de cerner
toutes les dimensions de la réalité. A l'égard des
domaines d'évolution des organismes sur lesquels nous avons
travaillé et de leurs activités de développement
exécutées dans la préfecture de Kankan, un mois et 20
jours de séjours et d'entretiens avec les responsables, employés
temporaires et permanents des ONG, les communautés
bénéficiaires, et les autorités locales, des membres des
OSC au niveau de la Préfecture de Kankan ont permis de rassembler des
données importantes pour l'étude.
SECTION II. IDENTIFICATION
DES GROUPES STRATEGIQUES ET ECHANTILLONNAGE
2.1. Identification des groupes
stratégiques
Les groupes stratégiques dans une recherche sont des
catégories de personnes soumises à un certain nombre de questions
relatives au sujet à étudier, en fonction de leur
disponibilité et les caractéristiques qu'ils sont supposés
avoir pour satisfaire les besoins de l'enquêteur. Dans ce mémoire
nous avons constitué les groupes stratégiques suivants.
Dans le choix des personnes interviewées, le choix de
la diversité des situations et des acteurs a été
employé avec la distinction de quatre grands groupes :
Les promoteurs des ONG locales de
développement du site d'étude fut point de départ de cette
enquête. En effet, dès les premiers jours de terrain, nous avons
été reçus par les patrons et agents des ONG de la place,
par les membres du conseil préfectoral et régional de la
société civile par les préfectoraux et régionaux
chargés de la gestion des ONG et mouvements associatifs. Ce sont deux
derniers qui nous orienté vers les ONG qui répondent bien
à nos critères d'études puis enfin nous avons aussi
été à la direction nationale des ONG à Conakry.
Les responsables, employés temporaires et
permanents des ONG sont des personnes capables de parler sur la
pérennisation de leurs actions exécutées donc du processus
du développement local des communautés. Ce sont eux qui
établissent les différents programmes de développement
relatifs aux besoins des cibles. Ils font partis des acteurs les mieux
indiqués pour donner les informations relatives aux activités
programmées, menées et futures;
Les bénéficiaires
considérés comme les bases de tout développement dans nos
différentes communautés. Le plus souvent, elles participent tout
au long des activités de développement. Au regard de ces
rôles essentiels, elles ont été choisies comme
élément de notre groupe stratégique.
Les autorités locales et les membres des OSC
sont choisies par ce que toute action de développement se
passe sur un territoire administré par une autorité qui sert
d'arbitre entre les citoyens et les organisations. Véritablement les
autorités locales constituent des organes de régulation. Selon
les textes, toutes les organisations doivent leur rendre compte de leurs
actions sur le terrain.
2.2. L'échantillonnage.
L'échantillonnage par cas multiples des
micro-unités sociales
Les recherches qualitatives recourant à
l'échantillonnage par cas multiples (ou multi-cas) prennent deux formes
types : celle des entrevues avec plusieurs individus et celle des «
études collectives de cas » (Stake, 1994 : 237).
Pour faciliter le travail, on fait recours aux recherches par
cas multiples en se référant notamment à des recherches
qui font appel aux entrevues. Les études collectives de cas font surtout
appel à des échantillons par contraste-approfondissement. En ce
qui concerne l'échantillonnage par cas multiples, les recherches
fondées sur des documents sont apparentées à maints
égards aux recherches par entrevues.
Les principes de diversification et de saturation
Nous traiterons les de deux critères clés qui
ont été mis de l'avant pour orienter le chercheur dans les
recherches qualitatives par cas multiples : le critère de
diversification et celui de saturation. Jusqu'à un certain point, ces
deux critères sont liés parce qu'il existe deux formes de
diversification : externe et interne. La diversification interne relève
du processus de saturation.
Le principe de diversification
On présente la diversification - plutôt que la
représentativité statistique comme le critère majeur de
sélection en ce qui touche les échantillons qualitatifs par cas
multiples. En effet, ces recherches sont souvent appelées à
donner le panorama le plus complet possible des problèmes ou
situations, une vision d'ensemble ou encore un portrait global d'une question
de recherche. D'où l'idée de diversifier les cas de
manière à inclure la plus grande variété possible,
indépendamment de leur fréquence statistique (Glaser et Strauss,
1967 : 50-63 ; Michelat, 1975 : 236).
Ce principe peut prendre deux formes : 1) la diversification
externe (intergroupe) ou le contraste ; 2) la diversification interne
(intragroupe). La première s'applique lorsque la finalité
théorique est de donner un portrait global d'une question ou de
contraster un large éventail de cas variés. Les recherches sur
les attitudes et les représentations sociales faisant appel aux
entrevues s'intéressent souvent à la comparaison entre le point
de vue des individus dans différentes sous-cultures, positions de
classe, catégories sociales, etc. Elles adoptent alors le principe de
diversification externe ou de contraste.
Comme le fait remarquer Michelat : Il est surtout important de
choisir des individus les plus divers possibles. L'échantillon est donc
constitué à partir des critères de diversification en
fonction de variables qui, par hypothèse, sont stratégiques pour
obtenir des exemples de la plus grande diversité possible des attitudes
supposées à l'égard du thème de l'étude.
(Michelat, 1975 : 236.)
La seconde forme, soit la diversification interne ou
intragroupe, renvoie à une finalité théorique
différente. Disons, d'une façon impropre, que, dans ce cas, on
veut donner un « portrait global » mais seulement à
l'intérieur d'un groupe restreint et homogène d'individus.
Cette démarche de diversification interne d'un groupe
qui est, toutes proportions gardées, plus restreint, fait partie
intégrante du processus de saturation empirique. Le chercheur doit
choisir ici entre l'intérêt pour la comparaison et
l'intérêt pour la description en profondeur. Car s'il
privilégie le contraste intergroupe, il ne peut pas diversifier beaucoup
à l'intérieur de chaque groupe. Son échantillon
deviendrait impossible à traiter qualitativement.
Le principe de saturation
On doit le concept de saturation à Glaser et Strauss
(1967 : 61-71). Il sera repris et modifié par la suite. Aujourd'hui,
l'usage nous permet de parler de deux types de saturation : la «
saturation théorique » et la « saturation empirique ».
En fait, on trouve chez Glaser et Strauss (ibid. :)
Des références aux deux aspects (empirique et
théorique) du concept, mais ils ne distinguent pas l'un de l'autre et
privilégient l'idée de saturation théorique. Par ailleurs,
ils ont bien indiqué les fonctions méthodologique et
opérationnelle du concept de saturation, qui sont semblables dans les
deux types.
Pour Glaser et Strauss (1967), la saturation
théorique s'applique à un concept (catégorie)
et signifie que celui-ci émerge des données et est
confronté par la suite à différents contextes empiriques,
le but du chercheur étant de développer les
propriétés du concept et de s'assurer de sa pertinence
théorique et de son caractère heuristique. Lorsque, après
des applications successives, les données n'ajoutent aucune
propriété nouvelle au concept, on peut dire que le concept
créé est saturé (catégories).
Pour éviter une confusion sémantique, il vaut
mieux ne pas parler de saturation pour désigner le fait de couvrir tous
les contrastes intergroupes possibles, c'est-à-dire toute la
diversité externe. Il est préférable alors de parler
d'exhaustivité et non de saturation. Blankevoort, Landreville et Pires
(1979 : 184) «Échantillonnage et recherche qualitative : essai
théorique et méthodologique» (1997 p67)
La saturation est moins un critère de constitution de
l'échantillon qu'un critère d'évaluation
méthodologique de celui-ci. Elle remplit deux fonctions capitales :
d'un point de vue opérationnel, elle indique à quel moment le
chercheur doit arrêter la collecte des données, lui évitant
ainsi un gaspillage inutile de preuves, de temps et d'argent ; d'un point de
vue Voir la définition du concept de perte sociale par (Glaser et
Strauss 1967 : 106-107, 111-112).
Soulignons cependant qu'en règle générale
le processus de saturation empirique exige que l'on ait essayé pendant
la collecte des données de maximaliser la diversification interne ou
intragroupe. La diversification interne est particulièrement importante
dans les recherches comportant des entrevues. Par ailleurs, la diversification
interne ne s'applique pas nécessairement aux études
exclusivement documentaires. Dans ce cas, c'est simplement l'absence de
thèmes nouveaux qui produit la saturation (voir Martel, 1994).
L'échantillonnage par contraste de
saturation
Au regard des groupes stratégiques envisagés,
nous avons utilisé l'échantillonnage s par contraste avec
entrevues est d'ouvrir les voies à la comparaison (externe). On
entreprend la construction d'une mosaïque ou d'une maquette par
l'entremise d'un nombre diversifié de cas. Il s'agit alors,
idéalement, d'assurer la présence dans l'échantillon d'au
moins un représentant (de préférence deux) de chaque
groupe pertinent au regard de l'objet de l'enquête (Pires 1997).
Il ne s'agit donc pas de viser une
représentativité numérique dans l'échantillon, mais
tout simplement d'avoir un ou deux exemples par groupe. Car, de toute
façon, la représentativité statistique ne sert ici
à rien (Michelat, 1975).
Parmi les (45) ONG locales évoluant dans la
Préfecture de Kankan nous procéderons à
l'échantillon par contraste-saturation et suivant certains
critères d'inclusion, tels la diversité des domaines
d'intervention, le niveau d'expérience de l'ONG, mais aussi leur
caractère actif sur le terrain.
Cette opération de choix a été possible
que grâce à la collaboration des agents du PROJEG, du bureau
régional et préfectoral de la société civile et de
la Direction Préfectorale des Micro Réalisations. Au niveau de
chaque ONG nous avons choisi des femmes et des hommes qui sont soumis aux
différents entretiens. Ils ont été choisis en fonction de
certaines caractéristiques sociales et professionnelles jusqu'à
ce qu'on a atteint la saturation.
SECTION III. TECHNIQUE DE
COLLECTE DES DONNEES
Cette section porte sur les techniques de recherche
utilisées pour recueillir les données sur le terrain. Il s'agit
de l'analyse documentaire, et l'entretien individuel semi dirigé.
4.2.1-
L'ANALYSE DOCUMENTAIRE
3.1. L'ANALYSE DOCUMENTAIRE
L'exploration documentaire est importante à toutes les
étapes du processus de recherche. La recherche, par son essence
même, vise à faire avancer une discipline en ébauchant de
nouvelles théories ou de nouvelles pratiques. Pour ce faire, il est
essentiel que le chercheur prenne connaissance de ceux qui, avant lui ont fait
une attention particulière et ont abouti à des conclusions bien
établies. C'est pourquoi, une des étapes primordiales de
l'exploitation d'un sujet implique une recension de ce qui a été
écrit précédemment (Gauthier 2000).
Ainsi l'analyse documentaire a porté sur les documents
disponibles sur les ONG. A ce niveau, nous ferons un minutieux examen de
ceux-ci. Nous consulterons les rapports d'activités, des articles, des
revues, des dictionnaires sociologiques, de mémoires, des archives des
projets, de la société civile.
On consultera aussi les archives des services centraux de la
préfecture de Kankan (la Direction des Micro-Réalisations, la
Direction Préfectorale de Plan et Statistique , le Centre d'Information
de Proximité), des notes de cours et des sites web comme Google
scholar pour sélectionner les thématiques et approfondir la
problématique, de préciser les objectifs de recherche ; de
comprendre les études antérieures, les problèmes
rencontrés par celles-ci et comment ceux-ci ont été
surmontés et les résultats auxquels ces études ont
abouti ; de clarifier notre hypothèse.
Dans cette étude, la collecte des données a
commencé par une analyse documentaire et la préparation des
outils de collecte. Ce travail de chambre a porté sur les documentations
disponibles et qui sont afférentes au thème. C'est grâce
aux ouvrages généraux, rapports (d'activité), de
mémoires, des archives de l'ONG et des notes de cours qu'il a
été possible de sélectionner les thématiques.
Ainsi cette activité a permis : d'approfondir la
problématique, de préciser les objectifs de recherche ; de
comprendre les études antérieures, les problèmes
rencontrés par les premiers chercheurs et comment ces difficultés
ont été surmontées et les résultats auxquels ils
ont abouti ; de clarifier notre hypothèse.
Les documents consultés sont des ouvrages
généraux et spécialisés dans le domaine du
développement local, des rapports d'étude, des mémoires de
maître relative au thème disponibles dans les rayons de la
bibliothèque de l'université de Kankan, des rapports de stage et
du projet existants. Les ouvrages généraux sont les
dictionnaires et encyclopédie nous ont servi pour définir les
concepts qui forment notre mémoire.
3.2. LES ENTRETIENS
Nous avons choisi l'entretien en nous inspirant de la
méthode de Kaufmann (1996). La retranscription complète et
intégrale des entretiens dont l'auteur nous dit que cette méthode
consiste à faire des pauses dans la lecture ordinaire en se reportant
aux "entretiens", a été adoptée. D'ailleurs, Kaufmann
(1992) ne défend - il pas que cet instrument offre la
possibilité d'une lecture transversale dont l'intérêt
est d'éviter le défaut inhérent aux citations
d'extraits d'interviews, trop souvent manipulatoires et
coupés de leur contexte. Les personnages peuvent ainsi
prendre vie dans leur complexité, et se construire eux - mêmes
peu à peu en véritables objets sociologiques parallèlement
à la lecture théorique, permettant d'approfondir cette
dernière
«...Je procède par entretiens. Ma
méthode est très qualitative et compréhensive. Je
procède en deux temps. D'abord la conduite des entretiens, qui
est très souple et empathique. Il s'agit d'aller plus loin au fur et
à mesure des réponses des gens, de soulever les
contradictions, etc. Quand la personne, au bout d'un certain temps,
comprend que l'on est entrain de voyager à deux dans son histoire, alors
on peut aller très loin. Le second temps, le plus important, est celui
de l'analyse. La clé, ici, c'est la fabrication des hypothèses,
la construction progressive du modèle d'interprétation. C'est
un travail d'artisan : j'écoute et je réécoute les bandes,
très lentement. Je flotte entre mon modèle en construction et
ce que j'entends. Il y a des éléments précis à
repérer, qui permettent de décoder et d'interpréter : par
exemple, les contradictions, les phrases récurrentes. (...) Il y a des
trésors théoriques dans les paroles et les actes les plus
ordinaires. » (Kaufmann in Cabin et Dortier (éd), 2000:p.319)
3.2. 1. Entretien
individuel semi-dirigé
`'Un entretien est un Speech évent dans le quel une
personne A extrait une information d'une personne B l'information qui tend
continue dans la biographie de B''. Le terme biographie souligne, selon ses
auteurs, le caractère vécu de l'information recueillie en directe
sur un évènement, et qui serait restituée sans avoir
été préalablement assimilée et subjectivée
(BLANCHET et GOTMAN 1992 cité par Diallo 2010).
En d'autre terme la technique de l'entretien consiste
à provoquer une conversation réglée entre un
enquêté et un enquêteur muni de consignes et le plus souvent
d'un guide d'entretien. Celui-ci se présente sous la forme d'une liste
de question ou de thèmes qui doit obligatoirement être
abordé au cours de l'opération, soit spontanément parce
que l'enquêté parle de lui-même au cours de la
séance, soit à la demande expresse de l'enquêteur. Le plus
souvent ce dernier doit relancer l'entretien en s'aidant du guide crée
auparavant (DURAND et WEIL, 1977 cité par Diallo 2010).
Des auteurs contemporains distinguent trois types d'entretien
selon le degré de liberté laissé à
l'enquête : l'entretien non directe au libre, l'entretien directif
et l'entretien sémi-directif. Dans l'entretien libre ou non directif,
l'enquêteur lance un thème puise tous ses efforts à faire
explorer ce thème par l'enquêté. Dans l'entretien directif
qui ressemble fort à une enquête par questionnaire avec questions
ouvertes c'est à dire sans réponses pré-établies au
précédées, l'enquêteur interroge
l'enquêté à moyen d'un ordre (Barry 2010).
Ces trois types peuvent aussi se résumer en deux types
d'entretien : l'entretien semi-structuré ou semi-directif
(accorde une grande liberté d'expression aux répondants tout
en canalisant et en structurant le débat) et l'entretien
centré ou (l'histoire de vie) (prend le prétexte de la vie
de l'individu pour reconstituer un événement ou un
phénomène). Donc sur la base du nombre de personnes
rencontrées, on a: l'entretien individuel et l'entretien de groupe/focus
group (Barry 2010).
L'entretien semi directif utilise quant à lui une
grille d'observation, mais m'impose pas une standardisation de la forme et de
l'ordre des questions comme dans le cas su questionnaire.
Dans le cadre de ce mémoire, l'entretien utilisé
est de type semi directif. Le choix de cette technique part du fait que
l'étude se rapporte à une collectivité locale restreinte
d'une part et par le fait que la population cible est agricole et
nécessite ainsi un appui lors des opérations d'entretien d'autre
part.
Au cours des opérations d'entretien seules quelques
difficultés liées à la rencontre de certains citoyens et
la méfiance de quelques uns aussi pour la fourniture des réponses
ont été observées. Seulement, après leur avoir
expliqué qu'ils ne risquent rien et qu'il s'agit d'un simple entretien,
pour l'élaboration d'un mémoire et éventuellement pour
contribuer à travers cette étude à la compréhension
de la faiblesse de la pérennité des projets de
développement ont fourni le maximum d'information.
Les entretiens ont été organisés à
l'aide du guide d'entretien semi structuré autour des thématiques
en relation avec le thème. L'enquête a suivi les procédures
suivantes : en premier lieu nous avons procédé à la
prise de contact avec les responsables de l'ONG, les personnes ressources, les
autorités locales et administratives en leur expliquant clairement nos
objectifs. Ce qui consistait à obtenir les informations sans contre
partie et dans la plus grande discrédité pour
l'élaboration de notre mémoire sur les thématiques
suivants :
· les renseignements sur les caractéristiques
sociodémographiques des populations soumises à l'étude;
· les, domaines d'intervention, les activités
exécutés par les ONG ;
· les comportements, les attitudes, les perceptions et
les représentations des communautés sur les projets
exécutés;
· les mécanismes de pérennisation des
acquis initiés par l'ONG et les communautés
bénéficiaires.
· Les déterminants qui ont prévalu
à la perte des acquis de l'ONG
· les suggestions pour la pérennisation des acquis
de l'ONG
Les entretiens ont été enregistrés sur
dictaphone puis transcrits. La réalisation de chaque entretien a
duré 30 minutes à 1 heure par enquêté selon leur
compétence ou leur habitude à des telles activités ;
ceux-ci se déroulaient soit dans les bureaux ; soit dans les
domiciles ou tout autres lieux jugés favorables pour les entretiens par
les enquêtés et le chercheur.
Dans le cadre de cette recherche, l'entretien utilisé
sera de type semi dirigé. Sur la base des personnes
rencontrées l'étude procédera à l'entretien
individuel et l'entretien de groupe ou le focus group. Les entretiens qu'ils
soient individuels ou par groupe ou encore le focus group se
déroulerons dans les bureaux, sur les lieux ou tout autre lieu
jugé adéquat par le chercheur ou par l'informateur.
SECTION 4 : ANALYSE ET
TRAITEMENT DES DONNEES
Le traitement des données est certainement l'une des
étapes la plus difficile dans le processus de la recherche. Ainsi, pour
en venir ou de notre recherche, nous avons procédé à des
sous étapes qui consistent : la classification de l'information et
l'analyse proprement dite. Ainsi à ce niveau nous avons
procédé, à la description des méthodes qui seront
utilisées pour le codage et le traitement des données. Par
rapport à la nature des données qui seront collectées,
l'étude a privilégié la méthode d'analyse
qualitative.
C'est quoi l'analyse qualitative des
données ?
L'analyse qualitative est le type d'analyse des données
qui pose beaucoup plus de problèmes et qui présente les plus
grands dangers sur le plan de l'interprétation. En recourant peu
à la quantification ; ce qui soit dit en passant, n'est pas une
tare en soi et s'impose souvent par la nature du problème à
traiter. On élargit en effet le champ de l'interprétation et
accroit par conséquent les risques de biais de toute sorte.
L'analyse qualitative est le procédé de
traitement des données qui contraint le chercheur le plus de discipline,
le plus de rigueur et de l'attention la plus soutenue. Le cadre
opératoire est plus important dans l'analyse qualitative que dans un
autre type d'analyse, car aucune opération spécifique
concrète ne l'écarte du traitement des données :
c'est rigueur qui fait foi de tout.
Il existe en matière de recherche différents
précédés d'analyse des données auxquels on peut
faire appel pour analyser des données collectées. Mais notre
objectif ne s'agit d'effectuer le pont sur chacun d'entre eux, mais
plutôt de présenter ceux qu'on a utilisés. Nous n'allons
détailler les modes d'utilisation de ces instruments, seulement on fera
une brièveté sur ceux utilisés comme l'analyse
qualitative :
« L'analyse qualitative est un exercice
structuré de mise en relation logique des variables et par voie de
conséquence des catégories des données ce le type
d'exercice par lequel ont tente de reproduire logiquement un schéma
mental de l'évolution d'un phénomène ou d'une
interrelation entre phénomène, en essayant de vérifier,
par l'observation le degré de correspondance entre cette construction de
l'esprit et la situation réelle. Naturellement cette façon de
procéder, parce qu'elle ne fait pas appel à la quantification
exige du chercheur une attitude d'extrême prudence étant
donné les éléments de subjectivité pouvant
intervenir au moment de l'interprétation.»
L'analyse qualitative peut prendre différentes formes,
notamment la construction d'explication, l'analyse de
contenu, le pattern-machching. Seulement l'idée consiste
à construire, sur le plan de langage, une reproduction logique la plus
fidèle possible d'un comportement séquentiel et de
vérifier le degré de correspondance entre cette construction de
l'esprit et de la situation réelle. Ainsi nous avons utilisé dans
cette étude la forme d'analyse qualitative appelée le
pattern-machching qui :
« Exige donc une étude comparative
structurée entre modèle imagé par le chercheur et sa
contrepartie sur le plan de la situation empirique. Etant donné que l'on
recourt rarement à la quantification dans ce type d'analyse
qualitative, il faut accorder beaucoup d'importance à la structuration
logique du cadre opératoire dont le lien est encore plus étroit
ici avec l'étape du traitement des données. »
La première étape de l'exploration des
données recueillies a commencé par leur
dépouillement ; la deuxième étape a consisté
à leur arrangement et classement par catégorie significative.
Cette dernière étape a eu pour avantage de dégager les
principaux thèmes de la grille d'analyse. En fin la troisième
étape de l'étude a été l'analyse de chacun des
thèmes du gille d'analyse.
Classification des données
La classification de l'information nous a permis d'obtenir un
corpus structuré «La classification de l'information consiste
à classer les faits recueillis à l'intérieur de
catégories préalablement déterminées par les
référents empirique du cadre opératoire et la ou les
technique retenues. »
Le terme « donnée » est
réservé pour qualifier l'information traitée et qui est
prête à la consommation de tout le public lecteur. Si non il
serait commode de les appeler « faits ». Ainsi la
classification de l'information consiste à classer les faits recueillis
à l'intérieur des catégories préalablement
déterminées par les référents...du cadre
opératoire et la ou les techniques d'analyse retenues (G. Mace,
1988).
Donc, nous avons fait recourt à des schémas,
tableaux et graphiques ou figures pour illustrer nos propos. Ces
éléments facilitent la compréhension et aident parfois
à annoncer l'analyse des données. La classification de
l'information nous permis d'obtenir un corpus structurés des
données.
Il existe plusieurs procédés auxquels on peut
faire recours pour analyse des données comme l'analyse qualitative,
l'analyse de contenu, l'analyse statistique ou probabiliste, la simulation sur
ordinateur. Toute fois nous avons aussi procédé à une
analyse quantitative qui nous a permis de traiter des données à
caractère quantitatif comme les renseignements généraux
des populations sur lesquelles à porter l'étude et
l'évolution des effectifs des filles encadrées par l'ONG, et les
effectifs de l'école des jeunes filles de l'APROFIG. En fin l'analyse
interprétative a servi pour la rédaction du rapport final.
CHAPITRE V. PRESENTATION
DES RESULTATS
Ce chapitre du mémoire comprend deux sections :
la première présente les caractéristiques
générales de la population à l'étude et la seconde
présente les deux cas d'ONG étudiées.
SECTION 1. CARACTERISTIQUES
SOCIODEMOGRAPHIQUES DES POPULATIONS SOUMISES A L'ETUDE
1.1. Leur répartition
suivant le sexe et l'âge
Les données, ont été collectées
au près de 15 personnes dont deux femmes. Leurs tranches âges
varient entre 40 ans à 60 ans et plus. La plus forte proportion est
représentée par la tranche d'âge de 50 à 54 ans,
soit 26,66% des enquêtés. Suivie de la tranche d'âge de 45
à 49 ans, soit 20,02 % ; ensuite viennent les tranches d'âge
de 40 à 44 ans et de 55 à 59 ans qui représentent chacune
13,33% et est la plus faible proportion des tranches d'âge (voir tableau
ci-dessus).
Ces mêmes données laissent entrevoir une certaine
disparité de genre, car le sexe masculin est le plus important, non
seulement au sein de l'ONG, mais également chez les autres
catégories de représentation.
Tableau 5.1. Répartition des populations soumises
à l'étude suivant le sexe et l'âge
Sexe
Age
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
%
|
40-44
|
1
|
1
|
2
|
13,33
|
45-49
|
2
|
1
|
3
|
20,02
|
50-54
|
4
|
0
|
4
|
26,66
|
55-59
|
2
|
0
|
2
|
13,33
|
60 ans et plus
|
4
|
0
|
4
|
26,66
|
Total
|
13
|
2
|
15
|
100
|
Source : enquête de
terrain 2011
1.2. Répartition des
enquêtés suivant le niveau d'instruction
Les données issues des entretiens montrent que la
majeure partie des populations soumises à l'étude sont des cadres
supérieurs soit 53,33 % des personnes rencontrées, 40,00 % ont le
niveau professionnel et enfin un seul interviewé a le niveau secondaire
(lycien). Signalons notre étude n'a pas touché les autres
catégories. Les cadres supérieurs sont le plus souvent des
retraités de l'administration publique (Voir tableau ci-dessous).
Tableau 5.2
Répartition des enquêtés suivant le
niveau d'instruction
Sexe
Niveau
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
%
|
Secondaire
|
1
|
0
|
1
|
6,67
|
Professionnel
|
5
|
1
|
6
|
40,00
|
Supérieur
|
7
|
1
|
8
|
53,33
|
Total
|
13
|
2
|
15
|
100
|
Source : Enquêtes de
terrain, 2011
1.3. Répartition des
enquêtés suivant la profession
Il ressort des discours des répondantes, que la majeure
partie des personnes rencontrées étaient des enseignants, des
médecins, des ATS, des ADC, des étudiants diplômés
sans emploi. La catégorie des enseignants est la plus importante avec
33,34 % ensuite les étudiants diplômés sans emploi
représentant 26,66 % ; les médecins et agents techniques de
santé et ceux qui exercent la profession d'enseignante, 10% ;
enfin, viennent les chefs de ménage qui et agents de
développement communautaire représentent chacun 20,00 %.
Signalons cependant que la plus part des
enquêtés ont déclaré avoir exercé le petit
commerce en plus de leur profession d'origine. A ce propos, un enseignant
déclare : « En plus de ma profession d'
enseignant, j'étais obligé de me débrouiller en
faisant le petit commerce, afin de subvenir aux besoins de ma famille, qui du
reste est assez nombreuse et que les mois étaient longs, le
marché cher et le salaire insignifiant ».
Tableau 5.3
Répartition des enquêtés suivant la
profession
Sexe
Profession
|
|
|
Total
|
%
|
Etudiant sans emploi
|
4
|
0
|
4
|
26,66
|
Enseignants
|
5
|
0
|
5
|
33,34
|
Médecins/ATS
|
2
|
1
|
3
|
20,00
|
ADC
|
2
|
1
|
3
|
20,00
|
Total
|
13
|
2
|
15
|
100
|
Source : Enquêtes de terrain,
2011
1.4. Répartition des
enquêtés suivant le statut matrimonial
Les données recueillies au près de nos
enquêtés indiques que les mariés représentent la
proportion majoritaire des enquêtés avec 60,00%, suivie des
célibataires avec 26,66% et les veufs 13,34% de
l'échantillon des enquêtés.
Tableau 5.4.
Répartition des enquêtés suivant la
situation matrimoniale
Sexe
Statut
Matrimonial
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
%
|
Célibataires
|
4
|
0
|
4
|
26,66
|
Mariés
|
8
|
1
|
9
|
60,00
|
Veuf (ve)
|
1
|
1
|
2
|
13, 34
|
Total
|
13
|
2
|
15
|
100
|
Source : Enquêtes de terrain,
2011
SECTION 2 : L'ETUDE DE CAS
2 .1. CAS 1 : APROFIG
COMME ONG AYANT PERENNISEE CES ACQUIS
2.1.1. LES MECANISMES
PERENNISATION DES ACQUIS DE L'ONG
Depuis plus de deux décennies, les ONG sont
opérationnelles dans la préfecture de Kankan. Elles sont
intervenues dans divers domaines du développement local :
éducation, santé, protection de l'environnement ; des droits
des femmes et des enfants, appui aux OCB par le renforcement des
capacités institutionnelles, techniques et financières mais aussi
dans la bonne gouvernance locale.
La pérennisation des acquis de l'APROFIG
résulte d'un certains nombres de stratégies ou de
mécanismes de pérennisation initiés et mis sur pied depuis
les premières heures de la naissance de l'ONG. Un responsable de l'ONG
indique :
« Nous avons crée notre association sur
des bases bien définis avec une vision et une mission
déterminées. C'est celles de l'autopromotion, de contribuer
à l'amélioration des conditions socioéconomiques de nos
bénéficiaires. Ainsi le principe directeur d'une organisation
durable a été observé et respecté c'est celui du
volontariat et de l'aspect non lucratif des
activités ».
Une organisation, pour être durable doit pourvoir avoir
une certaines autonomies tant technique, humaine mais aussi et surtout
financière à défaut desquelles une structure ne pourra
entreprendre une activité petite soit elle. Une organisation pour
exister, demande des préalables ainsi un autre employé permanent
souligne :
« une ONG est comme une personne, elle besoin
d'un logement, d'un personnel d'entretien, d'un équipement mobilier,
d'être en contact avec les autres, de l'argent pour fonctionner c'est ce
que l'APROFIG a compris et a plus ou moins réunis avant d'entreprendre
toute autre chose ».
LES MECANISMES DE PERENNISATION QUE L'ONG INITIE A
L'INTERNE
La pérennisation des acquis de l'APROFIG passe d'abord
et avant tout par des mécanismes internes à l'organisation. Un
membre fondateur s'exprime en ses termes :
« A la création de notre association,
nous nous sommes dit qu'il faut d'abord se fixer des objectifs à court
terme et moyen terme mais aussi ses objectifs doivent être
spécifiques mesurables et atteignables dans le temps et dans l'espace.
D'abord c'est de savoir de quoi nous sommes forts ? La réponse fut
immédiatement ce que nous avons la volonté d'aller de l'avant et
de loin. Ainsi le premier signe pragmatique ce que chacun a main dans la poche
sans pourtant autant se demander ce que sera son gain plus
part »
Selon les entretiens de terrain, l'ONG APROFIG
développe des mécanismes de pérennisation qui reposent
d'une part sur l'appropriation et la capitalisation de tout ce qui est fait,
d'autre part par les implications de tous les acteurs et partenaires :
bénéficiaires, bailleurs de fonds les parents, les
autorités de l'éducation, les structures
déconcentrées, les l'APEAE, les autorités locales et les
élus locaux et l'organisme de relais qui est l'ONG mais aussi à
travers la création des AGR.
Ainsi un enquêté dira « A travers
la création des AGR comme notre centre informatique avec connexion
internet et la scolarité de l'école des jeunes filles, l'ONG
fonctionne à temps plein avec un personnel prit en charge par
elle.»
LES MECANISMES DE PERENNISATION QUE L'ONG INITIE AU
NIVEAU DES SES POPULATIONS CIBLES
En milieu bénéficiaire, l'ONG APROFIG
définis des axes prioritaires de durabilité sans lesquelles
toutes les actions entreprises ressemble « la construction d'un
édifice sur une dûmes de sable » ; ainsi un
chargé du suivi/évaluation des activités de l'ONG
dira aussi:
« Pour la durabilité de nos
activités à côté du suivi/évaluation mensuel
que nous effectuons, il nous a paru nécessaire de mettre en place des
comités locaux de gestion et organismes locaux de
suivi/évaluation pour chacune de nos activités
réalisées, impliquer aussi les femmes professionnelles ou
modèle tout au long de la planification, l'exécution et le
contrôle et l'initiation des communautés
bénéficiaires à
l'autoévaluation ».
L'analphabétisme étant un des facteurs qui
freine la durabilité des activités, or la plupart des
bénéficiaires relèvent de cette couche
défavorisée et vulnérable de la population ainsi le
chargé de formation de l'ONG dira :
« Pour la pérennisation nos acquis les
bénéficiaires doivent s'approprier de ceux-ci dans leur culture
locale c'est-à-dire dans leur langue locale c'est pourquoi nous initions
et mettons en oeuvre les activités de formation et
d'alphabétisation. D'ailleurs tous nos modules de formation sont soit en
N'ko, en M'balikou ou encore en arabe harmonisé, cela a permis aux
communautés bénéficiaires de se rendre compte que ce qui
est fait n'est pas fait contre elles mais c'est pour elle tout de suite, elles
en ont prit et s'approprié ».
Pour le chargé de subvention « les
communautés bénéficiaires doivent être
initiées à l'esprit d'entreprenariat pour leur autonomie ;
créer des volets budgétaires pour leur motivation, promouvoir le
transfert des compétences à tous les niveaux des
bénéficiaires ».
Les mécanismes de pérennisation que l'ONG
initie au niveau des ses populations cibles reposent essentiellement sur le
savoir faire qui demande l'implication et la responsabilisation des
bénéficiaires à toutes les étapes du processus des
opérations ; le suivi et l'évaluation permanant des actions
par les bénéficiaires eux même ; le partage de
l'information; la sensibilisation et la motivation de tous les acteurs.
La création des activités
génératrices des revenus pour avoir un fond d'entretien des
acquis et en vue de les rendre durable, le respect et l'application des textes
et clauses de contrat entre les bénéficiaires et l'ONG d'une part
et d'autre part entre l'ONG et ses partenaires financiers et techniques peuvent
assurer la pérennité des acquis. La concertation permanente entre
l'ONG et tous les partenaires, développer l'esprit civique et l'analyse
situationnelle des activités menées, renforcer les
capacités institutionnelles des bénéficiaires et des
agents de l'ONG ; ce qui permettra de laisser des traces
indélébiles.
COMPORTEMENTS, ATTITUDES, PERCEPTIONS ET REPRESENTATIONS
DES COMMUNAUTES BENEFICIAIRES SUR LES ACTIVITES PAR L'ONG APROFIG
Les comportements et attitudes des bénéficiaires
face aux activités de l'ONG sont certes mitigés. Les entretiens
menés au près des bénéficiaires de la commune
urbaine et de quelques Communes rurales voisines laissent entrevoir des
attitudes d'acceptation des activités dans le court terme. Ce qui ne
signifie pas l'inexistence d'une résistance au changement ou un
attachement aux valeurs traditionnelles, mais cet état de fait
relève plutôt d'une décision d'individuelle ou d'un
groupuscule.
ACCEPTATION DES CHANGEMENTS INDUITS PAR L'ONG CHEZ LES
BENEFICIAIRES
L'ONG aide à améliorer les capacités au
niveau des différents acteurs (État, société
civile, secteur privé) tout en veillant à une bonne coordination
de leurs interventions pour une meilleure efficacité. Elle les implique
dans un processus d'analyses des problèmes de développement
spécifique au village pour définir des programmes et projets
efficients de développement. Aux dires d'un
enquêté :
« Le manque de ressources propres ou de
système de financement propre à l'ONG semble en être un
facteur de blocage. Si le principe d'instituer des mécanismes de
ressources propres figure dans la plupart des activités, il existe des
nombreuses difficultés pour la mise en place de ce dit
mécanisme. »
Les communautés bénéficiaires manifestent
une acceptation de la plus part des changements induits par l'APROFIG, le
coordinateur des programmes souligne :
« Quand on démarrait nos
activités, nous avons trouvé très peu des OCB qui ont
atteint l'échelle UN du niveau de maturité d'une organisation. Il
n'y avait pas de traces qu'on pouvait capitaliser. Ainsi nos appuis ont permis
d'obtenir la documentation qu'il faut pour leur existence comme structure
officielle ».
Tableau 5.5. Description du niveau de maturité
d'une organisation
Niveau de
maturité
|
Description du
niveau
|
0
|
L'organisation est en gestation, les objectifs ne sont pas
encore clairement définis. Les documents juridiques et administratifs ne
sont pas complets. Les membres ne se reconnaissent pas et il n'y a pas de
financement.
|
1
|
L'idée de la mise l'organisation est formalisée.
Les AG et les AC se tiennent. Les objectifs et les stratégies sont
maintenant définis. Les documents sont disponibles et les membres se
reconnaissent conformément aux textes de fondement de l'organisation,
plus l'acquis du niveau 0
|
2
|
Les ressources humaines, financières et techniques sont
disponibles. Les documents sont bien tenus et les réunions sont
régulières, plus l'acquis du niveau 1
|
3
|
Les activités sont planifiées,
exécutées et suivies de façon formelle. Des
capacités en gestion et la promotion de l'esprit associatif sont
initiés. Les outils de gestion de conflits sont élaborés
et sont appliqués, plus l'acquis du niveau 2
|
4
|
Elaboration des techniques de négociation, de plaidoyer
et de diversification des partenaires locaux, nationaux et internationaux.
Elaboration des microprojets et recherches des fonds nécessaires pour sa
réalisation, plus l'acquis du niveau 3.
|
5
|
Evaluation de sa propre gestion, capitaliser les acquis
déjà enregistrés. Capacité de s'autofinancer ou/et
de financer d'autres structures locales à la base. Acquisition d'une
crédibilité au près des citoyens, de l'Etat et des
bailleurs de fonds, plus l'acquis du niveau 4
|
Source : entretien de terrain 2011
La même personne renchérit en ces termes
« la plus part des promoteurs des OCB n'avaient une formation
leur permettant de tenir une structure ; mais après notre passage
ces structures peuvent tenir tant sur le plan organisationnel que sur celui de
la recherche des partenaires ou encore chercher un financement d'une
activité sans aucune véritable aide
extérieure. »
AMELIORATION DES CONNAISSANCES ET LEUR MODE
D'UTILISATION PAR LES BENEFICIAIRES
En effet, si les préoccupations de l'ONG sont la
promotion de la fille en milieu rural et urbain, les réalités du
terrain laissent apparaître que, la femme occupe une place centrale dans
la Société Maninka, non seulement à cause de son
rôle dans l'économie domestique mais aussi par celui qu'elle joue
dans l'éducation et la santé des enfants. Elle est aussi une
actrice économique active dans l'agriculture vivrière et du
secteur informel.
Les modules de formation administrés en matière
des droit de la femme ou de la jeune fille ont nettement
améliorés l'image celles-ci dans leur société
où elles étaient reléguées au dernier plan de la
sphère socioéconomique et politique, à propos un
enquêté indique « les femmes sont aujourd'hui
chef de groupement, d'association. Elle assure des responsabilité qui ne
lui étaient dévolues dans les temps »
En dépit de ses nombreux rôles et
responsabilités, la femme reste infériorisée, tenue loin
des décisions qui la concernent au premier chef : sa santé, son
travail, son statut, ses enfants, sa famille...la culture locale freine de ce
fait l'équité et ne concours pas à sa promotion. Un autre
renchérit en ces termes « la femme n'est plus faite
seulement pour faire des enfants et entretenir un foyer mais elle peut
participer efficacement à tout le processus de
développement. »
Dans les zones rurales Maninka, la polygamie est très
répandue. La nuptialité est précoce et intense chez les
femmes et les hommes finissent par se marier en moyenne entre 18 et 20 ans dans
les milieux ruraux. Les mutations que subit la famille relèvent d'un
compromis culturel entre les normes et valeurs antérieures
régissant la société et les impératifs
économiques imposés par des rapports extérieurs. Au
début les prêts, les subventions et les faits aux
communautés étaient orientés dans des activités non
lucratives un facilitateur en bonne gouvernance économique et
sociale indique :
« Avant quand les communautés
bénéficient d'un financement, d'un prêt ou d'une subvention
directement, elles pensent l'investir dans le mariage, le remariage, les
sacrifices funéraires, la circoncision, les baptêmes ou dans
d'autres domaines où elles ne trouvent qu'une satisfaction morale. Nous
avons changé cette donne en suivant et accompagnant celles-ci du dossier
d'appel d'offre jusqu'à la mise en oeuvre des activités
jusqu'à la réutilisation des ressources
générées. »
Du fait des perturbations économiques, de
l'urbanisation et de migrations démographiques, la famille en milieu
rural connaît de fortes pressions dans le sens de sa dislocation, ce qui
se traduit tant par la baisse de l'autorité parentale, l'affaiblissement
des solidarités traditionnelles, l'accroissement du nombre de divorces
et du nombre de femmes " chef de
ménage".L'expérience montre que les populations rurales sont
rarement appelées à participer à cette phase non moins
importante des actions de développement. Certains responsables locaux
ont déclarés :
« Que les communautés sont en mesure de
prendre part dans les études d'implantation, car elles fournissent des
informations sur les pratiques culturales, les traditions, nécessaires
au projet. Les paysans ont leurs mots à dire dans le choix des
techniques car ils connaissent mieux que quiconque leur milieu. Ils participent
donc à la conception des projets. Les paysans prennent part en
général à l'exécution des projets: creusage des
puits, ramassage de sable et de pierres, construction de latrines par exemple.
Cette participation spontanée ou bénévole, est
perçue en général comme un facteur de diminution des
coûts des projets ».
Ceci devient, un facteur politique qui prépare les
populations à prendre en charge les projets une fois
réalisés. Après de nombreuses années de
fonctionnement, force est de constater que l'ONG APROFIG a engendré des
résultats qui satisfont ''les parties'' les bénéficiaires
directs. Les dits résultats sont aussi bien quantitatifs que
qualificatifs comme le précise cet enquêté :
« Nous ne cesserons jamais de louer les efforts de APROFIG dans
l'appui à nos communautés .La plus part des structurées
locales ayant bénéficiées des appuis de l'ONG, sont
maintenant capables de tenir les documents administratifs (cahier de PV,
journal de caisse ou de banque ».
Pour cet autre instituteur de son état
déclare « Depuis l'intervention de l'APROFIG dans
mon école, cela a diminué considérable nos charges pour la
scolarité de nos enfants ». Il ajoute que :
« La pérennisation des acquis de l'ONG
est rendue possible grâce à l'existence d'animateurs et de
facilitateurs villageois, d'animateurs communautaires, tous fils du terroir.
Ils ont reçu des formations dans la planification du
développement local, la maîtrise d'ouvrages et le suivi -
évaluation participatif. Cette synergie entre ONG et AC ou AV permet
à certaines structures locales de préfinances une activité
jusqu'à la hauteur de 5 à 15 %.»
2.2. DIFFICULTES RENCONTREES PAR
L'ONG DANS L'EXECUTION DES ACTIVITES
Dans le cadre de la réalisation de ses
activités, l'ONG est confrontée à de contraintes d'ordres
techniques matériels et financières d'une part, et d'autres part
à des contraintes liées aux aspects organisationnels,
analphabétisme, pauvreté, besoin lucratif ou du gain
immédiat, migration de certains membres de certaines structures cibles
vers les zones minières et d'autres centres de négoce...le
coordinateur des activités s'exprime :
« Le problème qui nous fatigue de plus et
qui fait que chaque fois on réinvente la roue c'est le mode financement
des bailleurs. Les fonds sont souvent obtenus sous forme de sous-traitance, le
processus est long et compliqué. Tant que c'est le bailleur qui planifie
et décide de tout par l'entremise d'un l'intermédiaire sans
aucune indépendance. Dans ces conditions, il sera très difficile
de parler de pérennisation des actions des ONG locales de
développement ».
Bailleurs de
fonds
Schéma 5.1. Mode de financement des
actions des ONG locales de développement à partir d'un bailleur
de fond externe
ONG locales
OCB/
Bénéficiaires sires
Consortium
d'ONG internationales
Projet
![](Les-ONG-locales-de-developpement-et-la-question-de-perennisation-de-leurs-acquis-dans-la-prefectu6.png)
Ce schéma montre que la coopération entre les
bailleurs et les organismes de relais que sont les ONG locales de
développement aux dires du coordinateur des programmes ne sont pas
directs ce qui fait tout le financement ne va pas là où il doit y
aller:
« Les bailleurs donnent des instructions au
projet qui regroupé un ensemble d'ONG souvent internationales quelques
fois des ONG nationales ayant acquis une certaines notoriétés
dans le champ du développement local ; le projet à son tour
recrute des ONG locales qui constituent un organisme de relais. Elles aussi
font la sélection des OCB qui sont les dernières
bénéficiaires. Donc la chaine est compliquée et conduit
vers une léthargie dans l'obtention des fonds dans le temps impartie de
l'exécution des activités »
Ainsi l'idéal pour la plus part des interviewés
serait qu'il y ait une franche et directe collaboration entre l'organisme de
relais que sont les ONG locales voir schéma ci-dessous.
Schéma 5.2. Mode de financement
idéal des ONG
Du bailleur de fond
Organisme de relais (les ONG locales)
Aux Organismes de relais (les ONG
locales)
![](Les-ONG-locales-de-developpement-et-la-question-de-perennisation-de-leurs-acquis-dans-la-prefectu7.png)
Dans cet autre schéma, le constat est qu'il ya
l'absence d'intermédiaire et que la chaine devient moins
compliquée et moins longue mais aussi les actions deviennent directes
ainsi le pour le chargé de subvention de l'ONG :
« Si la collaboration est franche et directe
cela démunirait considérablement la mauvais gouvernance interne
et l'éparpillement des fonds constatée dans ces derniers temps
dans l'obtention des marchés et dans le décaissement des fonds.
Le constat est qu'aujourd'hui près de 50% des financements vont dans le
fonctionnement interne ; avant d'atteindre les bénéficiaires
directs cela trouve que le montant est beaucoup
morcelé »
DIFFICULTES TECHNIQUES, FINANCIERS ET DE LOGISTIQUES
DE L'ONG
Les insuffisances des moyens techniques, financiers et
logistiques ne favorisent pas le suivi régulier des activités, la
coordination des activités des antennes du réseau APROFIG, le
maintien des employés temporaires et autres cadres permanents de l'ONG,
constituent des problèmes récurrents qui empêche le plus
souvent la pérennisation des acquis. La mauvaise utilisation des
ressources de l'ONG et la faible implication des bénéficiaires
dans les activités. Cette insuffisance a entraîné aux dires
d'un agent communautaire « La mauvaise gestion, un manque de
transparence, une rareté des séances de capitalisation des acquis
au niveau de l'ONG et des structures bénéficiaires entraine la
non pérennisation, car l'ONG ne dispose d'aucun fonds propre pour la
mise en place et l'exécution, voir de la poursuite d'une activité
antérieure.»
Dans une localité en pleine mutation où la
prédominance de l'économique est de rigueur, le partenariat
ONG/communautés semble être contraignant. La dépendance des
aides extérieures pose des véritables problèmes de
pérennisation à l'ONG.
Les entretiens ont permit de comprendre que par exemple que
l'ONG APROFIG avait envisagé la construction d'une école
régionale des jeunes filles dans la préfecture de Kankan, qui n'a
toujours pas vu jour pour des économique permettant de réaliser
un tel ouvrage. Et cela fait qu'aujourd'hui l'ONG est entrain de perdre ses
produits (élèves) qui font la fierté des autres
collèges et lycée de la place et d'ailleurs. Le
renforcement des capacités institutionnelles des OSC/OBC et antennes de
partenariat ; la formation des responsables en management ... qui
malheureusement n'ont pas pu être réalisées, faute de
disponibilité financières et certainement la faiblesses de ses
ressources humaines pour la mise en place des autres activités.
La mentalité des communautés qui ont eu des
mauvaises habitudes dans le cadre de développement et le manque de
volonté de celles-ci pour opter pour nouvelles attitudes ou des nouveaux
comportements en vue d'une autopromotion et un développent durable. La
pauvreté, l'analphabétisme, la mauvaise gouvernance, et surtout
le manque de fonds d'entretien et de pérennisation après la phase
projet ou après le retrait du bailleur qui n'en prévoit dans le
financement global, la faiblesse de l'autofinancement et la mobilisation des
ressources internes entraînent la perte des acquis.
LE RETOUR AU STATU QUO DES BENEFICIAIRES A LA CASE DE
DEPART
En effet, la mise en la place des politiques de
lutte contre la pauvreté interpelle tant les Chercheur(e) s
que les acteurs politiques et les agents de développement face
à une réalité mondiale, qui se décline
différemment selon les contextes où l'intervention des ONG gagne
le terrain Et elles laissent le plus souvent des traces qui ne perdurent pas.
Cette étude sur les ONG qui oeuvrent pour le développement nous
ont montré que, en matière de gestion sociale, économique,
politique et environnementale durable. Les ONG locales restent très
actives que sous l'impulsion des organismes internationaux qui ont fait de ces
questions leur priorité.
Le continent Africain a évidement diverses
particularités. L'omniprésence des institutions de
développement n'en est pas la moindre. La crise
cumulée des économies africaines et des Etats africains n'a
fait que renforcer le poids de " l'aide au développement " et des "
projets de développement ", que ceux-ci soient lourds ou légers,
et quels que soient leurs initiateurs (institutions internationales,
coopérations nationales, ONG du Nord, ONG du Sud). Le "
développement " (son langage, ses crédits, ses hommes, ses
infrastructures, ses ressources) est une donnée fondamentale du paysage
africain contemporain, rural comme urbain » (de Sardan, 2001
:p.21).
L'organisation des acteurs sociaux a ainsi engendré,
dans ses conséquences immédiates, une série de ruptures
aussi bien du point de vue des institutions, des modes d'organisation interne
et des formes de coopération développées, que du point de
vue des catégories professionnelles mises en oeuvre par les
différents opérateurs sur le terrain des ONG en Guinée.
« Dans les sociétés, les
individus doivent nécessairement former des groupes de
coopération. Que ceux-ci soient formés sur la base
de la parenté n'a rien de contrariant d'autant plus que pour
lui, l'organisation de la parenté coïncide avec l'organisation
sociale, économique et politique. Ceux-ci illustrent comment les
relations de parenté peuvent être en corrélation avec le
système global » (Ghasarian, 1996:p.11)
Le dysfonctionnement des structures d'encadrement, la
faiblesse des moyens techniques, logistiques et la faible implication des
bénéficiaires dans la conception des projets, le manque de
civisme de certains bénéficiaires mais surtout aussi de la
démarche des partenaires locaux ou étrangers de
développement expliquerait le retour au statu quo des
bénéficiaires à la case de départ et font que les
acquis de l'ONG ne sont pas pérennisés, ainsi un superviseur de
l'ONG dira :
« Les querelles de leaders Shape interne, le
départ de certains membres clés dès fois les membres de
bureau pour les zones minières alors que ceux-ci ayant
bénéficiés des séances de formation et d'appui
technique et financière expliquent que chaque fois nous sommes
obligés d'identifier, former et encadrer des nouvelles
personnes ».
Le plus souvent les communautés manifestent un
certains enthousiasme au début des activités, mais avec
l'évolution des actions des ONG et la diversité des approches,
l'esprit du gain rapide font qu'elles retournent vite à la case de
départ une autorité locale
précise « Nos communautés sont devenues
partisanes de la loi de moindre effort, elles veulent un plateau d'or tout
frais et tout fait. Tout ce qui ne va pas dans ce sens n'est pas pour
elle. »
En dépit des efforts fournis, l'ONG connaît
encore de sérieuses difficultés de développement
institutionnel. Les stratégies mises en oeuvre n'ont pas toujours eu les
résultats escomptés malgré les multiples initiatives mises
en place visant l'amélioration des conditions de travail de la fille
cible privilégié de l'ONG en particulier et de sa
communauté en général.
2 .2. CAS 2 :L'ONG BATE
SABATI COMME ONG N'AYANT PAS PERENNISEE CES ACQUIS ENREGISTRES PAR L'ONG BATE
SABATI
Durant la période d'intervention, l'ONG a
exécuté dans ses domaines d'intervention dans plusieurs
secteurs : assainissement, éducation, santé, hygiène
publique, environnement, genre etc....
Bien que ces actions n'ont pas trop duré
c'est-à-dire ont connu une existence très
éphémère. Mais on peut lui attribuer la construction des
infrastructures scolaires « nous avons pu réaliser
des écoles au nombre de quatre dans des communautés rurales qui
restent aujourd'hui les acquis les plus visibles sur le
terrain » ; il continue pour dire « à
ces écoles on pourra ajouter que la mise en place des comités de
gestion des écoles (APEAE), des structures sanitaires (COGES), des aires
protégées (COGEF), dont les membres ont bénéficiers
des modules de formation si non le reste a disparu à petit feu sans
presque laisser aucune trace surtout en matière
d'assainissement ». Un autre informateur nous dit :
« Si l'école est acquis
indélébile de l'ONG BATE SABATI, les élèves que
nous avons recrutés et suivit durant leur cycle primaire bien que
n'ayant pas tous terminé leur cycle ; au moins deux parents sont
venus personnellement me rencontrer pour me féliciter en ces
termes : ce que vous avez semé a porté fruit deux des
enfants que vous avez scolarisés ont atteint l'université une
fille et un garçon et sont aujourd'hui des modèles dans notre
village. Visiblement j'étais très satisfait mais
intérieurement j'étais mal à l'aise... »
FORMATION ET ENCADREMENT DES STRUCTURES
COMMUNAUTAIRES
L'un des moteurs du développement passe par
l'éducation, la formation ou l'alphabétisation non seulement des
agents de développement que les bénéficiaires des actions
des ONG. Au dire d'un ancien responsable de BATE SABATI « l'ONG a
formé et encadré des nombreuses structures locales en terme de
gouvernance interne, de bonne gestion, de renforcement de
capacité. »
TABLEAU 5. Des structures formées et
encadrées par l'ONG BATE SABATI
STRUCTURES
|
NATRURE DE L'APPUI
|
NOMBRES DE STRUCTURES
TOUCHEES
|
APEAE
|
A l'esprit d'école communautaire
|
Quatre APEAE de base
|
COGES
|
En gestion des structures sanitaires
|
Huit COGES de base
|
COGEF
|
En gestion des aires
Protégées
|
Neuf COGEF de base
|
TS
|
En IEC sur les VIH/SIDA
|
120 filles travailleuses de sexe
|
Autorités scolaires
|
Gouvernance scolaire
|
Près 150 DE, DSEE et enseignants
|
Hygiène
|
Règles d'hygiène publique
|
Plus 400 vendeuses, boucher et boulangers
|
Alphabétisation
|
En gouvernance interne
|
50 groupements agricoles et maraichers
|
Source : Archive de l'ABS
ACQUIS ENREGISTRES PAR L'ONG BATE SABATI MAIS PERDUS
Même si certains acquis ont survécu, il reste
à croire que la quasi-totalité des activités de cet
organisme qui était d'ailleurs comme le souligne le PDL de la
préfecture de Kankan de l'année 1991 « BATE
SABATI était la première organisation d'appui au
développement local de Kankan » ; mais un membre du
conseil préfectoral de la société civile indique
« qu'il est très difficile de dire une ONG nom de BATE
SABATI à exister dans le répertoire des organisations de la
société civile de Kankan. Même les archives ni de la
société civile encore moins du service d'appui et de
coordination des organisations de la société civile ne peut
le prouver »; pour la direction des microréalisations de
la Préfecture de Kankan« se souvenir de l'existence de
l'ABS est un peu difficile puisque elle n'a presque même pas
laissé un seul de ses rapport d'activité ».
Tout est perdu, même les module de formation
administré dans les centres `'ALPHA'' sont perdus et ces centres sont
formés or ce programme était le socle de toute action
communautaire puis que les actions des ONG si elles ne sont mémés
avec et par les communautés elles même c'est l'échec sur
toute la ligne. Et pour ce faire il faut que ce qui est fait soit fait dans les
langues locales car la majorité de celles-ci sont analphabètes.
Ainsi le chargé de formation et alphabétisation dira que
« les centres `'ALPHA'' ont considérablement
amélioré les connaissances et leur mode d'utilisation chez les
bénéficiaires. Ceux ci s'appropriaient de toutes les actions
très vite mais malheureusement peu de temps après ; ils
s'arrêtent pour attendre, on ne sait qui. »
LES DETERMINANTS QUI ONT PREVALU A LA PERTE DE ACQUIS
DE L'ONG BATE SABATI
La perte ou la non pérennisation des acquis de l'ONG
est régie par des nombreux déterminants d'ordre
économique, politique et socioculturels qui font que la majeur partie
des ONG perdent leurs efforts et disparaissent très vite. Les actions
des ONG sont le plus souvent planifiées à l'externe par des
bailleurs qui n'ont pas les mêmes préoccupations que ni même
ces ONG encore moins les bénéficiaires.
Pour qu'une action soit durable, elle doit être soutenue
à l'interne par une politique de mise en oeuvre ainsi un ancien
responsable de l'ONG converti à d'autres activités nous dit
« l'ONG a perdu la quasi-totalité de ces activités
par ce que dès au début, elle a manque d'une politique de
relève tant à l'interne qu'au niveau des
bénéficiaires. L'ONG avait en fait une vision trop global et
vaste ». Un autre enquêté indique :
« Le dysfonctionnement entre les ONG et
l'administration déconcentrée n'ont pas joué leur
rôle ; celui de la poursuite des activités qui avait
été entreprise. Cette dernière pense que ce que les ONG
font, elles le font pour soit même pendant que celles-ci sont entrains de
faire ce que devait faire l'Etat. Longtemps, certains administrateurs prenaient
les ONG comme des ennemies ... »
Les communautés elles du reste sont innocentes. Tout
ce qu'on leur demande tant qu'elles ne connaissent pas les tenants et les
aboutissants des actions de développement, elles s'en
méfient « les communautés sont des navires la
direction est détenue par le capitaine, il lui forge sa direction.
Seulement la perte de ces acquis est dû essentiellement du fait qu'ils
n'étaient pas supporté à l'interne par des fonds propres
on ne comptait que sur l'autre... »
L'autre constat est que ce ne sont pas seulement les acquis
des ONG qui sont perdus en Guinée et à Kankan en
particulier ; ce sont les ONG même qui sont mortes avec tout le
personnel et tout le matériel technique ; un enquêté
indique « si les acquis de l'ONG sont perdus, la mort de l'ONG
est une évidence, le personnel, le matériel technique s'est aussi
consumé à petit feu. »
ABSENCE DES MECANISMES PERENNISATION DES ACQUIS DE L'ONG
BATE SABATI
L'un des facteurs explicatifs de la perte des acquis des ONG
ou même les ONG elles mêmes c'est l'absence d'une vision clairement
définie ni à court terme en moins à moyen ou à long
terme donc de l'absence de tout mécanisme de pérennisation de ce
qui a été ou de ce qu'on fera dans le plan d'action :
« Une organisation pour que ce qu'elle fait soit
pérenne, elle doit avoir un plan d'action à trois temps : un
plan à cours, moyen et long termes. Il faut ajouter que la
durabilité des activités dépend fortement par un soutien
interne par la mise en place d'abord des AGR et celle de la mise place des
structures ou des comités de relais pouvant agir convenablement pour la
poursuite de ce qui est entamé. En fait voici ce qui a manque à
notre ONG ; presque aucune structure de pérennisation
n'était même pas envisagée. »
L'ONG a fonctionné durant tout le tant
d'exécution de ses activités planifiés sur des fonds
externes à travers des projets initiés par des bailleurs de fons
comme le comité national de lutte contre le sida dans son volet
santé génésique et de lutte contre les infections des IST
et VIH/SIDA
Elle a aussi exécuté les activités en
matière de l'éducation avec l'ONG Américaine Save the
children dans son projet école communautaire ; puis avec l'ONG
Allemande PASIB dans le cadre du Bassin Versant dans son projet de gestion et
de protection des têtes de sources et des forêts classées
dans la zone périurbaine de la zone d'intervention de l'ABS. Avec le
service d'hygiène publique BATE SABATI n'a pu oeuvrer que sur des
subventions internes du PNUD. Un des enquêtés indique :
« BATE SABATI n'a presque pas initié et
planifié une activité d'elle-même ; elle a toujours
oeuvré sous contrat avec un bailleur externe. Ce qui voudrait dire que
l'ONG n'avait pas une autonomie financière car elle n'avait aucune
source de revenu propre en elle. Alors tant qu'une structure ne compte sur
autrui elle ne pourra nulle part or c'est la mode au sein des organisations.
»
LE PROBLEME DE LEADER SHIPE AU SEIN DE L'ONG
Si la faiblesse de ligne budgétaire au sein de l'ONG
est un facteur non négligeable dans la perte des acquis des ONG, le
conflit permanant de leadership en est aussi un autre qui ébranle toute
évolution dans les mouvements associatifs. Ainsi un ancien responsable
de l'ONG nous dit « A un moment donné de la vie de l'ONG,
il y avait plusieurs têtes et chacune d'elle était devenu un chef
d'opinion ».
Un autre renchérit « il y régnait
dans l'ONG un système anti progrès : c'est le clanisme.
Chacun se réclamait la paternité de l'ONG comme si elle
était un héritage ancestral ». Un troisième
affirme :
« Le manque sens élevé de
responsabilités des gouvernants de l'ONG nous a conduit au fond de
gouffre. Chacun jouait au malin et au savant tout en mettant son `'soi'' au
dessus de l'intérêt de la collectivité ; de la est
né plusieurs pole de décision antagonique. Quand l'un
décide l'autre au lieu d'approuver prend le contre pied cette situation
a perduré puis a gagné tous les niveaux de la structure. En
réalité cette situation prévaut sur tous les autres comme
facteurs déterminants à la disparation de l'ONG.»
LA MAUVAISE GOUVERNANCE INTERNE DE L'ONG
Après l'accession des Etats Africains à la
souveraineté nationale, l'heure était à la gouvernance de
ces Etats. Mais après quelques temps d'exercice ce fut un échec
sur toute la ligne. L'heure était venue au détournement, à
la gabegie financière, à l'affairisme et au clientélisme
dans toute la sphère de l'administration.
A la fin des années 70-80, les institutions de Breton
Wood ont exigé une nouvelle politique de gouvernance sociale,
économique, politique. Ainsi des reformes profondes ont
été engagés dans tous les secteurs de la vie politique et
socioéconomique. Sur le plan politique des reformes furent
engagés à travers l'instauration de multipartisme politique,
l'organisation des premières élections pluralistes et le
rapprochement de l'administration au près de la population par une
politique de décentralisation.
Sur le plan socioéconomique, les Etats ont
libéralisé les initiatives privées. La Guinée, en
1984 s'est résolument engagée sur cette voie de reforme. Ainsi le
président de la République dans son discours programme de 22
décembre 1985 indique « ...nul ne peut gouverner seul un
pays aussi grand que le notre... notre pays ressemble à veux
véhicule qui souffre toutes les peines alors pour qu'il se lève
il faut l'apport de tous ses fils et de toutes ses filles ».
C'est cette phrase a déclenché le vent de libéralisation
des initiatives privées.
Depuis lors les ONG ont poussé comme des champignons
sur la base de volontariat pour palier aux insuffisances de l'appareil
administratif. Mais très tôt les ONG ont marché sur les
traces laissées par l'administration. Un enquêté
dit « les ONG au lieu devenir des organismes d'appui
à but non lucratif donc d'intérêt impersonnel, elles sont
devenues des organisations à intérêt personnel ou les
différents acteurs s'enrichissent. Les ONG sont des comptoirs
d'affaire ».
Un autre dit « l'orgueil de quelques
un des membres était devenu extrême qu'ils se tapaient la poitrine
pour se réclamer comme le père fondateur et les seuls ayants
droit de décider quoi que ce soit en lieu et place des instances de
l'organisation. »
Si la gouvernance politique de l'ONG était un manque
à gagner, la gouvernance financière quant à elle restait
une préoccupation et le signe avant coureur à la faillite de
l'ONG à propos une personne ressource de l'ONG affirme :
« Les finances de notre organisation
étaient trop mal saines, les pièces comptables ou les
pièces justificatives des dépenses effectuées
n'était qu'un pur arrangement sans aucune cohérence réelle
de la réalité. Cette réalité nous a fait perdre
l'un de nos plus gros marchés avec l'un de nos meilleurs partenaires
financiers et techniques. Il s'était produit des malversations
financières au niveau des finances cela a conduit l'ONG vers un manque
de crédibilité au près des institutions financières
nationales et internationales de la place. »
LE NON RESPECT DES TEXTES REGISSANT L'ORGANISATION ET
LE FONCTIONNEMENT DES ONG
La charte des organisations de la société civile
guinéenne dans ces articles 2 et 3 du chapitre I indique clairement
qu'une organisation doit être responsable, crédible et
respectueuse de certaines valeurs et principes moraux de la vie associative
comme :
- La transparence, indépendance et
intégrité ;
- La neutralité politique ;
- Efficace et complémentarité ;
- Ouverture et partage
Ainsi force est de reconnaitre derrière chaque
association, chaque ONG, il se cache une vision politique à propos un
enquêté dit :
« L'une des causes de la perte des acquis des
ONG locales est leur caractère politique. Donc elles ne respectent pas
du tout ni leur indépendance économique vis-à-vis de
l'Etat et très vite elles affichent leur appartenance politique or un
proverbe dit `' la main qui donne c'est elle qui commande''. Les ONG locales
Guinéennes sont très politisées et elles s'écartent
progressivement de leur fonction traditionnelle d'appui au développement
pour devenir des lobbys au service des politiques »
LE RETRAIT DES BAILLEURS, TARRISEMENT DE FINANCEMENT
ET ARRET DES ACTIVITES
Les ONG existent dans les Pays en développement depuis
un peu plus de trois décennies. Cette existence est consécutive
pour répondre à un appel des ONG du Nord qui depuis une leur long
marché ont finalement débouché sur la vocation
réelle des ONG celle d'appui au développement local et
durables.
Dans un début ces organismes internationaux de
développement ont habitués aux ONG locales et aux
communautés locales aux réalisations à clés sans
aucune contribution de l'une des deux parties. Un enquête affirme
« quand ton a pas fourni un effort petit soit il pour
acquérir quelque chose, on en saura pas sa valeur », la
même personne continue en ses termes « pour
l'efficacité d'une organisation, avant d'obtenir un marché doit
contribuer et les bénéficiaires aussi doivent aussi en faire
autant. »
Les bailleurs viennent et agissent en concert avec les ONG
locales. Mais le plus souvent, ils planifient tout et seul. Ils font le juste
à temps, les ressources financières et techniques sont
essentiellement pour le temps d'exécution pas plus pas moins et comme
cela a été souligné dans le premier cas d'étude,
aucune fenêtre n'est laissée pour permettre aux organismes de
relais que sont les ONG locales et les comités villageois de poursuivre
les activités ne serait que celles de la supervision. Un
enquêté s'exprime en ces propos « en matière
de développement toute activité dans laquelle les organismes de
relais ne jouent pas le rôle de croix de transmission, ne pas faite pour
perdurer. »
Quand le fond global s'épuise, sans pour autant de
prévoir au sein de celui-ci un fond de poste activité, et
l'absence des activités génératrices de revenu tout
s'arrête comme si rien n'avait été exécuté,
d'ailleurs nous dit « souvent on dit le projet de tel ou tel
bailleur, parce que force est de croire que rares sont les ONG qui peuvent se
supporter sur leur fond propre. Celles qui y arrivent c'est au prix des
énormes sacrifices, alors lorsque le bailleur arrive à terme et
que le financement tarit de facto tout s'arrête.»
LE DESINTERESSEMENT DES STRUCTURES DECONCENTREES DE
L'ETAT
En effet, la mise en la place des politiques de
lutte contre la pauvreté interpelle tant les Chercheur(e) s
que les acteurs politiques et les agents de développement face
à une réalité mondiale, qui se décline
différemment selon les contextes où l'intervention des ONG gagne
le terrain Et elles laissent le plus souvent des traces qui ne perdurent pas.
Cette étude sur les ONG qui oeuvrent pour le développement nous
ont montré que, en matière de gestion sociale, économique,
politique et environnementale durable. Les ONG locales restent très
actives que sous l'impulsion des organismes internationaux qui ont fait de ces
questions leur priorité.
Le continent Africain a évidement diverses
particularités. L'omniprésence des institutions de
développement n'en est pas la moindre. La crise
cumulée des économies africaines et des Etats africains n'a
fait que renforcer le poids de " l'aide au développement " et des "
projets de développement ", que ceux-ci soient lourds ou légers,
et quels que soient leurs initiateurs (institutions internationales,
coopérations nationales, ONG du Nord, ONG du Sud). Le "
développement " (son langage, ses crédits, ses hommes, ses
infrastructures, ses ressources) est une donnée fondamentale du paysage
africain contemporain, rural comme urbain » (de Sardan, 2001
:p.21).
L'organisation des acteurs sociaux a ainsi engendré,
dans ses conséquences immédiates, une série de ruptures
aussi bien du point de vue des institutions, des modes d'organisation interne
et des formes de coopération développées, que du point de
vue des catégories professionnelles mises en oeuvre par les
différents opérateurs sur le terrain des ONG en Guinée.
« Dans les sociétés, les
individus doivent nécessairement former des groupes de
coopération. Que ceux-ci soient formés sur la base
de la parenté n'a rien de contrariant d'autant plus que pour
lui, l'organisation de la parenté coïncide avec l'organisation
sociale, économique et politique. Ceux-ci illustrent comment les
relations de parenté peuvent être en corrélation avec le
système global » (Ghasarian, 1996:p.11)
Tandis que le groupe de travail
«vers un nouveau partenariat entre les Organisations de
solidarité internationale et les pouvoirs publics» du
Haut Conseil de la Coopération Internationale de France a
employé indifféremment :
« Les termes ONG (sous entendu humanitaires), OSI ou
ASI pour désigner l'ensemble des organisations privées, sans
but lucratif, qui ont pour objectif commun d'agir en faveur de l'urgence et
du développement. Le vocable ONG, imprécis qu'il soit, recouvre
des réalités juridiques et politiques variées, a le
mérite d'être d'un usage courant en France et à
l'étranger. Les structures associatives correspondantes en France
lui préfèrent l'acronyme ASI : le terme association
définit leur forme juridique en France et la solidarité
internationale revêt une acception plus positive et plus précise
que le qualificatif non gouvernemental. Le sigle OSI est en principe plus
large, permettant de prendre en compte toutes les organisations
privées, et non les seules associations, qui oeuvrent en faveur de la
solidarité internationale.»
Aucune ONG, qu'elle soit locale ou nationale membre des
OSC ou non ne peut exister sur l'ensemble du territoire national que sous
l'autorisation du gouvernement guinéen par un acte leur conférera
leur statut légal. Les plus anciennes sont par exemple CENAFOD sur le
plan national et BATE SABATI dans notre site d'étude. Toutes les autres
furent créées après le tournant des années 1990-
1993 en s'inscrivant dans une dynamique de formation et de
renforcement d'une société civile activement
engagée dans l'oeuvre de développement en
Guinée. Cette dynamique s'inscrit dans une conjonction internationale
qui favorise ces dispositifs d'action. Si la notion d'Etat est aujourd'hui
élargie à la Société Civile c'est sans doute
lié au rôle fondamental que jouent les ONG dans la promotion d'un
développement endogène.
Durant cette dernière décennie, les bailleurs de
fonds ont changé de stratégie d'intervention en matière de
développement dans le pays en voie de développement. Pour une
question d'efficacité, les bailleurs de fonds ce sont faits un devoir
c'est celui de regarder plusieurs aspects de l'ONG. Ainsi avant tout
partenariat une évaluation rapide organisationnelle est
effectué pour afin de déceler les forces et les faiblesses de
l'organisation. Ensuite un regard particulier et singulier des finances est
effectué de façon routinière et cela jusqu'au niveau des
bénéficiaires directes.
Ainsi, l'Etat devrait avoir le même comportement que ces
bailleurs si non mieux ; pour un répondant, « les
agents de l'Etat pensent que ce que les ONG font, elles le font pour elles
mêmes alors que ces ONG ne font que ce que l'Etat devrait faire
d'où leur nom `'organisme d'appui au développement.»
L'Etat devrait jouer le rôle d'un véritable
organe régulateur des actions des ONG, il les laisse pour
contre un enquête parle
« Les ONG sont abandonnées à
elles mêmes sans aucun contrôle. Pendant que l'Etat devrait
organiser une session annuelle d'évaluation des ONG ; au niveau
local (Préfectoral et Régional) et national, pour savoir celles
véritablement actives ou non. Capitaliser ses efforts pour voir
là où il ya eu réussite ou échec afin de proposer
des piste de solutions, d'encourager objectivement les méritants si
possible retire l'agrément à celles qui font le semblant sur le
terrain.»
MANQUE DE PRINCIPE DE REDEVABILITE DES ONG VIS-A-VIS
DE DES AUTORITES DE TUTELLE
Chaque action d'une ONG devrait être redevable d'abord
en son sein, envers ses partenaires ensuite vis à vis des structures de
tutelle. Pour cela elle doit rendre fidèlement compte ce qu'elle fait,
donner des informations exactes et fiables, tenir une comptabilité
régulière, transparente et saine. Elle doit aussi tenir des
bilans connus de toutes ses instances.
Un enquêté dira : « la
redevabilité n'est pas une affaire ni des ONG encore moins de l'Etat or
si chacun rendait compte de ce qu'il faisait on saurait vite situer la
responsabilité de chaque acteur ». Il continu
« mais si on laisse faire ce que bon lui semble, aucune action
durable ne pourra être menée... »
L'autre huque est que nous avons les bons textes de loi en
matière d'organisation, de fonctionnement mais il existe une
énorme légèreté dans leur application. Nos
administrateurs ont une `'culture de médiocrité'' cela
les place à une position de faiblesse. Un enquêté
dira :
« la majeur partie des ONG guinéennes
sont créées par des cadres de la haute hiérarchie de
l'administration publique et privée qui ont toute la manie de tout
faire et de bien faire pour décrocher un marché. Dès lors,
ils deviennent autorités de tutelle et responsables d'ONG, ils
connaissent tout le contenu du cahier de charge avant sa publication. Ainsi
comme dirait l'autre `'c'est la main droite qui prête à la main
gauche. Dans ce cadre aucune recevabilité n'est
possible »
COMPORTEMENTS, ATTITUDES, PERCEPTIONS ET
REPRESENTATIONS DES BENEFICIAIRES SUR LES ACTIVITES DE L'ONG BATE
SABATI
Les résultats des entretiens menés au
près des agents de terrain montrent que les comportements et attitudes
des bénéficiaires face aux activités sont au début
très difficiles. Cet état de fait était dû à
des réalités qu'avaient vécues les communautés au
début des interventions des ONG. Un ancien agent de terrain de BATE
SABATI souligne« au début certains promoteurs des ONG
étaient passés retirer de l'argent avec ces communautés
sans aucune suite dans le cadre des actions de
développement. »
Cette situation a fait qu'à l'entame, il y
régnait une certaine méfiance dans l'acceptation des actions dont
l'ONG était porteuse. Un autre facteur non négligeable ce que les
actions dont l'ONG portait n'étaient pas des actions directement
observable pour une communauté très pressée ; quand
on sait qu'elles sont constituées des activités de renforcement
de capacité, de formation or les communautés sont trop
pressées et elles veulent tout fait et tout frais d'autres disaient
même « nous préférons quelqu'un qui nous
donne de l'argent pour faire du commerce où nous gagnerons beaucoup et
vite que celui nous parlent de formation et autres ... »
L'expérience a montré avec les ONG de micro
finances que toutes les aides ou les appuis en terme d'argent en espèce
sont injectés dans des circuits improductifs (mariage, baptême et
autres activités où activités génératrices
d'honneurs et de satisfaction morale). Un enquête
indique « les bénéficiaires avaient un
comportement très répulsif car selon eux on les a beau estoquer
de l'argent au point qu'ils considéraient tout le monde d'hyène
da ns le domaine du développement cet animal très peu
sage ».
Un autre enquêté dit ce ci « le
travail des arnaqueurs a fait qu'au début, nous avions eu du fil
à tordre au près de nos bénéficiaires d'aucuns
quand on leur demandait de leur participation ; ils disaient tout
simplement que les bailleurs nous ont donné de l'argent pour venir le
leur donné et que nous en leur demandons d'en fournir
autre... », un autre conclus « même si on
leur demande de participer aux séances formations, ils répondent
d'emblé s'il n'ya de petite et grande pause et même les
perdiems ; ils ne participeront pas »
Le début des mouvements associatifs a été
un peu difficile car il existait assez de pesanteurs socioculturelles
conduisant la population à infliger une résistance au changement.
Cet un attachement aux valeurs traditionnelles, ont fait perdre de très
nombreuses actions dans les domaines de la construction des infrastructures, de
la santé, de l'éducation, l'environnement, agriculture, gestion
des ressources naturelles, de la mutilation génitale féminine.
Dans les pays en voie de développement même les
agences internationales de développement adoptent des stratégies
qui ne permettent pas aux communautés locales de bouger vers le
développement. Elles oeuvrent mais ne permettent pas aux
bénéficiaires de leurs actions de sortir du cercle vicieux de la
pauvreté ;
Un ancien coordinateur des programmes dit, l'ONG BATE SABATI
n'évoluait qu'en consortium « les bailleurs de fonds
viennent avec des projets qui sont en porte a faux avec les
réalités socioculturelles de nos sociétés.
Très souvent ses projets portent sur des valeurs qui sont très
chères à la communauté. Mieux dans la
société maninka très conservatrice tout n'est pas
permis ». Cet état de fait explique le retourner
à la case départ des bénéficiaires.
LES SUGGESTIONS POUR LA PERENNISATION DES ACQUIS DES
ONG
Aucune activité ne pourra être durable si elle
n'est pas soutenue à l'interne. Ainsi l'une des propositions de
pérennisation qui le plus souvent est venue dans les discussions, pour
le chargé de suivi/évaluation de l'ONG « la
pérennisation des acquis passe par la mise en place d'un certains
nombres des préalables dont entre la création et le
développement des AGR » il continu en disant
« une structure qui n'a pas des sources de revenu propre
à elle, ne pourra t'avoir des fonds propres donc ne pourra payer
même ses charges internes (location du siège, mobilier et
équipement, payer le personnel permanent qui sont les vertus de la
pérennisation. »
Un autre enquêté continu en disant
« La pérennisation passe aussi par les
bénéficiaires eux même. Ils doivent initier des AGR par
exemple une APEAE doit pouvoir créer sa source de revenu même si
c'est en cotisant mensuellement ou par d'autres activités pouvant lui
générer des ressources et pourquoi pas même être
actionnaires dans des activités communautaires
génératrices des revenus.»
La majorité des enquêtés ont
affirmé que les acquis de l'ONG APROFIG sont pérennisés
par les populations bénéficiaires grâce à leur
l'implication à toutes les étapes. D'ailleurs une
enquêté dira que les acquis sont jalousement
préservés et bien tenus par les populations
bénéficiaires. Par contre une minorité affirme que
les acquis souffrent de la non pérennisation et ont dégagé
comme causes :
« La mentalité des populations
bénéficiaires, la pauvreté et leur analphabétisme
et surtout la démarche des partenaires qui ne prévoient pas un
fond de suivi et d'entretien des acquis à l'élaboration des
projets par les bailleurs. La mauvaise gouvernance, la corruption et le manque
de transparence dans la gestion et enfin la faiblesse des capacités
institutionnelles et organisationnelles des
bénéficiaires ».
La pérennisation des acquis de l'ONG, incombe à
tous les acteurs, les enquêtés ont affirmé dans leur
majorité de poursuivre un effort d'identification des forces et
faiblesses, les opportunités et les menaces :
« Il faut ficeler des programmes de renforcement
des capacités en organisation, gestion, suivi/évaluation,
encourager la recherche action, rendre le système d'information efficace
et multiplier la formation des bénéficiaires et les agents de
mise en oeuvre sur la préservation et la pérennisation des
acquis. Impliquer activement les bénéficiaires à tous les
niveaux de la conception et de l'exécution des
activités ».
LA MISE EN PLACE DES FONDS D'ENTRETIEN GAGE DE LA
PERENNISATION
La mise en place d'un fond d'entretien et de pérennisation
des acquis, reste incontournable :
« Il faut développer les initiatives de
pérennisation en mettant en place des activités
génératrices des revenus, développer la recherche de
financement, renforcer la capacité institutionnelle des
bénéficiaires, des agents de l'ONG et des responsables, les
élus locaux et les autorités administratives, cela nous
amène vers une préservation des actions pour les
générations présentes et futures ».
Rendre dynamique le système de suivi/évaluation
en apportant les moyens techniques financiers et logistiques. Prévoir
dans les fonds globaux des financements obtenus un fond spécial pour la
pérennisation des acquis. Promouvoir l'esprit de la transparence et de
la bonne gouvernance dans l'utilisation et la gestion des fonds. Un
enquêté disait « tant que la bonne gouvernance et la
transparence ne deviennent pas les vertus cardinales des ONG, aucun
développement durable ne pourra être envisagé, or c'est la
maladie commune non seulement aux services privés et publics de
notre pays.»
Les ONG et les services déconcentrés de l'Etat
doivent créer des structures locales d'entretien de suivi pour la
pérennisation, vulgariser largement la vision, la mission et les
objectifs des ONG pour une action durable. Valoriser les cadres de concertation
permanant pour une analyse situationnelle en vue de valoriser et capitaliser
les acquis mais aussi développer une synergie d'action entre les
acteurs. Motiver et orienter le personnel intervenant des ONG à travers
des promotions. Intensifier des activités de sensibilisation, de
formation et de communication entre les bénéficiaires et l'ONG
dans la culture locale avec des outils comme la langue du terroir, les images,
les figurines, des études de cas etc.
L'administration comme nous l'avait été dit,
plus haut ne doit pas être indifférente face aux actions des ONG,
pour qu'en fin celles-ci respectent les termes de référence du
cahier de charge ; mais la structure et le fonctionnement de l'Etat en
Afrique en général et la Guinée en particulier ne
permettent pas un développement durable non seulement des services
Etatiques que ceux privés, un enquêté dit
« l'administration en Guinée est une administration de
commandement, trop pléthorique avec ses liesses de recommandation non
pas une administration de développement au service des
administrés », il poursuit en disant
« c'est un moyen de bouffer des fonds colossaux où chaque
administrateur demande son dessous de table en jouant à l'indispensable
pour qu'un projet ou programme passe »
CHAPITRE V :
INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre du mémoire comprend aussi deux
sections : la première présente les analyses des
caractéristiques générales de la population à
l'étude et la seconde présente l'analyse des deux cas d'ONG
étudiées.
SECTION 1. ANALYSE DES
CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUE DE LA POPULATION A L'ETUDE
Les hommes sont les plus représentées de la
population étudiée qui oeuvrent dans les mouvements associatifs.
Ils appartiennent aux tranches d'âges les plus actives dans les
organisations. Par rapport à leur âge, ils semblent être
mieux intéressés à la pérennisation des acquis des
ONG. Les adultes hommes sont mieux aptes à comprendre la
nécessité de la décentralisation et l'importance du
développement local et durable.
Cette situation explique leur dynamisme et leur attachement au
processus d'appui émergent mis en place par les ONG. Aussi, les
résultats ont montré que les enquêtés sont des
majeurs et sont dans leur forte majorité mariés. Dans le
contexte actuel du développement où les ONG, il est reconnu que
les femmes commencent à faire leur entrée, d'aucunes sont
même devenues promotrices d'ONG sont au centre de toute action de
développement mais aussi des véritables actrices du
développement local durant ces dernières années.
En fait, les résultats montrent que les familles
auxquelles appartiennent les enquêtés ont une structure
polygamique. Le cadre quotidien de la vie fait qu'ils sont en majorité
des fonctionnaires à la retraite et/ou des étudiants
diplômés sans emploi ou à la recherche de leur premier
emploi.
Ils y trouvent plus le pain du quotidien ou leur passe temps
en intégrant les organisations d'appui. Ainsi cela permet de faire face
aux besoins de formation ou les attentes d'apprentissage sont plus ou moins
comblées.
A l'examen des résultats, on s'aperçoit que le
faible niveau d'instruction des bénéficiaires limite
également la capacité d'organisation des structures à la
base. Nombreuses sont ces OCB qui n'ont pas conscience de l'importance des
textes juridiques qui régissent leur association et aussi des appuis
qu'ils bénéficient.
Leur indifférence vis à vis des documents
juridiques est imputable à leur niveau de connaissances, attitudes et
perceptions. On n'accorde de l'importance à une chose que quand on
connaît son importance et son rôle. Dans de nombreuses situations
au sein des communautés locales, le niveau de connaissance d'une
réalité ou un phénomène détermine le niveau
de conscience que l'on s'en fait.
En outre l'incapacité de certains membres des OCB
à présenter et interpréter le contenu des textes
juridiques et des modules de formation affaiblit leur capacité de
participation à la prise de décisions et la mise en oeuvre des
plans d'actions dans le cadre de la pérennisation d'un acquis.
Aussi les communautés ont une mauvaise connaissance
des organes de gestion : le bureau exécutif, l'Assemblée
générale, et les formes de contributions utiles. Il en
résulte une mauvaise représentation du rôle des
responsables et des attributions des organes de gestion. Le manque de plans
d'action, écrits est la preuve que les APEAE évoluent souvent par
tâtonnement.
Les registres de réunion n'existent pas, les bons de
commandes, l'enregistrement des cotisations manque à tous les niveaux.
Même les rares modules de formation qui sont reçus sont peu
capitalisés et servent à très peu de choses pour la
communauté, voir même l'ONG.
En outre, les communautés ont une faible connaissance
des besoins des groupes. Les personnes ayant participé aux discussions
dans cette étude appartiennent à diverses catégories
socioprofessionnelles. Ce qui signifie que les cibles se retrouvent dans toutes
les catégories de la population (hommes, filles, adultes, sages,
citadins et ruraux).
Des opportunités qui s'offrent aux filles
bénéficiant du tutorat, des bourses.... . Ce qu'elles ont une
bonne perception de l'approche participative et surtout du rôle que joue
l'ONG dans la vie socio-économique des communautés. Aussi les
élus locaux, les parents et autres sont favorables aux actions par
l'ONG.
Ils estiment que l'approche participative initiée par
les ONG privilégiée la responsabilisation effective du
bénéficiaire et sa participation effective au
développement local. En somme, la convergence des perceptions entre OCB,
élus locaux, autorités locales et communautés constitue un
acquis majeur pour une meilleure pérennisation des activités.
SECTION II. ANALYSE DES MECANISMES PERENNISATION DES
ACQUIS DE L'ONG
A l'examen des données recueillis sur
le terrain, on s'aperçoit que qu'au niveau de l'ONG APROFIG des
mécanismes de pérennisation sont initiés d'abord
à l'interne et au près de ses cibles qui consiste à
impliquer celles-ci à toutes les étapes des activités de
l'ONG depuis l'identification des besoins, des opportunités et les axes
prioritaires, ce sont : les élèves, leurs parents, les
autorités de l'éducation et l'APEAE, les COGES, les COGEF, les
structures locales, les autorités locales et les élus locaux. A
propos un enquêté dira :
« La mise en place des comités locaux de
gestion et de suivi/évaluation, la participation active de toutes les
catégories sociales des communautés dans laquelle oeuvre l'ONG,
l'existence des femmes modèles et professionnelles, l'initiation des
communautés bénéficiaires à
l'autoévaluation ; leur formation et leur alphabétisation et
à l'esprit d'entreprenariat. La création des volets
budgétaires pour motiver les bénéficiaires et tous les
acteurs de mise en oeuvre. La concertation avec tous les partenaires, acteurs
et agents de développement, la promotion et le transfert des
compétences à tous les niveaux ont considérablement
contribué à réduire les problèmes de
pérennisation des acquis de l'ONG. »
Ces mécanismes ont permis à certaines structures
à la base de participer activement à la vie de leur organisation
et produire des résultats satisfaisants. Lors des entretiens un
enquêté dira « quand les communautés
bénéficiaires sont impliquées dans la prise de
décision, dans l'exécution, le suivi et l'entretien des
réalisations, elles prennent conscience de l'importance de la
réalité ou du phénomène, ce qui permet de
s'approprier et rendre durable les acquis ».
En outre au niveau de l'autre cas d'étude
l'incapacité de l'ONG et des structures locales à continuer les
actions initiées résiderait au fait qu'elles manquent des moyens
technique, logistique et financier et surtout d'initiatives de mise en place
des AGR dans le cadre de la pérennisation des acquis.
Ainsi, les ONG locales de développement peinent
à prendre leur autonomie. Au-delà de situations d'urgence et de
satisfaction de service de base, ces associations peuvent parfois
empiéter sur le domaine des opérateurs économiques.
Empêchant ainsi une réelle création du bien social et
durable à l'échelon local. La constitution de la majeure partie
des ONG locales n'est possible qu'avec le soutien de leurs homologues du nord.
Les entretiens de terrain montrent que :
« L'étude de cas négatif s'inscrit
dans le cadre des ONG opportunistes. Elles sont nées juste devant un
financement soit de l'une des agences du système Onusien comme le
présentement avec l'installation de l'UNICEF et PAM dans notre site
d'étude ou sous la demande d'une des agences internationales de
développement comme le fond Koweitien de développement, l'USAID,
PNUD, l'UE, la GTZ etc. »
Dans l'étude de cas positif qu'on a choisit, même
si celle n'a pas atteint le statut des ONG du nord comme par exemple Misereor,
une ONG Allemande qui a un budget annuel de plus de 200 millions d'euros
utilisés exclusivement pour appuyer les ONG du sud (Jahresbericht,
2009) ; l'APPROFIG est au jour d'aujourd'hui une ONG capable de planifier
et d' exécuter des activité sur fond propre, de préfinance
des activités d'un projet ou même de financer à hauteur de
10 à 15 % comme cela avait été souligné plus
haut.
Cette émergence de l'ONG selon nos entretiens sont des
est essentiellement due à des activités comme celles de
l'école des jeunes filles, qui à côté des
résultats louables qu'elle est entrain de produire chaque an
génère aussi des ressources financières très
énormes. Bien que l'ONG ayant perdu la connexion internet qui du reste
est très chère, elle ait pu pérenniser les
matériels informatiques et envisagé des séances de
formation dans les logiciels de base génère aussi des fonds mais
aussi participe pleinement à la formation pour le désenclavement
numérique et dont les produits sont réutilisés pour le
grand bonheur de l'ONG.
En fin l'APROFIG a pu depuis un certains temps de faire assoir
une gestion financière plus ou moins saine, gouvernance interne, une
gestion transparente, des sessions de capitalisation des acquis et une
autoévaluation périodique.
Dans l'autre cas, les actions de cette organisation pourtant
l'une des première à exister dans notre site d'étude au
début de la création des mouvements associatifs comme la
souligné plus haut dans les entretiens un responsable de BATE SABATI
déclarent « les acquis qu'on peut mettre à l'actif
de cette association sont très moins visibles sur le terrain
face à une société de l'ère des médias
avides des faits concrets et pragmatiques ».
A croire notre interlocuteur, on comprend que notre ONG
d'étude tout comme la plupart des ONG locales sont créées
sur « coup de coeur, d'une volonté d'obtenir de l'argent
avec quelqu'un que l'on a croisé lors d'un voyage, séminaire ou
dans une salle d'opéra. »
Avec des objectifs trop vaste et ambigus, leurs actions se
limitent la plupart à la réalisation d'un ou de quelques
microprojet(s), ou d'un simple échange entre un groupe d'individus
rarement une demande locale ; or une ONG ne doit pas être le fruit
d'une amitié.
SECTION III. ANALYSE DES DOMAINES D'INTERVENTION, LES
ACTIVITES EXECUTEES ET LES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES ONG AU COURS DE
L'EXECUTION DE SES ACTIVITES.
La participation au processus de mise en place des projets de
développement est un ensemble d'opération dont la finalité
est l'amélioration du bien être de la population dans un cadre
local. Les étapes de ce processus sont : la prise de
décision, l'élaboration des projets, la mobilisation des
ressources, la mise en oeuvre et le suivi évaluation.
Selon les résultats des entretiens individuels, on
comprend que tout au long de ce processus que les responsables des ONG, les
communautés locales bénéficiaires et les structures
déconcentrées de l'Etat participent à la prise de
décision qui est le tout premier élément de toute action
de développement.
Parmi les personnes interrogées quelques
déclarent que « chacun participe selon sa position par
rapport à l'exécution et à la prise de
décision ». Les enquêtés dans leur
majorité affirment que les programmes exécutés par ces ONG
sont préserves et entretenues par les bénéficiaires toutes
les fois qu'ils sont suivis et entretenus et quand ils connaissent les tenants
et les aboutissant d'une action ».
Par exemple un enquêté dit « la
distribution des bourses d'AGSP, de l'APROFIG composées des cahiers,
tenues scolaires, lampes et autres allègent les charges de nous les
parents d'élèves dans la scolarisation de nos
enfants ».Un autre soutien :
« La construction d'école communautaire,
le recrutement des enseignants communautaires ; le soutien au recrutement,
à l'encadrement des élèves et la mise en place des
comités villageois de gestion des affaires de la communauté
initiée et développée par BATE SABATE a été
très salutaire et a permis d'améliorer les niveaux de vie des
communautés à la base.»
Les ONG sur lesquelles à porter notre étude ont
exécute de nombreuses activités pour le plein
épanouissement des populations de leur zone d'intervention.
Essentiellement elles ont formé des nombreux leaders pour devenir des
modèles capables de se prendre en charge et d'aider leurs populations
à la base à s'en émanciper. Elles ont crée des
structures locales qui ont bénéficié leur appui
institutionnel, organisationnel, technique et financier. Les campagnes de
sensibilisation IEC/CCCD et IST/VIH/SIDA pour un changement de comportement
durable sont plus ou moins intégrées ainsi que les
activités de gestion et de protection de l'environnement et des
ressources naturelles.
Des enquêtés ont soutenus pour la scolarisation
de leurs enfants en général et des filles en particulier est
devenu effectif comme le soutien une enquêtée qui
affirme :
« Grâce aux conseils et au soutien de
l'ONG APROFIG, j'ai pu scolariser ma fille. L'ONG a en outre mené des
sensibilisations contre les violences et les pratiques faites aux filles et
à travers elles, j'ai compris que l'on commettait du tord à nos
filles en leur faisant excisés, alors que cette pratique est
néfaste à sa santé. »
Les entretiens faits aux près des services
décentralisés et structures locales par les agents de l'ONG
indiquent que le potentiel féminin est bien valorisé. A propos
l'un d'entre eux note `'C'est grâce à APROFIG, que j'ai pu
comprendre que certaines pratiques sont néfastes à la vie future
de la femme, de me prendre en charge et être une véritable paire
éducatrice au près de mes autres copines''. L'ONG a
réussi à mettre en place une revue dans laquelle les filles
parlent de leur avenir de demain aux autres filles d'ailleurs.
« Aicha'' m'a permise de connaître
d'autres filles dans autres localités de mon pays, à savoir
comment elles travaillent pour réussir à l'école''...
elle poursuit, la revue Aicha m'a permise de comprendre que les femmes ne
sont pas faites seulement pour faire des enfants, elle peut faire autre chose
tout en entretenant son foyer et participer au développement de sa
famille et sa localité. En initiant les filles et responsables de l'ONG
à l'informatique et à la navigation Internet, l'ONG
pérennise l'outil informatique. »
Les expériences en matière de
développement montrent que la réussite de toute initiative
communautaire est fonction de la façon dont les décisions ont
été prises ou de la façon dont les actions ont
été initiées. Ce constat avait été
évoqué par SOUMARE (2001), qui dit que « Pour
prendre part, pour participer, il est essentiel d'avoir conscience de
l'objectif visé, de l'importance de cet objectif et du rôle qui
lui est assigné. »
Ce qui voudra dire que l'implication de tous les acteurs dans
une prise de décision permet d'obtenir une vision de l'ensemble de la
problématique de développement. Ceci permet de conclure que les
conditions d'une prise de décision sont en général
respectées à l'APROFIG, comme cela apparaît dans les
déclarations relatives à la prise de décision par contre
cela faisait défaut dans l'autre cas d'étude.
Le partenariat avec d'autres institutions a également
permis l'exécution de nombreux projets avec USAID, AFD, l'UE. A travers
cette activité, elles ont formé et appuyé les OCB dans le
cadre de la qualité de l'éducation, le développement
institutionnel, la mobilisation des ressources, la gestion financière,
la bonne gouvernance, l'élaboration des PAO et des PAI, la
citoyenneté à l'école et dans d'autres structures locales
comme les associations, la construction des infrastructures, la protection des
filles/ femmes et de l'environnement.
Un responsable d'une OCB explique « L'ONG a
doté ma structure en des outils tels : la gestion
financière, élaboration de documents de
plaidoyer... ». Un élu local renchérit en ces
termes `'grâce aux activités de l'ONG, nous pouvons
désormais élaborer un PAO, un PAI, faire un DPC et de
procéder à la recherche de fonds''.
Cependant lors de nos différents entretiens, il est
apparu que des contraintes demeurent en ce qui concerne le manque de ressources
propres au niveau de l'ONG, c'est toujours le bailleur de fonds qui
détient le monopole en finance, logistique pour la continuation des
activités c'est pour quoi un enquêté dira
« ce monopole fait que les acquis sont difficiles à
pérenniser.
LE MANQUE DE PROFESSIONNALISME CHEZ LA PLUPART DES ONG
LOCALES
La naissance des ONG en Europe est liée à des
mouvements sociaux des années 60. Elles constituent une forme de
réponse à la demande des acteurs opérationnels de l'Union
Européenne et des bailleurs de fonds bi et multilatéraux. C'est
en fait la traduction de la démocratie aboutie, voir vieillissante. De
nos jours, elles jouent le rôle à mobiliser des ressources
locales, humaines, financières et techniques pour consolider le
développement dans des pays du sud. Par contre en Amérique, leur
naissance est fonction de la lutte pour l'abolition de l'esclavage, à la
fin du XVIIIème siècle.
En Afrique au sud du Sahara, cette émergence d'ONG
structurées n'a vu jour qu'à la fin des années 80 à
travers l'arrivée des ONG du nord. En Guinée, il fallu attendre
la période allant de 1990 à 1993 pour voir leur avènement.
Si celles du nord ont connu un long parcourt pour aboutir à certain
professionnalisme, les notre tarde encore à voir le bout du tunnel.
Ainsi un ancien responsable de BATE SABATI dira :
« Les objectifs ambigus des ONG, le rayon
d'intervention trop large, la mauvaise gouvernance et le manque de
professionnalisme, d'analyse et de réflexion font qu'elles obtiennent
peu de résultats. Et elles n'arrivent à peine de
pérenniser les quelques uns dans leurs zones d'intervention. Dès
fois même elles dérangent tout sur le terrain et peuvent parfois
aggraver la situation locale c'est le cas du projet coton (bien que ayant
désenclavé les milieux ruraux de la Haute Guinée en
général et la préfecture de Kankan en particulier mais
à créer une véritable dépendance par la destruction
des plantations, le désintéressement aux cultures
vivrières et en créant l'insécurité alimentaire)...
Il poursuit son analyse en citant le cas de l'arche de Zoé en 2007
où on a tenté d'enlever des enfants au nom de
l'humanitaire »
SECTION IV. ANALYSE DES COMPORTEMENTS, PERCEPTIONS ET
REPRESENTATIONS DES COMMUNAUTES BENEFICIAIRES SUR LES ACTIVITES EXECUTEES PAR
LES ONG
Dans l'ensemble, la majorité des activités
planifiées ont été réalisés et la
quantité de travail accomplie par les ONG est non seulement
impressionnante comme le font remarquer certains interviewés
« l'APROFIG reste l'un de nos premiers partenaires surtout en
matière de développement scolaire et de l'intégration des
filles et des femmes dans le processus de
développement mais également des oeuvres de
très de bonne qualité », un autre de BATE SABATI
dira « Les réalisations de cette organisation sont aux yeux des
observateurs de développement très
appréciées ».
Toutefois, l'analyse des équipes d'évaluation a
relevé à quelques reprises que les mécanismes
centrés sur les résultats développent parfois une
`'culture de produits standards'' au niveau des équipes des
agents chargés de la mise en oeuvre. Exemple, le personnel des ONG, a
souvent tendance à présenter son travail en termes d'obligations,
de nécessité plutôt que « du point de
vue de sa pertinence par rapport aux objectifs du programme. Ainsi, en
s'inspirant d'expériences antérieures, le secteur de
l'éducation a renforcé son approche largement participative pour
atteindre un consensus pour le changement. »
Un important acquis auquel l'ONG/APROFIG a contribué
c'est la revitalisation de la culture de prise de décision basée
sur un processus participatif, qui implique les diverses parties prenantes des
différents secteurs d'intervention depuis les bases jusqu'au niveau de
la communauté entière. Selon plusieurs enquêtés,
cela représente un changement important par rapport aux pratiques qui
étaient davantage dirigées à partir du niveau
régional.
Ce processus participatif de prise de décision fait
maintenant partie des procédures courantes de la plupart des ONG et
commence à s'enraciner à un niveau plus large des organisations
de la société civile préfectorale et même
régionale, comme le confirme la déclaration de certains
responsables des OSC :
« Le processus participatif réussi est
l'élaboration des critères de qualité. Même si dans
plusieurs cas ces critères n'ont pas été remplis, ils
offrent des objectifs communs pour l'amélioration de la qualité
des prestations dans les domaines de l'éducation, de la santé, de
l'environnement etc. »
En termes de perspectives de pérennisation, les
critères de qualité fournissent une référence qui
demeurera valable à tous les niveaux même s'ils ne sont pas
entièrement atteints. Les activités réalisées par
les ONG, ont contribué au développement des capacités de
planification à différents niveaux du système. Une
décentralisation plus poussée constituerait une étape
très positive, mais ce processus continuera à présenter
des défis.
En effet, la décentralisation est une politique
introduite et mise en oeuvre dans nos communautés, n'est pas souvent
facile et comprise pour tous les acteurs engagés. Par exemple l'ONG
APROFIG, elle a entrepris la formation sur la base que la
décentralisation budgétaire allait devenir une
réalité non pas un vain discours. Cependant ni la conception
d'outils de gestion administrative et financière, ni la formation des
cadres aux niveaux déconcentrés n'a donné de
résultats significatifs. Plusieurs raisons expliquent ce
phénomène : Probablement le manque de consensus sur un cadre
budgétaire formel pour les services déconcentrés, et un
partage des rôles et responsabilités budgétaires et
financières entre différents services expliqueraient cet
état de fait.
Même si les prestations offertes dans le domaine de la
gestion financière par les agents de l'ONG ont été
utilisées par les communautés, il faut dire que les budgets de
fonctionnement ont été acheminés de façon
irrégulière et aucune ressource opérationnelle n'a
été mise à la disposition des différentes cibles.
Ce constat avait été fait par l'USAID en 2007 en ces termes
« l'utilité limitée de ces plans en l'absence de
ressources pour leur mise en oeuvre limiterait les actions des
ONG ».
Un ancien partenaire de la même institution et ancienne
personne ressource de BATE SABATI indique « tant que les
partenaires techniques et financiers continueront à procurer des
ressources aux ONG locales, il continuera à y avoir un besoin en
capacités de gestion budgétaire et financière et auront
une main basse ou main mise sur tout ce que font les ONG ».
L'ANALYSE DES DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES ONG DANS
LA MISE LEURS ACTIONS
Les données recueillies montrent que les ONG dans leur
ensemble sont confrontées à des enjeux qui menacent la
durabilité de leurs actions. Ces enjeux sont d'ordres techniques
matériels et financières d'une part, et d'autres part à
des contraintes liées aux aspects organisationnels,
analphabétisme, pauvreté, besoin lucratif du gain
immédiat, de l'influence de la migration des membres surtout les membres
clés des certaines structures sélectionnées vers les zones
minières et d'autres centres commerciaux.
Sur le plan financier les ONG locales de développement
ne sont autonomes. Leur existence et leur survie dépend en grande partie
à des donateurs externes que sont les bailleurs de fond bi et
multilatéraux. Ceux-ci sont presque devenus standards et universels,
c'est soit l'union européenne, les pays du golf comme le Koweït,
l'agence américaine de développement, la coopération
technique allemande ou les institutions du système des nations unies.
Le plus souvent, les actions de développement dont sont
porteurs ces bailleurs de fond ne tiennent pas compte de certaines exigences
des populations bénéficiaires. Durant les entretiens, un
enquêté affirme que « Quand le changement est induit
de l'extérieur, rarement il sera accepté par un peuple
conservateur comme les notre, pour lesquels tout changement qui n'est pas venu
d'eux même est une menace qu'il faut repousser et combattre avec la
dernière énergie».
Les entretiens montrent que le système avec lequel, les
bailleurs financent les actions de développement dans les pays en voie
de développement demeure très compliqué à tel
enseigne que les fonds arrivés en compte goute et de façon
très dispersée ; ne permettant ainsi aux communautés
de bénéficier tout le financement.
Au dire d'un ancien responsable financier d'une grande
institution internationale « la majeur partie des projets
montés et destinés vers l'Afrique subsaharienne c'est juste pour
avoir des dollars et des 4x4 grosses cylindrées et se promené de
capitale en capitale ».
Cette situation avait été déjà
constatée par MALAFOSSE en février 2011 lors du
9ième Forum Social Mondial « nombreux sont les
bailleurs qui travaillent avec des moyens nécessaires et suffisants.
Parfois d'aucuns parmi eux ne connaissent pas ou ne maitrise pas suffisamment
leurs terrains et agit avec des moyens humains et matériels
disproportionnés ». Le même analyste continu en
disant que :
« ce qui est plus grave est sans doute le
manque de volonté de certains bailleurs de fonds et de donateurs
individuels, et partant, des dirigeant de certaines ONG locales de
développement de ne pas avoir donné la priorité à
la formation des cadres locaux qui sont les futurs gestionnaires de leurs
actions. Ceux-ci s'ils sont préparés conséquemment, aurait
pu, à un terme plus court qu'on ne le pense, prendre leur
responsabilité en les préservant pour les
générations future. »
Longtemps, ils sont venus de façon
dispersée et ont abordé un domaine très sectoriel.
Aujourd'hui, ils ont changé de stratégie ; c'est de faire
une association des donateurs sous la forme d'un consortium d'ONG
internationales où chacune est spécialisée dans un secteur
spécifique. C'est le cas du projet Faisons Ensemble sous le financement
de l'USAID.
Les bailleurs doivent se passer de cette stratégie en
traitant directement avec les organismes de relais, c'est-à-dire les ONG
locales sont les plus proches de bénéficiaires. Sans passer par
des intermédiaires qui allongent et compliquent la chaine d'obtention
des fonds. Ils sont un groupe d'ONG étrangères ficelant un projet
et associant formellement les ONG nationales ayant obtenu une certaine
expérience pour faire décrocher un marché ce serait
inutile d'agir car c'est un champ de jeux d'intérêt dès que
quelqu'un est lésé ; il claque la porte et quitte.
Ainsi comme l'a fait remarquer la majorité des
personnes au près desquelles nous avons réalisé nos
entretiens, l'idéal serait d'élimer les sous-traitances dans les
marchés en matière de développement et instaurer la
collaboration directe entre l'organisme de relais que sont les ONG et les
bailleurs pour l'intérêt des communautés locales seules
bénéficiaires.
Le retour au statu quo des bénéficiaires trouve
sont explication à l'interne même des communautés et au
niveau des organismes d'appui. Primo comme cela avait été
déjà décrit plus haut, les populations des pays du sud
vivent dans l'extrême pauvreté avec un seuil de pauvreté
très inquiétant. L'accès aux services sociaux de base
reste très faible et un pouvoir d'achat qui se détériore
du jour au jour. Ainsi devant un tel phénomène les populations
sont très avides du gain rapide d'une activité. Pour elles, il
faut chercher de quoi se nourrir. Ce en fait l'interminable recherche du
quotidien. Donc comme le fait remarquer un enquêté
« toute action qui ne permet pas de résoudre le quotidien
ne pas pour nous mais contre nous ».
A côté de cette réalité, existe une
autre explication ; ce que de nos jours les communautés locales
sont devenues trop dépendantes vis-à-vis des aides externes.
Elles attendent tout de l'extérieure même ce qu'elles peuvent
faire elles même. Si non les sujets tabous se raréfient dans les
communautés mais comme le dit cet enquêté
« aujourd'hui, ce sont ces sujets tabous qui sont
utilisés pour obtenir des ressources financières au près
des bailleurs, mais en réalité, elles n'intègrent pas
». Un autre témoigne « entre les bailleurs, les
organismes de relais et les populations à la base règne un jeu
d'un poids deux mesures de où chacun semble être le plus
intelligent pour duper l'autre »
Toutes ces difficultés font que les acquis des ONG
sont perdus quelques temps après leur réalisation. Dans le cas de
BATE SABATI, selon le conseil préfectoral des OSC :
« L'ABS était venue sur le terrain au
moment où il y avait presque pas d'ONG, donc le terrain était
encore très vierge en matière d'organisme d'appui au
développement local. Sa zone d'intervention était un
véritable chantier pour les acteurs du développement. Au
début, elle a eu un bon départ, elle a séduit à
plus d'un titre mais très vite elle a été miné par
la mauvaise gouvernance, l'esprit de paternalisme, de leadership dès
lors il est né un manque de confiance entre elle et ses principaux
bailleurs de fond. »
Les ONG initient souvent des objectifs qui dépassent
leurs capacités d'action ; or une ONG si elle se veut
sérieuse et agir durable, doit commencer par des moyens de bord bien
définis ; avec des objectifs mesurables et atteignables. Mieux
`'très jeune'', elles veulent couvrir un rayon d'intervention
très large. C'est soit la préfecture toute entière ou la
région entière dès fois même le territoire national.
Face à cette réalité, une nécessité de
concentrer les actions sur un rayon qu'on peut maitriser. Le manque de
stratégies de pérennisation des actions des ONG reste et demeure
l'un des motifs de leur perte. Par exemple à l'ABS :
« L'idée est venue un bon matin de mettre
sur pied une association, où se `'débrouillerons'' des
étudiants diplômes sans emploi ou des cadres de l'administration
qui le plus souvent ont une grande charge sociale à la maison et qui
sont à la retraite ou que la fin de mois devient souvent longue que
prévu. Dès lors la nouvelle structure devient une nouvelle source
de revenu »
L'absence des mécanismes de préservation de ce
que faisait l'ONG, ne l'a permis de pérenniser les acquis. Les
résultats des entretiens ont fait comprendre que les sources de
financement de l'ONG étaient toutes externes puisque même les
cotisations n'étaient pas régulières et étaient mal
gérées. Aucune autre activité génératrice de
revenu n'avait été planifiée pour pouvoir soutenir les
actions de l'association. Après une activité financée
à l'externe c'est la période de la vache maigre.
En fait ce que l'APROFIG a très tôt compris. A sa
création en 1998, elle s'était fixée pour
priorité l'éducation des jeunes filles. Immédiatement elle
a crée une école des jeunes filles et des activités de
tutorat. Ainsi chacune de ces activités générait des fonds
à l'ONG. Plus tard après le retrait de la coopération
Française dans son projet d'appui au désenclavement
numérique, les matériels et les équipements sont
restés et sont revenus à l'ONG.
Depuis, l'ONG, a continué les activités cette
fois en initiant des modules de formation en informatique. De lors les
activités ne cessent de grandir et de procurer des ristournes à
l'ONG. Ces ristournes ont permis à APROFIG de payer son personnel
permanant, les équipements et le mobilier de bureau ; de renforcer
trimestriellement les capacités de son personnel, de suivre
régulièrement ses actions sur le terrain.
Tant que les organisations de développement local sont
minées par la mauvaise gouvernance, l'abus de confiance entre les
donateurs et les bénéficiaires et tant qu'elles demeurent un
comptoir d'affaire où chacun vient chercher son pain. Elles ne joueront
point leur rôle traditionnel celui d'appuyer les communautés
à sortir de ce cercle vicieux de développement et enfoncerons
celles dans l'eternel pauvreté.
En fin l'Etat a un droit de `'veto'' sur ce que font les ONG
sur le terrain. L'Etat à travers ses structures
déconcentrées doit suivre et évaluer périodiquement
les activités des ONG. Ce regard de l'Etat permettra aux ONG de ne pas
supposer leurs actions c'est-à-dire faire ce que l'autre a
déjà fait. Toute fois si un répertoire de capitalisation
des acquis des ONG était mis en place, ce ci permettrait d'avoir une
vision plus large et globale de toutes les activités des ONG tant au
niveau local qu'au niveau national. La loi sur la création,
fonctionnement et statut des ONG ne doit pas être un simple écrit
mais une réalité.
SECTION V. ANALYSE DES
SUGGESTIONS POUR LA PERENNISATION DES ACQUIS DE L'ONG
Lors des entretiens avec les enquêtés, les
suggestions les plus citées pour la pérennisation des acquis des
ONG étaient les réunions de concertation et les cercles de
renforcement des capacités, l'organisation des tables rondes ont
été évoquées comme offrant de bonnes
opportunités de discuter des problèmes rencontrés dans la
mise en oeuvre des activités et c'est un cadre idéal permettant
de définir les mesures de continuer les actions et
rendre durable les acquis.
Cependant, au cours des discussions, les
enquêtés ont affirmé l'identification des forces et
faiblesses, les opportunités et les menaces, ficeler des programmes de
renforcement des capacités serait la base de la durabilité des
acquis et permet d'envisager des mesures correctives sur la continuité
des actions. La gestion, le suivi et évaluation, le rapportage, la
recherche action, la mise en place d'un système d'information efficace,
la formation des bénéficiaires, des agents de mise en oeuvre de
l'ONG sur la préservation et la pérennisation des acquis,
l'implication active des bénéficiaires à tous les niveaux
de la conception et de l'exécution furent les multiples suggestions
dégagées par bon nombres des enquêtés pour la
pérennisation des acquis des ONG.
La recherche d'un fond d'entretien et de pérennisation
tant à l'interne qu'à l'externe au près des bailleurs.
Développer les initiatives de pérennisation en mettant en place
des activités génératrices des revenus, le renforcement
des capacités institutionnelles et techniques des communautés,
des agents de l'ONG et des responsables locaux et les autorités
administratives. Redynamiser le système de suivi/évaluation
à travers l'apport des moyens techniques financiers et logistiques,
l'établissement une carte annuelle des acquis par des journées de
capitalisation des ces acquis. Les partenaires financiers et techniques doivent
nécessairement envisager un fond spécial dans le financement
global des activités pour leur pérennisation. L'esprit de la
transparence et de la bonne gouvernance dans l'utilisation et la gestion des
fonds est fondamental car si les fonds n'atteignent pas l'ayant droit ou s'ils
ne sont pas utilisés là où ils sont prévus cela
entraîne une défaillance dans le système.
Créer des structures locales d'entretien de suivi pour
la pérennisation, vulgariser largement la vision, la mission et les
objectifs de l'ONG pour une action durable. Valoriser les cadres de
concertation permanant pour une analyse situationnelle en vue de valoriser les
acquis et développer une synergie d'action entre les acteurs. Motiver et
orienter à travers la sensibilisation, la formation et la communication
entre les bénéficiaires et l'ONG. Par exemple, même si la
plupart avaient été formés en techniques
d'évaluation formative, peu étaient en mesure d'expliquer ces
concepts.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
L'étude sur la pérennisation des acquis des ONG
locales de développement dans les pays en voie de développement
est une question d'actualité, en ce sens que leur intervention dans le
développement durable est de nos jours l'une des principales
stratégies de réduction de la paupérisation grandissante
des communautés locales. L'Etat n'étant pas en mesure de
résoudre tous les problèmes auxquels les populations à la
base sont confrontées. Il s'avère nécessaire de faire
appel à d'autres partenaires qu'ils soient local, national ou
international afin de relever le défi dont il est confronté dans
le domaine du développement en général et en particulier
sur celui local.
Il est évident depuis que les Etats Africains ont rendu
effective la politique de la décentralisation, les ONG locales ont
participé de façon très considérable et
significative à l'amélioration des conditions de vie et de
travail des populations de leurs zones d'intervention. C'est ainsi notre
étude s'est alors, intéressé à saisir les
déterminants qui ont prévalu à la perte ou à la
préservation des acquis des ONG locales de développement en
procédant à une étude de contraste entre deux ONG ;
une qui a su effectivement pérenniser ces acquis et une autre qui
après quelques années d'exercice a presque tout perdu.
L'étude est partie de l'objectif recherche suivant
produire des connaissances pour une meilleure compréhension des
déterminants qui président la non pérennisation des acquis
des ONG locales de développement après le retrait des bailleurs
de fond. Pour rendre la question de recherche
opérationnelle, nous sommes partis de l'hypothèse selon
laquelle les difficultés de pérennisation des
acquis des ONG locales de développement dans la Préfecture de
Kankan résulteraient des stratégies de mise en oeuvre ou aux
mentalités locales.
Pour vérifier cette hypothèse et aboutir
à une conclusion nous avons utilisé l'approches qualitative et
qui a été beaucoup privilégiée par apport à
celle quantitative, avec pour instrument de collecte des données
l'entretien individuel semi- dirigé, accompagné de quelques
groupe de discussion et d'une exploration documentaire. Cinq concepts et cinq
théories ont été utilisés pour saisir le sens
profond du sujet et pour savoir quels sont les postulats que les chercheurs
prédécesseurs ont utilisés pour décrire la
pérennisation des ONG en matière de développement durable.
Les résultats auxquels l'étude a abouti sont
très mitigés. Ils montrent que les mentalités locales ne
pèsent pas moins lourd sur la non pérennisation des acquis des
ONG locales de développement ; mais cet état de fait qui du
moins reste très visible dans la zone d'étude est essentiellement
dû à des déterminants économiques mais aussi
à la politique en vigueur en matière de création,
structure et fonctionnement des ONG et enfin de la politique interne de chacune
d'elles.
Par exemple dans le cas positif de notre étude, la plus
part des actions sont initiées et soutenues à l'interne. Et l'ONG
a eu une certaine performance en gouvernance interne, technique et financier
qui lui confère une grande marge de confiance non seulement entre elle
et les bailleurs de fond nationaux et internationaux mais aussi entre elle et
les communautés bénéficiaires.
Cette crédibilité qui l'APROFIG a acquis lui a
conféré le statut de consultatif au niveau régional dans
le domaine sectoriel de l'éducation pour le recrutement, le maintien, la
réussite et la parité entre fille et garçon à
l'école mais aussi à l'insertion socioprofessionnelle des
déscolarisés etc. Au près des bailleurs, elle a eu la
qualification d'ONG spécialiste en éducation et genre avec
mention de satisfaction.
Par contre avec l'ABS, les actions n'ont du tout perdurent.
Très tôt il y avait régné un fiasco
économique et institutionnel décrédibilisant. Selon les
personnes au près desquelles nous avons réalisé les
entretiens, l'ONG a commencé à perdre ces acquis pendant
même sa phase active c'est celle de l'exécution de ses
activités. Là les déterminants les plus cités sont
la mauvaise gestion des ressources tant financière, technique qu'humaine
de l'association. Quelques enquêtés ont indiqué que
l'esprit du mouvement associatif a été mal compris au
début. On a confondu tout et les ONG furent vues comme leur emploi de
dernière chance qu'il ne faut pas du rater.
D'aucuns membres fondateurs ont considéré les
ONG comme des comptoirs d'affaire où il faut venir puiser des revenus
dans `'un plateau d'or''. Les autres personnels voient en l'ONG une
autre gigantesque agence d'emploi qui rémunère mieux que l'Etat.
Principalement trois facteurs ont prévalu à la perte des acquis
de l'ONG BATE SABATI :
· les facteurs institutionnels ;
· les facteurs économiques ou financiers ;
· les facteurs politiques ;
· les facteurs humains.
Au terme de cette étude, nous sommes conscients qu'elle
est loin d'être exhaustive ; cependant, elle constitue pour nous une
base pour des études futures pour la Thèse, sur la
compréhension de la pérennisation des acquis des ONG. Comme dans
toute recherche, nous avons été confrontés à
quelques difficultés :
· celles d'être en contact avec des personnes
ressources capables de nous fournir des informations nécessaires en
matière de pérennisation ; notamment certains responsables
et agents des ONG, les membres des OSC, les agents des structures
déconcentrés et décentralisés de l'Etat.
· Les difficultés financières car au moment
où nous commencions cette étude, nous n'avons
bénéficié d'aucune assistance financière or n'a ton
pas dit la recherche nécessite trois efforts : physique,
intellectuel et économique si on détenait les deux premiers le
troisième en manquait considérablement mais au prix de tous les
sacrifices nous avons pu arriver à ces résultats.
· Nous avons été confronté
à d'énormes difficultés concernant la bibliographie
relative au champ étudié. Au fur et à mesure
que nous progressions dans le travail, la limitation documentaire
apparaissait comme un handicap sérieux.
· Une production timide de certains documents de
travail et leur accès difficile. Il n'y a quasiment pas d'ouvrages
guinéens consacrés à l'analyse de la question de
pérennisation des acquis des ONG locales de développement en
Guinée. Des rapports, il en existe mais c'est peu.
Il est apparu que les interventions sont de plus en plus
liées à des opportunités, à des convictions,
à des savoirs faire qu'à une analyse stratégique des
enjeux nationaux ou de la politique national de développement. Il ne
semble pas y avoir, au niveau des ONG, un travail d'analyse stratégique
vers les enjeux du développement pour l'avenir.
Les champs d'intervention des différentes ONG semblent
donc être guidés soit par les opportunités de financement
d'un bailleur même si cela ne colle pas aux objectifs d'une ONG ou de sa
vocation (tuteurage, lutte contre le SIDA, protection des femmes et des
enfants, de l'environnement...), des savoir faire techniques antérieurs
(agriculture, crédit...), des convictions (aider les filles et les
enfants,...) donc elles évoluent au grès du vent.
Pour assurer à bien la viabilité
ou la pérennité des acquis des ONG locales de
développement, on doit pouvoir établir que les activités
de ces acteurs non gouvernementaux sont ou seraient plus proches des attentes
des populations et qu'elles offrent des opérations et des
mécanismes viables reproductibles ou généralisables.
L'action des ONG au niveau national, a souvent été relayée
par celles d'ONG extérieures.
Les ONG locales de développement peuvent jouer un
rôle essentiel dans le développement local durable et dans la
modernisation de la vie publique et privée sous réserve que leur
discours soit en phase avec les actions concrètes sur le terrain. Elles
doivent saisir les occasions de rappeler que nos milieux locaux forment un
espace multiforme où émergent de façon
accélérée des organisations de la société
civile avec lesquelles nous pourrons si les actions sont rendues
pérennes indépendants dans plusieurs domaines
socioéconomiques de l'aide internationale.
Les ONG locales Guinéennes demandent beaucoup plus
d'aide unilatérale que d'échange bi et
multilatérale : elles peuvent communiquer sur leur rôle
d'acteur légitime, de par leur connaissance des situations locales. Une
des clés de l'évolution des ONG est certes sans doute
l'établissement de passerelles avec les acteurs politiques et locaux
qu'elles accompagnent dans le cadre du développement et dans la
recherche d'une bonne gouvernance locale. La pérennité des
résultats dépend en partie de l'autonomisation de ces actions. De
ce fait, le bilan que l'on peut établir, est que l'étude a permis
d'émettre des recommandations en vue d'améliorer l'action des ONG
en tant qu'acteurs de développement :
- Crédibiliser les relations avec les pouvoirs publics.
L'Etat devra mettre en place une politique nationale qui devra tracer une ligne
de conduite de l'ensemble des acteurs au développement et éviter
ainsi, le chevauchement des interventions et des financements, supprimer
l'anarchie et favoriser la coordination et l'harmonisation des
interventions ;
- Collaborer mieux avec les structures politiques et
administratives locales, car d'autres ONG entretiennent des relations purement
formelles, insuffisantes pour assurer le respect des règles
administratives quant à sa présence; alors que d'autres sont dans
des relations de négociation avec les pouvoirs publics, en particulier
de négociation sur les politiques publiques ;
· entretenir des relations locales avec les pouvoirs de
proximité de la zone d'intervention ;
· collaborer et dialoguer avec les ONG ayant les
mêmes thématiques d'intervention à fin de former un
réseau où vont fédérer ces ONG;
· obtenir la réceptivité des interlocuteurs
dans les différents ministères.
Au plan technique
· créer un espace de service aux ONG,
destiné à l'information, la formation, l'articulation des ONG
avec le poste et au pilotage d'actions transversales (capitalisation,
renforcement de capacités institutionnelles...) ;
· améliorer l'efficacité des aides ;
et disposer d'un document stratégique approuvé par tous les
acteurs de développement;
· se dépasser d'une aide par projet,
émiettée, peu efficace pour des programmes larges, durables et
plus cohérents.
Au plan financier
· s'inscrire dans une course au financement de projets
pour maintenir leur chiffre d'affaires et faire vivre la structure ;
· disposer de compétences stables, qui soient en
mesure d'expérimenter,
· capitaliser, diffuser et former ;
décentraliser les fonds au niveau des postes, permettant de financer
directement les acteurs locaux ; et garder une souplesse de gestion des
cofinancements.
En fin on peut se demander, quelle capacité d'action
les ONG locales de développement ont acquis depuis plus de trois
décennies d'existence. Aujourd'hui on note une volonté de plus en
plus d'action collective bien qu'elles connaissent un éparpillement
très dommageable. Ces ONG peuvent peser pleinement sur le champ de
développement local plus harmonieux et une lutte contre la grande
pauvreté lorsqu'elles respectent quelques critères :
· Une capacité à mobiliser à
mobiliser des ressources humaines et financières : plus une
organisation est représentative d'un nombre grand nombre d'un nombre
important de citoyens, et plus elle dispose des ressources propre plus elle
pourra décider librement et sera écouté et entendue. Ainsi
pourrait s'interroger en ces termes quelle meilleure preuve du bien
fondé de ses action que le nombre de militants bénévoles
et de donateurs fidèle qu'elle peut revendiquer ?
· Une capacité d'action et de préservation
des actions : un beau discours et bon texte ne suffisent pas si des
activités concrètes d'aide aux plus pauvres ne
représentent pas une prépondérance des acteurs des
ONG ; elles peuvent ainsi baser leur légitimité sur des
expériences et des compétences de terrain ;
· Leur appartenance à un réseau national ou
international leur permettant de relier expériences et
témoignages, de s'appuyer sur les réalisations de chaque membre
du collectif et d'amplifier les messages à faire passer.
REFERENCES
BIBIOLOGRAPHIQUES
Cette référence bibliographique renferme des
ouvrages généraux et des rapports sur les actions des ONG en
matière de développement local et durable, des ouvrages sur les
théories de développement local et durable et enfin quelques
classiques de sociologie mais aussi des mémoires de Maitrise, des
DEA/Master et des Thèse.
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WEBER M. 1965, `'Essai sur la théorie
de la Science'', Plon, Paris.
ANNEXES
I-Description des ONG
1-Description de l'ONG APROFIG
Créée en Mars 1998 à Kankan
N°d'agrément 4008/MIS/CAB/SACCO/2007
Siège social au quartier Farako commune urbaine de
Kankan
Tél : 00224 62.16.00.66/62.53.63.44/68.47.37.28
Email :
aprofig1998@yahoo.fr
Personnes ressources et leurs adresses
M. Doussoumodo M'Bemba TRAORE
Tél : +224.60.58.41.38/65.79.29.65
Email :
doussoumodo@yahho.fr
Dr Nagnouma FARO
Tél : + 224 60. 25.21.74/60.22.33.00
Email :
nfaro@gn.refer.org
Dr Oumar DIAKITE
Tél + 224 60. 58.04.20
Email:
odiakit@yahoo.fr
Dr Moussa Orya KEITA
Tél : +224. 60. 58. 27. 02/64.54.39.53/62.38.76.09
2-Description de l'ONG BATE SABATI
En abrégé ABS `' Association Batè
Sabati''
Créée officiellement en Avril 1994 à
Kankan
N°d'agrément M7180/UTD/CAB/99
Siège social au quartier KABADA 1 commune urbaine de
Kankan
Tél :
Email :
Ressources humaines
Mamadi Djaté KABA
Mamady Djafodé KABA
Sarata Mady CAMARA
Mohamed Lamine DIANE
Lamine Fanta TRAORE
Mariama Dalanda SOW
(i)- Guide d'entretien destiné aux responsables,
employés permanents et temporaires d'ONG
Ayant pérennisés leurs acquis
I- Description de l'ONG
II- Profil Sociologique des
enquêtés
III. Domaines d'intervention et activités de votre
ONG
IV. Financement des activités
V. Activités exécutées par votre
ONG
4.1- Activités effectivement réalisées par
l'ONG et périodes de leur réalisation?
4.2- Activités programmées et non
réalisées par l'ONG ?
4.2- Les raisons expliquant leurs non
réalisations ?
4.3- Les partenaires dans le cadre de ses
activités ?
VI. Les populations
bénéficiaires
VII. Identification des acquis de votre ONG
7.1- Les acquis enregistrés par votre ONG ?
5.1.1- Les changements qu'ils ont induits dans les
comportements ?
VIII. Mécanismes de pérennisation des
acquis
6.2- Quand le bailleur se retire ou le financement tarit pensez
vous que les activités vont continuer ?
IX. Problèmes rencontrés par
l'ONG
7.1-Quels sont les problèmes rencontrés par
l'ONG ?
Avant, Pendant Et après la réalisation de ses
activités
X. Comportements et attitudes des populations
bénéficiaires face aux réalisations de votre
ONG
10.1- Les acquis de l'ONG sont ils préservés
par les populations bénéficiaires ?
-Si oui comment ?
Si non pourquoi ?
10.2-le statu quo/réticences des populations
vis-à-vis de certaines actions de développement ?
XI. Les perceptions et les représentations des
populations bénéficiaires face aux réalisations de votre
ONG
XII. Suggestions en vue de la pérennisation des
acquis de l'ONG
Je vous remercie
ii) Guide d'entretien destiné aux responsables,
employés permanents et temporaires d'ONG
Ayant pas pérennisés leurs acquis
I- Description de l'ONG
II- Profil Sociologique des
enquêtés
III. Domaines d'intervention et activités de votre
ONG
IV. Financement des activités
V. Activités exécutées par votre
ONG
4.1- Activités effectivement réalisées par
l'ONG et périodes de leur réalisation?
4.2- Activités programmées et non
réalisées par l'ONG ?
4.2- Les raisons expliquant leurs non
réalisations ?
4.3- Les partenaires dans le cadre de ses
activités ?
VI. Les populations
bénéficiaires
VII. Identification des acquis de votre ONG
7.1- Les acquis enregistrés par votre ONG ?
5.1.1- Les changements qu'ils ont induits dans les
comportements ?
VIII. Mécanismes de pérennisation des
acquis
8.1 Avez-vous mis en place un ou des mécanisme(s) de
préservation des acquis, Si oui veuillez les décrire ?
8.1.1- Si non dites quels sont les déterminants qui ont
prévalu au non pérennisation des acquis ?
8.1-2-1- Quel est l'effet de leur inexistence sur la
pérennisation des acquis ?
8.1-2-2- Pensez-vous que l'absence de mécanisme de
pérennisation permettra de préserver les acquis après leur
réalisation ?
8.2- Quand le bailleur se retire ou le financement tarit pensez
vous que les activités vont continuer ?
IX. Problèmes rencontrés par
l'ONG
7.1-Quels sont les problèmes rencontrés par
l'ONG ; avant, pendant et après la réalisation de ses
activités
7.2- Mode de résolution ces problèmes ?
X. Comportements et attitudes des populations
bénéficiaires face aux réalisations de votre
ONG
XI. Les perceptions et les représentations des
populations bénéficiaires face aux réalisations de votre
ONG
X. Suggestions en vue de la pérennisation des
acquis de l'ONG
Je vous remercie
iii) Guide d'entretien destiné aux cadres et
autorités locales d'ONG
I-Profil Sociologique des enquêtés
II-Quelles sont les ONG qui interviennent dans votre
localité
III. Dans quels domaines d'interviennent elles ?
IV. Quelles sont les activités que ces ONG
mènent ?
V. Avez-vous capitalisé les activités
exécutées par les ONG dans votre localité
VI. Qui sont les bénéficiaires de ces acquis de
ces ONG dans votre localité
VII. Parmi les activités réalisées
pouvez-vous identifier des acquis pérennisés après
l'intervention ONG ?
VIII. Pensez vous que ces ONG mettent elles sur place des
mécanismes de pérennisation des acquis ?
IX. Quels les problèmes les ONG rencontrent avant, pendant
et après leurs activités ?
X. Quels comportements et attitudes les
bénéficiaires ont face aux réalisations des
ONG ?
XI. Quelles perceptions et représentations les
bénéficiaires ont face aux réalisations de votre
ONG ?
XII. Que Suggérez-vous en vue de la pérennisation
des acquis des ONG dans votre localité ?
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