Conclusion
générale
Au terme de cette étude, il est nécessaire de
rappeler que ce travail a consisté à analyser l'impact des
microcrédits dans l'activité des marchands.
Outre l'introduction générale et la conclusion
générale, notre travail a compris trois chapitres. Le
premier chapitre a porté sur les généralités
conceptuelles de la microfinance. Le deuxième chapitre a
présenté l'état de lieu de la microfinance en
République Démocratique du Congo et enfin le troisième
chapitre a porté sur analyse l'impact des microcrédits dans
l'activité des marchands.
Nous sommes partis d'une problématique qui est de
savoir l'incidence des microcrédits dans l'activité des
marchands. Pour donner une réponse à cette interrogation, nous
avons émis l'hypothèse selon laquelle les microcrédits
ouvrent des perspectives importantes aux marchands en augmentant leur niveau de
revenu de bien-être.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons
recouru aux méthodes de comparaison, analytique et statistique soutenues
par les techniques d'observation, de questionnaire et d'interview.
A l'issue de l'analyse des données recueillies, il en
découle les principaux résultats suivants :
- Les femmes sollicitent plus les crédits par rapport
aux hommes,
- Le sexe et le niveau d'études n'ont pas
influencé l'affectation totale ou partielle du crédit à
l'activité,
- Le niveau d'âge et l'état civil ont
influencé l'affectation totale ou partielle de crédit,
- Le niveau d'épargne a augmenté pour 88% des
bénéficiaires, cette augmentation n'a pas été
influencée par l'âge, par l'état civil, moins encore par le
niveau d'études,
- Le niveau de revenu a augmenté pour 96% des individus
enquêtés.
Au delà de toutes ces relations, l'expérience
empirique de notre étude nous a aussi révélé les
microcrédits n'ont pas eu des influences sur le bien-être car
elles n'ont pas influencé l'amélioration des conditions de
scolarisation, d'alimentation et d'accès aux soins de santé. De
ce qui précède, nous pouvons confirmer que les augmentations du
niveau de revenu n'ont pas été efficaces. Cela nous conduit
à accepter partiellement notre hypothèse de départ car les
microcrédits ont permis d'augmenter le niveau de revenu même s'ils
n'ont pas permis d'améliorer les conditions de vie.
En dépit de cette confortation, sans aucun doute, le
système de microcrédit apporte plusieurs autres effets positifs
dans la vie des bénéficiaires :
- En premier lieu, on peut relever l'accessibilité au
crédit formel et au service bancaire.
- Ensuite, les microcrédits permettent de
réduire le chômage dans le sens qu'ils favorisent l'initiative
entrepreneuriale.
- Enfin, pour la nation, la mobilisation de l'épargne
engendrée par le système de microcrédits pourrait ramener
une masse monétaire importante sous le contrôle de la Banque
Centrale.
Malgré ces apports, le renforcement de ce secteur
s'avère très nécessaire. Les remèdes doivent
toucher deux axes : le cadre macro-économique et
micro-économique.
Au plan macro-économique, l'Etat congolais
doit :
- Evaluer la demande et l'offre de service en microfinance
afin d'intervenir avec des mesures efficaces d'ajustement en cas de
déséquilibre.
- Définir une politique nationale efficace pour la
microfinance.
- Stabiliser et assainir l'environnement
macroéconomique pour faciliter les opérations
financières.
- Adapter les lois à la contingence nationale.
- Mettre en place des structures d'encadrement des IMF et
COOPEC.
Au plan micro-économique :
- Les IMF savoir que la viabilité et la
pérennité ne leur fassent pas éloigner de l'objectif
premier de la microfinance, intégrer les exclus aux services financiers
afin de lutter contre la pauvreté,
- Revoir le principe de l'épargne préalable
avant l'obtention d'un crédit car la forme actuelle ressemble fort
à une sorte d'exclusion. Ce système est aussi pratiqué par
la MECRE-GOMBE.
- Elargir la gamme de produits offerts aux clients.
- Initier les programmes et des formations et des conseils
techniques aux emprunteurs pour les aider à accroitre leurs
capacités de gestion.
- Les emprunteurs doivent être réalistes et
rationnels. Ils doivent éviter de demander un crédit s'ils ne
sont pas capables de rembourser.
Loin de nous l'idée d'avoir réalisé une
oeuvre parfaite, nous pensons néanmoins que cette étude a le
mérite d'aider à comprendre les effets de microcrédit dans
l'activité de marchands.
Elle pourra servir de référence aux chercheurs
futurs tant au Congo qu'en Afrique ou ailleurs.
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