UNIVERSITÉ DE BANGUI
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Unité - Dignité - Travail
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FACULTÉ DES LETTRES ET
SCIENCES HUMAINES
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Département de Géographie
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BP : 1450 Bangui (RCA)
ÉTUDE D'IMPACT DES ORGANISATIONS
NONGOUVERNEMENTALES SUR LES CONDITIONS SOCIOÉCONOMIQUES DES POPUALATIONS
DE M'BAÏKI : CAS DE CARITAS
MEMOIRE DE MAÎTRISE DE GEOGRAPHIE
Option : Géographie Rurale
Présenté et soutenu par :
Sous la Direction de :
NGOKOBONDO DOBOZENDI
Dr SARANDJI Simplice
Eugène Davy
Maître de Conférences de
Géographie à l'Université
de
Bangui.
Année Académique
2010 - 2011
Contacts : (+236) 77 31 34 75
Email :
ngokodav@yahoo.fr /
ndabe.dbz@gmail.com /
ngoko.dbz@hotmail.fr
IN MEMORIAM
Au
Regretté le Révérend père
Théodore DOBOZENDI décédé le 22
Juillet 2008.
Plus jamais nous n'écouterons tes homélies
nourries de conseils.
Plus jamais nous ne fêterons ensemble l'anniversaire de
ton ordination le 7 Août de chaque année.
Ton estime pour nous et pour le vide que tu as laissé,
nous te dédions ce mémoire produit de nos études et de nos
recherches.
REMERCIEMENTS
Les efforts consentis par certaines personnes à la
réalisation de ce mémoire exigent de notre part des
remerciements.
.A notre Directeur de Mémoire, Monsieur
Simplice SARANDJI, Maître de conférences à
l'Université de Bangui, à qui disons merci pour sa contribution
incontestable sur le fond et la forme du présent mémoire, la
qualité de la formation et ses conseils. Nous adressons nos
remerciements à tout le corps enseignant du Département de
Géographie pour la formation reçue
Notre reconnaissance et nos remerciements les plus
sincères vont au personnel de la CARITAS Diocésaine de
M'baïki pour leurs multiples soutiens et aussi à la population
locale pour sa collaboration.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
notre père Robert DOBOZENDI et notre
mère DOBOZENDI née MOKAMAGBINI
Simone qui nous ont encouragé dans cette initiative et pour
leur soutien constant.
A nos grands frères Bob Félicien
KONZI-SARAMBO, Jean Christophe DETCHOUA NGALEMON,
merci pour tous ceux que vous avez fait pour notre réussite. Les mots
nous manquent pour exprimer notre gratitude.
Nous tenons à remercier également nos grandes
soeurs DOBOZENDI Hélène et Madame
LEMAIRE née DOBOZENDI
Albertine Perpétue pour leur appui multiple
inconditionnel et indéfectible qui ont favorisé la
réalisation du présent mémoire.
A toutes les familles DOBOZENDI,
MOKAMAGBINI, MOSSABA, ZANGA,
TOMBEZOOGO, nous disons merci pour le soutien moral durant
notre cursus Universitaire.
A tous ceux qui n'ont pu être cités, nous leur
disons merci
SIGLES ET
ABRÉVIATIONS
ACF: Action Contre la Faim
AGR: Activité Génératrice
de Revenues
BCR: Bureau Central de Recensement
BSA: Banque de Soudure Alimentaire
CECA: Conférence des Évêques
de Centrafrique
CEI: Conférence Épiscopale
Italienne
CEPE: Certificat d'Etude Primaire
Elémentaire
CICR: Comité International de la
Croix-rouge
CVD: Comité Villageoise de
développement
DSRP: Document de Stratégie de la
Pauvreté
IDH: Indicateur du Développement
Humain
IPH: Indice de Pauvreté Humain
IST: Infection Sexuellement Transmissible
MST: Maladie Sexuellement Transmissible
OEV: Orphelins et Veuves Vulnérables
PNUD: Programme des Nations Unis pour le
Développement
ONG: Organisation Non Gouvernementale
PAM: Programme Alimentaire Mondial
PTD: Plan triennal de Développement
RCA : République Centrafricaine
SCAD: Société Centrafricaine de
Déroulage
SABE: Société Africaine de Bois
Équatoriale
SDPH: Service de Développement et de la
Promotion Humaine
UNESCO: United Nation Educational, Scientific
and Cultural Organization (Organisation des Nations unies pour l'Education,
la Science et la Culture)
AVANT PROPOS
Tenté d'expliquer ce qui a motivé notre
intérêt pour un sujet aussi ardu et complexe qu'il est
intéressant, n'est pas le but ici. Cependant, nous devons avouer que
nous avons atteint un degré particulier de réflexion
géographique. A tel enseigne que tous les pays du monde ont un seul mot
d'ordre: améliorer le bien être de la population et réduire
au maximum les inégalités sociales.
Il est nécessaire de remarquer que la plus part des
pays indépendant du tiers monde en général et en
particulier la République Centrafricaine n'a pas réussi à
amorcer jusqu'à présent son développement social et
économique malgré les importantes aides reçues de la
communauté Internationale.
Située au Sud-ouest de la RCA entre 16°20' et
18°30' de Longitude Est et entre 3°20' et 4°40' de Latitude Sud,
M'baïki est l'une des Sous-préfectures de la Lobaye. Elle renferme
sur son territoire, un effectif de 157.514 habitants (BCR, 2010).
En effet, la sous-préfecture de M'baïki regorge
des potentialités exceptionnelles en ressources minières, en
bois de toutes qualités qui sont exploitées mais malheureusement
cela ne profite pas à la population locale. C'est une localité
où la pauvreté et la misère bas son plein au sein de la
population.
Cette population ne vie que de produits agricoles
associés à la chasse, la pêche, la cueillette etc.
A cet effet, le présent mémoire intitule
: « Étude d'impact des Organisations non
Gouvernementales (ONG) sur les conditions socioéconomiques des
populations de M'baïki: cas de CARITAS/SDPH » est
destiné à faire une analyse sur les activités de la
Caritas et son impact sur les populations locales, planifiées par les
Administrations de la Caritas/SDPH depuis son installation jusqu'à
présent.
De ce fait, ce travail constitue un appel en vers la
communauté locale, nationale, les ONG, les décideurs politiques
pour une mobilisation générale afin de chercher à orienter
leurs activités dans la Lobaye en vue de combler le vide laissé
par l'État et que la Caritas à elle seule, ne suffit pas.
Pour réussir ce travail scientifique, nous avons
rencontré moult difficultés, dont les plus essentielles sont les
suivantes:
- les moyens matériels, logistiques et financiers nous
ont faits défaut. Ce qui ne nous a pas permis de réaliser ce
mémoire dans les délais ;
- la méfiance de la population de nous fournir
certaines informations concernant leur situation sociale et
économique ;
- l'instabilité permanente des populations cibles
à l'occurrence, les pygmées du village Zoméa et les
environs qui n'a pas facilité le travail ;
- la méfiance des responsables du projet à notre
égard. Très peu d'entre eux ont été ouverts dans
les débats. Ce qui a rendu impossible la constitution des tableaux,
notamment sur le salaire mensuel du personnel, le budget annuel et les
données des années antérieures dans quelques communes de
la Sous-préfecture de M'baïki.
En effet, nous informons les lecteurs de ce mémoire que
le présent travail n'est pas celui d'un éminent chercheur. Il
s'agit d'un débutant dans le domaine de la géographie. Par
conséquent, nous nous excusons des lacunes qui seront constatées,
car c'est un travail qui repose sur un fond analytique à partir des
recherches menées sur le terrain.
L'humanitaire aujourd'hui, comme depuis toujours, constitue
une force pour le développement dans tous les pays du monde, en
particulier les pays du Tiers Monde où la pauvreté sévit,
gagnant la majorité des populations. Ce que l'humanitaire apporte
aujourd'hui et qu'il est curieux de voir, n'est pas seulement le seul aspect
d'assistance aux personnes vulnérables en situation de pauvreté,
mais l'emploi des millions de personnes volontaires qui s'engagent, par son
appel à l'entraide, à voler au secours des uns et des autres.
Alors, chacun doit être proche des uns des autres pour un
développement meilleur. Les expériences ont
démontré que « des millions de volontaires, en
majorité des jeunes, constituent le plus grand mouvement humanitaire du
monde » (CICR, 2007). Ce qu'il faut noter c'est que aucun esprit
de profit ne justifie à cet effet la motivation de ces jeunes mais
l'allègement des peines des plus vulnérables. Aujourd'hui encore,
les oeuvres humanitaires sont orientées vers divers domaines de la
vie.
Les actions humanitaires ont commencé à
éclore à travers le monde à la naissance du Comité
International de la Croix Rouge (CICR) en 1859 par Henry DUNANT. Ce sont les
toutes premières actions de secours aux victimes de guerre opposant
l'Autriche à la France à Solferino dans le Nord d'Italie. Ces
mouvements tendent jusqu'à nos jours à protéger la vie et
la santé et à faire respecter la dignité de la personne
humaine, favorisant ainsi les interrelations sociales pour promouvoir la paix.
D'autres actions humanitaires s'inscrivent dans l'assistance aux personnes
atteintes par la toxicomanie. Nous avons par exemple l'Association Lucien Jean
ENGELMAJER (ALJE) qui est une structure qui naquit en 1972 par l'initiative de
Lucien Jean ENGELMAJER « le Patriarche ». Cette
structure s'est depuis toujours mise au service des toxicomanes et de leurs
familles, visant à « redonner l'espoir à ceux qui
sont atteints par la toxicomanie et ses corollaires, le SIDA et les maladie
opportunistes » (Lucien J.E, 1993). C'est donc pour comprendre
que ces actions visent à rendre à la société des
êtres fiers libres responsables et solidaires.
L'évolution des sociétés humaines,
l'humanitaire dépasse le cadre d'une simple assistance d'urgence aux
personnes vulnérables en temps de crise sociale et atteint un cadre
où mieux vaut rendre les individus responsables de leur propre
destinée, c'est à dire capable de s'auto développer. C'est
ce que nous pouvons observer avec la CARITAS/SDPH qui appui à la fois
les programmes d'aide d'urgence liés aux catastrophes naturelles et des
projets de Service de Développement et de la Promotion Humaine à
long terme comme l'accès aux soins de santé, l'éducation
et à la scolarisation, le renforcement du rôle social, etc.
En RCA, les crises humanitaires liées aux conflits
armés de ces dernières décennies ont rendu alors une bonne
partie de la population plus pauvre et vulnérable. Les crises
humanitaires en Centrafrique se traduisent aujourd'hui par
l'inaccessibilité à l'eau de bonne qualité, l'insuffisance
alimentaire dans les ménages, la pandémie du VIH/SIDA
associée à la pauvreté.... Au moment où la RCA
commence à être de plus en plus affectée par ces diverses
formes de crises humanitaires, les besoins d'assistance deviennent ainsi de
plus en plus importants pour relever les familles les plus démunies
surtout en milieu rural.
A cet effet, il y eu tout une multitude d'ONG, locales et
étrangères qui interviennent dans un contexte de réponses
sociales aux crises humanitaires diverses auxquelles se confrontent les
populations rurales. La CARITAS/SDPH en a fait de son mieux à l'instar
des autres ONG comme l'Action Contre la Faim (ACF), le Comité
International de la Croix Rouge (CICR), Merlin, Solidarité, etc. Mais
la satisfaction reste partout vaine selon un constat général,
pour un développement fiable. Le fait est que l'humanitaire aujourd'hui
a rendu les populations plus dépendantes. C'est pourquoi il serait
judicieux de procéder à un diagnostic systématique.
La présente étude isole le cas particulier de
CARITAS/SDPH dans la Sous-préfecture de M'baïki (voir la carte
n°1).
Un diagnostic participatif sur les conditions de vie
humanitaire, abordant l'impact des activités de la CARITAS sur les
conditions de vie en milieu rural.
Or la RCA, longtemps affectée par les conflits
militaro-politiques, se trouve aujourd'hui avec ses systèmes sanitaire,
éducatif et agricole bien affaiblis
Source : LACCEG Guy LASSERE,
Université de Bangui, 2011
La santé et le savoir qui constituent l'un des grands
indicateurs de développement humain sont en déclin, du point de
vue général. Il lui faut donc une décennie pour pouvoir
rattraper le retard dans ces domaines longtemps freinés. Face à
l'ampleur du problème, les structures étatiques restent toujours
faibles pour fournir des réponses sociales plus pratiques. Pourtant, le
gouvernement s'est efforcé de créer un cadre politique de la
reconstruction nationale avec le document de stratégie de
réduction de la pauvreté (DSRP, 2000). Ce cadre politique
définit des grands axes d'un développement intégré,
mettant l'accent sur l'importance des secteurs de santé,
d'éducation qui résident dans la création d'un
véritable capital humain. Le principal objectif est de
« former des hommes et des femmes compétents,
imprégnés des valeurs humaines, morales, spirituelles,
culturelles et civiques, capables de créer une nouvelle
société Centrafricaine solidaire démocratique,
prospère et pacifique » (MENAESR, 2008). Mais le
contexte économique de la chronique sociale Centrafricaine n'offre pas
assez d'opportunités au gouvernement de réaliser ces fins.
L'urgence d'un capital humain se pose sur tous les plans de la
vie politique et sociale du pays et l'action urgente de CARITAS/SDPH a
été dans une perspective d'atténuer l'ampleur du
problème et de favoriser un développement meilleur en faveur des
ménages démunis.
L'action de CARITAS/SDPH est toujours fondée sur un
esprit d'évangile, celui de prôner le respect de la personne
humaine, la justice, la paix... en vue de fonder une société
égalitaire ou chacun se met au service de l'autre. C'est le sens
d' « être près de ceux qui sont loin de
tout ». Elle s'engage alors dans la Sous-préfecture de
M'baïki et vole au secours des personnes vulnérables, appui des
écoles villageoises dans les communes rurales de M'baïki, Pissa,
Mbata, Balé-loko, Bogongo-Gaza, Nola et Lessé afin d'offrir cette
chance aux personnes pauvres d'accéder aux soins de santé
primaire, à une éducation de qualité. Pour cela, la
CARITA/SDPH s'attaque aux contextes structurels du secteur sanitaire,
d'éducatif et socioéconomique des familles vulnérables.
Les lecteurs qui auront l'opportunité de lire ce
présent mémoire se rendront compte que celui-ci n'est peut
être pas totalement parfait. C'est pourquoi nous tenons à les
rassurer de notre disponibilité à être réceptif
à toutes les remarques et critiques positives susceptibles de nous
aider, à améliorer nos prestations intellectuelles dans les jours
à venir.
Ce mémoire est divisé en trois (3) grandes
parties. Chaque partie est subdivisée en deux chapitres.
La première partie présente les normes
théoriques où l'étude a puisé ses fondements les
plus scientifiques, les outils et les techniques utilisés pour la
collecte des informations du terrain, le milieu physique et humain de la zone
d'étude. Elle rassemble alors le cadre théorique et la
présentation du cadre physique et humain de la zone d'étude qui
sont les principaux chapitres.
La deuxième partie qui s'intitule les actions de la
Caritas/SDPH M'baïki comprend deux chapitres. Le premier chapitre a pour
titre l'administration de la Caritas et la nature de ses activités et
le second est consacré sur la nature des activités et les oeuvres
réalisées à M'baïki.
La troisième partie concerne les impacts de la
Caritas/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations de
M'baïki. Elle renferme également deux chapitres. Elle traite en
son chapitre V les impacts des activités de la Caritas/SDPH sur les
conditions socioéconomiques des populations locale ; alors qu'au
chapitre VI il concerne les contraintes liées aux actions de la
Caritas/SDPH
Chapitre I: LE CADRE THÉORIQUE ET APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE
Ce chapitre traite du cadre théorique et l'approche
méthodologique de l'étude. Comme annoncer ci haut, il
présente les fondements scientifiques de cette étude.
I- LECADRE THÉORIQUE
Le cadre théorique va s'intéresser au contexte
à la justification du choix du sujet, la définition des concepts
clés, la problématique, les objectifs, les hypothèses et
la méthodologie.
1- Justification du Choix et intérêt du
Sujet
Faisant partie des pays de la Sous région, la
République Centrafricaine est un pays faiblement peuplée qui
compte 4,2 Millions d'habitants (63% de ruraux et 37% d'urbains) pour une
superficie de 623000 km2 soit 6 habitants par km2. Le
pouvoir d'achat du Centrafricain moyen a dégringolé depuis
quelques décennies et le panier de la ménagère s'en
ressent gravement.
Près de 70% de population vie sous le seuil de la
pauvreté (
www.centrafrique presse.org). A
cet effet, la CARITAS Internationale qui est une ONG Internationale
d'organisations Catholique, présente dans 198 pays et territoires. Son
nom vient du latin « catiras » ce qui
signifie « Amour de l'autre ». Elle a
été fondée à FRIBOUGEN-BRISGAN, en Allemagne, en
1897. En RCA, elle était connue sous la dénomination de CARITAS
Centrafrique. Elle a fait son entrée en République Centrafricaine
avant l'indépendance sous le nom de « Secours Catholique
Centrafricain ».
Pendant des décennies, il a collaboré avec
l'Animation Rurale. Toute cette période a été
caractérisée par de nombreuses initiatives individuelles locales
menées souvent par des religieux étrangers grâce a des
ressources privées et qui n'avaient pas de compte à rendre.
En 1991, ces deux courants, Secours Catholique et Animation
Rurale se sont fusionnés pour devenir la CARITAS Centrafrique qui
intervient dans le domaine de la santé, de l'éducation, de
l'agriculture, de l'animation rurale, en hydraulique et aussi dans la promotion
des droits des femmes et des pygmées (AKA). La CARITAS mène ses
activités dans toutes les régions de la RCA en
générale et dans la localité de M'baïki capitale de
la Préfecture de la Lobaye en particulier. C'est depuis plus d'une
décennie que la CARITAS est opérationnelle à M'baïki.
Force est de constater que la population de M'baïki, ville satellite de
Bangui et aussi l'un des greniers centrafricain demeure profondément
pauvre sur tous les plans. D'où le choix du sujet intitulé
étude d'impact des actions de la CARITAS/SDPH sur les conditions
socioéconomiques des populations de M'baïki depuis son installation
jusqu'à nos jours. Il s'agit en d'autre terme d'attirer l'attention des
autorités politiques, la communauté locale sur le point des
connaissances relatives aux activités de la CARITAS/SDPH.
Pour se faire, la définition des concepts clés
de ce mémoire mérite d'être faite pour éviter
l'incompréhension de celui-ci.
2- La Définition des Concepts
Pour éviter toute interprétation contraire au
sens d'objet de cette étude, il nous est indispensable de tirer au
claire certains concepts. Il s'agit des concepts tel que : l'étude,
l'impact, la condition socioéconomique.
L'étude vient du mot Latin
«studuim, zélé » ce qui
signifie une activité intellectuelle qui permet d'acquérir ou
d'approfondir une connaissance. Étudier nécessite des efforts
particuliers d'observation, de compréhension, d'analyse, de
synthèse et de mémorisation. Elle peut être aussi
définie comme un travail de l'esprit qui s'applique à
approfondir; s'intéresser à l'étude des sciences; ouvrage
ou s'expriment les résultats d'une recherche. Pour ce travail,
l'étude est une activité intellectuelle qui permet
d'acquérir ou d'approfondir les connaissances des actions de la
CARITAS/SDPH sur les conditions de vie des populations de M'baïki depuis
son entrée jusqu'à nos jours.
Impact vient du mot Latin
« impactus » qui veut dire influence
décisive de quelques choses sur le déroulement de l'histoire, des
événement; effet d'une action. En d'autre terme, l'impact d'un
projet ou programme est défini comme l'ensemble des changements dans les
conditions de vie des ruraux, tels que eux mêmes et leurs partenaires les
perçoivent au moment de l'évaluation, ainsi que tout changement
durable dans leur environnement auxquels le projet a contribué. Ces
changements peuvent être positifs, voulus ou imprévus. Dans la
terminologie du cadre logique, ces changements perçus dans les
conditions de vie peuvent correspondre au niveau des objectifs
spécifiques ou celui de l'objectif général d'une
intervention.
De cette définition, il ressort que
étude d'impact est une étude préalable
à la réalisation d'un projet qui consiste en évaluer les
éventuelles répercussions sur le milieu naturel ou humain, et
à définir en cas de besoin des mesures correctives ou
compensatoires d'une part, une étude d'impact est
initialement une activité intellectuelle qui vise à
apprécier les conséquences environnementales d'un projet pour en
limiter les impacts négatifs d'autre part.
Le contexte de ce concept nous permettra d'évaluer le
niveau d'implication de la CARITAS/SDPH sur les conditions
socioéconomiques des populations de M'baïki.
En conséquent, le concept condition
vient du mot Latin « condicio » qui signifie la
manière d'être, état d'une personne ou d'une chose, la
condition humaine, circonstances extérieures dont dépendent les
personnes ou les choses. Ce mot se définie aussi comme la nature,
état ou qualité d'une chose ou d'une personne; qualité
d'un objet par rapport à sa destination.
Enfin, le concept socioéconomique est
un adjectif qui intéresse la société définie en
terme économique. En effet, socioéconomique est une branche des
sciences économiques et de la sociologie qui examine l'influence des
rapports humains sur l'évolution économique. Parlant de statut
socioéconomique de la famille A est fonction du revenu familial, le
niveau de scolarité des parents, profession des parents et le statut
social dans la communauté (telles que les contacts au sein de la
communauté, les associations du groupe et de la communauté, de la
perception de la famille). A contrario, la sociologie économique examine
les influences des relations économiques sur les groupes sociaux. Dans
le cadre de ce travail, le concept socioéconomique permet
d'évaluer le niveau social des groupes ou ménages
bénéficiaires des actions ou des oeuvres de la CARITAS/SDPH,
ainsi que le niveau économique de ceux-ci.
3- La Problématique
En 2007, la République Centrafricaine était
classée au 179ème rang après le Mali selon
l'Indicateur du Développement Humain (IDH) (PNUD, 2009). Cela
prouve que la société centrafricaine est l'une des plus
démunies du continent africain. La pauvreté sociale court les
rues de Centrafrique et frappe presque à toutes les portes malgré
l'existence d'une petite bourgeoisie nationale qui aura bâti sa fortune
sur le dos de l'État grâce à la corruption, à
l'affairisme et au détournement des deniers.
Pour palier cette pauvreté et cette misère
profonde, les Institutions Internationales ont mis à la disposition des
gouvernements des moyens susceptibles de freiner ce fléau. Mais un
constat triste a été fait dans la gestion de ces fonds.
Devant ce constat triste, les partenaires au
développement vont encourager la
population à se regrouper en association et à
créer des ONG à caractère humanitaire. Mais cette
initiative n'a pas abouti. A cause de l'insécurité grandissante
dans les sous régions qui provoque le déplacement de la
population et la croissance éffreinée de la misère et de
la pauvreté, des ONG Internationales vont s'implanter partout sur le
territoire centrafricain afin de voler au secours des nécessiteux. C'est
le cas de la Carias M'baïki.
C'est depuis plus d'une décennie que la Caritas
travaille dans la Sous-préfecture de M'baïki pour voler au secours
des personnes démunies. Pour se faire,
- Quel est le niveau d'implication de la CARITAS/SDPH sur les
conditions socioéconomiques des populations de M'baïki ?
Les questions secondaires tournent autour des questions
suivantes:
- Quelle est la participation effective de la CARITAS/SDPH
sur les modes de vie des populations locales ?
- Quel est son impact dans le développement
socioéconomique de la Sous-préfecture de M'baïki ?
- Quelle est la perception de la population locale des actions
de celle-ci ?
- Quelle est l'attente de la population des activités
de CARITAS/SDPH ?
4- Les Objectifs de Recherche
L'étude cherche à comprendre les défis
à relever, l'impact des activités de la CARITAS/SDPH sur les
conditions socioéconomiques des populations.
5-Les Objectifs Spécifiques
Le présent travail qui se veut une contribution sur les
études d'impact des actions de CARITAS/SDPH sur les conditions
socioéconomiques des populations de M'baïki consiste à :
- Évaluer le niveau socioéconomique des
ménages, groupes subventionnés par la CARITAS/SDPH;
- Exhumer le mode de fonctionnement de la CARITAS/SDPH;
- Analyser les apports de la population aux efforts de la
CARITAS/SDPH;
- Évaluer la qualité des relations entre cette
ONG et la population locale;
- Déterminer les raisons qui empêchent la
CARITAS/SDPH d'atteindre son but; et enfin,
- Proposer des stratégies pour les actions futures de
la CARITAS/SDPH M'baïki en vue d'aider au développement durable des
communautés.
6- Les Hypothèses de Recherche
Pour mener cette analyse scientifique, nous avons émis
quelques hypothèses.
6.1-L'Hypothèse Centrale
La CARITAS/SDPH contribuerait efficacement aux conditions de
vie des populations de M'baïki en raison de son intervention tant dans les
domaines de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, de la
promotion de droit de la femme et des pygmées (AKA).
6.2- Les hypothèses secondaires
Les hypothèses secondaires tournent autour de:
- la CARITAS/SDPH s'efforcerait de freiner le
sous-développement socioéconomique des populations de
M'baïki;
- la CARITAS/SDPH donnerait une aide matérielle et
morale aux vulnérables sans distinction de race et de religion;
- l'aide de la CARITAS/SDPH aurait permis aux ménages
d'améliorer leurs conditions sociale et économiques;
- la CARITAS/SDPH éprouverait d'énormes
difficultés pour atteindre son objectif.
II- APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
Elle met en exergue la technique de recherche, l'observation
du champ de l'étude et la méthode d'analyse. Ainsi, dans le cadre
de la recherche sur « Études d'impact des Organisations Non
Gouvernementales (ONG) sur les conditions socioéconomiques des
populations de M'baïki: cas de CARITAS », un certain nombre
d'activités ont été réalisées durant la
période d'Août à Septembre 2010.
1-Matériels et
Méthodes
1.1-La Recherche Documentaire
Les travaux antérieurs constituent une source de
données pouvant orienter la recherche sur terrain, elle est une phase
très importante de tout travail scientifique. Durant la période
de Février à Mai, nous avons effectue des recherches dans la
bibliothèque de l'Université de Bangui, celle des organismes
Internationaux (UNESCO, CARITAS CENTRAFRIQUE, COOPI), celle de l'Alliance
Française, sur les sites Internet afin de faciliter la collecte des
données sur le terrain; c'est ainsi que dans le cadre de la
réalisation de notre travail, nous avons fait recours aux
différents ouvrages abordant notre thème d 'étude en
vue de faire leur synthèse et d'organiser des thématiques. En
fait, nous avons consulté des ouvrages généraux et des
ouvrages spécifiques.
1.2 La Collecte des Données sur le
Terrain
L'observation sur le terrain
Elle nous a permis de saisir le comportement des habitants
(population cible) par rapport aux problèmes posés. Nous avons
utilisé l'observation directe qui, par définition instaure un
rapport entre le chercheur et le groupe social qu'il veut observer.
Du point de vue technique, nous avons pris des images pour
éclairer les différentes activités.
Méthode d'Enquête
La méthode Accélérée de Recherche
Participative (MARP) nous a permis d'être en contact avec la population
cible, de collecter les informations auprès des communautés
locale.
C'est pourquoi, nous nous sommes appuyés de
différents outils suivants: guide d'entretien, d'un questionnaire,
interview semi structurées; profil historique et carte du terroir.
Un sondage par questionnaire, administré durant la
période du 1er au 15 août 2010. Le questionnaire est
structuré en trois (3) parties à savoir : identification du site,
description du ménage et en fin les activités des ONG: CARITAS.
Le but de cette structuration au premier plan est de bien maîtriser la
localité où l'enquête a été menée. Au
second plan, cerner ou du moins connaître le statut de la personne
enquêtée. Et en fin au troisième plan, voire claire les
différentes types d'aides octroyées par la CARITAS au profit de
la population de M'baïki.
Lors des rencontres par groupes de discussions (23 - 30
Septembre 2010), le profil historique de la ville de M'baîki et quelques
villages cibles ont été fait par la population. Cela nous a
permis de faire le parcours des différents événements qui
ont eu lieu durant la période antérieure, l'histoire de la
création de la ville de M'baïki, quelques villages et communes et
la mise en place de certaines activités dans ces zones.
Stratégies de mise en oeuvre des
activités
Elle est basée sur: des missions à Zoméa,
Ndolobo, Lessé et M'baïki centre; la collecte des données
statistiques disponible; le Focus groupe avec le Directeur technique de la
CARITAS, le coordonnateur, le formateur, les chefs de centre CARITAS/SDPH et
les chefs de villages; les enquêtes auprès des pygmées AKA
et la population locale
Cette technique nous a permis, partant de l'analyse des faits
observés et collectés, de proposer des perspectives pour une
réorganisation possible de cet aménagement.
2- Le Dépouillement du questionnaire
A la fin de l'enquête, un dépouillement manuel du
questionnaire est fait. Cette étape a permis d'abord de codifier les
modalités de questions ouvertes; ensuite, une exploitation
informatisée de tous les questionnaires a été fait. Par la
suite, les fichiers des données sont récupérés pour
la tabulation des résultats de l'enquête. Nous avons obtenues des
fréquences relatives à partir des fréquences absolues.
3- L'Analyse et la Synthèse des Données
Statistiques
-L'estimation des impacts
socioéconomiques
L'estimation du degré d'impact est fait selon
l'importance accordée à la variable par les membres de la
communauté rencontrée. L'analyse documentaire, les enquêtes
de terrain et les observations sont des systèmes qui nos ont permis
d'aboutir à une telle évaluation du résultat.
Le Questionnaire
L'élaboration du questionnaire destiné à
la collecte des données sur le terrain, comprend dans une majeur partie
des hypothèses que nous avons émises tout en tenant compte des
objectifs segmentés en thème: l'identification du site;
description du ménage; catégorie socioprofessionnelle de
l'enquêté; type de ménage; la vie des ménages; les
activités de la CARITA/SDPH M'baîki. Il a donné des
résultats escompter donnant ainsi la meilleur compréhension sur
le site, les ménages ainsi que sur les activités de la
CARITAS/SDPH M'baîki.
L e Guide d'Entretien
Il est élaboré afin d'orienter l'entretien avec
le personnel de la CARITAS/SDPH, il a pour but de compléter les
informations obtenues par la documentation et par les questionnaires.
La Collecte des Données
Les informations utilisées et analysées
regroupent quelques données secondaires (les données sur la
démographie), les cartes et les figures. Elles sont issues de plusieurs
sources: la documentation, la base de données de la CARITAS/SDPH
M'Baïki, les données d'observation, les enquêtes
effectuées dans les Centres/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc, Saint
d'Augustin et de Safa-Loko, quelques villages, campement des pygmées
(AKA de Zoméa), au Centre de Santé Préfectoral de
M'Baïki ainsi qu'à la Mairie de M'baïki.
Choix des Zones Cibles
Le choix des villages, les quartiers de la ville est fait
selon deux critères:
il subissent l'influence directe des activités de la
CARITAS/SDPH et ils sont à l'intérieur de chaque zone d'action
des Centres/SDPH de la CARITAS. Le secteur Zoméa est choisi aussi c'est
parce qu'il y a beaucoup d'AKA et c'est un endroit ou la CARITAS à
beaucoup oeuvrer.
Échantillonnage
En revanche, deux quartiers et un village sont
échantillonnés sans risque de distorsion. Ces quartiers sont
Baguirmi (M'baïki centre), Pissa II (Commune de Pissa) et le village
Zoméa. Nous avons utilisé la base des données du
recensement général de la population, pour cela, nous avons
enquêté 190 personnes qui représentent 1% de la population
totale de la commune.
4- Ressources et Matérielles
L'appareil numérique pour la prise de photo, l'appareil
enregistreur pour l'enregistrement des entretiens du focus-group; des cadeaux,
etc.
4.1-Ressource en Moyens Logistique
La Toyota (Pick-up) de la CARITAS/SDPH, les trafique, les
taxis moto et les pirogues sont utilisés durant les
déplacements.
5-Les Hypothèses de Risques
Un travail de recherche scientifique ne se fait jamais sans
entraves. Ainsi, le présent travail a été jalonné
d'un certain nombre de difficultés situées à
différents niveaux. Trois (3) risques majeurs ont influencé
négativement le déroulement de l'enquête:
La première hypothèse de risque était
liée au retard de la mobilisation de ressources financière par
rapport au chronogramme de recherche,
La deuxième hypothèse de risque était
liée au calendrier de l'enquête (Août - Septembre) sur le
terrain qui coïncide avec la période de ramassage, cueillette,
pêche et le récolte du vin de palme chez les villageois. Ce qui
fait que les rendez-vous n'étaient pas respectés. Si bien qu'on a
effectue des passages supplémentaires sur le site.
Enfin, la communication est difficile avec les pygmées
qui ne peuvent s'expliquer sans la présence de leur chef coutumiers qui
sont les Bantous.
Chapitre II : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN
Ce chapitre traite le milieu physique et humain de la zone
d'étude. En d'autres termes il sera question ici de montrer les
différentes configurations physiques du terrain et les individus qui
constituent la population de cette partie de la République
centrafricaine.
I- LE MILIEU PHYSIQUE
1 - Le Relief
La Sous-préfecture de M'baïki est située
entre 16°20' et 18°30' de Longitude Est et entre 3°20' et
4°40' de Latitude Sud. Cette région se présente comme une
plate forme et se situe à la limite nord du grand bassin du Congo
.Cette plate forme est constituée de divers éléments
orographiques visibles sur la carte du relief de cette localité. Elle
est le témoin du vieux socle précambrien dont certains
éléments affleurent par endroit et constituent la surface
d'aplanissement que l'on observe dans cette Sous-préfecture. Les
altitudes moyennes sont constituées par les glacis cuirassés et
les collines du Nord - Est.
La Sous-préfecture de M'baïki appartient au Bassin
Versant Oubanguien et au Bassin Congolais. La topographie est en relation avec
les différentes formes géologiques .Les quartzites
présentent une topographie plus accidentée , constituée
souvent de grandes collines en pentes assez douces et ayant une forme convexe.
On y observe des plateaux entrecoupés de larges vallées souvent
marécageuses.
Les grés offrent un relief tabulaire que l'on peut
également observer dans la Sous- Préfecture de M'baîki. Un
plateau qui s'étant depuis le Village Bombekiti sur l'axe
M'baïki-Boda jusqu'à la frontière Congolaise. Il est couvert
par les grés de Carnot. Son altitude varie de 500 à 600
mètres.
C'est un site accidenté. La colline de Jean Baker
à l'entrée de la ville ( 5 km ) et la colline de Wakombo
à la sortie de la commune de M'Baïki , sur l'axe Boda et celle de
Ndala , sur les axes SCAD et M'bata ,illustrent bien cette
réalité orographique.
L'action de l'eau dans le modelé de ces collines est
essentielle, du fait que le réseau hydrographique comprend une
hiérarchie bien tranchée. Ces collines ont des sommets bien
arrondis, des versants moins accidentés. Leurs pentes sont
fréquemment convexes en leurs parties inférieures et se
raccordent brutalement au fond des vallées principales.
Au niveau de M'Baïki, ils se présentent sous forme
de hautes terres, presque des bourrelets. Les altitudes sont de l'ordre de 598
mètres à Tobalet près de Boukoko à 527
mètres à Gbokombo et à M'Baïki, 512 mètres
à Wakombo. La ville de M'Baïki à un site accidenté,
à cause d'un ensemble de quartzites qui émergent partout du
manteau d'altérites .Ces filons de quartzites ont été
mis en relief grâce à l'érosion différentielle qui a
creusé des rigoles et des ravins dans la localité de Lazaret et
à Ndéya, près de la ville de Mbaïki.
La platitude du Centre et de l'Est de la ville de M'Baïki
s'explique par la présence de la plaine alluviale de l'Oubangui. Le lac
Fonota qui se trouve entre Bouchia et Bokanga est une immense rivière.
Pendant la saison sèche ces eaux tarissent et le Lac diminue de
diamètre et de profondeur.
Source: LACCEG Guy LASSERE,
Université de Bangui, 2011
Des pseudo karts très réduits, avec des
dépressions fermées, s'observent aux environs des villages
Mbalé, Lobé, Bouaka et Bogayé. Les éléments
physiques
jouent un rôle de premier plan dans l'organisation de
l'espace, d'une part en raison de leurs caractères propres d'autre part
en raison de l'influence qu'ils exercent sur la répartition spatiale.
La ville de Mbaïki connaît un sérieux problème
d'urbanisation car pendant la saison pluvieuse, le travail d'érosion
est beaucoup plus prononcé.
2- Le Climat
La Sous- Préfecture de M'baïki jouit d'un climat
du type équatorial chaud et humide .Ce type de climat comprend deux
saisons: une saison des pluies caractérisées par des
précipitations abondantes qui s'étendent de mi-mars à
mi-novembre et une saison sèche plus courte que la
précédente, mi- novembre à mi - mars (J.Serre : Histoire
de la R.C.A .sd . P35). En 1986, le total des précipitations
était de 1970 mm (JB. Mboko, 1983 .p2). A la station de Boukoko
située à onze (11) kilomètres de M'Baïki on relevait
les chiffres suivants : 1448 mm de hauteur d'eau annuelle minimale et 2418 mm
d'eau maximale de pluie (JB Mboko idem .p2).
Les températures connaissent une forte variation de 25
à 28° C. L'amplitude thermique annuelle est de 20 ° C pour le
mois de février et un maxima de 23° C pour le mois d'août. Le
climat équatorial est caractérisé par des pluies qui
s'étendent pratiquement sur toute l'année. Une
pluviométrie de 1,5 à 2 mm/an et une température moyenne
de 26° C. La Préfecture de la Lobaye dans laquelle M'baïki
fait partie, connaît à chaque période de l'année des
manifestations climatiques.
Les centres d'Actions
Au point de vue géographique, la Lobaye est soumise
à trois (3) groupes de perturbations atmosphériques :
*Les vents pluvieux viennent de l'Ouest et apportent l'eau sur
les monts du Sud Cameroun ; ils donnent un temps orageux et pluvieux au
Cameroun (Douala, Yaoundé) nuageux ou brumeux en Pays Gbaya (Batouri,
Boda) et beau plus à l'Est (M'baïki et Bangui).
* En conséquent, les perturbations de l'Est de la
Lobaye apportent un temps pluvieux continu (août et septembre).
* En outre, les perturbations venant du Sud du Bassin de
Congo sont pour la plupart orageuse. Au changement de saison (mars et
novembre), certains orages éclatent '' à sec '' sans pluie.
Le vent qui souffle peut provoquer des déracinements désastreux
des arbres surtout en novembre car le sol est détrempé.
Ces deux systèmes pluvieux Sud et Est
interfèrent dans la Lobaye et les dépressions suivent les
vallées .Il est donc difficile de savoir lequel des deux centres pour
la Lobaye est prépondérante au cours de la saison des pluies
.Toutes les perturbations sont dirigées à partir de la Sainte
Hélène centre d'action Sud et celui de Libye au Nord. Le premier
donne les vents d'Ouest avec un ciel peu nuageux et du beau temps. Il se fait
sentir durant toute la saison sèche et sporadiquement en saison des
pluies. L'action combinée de l'anticyclone de Sainte
Hélène et celui de Libye (tous deux périodiques)
déterminent le passage des perturbations atmosphériques jusque
dans la Lobaye et aussi les saisons sèches et humides.
3- Le Sol et la Végétation
Dans la Sous-préfecture de M'baïki, les types de
sols sont différenciés par la couleur et la texture, indiquant le
taux et la nature de l'humus, par l'évolution latéritique et par
le sous sol sous-jacent ou alluvial. Partout ailleurs, on retrouve les sols
férralitiques appauvris avec des intrusions de sols hydro morphes;
(KAKPEKALA Edgard, 1998). Ils présentent un profil bien
développé, profond permettant une bonne pénétration
radiculaire. Leur texture sableuse en surface devient argile en profondeur.
Leur couleur devient brun ocre et rouge sur le plateau.
Dans les vallées, ils sont gris à gris beige
avec des tâches d'oxydoréduction. On trouve ces sols dans la ville
de M'baïki et dans la vallée de la Lobaye.
Les sols férralitiques remaniés associés
à des sols férralitiques indurés appauvris.
Ils se caractérisent par la faible profondeur des profils,
l'apparition de l'horizon égravillonnais à de faible profondeur
et l'induration de l'horizon égravillonnai. Ces sols sont
observés au niveau de la périphérie à savoir: la
commune de Pissa et quelques villages de M'baïki centre (Ndéya,
Zanga, etc...).
Au niveau du centre de la ville de M'baïki, le plateau de
« Ouambangana » a une grande influence sur la
formation des sols par la grande manifestation d'érosion où
lorsqu'il pleut, toute la quantité de pluie ruisselle vers les ruisseaux
et les marigots laissant apparaître ces différents types de sols
que sont :
- au sommet des collines on trouve des sols rocailleux
constitués des éléments détritiques arrachés
de plateau « Ouambangana » par le travail de
l'érosion.
- au fur et à mesure que l'on descende, on trouve des
sols férralitiques. Ces sols sont généralement
vulnérables à l'action de l'érosion.
Lorsqu'on descende vers les ruisseaux et les marigots, on est
en présence des sols
hydro morphes. Le climat et le sol influencent la
végétation.
La localité de M'baïki est à la limite
même de la grande forêt équatoriale et de la savane. Sous
l'influence de la culture, des clairières se dessinent, s'anastomosent,
puis donnent naissance à des savanes de plus en plus vastes dès
que l'on s'éloigne vers le Nord. Dans cette zone en damier, la
forêt prédomine sur la savane au Sud et c'est là que se
regroupe la population car les cultures se font uniquement sur
défrichement forestier.
Les groupements végétaux forestiers ne portent
que sur la forêt secondaire ancienne. Le long des ruisseaux et des
rivières s'allonge la « rain forest » qui
s'étend au confluent des vallées ou dans les zones assez larges.
En général, elle forme un étroit ruban de 20 à 50 m
de large dans les vallées encaissées. Jusqu'ici elle est peu
abattue sauf exception au Sud de la route M'baïki-Boda, ou s'étend
une vaste forêt couvrant les sommets et les pentes avec quelques
modifications floristiques suivant les lieux. Elle enveloppe des
vallées. C'est son habillage qui constitue chaque année la base
des terrains de cultures.
Les savanes sont circulaires ou allongées et de petites
étendues un (1) à cent (100) hectares. On peut distinguer :
- La savane à Panicum Maximum avec
Bauhinia Thonningü, Annona Senegatensis et Lophira
Alata, Hymenocardia Acida et Borassus OEthiopum: espèces
des grandes savanes à micro- climat relativement plus sec;
- La savane à Sissongo (Penisetum
Purpureum), qui occupe d'anciennes clairières
forestières.
Les groupements forestiers évoluent sous l'effet de la
culture.
4- L'Hydrographie
Le réseau hydrographique de la Sous-préfecture
de M'baïki est maigre et se caractérise par une densité de
marigots. La Lobaye, affluent droit de l'Oubangui demeure le principal cours
d'eau. Elle prend sa source dans le massif du Yadé près de Bouar.
Longue de 500 km environ, la Lobaye est encombrée au niveau de son cours
moyen de rapides. Elle se jette dans l'Oubangui au Nord de Mongoumba à
environ quatre kilomètres de Bangui, (MBALANGA. A, 1984). La Lobye est
la seule voie navigable de la région. Elle revête d'une valeur
historique et économique capitale. Historiquement, la Lobaye a servi de
voie à la pénétration coloniale et à
l'évangélisation de celle-ci et des régions voisines.
Économiquement, elle constitue
un terrain favorable pour la pêche et aussi la voie de
communication entre les populations qui longent son cours.
II- LE MILIEU HUMAIN
1- La Population
L'histoire de la République Centrafricaine
démontre que la majorité des populations actuelles ne sont pas
installées avant 1800. Ce territoire ne fut que « la terre
d'accueil » des populations migrantes. C'est ainsi que celles
installées dans le Sud-Ouest du pays avaient suivi un long
périple au cours des temps lointains avec des origines très mal
connues.
A cet effet, on peut se demander, quels sont les lieux de
provenance des ethnies Ngbaka et Issongo ? Comment se fait-il que, les Issongo
qui sont les derniers arrivés dans la Lobaye après les Gbaya, les
Ngbaka et les Mozombo des environs, ont occupé une place
privilégiée au coeur même de la région?
1.1- Les Ngbaka
Les Ngbaka ne sont pas les premiers occupants de la
Sous-préfecture de M'baïki. Ils seraient
précédés par les pygmées ou Babinga qui, selon la
tradition indigène signifie « grosse
tête », (G.BARTOUME, 1998). Depuis le XVI siècle,
les pygmées demeurent dans la forêt dense qui s'étend entre
la Lobaye et le Sangha. Pière KALCK estimait leur nombre à plus
de six mille (6000).
Ils ont servi de guide aux Ngbaka et Issongo, (affirmation de
P. KALCK tirée de Mémoire, G. BARTOUME,
1996).
L'origine des Ngbaka se trouve entre le Congo Belge et le
Congo Français et plus particulièrement entre
Libéngué, Dongou et Impfondo. Ceci à cause des mouvements
migratoires qu'ils ont effectués vers la fin du
XIIIème siècle. Selon les sources concordantes, les
itinéraires empruntés par les Ngbaka sont l'Oubangui, la Lobaye,
la Lessé et la Pama qui sont les principaux cours d'eau de la
région de M'baïki.
Les Ngbaka sont localisés sur l'axe Bangui-Mbaïki,
Pissa-Mongoumba et Loko sur la rive gauche de la Lobaye, (M.A KALANDA,
1986-1987). D'après la tradition, les Ngbaka dont le foyer d'occupation
se situe entre M'baïki et Bangui et dans la Lessé sont
appelés « Ngbaka Péndi », c'est
à dire les habitants de la savane. Ceux qui habitent la forêt sont
appelés « Ngbaka de la forêt » ou
« Ngbaka Mabo ». Au sein de l'ethnie Ngbaka, la
structure politique dont l'autorité peut s'étendre sur une grande
distance comme chez les sultans du Haut Oubangui est
quasi-inexistante. Elle était réduite au chef de clan ou au chef
de guerre. L'émiettement politique semble particulièrement
important chez les Ngbaka. Il serait le résultat de longue
période d'insécurité enregistrée dans cette
région.
Comme dans toutes les sociétés traditionnelles
noires africaines, la femme Ngbaka à pour tâche outre la
procréation, le service: la chasse, la pêche, la collecte de vin
de palme et l'abattage des arbres pour les travaux champêtres. Les Ngbaka
vénèrent un être suprême et invisible qu'ils
désignent sous le nom de « Mokomet »,
(A.MBALANGA, 1986-1987). L'autre ethnie la plus connue dans la
Sous-préfecture de M'baïki est les Issongo.
1.2- Les Issongo
Plus d'un jeune Issongo (ou Lissongo) désireux de se
fixer sur l'origine de sa tribu a dû se poser beaucoup de questions
à ce sujet .Les anciens, eux, le savaient qui en disparaissant, ont
emporté dans leur tombe la clé de tous les problèmes
possibles de nos jeunes .Il reste vrai cependant que la tradition a fait son
chemin, accompagnant la longue marche de clans restés assez
homogènes malgré les fluctuations sociologiques, qu'ils ont pu
connaître. Selon l'affirmation commune et générale, la
tribu Issongo est venue du Congo ex-belge (Kinshasa), traversant par
Libengué le Fleuve Oubangui à la hauteur de Mongoumba. Leur
avant -dernier point d'arrêt dans l'exode fut Batanga près du
Seuil de Zinga et vient s'installer au Sud de Bangui. Le Révérend
Père Théodore DOBOZENDI rapporte : ' « Au Sud
de Libengué et de Lissongo à l'amorce du bec de canard
formé par leur convergence à Liranga des deux Fleuves Congo et
Oubangui, on parle aujourd'hui d'une langue Lissongo qui garde encore sa
pureté originale [...] (DOBOZENDI T.H, 1971). Cette assertion
traduit et matérialise l'origine des Issongo.
Tout comme les Ngbaka, les Issongo ont été
guidés par les pygmées « Béka ou
Babinga ». Lissongo ou Issongo serait le nom de celui qui les a
guidé depuis leurs origines jusqu'à M'baïki. Une
altération du nom Mbati, terme populaire utilisé pour
désigner les Issongo.
Pareille déculturation devrait donner le change dans
l'intégration facile aux autres « out -group »
(groupes externes). Peu à peu, parfois même au prix de
mésententes accentuées, la coexistence pacifique finit par
régner. S'accommodant avec la philosophie et souplesse aux
impondérables de la vie, les Issongo surent attirer sur
eux la sympathie non seulement de leurs voisins africains de
Lobaye mais encore et surtout des premiers colons qui avaient perçu leur
grand sens de sociabilité. D'ores et déjà, nous comprenons
pourquoi l'occupation du centre de M'baïki par les Issongo fut reconnue et
légalisée par l'administration coloniale sans pour autant
être mise en doute par les voisins immédiats.
Leur foyer d'occupation se situe précisément
dans la commune de M'baïki et sur l'axe M'baïki -Boda. Les Issongo
n'avaient pas une autorité politique de grande envergure. Elle se
résumait aux chefs de clan et de guerre. La structure sociale
était comparable à celle des Ngbaka .
Outre les Ngbaka et les Issongo qui sont les principales
ethnies de la Sous-préfecture de M'baïki, On peut noter la
présence des groupes allogènes : Ali, Boffi, Gbaya, Banda, et
Mandja (difficiles à localiser ; présence extra - minoritaire)...
Ils se sont installés dans cette localité pour des raisons
économiques. On note également la présence de la
communauté étrangère d'origine Tchadienne, Malienne,
Sénégalaise, Nigérienne qui est répandue dans la
Sous-préfecture pour le commerce.
Comme dans toutes sociétés traditionnelles
africaine, les rapports entre Ngbaka et Issongo n'était pas toujours
cohérents. Ils étaient à la fois pacifiques et
conflictuels. Ndola, Originaire de Bouchia, un du village Ngbaka était
venu vivre avec les Issongo (Aperçu historique sur la terre de
loko.Anonyme S.d.pg 24). Ceci traduisait les liens d'amitiés entre
Ngbaka et Lissongo. Mais les rapports conflictuels étaient notoires et
l'insécurité permanente. La conquête de l'espace vital, la
défense du terroir ou la nécessite de l'agrandir et
l'hostilité à toute domination ont été les raisons
de ces conflits internes. En effet, après l'installation
définitive de toutes les populations, la possibilité de suivre le
gibier comme au temps des grandes migrations avait disparu. Le nombre des
habitants croissait avec la sédentarisation, le voisinage d'un groupe
« opposé » devenait inquiétant, car
pour nourrir une population nombreuse, il est indispensable d'obtenir un espace
vital plus vaste. Ce problème était résolu par la
guerre.
C'est ainsi que pendant un demi-siècle, de 1850
à 1900, Ngbaka et Issongo se battaient. Leurs deux chef Songo-Houtou de
l'ethnie Issongo et Mbimi de l'ethnie Ngbaka organisaient des combats
meurtriers jusqu'en 1904, date approximative à laquelle Songo-Houtou fut
tué par un jeune garçon, (A. MBALANGA, 1986-1987). Pendant cette
période très troublée qui va de la moitié du
XVIIIème siècle au début du
XIXème siècle toute rencontre avec
une ethnie voisine créait immédiatement un reflet de
défense.
C'est ainsi qu'en 1907, le sergent Tross, ayant engagé
à M'baIki des porteurs pour aller à Bongombé (Bobangui),
ceux-ci ont été tués à leur retour par les Ngbaka
de ce village. Cette longue période de trouble avait des
conséquences politiques et économiques. Sur le plan politique,
elle serait à l'origine de non-existence d'une autorité politique
d'une grande envergure. En effet, au moment où les Ngbaka et les Issongo
perdaient leur temps à se faire la guerre, de grands royaumes voyaient
le jour dans l'Est Oubangui. Économiquement, cette longue période
de trouble serait l'une des raisons de la faible production agricole dans la
Sous-préfecture de M'baïki.
Au fait, la Sous-préfecture de M'baïki
était peuplée par des différentes ethnies venues de
différents horizons de l'Afrique en général, et de la
République Centrafricaine en particulier. Ainsi nous allons
étudier l'évolution de cette population dans le temps et dans
l'espace dans le chapitre qui suit.
2- Les Mouvements de la Population
2.1-La Natalité
La natalité se définie comme le nombre de
naissances annuelles par rapport à une population donnée. Cette
notion est en rapport étroit avec la fécondité qui
étudie les rapports des naissances aux femmes en âge de
procréer.
La RCA présente un taux de 39,1% en 2003. En milieu
urbain il est de 38,2% contre 39,3% en milieu rural. Pour ce qui concerne la
Lobaye, le taux brut de natalité est de 39,6%, (BCR, 2003).
En 1996, la maternité de M'baïki a
enregistré 580 naissances. Le rapport de ces naissances avec l'effectif
total de la population qui était de 13690 habitants donne un taux brut
de natalité de 42,36%.
En 1999 cependant, la ville n'a compté que 561
naissances soit une régression de 19 naissances. En effet, cette baisse
de natalité est justifiée par les motifs suivants:
- la conjoncture économique
difficile dans ces derniers temps. Partant, les couples décident soit
d'arrêter les naissances soit les planifier. Ce fait a efficacement
contribué à l'accentuation du phénomène
d'avortement provoqué au niveau de la ville ;
- le déséquilibre du sex-ratio au profit des
hommes. Cette situation entraîne Inévitablement la chute du taux
de fécondité qui est estimé à 246%0. La
natalité étant liée à la fécondité,
il est probable que celle-ci connaisse une baisse, par rapport au
déséquilibre existant dans la structure par sexe
de la population.
Il convient de signaler que de nombreuses naissances ne sont
pas déclarées à la Mairie, de même, bon nombre de
femmes n'accouchent pas à la maternité. Ainsi, il est difficile
de connaître avec exactitude le nombre d'enfants nés dans une
année.
2.2- La Mortalité
La mortalité est le rapport pour une année
donnée du nombre de décès dans une population à
l'effectif moyen de cette population, (R.PRESSAT, 1983). Selon le recensement
général de la population et de l'habitat de 2003, le taux brut de
mortalité est de 20%0 sur l'ensemble du pays dont 22%0
chez les hommes et 18%0 chez les femmes. Ainsi, il ressort
qu'un centrafricain meurt toutes les sept (7) minutes.
La mortalité des enfants de moins de 5 ans est
mesurée par le risque de nourrir de 0 et 1 an (taux de mortalité
infanto-juvenile).
La mortalité infantile dans le pays est de 132%0
et dans la Lobaye, elle est de 152%0 . La mortalité
infanto juvénile est de 220%0 au niveau national ce qui veut
dire que un enfant centrafricain meurt toutes les 30 minutes.
L'importance de décès à M'baïki est
due au fait que le niveau de vie des populations ne leur permet non seulement
de payer les ordonnances médicales prescrites par le médecin
mais, elles sont également victimes de mauvais traitement de la part du
corps médical. Démunies, elles sont laissées pour
compte.
2.3- La Stérilité
La stérilité totale ou définitive est
mesurée par le pourcentage de femmes ayant déclaré n'avoir
jamais eu de naissance vivant à 50 ans et plus. Ainsi, dans la Lobaye,
l'indice de stérilité en 1988 est de 18,8%. En 2003 il est de
9,21% soit un écart de - 9,7. Cette baisse peu s'expliquer par les
multiples campagnes de sensibilisation pour un comportement sexuel responsable,
la fonctionnalité des formations sanitaires etc.
2.4- La Fécondité
Elle consiste à étudier les naissances parmi les
femmes en âge de procréer (15 - 49 ans) uniquement. Elle permet
ainsi d'apprécier le niveau de procréation de ces femmes à
partir d'indication non influencé par la structure par âge de la
population et qui tienne compte des individus spécifiquement
concernés par le phénomène.
La Lobaye à un indice synthétique de
fécondité de 5,5 enfants par femme, le taux
global de fécondité est de 16,9%0 et
l'âge moyen à la maternité est de 27,4 ans en 2003.
2.5- Le Taux de Croissance de la
Population
Le taux de croissance est le taux avec lequel une population
augmente ou diminue durant une année donnée en raison de
l'augmentation naturelle et de la migration nette exprimé en pourcentage
de la population de base. Il s'obtient en rapportant la différence entre
les naissances et les décès et la migration à la
population totale pour 100, (Arthur HAUPT et Thomas T. KANE, guide de
démographie; p11). Le résultat de ce calcul donne un taux annuel
de croissance qui est de 3,09%. Avec ce taux, la ville de M'baïki
prendrait 39 ans pour doubler sa population, (BCR, 2002).
3- Évolution Démographique de la
Population
Avant 1975, la population n'était pas recensée.
Des comptages administratifs effectués à l'époque
servaient à connaître l'effectif des personnes susceptibles de
payer l'impôt de capitation. Pendant ces opérations, certains
marginaux comme les pygmées qui vivent loin des villes et cachés
dans la brousse n'étaient pas recensés. Selon les chiffres, la
Sous-préfecture de M'baïki était passée de 48.308
habitants en 1957 à 157.514 en 2010. La population a été
multipliée par 3,26 en 53 ans.
Tableau n° 1: Évolution
démographique de la Sous-préfecture de M'baïki
De 1957
à 2010
Année
|
Effectifs de population
|
1957
|
48.308
|
1968
|
73212
|
1988
|
135.487
|
2003
|
140.861
|
20009
|
154.541
|
2010
|
157.514
|
Source: Bureau Central
Recensement, 2003
La mise en place des plantations industrielles du café
avait contribué à l'exode
rural des autres habitants des préfectures voisines.
Les sociétés d'exploitation du bois offraient également de
l'emploi aux jeunes ruraux qui s'installèrent finalement à
M'baïki. Les conditions d'installation étaient très
favorables. Les populations de la savane ethnie Gbaya ont été
attirés à M'baïki et ont réussi à gagner leur
vie en travail dans les sociétés forestières et dans les
plantations de café.
Dans le domaine d'instruction et de la recherche, M'baïki
occupait une place de choix par rapport aux autres villes du pays. Des
établissements primaires, secondaires, supérieurs (ISDR) et le
centre de recherche de Wakombo ont contribué à l'explosion
démographique dans cette région. C'est ainsi que dans le tableau
n°1ci haut, il ressort qu'en 1957, la Sous-préfecture de
M'baïki comptait 48.308 habitants au départ. Arrivée en
2003, elle était passée à 140.861 habitants. De 2003
à 2010, celle-ci a évolué difficilement de 154.545
à 157.514.
3.1- La Répartition de la Population
dans la Sous-préfecture de M'baïki
D'une manière générale, la Lobaye a une
superficie de 19235 km2. Sa population totale en 2007 était
de 266.238 habitants. Ce qui correspond à une densité de 13,8
hbts/km2 variant sensiblement selon les Sous-Préfectures.
La Sous-préfecture de M'baïki compte au total huit
(8) communes à savoir: M'baïki, Mbata, Pissa, Bogongo-Gaza,
Lessé, Nola, Moboma et Balé-loko.
En 2010, sa population était de l'ordre de 157.514.
Selon les données recueillies au Centre de Santé
Préfectoral de M'baïki. Elle est repartie dans les communes de la
manière suivante: voir le tableau n° 2 ci-après.
Tableau n° 2: Donnée
Démographique par commune de la Sous-préfecture de
Mbaiki
en 2010
Communes
|
Population
|
Pourcentage
|
M'baïki
|
22789
|
14,46%
|
Pissa
|
29559
|
18,76%
|
M'bata
|
28835
|
18,30%
|
Balé-Loko
|
25653
|
16,28%
|
Moboma
|
19905
|
12,63%
|
Bogongo-Gaza
|
8063
|
5,11%
|
Nola
|
16017
|
10,16%
|
Lessé
|
6693
|
4,24%
|
Total
|
157514
|
100%
|
Source: Centre de
Santé Préfectoral de M'Baïki, 2000.
Il ressort de ce tableau qu'en 2010, la commune de
M'baïki compte 22.789 habitants et occupe le quatrième rang
après la commune de Balé-loko. La ville de M'baïki est
entrain de se vider de ses habitants pour des raisons diverses qui
compromettent l'aisance de vie.
En effet, durant les vingt dernières années, la
situation socioéconomique de la ville de M'baïki s'est
considérablement dégradée. Ce qui a conduit une part
importante de sa population à la quitter.
L'enquête menée sur le peuplement dans la commune
de M'baïki a permis de constater que des quartiers qui autres fois
étaient assez denses pouvant grouper 1000 à 1500 habitants tels
que Baguirmi, Dédé, Gbaté, Yérima, Bombolet se
trouvent aujourd'hui assez dépeuplés par l'exode vers les grands
centres en particulier Bangui, mais également les zones industrielles et
minières.
Il convient de retenir que le dépeuplement de la
commune de M'baïki résulte de la fermeture des
sociétés EGTB et SABE, de BOUKOKO, de la plantation de TOUKOULOU,
des usines de décorticage de café MACHADO et RUSSO et en fin la
fermeture de BOBANGUI. Ce sont ces entreprises qui maintenaient la population
en place à travers une offre d'emploi.
Dans les huit (8) communes qui comptent au total 157514
habitants, celle de
Pissa compte à elle seule 29559 habitants. Ce
gonflement s'expliquerait du fait que la ville de Pissa présente un
environnement propice à la chasse, la pêche et à la
riziculture qui attire les autres habitants des communes voisines. Par
ailleurs, la ville de Pissa est proche de la capitale et qui reçoit
à tout moment les commerçants et les commerçantes venant
de Bangui pour des achats: poissons, viandes boucanées (fraîche),
riz etc. A cet effet, les jeunes venant de différents horizons
élisent domicile dans cette localité pour pratiquer la chasse, la
pêche en vue d'améliorer leurs situations
socioéconomiques.
Quant aux autres communes telle que: Mbata, Balé-loko,
Moboma qui ont une population aussi moins élevée, cela s'explique
par la traversée de la rivière Lobaye qui offre un atout pour la
pêche, la chasse aux jeunes. Malgré les différents
mouvements effectués par certains habitants à la recherche du
bien être, il est à noté que les conditions de vie des
populations dans la Sous-préfecture reste à désirer.
4- Les Conditions de Vie de la Population de
M'baïki
La population avait jadis un niveau de vie un peu
amélioré grâce aux revenus tirés des plantations
caféières et ceux des Sociétés d'exploitation
forestière. Mais après la chute drastique des cours mondiaux des
produits de rentes que sont: le coton, le café et la
détérioration de termes de l'échanges comme
conséquences :
- la fluctuation des cours du Dollar et du pétrole;
- le poids de la dette extérieure et la contrainte
qu'elle représente dans les finances publiques;
- le problème d'accès des produits africains aux
marchés mondiaux ont fait que le niveau de vie des ménages en RCA
en général, et dans la Sous-préfecture de M'baïki en
particulier est déplorable sur le plan socioéconomique.
A ce effet une analyse sur les conditions de vie
socioéconomique des populations de cette localité serait
indispensable pour voir au moins l'état de cette population. Pour se
faire, seul le recours au profil de pauvreté permettre de mener a bien
l'analyse.
Ceci étant, la pauvreté est un concept
multidimensionnel et complexe sa définition revêt trois
aspects : monétaire et financier ; accessibilité et
psychologique. La pauvreté est vécue aussi bien au plan
individuel que collectif. Elle peut être également perçue
comme un sentiment d'insécurité de précarité
d'exclusion, de vulnérabilité et d'impuissance à plan
monétaire et financier. La pauvreté est perçue par la
population comme étant l'état d'une personne ou d'une
collectivité qui ne
dispose pas de ressources suffisantes pour satisfaire ses
besoins primaires et vitaux.
Le niveau de satisfaction de ces besoins varie en fonction des
milieux, de mode de vie et de normes ou valeurs sociales admises.
Au niveau de l'accessibilité la pauvreté est une
incapacité ou un manque d'accès de l'individu aux biens et
services sociaux de base (santé de l'individu, emploi, eau potable,
assainissement, électricité, piste etc.). Au niveau
psychosociologie, la pauvreté est un état d'esprit un sentiment
d'exclusion, de frustration par rapport à la famille, au clan et
à la communauté (funérailles, mariage, contribution aux
activités de développement du territoire etc..). En outre, au
plan collectif, une communauté peut se considérer comme pauvre
parce que se sentant exclu (enclavement, insuffisamment doter en ressources
naturelles et en infrastructures socioéconomique, etc.). Sur cette base,
nous allons aborder les différents secteurs d'activités
génératrices de revenu pour apprécier
économiquement l'état de la population de cette
localité.
4.1 - L'Emploi Formel.
L'emploi formel concerne les personnes exerçant des
activités rémunérées. Le secteur privé n'est
pas assez développé dans la sous-préfecture de
M'baïki. Les sociétés Forestières, l'usine
Agroalimentaire de Bossongo constituent l'ossature du secteur privé.
Les usines, les entreprises de grandes tailles sont
inexistantes dans la sous-préfecture. Ainsi, l'emploi formel est faible
et reste très embryonnaire avec quelques entreprises de menuiseries et
de vente de boissons et les services déconcentrés de
l'état (éducation, santé, travaux publics, élevage,
administration du territoire, affaire sociale, etc.) ou travaillent quelques
centaines de salariés (profil de pauvreté dans la Lobaye
(BCR.2000 P.28).
4. 2 - L'emploi Informel
Le secteur informel occupe la plus grande partie des
activités de la population. Il permet de survive a travers les
activités agricoles le petit commerce l'artisanat et les petits
métiers. Les revenus de ces activités sont faibles ce qui
explique la situation de total dénuement de beaucoup de ménages
et le niveau élevé de la pauvreté dans cette
localité.
Ce secteur reste peu développé a cause des
moyens de travail des acteurs et de
l'absence d'encadrement techniques ; les activités
sont manuelles les rendements et revenus demeurent faibles.
- Situation de Chômage
Le taux de chômage est assez élevé dans la
préfecture de la Lobaye en général et plus
particulièrement dans la localité de Mbaïki. Il
apparaît que ce niveau est plus élevé en milieu urbain
qu'en milieu rural. Cette différence s'expliquerait par le fait que dans
les campagne ou domine le secteur primaire (l'agriculture, la pêche la
chasse l'élevage) les critères d'obtention d'un emploi sont moins
rigoureux et moins sélectif qu'en ville.
L'enquête menée sur les catégories
socioprofessionnelles dans la Sous Préfecture de M'baïki a permis
de constater que sur les 190 enquêtées, 15 individus sont des
fonctionnaires. Ils représentent 7,89% de personnes travaillant dans le
secteur formel c'est-à-dire les individus ayant un emploi
rémunéré. Cependant, les autres secteurs qui englobent le
commerce, les activités agricoles et l'élevage donnent un
effectif de 175 enquêtés ; représentant une proportion
de 91,62%.
D'une manière générale, la Lobaye est une
région dans laquelle secteur informel renferme la majorité de la
population. En 1990, la population agricole était de l'ordre de 125293
personnes sur une population totale de 156329 habitants (Enquête sur les
conditions de vie des personnes en milieu rural ; région N°I.
Région des Plateaux, BCR ; 1995). Et pourtant, les conditions
pédoclimatiques sont favorables à toutes les cultures :
café et vivriers comme légumes, fruitiers etc. Malgré les
immenses potentialités (terre fertile suffisante, bonne
répartition pluviométrique, etc.) dont elle dispose ; cette
localité est encore loin d'amorcer le niveau d'autosuffisance
alimentaire prôné par la politique de développement
économique. L'agriculture dans la Lobaye est caractérisée
par une superficie cultivée très faible, la pratique de la
culture manuelle avec les outils rudimentaires (houes, dabas), la rareté
d'utilisation des semences et matériels biologiques
améliorés et adapter sont à l'origine de faibles
rendements si bien que les ménages n'arrivent pas à satisfaire
totalement leurs besoins vitaux.
4.4-Etat Sanitaire de la Population
D'une manière générale, les besoins en
personnel du système sanitaire de la Lobaye sont criants. On note une
carence en personnel qualifié et leur répartition est
inégale sur l'ensemble de la Préfecture sanitaire. Il y a une
prédominance des agents
de santé communautaire à savoir les infirmiers
secouristes et les matrones accoucheuses. C'est surtout cette catégorie
de personnel qui intervient principalement dans les postes de santé pour
aider la population. Certains indicateurs de santé sont les
suivants :
- trois (3) médecins pour 266238 habitants soit un
médecin pour 88746 habitants ;
- un Infirmier Diplômer d'Etat (IDE) pour 22182
habitants ;
- une Sage Femme pour 44 373 femmes en âge de
procréer.
Ce personnel se bat avec le peu d'équipements à
sa disposition pour couvrir les besoins de la population. Mais pour une
catégorie de personnel telle : les sages femmes, les Techniciens
Supérieurs en laboratoire et les Techniciens Supérieurs de
Santé ont un effectif très insignifiant.
La Préfecture Sanitaire de la Lobaye dispose d'un seul
Hôpital et 72 Formations sanitaires dont 52 sont fonctionnelles. Ces
formations sont sous équipées et très démunies ce
qui fait que l'état de la population sur le plan sanitaire reste
déplorable.
Les principales pathologies, causes de consultation en 2007
sont représentées dans le tableau n°3 Ci-après.
Tableau N°3
Répartition du nombre de cas de maladies en 2007
Maladies
|
Nombre de Cas
|
Amibiases
|
1193
|
Anémie
|
1373
|
Ankylostomiase
|
2267
|
Bilharziose Intestinal
|
307
|
Bilharziose Vésicale
|
75
|
Autres Parasites Intestinaux
|
4525
|
Fièvre Typhoïde
|
06
|
Hernie
|
349
|
IRA
|
3881
|
Pneumonie
|
988
|
Infection Pulmonaire de la femme
|
723
|
Maladies Diarrhéiques
|
3956
|
Maladies Hypertensives
|
168
|
Infection Sexuellement Transmissible
|
777
|
Paludisme Simple
|
8523
|
Paludisme Grave
|
1695
|
Sida
|
292
|
Tuberculose
|
639
|
Source :
Préfecture Sanitaire de la Lobaye, 2007
On contacte dans le tableau ci-dessus que le paludisme et les
parasitoses sont les maladies les plus fréquentes, résultant de
la consommation d'eau non potable par une catégorie de population
défavorisée et de l'insalubrité croissante dans la
région. Les autres causes de consultation dans les formations sanitaires
sont les infections respiratoires aiguës, les maladies
diarrhéiques, d'amibiases et les maladies sexuellement transmissibles
(MST/IST), etc.
4.5-L'Eau et L'Assainissement
Qualité de l'Eau
L'eau potable est considérée comme, l'eau
provenant d'une pompe, d'une source aménagée ou d'un puits
protégé. Cette eau peut perdre sa pureté durant le
transport entre le lieu d'approvisionnement et la maison et surtout à
cause de sa mauvaise conservation. Les ustensiles utilisés pour puiser
l'eau peuvent la souiller. Les cuvettes, les marmites les bidons et les seaux
sont habituellement utilisés pour l'approvisionnement en eau.
Tableau n°4 : Le genre d'eau
disponible pour les ménages enquêtés
Eau Disponible
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Puits (forage)
|
47
|
24,73%
|
Source
|
100
|
52,63%
|
Rivière
|
29
|
15,26%
|
Ruisseau
|
14
|
7,38%
|
Total
|
190
|
100%
|
Source : Résultat d'enquête
personnelle, 2010
La population qui utilise l'eau de source est nombreuse et se
situe dans l'ordre de 52,63%. Beaucoup de villages n'ont pas de puits (forage).
Lorsqu' ils y sont, ils sont en panne pénalisant ainsi la
population d'accès à l'eau potable. La majorité de la
population dans cette localité utilise l'eau de rivière, de
ruisseau, de source. Mais ces eaux ne sont pas protégées
occasionnant ainsi des maladies dues à la qualité de l'eau qui
renferme certes, des microbes et autres parasites.
Assainissement
L'assainissement du milieu constitue une préoccupation
dans la mesure où les règles d'hygiènes environnementales
ne sont pas respectées dans différentes localités de la
Sous-préfecture de M'baïki. Les voies d'accès (routes) dans
les quartiers ne sont pas entretenues, créant ainsi la stagnation des
eaux usées qui sont de véritables sources de prolifération
des moustiques. Les déchets solides et liquides ainsi que les ordures
ménagères sont jetés ça et là et il
n'existe aucune structure au
niveau des mairies pouvant les collecter voire les
recycler.
De même, l'hygiène corporelle (lavage des mains
avec du savon), l'hygiène alimentaire et l'hygiène de l'eau
(traitement des puits) demeurent autant de préoccupation dans bien des
ménages de la Préfecture en général et plus
particulièrement dans la localité de M'baïki. Il en va de
même pour les installations sanitaires et les modes d'évacuation
des excréments des enfants de 0 à 3 ans qui ne sont guère
satisfaisants.
4.6-L'Éducation
La santé et l'éducation dans toute chose
constituent un véritable levier d'un développement durable au
sein d'une population.
En effet, les infrastructures scolaires publiques sont en
générale dans un mauvaise état. Les enseignants sont en
nombre insignifiant. Un manque d'enseignant qualifiés pour l'encadrement
des élèves. Le tableau n° 5 ci-dessous présente la
situation du système éducatif dans la Sous-préfecture de
M'baïki.
Tableau n°5: Répartition des
enquêtés selon leur niveau d'instruction
Niveau d'Instruction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Non Scolarisés
|
7
|
03,68%
|
Primaire
|
83
|
43,68%
|
Collège
|
47
|
24,73
|
Lycée
|
38
|
20,02%
|
Supérieur
|
15
|
07,89%
|
Total
|
190
|
100%
|
Source : Enquête de terrain,
2010
L'effectif des enquêtés inscrits jadis au
Fondamentale I est plus élevé et représente 43,68% du
total. Au fur et à mesure que ces personnes avançaient au
collège, au lycée et niveau supérieur, l'effectif
décroît respectivement de l'ordre de 24,73% et 7,85%.
Cela peut s'expliquer par la non prise en charge de la
scolarité par les parents d'élèves; le manque d'acte de
naissance, le manque de nourriture après les classes et les cas de
maladies; les mariages précoces liés a certains
préjugés des parents
analphabètes, « les filles sont
destinées a procréer, elles n'ont pas leur place à
l'école »; cas de frustration lié à la
pauvreté des parents exploitation minière, chasse, pêche et
cueillette qui attirent les enfants. Tous ces problèmes sont les causes
d'abondant des élèves surtout au niveau de collège et de
lycée.
4.7- Quelques Indicateur sur la Pauvreté dans
la Lobaye
La pauvreté dans la Lobaye a un caractère
multidimensionnel puisqu'il est non seulement fonction de l'accès
à des biens et services tangibles, mais également de
l'accès à des droits politiques et sociaux.
La pauvreté est appréhendée à
travers une mesure micro multidimensionnelle fondée sur l'indice de
richesse des ménages ou des individus puis au niveau
macroéconomique à l'évaluation de l'Indice de
Pauvreté Humaine (IPH) par l'agrégation de trois
indicateurs : le taux d'an alphabétisation des adultes, le taux de
mortalité infanto juvénile et le pourcentage des personnes
privées d'accès à la santé, à l'eau potable,
à l'éducation, etc. Il s'agit de mesurer les déficits des
ménages en termes de besoins essentiels.
Si la Lobaye apparaît comme l'une des Préfectures
potentiellement riche du pays, il convient néanmoins de noter qu'il n'y
a aucun impact réel sur la population car, la misère est
présente et frappe durement la population. Voir le tableau n°6
ci-après qui montre les données d'une manière
générale dans la Lobaye.
Tableau n°6 : Les
différents taux de pauvreté dans la Lobaye en 2000
Sous-préfectures
|
Proportion de population n'ayant pas accès
à l'eau potable
|
Taux d'analphabétisme des 15ans et
plus
|
Taux de mortalité infanto juvénile
|
Indicateur de pauvreté humaine
(IPH)
|
M'baïki
|
35,0%
|
55,1%
|
252,4%
|
42,3%
|
Mongoumba
|
45,0%
|
61,6%
|
398,1%
|
50,6%
|
Boda
|
42,3%
|
56,7%
|
227,7%
|
44,8%
|
Boganagone
|
69,1%
|
74,6%
|
236,2%
|
63,2%
|
Boganda
|
67,0%
|
79,7%
|
275,3%
|
65,1%
|
Source : Rapport d'analyse
thématique du RGPH 03
La Préfecture de la Lobaye compte un nombre assez
élevé de pauvres en terme de conditions de vie. Les
Sous-préfectures de Boganda et Boganagone ont respectivement 65,1% et
63,2% en terme d'indicateur de pauvreté humaine.
Cette situation dénote une forte proportion de pauvres
dans ces localités. Cependant, la Sous-préfecture de M'baïki
regroupant les communes de Mbaïki, de M'bata, de Pissa, de Bogongo-Gaza,
de Lessé, de Nola, de Moboma et celle de Balé-loko
présentent un taux de 42,3% de l'indicateur de pauvreté
humaine.
Chapitre III: L'ADMINISTRATION DE LA CARITAS/SDPH ET
LA NATURE DE SES ACTIVITES
Le présent chapitre traite l'administration de la
Caritas/SDPH Diocésaine de M'baïki et la structure
organisationnelle et les principaux bailleurs.
I- La PRESENTATION DE L'ADMINISTRATION
1- L'Historique de la CARITAS Diocésaine de
M'baïki
Après avoir abandonné Bétou en
(République Populaire du Congo), les Spiritains s'installèrent
à M'baïki en 1925,(PETER,1880 - 1980). Durant cette même
année, la mission Sainte Jeanne D'Arc, appelée jadis
« ITOUNOUKOU » fut fondée par le
père HERRIAU auquel succédera en 1928 le père
LEPERDRIEL.
La CARITAS, Service du Développement et de la Promotion
Humaine (SDPH) qui est basée sur l'animation rurale est née en
1961. A l'origine, elle ne concernait que les femmes. Progressivement, la
CARITAS/SDPH intègre le développement local et va
s'institutionnaliser. Un accent est mis sur l'autopromotion.
Mais il a fallu attendre 30 Avril 1991 pour voir la naissance
effective de la CARITAS CENTRAFRIQUE par la fusion du Secours Catholique et
l'Animation Rurale.
Quant à la CARITAS/SDPH M'baïki, c'est en 1996,
après l'érection de M'baïki en Diocèse en 1995,
qu'elle a été instituée. La CARITAS est un instrument et
l'expression de la mission d'évangélisation de l'Église
Catholique Centrafrique. Dans son but, elle privilégie quatre domaines
:
- assistance d'urgence ;
- développement et promotion Humaine ;
- santé ;
- justice et Paix.
Actuellement, c'est le service de Développement et de
la Promotion Humaine qui a une assise complète et est fonctionnelle
à M'baïki. Le SDPH, s'attelle à restaurer la dignité
humaine dans toutes ses dimensions économiques et socioculturelles. Ce
service à pour charge la formation, l'éducation et l'animation
des groupes humains pour une participation responsable à leur
développement.
2- Les Objectifs Assignés
D'une manière générale, la CARITAS
Diocésaine poursuit les objectifs suivants:
améliorer les conditions et le niveau de vie des
populations défavorisées de la
Préfecture de la Lobaye en général et en
particulier celles de la Sous-préfecture de M'baïki, par
l'autopromotion et le développement à la base.
Les Objectifs spécifiques tournent autour de :
- améliorer les conditions sanitaires des plus
vulnérables;
- augmenter les revenus des populations pour diminuer le
niveau de la pauvreté;
- intégrer la femme dans le développement;
- intégrer la population minoritaire (pygmées)
en tant que citoyens de plein droit.
3- Le Régime Juridique
Le droit positif centrafricain définit à part
« association » et « organisation
non gouvernementale », (Cadre Légal des organisations et
société civile OSC en RCA, p63), deux composantes de la
société civile. La loi N° 02.004 en son article premier
définit les ONG comme toute association à laquelle est
conféré un statut ayant un caractère non discriminatoire
et apolitique menant des actions de solidarité et de
développement humain durable dans un but non lucratif.
La loi N° 61.233, relative aux association,
définit ces dernières comme: « la convention par
laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon
permanente leurs connaissance ou leur activité dans un but autre que de
pratiquer des bénéfices ».
La CARITAS CENTRAFIQUE est constituée sous forme d'une
organisation non gouvernementale (ONG) confessionnelle catholique
d'utilité sociale avec un statut requis au Ministère de
l'Intérieur. Elle est en outre affiliée à la CARITAS
Internationale.
II- La Structure Organisationnelle et les Principaux
Bailleurs
1-L'Organisation de Tutelle
La CARITAS/SDPH M'baïki est logée au sein du
Diocèse de M'baïki en générale et plus
particulièrement à la paroisse de Sainte Jeanne d'Arc. Elle est
sous la tutelle de la conférence des Évêques de
Centrafrique (CECA) d'une part, l'une des sous commission du conseil pastoral
d'autre part. La photo n°1 ci-dessous montre la paroisse.
Carte photo N° 1:
Cathédrale de M'baïki
Source: cliché de l'auteur, 2010
La photo n°1 ci haut montre au premier plan, le statut
de Sainte Jeanne d'Arc, au second plan, la Cathédrale de
M'baïki. Concession dans laquelle est logée le réseau
local de la Caritas M'Baïki.
2- Les Principaux Bailleurs
La CARITAS/SDPH du Diocèse de M'baïki est
financée par quatre (4) bailleurs de fonds qui interviennent dans des
domaines distincts mais qui concourent tous à l'atteinte des objectifs
globaux poursuivis par cette ONG catholique.
Hier Bilance, aujourd'hui CORDAID, un bailleur de fonds
Néerlandais (Pays-Bas) intervient dans le développement global.
Il finance les ¾ des activités réalisées par la
CARITAS/SDPH M'baïki;
La Conférence Episcopale Italienne (CEI) qui intervient
dans le domaine de l'éducation;
Le Secours Catholique (France) qui intervient dans le domaine
de la santé;
La Coopération Internationale (ONG) Italienne qui
trouve parfois des financements
auprès des bailleurs et apporte aussi des appuis
techniques dans le développement global.
Il a été convenu que le Diocèse
exécute au préalable une étude du milieu pilot. L'objet de
cette étude était de recenser et d'analyser le problème
auxquels étaient confrontés les populations de la Lobaye en
générale, celle de la Sous-préfecture de M'baïki en
particulier afin de sortir de cet état de pauvreté dont elle
souffre la population locale. C'est dans ce contexte que la CARITAS/SDPH
M'Baïki a reçu l'appui de différents bailleurs de fonds pour
renforcer ses capacités opérationnelles dans ses efforts
d'améliorer des conditions de vie des populations locales. Le tableau
n°7 ci-après présente les différents types de
financement.
Tableau n°7: Quelques financements des
Bailleurs de fonds à la CARITAS
Année / Nom du Projet
|
Partenaires Financiers
|
Bénéficiaire
Nature
|
Salaire
Personnel
|
Montant
En euro et FCA
|
Plan Triennal de Développement 2000-2002
|
Cordaid
|
-Éducation-Santé
-Agriculture
-promotion féminine
-Droit de l'Homme
|
48
|
167693Euro
=
109838915F CFA
|
2000 - 2003Programme d'Appui aux Soins de Santé
Primaire des Villageois et Pygmées de M'baïki
|
Secours Catholique France
|
Santé
|
20
|
317000 Euro
=
207635000F CFA
|
2003 - 2005Plan Triennal de Développement 2003-2005
|
Cordaid
|
-Éducation-Santé
-Agriculture
-promotion féminine
-Droit de l'Homme
|
48
|
167693Euro
=
109838915 F CFA
|
2007 - 2009« Appui à l'Auto-promotion des
Pygmées AKA » dans les secteurs de Zoméa, Ngouma,
Siriri et Ibéngué
|
Secours Catholique France
|
|
8
|
98367 Euro
=
64430385 F CFA
|
2007Programme Nutritionnel
|
IPHD
|
|
10
|
14482,53Euro
=
9486057,15F CFA
|
Source: CARITAS M'baïki
Le tableau n°7 ci haut présente les bailleurs de
CARITAS Diocésaine, les différents types d'activités
financées ainsi que les montants financiers en euro puis convertissent
en FCA.
Les partenaires ont beaucoup privilégié les
domaines de santé, l'éducation, l'agriculture, la promotion
féminine ainsi que le droit de l'homme (AKA).
C'est pourquoi la CARITAS a reçu des fonds pour appuyer
ces différents domaines.
3- La Structure Organisationnelle
La CARITAS/SDPH de M'baïki dispose d'un bâtiment au
sein même de ladite Diocèse long de 30 mètres sur 15
mètres de large. Ce bâtiment est divisé en trois (3)
salles. Dans la première salle, on trouve le secrétariat
principal et le bureau du Directeur technique. La deuxième est une salle
de bibliothèque et la troisième est réservée pour
la formation. Voir photo n°2
Carte photo n°
2: Bâtiment de CARITAS
Source:
cliché de l'auteur, 2010
La structure organisationnelle de la CARITAS/SDPH
Diocésaine de M'baïki comprend :
- un comité directeur de la CARITAS/SDPH;
- une coordination diocésaine et
- les centres de CARITS paroissiaux.
Le comité directeur est l'organe de décision et
de contrôle. Il a pour attribution:
- de donner des grandes décisions sur l'orientation des
activités de la CARITAS/SDPH;
- suivre les applications de la politique de
développement humain;
- approuver les documents proposés par la coordination
diocésaine à savoir:
- programme d'activité et de gestion;
- le budget prévisionnel;
- les bilans financiers;
- les rapports d'activités.
Ce comité directeur à pour tâche aussi
:
- contrôler l'action de la coordination
diocésaine;
- signer les contrats avec les bailleurs;
- prendre les grandes décisions.
Il est composé de:
- L'Évêque du Diocèse de M'baïki qui
est le président;
- Le Directeur de CARITAS, vice président;
- le Procureur du Diocèse membre;
- le coordonnateur Diocésain, membre.
La coordination Diocésaine est l'organe exécutif
de la CARITAS/SDPH de M'baïki. Sa mission consiste à :
- élaborer les plans, les programmes et les projets
selon les objectifs définis par le comité directeur ;
- veiller à l'exécution du programme
approuvé par le comité.
Cette coordination diocésaine comprend :
- un coordinateur;
- un comptable;
- un formateur;
- un secrétaire opérateur de saisie;
- responsable des cinq (5) volets à savoir:
santé, organisation paysanne, femme et le développement, droit de
l'homme (pygmées), éducation, et.
- un gardien.
3- La Signification du Logo CARITAS
Figure n°1 Logo de la CARITAS
Toutes les organisations non gouvernementales (ONG) utilisent
des symboles conçus pour marquer l'image de leurs institutions.
Cependant, ces images ont leurs significations.
C'est ainsi que le graphiste Bert Hunter conçu, en
1962, le Logo de la « Croix du Feu », symbole de la
charité, représentant une Croix dont émanent dans quatre
direction des flammes stylisées. La ligne verticale de la croix
symbolise le lien entre Dieu et les Homme, alors que la ligne horizontale
symbolise la « responsabilité des populations pour elles
mêmes et entre elles ». La flamme est un symbole de chaleur,
métaphore du soutien et de la solidarité qui fera la
charité concrète.
4- Les Centres/SDPH
Pour mener ses activités, la direction de CARITAS/SDPH
intervient dans chaque centre/SDPH dans la Préfecture de la Lobaye. Dans
la Lobaye, on compte cinq (5) Centres/SDPH.
La Sous-préfecture de M'baïki regorge trois (3)
Centre/SDPH à savoir:
- le Centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc;
- le Centre/SDPH de Saint d'Augustin et
- le Centre/SDPH de Safa-Loko.
Au niveau de chaque Centre/SDPH, on trouve un comité
directeur paroissial dirigé par un Abbé. Ce dernier à pour
tâche de fixer et d'orienter les grandes décisions émanent
de la direction générale de CARITAS Diocésaine.
Un comité exécutif paroissial qui travaille avec
la population. Il a pour mission de suivre et de réaliser toutes les
activités auprès de la population cible et rendre compte au
comité directeur paroissial. Voir figure n°1 ci-dessous
Figure
N°2 Organigramme du réseau local :
Formation
Comptabilite
Responsable Volet
CARITAS Diocesaine
Direction Diocesaine
Coordination Dicesaine
Secretaire
Centre/SDPH de Ste Jeanne
d'Arc
Centre/SDPH de St Augustin
Centre/SDPH de Safa-Loko
Centres Paroissiaux
Centres Paroissiaux
Centres Paroissiaux
La figure ci haut montre le fonctionnement du réseau local de
CARITAS dans la Préfecture de la Lobaye en général et dans
Sous-préfecture de M'baïki en particulier.
En conclusion, la CARITAS /SDPH Diocésaine de
M'baïki est une organisation non gouvernementale à but non
lucratif. Il y a 15 années qu'elle est opérationnelle à
M'baïki pour lutter contre la pauvreté, l'intégration des
femmes dans le développement local et l'intégration des
population minoritaires en l'occurrence des pygmées (AKA). Elle
présente une structure organisationnelle un peu élargie. Pour
atteindre la population cible, la Direction Diocésaine fait recours aux
Centres/SDPH Paroissiaux qui à leur tour, à travers leur
comité exécutif atteignent la population
bénéficiaire. Nous allons aborder la nature des activités
de la CARITAS et les oeuvres réalisées dans la
Sous-préfecture de M'baïki.
Chapitre IV : LA NATURE DES ACTIVITES DE LA CARITAS ET
LES OEUVRES REALISEES A M'BAÎKI
Ce chapitre mettra en exergue la nature des activités
de la CARITAS/SDPH qui se résume sous forme de volet dans un premier
temps, la présentation des Centre/SDPH et leurs zones d'interventions et
enfin, les réalisations de la CARITAS au premier Plan Triennal de
Développement et les réalisations au second Plan Triennal de
Développement.
I- La NATURE DES ACTIVITES DE LA CARITAS/SDPH
La CARITAS/SDPH Diocésaine exerce ses activités
sous forme de volet à savoir: volet santé éducation,
développement local et le volet droit civique et civil (AKA).
1- Le Volet Santé
La CARITAS a vu que la santé touche directement au
droit à la vie et à la survie des populations dans la Lobaye en
générale, et dans la Sous-préfecture de M'Baïki en
particulier elle fait également partie intégrante de son
développement dans le sens où elle influe sur toutes les
dimension liées à son épanouissent.
Beaucoup de populations pauvres sont privées
d'assistance en santé primaire, c'est à dire des soins de
santé essentiels qui sont supposés être accessibles
à tous en terme de proximité géographique et le
coût.
Les structures, quand elles existent, mais souffrent du manque
de moyens et de personnel qualifié. Les possibilités de formation
de personnelle sont souvent limitées ou nulles. Ainsi, la CARITAS/SDPH
a décidé de :
- développer des compétences locales afin
d'offrir aux ménages des soins adéquats;
- construire de poste de santé dans les zones
dépourvues;
- fournir au centre de santé déjà
existant ainsi que l'hôpital préfectoral de M'baïki des
médicaments;
- faciliter l'accès des pygmées (AKA) aux soins
médicaux.
La CARITAS/SDPH pour ce volet met également un accent
particulier sur l'importance de la prévention, sur l'hygiène, la
nutrition ou la sécurité afin de réduire le nombre des
personnes qui tombent malades.
2 - Le Volet Éducation
La déscolarisation, l'échec et l'abandon
scolaire touchent beaucoup d'enfants défavorisés en milieu rural
et plus particulièrement à M'baïki. A cet effet, la vision
de la CARITAS pour ce volet est d'une grande importance. Elle a
décidé finalement de permettre l'accès à la
scolarisation pour tous les enfants même les plus
défavorisés, et démocratiser l'acquisition des savoir de
base.
Favoriser une éducation de qualité la seule,
susceptible d'apporter au pays et aux individus, les nombreux
bénéfices économiques et sociaux qu'ils attendent.
La CARITAS suppose, dès l'âge de sept (7) ans,
tous les enfants du monde sont supposés être à
l'école primaire. C'est un droit censé être garanti par les
États; c'est aussi un besoin fondamental pour tous.
Toujours pour ce volet éducation, la CARITAS assoit une
politique d'intégration des adultes. Pour se faire, elle met en place
les centres d'alphabétisation des adultes.
3- Le Volet Développement Local
La vision de CARITAS/SDPH dans ce domaine se résume
comme suit:
- mise en place des groupements de production agricole dans
toutes les localités de Mbaïki;
- développement des activités de cueillette et
vente des produits de cueillette, de chasse et de pêche par les
pygmées;
- appui les pygmées pour l'amélioration de leur
habitat/ habitation;
- former des leaders afin d'engager toute la communauté
dans l'autopromotion et l'auto-prise en charge;
- intégrer effectivement des pygmées (AKA) dans
la société centrafricaine.
4- Le Volet Droit Civique et Civil
(AKA)
Concernant ce volet, la CARITAS/SDPH organise des
séances de sensibilisation des pygmées, des maîtres et des
autorités locales sur le droit de l'homme en faveur des pygmées
en vue de leur intégration en tant que citoyen de plein droit. Mettre un
accent sur l'établissement des pièces d'État Civil aux
enfants pygmées (AKA) et les cartes d'identité nationale.
II - La REALISATION DE LA CARITAS/SDPH
M'BAÏKI
Il s'agit ici de la présentation des Centre/SDPH et
leurs zones d'intervention à M'baïki, ensuite, les
réalisations au premier Plan Triennal de Développement (PTD.I)
et, les réalisations au second Plan Triennal de Développement.
1- La Présentation des Centre/SDPH et leurs
Zones d'Intervention à M'baïki
L'équipe de coordination de la CARITAS
Diocésaine de M'baÎki travaille sous le contrôle de la
CARITAS CENTRAFRIQUE basée à Bangui, dirigé par le
secrétaire exécutif national dont la zone d'action couvre toute
la Centrafrique. La CARITAS Diocésaine de M'Baïki est
dirigée par le secrétaire diocésain nommé par
l'Évêque du Diocèse et travaille dans tout le
Diocèse. Pour faciliter la circulation de l'information, et adapter
l'offre à la demande de la population, la CARITAS se base sur
l'organisation du Diocèse qui est structurée en six (6) paroisses
dirigées par les Curés qui sont les représentants du
secrétaire dans chaque localité.
Cette structuration leur permet d'avoir les données en
tant réel de tous les événements qui se passent dans
chaque zone d'intervention en l'occurrence les Centres/SDPH de Sainte Jeanne
d'Arc, de Saint d'Augustin et celui de Safa-Loko. Voir carte n°3
ci-après.
Source : LACCEG Guy LASSERE,
Université de Bangui, 2011
1.1-Le Centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc
Ce centre est logé au niveau du Diocèse de
M'baïki. Étant donné que c'est une paroisse, il couvre un
terrain un peu élargi car il travaille à moitié dans la
commune de M'baïki et également dans les communes de Pissa et
Lessé. Dans ces localités, on enregistre les paroisses de Sainte
Jeanne d'Arc, de Saint Esprit de Pissa. C'est en commun accord avec ces
paroisses que la CARITAS/SDPH exerce ses activités qui sont
coordonnées par les Curés.
1.2-Le Centre/SDPH de Saint Augustin
La paroisse Saint d'Augustin se trouve dans la commune de
M'baïki. La CARITAS a fait de cette paroisse un Centre/SDPH. Ce centre
mène ses activités dans quelques quartiers du Sud de la ville de
M'baïki tout en étendant dans les communes de Bogongo-Gaza, de Nola
et de Moboma. Dans toutes ces communes, on trouve que la paroisse Saint Pierre
de Bagandou dans la commune de Moboma qui travaille en commun accord avec la
paroisse de Saint Augustin. Toutes les activités caritatives sont
supervisées par les Curés dans ces localités
1.3-Le Centre/SDPH de Safa-Loko
Il travaille dans les communes de Balé-loko et de
M'bata. Au niveau de ces localités, on recensera les paroisses
Sacré-Coeur de Safa et celle de Saint Pierre et Paul de M'bata qui
à travers les Curés, coordonnent toutes les activités
caritatives.
La CRAITAS est de plus en plus sollicitée pour servir
là où la société et l'État ne parviennent
pas à faire face à toutes les sollicitations de la part de la
population, comme par exemple les soins de santé, l'éducation et
dans la formation. Par le biais de la formation, aussi bien en ville qu'en
campagne, la CARITAS s'efforce de former une nouvelle génération
capable de s'attaquer à toutes les causes pathogènes et entraves
qui portent préjudice à la société toute
entière et à prendre entre leurs mains le destin du pays en
général et celui de la Sous-préfecture en particulier.
Pour qu'elle exerce ses activités, la CARITAS
Diocésaine élabore son projet de société qui est
exécuté trois (3) ans appelé Plan Triennal de
Développement (PTD.I). Il est a noté que depuis qu'elle a vu le
jour à M'baïki, ce genre de projet était
réalisé deux fois et baptisé: Premier Plan triennal de
Développement et le Deuxième Plan Triennal de
Développement (PTD.II).
Nous allons présenter les réalisations de
CARITAS/SDPH en fonction de ces PDT.
2- La Réalisation au Premier Plan triennal de
Développement (1997-2000)
La CARITAS Diocésaine de M'baïki a travers son
service de développement et de la promotion humaine avait
exécuté ses travaux durant trois (3) ans c'est à dire de
1997 à 2000. Cela s'est soldé par de nombreuses
réalisations dans les domaines suivants: santé éducation,
organisation paysanne femme et développement, et droit de l'Homme
(pygmée)
2.1-Le Domaine de la Santé
Une fraction importante de la population de M'baïki n'a
plus accès aux soins de santé primaires de qualités
à cause d'une diversité de raisons. Ces raisons sont liées
notamment à la détérioration des infrastructures
sanitaires dont bon nombre sont inopérantes, le coût
élevé des médicaments, la pauvreté
généralisée de la population, la faible couverture
sanitaire et le fonctionnement déficient des formations médicales
depuis quelques années, le taux élevé de mortalité
tant infantile que maternelle; le taux global de malnutrition
évalué à 45% en 1987 (Préfecture Sanitaire de la
Lobaye; 1987), la forte détérioration des principaux indicateurs
de l'état de santé de la population. Avec les organisation
diocésaines, CARITAS unit ses efforts à ceux de tous les autres
acteurs pour améliorer le système sanitaire communautaire dans la
Lobaye en général et dans la localité de M'baïki en
particulier.
A cet effet, la CARITAS/SDPH à travers les Centres/SDPH
ont pu réaliser des biens et services dans ce domaine.
Ainsi, treize (13) postes de santé ont
été construits, accompagnés de quinze (15) pharmacies. La
CARITAS/SDPH a mis un accent sur la redynamisation des pharmacies avec la
restructuration des comités de gestion (COGES) et les suivis
systématiques de la gestion des COGES par les animateurs de
CARITAS/SDPH. Ces suivis ont permis de mobiliser des fonds de roulement au
montant de 20 millions de franc CFA dans les caisses des COGES, (Base des
données de CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2000).
Dix huit Infirmiers secouristes étaient formés
ainsi que vingt (20) matrones villageoises pour travailler comme personnel dans
ces postes de santés. Par ailleurs, la CARITAS/SDPH a
réhabilité treize (13) postes de santé déjà
existant dans la localité.
Les planches ci-dessous montrent les images interne et externe
du dépôt pharmaceutique.
Cartes photo n° 3 et 4 :
dépôt pharmaceutique de Saint Augustin
N° 3
N°4
Source: cliché de
l'auteur, 2010 Source: cliché de
l'auteur, 2010
De gauche à droite, l'intérieur du
dépôt pharmaceutique de Saint Augustin avec les médicaments
exposés sur les étagères ; l'image externe du
dépôt l'hors de la fermeture par le gestionnaire.
La CARITAS Diocésaine a beaucoup travaillé
auprès de la minorité (AKA) dans la Sous-préfecture de
M'baïki.
Pour se faire, les postes de santés de Bokopi, Grima,
Bakota, Zoméa et la réhabilitation du centre de santé de
la Safa ainsi que la maternité de Bagandou pour faciliter l'accès
des pygmées (AKA) aux soins de santé primaire.
Des fonds de santé pour le remboursement des
médicaments utilisés pour les soins des pygmées. Notons
que les postes de santé construits sont équipés en
mobilier, matériels de petits soins ainsi que la fourniture de
médicaments essentiels avec l'aide du dépôt pharmaceutique
préfectoral pour 100.000f CFA par poste de santé (Base des
données de CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2000). Les oeuvres
caritatives réalisées dans le domaine sanitaire
représentent 50% du temps d'animation et 50% des investissements dans le
programme d'action.
La CARITAS/SDPH ne néglige pas la médecine
traditionnelle que maîtrise les pygmées. La pharmacopée est
encouragée dans sa politique sanitaire. Le tableau n° 8
ci-après montre les différentes réalisations de la CARITAS
dans le domaine de santé.
Tableau n°8 : Réalisation de la
CARITAS/SDPH dans le domaine sanitaire au premier PTD
Caractéristiques
|
Nombres
|
Postes de Santé Construits
|
13
|
Dépôts Pharmaceutiques
|
15
|
Infirmiers Secouristes Formés
|
18
|
Matrones Villageoises Formées
|
20
|
Poste de Santés Réhabilités
|
13
|
Source: CARTAS Diocésaine de
M'baïki, 2000)
Le tableau ci haut montre les réalisations de
CARITAS/SDPH à M'baïki durant le premier PTD. Ainsi, il ressort
qu'elle a construite treize postes de santé, quinze (15)
dépôts pharmaceutiques, dix huit (18) Infirmiers secouristes
formés, treize (13) matrones villageoises formées
également et la réhabilitation de treize postes de santé
dans cette localité.
2.2-Le Domaine de l'Éducation
La crise du système éducatif dans la
Sous-préfecture de M'baïki est profonde et se caractérise
notamment par la régression du taux de scolarisation au niveau primaire.
Le délabrement et la vétusté des infrastructures
l'insuffisance des matériels didactiques, la démotivation du
personnel enseignant à cause des salaires qui n'étaient pas
régulièrement payés et des mauvaises conditions de travail
la démission des parents vis à vis de leur responsabilité
en tant que premier éducateurs l'inadéquation des programmes par
rapport aux besoin des apprenants et de la société. Le taux
d'analphabétisation était passé de 28.2% en 1990 à
32,7% en 1995 (Profil de pauvreté des régions de plateaux, PNUD,
1995, page 10).
En collaboration avec d'autres commissions ayant
l'éducation dans leurs préoccupation, la CARITAS/SDPH contribue a
amélioré la qualité de l'enseignement aussi bien que
l'accès au système éducatif pour un grand public.
Malgré que ce domaine n'était pas pris en compte dans
l'élaboration du premier PTD, mais grâce aux efforts
engagés par les autorités du Diocèse, des financements ont
été acquis auprès de la Conférence
Épiscopale Italienne pour engager quelques actions au Centre/SDPH de
Sainte Jeanne d'Arc et dans la paroisse de M'bata. Voir tableau n°9
ci-après.
Tableau n°9: Réalisation de
CARITAS/SDPH dans le domaine de l'éducation
Caractéristiques
|
Nombres
|
Ecoles villageoises
|
15
|
Centres d'Alphabétisation
|
18
|
Ecoles Publique Appuyées
|
20
|
Agents Parents Formés
|
40
|
Source : CARITAS Diocésaine de
M'baïki, 1999
Dans ce tableau, il ressort que la CARITAS/SDPH a
créé quinze (15) écoles villageoises, dix huit (18)
centres d'alphabétisation. Elle a appuyé vingt (20) écoles
publiques à travers les fournitures scolaires d'une part et payer les
redevances scolaires des élèves orphelins de père et
mère d'autre part. Ensuite, elle a formé quarante (40) agents
parents pour intervenir dans ces écoles.
Le but de ces réalisations est de rapprocher les
structures éducatives des élèves qui autre fois
parcouraient des kilomètres à pieds afin de parvenir à une
école. L'éloignement des écoles est l'un des facteurs qui
décourage un bon nombre d'enfants de M'baïki à quitter
l'école.
2.3-Le Domaine d'Organisation Paysanne
Dans la Sous-préfecture de M'baïki, la
CARITAS/SDPH a créé dans les villages des groupements ou des
associations commerciales de groupes de « Tontine » et
épargne. Elle a aussi formé des leaders villageois en gestion des
groupements et susciter l'octroi de crédits pour appui au initiative
locales de développement.
C'est dans ce contexte que la CARITAS/SDPH a
créé douze (12) comités villageois de développement
(CVD) en tant qu'organes institutionnels villageois. Les CVD ont pour
rôle d'animer le village dans le développement à partir des
initiatives locales. Quatre vingt douze (92) groupements mixtes de productions
agro-pastorales et de petits commerces sont créés et repartis
dans les différents centres/SDPH dont les données sont contenues
dans le tableau n°10 ci-dessous.
Tableau n°10 :
Répartition des groupements par Centre/SDPH
Centres/SDPH
|
Nombres
|
Sainte Jeanne d'Arc
|
35
|
Saint Augustin
|
25
|
Safa-loko
|
32
|
total
|
92
|
Source :
Base des données de CARITAS, 1999
Les principales activités de ces groupements sont la
production agricole; avec un accent sur le riz, le maïs, l'arachide, la
banane, le manioc, les cultures maraîchères. En production
animale, des groupements de piscicultures ont été
créés, mais beaucoup d'étangs étaient
abandonnés à des inondations. Un groupement de porcherie et un
autre en curiculture ou élevage de lapin et plusieurs groupements de
volaille ont été créés.
Le petit commerce pour la vente des denrées de
première nécessite constitue l'une des actions des groupements.
Trois (3) boutiques villageoises ont été construites pour le
stockage et la commercialisation des produits à Bossako (commune de
Pissa); Ndolobo (commune de Nola) et à Bogaré (commune de
Lessé)
Ainsi, pour une gestion transparente de ces activités,
la CARITAS/SDPH a formé 1200 leaders villageois repartis dans 92
groupements. Les formations ont été données sur plusieurs
thèmes:
· organisation et gestion de groupement;
· techniques culturales;
· petit commerce
· marketing.
Des crédits ont été octroyés pour
appuyer les efforts de certains groupements de riz du centre/SDPH Sainte Jeanne
d'Arc, ainsi que des crédits des semences de vivriers, de petits
commerce et de production animale.
Un mentant de sept (7) millions de franc CFA a
été alloué en crédit au cours du premier Plan
Triennal de développement Document : Rapport des activités de
CARITAS/SDPH, 2000). La photo n° 5 ci-dessous montre un stock de produits
agricoles dans la banque de soudure alimentaire de Ndolobo.
Carte photo n°5: Banque de
soudure alimentaire de Ndolobo
Source:
CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2007
L'image ci haute montre un stock de produit agricole dans la
banque de soudure alimentaire de Ndolobo. Le tableau n° 11 ci-après
montre les différents types d'aides consenties par la CARITAS
Diocésaine.
Tableau n°11: Répartition des
enquêtés selon les différents types d'aides consenties par
la CARITAS
Catégorie 'aide
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Matérielle
|
119
|
62,65%
|
financière
|
49
|
25,78%
|
Service
|
22
|
11,57%
|
Total
|
190
|
100,00%
|
Source:Résultat
enquête personnelle, 2010
De ce tableau, il ressort que sur les 190
enquêtés, 119 soit 62,63% du total ont fait savoir que la
CARITAS/SDPH donne des aides matérielles, dans la
Sous-préfecture. Cependant, 49 autres individus soit 24,78% des
enquêtés déclarent que la CARITAS/SDPH donne des aides
financières pour des petits commerces. Tandisque, 22 autres c'est
à dire 11,57% des individus ont donné des éclaircissement
sur les types d'aides consenties par la CARITAS/SDPH comme quoi, la
CARITAS/SDPH de M'baïki rend service auprès de la population en ce
sens qu'elle assure la formation des individus dans les domaines suivants:
agriculture, élevage, leadership etc.
2.4-Le Domaine de la Promotion
Féminine
La CARITAS/SDPH M'baïki a oeuvré à la
promotion de la femme dans ses zones d'intervention. Pour leur faciliter cette
tâche, elle a créé quarante trois (43) groupements
féminins dans trois (3) centre/SDPH dans la Sous-préfecture de M'
baïki en l'occurrence le centre/SDPH de Saint Jeanne d'Arc, Saint Augustin
et de Safa-Loko
Tableau n°12:
Répartition des groupements féminins par centre/SDPH
Centre/SDPH
|
Nombres
|
Saint Jeanne d'Arc
|
11
|
Saint Augustin
|
14
|
Safa-Loko
|
18
|
Total
|
43
|
Source: CARITAS
Diocésaine de M'baïki, 2000
De ce tableau, il ressort que la CARITAS/SDPH a
créé onze (11) groupements féminins dans le centre/SDPH de
Sainte Jeanne d'Arc; quatorze (14) autres dans le Centre/SDPH de Saint
Augustin, et dix huit (18) au centre/SDPH de Safa-loko.
Dans ces groupements féminins, les principales
activités sont les cultures vivrières à savoir le
maïs, l'arachide, le manioc et la banane. Le petit commerce de la
transformation du produit (saponification, gari etc.) est exercé dans
ces groupements. On compte entre autres trois (3) centres d'apprentissage de
couture; quatre (4) boutiques villageoises qui étaient construites
à la faveur des femmes pour faciliter le stockage et la
commercialisation des produits des groupements à Baboua, Bagandou et
Kénga.
Certains groupements féminins avaient
bénéficié de crédit pour appuyer leurs projets
avec: deux (2) moulins à manioc, trois (3) moulins à pâte,
saponification, petit commerce et semences. Elle a formé six cent (600)
femmes leaders villageoises dans les quarante trois (43) groupements; des
actions de sensibilisations et de formation de masse étaient
organisées chaque année dans les centres/SDPH.
En économie familiale, des sessions de formations
avaient touché deux cent cinquante (250) femmes et cinq (5) autres
sessions étaient aussi organisées en planning familial ont
touché deux cent (200) couples.
Tableau n°13: Répartition des
enquêtés selon le sexe dans la localité de M'baïki
Sexe
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Masculin
|
102
|
53,68%
|
Féminin
|
88
|
46,32%
|
Total
|
190
|
100,00%
|
Source:
enquête de terrain, 2010
Il ressort de ce tableau que sur les 190 personnes
enquêtées, 102 sujets de sexe masculin soit 53,68% du total ont
affirmé que la CARITAS intervient dans les groupements mixtes. Ce
pendant, 88 sujets de sexe féminin ce qui représentent 46,31% des
enquêtés affirment qu'effectivement la CARITAS/SDPH a
oeuvré dans les groupements féminins pour faciliter leurs
intégrations dans le processus de développement local.
2.5-Le Domaine de Droit Civique et Civil
(AKA)
L'objectif de la CARITAS/SDPH dans ce domaine était
d'intégrer la population minoritaire pygmées qui subissait des
violences de la part de leurs chefs « Koumou » qui sont les
Bantou. Elle a mis en place un système d'information et de
sensibilisation pour faciliter l'accès des pygmées à
l'éducation. Pour se faire, quatre (4) écoles pygmées ont
été créées dans les villages pygmées
à Zoméa, Ibéngué, Bagandou et Ibata.
La CARITAS/SDPH intervient dans toutes ces écoles pour
prendre en charge les enseignants et la fourniture des matériels
didactiques pour la pédagogie. Elle a facilité
l'établissement des pièces d'État Civil pour les enfants
pygmées. Pendant le premier Plan Triennal de Développent, la
CARITAS Diocésaine de M'baïki avait favorisé
l'établissement de cent Etats-civils aux enfants pygmées se
trouvant dans les communes de M'baïki (village Mbangui I, Mbangui II et
Botto), Moboma (villages Ibéngué, Zoméa).
Un appui de la CARITAS/SDPH à la production agricole
par la fourniture de semences et outillages aux pygmées en vu de leur
autosuffisance alimentaire.
3-Les Réalisations de la CARITAS/SDPH au second
Plan Triennal de Développement(2005-2008)
Pour l'exercice du second PTD, la CARITAS/SDPH a mené
ses activités dans plusieurs domaines: santé, éducation,
agriculture et élevage, promotion féminine et droit civique et
civil des pygmées (AKA).
3.1-Le Domaine de Santé
Un appui aux femmes vivant avec le VIH/Sida. Ce programme
visait l'auto pris en charge des personnes malades. Il était
géré par les CARITAS paroissiales dans chaque localité.
Deux cent (200) veuves vivant avec le VIH/Sida et leurs enfants ont
été identifiés et formées à la gestion des
activités génératrice de revenus dans le domaine de
l'agriculture, au petit commerce. Elle ont reçu une subvention de
quarante cinq mille (45000) franc CFA chacune pour débuter une nouvelle
activité. De ce fait, cent dix huit (118) veuves pratiquent
l'agriculture de subsistance, quinze autres pratiquent l'élevage et
vingt autres du petit commerce, pour leur permettre d'avoir l'équilibre
moral en vu de résister dans leur état de maladie.
Du côté de la minorité pygmées
(AKA), la CARITAS/SDPH a organisé des cours de sensibilisation à
l'hygiène dans les centres de santé et particulièrement
dans les campements pygmées. Une compagne de sensibilisation de la part
de CARITAS pour que dorénavant les femmes AKA en grossesse
fréquentent les centres de santé pour leur suivi durant toute la
période de gestation.
Durant le second PTD, la CARITAS a basé ses
activités sanitaires en prenant en charge les personnes
démunies
3.2- Le Domaine de
l'Éducation
La CARITAS/SDPH a apporté son soutien à dix (10)
écoles villageoises et quatorze (14) écoles d'intégration
pygmées d'une part, le suivi tout simplement des autres écoles
par les centre/SDPH d'autre part. En gros, les dix (10) écoles
villageoises comptaient mille six cent cinquante cinq (1655)
élèves et les écoles d'intégration huit cent trente
cinq (835) élèves.
Des formations pour les associations des parents
d'élèves (APE) ont été organisées dans les
vingt quatre (24) écoles. Cent quarante cinq (145) APE ont reçu
un appui pour payer les maîtres parents. La CARITAS/SDPH a ouvert les
centres d'alphabétisation favorisant l'auto prise en charge des adultes
dans les différents centres paroissiaux. Ainsi, quinze (15) centres
d'alphabétisation ont vu le jour à M'baïki. Elle a recrute
dix sept (17) moniteurs à cet effet, quatre (4) sessions de formations
étaient organisées en leur faveur et animées par le
responsable préfectoral d'alphabétisation. Par ailleurs, des
réunions mensuelles ont eu lieu pour débattre des
problèmes de fonctionnement et d'éducation. L'image ci-dessous
montre une école publique appuyée par la CARITAS.
Carte photo n°6: un appui de la
CARITAS/SDPH à une école publique
Source: cliché,
CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2007
L'image précédente montre une école
publique (école Mixte Fondamentale I de la Mission) à
proximité du Diocèse a reçu un appui de la CARITAS en
fourniture scolaire pendant la rentrée des classes en 2007.
3.3-Le Domaine d'Agriculture et de
l'Élevage
Des organisations paysannes mixtes ou composées
exclusivement d'hommes ont été suivies par les six (6) centres
paroissiaux ; trente un (31) groupements ont été mis en
place soit au total trois cent soixante deux (362) membres. Les
activités principales sont l'agriculture et l'élevage.
Dans le domaine de l'agriculture, cent cinq (105) hectares de
manioc et de maïs ont été cultivés, vingt sept (27)
sacs de semences d'arachides distribués et quarante cinq (45) planches
de culture maraîchère; six (6) sessions de formation en
agriculture ont été organisées par la CARITAS
Diocésaine de M'baïki;
concernant l'élevage, la CARITAS a soutenu
l'élevage particulièrement à cause du manque d'aliments
riche en protéines dans la Lobaye en général et dans la
Sous-préfecture en particulier. De ce fait, deux (2) pharmacies
vétérinaires ont été créées, vingt
cinq (25) porcs de race améliorée ont été
distribuée, cent quatre vingt un (181) poulets ont été
remis aux éleveurs, quatre étable réhabilités, cinq
(5) session de formations au petit élevage ont été
organisées dans les centres/SDPH.
3.4-Le Domaine de la Promotion
Féminine
Durant le second PTD, la CARITAS/SDPH a soutenu vingt un (21)
groupements féminins qui comptent à peu près quatre cent
dix sept (417) membres. Ensuite, seize (16) sessions de formations
étaient organisées à leur profit. Un appui en petit
outillage et en semences pour l'agriculture, la volaille pour l'élevage
et l'huile pour la saponification.
3.5-Le Domaine de la Promotion de Droit Civique et
Civil Pygmées (AKA)
Dans ce volet, des activités dans le domaine de
l'éducation et de la santé ont été menées
pour contribuer à l'autonomie des pygmées (AKA).
L'éducation permet sur le long terme aux AKA de prendre conscience de
leur soumission et de revendiquer leur droit. La santé et l'agriculture
leur permettront concrètement de ne plus dépendre des villageois
pour qu'ils travaillent en vu de prendre eux même leur destiné
futur en main.
En attendant les effets des programmes d'éducation qui
viendront à long terme, la CARITAS/SDPH mène en parallèle
des activités pour faciliter cette prise de conscience chez les AKA et
des activités réunissant pacifiquement les AKA et les villageois.
Ces activités se résument à :
- une visite d'échange organisé dans les
centres/SDPH;
- trois (3) sessions de formation de leader AKA;
- déclaration de naissance à la Mairie;
- cent cinquante (150) séances de sensibilisation sur
les droits de l'enfant organisées par tous les centres/SDPH et aussi
dans les centres paroissiaux;
- deux (2) nouveaux villages pygmée créés
à Bagandou et Zoméa.
L'image ci-dessous montre une maison de formation en droit de
l'homme (AKA).
Carte photo n°7: Maison de
formation en droit de l'Homme (pygmées AKA)
Source:
cliché de l'auteur, 2010
L'éducation est le levier qui permet de favoriser
l'intégration des AKA et leur donne les moyens de défendre leur
droit. A cet effet, deux (2) écoles situées dans des campements
pygmées sont soutenues à Ngouma et à Siriri (commune de
Moboma). Ces écoles accueillent à la fois des enfants AKA et des
villageois pour favoriser leur intégration.
La CARITAS/SDPH n'a pas marginalisé les femmes
pygmées (AKA). De ce fait, des cours de couture étaient
organisés pour leur permettre de coudre leurs vêtements et ceux de
leurs enfants.
Vêtir correctement est un moyen d'intégration
pour les femmes AKA dans la société centrafricaine. Ces cours de
couture ont lieu dans les trois (3) campements, les effectifs sont
mentionnés dans le tableau n°14 ci-dessous.
Tableau n°14: Effectif des femmes
AKA inscrites au cours de couture
Campements pygmées
femmes
inscrites au début
et régulière
|
Ngouma
|
Siriri
|
Ibéngué
|
Nombre de femmes inscrites
|
45
|
30
|
43
|
Nombre de femmes régulières
|
3
|
15
|
30
|
Source: CARITAS Diocésaine de
M'Baïki, 2007.
Il ressort des données du tableau n°14 ci haut que
le nombre des femmes AKA inscrites au cours de couture est important dans
chaque campement. Ainsi, on relève respectivement quarante cinq (45)
à Ngouma, trente (30) à Siriri et quarante trois (43) à
Ibéngué. Cependant, l'effectif des femmes
régulières au cours est très faible à Ngouma et
Siriri, qui donne respectivement trois (3) et quinze (15). Cela s'explique par
le fait que la CARITAS a mis en contre partie une somme de cinq cent (500)
francs CFA à chaque participante ou alors l'équivalent de cinq
cent (500) francs CFA en nature (bois, banane, etc.).
Cette condition est à l'origine du découragement
des femmes pygmées (AKA) au cours de couture. Par contre à
Ibéngué l'effectif est resté moins élevé
trente (30) femmes AKA régulières au cours. Cette
régularité se traduit ou du moins témoigne l'attachement
des femmes pygmées à cette formation dans cette
localité.
A la lumière de tout ce qui précède, la
CARITAS/SDPH M'baïki travaille dans toute la Préfecture de la
Lobaye en général et dans la Sous-préfecture de
M'baïki en particulier. Elle a une zone d'intervention assez vaste
à M'baïki, car elle couvre les huit (8) communes de cette
localité à savoir: M'baïki, Pissa, M'bata, Balé-loko,
Moboma, Bogongo-Gaza, Nola et Lessé.
Pour décentraliser ses activités et bien
gérer l'espace, la CARITAS a créé trois (3) grands
centres/SDPH: Sainte Jeanne d'Arc, Saint Augustin et celui de Safa-Loko qui
sont les points de coordination de ses activités.
Nombre activités étaient réalisées
par la CARITAS dans ces différents centres/SDPH lors du premier PTD et
le second PTD dans les domaines sanitaire, de l'éducation, de la
promotion féminine et du droit civique et civil des pygmées (AKA)
etc. Ces réalités vont nous conduire à voir dans la partie
qui suit les impacts de la CARITAS/SDPH sur les conditions
socioéconomiques des populations dans la Sous-préfecture de
M'baïki (Voir la carte n°4 ci-après).
Source : LACCEG Guy LASSERRE,
Université de Bangui, 2011
Cette carte ci-dessus localise quelques oeuvres
réalisées par la CARITAS dans les domaines de santé, de
l'éducation, de l'`organisation paysanne dans la Sous-préfecture
de M'baïki durant le premier et le deuxième Plan triennal de
Développement.
Chapitre V: LES IMPACTS DES ACTIVITES DE LA CARITAS/SDPH
SUR LES CONDITIONS SOCIOECONOMIQUES DES POPULATIONS LOCALE
Le présent chapitre est consacré sur les effets
des activités de la CARITAS/SDPH sur les conditions
socioéconomiques des populations de M'baïki sur le plan social et
économique.
I- Le PLAN SOCIAL
-L'Éducation et la Formation
Une fois installée à M'baïki, la CARITAS
Diocésaine a procédé au recrutement de personnel; d'abord
au niveau du réseau local, ensuite au niveau des centres/SDPH et enfin
dans les centres paroissiaux. Par ailleurs, elle a organisé des sessions
de formation pour renforcer leurs capacités en la matière. Ce
recrutement de personnel contribue à une réduction du
chômage puisque, le personnel désormais sera
rémunéré chaque fin du mois et son pouvoir d'achat va
augmenter. Le salaire est un moyen déterminant d'un ménage, car
il lui permet de changer le mode de vie d'une famille.
La CARITAS/SDPH a procédé également au
recrutement des maîtres parents, comme personnel de l'éducation au
niveau local. A cet effet, elle a organisé des sessions de formation en
leur faveur. Ces derniers sont payés par la CARITAS Diocésaine.
Ce geste de la part de CARITAS a permis aux agents parents d'améliorer
leur condition de vie sociale.
Au cours de l'enquête sur terrain, un agent parent de
Fondamental I de l'école Botto (commune de M'baïki) affirme que
chaque fin du mois, la CARITAS/SDPH donne un salaire aux agents parents et cela
lui a permis d'acquérir moult bien dans son foyer à savoir un
poste récepteur un vélo, etc.
L'éducation est considérée comme un
levier du développement d'un pays. Elle permet de renforcer la
capacité et la faculté d'action c'est à dire l'aptitude
d'un individu à faire des choix tout au long de sa vie et s'y tenir. Les
activités de la CARITAS/SDPH pour la promotion de l'éducation
dans la Sous-préfecture ont rehaussé le taux de
fréquentation scolaire au Fondamental I. Ce taux est passé de 37%
en l'an 2000 à 41% en 2007, (CARITAS Diocésaine de M'baïki,
2007).
Cette croissance est due à la construction et la
réhabilitation des écoles dans les localités des communes
de M'baïki. Une longue sensibilisation de la CARITAS/SDPH auprès
des minorités pygmées a permis que ceux-ci ont envoyé
massivement leurs
enfants à l'école.
Par ailleurs, l'éducation a un impact en terme de
retombées sociales à travers les effets qu'elle exerce sur le
sujet. On avait vu précédemment que la CARITAS/SDPH à
beaucoup oeuvré pour l'intégration des minorités. Les
enfants pygmées (AKA) qui, autre fois ne fréquentaient pas les
écoles de la place, aujourd'hui, on les compte plus de sept cent (700)
inscrits au Fondamental I. Or au Fondamental I, les leçons de morale,
d'éducation civique et la notion d'hygiène ont
façonné les enfants pygmées AKA qui ont dû
bénéficier de nouvelles habitudes de vie. Aujourd'hui grâce
à la CARITAS/SDPH ceux-ci ont acquis l'habitude de faire les toilettes
matinales (laver la figure par exemple le matin), la notion de laver les mains
avant de manger, ou encore laver ses linges quand ils sont sales, etc.
En outre, l'une des actions de la CARITAS/SDPH est que,
pendant les rentrées des classes elle appui certaines écoles en
fournissant les cahiers, les bics, les crayons etc. Aux élèves
pour alléger cette lourde tâche que les parents aient l'habitude
de supporter. Le manque de fourniture scolaire constitue un obstacle aux
enfants d'aller à école.
Grâce aux activités de la CARITAS/SDPH sur
l'éducation et l'instruction, aujourd'hui les enfants pygmées AKA
ont le Certificat d' Etude Primaire Elémentaire et sont admis au
concours d'entrée au collège.
Lors des enquêtes sur terrain, le Censeur du
Lycée de M'baïki affirme que l'effectif des enfants AKA qui
fréquentent ce lycée est de dix (10). Entre autre, d'après
les renseignements au niveau du réseau local y compris les
différentes couches sociales, six (6) enfants pygmées AKA sont
admis au concours d'entrée au collège en dehors des dix (10)
cités ci haut. Ces six (6) se trouvent aujourd'hui à Bangui dans
les écoles privées à savoir: le Complexe
Pédagogique Béthanie et le Complexe Pédagogique de Saint
Kizito. Les enquêtes auprès de ces écoles privées
ont finalement confirmé la présence de deux (2) filles AKA qui
fréquentent la classe de 6ème au Complexe Pédagogique
Béthanie, et quatre (4) fréquentent le Complexe
Pédagogique Saint Kizito. La CARITAS/SDPH ne cesse de les appuyer au
frais d'écolage et les fournitures scolaire.
Dans ses actions, la CARITAS/SDPH n'a pas marginalisé
la population adulte. A cet effet, les centres d'alphabétisation et de
couture ont vu le jour dans les centres paroissiaux.
La création des centres d'alphabétisation donne
plus d'opportunité d'emploi aux adultes d'une part, leur offre la
capacité de faire une bonne lecture et compter en français
d'autre part.
Dans les centres de couture fréquentés par les
femmes villageoises et les pygmées AKA, la fin de la formation est
sanctionnées par la remise d'un certificat. Ensuite, la CARITAS/SDPH les
organise en groupement de couture. Dans chaque groupe, elle a mis à leur
disposition une machine à coudre.
L'enquête menée sur le terrain nous a conduit
dans l'un de ces groupes de couture qui se situe dans le champ d'action du
centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc; plus précisément au centre
paroissial de Pissa (commune de Pissa), l'activité principale de ce
groupement est de coudre les habits (homme femme et enfant) pour la vente.
Après la vente, l'argent est versé dans la caisse noire du
groupement. A la fin du mois, la situation de la caisse est
présentée devant les membres du groupement et l'argent est
utilisé comme le salaire de chaque membre du groupement de couture.
Parfois, chacun peut percevoir une somme de 30.000f CFA. Cela
donne l'opportunité à chaque personne de répondre aux
besoins vitaux de son foyer.
2-Le Domaine de la Santé
Le développement socioéconomique de tout pays
passe par la production des personnes en bonne santé. C'est dans cette
optique que la CARITAS/SDPH à travers ses activités,
procède au rapprochement des centres de santé vers les
populations et assure des services minima de santé à moindre
coût et de prendre en charge les populations les plus vulnérables.
A cet effet, les constructions des postes de santé, des pharmacies
villageoises et le ravitaillement régulier de l'hôpital
préfectoral et le dépôt pharmaceutique de Saint Augustin de
M'baïki permettent à la population d'avoir accès aux soins
de santé et des médicaments à moindre coût.
L'augmentation de la capacité du dépôt
pharmaceutique de M'Baïki a permis d'éviter la rupture de stock des
médicaments afin de permettre aux populations locales, l'accès
d'une manière permanente aux médicaments.
Entre autre, la CARITAS/SDPH a recruté les infirmiers
secouristes et les matrones dans chaque centre paroissial. Une session de
formation était organisée à leur profit. Ces derniers
constituent le personnel potentiel de santé dans les centres de
santé de la place.
Avant la mise en place de ce programme par la CARITAS
Diocésaine de M'baïki, la population minoritaire en l'occurrence
les pygmées (AKA) sans revenus, ne fréquentaient pas tellement
les structures sanitaires modernes.
Grâce à la politique promotionnelle mise en place
par la CARITAS/SDPH, la majorité des campements pygmées est
pourvue en postes de santé, ce qui leur ouvre la porte de la
médecine moderne.
Dans les campements dépourvus de structure sanitaire,
les marginalisés de la Sous-préfecture de M'baïki suivent
leur traitement dans les comités villageois de santé les plus
proches. Les postes de santé créés par la CARITAS/SDPH
reçoivent gratuitement les pygmées et les médicaments leur
sont donnés aussi gratuitement par la CARITAS/SDPH
Conformément au contrat signé entre le centre et
le projet.
Les différents centres et postes de santé de la
Lobaye en général et ceux de la Sous-préfecture de
M'baïki en particulier se ravitaillent régulièrement au
centre/SDPH de Saint Augustin de M'baïki. Les centres de santé dans
les campements jouent le rôle de la médecine de proximité
au profit des pygmées. Cette stratégie leur a permis de se
soigner surplace et d'éviter de faire de longs déplacements
depuis les campements jusqu'en ville comme par le passé.
Aujourd'hui, les populations rurales qui
bénéficient de ces structures sanitaires à M'baïki
sont satisfaites quand aux prix des médicaments et à l'accueil
à plus de 80%.
Pour la prévention de la pandémie du VIH/Sida,
beaucoup de personnes vivant avec le VIH/Sida se sont rapprochées des
centres de santé pour leur suivi et prennent l'Antirétroviro. Par
ailleurs, les services de prévention de maladies et soins de
santé primaire fournis par la CARITAS permettent une amélioration
de l'état de santé général des populations,
conduisant à pour un développement national.
3-La Promotion des Droits Civiques et Civils
(AKA)
Antérieurement à l'action menée par la
CARITAS/SDPH dans la Sous-préfecture de M'baïki, les pygmées
(AKA) subissaient une discrimination dans les rémunérations des
prestations. Ici c'est la politique de « deux poids deux
mesure » qui est la règle du jeu. En effet, pour
rémunérer un travail, les « Grands Noirs »
appliquent un barème pour les pygmées et un autre pour leurs
frères qui, généralement sont intéressant. Le
premier citoyen de la commune de Balé-loko à M'baïki,
affirme que jusqu'à une période récente, les Grands Noirs
travaillant les champs de leurs frères étaient payés moins
d'un dollar par jour alors que les pygmées ne recevaient pour des
travaux identiques la moitié (Bernard SIMITI, Conférence
Internationale sur le Bassin du Congo, Montpellier, 2010).
Il en était de même pour la vente au troc, dont
les termes définis par les Grands Noirs eux mêmes sont largement
défavorables aux pygmées.
Les pygmées sont fréquemment victimes de
violences physiques, morale ou de justices populaire car non
protégés par les lois susmentionnées. Des sévices
corporels sont souvent infligés par les Grands Noirs pour non
exécution d'un travail pour lequel un acompte aurait été
consenti. Ils peuvent également être violentés pour non
remboursement d'une dette banale au non livraison d'une commande de chenilles
ou de feuilles de Gnetum (feuille de Koko).
En effet, suite aux actions menées par la CARITAS/SDPH
à M'baïki dès son implantation, au total trois cent quatre
vingt seize (396) personnalités sous préfectorales, municipales
et villageoises, sur un total de deux cent (200) initialement prévus par
le projet ont été sensibilisées sur la nécessite de
délivrer des actes d'État Civil aux pygmées (AKA).
Cependant, deux cent soixante dix neuf (279) chefs de villages et quartiers
identifiés, six (6) chef pygmées ont été
intronisés par la CARITAS/SDPH dans les villages et campements
pygmées et reconnus par les autorités locales. Au terme des six
(6) années du projet, les projets suivants ont été
réalisés dans le domaines des droits de l'homme (AKA): cent dix
huit (118) leaders pygmées formés, des groupements pygmées
de défense des droits de l'Homme ont vu le jour et sont
opérationnels. Il s'agit des groupements: droit de l'Homme
« zo kwé zo » de Moboma,
« Déki-déki » de Bogongo-Gaza,
« Massiri-ngaï » de Mbata,
« Gbéssagnele-motema » de Safa-loko et
« Zo kwé zo » de Pissa.
Par ailleurs, sept cent cinquante (750) actes de naissances
ont été délivrés aux enfants pygmées dans
les différentes communes de M'baïki. 100% de nouveau nés ont
été inscrits dans les registres municipaux en 2007, (CARITAS
Diocésaine, 2008); Saisissant cette opportunité, les
pygmées ont été sensibilisés sur l'importance de la
conservation des papiers personnels.
II-Le PLAN ECONOMIQUE
Le secteur économique implique les actions d'appui
à l'insertion économique des familles en difficulté.
A Mbaïki, les ménages sont pour la plupart
défavorisés, ils sont confrontés à des
problèmes de chômage et de la famine. Alors, la CARITAS sent que
cela est aussi un facteur déterminant de vulnérabilité et
de frein à l'épanouissement d'une famille. Elle a entrepris un
appui socioéconomique auprès d'elles dans le but
d'améliorer la situation sociale des individus. A cette fin, il y a eu
des aides financières et matérielles que la CARITAS/SDPH offre
à la population.
1-L'Octroi de Micro Crédit
Le tableau suivant nous donne un éclaircissement sur le
procédure adoptée par la CARITAS/SDPH pour la réinsertion
socioéconomique des familles démunies avec une subvention
accordée aux Activités Génératrices de Revenu
(AGR).
Tableau n°7: Répartition spatiale
des familles selon le coût de la subvention
Subdivision
En AGR en
Millier de FCA
|
Sites
|
Total
|
Pissa
|
M'baïki
|
V.A
|
V.R
|
V.A
|
V.R
|
V.A
|
V.R
|
10000-15000
|
11
|
38%
|
10
|
56%
|
21
|
44%
|
15000-25000
|
10
|
34%
|
5
|
28%
|
15
|
33%
|
25000-3000
|
7
|
24%
|
2
|
11%
|
9
|
19%
|
30000 et plus
|
1
|
3%
|
1
|
6%
|
2
|
4%
|
Total
|
29
|
100%
|
18
|
100%
|
47
|
100%
|
V.A: Valeur absolue
V.R: Valeur relative
Source : enquête de terrain,
2010
Au regard de ce tableau, il est à constater que 44% des
individus ont bénéficié d'une subvention dont le
coût varie entre dix mille (10.000) à quinze mille (15.000) CFA. A
Pissa, cette catégorie de famille représente 38%, alors
qu'à M'baïki il est de 56%. La proportion de 33% des personnes ont
bénéficié d'une subvention allant de quinze mille (15.000)
à vingt cinq mille (25.000) francs CFA, ce qui donne une proportion de
24% a Pissa et 28% à Mbaïki.
Parmi les 19% des individus ayant
bénéficié d'une subvention variant de vingt cinq mille
(25.000) franc CFA à trente mille (30.000) francs CFA, on retrouve 24%
à Pissa et 11% à M'baïki.
A titre de rappel, l'octroi de ces fonds dépend du
niveau de vie ou de revenu du bénéficiaire. A cet effet, si
l'effort du bénéficiaire est si faible, la CARITAS ne peut
subventionner une AGR aussi grande qu'il ne serait en mesure de bien
géré. Si bon nombre de ces personnes n'ont
bénéficié que d'une subvention de niveau plancher
(minimum), cela détermine effectivement leur niveau de revenu et leur
situation socioprofessionnelle. Rappelons que nombreuses d'entre elles ne
vivent que de culture. Une culture limitée à l'autosuffisance
alimentaire sans garantie économique.
L'octroi de crédit a eu un impact positif sur le niveau
de consommation journalière de repas.
En effet, la consommation du repas est un facteur
déterminant de mode de vie d'un individu ou d'une famille. Ainsi, le
tableau n°8 ci-dessous donne un éclaircissement sur cette
idée.
Tableau n°8: Récapitulatif des
ménages selon la consommation du repas/jours
Consommation du repas/jour
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Une fois (1)
|
147
|
77,38%
|
Deux fois (2)
|
30
|
15,78%
|
Trois fois (3)
|
13
|
6,84%
|
Total
|
190
|
100%
|
Source: enquête de
terrain, 2010
Le tableau ci-dessus présente l'effectif des
enquêtés selon la consommation du repas par jours. Sur les 190
enquêtées, 147 sujets soit 77,36% affirment qu'aujourd'hui,
grâce aux subventions de la CARITAS/SDPH au micro crédit, ils ont
la chance de manger au moins une fois par jours. Cependant, 30 et 13 individus
soit respectivement 15,78% et 6,84% affirment que la subvention de CARITAS/SDPH
a permis aux uns de consommer deux fois le repas par jours et aux autres trois
repas par jours.
2-L'Amélioration de revenus
Agricoles
La CARITAS/SDPH a motivé des individus pour qu'ils se
mettent en groupement dans les différentes localités de
M'baïki. Ces groupements par la suite, ont fini par cultiver des hectares
de manioc, de maïs, d'arachides etc. Les produits de ces groupements sont
vendus à la banque de soudure alimentaire (BSA) mise en place par la
CARITAS/SDPH dans les communes de M'baïki, de Pissa et de Mbata.
Lors des enquêtes sur terrain, un de ces membres de
groupement à Pissa affirme
qu'après la vente des produits de leur champ de
groupement, chacun gagne plus d'argent et cela leur permet de répondre
aux besoins vitaux de leur foyer. Cependant, le rendement d'un champ individuel
n'est pas fructueux pour ces genres de travaux.
Ce qui est remarquable à M'baïki, le groupement
des femmes pygmées aidé par la CARITAS/SDPH produit du riz, du
manioc, du maïs et des arachides. Cette production est vendue au
centre/SDPH uniquement. Au marché et le long des routes. Les
pygmées commencent à exposer divers produits agricoles aux
voyageurs. Ils ne gèrent pas encore une politique au marché
local. Toute fois des possibilités existent. Avec le concours de la
CARITAS afin de disposer une boutique au marché central pour
évacuer leurs produits agricoles.
Les bénéficiaires des actions de la CARITAS/SDPH
nous ont exprimé leurs opinions concernant l'amélioration de leur
condition de vie.
Une grand-mère, ménagère à
M 'baïki a témoigné sa reconnaissance:
« même si l'amélioration de mes conditions de vie
n'a pas été effective comme je l'ai rêvée, je
reconnais du moins que la prise en charge de mes petits fils et filles m'a
été allégée lorsque la CARITAS/SDPH m'avait
acheté une portion de champ de manioc. Je fabrique de l'alcool de traite
et du chicouangue; alors ma situation sociale et économique a
été améliorée (...) elle est moins
pénible qu'avant... ».
La CARITAS/SDPH a entrepris auprès des populations une
véritable action humanitaire dans le but d'améliorer les
conditions socioéconomiques des ménages vivant dans la
Sous-préfecture de M'baïki.
Mais certaines familles ont mal choisi leur AGR et ont
finalement connu un échec. Or la CARITAS/SDPH ne finance que l'AGR dont
le bénéficiaire lui-même se sent capable d'exercer.
Certaines ont demandé la subvention d'une culture aussi vaste qu'elles
ne sont en mesure de travailler. Mais d'une manière
générale ces ménages sont ravis de cette assistance et
affirment que le niveau de leur vie s'est amélioré à
partir du moment où la CARITAS/SDPH s'était mise à leur
service.
Après avoir analysé les impacts des
activités de la CARITAS/SDPH sur les conditions de vie des populations,
il convient alors de déterminer les contraintes d'ordre naturel,
conjoncturel etc... qui bloquent la CARITAS d'atteindre l'objectif poursuivi
par le projet. C'est ce qui fera l'objet du chapitre suivant.
Chapitre VI: LES CONTRAINTES AUX ACTIONS DE LA
CARITAS/SDPH
Diverses contraintes causent préjudice au bon
fonctionnement des activités de CARITAS Diocésaine de
M'baïki. Ces contraintes sont associées les unes aux autres,
produisant un effet tâche d'huile pour conduire la CARITAS/SDPH vers une
mésaventure, selon le vice coordonnateur des programmes. Les conditions
dans lesquelles la CARITAS/SDPH a oeuvré depuis les dernières
années sont pour eux l'un de leur grand cauchemar.
Selon le diagnostic, on peut donc repartir ces contraintes en
trois catégories à savoir: les contraintes d'ordre structurel
méthodologique et les contraintes d'ordre conjoncturel
I-LES CONTRAINTES D'ORDRE STRUCTUREL
Il s'agit en effet des contraintes relevant des rapports
institutionnels qu'entreprend la CARITAS avec ses partenaires et des
contraintes relevant de sa propre organisation institutionnelle. A cet effet,
trois cas sont à relever: le personnel restreint et faible, la lenteur
des processus de financement et l'apparent partenariat local entre la CARITAS
et le COOPI.
1- Un Personnel Restreint et Faible
L'organigramme du réseau local CARITAS M'baïki
présente un personnel peu consistant.
En effet, le personnel est trop restreint ne se limitant qu'au
coordonnateur de programme et le formateur qui sont les seuls actionnaires
fiables de l'équipe préfectorale; ensuite vient le chauffeur et
les cinq (5) animateurs ruraux. L'immensité des tâches ne
pèse que sur le coordonnateur et son assistant. Ces mêmes
personnes assurent la comptabilité, la logistique, le suivi des travaux
de construction et bien de petites tâches.
Ceci fait qu'il y a de retard parfois dans la
réalisation des différents projets prévus dans le
programme. Cette immensité de tâche les épuise et abuse
même de leur temps et les travaux avancent difficilement. Il est
évidemment reconnu que l'intégration professionnelle dans un tel
organisme est basée sur le volontariat. Mais les conditions de travail
sont vraiment atypiques. Imaginons une personne qui assure une où trois
fonctions à la fois, comment voulez vous que tous les projets soient
réalisés dans le délai?
De telles conditions de travail, contraignent l'homme, lui
ôtant sa liberté sociale. Plus la personne dépense son
énergie physique et intellectuelle et/ou morale, moins elle se repose,
moins encore elle n'est disponible à sa famille ou pour ses
loisirs....
Psychologiquement, l'homme dans de telles conditions de
travail, à la mémoire saturée. Il réfléchi
à tout moment sur ce qui l'attend à faire après tel autre
besogne, car les tâches sont multiples et sont difficiles à
assumer, et le plus souvent, son sommeil est perturbé par des
cauchemars.
Biologiquement, la personne a du mal à bien manger
après une longue journée de travail et cela conduit à la
vieillesse.
2-La Lenteur de Processus de Financement du
Programme
Le plus grand problème qui cause préjudice aux
réalisations de la CARITAS/SDPH dans la Sous-préfecture de
M'Baïki est le retard qu'il a connu dans la mise en oeuvre de son projet.
Il s'agit de la lenteur des processus d'accord du projet au niveau de ses
partenaires et la lenteur d'arrivée des équipements. La
CARITAS/SDPH, dès Décembre 2000, avait lancé son
« second Plan Triennal de développement » dans la
Préfecture de Lobaye en générale et plus
particulièrement dans la Sous-préfecture de M'baïki. Or le
projet a un délai d'exécution de trois (3) ans. Ainsi, ce
délai commence a être compté à partir du premier
jour où la CARITAS lance son projet bien que toutes les conditions ne
sont pas encore réunies. Or les dossiers tardent à être
approuvés au niveau de ses partenaires extérieurs.
La consultation de ces dossiers de financement du projet est
lente ou trop minutieuse. Loin de nous de porter un jugement, mais ce ne sont
là que des problèmes d'administration qui s'observent partout.
Les besoins en équipements, mobiliers, retardaient
également. Ceci relève de l'enclavement du pays. Même s'il
faudrait utiliser la voie fluviale cela va prendre plus de temps. C'est ainsi
que ces équipements devaient être amené par voie
aérienne. Mais le transport coûte chair. Il a fallu des
démarches pour que ses partenaires parviennent à financer le
transport de ces équipements. Alors, tout ceci avait été
à l'origine même du retard qu'a connu la CARITAS/SDPH dans
l'exécution de son second PTD. Rappelons que ce retard a
été considérable (5 ans).
Finalement c'est en 2005 qu'elle va lancer son second PTD.
Même si les évaluations numériques ont montré que la
CARITAS/SDPH a atteint ses objectifs, cela ne pourrait guère faire sa
gaîté en ce sens qu'elle a déjà une dette morale
à l'égard des
populations de M'Baïki à qui, elle a promis
exécuter son projet du second PTD dès la fin du premier PTD.
3-Un Apparent Partenariat local
Le choix d'un partenaire local autre que la COOPI n'est pas
prévu dans les principes d'actions de la CARITAS/SDPH. Malheureusement
ce partenariat avec COOPI est devenu source de dysfonctionnement dans ses
activités. Le partenariat qu'a entrepris la CARITAS Diocésaine de
M'baïki avec la COOPI n'a de sens. L'impact positif ne s'observe pas.
Selon les partenaires de CARITAS/ Diocésaine, cela relève des
autorité diocésaines qui ont inventé cette union. Lors des
enquêtes de terrain, il ressort que cette relation ou du moins l'union de
CARITAS et de COOPI ne marchait pas si bien que la COOPI s'est retirée
et mène ses activités parallèles à celles de
CARITAS.
4-Les Contraintes d'Ordre
Méthodologique
Il ne s'agit pas là de dire que la CARITAS/SDPH est
totalement directive dans son approche mais il s'agit de quelques petites
insuffisances.
En effet, la participation paysanne au début du projet
a été effective partout où les projets de
réalisation et de construction des écoles.
Dès lors, les populations étaient
mobilisées pour apporter leur part de charges d'investissement mais
parfois les travaux ont démarré très tardivement, ceci
était dû à la lenteur des processus de financement de
contrat de ces différents projets. Ce qui avait mis les
bénéficiaires dans l'attentisme et le désespoir. Or, la
CARITAS dès qu'elle voulait lancer son second PTD et que cela a pris un
retard, elle n'avait pas informé la population ou du moins les
sensibilisées pour qu'elle soient imprégner de la situation. Ce
qui a conduit à un désaccord entre la CARITAS et les populations
locales.
Les populations des villages: Botto; Dédé,
Ndéya par exemple ont été mécontents de cet
attentisme et taxaient cette incertitude de «flatterie ». La
radio rurale de M'baïki en a fait également écho, lors d'un
interview ou la valeur institutionnelle de CARITAS a été
profanée, dépréciée, du fait que les populations
ont attendu en vain les réalisations.
Et lorsque la CARITAS s'est remise à ses travaux, elle
a connu un tas de problèmes dans ces localités; les travaux
avançaient difficilement faute de la faible participation
paysanne... Plus les travaux retardent, plus les mains
d'oeuvres augmentent, les délais d'exécution des travaux ont
été prolongés, faussant ainsi les données
budgétaires de la CARITAS. Ledit organe est alors obligé, pour
certaines activités, de tout financer, n'attendant plus l'effort des
paysans.
La question de vulgarisation informative et persuasive est
que, si la CARITAS informait de temps en temps les populations de l'état
d'avancement des dossiers de financement de ces projets, il n'y aurait donc
guère cette incertitude. Le tableau n° 9 ci-dessous montre
l'attachement de la population à la CARITAS/SDPH
Tableau n° 9Répartition des
enquêtés selon l'attachement à la CARITAS/SDPH
Degré d'Attachement
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Beaucoup
|
27
|
14,21%
|
Moyennement
|
141
|
74,21%
|
Pas du tout
|
22
|
11,58%
|
Total
|
190
|
100%
|
Source: enquête de terrain,
2010
De ce tableau, il ressort que sur les 190
enquêtés, 27 sujets soit 14,21% du total s'attachent beaucoup
à la CARITAS/SDPH. Cet attachement s'explique du fait qu'ils
fréquentent l'Église Catholique et à chaque Dimanche au
culte, elles ont des informations sur l'évolution des activités
de la CARITAS. Cependant, 141 individus qui représentent 74,21%
d'enquêtés s'intéressent moyennement aux activités
de la CARITAS en ce sens que, la CARITAS avait observé un silence
pendant son second PTD. Par ailleurs, 22 autres sujets soit 11,58% du total ne
s'intéressent pratiquement pas aux activités de la
CARITAC/SDPH.
5-Les Contraintes d'Ordre Conjoncturel
Nous l'avons constaté que la CARITAS Diocésaine
a réalisé la plus part de ses projets dans les domaines de la
santé, l'éducation en faveur des populations démunies dans
la Préfecture de la Lobaye et plus particulièrement dans la
Sous-préfecture de M'baïki. Ceci est non seulement le fait de la
lenteur des processus de financement, de l'apparent partenariat avec la COOPI,
mais également d'un problème d'accès à certains
sites ruraux. Ce problème d'accès aux sites paysans a
privé certains villages retirés de la routes, tel que Bokopi,
Kpidi etc... de bons projets.
L'état des routes et piste males laisse à
désirer comme en témoigne la photo n°8 ci-dessous.
Photo n°8: Un pick up
embourbé
Source: CARITAS Diocésaine de
M'baïki, 1999
La planche ci- haut témoigne du mauvais état des
routes. Un Pick-up Toyota est enfoncé dans la boue sur la route de
Bokopi.
Les routes dégradées, des arbres et des herbes
obstruent le passage. Ce qui rend difficile des tournées
régulières. Cela risque de causer des retards sur les projets
à réaliser dans d'autres villages. Quand le passage est
obstrué, il avait fallu d'effectuer un dégagement à la
main, pour passer. Alors, cela donnait de la peine quand l'équipe
caritative est en tournée.
6- Opinions de la Population Locale sur les
Activités de la CARITAS
Les enquêtes ont confirmé que la CARITAS/SDPH a
oeuvré dans la Sous-préfecture de M'baïki dans les volets
suivants: la santé, l'éducation, l'organisation paysanne et les
droits civiques et civils AKA.
Dans le domaine de l'organisation paysanne, on a vu que la
CARITAS/SDPH a créé de groupement, mobilisée des individus
afin de travailler la terre. Un des enquêtés du groupement
« Kénga nza so » dans la commune de
M'Baïki affirme que : « la CARITAS/SDPH leur avait
donné des semences ou des grains d'arachides. Ils ont cultivé
plus de dix (10) hectares d'arachide ».
Au moment des récoltes, ils ont récolte qu'un
sac et demi. Ce dernier fait savoir que la CARITAS distribue parfois de
semences de mauvaise qualité si bien que la production n'est pas
considérable. Alors, mobiliser des individus qui autre fois vaquaient
à certaines de leurs activités qui pouvaient leur donner de pain
quotidien pour travailler des grands espaces inutilement sans pour autant avoir
gain de cause, voilà l'un des facteurs de désintéressement
de la population locale aux activités de la CARITAS Diocésaine de
M'baïki.
La population locale a fait savoir lors d'un entretien
collectif organisé aux villages Zanga et Ndéya que la
CARITAS/SDPH ne respecte pas les piques pluviométriques. En d'autre
terme, le non respect du calendrier agricole a fait que la production n'est pas
bonne.
Cette même population continue de se plaindre du
comportement du personnel de la CARITAS/SDPH. Lors des sessions de formation
organisées par le personnel de ladite ONG, les personnes formées
ne sont pas satisfaites au retour chez eux. Parce que la CARITAS/SDPH leur a
promis de les doter en animaux d'élevage et que cela n'a pas
été honoré. Parfois d'autres individus parcourent des
kilomètres à pieds pour assister à cette formation et que
leur retour se fait la même manière; alors que le budget de la
formation avait prévu des facilités de transport. Ces individus
ont quitté leur village dans l'espoir de revenir avec un statut
d'éleveur, la CARITAS/SDPH les a mis dans l'incertitude.
II- LES SUGGESTIONS
Tout diagnostic géographique ou sociologique doit
nécessairement déboucher sur des stratégies comme le
diagnostic médical débouche sur une thérapie
médicale. C'est ainsi que les perspectives et les stratégies,
hors des évidences structurelles, vont porter sur quelques points ou
aspects lorsqu'il est possible de les appliquer. Ces suggestions sont ici
émises à deux niveaux à savoir de la part de CARITAS
Diocésaine et de la part des populations locale pour
l'amélioration de leur condition de vie et pour l'appui aux oeuvres
réalisées par la CARITAS à M'baïki.
1- Les Suggestion Relatives à la CARITAS
Diocésaine à M'baïki
De la part de CARITAS/SDPH les suggestions sont relatives
à certains aspects du point de vue organisationnel et fonctionnel pour
une amélioration du point de vu futur dans ses activités
caritatives. Ces aspects sont les suivants: un personnel consistant et une
approche flexible.
Un Personnel Consistant
La taille du personnel si restreinte et faible au niveau du
réseau et est associée aux problèmes qu'à connu la
CARITAS/SDPH dans ses activités. Alors, un personnel consistant et
fiable, doit convenir au caractère du projet, selon que celui-ci
implique peu ou beaucoup le nombre de fonctions à assurer doit
être égal à celui du personnel. En effet, faire cumuler
deux postes ou deux fonctions à un seul individu avec un seul salaire,
tue l'entreprise et est une forme d'exploitation de l'homme.
Pour la CARITAS, notamment l'équipe du réseau
local de M'baïki, il lui faut un personnel consistant comme celui-ci :
- un (1) Directeur Général;
- un (1) Directeur Général Adjoint;
- un (1) Directeur technique;
- un (1) Coordonnateur de programme;
- un (1) vice Coordonnateur;
- un (1) Secrétaire Général;
- un (1) Entrepreneur en Bâtiment;
- un (1) Technicien Supérieur d'élevage;
- un (1) Technicien Supérieur en agriculture;
- un (1) Comptable.
Quand à l'entrepreneur de bâtiment, le
contrôle de la qualité et de l'avancement des travaux de
bâtiments devrait lui être confié. Il faudrait donc une
personne qualifiée. Il supervise tous les chantiers. Il devra être
le responsable à monter tous les devis et se charge lui-même des
achats des matériaux... il y aura donc sûreté concernant la
durabilité de ces bâtiment scolaires ou de postes de santé.
Ces bâtiments construits n'ont pas une durée de vie exacte. Si un
expert en génie Civil était impliquée, il devrait montrer
la durée que ces bâtiments mettront afin d'être hors
d'usage. Le coordonnateur et le Vice Coordonnateur ne sont pas des experts en
génie Civil. Ainsi, cet entrepreneur de Bâtiment si possible le
faire véhiculé.
Quant au technicien Supérieur d'élevage, il
chargera de suivre les éleveurs dans leurs activités. En
l'occurrence ceux qui seraient doter en bêtes par la CARITAS. Cela
permettra d'éviter des éventuels perte en bêtes. Les
enquêtes affirment qu'il y a absence de suivi de la part d'un expert en
élevage de CARITAS. C'est dans cette optique qu'un technicien
supérieur d'élevage pour le suivi des bêtes des les
groupements qu'il est envisageable.
Dans le domaine agricole, un technicien Supérieur
d'agriculture soit recruté et s'occupera des groupements d'agriculture.
Désormais, il dressera un calendrier agricole en fonction de chaque
semence (culture). Tous les grains qui seront distribués par la CARITAS
dans les groupements vont être examinés pour ne pas qu'il soient
de mauvaises qualités, car selon les enquêtes, la CARITAS ne
respecte pas les calendriers agricoles, ensuite, elle distribue des grains de
mauvaises qualités.
En effet, si les tâches étaient ainsi
partagées, il n'aurait eu de pertes ou du moins de mauvaises productions
de la part des bénéficiaires de CARITAS. Car chacun assure son
rôle qui lui est assigné, se complétant avec les autres. Le
fonctionnement de la CARITAS Diocésaine de M'baïki serait alors
efficace.
Il faudrait un personnel consistant pour la redynamisation du
réseau local de CARITAS.
Une approche plus flexible
Pour une bonne méthodologie dans les actions d'appui
sur les conditions socioéconomiques du monde rural, il faudra
procéder à ces trois formes de vulgarisations: information,
persuasive et formative. Effectivement, d'après le diagnostic, la
CARITAS/SDPH n'a omis aucune de ces types de vulgarisation dans sa technique
d'approche. Mais il s'agit d'une simple insuffisance méthodologique.
La vulgarisation informative et persuasive doit se faire
durant tout le processus du projet dès la prise de contact avec les
bénéficiaires. Il y a eu tension entre ces deux parties du fait
que la CARITAS/SDPH dans son exercice du premier Plan Triennal de
Développent avait formé des individus sur la pratique de petit
élevage, presque à la fin des trois années. En 2000 elle
avait observé un attentisme, mettant les populations dans l'incertitude.
Alors, la CARITAS devrait de temps en temps, à
mesure que les choses évoluaient ou retardaient,
informer ces populations et les persuader d'être certaines que leurs
projets promis seront réalisés.
Dorénavant, la CARITAS Diocésaine serait
toujours proche de ces populations ou du moins des bénéficiaires
et les informerait au fur et à mesure que les choses avancent ou
retardent et il faudrait tenir a les persuader car elles comprennent
difficilement certaines choses qu'on veut leur réaliser.
2-Aux Bénéficiaires
Pour accéder a un développement humain, cela
doit être la motivation d'abord des bénéficiaires. Pour
cela, même si le donateur ou le financier leur prend le devant, il est
question que ceux-ci joignent leurs efforts à celui ou ceux de la
Caritas. Le financier n'est pas venu résoudre tous les besoins que
manifestent les groupes sociaux mais de les aider à se relever, leur
donnant les possibilités d'assurer eux même leur mieux-vivre de
manière durable.
En effet, cette perspective est émise dans le contexte
de promouvoir l'auto développement. C'est ici une réponse
pratique en ce qui concerne les attentes des populations locales envers la
CARITAS/SDPH
Que ces populations locales sachent que le
développement durable et le bien être ne peut que venir de leur
propre effort. Selon que nous le pensons. La CARITAS ne peut que
réaliser ce qui est prévu dans son budget, et c'est le même
principe dans tous les organes d'appui au développement humain.
A cette fin, pour que les populations de M'baïki
améliorent durablement leurs conditions de vie, elles n'ont pas à
croiser les bras et attendre tout de CARITAS Diocésaine. Elles doivent
s'organiser en association, en groupement et à base de petit appui que
la CARITAS leur accorde pour accroître elle même leur niveau de
revenu et niveau de vie mettant en oeuvre leurs propres connaissances et
ressources locales.
Toutes les populations rurales en générale et
celles de M'baïki notamment, doivent prendre conscience que le
développent humain, c'est d'abord nous et non les autres. C'est pour
ainsi dire que le fait de tout attendre des projets ou de l'État tue le
monde rurale. Il faudrait qu'elles aient la culture de
« développement
introdéterminé » et de la « non
dépendance » à cet égard. Le discours de
Marc Sangnier, lors du congrès rural du 29 au 30 Août 1908
à Laumes Alésia (France), résume que « les
ruraux s'organisent en association vraiment professionnelle en véritable
syndicat agricole, qu'ils manifestent le désir d'être maître
chez eux, de ne pas attendre les autres... » (Marc Sagnier,
1997).
Les suggestions à l'endroit des populations locales
sont les suivantes:
- développer la « culture
associative » afin de tendre à un auto
développement Humanitaire. Les paysans doivent à cet effet, se
constituer en de véritables associations de production économique
selon leurs différentes opinions (culture vivrière ou culture de
rente, chasse, pêche, etc.). La formation des associations constitue de
véritables stratégies de survie. Les efforts unis produisent plus
qu'un effort solitaire. Ce qui permettra aux populations paysannes les plus
démunies de mieux améliorer leurs conditions sociales.
L'initiative des tontines est alors possible pour favoriser une insertion
socioéconomique véritable des familles rurales. Ce qui leur
offriraient les possibilités de pallier à leurs divers besoins
sociaux, notamment la scolarisation des enfants et aux soins de santé
primaire.
- mobiliser les structures locales dans une perspective
d'appui aux écoles
Villageoises A cette fin, les leaders vont se constituer en un
réseau dénomme réseau de Fond Paysans d'Appui aux
Écoles Villageoises (RFPAEV) une caisse de cotisation mensuelle des
structures paysannes. Elle est une initiative que l'auteur a conçue pour
l'auto développement dans les communautés paysannes. A cet effet,
le réseau se constitue en une structure de collecte des fonds mensuels
pour l'appui de chaque école villageoise adhérant. C'est comme
sous forme de tontine.
Ceci permettra alors aux écoles villageoises de combler
leurs besoins en salles ou en équipements didactiques et même
à la rémunération des maîtres parents voire
intervenir au premier soins aux élèves malades pendant les
cours.
- que les Associations des Parents d'Elèves
fonctionnent en interrelation avec les réseaux de chacun des villages
adhérant. Les APE doivent également se constituer en associations
de production économique.
- nous pensons que si les pygmées quittent la
forêt et se conforment à la vie quotidienne des Bantu, ils peuvent
quitter leur vulnérabilité car ils y ont beaucoup
d'opportunités auxquels ceux-ci doivent saisir.
Il est vrai que les ONG en générale, la CARITAS
en particulier veulent améliorer la situation dans laquelle les
pygmées se retrouvent. Ce qui est a noté c'est que, parmi ces
populations minoritaires, d'autres sont conscientes de leur état et
s'accrochent aux actions de la CARITAS pour l'amélioration de leur
condition de vie; en conséquent, certains pygmées semblent rester
dans la même situation par manque de conscience des activités de
ladite ONG.
Si la CARITAS Diocésaine de M'baïki forme quelques
pygmées pour qu'ils travaillent
ensemble avec eux, ces pygmées comprendraient mieux les
besoins de leurs frères pygmées. Cela est la manière la
plus efficace de mener les actions en faveur de cette population
minoritaire.
Les ONG ne doivent pas se comporter en des maîtres aux
quels les pygmées doivent obéir car c'est à eux qu'ils
reçoivent les nécessaires selon eux car cela pousse les
pygmées de considérer les ONG comme des oppresseurs
Ces suggestions ne sont en aucune façon exhaustives,
les questions soulevées dans le présent mémoire pourraient
toutefois déboucher sur des perspectives plus efficaces.
De ce qui precede, l'ONG CARITAS est
presente dans le monde entier en general, et en particulier dans les pays de
la sous region d'Afrique centrale ; meme etant encore dans une phase
primaire de son existence, elle mene des activites qui ont un impact certain
sur le processus du developpement humain exprime en terme social et economique
des pays dans lesquels elle intervient.
En RCA, la CARITAS s'est implantée partout sur le
territoire en général et plus particulièrement dans la
Sous-préfecture de M'baïki ou elle mène des
activités dans les domaines de la santé, de l'éducation,
de l'agriculture et l'élevage ainsi que dans le domaine de la promotion
de la femme et des droits civils et civiques AKA.
Pour atteindre son but et être à l'écoute
de la population afin d'adapter l'offre à la demande, la CARITAS
Diocésaine passe à travers les centres/SDPH, les paroisses et les
chapelles en vue de faire ses réalisations.
Malgré son apport non négligeable aux
populations, elle rencontre un nombre important de problèmes auxquels il
faut trouver des solutions, si la RCA y compris les bailleurs de fonds
veulent que la CARITAS soit un partenaire à part entière au
développement et au bien-être des populations.
En définitive, la CARITAS constitue un maillon
essentiel dans la consolidation desdits domaines. Elles forment, orientent et
favorisent l'éclosion d'une nouvelle vision de la population en
matière de développement socioéconomique sous l'impulsion
de l'Etat, des bailleurs de fonds avec qui elles entretiennent une
étroite collaboration. Mais si la CARITAS met fin à son programme
d'appui humanitaire, est ce que la population locale serait à mesure
d'entretenir les biens faits laissés par la CARITAS ?
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