Table des matières
Introduction générale
2
Première partie : Le Marketing
sensoriel dans un point de vente et le lancement de nouveaux produits
5
Chapitre I : Du Marketing classique au
Marketing sensoriel
5
Section 1 : L'évolution du marketing
classique vers le marketing sensoriel
6
Section 2 : Les sens éveillés
par le marketing sensoriel
8
Chapitre II : Le Marketing sensoriel dans les
lieux de vente
11
Section 1 : L'intérêt du
marketing sensoriel dans le lieu de vente
11
Section 2 La thématisation de l'offre et la
théâtralisation du lieu de vente :
16
Section 3: Le concept du «pop-up store»,
une boutique pour un événement éphémère
19
Deuxième partie : « La
boutique éphémère», le meilleur moyen pour lancer une
offre de haute technologie
25
Chapitre I : Contexte général de
l'étude
25
Section 1 : La société
PREM1UM
26
Section 2 : La nouvelle offre des
« technologies de l'affichage dynamique et tactile »
28
Section 3 : L'événement
« la boutique du futur » pour le lancement de l'offre
« technologies interactives »
30
Chapitre II : Etude d'impact d'un
événement « sensoriel » sur la
réussite du lancement d'une nouvelle offre
32
Section 1 : Méthodologie et outils de
la recherche
32
Section 2 : Analyse des résultats
obtenus :
34
Section 3 : Synthèse et
recommandations
36
Conclusion Générale
40
Bibliographie
42
Annexes
43
Introduction
générale
Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, les
entreprises cherchent constamment à innover dans leurs gammes de
produits, dans leurs packagings, dans leurs méthodes de communication,
et récemment même dans la manière de lancer leurs
nouvelles offres sur le marché.
Une des tendances marketing qui ne cesse d'être
plébiscitée afin de rester concurrentielle dans tous les cas
précités, est l'application des principes du marketing
expérientiel.
Aujourd'hui, le consommateur cherche sans cesse à vivre
de nouvelles expériences, que ce soit lors de la visite d'une boutique,
ou lors de son acte d'achat ou lors de son assistance à une campagne
promotionnelle d'une marque donnée. Les enseignes quant à elles
répondent volontiers à ces nouveaux désirs en innovant
sans cesse dans leurs manières de faire découvrir aux clients de
nouvelles expériences. Le marketing expérientiel trouve alors
tout son intérêt là-dedans.
D'une manière générale, le marketing
expérientiel met en scène les valeurs associées à
une marque en impliquant le client final dans la mise en scène en
elle-même. Mise en scène qui se matérialise par la
théâtralisation du point de vente. Cette implication du
client va lui offrir l'opportunité de vivre une expérience
génératrice d'émotions propres à chacun des
participants. Le but d'une opération de marketing expérientiel
est de faire vivre au consommateur des expériences uniques qui
l'entraînent au sein de l'univers d'une marque afin de bâtir la
relation entre lui et la marque. Elle rejoint là la
communication événementielle.
Plus particulièrement, quand une enseigne veut rendre
la visite du point de vente une expérience mémorable pour son
consommateur tout en suscitant ses cinq sens, on parle alors de
marketing sensoriel sur le lieu de vente, qui
s'intéresse essentiellement à la manière avec laquelle on
peut créer et gérer l'ambiance des lieux commerciaux. Des
agencements à priori permanents, puisqu'on ne peut pas changer
l'architecture d'un point de vente à volonté, même si
quelques modifications restent nécessaires pour surprendre à
chaque fois les visiteurs, mais d'une manière générale, la
structure ou le thème global d'une boutique est fait pour durer un
minimum de temps.
Cependant, lorsqu'une enseigne veut appliquer les
préceptes du marketing sensoriel pour un événement de
courte durée, tel un lancement d'une nouvelle offre par exemple, la
boutique permanente peut ne pas être le lieu idéal pour une telle
opération marketing.
Ø Quelle pourrait être la forme idéale
pour appliquer les principes du marketing sensoriel sur un point de vente
amené à disparaitre après l'événement du
lancement ? Et quel est l'apport du marketing sensoriel dans un tel
événement ?
Quand on parle de tactiques de lancement d'une nouvelle offre,
plusieurs formes existent bien évidemment pour couvrir
l'événement. Certaines enseignes optent pour une fête
interne pendant laquelle elles invitent leurs clients et prospects potentiels,
d'autres, préfèrent plutôt faire appel à des agences
événementielles spécialisées dans ce genre
d'événements, et puis d'autres se laissent séduire par
l'idée d'organiser une fête grandiose dans un lieu luxueux autre
que la boutique où le produit sera vendu ou l'usine où il est
produit. Ceci diffère bien évidemment aussi en fonction du budget
de chaque marque, mais globalement, les objectifs à travers ces
événements de lancement restent les mêmes ; informer
les clients potentiels, faire parler les VIP et prescripteurs, inciter au
premier achat, inciter au rachat et puis fidéliser.
Par ailleurs, quand une enseigne veut opter pour un
événement au sein de « son » lieu de vente
alors qu'elle n'en a pas et qu'elle ne veut pas investir dans une boutique
juste le temps du lancement ;
Ø quel pourrait être le meilleur moyen pour
lancer une nouvelle offre dans une boutique qui n'appartient pas à
l'enseigne d'une manière permanente ?
Dans certains cas, quand il s'agit de lancer des produits de
haute technologie, ou de technologies nouvelles, l'interaction avec le produit
avant d'être choisi par le client devient obligatoire et conditionne
même l'acte d'achat.
Les nouvelles technologies de l'affichage dynamique font
notamment partie de ce type de produits qui, avant d'être achetés,
nécessitent une démonstration par un technico-commercial.
Ø Comment assurer une meilleure présentation
et démonstration technique de ce type de produits lors d'un nouveau
lancement ? Et quel est le rôle de telles démonstrations dans
l'acte d'achat ?
Afin de répondre aux quatre questions posées
précédemment, nous nous sommes penchés sur une revue de
littérature assez pointue afin de connaître :
Ø la forme idéale pour appliquer les
principes du marketing sensoriel sur un point de vente amené à
disparaitre après l'événement du lancement ? Et
l'apport du marketing sensoriel dans un tel
événement ?
Ø le meilleur moyen pour lancer une nouvelle offre
dans une boutique qui n'appartient pas à l'enseigne d'une manière
permanente ?
Ø la manière adéquate pour assurer
des démonstrations techniques de produits de haute technologie lors d'un
nouveau lancement ?
Lors de nos recherches théoriques, une tendance
récente a attiré notre attention et qui semble répondre
exactement à nos objectifs. Il s'agit en effet du concept de la
boutique éphémère.
Les boutiques éphémères sont des lieux de
vente dotés d'une date de péremption, que l'on crée pour
fêter un événement, réaliser une promotion autour
d'un thème, ou bien lancer un nouveau produit ou une nouvelle gamme.
Durant cet événement, on veille généralement
à faire vivre au visiteur une expérience mémorable sinon
inoubliable, notamment en mettant en oeuvre les principes du marketing
sensoriel qui vise à éveiller les cinq sens du client.
A priori, cette forme d'événement semble la plus
adéquate compte tenu des éléments précités.
De plus, des recherches théoriques nous ont démontré les
avantages du marketing sensoriel sur le lieu de vente lors d'un lancement.
Toutefois, on voulait compléter cette théorie par un cas
pratique, pouvant nous démontrer concrètement le rôle du
marketing sensoriel appliqué à une « boutique
éphémère » dans la réussite du lancement d'une
nouvelle offre.
Ainsi, nous voulions savoir si dans le cas d'un
lancement de produits nécessitant une interactivité avec les
acheteurs, une boutique éphémère, basée sur les
techniques du marketing sensoriel, était le meilleur moyen pour couvrir
le lancement ?
Profitant de l'organisation effective d'une boutique
éphémère pour lancer les produits des technologies de
communication dynamiques et tactiles, au sein de la société
PREM1UM,nous avons réalisé une étude qualitative sous
forme d'un guide d'entretien afin de démontrer la contribution de cet
événement et du marketing sensoriel qui va avec, dans la
réussite du lancement des nouveaux produits.
Afin de présenter à la fois les recherches
théoriques menées et le cas pratique réalisé, le
présent mémoire sera présenté comme suit :
Ø Une première partie théorique va
être divisée en deux grands chapitres ; un premier
consacré au marketing sensoriel, son évolution et ses
caractéristiques sur les lieux de vente. Le deuxième chapitre va
mettre l'accent sur le lien entre le marketing sensoriel et le lancement des
nouveaux produits.
Ø Une deuxième partie pratique va être
consacrée à l'événement de « la boutique
du futur au sein de Prem1um » comme étant une réponse
concrète à la problématique posée. Cette partie va
couvrir l'étude exploratoire réalisée et nous allons y
présenter la méthode suivie et justifiée, l'analyse des
résultats obtenus et nous la clôturerons par une synthèse
et des recommandations.
Une conclusion générale va confirmer le lien
entre les deux précédentes parties.
Première
partie : Le Marketing sensoriel dans un point de vente et le lancement de
nouveaux produits
Introduction de la 1ère
partie
« Le marketing sensoriel est l'ensemble de variables
d'actions contrôlées par le producteur et/ou le distributeur pour
créer autour du produit ou du service une atmosphère
multi-sensorielle spécifique, soit à travers les
caractéristiques du produit lui-même, soit à travers la
communication en sa faveur, soit à travers l'environnement du produit au
point de vente »1(*).
En effet, le marketing sensoriel vient comme une
évolution logique du marketing classique. Cependant, ce nouveau
marketing présente quelques spécificités, qui vont
être abordées dans cette première partie.
D'autre part, la création et la rénovation des
points de vente pour y appliquer les principes du marketing sensoriel
constituent une étape marketing important pour l'enseigne en question.
Il est donc primordial pour ces enseignes de comprendre quelles sont les
réactions des clients et des employés aux différentes
facteurs d'ambiance mis en place dans le magasin afin de réaliser des
investissements optima.
Mieux connaître les réactions des clients aux
variables d'ambiance est fondamental pour aider le distributeur à
investir sur les variables sensorielles les plus efficaces pour influencer le
comportement des occupants du magasin, dans le sens souhaité.
Chapitre I : Du
Marketing classique au Marketing sensoriel
Introduction du Chapitre I
Le marketing sensoriel a pour objet de solliciter un ou
plusieurs des cinq sens du consommateur pour le séduire en accroissant
son bien-être. Si la vue, le toucher et le goût font depuis
longtemps partie intégrante et traditionnelle du marketing produit,
l'expression « marketing sensoriel » est apparue lorsque les
industriels et les commerçants ont commencé à exploiter
les deux autres sens, à savoir l'odeur et le son, pour leurs produits
et/ou leurs points de vente.
Quel bruit devra faire la portière de la voiture pour
susciter un sentiment de luxe, de confort et de qualité de fabrication ?
Quelle odeur incitera le client à prolonger sa visite du point de vente
? Réponses : un bruit sourd et franc, une odeur agréable...
Comment définir ce bruit sourd et cette odeur agréable ? Le
marketing sensoriel essaye d'intégrer dans la démarche
commerciale de l'entreprise la compréhension des perceptions humaines et
de leur subjectivité.
Section 1 :
L'évolution du marketing classique vers le marketing sensoriel
1.1 L'expérience vécue par le
client :
Le marketing sensoriel tente de combler les insuffisances du
marketing traditionnel qui ne présente pour sa part qu'une vision
analytique, rationnelle et mécanique des produits, des concurrents et
des consommateurs.
Le marketing classique part du principe que les clients
évaluent les caractéristiques fonctionnelles des produits, les
comparent et font leur choix selon l'adéquation du produit à
leurs besoins. Il considère aussi que la concurrence s'exerce surtout
à l'intérieur de catégories de produits étroitement
définies et les consommateurs comme des agents rationnels : leurs
décisions d'achat se décomposent en plusieurs étapes
raisonnées.
Le marketing sensoriel, par contre, s'attache aux
expériences vécues par le client. Ces expériences
« ont des dimensions sensorielles, émotionnelles, cognitives,
comportementales et relationnelles »2(*) et non plus seulement fonctionnelles. Il tente
d'analyser la situation de consommation dans son ensemble, puis vérifie
l'adéquation des produits à l'attente des clients ainsi que la
façon de les concevoir, de les emballer et de les valoriser dans un
environnement commercial pour les rendre attrayants. Dans ce contexte, le
client se laisse plus volontiers guider par ses impulsions et ses
émotions que par la raison.
Si pour beaucoup de consommateurs l'affectivité, la
sensualité et le plaisir sont devenus plus importants que le prix, c'est
parce que la plupart des produits sont techniquement identiques et qu'ils
doivent être différenciés autrement.
Pour que cette forme de marketing soit efficace, il faut bien
comprendre les stimuli et les situations qui déclenchent certaines
émotions. Comment évaluer par exemple le degré d'attirance
ou de répulsion d'une odeur ? Comment déterminer la part du bon,
du beau, du confortable dans la décision d'achat ? Le marketing
sensoriel fonde ses actions sur des études qualitatives souvent
complexes et longues, issues des travaux de recherche universitaire :
entretiens semi directifs, entretiens de groupe...
Encadré 1.1 - Nature &
Découverte
Au sein des magasins Nature & Découverte, le
décor est conçu pour faire vivre aux consommateurs une immersion
dans « la Nature » ; nature artificielle et
idéalisée pour et par les cibles urbaines de ces enseignes.
Comme le précisent les livrets d'accueil,
les magasins « sont conçus de manière à
offrir des oasis de nature dans un univers urbain. Tous les sens sont mis en
éveil : l'ouïe par les musiques de la nature, l'odorat par les
senteurs de cèdre, le toucher par les produits en libre-service, et la
vision par les matériaux naturels »... « Infusion en
libre-service, lieu pour la détente s'ajoutent à cet
accueil ». Les produits y sont sélectionnés en fonction
de critères de qualité, d'originalité et
d'écologie. Sur place, des guides devront partager leur connaissance de
la nature, en accueillant dignement ceux qui visitent les magasins.
« Il est important de créer un lien privilégié
et personnalisé pour briser la glace ». Ils sont les garants
de la philosophie de l'entreprise.
La mise en place d'animations pédagogiques (ateliers
magasins ou nature), de sorties sur le terrain (chantiers de nettoyage,
expositions...) favorise ce rapprochement avec des clients qui souhaitent
s'impliquer un peu plus.
Enfin, la création d'une fondation, à laquelle
la société verse 10% de ses résultats annuels, vient
montrer que l'entreprise est plus qu'une entreprise commerciale, mais une
entreprise ayant une mission pédagogique d'éveil à la
beauté de la nature et un devoir de protection de celle-ci.
Source : Le Marketing sensoriel du point de vente, P.
36 - Sophie Rieunier.
1.2. Les variables d'action :
Le thème du marketing sensoriel s'est réellement
popularisé dans la communauté scientifique et managériale
depuis 2002 grâce à diverses publications. Celles-ci ont permis de
formuler une définition communément admise : « ensemble de
variables d'actions contrôlées par le producteur et/ou le
distributeur pour créer autour du produit ou du service une
atmosphère multi-sensorielle spécifique, soit à travers
les caractéristiques du produit lui-même, soit à travers la
communication en sa faveur, soit à travers l'environnement du produit au
point de vente »3(*).
Pourtant, dès 1973, Kotler4(*) dans un article
précurseur, présentait le besoin des enseignes de se positionner
autrement que par le prix ou l'assortiment. Il aborde notamment l'influence de
l'environnement physique du point de vente sur la démarche du
consommateur. Il définit la notion d'atmosphère comme la
création d'un environnement d'achat produisant des effets
émotionnels spécifiques chez l'individu, tels que le plaisir ou
l'excitation, susceptibles d'augmenter sa probabilité d'achat et
considère cette atmosphère comme l'un des moyens
stratégiques les plus importants des distributeurs.
En 1992, Bitner proposait un cadre conceptuel de l'influence
de l'atmosphère sur le comportement du client en point de vente, ouvrant
ainsi la voie aux explorations du marketing sensoriel.
Depuis lors, de nombreux auteurs se sont
intéressés aux différentes composantes de
l'atmosphère en point de vente : la musique, les couleurs,
l'éclairage, les odeurs... mais généralement en
n'étudiant que l'impact d'un seul facteur sensoriel. Dans la plupart des
cas, si l'atmosphère du point de vente crée chez le client un
sentiment positif de ré enchantement5(*), il n'influence pas systématiquement les
quantités achetées ou les sommes dépensées.
Cette exploration continue aujourd'hui par la recherche d'un
cadre intégrateur qui permettrait d'agréger à la fois les
variables sensorielles qui peuvent influencer le consommateur et un cadre de
réflexion stratégique global permettant de positionner le produit
ou le service.
Section 2 : Les sens
éveillés par le marketing sensoriel
Lors du lancement d'un nouveau produit, il est essentiel de
limiter les risques d'échecs en termes d'images et de coûts. Si la
vue, le toucher et le goût font partie intégrante du marketing, il
n'en est pas moins vrai que l'expression marketing sensoriel est apparue
lorsqu'on a exploité les deux autres sens « odeur »
et « son ». Le but du marketing sensoriel est de valoriser
et conditionner un produit dans un environnement attrayant pour que le
consommateur se laisse plus facilement guider par ses sens lors de son acte
d'achat.
2.1. Le sens primaire : marketing
visuel
L'homme a un besoin naturel d'esthétique. C'est un
besoin existentiel. Une fois les besoins primaires satisfaits, commence la
« quête du beau ». La vue est le sens le plus sollicité
car le plus stimulé par l'environnement. Le choix des couleurs et des
formes lors de la conception d'un produit, de l'aménagement d'un point
de vente ou de la réalisation d'une campagne publicitaire constitue un
facteur de succès utilisé depuis longtemps.
L'utilisation de la vidéo est l'évolution la
plus récente du marketing visuel. Décathlon a installé
dans certains magasins un espace vidéo où sont diffusées
des séquences sportives en alternance avec des spots promotionnels. Les
grandes surfaces spécialisées en bricolage utilisent de plus en
plus d'écrans vidéo pour présenter le fonctionnement ou le
mode d'utilisation des produits proposés. Les nouvelles technologies
d'écran plat et de grande taille permettent encore de
démultiplier les effets.
Aujourd'hui, les nouvelles couleurs doivent être
capables de susciter chez le consommateur l'envie de prendre, de toucher. Lors
d'un lancement d'une nouvelle gamme, la couleur de la gamme ou même la
couleur du thème de lancement joue un rôle important d'abord sur
la durée de rappel des produits après le lancement, et puis sur
le désir des consommateurs d'acquérir les nouveaux produits
lancés. Les couleurs aujourd'hui ne sont plus esthétiques mais
ressemblent à de véritables matières. La couleur est
devenue un élément de différenciation pour des produits
dont les caractéristiques sont devenues standards.
Par ailleurs, la couleur correspond pour les marques à
un facteur d'identification : le rouge chez Coca-Cola ; le bleu chez
Pepsi ; le jaune pour Kodak...
Au-delà des couleurs, les formes sont aussi porteuses
de symboles pour un produit. Les formes sont très
étudiées, notamment dans les événements de
lancements. Des formes géométriques carrées et
symétriques sont généralement utilisées lors de
lancement de produits de haute technologie, des formes plus ronde sont
préférées lors de lancements de produits de beautés
ou féminins.
Les couleurs et formes ont donc des symboliques fortes et ne
sont pas choisies par hasard.
2.2. Le sens délicat : marketing
tactile
Le toucher est l'un des éléments essentiels de
bien-être lors de l'exploration d'un produit pour la première
fois. Le sens tactile est capable de nous renseigner sur le bon, le beau et
l'agréable d'un produit.
Toucher est devenu le premier réflexe des individus
dans un lieu de vente. Dès qu'on lui présente un produit, le
consommateur a instinctivement envie de le prendre en mains. C'est un moyen de
s'approprier le produit et de vérifier par soi-même ses
qualités (le contact du plastique nous renvoie inconsciemment à
un produit bas de gamme alors que le contact avec un matériau plus noble
comme le bois ou le verre, nous renvoie à un produit de meilleure
qualité. L'objectif est de montrer que le toucher est le premier contact
entre le consommateur et le produit.
Le toucher crée la familiarité avec le magasin
ou le produit. Séphora par exemple utilise un tapis rouge moelleux qui
participe au confort et au bien-être des consommateurs. Un sol
confortable incite davantage à la flânerie. Au restaurant, le
poids des couverts manipulés, l'épaisseur des verres
touchés, la texture des serviettes, le confort d'une chaise...
participent largement aux plaisirs du repas. Les constructeurs automobiles font
d'importantes recherches sur le toucher du volant et du levier de vitesse afin
que ceux-ci procurent des sensations de bien-être et de
solidité.
2.3. Le sens ludique : marketing
sonore :
Il se définit comme l'utilisation du son afin de
susciter chez le consommateur des réactions affectives, cognitives et/ou
comportementales favorables à l'acte d'achat. L'utilisation de la
musique dans les surfaces commerciales n'est pas récente. Elle a pour
objectif principal de renforcer l'identité d'une enseigne et
d'être en harmonie avec la clientèle. On sait que la musique
influe sur la perception du temps qu'ont les acheteurs. Une étude
récente6(*) montre
que la musique classique a plus d'effets que la musique de
variétés et qu'un morceau de musique connu a plus d'impact sur
les sommes dépensées et les achats imprévus qu'un morceau
inconnu.
2.4 Le sens développé :
marketing olfactif
Il marque une nouvelle étape dans le marketing
sensoriel. "Avec 10 millions de récepteurs olfactifs, l'homme peut
distinguer jusqu'à 4 000 parfums différents", selon un article
paru dans Marketing Magazine7(*). Des cinq sens, il semble que ce soit celui qui
véhicule la plus grande valeur émotionnelle. Le jeune enfant
perçoit les odeurs avant même de pouvoir distinguer les sons, les
couleurs et les textures. L'odorat est capable de ressusciter des sensations
profondément enfouies. Plusieurs expériences ont montré
l'influence décisive des odeurs sur le comportement des acheteurs. Des
études ont prouvé qu'une odeur agréable pouvait brouiller
la notion du temps chez le consommateur et modifier sa perception visuelle et
gustative.
Il existe de multiples façons de flatter l'odorat du
consommateur. Aussi, la diffusion d'odeurs progresse-t-elle chez les
commerçants. Parmi les distributeurs, Leclerc a testé la
diffusion d'air iodé au rayon poissonnerie et de senteurs de produits de
saison au rayon fruits et légumes. Aux "Galeries Lafayette", on utilise
régulièrement une odeur servant de « rampe olfactive »
pour guider les clients à travers les étages du magasin.
2.5 Le sens plaisir : marketing gustatif
Il concerne directement les attributs intrinsèques
des produits (propriétés organoleptiques8(*) pour les produits alimentaires).
Le goût est un outil efficace de différenciation. Les laboratoires
des entreprises consacrent des moyens importants à mieux comprendre le
mécanisme du goût. L'enjeu de ces recherches est celui de
l'information en matière de qualité à fournir au
consommateur. « Charal » a su imposer ses viandes
grâce à une démarche mercatique fondée sur la
tendreté et le goût. L'entreprise s'est ainsi créé
une image de qualité (critères de traçabilité et
normes).
Conclusion du Chapitre I
Le marketing sensoriel postule qu'un consommateur est enclin
à passer plus de temps et à dépenser plus d'argent dans un
lieu où il se sent bien, stimulé par une musique, une odeur, ou
une ambiance générale agréable.
Chacun de nos sens joue un rôle bien défini dans
la perception du produit. Cependant, les sens ne veulent pas dire la même
chose pour tout le monde, des facteurs comme la culture ou les souvenirs
peuvent modifier l'interprétation des objets selon que l'on percevra
bien ou mal les sens mis en éveil.
Ceci est aussi valable pour le marketing sensoriel
spécifique au lieu de vente
Chapitre II : Le
Marketing sensoriel dans les lieux de vente
Introduction du chapitre II
Le marketing sensoriel du point de vente peut se
définir comme le fait d'utiliser les facteurs d'ambiance du magasin
(musique, senteurs, couleurs, sensations tactiles et gustatives) afin de
susciter chez le consommateur des réactions favorables à l'acte
d'achat.
En effet, la psychologie environnementale a montré
depuis le début du siècle dernier que l'environnement d'un
individu peut avoir un impact sur son humeur et sur son état de
détente (réactions affectives), ses pensées
(réactions cognitives) et son comportement physique (réactions
comportementales).
L'objet du marketing sensoriel du point de vente est donc de
travailler sur la manière dont le client s'adapte et réagit
à l'environnement physique d'un magasin.
Ce chapitre essaie de répondre à deux grandes
questions : Pourquoi investir dans le marketing du lieu de vente et
comment thématiser l'offre et théâtraliser le lieu de
vente.
Section
1 :L'intérêt du marketing sensoriel dans le lieu de vente
2.1.Des consommateurs en quête d'expériences
d'achat agréables et originales :
Le commerce a toujours été synonyme de
divertissement pour l'individu. Ainsi, les marchés, ancêtres du
« tout sous le même toit » proposent depuis fort
longtemps la possibilité de se distraire gratuitement ; on se
promène, on découvre des nouveautés, on profite des odeurs
de chaque produit, on peut les toucher et même les goûter.
Aujourd'hui, le consommateur est toujours à la
recherche de ce divertissement au travers de son acte d'achat. La distribution
alimentaire tente de répondre à ce bénéfice
recherché par le consommateur en créant des semaines à
thème où le client peut se plonger dans une atmosphère
absorbante qui lui rappelle en tout point un pays, une région ou une
tradition festive. La distribution spécialisée tente
également de travailler sur cette recherche sensorielle du client. Par
exemple, Nature & Découvertes propose à son visiteur de
découvrir des produits originaux dans une ambiance où chaque sens
est sollicité. L'utilisation des cinq sens correspond donc à une
nouvelle prise de conscience de la polysensorialité des
consommateurs.
Faire les magasins reste aujourd'hui l'un des rares loisirs
urbains non payants. Certains distributeurs l'ont bien compris et ont mis en
place une déclinaison de leur offre selon les cinq sens. On peut citer
en exemple le magasin Antoine et Lili, distributeur de vêtements
féminins « ethniques », qui décline son offre
de manière sensorielle : le client peut ainsi sentir une forte
odeur d'encens à l'entrée du magasin, toucher tous les produits,
profiter des couleurs très vives du lieu, écouter de la musique
indienne ou encore déguster des plats exotiques à la
« cantine » qui jouxte le point de vente. C'est donc
à un réel voyage sensoriel qu'invite cette enseigne.
Les consommateurs sont donc à la recherche de nouvelles
expériences sensorielles. En témoigne le succès du
restaurant « Dans le noir » ouvert à Paris en
Juillet 2004 (v. Encadré 2.1) ou le magasin Parisien de Baccarat ouvert
en 2003 dans un hôtel particulier,
« redesigné » par Stark9(*), qui invite à une
découverte luxueuse et amusante de la marque. Dans ce lieu hors normes,
le client est accueilli par un tapis rouge qui le conduit vers un aquarium
géant où un lustre en cristal est toujours allumé. Puis,
des têtes de cristal se mettent à parler par un ingénieux
système vidéo déjà utilisé lors d'une
exposition sur Stark au Centre Georges Pompidou
Encadré 2.1 - Vivre une expérience de
consommation dans le noir
Manger dans le noir, voici une proposition pour le moins
inhabituelle que vous fait tous les jours le restaurant « Dans le
noir » situé à Paris. Aucune source de lumière
ne permet de voir quoi que ce soit : les téléphones
portables doivent être débranchés, les clients ne doivent
pas actionner la fonction lumineuse de leur montre, et le panneau de
« sortie de secours » normalement réglementaire dans
tout lieu commercial a été remplacé par un système
infrarouge qui permet de rallumer les lumières en cas d'incendie. C'est
donc sans la vue que les consommateurs vont découvrir leur repas et se
rapprocher ainsi de l'expérience quotidienne vécue par les
aveugles qui servent les plats. Une expérience hors du commun où
l'on va réaliser petit à petit que manger devient une entreprise
périlleuse...
On réalise aussi que les autres sens prennent le relais
de la vue, qu'on écoute plus l'environnement, qu'on se concentre
totalement sur le goût du produit, qu'on fait soudainement plus attention
à la voix des personnes qui partagent notre table.
Tous les consommateurs ne sont pas attirés par cette
expérience et beaucoup sont totalement angoissés à
l'idée de se retrouver ainsi privés d'un sens pendant quelques
heures. Cependant, le restaurant fait salle comble tous les soirs.
Source : Le Marketing sensoriel du point de vente, P.
16 - Sophie Rieunier.
v Lien entre marketing sensoriel et marketing
expérientiel
L'ensemble des expériences sensorielles décrites
dans le précédent paragraphe fait partie d'une démarche
appartenant au marketing expérientiel. Ce dernier a pour objectif de
proposer au consommateur une expérience d'achat absorbante,
c'est-à-dire hors du commun. Ainsi, le client aura l'impression d'avoir
fait un voyage au coeur de la marque en pénétrant dans le lieu de
vente.
On se demande souvent si le marketing sensoriel et le
marketing expérientiel sont des synonymes. Il n'en est rien. Ce sont
deux concepts qui se rencontrent à un moment donné comme le
montre la figure 1.1 ci-dessous.
Sensoriel
Expérientiel
Théâtralisation
Figure 1.1 - Lien entre les concepts de marketing
sensoriel et de marketing expérientiel
Par exemple, un commerçant qui utilise un diffuseur
pour annuler une mauvaise odeur au sein de son magasin est dans une
démarche de marketing sensoriel mais n'est pas dans une démarche
expérientielle.
De même, si ce commerçant décide de former
l'ensemble de ses vendeurs au théâtre pour les pousser à
raconter des histoires pour distraire l'attente des consommateurs, il est dans
une démarche de marketing expérientiel, mais non de marketing
sensoriel.
En revanche, si ce même commerçant en profite
pour théâtraliser son lieu de vente et pour
réfléchir à un design visuel, olfactif et sonore, il se
trouve à l'intersection entre le marketing sensoriel et le marketing
expérientiel.
Patrick Hetzel (2002) rappelle à juste titre que le
marketing expérientiel se compose de cinq actions : surprendre,
proposer de l'extraordinaire, créer du lien, utiliser la marque au
service de l'expérientiel et stimuler les cinq sens
Le marketing sensoriel fait donc partie d'une démarche
de marketing expérientiel mais ne recouvre pas ce concept dans son
intégralité.
2.2Une forme d'influence prouvée en psychologie
environnementale et en marketing
v Le marketing sensoriel du lieu de vente est-il un effet de
mode ?
S'il est vrai que nous sommes dans une discipline
récente dont les médias parlent volontiers, il n'en reste pas
moins que d'un point de vue théorique, le marketing sensoriel prend ses
bases en psychologie environnementale, qui existe depuis près d'un
siècle. On ne peut donc pas dire qu'il est juste un effet de mode.
v Comment le marketing sensoriel peut-il influencer le
client ?
La figure 2.1 ci-après résume le postulat de
l'ensemble des recherches conduites sur l'influence des facteurs d'ambiance sur
le consommateur en magasin. Il montre que l'ambiance du point de vente peut
susciter quatre types de réactions chez le consommateur :
affectives, cognitives, physiologiques et comportementales10(*)
Pour illustrer ce schéma, prenons l'exemple d'un
magasin qui diffuserait un « Nocture de Chopin ». Le client
qui écoute cette musique va ressentir du plaisir (réaction
affective), penser que le magasin a certainement un positionnement haut de
gamme puisqu'il diffuse de la musique distinctive (réaction cognitive)
et se sentir détendu (réaction physiologique). Toutes ces
réactions vont avoir une influence sur son comportement : s'il se
sent bien dans le lieu, il va y rester plus longtemps, discuter plus avec les
vendeurs et, peut-être, acheter plus (réactions
comportementales).
Mais le client peut également détester Chopin et
avoir des réactions négatives à ce stimulus. Toute la
complexité de la recherche sur l'influence du marketing sensoriel sur le
point de vente repose donc sur le fait que les individus ne sont pas
identiques, et n'ont donc pas tous les mêmes réactions aux
mêmes stimuli.
De plus, les variables affectives, cognitives et
physiologiques sont très difficiles à mesurer puisqu'elles
reposent sur ce qui se passe dans la tête du client. Il faut donc
procéder par questionnaire pour évaluer les réactions
affectives ou cognitives, et par observation directe des battements de coeurs,
de la pression sanguine ou de la sudation de la peau pour mesurer les
réactions physiologiques de détente ou de stimulation. Ce qui est
impossible en terrain réel.
Néanmoins, le nombre croissant de recherches
académiques publiées ces dernières années nous
permet aujourd'hui d'avoir un certain nombre de résultats convergents
sur l'influence de l'ambiance sur le comportement des clients en magasin.
Comportement d'achat
Achat
Montant dépensé
Nombre de produits achetés
Achats impulsifs
Composition du panier
Comportement physique
Temps passé réel
Temps passé perçu
Vitesse de déplacement
Vitesse de consommation
Essayage
Discussion avec les vendeurs
Attitudes
Intention d'achat
Envie de revenir
Acceptabilité des prix
Réactions internes
Affectives
Cognitives
Physiologique
Facteurs d'ambiance
Tactiles
Sonores
Olfactifs
Visuels
Gustatifs
Sociaux
Figure 2.1 L'influence de l'ambiance sur le comportement des
clients en magasin. Source : le marketing sensoriel du point de vente,
p.19, Sophie Rieunier.
Section 2La thématisation
de l'offre et la théâtralisation du lieu de vente :
2.1 Les thèmes comme niches
stratégiques :
La thématisation de l'espace de vente peut consister
à concevoir et implanter au sein même d'une grande surface un
certain nombre de sous-espaces thématisés (shop in the shop
corner)11(*).
La stratégie de focalisation repose sur l'idée
de niche et sur le caractère volontairement limitatif de l'offre et donc
du thème. Gottdiener (1997) identifie dix thèmes principaux pour
créer une expérience chez les consommateurs : le statut, le
paradis tropical, le far west, la civilisation gréco-latine, la
nostalgie, les mille et une nuits, l'urbain, la protection, le progrès
scientifique et la modernité. Si dresser une liste exhaustive des
thématiques possibles paraît relever du défi, certaines
caractéristiques récurrentes peuvent néanmoins être
identifiées.
v Le thème lié aux caractéristiques
de la cible visée
Une première forme de thématisation repose sur
une segmentation de plus en plus fine de la clientèle ciblée.
Cette forme de thématisation s'appuie, la plupart du temps, sur des
caractéristiques (comportementales et attitudinales) très
typées de la cible, à partir desquelles il est donc possible
d'asseoir sa différenciation.
Cette forme répond bien souvent à une
quête de gratification sociale, de statut. La fréquentation de
l'enseigne est alors vécue comme un signe d'accession ou d'appartenance
à un groupe de référence (Cyrillus dans le vêtement
pour enfant, Serge Blanco dans les vêtements sportwear pour homme). Cette
thématisation permet aux consommateurs ciblés de rencontrer des
pairs, des individus avec lesquels ils partagent des affinités.
v Le thème lié à la valeur sociale
ou culturelle de l'offre
Dans un autre cadre, la thématisation ne repose pas sur
les caractéristiques de la cible, mais sur une valeur sociale ou
culturelle autour de laquelle le distributeur va construire son offre. Par un
habillage socio culturel de l'offre, le distributeur permet au client de donner
davantage de sens à sa consommation.
v Le thème lié à la localisation de
l'espace de vente
Depuis longtemps certains distributeurs jouent l'union pour
développer l'attractivité et la fréquentation de leurs
espaces de vente. Aujourd'hui, de nouveaux regroupements moins basés sur
une spécialisation produits davantage sur la déclinaison d'un
thème fédérateur, apparaissent.
Le thème peut être le fruit d'un engouement
populaire, être basé sur une activité économique
locale, un savoir-faire artisanal, ou encore, sur une analyse marketing des
tendances de consommation actuelles et à venir, et, des concepts de
vente étrangers.
v Le thème lié à une offre de lien
social
Il y a une forme de thématisation qui va plus loin que
les autres dans le domaine social en cherchant à répondre au
désir de communauté des clients.
Le fonctionnement de cette forme de thématisation est
lié à la nécessaire prise en compte de la dimension non
marchande de la communauté par le distributeur. On retrouve cette forme
de thématisation au travers des communautés existantes dans notre
société, comme le fun board, le roller, la moto, le hip hop, la
techno ; mais également dans des magasins s'appuyant sur des
communautés de type ethniques ou régionales.
2.2 La mise en oeuvre de l'offre
thématisée : la théâtralisation
Comment le distributeur peut-il matérialiser, mettre en
forme la thématisation de son offre ? Comme pour la marque, on peut
distinguer la dimension intangible et la dimension tangible. La première
correspond aux messages émis directement ou indirectement par
l'entreprise concernant l'habillage de son offre : c'est
l'énonciation. La seconde correspond à la dimension physique de
la thématisation , sa matérialisation : c'est la
théâtralisation.
v La théâtralisation du point de
vente
La mise en place d'une dramaturgie exacerbée est
souvent le soubassement de l'identité postmoderne du point de vente. Le
responsable « metteur en scène » peut proposer divers
éléments de théâtralisation comme chez Nature et
Découvertes (Hetzel, 1996) : un scénario au consommateur (la
nature sur-idéalisée) ; des acteurs que sont les produits, les
clients et les vendeurs étant les co-acteurs ; un décor combinant
l'éclairage, les bruits de forêt et des produits, la diffusion
d'odeurs de sous-bois, dans un mélange d'ordre et de désordre.
Harrod'ss'appuie sur les costumes des vendeurs pour
véhiculer un discours nostalgique, la grande distribution propose des
événements théâtralisés (Halloween, Jour de
l'an Chinois...) sur des zones du magasin.
Firat et Venkatesh (1995) parlent de "disneyfication" ou/et
"thématisation" pour désigner l'intense développement de
ces lieux discursifs que sont les centres commerciaux. Mais cette
théâtralisation entraîne par nature un vieillissement rapide
car l'image de lui-même que le magasineur recherche dans cette mise en
scène est flottante d'où la nécessité d'un
renouvellement qui s'accélère (Daucé, 2000).
Cette tendance à la théâtralisation de
certains points de vente est fondée sur une mise en valeur des produits
et/ou du magasin, afin d'influer sur le choix, la fréquentation, voire
l'achat ou la fidélisation, du consommateur avec ces points de ventes.
Plusieurs travaux ont cherché à modéliser
cette tendance en se focalisant sur un élément (Hall, 1959 ;
Hetzel, 2002 ; Rémy, 2002 ;6Trottier, 2000) ou en synthétisant
les fondements de l'offre théâtralisée (El Aouni, 2002).
Deux stratégies se distinguent dans la pratique des
distributeurs (Filser, 2002) : le point de vente est très proche dans sa
conception et dans son fonctionnement d'un parc de loisirs sur le modèle
de Disneyland où le positionnement du point de vente est enrichi par une
composante ludique ou hédoniste importante pour renforcer son
attractivitéface à ses concurrents.
Dans les deux cas, nous sommes en présence d'une forme
de « réenchantement» de l'échange marchand ou du moins
du point de vente. L'objectif poursuivi par les distributeurs est de
créer une atmosphère à l'intérieur du point de
vente capable de modifier favorablement le comportement du consommateur envers
l'enseigne, le magasin et les produits.
A titre d'exemples illustratifs, citons dans le secteur non
alimentaire Mall of America à Minneapolis, Niketown à Londres et
Berlin, Swatch Megastore à Paris, Emporio-Armani à Paris,
Décathlon à Mulhouse, Moviesportà Villebon-sur-Yvette
(Filser, Des Garets et Paché, 2001). Mais trop souvent, les enseignes et
les chaînes de magasin réalisent en général de
nouveaux concepts d'offre en les testant dans un magasin unique, en observant
les variations du chiffre d'affaires et en interrogeant les vendeurs sur leur
perception des changements et sur les réactions des clients (Rieunier,
2002).
De plus, la manipulation des variables internes au point de
vente ne se limite pas aux quatre dimensions précitées, la
publicité (sur les lieux de vente, dans les zones de chalandise et sur
le web), la promotion, le vendeur..., peuvent aussi être la cible des
responsables pour se différencier. L'analyse de l'efficacité
à long terme des deux composantes de la gestion de l'échange
marchand au point de vente est donc à enrichir en termes de
fréquentation, de fidélisation, de taux de transformation...
Enfin, il apparaît que l'offre en magasin s'apparente de
plus en plus à une représentation théâtrale sans
cesse renouvelée (plus ou moins durable et « compartimentée
») où l'histoire à vendre correspond aux produits (et leurs
assortiments), les acteurs aux consommateurs et personnels en contact
présents, le décor à l'environnement physique et la mise
en scène à la stratégie et au positionnement de l'enseigne
(El Aouni et Bouchet, 2003).
Section 3: Le concept du
«pop-up store», une boutique pour un événement
éphémère
3.1. La boutique éphémère, un lieu
de vente doté d'une date de péremption :
Les boutiques éphémères, ces lieux de
ventes provisoires dédiés à une marque, ont le vent en
poupe. Il faut dire que le concept est d'une simplicité enfantine, et a
de quoi séduire nombre de marques, en recherche de nouvelles formes de
communication.
L'idée : ouvrir une boutique... qui n'en n'est pas
vraiment une. Il s'agit donc d'un lieu de vente pour une marque, mais qui ne
sera à ses couleurs que sur une durée
limitée, durant quelques semaines en général. Le
concept de ces boutiques qui ouvrent leurs portes avec une date de fermeture
programmée fait déjà fureur aux US et au Canada (où
l'on parle de pop-up stores, littéralement des
"boutiques en relief"), ainsi qu'au Japon.
De la jeune marque qui veut se faire un nom au géant du
logiciel en cours de lancement, tous succombent au «pop-up store», un
magasin ouvert juste le temps d'une bonne pub.
Dans une boutique du quartier du Marais, à Paris, un
mur entièrement recouvert de doudounes expose, à la
manière d'une galerie d'art, la nouvelle gamme de vestes
imperméables de Timberland. A cinq minutes de là, un café
design accueille les mordus d'informatique impatients de tester enfin Windows
7. Un peu plus loin, sur les grands boulevards, les fans inconsolables de
Michael Jackson se pressent à l'Olympia, dans l'espace de vente
qu'Universal Music consacre à la star défunte à l'occasion
de la sortie du film «This isit». Le point commun entre ces lieux??
Ils ont été conçus pour n'exister que quelques semaines.
A l'heure où vous lisez ces lignes, ils ont
déjà fermé leurs portes. Ces trois magasins
éphémères sont autant d'exemples d'un
phénomène qui a pris, cette année, les allures d'un
véritable raz de marée. Hermès, Cacharel, Prada, Uniqlo,
Ferrero, Oxbow...? on ne compte plus ces lieux ouverts par les marques pour
faire parler d'elles. Car, ici, l'objectif n'est pas le chiffre d'affaires.
D'ailleurs, certains de ces magasins, tel le Windows Café, ne vendent
rien.
3.2. Avantages et inconvénients pour
l'annonceur :
v Avantages :
Cette boutique sera, plus qu'un lieu de vente, un concept
store, espace dédié à la marque, qui pourra y mettre
en scène son univers, et organiser une opération marketing
spécifique : autour d'une série limitée, du lancement d'un
nouveau produit, d'une opération de destockage... les occasions ne
manquent pas.
Certaines jouent le mystère, en ne dévoilant les
lieux d'ouverture sur la Toile qu'à la dernière minute, assortis
parfois d'une opération de promotions-flash. Effet
« buzz » et retour sur image garantis. Rien de tel pour
donner au consommateur le sentiment d'urgence, de délicieux
privilège, et d'envie de se lâcher.
Qui plus est, avoir un lieu de vente temporaire est bien
sûr une solution bien plus économiqueque d'avoir des locaux
permanents, source de coûts importants. La crise a d'ailleurs
donné un coup d'accélérateur à ce concept :
moins risqué, plus économique pour les commerçants... Et
l'opportunité pour les propriétaires de locaux commerciaux
parfois vidés par la crise de les louer à nouveau, sur des
périodes plus courtes.
Une boutique éphémère est dans les moyens
d'une PME, ou encore d'une marque qui veut tester un projet d'ouverturede
boutique sans prendre de risques. Par exemple, avant de se lancer dans une
nouvelle ville étrangère, la marque de vêtements Comme
des garçonsouvre toujours une boutique pendant un mois, histoire de
tâter le terrain.
Le concept n'est pas tout à fait nouveau en France.
Quelques concept-stores éphémères sont fleuris,
timidement, mais jusqu'à présent essentiellement de l'initiative
de marques de luxe ou de mode, ou sur des créneaux de niche.
Le prétexte pris jusqu'à présent ? Un
événement, ou, mieux, l'anniversaire de la marque (anniv'
à chiffre rond de préférence) : rien de tel pour se
créer une histoire, susciter de la nostalgie chez les
consommateurs... Bonne Maman s'y est essayée dès février
2008 : dans sa boutique temporaire "Autour du pot", les clients
pouvaient goûter en avant-première sa future gamme de yaourts,
tester avec des chefs des recettes... Danone n'a aussi pas manqué
d'ouvrir sa boutique temporaire, La maison Danone, pour fêter ses 90
ans.
Coca-Cola s'y est mise récemment en Avril 2011, avenue
les Champs Elysées à paris afin de fêter ses 120 ans
d'existence.
Ce type de magasin nomade présente en effet l'avantage
de pouvoir se glisser dans toutes sortes d'endroits - gares, manifestations
sportives ou même théâtre (comme dans le cas de la boutique
Michael Jackson à l'Olympia). Le coût de cette formule est plus
élevé?: un investissement de 50?000 euros est un minimum. Mais,
pour ce prix, l'agence s'occupe à la fois des prestations commerciales
et des questions juridiques liées à la location et au droit au
bail.
v Risques :
Il y a pourtant une part de risque. Que cela vire à la
boutique en carton-pâte, ou à la boutique-gadget qui n'attirera
pas le consommateur lambda, et virera au simple
« attrape-bobo »
Risque qu'avait par exemple dangereusement frôlé
le groupe Ferrero avec sa boutique éphémère, pour exposer
ses marques-phares (Nutella, Kinder...).Verdict pour les marques: à
tester, avec inventivité, à condition qu'il y ait un vrai
service, une valeur ajoutée pour le consommateur.
En froid avec le public depuis quelque temps, les grands
centres commerciaux ont, eux aussi, bien vu l'intérêt de cette
méthode susceptible de donner à leurs clients l'envie de revenir
plus souvent. Mais attention?: en se généralisant, la formule
risque de se banaliser. Comme toute mode, celle de la boutique
éphémère pourrait alors se révéler elle
aussi... éphémère.
Pour contourner l'écueil, certaines marques sont
tentées de se distinguer en se livrant à une surenchère,
à la façon de Comme des garçons qui s'invite dans des
lieux marginaux ou s'installe dans des hangars désaffectés. Le
soldeur Chronostock, lui, organise des jeux de piste sur Internet pour
préparer les ouvertures de ses magasins temporaires.
3.3. Les boutiques éphémères, une
tendance qui plait :
Ces espaces sont destinés à créer la
surprise, à éveiller la curiosité du consommateur,
à susciter l'intérêt des médias. «Nous
arrivions en France porteurs d'un concept en rupture avec les codes classiques.
Ouvrir un pop-up store nous a semblé être le
meilleur moyen pour lancer notre communication», explique Charlotte
Bouvier, directrice marketing de l'enseigne japonaise de vêtements
Uniqlo. Elle estime que l'espace installé dans le Marais pendant deux
mois, avant l'ouverture du magasin proche de l'Opéra, lui a permis de
toucher le public des connaisseurs et des prescripteurs qui ont alimenté
le buzz. Ces surfaces offrent aussi à la marque un contact direct avec
ses clients et une meilleure visibilité, sans l'écran de la
distribution.
Ainsi, Timberland, qui ne dispose pas d'enseigne propre, a
fait travailler une jeune designer, Mathilde Nivet, pour imaginer un
décor incarnant ses valeurs. «Elle a conçu un univers
original qui exprime la surprise, l'environnement et
l'authenticité», détaille Mélanie Franchini, la
responsable marketing de Timberland. Pour Dominique Mouton, expert en
merchandising au sein de l'agence MathemaPartners, c'est l'un des aspects les
plus intéressants du pop-up. «Les marques ont de plus en plus de
mal à émerger, observe-t-il. Même si Timberland met en
place un merchandising spectaculaire dans un point de vente, celui-ci risque
d'être noyé dans la masse.»
Cette mode de l'éphémère, devenue
frénétique en Europe ces derniers mois, est née
début 2000 aux Etats-Unis. Elle s'inspire des méthodes
commerciales du bouillonnant inventeur de la montre Swatch, Nicolas Hayek. Dans
les années 1980, il profitait de grands événements pour
s'incruster avec ses produits en suivant cette seule règle de
marketing?: «On vient faire du bruit, puis on dégage.»
Les grands distributeurs généralistes
américains comme Target, Walmart ou JCPenney, qui cherchaient des moyens
percutants pour mettre en avant leurs produits en marque propre, ont repris
à leur compte cette idée du pop-up store. La contagion a
rapidement gagné tous les secteurs de la consommation, les entreprises
rivalisant d'imagination pour faire parler d'elles. La palme de la boutique la
plus déjantée revient à Meow Mix(Voir Exemple 3.2
ci-dessous). Cette marque américaine d'aliments pour animaux avait
ouvert à la rentrée un bar pour chats en plein Manhattan,
où ces charmants animaux de compagnie étaient conviés
à venir goûter les nouvelles saveurs de leurs croquettes Hairball
préférées?!
En Europe, c'est à Nike qu'on doit la première
initiative de ce type. Profitant des jeux Olympiques de Pékin, la marque
de sport a ouvert, pendant l'été 2008, des espaces
éphémères dans sept villes, dont Paris. Tous les
ingrédients qui font le succès de ces points de vente
étaient déjà réunis?: un lieu d'exception (une
péniche sur la Seine), une présentation très
sélective des produits (avec des bornes interactives) et une
série d'événements (visites d'athlètes et de
people) pour animer le tout.
Grand amateur de manifestations
sensationnelles, le monde du luxe et de la mode n'a pas mis longtemps
à marcher dans les pas de Nike, avant d'être rejoint par des
entreprises des secteurs alimentaire, informatique,
électroménager et même par la SNCF...
Désormais, tous les prétextes sont bons pour
monter une boutique éphémère?: un événement
(la sortie du film sur Michael Jackson), le lancement d'une marque, un
anniversaire (les 50 ans de Ferrero). Comme aucune de ces opérations ne
s'improvise, des prestataires spécialisés proposent
dorénavant leurs services. L'agence Waf, par exemple, a
créé un espace dédié dans une ancienne imprimerie
située face au Centre Pompidou. Depuis septembre, Nicolas Guthart, son
fondateur, permet aux marques d'y créer leur échoppe clés
en main. «On s'occupe de tout?: la logistique, la direction artistique,
les systèmes d'encaissement, le personnel et la communication.»
Pour trois à quatre semaines, la facture varie de
35?000 à 50?000 euros, selon les options retenues par le client. Thierry
Bisseliches, directeur associé de l'agence My Pop-Up Store, a choisi une
autre approche. Ce jeune entrepreneur, qui a fait ses premières armes
aux Etats-Unis, traque dans les villes des lieux vacants transformables en
boutiques provisoires. Son idée?: proposer un espace différent
pour chaque opération, en phase avec l'image que la marque veut mettre
en scène.
Quant à Meow Mix, spécialiste des aliments pour
chats, il a placé très haut la barre de l'insolite avec le
lancement d'une Cat Academy, censée élire le meilleur miauleur?!
Exemple 2.2 : Lancement d'une nouvelle gamme en
avant-première
Marque: Meow Mix (nourriture pour chats)
Détails : New York 42nd/ 5th ave
pendant 2 semaines en 2004. Réalisé par la célèbre
agence Grand Central Marketing
Objectif : Introduire et lancer une nouvelle
ligne de produits (wetfood vs dry food)
Concept :
Un bar pour chats dans un environnement magasin avec beaucoup
de flux passants. Une approche marketing similaire à
l'avant-première d'un film.
Résultats :
Plus de 100 Millions de mentions presse, 50 M $ de CA
supplémentaire pour la marque l'année suivante. D'autres
opérations ont suivi.
Source: My Pop Up Store.
Conclusion du Chapitre II
A l'issue de ce chapitre, on peut en effet affirmer que le
marketing sensoriel du point de vente est tout sauf un effet de mode que
suivent les enseignes. Les nombreux exemples de commerçants et de
prestataires de services ayant investi avec succès sur les variables
sensorielles du magasin témoignent de l'émergence de cette
nouvelle branche du marketing. Cependant, selon l'expérience sur terrain
de grands auteurs et chercheurs tels que Sophie RIEUNIER, le marketing
sensoriel ne fait pas tout. Plusieurs facteurs doivent être au
rendez-vous pour garantir le succès d'un point de vente permanent ou le
lancement d'une nouvelle offre dans un point de vente
éphémère.
Notamment, une idée forte, une différenciation
produits/services, une implication très forte du dirigeant, une
motivation à venir et à revenir, des vendeurs qui incarnent le
concept, des relations presses poussées, des clients passionnés
et bien évidemment aussi un marketing sensoriel très fort
Conclusion de la 1ère
partie
Cette première partie théorique s'est
intéressée à démontrer à la fois
l'intérêt d'investir dans le marketing sensoriel du point de vente
ainsi que l'émergence d'une nouvelle tendance de boutique basée
sur les principes du marketing sensoriel mais conçue pour ne durer
qu'une période bien définie à l'avance, le temps d'un
événement ; un anniversaire d'une enseigne, ou le lancement
d'une nouvelle gamme. Il s'agit du concept des boutiques
éphémères, ces lieux de vente dotés d'une date de
péremption connaissent un fort succès aux Etats-Unis comme en
Europe.
Théoriquement, il parait que c'est la forme la plus
adéquate pour appliquer les principes du marketing sensoriel pour un
événement temporaire, tel un lancement d'une nouvelle gamme. Mais
qu'en est-il de la pratique ?
La deuxième partie va tenter de répondre
à cette question en s'appuyant sur une étude d'un cas
pratique.
Marketing sensoriel du point de
vente :
Eveiller les 5 sens
Faire vivre des expériences
Implication du client
Attirer et séduire le client
Thématisation de l'offre et théâtralisation
du point de vente
Magasin permanent
Magasin éphémère
Actions permanentes Actions momentanées
Vente
Lancement
Figure 2.1 : Lien entre le marketing sensoriel du
point de vente, la boutique éphémère et le lancement d'un
nouveau produit
Deuxième
partie : « La boutique éphémère», le
meilleur moyen pour lancer une offre de haute technologie
Introduction de la 2ème
partie
Toute recherche théorique ne peut se valoir pertinente
sans être complétée par des cas pratiques, c'est dans cette
logique là que nous avons pensé cette deuxième partie.
La partie précédente nous a montré
qu'effectivement le marketing sensoriel sur le point de vente a un grand impact
sur la décision d'achat du consommateur. Des interactions sont
opérées au niveau du point de vente entre l'ambiance qui y
règne et le client qui visite.
Ainsi, après avoir apporté théoriquement
des outils de réponse à la problématique posée,
nous allons dans cette partie apporter des réponses pratiques à
celle-ci.
Une étude exploratoire nous parait nécessaire
afin de confirmer quelques-uns de ces propos. Notamment d'apporter une
réponse à l'hypothèse émise qui stipule que lors
d'un lancement d'une nouvelle offre, le meilleur moyen d'allier
événement temporaire et utilisation des principes du marketing
sensoriel, est la boutique éphémère.
Après une brève présentation du contexte
où a été réalisée l'étude, nous
allons étaler successivement ; la méthodologie de la
recherche suivie et justifiée lors de cette étude, l'analyse des
résultats obtenus ainsi que les recommandations et synthèses
à tirer.
Chapitre I : Contexte
général de l'étude
Introduction du Chapitre I
On ne peut vraiment comprendre une étude si on ne
s'intéresse d'abord à son cadre de réalisation.
L'étude que nous avons effectué a été
réalisée au sein du groupe Luxembourgeois PREM1UM et plus
particulièrement au niveau du pôle des Nouvelles Technologies de
Communication Interactive. Le lieu de son déroulement était au
sein d'un des Studios Photos du groupe, le studio Clair de Lune à Lille.
La description de ces trois entités sera brièvement
présentée dans le présent chapitre.
Section 1 : La
société PREM1UM
1.1. PREM1UM, le groupe
Le groupe Prem1um propose une gamme assez large de solutions
et services permettant aux grands comptes des secteurs de la grande
distribution, du tourisme, de la VAD et du luxe de bâtir leur
stratégie marketing en mode « multicanal
».
Créée en 2005, l'entreprise Prem1um SA a
constamment développé sa clientèle et son réseau de
distributeurs-intégrateurs de ses solutions innovantes en matière
d'outils et d'applications marketing.
Avec aujourd'hui 70 collaborateurs dans ses différentes
unités de développement, de production et dans ses studios de
prises de vue, le groupe assure une présence dans toute l'Europe et
au-delà :
· Luxembourg > Siège Europe.
· FR-Lille > Studios et plateaux de prise de vue >
Secteurs prêt à porter et décoration.
· FR-Paris > Consulting France.
· FR-Strasbourg > Siège France, SSII, Web
agency, Studio photo et vidéo.
· FR-Saverne-Rosteig> Développement Maps.
· HU-Budapest > Développement Drupal.
· CH-Le Locle > Studio Photo > Secteur de
l'horlogerie et bijouterie de luxe.
· MA-Marrakech > Studio Photo, Web agency, traitement
média.
Chiffres clés de PREM1UM :
1.2. Le pôle Nouvelles Technologies de Communication
Interactive
Depuis sa création en 2005, l'entreprise Prem1um SA
connaît un développement constant de sa clientèle et de son
réseau de distributeurs - intégrateurs de ses solutions
innovantes.
La clientèle « grands comptes » de Prem1um
est de plus en plus en demande de réponses globales à ses
problématiques de publication et de marketing multicanal.
Séduit par les nouvelles technologies et dans
l'objectif d'apporter à ses clients les solutions à la fois
globales et sur-mesure dont ils ont besoin, Prem1um SA a ouvert
récemment un nouveau pôle entièrement dédié
aux nouvelles technologies de communication, allant des bornes interactives
jusqu'aux écrans 3D sans lunettes en passant par les socles à
lévitation et bien d'autres technologies de PLV interactive et
tactile.
Les entreprises d'aujourd'hui sont constamment à la
recherche de nouvelles solutions pour communiquer sur leurs produits, leurs
services et sur leurs marques. Prem1um SA propose à ces entreprises une
panoplie de produits et services leur permettant de s'adresser à leurs
cibles de façon percutante, mémorable et interactive.
Les nouvelles technologies de l'image représentent une
porte d'entrée majeure pour séduire plus de clients, asseoir
l'image de marque et puis augmenter le Chiffre d'Affaire d'une entreprise.
Chacune de ces technologies constitue un atout considérable pour une
boutique online ou offline, un salon, un événement... Etc.
S'appuyant sur l'expertise et le professionnalisme de ses
collaborateurs, Prem1um SA offre aujourd'hui un large choix d'interfaces
tactiles et de solutions de PLV innovantes, qui répond au mieux aux
attentes et à la créativité des clients.
1.3. Clair de Lune, le studio
Comme précité, le groupe PREM1UM dispose de
différents studios de prise de vue, chacun dédié à
un secteur précis. L'un de ces studios et où a été
organisé le lancement de l'offre des technologies interactives, est
dédié au prêt à porter, au secteur du bricolage et
bâtiment et puis de la décoration.
Ce studio se situe à la Madeleine, à Lille et
s'étale sur 3000 m2 de surface. Il emploi des photographes, des
décorateurs, des stylistes des designers, tous prêts à
imaginer et créer des décors pour chaque type d'article à
« shooter » ou de mannequin à préparer.
Toutes ces ressources ont facilité la création
d'une boutique éphémère sous le thème de
« la boutique du futur » afin de couvrir
l'événement du lancement.
Section 2 :La nouvelle
offre des « technologies de l'affichage dynamique et
tactile »
2.1. Evolution du marketing des points de vente avec les
nouvelles technologies de communication
A l'heure où le point de vente se réinvente, les
nouvelles technologies jouent un rôle central dans l'émergence du
« Shopper Marketing » - marketing des derniers mètres sur le
lieu de vente. L'enjeu est l'identification du client et la mise en oeuvre de
nouveaux parcours clients dans les points de vente.
Grâce aux technologies PAD (Pulse Arrhythmiadetection)
et NFC (Near Field Communication), des entreprises pionnières proposent
déjà aux enseignes et aux marques des solutions innovantes pour
dématérialiser les cartes de fidélité, les coupons
de réduction et la prise de commande. Ces solutions reposent sur
l'utilisation "d'objets communicants" et d'une "plateforme de marketing
relationnel"
L'objectif principal étant la création de
l'interactivité sur le point de vente ainsi que l'amélioration de
l'expérience client grâce à son contact. Parmi les
techniques utilisées on trouve le « eyetracking » ou la
détection des mouvements oculaires afin de créer des promotions
ciblées, la mise en place de bornes multimédia interactives pour
une relation client personnalisée, et bien d'autres technologies
novatrices.
2.2. L'offre sur le marché :
Dans le contexte actuel hautement concurrentiel du
marché de détail haut de gamme, les points de ventes ont besoin
de se différencier pour attirer de nouveaux clients. D'où l'essor
des nouvelles technologies sur les points de vente. Depuis quelques
années, plusieurs appellations ont déjà vu le jour pour
désigner à peu près le même concept. Ainsi, on
entend parler, de Marketing de l'émotion, Marketing expérientiel,
Marketing sensoriel... Marketing de l'intelligence, Marketing tactile, PLV
interactive...
Afin de suivre cette tendance, des technologies nouvelles de
communication interactives ont vu le jour.Ainsi, on voit émerger des
technologies de communication très diverses allant des simples
écrans d'affichages en 3D, jusqu'au QR-Code qui
dématérialisent de plus en plus le
Marketing direct dans les points de vente.
L'un des segments les plus importants de ce marché est
la borne interactive. Il s'agit en effet de boxe d'affichage en aluminium ou en
plastique, sous forme d'un totem ou sur pieds ou encore sous forme d'un totem.
Ces bornes peuvent être tactiles ou juste dynamiques, elles peuvent
être équipées de : PC ou Mini PC industriel, webcam,
imprimante ticket, lecteur de cartes, scanner code-barres, clavier
antivandalisme, téléphone, monnayeur, lecteur de billet.
Ces bornes peuvent être employées pour diverses
applications : guide d'achat, aide à la vente, PLV interactive,
fidélisation, commande, paiement, jeux-concours, plan interactif, queue
management, marketing mobile, m-couponing... Elles peuvent servir pour
présenter les produits ou services d'une marque, comme elles peuvent
être installées à l'entrée d'un centre commercial
afin de présenter le plan de celui-ci d'une manière ludique et
interactive.
Un autre segment aussi important que le
précédent est celui des solutions holographiques. Il s'agit d'un
nouveau système d'affichage vidéo en 3D, où Le contenu
vidéo diffusé semble flotter dans l'air, comme un hologramme.
C'est un système Plug & Play autonome ne nécessitant aucun
autre système informatique et la mise à jour du contenu se fait
via une clé USB.
Des enseignes pionnières telles que l'aéroport
de Paris Orly ont déjà fait l'expérience de remplacer des
agents d'accueil dans certains halls par des solutions holographiques où
le visiteur a l'impression d'interagir avec une personne, ce n'est qu'une
illusion qui fait gagner de l'argent à l'enseigne et enchanter le
visiteur !
2.3. L'offre de PREM1UM :
La nouvelle offre qu'a décidé de lancer PREM1UM en
Mai 2011 concerne justement le secteur des technologies de communication
interactive. L'offre a été nommée « Technologies
interactives » (Voir annexe 5).
L'offre comporte des écrans multi-affichage, des vitrines
tactiles, des totems interactifs, des bornes multi-touch, ainsi que d'autres
technologies de PLV dynamique comme les hologrammes ou bien aussi les socles
à lévitation12(*) ou le Light TouchConnected (LBO)13(*).
Section 3 :
L'événement « la boutique du futur » pour le
lancement de l'offre « technologies interactives »
3.1. Protocole général :
L'idée d'organiser une boutique
éphémère sous le thème de « la boutique
du futur » s'est imposée par elle-même, compte tenu des
objectifs et contraintes de l'offre à lancer.
En effet, on avait une nouvelle offre à lancer sur le
marché des technologies de l'affichage. Un marché, comme dit
précédemment, assez spécial et complexe, car les produits
sont de haute technologie et nécessitent la plupart du temps des
démonstrations en grandeur nature avant la prise de décision
d'achat.
D'autre part, lors de ce lancement, on avait des objectifs
bien définis à atteindre :
ü Toucher le maximum de nos clients grands compte en
créant un effet de buzz autour du lancement
ü Sortir du lot classique des opérations
traditionnelles de lancement
ü Laisser une bonne impression chez le client et un beau
souvenir de cette opération de lancement, ainsi il pourra se rappeler
plus facilement de nous que des concurrents.
Nous avons cherché un peu sur la meilleure solution qui
peut nous permettre d'atteindre ces objectifs, tout en restant dans les normes
de notre budget. Nous avons trouvé que le meilleur moyen de susciter
l'intérêt du consommateur, était d'appliquer les principes
du marketing sensoriel sur le point de vente. Mais là aussi, une
nouvelle contrainte s'est ajoutée :
ü Nous ne disposons pas de point de vente permanent
ü Nous ne pouvons investir dans un point de vente
dès le lancement au risque de tout perdre si jamais le produit ne plait
pas au consommateur.
C'est dans ce contexte que nous avons pensé dans un
premier temps à « un show-room expérientiel »
qui aurait pour objectif de faire découvrir aux clients nos nouveaux
produits. Cette solution nous a paru adéquate et efficace d'autant plus
que nous disposons déjà du local. Un studio de 3000 m2 qui peut
très bien servir comme « show-room » le temps de
l'exposition.
Après quelques recherches quant au thème du
show-room, son agencement et son décor nous avons découvert la
notion de boutique éphémère. Une boutique dotée
d'une date de péremption. Il s'agit d'un lieu de vente temporaire pour
couvrir un événement. Ce type de boutique est basé sur les
techniques du marketing expérientiel et sensoriel tel que la
thématisation de l'offre et la théâtralisation du point de
vente sont poussées à l'extrême.
Le concept de la boutique éphémère parait
donc comme la solution idéale pour couvrir notre événement
de lancement de l'offre « technologies interactive ».
3.2. Organisation :
Une fois le type d'événement choisi, il fallait
trouver le thème à adopter. Nous nous sommes
référés au type de clientèle à inviter afin
d'harmoniser le thème avec le type des potentiels visiteurs. Les clients
du prêt à porter ou du vêtement de luxe se sont
révélés nos clients grands compte les plus aptes à
s'intéresser à la nouvelle offre de la communication interactive.
Ainsi, nous avons décidé de penser la boutique
éphémère sous forme d' « une boutique de
prêt à porter », mais pas une boutique ordinaire, vu
qu'on proposait des produits de haute technologie, nous avons pensé
cette boutique comme une image projetée dans le futur, c'est pourquoi on
l'a nommé « la boutique du futur ».
D'ailleurs, c'est l'appellation que nous avons retenu pour
envoyer les invitations à nos clients. (Voir annexe 6).
Pour ce qui est de l'agencement général de la
boutique, nous nous sommes appuyés sur nos compétences internes
su studio, tel que nous avons fait appel à notre architecte pour le
design de la boutique, (voir annexe 8) ainsi qu'à notre styliste et
notre directrice de communication pour mettre en place tous les
éléments du marketing sensoriel afin d'éveiller les cinq
sens de nos visiteurs.
Les couleurs choisies étaient dans les tons des gris
argentés et du noir. Des diffuseurs de parfums sensuels ont
été mis en place. Des morceaux de musique lounge ont
été aussi diffusés, et puis un buffet appétissant a
été offert et le champagne était servi à
volonté.
3.3. Les résultats :
Les clients ont apprécié l'événement
dans son ensemble. Nos objectifs ont été atteints, nous avons eu
un écho dans la presse locale, et puis nous avons reçu pas mal de
commandes juste après l'opération du lancement de la nouvelle
offre.
Conclusion du Chapitre I
La boutique éphémère a eu un écho
très positif. Les clients avaient apprécié à la
fois l'ambiance chaleureuse qui éveillait leur cinq sens et aussi les
technologies nouvelles que nous leur avons fait découvrir. Reste
à savoir si effectivement l'éveil de leur cinq sens par les
techniques du marketing sensoriel avait un impact réel sur leur
décision ou bien juste le caractère novateur des technologies
proposées aurait suffi pour entrainer la même satisfaction.
Le chapitre suivant aura pour objectif de vérifier
cette hypothèse
Chapitre II : Etude
d'impact d'un événement « sensoriel » sur la
réussite du lancement d'une nouvelle offre
Introduction du chapitre II
Après avoir relevé théoriquement
l'influence du marketing sensoriel dans la décision du consommateur lors
d'un lancement d'un nouveau produit, il importe maintenant de compléter
ceci par des réponses pratiques. C'est dans cette optique que nous avons
réalisé une étude qualitative sous forme d'un entretien
semi-directif, en utilisant des guides d'entretien que nous avons
administré lors de la boutique éphémère
réalisée. Nous allons d'abord étaler les objectifs
souhaités et la méthode suivie, puis nous allons analyser les
résultats obtenus, puis nous allons émettre une synthèse
et des recommandations. L'analyse détaillée du guide d'entretien
se trouve en annexe 3, avec tous les tableaux et graphes s'y
référents.
Section
1 :Méthodologie et outils de la recherche
1.1 Construction et
échantillonnage :
Notre objectif à travers cet entretien est de
déterminer l'impact de l'application des principes du marketing
sensoriel du lieu de vente, sur la réussite du lancement d'une nouvelle
offre. Notre objectif est ainsi de valider l'hypothèse proposée
qui stipule qu'une « boutique
éphémère » basée sur les techniques du
marketing sensoriel était la solution la plus adéquate pour le
lancement de produits nécessitant une interaction avec les consommateurs
avant d'être achetés.
Compte tenu de cet objectif, et du fait que l'étude
porte sur des éléments intangibles difficilement chiffrables,
nous avons opté pour un entretien semi-directif14(*).
Le guide d'entretien construit pour cet effet (Annexe 1), a
été administré auprès des clients grands compte de
la société PREM1UM.
La taille de l'échantillon a été choisie
selon une méthode adaptée aux moyens déployés.
Nombre d'enquêteurs*Nombre de jours de l'administration
des questionnaires*Nombre d'heures travaillées/jour*Nombre de
questionnaires réalisés/heure.
= 1*3*8*1 = 24
Le guide d'entretien se compose de quatre grands axes :
Perception de l'atmosphère, Pouvoir d'interaction avec
l'atmosphère et Impact de l'atmosphère dans la décision.
Il comportait à la base 18 questions, mais dès les premiers
entretiens je me suis rendue compte de la redondance de 4 questions, c'est
pourquoi je l'ai limité au final à 12 questions.
1.2 Mode de passation :
Le contact des clients grands compte a été
réalisé par moi-même lors de l'événement du
lancement de la nouvelle offre « technologies
interactives ». L'enquête s'est déroulée le
18-19-20 Mai 2011 au Studio Clair de lune à Lille qui s'était
alors transformé en une boutique éphémère,
nommée « la boutique du futur ».
Les clients interrogés ont été
préalablement choisis et prévenus par courrier
électronique. Nous avions choisi d'envoyer l'invitation de participation
à 50 de nos clients grands compte qui avaient prévu d'assister
à l'événement, 42 d'entre eux nous ont favorablement
répondu. 5 ont annulé leur arrivée la veille de
l'événement, 4 ne sont pas venus, sans prévenir.
Des 33 clients qui étaient prêts à
participer nous n'en n'avonspu interviewer finalement que 24, compte tenu de la
durée passée avec chaque client qui allait de 15 à 45 min,
et du fait qu'il fallait faire avec le client une visite de toute la boutique
avec les explications et démonstrations requises avant de lui faire
passer l'entretien, ce qui nous faisait une moyenne de un seul guide/heure.
1.2 Mode de traitement
Une fois les entretiens retranscrits, une analyse du contenu a
été effectuée afin de pouvoir dégager l'impact des
éléments du marketing sensoriel sur la réussite de
l'événement du lancement lors de cette boutique
éphémère.
Section 2 : Analyse des
résultats obtenus :
Les résultats détaillés de l'étude
sont dépouillées sous forme de tableaux et de graphes (Annexe 5)
que nous avons essayé de commenter synthétiquement selon les 3
axes du guide.
Schéma 2.1 synthèse des résultats
obtenus : influence du marketing sensoriel du point de vente sur le
comportement des consommateurs lors d'un événement de
lancement
Pouvoir d'interaction avec l'atmosphère
Impact de l'atmosphère dans la décision
La perception de l'atmosphère
Comportement d'achat
Achat
Montant dépensé
Nombre de produits achetés
Achats impulsifs
Comportement physique
Temps passé réel
Temps passé perçu
Vitesse de déplacement
Essayage
Discussion avec les vendeurs
Attitudes
Intention d'achat
Envie de revenir
Acceptabilité des prix
Réactions internes
Affectives
Cognitives
Physiologique
Facteurs d'ambiance
Tactiles
Sonores
Olfactifs
Visuels
Gustatifs
Sociaux
2.1 La perception de
l'atmosphère :
Les résultats obtenus montrent que le client donne une
importance particulière à l'atmosphère du lieu de vente,
et ce mis à part le type des produits exposés. Ainsi,
l'agencement d'une boutique, la décoration, la musique et/ou parfums
diffusés, les dégustations offertes sont jugées et
appréciées par le client avant même qu'il découvre
les produits mis en vente.
Dans une atmosphère générale, le sens le
plus éveillé chez le client reste la vue. Que le client
apprécie ou pas le décor de la boutique ou les images
affichées ou vidéos diffusées, il les remarque d'abord,
puis il les juge positivement ou négativement.
Dans le cas de produits de haute technologie, une
démonstration est très appréciée voire même
exigée par le client pour qu'il puisse juger le produit. Une
démonstration dans une mise en scène
théâtralisée est perçue comme un effort
supplémentaire mais ressenti positivement de la part du vendeur, un
effort fort apprécié par le client qui donne encore plus
d'intérêt au produit en question.
2.2. Pouvoir d'interaction avec
l'atmosphère :
Les résultats montrent que les clients viennent d'abord
pour l'événement en tant que tel, avant même de savoir les
produits qui seront exposés.
Les réponses dans cette section du guide ont
montré qu'effectivement il existe une interaction entre le client et les
éléments de l'atmosphère à l'intérieur d'un
point de vente. Les sens qui ont été les plus
éveillés lors de la boutique du futur restent la vue et l'odorat
après le goût qui a été cité par 100% des
interviewés comme étant un élément qui a
suscité leur intérêt.
Cette appréciation positive voire même excellente
de l'élément du goût revient au fait que le traiteur choisi
pour couvrir l'événement était d'une qualité
irréprochable, mais aussi parce que la culture des clients
interrogés qui étaient majoritairement des gens du nord, de Lille
(des Ch'tis), sont habitués à bien manger et boire « du
bon champagne » lors de pareils événements et donc la
restauration reste parmi leurs motivations décisives à la
présence ou pas à un événement.
Pour ce qui est des démonstrations techniques, on
remarque que le client lui donne une importance primordiale dans ses
éléments d'appréciation des produits lancés qui
sont des produits de haute technologie. Cependant, on remarque d'un autre
côté que cet élément s'est
révélé peu satisfaisant lors de « la boutique du
futur », tel que les clients n'ont apparemment pas tout compris sur
les produits proposés. On remarque que les autres éléments
sensoriels ont été tous jugés positivement mais au
dépriment de cet élément technique qui pourtant a un grand
impact dans la décision d'achat ou même d'appréciation du
produit.
Finalement, on remarque que les clients, malgré qu'ils
aient apprécié l'événement tel qu'ils l'ont connu,
avec ses éléments sensoriels et son caractère temporaire,
ils n'ont pas su le qualifier avec sa réelle appellation. On remarque
bien que la notion de la boutique éphémère n'est pas tout
à fait entrée dans le jargon des clients. Pourtant, tous les
clients interrogés sont des gens qui connaissent que très bien le
domaine du marketing, ce sont pour la plupart des responsables des domaines du
marketing, de la vente ou de la communication. La plupart des répondants
ont qualifié l'événement comme un Show-Room. Les clients
qui ont qualifié l'événement de « boutique du
futur » quant à eux n'ont fait que retenir l'appellation qui
figurait dans l'invitation qu'ils avaient reçue.
2.3. Impact de l'atmosphère dans la
décision :
L'événement « la boutique du
futur » tel qu'il a été conçu et crée
autour du marketing sensoriel a eu son effet « buzz ». Les
clients interrogés ont été très enchantés
à l'idée de découvrir une nouvelle offre dans un climat
convivial et chaleureux, où les produits exposés sont
thématisés autour « des hautes technologies du
futur » et où le lieux de vente a été
théâtralisé sous forme d'une boutique de vêtement de
luxe et où les commerciaux jouent à la fois le rôle de
démonstrateurs, vendeurs dans le magasin du futur et même
« collaborateur » pour partager un moment
privilégié avec un client autour d'un verre de champagne.
D'après les réponses des interviewés,
l'événement a atteint ses objectifs, tel que l'offre a
été découverte dans une ambiance agréable, et le
client a vécu une expérience de lancement mémorable, ce
qui lui fera peut-être désirer le produit.
D'autre part, la majorité des clients interrogés
ont été séduits d'abord pour l'événement
lui-même, puis par la découverte des produits lancés, ces
mêmes répondants se disent prêts à revenir
prochainement pour un événement similaire sans même
connaître le type de produits à lancer. Ainsi, on remarque bien
que l'événement, s'il est bien organisé, attire davantage
de visiteurs avant même de parler de type de produits à lancer.
Section 3 :
Synthèse et recommandations
3.1 Synthèse :
Tout d'abord, les résultats obtenus sont à
relativiser, vu que l'échantillon retenu ne constitue même pas 50%
des clients grands compte de la société PREM1UM.
Par ailleurs, ces résultats confirment
l'hypothèse du départ qui stipulait que l'atmosphère d'un
lieu de vente impacte grandement la décision (de perception,
d'attribution ou d'achat) d'un client.
Plus concrètement, plus un client est à l'aise
dans un lieu de vente, plus il a une envie de passer plus de temps dans ce
lieu, et donc il y a plus de chance qu'il désire le produit.
Les résultats nous ont montré aussi, que plus la
technicité du produit à lancer est grande, plus le désir
d'interaction avec ce produit augmente, et cette interaction ne concerne pas
seulement le produit lui-même, mais aussi et surtout l'atmosphère
qui règne dans le lieu où il est exposé.
La boutique éphémère vient effectivement
comme une réponse adéquate à l'application des
préceptes du marketing sensoriel du lieu de vente
«permanent », lors d'un événement temporaire
qu'est le lancement, pour des produits nécessitant une interaction et
une agréable atmosphère.
3.2 Limites :
Toute la complexité de la recherche sur l'influence du
marketing sensoriel sur le point de vente repose sur le fait que les individus
ne sont pas identiques, et n'ont donc pas tous les mêmes réactions
aux mêmes stimuli.
De plus, les variables affectives, cognitives et physiologiques
sont très difficiles à mesurer puisqu'elles reposent sur ce qui
se passe dans la tête du client. Il faut donc procéder par
questionnaire pour évaluer les réactions affectives ou
cognitives, et par observation directe des battements de coeurs, de la pression
sanguine ou de la sudation de la peau pour mesurer les réactions
physiologiques de détente ou de stimulation. Ce qui est impossible en
terrain réel.
D'autre part, l'étude réalisée aurait pu
être plus efficace et donc ses résultats plus pertinents si on
avait réussi à réunir d'autres conditions que ce soit
avant, pendant ou après la réalisation.
· Les invitations pour la boutique
éphémère ont été lancées très
en retard (15 jours avant l'événement), ce qui a brisé
notre échantillon, tel qu'on n'a pas pu avoir l'avis de nos
différents clients.
· L'enquête n'a pas pu être menée par
plus d'une personne ; moi-même, ce qui a encore une fois
limité le nombre de guides qui pouvait être réalisé
par heure et par jour.
· L'étude n'était motivée par aucun
intérêt pour le client, ce qui décourageait quelques-uns
à aller plus loin que la 3ème question.
3.3 Recommandations :
Le marketing sensoriel peut influencer le comportement du
consommateur de manière positive ou négative. La première
chose à faire pour tout distributeur est donc de s'interroger sur
l'impact potentiellement négatif que peut avoir son ambiance sur la
clientèle.
Toutefois, il serait illusoire de croire que le marketing
sensoriel peut tout faire pour un magasin, permanent ou
éphémère soit-il. Ainsi, le client ne vient pas en magasin
uniquement pour y vivre une expérience agréable. Il s'y rend
d'abord pour se renseigner, discuter avec les vendeurs et y effectuer un acte
d'achat.
Si la force de vente ne suit pas, si les produits ne sont pas
bons, ou trop chers, le marketing sensoriel ne peut pas compenser cette
mauvaise évaluation des éléments du magasin. Le marketing
sensoriel est donc en quelque sorte « la cerise sur le
gâteau » qui va contribuer à renforcer le plaisir, la
différenciation et le confort d'achat du point de vente ou
l'expérience de visite lors d'un lancement.
Par ailleurs, si on opte pour un événement
« sensoriel » on doit limiter ou cerner le type de
clientèle à inviter afin de pouvoir rester dans un seul
thème qui va avec ce même type de clientèle. Pour
l'événement « la boutique du futur », le
thème du prêt à porter était très en
décalage avec les clients opérant dans le domaine du bricolage et
bâtiment, et pourtant les deux types de clients était
présents, mais pas forcément
« impactés » de la même manière par
l'atmosphère de la boutique.
Vu que lors de son appréciation d'une atmosphère
générale, le client remarque d'abord tout ce qui est visuel, il
faut mettre plus d'accent sur le sens de la vue dans l'application des
préceptes du marketing sensoriel dans les lieux de vente. Ainsi, les
écrans 3D doivent remplacer les écrans LED ou LCD, l'affichage
dynamique doit remplacer l'affichage statique et finalement un accent
particulier doit être porté sur l'architecture
générale du magasin, afin d'étudier l'agencement le plus
adéquat au client.
Lors d'un événement de lancement d'un produit
technologique nouveau à la fois pour les clients et pour les
équipes internes de la société, il faut veiller à
ce que les équipes internes maîtrisent le côté
technique des produits. Une négligence de ce côté peut nous
mener à une situation ridicule où nous nous soucions tellement
d'enchanter le client que nous oublions l'objectif premier de tout lancement
qui est d'inciter à l'achat, notamment par la démonstration
technique.
Une boutique éphémère demande le
déploiement de beaucoup de ressources humaines, matérielles et
surtout financières. Pour un lancement d'un produit duquel on n'est pas
sûr du rendement, il vaut mieux ne pas investir autant. Pour le cas de la
société PREM1UM, l'exploitation des ressources internes a fait
que l'investissement n'était pas conséquent.
Un événement sensoriel est l'occasion
d'éveiller les cinq sens du client, à la hauteur de l'atteinte de
l'objectif voulu. Un surinvestissement dans l'un des éléments n'a
pas lieu d'être. Dans le guide d'entretien réalisé lors de
la boutique du futur, l'appréciation du buffet était
satisfaisante à presque 100%, or on aurait pu se contenter d'un 70%, ce
n'est pas cette différence dans cet élément qui va faire
que le client appréciera ou pas l'événement dans sa
globalité. Par contre, pour la société, ceci peut
être considéré comme un manque à gagner. Si on
arrive à atteindre une moyenne de 70% dans les
éléments sensoriels jugés par les clients, on peut
considérer que l'événement était une
réussite.
Conclusion du chapitre II
Le guide d'entretien nous a confirmé que les clients
donnent beaucoup d'importance à l'agencement général de
l'espace surtout lors d'un lancement. Aussi, il nous a affirmé que pour
enchanter un client le meilleur moyen est d'éveiller conjointement ses
cinq sens, même si ceux-ci ne rentrent pas directement en jeu pour
apprécier objectivement le nouveau produit lancé.
Cependant, ces résultats restent à relativiser.
Un guide d'entretien basé sur des questions directes n'est pas le
meilleur moyen de mesurer avec précision l'impact du marketing sensoriel
sur la réussite du lancement d'une nouvelle offre. En effet, le
marketing sensoriel affecte généralement l'inconscient de
l'individu, or quand on pose à cet individu une question directe, il y
répond d'une manière consciente et réfléchie, et
lui-même des fois ne sait pas formuler son avis par rapport à un
élément intangible, qui, certes impacte sa décision au
point de vente, mais reste à savoir de quelle manière
exactement ?
Conclusion de la 2ème
partie
Il peut être tentant pour un distributeur d'utiliser les
techniques du marketing sensoriel dans le but de manipuler le consommateur.
Ainsi la présentation du pain dans un environnement de boulangerie
traditionnelle à l'intérieur d'une grande surface alors que
celui-ci est fabriqué de manière industrielle, ou encore la
diffusion d'une odeur de cuir pour promouvoir des canapés en skaï
reviennent à tromper le client et consistent à biaiser le
jugement du consommateur en lui faisant croire que le produit détient
des qualités qu'il n'a pas. Cette pratique tomberait sous le coup de la
loi pour publicité mensongère.
Par ailleurs, le maniement de l'odeur est délicat, le
seuil entre attirance et répulsion étant subtil et difficile
à maîtriser. En effet, une odeur agréable pour quelqu'un,
peut être insupportable pour le nez d'une autre personne.
De récentes études ont montré que les
cinq sens étaient étroitement liés. Ils participent tous,
en effet, au système perceptif humain. La perte de l'odorat handicape
par exemple fortement la capacité gustative. Le marketing moderne se
voudrait polysensoriel, sollicitant ainsi plusieurs sens simultanément.
Cependant, il n'est pas encore établi qu'il est possible de
définir un ou des environnements d'achat positifs combinant plusieurs
facteurs sensoriels favorables. Il en va de même pour l'influence durable
que pourrait éventuellement avoir le marketing sensoriel sur le
comportement du consommateur. Ces deux points sont actuellement les axes de
recherche essentiels du domaine du marketing sensoriel.
Conclusion
Générale
Les recherches effectuées nous ont montré que
le marketing sensoriel du point de vente joue un rôle important dans la
décision d'achat ou d'appréciation du produit par le client. En
effet, plus le client se sent bien dans une boutique, plus il y passe de temps.
Dans le cas de lancement d'un nouveau produit, les principes du marketing
sensoriel trouvent encore plus d'évidence, tel que le client
apprécie plus facilement le nouveau produit, et a donc plus de
facilités à l'accepter et voir même l'acheter.
L'étude effectuée a complété ces
résultats par des éléments de réponse basées
sur un cas pratique. La boutique éphémère se voit comme
une solution adéquate et logique pour lancer une nouvelle offre tout en
voulant appliquer les principes du marketing sensoriel du point de vente. Le
lancement étant un événement momentané, une
boutique éphémère était donc le meilleur moyen pour
le couvrir. Ceci d'autant plus que les produits lancés revêtaient
un caractère spécifique, ceux de la haute technologie qui
nécessitent des démonstrations et des explications techniques par
des technico- commerciaux dans « un point de vente », ou
« show-room » qui fait rôle d'un lieu d'exposition de
la nouvelle offre.
Cependant, le guide d'entretien comme instrument de mesure
reste à relativiser. En effet, l'impact que produit une
atmosphère sur un individu s'opère d'une manière qui
échappe au conscient du client, c'est donc son inconscient qu'il faut
essayer de comprendre, et ceci ne peut être réalisé via un
entretien semi-directif à l'aided'un guide d'entretien.
Des outils de mesure plus pointus comme le
« eyetracking » ont été récemment
développés afin d'adapter l'atmosphère au désir
inconscient du client et ce, à son insu. Le
« eyetracking » ou
l'oculométrie « est un ensemble de techniques permettant
d'enregistrer la position du regard d'un lecteur/visiteur qui découvre
ce qui est affiché sur un
écran »15(*). Cette technique permet d'adapter l'affichage en
fonction de l'intérêt du client, selon la zone où le
lecteur a concentré son attention.
D'autre part, les techniques du marketing sensoriel ne cessent
de se développer, ainsi on voit aujourd'hui émerger de nouvelles
tendances d'éveil des cinq sens. Des fois nous nous trouvons
stupéfaits devant la grandeur de l'innovation utilisée.
La vue est éveillée par l'utilisation accrue de
la 3D, que ce soit en image ou en vidéo, ou même aux solutions
holographiques.
La composition de morceaux spécifiques à chaque
enseigne, et des fois pour chaque type d'événement rend
l'audition du client plus sensible aux éléments de
l'atmosphère où il se trouve.
Le toucher est éveillé par « le
digital touch », le client s'est ainsi habitué à
interagir avec l'écran comme il le ferait avec sa tablette tactile
habituelle.
L'odorat chez certaines entreprises pionnières est
géré d'une manière très intelligente. Ainsi,
Nespresso diffuse dans ses magasins des odeurs et des parfums qui incitent
à la consommation du café, comme Nature & Découverte
invite au monde de la nature avec ses senteurs apaisantes. Des agences ont
aujourd'hui vu le jour pour proposer des solutions olfactives réactives
aux comportements des clients, c'est le cas notamment de la
société Zamensis.
Nous remarquons donc qu'aujourd'hui, avec les nouvelles
technologies de communication sur les lieux de vente, le marketing sensoriel
est poussé à son extrême. Ainsi, pour réussir un
nouveau lancement, le meilleur moyen serait de s'appuyer sur les principes de
celui-ci.
Cependant, dans une société de grande consommation,
de haute technologie dans tous les domaines, le client ne risque-t-il pas de
vite se lasser de toutes ces méthodes pour se faire séduire par
un produit dont il n'aurait même pas besoin ?
Serait-il encore loin le temps où le client recherchera
des valeurs sûres dans l'acte de l'achat, des valeurs basées sur
les qualités intrinsèques et objectives du produit qu'il veut
acheter, en dehors de tout « emballage » marketing pour le
vendre ?
Le retour au fait maison et la tendance du fait main est un
élément précurseur à ne pas négliger pour
les entreprises qui veulent anticiper les prochaines tendances quant au
marketing à utiliser.
Bibliographie
Les ouvrages
GALLO Carmine, Les secrets d'innovation de Steve Jobs,
Edition Pearson, 2011.
HAIG Matt, 100 Grands flops de grandes marques,
Edition Dunod, juin 2011.
HETZEL Patrick, Planète conso Marketing
expérientiel et nouveaux univers de consommation, Editions
d'Organisation, 2002.
KOTLER Philip;Marketing Management, Edition
Pearson, 2009.
RIEUNIER Sophie ; le marketing sensoriel du point de
vente, Edition Dunod, 2009.
Les rapports
Boss J.F et Manceau D., Annoncer à l'avance un produit
nouveau, Les cahiers de recherche HEC, 2007, p. 26-29.
DORE Gaëlle, Marketing sensoriel : Un nouveau sens
au Marketing, Librapport, 2005, p.7.
EL AOUNI Hassan, Les stratégies de
théâtralisation des distributeurs d'articles de sport,
Université de Bourgogne, 2003, p. 6-7, 12.
La webographie
www.wikipedia.com/marketing-sensoriel
www.mypopupstore.fr
www.steelspaceproductions.com
www.nouveaux-concepts.com/pop-up-store
www.capital.fr/boutique-ephemere
Annexes
Annexe 1 : Index des
abréviations
GD : Grande Distribution
GMS : Grande et Moyenne Surface
PLV : Promotion sur Lieu de Vente
VAD :Vente A Distance.
PAD : Pulse Arrhythmia detection
NFC : Near Field Communication
Annexe 2 : Guide
d'entretien
Ce guide d'entretien a pour objectif de déterminer
l'impact de l'application des principes du marketing sensoriel du lieu de
vente, sur la réussite du lancement d'une nouvelle offre. Pour nous
aider à mieux comprendre vos attentes lors de prochains
événements, nous vous prions de répondre le plus
spontanément possible aux questions suivantes.
Société : Secteur d'activité :
Répondant : Fonction :
v Perception de l'atmosphère par le
client :
§ Quel est votre perception d'un lieu de vente ?
§ Pensez-vous que les éléments de
l'atmosphère d'un lieu de vente impactent le client lors de sa
visite ? Comment ?
§ Quels sont les éléments qui attirent le
plus votre attention lors de votre visite d'un magasin ?
§ Pour apprécier un produit de haute technologie
dans un lieu de vente, avez-vous le plus besoin de le connaître
techniquement, le voir, le toucher, le contempler dans un décor
agréable...
v Pouvoir d'interaction entre l'atmosphère et le
client :
§ Etes-vous venus d'abord pour l'événement
ou pour découvrir la nouvelle offre ou pour quelle raison
principale ?
§ Parmi les éléments sensoriels de
l'atmosphère (la décoration, la musique, les odeurs, les
dégustations offertes, les matériaux utilisés) quels sont
ceux qui ont le plus attiré votre attention ?
o Parmi vos cinq sens ; la vue, l'ouïe, l'odorat, le
goût et le toucher, quels sont ceux que vous avez senti le plus
éveillé ?
§ Quel est votre avis sur les démonstrations
techniques des produits ?
§ Donnez une appellation à notre
événement de lancement (Show-room expérientiel, boutique
provisoire, boutique éphémère, campagne de lancement,
pop-up store...)
v Impact de l'atmosphère sur la décision du
client :
§ Comment avez-vous trouvé l'idée
d'organiser une boutique éphémère pour vous faire
découvrir notre nouvelle offre « technologies
interactives » ?
§ Si on vous invite une prochaine fois pour un
événement similaire, à quel degré seriez-vous
prêt à y assister ?
§ Notre événement vous a-t-il permis de
connaître davantage de choses sur nous ? Sur quoi exactement ? la
société, le personnel, l'activité de la
société, les autres clients, la nouvelle offre
« technologies interactives » ?
§ En quoi l'événement dans sa
globalité a favorisé votre intérêt à la
nouvelle offre lancée ?
Je vous remercie pour votre attention.
Annexe 3 : Dépouillement des
résultats :
N°
|
Société
|
Secteur d'activité
|
Répondant
|
Qualité
|
1
|
3 SWISS
|
Prêt à porter
|
H.M
|
Chef des ventes
|
2
|
LA REDOUTE
|
Prêt à porter
|
B.M
|
Resp commercial
|
3
|
Mr BRICOLAGE
|
Bâtiments
|
J.G
|
Directeur Marketing
|
4
|
AUCHAN
|
Grande distrib
|
F.M
|
Chef de produit
|
5
|
IKEA
|
Décoration
|
JM.H
|
Dir Communication
|
6
|
McDonald's
|
Restauration
|
D.M
|
Responsable achat
|
7
|
TAGHEUR
|
Horlogerie
|
F.E
|
Directeur Commercial
|
8
|
BVLGARI
|
Bijouterie
|
D.R
|
Directeur Marketing
|
9
|
COSMOS
|
Horlogerie
|
F.R
|
Gérant marché suisse
|
10
|
POLICE
|
Horlogerie
|
L.K
|
Dir Medias
|
11
|
HERMES
|
Bijouterie
|
K.B
|
Chef de produit
|
12
|
LVMH
|
Prêt à porter luxe
|
G.M
|
Chef de projet
|
13
|
VERTBAUDET
|
Prêt à porter
|
A.C
|
Directrice Marketing
|
14
|
CARREFOUR
|
Grande Distrib
|
F.M
|
Resp communication
|
15
|
AUBRY GASPARD
|
Grande Distrib
|
G.H
|
Chef de projet
|
16
|
BRICO DEPÖT
|
Bâtiment
|
J.CH
|
Directrice France
|
17
|
GROUPE KNAUF
|
Centres commerciaux
|
O.S
|
Directeur Marketing
|
18
|
LA HALLE
|
Prêt à porter
|
J.R
|
Directeur commercial
|
19
|
INTERHOME
|
Décoration
|
N.S
|
Resp commercial
|
20
|
GUERLAIN
|
Fragrance
|
Th.M
|
Directrice des achats
|
21
|
CACHE CACHE
|
Prêt à porter
|
F.D
|
Resp Informatique
|
22
|
GERARD DAREL
|
Prêt à porter
|
F.E
|
Administrateur
|
23
|
1 2 3
|
Prêt à porter
|
J.C
|
Chef de produit
|
24
|
MATY
|
Horlogerie
|
A.M
|
Agent commercial
|
v Perception de l'atmosphère par le
client :
§ Quel est votre perception d'un lieu de vente ?
Elément
|
Références utilisées
|
Fréquences
|
Somme des fréquences
|
Espace de vente
|
Lieu d'achat
|
12
|
31
|
Lieu de vente
|
11
|
Lieu d'échange
|
5
|
Magasin de présentation
|
3
|
Espace de plaisir
|
Lieu de shopping
|
9
|
11
|
Lieu de butinage
|
2
|
Espace de découverte
|
Nouvelles collections
|
13
|
21
|
Tendances
|
8
|
Espace d'expérience
|
Nouvelle expérience
|
6
|
14
|
Lieu d'enchantement
|
8
|
§ Pensez-vous que les éléments de
l'atmosphère d'un lieu de vente impactent le client lors de sa
visite ? Comment ?
Avis
|
Fréquence
|
Comment
|
Mots clés
|
Fréquence
|
Total des fréquences
|
Oui
|
22
|
Passer plus de temps sur le lieu de vente
|
Bien être
|
10
|
27
|
Plaisir d'acheter
|
12
|
Divertissement
|
3
|
Amusement
|
2
|
Apprécier l'expérience d'achat
|
Découverte
|
5
|
17
|
Enchantement
|
6
|
Emerveillement
|
6
|
Non
|
2
|
Le produit qui importe
|
Caractéristiques techniques
|
1
|
1
|
Le prix qui importe
|
Prix
|
1
|
1
|
Critères d'appréciation de
l'atmosphère d'un lieu de vente
§ Quels sont les éléments qui attirent le
plus votre attention lors de votre visite d'un magasin ?
Sens
|
Mots clés
|
Fréquence
|
Total des fréquences
|
La vue
|
Décoration générale
|
19
|
37
|
Agencement
|
13
|
Présentation
|
5
|
L'odorat
|
Senteurs
|
2
|
14
|
Parfums
|
5
|
Odorat
|
7
|
L'ouïe
|
Musique
|
9
|
9
|
Le goût
|
Dégustations
|
1
|
1
|
Le toucher
|
Matériaux utilisés
|
6
|
6
|
§ Pour apprécier un produit de haute technologie
dans un lieu de vente, avez-vous le plus besoin de le connaître
techniquement, le voir, le toucher, le contempler dans un décor
agréable...
Blocs
|
Mots clés
|
Fréquences
|
Total des fréquences
|
Démonstration technique
|
Démonstrations
|
12
|
25
|
Explications
|
9
|
Fiche technique
|
4
|
Thématisastion du produit /Théâtralisation
du magasin
|
Bien présenté
|
7
|
36
|
Mis en valeur
|
6
|
Esthétisme
|
5
|
Attirer
|
3
|
Susciter l'intérêt
|
9
|
Le voir dans un nouveau décor
|
6
|
v Pouvoir d'interaction entre l'atmosphère et le
client :
§ Etes-vous venus d'abord pour l'événement
ou pour découvrir la nouvelle offre ou pour quelle raison
principale ?
Motivations de visite
|
Fréquences
|
Attiré par l'événement
|
20
|
Intéressé par les produits
|
14
|
Rencontrer des partenaires
|
7
|
Voir les autres clients de la société
|
5
|
§ Parmi les éléments sensoriels de
l'atmosphère (la décoration, la musique, les odeurs, les
dégustations offertes, les matériaux utilisés) quels sont
ceux qui vous ont le plus enchanté ?
Sens
|
Mots clés
|
Fréquence
|
Total des fréquences
|
La vue
|
Décoration générale
|
15
|
22
|
Agencement
|
5
|
Présentation
|
2
|
L'odorat
|
Senteurs
|
10
|
20
|
Parfums
|
6
|
Odorat
|
4
|
L'ouïe
|
Musique
|
15
|
15
|
Le goût
|
Dégustations
|
24
|
24
|
Le toucher
|
Matériaux utilisés
|
12
|
12
|
§ Quel est votre avis sur les démonstrations
techniques des produits ?
Eléments
|
Fréquences
|
Très satisfaisante
|
1
|
Satisfaisante
|
4
|
Peu satisfaisante
|
15
|
Pas du tout satisfaisante
|
2
|
§ Donnez une appellation à notre
événement de lancement (Show-room expérientiel, boutique
provisoire, boutique éphémère, campagne de lancement,
pop-up store...)
Appellations
|
Fréquences
|
Boutique du futur
|
9
|
Show-Room
|
7
|
Lancement
|
4
|
Exposition
|
3
|
Boutique éphémère
|
1
|
v Impact de l'atmosphère sur la décision du
client :
§ Comment avez-vous trouvé l'idée
d'organiser une boutique éphémère pour vous faire
découvrir notre nouvelle offre « technologies
interactives » ?
Exemples de réponses : Une expérience
mémorable, une manière attractive et ludique pour
découvrir les produits, les produits revêtent tous leur
intérêt dans une atmosphère
sensorielle/Théâtralisée.
§ Si on vous invite une prochaine fois pour un
événement similaire, à quel degré seriez-vous
prêt à y assister ?
Motivation d'assister à la boutique
éphémère
|
Réponses
|
Fréquences
|
Attiré par l'événement
|
Oui sans hésitation
|
18
|
Attiré par les produits lancés
|
Cela dépend des produits exposés
|
6
|
§ Notre événement vous a-t-il permis de
connaître davantage de choses sur nous ? Sur quoi exactement ? la
société, le personnel, l'activité de la
société, les autres clients, la nouvelle offre
« technologies interactives » ?
Elément
|
Fréquence
|
La nouvelle offre
|
11
|
La capacité de la société à
créer et gérer un événement
|
7
|
Le personnel
|
4
|
Les collaborateurs de la société
|
2
|
§ En quoi l'événement dans sa
globalité a favorisé votre intérêt à la
nouvelle offre lancée ?
Eléments de réponse : Nous avons
passé un moment agréable donc on a pu apprécié les
produits lancés, l'ambiance était chaleureuse et conviviale ce
qui a permis de mieux apprécier les explications technique et vite les
comprendre, le contact direct avec les nouveaux produits lancés ont
permis l'assimilation de technologies nouvelles pas encore connues sur le
marché.
* 1 GIBOREAU A., le marketing
sensoriel : de la stratégie à la mise en oeuvre, Ed Vuibert
(2007), p 238.
* 2 DAUCE B. « Le
marketing sensoriel du point de vente », Ed Dunod (2002), p. 67.
* 3 GIBOREAU A., le marketing
sensoriel : de la stratégie à la mise en oeuvre, Ed Vuibert
(2007), p 238.
* 4 Philip KOTLER :
Professeur en marketing à la NorthwesternUniversity et auteur de
nombreux livres marketing. Article du journal officiel du 02.04.1973.
* 5 Ré
enchantement : Retour du magique et de la mystique religieuse de nos
sociétés causé par le désenchantement moderne qui
avait rationalisé nos vies.
* 6 Etude du marketing sensoriel
sur les lieux de vente : DORE Gaelle, recherches en marketing, 2009.
* 7 Marketing Magazine, Vers une
nouvelle ère du marketing interactif, N°14-786
* 8 Les propriétés
organoleptiques d'un aliment ou d'une boisson sont celles perçues par
les organes des sens : couleur, odeur, saveur, texture...
* 9 Philippe Starck est un
designer français né le 18 janvier 1949 à Paris. Connu
aussi bien pour ses décorations d'intérieurs que pour ses
productions en série de biens de consommation courante.
* 10 COVA B. Alternatives
marketing, Dunod (2001), p.137.
* 11 D'après Jean Marie
Floch (1989) « la contribution d'une sémiotique structurale
à la conception d'un hyper marché, Recherche et Application en
Marketing, p.4.
* 12 Socle en
lévitation : un système de mise en lévitation par
électromagnétisme permettant de soulever jusqu'à 400g.
Composé d'un plateau magnétique sur batterie, qui sert de base.
Puis un deuxième socle magnétique plus petit, qui flotte en
lévitation au-dessus du premier, et qui sert de support aux objets que
l'on peut poser dessus et qui seront ainsi en lévitation libre.
* 13 LBO : projecteur
interactif qui transforme instantanément toute surface plane en un
écran « virtuel » tactile. Il se présente
sous forme d'un petit boîtier qui libère le contenu
multimédia de l'enceinte du petit écran, permettant aux
utilisateurs d'interagir avec ce contenu en touchant simplement l'image
projetée. Le mouvement des utilisateurs est détecté
grâce aux capteurs infrarouges intégrés.
* 14 Entretien semi
directif : Technique d'étude qualitative permettant de cerner le
discours des personnes interrogées autour de différents
thèmes définis au préalable par les enquêteurs et
consignés dans un guide d'entretien. Il peut venir compléter et
approfondir des domaines de connaissance spécifiques liés
à l'entretien non directif qui se déroule librement à
partir d'une question.
* 15Wikipedia
|