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La stratégie de développement de l'Inde

( Télécharger le fichier original )
par Nabil MOUZAIA
Université de Nice Sophia Antipolis IAE - Master 1 2010
  

Disponible en mode multipage

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Université de Nice - Sophia Antipolis
Institut Supérieur d'Économie & Management

Mémoire du Master I

Macroéconomie et Économie Internationale

Stratégie de développement de l'Inde

Présenté et soutenu par :

Nabil MOUZAIA en mai 2011

Sous la direction de Patrick MUSSO

Jury: M. M.

Promotion : 2010/2011

24 Avenue des Diables Bleus - 06 300 Nice http://unice.fr/isem
Tel: 04 92 00 12 09 - Fax: 04 92 00 12 71 -
licence-ecogest@unice.fr

Remerciement

Un grand merci à Dieu pour la force qu'il m'a donné pour réaliser et achever ce modeste travail

Ce travail ne serait pas arrivé à son terme sans le soutien de plusieurs personnes auxquelles je témoigne ma reconnaissance et je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Monsieur Patrick MUSSO pour sa disponibilité et ses enseignements précieux

Ce travail doit beaucoup à mes proches, parents et amis, qui par leur aide et leur simple soutien m'ont donné le courage nécessaire pour l'aboutir

La liste des abréviations

BM Banque Mondiale

BPO Business Process Offshoring

CSC Computer Sciences Corporation

EDF Électricité de France

FMI Fond Monétaire International

GE General Electric

IIT Indian Institute of Technology

INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

KPO Knowledge Process Outsourcing

NASSCOM National Association of Software and Service Companies

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OMC Organisation Mondiale de Commerce

PED Pays En Développement

PIB Produit Intérieur Brut

PNB Produit National Brut

RBI Reserve Bank of India

Rs Roupie indienne

SCO Shanghai Cooperation Organization

SSII Société de Services et d'Ingénierie Informatique

STP Software Technology Park

TCS Tata Consultancy Services

WDI World Development Indicators

Wipro Western India Product

URSS Union des République Socialistes Soviétiques

CNUCED La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

SOMMAIRE

Introduction générale 01

Chapitre I: Stratégie de développement de l'économie indienne
postindépendance

Section 1: Caractéristiques et analyse fondamentale de la planification indienne 04

Section 2 : Les quarante ans de la planification en Inde 06

Section 3 : Réformes fondamentales à partir de 1990 11

Chapitre II: Une croissance tirée par les services

Section 1: La révolution des services 16

Section 2 : L'Inde, le back office du monde 23

Section 3 : Le rôle de l'État indien dans le secteur des services . 26

Chapitre III : L'avenir de l'économie indienne

Section 1 : Le rêve indien, chimère ou ambition ? 29

Section 2 : Les défis et les opportunités de l'Inde .. 31

Section 3 : Perspectives économiques 36

Bibliographie

Conclusion générale . 43

1

Stratégie de développement de l'Inde

Introduction générale

L'Inde, souvent ce mot est relié à une vache sacrée qui marche dans la rue et bloque la circulation des milliers de voitures qui occupe une route étroite..., voilà une image parmi d'autres que l'occident avait de ce sous-continent dans les années passés. L'Inde qu'on vient de découvrir n'est pas nouvelle mais c'est notre vision qui a changé car dans les années cinquante elle était parmi les dix premières puissances économiques mondiale et participait à 2% du commerce mondiale. La période sous l'emblème britannique était oubliée le jour de l'indépendance, une nouvelle Inde venait de naitre. La joie du peuple était sans limite car d'une part ils venaient de découvrir la nouvelle ère indienne. D'autre part ils savaient que leur pays attend beaucoup de leur côté, « il n'y a pas une fierté justifiée comme celle de participer au développent de son pays ». Dès 1947 la construction d'un État souverain est lancée par les indiens, le gouvernement central a choisi un modèle sociale considéré comme une rupture avec le joug colonial et suivra un chemin propre à la vision de ses hommes et de ses femmes qui vont faire en sorte de bien assurer cette phase de transition.

Cependant, son modèle économique très centré, son opinion politique concernant la guerre froide où l'Inde a piloté le bloc des non-alignés et son programme nucléaire militaire dans les années soixante-dix a fait d'elle un ennemi pour les USA qui vont pas changer leur avis jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix avec le président Bill Clinton qui entamât des discussions pour une collaboration plus avancée entre les deux pays mais c'était plutôt dans le secteur militaire et nucléaire. Le président Obama confirma le changement de politique américaine vis-à-vis de l'Inde en lui accordant son soutien pour une place permanente au Conseil de sécurité de l'ONU malgré le refus de la Chine. Loin de ces relations géostratégiques qui ne sont pas au coeur de notre sujet, Obama lors de sa visite en novembre 2010 a demandé à l'Inde plus d'ouverture et de facilités pour les entreprises américaines désireuses de s'installer sur le sol indien. Les échanges bilatéraux entre ces deux géants ont explosé au cours des trois dernières années, les USA passent à la tête des partenaires économiques de l'Inde avec plus de 66 milliards de dollars en 2008.

2

Stratégie de développement de l'Inde

La France même si elle a tardé un peu pour le comprendre, a réalisé quand même un pas en avant dans ces relations avec l'Inde et la visite de président Sarkozy le 04 décembre 2010 en Inde, soit presque un mois après celle de Obama, est la meilleure preuve de l'importance qu'accorde l'Élysée à New Delhi. Le président français a entamé sa visite à Bangalore, la capitale des technologies d'information et le centre universitaire indien, afin d'exprimer l'intérêt que porte la France pour ce domaine. Toutefois, il reste encore à améliorer les relations économiques entre les deux nations en faisant de l'Inde un partenaire stratégique dans la zone et non pas juste un simple client d'armement. Ce n'est pas trop tard pour le faire car le marché indien est en phase d'expansion et pourra répondre à toutes nouvelles offres ou demandes qui viennent soit de l'intérieur ou de l'extérieur.

Le succès que connait actuellement l'Inde n'est pas le fruit d'un hasard ou des attentats terroristes qui ont secoué Bombay en novembre 2008, mais c'est dû à un travail acharné des autorités de ce sous-continent. L'État a accordé une importance majeure à l'économie au début des années quatre-vingt-dix à travers des réformes libéralisatrices qui visaient l'amélioration de la sphère économique du pays. Ces dernières étaient favorables à certains secteurs à l'égard des autres ce qui a induit, d'ailleurs, des inégalités entre les trois secteurs d'activités concernant leur part relative dans le PIB indien ainsi que leur contribution à la croissance économique. Les opérateurs sur le secteur des services, plus que les autres, ont saisi cette opportunité pour développer leurs activités, en conséquence ce secteur à sauter au-devant de la scène économique du pays. Le gouvernement réjouit du rôle important du secteur des services et veut le mettre au centre de ses préoccupations afin d'assure son essor en réalisant en grande partie des investissements qui lui sont attachés et essaye d'enlever toutes les entraves qui risquent de freiner sa croissance.

Dans ce travail, on va essayer de mettre sous projection l'importance, le poids, de secteur des services dans l'économie indienne et de voir aussi pour quoi l'État lui accorde autant d'importance. À cet effet notre problématique s'oriente vers la confirmation ou le refus de l'idée selon laquelle le secteur des services en général et celui des technologies d'information en particulier est derrière la croissance économique des dernières années. Ainsi que la question qui découle de cette problématique est la suivent : À ce que le secteur des services est le moteur de la croissance indienne ?

3

Stratégie de développement de l'Inde

Pour mieux mener notre étude, nous nous sommes basés sur la recherche documentaire. Celle-ci est axée notamment sur une recherche bibliographique traitant des sujets relatifs à notre thème et le dépouillement des différents rapports qu'on voyait importants, réalisés soit par des organismes étatiques, privés, nationaux et internationaux.

En fin, ce travail est subdivisé en trois chapitres.

Dans le premier, on va essayer d'illustrer la stratégie de développement indienne après l'indépendance à savoir le passage d'une économie caractérisée par des plans quinquennaux à une économie du marché, toute en expliquant les aspects de cette transition.

Le second chapitre sera consacré au traitement de la problématique où on va étaler quelques données qui mettent en éclaire la part des services dans le PIB indien toute en comparant cette part avec celles de l'industrie et de l'agriculture. Ensuite on mit l'accent sur les services dans lesquels l'Inde impressionne et devance les autres pays par ses exportations qui ne cessent d'accroitre. Au final on parlera du rôle joué par l'État indien dans l'expansion du secteur des services.

Quant au dernier chapitre, on va l'exploiter pour aborder la question de l'avenir économique indien relatif de plus au secteur des services à travers la présentation des ambitions des pouvoirs publiques et les opportunités qui se présentent dans le pays. Comme dans la plupart des cas il n'y a pas de simples opportunités sans y avoir des défis alors, on examinera les défis qui sont un obstacle pour le secteur des services et peuvent être par la suite un obstacle en premier lieu à la croissance indienne et en deuxième lieu, aux stratégies des firmes étrangères, y compris française, de délocalisation en Inde. On terminera notre analyse dans ce chapitre par des projections sur le futur économique indien en utilisant des études réalisées par de nombreux économistes.

4

Stratégie de développement de l'Inde

Chapitre I : Stratégie de développement de l'économie indienne
postindépendance

L'Inde, après l'indépendance de Août 1947, héritait une économie fragile dirigée initialement en faveur de l'exploitation anglaise des richesses sans nie autant que les anglais ont formé des fonctionnaires d'administration de haut niveau qui vont aider l'Inde dans sa période transitoire. La tâche à accomplir était très compliquée pour le gouvernement indien et la solution adéquate est difficile à trouver, d'où la nécessité de faire recours et de solliciter les grands économistes du patelin comme J. Nehru, P. C. Mahalanobis et Sukhamoy C. qui seront les pères fondateurs de développement économique indien. Ils fixent un objectif de croissance de long terme en commençant par une économie de planification socialiste, vue autrefois comme la clé de réussite, pour arriver plus tard à une économie de marché qui est une nécessité contemporaine.

On a remarqué une orientation vers le socialisme et le modèle soviétique dès les années cinquante mais avec une empreinte indienne spécifique qui sera concrétisée par des plans quinquennaux pendant quarante ans avant de passer à des réformes structurelles depuis la décennie quatre-vingt-dix toute en gardant l'aspect de planification où le dernier plan a débuté en 2007 jusqu'à 2012.

1. Caractéristiques et analyse fondamentale de la planification indienne

« Un plan de développement en tant que document opérationnel définissant les bases de sa mise en oeuvre, est rarement à l'image d'un modèle de plan. Donc pour juger un plan de développement, il faut prendre en compte le paysage socio-économique ainsi que les contraintes informelles auxquelles ont dû se plier les planificateurs »1.

La base théorique de la planification prend souvent en considération le fait que les objectifs que les pacificateurs soulignent ne peuvent pas se réaliser autant que souhaité sans avoir des obstacles. On a observé que ces schémas d'action engendrent, dans la plus part des cas, des conjonctures souvent non anticipées qui obligent parfois les décideurs à réviser leur plan d'action et la nature de leurs objectifs, c'est pour cela qu'on voit que les plans sortent de leurs cadres initiaux pour s'adapter à ces conjonctures.

1 C. SUKHAMOY, « La planification du développement: l'expérience indienne », édition la maison des sciences de l'homme, Paris, 1994, p. 13.

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Stratégie de développement de l'Inde

L'expérience indienne contrairement à celle des autres pays sous-développés comme l'Algérie a réussi à mettre une conception constante dans les différents plans d'où leurs succès et leurs impacts positif sur la structure économique du pays. Cependant, les changements actuels sont considérés par certains économistes comme une rupture avec le passé car selon leur point de vue, c'est le gouvernement qui a élaboré des plans de développement après l'indépendance et c'est lui-même qui tourna la page dans les années quatre-vingt-dix et se mis à créer une nouvelle atmosphère pour une économie moins socialiste et plus orientée vers le capitalisme.

Des économistes de nombreuses écoles de pensés, se mettent d'accord sur le fait que la planification n'a pas réussi à prouver son utilité dans le temps et son incohérence avec les besoins de l'économie, selon leur vision, les plans engendrent des fluctuations au moment où il ne fallait pas ou inattendu ce qui complique la tâche des décideurs donc leur élaboration est aperçue comme vaine. Alors, c'est intéressant de présenter l'apport expérimental indien en planification.

1.1. Les apports de l'expérience indienne en planification

Les différentes politiques économiques misent en avant sur la seine économique indienne constituent un laboratoire de recherche pour les économiques d'où la nécessité d'un regard approfondi pour bien comprendre leur apport que je vais présenter sous forme de trois grands points:

1.1.1. L'impact de la planification sur le changement structurel en Inde

Il est certes que la planification indienne a induit des changements structurels décisifs pour une économie florissante souhaitée par les planificateurs, parfois moins important que les ambitions des décideurs mais on ne va pas nier qu'elle a réussis dans une vue globale. Il reste à signaler que l'existence des pressions a une part de ces échecs où des groupes influents ont exercé des pressions sur les autorités pour orienter les plans à des fins qu'ils leurs sont propres, sans oublier autant de préciser que ces pressions n'étaient pas toujours importantes2.

Jawaharlal Nehru, le pionnier indien de la planification, considère le modèle dirigiste comme la seule solution à des éventuels conflits qui peuvent naître dans ce sous-continent hétérogène en plusieurs aspects et contre toutes les restrictions qui puissent exister lendemain de

2 C. SUKHAMOY, op. cit., p. 15.

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Stratégie de développement de l'Inde

l'indépendance notamment dans le domaine de l'industrie et surmonté tout obstacle à la croissance., c'est pour cette raison d'ailleurs, que la plus part des économistes sont en accord sur la réussite des quinze premières années de planification indienne où on a constaté que les plans ont réduit et cerné quelques tensions qui pesaient sur les épaules du gouvernement central et même sur les États fédéraux.

1.1.2. L'expérience indienne et le champ des études d'économie de développement

Selon Sukhamoy, d'une part, la formulation théorique de la planification indienne est avérée plus importante et plus convaincante que celles des autres pays de tiers-monde à savoir qu'elle a été très influencée par les théories économiques de développement. D'autre part, ces théories étaient, à leurs tours, influencées par l'expérience indienne. De nombreux économistes à tendance réformiste ou libérale comme Milton Friedman ont pris conscience de l'importance et l'apport de l'expérience indienne.

1.1.3. Le cas de l'Inde dans le débat opposant le plan au marché

Je crois que ce n'est pas la peine de faire toute une définition sur ces deux concepts (plan et marché) dont on trouve toute une littérature qui éclaircit bien le sujet dans ces déférentes dimensions. La chose la plus importante à signaler est que les objectifs macroéconomiques peuvent être formalisés selon un plan d'action tout en privilégiant la voie de marché pour la réalisation des objectifs microéconomiques.

La planification était évidente à l'économie indienne pour faire face aux contraintes structurelles qui menacent la dynamique de la croissance, principalement, c'est l'insuffisance des capitaux par rapport à la disponibilité de main d'oeuvre. C'est pour cela que je vois qu'une économie de marché avec une pénurie de capitaux ne sera pas soutenue à long terme voir même à court terme.

2. Les quarante ans de la planification en Inde

Après cette autonomie acquise en été de 1947, c'était le moment de bâtir un État puissant libre de toutes inclinations politiques ou économiques même si ce n'était pas facile vue la situation dans laquelle le pays se trouvait. La planification a était le refuge qui sera choisi par les économistes indiens afin de réaliser ce noble rêve qui grandissait dans l'esprit de chaque indien. Ils vont mettre en oeuvre plusieurs plans d'actions entre 1951 et 1990:

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Stratégie de développement de l'Inde

2.1. Le premier plan : 1951-1956

Un plan élaborait par Nehru, à cette époque il était le premier ministre de L'Inde indépendante, aperçu comme un grand succès dans la planification indienne, vue que les objectifs ont été atteints et même dépassé par fois notamment dans le secteur de l'agriculture où la production des céréales a augmenté de 30% en 1956 par rapport à 1951. Certains la considèrent comme conséquence de l'augmentation des rendements suite, essentiellement, à l'utilisation des engrais artificiels et de nouvelles technologies de production encouragées par le « Community Projects » et le « National Extention Service ». Cette hausse importante dans les produits légumineux a permis à L'Inde de surmonter le problème de la famine qu'elle n'évitait pas avec les importations de blé étranger et d'autres produits agricoles.

Cependant, un autre domaine qui est l'industrie a enregistré une hausse de 40% de la productivité même s'il était moins visé que l'agriculture de fait que les ressources qui lui sont destinées ne dépasse pas 4.5% contre 45% pour l'agriculture. D'autres projets ont été élaboré durant ce plan telle l'amélioration de secteur des transports, le développement de l'enseignement primaire et notamment le niveau de vie des villageois.

Grâce à ce plan la croissance du PIB était de 3.7% largement supérieur à la croissance ciblée (2.1%), le revenu par habitant augmenta de 11% et la consommation de 9% tant dis que la population n'augmente que de 6%.

Par ailleurs, cette réussite n'était pas épargné des esprits critiques car ces réalisations sont vues comme le juste fruit de trois ans de bonne récolte grâce à des conditions climatiques adéquates et non pas un plan ambitieux comme ceux qui suivront, chose que je ne partage pas, d'ailleurs, avec eux.

2.2. Le deuxième plan : 1956-1961

Toujours sous la direction de Nehru avec une participation active du professeur Mahalanobis, ce deuxième plan est mis dans un environnement économique plus prospère et plus avantageux que le premier plan, fruit de ce dernier. L'augmentation de la production dans le secteur agricole était utilisée pour doter et pousser celle de l'industrie.

Au moment de son élaboration, plusieurs modèles étaient proposés pour une augmentation de taux croissance à base d'investissement en biens de consommation et en biens d'investissement, mais c'étaient des modèles fermés où l'économie indienne doit être en

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Stratégie de développement de l'Inde

autarcie pour les élaborés, chose que l'économie indienne ne peut pas supportée notamment avec l'épuisement des réserves de change, conséquence due au premier plan. Finalement, le modèle adoptait était celui d'une croissance basée sur l'industrie rapide modélisé à partir du modèle stalinien avec l'aide de l'URSS, mais l'empreinte indienne était à l'oeuvre parce que le secteur des services et d'artisanat étaient aussi inclus comme mode de croissance spécifique au pays, Une caractéristique qui reste même en nos jours.

La mauvaise récolte entre 1957-58 et 1959-60 obligea l'Inde à importer des céréales et retourner au point initial en terne d'importations alimentaires et elle sera contrariée de suspendre momentanément les licences d'importations même pour des biens d'équipements ce qui a aggravé par la suite le manque du financement de plan. Elle était obligée de solliciter l'aide des pays étrangers.

Ce manque des finances a persisté et sera couplé avec un déficit de la balance des paiements courants dépassant les 2 milliards de dollars en 1959, alors le plan sera restreint en termes d'objectifs et de nombreux projets seront interrompus. Mais malgré tous ces obstacles on a remarqué des progrès importants dans quelque secteur comme l'industrie de coton, de jute, de la sidérurgie et dans le secteur des services. Au totale, la croissance réelle (4.2%) n'est pas loin de celle ciblée par la commission de planification (4.5%).

2.3. Le troisième plan : 1961-1966

Les planificateurs indiens firent appel à la démarche de Chakravarty Sukhamoy pour élaborer ce troisième plan et leur choix était un modèle de croissance l'intersectoriel qui est le plus adapté à l'économie indienne. Ils ont pensé à créer une dynamique entre les différents secteurs d'activités et ces interactions seront un gain pour la croissance.

Ce plan prévoyait une augmentation du revenu national de 30% et de la production agricole de 30% mais les réalisations étaient loin de la volonté de la commission et du gouvernement, une médiocre croissance de 2.8% du revenu national entre 1961-65, chose qui est due en particulier aux mauvaises conditions climatiques ainsi qu'à la suspension des aides étrangères suite aux deux guerres avec la Chine 1962 et le Pakistan en 1965. Toutes ces dimensions ont poussé l'État indien à cibler des objectifs estimés réels peu ambitieux. Le secteur de l'industrie est mis de plus en plus au-devant de la scène et attirait plus de moyens même si l'auto-suffisance alimentaire était le rêve dans cette période mais qui ne se réalise

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Stratégie de développement de l'Inde

pas dans ce plan. En Juin 1966 l'Inde doit dévaluer sa monnaie à cause de l'inflation importante et de l'inquiétude sur la crise de sa balance de paiements.

2.4. Le quatrième plan : 1969-1974

Lors de cette période, les planificateurs font recours aux expériences acquises dans les trois premiers plans en tenant compte de leurs échecs et de leurs succès, chose qui a permis d'ailleurs une avancée considérable dans ce programme.

Ce plan est conçu aussi afin de développer les villages du pays qui ne furent pas au centre d'intérêt avant cette période qui est caractérisée par une industrie publique très concentrés dans les milieux urbains. La nouvelle démarche dans ce plan a été l'augmentation spectaculaire des parts d'investissements en énergie et dans les services sociaux. L'agriculture, pour la première fois n'est plus le seul cheval de bataille des planificateurs de fait qu'il y avait une égalité dans les parts allouées à chaque secteur. L'industrie entre fortement dans le centre d'intérêt des planificateurs. Ainsi que le secteur primaire sera amené à construire plus d'épargne et non pas juste l'auto-suffisance.

Les résultats de ce plan ne seront pas à la hauteur des ambitions de l'administration centrale, touchée par de nombreux problèmes, soit politiques ou économiques, et le revenu national n'augmente que de 5% durant cette période avec un ratio de 2.5% par habitant ce qui beaucoup inférieur aux prévisions de plan.

2.5. Le cinquième plan : 1974-1979

L'accent dans ce plan était mis sur le phénomène de pauvreté qui prend de l'ampleur dans le pays notamment au niveau des villages, de même sur la nécessité d'augmenter des emplois productifs tandis que l'objectif de la croissance a été de 4.4%. L'autosuffisance était objectif majeur pour les décideurs mais à cette période y avait un nouveau défi qu'il fallait surmonter qui est la défense où l'Inde consacre des efforts considérables en terme de finance et de la recherche pour acquérir une bombe atomique, chose qui sera réalisée en mai 1974.

Le plan consacre plus de ressources pour l'Industrie avec une allocation 1/4 des financements de programme et intègre dans ses préoccupations le problème de l'énergie et pour la première fois, il adopte également dans les chapitres du plan le réseau routier qui sera élargie. Malgré que le plan était arrêté en 1978 avec l'arrivé de gouvernement Janata au

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Stratégie de développement de l'Inde

pouvoir, la croissance réalisée était un succès, elle touchait 5% pour la première fois dans l'histoire économique de l'Inde.

2.6. Le sixième plan : 1980-1985

Précédait par deux ans de planification intermédiaire, ce plan s'engage à suivre les buts du cinquième plan avec de nouveaux apports qui visent à acquérir une indépendance technologique, soutenir l'éducation à tous les niveaux et un taux de croissance cible de 5.2% et plus tard la croissance réelle sera un peu au-dessus à la fin de plan (5.5%).

Dans cette phase l'économie indienne est marquée par des réformes libéralisatrices qu'on nommera plus tard « libéralisation furtive3 » où la libéralisation financière a été introduite pour la première fois comme le plafonnement des actifs autorisés, c'est-à-dire qui ne sont pas soumis à l'agrément étatique, passe de 12 à 600 millions de dollars ainsi qu'à travers la suspension de quelques restrictions aux commerces. Le nombre des articles qui ne sont plus soumis aux licences d'importations explosera et le monopole de l'État est nettement réduit. Cela a impacté positivement le niveau de vie des ménages où ils ont plus de choix de variétés mais cette libéralisation a induit aussi une hausse des prix par ce que les privés ont trouvé pour la première fois une liberté commerciale. Comme disent certains auteurs, peut-être c'était le prix à payer de la part des indiens.

2.7. Le septième plan : 1985-1990

Dans les mêmes perspectives que le sixième plan où on a associe des réformes au plan, ce dernier visait une croissance auto-entretenue à long terme, établi pour l'an 2000. Les prévisions des planificateurs et des réformistes étaient basés sur une hausse de la productivité, l'augmentation des activités créatrices d'emplois afin de réduire le chômage et atteindre une indépendance économique, ainsi que de gagner des marges de manoeuvres qui seront nécessaires en phase de croissance accélérée.

Le secteur des communications toucha une part dans ce plan avec l'introduction d'outils informatiques. Contrairement à l'approche adoptait jusqu'à ici en terme de planification, la commission et pour la première fois a mis en harmonie tous les secteurs économiques où le secteur des services était totalement mis en écart avant cette période.

3 Cette expression reflète l'idée des réformes, notamment du secteur publique, misent depuis les années quatre-vingt mais de façon indirecte et discrète considérées comme le début de l'abandon de modèle dirigiste socialiste.

11

Stratégie de développement de l'Inde

Comme conséquence du sixième, ce septième plan a trouvé des bases solides ce qui lui a permis de répondre aux ambitions des dirigeants qui sont notamment une croissance de 5% alors à la fin du plan la croissance réelle était de 5.8%.

Tableau 1 : Les Résultats des quarante ans de planification de l'économie indienne

 

Croissance annuel PIB en %

Mode de financement en %

objectif

Réalisé

PIB/Hab.

Budget

Aide extérieur

Déficit-emprunt

1er plan (1951-1956)

2.1

3.7

1.8

73

10

17

2me Plan (1956-1961)

4.5

4.2

2.0

56

24

20

3me plan (1961-1966)

5.6

2.8

0.2

59

28

13

Plans annuels (1966-1969)

5.5

3.9

1.5

/

/

/

4me plan (1969-1974)

5.7

3.4

1.0

74

13

13

5me plan (1974-1979)

4.4

5.0

2.7

82

15

03

Plans annuels (1979-1980)

5.0

- 5.0

- 8.3

/

/

/

6me plan (1980-1985)

5.2

5.5

3.2

78

8

14

7me plan (1985-1990)

5.0

5.8

3.6

75

9

16

Sources: Datt et Sundharam [2004] et Economic Survey 2004-2005, Government of India.

On voit clairement à travers ce tableau que la planification indienne n'été pas aussi mauvaise mais on doit mettre aussi l'accent sur le fait que c'était pas suffisant pour satisfaire les besoins de ce sous-continent et éviter tant de problèmes économiques et sociaux qui peuvent naitre. Donc, est-il nécessaire de passer à un autre modèle de développement ? La réponse est oui, il fallait changer ce modèle sinon le pays risque un chaos total. Finalement le changement sera fait par le biais de réformes structurelles dans les années quatre-vingt-dix qui suivront celles que le gouvernement a mis en place dans les années quatre-vingt.

3. Réformes fondamentales à partir de 1991

Une décennie qui commence plutôt mal pour le pays notamment dans ses cotés sociopolitiques suite à l'assassinat de Rajiv Gandhi4 le 21 mai 1991 suivi par une crise des réserves de change, Le gouvernement indien sera dans l'obligation de faire des réformes pour

4 Premier ministre de L'Inde entre le 31/10/1984 et le 02/12/1989.

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Stratégie de développement de l'Inde

s'en sortir de cette crise, ces réformes vont permettre d'avoir une croissance annuel de plus de 6% entre 1992 et2000, jusqu'à là c'été un rêve inaccessible pour les planificateur indiens.

Le conflit du Golfe en 1991 qui a engendré une hausse de prix de pétrole et la chute de l'union soviétique étaient un coup dur pour l'économie indienne de fait que les transferts des salariés indiens dans le Golfe ont cessé et le premier client et fournisseur du pays n'est plus un sujet d'actualité. L'aide sollicitée auprès des pays étrangers n'été pas acquise à cause des doutes sur sa capacité de faire face à ses engagements. Cependant il ne reste que le recours à l'institut de Breton Woods (FMI) et les politiques de changement structurel qu'elle va exiger en échange de ses aides, ainsi que l'État sera amené à réduire ses dépenses publiques.

Les parlementaires entament ces réformes par une dévaluation spectaculaire de la roupie, 19% de sa valeur en trois mois, une méthode classique pour réduire la charge de la dette. Les réformes seront axées sur quatre grands axes5 afin de libéraliser l'économie et de modifier la structure macroéconomique ce qui touchera par la suite la structure microéconomique du pays permettant, alors, d'avoir un nouvel esprit qui est inespéré de la théorie classique où l'État n'est pas invité à s'impliquer dans l'économie.

3.1. La déréglementation industrielle

Le but de cette manouvre était principalement de donner un nouveau souffle à l'industrie et d'augmenter sa productivité. Elle consiste essentiellement la suppression des autorisations industrielles et licences Raj, dans une conteste plus global, qui réglementent auparavant les activités économiques. Les entrepreneurs indiens l'aperçus comme une bonne initiative ce qui va avoir plus tard un impact important sur l'investissement dans le secteur industriel. Mais il y avait toujours des domaines dans lesquels on ne peut pas avoir une autorisation, monopole étatique, comme les activités extractives et le raffinage pétrolier, les chemins des fers, l'énergie atomique et l'industrie militaires6. En revanche, les entreprises étatiques étaient dans l'obligation de faire face à la concurrence de secteur privé soit des entreprises indiennes ou même étrangères qui ont découvert l'immense marché indien. Ces déréglementations ont permis un assouplissement considérable dans l'économie où de nombreuses entreprises sont créées parfois en partenariat avec des firmes multinationales.

5 Chaudhuri BASUDEB, « Les réformes économiques indiennes : Éléments de bilan », revue Tiers-Monde, 2001, tome 42 n°165, pages. 17-31

6 Etudes économiques de l'OCDE, «Inde», les éditions de l'OCDE, paris, 2007, p. 28.

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Stratégie de développement de l'Inde

Licence Raj

Dans le contexte d'une crise en 1948, le gouvernent visa la protection du secteur public par l'instauration de la Licence Raj. C'est une autorisation que l'État octroi pour permettre l'exploitation de certaines activités économiques considérées marginales et n'intéresse pas les acteurs publics. La plupart des secteurs étaient un monopole étatique et même les entreprises privées sont vue comme un risque pour le bien-être collectif et l'État peut les nationaliser à tout moment en nom de l'intérêt public. Ainsi que ces licences Raj constituent une barrière à l'entrée pour les firmes étrangères. Les importations étaient aussi soumises à la licence Raj, c'est-à-dire pour importer un bien il faut prouver qu'il y a pas un autre produit local qui pourra le substituer7.

3.2. L'ouverture de l'économie indienne

La façon d'encourager les entreprises nationales afin de rattraper leur retard technologique par rapport à l'extérieur était une ouverture externe par le biais de plusieurs réformes comme la réduction des droits de douanes notamment avec l'entrée de L'Inde en OMC en janvier 1995. Une autre libéralisation importante dans le domaine des services où les investisseurs étrangers auront désormais plus d'accès au marché national. Au total c'est plus de cinquante secteurs prioritaires qui seront ouverts aux firmes privées.

Le secteur financier, gardé jusqu'ici comme monopole étatique, sera désormais accessible aux privés par le biais d'une libéralisation bancaire et financière. En conséquences l'Inde a attiré d'importants IDE en passent de 8 millions de dollars en 1993 à 3 milliards en 2000 même si on est loin de les comparés aux IDE très par les pays développés ou bien par la Chine. Cette faiblesse est due aux autres restrictions sur les investissements de portefeuille auxquelles les investisseurs sont confrontés. Le système de change sera flexible mais avec une marge de fluctuation bien précise par la banque centrale indienne (RBI) et le taux d'intérêt sera fixé sur le marché monétaire par le jeu d'offre et de demande de la liquidité.

3.3. L'aménagent du système fiscal

Il n'était plus nécessaire de garder un tel système fiscal assez restrictif et trop dépendant envers les droits de douane car cette nouvelle économie indienne s'ouvre de plus en plus sur l'externe. En conséquence, des aménagements seront à l'oeuvre afin de contribuer à la réussite des deux premiers socles de réformes qu'on vient de citer ci-dessus.

7 Voir Jean-Joseph BOILLOT, « économie indienne », édition la Découverte, Paris, 2006, pages 17-18.

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Suite à une enquête réalisée par des experts en la matière, ils recommandent plusieurs réformes qui visent l'allégement du système fiscal comme les abaissements des impôts sur assurance et le téléphone et une réduction des taux d'impositions sur sociétés. Bref, c'étaient des obstacles au développement économique qu'il fallait supprimer. Le gouvernement, suite à ces conseils, a mis en place des réformes qu'il voyait nécessaires et les plus marquantes sont les réductions faites au niveau des impôts sur les sociétés qui seront réduits à 40% et 55% pour les firmes nationales et étrangères successivement ainsi que la restructuration de taux d'impôt sur les revenus notamment pour les tranches les plus hautes. Cependant, en 19992000, les recettes de l'État indien sont principalement, les droits de douane qui constituent 28% à savoir que les droits de douane sur les importations ont été ramené de 35% en 2001 à 10% en 20078, 36 % des taxes indirectes (TVA) et 32% est proviennent des impôts sur le revenu et sur les sociétés. Finalement avec tous les autres allégements en la matière les rentes fiscales ne représentent que 19% du P11B9.

3.4. L'assainissement des finances publiques

Ce système social très centré qui était suivit jusqu'à les années quatre-vingt-dix a engendré des dépenses publiques lourdes, un déficit de 10% du P11B en 1991 causé notamment par le gouvernement centrale et les entreprises publiques, dès lors, la priorité de l'État était de faire réduire ce déficit le maximum possible. Entre 1991- 1996 le déficit sera réduit de 4 % reste à savoir que le déficit total de L'Inde, c'est-à-dire le déficit de l'administration centrale additionné à celui des États fédéraux, a persisté au fil des années pour atteindre 10% du P11B entre 2000 et 2001.

En guise de correction de ce déficit, le gouvernement indien a choisi la politique monétaire qui visera l'inflation et réduit la monétisation de la dette publique et des politique budgétaires discrétionnaire menées au même temps ont aggravé la situation des finances publiques. Une dette publique qui atteignait, selon le rapport de l'OCDE en 2007, 81% du P11B en mars 2003. Le maillon faible visait par le gouvernement dans cette lutte était les subventions aux États fédéraux qui représentaient 14,4% du P11B dans les années quatre-vingt-dix ainsi qu'à l'agriculture, à l'énergie et au transport, soit plus de11% du P11B pour la même décennie.

8 Etudes économiques de l'OCDE, « inde », op. cit., p. 28.

9 C. BASUDEB, op. cit., p. 24.

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Conclusion du chapitre I

L'Inde sera épargnée de la crise des pays asiatique en 1997 parce que son système financier n'est pas intégré dans la zone ainsi qu'il est moins libéré que les autres, conséquence directe de maintien permanent de rôle et des interventions quotidiennes du gouvernement. On remarque que l'État n'est pas encore retiré totalement du secteur productif où il conserve toujours des participations importantes dans des firmes publiques à l'instar de l'expérience française en la matière, le cas d'EDF.

Les réformes de cette décennie ont généré des changements structurels et systémiques notamment sur le plan macroéconomique, l'économie indienne commence à avoir le souffle attendu pour des meilleurs taux de croissance au futur, également le pouvoir d'achat des ménages indiens est nettement amélioré et contribuant ainsi de façon significative à la croissance du PIB. Ces réformes ont encouragé les firmes indiennes à améliorer leurs compétitivités notamment dans secteur des services ainsi que le changement structurel a permis d'accroitre les exportations dans divers secteurs comme en industries, les produits pharmaceutiques, et surtout dans le secteur des technologies d'information.

L'économie indienne enregistre des taux de croissance très honorable mais inférieurs ceux de la voisine, la Chine et l'Inde d'aujourd'hui est plus décentralisée qu'avant soit socialement parlant ou économiquement. Le passage à l'économie de marché était favorable à l'émergence de l'Inde comme puissance économique mondiale dont le secteur des services est le secteur phare, 54% du PIB en 2010, associé à une industrie manufacturière en voie de décollage.

Par ailleurs, il reste beaucoup de lacunes à corriger pour clôturer ces réformes. Si on regarde le fait que jusqu'à maintenant près de 53% de la population active travaillent dans l'agriculture qui ne représente que 20% du PIB en 2005-2006. Environ 40% de la population sont très pauvres et des taux d'analphabétisme étonnant pour un pays qui contient plus d'un milliard d'habitants. Alors les réformes doivent continuer et même les perfectionner pour mieux réduire la pauvreté et augmenter l'offre d'emplois.

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Chapitre II : Le secteur des services dans l'économie indienne

Le secteur des services représente, aujourd'hui, une moyenne qui dépasse les 70% du P11B dans les pays développés où ces pays voient un refuge de leurs croissances dans ces activités qui sont moins cycliques et dotées aussi d'une élasticité revenu-demande de services supérieur à un, donc elles sont une base solide pour la demande intérieure. Pour autant, ce secteur devient de plus en plus concurrentiel à cause des pays émergents notamment l'Inde et la Chine mais pas avec la même ampleur que les activités industrielles. L'échange de services n'est pas encore totalement libre, d'ailleurs, dans le cadre des négociations de l'OMC et suite aux divergentes opinions des membres, on n'arrive même pas à avancer dans les discussions entre les pays du Sud à leur tête l'Inde et la Chine qui demandent un accès plus libre aux marchés des pays développés et les pays du Nord qui considèrent les services comme une locomotive pour leurs croissances économies alors ils refusent de les libérer.

L'Inde a gagné une place dans l'arène des grands avec sa domination et sa maîtrise de domaine des services, elle est le leader mondial des exportations de services informatiques, devant l'Irlande et les USA, sur lesquels l'Inde a pu et pourra articuler sa croissance de long terme. Il faut mettre en évidence aussi l'impact négatif de la crise de 2008 sur l'économie indienne et de même sur le marché mondial des services où il a enregistré une baisse de 5,1% en 2009 mais il regagna sa trajectoire dès 2010 avec une croissance de 3,1% pour un total de 793 milliards de dollars dont plus de 07,5% pour l'Inde.

1. La révolution des services

Une seule définition des services n'est pas facile à discerner à cause de la dimension qu'ils occupent mais on peut dire simplement qu'un service est un bien économique immatériel sur lequel on ne peut pas avoir un droit de propriété et il est produit sur commande c'est-à-dire il ne donne pas suite à un stock. Selon l'INSEE, l'activité des services c'est une mise en place des capacités intellectuelle ou techniques pour produire un bien intangible.

La croissance spectaculaire de l'inde est marquée par une hausse de la part des services dans le P11B et ce développement dans le secteur tertiaire est réalisé grâce au

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décollage de services en technologies d'information et du logiciel (TI) et activité de gestion à distance (offshore10) de processus d'entreprise (BPO).

Une économiste attachée à la banque britannique Standard Chartered a montré que l'orientation de l'Inde vers le secteur des services n'est pas un fruit de hasard mais c'est un choix que les entrepreneurs, privés notamment, ont pris suite au manque d'infrastructure nécessaire pour établir une industrie solide.

Les explications données pour montrer les causes de la croissance de la demande des services indiens on peut l'a trouvé dans la littérature économique qui explique que l'élasticité revenu-demande des services est supérieur à un. La loi d'Engel11 montre que lorsque le revenu d'un ménage augmente la part de la demande final des services, comme les soins de santé, les voyages et les services financiers, sera plus importante que la demande de marchandises. Par conséquence la demande intérieure augmente même en période de récession et tirera par la suite la croissance économique.

Une autre argumentation qui est donnée reflète l'idée de changement structurel technique de l'économie indienne où les entreprises industrielles sont de plus en plus consommatrices des services afin d'améliorer leurs performances et renforcent leurs compétitivités sur le marché indien et international. Cette nouvelle demande qui vienne des industries va accroitre la demande finale de services qui sera alors plus que proportionnelle par rapport à la demande des autres biens sur le marché.

On peut ajouter aussi une autre explication de cette croissance de la demande des services qui est la hausse des exportations de services, depuis les réformes des années 1990, plusieurs firmes multinationales s'intéressent aux services proposés par les entreprises indiennes et sous-traitent de plus en plus leurs opération en Inde. Afin de mieux illustrer cette idée d'exportation de services on trouve par exemple le cas d'une saisie du dossier d'assurance automobile pour M. Jessy, habitant à Manchester, ou bien un appel pour le mode de fonctionnement de la machine à laver de madame Bauer qui vit à Boston. Ces deux opérations sont traitées à partir de l'Inde aux profits des firmes américaines et anglaises.

10 Offshore : c'est une référence à tout service rendu à distance, au-delà des mers.

11 La loi d'Engel : avancée en 1857 par le statisticien Allemand Ernest Engel (1821-1896) concernant l'élasticité revenu-demande.

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Selon une étude faite par Kongsamut, Rebelo et Xie (2001) sur un échantillon de 123 pays, ils concluaient que la hausse du PIB par habitant est associée à une baisse de la part de l'agriculture et une hausse de la part des services dans le PIB. Les auteurs Kuznets et Chenery appellent ce phénomène, dans leurs travaux, le point de maturité économique où la part des services devient importante, prend la part de lion, dans l'économie du pays concerné. Un résultat qu'on observe bien dans les pays développés où la part des services est très importante dans le PIB.

1.1. La part des services dans la production

On voit à travers le tableau 02 que dans les pays à faible revenu la part des prestations services est faible en comparaison avec celle des pays à salaire très élevé où la part de secteur tertiaire représente presque les trois quart du PI3 (70%) et la part de l' agriculture est très faible associer, aussi, à une faible part de l'industrie.

Tableau 02 : La part sectorielle dans le PIB en moyenne mondiale (% du PIB)

 

Agriculture

Industrie

Services

Revenu faible

24

32

44

Revenu intermédiaire inférieur

12

40

48

Revenu intermédiaire supérieur

07

33

60

Revenu élevé

03

27

70

Définition : Revenu faible : PIB par habitant < 745 $US ; Intermédiaire inférieur : >2.975 $US /h ; Intermédiaire supérieur : 2.976-9.205$US /h ; Revenu élevé : > 9.206 $us/h

Source : Banque mondiale ; WDI12 en 2003.

Dans notre cas qui est l'Inde, on a remarqué une baisse importante entre 1950 et 1990 de la part de l'agriculture dans le PI3, elle passe de 58% en 1950 à 33% en 1990. Cette part sera remplacée par les activités de services plutôt que par l'industrie où l'ensemble des services représente 41% en 1990 contre 28% en 1950 du PIB indien.

12 WDI : C'est un indicateur économique calculé à base d'un échantillon de 54 pays qui ont un PIB supérieur à 10 milliards de dollars US et leurs données figurent au niveau de la banque mondiale.

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Figure 01 : La part de chaque secteur d'activité dans le PIB indien, de 1990 à 2006

La figure 01 illustre une tendance à la baisse de l'agriculture et à la hausse pour les services depuis 1990 jusqu'à 2006. Selon la banque mondiale, WDI 2008, le secteur des services en Inde a augmenté avec un taux de 9,6% par an et seulement de 2,6% et 6,1 % pour l'agriculture et l'industrie respectivement, cela implique une contribution des services à hauteur de 53,8 % du PIB. Dans les années 2002-2007, la croissance dans le secteur tertiaire était plus forte que l'ensemble des activités économiques où il enregistre une croissance de 10,9 % contre 7% pour le total du PIB. En conséquence, la part des services dans le PIB indien est plus élevée que celle des pays du groupe à revenu faible auquel l'Inde appartient, plutôt proche de celui des pays à revenu intermédiaire inférieur.

En débit de tout ça, l'Inde n'est pas une exception, ni un cas unique. Si on regarde les données mondiales concernant la part des services dans le PB par habitant on voit bien que cette part est positivement associer avec le revenu par tête, c'est-à-dire que chaque fois que le revenu est élevé on remarque un poids important des services dans le PIB. La Figure 02 issue des tests économétriques de Gupta et Gordon, suite à une étude faire sur un échantillon de déférents pays, montre clairement cette relation.

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Figure 02 : Le rapport revenu par habitant et la part des services dans le PIB

En 1990, le poids des services dans le PI3 indien était proche de la moyenne prédite par la relation linéaire mais suite aux réformes de libéralisations, la contribution du secteur des services est devenue supérieure à la moyenne comme on le voit ici dans le graphe (le cercle vert) et plus proche aussi de celle des pays développés.

1.1.1. Les rapports entre les services et les activités manufacturières

En débit de décollage retardé que l'industrie manufacturière a connu en Inde, seulement 20% du PI3 le long des années 1990, elle commence ces dernières années à avoir un nouveau souffle avec une croissance moyenne de 10% par an en jouant ainsi un rôle capital dans l'économie indienne. Certains observateurs associent ce phénomène aux progrès technologiques et au développement du secteur des services avec lequel les industries sous-traitent, par exemple les études du marché réalisées à leurs profits ou la gestion comptable, ce qui a stimulé l'innovation dans les manufacturières. En plus, les salaires élevés dans le secteur tertiaire ont induit une augmentation de la consommation des produits manufacturés.

Le potentiel de l'Inde en matière d'informatique, de logiciels et de services professionnels est vu comme une bonne opportunité à saisir pour les firmes multinationales. Des firmes comme Nokia, DELL et I3M ont bien vu leurs intérêts sur ce marché. Elles ouvraient des filiales en Inde et offrent, par conséquence, des milliers d'emplois aux jeunes diplômés indiens soit d'une manière directe ou indirecte.

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Il y a aussi une des études qui ont démontré qu'un seul poste d'emploi de plus dans l'industrie peut créer jusqu'à trois postes dans les services. En l'occurrence, la demande excessive de main d'oeuvre qualifiée dans le secteur tertiaire constitue, quand même, un obstacle à l'extension des manufacturières car les salaires sont élevés dans le premier et l'agent en tant que rationnel va choisir le secteur à salaire élevé, services. Mais cet effet est légèrement contrebalancé par le fait que la main d'oeuvre peu qualifiée pourra être insérée dans d'autres activités industrielles à intensité ouvrière élevée comme l'industrie textile.

1.1.2. Les interactions entre les services et l'agriculture

Dans cette relation on peut mettre en évidence l'apport positif des services sur l'agriculture à travers sa contribution au développement de tel secteur traditionnel qui nécessite de plus en plus des nouvelles technologies pour améliorer la productivité. Les apports des services concernent en premier lieu, les tests d'inspections des différents produits agricoles par des professionnels dans la matière. En second lieu, on trouve les services commerciaux comme l'organisation des ventes au détail, les avantages liés aux coûts de transports et les services de stockage de marchandises. Tout cela va encourager d'avantage les agriculteurs à améliorer leur productivité ainsi que la contribution de l'agriculture au PIB indien. De même, la création d'emplois dans les deux secteurs, agricole et tertiaire.

1.2. La part des services dans l'emploi

Contrairement à ce qui s'est passé dans la répartition sectorielle du PIB indien où on a remarqué que le secteur d'agricole est à la traine et une suprématie des activités de services, la caractéristique la plus frappante est celle de l'emploi qui ne suit pas la tendance de la croissance du secteur des services. L'agriculture qui a connu une chute vertigineuse de la part qu'elle représentait dans le PIB emploie, quand même, 52.1% de la population active indienne en 2005. Même si la répartition du PIB est en faveur des services, 54% du PIB en 2010, le niveau d'emploi dans ce secteur reste encore très faible soit 28.4% en 2005 comme le synthétise le tableau 02. En plus, la croissance d'emplois dans l'industrie des services est lente, elle a progressé que de 8.4 % entre 1983 et 2005, contrairement aux économies avancés qui connaissent une hausse des emplois dans les services au fil du temps.

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Tableau 03 : La répartition d'emploi entre les déférents secteurs d'activité en Inde

Dans leur rapport de 2004, J. Gordon et P. Gupta, montrent que lorsque on prend considération juste l'extension du secteur des services on voit que sa productivité à une tendance à la baisse. Mais si on mit en évidence le fait que la croissance de l'emploi est quasi stable dans ce secteur on s'aperçu dès lors que la productivité du travail, au contraire, augmente ce qui a induit, d'ailleurs, la croissance spectaculaire des services et par conséquence le développement économique indien. Selon ces deux économistes, toujours, cette croissance n'est pas due à l'augmentation du facteur capital par rapport à la nécessité du secteur, mais c'est d'autres facteurs qui sont derrières, comme notamment la main d'oeuvre qualifiée et les gains d'efficacité sans ignorer autant l'impact des nouvelles technologies sur les activités de services qui sont utilisées fréquemment dans la production.

Les salaires dans le domaine des services en Inde sont élevés par rapport à d'autres pays, soit de Sud-Est asiatique ou de l'Europe de l'Est, c'est pourquoi d'ailleurs, des observateurs voient cette hausse comme une faiblesse et pourra réduire la compétitivité internationale des firmes locales. Des pays comme la Chine ou le bloc de l'Europe de l'Est font une concurrencer ardue avec l'Inde sur des marchés étrangers où le premier a réussi à s'imposer sur le marché Allemand et le deuxième au Japon après avoir étaient des marchés totalement dominés par les exportations indiennes.

Cependant, cette augmentation des salaires n'est pas vraiment une faiblesse si on met en évidence que c'est due à la concurrence entre les firmes locales pour attirer la main d'oeuvre la plus qualifiée. De même, on peut mettre en éclaire l'idée selon laquelle cette hausse va se traduire par une hausse de la consommation et d'épargne et une catalyse dans d'autres secteurs d'activité à intensité ouvrière élevée comme le cas de l'agriculture ou bien

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des activités manufacturières. C'est aussi un facteur motivant qui va stimuler la productivité du travail et le niveau de qualification des employés.

Pour autant, il faut signaler que les salaires dans ce secteur ont augmenté de 38% entre 2002-2007 mais ils ont progressé que de 18% en 2008 et juste de 14% en 2009. Donc ce n'est pas une augmentation accélérée pour avoir autant de soucis. On le constate dans les rémunérations des travailleurs de secteur des services qui sont aux environs de 8 000 euros par an, une moyenne estimée en 2002. C'est-à-dire, des salaire aux alentours de 20 000 Rs par moi (320 euros) pour les employés des BPO ou bien entre 20 000 et 30 000 Rs par mois (de 320 à 500 euros) pour les ingénieurs des KPO. Des salaires très faibles en comparaison à ceux aux USA à savoir une moyenne de 70 000 dollars par an, estimé en 2002.

Un autre aspect marquant dans le secteur des services en Inde, actuellement, est que de plus en plus les firmes indiennes, en particulier celle qui se spécialisent dans les services à forte valeur ajoutée intellectuelle, recrutent des employés étrangers afin de sortir du cadre anglo-saxon, c'est-à-dire les entreprises Américaines ou Britannique et même Scandinaves, et proposer en l'occurrence leurs services à un large public comme les firmes françaises et japonaises. Par ailleurs, à cause des écarts de rémunération existant entre le salaire indien et celui des autres pays, ces firmes se trouvent dans l'obligation de faire recours aux stagiaires et aux étudiants comme c'est le cas d'Evalueserve13.

2. L'Inde, le back office du monde

L'Inde est connue comme le pays créateur des services offshore en informatiques. Un secteur qui ne cesse d'accroitre à hauteur de 30% par an et recrute chaque année l'équivalent de l'ensemble des informaticiens français, soit 300 000 jeunes diplômés, par exemple la filiale du groupe Tata, TCS, employait toute seule 40 000 informaticiens en 2005 et embouchait plus de 25 000 en 2006, des chiffres qui donnent le vertige et les maux de tête. Très proches de ceux des grandes firmes multinationales dans le domaine comme l'américain CSC. On va alors faire une présentation des services dans lesquels l'Inde réjouisse le rôle de leader mondial. Des spécialistes disent qu'avec ce trend de croissance et le potentiel qu'elle a, ça sera difficile de dépasser l'Inde sur ce terrain qu'elle connait mieux que les autres. Selon la banque centrale indienne (RBI), seuls les exportations des services de logiciels ont dépassé les 40 milliards de dollars en 2008 contre 30.6 milliards de dollars en 2007.

13 Evalueserve : Firme multinationale dont une filiale en Inde, spécialisée dans les services professionnels à forte valeur ajoutée intellectuelle (KPO).

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2.1. Les services informatiques (TI)

Un secteur qui est lancé dans les années 1990. Des activités simples comme la saisie de données par exemple un prêt immobilier mais depuis les années 2000, ces activités ont beaucoup évolué pour passer aux sous-traitances avec des firmes multinationales, en particulier Américaines (USA) et Britanniques qui appréciaient la bonne qualité des prestations indiennes associer en plus à une stratégie de faible prix, moins cher de 40% à 50% et un travail fait dans les délais exigés par les clients. Le seul secteur des TI générait en 2008, selon Nasscom, 64 milliards de dollars.

Figure 03 : Le revenu de secteur des TI indien (1984-2008)

La toile du secteur des services informatiques en Inde contient en 2006 plus de 3000 sociétés (SSII) dont trois leaders incontestables : TCS, Infosys et Wipro qui ont une croissance de 40% par an, des résultats que même les firmes américaines et européennes ne réalisent pas, toute en mettant en écart l'hypothèse de rattrapage parce que ces trois grandes firmes ont dépassé le stade de rattrapage. Selon M. Testard, la rentabilité des firmes indiennes est trois fois celle de leurs concurrentes en USA et en Europe ce qui prouve alors que les firmes indiennes ont leurs propres façon de s'imposer en informatique14. Les exportations dans ce secteur représentent plus de 35% du total des exportations indiennes en 2008 soit plus de 50 milliards de dollars.

14 M. TESTARD, « L'appel de l'Inde» édition Village mondial, Paris, 2006, p. 16.

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Toujours dans son ouvrage, l'auteur signale qu'en 2006 les services informatiques fournis par l'Inde se décomposaient en trois volets :

> La maintenance d'applications qui présente 40% ;

> Les activités de développements de nouvelles applications avec 30% ;

> L'intégration de système ou la mise en oeuvre de progiciels d'entreprise occupent le reste du marché (30%).

2.2. Les services de BPO

La deuxième catégorie des services est un secteur nouveau, né dans les années 2000, suite au développement des multinationales en Europe et aux USA. Il est composé de services horizontaux qui sont assez identiques entre les industries comme la gestion comptable ainsi que de services verticaux qui sont plutôt spécifiques à une seule entreprise comme la gestion d'un crédit bancaire. En Inde, les services BPO ont été lancés par le groupe General Electric India (GE) en 1998 lorsqu'il a décroché des contrats avec des entreprises d'assurance sur la côte Est des USA. Ces dernières cherchaient des centres d'appels client ce qui donnera, alors, la naissance du premier centre d'appel en Inde.

Depuis cette date, 1998, ces activités ont connu une croissance annuelle de plus de 40% et l'Inde compte en 2006 environ 400 entreprise dans les BPO. Les vingt premières firmes, c'est-à-dire les multinationales qui ont des centres d'appel en Inde par exemple HSBC et American Express et les firmes indiennes comme Wipro BPO, représentent plus de 50% de chiffre d'affaire réalisé par ce sous-secteur soit près de trois milliards de dollars et employaient en 2005 plus de 250 000 employés. Le même auteur, M. Testard, a fait une répartition en 2006 des services BPO en trois packs:

> Les centres d'appels qui détenaient 40% de la part du marché indien;

> Près de 30% sont pour la gestion des services horizontaux;

> L'écart, sinon le reste du marché, est occupé par les services verticaux.

2.2.Les services de KPO

À partir de 2004, l'Inde a connu une autre catégorie des services grâce notamment à l'Evalueserve (une firme internationale spécialisée dans les KPO) et quelques autres firmes qui font d'externalisations des processus de la connaissance d'où le terme KPO (Knowledge Process Outsourcing), c'est-à-dire des services intellectuelles comme les études du marché, des services juridiques et les montages des films, etc. Des services qui nécessitent une bonne maitrise en la matière.

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Les trois secteurs phares qu'on a cité ci-dessus ne représentent pas la totalité de secteur des services en Inde car il y a d'autres secteurs à ne pas négliger et contribues en effet d'une part importante dans PIB. Ils connaissent une croissance élevée depuis les réformes libéralisatrices de 1990 comme l'illustre la figure 03. Une répartition entre les différentes composantes de secteur tertiaire comme les trois secteurs (IT, BPO et KPO) qu'on trouve dans la part des services de logiciels (51%). Les autres services qui représentent 28% concernent notamment les services touristiques y compris le tourisme médical, le transport, et les services sociaux (santé, éducation et recherche), etc. Juste pour le tourisme, l'Inde attire plus de quatre millions de touristes chaque année avec une croissance annuelle de 13% entre 2004 et 2005, loin de ce que la France réalise dans ce domaine mais elle sera une destination incontestable des touristes dans les prochaines années.

Figure 04 : La répartition de secteurs des services en Inde

3. Le rôle de l'État indien dans le secteur des services

Le développement de l'activité tertiaire était une volonté de l'État indien couplée avec celle des entrepreneurs privés. Monsieur A. B. Vajpayee15 dans une parole au peuple indien en mars 1998 a mis en évidence sa stratégie d'orientation de l'économie indienne vers le secteur des technologies d'information et souhaitait de faire de l'Inde le premier exportateur des logiciels au monde à l'horizon de 2008. Mais ce n'été pas juste un discours comme les autres car y avaient des efforts considérables qui ont suivi dans toutes les dimensions des besoins de ce secteur. Le gouvernement a tenu ses engagements de faire de l'Inde une puissance qu'on connait bien aujourd'hui sur la scène internationale. Dès 1990 l'Inde a créa son premier parc des technologies de logiciels (STP), modélisé à partir de parc Silicon Valley aux USA. Le STP n'est pas un juste centre de recherches, même s'il est, mais il concrétise la

15 Vajpayee : ancien premier ministre indien (1998-2004).

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stratégie et la volonté du gouvernement central dans ses démarches de libéralisation interne et externe qui ont commencé depuis les années quatre-vingt associées plus tard par celles des années quatre-vingt-dix. L'Inde compte actuellement plus de 40 centres de recherches aux normes universelles dans lesquels on trouve des chercheurs de toutes les nationalités.

D'autres initiatives ont été mises en place comme la suppression des règlementations du travail qui interdisaient l'activité sans arrêt (24h/24 et 7jours/7), des incitations fiscales aux entreprises et la renonciation à quelques monopoles étatiques dans certains secteurs clefs (internet, la téléphonie...). Mais le coup de pousse important était la libéralisation financière qui a permis l'entrée des IDE, d'ailleurs, cette impact des IDE est affirmé par le teste économétrique de Gordon et Gupta où on remarque une corrélation significative entre les flux des IDE en Inde et l'expansion du secteur tertiaire. Les deux économistes mettent l'accent aussi sur le fait que, dans leur phase initiale, ces IDE étaient concentrés dans les secteurs les plus libéralisés comme les technologies d'informations. En outre, les IDE constituent l'apport du capital dont l'économie indienne avait le besoin ainsi que stimulé la croissance de ce secteur des services en augmentant le financement des projets risqués (innovations technologiques). De leurs côtés, les États fédéraux, offraient énormément de facilités pour attirer plus d'entreprises dans leurs territoires respectifs, considérées comme un encouragement et une conscience de l'importance et l'apport de ce secteur dans ces États.

Les politiques sociales et familiales suivies par le gouvernement qui visent à réduire les inégalités régionales et sociales ont facilité l'essor des services dans tout le pays. L'accès gratuit aux études a permis de fonder un système d'éducation de plus en plus proche des normes mondiales, de même, il est aujourd'hui le principal fournisseur du capital humain pour les firmes indiennes et étrangères, (concept bien développé dans le dernier chapitre).

Le plus marquant dans les initiatives du gouvernement central est la création de la NASSCOM, association à but non lucratif, qui a joué un rôle central dans la démarche indienne vers la conquête des marchés mondiaux des services. Ses forums internationaux sont devenus très importants pour tous les hommes d'affaires de la planète et ses études de recherches ont une qualité qu'on ne peut jamais remettre en cause. Elle réalise des études sur le marché indien ainsi que sur les marchés étrangers comme c'était le cas aux USA en 2004. Parmi ses interventions sur le marché indien, Nasscom a lançait en 2000 une compagne de modernisation de l'internet de haut débit, une initiative qui a été beaucoup appréciée par les entreprises locales et contribua ainsi à l'expansion des services ces dernières années.

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Conclusion du chapitre II

La croissance indienne, sans aucun doute et comme on a expliqué le long de ce chapitre, est tirée par les services notamment ceux des technologies d'information. Les entreprises indiennes de services ont développé leur propre modèle, lequel est considéré comme une référence dans le secteur tertiaire, en conséquence les firmes multinationales étaient dans l'obligation de se délocaliser afin de bénéficier d'opportunité qu'offre le marché indien.

Les réformes et la libéralisation financière des années quatre-vingt-dix étaient plutôt en faveur des exportations de services qu'à celles des industries et non plus à celle de l'agriculture parce que: D'une part l'industrie indienne est fortement soumise à la concurrence internationale et en particulier par sa voisine la Chine. D'autre part, l'Inde n'exporte que peu de sa production agricole à cause de la forte demande intérieure, un principe de préférence de l'intérieur à l'extérieur car il y a plus d'un milliard d'habitants à nourrir.

L'écart de richesse entre les riches et les pauvres et entre les villageois et les citadins se réduit de plus en plus grâce à la révolution technologique. De nos jours, le pauvre d'un village aux frontières avec la Chine peut avoir une télévision, un ordinateur, un cellulaire et voir même de l'internet comme le citadin qui vit à Bombay ainsi qu'un producteur de légumes en Himalaya ne prend ses décisions de vente qu'après avoir appelé son interlocuteur sur le marché des légumes à la capital indienne. Voilà le miracle des nouvelles technologies de l'information en Inde.

Cependant, le secteur des services est aussi dans la même atmosphère que les autres secteurs. Il n'est pas épargné des insuffisances qui tentent de paralyser l'économie du pays, un manque en infrastructures comme c'est le cas du secteur des transports qui nécessitent des infrastructures routières importantes vue la taille de la population et la surface du pays. Ainsi que l'insuffisance de main d'oeuvre qualifiée où des entreprises internationales se plaignent d'un éventuel manque de cadres aux normes qu'elles exigent dont elles auront besoin prochainement. Alors on peut dire que New Delhi a encore un long chemin à parcourir pour avoir une croissance forte et soutenue qui sera tirée par l'ensemble des secteurs car l'expansion de seul secteur des services n'amène pas logiquement un développement économique et on voit à travers le cas du Sénégal où la part des services est de 66% du PIB.

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Chapitre III : L'avenir de l'économie indienne

L'économie indienne n'a pas cessé de prouver ses performances depuis les années quatre-vingt-dix avec des taux de croissance spectaculaires, 8,2% au dernier trimestre du 2010 et de 8,6% pour l'an 2010. Grâce à cette croissance consécutive pendant deux décennies, le PIB indien a nettement progressé pour atteindre 1 285 milliards de dollars en 2009. Une performance qui dépasse clairement les frontières indiennes où des firmes étaient nationales avant les réformes de quatre-vingt-dix, prennent les commandes aujourd'hui dans la conquête des marchés étrangers et le meilleur exemple qu'on peut donner est la fusion Mittal-Arcelor16 en 2006 qui a marqué les esprits de tout le monde. Depuis, on a pris conscience en Europe et ailleurs que l'Inde n'est pas désormais un pays qu'il faut prendre à la légère et on a compris aussi que c'est un bon partenaire économique. Plusieurs économistes français disent que La France a tardé pour le bien comprendre.

Cependant, le rythme de la croissance indienne à une substance assez différente de celle des autres pays, elle est en phase de rattrapage, certes, ce qui lui offre d'ailleurs la force remarquable en ce moment. Mais pour l'avenir, à ce que la croissance sera toujours soutenue ? Pour répondre à cette question, d'une part, On va exposer quelques opportunités et objectifs des dirigeants indiens et les scénarios qui sont possibles. D'autre part on va étaler les défis que l'Inde doit surmonter avant de se permettre une croissance entretenue à long terme comme le souhaitaient les premiers planificateurs dont J. Nehru.

1. Le rêve indien, une chimère ou une ambition ?

L'avantage marquant dont l'Inde bénéfice est son réservoir de population active dominée par les jeunes, estimée de pouvoir dépasser les 886 million en 2025 contre plus de 650 million en 2010, alors pour profiter de cet avantage comparatif le gouvernement central a souligné un cadre du travail et confia à la commission de planification (planning commission) une mission de prévisions pour 2020. Cette dernière a regroupé des stratèges indiens de haut niveau et concluait en 2005 un rapport qui prévoyait la création de 40 millions d'emplois de plus et 200 milliards de dollars chaque année au bout de 15 ans17.

16 Mittal-Arcelor est un groupe sidérurgique mondial, crée par une fusion entre la firme européenne Arcelor et l'indienne Mittal Steel, 287 000 employés dans plus de 60 pays en mars 2011.

17 M. TESTARD, op. cit., p. 42.

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Stratégie de développement de l'Inde

Le rapport estimait que l'Inde doit créer annuellement entre 10 et 15 millions d'emplois pour absorber toute l'offre du travail qui croit à plus de 6% chaque année depuis vingt ans et qui risque de créer un chômage massif d'ici quelques années si l'Inde n'est pas en mesure d'absorber toutes les nouvelles offres du travail. Cette importante offre du travail est une opportunité que l'Inde pourra jouer en sa faveur lorsqu'on sait que les pays développés auront mal à satisfaire les besoin de leurs marchés du travail. Ils vont faire recours à l'Inde qui sera à cet effet le grand atelier du monde. Le rapport de la commission prévoyait que l'Inde sera en 2020 le centre des services mondiaux, lui permettant ainsi de compenser le manque des économies avancées en la main d'oeuvre en leurs fournissant toutes catégories de services à distance. Le revenu annuel tiré des services sera dès lors compris entre 139 et 365 milliards de dollars soit une croissance supplémentaire de 0,6 à 1,5% chaque année et une création d'emploi à hauteur de 20 à 72 millions.

Ce n'est pas un rêve mais un fort envi de réaliser des objectifs, le moins qu'on puisse dire et qu'ils sont crédibles car si on regarde, d'une part, les services dans lesquels l'Inde impressionne aujourd'hui (l'informatique, les BPO, les services personnel à distance et le tourisme médical, etc.) et d'autre part sa politique en matière d'innovation qui lui permettra de rester toujours en bonne forme, alors on s'aperçu que ce n'est pas un miracle irréalisable mais plutôt un défi à dépasser. Parmi plusieurs recommandations conseillées à l'État toute en visant la transformation de ce rêve à une pure réalité, il y a trois qui sont très importantes pour le secteur des services :

? Rendre l'Inde une destination mondiale des offshore ;

? Développer les formations techniques ;

? Construire les réseaux de communications nécessaires18.

Cependant, les initiatives que l'État doit mettre en évidence vont corriger l'incohérence existante entre la réalité de l'économie indienne et les attentes des firmes, notamment les multinationales. À présent, c'est une certitude que l'économie indienne souffre de beaucoup d'insuffisances, menaçant par conséquence sa croissance de long terme. Donc le gouvernement central doit prendre ce talent d'Achille au maximum de sérieux et le soigner à tout prix et le plus vite possible. Voyons alors, à quoi l'Inde est confrontée et aussi les opportunités dont elle dispose.

18 M. TESTARD, op. cit., p. 44.

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2. Les défis et les opportunités de l'Inde

Dans cette section on ne va pas aborder tous les défis auxquels l'Inde est exposée mais on va faire en sorte de cerner ceux qui sont en relation intime avec le secteur des services en général et avec les technologies d'information en particulier, comme l'éducation et la croissance démographique, population, car ces deux dernier constitues le capital humain qui est la locomotive de la croissance de secteur tertiaire. On abordera aussi les opportunités tirées de la population et d'un bon système éducatif qui peuvent servir de contrepoids aux défis. A cet effet, on constate une lutte acharner du gouvernent central et des Etas fédéraux pour améliorer l'atmosphère économique qui devienne de plus en plus toxique pour de nombreuses firmes qui songent à modifier leurs stratégies de long terme sur le marché indien voir même le quitté pour explorer d'autres marchés émergents notamment asiatiques. L'obstacle environnemental ne sera pas traité même s'il est très important soit pour l'Inde ou pour les autres nations. Une coordination internationale des efforts de préservation de la planète est devenue une nécessité incontestable.

2.1 Le système éducatif de l'Inde

La demande du travail dans le secteur tertiaire accroit plus vite que l'offre. A signaler que le niveau d'emploi crée par ce seul secteur a été multiplié par cinq entre 1990 et 2006 soit 1,6 million d'emplois direct et plus de trois millions de personnes employés indirectement. Il reste, quand même, que ce secteur phare de l'économie indienne, les services, n'emploie qu'une proportion faible de la population active car il exige une catégorie spécifique des jeunes professionnels qui n'est pas abondante.

Cette pénurie d'offre a induit ces dernières années une hausse de 15 à 20% des salaires dans le secteur des technologies et d'informations, couplé avec des coûts de turnover élevé à cause de la forte demande des entreprises qui n'ont pas parfois le choix que d'attirer les effectifs de leurs concurrentes par une augmentation des salaires. Les cinq firmes élites de ce secteur ont renforcé leurs effectifs de 38% en 2006 et prévoyaient un renforcement de 48,5% dans l'avenir proche19. D'autres entreprises utilisent des méthodes assez différentes comme le cas de Cap Gemini (SSII française en Inde) qui a préféré d'acquérir une entreprise locale, Kanbay, pour augmenter ses effectifs et « concurrencera » les grandes firmes indiennes sur leurs marchés comme Wipro.

19 J. J. BOILLOT, les paradoxes de l'économie indienne: « L'Inde et la sous-traitance internationale des services », revue problèmes économiques, N° 2.948, 2007, p. 19.

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Des firmes multinationales ont de 10 à 20% de leurs effectifs mondiaux sont sur le sol indien comme IBM (73 000 employés indiens en 2007) mais elles ont des difficultés à accroitre leur capital humain et lancent un cri d'alarme aux autorités indiennes pour les poussées à apporter une solution rapide et adéquate. De leur côté, les grandes firmes construisent des centres de recherches scientifiques pour améliorer leurs compétitivités. D'autres firmes occidentales qui ne sont pas installés sur le marché indien ont des centres de recherches pour profiter de la « matière grise » indienne.

Dans le cadre des plans instaurés pour apporter une solution à ce problème, l'Inde fait preuve d'une volonté extrême qui sera traduit par des résultats concrets. Des initiatives qui remontent à la période d'après l'indépendance, selon The Time of India en avril 2010, le taux des enfants indiens (6-14 ans) non scolarisés à tomber de 42 millions dans les années soixante à 25 millions en 2003 puis à 7 millions en 2009. Le même journal écrivait que l'entré en vigueur de la nouvelle loi «RTE Act»20, le premier avril 2010, est un évènement important dans l'histoire indienne en éducation, il ajoute aussi qu'il faut mettre l'accent maintenant sur le taux élevé d'abandon des études où un enfant indien sur quatre quitte l'école au CM2 et la moitié avant la quatrième avec des taux plus importants chez les filles que chez les garçons. D'autres projets sont en phase de réalisation comme celui de mille universités supplémentaires en 2020 et un nouvel IIT21 tous les cinq ans afin de permettre aux nouvelles générations des meilleures conditions d'accès aux études et améliorer aussi les performances des universités qui existent déjà

Pour ce qui concerne les études supérieures, on voit une nette progression des taux d'inscription, plus 5% chaque année, passant de 3,3 millions dans les années quatre-vingt à plus de 19 million de nos jours dont 1,9 million inscrits dans des filiales techniques orientées de plus vers les de secteur des services c'est-à-dire, l'informatique, les technologies de pointes et tous ce qui est en relation avec le secteur tertiaire. En 2010, le nombre des candidats qui passaient le test d'accès aux sept IIT a dépassé un demi-million mais l'admission est juste pour 2% soit presque 10 000 étudiants. À la fin de leur formation, ces jeunes diplômés auront acquis un niveau universel, capables de travailler pour des multinationales à travers le monde entier. On les nomme «élites indiennes» car les entreprises indiennes s'arrachent pour avoir le

20 C'est le 93me amendement de la constitution Indienne qui rend l'éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants.

21 Instituts indiens des technologies, il y a 7 instituts à l'échelle nationale et le premier est né en 1950. La plupart des IIT détiennent des parcs de recherches et font des collaborations avec des firmes privées.

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plus possible entre eux. Certains les considèrent plus performants que les élites américaines en la matière contrairement à l'idée selon laquelle le niveau des études en Inde est faible. Mais les dépenses d'éducation sont très faibles, en 2002 elles étaient environ 4.8%, du PIB dont 1,4% du secteur privé, 3,8 % pour l'enseignement primaire et secondaire et juste 0,8% pour l'enseignement supérieur22.

Figure 05: Dépenses publique totales dans l'éducation en Inde (en % du PIB)

Note: Les trois dernières années sont des estimations effectuées selon un modèle de régression linéaire simple.

Le secteur de recherche et de développement (R&D), n'est pas encore le principal centre d'intérêt des dépenses publiques, seulement 0,4% du PIB en 2004, largement en-dessous des moyennes des pays de l'OCDE même par rapport aux autres BRICS23. Malgré cela, l'Inde est le troisième pays du monde qui compte plus de scientifiques sans la prise en compte de ceux qui sont encore à l'étranger (USA et Grande Bretagne). La CNUCED dans un rapport publié en 2005 mis l'accent sur le fait que des chercheurs des pays occidentaux partent en Inde et en Chine pour mener des recherches au profit des firmes indiennes, chinoises ou étrangères et ajoutait aussi que plus de 35 000 indiens non-résident sont rentrés déjà au pays après avoir suivi des études et travaillaient aux USA.

En débit des améliorations qui se produisent actuellement, le système éducatif indien reste encore fragile et ne répond pas aux attentes du marché du travail. Nasscom a signalé dans son rapport de 2005 une probable pénurie de 500 000 employés qualifiés en 2012 où le

22 Etudes économiques de l'OCDE : « Inde », op. cit., p. 249.

23 BRICS : Un acronyme pour Brésil, Russie, Inde, Chine et l'Afrique du Sud (nouvellement introduite).

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besoin de secteur des technologies dépasse un million de travailleurs qualifiés à cette date sans tenir compte autant une éventuelle explosion de la demande intérieure sur les services. La demande interne ne représente pour le moment que 10% de la production totale des activités technologiques et de l'information qui sont plutôt orientées vers les exportations.

2.2. La croissance démographique, un défi ou une opportunité ?

Actuellement l'Inde est le deuxième pays le plus peuplé de la planète après la Chine, elle passe de 1,027 milliards en 2000 à 1,21 milliards d'habitants de nos jours. Un rythme de croissance très élevé qui dépasse largement celui de la Chine car cette dernière a mis une politique de contrôle des naissances (l'enfant unique). Selon les prévisions moyennes des experts attachés à l'Organisation des Nations Unies (UNO), l'Inde va atteindre 1,396 en 2025 et 1,593 milliard d'habitants en 2050. Les prévisions moyennes réalisées par Tim Dyson prévoyaient 1,419 pour 2025 et 1,579 milliards d'habitants en 2050, alors on remarque que les deux prévisions sont en accord que l'Inde va dépasser le seuil de 1,5 milliard d'ici 40 ans. Ces deux prévisions ont signalé une espérance de vie un peu supérieure à 75% et des taux de fécondité qui sont différents entre les villes et les villages marqué par sa tendance à la baisse au fil du temps, 3,1 enfants par femme en 2000 à 1,9 en 2050. Le tableau 04 illustre ces projections qui servent aujourd'hui comme des données importantes dans les projections économiques de l'Inde et une vision large de cette opportunité et de ce défi humain.

Tableau 04 : Projections démographiques pour l'Inde de 2000 à 2050

 

Population (en Millions)

2000

2025

2050

ONU bas

1 021

1 315

1 333

ONU moyen

1 021

1 396

1 593

ONU haut

1 021

1 477

1 890

Dyson bas

1 027

1 392

1 458

Dyson standard

1 027

1 419

1 579

Dyson haut

1 027

1 456

1731

Source : Dyson Tim, ONU, 2004.

Ce taux de croissance démographique élevé ne va pas passer inaperçu, il risque de créer des inégalités régionales, sociales et de sexe où des régions seront très peuplées et pauvres à la fois ainsi qu'une apparition d'un déficit de naissance féminine. Selon une étude faite en 2006 par l'université de Toronto, Canada, le nombre des femmes est inférieur à celui

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des hommes, 759 filles pour 1 000 garçons. D'où les inquiétudes du gouvernement central, il essaye de mettre des aides pour les États fédéraux en particulier dans l'éducation et assuré une meilleure répartition des richesses entres les régions et les classes de la population.

Vers 2030 la population indienne représentera environ 17,7% de la population mondiale. Elle dépassera celle de la Chine et croisera celle de l'Afrique, par conséquence l'Inde pourra traduire cette avantage en sa faveur contre la Chine mais ça dépond d'une hypothèse selon laquelle l'économie africaine reste stagnée et ne change pas de trajectoire et que le Tigre (Chine) ne change pas sa politique de l'enfant unique d'ici 2030. Si on fait une comparaison avec les USA et l'Europe, Russie comprise, le constat est nettement en faveur de l'Inde par ce que l'écart avec ces deux blocs passera à 500 millions de personnes en 2050, 6% de la population mondiale à ce moment, toute en partant d'un équilibre en 2000. L'écart actuel avec l'union européen, 27 membres, est de 60% en faveur de l'Inde. Dans les mêmes données que celles aujourd'hui, il sera de 75% en 2050, alors on le voit clairement comme une opportunité pour l'Inde.

La principale opportunité tirée de cette croissance démographique est la proportion des jeunes de la population totale qui pourra atteindre un milliard de personnes en 2050. Comme on a déjà signalé, cette classe de la population va satisfaire les besoins de l'économie indienne et celui de l'occident en matière de mains d'oeuvres employée dans le secteur des services et de l'agriculture toute en excluant l'industrie qui est plutôt capitalistique. Par ailleurs, ça sera plus favorable pour les services qu'a l'agriculture à condition que la proportion éduquée et qualifiée soit importante. L'explication donnée à cet avantage pour les services est que, d'une part, leur taux de croissance est plus élevé que l'agriculture et d'autre part, la demande du travail dans le secteur tertiaire a tendance à augmenter dans le temps contrairement à l'agriculture qui risque de ne plus avoir besoin de tant de travailleurs au futur proche à cause de déploiement massif du progrès technologique comme les nouveaux matériels agricoles et les nouvelles méthodes du travail.

De même, Cette hausse de population deviendra l'un des principaux moteurs de la croissance indienne par le biais de la consommation interne de biens et de services. Actuellement, La demande interne des services ne représente que 10% de la production totale, alors toute nouvelle demande ne va faire qu'exploser la croissance de ce secteur. Sachant que ce dernier est une locomotive de la croissance globale donc cette combinaison, population et services, amènera la croissance indienne à des taux spectaculaires.

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Cependant cette population qui accroit très vite représente bien un avantage mais elle créé des grands défis pour le gouvernement. Une population qui va atteindre probablement deux milliards à la fin de ce siècle dont 200 millions vont vivre en ville d'ici 2050 alors L'inde doit faire en sorte de trouver des solutions adéquates. Si on parle juste de l'habitat, l'Inde doit doubler son parc de logement, installer ce « surplus de la population »24 dans un sol qui ne s'étend pas est aussi difficile, en plus de ça, il faut les nourrir. Gouverné une telle population sera aussi une séquence très différente de celle d'aujourd'hui ainsi que la dégradation environnementale qui pourra naitre à cause de leur mode de vie, bref, y a énormément de choses qui changeront et par conséquence ça va amplifier le défi des autorités. Regardons maintenant quelques projections sur le futur économique indien.

3. Les Perspectives économiques e l'Inde

Le succès de l'économie indienne dans ces dernières années ne passe pas inaperçu, de nombreux économistes soit indiens ou étrangers font du cas de l'Inde un sujet d'étude et consacrent de plus en plus d'effort pour comprendre ce nouveau géants asiatique. Des gouvernements le font aussi, ainsi que des grandes banques comme la Goldman Sachs en 2003, la BNP Paribas et la Société Générale en 2006.etc. D'autre vont surement réaliser des études pour avoir des visions assez détaillées du marché indien. On va présenter quelques projections qui sont différentes les unes aux autres, elles nous donnent une visions globale de l'avenir économique indienne.

3.1. La projection de Goldman Sachs

Souvent dénommé les projections BRIC, C'est un rapport publié en octobre 2003 intitulait «rêver avec les BRIC25: le chemin vers 2050 » réalisé par Purushothaman Roopa et Dominic Wilson de la banque américaine d'investissement Goldman Sachs, largement diffusé dans le milieu économique où on le prend comme référence pour ces BRIC. Il prévoyait les trajectoires économiques de ces quatre pays, Inde inclue, à l'horizon 2050 en suite les comparées au G626 pour savoir le moment où ils vont dépasser ces pays du G6. Les USA ne seront pas doublées que par le Chine en 2027.

Un bas scénario pour l'Inde réalisé à base d'un taux de croissance de 5,8% par an où ils estiment que l'investissement stagnerait en 25% du PIB couplé avec un système éducatif

24 Pour mettre l'accent sur l'écart qui va naitre entre la population future et celle de nos jours.

25 Les mêmes membres de BRICS à l'exception de l'Afrique de Sud (S).

26 G6 : les six pays qui ont les plus gros PNB du monde : USA, Japon, Allemagne, France, UK, Italie.

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Stratégie de développement de l'Inde

médiocre. Un autre scénario plus optimiste que le premier prévoit, pour 2030, un taux de croissance de 7,4% induit suit à des investissements intensifs en R&D. Le P11B par habitant vers 2025 serait de 20 330 dollars et son P11B total en 2050 va être 20% moins inférieur à celui des USA. La méthode suivait par la Goldman Sachs se focalise essentiellement sur le rattrapage de la productivité et convergence technologique.

Figure 06: Taux de croissance du PIB réel indien à l'horizon 2050, (en %)

3.1.1. Enseignements de la projection BRIC

> Le PIB indien dépassera celui de l'Allemagne en 2025 et de Japon en 2032 ; > Le P11B indien sera au même niveau que celui des USA en 2050 ;

> Le revenu par habitant pourrait augmenter de 32 fois que celui en 2000 ;

> Le revenu par habitant restera toujours inférieur à celui des pays de G6, 10 fois moins que celui de la France de 2000 ;

> Le PIB total indien ne vaudra en 2025 qu'un tiers de celui de la Chine.

> L'Inde doit améliorer son système éducatif de base, ouvrir son économie de plus en plus et mettre des politiques économiques cohérentes.

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3.1.2. Les limites de cette projection

? L'étude commencerait en 2000 où l'Euro était faible en comparaison avec le dollar alors les estimations des PIB étaient fausses lors de la publication du rapport en 2003 parce que l'Euro a pris une marge contre le dollar à cette instant ;

? La croissance des BRIC, est mise forte sans prendre en considération une éventuelle crise ou une surchauffe de leurs économies ;

? Selon Jim O'Neill27, au journal le figaro en 2006, l'étude a sous-estimé les échanges commerciaux entre ces quatre pays qui s'accentues au fil du temps.

Quelques soient les conclusions des uns et des autres tirées à travers cette projection, l'enseignement principal est qu'il ne faut plus sous-estimer l'Inde en particulier et les BRIC en général, désormais ce sont les acteurs majeurs de l'économie de demain.

3.2. La projection de Rodrik et Subramanian

Une étude réalisée par Dani Rodrik et Arvind Subramanian en 2004 montre qu'une croissance de 7% est fortement probable pour l'économie indienne entre 2005 et 2025 due à un accroissent d'épargne et de l'investissement. Le rythme initial de décollage indien est caractérisé par un faible niveau d'investissements et d'épargne. Cependant, selon cette étude, si on ne mit pas l'hypothèse de l'accroissement des IDE en Inde alors la seule croissance démographique d'ici 2025 va permettre d'accroitre l'épargne de plus 35% du PIB et par conséquence le stock du capital peut augmenter de 8,3% chaque année contribuant ainsi à 5,4% de la croissance annuelle. Si on ajoute la contribution du capital humain qui serait dès lors aux environs de 1,3% alors on aura une croissance de 6,7% (5,4+1,3) soit une croissance de 5,3% par habitant28.

Les deux économistes signalent aussi l'existence des effets qui pourront contrarier la croissance. Le principal est lié au secteur des technologies d'information qui ne sera pas en mesure de propager sa croissance sur toute l'économie à cause de : D'une part, le risque de l'échec de système éducatif à fournir une main d'oeuvre qualifiée compte tenu des retard dans les enseignements de base et les faibles dépenses en recherche et développement. D'autre

27 Le responsable des recherches économiques de la Goldman Sachs.

28 J. J. BOILLOT, « l'Inde entre mondialisation et questions sociales ». Problèmes économiques, N° 2.948, 2007, p. 28.

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part, La menace des inégalités régionales qui pourrait freiner la croissance où les centres sont fortement industrialisés ou dominés par les activités de services contrairement aux arrières du pays qui sont plutôt dynamiques démographiquement. L'État doit alors, selon les deux économistes, facilité la diffusion de ce secteur sur l'ensemble de l'économie en investissant notamment dans l'éducation et dans les infrastructures adéquates aux services.

3.3. Les projections par des scénarios

En coopération avec l'équipe du forum Davos29, une équipe composée de meilleurs économistes indiens travailleraient pendant plusieurs mois sur les scénarios possibles auxquels on peut assimiler l'économie indienne dans les années avenirs. Ils ont retenu trois d'entre eux qui semble les plus proches à la réalité. Réalisait en 2004.

3.3.1. Le scénario Bolly World

C'est le premier scénario adopté avec un nom inspiré de l'industrie filmique indienne qui est au même rang que celle de Hollywood, une façon de dire que l'économie indienne pourra aussi rattraper celle des USA. Ce scénario est conçu sur deux phases. De 2005 à 2015, une forte croissance indienne associée à une libéralisation externe vont inciter beaucoup de firmes multinationales à se délocaliser en Inde et profiteront ainsi des coûts faibles de la main d'oeuvre, stimulant par la suite les IDE tirés par l'économie mais ils seront orientés de plus vers le secteur des technologies d'information qui explosera à cet effet. Par conscience, le gouvernement central investira d'avantage dans ce secteur en améliorant les infrastructures et développera des réseaux à fibre optiques. Ces économistes ont ajouté une autre dimension à ce scénario qui est la pauvreté, elle ne sera pas réduite de façon significative mais elle restera juste un thème électoral.

Concernant La deuxième période, 2015-2025, le scénario est basé sur un retournement de situation où les réformes vont induire une croissance forte non soutenable liée en premier lieu à la détérioration des infrastructures sauf dans quelques centres qui seront mis à jour. En deuxième lieu, il aura un manque croissant des travailleurs qualifiés suite à la faiblesse de système éducatif et une persistance des inégalités régionales et sociales qui freineront l'essor du marché intérieur et accentueront les tensions sociales et politiques comme l'apparition des groupes extrémistes menaçant alors la stabilité du pays et la tension va regagner les rangs des

29 Forum économique mondial qui se tient chaque année à Davos, Suisse.

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décideurs politiques qui vont avoir mal à établir des politiques économiques cohérentes. Ces évènements coïncident avec un retournement du cycle dans les économies avancés qui induira une hausse de chômage et amènera les firmes multinationales à réduire leurs investissements en Inde. Cependant, l'Inde sera dans l'obligation de tourner vers ces voisins où elle trouvera une nouvelle demande externe.

3.3.2. Le scénario Atakta Bharat

Un deuxième scénario « l'Inde qui erre» étudie le cas d'une absence d'un leadership capable de gouverner et d'orienter les politiques économiques à cause des divergences d'opinions ce qui va causer des revendications, des manifestations et des révoltes sanglantes dans tout le pays, en plus le patelin sera touché par une sécheresse qui réduira les récoltes. À signaler que l'Inde a connu déjà des séquences en 2003 où des mouvements ont opposés à la mondialisation capitalistique30.

Toujours dans le même scénario qui est réparti en deux périodes. Entre 2005 et 2015, le parlement épaulé par les commissions d'experts suivra ces troubles mais il ne sera pas en mesure de mettre des réformes et des politiques économiques adéquates. En conséquence, le pays entre d'une phase critique, un chaos total qui ravage le pays, les infrastructures sont dans un état insolite, le système éducatif et de la santé sont à la traine, l'environnement se dégrade gravement et les disparités se creuse de plus en plus entre les pauvres et les riches ainsi qu'entre le centre et la périphérie. Avec toutes les tensions politiques qui vont naitre les investisseurs étrangers tournent leur regard sur l'Inde. La croissance économique va chuter de jours en jours.

Sur la deuxième phase du scénario, 2015-2025, le gouvernement va réagir en force contre ces troubles afin de cerner les tensions internes. Mais il y aura un probable risque externe, alors l'État augmente ses dépenses militaires suivi plus tard par des procédures de correction budgétaire, politiques de consolidation, pousseront chaque indien à chercher sa propre solution de survie. L'initiative viendra de la société civile qui va essayer d'orienter la population. Dès lors, l'Inde va retrouver sa croissance des trente ans postindépendance à savoir 3,5% par an à l'horizon 2025.

30 J. J. BOILLOT, « l'Inde entre mondialisation et questions sociales», p. 30.

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Stratégie de développement de l'Inde

3.3.3. Le scénario Pahale India

Ce dernier scénario, l'Inde d'abord, conçu par la même méthode que les deux précédent c'est-à-dire en deux sous périodes mais plutôt équilibré par ce que on a supposé que : les politiques économiques du gouvernement ne vont pas marginaliser certaines régions ou classes sociales, l'Inde émerge comme une puissance économique et politique ainsi que son mode de développement va être considéré comme un modèle pour d'autres pays.

À partir de 2005 jusqu'à 2015, l'Inde va connaitre un taux de croissance élevé permis par un nouvelle approche de gestion menée par de nouveaux dirigeants qui viseront principalement : la réduction de la pauvreté, l'éducation, le développement durable, la santé et les infrastructure. Cet équilibre interne tracera l'émergence de l'Inde comme puissance économique et politique sur la scène internationale. Contrairement au scénario Bolly World, il n'y aura pas un cauchemar dans la seconde partie, 2015-2025, mais une continuité des bonnes performances économiques du pays où la demande interne constituera le moteur de croissance, cette dernière avoisinera les 10% par an en 2025, dans une situation de plein emploi. La croissance indienne à cet instant va stimuler l'économie mondiale.

Figure 07 : Trois scénarios de croissance du PIB réel indien à l'horizon 2025
(Moyenne glissante sur cinq ans)

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Stratégie de développement de l'Inde

Conclusion du chapitre III

En nos jours, Les projections réalisées restent une pure vision théorique qui est loin de la réalité par ce que un seul choc exogène non inclus dans leurs analyses va les mettre toutes à l'oubliette. Le plus probable est une catastrophe naturelle de grande ampleur, un séisme par exemple, peut changer la trajectoire de l'économie comme ce qui vient de se passer au Japon où personne n'a imaginé un tel scénario. Ensuite, même si l'Inde est la plus grande démocratie, un changement politique n'est pas exclu dans un environnement international troublant soit de côté de ses voisins ou bien le reste du monde.

Malgré cela on ne peut pas marginaliser de telles études, elles donnent aux décideurs indiens les scénarios et les trajectoires possibles de l'économie donc elles offrent des marges de mains oeuvres dans la prise de décision afin de bien gouverner et mettre des politiques économiques cohérentes. On remarque, par exemple, que toutes ces perspectives insistent sur le rôle important de l'éducation dans l'avenir économique indien, donc l'État en toute conscience procèdera d'une sorte à améliorer son système éducatif.

En regardant bien les trois scénarios (Bolly World, Pahale India et Atakta Bharat) on pourra avoir une image assez proche du futur indien, sous l'hypothèse de l'absence d'impact des changements exogènes aux scénarios, car d'une part, on est actuellement à moins de quatre ans de la fin de la première période de ces trois scénarios, 2005-2015. D'autre part, nôtre vision d'aujourd'hui est différente de celle qu'on avait en 2004 sur l'Inde. On ce qui concerne l'auteur de ses ligne, il est plutôt pour le troisième scénario, Pahale India, mais on laissera au temps la confirmation.

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Stratégie de développement de l'Inde

Conclusion générale

« Ce jour marque la fin de la mauvaise fortune et l'Inde se redécouvre. L'accomplissement que nous célébrons aujourd'hui n'est qu'une étape, le premier pas sur le chemin qui nous mènera aux grands triomphes, aux grandes réussites qui nous attendent. Sommes-nous assez braves, assez sages pour saisir cette chance et accepter les défis qui se présentent à nous vers ? »31

C'était avec ces mots là que Nehru à exprimer son état d'âme le 14 août 1947, lui comme tous ses compatriotes. Cette ambition de réussite chez les indiennes n'est pas d'aujourd'hui mais on la voit clairement maintenant car elle est exprimée ce forme de cette nouvelle puissance qui va pas tarder à devenir la troisième économie mondiale d'arrière la Chine et les USA. Une puissance qui n'a rien de vision impérialiste comme ils imaginent quelques-uns. Les américains ont bien compris ce concept et accentuent en conséquence leur relation avec ce partenaire stratégique dans la zone et de son côté, l'Inde élabore des partenariats avec ses voisins pour assurer son avenir ainsi que celle de ces alliés. La France n'a pas encore bien saisie la chance indienne, à savoir que l'avenir des entreprises françaises est en grande partie se trouve dans ce coin du monde, l'Inde.

Après les quarante ans de centralisation et de planification, l'économie indienne restait à la traine avec de taux de croissance faibles, le fameux taux hindou de 3,5%, alors le gouvernement était dans l'obligation de trouver des solutions. Elles se concrétiseront par des réformes modestes à la fin des années quatre-vingt suivi plus tard par des réformes fondamentales dans la décennie quatre-vingt-dix qu'étaient un changement historique de l'économie indienne permettant ainsi le passage à des taux de croissance spectaculaires souvent au-dessus de la barre des 5% et qui avoisinait les 10% dans les cinq dernières années. Touchée par la dernière crise de 2008, de même pour le reste du monde, la croissance indienne a baissé significativement durant l'année 2009 mais elle rebondissait et retrouva ces performances de la période avant crise.

31 The Economist, 16 août 1997, p. 9.

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Stratégie de développement de l'Inde

Sa performance est due essentiellement au secteur des services qui représente plus que la moitié de son PIB en 2010. Un secteur qu'elle domine sur la scène internationale notamment les technologies d'information et les services à distance. Un essor favorisé par les coûts salariaux faibles d'une main d'oeuvre qualifié, largement inférieurs à ceux dans les pays de l'OCDE et des BRICS, et une maitrise de la langue anglaise qui leur permet de collaborer facilement avec les USA et le RU, ses deux principaux clients. Le secteur des services est désormais épaulé par l'Industrie manufacturière qui commence à avoir un poids de l'économie indienne et une combinaison de ces deux secteurs va amener une croissance plus forte que celle qu'on connait aujourd'hui même si celle de nos jours est aussi à plein régime. Les projections de l'venir indien se mettent presque toutes en accord sur le fait que l'économie indienne sera au premier rang mondial d'ici 2050, voire même en 2025.

Peut-on alors répondre maintenant à cette énigme nehruvien ? « Oui », ils ont réussi à surmonter tous les défis, soit internes ou externes, le long de ces soixante-quatre ans. L'Inde est devenue grâce aux efforts de ses braves citoyens la plus grande démocratie de nos jours et son mode de croissance est devenu un modèle pour les autres pays. Le chemin que Nehru voyait a été bien parcouru jusqu'ici. Ils ont saisi toutes les chances qui leurs sont proposées, même au-delà, ils ont eux-mêmes cherché des chances en dehors de leurs sous-continent. Si Nehru assiste à ce qui se passe en Inde actuellement, il serait surement très fier de sa nation.

Stratégie de développement de l'Inde

La liste des tableaux et des figures

La liste des Tableaux

Tableau 01 : Résultats des quarante ans de planification de l'économie indienne .. 11

Tableau 02 : La part sectorielle dans le PIB en moyenne mondiale (% du PIB) 18

Tableau 03 : La répartition d'emploi entre les déférents secteurs d'activité en Inde 22

Tableau 04 : Projections démographique pour l'Inde de 200 à 2050 34

La liste des Figures

Figure 01 : La part du secteur dans le PIB de 1990 à 2006 19

Figure 02 : Le rapport, revenu par habitant et la part des services dans le PIB ... 20

Figure 03 : Le revenu de secteur des TI indien (1984-2008) . 24

Figure 04 : La répartition de secteurs des services en Inde 26

Figure 05 : Les dépenses publiques totales dans l'éducation en Inde (en % du PIB) 33

Figure 06 : Taux de croissance du PIB réel indien à l'horizon 2050, (en %) .. 37

Figure 07 : Trois scénarios de croissance du PIB réel indien à l'horizon 2025 41

ETIENNE G. « Plans quinquennaux de l'Inde », revue politique étrangère N°3, 1956, pages 341-354.

Stratégie de développement de l'Inde

Bibliographie

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Le site de Fond Monétaire international

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Un site pour la documentation française

www.oecd.org

Le site de l'Organisation de Coopération et de Développement économique

www.rbi.org.in

Le Site de la banque central indienne (RBI)

http://www.cepii.fr/francgraph/doctravail/pdf/2005/dt05-04.pdf

Le site de Centre d'études prospectives et d'informations internationales

www.scholargoogle.fr

Site public de recherches bibliographiques numériques

Stratégie de développement de l'Inde

Table des matières

Introduction générale ..01

Chapitre I : Stratégie de développement de l'économie indienne

postindépendance .04

Section 1 : Caractéristiques et analyse fondamentale de la planification indienne

.04

1.1. Les apports de l'expérience indienne en planification

.05

1.1.1. L'impact de la planification sur le changement structurel en Inde

05

1.1.2. L'expérience indienne et les études de l'économie de développement

06

1.1.3. Le cas de l'Inde dans le débat opposant le plan au marché

..06

Section 2 : Les quarante ans de la planification de l'économie indienne

06

2.1. Le premier plan: 1951-1956

.07

2.2. Le Deuxième plan: 1956-1961

.07

2.3. Le troisième plan: 1961-1966

08

2.4. Le quatrième plan: 1969-1974

09

2.5. Le cinquième plan: 1974-1979

09

2.6. Le sixième plan: 1980-1985

10

2.7. Le septième plan: 1985-1990

.. 10

Section 3 : Réformes fondamentales à partir de 1990

... 11

3.1. La déréglementation industrielle

. 12

3.2. L'ouverture de l'économie indienne

13

3.3. L'aménagent du système fiscal

.. 13

3.4. L'assainissement des finances publiques

14

Conclusion du chapitre I

.. 15

Chapitre II : Le secteur des services dans l'économie indienne

. 16

Section 1 : La révolution des services .. 16

1.1. La part des services dans la production ... 18

1.1.1. Les rapports entre les services et les activités manufacturières .... 20

Bibliographie

Stratégie de développement de l'Inde

1.1.2. Les interactions entre les services et l'agriculture 21

1.2. La part des services dans l'emploi .. 22

Section 2 : L'Inde, le back office du monde 23

2.1. Les services informatiques (TI) . 24

2.2. Les services de BPO 25

2.3. Les services de KPO 25

Section 3 : Le rôle de l'État indien 26

Conclusion du chapitre II 28

Chapitre III : L'avenir de l'économie indienne 29

Section 1 : Le rêve indien, une chimère ou une ambition ? 29

Section 2 : Les défis et les opportunités de l'Inde . 31

2.1. Le système éducatif de l'Inde ... 31

2.2. La croissance démographique, un défi ou une opportunité ? 32

Section 3 : Les Perspectives économiques de l'Inde 36

3.1. La projection de Goldman Sachs .. 36

3.1.1. Enseignements de la projection BRIC 37

3.1.2. Les limites de cette projection 38

3.2. La projection de Rodrik et Subramanian .. 38

3.3. Les projections par des scénarios 39

3.3.1. Le scénario Bolly World 39

3.3.2. Le scénario Atakta Bharat 40

3.3.3. Le scénario Pahale India 41

Conclusion du chapitre III 42

Conclusion général 43






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