Problématique des identités nationales dans la région des grands lacs: cas de la RDC et du Rwanda.( Télécharger le fichier original )par Charles-Augustin MUHINDO MUSONDOLI Université de Bunia RDC - Licence 2010 |
2. Naissance de la CEPGLBien avant la colonisation, la région de grands lacs était organisée en Royaumes, Empires,... Chaque entité avait certes une administration organisée. Mais avec l'avènement de la colonisation la situation changeant car l'homme blanc en quête des matières première devrait nécessairement chercher la main d'oeuvre. C'est ainsi que l'on assista entre 1935 et 1950 à l'afflux des immigrés rwandais et burundais en RDC. La fin du 20e siècle laisse sur les âges d'histoire africaine des grosses tâches de sang. A plus d'une décennie « la partie centrale de l'Afrique aura transmis en héritage les spectacles de grandes violences suivis ou accompagné des renversements spectaculaires des pouvoirs jamais vu par le passé ».21(*) On assista ainsi à des coups d'Etat au Rwanda dont G. KAYIBANDA fut victime et céda son fauteuil à J. HABYARIMANA, au Burundi où Michel MICOMBERO cédera son fauteuil à Pierre BUYOYA ; Joseph KASAVUBU à MOBUTU. En cela s'ajoute les assassina des Chef d'Etat dans des situations mal éclairées : J. HABYARIMANA et C. NTARYAMIRA et M. NDADAYE succombèrent en 1994. A. Communauté Economique des Pays Grands LacsLe 20 septembre 1976 marque la naissance de la Communauté Economique des Pays de Grands Lacs. Elle est composée des Etats ci-après : RDC, Burundi et Rwanda. La mission était double : l'intégration économique et coopération transfrontalière. L'organisation a son siège à Gisenyi au Rwanda. La CEPGL avait pour objectifs : - Assurer la sécurité des Etats membres et de leurs populations de sorte qu'aucun élément ne vient troubler l'ordre et la tranquillité à leurs frontières respectives ; - Promouvoir et intensifier les échanges commerciaux et la circulation des personnes et de leurs biens ; - Concevoir, définir et favoriser la création et le développement des activités d'intérêt commun ; - Coopérer de façon étroite dans les domaines sociales, scientifiques, culturels, politiques, militaires, financiers, techniques et touristiques, et plus spécialement en matière judiciaires, sanitaires, énergétiques, transports et communications. Pour atteindre ces objectifs et pour assurer son bon fonctionnement, la CEPGL avait un Secrétariat Exécutif et des organes : - La Banque pour le Développement des Etats de grands lacs (BDGL) ; - La Société Internationale de l'Energie du Grands Lacs (SINELAC) ; - L'Institut de Recherche Agronomique et Zoologique (IRAZ) ; - L'Organisation de l'Energie des Pays du Grands Lacs (EGL) ; - La Société Commerciale et Industrielle des Gaz (SOCIGAZ). La CEPGL était chapeautée par un conseil des Ministres des Etats membres dont les travaux sont souvent sanctionnés par un Sommet des Chefs d'Etat dans une présidence rotative. Aujourd'hui, la CEPGL est en phase de sa redynamisation après les décennies de violence, des blocages, de non fonctionnement consécutifs problèmes aussi bien politiques qu'économiques pour avoir profondément et les Etats membres. C'est pourquoi, depuis l'année 2000 par la résolution 1291du Conseil de Sécurité de l'ONU et du 1304 du 16 juillet 2000, le conseil de sécurité qualifiera l'insécurité dans cette région « menace réelle contre la paix internationale ». D'une manière générale, la CEPGL et ses organes fonctionnèrent jusqu'à 1996. L'assassinat des deux Présidents (Rwanda et Burundi) et les guerres au Congo ont certes occasionné l'arrêt des activités de l'organisation et laissé un bilan mitigé et largement négatif. Et les objectifs fixés n'ayant pas été atteints, ils sont restés lettre morte. Ni l'intégration, ni la sécurité de la population n'était au rendez-vous. La CEPGL muée en un club de trois Chefs d'Etat (Rwanda, Burundi et Zaïre) dans leur intérêt ainsi que dans l'insécurité. Un guérilla marathon et un renversement de pouvoir au Zaïre redevenue République Démocratique du Congo. Cette situation sera accompagnée des massacres des populations rwandaises en errance sur le sol Zaïrois, en 1996. L'invasion du pays par les armées étrangères entre août 1998 jusqu'en 2003 camouflée en rébellion et entrainant la première guerre mondiale africaine. Depuis les indépendances de ces pays, la Région des Grands Lacs a été même à ce jour le théâtre des violences récurrentes. Ces violences n'ont pas été qu'étatiques mais également des rébellions à l'Est de la RDC, les attaques des "Inyenzi" cancrelats, cafard, affrontement interethniques au Rwanda, en 19963-1964, 1994, Burundi en 1965, 1990-1993. En cela s'ajoute les répressions des rébellions au Congo avec l'avènement de Mobutu, la fin des incursions des Inyenzi : la consolidation de régime jusqu'à l'aide de la violence en 1990 à des acteurs non-étatiques. - Rwanda : l'invasion des pays par le FPR en 1991, les massacres organisés et téléguidés par le proche aux pouvoir, les attentions ces acteurs que l'Etat et occasionna la prise du pouvoir par le FPR de Paul KAGAME. - Burundi : les miliciens hutus et tutsi s'engagent dans un affrontement sanglant et qui connaissant son apogée en 1998 par l'assassinat du président et les rébellions de FDD-CNDD, PALIPE HUTU et l'organisation des élections en 2005. - RDC : Les nombreux blocages allant de l'après 30 juin 1960, les rébellions mulelistes, la guerre de 80 jours, la présence de l'ONUC jusqu'en 1964 en passant par les travaux de la CNS qui était alors l'espoir d'un changement du région pour le peuple mais le plongeant au désarroi car il y aura le pillage, les émeutes populaire dans les grandes villes, les massacres de chrétiens en 1992. Les deux guerres de libérations (1996 et 1998), les Accords de Lusaka et de Sun City, la transition de 2003 et les élections de 2006 tels furent les événements qui caractérisent l'histoire de la RDC. Le renversement du pouvoir au Zaïre (redevenue RDC) accompagnées des massacres des populations rwandaise hutu en errance sur le sol zaïrois en camouflée en rébellion. Dans moins d'une décennie la région des Grands Lacs a connu un important bouleversement caractérisé par la violence orchestrée par moult acteurs (Etat, groupes ethniques, groupes d'intérêt politiques, les multinationales, ...). Les différents réseaux transfrontières de la région ont contribué à mondialiser la crise. Depuis les indépendances, la région de grands lacs a été le théâtre des violences récurrentes. Le rebellions de l'Est de la RD Congo, les attaques des "Inyenzi" cancrelat, cafards au Rwanda, les affrontements de 1964 au Rwanda et en 1965 au Burundi. L'avènement du régime Mobutu marque la fin des rebellions la consolidation du pouvoir au Burundi par MICOMBERO et la fin des incursions Inyenzi au Rwanda. Dans les Kivu, les luttes interethniques aux enjeux politiques fonciers et régionaux relayés par ce débat sur la nationalité douteuse font de milliers de mort en 1992. L'hostilité entre les réfugiers, les immigrés rwandais et les autochtones rend impossible la cohabitation. Les attaques des ex-FAR dans le camp de réfugiers greffera le démarrage de la guerre de l'AFDL avec 3 types d'acteurs identifiables : les acteurs primaire, secondaires et tertiaires.
* 21 MUSILA Cyrille, Instrumentalisation des conflits et paix dans la région des grands lacs, RDC, 1997-2000, Kinshasa, éd. EDUCEC, 2001, p.6. |
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