2.2. Le développement de
la région du grands lacs
Les abus des droits de l'homme, la corruption et
l'insécurité légale entravent non seulement le
développement et la paix mais aussi la prospérité dans
beaucoup des pays en développement et particulièrement la
Région des Grands Lacs où les pays et les peuples en souffrent
atrocement. Les marchés fragiles et les environnements
réglementaires instables découragent l'investissement dans le
secteur public et privé et freinent la croissance économique. Il
est presque impossible de briser le cercle vicieux de la mauvaise gouvernance
et de la pauvreté qui caractérise les pays de la CEPGL. L'absence
d'un gouvernement reformé et transparent, responsable envers
l'électorat et engagé vers le changement s'avère
indispensable pour le bien-être de tous.
La Région des Grands Lacs passera de la corruption
à l'intégrité, de l'ethnocentrisme à la
communauté interethnique, du favoritisme à la
méritocratie, de la médiocrité à l'excellence, de
l'ignorance à la connaissance des vraies valeurs des ressources de
l'Afrique, de la dépendance à la gestion rationnelle, du principe
qu'on récolte ce qu'on sème...
Le développement est un processus, un passage qui va de
la société traditionnelle vers la société moderne.
Ainsi pour la Région des Grands Lacs, elle doit quitter les stades de
la violence et promouvoir développement de la région. Le
développement de la région passe par la mise en pratique des
éléments ci-après : la démocratie et la bonne
gouvernance, le développement économique et l'intégration
régionale, la paix et la sécurité, la protection sociale
et les affaires humanitaires.
Les Etats de la Région des Grands Lacs doivent
reconnaître que les aides financières seules ne sont pas
suffisantes. Les blocs Occidentaux et d'autres partenaires ont compris et ont
placé la gouvernance démocratique au coeur de leurs
stratégies de développement. Le dialogue politique, mesure de
prévention de conflits, élections équitables et
coopération avec les Organisations Internationales sont autant des
priorités qui pourront garantir l'efficacité de l'aide au
développement. La bonne gouvernance qui repose sur la participation, le
consensus, la transparence mise en pratique par les Etats de la région
peut assurer la croissance économique et améliorer les conditions
de vie de la population.
S'il est vrai que le développement est le nouveau nom
de la paix, la démocratie et la bonne gouvernance sont à leur
tour le nouveau nom du développement, car une bonne gestion
socio-économique est essentielle à la paix sociale. Une mauvaise
gestion est une menace pour la paix, la stabilité. La bonne gouvernance
ne peut-être imposée mais plutôt une volonté
politique et une appropriation par les Etats afin de sortir leurs peuples de la
pauvreté, des tensions sociales...Un Etat bien gouverné impulse
vers le développement, permet l'accroissement des richesses d'une part,
il permet l'orthodoxie qui implique la transparence, la
célérité et le respect de la légalité et
d'autre part, l'orthodoxie proscrit la dilapidation, les gaspillages, les
détournements, l'abus des biens sociaux et l'opacité.
Etant lié étroitement à la croissance, la
bonne gouvernance contribue à l'amélioration des conditions de
vie de la population. Ainsi l'aspect économique qui vise
l'amélioration de la production qui passe par le progrès de la
technique, l'élargissement des marchés, la multiplication des
échanges. Outre l'aspect économique, il faut ajouter l'aspect
politique et culturel. Le développement politique qui passe par la
gestion saine de la `'res publica'' ,l'instauration de la démocratie et
de l'Etat de droit qui ne tiennent pas compte des exclusions des
étrangers mais les intègrent pour favoriser la cohésion,
l'interdépendance, l'aménagement des infrastructures et la
décentralisation sont utiles.
|