EPIGRAPHE
"Il faut refuser la paix des cimetières qui sera source
de nouvelles déceptions et socle pour de nouvelles guerres''
Mgr PALUKU SIKULI
Melchisédech.
Evêque du Diocèse de Butembo-Beni
DEDICACE
A mes très chers parents : KAMBALE LUKOMBOLA
André et KATUNGU Joséphine qui m'ont montré la route de
l'école en assurant ma formation ;
A mes bienfaiteurs : Dr John KANYAMANDA, Mgr
Dieudonné URINGI ,Evêque du diocèse de Bunia, Maman Betty
MUNDAMA et Clément RAMAZANI, pour les encouragements, conseils,
prières et leur soutien tant moral, matériel que
financier ;
A mes frères et soeurs : MASIKA KAMBALE, KASEREKA
MATHE, KAVIRA KATUNGU, KASEREKA MULYAMBERE, Cécile MASIKA ;
A tous mes cousins et cousines, neveux et nièces,
oncles et tantes ;
A toi notre future compagne de la vie qui réside encore
dans l'ombre.
A tous ceux qui consacrent leurs temps, moyens et vies pour
que l'on aboutisse à la paix, au développement, à la
sécurité et à une vie caractérisée de
tolérance, d'interdépendance et de la concorde.
Que jamais cette reconnaissance ne cède sa place
à la croix de l'ingratitude ou de l'ignorance dans les jours à
venir.
AVANT-PROPOS
Tous nos mérites vont au maître de temps et des
circonstances, le tout puissant, l'omniprésent, Dieu de qui nous tirons
la vie, la force et le temps.
Ce travail est le fruit d'une concentration pour sa
réalisation. Ainsi, loin de nous le sentiment de l'ingratitude car bien
des personnes nous ont aidé par la lecture, la correction, l'appui afin
de sortir des nos diverses difficultés.
Notre gratitude aux autorités académiques du
CUEB aujourd'hui Université de Bunia, UNIBU en sigle, aux
autorités de la Faculté des Sciences Sociales Politiques et
Administratives, Département des Relations Internationales.
Nous ne saurons être ingrat à l'endroit du
Professeur KAZUMBA Alphonse pour avoir accepté, malgré ses
multiples occupations, d`assurer la direction de ce mémoire. Nous
n'oublions pas l'Assistant TSUMBU GBORO John, notre encadreur. Qu'ils trouvent
dans ce travail notre profonde reconnaissance.
Nous n'oublions pas nos formateurs tant du primaire,
secondaires qu'universitaires et également les différents
responsables des bibliothèques, les cybercafés qui nous ont
aidé à consulter les ouvrages afin de rédiger ce
mémoire.
Nous pensons également aux familles MULEKYA
Albéric, Ignace MULEKYA, de Mr l'abbé Eustache Roger TSOROVE,
KANDOLI, Jeanne NDJANGO, Bernard SEZABO, BAVIKI, MUTOKA et de Jean Pierre
ITUKA, à maman Francine KAKUDJI, Déborah ASIMWE, John KYAMULESERE
KABASEKE, Coco GETURU, Claude MOLINDO, Charité SINGA, Charles BOYEKA
tous de la MONUSCO. Aux soeurs : Emeretienne, Denise KYAVIRO et M'BAKE
toutes Oblates de l'Assomption, Abbé Aurélien KAINGILO...
Nos compagnons de lutte : ASIFIWE BIRUNGI Divine, KATUNGU
KALONDERO, BUY MASINI, UCAY BABI, BOGEME John, BUNA Désiré, MAVE
MAVERI, KISEMBO KYALIGONZA, AGENO LANDI...Nous pensons aux amis avec qui nous
avions passé un bon moment au campus : BARONGO
Désiré, KATHO BYARUHANGA, ABIRIA Moïse, MUGENYI MUROGO,
Isaac, Moise, WANADI PEDHI, MUTOMBO, KOKOLO Urbain, KAFWAKI, KANYWAMBUGA,...
sans oublier la communauté « YIRA » au CUEB.
Nous pensons aussi à nos collègues de service au
sein de la MONUSCO qui n'ont cessé de nous encourager et de nous
prêter les mains fortes
A nos amis prêtres, religieux, religieuses,
séminaristes et tous ceux qui n'ont pu être cités, ne vous
sentez pas oublier car nous vous portons à coeur.
LES ABREVIATIONS
Art: Article
Éd: Edition
RDC: République Démocratique du
Congo
NEPAD: Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique
LDGL: Ligue des Droits de la Personne dans la
Régions des Grands Lacs
ONU:Organisation des Nations Unies
ONG: Organisation Non-gouvernementale
MONUC: Mission de l'Organisation des Nations
Unies au Congo
MONUSCO: Mission de l'Organisation des
Nations Unies pour la Stabilisation du Congo
CEPGL: Communauté Economique des Pays
des Grands Lacs
SADC: Communauté de
Développement de l'Afrique Australe
VIH/SIDA: Virus Immuno Humaine/ Syndrome
Immuno Déficience Acquise
FDLR: Force Démocratique pour la
Libération du Rwanda
SDN: Société Des Nations
FPR : Front Patriotique Rwandais
MINUAR : Mission de l'Organisation des
Nations Unies et d'Assistance au Rwanda
MRND : Mouvement Républicain
National pour le Redressement et le Développement
TPIR : Tribunal Pénal
International pour le Rwanda
AFDL : Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération
RCD: Rassemblement Congolais pour la Démocratie
FDD/CNDD: Force pour la Défense de la
Démocratie, conseil National pour la Défense de la
Démocratie
PALIPEHUTU: Parti pour la Libération des Peuples
Hutu
ONUC: Opération des Nations Unies au Congo
OPDS:
U.E: Union Européenne
FAR : Force Armée Rwandaise
ADP: Alliance Démocratique du Peuple
CNRD : Conseil National pour la Résistance et la
Démocratie
ARLZ : Alliance des Révolutionnaires pour la
Libération du Zaïre
PRP :PartidesRévolutionsPopulaires RCD/KML:
Rassemblement Congolais pour la Démocratie/ Kisangani Mouvement de
Libération
DDRRR: Désarmement, Démobilisation,
Rapatriement, Réinstallation et Réinsertion
MLC : Mouvement de Libération du Congo
0. INTRODUCTION
0.1. Etat de la question
Du début du 20èsiècle à sa fin,
l'Afrique en générale et la Région des Grands Lacs en
particulier traversent une période caractérisée par la
colonisation, la traite négrière, les dictatures, les coups
d'Etat, les guerres : ethnique, religieuse, les maladies de toutes sortes
dont les plus médiatisées sont le sida, la tuberculose, la
maladie du sommeil, la fièvre ebola, la poliomyélite...et,
d'autre part, par la fin de la colonisation, l' indépendances de
plusieurs Etats africains, la fin de l'apartheid en Afrique du sud . Mais
après ces indépendances, il faut noter les guerres civiles ont
éclaté notamment en RDC, Rwanda, Burundi,
Ouganda,RépubliqueCentreAfricaine,CongoBrazza,Soudan,Tchad,Angola,Nigeria ,Mozambique.
Les conséquences des ces violences sont ressenties jusqu'à ce
jour et s'expriment par la pauvreté, la misère, le
sous-développement, la descente aux enfers des nombreux Etats,la
corruption et l'absence des infrastructures de base comme routes,
écoles, hôpitaux...
Le 21ème siècle a commencé
selon DELANYO ADADEVOH « sur fond d'un nouvel optimisme pour une
Afrique nouvelle. La guerre froide entre l'Est et l'Ouest a pris fin et les
guerres d'indépendances dans plusieurs Etats africains sont
terminées. Plusieurs Etats jouissent alors de leur souveraineté
nationale. Le paroxysme de cette vague d'indépendance était la
chute de l'apartheid en Afrique du sud en 1994»A travers l'Union Africaine
les pays africains ont embrassé la démocratie et le souci du
développement en inventant le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique) acceptée par les institutions de
Bretton Woods et par le G8. L'Afrique retrouve donc progressivement sa place
sur l'échiquier économique mondial. Les dirigeants africains sont
donc conscients que le développement du continent dépend de la
vision des africains pour transformer le continent en paradis. Malgré
cette ambition, l'Afrique est toujours confrontée à des
problèmes tels que : conflits de nationalité ou des
identités, les conflits fonciers, la question démographique, le
chômage des jeunes, les groupes armés, les guerres
tribalo-ethniques...et la Région des Grands Lacs n'a pas
échappé à ces réalités
déplorables.
La Région des Grands Lacs est l'une des régions
la plus ensanglantée au monde. La question de nationalité ou des
identités, ethniques en est la base. L'Afrique est confrontée de
manière générale à cette situation dans la mesure
où elle a connu et continue à connaître des
décennies des guerres fratricides et des conflits
d'intérêts divers qui se propagent au delà des
frontières nationales, affectant même les relations
interétatiques. Cette situation plonge la population dans la
misère et la désolation. L'Afrique du 3ème
millénaire traverse en son sein une crise multiforme qui selon KUMBU
KINGIMBI « menace ou rompt dangereusement la paix au sein des
Etats, entre les nations et les peuples. En effet, près de tiers de
l'humanité vivent dans les guerres ou les conflits armés, dans le
sous développement et l'oppression ».1(*) La Région des Grands
Lacs selon la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands
lacs ''LDGL'' « est aujourd'hui le théâtre des conflits
dont certains viennent de durer une trentaine d'années tantôt
à l'état latent tantôt sous forme ouverte par des guerres
civiles, des mouvements des réfugiés, des massacres, voire de
génocide ».2(*) A y regarder de près, la question identitaire
occupe une place prépondérante dans les causes
déterminantes de ces conflits.
La question identitaire dans la Région des Grands Lacs
selon KAZUNGUZIBWA NYENYEZI Jean Marie Vianney « a fait couler pas
mal d'encre et soulève des passions incontrôlées. Elle a
empoisonné les débats à la Conférence Nationale
Souveraine et entraîné de 1993 à 1995, de la violence et
des excès dus à des causes de nature outre que juridique. Elle
est semble-t-il à l'origine de guerre de libération dans le Sud
Kivu en septembre 1996 »3(*). Les passions et les excès ont existé
et existent encore car le retour probable des présumés
réfugié congolais se trouvant au Rwanda s'annonce. Et pourtant
ceux qui occupent les terres laissées ne souhaitent pas ce retour. Pour
eux, ce sont des étrangers.
Le monde de l'après-guerre froide « a mis fin
au condominium americano-sovietique. L'une des conséquences de cette
transformation est que les conflits qui, hier, étaient localisés
et maîtrisés, semblent aujourd'hui se manifester à travers
le phénomène de mondialisation. Celle-ci mettant en péril
la souveraineté des Etats, laisse les acteurs non-étatiques une
place importante dans le système international, jusqu'à faire
dépendre de leur volonté l'avenir des
peuples ».4(*)
L'Afrique du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest en passant
par le Centre, est en proie à des conflits qui paraissent en ce jour
interminable. La paix est donc en péril, la notion des droits de l'homme
reste inexistante ou mieux bafoués aussi bien par les groupes
armés que les troupes royales, le développement
socio-économique un mythe si pas un idéal.
La guerre comme antithèse de la paix n'entraîne
que la mal gouvernance, l'injustice sociale, l'exploitation de l'homme par
l'homme, , la criminalité, la sous alimentation, les détournement
des deniers publics, la corruption, les malaises et les tensions entre les
peuples, les diverses maladies, la liste n'est pas exhaustive. Et pourtant bon
nombre de ces Etats d'Afrique célèbrent cette année le
cinquantenaire de leurs indépendances.
A l'heure de la mondialisation, l'Afrique se trouve à
l'abri et « ne se trouve qu'avec deux options : ou bien
retourner à une Afrique faite de violence et d'exploitation de la part
des trafiquants autochtones et étrangers. Soit entré au
XXIè siècle et, dans ce cas, l'Afrique devra affronter les
défis de la compétitivité des ses économies
à l'échelle internationale avec les risques d'exclusion sociale
que cela implique ».5(*)
Aujourd'hui, l'Afrique est au coeur des multiples
débats qui visent non seulement la paix, la sécurité, le
développement... mais également son intégration
régionale, sous régionale et son entrée au concert des
grands décideurs de ce monde, notamment au Conseil de
Sécurité de l'ONU et en être membre permanent. L'Afrique
à travers l' Union Africaine (U.A) et ses organisations sous
régionales doivent « s'engager de plus en plus de façon
active à promouvoir la coopération entre les Etats pour
réaliser ses objectifs ». En ce 3è millénaire,
l'Afrique est confrontée aux conflits fonciers, armés,
interethniques, identitaires... qui bloque dans une certaine mesure son
intégration économique, politique, culturelle...malgré les
multiples aides et investissements du Nord. Son niveau reste très bas et
pourtant les initiatives et les hommes ne manquent pas et l'on se pose
constamment ces questions : quel est le rôle de l'Union Africaine,
les organisations sous régionales africaines, les ONG internationales et
locales du développement, les universités où il y a la
faculté ou le département du développement... pour
remettre tant soi peu l'Afrique en générale et la région
des grands lacs en particulier sur le sentier du progrès.
Du 20ème au 21ème
siècle, certains conflits armés en Afrique ont été
résolus, d'autres, sa résolution tarde à venir. Bien que
la guerre soit considérée comme une situation normale et faisant
partie de la réalité sociale, elle est une suite de la politique,
un des moteurs de changement. Mais elle plonge l'Afrique vers son enterrement
certain. Les conflits armés ou non y compris la violence qu'il
entraîne, aucun africain digne de ce nom ne peut l'accepter car il
instaure au sein de la société la haine, la loi du plus fort,
l'arbitraire et compromet les progrès. Tel est le cas au Tchad, au
Darfour, en Centrafrique, au Nigeria, en Algérie, en Somalis,
Erythrée, Niger, Cote d'ivoire, Mali...L'instabilité politique
africaine laisse à désirer et plonge plus d'une personne au
désarroi. La question identitaire a sa place.
Les guerres dans la Région de Grands Lacs ont
occasionné des déplacements massifs de la population, la
résurgence de la haine ethnique, la xénophobie, l'exclusion des
uns et des autres, les pillages systématiques des ressources naturelles
par les multinationales, les violations des droits humains, les violences
sexuelles faites à la femme et aux jeunes filles, l'enrôlement des
enfants dans l'armée régulière et dans les bandes
armées aussi bien nationales qu'étrangères. Le droit
international humanitaire et public est violé.
Hier, la région des grands lacs
considérée comme berceau de l'humanité est devenue
« un tombeau pour tant d'hommes, des femmes et
d'enfants ».6(*)
La région meurt parcequ'elle se suicide. Il faut qu'elle quitte la
violence, éradique la pauvreté, construise une paix solide. Les
autorités de la région des grands lacs doivent requalifier leurs
politiques qui passeront de l' « Etat sauvage à
l'état civilisé (c'est-à-dire participant activement et
positivement au concert des nations) ; de l'état primitif à
l'Etat moderne, de l'état arbitraire à l'Etat de
droit ».7(*)
KALULAMBI PONGO Martin pense que
l' « identité en Afrique est un produit de confrontation
où la violence se manifeste autant dans les mots que sur le
terrain ».8(*)
L'Afrique « est un continent où
d'innombrable être humains-hommes et femmes, enfants et jeunes sont
étendus, en quelque sorte, sur le bord de la route, malades,
blessés, impotent, marginalisés et abandonnés. Ils ont un
extrême besoin de bons samaritains qui leur viennent en
aide »
S'agissant de la Région des Grands Lacs, la question
des identités nationales, il faut le reconnaître, a fait couler
du sang. D'une part, ceux qui estiment être marginalisés jugent
bon d'user de la force afin de ne pas être exclus de la sphère
sociale, politique et économique. D'autre part et principalement dans
les provinces du Nord et Sud KIVU, l'identité et la terre sont des
causes propres et majeures des conflits. Du coté du Rwanda, le
génocide, la forte démographie, l'exclusion des Hutus
accusés d'être génocidaire se fait encore sentir. Bon
nombre des Hutu se trouve en errance dans les forêts congolaises
pourchassées par l'armée congolaise avec l'appui logistique de la
MONUC aujourd'hui MONUSCO. Ils sont accusés des tracasseries, viols et
violences sexuelles dont les plus importants remontent à juillet et
début août 2010. A cet effet, plus des 200 femmes ont
été violées en territoire de WALIKALE. Les multiples
bavures et crimes contre l'humanité commis dans cette région ne
cessent d'inquiéter plus d'une personne et en appelle à la
création d'une juridiction pénale internationale. Bien qu'il y
ait des réactions ou des condamnations au niveau tant international que
national, par les ONG des défenses des droits de l'homme, leurs
présences restent ennuyantes car leur errance dans la forêt
congolaise et l'exil pour les autres à travers le monde
nécessitent une solution politique. La RDC et d'autres pays d'Afrique en
ont fait autant pour résoudre leurs conflits. Le rapport Mapping de
l'Onu publié en octobre 2010 décrit toutes formes de violations
des droits humains en RDC et cela dans toutes les provinces du pays. Les
rapports des experts indépendants de l'Onu, de la MONUSCO (MONUC
hier)
Malgré la similitude des rwandophones avec d'autres
populations congolaises frontalières ayant des prolongements au
delà des frontières, ce sont eux qui sont pointés du doigt
et leur nationalité constamment mise en doute à tord ou en raison
car ils sont en cheval entre les deux pays et ils payent le prix de leur non
intégration dans la culture congolaise. Ils sont même
accusés de servir de refuge pour leurs frères se trouvant au
Rwanda. L'on ignore même l'historique de leur immigration car chaque
auteur tire la couverture chez soi. Cela va de son ascendance politique ou
ethnique. L'instrumentalisation, la politisation et la manipulation de la
question a certes engendrées des critiques aussi graves et occasionna
les flux massifs des réfugiés de part et d'autre. Les
différents régimes de la région ont réduit certains
citoyens à la seconde zone et d'autre à l'apatridie, à
l'errance totale où seule la mort reste leur salut.
Les guerres dites de libération de 1996 et 1998 sont
certes liées aux revendications identitaires ou en rapport avec la
nationalité, au droit du sol, aux revendications des reconnaissances de
leurs chefferies, groupements... C'est pourquoi les experts de la Région
des Grands Lacs affirment que les « conflits en RDC sont en grande
partie causée par l'évolution de la politique qui n'a
cessé de progresser en dents de scie »9(*) malgré l'existence des
moyens pacifiques pour résoudre ces différends.
Ce qui crée les protagonistes en quête du
pouvoir. Cette situation se trouve aussi bien dans nos religions où par
exemple la minorité chrétienne au Nigeria, en Egypte...est
massacrée par les musulmans. Le sang appelle le sang dit-on.
Voilà plus des décennies, la région des grands lacs est
devenue le siège de la violence sous toutes ses formes. Cela au nom des
nos différences ethniques, religieuses, raciales, tribales ...qui
débouchent trop souvent aux tueries, massacres à grande
échelle. Tel est le cas du génocide rwandais de 1994, les confits
interethniques en Ituri entre 1999-2OO3, la guerre entre les serbes, les
bosniaques et les cossovars en Europe orientale. La guerre entre Israël et
Palestine, les confits entre Ibos et Yoruba au Nigeria, les touaregs au Mali et
au Niger, les berbères au Maroc, Algérie, les Serere au
Sénégal et bien d'autres ailleurs.
Les conflits qui endeuillent l'Afrique en
général et la Région des Grands Lacs en particulier se
jouent sur le fond d'exclusion de l'autre sur base d'identitaire. AMIN MALOUF
dira « c'est notre regard qui renferme souvent les autres dans leurs
plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les
libérer ».10(*)
En Afrique, il est vrai que la question identitaire ou
ethnique est connue de tous car elle serve de calcul politique lors des
élections au pays. Elle est source des nombreux conflits sociaux et
culturels de plus en plus complexes depuis l'accession de ces pays à
l'indépendance jusqu'en nos jours. Les pays ci-après peuvent
être cités : Rwanda, Burundi, RDC, Somali, Soudan, Nigeria,
Tchad, Mali, Niger, Algérie...malgré les changements politiques,
l'adoption des constitutions aussi bien au referendum que par la volonté
des hommes au pouvoir. L'ethnie est à la une lorsqu'on accède au
pouvoir. C'est ainsi que l'on a des associations syndicales, les
églises, les universités... qui n'échappent pas à
cette logique des identités tribalo-ethnicistes.
Selon l'encyclopédie "THEMA" « la
fréquence des conflits ethniques ou identitaires s'explique en partie
par l'unification tardive des Etats africains dont la majorité on
été créées lors de la période
coloniale ».11(*) Les frontières étant plus ou moins mal
tracées entretiennent des rapports conflictuels et pourtant l'Afrique
ante la colonisation était organisée en société
bien structurée. Dans son état actuel, l'identité inspire
les tentatives seccessionistes (Voir le Nord Kivu, le sud Soudan, le Rwanda, le
Biafra au Nigeria...mais hélas, malgré cette idée de
sécession, l'éclatement de l'Etat hérité de la
décolonisation n'a pas encore abouti.
0.2.
Problématique
En parlant de la `'problématique'' Marie COHENDET
entend tout simplement le fait de se demander « quel est le
problème »12(*) et d'y apporter la réponse. Bien que la
région des grands lacs soit une des région la plus
meurtrières à cause des identités, il y a lieu que l'on
établisse une démarcation entre les conflits de
nationalité du conflits ethniques ou tribaux car, ce sont ces conflits
qui sont sources de l'instabilité de la région aussi bien entre
les Etats et les peuples.
Ainsi les questions suivantes peuvent être
posées :
- Pourquoi la question identitaire est à la une dans la
région des grands lacs ?
- N'existe-t-elle pas de réglementation juridique quant
au problème des identités nationales ?
- Qu'est-ce qui confère la nationalité à
quelqu'un ?
- L'usage de la force serait-elle la solution afin de
s'installer dans un pays ?
- S'agit-il des questions ethniques, tribales ou de
nationalité ? Est-ce la loi de jungle est-elle utile ou
l'interdépendance interétatique ?
- Pourquoi l'intégration régionale ou sous
régionale parait peu efficace pour résoudre cette question aussi
vitale ?
Voila autant des questions que le présent
travail tentera de répondre.
0.3. Hypothèse
Aujourd'hui et plus que jamais, nous vivons le vent de la
mondialisation qui fait de nous des citoyens du monde vivant au village
planétaire. En principe, on ne pouvait pas parler des ethnies, tribus,
nationalité. Nos identités ne devraient plus être une
barrière mais une des richesses à exploiter au profit de tous.
Ainsi nous pensons que :
- Si les Etats de la région des grands lacs en
matière de nationalité respecterait les lois de chaque pays, l'on
éviterait les conflits et nos identités ne seraient pas
meurtrières.
- Le certificat de naissance s'avère utile pour tout
citoyen dès sa naissance ;
- Ne serait-ce pas possible que la RDC procède au
recensement des étrangers, expliquer clairement les règles en vue
de l'obtention de la nationalité, admettre la double nationalité,
et ne pas profiter de la question identitaire lors des élections... et
au Rwanda d'éviter l'exclusion, l'intimidation et les fausses
accusations contre les adversaires politiques.
- Plus il y aura méfiance les uns les autres, plus la
loi de jungle via les armes se ferait sentir et nos identités
resteraient source et socle de notre descente en enfer et de notre sous
développement, pauvreté...
- Plus il y aura interdépendance entre les Etats de la
région nonobstant le respect de l'intangibilité des
frontières prônées par la charte de l'ONU, de l'Union
Africaine, la CEPGL, le droit international public seront respectées,
moins la question identitaire persisterait.
- Plus on accorde de l'importance à la guerre, plus on
détruit notre patrimoine ou notre environnement. La division, la haine,
la xénophobie, la manipulation politicienne des groupes armés par
les deux Etats, l'ethnisme ou le tribalisme qui endeuillent la région
mais l'entente, le dialogue, la résolution pacifique et
l'interdépendance peut nous apporter le progrès.
Aujourd'hui, avec une forte démographie dans la
région des grands lacs, force est de constater qu'il y ait en ce jour
des incursions ou entrées frauduleuses des personnes et leurs biens de
part et d'autre sans que les services spécialisés s'en rendent
compte. Nous pensons à l'instar des autres que la redynamisation de la
CEPGL ainsi que ses institutions devrait être un des moyens pour calmer
les tensions entre les deux Etats et leurs peuples. L'interdépendance,
la réglementation des mouvements de population éradiqueraient les
soupçons des uns envers les autres et peut-être mettraient fin aux
problèmes liés aux identités.
La région des grands lacs devrait promouvoir une
identité transnationale afin d'apaiser les tensions et conflits. La
bonne gouvernance, la démocratie, la construction des infrastructures
sanitaires, scolaires, la sensibilisation de la masse pour une cohabitation
pacifique, la sécurité devraient être le leitmotiv des
dirigeants pour permettre ainsi le développement.
Aussi, nous pensons qu'à cette heure de la
mondialisation, la haine ethnique, le tribalisme, la xénophobie,
l'injustice, les guerres inutiles, la manipulation politicienne...n'ont plus
leurs places. Nos ressources naturelles devraient être une des voies pour
notre épanouissement, la construction des nos infrastructures, et non
les causes de nos malheurs, des nos souffrances, des notre sous
développement, nos jérémiades, errance, mort,
débâcle...L'amélioration de nos conditions de vies seraient
liées à une répartition équitable des ressources
naturelles, l'accès à l'éducation pour une culture de
paix. La fin de la guerre, la vraie interdépendance basée sur
l'équité, l'éthique, la justice distributive, l'abolition
des inégalités, l'éradication de la faim par le travail,
les respects des textes légaux tels que : les chartes de l'ONU et
de l'Union Africaine, les constitutions des pays, la tracée des
frontières prônée par la Conférence de Berlin de
1885, le respect de patrimoine mondial que serait le parc de Virunga, la
répartition équitable de terre... seraient des atouts pour sauver
la région des grands lacs du syndrome de la mort sinon la mondialisation
nous serait utopique et bénéfique pour les autres.
0.4. Choix et
intérêt du sujet
Le choix de ce sujet se justifie par le fait que la
Région des Grands lacs traversent depuis plusieurs décennies les
jours les plus sombres de son histoire. La question identitaire est l'une des
sources des conflits tant interne qu'externe. Ce qui occasionne davantage le
sous développement, mieux la descente aux enfers aussi bien des Etats
que de ses populations. La xénophobie, la haine ethnique, les pillages
de ressources naturelles par les biais des armées
étrangères et nationales sont les maux qui rongent cette partie
de l'Afrique.
La question identitaire fait l'objet de débats, des
conférences, des colloques, des séminaires, des sensibilisations
et ateliers...sur le plan national et international afin d'amener les Etats,
les peuples vers une cohabitation pacifique, l'interdépendance.
0.5. Délimitation du
sujet
Le présent travail est consacré principalement
à la Région des Grands Lacs et plus particulièrement aux
problèmes liés aux identités nationales qui se posent avec
acuité entre les autochtones du coté congolais aux
immigrés rwandophones (banyamulenge, Hutu, Tutsi) et du coté
rwandais la non intégration de l'autre communauté (Hutu). Dans
cette Région des Grands Lacs bien que les relations diplomatiques soient
établies la question persiste et nécessite qu'on y
réponde.
0.6. Méthodes et
techniques
Madeleine GRAWITZ définit la méthode comme
étant une « démarche intellectuelle exigée par
le schémas théorique appropriée à elle en vue
d'expliquer une série des phénomènes
observés ».13(*) Ainsi, pour vérifier nos hypothèses,
nous avions recouru à la méthode de D. LACHAIT qui nous a permis
de définir le sujet, de connaître l'origine de la question, son
analyse, les problèmes qu'ils posent et les réflexions
pertinentes proposées parles auteurs.
Aussi, le modèle de VARKEVISSER et alii nous a permis
de contextualiser les problèmes en décrivant les milieux et les
facteurs qui influent sur ces problèmes d'un coté et de l'autre,
la nature du problème pour savoir qui est sont touchés,
où, depuis combien de temps avec quelles conséquences.14(*)
S'agissant de la technique, nous utiliserons la technique
documentaire qui nous a permis de consulter les ouvrages, les revues, les
journaux, les mémoires et travaux de fin de cycle ainsi que les notes
des cours. L'Internet nous a été aussi utile (webographie).
0.7. Subdivision du
travail
Outre l'introduction et la conclusion, le travail comporte
trois chapitres. Le premier traite de l'aperçu historique de la
région. Ce chapitre comporte des sections qui sont :
présentation de la Région des Grands Lacs et la naissance de la
CEPGL. Le chapitre II porte sur les identités dans la Région des
Grands Lacs avec les sections suivantes : Immigration rwandaise en RDC,
assassinat de J. HABYARIMANA et génocide, les guerres de
libération, l'apport de la communauté internationale via la
MONUSCO, la SADEC... et enfin le troisième projette : une
identité transnationale avec les sections relatives :
Intégration régionale et identités transnationales, et le
développement de la région des grands lacs.
CHAPITRE I
APERCU HISTORIQUE DE LA
REGION DES GRANDS LACS
1. Concept de `' Grands
Lacs''
La `'Communauté Economique des Pays des Grands Lacs''
C.E.P.G.L, comprend les suivant : République Démocratique du
Congo, Rwanda et Burundi à sa naissance. Selon la Conférence
Internationale sur la Paix, la Sécurité et le
Développement de la région des Grands Lacs initiée par
KOFFI ANAN alors Secrétaire Général de l'ONU en 2000.
Cette région comprend la RDC et ses neufs voisins y compris le Kenya, le
Gabon, l'Afrique du Sud et d'autres partenaires : Union Européenne,
Etats-Unis d'Amérique, France, Belgique, Union Africaine...L'objectif de
cette conférence fut donc de promouvoir la Paix, la
Sécurité, la Démocratie et la Bonne Gouvernance, le
Développement économique et l'Intégration
régionale, les questions humanitaires et sociales. Aussi, la
Région des Grands Lacs se confond-elle avec l'Afrique Centrale.
Pour Jean Pierre CHRETIEN, la Région des Grands Lacs
désigne « l'ensemble composé par la Tanzanie,
l'Ouganda, le Congo, le Rwanda et le Burundi. Elle est une entité
géographique caractérisée par un relief accidenté,
une densité humaine élevée et une assez grande
proximité culturelle, notamment linguistique »15(*). Alors qu'une
société culturellement hétérogène, l'ethnie
est devenue un facteur de déchirement dans cette région des
grands lacs. Voilà ce qui renforça l'opposition entre tutsi et
hutu aussi bien en RDC qu'au Rwanda. Le génocide de 1994 en dit plus
ainsi que les conflits au Burundi.
Appelée jadis `'Afrique inter lacustre d'une expression
allemande, elle est devenue depuis la conférence de Bujumbura
consacrée à la `'civilisation ancienne des peuples des grands
lacs'' que l'appellation changeant en `'région des grands lacs'' et en
1976 sur initiative du Maréchal Mobutu l'on créa la C.E.P.G.L
qui regroupa trois Etats à savoir la RDC, le Rwanda et le Burundi. La
région a une histoire presque commune car on y trouvait avant
l'avènement de la colonisation les royaumes, les empires...
Après la conquête coloniale, la région
éclata .C'est ainsi que l'univers anglophone et l'univers francophone
vont s'occuper de la région. Etant passé par des crises
protéiformes, les dictatures et les militaires à la tête
des ces Etats, la région peine en ce jour à retrouver un nouvel
élan malgré les indépendances pour les uns en 1960 et les
autres en 1962.
La crise que connaît la région n'a
entraîné que le sous développement, rendant ainsi les
habitants pauvres, mendiants et pourtant la région est riche en sol et
sous sol pouvant permettre son développement. L'origine de cette crise
est certes la colonisation européenne car le pouvoir de l'époque
distinguait le hutu au tutsi, les nilotiques et les bantous. Les colons
faisaient des uns supérieurs les autres inférieurs. Certains
missionnaires ont aussi appliqués cette odieuse pratique. Ils ont
estimé que ceux qui étaient inférieurs seraient moins
prêts à la conversion au christianisme.
1.1.1. Géographie et
Population
A l'instar des célèbres grands lacs
d'Amérique du nord, la région des grands lacs africains se
localisent dans la partie orientale de l'Afrique et plus
précisément dans le Rift Valley. Il comprend les lacs
ci-après : les lacs Albert, Kivu, Edouard, Tanganyika, Victoria.
Elle est l'une des zones la plus peuplées du monde avec une terre
fertile. Seules ses crises qui la laissent dans une grande misère et
d'une pauvreté horrible nonobstant les maladies (VIH/SIDA), l'errance de
la population, les multiples violations des droits humains, les tueries des
civiles...
a. République Démocratique du Congo
La RDC est un géant de l'Afrique centrale,
troisième pour sa superficie après le Soudan et l'Algérie.
Le pays s'étend sur une superficie de 2.344.885 km2, et une population
estimée en ce jour à 65millions d'habitants.
Le pays est à la fois de l'Afrique centrale et de la
Région des Grands Lacs. Il occupe l'immense bassin du fleuve du Congo. A
l'est, s'élève des reliefs volcaniques et les plus hauts sommets
des montagnes (Mont Ruwenzori avec 5109m d'altitude). Le climat dominant est
équatorial, chaud et humide. Le pays représente la moitié
du foret africain, 5% de la surface forestière mondiale, mais en ce jour
elle est menacée par l'abattage sauvage par les habitants et certaines
sociétés ayant le contrat léonin. La faune est abondante
et diverse, elle abrite des espèces menacées de disparution. Tel
est le cas des gorilles de montagnes. Le pays regorge d'innombrables sortes
d'insectes dont la moustique qui cause le paludisme, la mouche
tsé-tsé qui transmet la maladie du sommeil et bien d'autres
insectes nuisibles à la santé. Outre les insectes, on y compte
des nombreux groupes ethniques : les bantous, les nilotiques et les
pygmées. Les ressources naturelles y sont en abondance et l'on rencontre
le cobalt, l'or, le diamant, le coltan, le cuivre, le
pétrol...L'agriculture est basée sur la culture de manioc, le
riz,le café, le cacao, le coton...Mais l'exploitation du bois reste
incontournables dans bien des provinces.
En dehors des ces multiples richesses, le pays est aussi
rongé par les maladies telles que : le virus d'ebola ou
fièvre hémorragiques, le VIH/SIDA, la malaria, les
épidémies et les pandémies. Les taux peuvent être
revues à la hausse ou à la baisse.
b. Le Rwanda
Le Rwanda est un pays à la fois de l'Afrique Central,
de la Région des Grands Lacs et de l'Afrique de l'Est. C'est un pays
enclavé, sans issue sur la mer. Sa partie Ouest est occupée par
le lac Kivu. Etant l'un des petits pays des continents, il est situé au
coeur de la Région des Grands Lacs. Cette nation est dominée par
des hauts plateaux et des montagnes. Le volcan Karisimbi (45707 m d'altitude)
est le point culminant du Rwanda. Il est situé dans la chaine volcanique
de Virunga au Nord-ouest tandis qu'à l'Est, on a les savanes, les lacs
et les marais se succédant le long de la rivière Kagha (une des
sources du fleuve Nil faisant frontière avec la Tanzanie).
La population rwandaise est composée des Hutu
majoritaire estimé à 90 % et vivant de l'agriculture, 8 à
9 % de Tutsi vivant de l'élevage. Enfin, on a une frange groupe de
pygmées estimée à 1 ou 2 %. Ayant une superficie de
26 338 Km2, la capitale Kigali. Sa population est
estimée à ce jour à 9 millions d'âme. Sa monnaie est
le franc rwandais. Sa densité est de 272hab/Km2.
L'économie rwandaise est basée sur
l'agriculture. L'enclavement du pays est un handicap pour son
développement. Le Rwanda produit le haricot, le café, le
thé les patates douces. Le sous-sol contient de l'or, de béryl,
de tungstène et le réserve de gaz naturel du lac Kivu qui l'objet
d'une exploitation commune avec la RDC.
c. Le Burundi
Le Burundi est l'un des petits pays de l'Afrique situé
dans la Région des Grands Lacs. Son relief est constitué
essentiellement des montagnes et des hauts plateaux. Le Burundi est un des pays
pauvres. Son économie est basée sur l'agriculture. La
majorité de la population est rurale. Le pays ne dispose pas de voie
ferrée et son commerce se fait par voie lacustre.
Sa population est estimée à plus de 9 millions
d'habitants sur une superficie de 27 834 Km2. Soit une
densité de 315 habitant au Km2. Bujumbura est la capitale.
Sa langue le Kirundi et le français, sa monnaie, le franc Burundais.
Jadis un royaume, le Burundi est devenu République en
1966. Avec un parti politique unique Union pour le Progrès National,
UPRONA, dominé par les tutsis. Avec l'avènement de vent de l'Est,
le pays a opté pour le multipartisme. Le pays produit le mais, le
sorgho, le café, le pois, le haricot. Son sous-sol contient de l'or, de
l'étain et de nickel...
L'immensité de la RDC attire la convoitise de ses
voisins. Ce qui alimente la guerre, la présence des
prédateurs...Les sols et les sous-sols pauvres entraînent le
rancoeur et l'envie du Rwanda et du Burundi de s'installer au Congo ou de
soutenir les groupes armés internes et politisés la question
telle que : FDLR, les rebelles burundais du Front National de
Libération.
La région des grands lacs est l'une des régions
les plus peuplées du monde. Sa population est estimée à
150 millions d'habitants.
1.1.2 Colonisation et
indépendance
A. République Démocratique du Congo
Jadis composé des royaumes et des empires, la RDC
deviendra une propriété privée du Roi LEOPOLD II de 1885
à 1908 dates à laquelle LEOPOLD II la cèdera à la
Belgique. En 1885, lors de la conférence pour le découpage de
l'Afrique. Cette assise reconnut la souveraineté du Roi Léopold
II sur une grande partie du bassin du fleuve Congo et son
débouché sur la mer. Dans cet Etat libre le Roi détenait
le monopole sur le commerce du caoutchouc et de l'ivoire. L'absence de voies de
communication l'incita à créer des compagnies privées et
à utiliser la main d'oeuvre locale pour le transport des produits de la
cueillette sur le dos.
En 1897, il introduit la culture du coton et du cacao et
légalisa le travail forcé. Ce fait entraîna une
mortalité effroyable et l'opinion publique fut émue. Le Royaume
Uni lança une campagne de dénonciation de ces abus du
régime Léopoldien avec dans l'objectif :
accélérer le processus de colonisation.
Lors de la découverte du diamant au Kasaï et la
production du cuivre, le Parlement Belge vota en 1908 une colonie Belge en
Afrique. Avec la fin de la 1e Guerre Mondiale et grâce
à la participation des troupes congolaises, les belges
réussirent à conquérir le Tanganyika et le Rwanda Urundi
des mains des Allemands et la SDN plaça les deux territoires sous mandat
belge en 1919.
Durant les années de la colonisation, les
revendications se firent senti pour l'obtention de l'indépendance. En
1951, on lança l'idée d'une communauté belgo-congolaise en
vue de former les élites congolaises dans l'administration. Notons que
les belges créèrent des écoles, des institutions
sanitaires au Congo. Durant la colonisation, le Congo vit la politique d'un
mouvement appelé : `'messianisme congolais `' qui
contestait la politique sociale de la colonie. Ce mouvement,
préconisait, selon I. NDAYWEL « la purification et on
prophétisait la résurrection des ancêtres et la fin
prochaine des règnes de blancs »16(*)
Cependant certaines personnalités du mouvement se
réclamèrent du pouvoir de guérir et annoncèrent la
libération du pays. Parmi ces leaders, on peut citer Simon Kimbangu. Le
mouvement Kitawala,... malgré son interdiction connut un essor
remarquable.
Au terme de la Seconde Guerre Mondiale, l'édifice
colonial commença à se fissurer. La RDC, demeura une colonie
belge jusqu'en 1960. Mais sa décolonisation fut amorcée
dès 1956 lors de la publication du Manifeste de la Conscience Africaine.
La conférence de la table ronde de Bruxelles du 20 janvier au 20
février 1960 poussa les belges peu à peu à se
débarrasser du Congo.
En 1955, le plan de 30 ans par VAN BILSEN, 1956,
présentation du manifeste conscience africaine 1957, la consultation
communale à Léopoldville, Elisabethville et Jadotville en
1959 : manifestation du 4 janvier, le 30-6-1960 : indépendance
du pays. Quelques jours après l'indépendance, le pays fut
plongé dans les troubles et en 1961, E.P Lumumba est assassiné.
Les hommes ci-après marquent l'histoire de cette époque :
Joseph KASAVUBU, LUMUMBA, DIOMI, GIZENGA, NGALULA, C. KAMITATU, Cardinal
MALULA,...
Le Rwanda, avant la première Guerre Mondiale fut une
colonie allemande. Depuis 1980. Depuis sa défunte à 1918, le
Rwanda passa sous mandat de la SDN de l'Allemagne à la Belgique y
compris le Burundi. A l'arrivé des allemand, le pays était
dominé par les Tutsi (Seigneur). Les allemands et les belges s'en
serviront pour gouverner le pays.
En 1959, l'administration belge soutient les Hutu, car
« mecontent des velléités des Tutsi, ainsi les Hutu
s'empareront du pouvoir en voie de décolonisation ».17(*) Cette situation engendra les
massacres et l'exode des Tutsi entre 1953, 1963, 1964 et 1973 vers la RDC,
l'Ouganda, la Tanzanie et ailleurs.
En 1973, un Hutu du nord du nom de J. HABYARIMANA dirige un
coup d'Etat contre un Hutu du SUD G. KAYIBANDA prit le pouvoir. Son
régime consolida la domination Hutu et se « fonda sur une
politique ethnique et régionale institutionnalisé notamment par
le système de quotas en matière d'accès à
l'enseignement et à la fonction publique».18(*)
En 1990, au mois d'octobre, le refugiés Tutsi se
trouvant en Ouganda créèrent le FPR (Front patriotique Rwandais)
et lancèrent leur premières attaques contre l'armée
gouvernementale dirigée par HABYARIMANA. Les pressions militaires, les
revendications démocratiques de l'opposition
s'accélèrent. A cela s'ajouta l'immixtion des protagonistes
engagés dans le processus de négociation de paix à Arusha
(Tanzanie). L'accord fut obtenu en Aout 1993 et portait sur les points
suivants : le cessez le- feu, la constitution d'un gouvernement
élargi ayant à son sein l'opposition y compris le FPR, la tenue
des élections, le rapatriement et la réinstallation des
réfugiés. C'est dans ce contexte que l'ONU créa la Mission
d'Assistance des Nations Unies au Rwanda, MINUARI composée
essentiellement des soldats belges.
Malgré la signature d'Arusha de 1993, l'Avion
présidentiel fut abattu le 06/04/1994. Les membres de l'équipage
et tous les passagers dont les Présidents J. HABYARIMANA et C.
NTARYAMIRA du Burundi y périrent. Le lendemain, commença le
massacre des Tutsi accusé d'avoir abattu l'avion. C'est fut le
début du génocide.
Les membres du gouvernement ainsi que les Hutu
modérés comme Madame AGATHE UWILINGIYIMANA et sa famille furent
assassiné. Dix casques bleus belges, furent tués. Les massacres
s'étendirent sur l'ensemble du territoire national par les milices Hutu
et Interahamwe, proche du Mouvement Républicain National pour
Redressement et le Développement, MNRD, Parti gouvernemental.
Le 15 juillet 1994, le FPR s'empara du pouvoir par la prise de
Kigali, hormis les zones humanitaires tenu par les éléments de
l'Opération Turquoise. Lors des massacres, l'ONU se trouva devant un
dilemme : augmenter ou retirer les contingents engagés au sein du
MINUAR. Elle opta pour le retrait en maintenant 500 hommes comme force
symbolique conformément à la doctrine Clintonienne (Bill CLINTON)
fondée sur l'expérience Somalienne.
L'intervention onusienne au Rwanda avait un caractère
militaire, humanitaire et judiciaire plus tard avec la création du TPIR
afin de sanctionner les auteurs du génocide. Le retrait et l'envoi plus
tard des contingents onusiens n'arrêtèrent pas les massacres. Il
est donc utile que l'on dise que l'ONU était incapable de
résoudre les conflits Rwandais malgré sa présence (MINUAR
I et II).
La déstabilisation de la Région des Grand Lacs
avait commencé à l'époque coloniale. Elle s'est poursuivie
après les indépendances jusqu'à nos jours. Elle s'est
accentué en octobre 1990 lorsque l'APR attaqua le Rwanda à
partir de l'Ouganda. Malgré les accords entre les belligérants,
la situation restera tendue et s'empira d'avantage avec comme
conséquence la mort du Président élu
démocratiquement du Burundi et du Rwanda. Les pays seront à leur
tour dévasté par la guerre, la violence. Le génocide au
Rwanda est le point culminant de la violence qi secoue jusqu'à nos jours
la Région des Grands Lacs. L'opération Onusienne de maintien de
paix se trouve dans l'incapacité d'arrêter la crise à cause
du nombre insuffisant des casques bleus, l'intervention tardive alors que l'on
pouvait bien sauver les vies humaines d'une part mais permette une situation
plus ou moins vivable d'autre part. Les centaines de milliers des personnes
sont massacrés, les villages incendiés, les pillages des
ressources naturelles telles sont les lourds tributs que paient les populations
vivant dans cette région.
Les FPR nouveau maitre à Kigali est l'enfant
chérie des Etats-Unis d'Amérique, qui appui « leur
positon par rapport au nouveau régime Rwandais est comparable à
ce de la France par l'ancien au pouvoir »19(*). La victoire du FPR entraine
des milliers des personnes dans l'errance, l'exil, la mort, etc. c'est ainsi
qu'à ce jour, en vertu de son hospitalité légendaire, la
RDC paie le prix, voilà plus d'une décennie. La RDC
abandonné par la communauté internationale ou
relégué au second plan, personne ne sait s'en
préoccupée, cette hécatombe passe inaperçu car ces
responsables ne sont pas inquiétés.
C. BRAECK MAN n'a pas tord lorsqu'elle dit « la RDC
s'est trouvé prise dans l'engrenage de la guerre, on a vu punir la
population congolaise suspecté d'abrité les acteurs du
génocide. Si bon nombre des congolais sont mort, c'est ne pas au nom de
la sécurité du Rwanda, c'est surtout parce que les richesses de
leurs terres aiguisent tous les appétits »20(*). Cette réflexion pousse
à dire que c'est la richesse congolaise qui lui attire la convoitise de
ses voisins. L'aspect identitaire en est le corollaire.
La fin de l'ère mobutienne, l'aventure de Mzee KABILA
avec son AFDL et ses alliés, le retournement de la situation par la
biais du RCD et ses alliés ainsi que ses ailes prend la région
dans le désarroi. Le Burundi n'échappera pas à cette
situation car les rebelles faisaient toujours parlé d'eux. La
rébellion du RCD embrassa plus la moitié du territoire national
était qualifié de la première guerre mondiale africaine
(impliqua 14 Etats africains). Les enjeux de cette rébellion
étaient : l'accès aux importantes ressources naturelles du
Congo, la balkanisation du Congo, la Clochardisation de la population
Congolaise et pourtant selon le RCD c'était la question Banyamulenge,
(immigré Rwandais, Rwandophone Tutsi et Hutu qui était au premier
plan).
Malgré les élections qui ont eu lieu dans cette
région, la situation sociale reste indésirable. Le calvaire de la
population continue aussi bien en RDC qu'au Rwanda. La redynamisation de la
CEPGL pourrait être un nouveau souffle pour la région.
2. Naissance de la
CEPGL
Bien avant la colonisation, la région de grands lacs
était organisée en Royaumes, Empires,... Chaque entité
avait certes une administration organisée. Mais avec l'avènement
de la colonisation la situation changeant car l'homme blanc en quête des
matières première devrait nécessairement chercher la main
d'oeuvre. C'est ainsi que l'on assista entre 1935 et 1950 à l'afflux des
immigrés rwandais et burundais en RDC.
La fin du 20e siècle laisse sur les
âges d'histoire africaine des grosses tâches de sang. A plus d'une
décennie « la partie centrale de l'Afrique aura transmis
en héritage les spectacles de grandes violences suivis ou
accompagné des renversements spectaculaires des pouvoirs jamais vu par
le passé ».21(*) On assista ainsi à des coups d'Etat au Rwanda
dont G. KAYIBANDA fut victime et céda son fauteuil à J.
HABYARIMANA, au Burundi où Michel MICOMBERO cédera son fauteuil
à Pierre BUYOYA ; Joseph KASAVUBU à MOBUTU. En cela s'ajoute
les assassina des Chef d'Etat dans des situations mal
éclairées : J. HABYARIMANA et C. NTARYAMIRA et M. NDADAYE
succombèrent en 1994.
A. Communauté Economique des Pays Grands Lacs
Le 20 septembre 1976 marque la naissance de la
Communauté Economique des Pays de Grands Lacs. Elle est composée
des Etats ci-après : RDC, Burundi et Rwanda. La mission
était double : l'intégration économique et
coopération transfrontalière. L'organisation a son siège
à Gisenyi au Rwanda.
La CEPGL avait pour objectifs :
- Assurer la sécurité des Etats membres et de
leurs populations de sorte qu'aucun élément ne vient troubler
l'ordre et la tranquillité à leurs frontières
respectives ;
- Promouvoir et intensifier les échanges commerciaux et
la circulation des personnes et de leurs biens ;
- Concevoir, définir et favoriser la création et
le développement des activités d'intérêt
commun ;
- Coopérer de façon étroite dans les
domaines sociales, scientifiques, culturels, politiques, militaires,
financiers, techniques et touristiques, et plus spécialement en
matière judiciaires, sanitaires, énergétiques, transports
et communications.
Pour atteindre ces objectifs et pour assurer son bon
fonctionnement, la CEPGL avait un Secrétariat Exécutif et des
organes :
- La Banque pour le Développement des Etats de grands
lacs (BDGL) ;
- La Société Internationale de l'Energie du
Grands Lacs (SINELAC) ;
- L'Institut de Recherche Agronomique et Zoologique
(IRAZ) ;
- L'Organisation de l'Energie des Pays du Grands Lacs
(EGL) ;
- La Société Commerciale et Industrielle des Gaz
(SOCIGAZ).
La CEPGL était chapeautée par un conseil des
Ministres des Etats membres dont les travaux sont souvent sanctionnés
par un Sommet des Chefs d'Etat dans une présidence rotative.
Aujourd'hui, la CEPGL est en phase de sa redynamisation après les
décennies de violence, des blocages, de non fonctionnement
consécutifs problèmes aussi bien politiques
qu'économiques pour avoir profondément et les Etats membres.
C'est pourquoi, depuis l'année 2000 par la résolution 1291du
Conseil de Sécurité de l'ONU et du 1304 du 16 juillet 2000,
le conseil de sécurité qualifiera l'insécurité dans
cette région « menace réelle contre la paix
internationale ».
D'une manière générale, la CEPGL et ses
organes fonctionnèrent jusqu'à 1996. L'assassinat des deux
Présidents (Rwanda et Burundi) et les guerres au Congo ont certes
occasionné l'arrêt des activités de l'organisation et
laissé un bilan mitigé et largement négatif. Et les
objectifs fixés n'ayant pas été atteints, ils sont
restés lettre morte. Ni l'intégration, ni la
sécurité de la population n'était au rendez-vous. La CEPGL
muée en un club de trois Chefs d'Etat (Rwanda, Burundi et Zaïre)
dans leur intérêt ainsi que dans l'insécurité.
Un guérilla marathon et un renversement de pouvoir au
Zaïre redevenue République Démocratique du Congo. Cette
situation sera accompagnée des massacres des populations rwandaises en
errance sur le sol Zaïrois, en 1996. L'invasion du pays par les
armées étrangères entre août 1998 jusqu'en 2003
camouflée en rébellion et entrainant la première guerre
mondiale africaine.
Depuis les indépendances de ces pays, la
Région des Grands Lacs a été même à ce jour
le théâtre des violences récurrentes. Ces violences n'ont
pas été qu'étatiques mais également des
rébellions à l'Est de la RDC, les attaques des "Inyenzi"
cancrelats, cafard, affrontement interethniques au Rwanda, en 19963-1964, 1994,
Burundi en 1965, 1990-1993. En cela s'ajoute les répressions des
rébellions au Congo avec l'avènement de Mobutu, la fin des
incursions des Inyenzi : la consolidation de régime jusqu'à
l'aide de la violence en 1990 à des acteurs non-étatiques.
- Rwanda : l'invasion des pays par le
FPR en 1991, les massacres organisés et téléguidés
par le proche aux pouvoir, les attentions ces acteurs que l'Etat et occasionna
la prise du pouvoir par le FPR de Paul KAGAME.
- Burundi : les miliciens hutus et tutsi
s'engagent dans un affrontement sanglant et qui connaissant son apogée
en 1998 par l'assassinat du président et les rébellions de
FDD-CNDD, PALIPE HUTU et l'organisation des élections en 2005.
- RDC : Les nombreux blocages allant de
l'après 30 juin 1960, les rébellions mulelistes, la guerre de 80
jours, la présence de l'ONUC jusqu'en 1964 en passant par les travaux de
la CNS qui était alors l'espoir d'un changement du région pour le
peuple mais le plongeant au désarroi car il y aura le pillage, les
émeutes populaire dans les grandes villes, les massacres de
chrétiens en 1992.
Les deux guerres de libérations (1996 et 1998), les
Accords de Lusaka et de Sun City, la transition de 2003 et les élections
de 2006 tels furent les événements qui caractérisent
l'histoire de la RDC. Le renversement du pouvoir au Zaïre (redevenue RDC)
accompagnées des massacres des populations rwandaise hutu en errance sur
le sol zaïrois en camouflée en rébellion.
Dans moins d'une décennie la
région des Grands Lacs a connu un important bouleversement
caractérisé par la violence orchestrée par moult acteurs
(Etat, groupes ethniques, groupes d'intérêt politiques, les
multinationales, ...). Les différents réseaux
transfrontières de la région ont contribué à
mondialiser la crise. Depuis les indépendances, la région de
grands lacs a été le théâtre des violences
récurrentes. Le rebellions de l'Est de la RD Congo, les attaques des
"Inyenzi" cancrelat, cafards au Rwanda, les affrontements de 1964 au Rwanda et
en 1965 au Burundi.
L'avènement du régime Mobutu marque la fin des
rebellions la consolidation du pouvoir au Burundi par MICOMBERO et la fin des
incursions Inyenzi au Rwanda.
Dans les Kivu, les luttes interethniques aux enjeux
politiques fonciers et régionaux relayés par ce débat sur
la nationalité douteuse font de milliers de mort en 1992.
L'hostilité entre les réfugiers, les immigrés rwandais et
les autochtones rend impossible la cohabitation. Les attaques des ex-FAR dans
le camp de réfugiers greffera le démarrage de la guerre de l'AFDL
avec 3 types d'acteurs identifiables : les acteurs primaire, secondaires
et tertiaires.
B. Les acteurs
1. Les acteurs primaires
Ceci rassemble selon MUSILA Cyril
« dont les intérêts dans la contradictoire et qui
dépendent les unes des autres pour satisfaire les
intérêts ». Ils sont directement concernés par
les conflits et leur engagement est partisan. Tel est le cas de
maï-maï, les Etats touchés le RD Congo, l'AFDL...
2. Les acteurs secondaires
Ce groupe rassemble des partis qui ne sont
pas directement par le conflit mais ont un intérêt direct dans une
issue bien déterminée du conflit. Parmi ceux-ci, on trouve les
voisins régionaux entant que nouvelles puissances militaires
émergentes et leurs jeux d'alliance, leur rôle dans la
planification et le bouleversement.
3. Les acteurs tertiaires
Parmi eux on a ceux qui observent avec
résignation et ne veulent pas être impliqués dans les
conflits mais en subissent les conséquences (voir le Zaïre pendant
le massacre de 1994), les tiers non intéressés, non
impliqués et qui désirent se maintenir à l'écart et
enfin les tiers qui s'impliquer activement dans la transformation constructrice
du conflit. Ce sont des acteurs indirect, il se présente en neutre pour
essayer de rétablir la paix par la médiation (cfr la
communauté Internationale l'ONU, l'UA, la troïka occidentale :
USA, France, Belgique, ... sont maître appui technique les oblige
à s'interposer et à s'impliquer d'une manière ou d'une
autre. L'Afrique du Sud étant contestée s'affirme comme
médiateur auquel on fait de plus en plus recours.
Dans cette région, l'identité communautaire est
à la base des conflits. Ces conflits prennent la forme d'affrontement,
des querelles, des massacres. En RDC avec un handicap politique en lambeau, les
pays ont accumulé plusieurs handicaps politiques.
Les luttes au pouvoir s'expliquent par l'appropriation de
terres par l'un de groupes ethniques, les luttes de l'indépendance et
l'exil, massacres la politique d'exclusion.
Le génocide au Rwanda a été commis avec
une très grande politique déjà entre 1991 et 1993, les
massacres à caractère génocidaire furent
dénoncés. Les auteurs tels que : Jean Pierre
Chrétien, collette BRAECKMAN, Filip REYNTJEANS, Claudine VIDAL et bien
d'autres affirment qu'il y avait déjà un projet
génocidaire qui datait depuis plusieurs années mais cette
thèse fut contestée par André GUICHAOUA du 6 avril 1994.
Pour sa part, génocide « n'existait qu'à l'Etat de
projet et n'était pas planifié à
l'avance »22(*)
et Serge DESOUTER, prêtre Catholique et expert auprès du TPIR
quant à lui « considère que la question de la
planification n'est pas tranchée et affirme que tous les arguments
fournis jusqu'ici pour démontrer la planification sont mensonges et
erronés »23(*).
Pour les uns, le génocide a été
préparé par contre cette thèse n'est pas vraie.
L'attention du 6 avril n'est pas l'élément déclencheur
mais la mort du président fut un prétexte car les massacres de
butèrent avant 1994. Il faut note que malgré la présence
de MINUAR, rien de concret n'a été fait pour arrêter les
massacres. Ce n'est qu'en novembre 1994 que le conseil de
sécurité par la résolution 1995 crée le TPIR pour
juger les principaux responsables du génocide. A l'instar du TPIR, il y
a des tribunaux au pays : GACACA, une justice villageoise traditionnelle,
un tribunal populaire chargé de juger les auteurs présumés
du génocide. Le GACACA est vite accusé par les ONG Amnisty
International et Reporters sans Frontière « de ne pas
respecter les critères internationaux définissant un
procès équitable, ni les principes de la non discrimination,
à des arrestations arbitraire, et de condamner parmi les
génocidaires FPR, plutôt que de
génocide »24(*).
En dehors du RWANDA, certains pays occidentaux : Suisse,
Belgique, France, Espagne, Canada, ... en raison de la compétence
universelle de leurs juridictions poursuivaient certains responsables de
génocide.
Concluons en disant que pour les uns il y a eu de simples
massacres de masse dont la quantité aurait été
délibérément grossie pour raison de la propagande en
faveur du FPR, pour les autres, ils affirment qu'il y a eu génocide de
Hutu qui n'a pas été constaté aussi bien par les instances
internationales et les organisations internationales.
Enfin, le génocide constitue une facilité
politique, diplomatique médiatique et militaire et intérieur
octroyé au régime qui a conduit le génocide.
2.2.1. Opération
Turquoise
L'Opération Turquoise est une opération
militaire organisée par la France au Rwanda à la fin du
génocide de 1994. Elle était dirigée par le
Général français Jean Claude
LA FOUCARDE. C'est une opération onusienne conforme
à la Résolution 92 du Conseil de Sécurité de l'ONU.
Cette opération avait l'autorisation d'utiliser le chapitre VII de la
Charte de l'ONU qui autorise l'emploi de la force en cas de menace contre la
paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression. Ce qui est contraire au
MINUARI relevant du Chapitre VI de la Charte ayant au règlement
pacifique des différends et plus basé sur l'observation.
Dans un appel lancé par Médecin Sans
Frontières en avril 1994, cette Organisation Non Gouvernementale avait
dit « On arrête par un génocide avec des
médecins »25(*) et suite à la réduction des effectifs
de la MINUAR que la France après d'intenses discussions auprès de
l'ONU, obtiendra l'accord du Conseil de Sécurité pour conduire
l'Opération Turquoise entre le 22 juin et 21 août 1994. Pour le
Président français François MITTERAND, l'Opération
Turquoise était limitée aux opérations à des
actions humanitaires et de ne pas nous laisser aller à ce qui serait
considéré comme une expédition coloniale au coeur
même du territoire du Rwanda. L'opération conduite à partir
de l'ex-Zaïre pénétrera le Rwanda à partir de
Gisenyi et Cyangungu. L'objectif : protéger la zone humanitaire,
faire cesser les massacres. Cette force était composée de 2550
militaires dont la majorité était venue de la France et des pays
d'Afrique (Sénégal, Tchad, Guinée Bissau, Mauritanie,
Egypte, Niger et Congo). Elle bénéficia de la couverture
satellitaire de l'U.E en vue de localiser les camps des réfugiés
et les colonnes en mouvement.
Au sein de la zone humanitaire, l'objectif était aussi
d'empêcher les affrontements entre les FAR et les FPR. Mais, en juillet
l'opération eut l'accrochage avec les éléments de
l'Opération Turquoise. La zone humanitaire a servi de vrai passage pour
plusieurs personnalités et les membres du gouvernement
intérimaire rwandais vers le Zaïre.
Conçue pour sauver les vies humaines,
l'Opération Turquoise n'était pas à la mesure de ses
tâches. Elle fut incapable d'arrêter l'avancée d'APR. Elle
fut l'objet des critiques en France aussi bien qu'au Rwanda. Les massacres de
BISESERO, la non arrestation des criminels et les viols des femmes illustrent
les insuffisances de cette opération. Pour preuve, il existe des
plaintes à Paris et à Kigali. Et pourtant l'Opération
Turquoise devrait rétablir l'autorité de l'Etat par sa
neutralité. L'ordre donné était
d' « affirmer auprès des autorités locales
rwandaises, civiles et militaires, notre neutralité et notre
détermination à faire cesser les massacres sur l'ensemble de la
zone contrôlée par les FAR en les incitant à
rétablir leur autorité »26(*). Patrick de Saint EXUPERY
pense que cette opération était une mystification. D'où la
MINUAR II
2.2.2. La Mission des Nations
Unies pour l'Assistance au Rwanda
L'ONU ayant constaté l'échec
de MINUAR I, a créé une mission pour aider à appliquer
l'Accord d'Arusha signé en août 1993 par les parties rwandaises en
conflit. Son mandat était « contribuer à assurer la
sécurité de la ville de Kigali, superviser l'accord de cesser le
feu, superviser les conditions de la sécurité
générale pendant la période de la transition jusqu'aux
élections, participer au déminage, aider à coordonner les
activités d'aide humanitaire liées aux opérations des
secours ».
Au fur et à mesure que la situation changeait au
Rwanda, le Conseil modifiait aussi le mandat. A la reprise des
hostilités en 1994, la Mission avait pour mission de
« contribuer à la sécurité et à la
protection des personnes déplacées, des réfugier et de
civiles en danger, le maintien de la zone humanitaire sûre et assurer la
sécurité et l'appui de la distribution de secours et de
opération d'assistance humanitaire ».
Outre ces missions précises, la MINUAR a
contribué à assurer la sécurité du personnel du
TPIR et celles des spécialistes des droits de l'homme, la formation
d'une nouvelle police nationale intégrée, a facilité le
retour des réfugies en toute sécurité comme appui
à la réconciliation nationale...
La force de la MINUAR était composée de 5500
hommes. Elle a durée deux ans. Elle s'est achevée en 1996. Son
rôle a été très controversé lors du
génocide par, d'une part la réduction turquoise, l'APR nouveau
maitre la jugea inutile car selon le nouvelle autorité, le pays
était débarrassé des génocidaires.
En novembre, le Conseil de Sécurité crée
à Arusha (Tanzanie) un Tribunal Pénal International pour le
Rwanda, TPIR en sigle afin de permettre le jugement des auteurs du
génocide (les organisateur et planificateur). A la justice
internationale s'ajoute la justice rendue par les tribunaux rwandais ordinaire
et compétents pour juger les criminels et en 2002, le pays institua le
"GACACA" une justice coutumière basée sur le principe de l'aveu
public en échange d'une réduction de peine. Cette justice doit
favoriser également la réconciliation nationale.
Ces juridictions aussi bien internationales que nationale ne
poursuivent que les Hutus tandis que les Tutsis assurent la gestion de la
chose publique sur presque tout le plan, sans s'inquiéter même de
la justice.
CHAPITRE II
IDENTITES DANS LA REGION
DES GRANDS LACS
L'Identité étant le caractère de ce qui
est un ou l'ensemble de traits culturels propre à un groupe ethnique
(langue, religions, art, culture...) le sentiment d'appartenance d'un individu
à une contrée est en ce jour l'objet de critique conduisant
même à la mort, elle est source des conflits, du tension aussi
bien sur le plan politique, culturel, économique, foncier social,
religieux ...
L'identité nationale est un sentiment national.
Elle désigne le « le sentiment ressenti par une personne, de
faire partie d'une nation »27(*). Tel est le cas d'un individu qui se déclare
congolais, français, rwandais, burundais...quand il est officiellement
de cette nationalité, mais aussi quand il a l'impression de partager
assez des points communs avec cette nationalité pour appartenir à
leur communauté. Le sentiment d'identité est intime à
chaque personne tandis que l'identité nationale d'une personne est une
intériorisation qui passe par les pratiques telles que les
échanges économiques, les langues parlées.
L'identité nationale désigne l'ensemble des
points communs entre les personnes d'une même nation. Le renforcement de
l'identité nationale arrive lorsqu'on est militairement menacée
et il faut que cette menace se précise. Les éléments
ci-après illustrent bien l'identité nationale, à savoir
l'hymne national, la religion, l'heterogeneité, la langue, le drapeau,
la culture...
L'identité nationale est perçue à
travers le monde différemment. En Ecosse et en Belgique,
l'identité nationale est symbolisée par le drapeau national. En
Haïti, France l'identité fait appel à la langue : le
créole et le français pour le Haïti et le français
pour la France. En Iran, l'identité nationale est la résultante
de trois tendances : l'héritage colonial, culturel, social,
naturel. En Russie, c'est la religion orthodoxe et la langue russe...
Cette question identitaire a soulevé aussi des
passions à travers le monde. Le Taiwan avec la Chine, la
Macédoine avec la Yougoslavie et la Grèce, la République
Dominicaine avec l'Espagne, le Haïti, le Hong-Kong à la Chine, la
Yougoslavie avec les Etats tels que : Slovénie, Croatie,
Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro, Macédoine
et les provinces autonomes de Vojvodine et Kossovo... et l'Afrique en
générale et la Région des Grands Lacs n'échappent
pas à cette situation. Selon Joseph KI-ZERBO « la
multiplication des guerres provient des problèmes structurels qui n'ont
pas été résolus par l'indépendance (...) les amples
causes des guerres et de conflits remontent à la seconde moitié
du 19ème siècle »28(*).
En parlant des ethnies, KI-ZERBO, recommande de
« cultiver les structures interethnique et transethniques positives,
parce qu'elles peuvent aider à résoudre des problèmes. Il
est évident que les guerres ne finissent jamais si l'un s'en tête
à ne regarder que les ethnies qui dépassent souvent le
frontières nationales. Est-il possible de mettre fin aux guerres en
Afrique, l'on y croit pas maintenant car
pensent-ils : « ceux qui essaient de mettre fin à la
guerre, sont souvent ceux qui vendent les armes en sous main ou bien qui
défendent leurs intérêts pétrolier au prix de
guerres civiles entre africains »29(*).
Du début du 20ème siècle, la
Région des Grands Lacs, la question de la nationalité persiste et
certains auteurs proposent même de réflexions savantes. Tels sont
le cas de :
Déo MBONYIKEBE SEBAHIRE qui analyse la situation en
affirmant qu'elle « est secouée par des crises identitaires
caractérisées par des réflexes d'exclusion, de refus de la
différence et la présence d'identité à la fois
meurtries et meurtrières »30(*). Jean Pierre CHRETIEN quant à lui estime que
l'identité dans la Région des Grands Lacs est « la
crise n'est pas l'expression d'un héritage ancestral (celui d'atavisme
négatif) qui resurgirait aujourd'hui, elle n'est pas non plus le produit
de la malignité coloniale. Elle est le fruit d'une situation mal
contrôlée, mal géré, d'une adaptation manquée
à l'entrée de la région dans la sphère des contacts
et échanges mondiaux. Les solutions doivent être inventées,
expérimentées, promues, par la génération actuelle.
Mais, on ne bâtit pas l'avenir dans l'amnésie, dans la confusion
des connaissances et avec passions des mémoires portées à
chaud par les violences de la dernière
décennie »31(*).
Enfin Dominic JOHNSON distingue les conflits de
nationalité d'ethnicité. Pour lui, « les conflits de
nationalité de ceux d'ethnicité qui sont des luttes ou des
guerres entre ethnies au sein d'un Etat. Les conflits de nationalité
consistent en une dispute fondamentale sur l'appartenance de communauté
à la nation, de qui est citoyen avec les droits qui en découlent
et qui est étranger, donc sans droits citoyens »32(*).
Pour certains l'immigration Burundo-Rwandaise par le biais
de colons Belges en est l'origine car elle constituait la main d'oeuvre
non-négligeable tandis que pour les autres elle est un
phénomène qui date d'avant la colonisation. C'est pourquoi, pour
Mutoy MUBIALA, la mobilité transfrontalière postcoloniale a
connu deux phases :
- 1959-1994 : mobilité due aux réfugies de
la première génération
- 1994 à ce jour mobilité due aux refugies de
deuxième génération.33(*)
1. Immigration Rwandaise en
RDC
La Belgique sur accord de Société des Nations
à la suite de la Traite de Paix de Versailles avait repris le
contrôle du Rwanda et du Burundi. Ce qui créa une sorte d'Afrique
équatoriale Belge avec l'intégration aussi bien politique que
monétaire. Cette intégration entrainera l'immigration Rwandaise
vers la R D C à partir des faits ci-après :
§ Les mutations de fonctionnaires locaux de leur
territoire d'origine à un autre :
§ La réalisation des migrations de travailleurs
(en particulier du Rwanda vers le Kivu et le Katanga).
§ La gestion des congrégations missionnaires
suivant le même modèle coloniale :
§ La création d'université, surtout au
Congo (en particulier Lovanium/ recevant des étudiants de deux autres
pays).34(*)
Les conflit ayant surgit au Burundi en 1962 et Rwanda en 1959
provoquant une forte mobilité des ressortissants de ces deux pays en R D
C. Cette immigration ou mobilité a eu comme conséquence
progressive des terrains dans les pays d'accueil entre les autochtones et les
immigres. D'où la résurgence de conflit de
nationalité :
Aussi, cette immigration est et reste une des sources
liées aux incursions des Rwandais en
RD Congo. La seconde phase de leur immigration mais surtout
l'ampleur a certes aggravé la situation car elle est utilisée
comme un des facteurs de guerre régionalisée ayant des
conséquences telles que le démentiellement de la CEPGL qui est en
phase de la redynamisation, le développement de activités
militaires, le trafic illicite des armes, l'exploitation et le trafic des
matières de la R D C.
L'immigration rwandaise a presque semé « une
impossible cohabitation, un difficile dépassement et une greffe entre le
civique et l'éthique en mal de cohésion et d'harmonie
politique ».35(*) Entre autochtones et immigres, on rencontre une
forte opposition qui est se radicalise.
Tel que nous l'avons dit ci-haut, il faut aussi noter que les
mouvements d'immigration se caractérisent par l'immigration pour le
travail qui se fait entre 1926 et 1937 et l'autre dite des transplantations des
populations du Rwanda entre 1937 et 1957. Ceci avant la fondation de Mission
d'Immigration des Banyarwanda, MIB, en 1948. Selon KAFARHIRE, « un
grand nombre de banyarwanda furent installes dans le MASISI entre 1937 et 1945.
Des statistiques montrent par exemple qu'en 1937 on dénombrait 691
Banyarwanda à Masisi. Ils atteignaient 8492 en 1942 tandis qu'en 1945,
ils s'élevaient déjà au nombre de
24 448 ».36(*)
Durant cette époque comme en ce jour, cette
présence est perçue comme une menace. Au Nord Kivu, les
immigrés ont une autorité coutumière à Rubaru dans
le Bwisha et à Masisi à Gishari.
S'agissant du Sud Kivu, la situation est différente
car les banyarwanda ont été toujours réduit à payer
leur tribut aux Chefs des terres et n'auraient pas encore d'autorité
coutumière.
1.1. Rwandophone et
Banyamulenge
Au dire des géographes et historiens : Jean Pierre
CHRETIEN, ELIKYA M'BOKOLO... les Banyamulenges sont localisés dans le
territoire d'Uvira. Ils seraient au Congo avant 1885. Pour les
uns, « les Banyamulenges seraient partis en exil à
cause conflit de succession qui avait éclaté la mort du Mwami
RWABUGIRI EN 1895... ».37(*)
Les Banyamulenge furent recrutés par le Belges entre
1925 et 1929 pour le Katanga ou ils travaillaient au sein de l'U M H K (Union
Minière du Haut Katanga). L'appellation Banyamulenge est de GISARO
MUHOZA et date de 1976. L'Objectif est de se distancer de leurs ancêtres
banyarwanda. L'usage du nom entra en vigueur après le génocide
burundais de 1972.
S'agissant des immigrés de 1959, il faut noter
qu'afin d'éradiquer une certaine opinion et idéologie ayant comme
objectif de semer la confusion, les Banyarwanda sont arrivés
récemment au Nord Kivu et précisément à Masisi, car
l'autorité coutumière a été toujours assurée
par le Bahunde. Cette prérogative est au Bahunde et non aux
Banyarwanda.
Lors de l'indépendance, une question restait pendant
aussi bien pour les autochtones que pour les immigres. La Belgique n'a pas
légué au Congo une situation facile à gérer
malgré la tenue de la Table Ronde en janvier 1960 qui n'a pas
tranché sur le statut des banyarwanda. L'objectif était de
faire voir aux noirs qu'ils étaient incapables à diriger le pays
d'une part et d'autre part avoir les pieds dans les affaires internes du
pays.
1.2. Nationalité en R D
C et controverses
La RDC a accédé à l'indépendance
sans une loi sur la nationalité. En 1972, sur pression de son directeur
de cabinet BISENGIMANA, MOBUTU octroya la nationalité congolaise aux
banyarwanda se trouvant en R D C d'une manière collective. Ceci eut un
impact négatif sur les autochtones car cette façon d'agir
n'à fait qu'alimenter la haine ethnique et l'absence de la cohabitation
pacifique. En 1982, les parlementaires votèrent la loi sur la
Nationalité tout en se basant sur le « jus soli » et
en ne reconnaissant que les individus dont leurs ancêtres ont
vécu au Congo avant 1885, année durant laquelle l'on
délimita les frontières politiques étaient
concernées. La loi de 1982 est certes une revendication des
autochtones.
La nationalité, selon Pierre LOUA, étant un
lien juridique entre une personne et une communauté donnée, elle
peut être considérée comme « un lien juridique et
politique qui rattache une personne à une nation
donnée » La nationalité est attribuée aux
personnes physiques par l'Etat non d'une manière collective mais
individuellement et sur une demande ayant suivi les étapes. Et l'on
acquiert la nationalité par la naissance, la nationalisation... La
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme à son article 15
stipules que « tout individu a droit à une nationalité Nul
ne peut être arbitrairement prive de sa nationalité ni du droit de
changes de nationalité »
David RUZIE dans son ouvrage, définit la
nationalité comme « un lien juridique qui rattache une
personne à un Etat » De ce fait la nationalité
constitue donc le fondement du droit à la participation politique de la
vie de l'Etat, au droit foncier...Chaque Etat au monde est libre de fixer les
règles d'acquisition de la nationalité. Elle est soit par
l'originalité (jus sanguinus, jus soli soit par le mariage la
nationalisation ou par voie d'acquisition après la naissance.
En 1964, la nationalité congolaise était
basée sur les éléments suivants :
- l'unicité et l'exclusivité de la
nationalité congolaise
- la nationalité se transmet par le droit du sang.
L'appartenance à des tribus sensées avoir
habité sur le territoire national avant la colonisation pour
définir la nationalité Congolaise.
- les restriction aux capacités de citoyens
nationalistes, exprimés en terme de « petite
naturalisation et de grande naturalisation.
La nationalité confère donc aux citoyens le
droit au vote, aux manifestations, aux pétitions, au militantisme...
Elle entraine également des obligations que l'on doit remplirai,
notamment le devoir de voter, le droit fiscal, le devoir de
solidarité... Tout Etat au monde a donc l'obligation d'inclure ses
citoyens et l'exclusion du non-Citoyen (étranger, apatrides...) Ceux qui
sont inclus,sont garantis par l'égalité des droits civils,
économiques et sociaux tandis que les exclus ne participent pas à
la vie pratique du pays.
En R D C, la question liée à la
nationalité est l'un des problèmes le plus douloureux le plus
complexe depuis plus de 50 ans. Ce problème est à l'origine des
guerres (1996-1998)dans la mesure où la nationalité
confère le droit d'être élu, de se faire élire, de
participer à la vie active de son pays, droit à la terre...Ce qui
ne pas le cas chez les étrangers. Aussi, certains politiciens sont-ils
mis en causes par leurs adversaires lors des échéances
électorales ou des créations des partis politiques. C'est
pourquoi en Afrique et ailleurs on parle de l'ivoirité, de la
Congolité, du fils de l'Hongrois, Afro-Américain...
Cette question étant sensible, presque tous les
gouvernements qui se sont succèdés n'ont su donner une
réponse satisfaisante et n'ont pu gérer celle-ci à telle
enseigne qu'elle est utilisée comme une sanction pour les uns et une
gratification pour les autres. La nationalité congolaise est au centre
des multiples enjeux, des querelles et des guerres. Les rwandophones, les
banyamulenges étant confrontés à la contestation de leur
origine et à la limitation de leurs droits. Ces communautés sont
soit instrumentalisées par les puissances occidentales, elles sont soit
la cible des discours xénophobes des politiciens.
Comme si cela ne suffisait pas, vu les confusions de la loi
du 1972 conférant automatiquement et collectivement la
nationalité aux ressortissants rwandais vivant au Congo et celle de 1982
qui annulait la précédente et ne reconnaissait plus que lu
nationalité à titre individuel. Cette loi a fortement
marginalisé les immigrés rwandais et servira de slogan
rassembleur pour les rebellions menées par l'Alliance des Forces
Démocratique pour la Libération du Congo de L.D. KABILA en 1996
et par la Rassemblement Congolais pour la Démocratie d'Azarias
RUBERWA en 1998.
Les frustrations et les revendications relatives à la
nationalité ont fait que certains groupes prennent les armes pour faire
entendre leurs voix. Il a fallu l'apport de la communauté internationale
afin de mettre toutes les machines en oeuvre, mettre tout le monde d'accord
afin de privilégié la paix et la stabilité du pays.
En 2004 à l'issue d'un vote très
contesté au parlement de la transition 1+4, la loi sur la
nationalité a été adoptée et promulguée par
le Président de la république dans le souci de la pacification et
de la réunification du pays. La pression de la communauté
internationale fut importante. Cette Loi confère la nationalité
Congolaise « à toutes personnes, ainsi qu'a leurs descendant
qui résidaient en R D C au 30 juin 1960, date de l'indépendance.
La loi ne reconnait pas la double nationalité ».
En 2006, lors du referendum organisé en décembre
2005, une nouvelle Constitution est entrée en vigueur. Elle fut
promulguée le 18 février 2006 par le Chef de l'Etat. L'art 10 de
cette Constitution stipule que « la nationalité congolaise est
une et exclusive. Elle ne peut-être détenue concurremment avec
une autre. La nationalité Congolaise est soit d'origine, soit
d'acquisition individuelle » La Constitution poursuit en disant
« est Congolais d'origine, toute personne appartenant aux groupes
ethniques dont les personnes et le territoire constituent ce qui est devenu le
Congo, présentement la République Démocratique du Congo
à l'indépendance ».
Bien que cette loi existe, elle n'a pas mis fin aux querelles,
incompréhensions aussi bien chez les politiciens que chez les
autochtones du Kivu et de la R D C en générale. Les
échéances électorales nous ont dit et nous diront plus.
2.1.3. Nationalité au Rwanda
La République Rwandaise de l'après
génocide de 1994 à travers sa loi organique n°29/2004 du 03
décembre 2004 portant Code de la Nationalité Rwandaise stipule
dans ses articles 1,2,4 et 6 que la nationalité rwandaise est acquise
soit par origine, par filiation naturelle ou adoptive, par naturalisation,
naissance au Rwanda et par le mariage. Le Rwanda accepte la double
nationalité (art 2). Pour les apatrides et pour ceux dont les parents
sont inconnus, la nationalité rwandaise leur est accordée en
vertu de l'art 6
Les dispositions rwandaises diffèrent bien de celle de
la R D C qui ne reconnaît qu'une seule nationalité.
2.2. Controverses sur la
nationalité Congolaise
Il est vrai que dans l'opinion publique congolaise, la
question de la nationalité suscite de controverse, surtout lorsqu'il
s'agit des rwandophones ou des banyamulenge. Les immigrés, les
transplantés, les clandestins, les réfugiés... et
pourtant la nationalité est un problème à la fois
politique et juridique. Pourquoi la nationalité est-elle un
problème dans la Région des Grands Lacs ? Cette
région ignore-t-elle le droit ?
En RDC, depuis l'époque belge jusqu'au régime de
Mobutu, la question de la nationalité a été l'objet de
satisfaction chez les uns, de frustration, de xénophobie chez les
autres. Cela conduit à des attitudes d'exclusion, de règlements
de compte, d'hostilités, de violations des droits de l'homme, des
guerres dites de libération.
Les controverses sur la nationalité dans cette
région sont liées aux réalités
ci-après :
§ l'interprétation et l'application de la Loi sur
la Nationalité en R D C. Et pourtant nous vivons la mondialisation. Elle
nous exige d'éviter l'exclusion mais plutôt à communier
avec les autres dans la paix. Depuis l'avènement de la colonisation, on
pourrait inventorier la loi sur la nationalité plus des dix textes qui
vont du décret du 27 décembre 1892 jusqu'à la constitution
du 18 février 2006. Seule l'interprétation et l'application
posent problème.
§ Concernant l'époque coloniale, les traits
suivants attirent notre attention :
§ aucune loi ne parle spécifiquement de la
nationalité à accorder aux indigènes rwandais ou
burundais établis au Congo;
§ ni la Charte coloniale, l'Acte de Berlin de 1885, la
Table Ronde de Bruxelles, ainsi que la Loi Fondamentale de 1960 abordent cette
question. Malgré les allégations avancées par les
rwandais, ces textes sont muets sur la question ;
§ avant le 30 juin 1960, les indigènes congolais
ou pouvaient-ils prétendre à la nationalité au sens
complet du terme.
Au lendemain de l'indépendance et dans le but
d'éviter les déchirements ethnico- tribales, favorisant ainsi la
réconciliation nationale, il faut soumettre la population au referendum
constitutionnel à 1964 en vue de combler les lacunes de textes
précédents. L'art 6 de la constitution de Luluabourg,
reconnaît une seule nationalité Congolaise. Cette
nationalité est attribuée à la date du 30 juin à
toute personne dont un des descendants est ou a été établi
sur le territoire du Congo avant le 18 octobre 1908. Mais au moment de sa
promulgation, le pays sombra dans la rébellion et la tribu paya le lourd
tribut, accusés de coalition avec l'ennemi.
Le 24 novembre 1965, Mobutu accède au pouvoir. En 1971
partant de la Loi n° 71-020 du 26 mars 1971 et par la Loi n° 72-002
du 05 janvier 1972 relative à la Nationalité Zaïroise, il
accorde la nationalité aux personnes originaires du Ruanda-Urundi
établies au Congo à la date du 30 juin 1960. La
nationalité est accordée aux personnes établies dans la
province du Kivu avant le 1er janvier 1950 et qui ont
continué à y résider depuis lors.
Dans la 1ere Loi, on constate qu'elle ne concerne que les
originaires du Ruanda-Urundi. L'on pensait ainsi mettre fin aux
brutalités imposées aux rwandais de la part de Congolais par
l'opération RRR (Rendez les Rwandais au Rwanda). En second lieu, le
Directeur de Cabinet du Chef de l'Etat B. BISENGINANA aurait pesé de son
poids dans la signature de ces deux lois très largement favorables
à ses frères. Ainsi, sera-t-il accusé d'avoir
régularisé les dossiers des nationalités de ses
compatriotes Tutsis. Ces deux lois permirent aux immigrés rwandais
d'obtenir les cartes d'identité zaïroise, des vastes concessions et
des grandes entreprises au moment de la zaïrianisation, les postes
importants dans le Gouvernement et les Services de Sécurité de
l'Etat ainsi que dans les établissements universitaires.
En 1980, submergés par des pétitions et
revendications des hommes politiques, la question de la nationalité
réapparaît sur scène et obligea les autorités de
réagir. C'est ainsi qu'on promulgua la Loi n° 81-002 du 29 juin
1981 sur la Nationalité Zaïroise. Cette nouvelle Loi suscita des
controverses. Le Zaïre fut accusé d'avoir peuplé le pays des
étrangers et des personnes ayant la nationalité douteuse. Les
Rwandais habitant le Nord Kivu adressent une lettre au Secrétaire
Général de l'ONU demandant de créer un Etat
séparé et indépendant du Nord Kivu. La raison est que la
nationalité leur conférée venait d'être
retirée. Malgré l'organisation de la Conférence Nationale
Souveraine, les ressortissants rwandais n'obtiendront pas gain de cause.
Néanmoins, la CNS retiendra le principe du respect de la loi sur la
nationalité. Ce fait entraîna l'annulation de la
représentation des sujets rwandophones aux travaux de la CNS.
En parlant de la nationalité dans la Région de
Grands Lacs, la question vise aussi les Burundais et le Rwandais que nous
pouvons catégoriser en 2 groupes : les immigrés et les
transplantés et le réfugiés. Les immigrés sont ceux
qui sont arrivés avant la présence coloniale à cause des
guerres des conquêtes au Rwanda et Burundi au 19 ème siècle
à la recherche de l'espace vital. Patient KANYAMACHUMBI dira
« les banyamulenge sont venus il y a plus de 2 siècles ...mais
ils étaient principalement Bahutu et Batutsi en provenance du Rwanda et
du Burundi. Ils ont par ailleurs intègre en leur sein des
éléments Tanzaniens des Bashi de Ngweshe et de Batela du temps du
Baron Dhanis »33
A ce niveau, les transplantés les personnes
arrivées entre 1930 et 1950 dans le cadre de MIB et des populations
rwandaises sont transplantées soit dans le but de palier les famines au
Rwanda et décongestionner un territoire surpeuplé, soit pour
servir de main d'oeuvre dans les plantations du Kivu et dans l'industrie
minière du Katanga »34. Pour Léon de Saint MOULIN
« le Kivu au contrains, a connu pendant les mêmes années
1948-1958 son accroissement le plus fort sur base d'un flux important
d'immigration rwandaise organisée de 1945 à 1955. On estimait en
cette dernière année que 170000 rwandais s'étaient
installes au Kivu depuis le début de l'opération...D'après
le recensement de 1970... au Kivu. Il y avait 335180 rwandais, installes pour
la plupart au Nord Kivu »35 Les plus grands problèmes pour
les transplantés sont : la terre, la représentation
politique et la nationalité.
Les réfugiés sont ceux qui ont fait la
révolution de 1959, les réfugiés burundais ayant fait le
coup d'Etat depuis 1962.
Depuis lors, la nationalité a été
conférée à ces compatriotes devint l'objet des tractations
chez le politiciens et chez les autochtones qui n'hésitent pas à
les accuser d'avoir un projet d'annexion d'une partie du pays au Rwanda d'avoir
élaborer le plan d'une nouvelle colonisation Tutsi, le Tutsiland...
3. Assassinat de
Juvénal HABYARIMANA et GENOCIDE
Général et Homme d'Etat, J, HABYARIMANA est
arrivé au pouvoir à la suite coup d'Etat contre Grégoire
KAYIBANDA en 1978. Il fut élu Président de la République
en 1988. L'attentant aérien du 06 Avril 1994 provoqua sa mort et de son
homologue Cyprien NTARYAMIRA. Cet assassinat déclencha un
génocide aussi bien des Tutsis et de Hutus modérés. Le
Front Patriotique du Rwanda de Paul KAGAME prendra progressivement le
contrôle de l'ensemble du pays. En juillet 1994, l'armée de KAGAME
s'empara de GISENYI. Ce fait déversa sur le territoire congolais des
milliers de réfugiés Hutus y compris l'ex-FAR en
débandade et les officiels de J.HABYARIMANA.
Le génocide au Rwanda eut lieu entre le 06 Avril et le
4 juillet 1994. Cet acte fut commis dans le cadre d'une guerre civile qui
opposait le gouvernement HABYARIMANA en majorité Hutu au FPR de
KAGAME. Rappelons que è1990, le FPR se trouvait en exil en Ouganda
décida de revenir au pays en vue de prendre le pouvoir par les armes.
Pour ce faire, le gouvernement devrait se défendre. Pour l'ONU entre
800000 et 100000 rwandais ont trouve la mort en 90 jours. Les Tutsis, les Hutus
solidaires aux Tutsi succombèrent.
La discrimination entre Tutsi et Hutu a atteint le sommet en
1994 et s'est construite dans un processus historique complexe.
Déjà en 1931, une carte d'identité ethnique fut mise en
place par l'administration belge afin de distinguer les Hutus des Tutsis. En
1959. Les Tutsi se réfugièrent dans de pays voisins. En 1957, un
manifeste des Bahutu fut rédigé par G.KAYIBANDA. Ce document est
considère comme « le texte fondateur de la politique ethniste
qui marquera les premières décennies du Rwanda
indépendant » Dans ce document, les assassinats, les massacres
sporadiques, des maisons sont incendiées sont signalés. En 1963,
entre 800 et 12000 hommes, femmes et enfant sont massacres et la radio Vatican
parle du pénible génocide jamais perpétré depuis
celui des Juifs.
4. Guerres de
Libération en République Démocratique du Congo et
Question
identitaire
La République
Démocratique du Congo a connu entre 1996 et 1998 deux guerres dites de
Libération. L'une était conduite par L.D.KABILA sous le drapeau
de l'Alliance de Forces Démocratique pour la Libération du Congo
(AFDL) soutenue par les pays tels que le Rwanda, l'Ouganda, l'Angola, le
Burundi et avec la bénédiction de l'Occident. La seconde par les
dissidents de l'AFDL réunis dans le Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (RCD) soutenu par les alliés d'hier de L.D.KABILA
exceptés le pays de la SADC (Communauté de Développement
des Etats de l'Afrique Austral). Les objectifs de ces deux guerres
étaient, d'une part mettre fin au régime de Mobutu et d'autre
part de renverser le Président L D KABILA. Cette situation était
favorisée par la crise de Légitimité, la culture de la
violence pour conquérir le pouvoir, la mauvaise gouvernance le
despotisme et le tribalisme comme dominantes de la vie politique au Congo.
Ces deux guerres de Libérations avaient toutes le
même credo : La protection de la minorité, la question de la
nationalité à conférer aux immigrés rwandais et aux
Banyamulenge. La 1ère guerre de Libération atteindra
son objectif c'est-à-dire la prise de Kinshasa le 17 mai 1997, la fuite
de Mobutu et son exil au Maroc après plusieurs tentatives de
négociation. La seconde n'atteindra pas son objectif. En mai 1999, le
RCD se disloque. La rupture fut consommée entre Wamba-dia-Wamba et Lunda
Bululu du fait que Wamba prônait le dialogue avec Kinshasa et Lunda
Bululu était pour une victoire militaire sur Kinshasa. Wamba fut
évincé au profit du Dr ILUNGA Emile. Wamba deviendra le chef de
file du RCD Kisangani. La dislocation du RCD, le froid accueil de ce mouvement
par la population autochtone, les multiples violations des droits des humains
par le RCD figurent parmi les causes de son échec.
L'opinion se rappellera du non infligée au RCD par la
population qui l'accusait « de conquérir les territoires au
profit du Rwanda, de chasser les autochtones de leurs terres, de massacrer
sous prétexte de représailles aux inciviques maï-maï,
interahamwe, d'anéantir le pouvoir coutumier au profit des Tutsis, de
piller de façon systématique les ressources naturelles du Congo,
de faire taire toute voix qui pourrait s'élever contre le Tutsi et d'
accorder la nationalité d'une façon collective à tous les
Tutsis »38(*) .
4.1. Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL)
Vers la fin de l'année 1996, la
partie orientale de l'ex-Zaïre devenait instable, la situation de plus en
plus tendue des centaines des Hutus ayant traversé a frontière,
vivant aux camps des réfugiés tirent profit et s'organisent
autour d'un mouvement appelé "R.D.R"(Rassemblement pour le Retour et la
Démocratie au Rwanda) en vue de déstabiliser le Rwanda à
partir de l'ex-Zaïre. Les camps de déplacés deviennent ainsi
les bases en arrière ou leurs milieux de prédilection afin de
s'infiltrer pour tenter une nouvelle insurrection.
Au même moment, dans le Sud Kivu, la situation des
Banyamulenges devenait plus précaire. La discrimination, les attaques de
la part des extrémistes faisaient surface. Ainsi, les Banyamulenge se
regroupèrent et obtirent la protection du Rwanda pour faire face
à l'offensive des extrémistes.
L'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo, AFDL, qui est une association de plusieurs
mouvement se regroupèrent et se fixèrent un objectif : le
départ de Mobutu, l'instauration d'un nouvel ordre politique, la relance
de l'économie rongée par le prédateurs, l'instauration de
la démocratie, ... L'AFDL était issue des partis politiques
ci-après :
- ADP de Déogratias BUGERA : qui défendait
les intérêts de Banyamulenge ;
- CNRD d'André KISASE NGANDU : leader du
groupe ;
- ARLZ dirigé par MASASU NINDANGA, défenseur,
comme Déogratias BUGERA, des intérêts des
Banyamulenge ;
- PRP dirigé par Laurent Désiré KABILA de
son maquis d'HEWA BORA à FIZI.
A la création de l'AFDL, Laurent Désiré
KABILA n'y était pas encore associé. Grâce à son
éloquence, il va rejoindre l'Alliance comme porte parole, puis comme
Chef de file jusqu'à son auto-proclamation comme Président de la
République lors de la prise de Kinshasa le 17 mai 1997.
Le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda avaient assuré la
logistique et l'appui des alliés du Nord pour la conquête des
territoires. L'objectif de cette lutte ne fut autre que la protection de la
minorité avec l'épineuse question de la nationalité
à conférer aux ressortissants rwandais comme sous entendu.
Selon les observateurs, les premières actions de l'AFDL
étaient de prendre les villes et les territoires frontalières,
disperser les camps des réfugiés et empêcher ainsi les
Hutus de s'organiser pour contre attaquer le Rwanda. Cette situation aggrava
les problèmes sanitaires qu'humanitaires des réfugiés.
Par centaines, ils s'éparpillèrent dans les forets congolaises,
exposés à la famine, aux maladies, aux fauves et aux bandes
armées.
Alors qu'elle progressait, l'AFDL buta au problème de
dirigeant. KISASE NGANDU, Président de l'aile militaire trouvera la mort
dans des circonstances non élucidées jusqu'à ce jour.
L.D. KABILA se présenta comme responsable politique et porte parole du
mouvement. La population laissée par le régime Mobutu, accueilla
favorablement les rebelles jusqu'à Kinshasa. Et les troupes de l'AFDL
furent transformées rapidement en une nouvelle Armée
Nationale.
Il fallut quatorze mois pour que l'AFDL éclata. Elle
ne survécut pas aux contradictions entre L.D. KABILA et ses anciens
alliés : Ouganda et Rwanda. C'est ainsi que l'on assista au
déclenchement de la seconde guerre du Congo le 02 Aout 1998.
4.2. Le Rassemblement Congolais
pour la Démocratie (RCD)
La Rassemblement Congolais pour la Démocratie, groupe
rebelle opérant dans la partie Est du pays, sponsorisé par le
Rwanda et l'Ouganda, les alliés d'hier de l'AFDL. Les
déçus de l'AFDL selon le journal le `' Soir'' paraissant en
Belgique « ont cancer le mouvement de rébellion le 2 Aout
1998, fondèrent le Rassemblement Congolais pour la
Démocratie » car selon les tenants de ces mouvement, l'AFDL n
a pas réussi à débarrasser les pays des troubles
ethniques, des tensions sociales... »39(*).
WAMBA DIA WAMBA en assura la présidence, Moise
NYARUGABO, la vice présidence et LUNDA BULULU la coordination. ZAHIDI
N'GOMA Arthur chargé de mener les négociations diplomatiques
pour le compte de la rébellion. L D KABILA coincé, fera appel aux
troupes de la SADC dont l'Angola, la Zimbabwe et la Namibie ainsi que d'autres
pays tels que : le Soudan, le Tchad. L'Objectif du RCD ne fut autre que le
départ de Laurent KABILA.
En 1999, des tensions apparurent au sein du RCD. D'abord les
allies se disputèrent entre eux quant au contrôle du RCD et
à propos des ressources qu'il exploitait : le diamant, le coltan,
le ressources forestières. Ensuite, WAMBA quitta l'Est pour s'installer
à Kisangani sous la protection de l'Ouganda y installa son fief et
créa le RCD/K. Cette dissension au sein du RCD permit un affrontement
sanglant à Kisangani. L'Ouganda fut vaincu et WAMBA se retira à
Bunia ou une fois de plus, il dut faire face au mécontentement de MBUSA
NYAMWISI qui le rejeta et prit le contrôle du mouvement qu'il renomma
RCD/K.ML.
Quant au RCD, sa direction connut plusieurs
changements. : de WAMBA dia WAMBA, Dr Emil ILUNGA en passant par Adolphe
ONUSUMBA,AZARIAS RUBERWA en devient le Président. Le RCD fut
accusé par nombreuses organisations des défenses de droits de
l'homme « d'atteintes aux droits de l'homme, d'aucune
amélioration dans les conditions de vie de la population ou dans les
infrastructures, les troupes indisciplinées, étant toujours
à l'origine d'actes de brutalité contre la population et la
domination des Banyamulenge fut très mal
perçue »40(*).
Il faut cependant noter qu'à coté du RCD, l'on
a connu les mouvements tels que le Mouvement de Libération du Congo de
BEMBA qui opérait dans la Région de l'Equateur et dont l'action
se fondait « les résultats de la Conférence Nationale
Souveraine, tant sur le plan de modalités de la transition que sur le
plan du choix du régime politique. Jean Pierre BEMBA estimait que la
question des banyamulenge était un faux
problèmes »41(*). Certaines populations Congolaises vivant prés
des frontières connaissaient des situations similaires. Le MLC voulait
que « débat politique au Congo ne soit pas monopolisé
par la question de la nationalité d'un sous groupe mais que la reforme
démocratique soit au coeur de l'enjeu politique »42(*).
Il faut noter également la présence sur la
scène militaire et politique des Maï-maï, les groupes
armés de l'Ituri, du Katanga, le Bundu dia Kongo au Bas Congo, les
groupes armés étrangers, LRA de Joseph KONY, ADF-NALU en
territoire de Beni, FDLR dans le Nord Sud Kivu, Nord Katanga et Maniema. Un
nombre important des groupes armés qui au nom de leurs
identités, ne cessaient d'ensanglanter la Région du Grands
Lacs.
L'identité fut donc plus meurtrière dans cette
région et la nécessita la présence de la
communauté internationale d'une part et, d'autre part, la prise de
conscience collective de la part de ses habitants.
5. Apport de la
Communauté Internationale
Si la première guerre de libération s'est
achevée sur une note d'espoir de la part de la population, tel ne fut
pas le cas pour la seconde. Il a fallu l'apport de la Communauté
Internationale pour que la situation ne devienne normale comme à ce
jour. Ainsi, après les accords de LUSAKA le 10 juillet 1999, les
belligérants acceptèrent la présence de la
Communauté Internationale via l'ONU par la création de la MONUC
le 30.11. 1999 par le conseil de sécurité aujourd'hui MONUSCO
par la résolution 1925 du 27 mai 2010.
5.1 Mission de l'Organisation
des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo
La seconde guerre du Congo marque le début d'un conflit
armé comportant des aspects internes et externes. Son règlement
nécessita une approche pluridirectionnelle. Filip REYNTJENS pense qu'en
« combinant la recherche des solutions politiques internes à
des problèmes internes dans tous les pays de la région avec la
recherche des solutions régionales à des problèmes
régionaux »43(*).
La MONUC, aujourd'hui MONUSCO, une Mission de l'ONU. Sa
fonction est le maintien de la paix, aujourd'hui elle se focalise sur la
stabilisation du pays. La MONUC était une demande des signataires de
l'Accord de Lusaka à ses débuts. Le mandat de cette mission
suivait l'évolution du processus de paix. Agissant sous le chapitre VI,
ce qui suppose le non- usage de la force et en ce jour elle agit sous le
Chapitre VII après avoir constaté la dégradation de la
situation sécuritaire des graves violations des droits de l'homme et du
droit international humanitaire. Ainsi les Résolutions 1493 du 28
juillet 2003 et 1565 du 1 er octobre 2004 autorisent la MONUC d'utiliser tous
les moyens nécessaires y compris la force dans la limite de ses
capacités et dans les zones de déplacement de ses
unîtes.
Les grands axes de la MONUC aujourd'hui MONUSCO tournaient au
tour de :
§ Observations du cessez-le- feu ;
§ Vérification du retrait des troupes
étrangères ;
§ Application du D. D. R. R .R ;
§ Appui à la reforme de la sécurité,
l'unification de l'armée et de la police ;
§ Préparation et appui logistique aux
élections ;
§ Sécurisation des acteurs de la
transition ;
§ Normalisation des relations entre la R D C et ses
voisins ;
§ Appui dans la mine en oeuvre de l'accord global et
inclusif sur la transition en RD C...
D'énormes progrès ont été et
continuent à être accomplis par la présence onusienne au
Congo. La notion des droits de l'homme, la parité, la protection de
l'enfance, l'appui logistique aux militaires loyalistes lors de leurs
déploiements ou pendant les attaques, offensives lancées contre
les forces négatives. Malgré son importance, cette mission
onusienne fait l'objet des critiques telles que :
- Abus sexuel sur les mineurs ;
- Méfiance des populations lors de
l'insécurité ou attaque par les forces négatives ou
groupes armés locaux et étrangers ;
- Trafic des matières premières ;
- Collusion avec l'ennemi pour s'éterniser au
Congo ;
- Gestion de certaines entités
politico-administratives, tel que l'Ituri, Nord et Sud Kivu...
Certaines de ces allégations ne sont pas fondées
car n'ayant pas ou suffisamment des preuves, les spéculations ou la
rumeur sont à la base de celles-ci
Outre l'apport de la communauté internationale et dans
le contexte de la région des grands lacs, la justice pénale
s'avère indispensable afin de débarrasser la région des
syndromes de la mort, de tragédies humaines, des tueries, viol... aussi,
il faut une coopération interétatique entre les pays de la
région.
5.2. Communauté
Economique pour le Développement de l'Afrique Australe (S AD C)
Le second conflit Congolais qui commença le 02
Août 1998 n'a pas laissé indifférente cette organisation
sous-régionale africaine. Sa première intervention fut la
présence, malgré l'opposition des certain Etats, de l'Angola, du
Zimbabwe et de la Namibie, Ces pays proposèrent leur aide au
président KABILA. Leur apport a été salutaire pour le
régime KABILA car leurs troupes ont été envoyées
au Congo avec leurs logistiques de guerre et matériel militaire.
Selon International Crisis Group, le Zimbabwe avait
envoyé ses troupes par ce qu'il « aurait
bénéficie d'un contrat d'environ 200 millions de dollars portant
sur la fourniture de biens alimentaires, des matérielles militaires et
de marches très lucratif dans le domaine minier »44(*) tandis que pour la Namibie, il
s'agissait de « juteux contrats commerciaux avec les autorités
de la R D C »45(*). Quant a l'Angola, le pays permit à Laurent
KABILA de reprendre le contrôle du front Ouest Aout en se rendant maitre
dans les villes portuaires et l'aéroport de Kitona. Le soudan et le
Tchad offrirent également leur appui politique et militaire au
régime de Kinshasa.
Au niveau de la SADC, seul trois (3) Etats ont envoyé
leur troupe en R D C sur douze (12) que comptait en ce temps là
l'organisation. Les Etats tel que : RSA, BOTSWANA, MOZAMBIQUE bien que
sollicités, n'ont pu envoyer leurs troupes en R D C.
Pour la SADC son intervention s'articulait autour d'un
règlement pacifique du conflit. Son appui fut matérialisé
par :
§ l'accord de Lusaka pour cessez le feu en RDC face
à la médiation de la Zambie de F. CHILUBA, Charge par la SADC
envie de mener pour parler de paix en RDC.
§ L'accord de Pretoria du 31 juillet 2002 entre la R D C
et le Rwanda sur les retraits des troupes Rwandaises en R D C et les
démantèlements de forces de l'ex-FAR. Cet accord fut conclu sous
l''egide du Président THABO MBEKI alors président de l'U.A
§ L'appui à l'accord de Luanda du 6 septembre 2002
entre l'Ouganda et la R D C sous la houlette de l'Angola en collaboration avec
l'U.A
Certes, il faut enfin noter que l'accord global et inclusif
sur la transition. Elle est aussi à la base de la constitution de la R D
C 2002.
La communauté de développement de l'Afrique
australe est une organisation sous régionale pour l'intégration
économique et le développement de l'Afrique australe. Elle fut
créée en 1981 à Maseru (Lesotho). Au début,
l'organisation fut composé de 9 Etats avec comme objectifs :
soustraire la région de la domination Sud Africaine et la lutte contre
l'apartheid et l'organisation s'appelait SADCC. A 1992, la SADCC change de
l'appellation pour devenir SADC (Communauté du Développement de
l'Afrique Astrale) à Windhoek (Namibie). Ce changement
entrainant l'adhésion de 5 Etats (Namibie en 1992, RSA en 1994,
Île Maurice et Seychelles en 1995 et la RDC 1998).
La RDC, à peine sortie de la guerre s'est vu
agressée en date du 02 août 1998 par une coalition
Rwando-Burundo-Ougandaise avec comme prétexte la sécurité
de leur territoire. La guerre se déroule aussi bine à l'Est
qu'à l'Ouest. Face au danger qui guette le pouvoir de Kinshasa ainsi que
ses institutions, le Président KABILA n'a qu'un choix : Faire
recours aux organismes de la SADC en vue d'obtenir le secours.
La RDC, nouvellement membre, profite de la réunion
tenue à Harare en date du 18 août 1998 par le comité
inter-Etats de défense et de sécurité pour formuler sa
demande d'assistance. La SADC par son organe appelé OPDS (Organe de
Défense et de Sécurité) « décide
d'intervenir militairement l'Angola, La Namibie et le Zimbabwe en
RDC ».46(*) Une
intervention contesté par le président en exercice de
l'organisation, Nelson Mandela, à préconisant un nouveau sommet.
Ce qui engendrant le bras de fer entre lui et R. Mugabe, ce dernier
était le président de l'OPDS qui sous auspice, la
décision d'intervenir fut prise.
La SADC n'actionnant pas seulement l'intervention militaire
mais aussi les actions diplomatiques pour la solution à la crise
congolaise. Pour preuve, le sommet de l'île Maurice du 09 au 13 septembre
1998 légitimant l'intervention militaire de l'Angola, Namibie et
Zimbabwe à ce terme « le sommet réaffirme son appel
à l'arrêt immédiat des hostilités et recommande les
gouvernements Angolais, Namibien, et Zimbabwéen de fournir des troupes
pour assister le gouvernement et les peuples Congolais défait par une
attaque injuste par le rebelles et leurs alliés en assiégeant la
capitale Kinshasa, et d'autres sites stratégiques ».47(*) Le même sommet tiendra
compte de l'aspect diplomatique. Voila pourquoi, F. CHILUBA fut chargé
par l'organisation pour diriger les efforts de médiation, il
était secondé par deux présidents dont B. MKAPA de la
Tanzanie et Joaquim CHISSANO de la Mozambique.
L'intervention militaire trouvait son fondement à
l'article 4 du traité allant conjointement avec les objectifs de l'OPDS,
à savoir :
§ La réalisation de la solidarité, la paix
et la sécurité dans la région.
§ Le règlement pacifique des différends par
la négociation, la médiation et l'arbitrage.
§ Le principe qu'une intervention militaire de toute
nature pourra être décidée seulement lorsque toutes les
possibilités de trouver des solutions politiques en accord avec la
charte de l'OUA (aujourd'hui Union Africaine) et des Nations Unies aura
été écarté.
Pour l'Angola, son intervention avait pour objectif
« empêcher dorénavant les rebelles Angolais de l'UNITA
de Jonas SAVIMBI, de disposer d'une base arrière au
Congo-Kinshasa ».48(*) Tandis que la Namibie, c'est le lien qu'elle a avec
Angola d'une part et d'autre part elle veut se défaire
d'définitivement d'un ennemi Jonas SAVIMBI. Enfin, pour le Zimbabwe,
c'est pour des gros intérêts économiques à
préserver au Congo d'un coté et à la solidarité
régionale autour de laquelle les Etats sont appelés à se
mobiliser de l'autre coté.
Le bilan des actions mené par la SADC a permis
à la RDC de résister à la rébellion, de
récupérer certaines zones et à résister à
l'assaut les rebelles. Malgré cet apport de la SADC les défis
pour la RDC reste grands car il y a toujours un fossé entre le texte et
sa mise en pratique.
CHAPITRE III
POUR UNE IDENTITE
TRANSNATIONALE
Ayant relevé les problèmes qui rongent la
Région des Grands Lacs, en mentionnant les acteurs qui ensanglantent
cette partie de l'Afrique, l'heure est à la reconstruction de cette
région pour qu'elle devienne un paradis. Ainsi, l'identité
transnationale qui passe par l'intégration sous régionale des
pays de la CEPGL, le développement de la région, la paix et la
stabilité constitue la finalité de ce travail
1. Identités Transnationale et
Intégration sous régionale
1.1 Identités
transnationales
La notion des identités transnationales renvoie
à l'idée d'une identité au delà d'une
frontière nationale. KASTORYANO R. pense qu'il s'agit « des
communautés sociales nationales, qui agissent a partir des
intérêts et des références communs (territoires,
religieuses, linguistiques), et qui s'appuient sur des réseaux
transnationaux pour renforcés leur solidarité par delà
les frontières nationale »49(*).
L'identité transnationale renvoie aussi à un
nouvel espace de socialisation reliant les citoyens de leur pays d'origine
à leur pays de résidence. Elle favorise la participation de
citoyens dans une action commune utile pour la région. L'identité
transnationale crée un espace d'action politique associant tout le
monde vers un avenir heureux.
L'identité transnationale a pour objectif de
résoudre le paradoxe de la fermeture d'un espace et d'introduire des
règles d'inclusion. Cette inclusion se fait dans le partage de
responsabilité avec les obligations morales de part et d'autre. Elle
reconnaît l'autre comme participant au progrès de la
société. L'identité transnationale présente des
caractéristiques ci-après : les citoyens sont égaux
en droit en cas de problème qui fait l'objet des conflits, vivent
l'interdépendance, la reconnaissance mutuelle qui dissipent la haine, le
mépris...
L'identité transnationale est une communauté
toujours en quête de l'autre. L'Union Européenne est
considérée comme le modèle pour notre siècle. C'est
le résultat d'un long processus qui va de l'Antiquité
jusqu'à ce jour. Elle est partie de la communauté de
mémoire qui est culturelle et se réfère à une forme
de vie précise de leur construction. Après celle-ci, il y a eu la
communauté faite de la solidarité basée les questions
sociales et économiques qui soient devenues une obligation tant sur le
plan social, mutuel qu'à des droits sociaux. Enfin, l'on a la
communauté discursive qui est politique et se réfère
à un espace commun d'action publique dans laquelle le souhait est de
créer une volonté collective produisant des points communs et la
vision commune pour se défendre.
Jürgen HABERMAS, philosophe allemand pense
qu' « une société transnationale est une
création d'une culture politique qui puisse être partagée
par tous les citoyens Européens, la nécessité d'une
société des citoyens Européens, la construction d'un
espace public politique aux dimensions de l'Europe »50(*). L'enjeu d'une telle culture
politique serait non seulement l'harmonisation ou l'assimilation mais la
garantie d'un fondement politique commun pour l'Europe. La Suisse en a
montré l'exemple car elle a réuni quatre nationalités sur
un territoire de taille réduite.
Dans un monde déchiré par l'intolérance,
le fanatisme religieux, les guerres et les conflits, Michel ROCARD pense que
« le patrimoine intellectuel et culturel qui unit les
Européens autour des valeurs reconnues et acceptées est un
message qui peut raisonner puissamment dans un monde déchiré par
l'intolérance et le fanatisme religieux...Intensifier cet ensemble des
valeurs et tester la mesure dans laquelle elles sont, constituent la condition
nécessaire pour générer des nouvelles valeurs et pour
apporter à notre union l'identité et la cohésion qui nous
permettront un jour de proposer les valeurs séculaires de l'Europe au
reste du monde »51(*).
L'identité transnationale renvoie au cosmopolitisme ou
à une cité cosmopolite. L'histoire romaine et grecque nous est un
exemple. Cicéron qui se considérait comme un `'mundanus''
c'est-à-dire citoyen du monde. Dans le monde Hellénistique, l'on
évoquait l'idée d'une appartenance globale de tous les hommes.
Cette idée était au centre de la pensée politique. Tous
les hommes sont citoyens de la cité, disait Marc-Aurèle.
Dans un monde de plus en plus cosmopolite, l'on doit laisser
derrière les limitations induites par les frontières nationales
et vivre dans la perspective mondiale. Les pays de la Région des Grands
Lacs doivent renouer en priorité leurs relations en effaçant les
mépris. Si les pays Européens entre autre la France, l'Allemagne
et la Grande Bretagne ont travaillé sur leur diversité, pourquoi
pas l'Afrique des Grands Lacs. L'objectif serait d'assurer un avenir meilleur
aux générations futures. Les pays de la Région des Grands
Lacs doivent se désengager de l'égoïsme, de la
désintégration du moi mais s'organiser comme le souligne Robert
J. LIFTON « à la formation des personnes multiples peut aussi
constituer un mécanisme de défense permettant à la
psyché de s'adapter à la densité croissante d'une
société mondialisée »52(*).
Michel FOUCAULT pense dans un monde
post-moderne « où la complexité, la densité
et l'interdépendance vont croissant, la moindre action de n'importe quel
acteur affecte la nature, la qualité et la répartition du pouvoir
à travers l'intégralité du
système »53(*). La forte démographie de la Région des
Grands Lacs correspond bien à cette réflexion.
En ce jour, la Région des Grands Lacs est
frappée par l'identité ethnique. Mario ERDHEIM estime que
l'identité ethnique est « un facteur qui présente un
principe dépassé et réactionnaire. En raison des combats
séculaires pour la sauvegarde ethnique, deuxièmement, parce que,
en tant que psychanalyste, je suis confronté à des souffrances
qui sont les résultats de la destruction souvent même de la
dévalorisation, de l'identité ethnique d'un
sujet »54(*).
Les produits intellectuels des différentes nations deviennent des biens
communs au nom de la transnationalité.
Aujourd'hui, il sied de dire que l'identité nationale
est avec la religion l'une des causes pour laquelle les hommes se battent, se
tuent et se font tuer. Et pourtant, l'homme est appelé à
construire ce monde pour qu'il devienne juste. L'Afrique en
générale et la Région des Grands Lacs en particulier ne
pourront se construire qu'à partir d'une vision commune des leaders
politique et des peuples. La transculturalité, la
multiculturalité et l'interculturalité permettront qu'il y aient
équilibre et évolution. La mise en pratique des
éléments cités ci-haut n'ont pour finalité que la
paix pour tous et pour le bien-être de chacun.
Bien que, pour la région des grands lacs,
l'immigration rwandaise et autres soient l'un des facteurs de la descente aux
enfers de la région, son salut passe par l'identité
transnationale qui rende les peuples plus solidaires, les poussent à
partager en commun leurs ressources pour le développement de leur
milieu. Tant d'Etats en ont expérimente, tel est le cas du Mexique,
Philippines, Turquie, Colombie, Allemagne...De la transnationalité
naisse l'intégration sous régionale.
1.2. Intégration
sous-régionale
Face a la perte de l'autonomie nationale, face a la perte de
politique, les Etats se trouvent privés d'un certain nombre d'outil
pouvant les amener sur le sentier du développement. Pour ce faire, les
Etats, en fonction de leur histoire, culture, destin, se mettent ensemble pur
construire un espace géographique qui aboutira à une
interdépendance structurelle entre eux en raison de leur
proximité spatiale :
Pour la région des grands lacs ; jadis
théâtre de catastrophes humaines et de bouleversement politiques
sans précédents ; l'heure a sonné pour sortir de
cette logique belliciste car les années de guerre n'ont pas seulement
dévasté l'économie alors moins solide mais ont
plongé la population dans la pauvreté extrême.
Une des meilleures garanties pour une telle
société plurielle est l'instauration d'un Etat de droit au sein
duquel les droits et devoirs des citoyens sont garantis par la loi. Il s'agit
d'une société qui favorise l'égalité des chances
dans la promotion sociale, elle doit être une société
où les pouvoirs ne sont pas confisqués par les individus dont le
pouvoir a corrompu mais plutôt ceux qui sont élus
démocratiquement, exerçant leur pouvoir au nom des peuples.
Déjà en 1976, les Etats de la région
s'étaient regroupes en vue de remédier aux problèmes
d'insécurité, d'instabilité qui suivirent les
indépendances. Mais, le bilan est certes mitigé car après
presque deux décennies de fonctionnement laborieux, l'organisation,
selon AWEPA « est rapidement privée de ressources du fait du
non paiement des contributions par les Etats membres. Ensuite, plusieurs
incidents surviennent (viol des accords de sécurité et perte de
confiance mutuelle). Ce qui nécessitera parfois des sommets
extraordinaires des chefs d'Etat pour relancer la
coopération »55(*).
L'intégration sous régionale au lieu
d'être pour ces pays un nouveau souffle, est restée en paralysie
jusqu'à sa fermeture suite à la guerre de l'AFDL appuyée
par l'APR. Notons que le dernier sommet de la CEPGL remonte en1994 et la
présidence depuis 1992 est restée R D Congolais jusqu'à sa
fermeture. Aujourd'hui l'intégration sous régionale devrait
être perçue comme un cadre au sein du quel les Etats et les
populations devraient s'épanouir par une circulation libre des biens et
services, un cadre pour un développement de la région sur tout le
plan (économique, social, culturel, politique, douanier...). La langue
est aussi un élément intégrateur la plus importante. La
langue swahili ou le lingala, à cause de son influence au de là
des frontières peuvent bien jouer ce rôle.
La CEPGL comme organisations sous régionale suivant
d'intégration est en ce jour reconnue comme une interlocutrice valable
pour d'autres partenaires : Union Européennes, Etats Unis, Onu et
les institutions financières internationales... Comme organisation, elle
doit énoncer des mesures ou prendre de contact avec le partenaire pour
essuyer les larmes de la population meurtrier par la guerre. Le
développement intégral doit rester le leitmotiv de
l'organisation. Aucun secteur de la vie ne doit être laissé pour
compte. De l'économique, politique social environnement, droit de
l'homme, agriculture, diplomatie, énergie, banque, tourisme... doivent
contribuer au développement de la région.
L'intégrations sous régionale dans la
région des grands lacs doit prôner l'unification politique et
économique. L'unité culturelle s'avère aussi utile car la
survie de l'Afrique en générale et de la région des grands
lacs en particulier en dépend. L'organisation doit être
concrète et non un club d'ami, le lieu de grand messe pour les
autorités étatiques ou une continuité qui selon Marie
PELLEN « prépare le lit au néocolonialisme »
ou mieux à l'extraversion de l'Afrique de grands lacs.56(*)
Aujourd'hui, la redynamisation de la CEPGL s'avère
indispensable pour le développement de grands lacs.
2. Redynamisation de la CEPGL
et développement de la région des grands
lacs
2.1. Redynamisation de la
CEPGL
La CEPGL, une organisation sous régionale fondée
le 20 septembre 1976 visait comme objectif « l'intégrations
économique et la coopération transfrontalière pour le
développement ».57(*) Mais ces objectifs étaient loin d'être
atteints car les ambitions « de bon voisinage, de paix et de
développement collectif sont loin d'avoir été atteints au
regard de la détérioration de la sécuritaire, humanitaire
et économique des Etats et de politiques ».
Devant cette impasse ou la détérioration de la
situation sécuritaire, l'idée d'organiser une conférence
internationale de la région des grands a été émise
en 1990 pour tenter de résoudre les crises qui déchiraient la
région. En 2000, partant des résolutions 1291 du 26
février 2000 et 1304 du 16 juin 2000, le conseil de
sécurité de l'Onu désigna
« insécurité de cette partie du monde comme une menace
réelle contre la paix internationale »58(*) et ce dans ce cadre qu'une
conférence internationale sur la paix. La sécurité, la
démocratie et le développement a été
proposée pour sortir la région de la crise et redynamiser ainsi
la CEPGL.
L'objectif de cette redynamisation est d'innover la
stratégie d'intégrations et de coopération pour le
développement et la pacification de la région des grands lacs.
Aujourd'hui, force est de constater que l'on assiste effectivement à la
redynamisation de la CEPGL en appuyant le processus nationaux de paix dans la
région, en coopérant de façons bilatérale, en
mettant en place un mécanisme de sécurité collectif, en
renforçant leur coopération en matière de défense
et en promouvant la confiance mutuelle. Les Etats de cette région
luttent contre la prolifération et le trafic illicite des armes
légères et de petit calibre et les mines antipersonnel,
procèdent ou adoptent le désarmement, la démobilisation,
le rapatriement et la réinstallation des ex-combattants, luttent
ensemble contre la violence sexuelle et en luttant ensemble contre la
pandémie du SIDA.
La redynamisation de la CEPGL passe aussi par les
échanges, le lancement d'un programme commun de développement, la
reconstruction des infrastructures, l'harmonisation de processus douaniers.
Cette redynamisation passe par l'élargissement aux autres Etats car
l'instabilité dans un pays aura d'impact sur d'autres Etats.
L'actuel CEPGL doit éviter la léthargie, le
pillages, la fraude, les pertes et évasions financières dans les
projets communs si non la croissance de la pauvreté, la question
identitaire feront sur face car la redynamisation de la CEPGL est une voie
pour le développement de la région de grands lacs.
2.2. Le développement de
la région du grands lacs
Les abus des droits de l'homme, la corruption et
l'insécurité légale entravent non seulement le
développement et la paix mais aussi la prospérité dans
beaucoup des pays en développement et particulièrement la
Région des Grands Lacs où les pays et les peuples en souffrent
atrocement. Les marchés fragiles et les environnements
réglementaires instables découragent l'investissement dans le
secteur public et privé et freinent la croissance économique. Il
est presque impossible de briser le cercle vicieux de la mauvaise gouvernance
et de la pauvreté qui caractérise les pays de la CEPGL. L'absence
d'un gouvernement reformé et transparent, responsable envers
l'électorat et engagé vers le changement s'avère
indispensable pour le bien-être de tous.
La Région des Grands Lacs passera de la corruption
à l'intégrité, de l'ethnocentrisme à la
communauté interethnique, du favoritisme à la
méritocratie, de la médiocrité à l'excellence, de
l'ignorance à la connaissance des vraies valeurs des ressources de
l'Afrique, de la dépendance à la gestion rationnelle, du principe
qu'on récolte ce qu'on sème...
Le développement est un processus, un passage qui va de
la société traditionnelle vers la société moderne.
Ainsi pour la Région des Grands Lacs, elle doit quitter les stades de
la violence et promouvoir développement de la région. Le
développement de la région passe par la mise en pratique des
éléments ci-après : la démocratie et la bonne
gouvernance, le développement économique et l'intégration
régionale, la paix et la sécurité, la protection sociale
et les affaires humanitaires.
Les Etats de la Région des Grands Lacs doivent
reconnaître que les aides financières seules ne sont pas
suffisantes. Les blocs Occidentaux et d'autres partenaires ont compris et ont
placé la gouvernance démocratique au coeur de leurs
stratégies de développement. Le dialogue politique, mesure de
prévention de conflits, élections équitables et
coopération avec les Organisations Internationales sont autant des
priorités qui pourront garantir l'efficacité de l'aide au
développement. La bonne gouvernance qui repose sur la participation, le
consensus, la transparence mise en pratique par les Etats de la région
peut assurer la croissance économique et améliorer les conditions
de vie de la population.
S'il est vrai que le développement est le nouveau nom
de la paix, la démocratie et la bonne gouvernance sont à leur
tour le nouveau nom du développement, car une bonne gestion
socio-économique est essentielle à la paix sociale. Une mauvaise
gestion est une menace pour la paix, la stabilité. La bonne gouvernance
ne peut-être imposée mais plutôt une volonté
politique et une appropriation par les Etats afin de sortir leurs peuples de la
pauvreté, des tensions sociales...Un Etat bien gouverné impulse
vers le développement, permet l'accroissement des richesses d'une part,
il permet l'orthodoxie qui implique la transparence, la
célérité et le respect de la légalité et
d'autre part, l'orthodoxie proscrit la dilapidation, les gaspillages, les
détournements, l'abus des biens sociaux et l'opacité.
Etant lié étroitement à la croissance, la
bonne gouvernance contribue à l'amélioration des conditions de
vie de la population. Ainsi l'aspect économique qui vise
l'amélioration de la production qui passe par le progrès de la
technique, l'élargissement des marchés, la multiplication des
échanges. Outre l'aspect économique, il faut ajouter l'aspect
politique et culturel. Le développement politique qui passe par la
gestion saine de la `'res publica'' ,l'instauration de la démocratie et
de l'Etat de droit qui ne tiennent pas compte des exclusions des
étrangers mais les intègrent pour favoriser la cohésion,
l'interdépendance, l'aménagement des infrastructures et la
décentralisation sont utiles.
CONCLUSION GENERALE
L'Afrique en générale et la région de
grands lacs en particulier sont depuis la période ante et post
colonisation le théâtre des conflits tantôt sous forme des
guerre civiles,des massacres, des réfugiés des conflits
interethnique jusqu'au génocide. En observant de près c'est la
question identitaire ou de la nationalité qui occupe une place
importante.
Outre l'identité ou la nationalité, la
région africaine de Grands Lacs est multiethnique. Ce qui pousse souvent
les politiciens à récupérer la situation en
évoquant les concepts tels que la "Congolité". La Côte
d'Ivoire en a vécu aussi avec A. OUATARA avec le concept
"Ivoirité". L'objectif est d'écarter les adversaires lors de
processus électoral, ou alors en les diabolisant. Ces
phénomènes poussent à la xénophobie, au racisme,
à la guerre, aux conflits tribalo-ethniques, ... La région des
grands lacs en est victime car durant la période allant de 1990 et
même avant, elle a connu le génocide (au Rwanda), les guerres de
libération au Congo et la guerre civile au Burundi. Certains voisins de
la RDC n'échappèrent pas.
Hier, la région de grands lacs berceau de
l'humanité, elle devenue le tombeau pour les femmes, les hommes et les
enfants. Elle se caractérise en ces jours par des graves violations des
droits humais (Droit International Humanitaire, Droit International
Public,...). Elle est une des régions au monde la plus pauvre à
cause de la question identitaire provoquée par l'homme blanc pendant la
colonisation et qui continue jusqu'à ces jours. Et pourtant hier les
populations vivaient en paix et se côtoyaient facilement.
S'agissant de la RDC et du Rwanda, la population la plus
touchée est celle habitant la partie orientale de la RDC voisinant le
Rwanda (Les Banyamulenge, les Hutu et le Tutsi Congolais ou rwandophones) et
pour cause leur prolongement au-delà de frontière et leur
attachement parfois du coté du Rwanda. Ils sont accusés
d'être en cheval entre la RDC et le Rwanda. Leur nationalité est
constamment mise en cause ou en doute. D'où pour se sauver ou se
maintenir, ils doivent utiliser les armes pour se faire entendre.
L'on se rappellera qu'à 1972, le Marechal Mobutu sur
instigation de son Directeur de Cabinet B.BISENGIMANA, les immigré
rwandais reçurent collectivement la nationalité zaïroise qui
dix ans après sera abolie par la loi de 1981 leur retirant cette
nationalité,
ce qui provoquant de remous, des contestations alors qu'ayant
acquis la nationalité zaïroise, ils en ont profité pour
avoir de propriétés foncières d'une part et d'autre part
ils possédaient la carte d'identité du Zaïre. Une
contestation allant jusqu'à la guerre au niveau interne qui plus tard
aura des fortes ramifications.
La nationalité en RDC est une exclusive, la double
nationalité n'est pas admise. Tel est l'interprétation de la
constitution du 18 février 2006. Tandis qu'au Rwanda, la double
nationalité est admise mais sa jouissance effective n'est pas toujours
assurée et le problème se pose en termes d'égalité
pour les citoyens. Avec les guerres civiles, le génocide, l'exclusion
des uns (Hutu) se fait toujours sentir (voir le processus électoral) et
leur marginalisation est visible.
Avant l'avènement de la colonisation, les habitants de
la région vivaient en harmonie car groupés autour de leurs
royaumes, empires, etc. la question identitaire n'était pas perceptible
ou visible. Bien que l'un ou l'autre cherchait à s'imposer via les
conquêtes pour agrandir son territoire. L'Arrivée des belges au
Congo et au Rwanda après le départ de l'Allemagne, la question
identitaire était profitable aux colons car il fallait diviser pour
mieux régner.
Durant la colonisation la Belgique qui administrait ces trois
pays, s'est rendue compte des ressources naturelles surtout de la RDC. Et pour
l'exploitation, elle avait besoin d'une main d'oeuvre aussi importante lui
permettant d'exploiter vite ces ressources. Voila ce qui occasionnant
l'arrivée massive des ressortissants rwandais et burundais au Congo
surtout dans sa partie orientale jusqu'au Katanga. Déjà au
début leur intégration posait problème car ils
étaient jugé d'être des envahisseurs et d'occuper les
vastes concessions des terres au détriment des autochtones.
Retournés dans leur pays, ils ne peuvent pas car ils étaient pris
de la force et dirigés vers unes destination qui leur était
inconnue.
La Belgique en accordant l'indépendance en 1960, n'a
pas résolu le problème et n'a pas élaboré une loi
conférant à ces immigrés la nationalité
Congolaise. Ce qui bloquant leur accession à la gestion de res publica.
Après l'indépendance aussi bien à RDC qu'au Rwanda, l'on
assiste à des critiques drastiques vis-à-vis de l'un ou de
l'autre. La nationalité fait l'objet de débat surtout en RDC. Les
ressortissants rwandais et burundais sont visés et pourtant parmi eux il
y a ceux là qui sont arrivés avant même
l'élaboration des différentes constitutions et lois sur la
nationalité. Les controverses suscitées par la nationalité
ont des conséquences graves sur la vie de la population habitant cette
région.
Entre 1990 et 1994, la région de grands lacs est
secouée par la violence. Du coté du Rwanda on signale les
incursions de l'APR pour déstabiliser le pouvoir d'HABYMANA. En 1991
lors de la conférence nationale souveraine, la participation des
ressortissants rwandais n'était pas admise car accusé d'une
nationalité douteuse. En 1993, l'on assiste à des mouvements
d'auto-défense pour s'assurer des protections. Ainsi, l'on aura les
regroupements tribales et ethniques pour se protéger.
En 1994, les présidents HABYARIMANA et NTARYAMIRA
succombèrent à l'attaque de l'avion ce qui déclenchant le
génocide qui déversant des milliers comme réfugiers en RDC
et conduisant à leur errance d'où il fallait une opération
humanitaire sur ordre de l'ONU, la turquoise.
La problématique des identités se fera sentir
lors de la rébellion de l'AFDL à 1996 d'une part et d'autre part
en 1998 lors de la rébellion de RCD. Il faut noter que pendant la
première rébellion l'AFDL reçu l'appui du Rwanda, de
l'Ouganda ainsi que de l'occident pour chasser le maréchal Mobutu du
pouvoir jusqu'à son exile au Maroc où il mourut en 1997. La
seconde rébellion appuyée par les alliés hier de l'AFDL,
tandis que du coté du gouvernement de KABILA, c'est la SADC qui
apportant son appui militaire pour barrer la route à la
rébellion. Toutes ces rébellions n'ont qu'une seule
revendication : la nationalité à conféré au
ressortissants rwandais (Banyamulenge, Hutu et Tutsi Congolais ou
rwandophones). Ces rébellions occasionnèrent des nombreuses
pertes en vie humaine, les violations massives de leur droit... le
problème est cruciale et bloque même le développement de la
région de grands lacs.
La communauté internationale ayant vu la situation
s'empirée apporte son soutien par la création d'une mission
onusienne MUNUC aujourd'hui MUNUSCO pour l'instauration de la paix gage du
développement. Notons qu'avant avènement de deux guerres
délibération (AFDL & RCD), la CEPGL, une organisation
régionale n'était plus opérationnelle à cause de
changement de régimes.
La question devenant de plus en plus difficile,
l'identité transnationale s'avère indispensable. La
redynamisation de la CEPGL reste utile pour le développement de la
région et pour élargir la question des identités
nationales. La mondialisation oblige, l'interdépendance voies pour les
Etats de construire ensemble leur avenir.
La question de l'identité est primordiale, surtout
depuis qu'elle est devenue inséparable de celle du territoire. Elle
oppose les autochtones qui se prévalent des accroit coutumiers que
confère l'antériorité notamment le droit foncier aux
étrangers (Hutu& Tutsi) issu de vagues succession d'immigration. Le
déferlement des réfugiers, la fin du régime au Rwanda, la
pression démographique ont perturbé la situation de cohabitation
entre autochtone zaïrois et Banyarwanda implantés depuis long
temps au Congo et durcit les relations entre Hutu et Tutsi entre eux.
Le 28 avril 1995, le parlement zaïrois adopte la
résolution destinée à assimiler tous les originaires du
Rwanda et les réfugiers à de fraudeurs de nationalité
zaïroise et en appelle à leurs expulsion, à l'annulation de
contrat de propriétés et à l'interdiction de leurs
associations.
L'unicité de la nationalité ne tient plus de
bout. La double nationalité par le respect de la procédure
s'avère indispensable. L'octroi de la nationalité d'une
manière collective au nom des intérêts égoïstes
ou privés ne doit plus être utilisé.
Quant aux problèmes qui ont secoués la
région, mieux vaut la création d'une juridiction pénale
internationale pour sanctionner les coupables. Car l'impunité ne cesse
d'alimenter la haine. Nos identités ayant montré leur limite, ne
faisons plus de cette identité meurtrière un mode de vie mais
transformons cela en outil de pais, des développement aussi bien de
l'Afrique en général que la région des grands Lacs en
particulier.
La paix, la sécurité, la démocratie, les
respects de règles et des lois de chaque pays s'avère utile. Les
acquis des avancés de ce jour doivent aider la région de grands
Lacs à être le moteur du développement de l'Afrique.
Aujourd'hui, notre région des grands Lacs est
dominée par la culture de la violence meurtrière, avec de guerres
de rébellions armées des milices désordonnées dont
les actions rendent la vie impossible, de défendre même le droit,
au cours de cette violence règne les identités meurtrière,
qui selon KA MANA de Pole Institute « une vision de soi qui conduit
un groupe ethnique à se forger une image biaisée et fantasme d'un
autre groupe ethnique comme ennemie à
éliminer »59(*). Il pour suit en disant, les identités
meurtrières « définissent la conscience que les tribus
ou le pays qui souffrent des instinct meurtries des autres ethnies
développent en érigeant leur tragédies en une vision
globale du mondes »60(*). Pour se faire, il faut la promotion de la culture de
la paix considérée comme force de la création d'une
civilisation du développement communautaire et durable, faisant en sorte
qu'il y ait la promotion de l'homme en éradiquant en lui le
préjugé négatifs.
La faillite de la CEPGL doit nous aider à regarder vers
la même direction. La coopération politique, économique,
sécuritaire sociale, ... doivent aider à briser les ruptures et
conduire à la construction de l'Afrique. L'Afrique des grands Lacs doit
se libérer des formatages coloniaux et néocoloniaux pour une
dynamique d'un co-développement basée sur la modernisation des
nos campagnes et la transformation de nos villes grâce à la
politique de construction et non de la xénophobie de solidarité
et non de la haine, de la démocratie et non de la dictature ou
démocrature.
La vie embarrassée, l'injustice sociale, les
inégalités, les précarités l'exclusion nous livrent
au sous développement. Tandis que la vision actuelle de la CPGL est de
bâtir une région de grands Lacs pacifiée
sécurisée, bénéficiaire de ses ressources pour le
bien être de sa population. Faisons donc un choix afin de transformer la
région à une Jérusalem d'Afrique, un lieu où le
développement reste les voeux de tous.
Au nom d'une Afrique Centrale ensanglantée et
traînée dans la boue, et d'une Afrique déniée de son
droit à la souveraineté, à cette heure de la
mondialisation, luttons ensemble et maintenant, pour une nouvelle
éthique politique, pour une identité source de progrès et
non de souffrances, de misères et d'errance. Que nos richesses servent
à notre développement aussi bien maintenant qu'aux
générations futures.
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TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
DEDICACE
ii
AVANT-PROPOS
iii
LES ABREVIATIONS
iv
0. INTRODUCTION
1
0.1. ETAT DE LA QUESTION
1
0.2. PROBLÉMATIQUE
6
0.3. HYPOTHÈSE
7
0.4. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET
9
0.5. DÉLIMITATION DU SUJET
9
0.6. MÉTHODES ET TECHNIQUES
9
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
10
CHAPITRE I
11
APERCU HISTORIQUE DE LA REGION DES GRANDS
LACS
11
1. CONCEPT DE `' GRANDS LACS''
11
1.1.1. Géographie et Population
12
1.1.2 Colonisation et indépendance
14
2. NAISSANCE DE LA CEPGL
18
2.2.1. Opération Turquoise
23
2.2.2. La Mission des Nations Unies pour
l'Assistance au Rwanda
24
CHAPITRE II IDENTITES DANS LA REGION
DES GRANDS LACS
27
1. IMMIGRATION RWANDAISE EN RDC
27
1.1. Rwandophone et Banyamulenge
28
1.2. Nationalité en R D C et
controverses
29
2.2. CONTROVERSES SUR LA NATIONALITÉ
CONGOLAISE
31
3. ASSASSINAT DE JUVÉNAL HABYARIMANA ET
GENOCIDE
34
4. GUERRES DE LIBÉRATION EN
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ET
35
QUESTION IDENTITAIRE
35
4.1. Alliance des Forces Démocratiques
pour la Libération du Congo (AFDL)
36
4.2. Le Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (RCD)
37
5. APPORT DE LA COMMUNAUTÉ
INTERNATIONALE
38
5.1 Mission de l'Organisation des Nations Unies
pour la stabilisation du Congo
39
5.2. Communauté Economique pour le
Développement de l'Afrique Australe (S AD C)
40
CHAPITRE III POUR UNE IDENTITE
TRANSNATIONALE
46
1.1 Identités transnationales
46
1.2. Intégration
sous-régionale 48
2. REDYNAMISATION DE LA CEPGL ET
DÉVELOPPEMENT DE LA RÉGION DES GRANDS
LACS 51
2.1. Redynamisation de la CEPGL
51
2.2. Le développement de la
région du grands lacs 52
CONCLUSION GENERALE
54
TABLE DES MATIERES 63
* 1 KUMBU-KI-NGIMBI
"l'Efficience des Institutions régionales et Internationales dans la
question de la paix",
in « les enjeux de la paix au troisième
millénaire », Kinshasa, éd. Loyola, 2000,
pp.91-118.
* 2 LIGUE DES
DROITS DE LA PERSONNE DANS LA REGION DES GRANDS LACS,
« Introduction » in
« LDGL »Kigali, 1999, pp. 1-4.
* 3 KAZUNGUZIBWA
NYENYEZI Jean-Marie Vianney" La problématique de la nationalité
et d'intégration en
RDC" in « LDGL » Kigali, 1999, pp.
75-90.
* 4 DIUR KATOND et
IBWILAKWINGI Didier,''La communauté Internationale à
l'épreuve de la «libre circulation de la violence» In «
Mouvements et Enjeux Sociaux» N°0003, Kinshasa, FSSPA,
Janv-Févr2002,pp 1-7
KUMBU-KI-NGIMBI, Idem
* 5 KUMBU-KI-NGIMBI,
Op .Ct
* 6 SMITH STEPHEN, Pourquoi
l'Afrique meurt ?, Paris, éd. Calmann-Levy, 2003, p 227.
* 7 AKELE ADAU
Pierre et DJOLI ESENGEKELI, Jacques, "Les élections pour quel projet de
société ?, Election
Et Emergence dune société démocratique
«in « Congo-Afrique », n°402-403 février-mars
2006, pp.61-101.
* 8 KALULILAMBI
MPONGO Martin, Etre Luba au XXe siècle. Identité
chrétienne et Ethnicité au Congo-
Kinshasa, Paris, éd. Karthala, 1997, p.264.
* 9 YAV
KATSUNG
* 10 AMIN MALOUF,
Identités meurtrière, cité par MBONYIKEBE, 2001.
* 11
Encyclopédie "THEMA".
* 12 COHENDET
Marie ; Anne cité par OTEMIKONGO MANDEFU, Syllabus du cours de
Méthode des
Recherches en Sciences Sociales, G2 FSSPA, CUEB,
2007-2008.
* 13 GRAWTZ
Madeleine, Méthodes des sciences sociales, Paris 11e
éd. 2000, p.34.
* 14 VARKEVISSER
et alii cité par OTEMIKONGO MANDEFU, Syllabus du cours de Méthode
des recherches en Sciences Sociales, G2 FSSPA, CUEB, 2007-2008.
* 15 CHRETIEN Jean
Pierre cité par
www.diploweb.com mis
en jour en 2005.
* 16 NDAYWEL
ENZIEM, Isidore, Nouvelle histoire du Congo. Des origines à la
République Démocratique du
Congo, éd. Le Crid d'Afrique 2008, p. 383.
* 17
NKUNDABAGENZI, F., Rwanda politique (1958-1960), Bruxelles, Centre de recherche
sur les institutions
Politique, 1961.
* 18 MUBIALA
MUTOY, « L'ONU et le Rwanda » in Zaïre Afrique
no 296, juin Aout 1995, pp 369-377.
* 19 REYNTJENS
Filip, La guerre des grands lacs : Alliances Mouvantes et conflits
extra-territoriaux en Afrique
centrale, Paris,
éd. Harmattan, 1999, p. 89.
* 20 BRACKMAN
Colette, Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique
centrale.
Paris, éd.
Fayard, 2004, (p. couverture).
* 21 MUSILA
Cyrille, Instrumentalisation des conflits et paix dans la région des
grands lacs, RDC, 1997-2000,
Kinshasa, éd.
EDUCEC, 2001, p.6.
* 22 GUICHAOUA
André, Les politiques de génocide à Butare, Paris,
éd. HARMATTAN 2005.
* 23 DESOUTER
Serge cité par
www.hirondelle.org
consulté le 2 septembre 2010.
* 24 Amnesty
International, Les juridictions gacaca : une justice à haut risque,
publié en juillet 2002.
* 25
Médecin Sans Frontière, On n'arrête pas un génocide
avec les médecins, Rapport publié en 1994.
* 26 Discours du
président français François MITTERAND, Avril 1994.
* 27
www.wikipedia.org
consulté le 2 septembre 2010.
* 28 KIZERBO
Joseph, A quand l'Afrique ?, Paris, éd. D'EN BAS et De l'AUBE,
2004, p 98.
* 29 KIZERBO J.
Idem, p 61.
* 30 MBONYIKEBE
SEBAHIRE Déo, Crise identitaire et construction
idéologique : approche
socio-anthropologique in Regard Croisés n° 12, Goma 2004.
* 31 Jean Pierre
CHRETIEN, Crises identitaires d'hier et d'aujourd'hui in Regards Croisés
N°12 Goma 2004.
* 32 JOHNSON
Dominic, Les conflits de nationalité en Afrique. Les identités
meurtrières. Faire face aux défis posés par nos murs
psychologiques et idéologiques in Regards Croisés n° 12,
Goma 2004.
* 33 MUTOY MUBIALA
« Le problème de la mobilité transfrontalière
dans la région des grands lacs », in
« Congo-Afrique » n° 389, novembre
2004, pp 562-568.
* 34 MUTOY
MUBIALA. Idem.
* 35 KAFARHINE
MURHULA Toussant, "l'autre visage du conflit dans la crise du grands lacs
.Mémoire
Historique sur la crise de la citoyenne au Kivu» in
"Congo-Afrique" in 374, Avril 2009, p. 221-240.
* 36 KAFARHIRE,
Op.Cit.
* 37 KAFARHIRE
Idem.
* 38 Missionnaire
d'Afrique, RDC 1999, La deuxième guerre de libération, la
situation en zone occupée,
BUKAVU,
Janvier-Juin 1999, p 31.
* 39 Journal `' Le
Soir `' du 18 Août 1998.
* 40
www.wikipedia.org
consulté le 2 septembre 2010.
* 41 BERGHEZAN
Georges et NKUNDABAGENYI Felix, `'La guerre du Congo Kinshasa. Analyse d'un
conflit
et transferts
d'arme vers l'Afrique centrale'' in `'GRIP'', Bruxelles, 1999, pp 17-41.
* 42 BERGHEZAN
Georges et NKUNDABAGENYI Felix, Idem.
* 43 REYNTJENS
Filip, `' La deuxième guerre au Congo : plus qu'une
réédition'' in « L'Afrique des Grands
Lacs »,
Annuaire 1998-1999, Paris, Harmattan 1999, Pp 282-290.
* 44 Rapport de
l'ICG publié en 1999.
* 45 Rapport de
l'ICG, Idem.
* 46 SUNDI MBAMBI
Pascal, « La politique sécuritaire et de défense de la
SADC et la crise Congolaise » in
« Congo-Afrique » n° 396, juin-août, 2005,
pp.357-365.
* 47 SUNDI MBAMBI
Pascal, Op.Cit.
* 48 BRASPENNING
Thierry et M.A. NASHI « La république Démocratique du
Congo entre les pressions externe
et internes » in « Géopolitique
Africaine ». n°3, été, 2001.
* 49 KASTORYANO R.,"Immigration
communautés transnationales et citoyenneté" in
« Revue Internationale de
Science
Sociale », Paris, 2003, pp 353-359.
* 50 HABERMAS
Jürgen, traduit de l'allemand par HANS NICKLAS, L'Europe. Un mythe
politique ? Identité
européenne et
citoyenneté nationale In « Die Zeit », Berlin,
2001.
* 51 ROCARD
Michel, traduit de l'allemand par HANS NICKLAS, L'Europe. Un mythe
politique ? Identité
européenne et
citoyenneté nationale In « Die Zeit », Berlin,
2001.
* 52 LIFTON Robert
J., The protean Self : Human Resilience in age of fragmentation, New York,
Basic Books,
1993, p 17.
* 53 FOUCAULT
Michel cite par DEMORGON Jacques, l'Europe entre gouvernance et
citoyenneté
processuelles,
2003, pp 13-41.
* 54 ERDHEIM Mario
traduit de l'allemand par HANS NICKLAS, L'Europe. Un mythe politique ?
Identité
européenne et
citoyenneté nationale In « Die Zeit », Berlin,
2001.
* 55 AWEPA,
Rapport établi au nom de la Commission de relations extérieures
et de la défense de l'Union
Européenne sur la CEPGL en 2005
présenté par M. GALAND et Mme VAN de CAS TEELE.
* 56 PELLEN Marie,
Cinquantenaire du processus d'intégration régional en Afrique
Centrale : 1960-2010, Paris,
Harmattan, 2010, p 6.
* 57 MWAKA BWENGE
Arsène Op.Cit.
* 58
Résolution 1296 et 1304 du conseil de sécurité de
l'ONU.
* 59 KAMANA, Pour
une société digne dans laquelle évolue les hommes libres
in `'Pole Institute'' Goma, 2004.
* 60 KAMANA,
Idem
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