NGOMA MAYANGI Aurélien
[Licencié en Relations
Internationales]
Mémoire défendu et présenté en
vue de l'obtention du diplôme de Licence en Relations Internationales\
option : Economie Internationale
Directeur : MPWATE NDAUME
Professeur
Encadreur : MANA MBUMBA
Chef de Travaux
[Année académique : 2008 - 2009]
LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL : un frein pour le
développement de la RDC
République Démocratique du Congo
UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES,
ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES
DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES
« Si les libres échangistes ne
peuvent pas comprendre comment un pays peut s'enrichir aux dépens de
l'autre, nous ne devons pas en être étonnés, puisque ces
mêmes messieurs ne veulent pas non plus comprendre comment, à
l'intérieur d'un pays, une classe peut s'enrichir aux dépens
d'une autre classe ».
(Karl MARX)
« La dépendance vis-à-vis
des matières premières- ou d'un seul produit d'exportation- a
tendance à concentrer la richesse au sein d'une minorité,
laissant la majorité vulnérable à la récession...
De la Corée du Sud à Singapour, l'histoire montre que les pays
réussissent lorsqu'ils investissent dans la société et
dans leur infrastructure ; lorsqu'ils multiplient les industries
d'exportation, se dotent d'une main-d'oeuvre
qualifiée... »
(Barack H. OBAMA)
NGOMA MAYANGI Aurélien
Téléphone :
(+243)810513521
E-mail : aurengoma@yahoo.fr
DEDICACE
A la famille qui a fait de moi celui que je suis,
pour tout ce qu'elle a sacrifié encore et toujours afin de
l'accomplir ;
A toutes celles et à tous ceux qui auront,
au moins une fois, le loisir de lire les pages suivantes,
Je dédie ce travail.
NGOMA MAYANGI Aurélien
Téléphone :
(+243)810513521
E-mail : aurengoma@yahoo.fr
AVANT-PROPOS
Nous rendons grâce au Dieu Tout Puissant qui est la
source de toute intelligence et de toute sagesse, pour tous ses bienfaits.
Nous tenons aussi à exprimer ici tous nos remerciements
au Professeur MPWATE, notre directeur, et au Chef de Travaux MANA, notre
encadreur, avec lesquels nous avons discuté de ce texte. Car une
intelligence isolée ne peut rien si elle n'est pas nourrie de
l'expérience de celle des autres. Cependant, il est inutile de
préciser que cette étude est une oeuvre humaine et qu'elle n'a
pas l'ambition d'être exhaustive.
Nous exprimons également notre reconnaissance à
l'endroit des autorités et du corps professoral de l'Université
de Kinshasa pour l'instruction et l'encadrement dont nous avons
bénéficiés pendant les deux années de notre cycle
de licence et aussi pour les cinq années passées à ladite
Université.
Enfin, que toutes les autres personnes qui, de près ou
de loin, nous ont aidé à la réalisation du présent
travail trouvent ici l'expression de notre gratitude.
NGOMA MAYANGI Aurélien
Téléphone :
(+243)810513521
E-mail : aurengoma@yahoo.fr
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
« De même que les individus, les Etats
naissent, vivent et meurent, mais leur longévité est
extrêmement variable ; ils ne sont pas tous également
viables. Il y a les mort-nés, les prématurés, les
débiles, les robustes... Et la vitalité de chaque nation
dépend de son degré de modernisation technique, car la valeur
technique est universelle, elle ne s'improvise pas. C'est elle qui maintient la
souveraineté »1(*). A travers ce parallélisme, il s'avère
que la population a une lourde mission au sein de la nation dans la mesure
où il lui incombe de donner de la vitalité à l'Etat.
Ainsi, sa modernisation technique est la récompense d'efforts conscients
de ses habitants. Cependant, ces derniers se heurtent à plusieurs
obstacles d'ordre structurel pour permettre à l'Etat de jouir d'une
existence plus longue, plus heureuse et plus saine.
Au nombre de ces obstacles, nous comptons ceux que pose la
division internationale du travail. En effet, « à l'image de
la célèbre manufacture d'épingles dépeinte par Adam
SMITH (la Richesse des Nations, 1776), dans laquelle chaque ouvrier se
voyait affecté à une tâche précise participant
à la production de l'atelier, la notion de division internationale du
travail (DIT) fait référence à la spécialisation
des économies nationales dans des activités particulières,
laquelle donne lieu à des échanges
commerciaux »2(*).
Les pays se sont divisés le travail, ils ne fabriquent pas tous la
même chose. Nul ne suffit plus à soi-même, chacun est
obligé de demander à autrui la satisfaction de la plupart de ses
besoins par les échanges de leurs productions.
Et « la façon de se diviser le travail entre
les pays de la planète a évidemment des enjeux : on peut
penser que certaines productions sont plus intéressantes pour le pays,
pour sa croissance et son développement, que d'autres. Les pays qui
fabriqueront ces produits disposent davantage de revenus et de pouvoir. Par
exemple, le pays qui maîtrise la recherche et la technologie a plus de
pouvoir que celui qui est obligé d'acheter les
brevets »3(*).
Ainsi, en regardant la carte économique du monde, nous nous apercevons
que la République Démocratique du Congo (RDC) est reliée
aux pays riches tels que la Belgique, la France, les Etats-Unis
d'Amérique, le Japon, la Chine, l'Allemagne...
Ces pays reçoivent de nous surtout des matières
premières (telles que le cuivre, le cobalt, le coltan, l'or, le diamant,
le zinc, le nickel, les produits agricoles, etc.) dont les prix subissent
souvent des baisses brusques et importantes. Nous pouvons ainsi imaginer qu'un
projet national de développement qui subit une telle secousse pourrait
s'ébranler dangereusement. Et, en échange, ils nous envoient des
produits finis (produits industriels) issus de ces matières
premières notamment.
Il s'agit des biens d'équipement tels que des machines
et des véhicules et aussi des biens de consommation tels que les
denrées alimentaires. Et ici, il convient de signaler que,
« mise en place à la fin des trente glorieuses(*), la DIT reposait sur une
spécialisation néo-coloniale des échanges
commerciaux : aux pays pauvres les matières premières ou
agricoles, aux riches la production industrielle (là où les gains
de productivité liés au progrès technique stimulaient
l'élévation du niveau de vie) »4(*).
En effet, l'élévation du niveau de vie implique
une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux, une réduction des
inégalités, de chômage et de pauvreté. Tels sont les
caractéristiques du développement. Ce dernier est un processus
cumulatif. Il permet une amélioration des capacités humaines et,
par voie de conséquence, une hausse de productivité favorable
à la croissance. De ce qui précède, il apparaît que
notre pays est surtout exportateur des matières premières et
importateur des produits finis. Il n'est pas encore assez équipé
et assez compétent pour fabriquer sur place un grand nombre d'articles
dont il se sert déjà couramment. Et, ses revenus d'exportation
étant insuffisants, il emprunte pour payer ses importations. Ce qui
augmente sa dette extérieure et le rend plus dépendant de
l'extérieur.
C'est ainsi que les organismes internationaux regroupent les
cotisations et les dons de diverses nations riches afin notamment de les lui
prêter. Et ces prêts lui sont accordés selon des programmes
établis tels que les plans d'ajustement structurel. Or, ces derniers,
« en prônant la libéralisation totale des
économies du Sud, ont pour conséquence d'affaiblir les Etats en
les rendant plus dépendants des fluctuations extérieures
(évolution des marchés mondiaux, attaques spéculatives,
etc.) et en les soumettant à des conditionnalités imposées
par le tandem FMI/ Banque mondiale et, derrière lui, par les
gouvernements des pays créanciers regroupés dans le Club de
Paris »5(*).
Ainsi dit, ce travail consiste à répondre
à la principale question suivante : en quoi la
spécialisation de l'économie de la RDC empêche-t-elle le
développement de cette dernière ? Et tout en
répondant principalement à la question ci-dessus, cette
étude donne aussi réponses aux questions telles que :
Comment les Etats se sont-ils divisés le travail ? Comment la RDC
peut-elle se développer dans ces conditions ?
2. HYPOTHESE DU TRAVAIL
Après les questions posées ci haut, il importe
de répondre par des hypothèses. « Tout chercheur doit
en effet, présupposer au départ un point de vue, lequel constitue
ce qu'on appelle le concept opérationnel ou hypothèse du
travail »6(*).
Cette partie se constitue d'une série des réponses
formulées au milieu des incertitudes faisant de l'hypothèse une
vérité anticipée. Ainsi, « l'hypothèse
cherche à établir une vision provisoire du problème
soulevé en évoquant la relation supposée entre les faits
sociaux dont le rapport constitue le problème et en indiquant la nature
de ce rapport »7(*). Ce qui fait qu'à l'issue du travail,
l'hypothèse peut être confirmée ou rejetée.
A ce sujet, cette étude se réalise sur base de
l'idée selon laquelle le développement « se trouve
appréhendé comme la matérialité du bien-être
qui s'évalue par des données statistiques et quantitatives de
croissance, de plein emploi et de progrès technique »8(*). Et la RDC s'est
spécialisée dans la production et l'exportation des
matières premières c'est-à-dire des produits à
l'état brut, à faible valeur ajoutée, parce qu'elle a un
faible niveau d'industrialisation. Et pourtant, il ne peut pas y avoir de
développement sans industrie. Et l'industrialisation passe par le
progrès agricole. Au fait, « s'il est exact que
l'industrialisation n'est pas possible sans progrès de l'agriculture, il
est tout également vrai que le progrès agricole est impossible
(ou très limité) s'il n'est pas accompagné d'une
industrialisation accélérée... On ne peut marcher que sur
ces deux jambes »9(*).
Et il semble que la spécialisation des économies
nationales est le fruit des motivations de la colonisation. Car les anciennes
nations colonisatrices ont surtout développé dans leurs anciennes
colonies la production des matières premières qui leur
manquaient. Ainsi, il apparaît que la RDC est dotée d'une
économie dépendante et exploitée. Cette dépendance
est commerciale, financière et technologique. Et quant à
l'exploitation, elle est caractérisée par les termes de
l'échange où les prix des matières premières
qu'elle vend subissent des baisses brusques et importantes et où ceux
des produits finis qu'elle achète sont excessifs. Cette exploitation se
caractérise aussi par le transfert de richesses de la RDC vers
l'extérieur. Et en considérant les genres de production
échangée, le commerce international nous montre que les Etats se
sont divisés inégalement le travail. Cependant, pour se
développer, la RDC doit accroître et améliorer la
productivité de son agriculture et de son industrie.
3. METHODES ET TECHNIQUES
« Toute recherche ou application de caractère
scientifique en sciences sociales, comme dans les sciences en
général, doit comporter l'utilisation des procédés
opératoires rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles
d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions,
adaptés au genre de problème et de phénomène en
cause »10(*).
Ces procédés constituent ce que nous appelons méthodes et
techniques. Et, « la méthode est un ensemble
d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie »11(*).
En effet, la méthode est une manière d'agir en
vue d'obtenir un résultat prouvable. Elle se fait dans le respect de
certains principes et d'un certain ordre. Et pour ce travail, nous
procédons aux méthodes structuraliste, systémique et
historique. L'analyse structuraliste fait référence à une
structure. A cet effet, « la structure est seulement un modèle
théorique abstrait, utilisé pour interpréter et expliquer
les faits et construit par le chercheur autant par le raisonnement logique que
par l'observation du réel. Dans ce cas, on ne cherche pas à
atteindre des structures réelles mais à élaborer un
schéma abstrait dont les caractéristiques formelles, sur le
modèle des structures mathématiques, seules
importent »12(*). Il convient, ici, de souligner que la division
internationale du travail est un instrument abstrait à l'aide duquel
l'on rend intelligibles les faits de production et donc des échanges
internationaux.
Et Blaise Pascal a dit : « les parties du monde
ont toutes un tel rapport et un enchaînement l'une avec l'autre que je
crois impossible de connaître l'une sans l'autre et sans le tout. Toutes
choses étant causées et causantes, aidées et aidantes,
médiates et immédiates, et s'entretenant par un lien naturel et
insensible qui lie les plus éloignés et les plus
différentes, je tiens impossible de connaître le tout sans
connaître particulièrement les parties »13(*). Ceci nous pousse à
dire que lorsque l'on parle d'une structure l'on pense au système. Car
la structure désigne la manière dont les parties d'un tout sont
arrangées. Et le tout fait référence au système
d'où la nécessité de faire aussi appel à la
méthode systémique.
L'analyse systémique est « toute recherche,
théorique ou empirique, qui partant du postulat que la
réalité sociale présente les caractères d'un
système, interprète et explique les phénomènes
sociaux par des liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui
en forment une totalité »14(*). Ainsi, le système est un agencement
d'éléments qui tendent à un résultat. Ceci revient
à dire qu' « un système est un ensemble
d'éléments entre lesquels existent des relations telles que toute
modification d'un élément ou d'une relation entraîne la
modification des autres éléments et, relation, et, donc, du
tout »15(*).
Ceci expliquant cela, la division internationale du travail constitue un frein
pour le développement de la RDC parce que cette dernière s'est
spécialisée dans l'exportation des matières
premières. Si elle s'industrialise, la division internationale du
travail sera alors à la base de son développement.
Aussi, nous avons recouru à la méthode
historique. Celle-ci « est méthode d'explication dans la
mesure où d'une part, en replaçant les institutions dans le
milieu social où elles ont pris naissance, parmi leurs conditions
concomitantes, elles nous offrent le tableau de leurs conditions
d'existence ; et d'autre part, elle permet la
comparaison »16(*). En effet, elle est une analyse diachronique
« car le présent ne se comprend véritablement
qu'à la lumière du passé où il plonge ses
racines »17(*).
Et ici comprendre signifie « à la fois prendre ensemble,
synthétiser les multiples aspects de la réalité, et
prendre avec soi, saisir la réalité comme de
l'intérieur... »18(*).
Vu le besoin des informations et des éléments
d'explication pour mieux comprendre et expliquer la problématique
posée dans le cadre de ce travail, nous avons fait recours aux
techniques documentaires. Ces techniques nous permettent d'exploiter les
données, déjà disponibles, stockées dans une
série des documents : écrits, phonétiques et
internet. Le recours à ces procédés opératoires
permet d'arriver à donner un résultat appréciable et
cohérent. Ainsi, les résultats présentés dans ce
travail ne sont pas de moindre portée.
4. DELIMITATION DU SUJET
La complexité des faits sociaux et les
difficultés relatives à la collecte des données imposent
le réalisme. En effet, « toute démarche scientifique
procède fatalement par un découpage de la réalité.
Il n'est pas possible d'étudier, de parcourir tous les
éléments influents jusqu'aux extrêmes limites de la terre
et jusqu'au début des temps »19(*). Voilà pourquoi, nous restreignons notre champ
d'investigation à la nature de la division internationale du travail et
au système économique où elle opère, d'une part,
et, d'autre part, à la position de la RDC face à cette division
internationale du travail qui est censée constituer un frein pour son
développement.
Cette étude va, au point de vue spatial, se limiter
plus particulièrement à la RDC. Celle-ci est un Etat dont
l'économie s'est spécialisée dans l'exportation des
matières premières parce qu'elle a un faible niveau
d'industrialisation. Et quant à la délimitation temporelle, notre
travail se fait de 1995 à 2005. L'année 1995 est choisie parce
que c'est à la date du 1er janvier 1995 qu'a
été créée l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC). Cette organisation généralise la division mondiale du
travail. Au cours de la période d'avant et après, les pays
industrialisés se protégeaient, au moyen des accords
multifibres(*) (signés
dès 1974) contre la concurrence de nouvelles exportations (produits
manufacturés) du Sud. Et c'est le 1er janvier 2005 que ces
accords devaient être démantelés. Ceci justifie le choix de
l'année 2005 comme l'autre borne de notre étude.
5. INTERET DU SUJET
L'intérêt, étant un sentiment de
curiosité, confère à un travail scientifique son
originalité. Et notre préférence de mener une étude
sur la division internationale du travail comme facteur du développement
de la RDC est motivée par le souci de mieux saisir cette
réalité. En effet, le développement de la RDC n'est pas
simplement un sujet théorique et académique qui ne nous concerne
que si nous l'étudions à l'université. C'est une
préoccupation qui fait partie de la vie quotidienne de toute la
population congolaise.
Ainsi, cette étude revêt une double importance
dans la théorie et dans la pratique. D'abord, sur le plan
théorique, elle renseigne sur la notion de division internationale du
travail, d'une part, et, d'autre part, sur ce dont elle constitue un obstacle
pour le développement de la RDC. En ce, elle met en lumière de
manière aussi correcte et nuancée que possible l'extraordinaire
complexité du réel et ses innombrables implications. Aussi, cette
étude se veut un outil de réflexion. De ce fait, nous pensons
pouvoir éveiller le sens de curiosité et de recherche
orientées vers ce thème auprès des internationalistes
congolais, en général, et dans le département des
Relations Internationales de l'Université de Kinshasa, en particulier.
Ensuite, sur le plan pratique, elle propose des pistes de
solution pour développer la RDC. En effet, chaque fois que la
société se butte à des difficultés d'ordre
structurel, il revient aux scientifiques d'expliquer l'origine de ces
difficultés et de proposer des solutions adéquates. Et cela n'est
possible que si l'on prend en compte, le cas échéant, les
spécificités de chaque économie. Tels sont les objectifs
primordiaux de ce travail. Et nous pensons, par cette étude, porter une
contribution utile aux futures recherches sur le développement de la
RDC.
6. PLAN SOMMAIRE
Hormis l'introduction, en amont, et la conclusion, en aval,
notre travail est divisé en trois chapitres :
· Le premier chapitre est réservé aux
considérations générales. Il s'agit ici de
présenter les concepts-clés du travail à savoir la
division internationale du travail, frein et développement ainsi que la
RDC ;
· Le deuxième chapitre est réservé
aux rapports entre la RDC et la division internationale du travail. Ici, nous
présentons le caractère inégal de la division
internationale du travail. Ceci fait de l'économie de la RDC
dépendante et exploitée ; et
· Le troisième chapitre est réservé
aux conséquences sociales et environnementales de la division
internationale du travail, d'une part, et, d'autre part, aux pistes de solution
que nous proposons pour le développement de la RDC.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
SECTION I : APPROCHE THEORIQUE DES CONCEPTS
§1. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL
1. DEFINITION
D'entrée de jeu, il nous paraît
nécessaire, avant de donner sa définition, de disséquer le
concept division internationale du travail. En effet, ce concept est
essentiellement composé de trois mots : division, internationale et
travail. Séparément, chacun de ces trois mots a une idée
précise. Ainsi, division désigne l' « action de
séparer en parties distinctes »20(*). Parlant des parties, l'on
pense à un tout. De là, division veut aussi dire
spécialisation ou distribution. Et la spécialisation c'est
l'action de spécialiser ou de se spécialiser. Spécialiser
c'est faire acquérir des connaissances spéciales pour
exécuter un travail ou pratiquer une science, une technique ; se
spécialiser c'est se consacrer à une branche de connaissances,
à une production, à un travail déterminés. En
parlant de distribution, nous voyons implicitement une organisation dans
laquelle il y a arrangement selon un certain ordre. Au regard de
précédentes lignes, division égale aussi
répartition.
Ensuite, l'adjectif international qualifie ce qui a lieu ou ce
qui se passe entre nations. Par exemple, dans ce cas, la division
internationale veut dire la répartition entre les nations. Il n'est pas
nécessaire de rappeler ici qu'en parlant des nations, nous faisons
allusion aux collectivités étatiques. Et enfin, travail est
défini par Larousse comme un « effort que l'on doit soutenir
pour faire quelque chose »21(*). Ainsi, il désigne l'activité en vue
d'atteindre un résultat. En ce sens, en évoquant le mot travail,
l'on pense essentiellement à une tâche. Par exemple, quand on
parle de division du travail, il s'agit d'un « mode d'organisation du
travail dans les entreprises, caractérisé par le fractionnement
et la spécialisation des fonctions de productions »22(*). Elle est alors une
répartition technique des tâches dans une société et
qui se double d'une distribution des agents de travail en classes et
catégories sociales.
Et « la division internationale du travail, ou DIT,
est une extension de la division du travail appliquée au commerce
international. Elle désigne le fait que les pays se sont
spécialisés pour produire certains biens
économiques : ils ne travaillent pas tous sur les mêmes
produits et, de ce fait, échangent entre eux leur production. Cette
spécialisation de pays ou zones repose initialement sur les simples
avantages comparatifs(*) des
différents pays, pour évoluer vers une décomposition plus
poussée de la chaîne de valeur, ou décomposition
internationale du processus productif (DIPP) »23(*). Ceci fait penser à une
structure de partage international. En effet, il y a répartition des
tâches entre les nations.
Tout de même, il ne faut pas confondre le concept
division internationale du travail et division du travail. Car
« oublier l'adjectif change beaucoup les choses : la division du
travail renvoie aux analyses d'A. Smith, qui montre l'intérêt que
retirent les individus à se spécialiser et à
échanger le résultat de leur travail, en particulier sur le plan
de la productivité, et/ ou d'E. Durkheim, qui montre que la division du
travail est au fondement du lien social, les individus dépendant les uns
des autres du fait de la spécialisation »24(*). La division du travail fait
référence à l'homme tandis que la division internationale
du travail concerne les nations qui sont des entités beaucoup plus
complexes. A ce point, l'on considère l'économie comme
étant une et mondiale et que les entités étatiques se
partagent juste les tâches dans la production mondiale et le commerce
international.
« La participation à la D.I.T. implique, en
effet, dans un pays, l'abandon (total ou partiel) des activités les
moins efficaces économiquement, qui sont concurrencées par les
importations, et l'affectation des ressources ainsi libérées
(hommes, capitaux, ressources naturelles) aux activités les plus
efficaces, dont le produit sera exporté. La variété des
`Made in' indiqués sur les produits que nous consommons quotidiennement
offre un raccourci saisissant de la très forte interdépendance
des économies »25(*). Et en étudiant cette interdépendance
des économies nationales, il semble que la DIT se transforme au fur et
à mesure du développement des techniques mais aussi des pays.
Voilà pourquoi, l'on parle de division internationale du travail de
complémentarité appelée aussi DIT traditionnelle, ou de
nouvelle division internationale du travail appelée aussi DIT de
concurrence.
Par ailleurs, pour mesurer la spécialisation des pays,
il faut étudier la structure de leurs exportations, soit
schématiquement en distinguant produits primaires, produits
manufacturés et services, soit plus finement en distinguant les
différentes branches industrielles et de services. C'est ainsi, qu'en
parlant de la DIT, l'on regroupe les pays par zone ou par type des pays. De
là, l'on arrive à voir clairement que certaines zones sont
spécialisées dans l'exportation de produits primaires (les pays
du Sud) alors que d'autres exportent essentiellement des produits
manufacturés (les pays du Nord). Ici, le Sud désigne l'ensemble
des pays sous-développés tandis que le Nord, lui, regroupe les
pays développés souvent appelés pays industriels à
économie de marché.
2. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL DE
COMPLEMENTARITE
La division internationale du travail de
complémentarité ou DIT traditionnelle attribue aux pays
développés la fabrication des biens manufacturés et des
services ; et aux pays pauvres, souvent les pays du Sud, la fourniture des
produits primaires en général (produits agricoles,
matières premières). Ainsi, « jusqu'aux années
1970, les pays développés du Nord importent des produits de base
des PED(*) (du Sud) et exportent des
produits manufacturés entre eux et vers le Sud. Elle correspond à
un partage des productions de type colonial »26(*). En effet, l'échange
est une rencontre de deux raretés relatives. Dans ce contexte, ce qui
est rare dans un pays l'est moins dans un autre. Et chaque pays est prêt
à abandonner une certaine quantité de ce dont il dispose en
abondance relative pour se procurer ce dont l'autre dispose abondamment.
Cependant, cette structure de DIT n'est qu'une survivance des
liens économiques d'origine coloniale. Car grâce aux
progrès techniques (les révolutions industrielles), les pays
européens étaient dotés de la capacité de
transformer sur place des produits naturels. Il leur fallait alors
s'approvisionner en matières premières. C'est essentiellement
cela qui a poussé les européens à s'engager dans
l'entreprise coloniale. Et ils ont surtout développé dans leurs
colonies les activités extractives des produits primaires qui leur
manquaient. Ils cherchaient, en effet, à acquérir ces
matières premières, à de bas prix, en fournissant aux
colonies des produits que justement elles auraient pu fabriquer assez vite si
elles étaient un peu plus équipées. Aujourd'hui encore, il
existe d'importantes traces de l'économie coloniale : les anciennes
colonies sont restées d'une manière générale, dans
la production des matières premières.
3. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL DE
CONCURRENCE
Arès la colonisation, « progressivement, les
pays en développement ont donc ouvert- et spécialisé- leur
économie, aidés en cela, au cours des dernières
décennies, par la libéralisation des échanges au sein du
GATT puis de l'OMC (pour ceux qui y ont adhéré), par le
système de préférences généralisées
instauré grâce aux efforts de l'ONU (il garantit aux pays en
développement un accès préférentiel aux
marchés des pays industrialisés) et par les investissements des
firmes étrangères à la recherche de nouveaux
marchés ou de sites de production aux coûts
attractifs »27(*). C'est ainsi que certains pays tels que Hong Kong,
Singapour, la Corée du Sud, le Brésil et le Mexique,
désignés sous le nom de nouveaux pays industrialisés
(NPI), se sont mis à exporter des produits manufacturés
similaires à ceux produits par l'occident, y compris des produits haut
de gamme.
Cette émergence des NPI a dessiné, depuis les
années 1970, la nouvelle division internationale du travail
appelée aussi DIT de concurrence. Il y eut aussi une deuxième
vague de nouveaux pays industrialisés (Thaïlande, Malaisie,
Indonésie, Chine,...) dans les années 1980. En effet,
« en raison de leur main-d'oeuvre qualifiée et bon
marché, ces pays étaient utilisés par les firmes
multinationales comme bases de sous-traitance. Ils ont été
d'abord engagés dans des secteurs industriels particuliers, comme les
instruments d'optique, les montres, les jouets et les machines-outils. Les
investissements directs des multinationales dans ces pays ont permis, d'un
côté, le transfert de la technologie, et de l'autre, la
création de nouvelles richesses qui finançaient à leur
tour de nouveaux projets »28(*).
Il convient de signaler ici que la première vague
d'industrialisation, au Sud, a eu lieu après le premier choc
pétrolier. C'est alors que les consommateurs des pays
développés ont été confrontés à une
offre de biens, à bas prix, venant du Sud. Ces pays émergents se
sont, en effet, spécialisés dans les produits manufacturés
et concurrencent les pays du Nord. Et ces derniers ont, à leur tour,
renforcé leur capacité à fabriquer les produits
technologiques et les services dont la production nécessite de hautes
qualifications. Cependant, le caractère dévastateur de cette
nouvelle spécialisation a conduit l'occident à se protéger
au moyen des accords multifibres. En même temps, il a dû
déverser sur les marchés mondiaux les surplus de son secteur
agricole auquel il accorde un soutien massif (des subventions).
Et, par ailleurs, nous assistons maintenant au
développement des échanges croisés au sein des industries.
Les multinationales se réorganisent sur une base globale. C'est ainsi
que nous observons des phénomènes de délocalisation ou de
sous-traitance. Ces phénomènes ont donné naissance
à un commerce international de pièces et de composants et
à des réexportations de produits finis après montage. Ces
échanges se réalisent entre filiales des firmes multinationales
(échanges intra firmes) ou dans le cadre de la sous-traitance ou
d'accords inter firmes. Cependant, les pays les plus pauvres tels que la RDC
sont restés cantonnés dans l'exportation des produits primaires.
Ces pays sont marginalisés par la DIT car la spécialisation fait
des gagnants et des perdants.
§2 : FREIN
Le mot frein, du latin frenum, désigne :
1. « organe destiné à ralentir ou
à arrêter un ensemble mécanique en mouvement ;
2. (sens figuré) ce qui retient,
entrave »29(*).
En effet, un frein désigne, au propre comme figuré, un objet qui,
soit, ralentit ou arrête un élan, soit, le retient ou l'entrave.
Ici, l'objet doit être compris à partir de son origine latine
(objectum). Cette dernière fait référence à la
chose placée devant. Et, grâce au mot frein, l'on est
arrivé à créer le verbe freiner. Celui-ci veut
essentiellement dire ralentir le mouvement de quelque chose. Frein peut
à la lumière de ce qui précède être pris
comme synonyme des concepts suivants : entrave, obstacle et goulet ou
goulot d'étranglement.
A cet effet, pris comme synonyme d'entrave, frein signifie la
chose placée devant et qui gêne l'évolution. Ensuite, comme
synonyme d'obstacle, frein fait référence à ce qui
empêche de passer ou ce qui arrête la réalisation de quelque
chose. Enfin, comme synonyme de goulet ou goulot d'étranglement, frein
est la difficulté qui limite ou retarde une évolution. C'est
ainsi que, dans le cadre de ce travail, nous employons frein pour
désigner un facteur d'incapacité momentanée. Revenant
à la langue latine, facteur (factor) veut dire celui qui fait.
D'où frein égale à la chose placée devant et qui
cause l'incapacité momentanée.
§3 : LE DEVELOPPEMENT
1. LE DEVELOPPEMENT : NOTION
« Le mot développement, utilisé pour
ces différentes qualifications, a un contenu spécifique. Il est
apparu d'abord dans l'expression sous-développement employé au
lendemain de la deuxième guerre mondiale par les documents
internationaux pour caractériser l'état des pays où le
faible niveau de vie était considéré comme anormal par
les peuples à niveau de vie élevé et ressenti
également comme anormal par les dirigeants des peuples en question...
Cependant, le faible niveau de vie caractéristique des pays dits
sous-développés n'est que la conséquence d'une
économie où les techniques modernes de production, de transport
et d'échanges sont presque absentes et provoque ainsi un retard
technique très considérable »30(*).
Au regard de ce qui précède, la notion du
développement semble être liée à celle du
sous-développement. Ainsi, c'est seulement après la
deuxième guerre mondiale que les Américains s'étaient
aperçus des conditions de vie en deçà de leurs,
principalement chez les peuples d'Europe détruite par ladite guerre.
C'est cette situation qu'ils avaient qualifiée de
sous-développement. Ce dernier apparaît ici comme un état
de précarité où la pauvreté constitue un
fléau à combattre. C'est ce qui poussa le Président
américain de l'époque Harry TRUMAN à octroyer une aide
économique (Plan Marshall)(*)
que l'on pourrait déjà qualifier, par déduction,
dès cette époque, de pays développés. En effet, le
développement suppose un changement visant au progrès, au
bien-être.
Et est actuellement considéré comme
sous-développé tout « pays dont les habitants ont un
faible niveau de vie moyen, en raison notamment de l'insuffisance de la
production agricole et du faible développement de l'industrie, autre
qu'extractive, facteurs fréquemment aggravés par la croissance
démographique, plus rapide que la progression du revenu
national »31(*).
Il convient en effet de signaler ici que « contrairement à ce
qu'on imagine couramment, de manière inconsciente et par manque de sens
historique, la situation habituelle de l'humanité est celle du
non-développement(*). (Le
développement est encore trop considéré comme normal,
comme une suite logiquement enchaînée de causes et d'effets,
d'actions et de conséquences, comme une voie à suivre, ouverte
à tous. En réalité, le développement est un
phénomène ambigu et insolite. La situation d'une économie
est l'absence de tout développement authentique) »32(*).
Ce n'est qu'en améliorant qualitativement et
durablement l'économie et son fonctionnement qu'on aboutit au
développement. Et le processus d'amélioration fait penser
à une prise de conscience préalable. En partant de la conscience,
l'on arrive à la participation collective en vue de revaloriser les
ressources pour que ces dernières puissent contribuer à
transformer les conditions de vie c'est-à-dire pour arriver au
bien-être. En effet, c'est l'homme qui est l'acteur, le centre
d'intérêt du développement. « La personne (homme,
femme et enfant) qui est à la fois le moyen et la fin de tout
développement est, en grande partie, le produit de sa
société. Elle peut produire la richesse si elle est
formée, informée et accompagnée »33(*). Sur ce, l'homme est
appelé à s'adapter continuellement aux nouvelles circonstances.
Lorsqu'il change qualitativement son être, il participe au
développement.
« Le développement ne peut être que la
réalisation progressive d'un double potentiel : d'une part, le
potentiel que représente toute collectivité humaine et tous les
individus qui la composent, d'autre part, celui que constitue le milieu
physique dans lequel se trouve cette collectivité, un milieu qu'elle
utilise pour assurer son existence et celles des générations
à venir... Il est un processus endogène et autocentré
d'évolution globale spécifique à chaque
société »34(*). A cet effet, nous ajoutons que le
développement pris comme processus endogène fait penser à
« un processus devant être amorcé et entretenu de
l'intérieur même des pays, en tenant compte du potentiel de leurs
ressources naturelles et humaines et en définissant le contour
précis des intérêts nationaux en jeu »35(*).
Ainsi, le développement est une répercussion des
transformations dans divers secteurs à partir d'une variante. Et, dans
ce cadre, Richard BERGERON(*) a
synthétisé ce que d'aucuns appellent le développement
grâce à une analyse qui compare les propos de trois auteurs
(François PARTANT, Serge LATOUCHE et Walter W. ROSTOW)(*) pouvant être étendue
à tous ceux qui se sont prononcés sur le développement.
Pour résumer cette analyse, il a conclu que, d'après ces auteurs,
le développement est un méga processus constitué d'un
ensemble de processus sectoriels ; le déploiement de chacun de ces
processus sectoriels a fait l'objet de codifications et normalisations
complètes ; la référence ayant servi à
établir ces codes et normes, en d'autres mots ce que l'on a choisi comme
modèle fut l'occident capitaliste. A ce stade, le développement
serait le niveau supérieur du capitalisme. Ce modèle est alors
devenu universel grâce aux injonctions de certaines institutions
internationales. A la page suivante, nous avons aménagé et
inscrit la figure synthèse du développement
élaborée par BERGERON.
Economie dite « primaire » d'agriculture
de subsistance
- infinité de producteurs, nombre restreint d'acheteurs -
et peu de production des matières premières. Echanges peu
monétarisés.
Economie dite « tertiaire », ou plus des
2/3 des travailleurs
Oeuvrent dans le secteur des services : nombre restreint de
producteurs, infinité d'acheteurs. Echanges entièrement
monétarisés
Etalement, dans une proportion de 80%, des populations sur les
territoires cultivés.
Concentration, dans une proportion de 80%, des populations dans
des espaces géographiques restreints
Très faible complexité de l'organisation de la
collectivité, collectivité elle-même de petite taille.
Grande complexité de l'organisation de la
collectivité, collectivité elle-même de grande taille.
Multiplicité des institutions.
Prééminence de la famille et de la
collectivité d'origine dans les rapports sociaux.
Individualisme, rapports sociaux principalement
opérés par l'intermédiaire de l'argent
Structure préindustrielle
Structure post-industrielle
1) Economique
Continuum Industrialisation
2) Spatial
Continuum
Urbanisation
Modèle rural
Modèle/Systèmes urbains
3) Sociopolitique
Continuum
Internationalisation
Le village
La nation/le monde
4) Culturel
Continuum
Occidentalisation
Culture traditionnelle
Culture urbaine internationale
Pays sous-développés
Pays développés souvent appelés Occident
(Les Etats-Unis d'Amérique, en tête de liste)
N.B. : Continuum est l'ensemble
d'éléments tels que l'on puisse passer de l'un à l'autre
de façon continue.
Cette figure synthétise la pensée selon laquelle
le développement serait un projet unanimement partagé par les
pays du monde de ressembler autant que possible à l'occident. A cet
effet, il faille opérer des évolutions sur quatre niveaux, de
façon simultanée : l'économique, le spatial, le
socio-politique et le culturel. Un mot d'ordre synthétise
l'évolution attendue sur chacun de ces quatre niveaux :
industrialisation, urbanisation, internationalisation, occidentalisation.
Cependant, il est nécessaire et indiscutable de souligner la
prépondérance de l'économie sur la question du
développement. Elle domine les autres composants du
développement.
A cet effet, « le développement
économique a au moins deux significations :
§ Il désigne la croissance économique
accompagnée d'une amélioration du bien-être matériel
à l'intérieur d'un pays ;
§ Il implique une amélioration de l'alimentation,
des services sanitaires et des routes, la baisse de la mortalité
infantile, etc.
Il n'est pas à identifier avec la croissance
économique. Car cette dernière peut se manifester, mais
s'accompagner d'une pauvreté en structures socio-économiques (cas
des pays riches producteurs de pétrole : Irak, Arabie Saoudite,
Koweït, Nigeria, Venezuela) »36(*). Et il apparaît, à la lumière des
définitions données ci-haut, que la notion du
développement est aussi liée à celles de croissance
économique et de progrès.
Tout de même, il convient de distinguer, ensemble avec
François PERROUX dans son ouvrage intitulé Economie du
20ème siècle, le développement de la
croissance économique et du progrès. Le développement
dépasse la simple dimension économique. Il n'est pas une notion
quantifiable, il est plutôt d'ordre qualitatif tandis que la croissance
économique est quantifiable ou mesurable. Il s'agit d'une augmentation
soutenue, pendant une période relativement longue, de la production des
biens et des services. Le progrès exprime, quant à lui, la
finalité de la croissance économique et du développement
c'est-à-dire la diffusion du mieux-être par l'efficacité et
la collaboration de tous dans les délais les plus courts possibles et au
moindre coût. Et à ce point, l'on parle de plus en plus du
développement humain(*) (voir
à la page suivante la figure du cercle vertueux élaborée
par le PNUD)37(*).
Création de capacités humaines
Vivre longtemps et en bonne santé
S'instruire et être reproductif
Bénéficier de conditions de vie
décentes
Prendre part à la vie sociale, économique et
politique de la collectivité
Ressources destinées à l'enseignement, à
la santé et aux communications
Emploi
Progrès de la médecine, des communications, de
l'agriculture, de l'énergie et du secteur manufacturier
Croissance économique
Gains de productivité
Gains de productivité
Ressources destinées à l'initiation
technologique
Evolution technologique
Cette figure montre, en effet, les liens entre la technologie
(ensemble des facteurs techniques) et le développement humain. Ici, les
progrès des facteurs techniques dans les domaines de la médecine,
des communications, des rendements agricoles ou industriels et de l'emploi ont
un effet multiplicateur. Ce système accroît les connaissances, la
santé, la productivité et les revenus. Ceci permet la mise en
place des moyens d'innover encore davantage pour obtenir plus de
développement humain.
Ainsi, partant de précédentes définitions
et suivant l'importance accordée à l'un ou l'autre
critère, nous disons que le développement est
considéré, dans le cadre de ce travail, comme un état de
modernisation technique continue et profitable à tous ; le
qualificatif technique faisant référence à l'ensemble des
procédés et méthodes. Cet état s'accompagne de
nouvelles techniques (industrialisation) entraînant une augmentation de
la productivité. En effet, l'industrialisation fait penser à
l'industrie. Cette dernière est la force la plus féconde des
économies nationales. Ses activités créent beaucoup
d'emplois. Elles diversifient et modernisent l'économie par une rapide
introduction du progrès technique. Elles transforment des hommes et
accroissent le salariat et les institutions bancaires et financières. Et
c'est tout cela qui fait de l'industrialisation un indice du
développement.
Il est nécessaire de retenir ici que « la
technique n'est pas neutre : elle reflète et détermine le
rapport du producteur au produit, du travailleur au travail, de l'individu au
groupe et à la société, de l'homme au milieu ; elle
est la matrice des rapports de pouvoir, des rapports sociaux de production et
de la division hiérarchiques des taches »38(*). Et la croissance
économique y est un facteur important pour l'amélioration des
conditions de vie de la population. Il y a alors une forte capacité
d'accumulation des biens, des services, des capitaux. Ce qui fait qu'il y ait
une capacité progressive d'épargner et d'investir. Par ailleurs,
en raison des dégâts des progrès techniques sur
l'environnement, la communauté mondiale aspire maintenant au
développement durable.
2. LE DEVELOPPEMENT DURABLE
Le développement durable est défini par le
rapport BRUNDTLAND comme un « développement qui répond
aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre à leurs
propres besoins »39(*). Il consiste, en effet, à assurer la
capacité de satisfaction des besoins essentiels des communautés
humaines présentes et futures : accès à l'eau
potable, sécurité alimentaire, accès aux soins
médicaux, etc. Cela se fait, bien sûr, en tenant compte de
l'empreinte écologique dans l'utilisation actuelle des ressources
naturelles. Ce qui revient à dire que ce développement tient
à la préservation de la nature, de l'environnement. Car de graves
menaces pèsent sur l'avenir de notre planète.
En effet, l'augmentation rapide de la population mondiale et
le développement des industries, au cours des derniers siècles,
ont aggravé les effets de l'activité humaine sur l'environnement.
Cette augmentation de population entraîne une surexploitation des
ressources naturelles disponibles et provoque des multiples dégradations
particulièrement des sols, des forets et des mers risquent
d'empêcher leur reconstitution ; les déchets industriels et
ménagers empoisonnent l'eau. Ainsi, il apparaît que le transport,
l'agriculture, la déforestation et l'industrie rejettent des
quantités insupportables de dioxyde de carbone ou gaz carbonique
(CO2).
L'atmosphère change. Et c'est par l'utilisation des
combustibles fossiles que l'homme pollue l'atmosphère. Parlant des
combustibles fossiles, une réalité saute aux yeux : la
demande et les dépenses mondiales en énergie sont énormes
et les répercussions colossales. Ainsi, molécule par
molécule, les équilibres biologiques sont menacés. La
concentration croissante de carbone dans l'atmosphère suscite l'effet de
serre c'est-à-dire qu'elle crée une couverture de gaz qui laisse
pénétrer les rayons du Soleil et retient la chaleur qui en
résulte. Et cette chaleur augmente la température moyenne
à la surface du globe. C'est cela qui entraîne le
réchauffement climatique et donc le changement climatique.
Et le changement climatique fait penser à
l'instabilité climatique. Cette dernière dégradera la
qualité des sols : les érosions rongeront les sols. Elle
provoquera aussi la rareté des eaux douces dans des terres
émergées. Et elle augmentera le niveau des mers suite au
dégel des régions polaires. Cette situation menace
également l'agriculture. Car la pollution de l'air peut changer la pluie
en acide tuant les plantes et polluant les cours d'eau. Et pourtant, c'est
l'agriculture qui fournit l'alimentation des hommes et des animaux. Elle
rapporte aussi beaucoup de devises aux Etats par le commerce extérieur.
A cet effet, en vue de ralentir le réchauffement climatique,
protéger la biodiversité et réduire des pollutions, il est
demandé à la communauté mondiale de protéger la
viabilité de notre planète. En effet, notre
écosystème ne connaît pas de frontières pour les
effets de serre pour ne concerner que les seuls pollueurs.
A cet effet, c'est essentiellement le développement
(industriel, agricole, urbain) de l'occident qui a généré
des pollutions immédiates et différées. Ces pollutions
contribuent au changement climatique et à la surexploitation des
ressources naturelles. Il provoque une perte inestimable de biodiversité
par l'extinction d'espèces végétales et animales. Ce
développement provoque aussi une raréfaction des énergies
fossiles et des matières premières et nous rapproche de
l'épuisement de nombreuses ressources naturelles vitales. Ainsi ce qui
se joue actuellement, c'est la vie et la façon de vivre car les crises
environnementales et sociales se rejoignent. Et le défi environnemental
étant global, il recouvre à la fois une dimension spatiale (il
concerne l'ensemble de la planète) et temporelle (il touche aussi les
génération futures).
« Le développement durable se doit ainsi, par
solidarité avec les générations futures, de
protéger de toutes les manières la viabilité de notre
biosphère et de notre planète. Il doit interdire les
dégradations irréversibles de la nature, l'épuisement des
ressources naturelles et éliminer rapidement les grandes menaces
actuelles pour les équilibres biologiques »40(*). En effet, cette exigence de
solidarité est devenue un acquis réglementaire depuis les sommets
de Kyoto (1997) et de Johannesburg (2002). Le protocole de Kyoto vise la
réduction des émissions industrielles et domestiques des gaz
à effet de serre. Et le sommet de Johannesburg, appelé aussi
Sommet de développement durable, a pris des mesures importantes
conformément au principe de précaution. Cela poursuit
l'harmonisation permanente et profonde entre l'économie, l'homme et le
milieu écologique.
Ceci nous pousse à dire que le développement
durable est formé à la confluence des préoccupations
économique, sociale et écologique. Ainsi, il est le
développement dans l'espace associé au développement dans
le temps. En effet, le développement dans l'espace implique, en plus de
la croissance, une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux de tout le
corps social (alimentation, logement, santé, éducation), une
réduction des inégalités, de chômage et de la
pauvreté. A cet effet, il s'agit du processus cumulatif permettant
l'amélioration des capacités humaines et donc une hausse de
productivité favorable à la croissance. Il s'agit de la dimension
économique et sociale. Et le développement dans le temps fait
référence à la dimension écologique
c'est-à-dire la considération de l'empreinte écologique
dans l'utilisation actuelle des ressources naturelles.
SECTION II : LA RDC
§1. LA RDC : PRESENTATION
La République Démocratique du Congo (RDC) est
« le pays des paradoxes et de la démesure. Démesure
dans sa superficie, avec un territoire d'environ 2344932 km², dans ses
richesses, avec un formidable potentiel minier, agricole, forestier,
énergétique et halieutique, dans la taille de sa capitale,
Kinshasa, qui concentre plus d'un dixième de la population totale, dans
son réseau fluvial avec l'un des plus puissants fleuves au monde, le
Congo. Mais démesure aussi dans ses indicateurs économiques et
sociaux, parmi les plus faibles du continent et dans la manière dont il
a été géré (et l'est encore) pendant près de
trois décennies, une gestion qui s'est caractérisée par un
pillage des deniers publics au profit de quelques-uns, sans grand
équivalent ailleurs, qui a entraîné une dégradation
des conditions socio-économiques et un terrible bond en
arrière »41(*).
En effet, la RDC est située en Afrique Centrale et
s'étend sur un territoire dont la quasi-totalité de terre ferme
est cultivable. Elle connaît trois climats principaux :
équatorial au Nord, tropical au Sud (tropical humide et tropical sec) et
de montagne à l'Est. Et l'immense fleuve Congo traverse tout le pays et
l'arrose avec ses nombreux affluents. Cet arrosage, en permanence toute
l'année, assure, avec un sol de bonne qualité, un grand potentiel
agricole. D'autre part, le fleuve Congo constitue la plus grande réserve
hydro-électrique du monde. A ceci, s'ajoute la couverture du pays,
à plus de la moitié de sa superficie, par la foret soit une
superficie de 125 millions d'hectares.
Aussi, dotée «d'une cinquantaine de minerais mis
en évidence jusqu'à ce jour grâce à une prospection
du reste insuffisante, seule une dizaine est exploitée. Il s'agit
notamment du cuivre, du cobalt, du zinc, du diamant, de l'or et du lithium...
Le taux de desserte nationale en électricité est de 5,7%
malgré la puissance installée équivalent à 2.5 TW
capable de couvrir le besoin de tout le territoire national et quelques points
voisins et faire face à une demande supplémentaire de
l'industrie. De même, la desserte en eau potable ne couvre pas tout le
pays. Elle se situe à 30% »42(*). Revenant à l'énergie électrique
d'origine hydraulique, il sied de signaler qu'une bonne partie de cette
production est destinée à l'exportation, laissant la demande
locale insatisfaite.
Et il ne faudrait pas oublier que « le réseau
routier congolais compte 57700 km dont 2800 km seulement sont
asphaltés et une bonne partie se trouverait en état de
délabrement par manque d'entretien. Le réseau ferroviaire, long
de 5063 km, est composé de quatre parties incomplètement
reliées entre elles. Le pays dispose de cinq aéroports
internationaux capables d'accueillir de gros porteurs et longs courriers
(Kinshasa, Lubumbashi, Gbadolité, Goma et Kinshasa). Le reste, soit
trente aérodromes, est constitué de pistes d'atterrissage pour
moyens et petits porteurs. Le trafic demeure encore faible, soit un rythme de
70 avions par jour. Les installations portuaires existent en nombre insuffisant
et aucune en eau profonde »43(*). En quelques mots, la RDC est un pays semi
enclavé (avec une faible densité de réseaux de
communication, soit 0,074 km de voies au km²) et elle ne possède
qu'une façade maritime de 37 km sur l'océan Atlantique.
A ce stade, il apparaît qu'il y a carence
d'infrastructures de transport et de communication reliant entre elles les
régions du pays. Couplée à la pénurie chronique des
carburants à l'intérieur du pays, cette carence a fortement
limité la commercialisation des denrées alimentaires de base et
des cultures industrielles et, par ricochet, la production, faute de
débouchés. De là, d'une manière
générale, l'agriculture est presque devenue de subsistance. Elle
connaît, en effet, de sérieuses difficultés. Elle est
incapable de couvrir les besoins alimentaires du pays qui sont de plus en plus
satisfaits par des importations de maïs, de blé, riz, sucre,
volaille, viande, poisson...
Et sur le plan humain et économique, les contrastes
sont immenses. « D'un côté, un pays potentiellement
riche, quelques îlots de richesse peu ou mal investie, un Etat quasi
inexistant, qui a fait preuve de son incapacité à mettre en
valeur l'immense potentiel humain et économique. De l'autre
côté, un pays pauvre, en crise, fortement endetté, un grand
dénuement, mais également une population pleine de
vitalité, fourmillant d'initiatives mais dont la majorité
s'épuise dans la lutte quotidienne pour survivre »44(*). En effet, l'économie
congolaise est confrontée à de forts handicaps structurels. Elle
tourne au ralenti et s'est informalisée. Et l'affaiblissement de l'Etat
y contribue pour beaucoup.
Les infrastructures de base sont détruites et les
unités de production sont en mauvais état. La production
intérieure ayant diminué, l'économie congolaise a
augmenté sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur
tant en ce qui concerne les exportations. Ainsi, la balance des paiements du
Congo s'est sensiblement détériorée. Déficitaire en
1971 pour la première fois, elle le demeure encore. Et pour financer ce
déficit, l'Etat congolais recourt à l'endettement
extérieur.
Au plan social, le capital humain s'est fortement
dégradé. Ainsi, l'on observe le développement de la
débrouillardise, y compris comme stratégie de survie
individuelle, la marginalisation urbaine, la délinquance, l'alcoolisme,
la faiblesse de l'institution étatique, scolaire, sanitaire, etc. Les
secteurs sociaux (santé et éducation) souffrent
particulièrement de l'affaiblissement de l'Etat, de la mauvaise gestion
et du manque de ressources financières, l'Etat n'investissant pas dans
le social. Et la corruption, les détournements massifs et le
népotisme semblent devenus des normes sociales acceptées. D'une
manière générale, l'Etat ne remplit pratiquement plus ses
fonctions essentielles. Il est en quelque sorte privatisé par une
minorité détentrice d'une petite parcelle de pouvoir qui cherche
souvent à tirer un profit financier personnel. La notion
d'intérêt général a disparu.
§2. BRANCHE INDUSTRIELLE
D'entrée de jeu, il faudrait comprendre par branche
industrielle l'ensemble d'activités industrielles de la RDC. Elles sont
généralement regroupées comme suit : industries
extractives, industrie manufacturière, électricité, gaz et
eau ainsi que bâtiments et travaux publics. Signalons ici que l'industrie
manufacturière de la RDC est composée des industries de
consommation (produits alimentaires, boissons, tabacs, confection, bonneterie,
impression de tissus, chaussures et cuirs, chimie de consommation, plastique,
fabrication métallique légère, imprimerie et divers) et,
de l'autre, des industries d'équipement et d'approvisionnement
(filatures et tissages, chimie de base, industries mécaniques,
matériel de transport, minéraux non métalliques,
transformation du bois).
Ainsi, il apparaît que l'activité industrielle se
repartit dans les secteurs économiques primaire et secondaire. Et
« pour Jean FOURASTIE, l'importance prépondérante du
progrès technique au sein des économies et la différence
de rapidité d'une part, d'intensité de progrès technique
de diverses activités d'autre part, constituent les deux facteurs qui
déterminent les éléments de chaque groupe. Sur base de ces
deux critères, l'auteur en arrive à la décision
suivante :
· Le secteur primaire : regroupe les
activités à progrès technique moyen ;
· Le secteur secondaire : comprend les
activités à grand progrès
technique... »45(*)
Et à la lumière de cette qualification, il
convient de relever que la RDC est un pays à moyen et lent
progrès technique. Sa structure industrielle révèle
l'existence d'une production minière (primaire) extravertie et d'une
production manufacturière (secteur secondaire) tournée vers la
satisfaction d'une demande intérieure.
L'objet de cette partie concerne surtout la production
minière car c'est elle que la RDC exporte. En effet, le secteur minier
contribue de manière significative au PIB notamment par ses recettes
d'exportation ainsi qu'au budget de l'Etat. Qualifiée de scandale
géologique, la RDC exporte ses produits miniers à l'état
brut. Ces produits ne font l'objet d'aucune politique d'exploitation
réfléchie et n'ont pas pu conduire au développement
industriel du pays. Tout se passe avec légèreté et
désordre le plus total. Plutôt que de mettre en exploitation les
ressources minières les unes après les autres selon une
programmation garantissant la complémentarité et
l'équilibre des activités et des productions, l'Etat
préfère agir au coup par coup au fur et à mesure que se
manifestent les investisseurs étrangers.
Et ayant choisi de ne compter que sur les recettes issues de
l'exportation à l'état plus ou moins brut de ses ressources
minières, l'Etat congolais ne cesse de dépendre des
quantités exportées ainsi que des cours des exportations, cours
qu'il ne fait que subir comme les autres producteurs du tiers-monde. Ceci dit,
« cette activité est tenue soit par :
· Les sociétés d'Etat : elles
exportent quasiment toutes leurs productions. Elles commercialisent localement
les déchets de certains minerais (mitrailles).
· Les grandes entreprises : elles exportent
directement leurs productions. Un certain nombre d'entre elles sont des
filiales de groupes étrangers.
· Les sociétés coopératives :
celles-ci sont obligatoirement détenues par des creuseurs et/ou
négociants de nationalité congolaise. Ce sont dans la plupart des
cas, des exploitations artisanales qui revendent leurs productions directement
dans les zones minières »46(*).
De cette catégorisation, il faudrait retenir qu'il y a,
d'une part, des entreprises où le capital est mixte (public -
privé) et d'autre part les entreprises d'Etat où certaines
activités sont parfois financées à l'aide des prêts
à l'extérieur. Or, de telles interventions extérieures
sont généralement fonction de la crédibilité du
pays ainsi que du cours des produits concernés sur les marchés
internationaux. Et, la RDC, qui n'a pas de fonds propres à investir dans
ce secteur, est incapable de rembourser ses dettes antérieures. Cela
bloque le financement extérieur pour ses besoins d'investissements.
Bref, les industries au Congo n'ont pas un impact les unes sur les autres de
nature à harmoniser la structure industrielle du pays. Cette structure
est désordonnée : il n'y a pas de relations
interindustrielles, intersectorielles et interrégionales si
indispensables à un développement économique
équilibré.
§3. BRANCHE DES SERVICES
La branche des services concerne le secteur économique
constitué par les sociétés des services. Et les services
désignent les activités destinées à la satisfaction
des besoins humains ne se présentant pas sous l'aspect d'un bien
matériel. Il s'agit des activités ayant trait au transport,
à la recherche scientifique, à la consultation
médicale ou juridique, au commerce,
à la banque, etc. Cependant, dans cette partie, nous allons
nous concentrer essentiellement au transport, aux activités bancaires et
au commerce en RDC. Ainsi, nous abordons en premier lieu le transport et
rappelons qu'un peu plus haut, nous avons donné les chiffres sur les
routes d'intérêt général et les aéroports et
aérodromes goudronnés. S'il faut ajouter à cela les routes
d'intérêt local, les ponts et axes urbains, le Congo compte 152320
km de routes. Pris en compte les aéroports et aérodromes
goudronnés et ceux non goudronnés, il en compte 270 et 16238 km
de voies navigables.
En effet, « la situation du système des
transports en République Démocratique du Congo est
désastreuse. La réalité de la situation se traduit par une
insuffisance totale de l'offre des services des transports, accentuée
par le mauvais état des infrastructures de transports et par une
non-satisfaction chronique de la demande. Le réseau de transports
n'offre plus aux secteurs économiques les infrastructures et les
services qui favorisent les échanges de toutes natures et qui
améliorent la mobilité des personnes et des biens. Cette carence
constitue un obstacle majeur au développement économique, entrave
les échanges commerciaux, et restreint l'accès des populations
aux services sociaux de base »47(*).
Le deuxième volet concerne essentiellement les
activités bancaires à caractère commercial. En effet,
« malgré l'étendue de son territoire, la
République Démocratique du Congo est sous bancarisée avec
une dizaine de banques commerciales dont l'essentiel des activités est
concentré, pour la plupart, à Kinshasa. A côté de
ces banques, il existe une caisse d'épargne (la Caisse d'Epargne du
Congo, CADECO), quelques coopératives d'épargne et de
crédit et deux institutions financières non bancaires (la
Société Financière de Développement, SOFIDE et le
Fonds de Développement de l'Industrie, FPI) »48(*). Par ailleurs, son
économie est très largement dollarisée. Les acteurs
économiques effectuent quasiment l'ensemble de leurs transactions en
espèces. Car la crédibilité des banques a
été fortement ébranlée avec les faillites et le
manque de liquidités. Et les opérations du secteur bancaire sont
limitées au financement du commerce et aux opérations de
change.
Malgré la faible bancarisation de l'économie et
le mauvais fonctionnement du système bancaire, des signes encourageants
se manifestent avec l'arrivée des capitaux étrangers. Ainsi, la
Banque Centrale du Congo (BCC) pense à la création d'un
système financier national. Et la création de ce marché
des capitaux est cependant confrontée à la faiblesse du volume de
transaction mais également le faible niveau du PIB, d'activité
industrielle et commerciale. Ceci nous conduit directement au commerce.
« Comme dans tous les pays du monde, le secteur commercial
évolue en fonction de la croissance du pays. La particularité de
ce secteur aujourd'hui en RDC est qu'il fonctionne surtout avec les produits
importés. Cette situation s'explique par la quasi inexistence du secteur
industriel en RDC »49(*).
CHAPITRE II : LA RDC ET LA DIVISION INTERNATIONALE
DU TRAVAIL
SECTION I : LA DIVISION INTERNATIONALE DU
TRAVAIL : UNE REPARTITION INEGALE
§1. UNE REPARTITION INEGALE
De l'observation des échanges commerciaux mondiaux, il
apparaît qu'il y a trois aires géographiques qui dominent
l'économie mondiale. Il s'agit de l'Amérique du Nord, de l'Europe
et de l'Asie Pacifique. Ces trois pôles capitalistes constituent le coeur
de l'industrie mondiale de haute technologie en ce qu'ils maîtrisent les
techniques modernes. Et ils constituent également le coeur financier du
monde en ce qu'ils contrôlent l'essentiel des capitaux mondiaux. A
côté de ceux-ci, il y a évidemment le reste du monde qui ne
participe dans le système qu'à travers ses matières
premières et son apport en main-d'oeuvre. Celui-ci est doté d'une
économie dont la prospérité comme la stagnation ne
dépendent en définitive jamais d'elle-même. Elle est sans
cesse orientée dans ses structures par la domination de trois
pôles cités ci-haut. Et cette partie du monde est souvent
appelée le Tiers-monde.
A cet effet, certains auteurs affirment même que
l'économie mondiale est « un processus de création de
sous-développement et de la pauvreté dans le Tiers-monde. Les
Etats capitalistes sont accusés de maintenir leur domination
économique en manipulant les facteurs tels que les salaires, ressources,
capitaux, marchés, prix et technologies. Le Tiers-monde reste le grand
fournisseur des matières premières et d'une main-d'oeuvre moins
chère au bénéfice des Etats
capitalistes »50(*). En effet, le monde est divisé en un groupe
des pays qui ne participent à l'échange international que par ses
matières premières et l'autre essentiellement par des produits
finis. Et depuis la fin de la guerre froide, l'on parle de plus en plus de Nord
et Sud pour catégoriser les pays. Le Nord regroupe les pays industriels
et le Sud, lui, les pays en développement.
§2. LE CAPITALISME ET LE SYSTEME COMMERCIAL
MONDIAL
Le capitalisme est un mode d'organisation économique
fondée sur l'initiative individuelle, la libre concurrence et la
propriété privée des moyens de production. En effet,
d'aucuns affirment que ce mode d'organisation a assuré le
développement (industriel, politique et social) du Nord. Et Karl MARX le
définit comme étant un « régime
économique, politique et social reposant sur la recherche
systématique du profit grâce à l'exploitation des
travailleurs par les propriétaires des moyens de production et
d'échange »51(*). Ainsi, par la prédominance de l'esprit de
profit, le système capitaliste avantage les riches au détriment
des ouvriers (travailleurs) classés comme instruments de production.
Aussi, puisqu'il permet l'initiative privée, la présence des
investissements directs étrangers y est conforme. Et ces investissements
directs étrangers sont en majorité orientés vers les
activités à rentabilité rapide et dans les domaines
jugés profitables par les investisseurs. Ici, les moyens de production
n'appartiennent évidemment pas aux travailleurs qui les mettent en
oeuvre.
« Pour le capitalisme, le profit est la valeur
suprême. Rien n'a plus d'importance aux yeux de ses propagandistes et il
convient d'y assujettir au mieux les sociétés humaines afin que
la maîtrise du système économique par le marché soit
assurée à son optimum. Cette logique doit donc s'imposer comme
seul mode de relations sociales et c'est sans l'ombre d'un scrupule que depuis
les années 1980, Reagan et les dirigeants des principaux pays
industriels se sont employés, suivant les préceptes de
l'école de Chicago(*),
à `déconstruire' ce qui n'a pas lieu d'être car, comme
disait Margaret Thatcher : `la société, ça n'existe
pas, il n'y a que le marché' »52(*). En effet, par marché, l'on entend
l'opération d'échange. Et, le développement de cet
échange a éliminé la gratuité. Plus rien n'est
gratuit. C'est ainsi que ce système détruit des services publics
(privatisation de toutes les richesses collectives) et des acquis sociaux (en
maintenant dans un état de misère extrême des centaines de
millions des personnes).
Et « l'oligarchie régnant sur le capitalisme
mondial a ainsi réussi à faire en sorte qu'une part croissante
des richesses que nous produisons soit affectée au perfectionnement de
son système, en particulier pour développer sans cesse la
`division internationale du travail (DIT)' qui est devenue sa pièce
maîtresse »53(*). A cet effet, les investissements étrangers,
orientés vers des activités à rentabilité rapide et
ne profitant pas au développement économique, font que les pays
en développement sont exposés aux effets négatifs des
sociétés multinationales. C'est ainsi qu'ils sont
confrontés à un manque de diversification de production, d'une
part, et ils sont restés, pour la plupart d'entre eux,
spécialisés dans l'exportation des produits primaires, d'autre
part.
Cette spécialisation accentue, en effet, la
dépendance de ces pays à l'égard du commerce
extérieur. Par ailleurs, l'effondrement du communisme a incité la
plupart des pays dans lesquels la production et le commerce international
étaient contrôlés par l'Etat à adopter
progressivement l'économie de marché. Eux, qui par le
passé ne commerçaient guère qu'entre eux, vendent et
achètent de plus en plus à l'échelle mondiale.
Ainsi, les relations entre les pays, petits ou grands, sont
caractérisées par l'interdépendance des régions
à l'intérieur d'une nation, de même il y a une
interdépendance des nations à l'intérieur du monde. Les
pays sont, en particulier, reliés entre eux par un réseau de
communications (terrestres, maritimes, aériens...) grâce aux
progrès techniques. Tout de même, chaque pays a sa politique du
commerce extérieur ; cependant voici les préoccupations qui
sont communes jusqu'ici, à tous : protection des activités
économiques nationales, se procurer à l'extérieur les
produits insuffisants ou inexistants et éviter un écart dangereux
entre les importations et les exportations.
Et ici, un rappel historique s'avère nécessaire.
En effet, « il existe une idée fausse : celle selon
laquelle au cours de l'histoire, le commerce se serait étendu
progressivement du plus local (village) au plus global (planète), en
passant par les marchés régionaux puis nationaux. En
réalité, le capitalisme s'est d'emblée épanoui sur
une base internationale (en fait, entre des villes), dès l'époque
médiévale où les pouvoirs politiques nationaux sont
marginalisés. La renaissance voit l'existence séparée
d'échanges au long cours (ex. : les marchands portugais) et du
commerce local »54(*).
Et « au 17ème siècle, on
assiste à la constitution des Etats-nations (...). Les Etats unifient
leurs marchés intérieurs en éliminant les péages et
douanes entre les régions, en imposant une monnaie commune... Au
18ème et 19ème, le libéralisme, qui
prône la libre circulation des biens, s'impose dans les grandes nations
(Angleterre, Pays-Bas)... Dans la seconde moitié du
19ème et début 20ème, les puissances
émergentes (Allemagne, Japon, Etats-Unis), elles, adopteront un
néo-mercantilisme (protectionnisme à des fins de
développement) qui marquera le commerce international jusqu'à la
1ère guerre mondiale »55(*).
A la lumière de ce qui précède, il
apparaît que l'histoire des peuples est marquée depuis toujours
des courants d'échanges commerciaux à travers les continents. Le
commerce mondial connut cependant des périodes des monopoles ou de
protectionnisme d'Etats, des crises et des guerres. C'est ainsi que les nations
se sont engagées dans un mouvement de libéralisation des
échanges, après la seconde guerre mondiale. Et c'est à
travers le système commercial mondial qui est aussi appelé le
système commercial multilatéral.
En effet, « le système commercial
multilatéral peut être défini comme un ensemble de
règles internationales que les pays sont tenus de respecter dans leurs
relations commerciales. L'objectif fondamental de ces règles est
d'encourager les pays à appliquer une politique commerciale
libérale et ouverte. Ces règles évoluent en permanence.
Elles sont sans cesse précisées et développées en
fonction de l'évolution des conditions du commerce mondial, et de
nouvelles dispositions sont ajoutées pour régler les
problèmes nouveaux qui apparaissent »56(*).
Ce système, fondé sur des droits, est parti de
l'adoption en 1948 de l'Accord général sur les tarifs douaniers
et le commerce (GATT) pour déboucher à l'Organisation Mondiale du
Commerce (OMC). Son but est de promouvoir l'expansion du commerce international
en offrant un accès libéral, garanti et prévisible aux
marchés étrangers pour les biens et services des entreprises
exportatrices.
« La dépendance extérieure, tant pour
l'exportation que pour l'importation des biens et services, a
sensibilisé les pouvoirs publics et les entreprises au rôle
essentiel que le système commercial peut jouer dans la protection de
leurs intérêts commerciaux. Ce système fondé sur des
règles leur garantit que l'accès de leurs produits aux
marchés étrangers ne sera soudainement perturbé par des
mesures telles qu'une majoration des droits de douane ou l'application
d'interdictions ou de restrictions aux importations. Cette
sécurité et cette prévisibilité de l'accès
aux marchés permettent aux entreprises de planifier leur production en
vue de l'exportation, sans craindre de perdre leurs débouchés
étrangers par suite des mesures gouvernementales
restrictives »57(*).
En effet, l'adoption du GATT jusqu'au début des
années 1970, ce fut une époque de prospérité du
commerce international et de la croissance économique des pays
industriels. Cependant, cette croissance exceptionnelle s'éteignit
dès 1974 suite aux chocs pétroliers. Le premier choc
pétrolier (dès octobre 1973) a provoqué et
entraîné la récession et l'inflation dans des pays
industriels. Il y eut aussi le deuxième choc pétrolier entre 1979
et 1981.
Et ces deux crises occasionnèrent un
dérèglement du système monétaire international
accompagné du ralentissement de la croissance économique et des
échanges internationaux. Elles ont accéléré la
montée du chômage et engendré le déficit des
balances des paiements et commerciales. Et, c'est à ces périodes
de crise qu'il y eut les deux vagues d'émergence de Nouveaux Pays
Industrialisés et la concurrence dans le commerce international.
Cependant, les pays industriels se replièrent au protectionnisme sous la
forme des barrières non tarifaires ainsi que les accords multifibres
(AMF).
Il y a, à cet effet, lieu de déplorer cette
forme de discrimination à l'égard des pays en
développement. Aussi, « certains pays
développés, en particulier, protégeaient leur production
coûteuse et inefficiente de produits agricoles de climat
tempéré (blé et autres céréales, viandes et
produits laitiers, par exemple) en imposant, outre des droits
élevés, des restrictions quantitatives et/ou des
prélèvements variables à l'importation. Cette protection
poussée entraînait souvent une augmentation de la production
intérieure qui, en raison de son prix élevé, ne pouvait
pas être vendue sur les marchés internationaux sans subventions.
Ces ventes subventionnées pesaient sur les cours internationaux et
privaient des producteurs compétitifs des parts de marchés
auxquelles ils pouvaient prétendre »58(*).
C'est ainsi que de nombreux pays du Sud ont abandonné
leur politique de remplacement des importations et adopté des politiques
économiques axées sur l'exportation, cherchant à
promouvoir la croissance économique en exportant de plus en plus de
produits. A cet effet, vu l'écart grandissant entre les pays du Nord et
ceux du Sud et l'importance du commerce international dans le processus du
développement, l'Assemblée générale de l'ONU a
créé la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et
le Développement (CNUCED) avec pour objectif
l'accélération de la croissance économique pour le
développement du Sud et lui permettre de mieux participer au commerce
international. En effet, le commerce international de la plupart des pays du
Sud se présente avec une forte extraversion et dépendance sur les
matières premières ou la monoculture.
Par ailleurs, afin de permettre des réductions des
conflits et tensions, de faciliter l'interdépendance des pays et de
contribuer à la stabilité des relations internationales sur le
plan des relations internationales sur le plan économique, les
négociations entre les Etats aboutirent à la création de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L'OMC devrait réorganiser le
commerce mondial, plus ouvert, équitable et dynamique, par le
renforcement de la concurrence et l'accès facile aux marchés
mondiaux.
Par rapport au GATT (libéralisation des échanges
des marchandises), elle a aussi inclus les services (banque, assurance,
transport, tourisme, télécommunications, travaux publics...).
Elle met aussi l'accent sur la protection des droits de propriété
intellectuelle (brevets, droits d'auteur, marque de fabrique...). Et, à
cet effet, les politiques commerciales libérales et ouvertes ainsi que
les mesures que les pays adoptent pour encourager l'investissement
étranger incitent les entreprises multinationales à produire ou
à acheter des composants et produits intermédiaires dans des pays
dans lesquels les coûts sont moins élevés et à y
établir des usines. Voilà pourquoi l'on observe les
phénomènes de délocalisation et de sous-traitance.
A ce stade, il est nécessaire de signaler que
« depuis les années 1990, les activistes utilisent le terme
`Néolibéralisme' pour désigner le libéralisme du
marché global (capitalisme) et pour désigner les politiques de
commerce libre. Dans ce sens, le terme est largement utilisé à la
place de la mondialisation(*)... A
travers le monde, le Néolibéralisme a été
imposé par des institutions financières puissantes comme le FMI
et la Banque mondiale »59(*). En effet, comme dit plus haut, le capitalisme
avantage les riches au détriment des pauvres, cette
réalité s'observe aussi sur le plan mondial où,
grâce à ce régime, les riches s'enrichissent de plus en
plus et les pauvres s'appauvrissent davantage. C'est ainsi qu'il y a
inégalité dans le développement sur le plan mondial.
A ce sujet, « J. LADRIERE déclare moralement
inacceptable le modèle d'une société duale, que ce soit
dans le cadre d'un pays déterminé ou dans celui du monde
entier... Sur le plan mondial, la société duale signifie
l'inégalité dans le développement. Il y a, d'une part, les
régions dans lesquelles se trouvent les centres d'initiative, de
création, de décision, et, d'autre part, les régions
périphériques qui ne participent au processus de création
des richesses que par leurs matières premières et l'apport de
leur main-d'oeuvre, relativement moins qualifiée mais aussi moins
coûteuse que celles des pays `développés', et qui ne
bénéficient que d'une faible part de la masse globale des biens
et services disponibles »60(*).
C'est ainsi que l'image de chacun de ces pays
périphériques est aujourd'hui celle des inégalités
profondes entre une minorité, souvent détentrice des leviers
politiques et s'enrichissant scandaleusement, et les masses exploitées
qui croupissent dans la misère. LADRIERE pense, et nous partageons son
avis, que le développement doit être un processus global et une
oeuvre solidaire, visant une relative homogénéité.
D'ailleurs, même si au Nord, il y a un grand nombre de personnes qui
s'enrichissent de plus en plus grâce à ce système
économique, il ne faudrait pas oublier qu'il y a aussi une frange
importante qui s'appauvrit davantage. Donc, ce que d'aucuns appellent
aujourd'hui développement, ce serait plutôt
l'anti-développement tel que démontré par BERGERON.
Car « partout ce sont des murs de plus en plus
infranchissables qui se dressent. Au sein des pays industriels comme du
Tiers-monde, il y a désormais ceux qui ont la chance d'être d'un
côté du mur et ceux qui ont le malheur d'être de l'autre
côté... Cette fracture entre une société digne de ce
nom et une frange innommable de sous-humains risque de nous ramener deux
siècles et demi en arrière, quand le monde se séparait
entre civilisés et sauvages »61(*).
§3. LA RDC, ZONE PERIPHERIQUE
Il a été dit, dans les précédentes
lignes, qu'il y a dans l'économie mondiale un centre et une
périphérie. En effet, le centre l'est dans l'initiative, la
création et la décision. C'est là que se trouve
concentrée la plus grande partie des biens et services disponibles. Il
contrôle l'essentiel des capitaux mondiaux et maîtrise la haute
technologie. Tandis que la périphérie ne participe au processus
de création des richesses que par ses matières et l'apport de sa
main-d'oeuvre moins chère au bénéfice du centre. Elle est
dépendante et exploitée. Elle est orientée dans ses
structures par la domination du centre. Elle est marginalisée et ne
bénéficie que d'une faible part de la masse globale des biens et
services disponibles.
Et la RDC présente les caractéristiques de la
périphérie. Elle est fortement dépendante de
l'extérieur. Elle accuse du retard technologique. Et elle ne
contrôle qu'une masse infime des capitaux. Dans les lignes qui suivent,
nous relèverons, dans les détails, les éléments qui
font de la RDC une zone périphérique.
SECTION II : LA DEPENDANCE DE LA RDC
§1. LA DEPENDANCE COMMERCIALE
La naissance d'une économie planétaire
d'échanges et le développement d'un marché
réellement mondial ont donné naissance à un vaste secteur
import-export. En soi, pareille évolution constitue un progrès
important puisqu'elle autorise chaque région du monde à se
spécialiser et à développer les activités les mieux
adaptées aux atouts dont elle dispose, à mettre en oeuvre ses
ressources naturelles et humaines (climat, localisation, niveau technique,
densité démographique, etc.). Cependant, dans la pratique, le
commerce international est marqué par la domination des pays du Nord qui
échangent entre eux la plupart des biens et services disponibles, d'une
part, et une petite part avec les pays du Sud, de l'autre.
Et en examinant le comportement des exportations congolaises,
le présent point cherche à mettre en lumière la
dépendance commerciale de la RDC à l'égard de
l'étranger. En effet, à l'instar des autres pays en voie de
développement (PVD), l'occident est traditionnellement le principal
partenaire commercial du pays. Par ailleurs, les exportations congolaises sont
diversifiées en matières premières et comportent aussi une
part insignifiante des produits semi-finis : cuivre, or, diamant,
pétrole brut, café, bois, ciment ;
électricité,... Aussi, ses importations présentent une
gamme variée des produits qui ne peuvent être saisis que par
groupes d'utilisation. Il s'agit des biens de consommation (sucre, tabac,
boissons, chaussures, coton, tissus, riz, poissons, blé, viande,...),
les biens d'approvisionnement et matières premières ainsi que les
biens d'équipement.
A cet effet, les principaux clients de la RDC sont l'Union
Européenne (Belgique, Finlande), les Etats-Unis, la Chine, le Japon et
le Zimbabwe. Et les principaux fournisseurs de la RDC en produits
importés sont l'Union Européenne (Belgique, France, Allemagne),
l'Afrique du Sud, les Etats-Unis et le Kenya. En effet, le commerce
extérieur de la RDC est étroitement lié aux exportations
des matières premières brutes ou semi-finies vers un nombre
très limité des pays.
Tableau n1 : Le commerce extérieur de la
RDC
EXPORTATIONS
|
1,346 milliards de dollars
|
Biens exportés
|
Cuivre, cobalt, coltan, diamant,
électricité...
|
Principaux clients
|
Belgique 42,5%, Finlande 17,8%, Zimbabwe 12,2%, Chine 6,5
(2004)
|
IMPORTATIONS
|
1,417 milliards de dollars (2002)
|
Biens importés
|
Biens de consommation, biens d'équipement...
|
Principaux fournisseurs
|
Afrique du Sud 18,5%, Belgique 15,6%, France 10,9%, Etats-Unis
6,2%, Allemagne 5,9%, Kenya 4,9%
|
Source :
http://fr.wikipedia.org/ wiki/
Economie de la RDC
« Deux conséquences découlent de cette
position, à cause de cette exiguïté du marché, les
recettes d'exportations du pays deviennent très sensibles aux
fluctuations de la demande de ces quelques pays importateurs, cette position
d'oligopsone (c'est-à-dire, d'un petit nombre d'acheteurs ou de
demandeurs face à une multitude de pays sous-développés
exportateurs) octroie aux importateurs de produits du Congo-Kinshasa tout le
pouvoir de marché et donc, l'avantage en matière de
négociation des prix. Ils deviennent de par la structure de ce
marché, des donneurs des prix alors que nos pays deviennent des preneurs
des prix »62(*).
Ainsi, dès lors qu'un des partenaires possède le
pouvoir d'imposer ses termes de contrat, le commerce se présente comme
une forme de domination. Et, la RDC, comme tout autre PVD, subit les effets
pervers de cette domination. « C'est cette position de
dépendance qui, in fine, justifie les différentes baisses des
cours de principaux produits exportés (par la RDC) souvent
remarquées depuis les années 1970. en effet, le nombre des
demandeurs de produits congolais, étant très réduits,
ceux-ci ont les possibilités de faire des coalitions afin d'imposer les
prix qui leur semblent le plus avantageux »63(*).
C'est cela « qui, en définitive, justifie les
baisses qui se répercutent sur les recettes d'exportations et par
ricochet, sur la politique budgétaire et les disponibilités en
devises du pays, rendant le pays plus que dépendant des programmes
d'ajustement structurel (nouvelle version)(*) et de l'aide extérieure, car incapable de mener sa
politique économique, surtout ses sous composantes : la politique
monétaire et budgétaire en vue de stabiliser le taux de change et
les prix intérieurs »64(*). Nous parlerons de l'aspect financier de la
dépendance au point suivant.
Mais avant, revenons à la dépendance commerciale
pour dire que l'éventail des exportations de la RDC est restreint
(constitué essentiellement des matières premières) bien
que diversifié. Ainsi, son économie se révèle
beaucoup plus vulnérable aux fluctuations des prix pratiqués sur
le marché mondial où joue à plein la loi de l'offre et de
la demande. Et « cette vulnérabilité aux variations des
cours du marché se trouve encore aggravée par le jeu de la
spéculation. Les pays riches profitent souvent d'une période de
basse conjoncture pour constituer des stocks importants, ce qui leur permettra
ensuite d'exercer une pression souvent décisive sur les
prix »65(*). Ce
sont donc ces variations conjoncturelles de la demande qui entraînent les
fluctuations des prix.
§2. LA DEPENDANCE FINANCIERE
Si un pays se spécialise dans une production où
la valeur ajoutée est faible et n'est pas susceptible de croître,
cette spécialisation met en place autant les conditions de stagnation de
l'économie de ce pays. Tandis que s'il choisit une spécialisation
qui concentre une plus grande quantité de valeur ajoutée et
encore plus déterminant, requiert la mise en place d'au moins l'embryon
d'un système industriel, il met du même coup, en place les
conditions de la progression de son économie.
Et justement les difficultés qu'éprouvent la RDC
pour développer harmonieusement son économie découlent de
sa spécialisation. Son commerce extérieur porte essentiellement
sur les matières premières exportées à
l'état brut ou semi-finis et un petit nombre des pays clients. Ce
commerce découle en effet de la structure de l'appareil congolais de
production. « Le travail des hommes y produit bien un surplus mais ce
surplus prend des formes qui ne lui permettent pas d'être accumulé
sous la même forme »66(*).
C'est ce qui fait qu'il y a justement des difficultés
de formation de capital en RDC pour financer ses besoins d'investissements en
industries de transformation (là où les gains sont très
élevés). Nos revenus sont donc trop modestes pour permettre une
épargne suffisante de manière à assurer une formation
rapide d'un capital national. Pour ce faire, la RDC recourt aux capitaux
étrangers : l'aide extérieure, d'une part, et des
investissements directs étrangers(*), de l'autre. En effet, l'aide extérieure et les
investissements directs étrangers sont censés assurer le
redressement accéléré de notre situation en nous faisant
rattraper le retard par rapport aux pays industriels.
L'aide extérieure consiste soit à l'assistance
technique soit aux prêts et dons. L'assistance technique a pour but
principal de former des techniciens industriels et agricoles grâce
à l'enseignement donné par des spécialistes
étrangers. Car il faut que l'agriculture et l'industrie augmentent leur
productivité. Et les prêts et les dons sont accordés par
des gouvernements occidentaux et des institutions financières
internationales selon des programmes établis pour
accélérer la formation du capital et pour satisfaire des besoins
urgents de consommation.
Aussi, l'on constate que l'économie de la RDC est
à peine congolaise tellement la pénétration des capitaux
de provenance étrangère est profonde. Ces capitaux
développent en priorité telle branche d'activité
jugée indispensable à l'expansion des profits des investisseurs.
Pour l'illustrer, citons les activités des industries extractives des
matières premières (MIBA, Congo-Etain, Sominki, Somikivu, Somido,
Société minière de Goma...), des entreprises bancaires
(Rawbank, Stanbic Bank, Citibank, Procredit Bank, Trust Merchant Bank, Banque
Commerciale du Congo) et des plantations (la British American Tabaco, Agrifor,
CEKA, COMUELE...) en RDC. Et en faisant de la RDC tributaire financière,
les puissances capitalistes cherchent avant tout à faire fructifier le
capital qu'elles y ont investi.
Ainsi, « sitôt qu'un projet est de quelque
envergure, comme c'est par définition le cas dans les secteurs des mines
et de l'énergie, comme c'est de plus en plus le cas dans l'ensemble du
secteur industriel/ manufacturier et comme cela tend à devenir le cas
dans le secteur des services, il sera toujours initié et conduit par une
multinational originaire d'un pays industriel »67(*). En effet, l'avantage
comparatif des pays comme la RDC n'est exploité que si une
multinationale accepte d'y localiser une partie de sa production. Et cet
investissement peut se réaliser en accordant des sous-contrats à
une firme de son choix.
Ceci revient à dire que les principales firmes se sont
liées entre elles selon plusieurs formes de partenariat. Ainsi,
lorsqu'un pays sous-développé importe ou exporte un produit,
c'est une fois sur deux à une opération commerciale interne
à un groupe multinational que nous avons affaire. De ce fait, ces
grandes entreprises ont simplement fait disparaître la concurrence. Car
ces entreprises influencent les prix du marché.
Au fait, « le fait que le prix fixé par une
firme donnée puisse affecter le prix pratiqué par les quelques
autres producteurs du même article crée à
l'intérieur de chaque branche d'activité une solidarité de
fait qui pousse les entreprises, sans aucune coordination formelle, à
trouver le prix commun le plus favorable... On se trouve alors en face d'un
marché oligopolistique qui s'approprie le pouvoir de fixer ses prix et
de se réglementer lui-même au mieux de ses
intérêts »68(*).
A ce stade, revenons aux institutions financières
internationales(*). C'est souvent
dans le cadre des programmes d'ajustement structurel (ancienne et nouvelle
versions) que la Banque mondiale, conjointement avec le FMI, a
proposé/imposé aux pays du tiers-monde tel que la RDC qu'il
revient la cause des fermetures des milliers des sociétés au
cours des années 1980, 1990 et encore de nos jours. C'est ainsi que l'on
y assiste à une véritable désindustrialisation. Et quand
elles n'ont pas fermé, leur privatisation a « surtout
profité aux compagnies étrangères qui, seules, disposent
dans l'immédiat de l'argent et de l'expertise nécessaires au
développement du secteur privé »69(*).
§3. LA DEPENDANCE TECHNOLOGIQUE
Pour introduire ce paragraphe, nous présentons
« un phénomène majeur que l'homme de la rue
viscéralement ne peut croire : la prospérité
économique d'une société résulte moins de la
possession des ressources naturelles que de la capacité technique et
humaine à les mettre en oeuvre »70(*). Cette affirmation
écarte, d'entrée de jeu, l'illusion des ressources naturelles
dans le développement des sociétés humaines. Cependant,
les ressources naturelles constituent en principe un atout qui, joint à
tout un ensemble d'autres facteurs, peut contribuer à la croissance
économique. Mais, établir une relation directe entre ressources
naturelles et richesse est vide de sens.
Ceci nous amène à réfléchir sur
les différences de fortune entre nations qui nous semblent être
dues essentiellement aux gens qui y vivent. A ce sujet, Max THURN disait :
« existe-t-il réellement des pays riches et des pays
pauvres ? En ce qui concerne les ressources naturelles, il est
évident que oui. Certains pays ont des terres fertiles et des gisements
de minerais ; d'autres n'ont qu'un sol ingrat ou montagneux et un sous-sol
stérile. Mais est-ce que pour autant les premiers sont toujours
pauvres ? Pas nécessairement... C'est donc que la richesse ne
dépend pas des ressources naturelles, mais des
hommes »71(*).
Les exemples affluent pour appuyer ces affirmations :
l'Athènes de l'Antiquité, la Venise du Moyen-âge, les
Pays-Bas du 17ème siècle, le Japon et le Singapour
d'aujourd'hui ; autant des réussites spectaculaires sans ressources
naturelles. Pensez à la RDC, avec ses mines de cuivre, coltan, cobalt,
or, diamant, fer, manganèse, étain, etc., ses ressources en
pétrole, ses terres fertiles et son climat merveilleux. Il y a peu de
choses que la nature ait refusé à ce pays, et pourtant il est
pauvre. La Swisse, en revanche, qui n'a absolument aucune ressource naturelle,
est de très loin beaucoup plus riche que la RDC.
C'est pour dire que la richesse ou l'essor d'une
économie est moins dû à la présence sur le sol des
ressources considérables qu'aux attitudes individuelles et collectives
des hommes et des femmes qui occupent l'espace considéré. Pour
s'en convaincre, il suffit d'imaginer la transplantation de soixante millions
de congolais en Swisse et de toute la population swisse en RDC. Quel serait le
pays riche et quel serait le pays pauvre au bout de dix ans ?
« On peut affirmer que bien plus que des ressources
naturelles ou des capitaux financiers, l'efficacité économique,
le progrès et le bien-être dépendent du capital humain. Le
développement sera le fait surtout des individus ou des groupes plus
énergiques ou plus ambitieux, industrieux ou mieux
doués »72(*). En effet, des progrès dans les
méthodes et procédés assurent progressivement une
meilleure rentabilité, la croissance de productivité,
l'élévation graduelle du niveau de vie.
Notons, en effet, qu'à côté des ressources
humaines, les ressources naturelles et le capital financier, la technologie
« apparaît d'emblée d'une importance fondamentale pour
tout développement. Dès les temps les plus reculés, en
toutes les cultures et au fil des organisations sociales successives, les
hommes ont fabriqué des outils et développé des
méthodes et des procédés de production de plus en plus
techniques pour leur survie d'abord et puis pour de nouvelles étapes de
confort vital et social... L'explosion des innovations technologiques actuelles
en tous les domaines, conditionne et promeut les actions de
développement à l'échelon du monde »73(*).
Cependant, ces innovations technologiques répondent
plus facilement aux marchés à haut revenu qu'aux besoins des
pauvres. Et l'inégalité entre les pays dans les progrès
technologiques fait des pays tels que la RDC dépendants
technologiquement. Ainsi, elle suit avec beaucoup de peine les innovations
technologiques mondiales, spécialement dans les domaines de
l'alimentation, de l'agriculture, de la médecine, de l'industrie et des
communications.
A ce stade, il est nécessaire de souligner
qu' « il y a concentration de la connaissance technologique
dans les firmes géantes transnationales... »74(*). Et, à ce propos,
dès les années 1970, Samir Amin disait déjà que
nous vivons une grande révolution scientifique et technologique. Des
progrès techniques conduisent à la création des industries
d'avenir (automation, électronique, atome et espace) par opposition aux
industries classiques (fondées sur l'utilisation massive de travail
simple).
En effet, il a prédit qu' « une nouvelle
spécialisation internationale, qui réserverait les
premières au centre, en les libérant des tâches ingrates de
l'industrie classique attribuées à la périphérie,
accélérerait le développement du centre et accentuerait le
gap entre celui-ci et la périphérie »75(*). Et ici, acquérir une
industrie, soit-elle classique ou d'avenir, signifie une capacité
technique ou technologique avancée. Déjà, la RDC est sous
industrialisée ce qui veut dire qu'elle ne bénéficie pas
suffisamment d'innovations technologiques modernes. Pour s'industrialiser, elle
doit acquérir cette compétence technologique de
l'extérieur.
A cet effet, « il semble exclu de prétendre
refaire l'histoire de la technologie en commençant par produire à
la main ses propres machines, quelle que soit l'insistance que l'on doit
cependant mettre sur la dépendance par la technologie et sur la
nécessité pour un pays qui veut se développer de ne pas
différer son effort de maîtrise de la technologie. En outre, le
seul recours aux ressources internes limiterait considérablement le
champ de l'industrie possible surtout si l'on renonce à l'utilisation de
technologies importées pour procéder à
l'extraction »76(*).
SECTION III : L'EXPLOITATION
§1. LES TERMES DE L'ECHANGE INEQUITABLES
L'expression termes de l'échange désigne le
rapport entre le prix à l'exportation d'un pays et le prix à
l'importation. Et « lorsque la valeur de ce rapport est
élevée, un pays doit exporter relativement peu pour
équilibrer son commerce extérieur. A l'inverse, un pays est
exposé à un déficit commercial lorsque les termes de ses
échanges se dégradent »77(*). En effet, les termes de l'échange indiquent
si un pays exporte plus ou moins par rapport à une période
donnée pour obtenir ce qui est importé. Il apparaît, ici,
qu'il y a un lien entre le commerce extérieur d'un pays et sa
production, sa consommation et le bien-être. Ainsi, les
répercussions du commerce international sur la production, la
consommation et le bien-être dépendent fortement des prix
internationaux qui s'établissent.
Et « la valeur des exportations de la RDC en 1995
était de 1,6 milliards de dollars US et 0,8 milliard avant 2000. La
même tendance s'applique aux importations dont la valeur a baissé
de 20% dans la même période. Le volume et la valeur des
importations et des exportations ont considérablement augmenté
depuis la fin de la guerre. La valeur des exportations a doublé entre
2001 et 2004 et la valeur des importations ont grandi à un taux plus
rapide encore, produisant un déficit commercial »78(*).
A ce stade, il est nécessaire de signaler que l'on
considère généralement que si l'étranger paie
à une nation donnée avec une plus grande quantité
d'importations chaque unité d'exportation qu'elle lui vend, la situation
de cette nation ne peut que s'améliorer. Et pourtant en RDC, la valeur
des importations a durant la période allant de 1995 à 2005 grandi
plus rapidement que la valeur des exportations, créant un solde
déficitaire de la balance commerciale. Et c'est parce que les principaux
produits de base des pays en voie de développement, y compris ceux de la
RDC, connaissent à l'exportation une baisse considérable de cours
parallèlement au rétrécissement de la demande en
volume.
Tableau n2 : Structure des exportations (en millions
de USD)
|
2001
|
2002
|
|
Valeur
|
%
|
Valeur
|
%
|
I. PRODUITS MINIERS
· Produits Gecamines
· Cuivre SODIMICO
· Or
· Diamant
· Pétrole brut
· Autres
II. PRODUITS AGRICOLES
· Café
· Caoutchouc
· Bois
· Autres
III. PRODUITS INDUSTRIELS
· Ciment
· Produits chimiques
· Autres
|
829,5
83,9
1,7
20,7
462,1
201,3
59,8
56,6
20,1
1,1
34
1,4
12,7
12,7
-
-
|
92,5
9,3
0,2
2,3
51,4
22,4
6,7
6,3
2,2
0,1
3,8
0,2
1,4
1,4
-
-
|
1098,1
57,8
-
18,2
653,3
204,6
164,2
23,3
15
0,2
7,3
0,8
11,1
8,9
0,7
1,6
|
97
5,1
-
1,6
57,7
18,1
14,5
2,1
1,3
-
0,6
0,1
1
0,8
0,1
0,1
|
TOTAL
|
898,9
|
100
|
1132,5
|
100
|
Source : Banque Centrale du Congo citée par
http://www.memoireonline.com/
Incidence du commerce international sur le développement de la RD Congo
par Franck MBEMBA MALEMBE
En effet, les prix des produits exportés par la RDC ne
cessent de baisser(*). Et
parallèlement, les prix à l'importation des produits
manufacturés et alimentaires importés par elle ne font
qu'augmenter. Pour cause, les produits primaires exportés par elle ne
subissent pas le traitement adéquat pour leur mise en valeur,
d'où les conditions de vente sont souvent établies selon le bon
vouloir des acheteurs qui sont en position de force. C'est ainsi qu'il y a
imposition des quotas et des prix par les pays développés. Et
cette situation impose de graves difficultés à la RDC.
Au fait, comme dit plus haut, « c'est la valeur
ajoutée qui permet d'apprécier si l'échange est
idéal, s'il ne traduit pas une inégalité de
développement et une spécialisation
appauvrissante »79(*). A cet effet, l'innovation technologique des pays
industriels accroît l'élasticité de la demande
internationale pour les biens qu'ils vendent à l'exportation, ce qui est
un facteur d'amélioration de leurs termes de l'échange. Aussi,
les pays industriels vendent plus cher leurs produits aux PVD qu'ils dominent
en incluant dans leurs prix de vente un taux de profit supérieur au prix
moyen. En effet, c'est cela le résultat d'un échange
inégal.
Ainsi, « l'égalité des avantages et la
garantie de développement que procureraient l'avantage comparatif et
l'échange peuvent aisément être mises en doute,
essentiellement parce que les co-échangistes ne sont jamais
égaux : ils ne disposent pas des mêmes technologies non plus
que des mêmes capacités à produire des innovations
technologiques, ils n'ont pas une égale capacité à
investir, ils n'ont pas des structures socio-politiques et économiques
également développées, ils n'ont pas les mêmes
structures d'impôts, et utilisés aux mêmes fins, les profits
ne sont pas réinvestis dans les mêmes proportions,
etc. »80(*).
A cet effet, l'application intégrale de la
théorie des avantages comparatifs par la RDC équivaut à la
libéralisation complète de ses échanges commerciaux. Ce
qui signifie une compétition (supposée) d'égal à
égal entre la RDC, d'une part, et les pays développés, de
l'autre. Et pourtant, comme nous l'avons vu aux sections
précédentes, les pays développés se
protègent à l'aide des barrières aux exportations des pays
du Sud et fixent aussi les prix à travers les entreprises
multinationales. Ainsi la théorie des avantages comparatifs est dans ce
cas cruel parce que non seulement elle met en présence des pays
très inégaux mais aussi elle s'applique dans une situation de
deux poids deux mesures.
Et se référant aux thèses de
François PERROUX, Michel BEAUD explique que « poursuivant son
débat avec les tenants de l'économie libérale et du
libre-échangisme, il (PERROUX) rappelait que l'économie dominante
tend à éviter les règles du jeu qui donne aux deux parties
en présence (...) une parfaite égalité des chances
économiques. Mais elle cherche à faire accepter la règle
du jeu qui lui permet d'utiliser à plein ses moyens propres, de tirer
tout le parti possible de ses supériorités relatives sans
compromettre son avenir »81(*).
§2. LE TRANSFERT DES RICHESSES
Le transfert des richesses est une autre forme d'exploitation
des PVD, à côté des termes de l'échange
inéquitables. Et « cette forme d'exploitation se manifeste
à première vue par l'ampleur des prélèvements que
le capital monopoleur étranger opère sur les produits des pays
dans lesquels il est placé. Ces prélèvements sont
constitués par les profits réalisés et par les
intérêts perçus. Une partie de ces
prélèvements est transférée dans le pays
d'où est venu le capital et une autre est réinvestie sur place,
non pour contribuer à l'accumulation intérieure du pays de
placement mais pour accroître le montant de sa dette par de nouvelles
royalties »82(*).
C'est ainsi que, par exemple, « au titre de ces
prélèvements, les pays développés (la France, la
Belgique, la Suède et l'Afrique du Sud) ont pompé, entre 2000 et
2003, plus au moins 506,2 millions de USD sur la RDC. Et cette somme
dépasse de loin le capital placé pour servir d'investissements
productifs »83(*). A cet effet, il a été dit, plus haut,
que face à ses difficultés de formation de capital, la RDC fait
appel à des capitaux étrangers. Mais les bailleurs de fonds
éventuels hésitent généralement à donner
suite à cet appel.
Dans biens des cas, les rares investissements s'orientent de
préférence vers des secteurs où la mise est rapidement
récupérée, alors que les investissements essentiels au
décollage sont plutôt des investissements à long terme par
exemple dans l'infrastructure industrielle. Et cette réticence à
investir dans les secteurs essentiels se comprend lorsqu'on sait que bien des
industries au Congo fonctionnent loin au-dessous de leur capacité par
suite de l'insuffisance du marché interne et de leur caractère
peu « compétitif » sur le marché
international.
Ainsi, « si on ajoute que l'investissement du
capital étranger entraîne nécessairement un reflux des
profits qui doit l'emporter sur le flux d'entrée des capitaux, on
comprend que la mise en valeur du tiers-monde n'ait jamais été
qu'une série saccadée de miracles sans lendemains... La double
crise structurelle tendancielle des finances publiques et de la balance des
paiements des pays sous-développés est la manifestation de ce
blocage de la croissance extravertie... Au plan social, ce blocage se manifeste
par le chômage grandissant »84(*).
D'ailleurs, chaque fois que l'on tente d'éluder des
problèmes du transfert de plus-value à l'échelle du
système capitaliste mondial, on évacue simplement la question du
développement inégal et celle de l'impérialisme(*). Karl MARX l'avait
déjà compris, en écrivant : « si les
libre-échangistes ne peuvent pas comprendre comment un pays peut
s'enrichir aux dépens de l'autre, nous ne devons pas en être
étonnés, puisque ces mêmes messieurs ne veulent pas non
plus comprendre comment, à l'intérieur d'un pays, une classe peut
s'enrichir aux dépens d'une autre classe »85(*).
En effet, dans les conditions actuelles du commerce
international où les pays développés sont
avantagés, la réponse pour la RDC comme pour tous les pays du
tiers-monde « consiste à comprimer leurs coûts de
production autant de fois que cela est nécessaire pour continuer
à afficher les plus faibles prix sur au moins une gamme de produits
échangés mondialement. Comme le principal élément
déterminant les coûts de production est la
rémunération du travail, les salaires suivent plutôt une
courbe ascendante au sein des économies dominantes »86(*).
Et n'oublions pas, par ailleurs, qu'au Congo « la
minorité -individus et sociétés--qui dispose de revenus
confortables, tente bien souvent, par des voies plus au moins légales,
de transférer leur épargne à l'étranger, où
ils l'estiment davantage en sécurité (risques de
dévaluation) et plus rentable (loyer de l'argent). On assiste dans
certains cas à une véritable `évasion des capitaux',
soustraits ainsi aux investissements dans le pays, ce qui hypothèque
lourdement tout espoir d'élévation, à moyen terme, du
niveau de vie des populations »87(*).
Dans ces conditions d'exploitation, la bureaucratie de l'Etat
devient la classe possédante et, sous le masque de la
propriété publique, exploite les masses. Et les conditions
historiques de son accès au pouvoir en Afrique ainsi que les conditions
internationales qui lui permettent d'obtenir une aide extérieure
importante favorisent jusqu'à un certain point les tendances latentes de
la bureaucratie à se transformer en une caste de
privilégiés. Et la RDC est un de ces pays africains où
cette forme de bureaucratie s'est constituée, isolée des masses
et vivote au jour le jour du marchandage d'aides étrangères.
§3. LES INEGALITES SOCIALES
« Le problème le plus inquiétant de
notre époque est l'immense fossé qui se creuse, non pas entre
pays développés et pays sous-développés
considérés globalement, mais entre les masses de plus en plus
misérables et nombreuses qui constituent la majorité des peuples
du tiers-monde, et une minorité de l'humanité qu'il est difficile
de localiser : en effet, elle ne comprend pas seulement la majorité
des peuples développés des pays développés, mais
aussi une minorité de ceux du tiers-monde »88(*). En effet, ce fossé
conduit immanquablement à une hiérarchisation entre pays
dominants et pays dominés, d'une part, et entre classe dominante et
classe dominée au sein d'une même nation, d'autre part.
Pour comprendre encore mieux ce problème, il faudrait
se référer à John Kenneth GALBRAITH. Car, d'après
ce dernier, en situation de richesse stabilisée, « une
augmentation d'un revenu serait payée d'une diminution pour quelqu'un
d'autre. La distribution des revenus deviendrait le problème
numéro un... »89(*). Ainsi, on est en présence de deux tendances
contraires mettant en présence des partenaires inégaux : les
salaires et les coûts de production tendent à la hausse pour les
uns et à la baisse pour les autres. Et, logiquement, il en
résulte des écarts entre l'extrême richesse et
l'extrême pauvreté.
C'est ainsi que l'on parle de centre et
périphérie, non seulement entre les nations mais aussi au sein
d'une nation. En effet, le monde est composé des nations du centre et
des nations de la périphérie et aussi chaque nation a son centre
et sa périphérie. Ce qui n'est que le résultat de
l'impérialisme. Car ce dernier se traduit en « une relation de
dominance entre des collectivités, particulièrement entre les
nations. Il est un type sophistiqué de dominance qui traverse les
nations, se basant sur une tête de pont que le centre dans la nation du
centre établit dans le centre de la nation de la
périphérie, pour le bénéfice mutuel des
deux »90(*).
RESUME DU CHAPITRE
Au cours de ce chapitre, nous sommes arrivé au constat
selon lequel le capitalisme rend possible la croissance de la richesse mais ne
favorise pas la justice sociale. C'est ainsi qu'il y a des
inégalités parmi et au sein des pays. Au sein de chaque pays,
surtout au Sud, l'image de la société est celle des
inégalités profondes entre une minorité, souvent
détentrice des leviers politiques et s'enrichissant scandaleusement, et
les masses exploitées qui croupissent dans la misère.
Et à l'échelle du monde, il y a
inégalité dans le développement. Le monde est
divisé, d'une part, en une minorité d'Etats (le Nord) qui
constitue le coeur de l'industrie mondiale de haute technologie ainsi que le
coeur financier du monde et, d'autre part, une majorité d'Etats (le Sud)
qui est dotée d'une économie dont la prospérité
comme la stagnation ne dépendent en définitive jamais
d'elle-même. Le Sud est sans cesse orientée dans ses structures
par la domination du Nord.
En effet, l'oligarchie (les pays du Nord à travers les
institutions internationales telles que le FMI, la Banque mondiale, l'OMC)
régnant sur le capitalisme mondial a réussi à imposer
à l'échelon planétaire ce système
économique. C'est ainsi que ces institutions internationales
développent sans cesse la division internationale du travail. Et cette
dernière est devenue la pièce maîtresse du système
capitaliste mondial. Elle y joue un rôle fondamental car elle se repose
sur la théorie des avantages comparatifs.
Et, au sujet des avantages comparatifs, lorsqu'un pays se
spécialise dans une production où la valeur ajoutée est
faible et n'est pas susceptibles de croître, cette spécialisation
met en place autant les conditions de stagnation de l'économie de ce
pays. Tandis que lorsqu'il choisit une spécialisation qui concentre une
beaucoup plus grande quantité de valeur ajoutée et encore plus
déterminant, requiert la mise en place d'au moins l'embryon d'un
système industriel, il met du même coup, en place les conditions
de la progression de son économie.
Au regard de ce qui précède, on assimile les
matières premières à la pauvreté et les produits
industriels à la richesse. Et justement, la RDC n'arrive pas à se
développer à cause de sa spécialisation ; elle est
sous industrialisée. Son commerce extérieur porte essentiellement
sur les matières premières et cela parce qu'elle ne
bénéficie pas suffisamment d'innovations technologiques. Elle est
un pays à faible progrès technique.
A ce stade, l'application intégrale de la
théorie des avantages comparatifs par la RDC implique la
libéralisation complète de ses échanges commerciaux telle
que préconisée par les institutions internationales citées
ci-haut. Ce qui équivaut à la compétition
(supposée) d'égal à égal entre la RDC et le Nord.
Or, les pays du Nord se protègent contre les exportations du Sud, en ce
y compris celles de le RDC, par plusieurs formes des barrières telles
que l'imposition des quotas et des prix. Ainsi, la division internationale du
travail met en présence des pays inégaux et s'applique dans une
situation de deux poids deux mesures. Voilà pourquoi, les pays riches
(du Nord) s'enrichissent de plus en plus et les pays pauvres (du Sud) comme la
RDC s'appauvrissent davantage.
CHAPITRE III : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET
ENVIRONNEMENTALES DE LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (D.I.T.) ET LES
PISTES DE SOLUTION POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC
SECTION I : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET
ENVIRONNEMENTALES DE LA D.I.T.
§1. LA DESTRUCTION DES SERVICES PUBLICS ET DES ACQUIS
SOCIAUX
Il a été dit, dans le précédent
chapitre, que la division internationale du travail est devenue la pièce
maîtresse du capitalisme. Et les principaux pays industriels de
l'occident (les Etats-Unis, en tête) ont et continuent à
promouvoir ce système au niveau mondial suivant les préceptes de
l'école de Chicago. Ces préceptes sont à l'origine des
politiques économiques de la Banque mondiale. En effet,
« à la fin des années 80, l'éclatement du bloc
soviétique a permis de faire entériner sous la pression des
Etats-Unis, l'approche néo-classique sous la forme dite du `consensus de
Washington'(*) à travers '10
commandements' préceptes du P.A.S (Programme d'Ajustement
Structurel) »91(*).
A cet effet, l'application du consensus de Washington produit
un effet pervers pour les pays concernés. Sa logique empêche tout
espoir de développement durable pour le Sud. En effet, les reformes
d'ajustement ne profitent pas aux pauvres (mais seulement au monde des
affaires) et les pauvres sont les principales victimes de la rigueur des
programmes d'austérité. Car les mesures prises pour
réduire le déficit des paiements par un accroissement des
exportations vers les pays développés se heurtent à une
évolution défavorable des termes de l'échange et au
protectionnisme. En plus, les pays développés déversent
au, Sud leurs produits agricoles subventionnés.
Et cette situation est grave pour les producteurs ruraux du
Sud des produits agricoles exportés. En effet, les difficultés
qu'elle crée sont à l'origine de la hausse du coût de la
vie et donc de la réduction du pouvoir d'achat. C'est ainsi que cette
réduction du pouvoir d'achat absorbe les améliorations de
productivité obtenues ça et là. Désormais, elle se
heurte à une sorte de résistance passive à travers le
repli sur l'agriculture de subsistance. Aussi, cette dégradation du
niveau de vie rural empêche à son tour une ponction
sérieuse sur l'agriculture nécessaire pour le financement du
développement : des investissements et des dépenses
publiques utiles (éducation, santé, routes, etc.).
Ainsi, la stagnation ou la dégradation du niveau de vie
rural pousse à l'émigration vers des villes qui, faute
d'industrialisation suffisante, deviennent des villes de chômeurs. Quant
à ceux qui ont un emploi, le salaire réel est devenu partout
stagnant ou même déclinant pour les masses. En effet, une simple
crise de malaria absorbe la totalité du salaire mensuel d'un huissier.
Celui d'un agent beaucoup plus gradé dans l'administration parvient
juste à acheter deux sacs de ciment et celui d'un autre encore lui
permet juste de faire le plein de son automobile.
En outre, comme dit plus haut, les activités
d'exploitation minière dont l'impulsion et le contrôle sont
assumés par le capital étranger entraînent
nécessairement un transfert des richesses (profits) au Nord qui
l'emporte sur de nouvelles entrées des capitaux. C'est ainsi que la
croissance extravertie du Congo n'est qu'une série de décollages
ratés. Et au plan social, ce blocage au développement se
manifeste par le chômage grandissant. Et ce chômage prend des
formes diverses en partant de la débrouillardise au chômage
déguisé. En effet, le transfert des richesses appauvrit la masse
de la population, d'une part, et permet une intégration plus
poussée de la minorité dans le système capitaliste
mondial, d'autre part.
A cet effet, « pour Keynes, plus nous nous
soumettons à la discipline du marché mondial, moins nous
maîtrisons notre destinée »92(*). Et, dans ces conditions, la
corruption(*) est devenue une norme
sociale acceptée en RDC. Et vu son ampleur, elle prive les populations
pauvres de services publics vitaux, ce qui les plonge dans un état de
désespoir propice à l'éclosion de conflits et d'actes de
violence. Ainsi dit, « la corruption a pour effet d'empêcher de
nombreux pays de surmonter leurs plus grands obstacles au développement,
de décourager les investissements étrangers et locaux, de saper
la confiance dans les institutions publiques et d'exacerber les
difficultés budgétaires en privant les gouvernements d'une part
non négligeables de recettes douanières et
fiscales »93(*).
De ce fait, la D.I.T., en mettant en présence la RDC
face aux pays développés du Nord, détruit les services
publics congolais ainsi que ses acquis sociaux. Car la spécialisation de
la RDC est appauvrissante. La valeur ajoutée de sa production est faible
vu les conditions du commerce international et elle n'est pas susceptible de
croître. C'est alors qu'elle rencontre de sérieuses
difficultés pour former un capital national et recourt au capital
étranger. Et l'accès à ce dernier est soumis à un
ensemble des conditions attachées à l'utilisation de ces
ressources : reformes d'ajustement structurel. Ces dernières se
résument à la réduction des subventions, des salaires,
reformes fiscales, privatisation,...
Et, parlant d'ajustement structurel, l'on entend
« ajuster : en économie, ce mot signifie broyer, ou, plus
soft, flexibiliser. Structurel : en économie, ce mot désigne
le social. En résumé, ajuster le structurel, c'est broyer le
social »94(*).
D'où les résultats sont les suivants :
· « La dégradation des bâtiments,
des infrastructure routières et des transports ;
· Non accès à la santé, à
l'éducation, au transport, au logement, à l'eau potable et
à l'électricité ;
· Perte d'emploi, licenciement massif des travailleurs,
fuite des cerveaux ;
· Une paupérisation au lieu de sauver la
population »95(*).
§2. LA DESTRUCTION DES EQUILIBRES NATURELS
Au premier chapitre de cette étude, nous avons vu que
l'humanité est aujourd'hui confrontée à des
problèmes environnementaux. Le réchauffement de la Terre en est
l'un des problèmes fondamentaux. Et il en résulte bien des
causes, l'on part généralement de la révolution
industrielle(*). De là,
chaque progrès a bouleversé la vie des millions des personnes
ainsi que des équilibres naturels et cela continue sur toute la
terre.
En effet, avant, les hommes, en occident comme partout
ailleurs, vivaient de l'agriculture de subsistance. Cependant, dans leur
quête effrénée de l'augmentation de la rentabilité,
l'occident avait mécanisé son agriculture. Et ces
améliorations ont permis aux agriculteurs de produire des surplus de
nourriture et de les vendre. Cela a favorisé la croissance des villes
où les gens pouvaient acheter leur nourriture et travailler comme
artisans ou commerçants. C'est alors que les progrès de
l'agriculture ont mené à la révolution industrielle,
commencée en Angleterre au 17ème siècle avant
de se propager dans d'autres pays. Il y eut création des industries
travaillant dans les mines de charbon, les aciéries, les chantiers
navals et les filatures. Partout, l'on ne se passait plus de nouvelles
méthodes et de nouveaux procédés.
Plus le temps est passé, plus les résultats dans
les progrès industriels ont été spectaculaires. Et ces
progrès ont essentiellement pris naissance en occident qui comprend
l'ensemble des pays industriels. Ainsi, c'est essentiellement le
développement (industriel, agricole, urbain) de l'occident qui
génère des pollutions immédiates et
différées de gaz à effet de serre qui contribuent au
changement climatique et à la surexploitation des ressources naturelles.
Ce développement provoque une raréfaction des énergies
fossiles et des matières premières et nous rapproche de
l'épuisement de nombreuses ressources naturelles vitales. A cet effet,
chaque Etat lutte, d'une façon ou d'une autre, à assainir son
espace et par là à contribuer à l'équilibre
écologique mondial.
La révolution industrielle, l'époque où
les énergies fossiles étaient éternelles est aujourd'hui
révolue. Ce qui se joue actuellement, c'est la vie et la façon de
vivre. Plus qu'une idée, les faits démontrent que la destruction
des équilibres naturels est imputable à l'activité
humaine. Et pour lutter contre le réchauffement climatique, la
communauté mondiale s'active pour rétablir l'équilibre de
la teneur en gaz carbonique de l'atmosphère. A cet effet, la
communauté mondiale s'y est engagée à travers le protocole
de Kyoto.
Dans cette perspective, il est demandé aux Etats de
préserver des forêts existantes. « Le principe de base
est d'utiliser la forêt et les terres agricoles comme des pièges
à carbone »96(*). Par ailleurs, les arbres protègent, à
la fois, le sol, les eaux et la faune. D'abord, en ce qui concerne le sol,
elles empêchent les érosions tant hydriques qu'éoliennes.
Ensuite, par rapport aux eaux, elles protègent les sources, les berges
des rivières et fleuves et assurent aussi la fixation des digues. Enfin,
elles accroissent et diversifient, sous couvert forestier, la faune.
En outre, vu la demande et les dépenses mondiales en
énergies, l'on assiste désormais au renforcement de nouvelles
formes d'énergie renouvelable. Il s'agit de l'énergie
éolienne, solaire, de la géothermie, de la biomasse, etc. en
effet, l'énergie éolienne est produite par le vent.
L'énergie solaire est fournie par les rayons du Soleil. L'énergie
géothermique est extraite des eaux chaudes ou de la vapeur
présentes dans certaines zones de la terre à fort degré.
Et la biomasse est l'ensemble des matières organiques pouvant devenir
des sources d'énergie.
Aussi, le soja, le maïs et l'huile de palme peuvent
aujourd'hui servir à fabriquer des biocarburants. A côté
des biocarburants, il y a l'or gris : le lithium. Il est indispensable
pour les voitures électriques de demain. Il est peut-être le
pétrole du prochain siècle. C'est un composant indispensable aux
batteries et pour les voitures électriques de demain parce qu'il offre
le meilleur rapport entre puissance et poids embarqué.
Déjà utilisé, dans les téléphones mobiles,
les ordinateurs portables et les appareils photos, les batteries au lithium
rechargeables sur le secteur sont désormais installées sur les
véhicules hybrides ou sur les voitures à 100%
électriques.
En effet, comme dit dans le précédent chapitre,
nous vivons une grande révolution scientifique et technique. Les
industries d'avenir, c'est aussi celles qui protègent l'environnement.
Et les pays qui auront totalement intégré le développement
durable, dans leur modèle économique, seront demain les plus
compétitifs. Longtemps, la protection de l'environnement a
été considérée comme une entrave à
l'activité économique et, pourtant, elle sera demain un atout
déterminant dans la compétition mondiale. Les entreprises qui
produiront `propre' seront les entreprises leaders sur le marché. Ce
sont elles qui créeront les emplois de demain. Ainsi, les pays où
elles seront implantées et où elles tireront leur
approvisionnement en énergie en sortiront aussi grandis.
SECTION II : LES PISTES DE SOLUTION POUR LE
DEVELOPPEMENT DE LA RDC
§1. CAP
L'ambition, pour la RDC, doit être la croissance
économique autocentrée, le pouvoir d'achat et donc la
cohésion sociale. Pour ce faire, la RDC doit se lancer dans un processus
de modernisation technique continue et donc profitable à tous. Car la
croissance économique passe par la modernisation technique
c'est-à-dire par l'amélioration des méthodes et
procédés, ce qui conduira à une meilleure
productivité. Ainsi, c'est du degré de sa modernisation technique
que dépend la vitalité de chaque nation. Et étant
universelle, la valeur technique ne s'improvise pas. Elle est le fruit
d'efforts conscients des humains. C'est d'ailleurs elle qui maintient la
souveraineté.
En effet, la croissance économique est un indicateur de
production globale. Elle « résulte de l'augmentation de la
population active occupée, mais elle procède surtout d'un
mouvement de hausse durable de productivité moyenne du
travail »97(*). Elle renvoie à la fois à des choix
individuels d'entrepreneurs en matière d'investissement, à des
décisions publiques, en termes d'infrastructures, de soutien à
l'innovation et à la formation et, plus généralement,
à un environnement socio-culturel favorable à l'innovation et
à l'investissement.
« N'oublions pas en effet que, d'une manière
ou de l'autre, investissement signifie épargne, donc non-consommation.
Or, avec les salaires de simple survie dont dispose la majorité des
citoyens, les capacités d'épargne sont évidemment
dérisoires. D'autant plus qu'intervient ici un facteur culturel
(habitudes sociales) qui oriente davantage vers les dépenses somptuaires
(lors d'une naissance, d'un deuil, etc.) »98(*).
A cet effet, les décisions publiques doivent assurer le
modèlement du psychisme et du mental de l'homme congolais dans une
vision évolutive des mentalités et des habitudes sociales et
aussi à assurer une distribution équitable des richesses (la
production disponible) entre les couches sociales de la collectivité. Et
étant entendu que la croissance économique signifie
l'augmentation des quantités produites, il convient de relever que cette
augmentation sera, pour la RDC, un des moyens d'augmenter la qualité de
la vie de sa population. Ainsi, vu le contexte économique mondial tel
que esquissé aux précédents chapitres, il apparaît
impératif que l'Etat congolais joue ce rôle de
médiateur.
En d'autres mots, ce rôle de l'Etat est d'appuyer la
mise en valeur du capital, national comme étranger, par le biais d'un
système de distribution équitable pour atteindre la justice
sociale. Car « le relèvement du pouvoir d'achat de fractions
de la classe ouvrière qui, aux yeux de la plupart des capitalistes,
devait ruiner le système (capitalisme), se révèle un
élément de dynamisme économique et d'intégration
sociale »99(*). En effet, le relèvement du pouvoir d'achat
de la classe ouvrière passe par la hausse des salaires réels de
cette dernière et donc par la baisse du coup de la vie. Ce qui
entraînera par conséquent la cohésion sociale.
Cependant, il y a une grande inquiétude quant à
la possibilité pour la RDC d'y arriver. Celle-ci, étant dans la
liste de PPTE, se trouve liée notamment à la Banque mondiale. Or,
« la Banque, conformément au courant libéral et parfois
même ultralibéral au sein duquel elle s'inscrit, rejette la
thèse selon laquelle la croissance et l'équité peuvent
être liées. Elle rejette donc d'autant plus que ce soit là
une condition à satisfaire pour qu'il puisse y avoir véritable
développement »100(*). Ainsi dit, la condition du développement de
la RDC est-elle la rupture avec le système capitaliste mondial ?
§2. CADRE
L'objet de ce paragraphe est de répondre à la
question posée ci-dessus. Et d'entrée de jeu, il convient de
relever que la rupture avec le capitalisme mondial signifierait l'autarcie, ce
qui équivaut à renvoyer le développement de la RDC
à un avenir lointain et incertain. Car la RDC aura encore beaucoup plus
de difficultés à évoluer dans une situation d'autarcie.
Elle a un faible degré d'habileté technique (tradition
industrielle contestable) et les plus importants investissements sont
assurés par le capital étranger. Ceci revient à dire que
les grandes sociétés transnationales ont la haute main sur
l'activité économique en RDC. A cela, il faut ajouter
l'énorme dette extérieure qui l'étrangle.
Ainsi, assez normalement, le remède pour sortir au plus
vite du sous-développement consiste, d'une part, en une aide
matérielle massive, en une injonction, de capitaux (sans
conditionnalités d'ajustement structurel) dans les circuits
économiques de la RDC afin de lui permettre de combler le plus
rapidement possible son retard industriel par rapport aux pays du Nord. Et
d'autre part, l'annulation de la dette extérieure s'avère aussi
cruciale.
Par rapport à la dette extérieure, nous aurions
aimé que son annulation soit faite à titre de contrepartie de
l'énorme dette sociale et écologique laissée par le
développement occidental à la planète entière et
aux plus démunis en particulier. Malheureusement, l'économie
capitaliste à l'échelle mondiale est totalement
deconnectée de processus démocratiques et de l'éthique.
Son boulot est d'investir et de gagner de l'argent. Et donc, faute de mieux, la
seule issue qui nous reste est l'initiative PPTE.
Parallèlement, la RDC doit encore solliciter
auprès des pays industriels et même des Nouveaux Pays
Industrialisés (NPI) une sorte de plan MARSHALL (sans
conditionnalités d'ajustement structurel) pour le Congo, comme dit plus
haut : aide matérielle massive et une forte injonction de capitaux
dans les circuits économiques congolais. En d'autres termes, elle doit
leur demander de lancer un programme hardi et nouveau visant à mettre
les ressources de leurs conquêtes scientifiques et de leurs
progrès techniques au service de l'amélioration de sa
productivité et de sa croissance. Car reconstruire l'économie
congolaise c'est répondre à leurs propres besoins de convertir
leurs propres industries polluantes en industries écologiques pour
lesquelles il faudrait s'approvisionner en énergies renouvelables et en
biocarburants.
En effet, la RDC constitue un cas scandaleux à cause de
ses énormes potentialités (scandale géologique et
même agricole mais aussi pour ses atouts pour le développement de
nouvelles formes d'énergie renouvelable). Par rapport à ses
richesses minières, nous avons relevé, au premier chapitre, que
son sous-sol détient aussi le lithium qui est aujourd'hui appelé
l'or gris. Il est indispensable pour les voitures électriques de demain,
un peu comme le pétrole (l'or noir) l'est aujourd'hui pour les
véhicules actuels. Le lithium est donc le pétrole du prochain
siècle.
La RDC possède aussi « environ 685 millions
d'hectares de formations arborées, soit 36% des terres
émergées, auxquels il faut ajouter 443 millions d'hectares de
formations arbustives et 178 millions d'hectares de jachères
forestières, soit un total de 1306 millions d'hectares environ 60% des
terres émergées de formations ligneuses et jachères
forestières »101(*). Ceci revient à dire que la RDC est
dotée d'un sol arable à la hauteur de plus de la moitié de
son territoire terrestre. Cette situation est, en effet, un atout agricole,
étant entendu que la richesse agricole est économiquement
rentable tant pour l'individu que pour la communauté. Elle est
renouvelable. A cet effet, notre agriculture(*) doit consister à nourrir les hommes mais aussi les
machines et les véhicules (fabrication des biocarburants).
Au fait, « la plupart des pays aujourd'hui
développés se sont basés sur leur production agricole qui,
non seulement, assure la sécurité alimentaire, mais aussi fournit
des matières premières à des unités
agro-industrielles de plusieurs types. Même si les produits
synthétiques remplacent progressivement certains produits naturels, les
jours des matières premières agricoles, alimentaires,
médicinales ou autres sont encore trop longs. Ces matières sont
très souvent naturelles, renouvelables et écologiquement
protectrices de l'environnement, contrairement aux autres matières
hautement polluantes »102(*).
En effet, malgré le développement de leur propre
agriculture, les pays développés ne pourront pas se passer des
biocarburants venant d'autres pays, de la RDC notamment. Et, comme dit plus
haut, « les produits agricoles peuvent donner lieu à une
multitude d'applications chimiques. S'ils ne sont pas livrés à
l'état brut, la valeur ajoutée due à la transformation
locale contribuera tant à l'augmentation de la richesse nationale
qu'à la mise à niveau de l'expertise locale. Cette valeur
ajoutée locale contribuera à la rémunération
correcte des emplois ruraux générés et à
l'augmentation des recettes rurales, ce qui,..., peut stabiliser la monnaie
locale »103(*).
Aussi, « nous sommes dans une zone (...) où
il y a le maximum d'énergie solaire. Donc, qui dit maximum
d'énergie solaire, dit que nous pouvons faire de l'énergie
solaire notre moteur du développement... C'est à nous
d'être le champion du solaire parce que, quand ailleurs, on a deux, trois
heures d'insolation, nous, on a quatre, cinq heures d'insolation par jour. Vous
comprenez bien que l'énergie solaire peut être notre
problème... A l'Est de la République où on a de zones
montagneuses, on peut faire de l'énergie éolienne... Nous pouvons
faire la géothermie... Donc, il y a plusieurs formes d'énergie au
Congo. Il n'y a pas que l'hydroélectricité
d'Inga »104(*).
De ce qui précède, il apparaît que l'aide
matérielle massive et la forte injonction de capitaux à
solliciter devraient s'orienter essentiellement dans l'exploitation
(transformation complète en RDC) du lithium, des produits agricoles
(biocarburants inclus) et dans la création de nouvelles formes
d'énergie renouvelable. Et, ici, fabriquer les biocarburants ne doit pas
équivaloir à l'abandon des cultures vivrières ni à
la déforestation aveugle. Car la forêt constitue le cadre de vie
idéal et sécurisant pour une très grande diversité
de la faune. Aussi, étant une grande étendue de terrain couverte
d'arbres, la forêt renforce le phénomène des pluies ;
elle alimente des sources et bassins hydrographiques. Et « la RDC
détient environ cent vingt-cinq millions d'hectares des forêts
naturelles, représentant près de 10% de l'ensemble des
forêts tropicales du monde et 50% des forêts pluviales et humides
africaines »105(*).
A cet effet, signalons que « l'air qui est en train
de rafraîchir l'Afrique et même le monde entier vient entre autres
du Congo. Nous habitons une zone que l'on appelle, en sciences spatiales, la
zone de convergence intertropicale. Donc, il y a une grande masse d'air qui
quitte les tropiques et qui est projetée vers l'extérieur. Et le
moteur de cette propulsion qui envoie cette masse d'air vers
l'extérieur, c'est entre autres la forêt. Donc, sans la
forêt, nous n'aurons pas les modèles (...) qui font que, quelque
part, on retrouve l'air dont on a besoin. Et l'origine de cet air, c'est le
Congo. Nous sommes un pays béni par notre position... Préservons
notre forêt et battons-nous pour faire de notre forêt une source
des devises »106(*).
Et faire de notre forêt une source des devises, c'est en
tirer non seulement des biocarburants mais aussi de l'énergie
éolienne. Cette dernière est une forme d'énergie
renouvelable à côté d'autres formes d'énergie. En
effet, parlant d'énergie, même le Président
américain a déjà reconnu que « dans l'ensemble
de l'Afrique, il existe de l'énergie éolienne et solaire en
abondance, ainsi que de l'énergie géothermique et des
biocarburants... Les dons inépuisables que procure la nature à
l'Afrique peuvent lui permettre de créer sa propre énergie et
d'exporter de l'énergie propre et rentable à
l'étranger »107(*).
Les pays industriels et les NPI sont donc appelés
à agir selon leurs consciences mais aussi dans notre
intérêt commun. Lorsqu'une industrie pollue l'atmosphère
dans un pays donné, cela nous affecte partout car le gaz à effet
de serre n'a pas des frontières pour ne se propager que sur l'espace
aérien des pollueurs. Ainsi, l'accès, pour la RDC, à des
nouvelles formes d'énergie renouvelable lui permettra et aidera aussi
les autres à contourner les phases les plus polluantes du
développement. Il s'agit d'une chance que doit pouvoir saisir le monde
au 21ème siècle.
Plus haut, nous avons dit demande de l'aide matérielle
massive et injonction des capitaux aussi à l'agriculture. Et c'est parce
que « le développement agricole, en augmentant le revenu des
paysans, permet de dégager une épargne qui contribue au
financement des investissements industriels. Il permet en même temps
d'entraîner une augmentation de la demande de produits industriels en
atténuant l'obstacle de l'étroitesse du marché
intérieur... Les exportations des produits agricoles permettent de
financer l'importation des biens d'équipement et éventuellement
des matières premières nécessaires à
l'industrie »108(*). L'augmentation des revenus et donc du pouvoir
d'achat des paysans par une agriculture dynamique et productive pourra
occasionner un développement industriel.
De ce qui précède, il apparaît qu'il
existe des liens étroits entre l'agriculture et l'industrie. Et cette
dernière est la plus féconde des économies nationales. Ses
activités créent beaucoup d'emplois. Elles diversifient et
modernisent l'économie par une rapide introduction du progrès
technique. Elles transforment des hommes et développent le salariat et
les institutions bancaires et financières. Et donc, l'industrialisation
est un indice du développement économique. En effet, comme dit au
chapitre premier, le développement économique désigne la
croissance économique accompagnée d'une amélioration du
bien-être matériel à l'intérieur d'un pays mais il
désigne aussi une amélioration de l'alimentation, des services
sanitaires et des routes... Ce qui n'est qu'une expression d'un état de
modernisation technique continue et profitable à tous.
Mais avant d'arriver à ce développement, il y a
des préalables relatifs notamment à la formation de la
population. Et, ici, nous faisons nôtres les propos du Professeur Albert
KABASELE. « Nous devons savoir former. Nous devons former notre
jeunesse... Je dis à notre jeunesse : ne faites pas les
études pour les études, faites les études pour le
métier. Les études pour le métier aujourd'hui, c'est les
sciences spatiales, l'agronomie, l'hydraulique... Je voudrais bien que les
congolais fassent ces études là pour se prendre en charge, pour
prendre le devenir de leur pays en charge pour que demain l'on ne dise pas
qu'il n'y a pas d'expertise. Nous avons besoin des ingénieurs pour
fabriquer des cycles photovoltaïques, de mettre au point des
modèles de l'énergie éolienne, pour faire de la
géothermie, pour faire calibrer nos carrés miniers... Le
développement aujourd'hui est dans le métier. Et nous devons le
faire »109(*).
RESUME DU CHAPITRE
La division internationale du travail (DIT),
considérée dans le cadre du système capitaliste mondial, a
des conséquences. En effet, celles-ci sont d'ordre social, d'une part,
et d'ordre environnemental, d'autre part. et aujourd'hui, ce sont les pays du
tiers-monde qui en souffrent le plus. Aussi, au sein de chacun de ces pays, ce
sont les populations pauvres qui sont les plus exposées à ces
effets de la DIT.
Les conséquences sociales sont immenses et profondes
(destruction des services publics et des acquis sociaux). Les budgets sociaux
sont drastiquement réduits : réduction des dépenses
publiques utiles relatives à l'éducation, la santé, les
routes,... Les richesses publiques sont et continuent d'être
privatisées. De ce fait, l'ouverture à l'économie mondiale
(privatisation, passation de marchés publics et autres transactions)
s'accompagne de la corruption jusqu'au point que cette dernière est
devenue une norme sociale acceptée en RDC. Et, naturellement, ces
processus profitent seulement au monde des affaires pendant que la population
est paupérisée (hausse du coût de la vie et donc
réduction du pouvoir d'achat).
Et les conséquences environnementales se
résument à la destruction des équilibres naturels dont le
problème fondamental est le réchauffement climatique
(concentration croissante de gaz à effet de serre dans
l'atmosphère). Pour rétablir l'équilibre de la
concentration du gaz carbonique dans l'atmosphère, la communauté
mondiale renforce les nouvelles formes d'énergie renouvelable. Et les
pays compétitifs de demain sont ceux qui produiront
écologiquement.
A cet effet, pour se libérer de cette situation de
sous-développement, la RDC doit impérativement solliciter
l'annulation de la dette extérieure qui étrangle son
économie et, parallèlement, elle doit encore demander
auprès des pays industriels et même des Nouveaux Pays Industriels
(NPI) une aide matérielle massive ainsi qu'une injonction de leurs
capitaux (sans conditionnalités d'ajustement structurel) dans ses
circuits économiques notamment dans l'agriculture (pour la fabrication
des biocarburants entre autres), dans le secteur de l'énergie
(création de nouvelles formes d'énergie renouvelable) et dans les
mines (extraction et traitement du lithium).
Toutes ces activités aideront les pays industriels et
les NPI dans leur quête de conversion de leurs industries polluantes en
industries écologiques pour lesquelles il faudrait s'approvisionner en
énergie « propre ». Aussi ces activités
permettront à la RDC de contourner les phases les polluantes dans le
processus du développement et d'avoir une croissance économique
autocentrée car les profits seront réinvestis dans le but d'avoir
encore beaucoup plus d'énergie et ils le seront aussi dans d'autres
secteurs, bien sûr. A cet effet, nous avons dit aide à
l'agriculture, ce qui équivaut par conséquent au financement des
investissements industriels : l'agriculture est le moteur du
développement à côté de l'industrie.
CONCLUSION
Au terme de cette étude intitulée « La
division internationale du travail : un frein pour le développement
de la RDC », il sied de rappeler que nous nous sommes attelé
à répondre à la principale question
suivante : En quoi la spécialisation de l'économie de
la RDC empêche-t-elle le développement de cette
dernière ? Et, en répondant à la principale ci-haut
reprise, cette étude repose aussi sur les réponses aux questions
secondaires telles que : Comment les Etats se sont-ils divisés le
travail ? Comment la RDC peut-elle se développer dans ces
conditions ?
Ainsi, à la suite des questions posées, nous
avons dans la partie intitulée « Hypothèse du
travail » formulé une vision provisoire du problème
soulevé. Et cette hypothèse a consisté à
l'idée selon laquelle le développement est la
matérialité du bien-être qui s'évalue par des
données statistiques et quantitatives de croissance, de plein-emploi et
de progrès technique. A ce sujet, nous avons dit qu'il ne peut pas y
avoir de développement sans industrie.
Et l'industrialisation n'est pas possible sans progrès
de l'agriculture. Aussi, le progrès agricole est impossible ou
très limité s'il n'est pas accompagné d'une
industrialisation accélérée. En effet, l'agriculture est
le moteur du développement à côté de l'industrie.
S'agissant de la RDC, la spécialisation de son économie repose
sur la production et l'exportation des matières premières. Et
c'est parce que la RDC a un faible degré d'industrialisation. Dans ces
conditions, son économie est triplement dépendante :
dépendance commerciale, financière et technologique. Aussi, elle
est exploitée : les termes de l'échange sont
inéquitables.
Quant aux deux questions secondaires, nous avons dit, pour
répondre à la première, que la spécialisation des
économies nationales est le fruit de la colonisation. Et en
considérant les genres de production échangée, le commerce
international nous montre que les Etats se sont divisés
inégalement le travail. En effet, les anciennes nations colonisatrices
ont surtout développé dans leurs anciennes colonies la production
des matières premières qui leur manquaient. Elles n'avaient pas
prévu l'industrialisation des colonies. Et la réponse à la
deuxième est que la RDC doit accroître et améliorer la
productivité de son agriculture et de son industrie.
Après vérification, l'hypothèse du
travail a été globalement confirmée. En effet, nous avons
relevé que le développement est un état de modernisation
technique continue et profitable à tous. Et cet état se manifeste
par la croissance économique accompagnée d'une
amélioration du bien-être matériel. Ici, la croissance
économique doit procéder du mouvement de hausse durable de
productivité moyenne du travail par le biais d'un système de
distribution équitable. Au fait, la croissance économique passe
par la modernisation technique c'est-à-dire par l'amélioration
des méthodes et des procédés et donc par le progrès
technique. A cet effet, rappelons que la technique n'est pas neutre. Elle est
la matrice des rapports de pouvoir, des rapports sociaux de production et de la
division hiérarchiques des tâches.
En effet, les hommes fabriquent des outils et
développent des méthodes et des procédés de
production de plus en plus techniques pour leur survie d'abord et puis pour de
nouvelles étapes de confort vital et social. Et l'explosion des
innovations technologiques actuelles, en tous les domaines, conditionne et
promeut les actions de développement à l'échelon du monde.
Cependant, ces innovations répondent plus facilement aux marchés
à haut revenu qu'aux besoins des pauvres. Aussi, cette connaissance
technologique se concentre dans les firmes géantes transnationales des
pays industriels. C'est ainsi qu'il y a inégalité entre les pays
dans les progrès techniques.
A cet effet, l'innovation technologique des pays industriels
accroît l'élasticité de la demande internationale pour les
biens qu'ils vendent à l'exportation. Au fait, l'innovation
technologique augmente la valeur ajoutée. Lorsqu'un pays se
spécialise dans une production où la valeur ajoutée est
grande, elle met, du même coup, en place les conditions de la progression
de son économie. Et cela est possible si ce pays requiert la mise en
place d'au moins l'embryon d'un système industriel.
Tandis que s'il se spécialise dans une production
où la valeur ajoutée est faible et n'est pas susceptible de
croître, cette spécialisation met en place autant les conditions
de stagnation de l'économie de ce pays. Et justement les
difficultés qu'éprouvent la RDC pour développer
harmonieusement son économie découlent de sa
spécialisation. Elle est sous industrialisée parce qu'elle ne
bénéficie pas suffisamment d'innovations technologiques. Son
commerce extérieur porte essentiellement sur les matières
premières et un petit nombre des pays clients.
Ainsi, son économie est fortement dépendante
(sur les plans commercial, financier et technologique). Sur le plan commercial,
à l'instar de tous les pays sous-développés, les
exportations congolaises s'orientent vers un nombre très limité
des pays. De cette exiguïté du marché, il en découle
deux conséquences. D'abord, les recettes d'exportation du pays
deviennent très sensibles aux fluctuations de la demande de ces quelques
pays importateurs. Ensuite, cette position d'oligopsone octroie aux
importateurs des produits congolais tout le pouvoir de marché et, donc,
l'avantage en matière de négociation des prix.
Sur le plan financier, la difficulté réside dans
la formation du capital national. C'est ainsi que la RDC se tourne vers les
capitaux étrangers : l'aide extérieure, d'une part, et des
investissements directs étrangers, d'autre part. et l'on constate,
à cet effet, que son économie est aujourd'hui à peine
congolaise tellement la pénétration des capitaux de provenance
étrangère est profonde. Ces capitaux développent en
priorité telle branche d'activité jugée indispensable
à l'expansion des profits des investisseurs. En faisant de la RDC
tributaire financière, les puissances capitalistes cherchent avant tout
à faire fructifier le capital qu'elles y ont investi.
Sur le plan technologique, la RDC procède à
l'utilisation des technologies importées pour ses activités
extractives car le seul recours à ses ressources internes limiterait
considérablement le champ de l'industrie possible. En effet, la
technique n'est pas neutre, elle ne s'improvise pas. Ceci revient à dire
que la RDC ne peut pas prétendre refaire l'histoire de la technologie en
commençant par produire à la main ses propres machines. Et cela,
quelle que soit l'insistance que l'on doit mettre sur la dépendance par
la technologie et sur la nécessité pour un pays qui veut se
développer de ne différer son effort de maîtrise de la
technologie.
Aussi, la RDC est exploitée : la division
internationale du travail internationale, en mettant la RDC face aux pays
développés, s'applique dans une situation de deux poids deux
mesures. Car la division internationale du travail met en place une
compétition (supposée) d'égal à égal entre
la RDC et les pays du Nord. Or, ces derniers se protègent contre les
exportations du Sud, en ce y compris celles de la RDC, par plusieurs formes des
barrières telles que l'imposition des quotas et des prix. En effet, les
co-échangistes ne sont pas égaux. A cela, il faut ajouter qu'ils
ne disposent pas des mêmes technologies non plus que des mêmes
capacités à produire des innovations technologiques. Ils n'ont
pas une égale capacité à investir.
Par ailleurs, le transfert des richesses de la RDC vers le
Nord est une autre forme d'exploitation. Ce transfert s'effectue à
travers deux mécanismes : les taux inégaux d'exploitation de
la force du travail et le transfert de l'épargne des riches à
l'étranger. En effet, la RDC comprime les coûts de sa production
pour continuer à afficher les plus faibles prix. Et comme le principal
élément déterminant les coûts de production est la
rémunération du travail, elle s'engage de ce fait à un
processus de compression des salaires. A l'inverse, du fait justement de
l'innovation technologique qui augmente la valeur du travail, les salaires
suivent plutôt une courbe ascendante au Nord. Aussi, le transfert de
l'épargne à l'étranger, soustraits ainsi aux
investissements au Congo, hypothèque lourdement tout espoir
d'élévation, à moyen terme, du niveau de vie des
populations congolaises.
Comme dit plus haut, la répartition internationale des
tâches est assimilable au progrès technique. En effet, alors que
l'échange des biens entre sociétés est très ancien,
la division approfondie des tâches entre nations est un
phénomène récent : partage des tâches entre
riches pays industriels et pays en développement, exportateurs des
produits primaires. Les pays riches s'enrichissent de plus en plus et les pays
pauvres s'appauvrissent davantage. Donc, la spécialisation fait des
gagnants et des perdants, conférant ainsi à la puissance publique
une grande responsabilité en termes d'accompagnement de l'ouverture des
économies. Et cette ouverture se fait actuellement selon les
recommandations de l'oligarchie (le FMI, la Banque mondiale et l'OMC)
régnant sur le capitalisme mondial.
Dans ces conditions, pour espérer se développer,
la RDC doit accroître la productivité de son agriculture et de son
industrie. Pour y arriver, la RDC doit solliciter l'annulation de sa dette
extérieure. Et, parallèlement, étant dans
l'incapacité de former un capital national, la RDC doit aussi demander
auprès des pays industriels et de Nouveaux Pays Industrialisés
l'injonction de leurs capitaux et aide matérielle massive (sans
conditionnalités d'ajustement structurel) dans les circuits
économiques congolais. Pour ce faire, cette intervention doit s'orienter
dans l'agriculture (biocarburants y compris), l'énergie (les
énergies renouvelables) et dans les mines (le lithium). Car cette aide
contribuera à reconvertir les industries polluantes de ces pays en
industries écologiques et permettra aussi à la RDC
d'accroître la productivité de son agriculture et de son
industrie
En effet, si les produits agricoles ne sont pas livrés
à l'état brut, la valeur ajoutée due à la
transformation locale contribuera tant à l'augmentation de la richesse
nationale qu'à la mise à niveau de l'expertise locale. Cette
valeur ajoutée locale contribuera à la rémunération
correcte des emplois ruraux générés et à
l'augmentation des recettes rurales. De ce fait, le développement
agricole, en augmentant le revenu des paysans, permettant de dégager une
épargne qui contribue au financement des investissements industriels.
Et l'industrie est la force la plus féconde des
économies nationales. Ses activités créent beaucoup
d'emplois. Elles diversifient et modernisent l'économie par une rapide
introduction du progrès technique. Elles transforment des hommes et
développent le salariat et les institutions bancaires et
financières. Donc, l'industrialisation est un indice du
développement. Elle permet à un pays de se spécialiser
dans des exportations de produits à haute valeur ajoutée et haute
technologie dont la demande croît rapidement (forte
élasticité) que dans des produits primaires dont la demande
mondiale augmente peu, voire stagne ou décroît.
Bref, toutes les spécialisations ne donnent pas les
mêmes avantages. Les pays qui le peuvent se spécialisent dans la
production des produits à forte élasticité,
c'est-à-dire ceux dont la demande augmente beaucoup quand les revenus
s'élèvent. Ils abandonnent alors la fabrication des produits
à faible élasticité aux pays moins puissants. C'est dire
que le contrôle et la maîtrise des productions hiérarchisent
les pays.
ANNEXES
1. LEXIQUE
I. Aide publique au développement
On appelle aide publique au développement les dons ou
les prêts à des conditions financières
privilégiées accordés par des organismes publics de l'OCDE
ou de l'OPEP. Il suffit donc qu'un prêt soit consenti à un taux
inférieur à celui du marché (prêt concessionnel)
pour qu'il soit considéré comme une aide, même s'il est
ensuite remboursé jusqu'au dernier centime par le pays
bénéficiaire. Les prêts bilatéraux liés
(c'est-à-dire que le pays destinataire doit utiliser l'aide pour l'achat
de produits du pays prêteur) et les annulations de dette font aussi
partie de l'aide publique au développement. Outre l'aide alimentaire, on
peut distinguer trois grands types d'utilisation des fonds ainsi
dégagés : le développement rural, les
infrastructures, l'aide hors projet (financement des déficits
budgétaires ou de la balance des paiements des pays aidés). C'est
ce dernier poste qui augmente le plus. Cette aide est
« conditionnée » par la réduction du
déficit public, la privatisation, la bonne conduite écologique,
l'attention aux plus pauvres, la démocratisation, etc. Toutes ces
conditions sont définies par les principaux gouvernements du Nord et le
couple Banque mondiale/ FMI. Cette aide passe par trois canaux : l'aide
multilatérale, l'aide bilatérale et les ONG.
II. Anti-développement
L'anti-développement est un projet de violence, autant
physique que symbolique. Ainsi, il est l'exact contraire du
développement. Cependant, pour BERGERON, le développement est une
invention qui reste à faire : tout est à redéfinir,
tout est à recommencer, au sein des pays industriels comme du
tiers-monde.
III. Balance commerciale
La balance commerciale d'un pays mesure la différence
entre ses ventes de marchandises (exportations) et ses achats (importations).
Le résultat est le solde commercial (déficitaire ou
excédentaire). La balance commerciale est de moins en moins
significative, en raison de la progression forte des échanges
internationaux de services, qui n'y sont pas pris en compte (ceux-ci sont
repris dans la « balance des invisibles » et
concernent : assurances, services financiers,
télécommunications, transports, tourisme, brevets, redevances,
etc.). Les services représentent désormais un tiers des
échanges de marchandises. On peut donc imaginer qu'un gros
déficit de la balance commerciale soit compensé par un
excédent des échanges des services et inversement.
IV. Balance des paiements
La balance des paiements d'un pays est le résultat des
transactions commerciales (c'est-à-dire des biens et des services
importés et exportés) et de ses échanges de revenus
financiers avec l'étranger. En clair, la balance des paiements mesure la
position financière d'un pays par rapport au reste du monde. Un pays
disposant d'un excédent de ses paiements courants est un pays
prêteur vis-à-vis du reste du monde. Inversement, si la balance
d'un pays est déficitaire, ce pays devra se tourner vers les
prêteurs internationaux afin d'emprunter pour ses besoins de
financement.
V. Banque mondiale
Créée en 1944 à Bretton Woods dans le
cadre du nouveau système monétaire international, la Banque
mondiale possède un capital apporté par les pays membres et
surtout emprunte sur les marchés internationaux des capitaux. La Banque
mondiale finance des projets sectoriels, publics ou privés, à
destination des pays du tiers-monde et des ex-pays dits socialistes. Elle se
compose des trois filiales suivantes.
· La Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD, 180 membres en 1997) octroie des prêts
concernant de grands secteurs d'activité (agriculture et
énergie).
· L'Association internationale pour le
développement (AID ou IDA selon son appellation anglophone, 159 membres
en 1997) s'est spécialisée dans l'octroi à très
long terme (15 ou 20 ans) de prêts à taux d'intérêts
nuls ou très faibles à destination des pays les moins
avancés (PMA).
· La Société financière
internationale (SFI) est la filiale de la Banque mondiale qui a en charge le
financement d'entreprises ou d'institutions privées du tiers-monde.
Avec l'accroissement de l'endettement, la Banque mondiale a,
en accord avec le FMI, développé ses interventions dans une
perspective macro-économique. Ainsi la Banque mondiale impose-t-elle de
plus en plus la mise en place de politiques d'ajustement destinées
à équilibrer la balance des paiements des pays lourdement
endettés. La Banque mondiale ne se prive pas de
« conseiller » les pays soumis à la
thérapeutique du FMI sur la meilleure façon de réduire les
déficits budgétaires, de mobiliser l'épargne interne,
d'inciter les investisseurs étrangers à s'installer sur place, de
libéraliser les changes et les prix. Enfin la Banque mondiale participe
financièrement à ces programmes en accordant aux pays qui suivent
cette politique, des prêts d'ajustement structurel depuis 1982. Types de
prêts accordés par la Banque mondiale :
1. les prêts-projets : prêts classiques pour
les centrales thermiques, le secteur pétrolier, les industries
forestières, les projets agricoles, barrages, routes, distribution et
assainissement de l'eau, etc.
2. les prêts d'ajustement sectoriel qui s'adressent
à un secteur entier d'une économie nationale :
énergie, agriculture, industrie, etc.
3. les prêts à des institutions qui servent
à orienter les politiques de certaines institutions vers le commerce
extérieur et à ouvrir la voie aux transnationales. Ils financent
aussi la privatisation des services publics.
4. les prêts d'ajustement structurel, censés
atténuer la crise de la dette, qui favorisent invariablement une
politique néolibérale.
5. les prêts pour lutter contre la pauvreté.
VI. Bien-être
Le bien-être est une situation financière qui
permet de satisfaire les besoins matériels.
VII. Biocarburants
Les biocarburants sont des carburants d'origine
végétale génétiquement modifiée.
VIII. Biodiversité
La biodiversité (diversité biologique) fait
référence à la pluralité des espèces
vivantes.
IX. Biosphère
La biosphère est la couche idéale que forme
autour de l'écorce terrestre l'ensemble des êtres vivants.
X. Chômage déguisé
Le chômage déguisé est une situation
où plusieurs personnes travaillent sur une tâche où un
petit nombre aurait suffi dès le début. On peut considérer
l'insuffisance du travail, de formation préalable de capital, comme
l'origine du chômage déguisé.
XI. Club de Paris
Le Club de Paris est un groupement d'Etats créanciers
spécialisés dans la normalisation des défauts de paiement
des pays en développement ; il a été
créé en 1956 autour de la crise d'Egypte. Les liens entre le Club
de Paris et le FMI sont extrêmement étroits : ils se
matérialisent par le statut d'observateur dont jouit le FMI dans les
réunions -confidentielles- du Club de Paris. Le FMI joue un rôle
clé dans la stratégie de la dette mise en oeuvre par le Club de
Paris qui s'en remet à son expertise et son jugement
macro-économiques pour mettre en pratique l'un des principes essentiels
du Club de Paris : la conditionnalité. Réciproquement,
l'action du Club de Paris préserve le statut de créancier
privilégié du FMI et la conduite de ses stratégies
d'ajustement dans les PVD.
Ø Club de Londres
Ce club réunit les banques privées qui
détiennent des créances sur les Etats et les entreprises du
tiers-monde. Pendant les années 1970, les banques de dépôt
étaient devenues la principale source de crédit des pays en
difficulté. Dès la fin de la décennie, ces
dernières allouaient déjà plus de 50% du total des
crédits accordés, tous prêteurs confondus. Au moment de la
crise de la dette, en 1982, le Club de Londres eut donc intérêt
à travailler avec le FMI afin de gérer cette crise. Ces groupes
de banques de dépôts se rencontrent pour coordonner le
rééchelonnement de la dette des pays emprunteurs. On qualifie
plus précisément ces groupes de commissions consultatives. Ces
rencontres (à la différence du Club de Paris, qui se
réunit toujours à Paris) ont lieu à New York, Londres,
Paris, Francfort ou ailleurs selon les préférences du pays et des
banques. Les commissions consultatives, formées dans les années
1980, ont toujours conseillé aux pays débiteurs d'adopter
immédiatement une politique de stabilisation et de demander le soutien
du FMI, avant de solliciter un rééchelonnement ou une
requête d'argent frais auprès des banques de dépôt.
Ce n'est qu'en de très rares occasions que les commissions consultatives
donnent suite à un projet sans l'aval du FMI, si les banques sont
convaincues que le pays mène une politique adéquate.
XII. Conférence des Nations Unies sur le
commerce et le développement (CNUCED)
La CNUCED a été créée en 1964,
sous la pression des pays en voie de développement, pour faire
contrepoids au GATT (prédécesseur de l'OMC) et analyser le
commerce international du point de vue du Sud.
XIII. Combustibles fossiles
Les combustibles fossiles (houille, charbon, lignite,
pétrole, gaz naturel, uranium) proviennent de la décomposition
des plantes et d'animaux microscopiques profondément enfouis dans le
sol. Ils fournissent à l'homme l'énergie pour s'éclairer,
se chauffer, se déplacer,... bref, pour faire tourner ses machines.
XIV. Coût de la vie
Le coût de la vie est une notion faisant ressortir,
à une période donnée, le niveau des prix d'un certain
nombre de biens et services entrant dans un budget type, et son
évolution entre deux ou plusieurs périodes.
XV. Décomposition internationale du processus
productif (DIPP)
La décomposition internationale du processus productif
ou décomposition plus poussée de la chaîne de valeur fait
référence au fait de décomposer la fabrication des
produits : plus le produit est complexe et plus il comporte de composants
et de sous-ensembles qui peuvent être fabriqués de façon
autonome les uns des autres. Par exemple, une voiture automobile comporte plus
de 5000 pièces. Ces composants sont progressivement réunis en
sous-ensembles qui sont associés lors de l'assemblage final. Cette
décomposition du produit autorise alors la fabrication des diverses
pièces dans des pays différents en fonction de leurs avantages
comparatifs. Ainsi, la production est décomposée
internationalement.
XVI. Economie
L'économie est l'ensemble des activités d'une
collectivité humaine, relatives à la production et à la
consommation des richesses.
XVII. Economie de marché
L'économie de marché est un système
économique dans lequel des mécanismes naturels assurent seuls
l'équilibre permanent de l'offre et de la demande. En effet, pour le
libéralisme économique, un marché se crée
spontanément et une fois en opération, il fonctionne selon sa
propre logique interne.
Le mécanisme régulateur de ce système est
la concurrence. Cette dernière peut contribuer de façon notable
à promouvoir l'efficacité car un régime ouvert
d'échanges commerciaux et des paiements encourage l'utilisation optimale
des ressources disponibles. Et le pouvoir régulateur de la concurrence
exclut toute intervention de l'Etat. La seule intervention justifiable doit
être limitée au respect de la loi et de l'ordre et à la
défense nationale. Sur ce, plus la zone d'échange sera vaste,
plus vive sera la concurrence et plus puissant sera le marché.
XVIII. Ecosystème
L'écosystème est l'ensemble des êtres
vivants d'un même milieu et des éléments non vivants qui
leur sont liés vitalement c'est-à-dire que chaque milieu ainsi
que des êtres vivants qui s'y trouvent forment ensemble un
écosystème. Et les éléments de chaque
écosystème dépendent les uns des autres pour vivre. En
effet, la disparition d'une espèce déséquilibre et affecte
l'écosystème.
XIX. Elasticité
En économie, élasticité fait
référence à la faculté de variation d'un
phénomène en fonction de la variation d'un autre.
XX. Environnement
L'environnement est l'ensemble des éléments
naturels et artificiels qui constituent le cadre de vie dans lequel les
êtres vivants évoluent.
XXI. Facilité d'ajustement structurel (FAS) et
Facilités d'ajustement structurel renforcé (FASR)
Les FAS sont des facilités de crédits
octroyées par le FMI et adaptées sur une période de trois
ans. Les FASR comportent des prêts d'un montant plus élevé
mais exigent des efforts importants dans le domaine structurel et font l'objet
d'une conditionnalité rigoureuse : un programme d'ajustement
structurel à moyen terme (trois ans). Pour pouvoir en
bénéficier, un pays doit présenter un document-cadre de
politique économique (DCPE) définissant son programme
d'ajustement structurel. La FASR est financée par plus de 40
Etats-membres du FMI, dont la moitié environ sont des pays en
développement. Ces facilités d'ajustement ont été
rebaptisées « Facilités pour la croissance et la
réduction de la pauvreté » en septembre 1999.
XXII. Fonds monétaire international
(FMI)
Le FMI est né le même jour que la Banque mondiale
avec la signature des Accords de Bretton Woods. Le rôle du FMI
était de défendre le nouveau système de changes fixes. A
la fin de Bretton Woods (1971), le FMI est maintenu et se révèle
petit à petit le gendarme et le pompier du capitalisme
mondialisé : gendarme lorsqu'il impose ses programmes d'ajustement
structurel ; pompier lorsqu'il intervient financièrement pour
renflouer des Etats touchés par une crise financière. Son mode de
décision est celui d'une répartition des droits de vote en
fonction du montant de la cotisation des Etats membres. Il faut 85% des voix
pour modifier la charte du FMI (les USA possèdent donc une
minorité de blocage, vu qu'ils possèdent 17,35%). Cinq pays
dominent : les USA (17,35% des voix), le Japon (6,22%), l'Allemagne
(6,08%), la France (5,02%) et la Grande-Bretagne (5,02%). Les 177 autres Etats
membres sont divisés en groupes dirigés par chaque fois un pays.
Le groupe le plus important (5,21% des voix) est dirigé par la Belgique
(Autriche, Biélorussie, République tchèque, Hongrie,
Kazakhstan, Luxembourg, Slovaquie, Slovénie et Turquie). Le second est
dirigé par les Pays-Bas (4,92% des voix -Arménie, Bosnie,
Bulgarie, Croatie, Chypre, Géorgie, Israël, Macédoine,
Moldavie, Roumanie et Ukraine). Et ainsi de suite jusqu'au groupe le moins
important (1,17% des voix) présidé par le Gabon (Bénin,
Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, République centrafricaine, Tchad,
Comores, République du Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti,
Guinée équatoriale, Guinée, Guinée-Bissau,
Madagascar, Mali, Mauritanie, Iles Maurice, Niger, Rwanda, Sao Tomé et
Principe, Sénégal et Togo).
XXIII. GATT
L'Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce (GATT) a été signé en 1947 à Genève
et a consisté à abaisser d'une moyenne de 40-50% à 4-5%
les barrières commerciales des marchandises. En 1994, avec la signature
des Accords de Marrakech, le GATT est devenu l'OMC, qui s'est vue octroyer le
rôle d'organisation internationale, s'est vue munir d'un tribunal
contraignant (l'Organe de règlement des différends) et a vu ses
prérogatives s'ouvrir à d'autres domaines que les
marchandises.
XXIV. Industrialisation
Définition large
Pour F. PERROUX, « l'industrialisation est un
processus cumulatif structurant l'ensemble social par l'emploi intensif de
systèmes de machines et permettant l'augmentation à un coût
décroissant des objets bénéfiques au groupe
humain ».
Ainsi, l'industrialisation n'est pas simplement l'existence
d'industries, mais inclut l'idée de productivité croissante, de
moindre pénibilité des travaux et l'effet d'entraînement
cumulatif des « systèmes de machines ».
Définition restreinte
Pour R. GENDARME, l'industrialisation est définie de
façon plus centrée sur les problèmes de
sous-développement : « Nous définirons
l'industrialisation par la substitution des importations, comme la satisfaction
d'une plus grande proportion de la demande intérieure par la production
de biens de consommation, puis progressivement, en utilisant sur place les
matières premières dans le but d'économiser des devises et
de réduire la domination des pays industrialisés ».
(BREMOND, J. et GELEDAN, A., Dictionnaire économique
et social. 100 articles thématiques, 1200 définitions,
3ème édition augmentée, Hatier, Paris, 1981,
Pp. 348-349)
XXV. Inflation
L'inflation est une hausse des prix ou hausse cumulative de la
masse monétaire au-dessus du niveau du PIB. En effet, elle est une
hausse cumulative de l'ensemble des prix (par exemple, une hausse du prix de
pétrole, entraînant à terme un réajustement des
salaires à la hausse, puis la hausse des autres prix, etc.).
XXVI. Investissements directs étrangers
(IDE)
Les investissements directs étrangers (IDE)
désignent les investissements visant l'acquisition d'un
intérêt durable dans une entreprise située dans un pays
étranger et n'impliquent pas nécessairement les transferts de
technologie attendus au tiers-monde. Et leur but est d'influer sur la gestion
de l'entreprise en question (en acquérant 10% ou plus des actions et des
droits de vote de cette entreprise). Les bénéfices des IDE ne
profitent guère aux populations locales : les firmes
transnationales les rapatrient en masse sous forme de dividendes et des
royalties vers leurs maisons-mères, opération facilitée
par le développement de zones franches industrielles dans de nombreux
pays du tiers-monde.
XXVII. Monétarisme
Le monétarisme est l'école de pensée
estimant que la monnaie influe seulement sur les prix et que, par
conséquent, il est vain et dangereux d'utiliser l'arme monétaire
pour autre chose que pour lutter contre l'inflation. Le monétarisme
repose sur l'idée que la monnaie n'influence ni la production, ni la
répartition. Sur le plan plus philosophique, le fondement du
monétarisme réside dans l'idée que les hommes en savent
forcément moins que le marché (efficience des marchés).
XXVIII. Mieux-être
Le mieux-être est l'amélioration du confort, de
la santé, etc.
XXIX. Organisation mondiale du commerce
(OMC)
L'OMC a été créée en remplacement
de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce
(GATT). Son rôle est de s'assurer qu'aucun de ses membres ne se livre
à un quelconque protectionnisme, c'est-à-dire qu'aucun Etat
signataire du texte final de Marrakech (signé en avril 1944) ne place de
barrières à l'ouverture de ses marchés. Elle a donc
évidemment comme conséquence d'exacerber la libéralisation
mondiale des échanges commerciaux, la généralisation de la
division mondiale du travail et les stratégies mondialisées au
sein des firmes multinationales, puisque son rôle est
précisément de s'assurer qu'aucune décision
étatique ne puisse entraver la bonne marche du commerce
international.
XXX. Programme des Nations-Unies pour le
Développement (PNUD)
Créé en 1965, le Programme des Nations-Unies
pour le Développement (PNUD, siège à New York) est le
principal organe d'assistance technique de l'ONU. Il aide -sans restriction
politique- les pays en développement à se doter de services
administratifs et techniques de base, forme des cadres, cherche à
répondre à certains besoins essentiels des populations, prend
l'initiative de programmes de coopération régionale, et
coordonne, en principe, les activités sur place de l'ensemble des
programmes opérationnels des Nations-Unies. Le PNUD s'appuie
généralement sur un savoir-faire et des techniques occidentales,
mais parmi son contingent d'experts, un tiers est originaire du tiers-monde. Le
PNUD publie annuellement un Rapport sur le développement humain
qui classe notamment les pays selon l'Indicateur de développement humain
(IDH).
XXXI. Plans d'ajustement structurel (PAS)
Les plans d'ajustement structurel contiennent la politique
imposée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque
mondiale en contrepartie de l'octroi de nouveaux prêts ou de
l'échelonnement d'anciens prêts. L'ajustement structurel repose
habituellement sur le dosage des éléments suivants :
réduction des dépenses publiques, dévaluation de la
monnaie nationale (afin de réduire les prix des produits exportés
et d'augmenter ceux des produits importés), privatisation et/ou
réduction des subventions publiques de fonctionnement à certaines
entreprises ou à certains produits, blocage des salaires,
libéralisation, hausse des exportations, etc.
XXXII. Pouvoir d'achat
Le pouvoir d'achat est une quantité de biens ou des
services que permet d'obtenir une somme d'argent.
XXXIII. Premier choc pétrolier
Le premier choc pétrolier (en 1973) désigne une
première hausse brutale et importante du prix du pétrole
(atteignant 400%). Il déclencha une crise profonde dans
l'économie mondiale. En effet, le paysage industriel mondial fut
affecté.
XXXIV. Produit intérieur brut (PIB)
Le produit intérieur brut (PIB) calcule les valeurs
ajoutées de toutes les entreprises opérant à
l'intérieur du territoire national. Il additionne l'ensemble des
activités créatrices de revenus à l'intérieur du
territoire.
XXXV. Récession
La récession est le ralentissement du rythme de
croissance de l'activité économique dans un pays ou une branche
pendant au moins deux trimestres.
XXXVI. Rééchelonnement
Le rééchelonnement est une modification des
termes d'une dette, par exemple en modifiant les échéances ou en
reportant les paiements du principal et/ou des intérêts.
XXXVII. Révolutions industrielles
La première révolution industrielle repose
essentiellement sur la mécanisation née de progrès
techniques déterminants dans les industries textile, minière et
métallurgique (machine à vapeur, mécanisation de la
filature et du tissage, extraction du charbon, utilisation du coke) ; elle
a profité aussi de la généralisation du crédit.
Apparue en Grande Bretagne à la fin du 18ème
siècle (de 1760 à approximativement 1830) avant de se propager au
reste de l'Europe, elle s'est traduite par un dynamisme industriel et
commercial.
La deuxième révolution industrielle (dans les
années 1880) est liée à l'utilisation de nouvelles
énergies (pétrole, gaz, électricité) et à
des inventions majeures (moteur à explosion, éclairage
électrique, etc.).
La troisième révolution industrielle (seconde
moitié du 20ème siècle) procède
principalement des applications de la physique quantique, de
l'électronique et de l'informatique, et du développement des
communications.
XXXVIII. Royalties
Les royalties désignent la redevance due au
propriétaire d'un brevet, du sol dans lequel sont assurées
certaines exploitations, etc.
XXXIX. Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire fait
référence à l'accès de tous durablement à
une nourriture saine et suffisante.
XL. Souveraineté
Par souveraineté, nous entendons la qualité du
pouvoir politique d'un Etat qui n'est soumis au contrôle ni d'un autre
Etat ni d'un organisme international.
XLI. Système monétaire international
(SMI)
Le système monétaire international est une
expression désignant l'ensemble des règles
élaborées par les pays pour assurer, par le biais de la monnaie,
une stabilisation des échanges, ainsi que l'ensemble des institutions
chargées de contrôler et d'organiser les échanges
monétaires entre les pays. En effet, l'exigence d'une collaboration au
niveau international en matière monétaire découle de la
nature du commerce international, qui constitue une richesse pour les nations,
mais également une source potentielle de déséquilibres
monétaires. Et son but est d'assurer une certaine stabilité des
taux de change.
XLII. Théorie des avantages
comparatifs
La théorie des avantages comparatifs a
été formulée par David RICARDO. Elle établit les
bienfaits du commerce en démontrant que l'échange, avec les
spécialisations qu'il provoque, bénéficie à tous
les co-échangistes. En effet, l'avantage comparatif se vérifie
par le fait qu'un pays, dans le secteur choisi, obtient le plus faible
coût de production sur la planète. Et l'exemple type de RICARDO,
à ce sujet, est celui de l'échange coton/porto entre le Portugal
et l'Angleterre. Si le Portugal ne peut produire des tissus dans d'aussi bonnes
conditions que l'Angleterre, c'est-à-dire, s'il doit y consacrer plus de
temps et de travail qu'elle, il a avantage à produire du vin qui lui
servirait de monnaie d'échange pour acheter des cotonnades en
Angleterre, cette dernière ne pouvant produire du vin dans d'aussi
bonnes conditions que le Portugal. Au regard de ce qui précède,
il paraît irrationnel de produire chez soi ce qu'un autre est capable de
produire à un moindre coût. Ceci oppose, en effet, la
théorie des avantages comparatifs à celle du développement
en autarcie.
XLIII. Tiers-monde
L'expression « tiers-monde » apparut pour
la première fois le 15 août 1952 dans la dernière phrase
d'un éditorial du journal français L'Observateur, sous la plume
d'Alfred SAUVY. Il écrivait : « car enfin, ce tiers-monde
ignoré, exploité, méprisé, comme le tiers- Etat,
veut lui aussi être quelque chose ». En effet, la
référence au tiers-Etat de la Révolution française
sous entend la volonté d'abolition des privilèges des deux autres
mondes. Entendez le bloc de l'Est et celui de l'Ouest, car c'est aux lendemains
de la deuxième guerre mondiale marqués par un climat de
« guerre froide » que l'on désignait ainsi les pays
se présentant comme n'étant ni de l'Est ni de l'Ouest. Et
d'extrapolation en extrapolation, le tiers-monde en est arrivé à
signifier l'ensemble des pays marginalisés dans l'économie
mondiale.
XLIV. Transfert de technologie
Le transfert de technologie est l'acquisition en
investissements directs de biens d'équipement, de brevets ou d'usines
clés en main issues des pays développés, par des pays en
développement afin d'accélérer leur développement
par des technologies modernes.
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Les sciences économiques et sociales/ la nouvelle division
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Encyclopédie/ division internationale du travail
Table des matières
EPIGRAPHE 2
DEDICACE................................................................................................................................................. 3
AVANT-PROPOS.........................................................................................................................................
4
INTRODUCTION........................................................................................................................................
5
PROBLEMATIQUE......................................................................................................................................
5
HYPOTHESE...............................................................................................................................................
7
METHODES ET
PROCEDES........................................................................................................................
8
DELIMITATION DU
SUJET..........................................................................................................................9
INTERET DU
SUJET.................................................................................................................................
10
PLAN
SOMMAIRE.....................................................................................................................................
11
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS
GENERALES.......................................................................................
12
SECTION I : APPROCHE THEORIQUE DES
CONCEPTS...........................................................................12
§1 : LA DIVISION INTERNATIONALE DU
TRAVAIL.................................................................................12
1.
DEFINITION.................................................................................................................................12
2. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL DE
COMPLEMENTARITE....................................14
3. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL DE
CONCURRENCE............................................14
§2 :
FREIN................................................................................................................................................16
SECTION II : LE
DEVELOPPEMENT..........................................................................................................16
§1 :
NOTION............................................................................................................................................16
§2 : LE DEVELOPPEMENT
DURABLE........................................................................................................22
SECTION III : LA
RDC..............................................................................................................................24
§1 :
PRESENTATION.................................................................................................................................24
§2 : BRANCHE
INDUSTRIELLE.................................................................................................................26
§3 : BRANCHE DES
SERVICES.................................................................................................................28
CHAPITRE II : LA RDC ET LA DIVISION INTERNATIONALE DU
TRAVAIL..............................................30
SECTION I : LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL :
UNE REPARTITON INEGALE...................30
§1 : UNE REPARTITION
INTERNATIONALE.............................................................................................30
§2 : LE CAPITALISME ET LE SYSTEME COMMERCIAL
MONDIAL............................................................30
§3 : LA RDC, ZONE
PERIPHERIQUE.........................................................................................................35
SECTION II : LA DEPENDANCE DE LA
RDC.............................................................................................36
§1 : LA DEPENDANCE
COMMERCIALE.....................................................................................................36
§2 : LA DEPENDANCE
FINANCIERE.........................................................................................................38
§3 : LA DEPENDANCE
TECHNOLOGIQUE................................................................................................41
SECTION III :
L'EXPLOITATION..............................................................................................................43
§1 : LES TERMES DE L'ECHANGE
INEQUITABLES..................................................................................43
§2 : LE TRANSFERT DES
RICHESSES......................................................................................................46
§3 : LES INEGALITES
SOCIALES.............................................................................................................47
RESUME DU
CHAPITRE...........................................................................................................................49
CHAPITRE III : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET
ENVIRONNEMENTALES DE LA DIVISION INTERNATIONALES DU TRAVAIL (D.I.T.) ET LES
PISTES DE SOLUTION POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA
RDC...............................................................................................................................................51
SECTION I : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET
ENVIRONNEMENTALES DE LA D.I.T. .......................51
§1 : LA DESTRUCTION DES SERVICES PUBLICS ET DES
ACQUIS SOCIAUX..........................................51
§2 : LA DESTRUCTION DES EQUILIBRES
NATURELS.............................................................................53
SECTION II : LES PISTES DE SOLUTION POUR LE DEVELOPPEMENT
DE LA RDC................................55
§1 :
CAP...................................................................................................................................................55
§2 :
CADRE..............................................................................................................................................57
RESUME DU
CHAPITRE............................................................................................................................61
CONCLUSION...........................................................................................................................................62
ANNEXE....................................................................................................................................................66
1.
LEXIQUE....................................................................................................................................67
I. AIDE PUBLIQUE AU
DEVELOPPEMENT.......................................................................................67
II.
ANTI-DEVELOPPEMENT...............................................................................................................67
III. BALANCE
COMMERCIALE............................................................................................................67
IV. BALANCE DES
PAIEMENTS.........................................................................................................67
V. BANQUE
MONDIALE...................................................................................................................68
VI.
BIEN-ETRE..................................................................................................................................69
VII.
BIOCARBURANTS........................................................................................................................69
VIII.
BIODIVERSITE............................................................................................................................69
IX.
BIOSPHERE.................................................................................................................................69
X. CHOMAGE
DEGUISE....................................................................................................................69
XI. CLUB DE
PARIS...........................................................................................................................69
XII. CLUB DE
LONDRES.....................................................................................................................69
XIII. CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE
DEVELOPPEMENT
(CNUCED)..................................................................................................................................70
XIV. COMBUSTIBLES
FOSSILES.........................................................................................................70
XV. COUT DE LA
VIE........................................................................................................................70
XVI. DECOMPOSITION INTERNATIONALE DU PROCESSUS PRODUCTIF
(DIPP)..............................70
XVII.
ECONOMIE.................................................................................................................................70
XVIII. ECONOMIE DE
MARCHE............................................................................................................71
XIX.
ECOSYSTEME..............................................................................................................................71
XX.
ELASTICITE.................................................................................................................................71
XXI.
ENVIRONNEMENT........................................................................................................................71
XXII. FACILITE D'AJUSTEMENT STRUCTUREL (FAS) ET FACILITES
D'AJUSTEMENT STRUCTUREL RENFORCE
(FASR)......................................................................................................................71
XXIII. FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
(FMI)..............................................................................72
XXIV.
GATT............................................................................................................................................72
XXV.
INDUSTRIALISATION..................................................................................................................72
XXVI.
INFLATION..................................................................................................................................73
XXVII. INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS.................................................................................73
XXVIII.
MONETARISME............................................................................................................................73
XXIX.
MIEUX-ETRE................................................................................................................................73
XXX. ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
(OMC)..................................................................73
XXXI. PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
(PNUD).................................74
XXXII. PLAN D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
(PAS).................................................................................74
XXXIII. POUVOIR
D'ACHAT.....................................................................................................................74
XXXIV. PREMIER CHOC
PETROLIER.......................................................................................................74
XXXV. PRODUIT INTERIEUR BRUT
(PIB)..............................................................................................75
XXXVI.
RECESSION..................................................................................................................................75
XXXVII.
REECHELONNEMENT..................................................................................................................75
XXXVIII. REVOLUTIONS
INDUSTRIELLES....................................................................................75
XXXIX.
ROYALTIES..................................................................................................................................75
XL. SECURITE
ALIMENTAIRE............................................................................................................75
XLI.
SOUVERAINETE...........................................................................................................................76
XLII. SYSTEME MONETAIRE
INTERNATIONAL....................................................................................76
XLIII. THEORIE DES AVANTAGES
COMPARATIFS................................................................................76
XLIV.
TIERS-MONDE.............................................................................................................................76
XLV. TRANSFERT DE
TECHNOLOGIE..................................................................................................77
2.
BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................78
A.
OUVRAGES...................................................................................................................................78
B.
REVUES........................................................................................................................................79
C.
COURS.........................................................................................................................................79
D.
DICTIONNAIRES..........................................................................................................................80
E. DOCUMENTS
PHONETIQUES......................................................................................................8O
F.
INTERNET....................................................................................................................................80
TABLE DES
MATIERES..............................................................................................................................81
* 1 SANKALE, M.,
« Souveraineté nationale et problèmes sanitaires
internationaux », in Présence Africaine, 1er
Trimestre, Paris, 1961, p.37
* 2
http://www.ses.ens-ish.org/
les sciences économiques et sociales/ la nouvelle division
internationale du travail (tiré le 10 juillet 2009)
* 3
http://www.brises.org/ division
internationale du travail (tiré le 10 juillet 2009)
* Les trente glorieuses : expression
inventée par l'économiste français Jean FOURASTIE en 1979
pour désigner les trente années (approximativement 1945-1975) de
forte croissance économique, de plein emploi et d'essor de la
consommation. Cette expression fait référence aux
« trois glorieuses », les trois journées
révolutionnaires des 27, 28, 29 juillet 1830.
* 4
http://www.economiedistributive.free.fr/
la grande relève/ la division internationale du travail, un fléau
pour les peuples
* 5 TOUSSAINT, E. et ZACHARIE,
A., Sortir de l'impasse. Dette et Ajustement, Syllepses/ CADTM, Paris/
Bruxelles, 2002, p.178
* 6 PINTO, R., et GRAWITZ, M.,
Méthodes des Sciences Sociales, Tome I, Dalloz, Paris, 1964,
pp.338-339
* 7 REZSOHAZY, R.,
Théorie et critique des faits sociaux, la Renaissance du livre,
Bruxelles, 1971, p.69
* 8 BANYAKU, L.,
Aperçu sur les études sociales de développement.
Discours critique et panoramique, Presses Universitaires du Zaïre,
Kinshasa, 1990, p.24
* 9 AMIN, S.,
Impérialisme et Sous-développement en Afrique, Anthropos,
Paris, 1976, p.274
* 10 MULUMA, M., Initiation
à la recherche scientifique et méthodes de recherche en Sciences
sociales, Notes de Cours, G1 FASE, UPC, 2002 (Inédit)
* 11 GRAWITZ, M.,
Méthodes des Sciences sociales, Dalloz, Paris, 1970, p.20
* 12 LEVI-STRAUSS cité
par SHOMBA, S., Méthodologie de la Recherche Scientifique,
Editions M.E.S, Kinshasa, 2006, p.114
* 13 BLAISE PASCAL cité
par LUKOKI, J., Initiation au travail scientifique, Notes de Cours, G1
RI, FSSAP, UNIKIN, 2004, p.38
* 14 G. LAVAU cité par
MULUMBATI, N., Introduction à la Science Politique, Editions
Africa, Kinshasa/ Lubumbashi, 1973, p.36
* 15 LOUBET, Introduction
aux méthodes des Sciences Sociales, Primat, Toulouse, 1982, p.124
* 16 LUKOKI, J., op.cit,
p.24
* 17 GOFFAUX, J.,
Problèmes de développement, C.R.P, Kinshasa, 1986, p.20
* 18 Idem, p.17
* 19 REZSOHAZY, R.,
op.cit, p.68
* Les accords multifibres sont des
accords signés après 1973 par les pays producteurs de textiles et
de vêtements afin de réguler leurs exportations vers les pays
consommateurs. Ce sont les nouvelles exportations (biens à bas prix) du
Sud qui ont conduit les pays industrialisés (du Nord) à signer
ces accords pour se protéger contre la concurrence des pays du Sud. Ces
accords ont encadré cette concurrence pendant trente ans (jusqu'au
1er janvier 2005).
* 20 Le Petit Larousse
Illustré, Librairie Larousse, Paris, 2007, p.374
* 21 Le Petit Larousse
Illustré, op.cit, p.1073
* 22 Idem,
p.374
* La théorie des avantages
comparatifs a été formulée par David RICARDO. Elle
établit les bienfaits du commerce en démontrant que
l'échange, avec les spécialisations qu'il provoque,
bénéficie à tous les co-échangistes. En effet,
l'avantage comparatif se vérifie par le fait qu'un pays, dans le secteur
choisi, obtient le plus faible coût de production sur la planète.
Et l'exemple type de RICARDO, à ce sujet, est celui de l'échange
coton/ Porto entre le Portugal et l'Angleterre. Si le Portugal ne peut produire
des tissus dans d'aussi bonnes conditions que l'Angleterre,
c'est-à-dire, s'il doit y consacrer plus de temps et de travail qu'elle,
il a avantage à produire du vin qui lui servirait de monnaie
d'échange pour acheter des cotonnades en Angleterre, cette
dernière ne pouvant produire du vin dans d'aussi bonnes conditions que
le Portugal. Au regard de ce qui précède, il paraît
irrationnel de produire chez soi ce qu'un autre est capable de produire
à un moindre coût. Ceci oppose, en effet, la théorie des
avantages comparatifs à celle du développement en autarcie.
* 23
http://fr.wikipedia.org/ wiki/
division internationale du travail (tiré le 5 juillet 2009)
* 24
http://www.brises.org/ notion/
division internationale du travail
* 25
http://www.universalis.fr/
encyclopédie/ division internationale du travail (tiré le 31
août 2009)
* PED désigne les pays en
développement appelés aussi pays en voie de développement
ou encore pays sous-développés.
* 26
http://www.brises.org/ notion/
division internationale du travail
* 27
http://www.ses.ens-ish.fr/ Les
sciences économiques et sociales/ La nouvelle division internationale du
travail
* 28
http://fr.wikipedia.org/ wiki/
division internationale du travail
* 29 Le Petit Larousse
Illustré 2007, op.cit, p.484
* 30 KABENGELE, D.,
Géographie Economique et Humaine, Tome 1, Notes de Cours, G1 RI,
FSSAP, UNIKIN, 2004, p.23
* Le Plan Marshall (1948-1951) est le
plan conçu par l'administration du Président démocrate
américain Harry TRUMAN, sous le nom de European Recovery Program. Il
sera ensuite connu sous le nom du Secrétaire d'Etat de l'époque,
Georges MARSHALL (qui a été Chef d'Etat-major
général entre 1939 et 1945), chargé d'en assurer la mise
sur pied. Entre avril 1948 et décembre 1951, les Etats-Unis accordent,
sous forme de prêts à seize pays européens, une aide de
12,5 milliards de dollars (NB : il fallait 6,28 dollars en 2001 pour
obtenir l'équivalent d'un dollar de 1948). Le Plan Marshall visait la
reconstruction de l'Europe dévastée au cours de la
deuxième guerre mondiale. Il consistait aussi, par ailleurs, à
répondre aux besoins de reconstruction de l'économie
américaine dont il fallait convertir une partie de l'industrie militaire
en industrie civile pour laquelle il fallait trouver des
débouchés.
* 31 Le Petit Larousse
Illustré 1988, Librairie Larousse, Paris, 1988, p.947
* Le non-développement signifie
absence du développement. Dans ce contexte, l'humanité vit dans
une situation de subsistance, ce qui signifie en réalité une
pénurie fréquente voire la disette et la famine pour peu qu'un
accident climatique, même mineur, vienne perturber les cycles agricoles.
Cependant, cette situation de subsistance précaire et de pénurie,
assez habituelle, est perçue comme inévitable et apparaît
dès lors à la conscience du groupe comme normale. Les hommes
subissent cet état des choses comme une fatalité, sans jamais s'y
résigner totalement. En effet, ils ne disposent pas des techniques leur
permettant de combattre efficacement et d'échapper à leur
condition.
* 32 GOFFAUX, J.,
Problèmes de développement, CRP, Kinshasa, 1986, p.31
* 33 KIMPIANGA, M.,
Discours sur les causes du sous-développement en Afrique noire,
PULL, Kinshasa, 2000, p.23
* 34 PARTANT, F., La fin
du développement : naissance d'une alternative, La
Découverte, Paris, 1983, Pp.28-29
* 35 NTUAREMBA, O., Le
développement endogène : Données pour une nouvelle
orientation théorique, Editions Universitaires Africaines, Kinshasa,
1999, p.13
* BERGERON, R.,
L'Anti-développement. Le prix du libéralisme, L'Harmattan,
Paris, 1992, Pp.18-22
* Les propos de ce trois auteurs sont
contenus respectivement dans :
§ PARTANT, F., op.cit, Pp. 15-18
§ LATOUCHE, S., L'occidentalisation du monde, La
Découverte, Paris, 1989, Pp. 72-77
§ ROSTOW, W., Les étapes de la croissance
économique, Seuil, Paris, 1963, Pp. 36-41
* 36 DEBOURSE, R.,
Economie du développement- et informations d'économie
politique, Centre de Recherches Pédagogiques, Kinshasa, 2006, p.7
* Le développement humain a
comme objectif, pour chaque homme ou femme : vivre longtemps et en bonne
santé, acquérir un savoir et des connaissances, avoir
accès à des ressources qui assurent des conditions d'existence
décentes et être en mesure de prendre part à la vie de la
communauté.
* 37 Figure du cercle
vertueux élaborée par le PNUD repris par DEBOURSE, R.,
op.cit, p.47
* 38 BOSQUET, M. cité
par TEVOEDJRE, A., La pauvreté, richesse des peuples, Editions
ouvrières, Paris, 1978, p.33, note 19
* 39 DEBOURSE, R.,
op.cit, p.117
* 40 DEBOURSE, R.,
op.cit, p.121
* 41 DEVEY, M.,
L'économie zaïroise : état des lieux,
Marchés tropicaux, Bruxelles, 1997, p.59
* 42
http://espaceassistance.tripod.com/
La RDC/ connaissez-vous la RDC/ Quelques données sur la
République Démocratique du Congo (tiré le 31 août
2009)
* 43 Idem
* 44 DEVEY, M., op.cit,
p.59
* 45 Jean FOURASTIE
cité par KABENGELE, D., op.cit, p.165
* 46
http://congorama.com/ Business/ le
guide on-line de la RDC/ analyse sectorielle du marché en RDC
(Congo-Kinshasa) tiré le 31 août 2009
* 47
http://fr.wikipedia.org/ wiki/
Economie de la RDC (tiré le 20 juillet 2009)
* 48
http://congorama.com/ Business/ le
guide on-line de la RDC
* 49 Idem
* 50 MPWATE, N., La
Théorie de la Coopération Internationale, Notes de Cours,
L2RI, FSSAP, UNIKIN, 2008, p.58
* 51 Le Petit Larousse
Illustré, op.cit, p.160
* L'école de Chicago est un
groupe informel d'un nombre assez large d'économistes libéraux.
Leur nom vient de ce qu'ils fréquentèrent le département
d'économie de l'Université de Chicago.
Les politiques de l'école de Chicago sont à
l'origine des politiques économiques de la Banque mondiale du milieu des
années 1980 au milieu des années 1990, pendant lesquelles de
nombreuses entreprises publiques des pays en voie de développement
furent privatisées.
* 52
http://economiedistributive.free.fr/
la grande relève/ la division internationale du travail, un fléau
pour les peuples
* 53 Idem
* 54
http://jp.malrieu.free.fr/
commerce international et division internationale du travail (tiré le 30
août 2009)
* 55 Idem
* 56 Guide à
l'intention des entreprises : Le système commercial mondial,
2ème édition, Commonwealth Secretariat (CS)/ Centre du
Commerce International (CCI) CNUCED/ OMC, Londres/ Genève, 2000,
pp.3-4
* 57 Idem, p.7
* 58 Idem
* La mondialisation a trois formes
(économique, culturelle et politique). Nous nous limitons, ici, à
la mondialisation économique. Celle-ci « résulte des
révolutions récentes en technologies, l'information, le commerce,
l'investissement étranger et le commerce international. Les principaux
acteurs sont les compagnies, les investisseurs, les banques et les industries
de services privées, aussi bien que les Etats et les organisations
internationales. Cette forme actuelle de capitalisme,..., pose un grand dilemme
entre l'efficacité et l'équité. La spécialisation
et l'intégration des compagnies ont rendu possible la multiplication de
la richesse, mais la logique pure du capitalisme ne favorise pas la justice
sociale. La mondialisation économique est donc devenue une cause
formidable d'inégalité parmi et au sein des Etats... »
(MPWATE, N., op.cit, p.81).
* 59 MPWATE, N.,
op.cit, pp.32-33
* 60 LADRIERE, J.
cité par GOFFAUX, J., op.cit, p.45
* 61 BERGERON, R.,
op.cit, p.253
* 62 MALUNGUMU, C.
cité par
http://www.memoireonline.com/
Incidence du commerce international sur le développement
économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBE (tiré le
19/10/2009)
* 63
http://www.memoireonline.com/
Incidence du commerce international sur le développement
économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBE
* Par nouvelle version des programmes
d'ajustement structurel, nous faisons allusion à l'initiative PPTE (Pays
Pauvres Très Endettés). En effet, en juin 1999 au G7 de Cologne,
les grands argentiers du monde s'étaient engagés à
répondre positivement à une pétition de 17 millions de
signatures demandant l'annulation de la dette des pays pauvres : 90% de la
dette des pays pauvres devaient être annulés au cours de
l'année 2000, grâce à l'initiative PPTE renforcée
(l'initiative originale ayant été lancée lors du G7 de
Lyon en 1996).
Pour obtenir un allègement de dette, un pays de la
liste PPTE doit se lancer dans une double phase de trois à six ans de
reformes d'ajustement structurel (point de décision et point
d'achèvement).
L'initiative PPTE se révèle ainsi un parcours de
combattant truffé d'impasses. Et la RDC est actuellement dans la liste
PPTE et espère obtenir l'allègement de sa dette extérieure
(12,5 milliards de dollars ou près de 200% du PIB de la RDC à la
fin 2004).
* 64
http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le
développement économique de la RDC par Franck MBEMBA MALEMBE
* 65 GOFFAUX, J.,
op.cit, p.78
* 66
http://www.memeoireonline.com/
Incidence du commerce international sur le développement
économique de la RDC par Franck MBEMBA MALEMBE
* En 2003, par exemple, les flux
d'investissements étrangers ont atteint 132 millions de dollars et
représentaient 23,6% de la formation brute de capital fixe. Les IDE en
RDC se sont élevés à 405 millions de dollars en 2005 et
une moyenne annuelle de seulement 5 millions entre 1990 et 2000.
* 67 BERGERON, R.,
op.cit, p.31
* 68 GALBRAITH, J. et
SALINGER, N., Tout savoir ou presque sur l'économie, Editions du
Seuil, Paris, 1978, p.46
* Le FMI a accordé à la
RDC un prêt de 750 millions de dollars dans le cadre de la FRPC
(Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la
Croissance) sur la période 2002-2005, et la Banque mondiale un
prêt de 450 millions de dollars dans le cadre de son ERC (Crédit
pour la Reprise Economique). En 2004, l'aide extérieure dépassait
un milliard de dollars, dont près des deux tiers provenaient des
institutions multilatérales.
Signalons que le budget de la RDC est largement
dépendant des ressources extérieures sous forme de dons et
prêts qui, depuis 2003 dépassent les recettes propres de l'Etat.
C'est aussi, dans ce cadre, que la Belgique donne chaque année 200
millions d'euros à la RDC.
En réalité, ces fonds ne sont accordés
uniquement que pour permettre à la RDC de rembourser des prêts
précédents. Et ces artifices ne sont utilisés que parce
que, parallèlement les politiques d'ajustement structurel entrent en
action. Au fait, ces politiques sont des instruments d'intégration et de
sujétion des pays endettés aux mécanismes du marché
capitaliste mondial.
L'ajustement structurel présente deux volets. D'abord,
un volet de stabilisation économique à court terme qui se
décline en trois dimensions : la dévaluation de la monnaie
nationale (afin de réduire les prix des produits exportés et
d'augmenter ceux des produits importés) et la suppression du
contrôle des changes ; l'austérité budgétaire
publique avec la diminution du nombre de fonctionnaires, de leurs salaires, et
la baisse des budgets sociaux et des dépenses d'éducation et de
santé ; la libéralisation (entraînant la hausse) des
prix, la suppression des subventions notamment en faveur des produits de base
(pain, riz, eau, électricité, transport), et de l'indexation des
salaires.
Ensuite, un volet de reformes structurelles qui visent
à libéraliser l'économie : libre circulation des
capitaux (fin du contrôle sur les investissements
étrangers) ; privatisation du système bancaire et des
entreprises publiques ; privatisation de la terre (contre-réforme
agraire) ; priorité à la production destinée à
l'exportation par rapport à la production vivrière ;
déréglementation du marché du travail et limitation du
pouvoir des syndicats ; réforme fiscale anti-rédistributive
(généralisation de la taxe sur la valeur ajoutée et
surtout pas d'impôt sur le capital).
Bref, l'ajustement structurel est un mécanisme qui
s'insère dans le processus du financement de l'économie
capitaliste à l'échelle mondiale.
* 69 CELESTE, M.-C.,
« La grande aventure de la privatisation en Afrique », in
Le Monde Diplomatique, Paris, 1975, p.75
* 70 LESOURME, J., Les
milles sentiers de l'avenir, Seghers, Paris, 1975, p.75
* 71 THURN, M. cité
par GOFFAUX, J., op.cit, Pp. 72-73
* 72 GOFFAUX, J.,
op.cit, p.73
* 73 DEBOURSE, R.,
op.cit, Pp. 45-46
* 74 BERGERON, R.,
op.cit, p.29
* 75 AMIN, S.,
op.cit, p.136
* 76
http://www.memoireonline.com/
Incidence du commerce international sur le développement
économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBA
* 77 NTUAREMBA, O.,
Pratique de Commerce International, Notes de cours, L2RI, FSSAP, UNIKIN,
p.36
* 78
http://www.memoireonline.com/
Incidence du commerce international sur le développement
économique de la RDC par Franck MBEMBA MALEMBE
* La production de la Gecamines en
cuivre est, par exemple, passée de 465000 tonnes avec un prix de 2855
USD la tonne (en 1990) à 19000 tonnes avec un prix de 1800 USD la tonne
(en 2002) entraînant des conséquences graves sur l'économie
et sur la situation sociale...
La Gecamines, avec une concession minière de plus de
18800 Km² pour le cuivre, était la principale entreprise
minière du pays et fournissait en 1980 environ 66% des recettes
budgétaires de l'Etat et 70% de ses recettes d'exportation. Elle jouait
un rôle social et économique important pour beaucoup de petites et
moyennes entreprises se trouvant dans sa périphérie. Pendant plus
de 30 ans, cette entreprise a été le moteur de l'économie.
Elle était citée parmi les plus grands employeurs de la RDC. Mais
aujourd'hui... la Gecamines a été déchue, la production
minière s'est effondrée avec elle. Source : Document de la
stratégie de croissance et de la réduction de pauvreté
(juillet 2006) cité par
http://fr.wikipedia.org/wiki/Economie
de la RDC
* 79 PARTANT, F.,
op.cit, p.48
* 80 BERGERON, R.,
op.cit, Pp. 28-29
* 81 PEROOUX, F. cité
par BEAUD, M., Histoire du capitalisme de 1500 à nos jours,
Seuil, Paris, 1981, p.69
* 82
http://www.memoireonline.com/
Incidence du commerce international sur le développement
économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBE
* 83 Idem
* 84 AMIN, S.,
op.cit, Pp. 133-134
* L'impérialisme est une
politique d'expansion d'un Etat dans le domaine continental, colonial, maritime
ou économique, tendant à mettre d'autres Etats sous sa
dépendance. Et, selon les marxistes, l'impérialisme est le stade
suprême du capitalisme, caractérisé par la domination des
monopoles, le développement des sociétés multinationales
et la multiplication des formes de la guerre.
* 85 MARX, K.,
Misère de la philosophie, éd. Sociales, Paris, 1986, p.
212
* 86 BERGERON, R.,
op.cit, p. 30
* 87 GOFFAUX, J.,
op.cit, p. 79
* 88 AMIN, S., op.cit,
p. 278
* 89 GALBRAITH, J. et
SALINGER, N., op.cit, p. 172
* 90 MPWATE, N.,
op.cit, p. 65
* En réponse à la crise
de la dette du tiers-monde des années 1980, le consensus de Washington
(résumé par John WILLIAMSON en dix commandements que voici :
austérité budgétaire ; réorientation de la
dépense publique ; réforme fiscale ;
libéralisation des échanges ; élimination des
barrières à l'investissement direct étranger ;
privatisation des entreprises publiques ; dérégulation des
marchés pour assurer l'élimination des barrières à
l'entrée et à la sortie ; sécurité des droits
de propriété) a été appliqué par le biais
des plans d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale. Un peu
partout dans le tiers-monde, les budgets sociaux ont été
réduits à leur plus simple expression, les richesses publiques
ont été privatisées et les frontières commerciales
et financières ont été largement ouvertes aux
investissements internationaux.
* 91
http://www.cooperation.net/
cde.rdc/ Séminaire d'information sur la dette extérieure du
Congo-Kinshasa (tiré le 02/11/2009)
* 92 KEYNES, J.-M.
cité par BOWLES, S., GORDON, D. et WEISSKOPF, T., L'économie
du gaspillage : la crise américaine et les politiques
reaganiennes, La découverte, Paris, 1986, p. 266
* Au moment où les pays
libéralisent leur économie et s'ouvrent aux investissements et au
commerce extérieurs, les processus de changement privatisation,
passation de marchés publics et autres transactions deviennent des
domaines dans lesquels la corruption a tendance à prendre de l'ampleur.
Ainsi, la corruption et le manque de transparence qui l'accompagne
revêtent de nombreuses formes, de la haute corruption,
c'est-à-dire les sollicitations flagrantes de pots de vin en tant que
condition d'obtention d'un marché, à la corruption mineure,
c'est-à-dire les petites sommes généralement
réclamées par des agents des douanes. Elles comprennent donc la
fraude dans la passation des marchés publics, le blanchiment de l'argent
et les cas classiques de conflits d'intérêt mettant en jeu des
agents publics. La corruption se présente aussi sous la forme du
népotisme dans les grandes sociétés, et à
l'échelon des ministres au sein d'un gouvernement.
* 93 ATWOOD, B.,
« La corruption continue de faire obstacle au
développement », in Perspectives économiques,
Volume 3, numéro 5, Revue électronique de l'Agence d'information
des Etats-Unis, Washington, 1998, p. 18
* 94 TOUSSAINT, E. et
ZACHARIE, A., op.cit, p. 16
* 95
http://www.cooperation.net/
cde.rdc/ Séminaire d'information sur la dette extérieure du
Congo-Kinshasa
* Ici, l'expression révolution
industrielle est employée pour désigner la période allant
de 1760 à 1830 approximativement. Pendant la révolution
industrielle, les industries et le commerce prirent le pas sur
l'agriculture ; les marchandises furent fabriquées dans des usines
de plus en plus grandes, employant de plus en plus de main-d'oeuvre, au lieu
d'être fabriquées à domicile et dans les petits ateliers...
Un nombre restreint des personnes s'enrichit et prit la direction des moyens de
production, tandis que de nombreuses personnes cessèrent de
posséder des terres ou des outils et devinrent des salariés dans
les usines. En effet, ce sont essentiellement les progrès techniques qui
ont entraîné le remplacement du travail manuel par le
machinisme.
* 96 BROWN, L. et alii,
Etat de la Planète 1990, Economica, Paris, 1990, p. 46
* 97
http://jp.malrieu.free.fr/
Accumulation du capital, organisation du travail et croissance
économique (tiré le 30 août 2009)
* 98 GOFFAUX, J.,
op.cit, p. 79
* 99 BERGERON, R.,
op.cit, p. 44
* 100 BERGERON, R.,
op.cit, p. 44
* 101 KADIATA, B.,
Sylviculture et Agroforesterie, Notes de cours, G3 Agronomie, UNIKIN,
2005, Pp. 5-6
* L'agriculture comprend toute
activité consistant à faire pousser les plantes. Ce qui la lie
à des activités connexes (foresterie, pêche, aquaculture,
élevage, conservation de la nature). Et elle se déroule quasiment
en milieu rural qui est la forme originelle d'agglomération humaine ou
en milieu périurbain (semi-rural). Ces milieux disposent de grands
espaces naturels ou cultivés mais non habités. Aussi, il ne
suffit pas seulement de produire mais encore faut-il que ces produits puissent
être achetés et consommés par les groupes humains qui en
éprouvent le besoin. Ce qui impose le besoin d'infrastructures et leur
adéquation aux besoins des marchés. De cette adéquation
dépend aussi l'intégration économique tant sur le plan
national que mondial. Et, cette transformation des structures exige la
mécanisation de l'agriculture. Cette dernière part de
l'acquisition des techniques améliorées vers l'introduction
progressive des machines.
* 102 BONGELI, E.,
Sociologie Rurale, Notes de cours, G2 Agronomie, UNIKIN, 2005, p. 39
* 103 Idem
* 104 Propos du Professeur
Albert KABASELE YENGA YENGA lors du magazine
radio-télédiffusé Profondeurs `Spéciale
information' du 23/09/2009 avec KIBAMBI SHINTWA à la télé
NUMERICA
* 105 MABIKA, P.,
« Pour la FAO, le secteur forestier constitue aussi un atout majeur
du développement socio-économique de la RDC », in
Bulletin d'information du Système des Nations Unies en RDC, mai
2003, p.15
* 106 Professeur Albert
KABASELE YENGA YENGA, op.cit
* 107 BARACK H. OBAMA,
Discours prononcé à Accra, au Ghana (2009)
* 108 NTUAREMBA, O.,
Economie du Développement, Notes de cours, G3RI, FSSAP, UNIKIN,
2007, p. 19
* 109 Professeur Albert
KABASELE YENGA YENGA, op.cit
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