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La division internationale du travail: un frein pour le développement de la RDC.

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par Aurélien NGOMA MAYANGI
Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2009
  

Disponible en mode multipage

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NGOMA MAYANGI Aurélien

[Licencié en Relations Internationales]

Mémoire défendu et présenté en vue de l'obtention du diplôme de Licence en Relations Internationales\ option : Economie Internationale

Directeur : MPWATE NDAUME

Professeur

Encadreur : MANA MBUMBA

Chef de Travaux

[Année académique : 2008 - 2009]

LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL : un frein pour le développement de la RDC

République Démocratique du Congo

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES SOCIALES,

ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES

DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES

« Si les libres échangistes ne peuvent pas comprendre comment un pays peut s'enrichir aux dépens de l'autre, nous ne devons pas en être étonnés, puisque ces mêmes messieurs ne veulent pas non plus comprendre comment, à l'intérieur d'un pays, une classe peut s'enrichir aux dépens d'une autre classe ».

(Karl MARX)

« La dépendance vis-à-vis des matières premières- ou d'un seul produit d'exportation- a tendance à concentrer la richesse au sein d'une minorité, laissant la majorité vulnérable à la récession... De la Corée du Sud à Singapour, l'histoire montre que les pays réussissent lorsqu'ils investissent dans la société et dans leur infrastructure ; lorsqu'ils multiplient les industries d'exportation, se dotent d'une main-d'oeuvre qualifiée... »

(Barack H. OBAMA)

NGOMA MAYANGI Aurélien

Téléphone : (+243)810513521

E-mail : aurengoma@yahoo.fr

DEDICACE

A la famille qui a fait de moi celui que je suis, pour tout ce qu'elle a sacrifié encore et toujours afin de l'accomplir ;

A toutes celles et à tous ceux qui auront, au moins une fois, le loisir de lire les pages suivantes,

Je dédie ce travail.

NGOMA MAYANGI Aurélien

Téléphone : (+243)810513521

E-mail : aurengoma@yahoo.fr

AVANT-PROPOS

Nous rendons grâce au Dieu Tout Puissant qui est la source de toute intelligence et de toute sagesse, pour tous ses bienfaits.

Nous tenons aussi à exprimer ici tous nos remerciements au Professeur MPWATE, notre directeur, et au Chef de Travaux MANA, notre encadreur, avec lesquels nous avons discuté de ce texte. Car une intelligence isolée ne peut rien si elle n'est pas nourrie de l'expérience de celle des autres. Cependant, il est inutile de préciser que cette étude est une oeuvre humaine et qu'elle n'a pas l'ambition d'être exhaustive.

Nous exprimons également notre reconnaissance à l'endroit des autorités et du corps professoral de l'Université de Kinshasa pour l'instruction et l'encadrement dont nous avons bénéficiés pendant les deux années de notre cycle de licence et aussi pour les cinq années passées à ladite Université.

Enfin, que toutes les autres personnes qui, de près ou de loin, nous ont aidé à la réalisation du présent travail trouvent ici l'expression de notre gratitude.

NGOMA MAYANGI Aurélien

Téléphone : (+243)810513521

E-mail : aurengoma@yahoo.fr

INTRODUCTION

1. PROBLEMATIQUE

« De même que les individus, les Etats naissent, vivent et meurent, mais leur longévité est extrêmement variable ; ils ne sont pas tous également viables. Il y a les mort-nés, les prématurés, les débiles, les robustes... Et la vitalité de chaque nation dépend de son degré de modernisation technique, car la valeur technique est universelle, elle ne s'improvise pas. C'est elle qui maintient la souveraineté »1(*). A travers ce parallélisme, il s'avère que la population a une lourde mission au sein de la nation dans la mesure où il lui incombe de donner de la vitalité à l'Etat. Ainsi, sa modernisation technique est la récompense d'efforts conscients de ses habitants. Cependant, ces derniers se heurtent à plusieurs obstacles d'ordre structurel pour permettre à l'Etat de jouir d'une existence plus longue, plus heureuse et plus saine.

Au nombre de ces obstacles, nous comptons ceux que pose la division internationale du travail. En effet, « à l'image de la célèbre manufacture d'épingles dépeinte par Adam SMITH (la Richesse des Nations, 1776), dans laquelle chaque ouvrier se voyait affecté à une tâche précise participant à la production de l'atelier, la notion de division internationale du travail (DIT) fait référence à la spécialisation des économies nationales dans des activités particulières, laquelle donne lieu à des échanges commerciaux »2(*). Les pays se sont divisés le travail, ils ne fabriquent pas tous la même chose. Nul ne suffit plus à soi-même, chacun est obligé de demander à autrui la satisfaction de la plupart de ses besoins par les échanges de leurs productions.

Et « la façon de se diviser le travail entre les pays de la planète a évidemment des enjeux : on peut penser que certaines productions sont plus intéressantes pour le pays, pour sa croissance et son développement, que d'autres. Les pays qui fabriqueront ces produits disposent davantage de revenus et de pouvoir. Par exemple, le pays qui maîtrise la recherche et la technologie a plus de pouvoir que celui qui est obligé d'acheter les brevets »3(*). Ainsi, en regardant la carte économique du monde, nous nous apercevons que la République Démocratique du Congo (RDC) est reliée aux pays riches tels que la Belgique, la France, les Etats-Unis d'Amérique, le Japon, la Chine, l'Allemagne...

Ces pays reçoivent de nous surtout des matières premières (telles que le cuivre, le cobalt, le coltan, l'or, le diamant, le zinc, le nickel, les produits agricoles, etc.) dont les prix subissent souvent des baisses brusques et importantes. Nous pouvons ainsi imaginer qu'un projet national de développement qui subit une telle secousse pourrait s'ébranler dangereusement. Et, en échange, ils nous envoient des produits finis (produits industriels) issus de ces matières premières notamment.

Il s'agit des biens d'équipement tels que des machines et des véhicules et aussi des biens de consommation tels que les denrées alimentaires. Et ici, il convient de signaler que, « mise en place à la fin des trente glorieuses(*), la DIT reposait sur une spécialisation néo-coloniale des échanges commerciaux : aux pays pauvres les matières premières ou agricoles, aux riches la production industrielle (là où les gains de productivité liés au progrès technique stimulaient l'élévation du niveau de vie) »4(*).

En effet, l'élévation du niveau de vie implique une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux, une réduction des inégalités, de chômage et de pauvreté. Tels sont les caractéristiques du développement. Ce dernier est un processus cumulatif. Il permet une amélioration des capacités humaines et, par voie de conséquence, une hausse de productivité favorable à la croissance. De ce qui précède, il apparaît que notre pays est surtout exportateur des matières premières et importateur des produits finis. Il n'est pas encore assez équipé et assez compétent pour fabriquer sur place un grand nombre d'articles dont il se sert déjà couramment. Et, ses revenus d'exportation étant insuffisants, il emprunte pour payer ses importations. Ce qui augmente sa dette extérieure et le rend plus dépendant de l'extérieur.

C'est ainsi que les organismes internationaux regroupent les cotisations et les dons de diverses nations riches afin notamment de les lui prêter. Et ces prêts lui sont accordés selon des programmes établis tels que les plans d'ajustement structurel. Or, ces derniers, « en prônant la libéralisation totale des économies du Sud, ont pour conséquence d'affaiblir les Etats en les rendant plus dépendants des fluctuations extérieures (évolution des marchés mondiaux, attaques spéculatives, etc.) et en les soumettant à des conditionnalités imposées par le tandem FMI/ Banque mondiale et, derrière lui, par les gouvernements des pays créanciers regroupés dans le Club de Paris »5(*).

Ainsi dit, ce travail consiste à répondre à la principale question suivante : en quoi la spécialisation de l'économie de la RDC empêche-t-elle le développement de cette dernière ? Et tout en répondant principalement à la question ci-dessus, cette étude donne aussi réponses aux questions telles que : Comment les Etats se sont-ils divisés le travail ? Comment la RDC peut-elle se développer dans ces conditions ?

2. HYPOTHESE DU TRAVAIL

Après les questions posées ci haut, il importe de répondre par des hypothèses. « Tout chercheur doit en effet, présupposer au départ un point de vue, lequel constitue ce qu'on appelle le concept opérationnel ou hypothèse du travail »6(*). Cette partie se constitue d'une série des réponses formulées au milieu des incertitudes faisant de l'hypothèse une vérité anticipée. Ainsi, « l'hypothèse cherche à établir une vision provisoire du problème soulevé en évoquant la relation supposée entre les faits sociaux dont le rapport constitue le problème et en indiquant la nature de ce rapport »7(*). Ce qui fait qu'à l'issue du travail, l'hypothèse peut être confirmée ou rejetée.

A ce sujet, cette étude se réalise sur base de l'idée selon laquelle le développement « se trouve appréhendé comme la matérialité du bien-être qui s'évalue par des données statistiques et quantitatives de croissance, de plein emploi et de progrès technique »8(*). Et la RDC s'est spécialisée dans la production et l'exportation des matières premières c'est-à-dire des produits à l'état brut, à faible valeur ajoutée, parce qu'elle a un faible niveau d'industrialisation. Et pourtant, il ne peut pas y avoir de développement sans industrie. Et l'industrialisation passe par le progrès agricole. Au fait, « s'il est exact que l'industrialisation n'est pas possible sans progrès de l'agriculture, il est tout également vrai que le progrès agricole est impossible (ou très limité) s'il n'est pas accompagné d'une industrialisation accélérée... On ne peut marcher que sur ces deux jambes »9(*).

Et il semble que la spécialisation des économies nationales est le fruit des motivations de la colonisation. Car les anciennes nations colonisatrices ont surtout développé dans leurs anciennes colonies la production des matières premières qui leur manquaient. Ainsi, il apparaît que la RDC est dotée d'une économie dépendante et exploitée. Cette dépendance est commerciale, financière et technologique. Et quant à l'exploitation, elle est caractérisée par les termes de l'échange où les prix des matières premières qu'elle vend subissent des baisses brusques et importantes et où ceux des produits finis qu'elle achète sont excessifs. Cette exploitation se caractérise aussi par le transfert de richesses de la RDC vers l'extérieur. Et en considérant les genres de production échangée, le commerce international nous montre que les Etats se sont divisés inégalement le travail. Cependant, pour se développer, la RDC doit accroître et améliorer la productivité de son agriculture et de son industrie.

3. METHODES ET TECHNIQUES

« Toute recherche ou application de caractère scientifique en sciences sociales, comme dans les sciences en général, doit comporter l'utilisation des procédés opératoires rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptés au genre de problème et de phénomène en cause »10(*). Ces procédés constituent ce que nous appelons méthodes et techniques. Et, « la méthode est un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie »11(*).

En effet, la méthode est une manière d'agir en vue d'obtenir un résultat prouvable. Elle se fait dans le respect de certains principes et d'un certain ordre. Et pour ce travail, nous procédons aux méthodes structuraliste, systémique et historique. L'analyse structuraliste fait référence à une structure. A cet effet, « la structure est seulement un modèle théorique abstrait, utilisé pour interpréter et expliquer les faits et construit par le chercheur autant par le raisonnement logique que par l'observation du réel. Dans ce cas, on ne cherche pas à atteindre des structures réelles mais à élaborer un schéma abstrait dont les caractéristiques formelles, sur le modèle des structures mathématiques, seules importent »12(*). Il convient, ici, de souligner que la division internationale du travail est un instrument abstrait à l'aide duquel l'on rend intelligibles les faits de production et donc des échanges internationaux.

Et Blaise Pascal a dit : « les parties du monde ont toutes un tel rapport et un enchaînement l'une avec l'autre que je crois impossible de connaître l'une sans l'autre et sans le tout. Toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et s'entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignés et les plus différentes, je tiens impossible de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties »13(*). Ceci nous pousse à dire que lorsque l'on parle d'une structure l'on pense au système. Car la structure désigne la manière dont les parties d'un tout sont arrangées. Et le tout fait référence au système d'où la nécessité de faire aussi appel à la méthode systémique.

L'analyse systémique est « toute recherche, théorique ou empirique, qui partant du postulat que la réalité sociale présente les caractères d'un système, interprète et explique les phénomènes sociaux par des liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui en forment une totalité »14(*). Ainsi, le système est un agencement d'éléments qui tendent à un résultat. Ceci revient à dire qu' « un système est un ensemble d'éléments entre lesquels existent des relations telles que toute modification d'un élément ou d'une relation entraîne la modification des autres éléments et, relation, et, donc, du tout »15(*). Ceci expliquant cela, la division internationale du travail constitue un frein pour le développement de la RDC parce que cette dernière s'est spécialisée dans l'exportation des matières premières. Si elle s'industrialise, la division internationale du travail sera alors à la base de son développement.

Aussi, nous avons recouru à la méthode historique. Celle-ci « est méthode d'explication dans la mesure où d'une part, en replaçant les institutions dans le milieu social où elles ont pris naissance, parmi leurs conditions concomitantes, elles nous offrent le tableau de leurs conditions d'existence ; et d'autre part, elle permet la comparaison »16(*). En effet, elle est une analyse diachronique « car le présent ne se comprend véritablement qu'à la lumière du passé où il plonge ses racines »17(*). Et ici comprendre signifie « à la fois prendre ensemble, synthétiser les multiples aspects de la réalité, et prendre avec soi, saisir la réalité comme de l'intérieur... »18(*).

Vu le besoin des informations et des éléments d'explication pour mieux comprendre et expliquer la problématique posée dans le cadre de ce travail, nous avons fait recours aux techniques documentaires. Ces techniques nous permettent d'exploiter les données, déjà disponibles, stockées dans une série des documents : écrits, phonétiques et internet. Le recours à ces procédés opératoires permet d'arriver à donner un résultat appréciable et cohérent. Ainsi, les résultats présentés dans ce travail ne sont pas de moindre portée.

4. DELIMITATION DU SUJET

La complexité des faits sociaux et les difficultés relatives à la collecte des données imposent le réalisme. En effet, « toute démarche scientifique procède fatalement par un découpage de la réalité. Il n'est pas possible d'étudier, de parcourir tous les éléments influents jusqu'aux extrêmes limites de la terre et jusqu'au début des temps »19(*). Voilà pourquoi, nous restreignons notre champ d'investigation à la nature de la division internationale du travail et au système économique où elle opère, d'une part, et, d'autre part, à la position de la RDC face à cette division internationale du travail qui est censée constituer un frein pour son développement.

Cette étude va, au point de vue spatial, se limiter plus particulièrement à la RDC. Celle-ci est un Etat dont l'économie s'est spécialisée dans l'exportation des matières premières parce qu'elle a un faible niveau d'industrialisation. Et quant à la délimitation temporelle, notre travail se fait de 1995 à 2005. L'année 1995 est choisie parce que c'est à la date du 1er janvier 1995 qu'a été créée l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Cette organisation généralise la division mondiale du travail. Au cours de la période d'avant et après, les pays industrialisés se protégeaient, au moyen des accords multifibres(*) (signés dès 1974) contre la concurrence de nouvelles exportations (produits manufacturés) du Sud. Et c'est le 1er janvier 2005 que ces accords devaient être démantelés. Ceci justifie le choix de l'année 2005 comme l'autre borne de notre étude.

5. INTERET DU SUJET

L'intérêt, étant un sentiment de curiosité, confère à un travail scientifique son originalité. Et notre préférence de mener une étude sur la division internationale du travail comme facteur du développement de la RDC est motivée par le souci de mieux saisir cette réalité. En effet, le développement de la RDC n'est pas simplement un sujet théorique et académique qui ne nous concerne que si nous l'étudions à l'université. C'est une préoccupation qui fait partie de la vie quotidienne de toute la population congolaise.

Ainsi, cette étude revêt une double importance dans la théorie et dans la pratique. D'abord, sur le plan théorique, elle renseigne sur la notion de division internationale du travail, d'une part, et, d'autre part, sur ce dont elle constitue un obstacle pour le développement de la RDC. En ce, elle met en lumière de manière aussi correcte et nuancée que possible l'extraordinaire complexité du réel et ses innombrables implications. Aussi, cette étude se veut un outil de réflexion. De ce fait, nous pensons pouvoir éveiller le sens de curiosité et de recherche orientées vers ce thème auprès des internationalistes congolais, en général, et dans le département des Relations Internationales de l'Université de Kinshasa, en particulier.

Ensuite, sur le plan pratique, elle propose des pistes de solution pour développer la RDC. En effet, chaque fois que la société se butte à des difficultés d'ordre structurel, il revient aux scientifiques d'expliquer l'origine de ces difficultés et de proposer des solutions adéquates. Et cela n'est possible que si l'on prend en compte, le cas échéant, les spécificités de chaque économie. Tels sont les objectifs primordiaux de ce travail. Et nous pensons, par cette étude, porter une contribution utile aux futures recherches sur le développement de la RDC.

6. PLAN SOMMAIRE

Hormis l'introduction, en amont, et la conclusion, en aval, notre travail est divisé en trois chapitres :

· Le premier chapitre est réservé aux considérations générales. Il s'agit ici de présenter les concepts-clés du travail à savoir la division internationale du travail, frein et développement ainsi que la RDC ;

· Le deuxième chapitre est réservé aux rapports entre la RDC et la division internationale du travail. Ici, nous présentons le caractère inégal de la division internationale du travail. Ceci fait de l'économie de la RDC dépendante et exploitée ; et

· Le troisième chapitre est réservé aux conséquences sociales et environnementales de la division internationale du travail, d'une part, et, d'autre part, aux pistes de solution que nous proposons pour le développement de la RDC.

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES

SECTION I : APPROCHE THEORIQUE DES CONCEPTS

§1. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

1. DEFINITION

D'entrée de jeu, il nous paraît nécessaire, avant de donner sa définition, de disséquer le concept division internationale du travail. En effet, ce concept est essentiellement composé de trois mots : division, internationale et travail. Séparément, chacun de ces trois mots a une idée précise. Ainsi, division désigne l' « action de séparer en parties distinctes »20(*). Parlant des parties, l'on pense à un tout. De là, division veut aussi dire spécialisation ou distribution. Et la spécialisation c'est l'action de spécialiser ou de se spécialiser. Spécialiser c'est faire acquérir des connaissances spéciales pour exécuter un travail ou pratiquer une science, une technique ; se spécialiser c'est se consacrer à une branche de connaissances, à une production, à un travail déterminés. En parlant de distribution, nous voyons implicitement une organisation dans laquelle il y a arrangement selon un certain ordre. Au regard de précédentes lignes, division égale aussi répartition.

Ensuite, l'adjectif international qualifie ce qui a lieu ou ce qui se passe entre nations. Par exemple, dans ce cas, la division internationale veut dire la répartition entre les nations. Il n'est pas nécessaire de rappeler ici qu'en parlant des nations, nous faisons allusion aux collectivités étatiques. Et enfin, travail est défini par Larousse comme un « effort que l'on doit soutenir pour faire quelque chose »21(*). Ainsi, il désigne l'activité en vue d'atteindre un résultat. En ce sens, en évoquant le mot travail, l'on pense essentiellement à une tâche. Par exemple, quand on parle de division du travail, il s'agit d'un « mode d'organisation du travail dans les entreprises, caractérisé par le fractionnement et la spécialisation des fonctions de productions »22(*). Elle est alors une répartition technique des tâches dans une société et qui se double d'une distribution des agents de travail en classes et catégories sociales.

Et « la division internationale du travail, ou DIT, est une extension de la division du travail appliquée au commerce international. Elle désigne le fait que les pays se sont spécialisés pour produire certains biens économiques : ils ne travaillent pas tous sur les mêmes produits et, de ce fait, échangent entre eux leur production. Cette spécialisation de pays ou zones repose initialement sur les simples avantages comparatifs(*) des différents pays, pour évoluer vers une décomposition plus poussée de la chaîne de valeur, ou décomposition internationale du processus productif (DIPP) »23(*). Ceci fait penser à une structure de partage international. En effet, il y a répartition des tâches entre les nations.

Tout de même, il ne faut pas confondre le concept division internationale du travail et division du travail. Car « oublier l'adjectif change beaucoup les choses : la division du travail renvoie aux analyses d'A. Smith, qui montre l'intérêt que retirent les individus à se spécialiser et à échanger le résultat de leur travail, en particulier sur le plan de la productivité, et/ ou d'E. Durkheim, qui montre que la division du travail est au fondement du lien social, les individus dépendant les uns des autres du fait de la spécialisation »24(*). La division du travail fait référence à l'homme tandis que la division internationale du travail concerne les nations qui sont des entités beaucoup plus complexes. A ce point, l'on considère l'économie comme étant une et mondiale et que les entités étatiques se partagent juste les tâches dans la production mondiale et le commerce international.

« La participation à la D.I.T. implique, en effet, dans un pays, l'abandon (total ou partiel) des activités les moins efficaces économiquement, qui sont concurrencées par les importations, et l'affectation des ressources ainsi libérées (hommes, capitaux, ressources naturelles) aux activités les plus efficaces, dont le produit sera exporté. La variété des `Made in' indiqués sur les produits que nous consommons quotidiennement offre un raccourci saisissant de la très forte interdépendance des économies »25(*). Et en étudiant cette interdépendance des économies nationales, il semble que la DIT se transforme au fur et à mesure du développement des techniques mais aussi des pays. Voilà pourquoi, l'on parle de division internationale du travail de complémentarité appelée aussi DIT traditionnelle, ou de nouvelle division internationale du travail appelée aussi DIT de concurrence.

Par ailleurs, pour mesurer la spécialisation des pays, il faut étudier la structure de leurs exportations, soit schématiquement en distinguant produits primaires, produits manufacturés et services, soit plus finement en distinguant les différentes branches industrielles et de services. C'est ainsi, qu'en parlant de la DIT, l'on regroupe les pays par zone ou par type des pays. De là, l'on arrive à voir clairement que certaines zones sont spécialisées dans l'exportation de produits primaires (les pays du Sud) alors que d'autres exportent essentiellement des produits manufacturés (les pays du Nord). Ici, le Sud désigne l'ensemble des pays sous-développés tandis que le Nord, lui, regroupe les pays développés souvent appelés pays industriels à économie de marché.

2. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL DE COMPLEMENTARITE

La division internationale du travail de complémentarité ou DIT traditionnelle attribue aux pays développés la fabrication des biens manufacturés et des services ; et aux pays pauvres, souvent les pays du Sud, la fourniture des produits primaires en général (produits agricoles, matières premières). Ainsi, « jusqu'aux années 1970, les pays développés du Nord importent des produits de base des PED(*) (du Sud) et exportent des produits manufacturés entre eux et vers le Sud. Elle correspond à un partage des productions de type colonial »26(*). En effet, l'échange est une rencontre de deux raretés relatives. Dans ce contexte, ce qui est rare dans un pays l'est moins dans un autre. Et chaque pays est prêt à abandonner une certaine quantité de ce dont il dispose en abondance relative pour se procurer ce dont l'autre dispose abondamment.

Cependant, cette structure de DIT n'est qu'une survivance des liens économiques d'origine coloniale. Car grâce aux progrès techniques (les révolutions industrielles), les pays européens étaient dotés de la capacité de transformer sur place des produits naturels. Il leur fallait alors s'approvisionner en matières premières. C'est essentiellement cela qui a poussé les européens à s'engager dans l'entreprise coloniale. Et ils ont surtout développé dans leurs colonies les activités extractives des produits primaires qui leur manquaient. Ils cherchaient, en effet, à acquérir ces matières premières, à de bas prix, en fournissant aux colonies des produits que justement elles auraient pu fabriquer assez vite si elles étaient un peu plus équipées. Aujourd'hui encore, il existe d'importantes traces de l'économie coloniale : les anciennes colonies sont restées d'une manière générale, dans la production des matières premières.

3. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL DE CONCURRENCE

Arès la colonisation, « progressivement, les pays en développement ont donc ouvert- et spécialisé- leur économie, aidés en cela, au cours des dernières décennies, par la libéralisation des échanges au sein du GATT puis de l'OMC (pour ceux qui y ont adhéré), par le système de préférences généralisées instauré grâce aux efforts de l'ONU (il garantit aux pays en développement un accès préférentiel aux marchés des pays industrialisés) et par les investissements des firmes étrangères à la recherche de nouveaux marchés ou de sites de production aux coûts attractifs »27(*). C'est ainsi que certains pays tels que Hong Kong, Singapour, la Corée du Sud, le Brésil et le Mexique, désignés sous le nom de nouveaux pays industrialisés (NPI), se sont mis à exporter des produits manufacturés similaires à ceux produits par l'occident, y compris des produits haut de gamme.

Cette émergence des NPI a dessiné, depuis les années 1970, la nouvelle division internationale du travail appelée aussi DIT de concurrence. Il y eut aussi une deuxième vague de nouveaux pays industrialisés (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Chine,...) dans les années 1980. En effet, « en raison de leur main-d'oeuvre qualifiée et bon marché, ces pays étaient utilisés par les firmes multinationales comme bases de sous-traitance. Ils ont été d'abord engagés dans des secteurs industriels particuliers, comme les instruments d'optique, les montres, les jouets et les machines-outils. Les investissements directs des multinationales dans ces pays ont permis, d'un côté, le transfert de la technologie, et de l'autre, la création de nouvelles richesses qui finançaient à leur tour de nouveaux projets »28(*).

Il convient de signaler ici que la première vague d'industrialisation, au Sud, a eu lieu après le premier choc pétrolier. C'est alors que les consommateurs des pays développés ont été confrontés à une offre de biens, à bas prix, venant du Sud. Ces pays émergents se sont, en effet, spécialisés dans les produits manufacturés et concurrencent les pays du Nord. Et ces derniers ont, à leur tour, renforcé leur capacité à fabriquer les produits technologiques et les services dont la production nécessite de hautes qualifications. Cependant, le caractère dévastateur de cette nouvelle spécialisation a conduit l'occident à se protéger au moyen des accords multifibres. En même temps, il a dû déverser sur les marchés mondiaux les surplus de son secteur agricole auquel il accorde un soutien massif (des subventions).

Et, par ailleurs, nous assistons maintenant au développement des échanges croisés au sein des industries. Les multinationales se réorganisent sur une base globale. C'est ainsi que nous observons des phénomènes de délocalisation ou de sous-traitance. Ces phénomènes ont donné naissance à un commerce international de pièces et de composants et à des réexportations de produits finis après montage. Ces échanges se réalisent entre filiales des firmes multinationales (échanges intra firmes) ou dans le cadre de la sous-traitance ou d'accords inter firmes. Cependant, les pays les plus pauvres tels que la RDC sont restés cantonnés dans l'exportation des produits primaires. Ces pays sont marginalisés par la DIT car la spécialisation fait des gagnants et des perdants.

§2 : FREIN

Le mot frein, du latin frenum, désigne :

1. «  organe destiné à ralentir ou à arrêter un ensemble mécanique en mouvement ;

2. (sens figuré) ce qui retient, entrave »29(*). En effet, un frein désigne, au propre comme figuré, un objet qui, soit, ralentit ou arrête un élan, soit, le retient ou l'entrave. Ici, l'objet doit être compris à partir de son origine latine (objectum). Cette dernière fait référence à la chose placée devant. Et, grâce au mot frein, l'on est arrivé à créer le verbe freiner. Celui-ci veut essentiellement dire ralentir le mouvement de quelque chose. Frein peut à la lumière de ce qui précède être pris comme synonyme des concepts suivants : entrave, obstacle et goulet ou goulot d'étranglement.

A cet effet, pris comme synonyme d'entrave, frein signifie la chose placée devant et qui gêne l'évolution. Ensuite, comme synonyme d'obstacle, frein fait référence à ce qui empêche de passer ou ce qui arrête la réalisation de quelque chose. Enfin, comme synonyme de goulet ou goulot d'étranglement, frein est la difficulté qui limite ou retarde une évolution. C'est ainsi que, dans le cadre de ce travail, nous employons frein pour désigner un facteur d'incapacité momentanée. Revenant à la langue latine, facteur (factor) veut dire celui qui fait. D'où frein égale à la chose placée devant et qui cause l'incapacité momentanée.

§3 : LE DEVELOPPEMENT

1. LE DEVELOPPEMENT : NOTION

« Le mot développement, utilisé pour ces différentes qualifications, a un contenu spécifique. Il est apparu d'abord dans l'expression sous-développement employé au lendemain de la deuxième guerre mondiale par les documents internationaux pour caractériser l'état des pays où le faible niveau de vie était considéré comme anormal par les peuples à niveau de vie élevé et ressenti également comme anormal par les dirigeants des peuples en question... Cependant, le faible niveau de vie caractéristique des pays dits sous-développés n'est que la conséquence d'une économie où les techniques modernes de production, de transport et d'échanges sont presque absentes et provoque ainsi un retard technique très considérable »30(*).

Au regard de ce qui précède, la notion du développement semble être liée à celle du sous-développement. Ainsi, c'est seulement après la deuxième guerre mondiale que les Américains s'étaient aperçus des conditions de vie en deçà de leurs, principalement chez les peuples d'Europe détruite par ladite guerre. C'est cette situation qu'ils avaient qualifiée de sous-développement. Ce dernier apparaît ici comme un état de précarité où la pauvreté constitue un fléau à combattre. C'est ce qui poussa le Président américain de l'époque Harry TRUMAN à octroyer une aide économique (Plan Marshall)(*) que l'on pourrait déjà qualifier, par déduction, dès cette époque, de pays développés. En effet, le développement suppose un changement visant au progrès, au bien-être.

Et est actuellement considéré comme sous-développé tout « pays dont les habitants ont un faible niveau de vie moyen, en raison notamment de l'insuffisance de la production agricole et du faible développement de l'industrie, autre qu'extractive, facteurs fréquemment aggravés par la croissance démographique, plus rapide que la progression du revenu national »31(*). Il convient en effet de signaler ici que « contrairement à ce qu'on imagine couramment, de manière inconsciente et par manque de sens historique, la situation habituelle de l'humanité est celle du non-développement(*). (Le développement est encore trop considéré comme normal, comme une suite logiquement enchaînée de causes et d'effets, d'actions et de conséquences, comme une voie à suivre, ouverte à tous. En réalité, le développement est un phénomène ambigu et insolite. La situation d'une économie est l'absence de tout développement authentique) »32(*).

Ce n'est qu'en améliorant qualitativement et durablement l'économie et son fonctionnement qu'on aboutit au développement. Et le processus d'amélioration fait penser à une prise de conscience préalable. En partant de la conscience, l'on arrive à la participation collective en vue de revaloriser les ressources pour que ces dernières puissent contribuer à transformer les conditions de vie c'est-à-dire pour arriver au bien-être. En effet, c'est l'homme qui est l'acteur, le centre d'intérêt du développement. « La personne (homme, femme et enfant) qui est à la fois le moyen et la fin de tout développement est, en grande partie, le produit de sa société. Elle peut produire la richesse si elle est formée, informée et accompagnée »33(*). Sur ce, l'homme est appelé à s'adapter continuellement aux nouvelles circonstances. Lorsqu'il change qualitativement son être, il participe au développement.

« Le développement ne peut être que la réalisation progressive d'un double potentiel : d'une part, le potentiel que représente toute collectivité humaine et tous les individus qui la composent, d'autre part, celui que constitue le milieu physique dans lequel se trouve cette collectivité, un milieu qu'elle utilise pour assurer son existence et celles des générations à venir... Il est un processus endogène et autocentré d'évolution globale spécifique à chaque société »34(*). A cet effet, nous ajoutons que le développement pris comme processus endogène fait penser à « un processus devant être amorcé et entretenu de l'intérieur même des pays, en tenant compte du potentiel de leurs ressources naturelles et humaines et en définissant le contour précis des intérêts nationaux en jeu »35(*).

Ainsi, le développement est une répercussion des transformations dans divers secteurs à partir d'une variante. Et, dans ce cadre, Richard BERGERON(*) a synthétisé ce que d'aucuns appellent le développement grâce à une analyse qui compare les propos de trois auteurs (François PARTANT, Serge LATOUCHE et Walter W. ROSTOW)(*) pouvant être étendue à tous ceux qui se sont prononcés sur le développement. Pour résumer cette analyse, il a conclu que, d'après ces auteurs, le développement est un méga processus constitué d'un ensemble de processus sectoriels ; le déploiement de chacun de ces processus sectoriels a fait l'objet de codifications et normalisations complètes ; la référence ayant servi à établir ces codes et normes, en d'autres mots ce que l'on a choisi comme modèle fut l'occident capitaliste. A ce stade, le développement serait le niveau supérieur du capitalisme. Ce modèle est alors devenu universel grâce aux injonctions de certaines institutions internationales. A la page suivante, nous avons aménagé et inscrit la figure synthèse du développement élaborée par BERGERON.

Economie dite « primaire » d'agriculture de subsistance

- infinité de producteurs, nombre restreint d'acheteurs - et peu de production des matières premières. Echanges peu monétarisés.

Economie dite « tertiaire », ou plus des 2/3 des travailleurs

Oeuvrent dans le secteur des services : nombre restreint de producteurs, infinité d'acheteurs. Echanges entièrement monétarisés

Etalement, dans une proportion de 80%, des populations sur les territoires cultivés.

Concentration, dans une proportion de 80%, des populations dans des espaces géographiques restreints

Très faible complexité de l'organisation de la collectivité, collectivité elle-même de petite taille.

Grande complexité de l'organisation de la collectivité, collectivité elle-même de grande taille. Multiplicité des institutions.

Prééminence de la famille et de la collectivité d'origine dans les rapports sociaux.

Individualisme, rapports sociaux principalement opérés par l'intermédiaire de l'argent

Structure préindustrielle

Structure post-industrielle

1) Economique

Continuum Industrialisation

2) Spatial

Continuum

Urbanisation

Modèle rural

Modèle/Systèmes urbains

3) Sociopolitique

Continuum

Internationalisation

Le village

La nation/le monde

4) Culturel

Continuum

Occidentalisation

Culture traditionnelle

Culture urbaine internationale

Pays sous-développés

Pays développés souvent appelés Occident (Les Etats-Unis d'Amérique, en tête de liste)

N.B. : Continuum est l'ensemble d'éléments tels que l'on puisse passer de l'un à l'autre de façon continue.

Cette figure synthétise la pensée selon laquelle le développement serait un projet unanimement partagé par les pays du monde de ressembler autant que possible à l'occident. A cet effet, il faille opérer des évolutions sur quatre niveaux, de façon simultanée : l'économique, le spatial, le socio-politique et le culturel. Un mot d'ordre synthétise l'évolution attendue sur chacun de ces quatre niveaux : industrialisation, urbanisation, internationalisation, occidentalisation. Cependant, il est nécessaire et indiscutable de souligner la prépondérance de l'économie sur la question du développement. Elle domine les autres composants du développement.

A cet effet, « le développement économique a au moins deux significations :

§ Il désigne la croissance économique accompagnée d'une amélioration du bien-être matériel à l'intérieur d'un pays ;

§ Il implique une amélioration de l'alimentation, des services sanitaires et des routes, la baisse de la mortalité infantile, etc.

Il n'est pas à identifier avec la croissance économique. Car cette dernière peut se manifester, mais s'accompagner d'une pauvreté en structures socio-économiques (cas des pays riches producteurs de pétrole : Irak, Arabie Saoudite, Koweït, Nigeria, Venezuela) »36(*). Et il apparaît, à la lumière des définitions données ci-haut, que la notion du développement est aussi liée à celles de croissance économique et de progrès.

Tout de même, il convient de distinguer, ensemble avec François PERROUX dans son ouvrage intitulé Economie du 20ème siècle, le développement de la croissance économique et du progrès. Le développement dépasse la simple dimension économique. Il n'est pas une notion quantifiable, il est plutôt d'ordre qualitatif tandis que la croissance économique est quantifiable ou mesurable. Il s'agit d'une augmentation soutenue, pendant une période relativement longue, de la production des biens et des services. Le progrès exprime, quant à lui, la finalité de la croissance économique et du développement c'est-à-dire la diffusion du mieux-être par l'efficacité et la collaboration de tous dans les délais les plus courts possibles et au moindre coût. Et à ce point, l'on parle de plus en plus du développement humain(*) (voir à la page suivante la figure du cercle vertueux élaborée par le PNUD)37(*).

Création de capacités humaines

Vivre longtemps et en bonne santé

S'instruire et être reproductif

Bénéficier de conditions de vie décentes

Prendre part à la vie sociale, économique et politique de la collectivité

Ressources destinées à l'enseignement, à la santé et aux communications

Emploi

Progrès de la médecine, des communications, de l'agriculture, de l'énergie et du secteur manufacturier

Croissance économique

Gains de productivité

Gains de productivité

Ressources destinées à l'initiation technologique

Evolution technologique

Cette figure montre, en effet, les liens entre la technologie (ensemble des facteurs techniques) et le développement humain. Ici, les progrès des facteurs techniques dans les domaines de la médecine, des communications, des rendements agricoles ou industriels et de l'emploi ont un effet multiplicateur. Ce système accroît les connaissances, la santé, la productivité et les revenus. Ceci permet la mise en place des moyens d'innover encore davantage pour obtenir plus de développement humain.

Ainsi, partant de précédentes définitions et suivant l'importance accordée à l'un ou l'autre critère, nous disons que le développement est considéré, dans le cadre de ce travail, comme un état de modernisation technique continue et profitable à tous ; le qualificatif technique faisant référence à l'ensemble des procédés et méthodes. Cet état s'accompagne de nouvelles techniques (industrialisation) entraînant une augmentation de la productivité. En effet, l'industrialisation fait penser à l'industrie. Cette dernière est la force la plus féconde des économies nationales. Ses activités créent beaucoup d'emplois. Elles diversifient et modernisent l'économie par une rapide introduction du progrès technique. Elles transforment des hommes et accroissent le salariat et les institutions bancaires et financières. Et c'est tout cela qui fait de l'industrialisation un indice du développement.

Il est nécessaire de retenir ici que « la technique n'est pas neutre : elle reflète et détermine le rapport du producteur au produit, du travailleur au travail, de l'individu au groupe et à la société, de l'homme au milieu ; elle est la matrice des rapports de pouvoir, des rapports sociaux de production et de la division hiérarchiques des taches »38(*). Et la croissance économique y est un facteur important pour l'amélioration des conditions de vie de la population. Il y a alors une forte capacité d'accumulation des biens, des services, des capitaux. Ce qui fait qu'il y ait une capacité progressive d'épargner et d'investir. Par ailleurs, en raison des dégâts des progrès techniques sur l'environnement, la communauté mondiale aspire maintenant au développement durable.

2. LE DEVELOPPEMENT DURABLE

Le développement durable est défini par le rapport BRUNDTLAND comme un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins »39(*). Il consiste, en effet, à assurer la capacité de satisfaction des besoins essentiels des communautés humaines présentes et futures : accès à l'eau potable, sécurité alimentaire, accès aux soins médicaux, etc. Cela se fait, bien sûr, en tenant compte de l'empreinte écologique dans l'utilisation actuelle des ressources naturelles. Ce qui revient à dire que ce développement tient à la préservation de la nature, de l'environnement. Car de graves menaces pèsent sur l'avenir de notre planète.

En effet, l'augmentation rapide de la population mondiale et le développement des industries, au cours des derniers siècles, ont aggravé les effets de l'activité humaine sur l'environnement. Cette augmentation de population entraîne une surexploitation des ressources naturelles disponibles et provoque des multiples dégradations particulièrement des sols, des forets et des mers risquent d'empêcher leur reconstitution ; les déchets industriels et ménagers empoisonnent l'eau. Ainsi, il apparaît que le transport, l'agriculture, la déforestation et l'industrie rejettent des quantités insupportables de dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2).

L'atmosphère change. Et c'est par l'utilisation des combustibles fossiles que l'homme pollue l'atmosphère. Parlant des combustibles fossiles, une réalité saute aux yeux : la demande et les dépenses mondiales en énergie sont énormes et les répercussions colossales. Ainsi, molécule par molécule, les équilibres biologiques sont menacés. La concentration croissante de carbone dans l'atmosphère suscite l'effet de serre c'est-à-dire qu'elle crée une couverture de gaz qui laisse pénétrer les rayons du Soleil et retient la chaleur qui en résulte. Et cette chaleur augmente la température moyenne à la surface du globe. C'est cela qui entraîne le réchauffement climatique et donc le changement climatique.

Et le changement climatique fait penser à l'instabilité climatique. Cette dernière dégradera la qualité des sols : les érosions rongeront les sols. Elle provoquera aussi la rareté des eaux douces dans des terres émergées. Et elle augmentera le niveau des mers suite au dégel des régions polaires. Cette situation menace également l'agriculture. Car la pollution de l'air peut changer la pluie en acide tuant les plantes et polluant les cours d'eau. Et pourtant, c'est l'agriculture qui fournit l'alimentation des hommes et des animaux. Elle rapporte aussi beaucoup de devises aux Etats par le commerce extérieur. A cet effet, en vue de ralentir le réchauffement climatique, protéger la biodiversité et réduire des pollutions, il est demandé à la communauté mondiale de protéger la viabilité de notre planète. En effet, notre écosystème ne connaît pas de frontières pour les effets de serre pour ne concerner que les seuls pollueurs.

A cet effet, c'est essentiellement le développement (industriel, agricole, urbain) de l'occident qui a généré des pollutions immédiates et différées. Ces pollutions contribuent au changement climatique et à la surexploitation des ressources naturelles. Il provoque une perte inestimable de biodiversité par l'extinction d'espèces végétales et animales. Ce développement provoque aussi une raréfaction des énergies fossiles et des matières premières et nous rapproche de l'épuisement de nombreuses ressources naturelles vitales. Ainsi ce qui se joue actuellement, c'est la vie et la façon de vivre car les crises environnementales et sociales se rejoignent. Et le défi environnemental étant global, il recouvre à la fois une dimension spatiale (il concerne l'ensemble de la planète) et temporelle (il touche aussi les génération futures).

« Le développement durable se doit ainsi, par solidarité avec les générations futures, de protéger de toutes les manières la viabilité de notre biosphère et de notre planète. Il doit interdire les dégradations irréversibles de la nature, l'épuisement des ressources naturelles et éliminer rapidement les grandes menaces actuelles pour les équilibres biologiques »40(*). En effet, cette exigence de solidarité est devenue un acquis réglementaire depuis les sommets de Kyoto (1997) et de Johannesburg (2002). Le protocole de Kyoto vise la réduction des émissions industrielles et domestiques des gaz à effet de serre. Et le sommet de Johannesburg, appelé aussi Sommet de développement durable, a pris des mesures importantes conformément au principe de précaution. Cela poursuit l'harmonisation permanente et profonde entre l'économie, l'homme et le milieu écologique.

Ceci nous pousse à dire que le développement durable est formé à la confluence des préoccupations économique, sociale et écologique. Ainsi, il est le développement dans l'espace associé au développement dans le temps. En effet, le développement dans l'espace implique, en plus de la croissance, une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux de tout le corps social (alimentation, logement, santé, éducation), une réduction des inégalités, de chômage et de la pauvreté. A cet effet, il s'agit du processus cumulatif permettant l'amélioration des capacités humaines et donc une hausse de productivité favorable à la croissance. Il s'agit de la dimension économique et sociale. Et le développement dans le temps fait référence à la dimension écologique c'est-à-dire la considération de l'empreinte écologique dans l'utilisation actuelle des ressources naturelles.

SECTION II : LA RDC

§1. LA RDC : PRESENTATION

La République Démocratique du Congo (RDC) est « le pays des paradoxes et de la démesure. Démesure dans sa superficie, avec un territoire d'environ 2344932 km², dans ses richesses, avec un formidable potentiel minier, agricole, forestier, énergétique et halieutique, dans la taille de sa capitale, Kinshasa, qui concentre plus d'un dixième de la population totale, dans son réseau fluvial avec l'un des plus puissants fleuves au monde, le Congo. Mais démesure aussi dans ses indicateurs économiques et sociaux, parmi les plus faibles du continent et dans la manière dont il a été géré (et l'est encore) pendant près de trois décennies, une gestion qui s'est caractérisée par un pillage des deniers publics au profit de quelques-uns, sans grand équivalent ailleurs, qui a entraîné une dégradation des conditions socio-économiques et un terrible bond en arrière »41(*).

En effet, la RDC est située en Afrique Centrale et s'étend sur un territoire dont la quasi-totalité de terre ferme est cultivable. Elle connaît trois climats principaux : équatorial au Nord, tropical au Sud (tropical humide et tropical sec) et de montagne à l'Est. Et l'immense fleuve Congo traverse tout le pays et l'arrose avec ses nombreux affluents. Cet arrosage, en permanence toute l'année, assure, avec un sol de bonne qualité, un grand potentiel agricole. D'autre part, le fleuve Congo constitue la plus grande réserve hydro-électrique du monde. A ceci, s'ajoute la couverture du pays, à plus de la moitié de sa superficie, par la foret soit une superficie de 125 millions d'hectares.

Aussi, dotée «d'une cinquantaine de minerais mis en évidence jusqu'à ce jour grâce à une prospection du reste insuffisante, seule une dizaine est exploitée. Il s'agit notamment du cuivre, du cobalt, du zinc, du diamant, de l'or et du lithium... Le taux de desserte nationale en électricité est de 5,7% malgré la puissance installée équivalent à 2.5 TW capable de couvrir le besoin de tout le territoire national et quelques points voisins et faire face à une demande supplémentaire de l'industrie. De même, la desserte en eau potable ne couvre pas tout le pays. Elle se situe à 30% »42(*). Revenant à l'énergie électrique d'origine hydraulique, il sied de signaler qu'une bonne partie de cette production est destinée à l'exportation, laissant la demande locale insatisfaite.

Et il ne faudrait pas oublier que « le réseau routier congolais compte 57700 km dont 2800 km  seulement sont asphaltés et une bonne partie se trouverait en état de délabrement par manque d'entretien. Le réseau ferroviaire, long de 5063 km, est composé de quatre parties incomplètement reliées entre elles. Le pays dispose de cinq aéroports internationaux capables d'accueillir de gros porteurs et longs courriers (Kinshasa, Lubumbashi, Gbadolité, Goma et Kinshasa). Le reste, soit trente aérodromes, est constitué de pistes d'atterrissage pour moyens et petits porteurs. Le trafic demeure encore faible, soit un rythme de 70 avions par jour. Les installations portuaires existent en nombre insuffisant et aucune en eau profonde »43(*). En quelques mots, la RDC est un pays semi enclavé (avec une faible densité de réseaux de communication, soit 0,074 km de voies au km²) et elle ne possède qu'une façade maritime de 37 km sur l'océan Atlantique.

A ce stade, il apparaît qu'il y a carence d'infrastructures de transport et de communication reliant entre elles les régions du pays. Couplée à la pénurie chronique des carburants à l'intérieur du pays, cette carence a fortement limité la commercialisation des denrées alimentaires de base et des cultures industrielles et, par ricochet, la production, faute de débouchés. De là, d'une manière générale, l'agriculture est presque devenue de subsistance. Elle connaît, en effet, de sérieuses difficultés. Elle est incapable de couvrir les besoins alimentaires du pays qui sont de plus en plus satisfaits par des importations de maïs, de blé, riz, sucre, volaille, viande, poisson...

Et sur le plan humain et économique, les contrastes sont immenses. « D'un côté, un pays potentiellement riche, quelques îlots de richesse peu ou mal investie, un Etat quasi inexistant, qui a fait preuve de son incapacité à mettre en valeur l'immense potentiel humain et économique. De l'autre côté, un pays pauvre, en crise, fortement endetté, un grand dénuement, mais également une population pleine de vitalité, fourmillant d'initiatives mais dont la majorité s'épuise dans la lutte quotidienne pour survivre »44(*). En effet, l'économie congolaise est confrontée à de forts handicaps structurels. Elle tourne au ralenti et s'est informalisée. Et l'affaiblissement de l'Etat y contribue pour beaucoup.

Les infrastructures de base sont détruites et les unités de production sont en mauvais état. La production intérieure ayant diminué, l'économie congolaise a augmenté sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur tant en ce qui concerne les exportations. Ainsi, la balance des paiements du Congo s'est sensiblement détériorée. Déficitaire en 1971 pour la première fois, elle le demeure encore. Et pour financer ce déficit, l'Etat congolais recourt à l'endettement extérieur.

Au plan social, le capital humain s'est fortement dégradé. Ainsi, l'on observe le développement de la débrouillardise, y compris comme stratégie de survie individuelle, la marginalisation urbaine, la délinquance, l'alcoolisme, la faiblesse de l'institution étatique, scolaire, sanitaire, etc. Les secteurs sociaux (santé et éducation) souffrent particulièrement de l'affaiblissement de l'Etat, de la mauvaise gestion et du manque de ressources financières, l'Etat n'investissant pas dans le social. Et la corruption, les détournements massifs et le népotisme semblent devenus des normes sociales acceptées. D'une manière générale, l'Etat ne remplit pratiquement plus ses fonctions essentielles. Il est en quelque sorte privatisé par une minorité détentrice d'une petite parcelle de pouvoir qui cherche souvent à tirer un profit financier personnel. La notion d'intérêt général a disparu.

§2. BRANCHE INDUSTRIELLE

D'entrée de jeu, il faudrait comprendre par branche industrielle l'ensemble d'activités industrielles de la RDC. Elles sont généralement regroupées comme suit : industries extractives, industrie manufacturière, électricité, gaz et eau ainsi que bâtiments et travaux publics. Signalons ici que l'industrie manufacturière de la RDC est composée des industries de consommation (produits alimentaires, boissons, tabacs, confection, bonneterie, impression de tissus, chaussures et cuirs, chimie de consommation, plastique, fabrication métallique légère, imprimerie et divers) et, de l'autre, des industries d'équipement et d'approvisionnement (filatures et tissages, chimie de base, industries mécaniques, matériel de transport, minéraux non métalliques, transformation du bois).

Ainsi, il apparaît que l'activité industrielle se repartit dans les secteurs économiques primaire et secondaire. Et « pour Jean FOURASTIE, l'importance prépondérante du progrès technique au sein des économies et la différence de rapidité d'une part, d'intensité de progrès technique de diverses activités d'autre part, constituent les deux facteurs qui déterminent les éléments de chaque groupe. Sur base de ces deux critères, l'auteur en arrive à la décision suivante :

· Le secteur primaire : regroupe les activités à progrès technique moyen ;

· Le secteur secondaire : comprend les activités à grand progrès technique... »45(*)

Et à la lumière de cette qualification, il convient de relever que la RDC est un pays à moyen et lent progrès technique. Sa structure industrielle révèle l'existence d'une production minière (primaire) extravertie et d'une production manufacturière (secteur secondaire) tournée vers la satisfaction d'une demande intérieure.

L'objet de cette partie concerne surtout la production minière car c'est elle que la RDC exporte. En effet, le secteur minier contribue de manière significative au PIB notamment par ses recettes d'exportation ainsi qu'au budget de l'Etat. Qualifiée de scandale géologique, la RDC exporte ses produits miniers à l'état brut. Ces produits ne font l'objet d'aucune politique d'exploitation réfléchie et n'ont pas pu conduire au développement industriel du pays. Tout se passe avec légèreté et désordre le plus total. Plutôt que de mettre en exploitation les ressources minières les unes après les autres selon une programmation garantissant la complémentarité et l'équilibre des activités et des productions, l'Etat préfère agir au coup par coup au fur et à mesure que se manifestent les investisseurs étrangers.

Et ayant choisi de ne compter que sur les recettes issues de l'exportation à l'état plus ou moins brut de ses ressources minières, l'Etat congolais ne cesse de dépendre des quantités exportées ainsi que des cours des exportations, cours qu'il ne fait que subir comme les autres producteurs du tiers-monde. Ceci dit, « cette activité est tenue soit par :

· Les sociétés d'Etat : elles exportent quasiment toutes leurs productions. Elles commercialisent localement les déchets de certains minerais (mitrailles).

· Les grandes entreprises : elles exportent directement leurs productions. Un certain nombre d'entre elles sont des filiales de groupes étrangers.

· Les sociétés coopératives : celles-ci sont obligatoirement détenues par des creuseurs et/ou négociants de nationalité congolaise. Ce sont dans la plupart des cas, des exploitations artisanales qui revendent leurs productions directement dans les zones minières »46(*).

De cette catégorisation, il faudrait retenir qu'il y a, d'une part, des entreprises où le capital est mixte (public - privé) et d'autre part les entreprises d'Etat où certaines activités sont parfois financées à l'aide des prêts à l'extérieur. Or, de telles interventions extérieures sont généralement fonction de la crédibilité du pays ainsi que du cours des produits concernés sur les marchés internationaux. Et, la RDC, qui n'a pas de fonds propres à investir dans ce secteur, est incapable de rembourser ses dettes antérieures. Cela bloque le financement extérieur pour ses besoins d'investissements. Bref, les industries au Congo n'ont pas un impact les unes sur les autres de nature à harmoniser la structure industrielle du pays. Cette structure est désordonnée : il n'y a pas de relations interindustrielles, intersectorielles et interrégionales si indispensables à un développement économique équilibré.

§3. BRANCHE DES SERVICES

La branche des services concerne le secteur économique constitué par les sociétés des services. Et les services désignent les activités destinées à la satisfaction des besoins humains ne se présentant pas sous l'aspect d'un bien matériel. Il s'agit des activités ayant trait au transport, à la recherche scientifique, à la consultation médicale ou juridique, au commerce, à la banque, etc. Cependant, dans cette partie, nous allons nous concentrer essentiellement au transport, aux activités bancaires et au commerce en RDC. Ainsi, nous abordons en premier lieu le transport et rappelons qu'un peu plus haut, nous avons donné les chiffres sur les routes d'intérêt général et les aéroports et aérodromes goudronnés. S'il faut ajouter à cela les routes d'intérêt local, les ponts et axes urbains, le Congo compte 152320 km de routes. Pris en compte les aéroports et aérodromes goudronnés et ceux non goudronnés, il en compte 270 et 16238 km de voies navigables.

En effet, « la situation du système des transports en République Démocratique du Congo est désastreuse. La réalité de la situation se traduit par une insuffisance totale de l'offre des services des transports, accentuée par le mauvais état des infrastructures de transports et par une non-satisfaction chronique de la demande. Le réseau de transports n'offre plus aux secteurs économiques les infrastructures et les services qui favorisent les échanges de toutes natures et qui améliorent la mobilité des personnes et des biens. Cette carence constitue un obstacle majeur au développement économique, entrave les échanges commerciaux, et restreint l'accès des populations aux services sociaux de base »47(*).

Le deuxième volet concerne essentiellement les activités bancaires à caractère commercial. En effet, « malgré l'étendue de son territoire, la République Démocratique du Congo est sous bancarisée avec une dizaine de banques commerciales dont l'essentiel des activités est concentré, pour la plupart, à Kinshasa. A côté de ces banques, il existe une caisse d'épargne (la Caisse d'Epargne du Congo, CADECO), quelques coopératives d'épargne et de crédit et deux institutions financières non bancaires (la Société Financière de Développement, SOFIDE et le Fonds de Développement de l'Industrie, FPI) »48(*). Par ailleurs, son économie est très largement dollarisée. Les acteurs économiques effectuent quasiment l'ensemble de leurs transactions en espèces. Car la crédibilité des banques a été fortement ébranlée avec les faillites et le manque de liquidités. Et les opérations du secteur bancaire sont limitées au financement du commerce et aux opérations de change.

Malgré la faible bancarisation de l'économie et le mauvais fonctionnement du système bancaire, des signes encourageants se manifestent avec l'arrivée des capitaux étrangers. Ainsi, la Banque Centrale du Congo (BCC) pense à la création d'un système financier national. Et la création de ce marché des capitaux est cependant confrontée à la faiblesse du volume de transaction mais également le faible niveau du PIB, d'activité industrielle et commerciale. Ceci nous conduit directement au commerce. « Comme dans tous les pays du monde, le secteur commercial évolue en fonction de la croissance du pays. La particularité de ce secteur aujourd'hui en RDC est qu'il fonctionne surtout avec les produits importés. Cette situation s'explique par la quasi inexistence du secteur industriel en RDC »49(*).

CHAPITRE II : LA RDC ET LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

SECTION I : LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL : UNE REPARTITION INEGALE

§1. UNE REPARTITION INEGALE

De l'observation des échanges commerciaux mondiaux, il apparaît qu'il y a trois aires géographiques qui dominent l'économie mondiale. Il s'agit de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Asie Pacifique. Ces trois pôles capitalistes constituent le coeur de l'industrie mondiale de haute technologie en ce qu'ils maîtrisent les techniques modernes. Et ils constituent également le coeur financier du monde en ce qu'ils contrôlent l'essentiel des capitaux mondiaux. A côté de ceux-ci, il y a évidemment le reste du monde qui ne participe dans le système qu'à travers ses matières premières et son apport en main-d'oeuvre. Celui-ci est doté d'une économie dont la prospérité comme la stagnation ne dépendent en définitive jamais d'elle-même. Elle est sans cesse orientée dans ses structures par la domination de trois pôles cités ci-haut. Et cette partie du monde est souvent appelée le Tiers-monde.

A cet effet, certains auteurs affirment même que l'économie mondiale est « un processus de création de sous-développement et de la pauvreté dans le Tiers-monde. Les Etats capitalistes sont accusés de maintenir leur domination économique en manipulant les facteurs tels que les salaires, ressources, capitaux, marchés, prix et technologies. Le Tiers-monde reste le grand fournisseur des matières premières et d'une main-d'oeuvre moins chère au bénéfice des Etats capitalistes »50(*). En effet, le monde est divisé en un groupe des pays qui ne participent à l'échange international que par ses matières premières et l'autre essentiellement par des produits finis. Et depuis la fin de la guerre froide, l'on parle de plus en plus de Nord et Sud pour catégoriser les pays. Le Nord regroupe les pays industriels et le Sud, lui, les pays en développement.

§2. LE CAPITALISME ET LE SYSTEME COMMERCIAL MONDIAL

Le capitalisme est un mode d'organisation économique fondée sur l'initiative individuelle, la libre concurrence et la propriété privée des moyens de production. En effet, d'aucuns affirment que ce mode d'organisation a assuré le développement (industriel, politique et social) du Nord. Et Karl MARX le définit comme étant un « régime économique, politique et social reposant sur la recherche systématique du profit grâce à l'exploitation des travailleurs par les propriétaires des moyens de production et d'échange »51(*). Ainsi, par la prédominance de l'esprit de profit, le système capitaliste avantage les riches au détriment des ouvriers (travailleurs) classés comme instruments de production. Aussi, puisqu'il permet l'initiative privée, la présence des investissements directs étrangers y est conforme. Et ces investissements directs étrangers sont en majorité orientés vers les activités à rentabilité rapide et dans les domaines jugés profitables par les investisseurs. Ici, les moyens de production n'appartiennent évidemment pas aux travailleurs qui les mettent en oeuvre.

« Pour le capitalisme, le profit est la valeur suprême. Rien n'a plus d'importance aux yeux de ses propagandistes et il convient d'y assujettir au mieux les sociétés humaines afin que la maîtrise du système économique par le marché soit assurée à son optimum. Cette logique doit donc s'imposer comme seul mode de relations sociales et c'est sans l'ombre d'un scrupule que depuis les années 1980, Reagan et les dirigeants des principaux pays industriels se sont employés, suivant les préceptes de l'école de Chicago(*), à `déconstruire' ce qui n'a pas lieu d'être car, comme disait Margaret Thatcher : `la société, ça n'existe pas, il n'y a que le marché' »52(*). En effet, par marché, l'on entend l'opération d'échange. Et, le développement de cet échange a éliminé la gratuité. Plus rien n'est gratuit. C'est ainsi que ce système détruit des services publics (privatisation de toutes les richesses collectives) et des acquis sociaux (en maintenant dans un état de misère extrême des centaines de millions des personnes).

Et « l'oligarchie régnant sur le capitalisme mondial a ainsi réussi à faire en sorte qu'une part croissante des richesses que nous produisons soit affectée au perfectionnement de son système, en particulier pour développer sans cesse la `division internationale du travail (DIT)' qui est devenue sa pièce maîtresse »53(*). A cet effet, les investissements étrangers, orientés vers des activités à rentabilité rapide et ne profitant pas au développement économique, font que les pays en développement sont exposés aux effets négatifs des sociétés multinationales. C'est ainsi qu'ils sont confrontés à un manque de diversification de production, d'une part, et ils sont restés, pour la plupart d'entre eux, spécialisés dans l'exportation des produits primaires, d'autre part.

Cette spécialisation accentue, en effet, la dépendance de ces pays à l'égard du commerce extérieur. Par ailleurs, l'effondrement du communisme a incité la plupart des pays dans lesquels la production et le commerce international étaient contrôlés par l'Etat à adopter progressivement l'économie de marché. Eux, qui par le passé ne commerçaient guère qu'entre eux, vendent et achètent de plus en plus à l'échelle mondiale.

Ainsi, les relations entre les pays, petits ou grands, sont caractérisées par l'interdépendance des régions à l'intérieur d'une nation, de même il y a une interdépendance des nations à l'intérieur du monde. Les pays sont, en particulier, reliés entre eux par un réseau de communications (terrestres, maritimes, aériens...) grâce aux progrès techniques. Tout de même, chaque pays a sa politique du commerce extérieur ; cependant voici les préoccupations qui sont communes jusqu'ici, à tous : protection des activités économiques nationales, se procurer à l'extérieur les produits insuffisants ou inexistants et éviter un écart dangereux entre les importations et les exportations.

Et ici, un rappel historique s'avère nécessaire. En effet, « il existe une idée fausse : celle selon laquelle au cours de l'histoire, le commerce se serait étendu progressivement du plus local (village) au plus global (planète), en passant par les marchés régionaux puis nationaux. En réalité, le capitalisme s'est d'emblée épanoui sur une base internationale (en fait, entre des villes), dès l'époque médiévale où les pouvoirs politiques nationaux sont marginalisés. La renaissance voit l'existence séparée d'échanges au long cours (ex. : les marchands portugais) et du commerce local »54(*).

Et «  au 17ème siècle, on assiste à la constitution des Etats-nations (...). Les Etats unifient leurs marchés intérieurs en éliminant les péages et douanes entre les régions, en imposant une monnaie commune... Au 18ème et 19ème, le libéralisme, qui prône la libre circulation des biens, s'impose dans les grandes nations (Angleterre, Pays-Bas)... Dans la seconde moitié du 19ème et début 20ème, les puissances émergentes (Allemagne, Japon, Etats-Unis), elles, adopteront un néo-mercantilisme (protectionnisme à des fins de développement) qui marquera le commerce international jusqu'à la 1ère guerre mondiale »55(*).

A la lumière de ce qui précède, il apparaît que l'histoire des peuples est marquée depuis toujours des courants d'échanges commerciaux à travers les continents. Le commerce mondial connut cependant des périodes des monopoles ou de protectionnisme d'Etats, des crises et des guerres. C'est ainsi que les nations se sont engagées dans un mouvement de libéralisation des échanges, après la seconde guerre mondiale. Et c'est à travers le système commercial mondial qui est aussi appelé le système commercial multilatéral.

En effet, « le système commercial multilatéral peut être défini comme un ensemble de règles internationales que les pays sont tenus de respecter dans leurs relations commerciales. L'objectif fondamental de ces règles est d'encourager les pays à appliquer une politique commerciale libérale et ouverte. Ces règles évoluent en permanence. Elles sont sans cesse précisées et développées en fonction de l'évolution des conditions du commerce mondial, et de nouvelles dispositions sont ajoutées pour régler les problèmes nouveaux qui apparaissent »56(*).

Ce système, fondé sur des droits, est parti de l'adoption en 1948 de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) pour déboucher à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Son but est de promouvoir l'expansion du commerce international en offrant un accès libéral, garanti et prévisible aux marchés étrangers pour les biens et services des entreprises exportatrices.

« La dépendance extérieure, tant pour l'exportation que pour l'importation des biens et services, a sensibilisé les pouvoirs publics et les entreprises au rôle essentiel que le système commercial peut jouer dans la protection de leurs intérêts commerciaux. Ce système fondé sur des règles leur garantit que l'accès de leurs produits aux marchés étrangers ne sera soudainement perturbé par des mesures telles qu'une majoration des droits de douane ou l'application d'interdictions ou de restrictions aux importations. Cette sécurité et cette prévisibilité de l'accès aux marchés permettent aux entreprises de planifier leur production en vue de l'exportation, sans craindre de perdre leurs débouchés étrangers par suite des mesures gouvernementales restrictives »57(*).

En effet, l'adoption du GATT jusqu'au début des années 1970, ce fut une époque de prospérité du commerce international et de la croissance économique des pays industriels. Cependant, cette croissance exceptionnelle s'éteignit dès 1974 suite aux chocs pétroliers. Le premier choc pétrolier (dès octobre 1973) a provoqué et entraîné la récession et l'inflation dans des pays industriels. Il y eut aussi le deuxième choc pétrolier entre 1979 et 1981.

Et ces deux crises occasionnèrent un dérèglement du système monétaire international accompagné du ralentissement de la croissance économique et des échanges internationaux. Elles ont accéléré la montée du chômage et engendré le déficit des balances des paiements et commerciales. Et, c'est à ces périodes de crise qu'il y eut les deux vagues d'émergence de Nouveaux Pays Industrialisés et la concurrence dans le commerce international. Cependant, les pays industriels se replièrent au protectionnisme sous la forme des barrières non tarifaires ainsi que les accords multifibres (AMF).

Il y a, à cet effet, lieu de déplorer cette forme de discrimination à l'égard des pays en développement. Aussi, « certains pays développés, en particulier, protégeaient leur production coûteuse et inefficiente de produits agricoles de climat tempéré (blé et autres céréales, viandes et produits laitiers, par exemple) en imposant, outre des droits élevés, des restrictions quantitatives et/ou des prélèvements variables à l'importation. Cette protection poussée entraînait souvent une augmentation de la production intérieure qui, en raison de son prix élevé, ne pouvait pas être vendue sur les marchés internationaux sans subventions. Ces ventes subventionnées pesaient sur les cours internationaux et privaient des producteurs compétitifs des parts de marchés auxquelles ils pouvaient prétendre »58(*).

C'est ainsi que de nombreux pays du Sud ont abandonné leur politique de remplacement des importations et adopté des politiques économiques axées sur l'exportation, cherchant à promouvoir la croissance économique en exportant de plus en plus de produits. A cet effet, vu l'écart grandissant entre les pays du Nord et ceux du Sud et l'importance du commerce international dans le processus du développement, l'Assemblée générale de l'ONU a créé la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) avec pour objectif l'accélération de la croissance économique pour le développement du Sud et lui permettre de mieux participer au commerce international. En effet, le commerce international de la plupart des pays du Sud se présente avec une forte extraversion et dépendance sur les matières premières ou la monoculture.

Par ailleurs, afin de permettre des réductions des conflits et tensions, de faciliter l'interdépendance des pays et de contribuer à la stabilité des relations internationales sur le plan des relations internationales sur le plan économique, les négociations entre les Etats aboutirent à la création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L'OMC devrait réorganiser le commerce mondial, plus ouvert, équitable et dynamique, par le renforcement de la concurrence et l'accès facile aux marchés mondiaux.

Par rapport au GATT (libéralisation des échanges des marchandises), elle a aussi inclus les services (banque, assurance, transport, tourisme, télécommunications, travaux publics...). Elle met aussi l'accent sur la protection des droits de propriété intellectuelle (brevets, droits d'auteur, marque de fabrique...). Et, à cet effet, les politiques commerciales libérales et ouvertes ainsi que les mesures que les pays adoptent pour encourager l'investissement étranger incitent les entreprises multinationales à produire ou à acheter des composants et produits intermédiaires dans des pays dans lesquels les coûts sont moins élevés et à y établir des usines. Voilà pourquoi l'on observe les phénomènes de délocalisation et de sous-traitance.

A ce stade, il est nécessaire de signaler que « depuis les années 1990, les activistes utilisent le terme `Néolibéralisme' pour désigner le libéralisme du marché global (capitalisme) et pour désigner les politiques de commerce libre. Dans ce sens, le terme est largement utilisé à la place de la mondialisation(*)... A travers le monde, le Néolibéralisme a été imposé par des institutions financières puissantes comme le FMI et la Banque mondiale »59(*). En effet, comme dit plus haut, le capitalisme avantage les riches au détriment des pauvres, cette réalité s'observe aussi sur le plan mondial où, grâce à ce régime, les riches s'enrichissent de plus en plus et les pauvres s'appauvrissent davantage. C'est ainsi qu'il y a inégalité dans le développement sur le plan mondial.

A ce sujet, « J. LADRIERE déclare moralement inacceptable le modèle d'une société duale, que ce soit dans le cadre d'un pays déterminé ou dans celui du monde entier... Sur le plan mondial, la société duale signifie l'inégalité dans le développement. Il y a, d'une part, les régions dans lesquelles se trouvent les centres d'initiative, de création, de décision, et, d'autre part, les régions périphériques qui ne participent au processus de création des richesses que par leurs matières premières et l'apport de leur main-d'oeuvre, relativement moins qualifiée mais aussi moins coûteuse que celles des pays `développés', et qui ne bénéficient que d'une faible part de la masse globale des biens et services disponibles »60(*).

C'est ainsi que l'image de chacun de ces pays périphériques est aujourd'hui celle des inégalités profondes entre une minorité, souvent détentrice des leviers politiques et s'enrichissant scandaleusement, et les masses exploitées qui croupissent dans la misère. LADRIERE pense, et nous partageons son avis, que le développement doit être un processus global et une oeuvre solidaire, visant une relative homogénéité. D'ailleurs, même si au Nord, il y a un grand nombre de personnes qui s'enrichissent de plus en plus grâce à ce système économique, il ne faudrait pas oublier qu'il y a aussi une frange importante qui s'appauvrit davantage. Donc, ce que d'aucuns appellent aujourd'hui développement, ce serait plutôt l'anti-développement tel que démontré par BERGERON.

Car « partout ce sont des murs de plus en plus infranchissables qui se dressent. Au sein des pays industriels comme du Tiers-monde, il y a désormais ceux qui ont la chance d'être d'un côté du mur et ceux qui ont le malheur d'être de l'autre côté... Cette fracture entre une société digne de ce nom et une frange innommable de sous-humains risque de nous ramener deux siècles et demi en arrière, quand le monde se séparait entre civilisés et sauvages »61(*).

§3. LA RDC, ZONE PERIPHERIQUE

Il a été dit, dans les précédentes lignes, qu'il y a dans l'économie mondiale un centre et une périphérie. En effet, le centre l'est dans l'initiative, la création et la décision. C'est là que se trouve concentrée la plus grande partie des biens et services disponibles. Il contrôle l'essentiel des capitaux mondiaux et maîtrise la haute technologie. Tandis que la périphérie ne participe au processus de création des richesses que par ses matières et l'apport de sa main-d'oeuvre moins chère au bénéfice du centre. Elle est dépendante et exploitée. Elle est orientée dans ses structures par la domination du centre. Elle est marginalisée et ne bénéficie que d'une faible part de la masse globale des biens et services disponibles.

Et la RDC présente les caractéristiques de la périphérie. Elle est fortement dépendante de l'extérieur. Elle accuse du retard technologique. Et elle ne contrôle qu'une masse infime des capitaux. Dans les lignes qui suivent, nous relèverons, dans les détails, les éléments qui font de la RDC une zone périphérique.

SECTION II : LA DEPENDANCE DE LA RDC

§1. LA DEPENDANCE COMMERCIALE

La naissance d'une économie planétaire d'échanges et le développement d'un marché réellement mondial ont donné naissance à un vaste secteur import-export. En soi, pareille évolution constitue un progrès important puisqu'elle autorise chaque région du monde à se spécialiser et à développer les activités les mieux adaptées aux atouts dont elle dispose, à mettre en oeuvre ses ressources naturelles et humaines (climat, localisation, niveau technique, densité démographique, etc.). Cependant, dans la pratique, le commerce international est marqué par la domination des pays du Nord qui échangent entre eux la plupart des biens et services disponibles, d'une part, et une petite part avec les pays du Sud, de l'autre.

Et en examinant le comportement des exportations congolaises, le présent point cherche à mettre en lumière la dépendance commerciale de la RDC à l'égard de l'étranger. En effet, à l'instar des autres pays en voie de développement (PVD), l'occident est traditionnellement le principal partenaire commercial du pays. Par ailleurs, les exportations congolaises sont diversifiées en matières premières et comportent aussi une part insignifiante des produits semi-finis : cuivre, or, diamant, pétrole brut, café, bois, ciment ; électricité,... Aussi, ses importations présentent une gamme variée des produits qui ne peuvent être saisis que par groupes d'utilisation. Il s'agit des biens de consommation (sucre, tabac, boissons, chaussures, coton, tissus, riz, poissons, blé, viande,...), les biens d'approvisionnement et matières premières ainsi que les biens d'équipement.

A cet effet, les principaux clients de la RDC sont l'Union Européenne (Belgique, Finlande), les Etats-Unis, la Chine, le Japon et le Zimbabwe. Et les principaux fournisseurs de la RDC en produits importés sont l'Union Européenne (Belgique, France, Allemagne), l'Afrique du Sud, les Etats-Unis et le Kenya. En effet, le commerce extérieur de la RDC est étroitement lié aux exportations des matières premières brutes ou semi-finies vers un nombre très limité des pays.

Tableau n1 : Le commerce extérieur de la RDC

EXPORTATIONS

1,346 milliards de dollars

Biens exportés

Cuivre, cobalt, coltan, diamant, électricité...

Principaux clients

Belgique 42,5%, Finlande 17,8%, Zimbabwe 12,2%, Chine 6,5 (2004)

IMPORTATIONS

1,417 milliards de dollars (2002)

Biens importés

Biens de consommation, biens d'équipement...

Principaux fournisseurs

Afrique du Sud 18,5%, Belgique 15,6%, France 10,9%, Etats-Unis 6,2%, Allemagne 5,9%, Kenya 4,9%

Source : http://fr.wikipedia.org/ wiki/ Economie de la RDC

« Deux conséquences découlent de cette position, à cause de cette exiguïté du marché, les recettes d'exportations du pays deviennent très sensibles aux fluctuations de la demande de ces quelques pays importateurs, cette position d'oligopsone (c'est-à-dire, d'un petit nombre d'acheteurs ou de demandeurs face à une multitude de pays sous-développés exportateurs) octroie aux importateurs de produits du Congo-Kinshasa tout le pouvoir de marché et donc, l'avantage en matière de négociation des prix. Ils deviennent de par la structure de ce marché, des donneurs des prix alors que nos pays deviennent des preneurs des prix »62(*).

Ainsi, dès lors qu'un des partenaires possède le pouvoir d'imposer ses termes de contrat, le commerce se présente comme une forme de domination. Et, la RDC, comme tout autre PVD, subit les effets pervers de cette domination. « C'est cette position de dépendance qui, in fine, justifie les différentes baisses des cours de principaux produits exportés (par la RDC) souvent remarquées depuis les années 1970. en effet, le nombre des demandeurs de produits congolais, étant très réduits, ceux-ci ont les possibilités de faire des coalitions afin d'imposer les prix qui leur semblent le plus avantageux »63(*).

C'est cela « qui, en définitive, justifie les baisses qui se répercutent sur les recettes d'exportations et par ricochet, sur la politique budgétaire et les disponibilités en devises du pays, rendant le pays plus que dépendant des programmes d'ajustement structurel (nouvelle version)(*) et de l'aide extérieure, car incapable de mener sa politique économique, surtout ses sous composantes : la politique monétaire et budgétaire en vue de stabiliser le taux de change et les prix intérieurs »64(*). Nous parlerons de l'aspect financier de la dépendance au point suivant.

Mais avant, revenons à la dépendance commerciale pour dire que l'éventail des exportations de la RDC est restreint (constitué essentiellement des matières premières) bien que diversifié. Ainsi, son économie se révèle beaucoup plus vulnérable aux fluctuations des prix pratiqués sur le marché mondial où joue à plein la loi de l'offre et de la demande. Et « cette vulnérabilité aux variations des cours du marché se trouve encore aggravée par le jeu de la spéculation. Les pays riches profitent souvent d'une période de basse conjoncture pour constituer des stocks importants, ce qui leur permettra ensuite d'exercer une pression souvent décisive sur les prix »65(*). Ce sont donc ces variations conjoncturelles de la demande qui entraînent les fluctuations des prix.

§2. LA DEPENDANCE FINANCIERE

Si un pays se spécialise dans une production où la valeur ajoutée est faible et n'est pas susceptible de croître, cette spécialisation met en place autant les conditions de stagnation de l'économie de ce pays. Tandis que s'il choisit une spécialisation qui concentre une plus grande quantité de valeur ajoutée et encore plus déterminant, requiert la mise en place d'au moins l'embryon d'un système industriel, il met du même coup, en place les conditions de la progression de son économie.

Et justement les difficultés qu'éprouvent la RDC pour développer harmonieusement son économie découlent de sa spécialisation. Son commerce extérieur porte essentiellement sur les matières premières exportées à l'état brut ou semi-finis et un petit nombre des pays clients. Ce commerce découle en effet de la structure de l'appareil congolais de production. « Le travail des hommes y produit bien un surplus mais ce surplus prend des formes qui ne lui permettent pas d'être accumulé sous la même forme »66(*).

C'est ce qui fait qu'il y a justement des difficultés de formation de capital en RDC pour financer ses besoins d'investissements en industries de transformation (là où les gains sont très élevés). Nos revenus sont donc trop modestes pour permettre une épargne suffisante de manière à assurer une formation rapide d'un capital national. Pour ce faire, la RDC recourt aux capitaux étrangers : l'aide extérieure, d'une part, et des investissements directs étrangers(*), de l'autre. En effet, l'aide extérieure et les investissements directs étrangers sont censés assurer le redressement accéléré de notre situation en nous faisant rattraper le retard par rapport aux pays industriels.

L'aide extérieure consiste soit à l'assistance technique soit aux prêts et dons. L'assistance technique a pour but principal de former des techniciens industriels et agricoles grâce à l'enseignement donné par des spécialistes étrangers. Car il faut que l'agriculture et l'industrie augmentent leur productivité. Et les prêts et les dons sont accordés par des gouvernements occidentaux et des institutions financières internationales selon des programmes établis pour accélérer la formation du capital et pour satisfaire des besoins urgents de consommation.

Aussi, l'on constate que l'économie de la RDC est à peine congolaise tellement la pénétration des capitaux de provenance étrangère est profonde. Ces capitaux développent en priorité telle branche d'activité jugée indispensable à l'expansion des profits des investisseurs. Pour l'illustrer, citons les activités des industries extractives des matières premières (MIBA, Congo-Etain, Sominki, Somikivu, Somido, Société minière de Goma...), des entreprises bancaires (Rawbank, Stanbic Bank, Citibank, Procredit Bank, Trust Merchant Bank, Banque Commerciale du Congo) et des plantations (la British American Tabaco, Agrifor, CEKA, COMUELE...) en RDC. Et en faisant de la RDC tributaire financière, les puissances capitalistes cherchent avant tout à faire fructifier le capital qu'elles y ont investi.

Ainsi, « sitôt qu'un projet est de quelque envergure, comme c'est par définition le cas dans les secteurs des mines et de l'énergie, comme c'est de plus en plus le cas dans l'ensemble du secteur industriel/ manufacturier et comme cela tend à devenir le cas dans le secteur des services, il sera toujours initié et conduit par une multinational originaire d'un pays industriel »67(*). En effet, l'avantage comparatif des pays comme la RDC n'est exploité que si une multinationale accepte d'y localiser une partie de sa production. Et cet investissement peut se réaliser en accordant des sous-contrats à une firme de son choix.

Ceci revient à dire que les principales firmes se sont liées entre elles selon plusieurs formes de partenariat. Ainsi, lorsqu'un pays sous-développé importe ou exporte un produit, c'est une fois sur deux à une opération commerciale interne à un groupe multinational que nous avons affaire. De ce fait, ces grandes entreprises ont simplement fait disparaître la concurrence. Car ces entreprises influencent les prix du marché.

Au fait, « le fait que le prix fixé par une firme donnée puisse affecter le prix pratiqué par les quelques autres producteurs du même article crée à l'intérieur de chaque branche d'activité une solidarité de fait qui pousse les entreprises, sans aucune coordination formelle, à trouver le prix commun le plus favorable... On se trouve alors en face d'un marché oligopolistique qui s'approprie le pouvoir de fixer ses prix et de se réglementer lui-même au mieux de ses intérêts »68(*).

A ce stade, revenons aux institutions financières internationales(*). C'est souvent dans le cadre des programmes d'ajustement structurel (ancienne et nouvelle versions) que la Banque mondiale, conjointement avec le FMI, a proposé/imposé aux pays du tiers-monde tel que la RDC qu'il revient la cause des fermetures des milliers des sociétés au cours des années 1980, 1990 et encore de nos jours. C'est ainsi que l'on y assiste à une véritable désindustrialisation. Et quand elles n'ont pas fermé, leur privatisation a « surtout profité aux compagnies étrangères qui, seules, disposent dans l'immédiat de l'argent et de l'expertise nécessaires au développement du secteur privé »69(*).

§3. LA DEPENDANCE TECHNOLOGIQUE

Pour introduire ce paragraphe, nous présentons « un phénomène majeur que l'homme de la rue viscéralement ne peut croire : la prospérité économique d'une société résulte moins de la possession des ressources naturelles que de la capacité technique et humaine à les mettre en oeuvre »70(*). Cette affirmation écarte, d'entrée de jeu, l'illusion des ressources naturelles dans le développement des sociétés humaines. Cependant, les ressources naturelles constituent en principe un atout qui, joint à tout un ensemble d'autres facteurs, peut contribuer à la croissance économique. Mais, établir une relation directe entre ressources naturelles et richesse est vide de sens.

Ceci nous amène à réfléchir sur les différences de fortune entre nations qui nous semblent être dues essentiellement aux gens qui y vivent. A ce sujet, Max THURN disait : «  existe-t-il réellement des pays riches et des pays pauvres ? En ce qui concerne les ressources naturelles, il est évident que oui. Certains pays ont des terres fertiles et des gisements de minerais ; d'autres n'ont qu'un sol ingrat ou montagneux et un sous-sol stérile. Mais est-ce que pour autant les premiers sont toujours pauvres ? Pas nécessairement... C'est donc que la richesse ne dépend pas des ressources naturelles, mais des hommes »71(*).

Les exemples affluent pour appuyer ces affirmations : l'Athènes de l'Antiquité, la Venise du Moyen-âge, les Pays-Bas du 17ème siècle, le Japon et le Singapour d'aujourd'hui ; autant des réussites spectaculaires sans ressources naturelles. Pensez à la RDC, avec ses mines de cuivre, coltan, cobalt, or, diamant, fer, manganèse, étain, etc., ses ressources en pétrole, ses terres fertiles et son climat merveilleux. Il y a peu de choses que la nature ait refusé à ce pays, et pourtant il est pauvre. La Swisse, en revanche, qui n'a absolument aucune ressource naturelle, est de très loin beaucoup plus riche que la RDC.

C'est pour dire que la richesse ou l'essor d'une économie est moins dû à la présence sur le sol des ressources considérables qu'aux attitudes individuelles et collectives des hommes et des femmes qui occupent l'espace considéré. Pour s'en convaincre, il suffit d'imaginer la transplantation de soixante millions de congolais en Swisse et de toute la population swisse en RDC. Quel serait le pays riche et quel serait le pays pauvre au bout de dix ans ?

« On peut affirmer que bien plus que des ressources naturelles ou des capitaux financiers, l'efficacité économique, le progrès et le bien-être dépendent du capital humain. Le développement sera le fait surtout des individus ou des groupes plus énergiques ou plus ambitieux, industrieux ou mieux doués »72(*). En effet, des progrès dans les méthodes et procédés assurent progressivement une meilleure rentabilité, la croissance de productivité, l'élévation graduelle du niveau de vie.

Notons, en effet, qu'à côté des ressources humaines, les ressources naturelles et le capital financier, la technologie « apparaît d'emblée d'une importance fondamentale pour tout développement. Dès les temps les plus reculés, en toutes les cultures et au fil des organisations sociales successives, les hommes ont fabriqué des outils et développé des méthodes et des procédés de production de plus en plus techniques pour leur survie d'abord et puis pour de nouvelles étapes de confort vital et social... L'explosion des innovations technologiques actuelles en tous les domaines, conditionne et promeut les actions de développement à l'échelon du monde »73(*).

Cependant, ces innovations technologiques répondent plus facilement aux marchés à haut revenu qu'aux besoins des pauvres. Et l'inégalité entre les pays dans les progrès technologiques fait des pays tels que la RDC dépendants technologiquement. Ainsi, elle suit avec beaucoup de peine les innovations technologiques mondiales, spécialement dans les domaines de l'alimentation, de l'agriculture, de la médecine, de l'industrie et des communications.

A ce stade, il est nécessaire de souligner qu' « il y a concentration de la connaissance technologique dans les firmes géantes transnationales... »74(*). Et, à ce propos, dès les années 1970, Samir Amin disait déjà que nous vivons une grande révolution scientifique et technologique. Des progrès techniques conduisent à la création des industries d'avenir (automation, électronique, atome et espace) par opposition aux industries classiques (fondées sur l'utilisation massive de travail simple).

En effet, il a prédit qu' « une nouvelle spécialisation internationale, qui réserverait les premières au centre, en les libérant des tâches ingrates de l'industrie classique attribuées à la périphérie, accélérerait le développement du centre et accentuerait le gap entre celui-ci et la périphérie »75(*). Et ici, acquérir une industrie, soit-elle classique ou d'avenir, signifie une capacité technique ou technologique avancée. Déjà, la RDC est sous industrialisée ce qui veut dire qu'elle ne bénéficie pas suffisamment d'innovations technologiques modernes. Pour s'industrialiser, elle doit acquérir cette compétence technologique de l'extérieur.

A cet effet, « il semble exclu de prétendre refaire l'histoire de la technologie en commençant par produire à la main ses propres machines, quelle que soit l'insistance que l'on doit cependant mettre sur la dépendance par la technologie et sur la nécessité pour un pays qui veut se développer de ne pas différer son effort de maîtrise de la technologie. En outre, le seul recours aux ressources internes limiterait considérablement le champ de l'industrie possible surtout si l'on renonce à l'utilisation de technologies importées pour procéder à l'extraction »76(*).

SECTION III : L'EXPLOITATION

§1. LES TERMES DE L'ECHANGE INEQUITABLES

L'expression termes de l'échange désigne le rapport entre le prix à l'exportation d'un pays et le prix à l'importation. Et « lorsque la valeur de ce rapport est élevée, un pays doit exporter relativement peu pour équilibrer son commerce extérieur. A l'inverse, un pays est exposé à un déficit commercial lorsque les termes de ses échanges se dégradent »77(*). En effet, les termes de l'échange indiquent si un pays exporte plus ou moins par rapport à une période donnée pour obtenir ce qui est importé. Il apparaît, ici, qu'il y a un lien entre le commerce extérieur d'un pays et sa production, sa consommation et le bien-être. Ainsi, les répercussions du commerce international sur la production, la consommation et le bien-être dépendent fortement des prix internationaux qui s'établissent.

Et « la valeur des exportations de la RDC en 1995 était de 1,6 milliards de dollars US et 0,8 milliard avant 2000. La même tendance s'applique aux importations dont la valeur a baissé de 20% dans la même période. Le volume et la valeur des importations et des exportations ont considérablement augmenté depuis la fin de la guerre. La valeur des exportations a doublé entre 2001 et 2004 et la valeur des importations ont grandi à un taux plus rapide encore, produisant un déficit commercial »78(*).

A ce stade, il est nécessaire de signaler que l'on considère généralement que si l'étranger paie à une nation donnée avec une plus grande quantité d'importations chaque unité d'exportation qu'elle lui vend, la situation de cette nation ne peut que s'améliorer. Et pourtant en RDC, la valeur des importations a durant la période allant de 1995 à 2005 grandi plus rapidement que la valeur des exportations, créant un solde déficitaire de la balance commerciale. Et c'est parce que les principaux produits de base des pays en voie de développement, y compris ceux de la RDC, connaissent à l'exportation une baisse considérable de cours parallèlement au rétrécissement de la demande en volume.

Tableau n2 : Structure des exportations (en millions de USD)

 

2001

2002

 

Valeur

%

Valeur

%

I. PRODUITS MINIERS

· Produits Gecamines

· Cuivre SODIMICO

· Or

· Diamant

· Pétrole brut

· Autres

II. PRODUITS AGRICOLES

· Café

· Caoutchouc

· Bois

· Autres

III. PRODUITS INDUSTRIELS

· Ciment

· Produits chimiques

· Autres

829,5

83,9

1,7

20,7

462,1

201,3

59,8

56,6

20,1

1,1

34

1,4

12,7

12,7

-

-

92,5

9,3

0,2

2,3

51,4

22,4

6,7

6,3

2,2

0,1

3,8

0,2

1,4

1,4

-

-

1098,1

57,8

-

18,2

653,3

204,6

164,2

23,3

15

0,2

7,3

0,8

11,1

8,9

0,7

1,6

97

5,1

-

1,6

57,7

18,1

14,5

2,1

1,3

-

0,6

0,1

1

0,8

0,1

0,1

TOTAL

898,9

100

1132,5

100

Source : Banque Centrale du Congo citée par http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBE

En effet, les prix des produits exportés par la RDC ne cessent de baisser(*). Et parallèlement, les prix à l'importation des produits manufacturés et alimentaires importés par elle ne font qu'augmenter. Pour cause, les produits primaires exportés par elle ne subissent pas le traitement adéquat pour leur mise en valeur, d'où les conditions de vente sont souvent établies selon le bon vouloir des acheteurs qui sont en position de force. C'est ainsi qu'il y a imposition des quotas et des prix par les pays développés. Et cette situation impose de graves difficultés à la RDC.

Au fait, comme dit plus haut, « c'est la valeur ajoutée qui permet d'apprécier si l'échange est idéal, s'il ne traduit pas une inégalité de développement et une spécialisation appauvrissante »79(*). A cet effet, l'innovation technologique des pays industriels accroît l'élasticité de la demande internationale pour les biens qu'ils vendent à l'exportation, ce qui est un facteur d'amélioration de leurs termes de l'échange. Aussi, les pays industriels vendent plus cher leurs produits aux PVD qu'ils dominent en incluant dans leurs prix de vente un taux de profit supérieur au prix moyen. En effet, c'est cela le résultat d'un échange inégal.

Ainsi, « l'égalité des avantages et la garantie de développement que procureraient l'avantage comparatif et l'échange peuvent aisément être mises en doute, essentiellement parce que les co-échangistes ne sont jamais égaux : ils ne disposent pas des mêmes technologies non plus que des mêmes capacités à produire des innovations technologiques, ils n'ont pas une égale capacité à investir, ils n'ont pas des structures socio-politiques et économiques également développées, ils n'ont pas les mêmes structures d'impôts, et utilisés aux mêmes fins, les profits ne sont pas réinvestis dans les mêmes proportions, etc. »80(*).

A cet effet, l'application intégrale de la théorie des avantages comparatifs par la RDC équivaut à la libéralisation complète de ses échanges commerciaux. Ce qui signifie une compétition (supposée) d'égal à égal entre la RDC, d'une part, et les pays développés, de l'autre. Et pourtant, comme nous l'avons vu aux sections précédentes, les pays développés se protègent à l'aide des barrières aux exportations des pays du Sud et fixent aussi les prix à travers les entreprises multinationales. Ainsi la théorie des avantages comparatifs est dans ce cas cruel parce que non seulement elle met en présence des pays très inégaux mais aussi elle s'applique dans une situation de deux poids deux mesures.

Et se référant aux thèses de François PERROUX, Michel BEAUD explique que « poursuivant son débat avec les tenants de l'économie libérale et du libre-échangisme, il (PERROUX) rappelait que l'économie dominante tend à éviter les règles du jeu qui donne aux deux parties en présence (...) une parfaite égalité des chances économiques. Mais elle cherche à faire accepter la règle du jeu qui lui permet d'utiliser à plein ses moyens propres, de tirer tout le parti possible de ses supériorités relatives sans compromettre son avenir »81(*).

§2. LE TRANSFERT DES RICHESSES

Le transfert des richesses est une autre forme d'exploitation des PVD, à côté des termes de l'échange inéquitables. Et « cette forme d'exploitation se manifeste à première vue par l'ampleur des prélèvements que le capital monopoleur étranger opère sur les produits des pays dans lesquels il est placé. Ces prélèvements sont constitués par les profits réalisés et par les intérêts perçus. Une partie de ces prélèvements est transférée dans le pays d'où est venu le capital et une autre est réinvestie sur place, non pour contribuer à l'accumulation intérieure du pays de placement mais pour accroître le montant de sa dette par de nouvelles royalties »82(*).

C'est ainsi que, par exemple, « au titre de ces prélèvements, les pays développés (la France, la Belgique, la Suède et l'Afrique du Sud) ont pompé, entre 2000 et 2003, plus au moins 506,2 millions de USD sur la RDC. Et cette somme dépasse de loin le capital placé pour servir d'investissements productifs »83(*). A cet effet, il a été dit, plus haut, que face à ses difficultés de formation de capital, la RDC fait appel à des capitaux étrangers. Mais les bailleurs de fonds éventuels hésitent généralement à donner suite à cet appel.

Dans biens des cas, les rares investissements s'orientent de préférence vers des secteurs où la mise est rapidement récupérée, alors que les investissements essentiels au décollage sont plutôt des investissements à long terme par exemple dans l'infrastructure industrielle. Et cette réticence à investir dans les secteurs essentiels se comprend lorsqu'on sait que bien des industries au Congo fonctionnent loin au-dessous de leur capacité par suite de l'insuffisance du marché interne et de leur caractère peu « compétitif » sur le marché international.

Ainsi, « si on ajoute que l'investissement du capital étranger entraîne nécessairement un reflux des profits qui doit l'emporter sur le flux d'entrée des capitaux, on comprend que la mise en valeur du tiers-monde n'ait jamais été qu'une série saccadée de miracles sans lendemains... La double crise structurelle tendancielle des finances publiques et de la balance des paiements des pays sous-développés est la manifestation de ce blocage de la croissance extravertie... Au plan social, ce blocage se manifeste par le chômage grandissant »84(*).

D'ailleurs, chaque fois que l'on tente d'éluder des problèmes du transfert de plus-value à l'échelle du système capitaliste mondial, on évacue simplement la question du développement inégal et celle de l'impérialisme(*). Karl MARX l'avait déjà compris, en écrivant : « si les libre-échangistes ne peuvent pas comprendre comment un pays peut s'enrichir aux dépens de l'autre, nous ne devons pas en être étonnés, puisque ces mêmes messieurs ne veulent pas non plus comprendre comment, à l'intérieur d'un pays, une classe peut s'enrichir aux dépens d'une autre classe »85(*).

En effet, dans les conditions actuelles du commerce international où les pays développés sont avantagés, la réponse pour la RDC comme pour tous les pays du tiers-monde « consiste à comprimer leurs coûts de production autant de fois que cela est nécessaire pour continuer à afficher les plus faibles prix sur au moins une gamme de produits échangés mondialement. Comme le principal élément déterminant les coûts de production est la rémunération du travail, les salaires suivent plutôt une courbe ascendante au sein des économies dominantes »86(*).

Et n'oublions pas, par ailleurs, qu'au Congo « la minorité -individus et sociétés--qui dispose de revenus confortables, tente bien souvent, par des voies plus au moins légales, de transférer leur épargne à l'étranger, où ils l'estiment davantage en sécurité (risques de dévaluation) et plus rentable (loyer de l'argent). On assiste dans certains cas à une véritable `évasion des capitaux', soustraits ainsi aux investissements dans le pays, ce qui hypothèque lourdement tout espoir d'élévation, à moyen terme, du niveau de vie des populations »87(*).

Dans ces conditions d'exploitation, la bureaucratie de l'Etat devient la classe possédante et, sous le masque de la propriété publique, exploite les masses. Et les conditions historiques de son accès au pouvoir en Afrique ainsi que les conditions internationales qui lui permettent d'obtenir une aide extérieure importante favorisent jusqu'à un certain point les tendances latentes de la bureaucratie à se transformer en une caste de privilégiés. Et la RDC est un de ces pays africains où cette forme de bureaucratie s'est constituée, isolée des masses et vivote au jour le jour du marchandage d'aides étrangères.

§3. LES INEGALITES SOCIALES

« Le problème le plus inquiétant de notre époque est l'immense fossé qui se creuse, non pas entre pays développés et pays sous-développés considérés globalement, mais entre les masses de plus en plus misérables et nombreuses qui constituent la majorité des peuples du tiers-monde, et une minorité de l'humanité qu'il est difficile de localiser : en effet, elle ne comprend pas seulement la majorité des peuples développés des pays développés, mais aussi une minorité de ceux du tiers-monde »88(*). En effet, ce fossé conduit immanquablement à une hiérarchisation entre pays dominants et pays dominés, d'une part, et entre classe dominante et classe dominée au sein d'une même nation, d'autre part.

Pour comprendre encore mieux ce problème, il faudrait se référer à John Kenneth GALBRAITH. Car, d'après ce dernier, en situation de richesse stabilisée, « une augmentation d'un revenu serait payée d'une diminution pour quelqu'un d'autre. La distribution des revenus deviendrait le problème numéro un... »89(*). Ainsi, on est en présence de deux tendances contraires mettant en présence des partenaires inégaux : les salaires et les coûts de production tendent à la hausse pour les uns et à la baisse pour les autres. Et, logiquement, il en résulte des écarts entre l'extrême richesse et l'extrême pauvreté.

C'est ainsi que l'on parle de centre et périphérie, non seulement entre les nations mais aussi au sein d'une nation. En effet, le monde est composé des nations du centre et des nations de la périphérie et aussi chaque nation a son centre et sa périphérie. Ce qui n'est que le résultat de l'impérialisme. Car ce dernier se traduit en « une relation de dominance entre des collectivités, particulièrement entre les nations. Il est un type sophistiqué de dominance qui traverse les nations, se basant sur une tête de pont que le centre dans la nation du centre établit dans le centre de la nation de la périphérie, pour le bénéfice mutuel des deux »90(*).

RESUME DU CHAPITRE

Au cours de ce chapitre, nous sommes arrivé au constat selon lequel le capitalisme rend possible la croissance de la richesse mais ne favorise pas la justice sociale. C'est ainsi qu'il y a des inégalités parmi et au sein des pays. Au sein de chaque pays, surtout au Sud, l'image de la société est celle des inégalités profondes entre une minorité, souvent détentrice des leviers politiques et s'enrichissant scandaleusement, et les masses exploitées qui croupissent dans la misère.

Et à l'échelle du monde, il y a inégalité dans le développement. Le monde est divisé, d'une part, en une minorité d'Etats (le Nord) qui constitue le coeur de l'industrie mondiale de haute technologie ainsi que le coeur financier du monde et, d'autre part, une majorité d'Etats (le Sud) qui est dotée d'une économie dont la prospérité comme la stagnation ne dépendent en définitive jamais d'elle-même. Le Sud est sans cesse orientée dans ses structures par la domination du Nord.

En effet, l'oligarchie (les pays du Nord à travers les institutions internationales telles que le FMI, la Banque mondiale, l'OMC) régnant sur le capitalisme mondial a réussi à imposer à l'échelon planétaire ce système économique. C'est ainsi que ces institutions internationales développent sans cesse la division internationale du travail. Et cette dernière est devenue la pièce maîtresse du système capitaliste mondial. Elle y joue un rôle fondamental car elle se repose sur la théorie des avantages comparatifs.

Et, au sujet des avantages comparatifs, lorsqu'un pays se spécialise dans une production où la valeur ajoutée est faible et n'est pas susceptibles de croître, cette spécialisation met en place autant les conditions de stagnation de l'économie de ce pays. Tandis que lorsqu'il choisit une spécialisation qui concentre une beaucoup plus grande quantité de valeur ajoutée et encore plus déterminant, requiert la mise en place d'au moins l'embryon d'un système industriel, il met du même coup, en place les conditions de la progression de son économie.

Au regard de ce qui précède, on assimile les matières premières à la pauvreté et les produits industriels à la richesse. Et justement, la RDC n'arrive pas à se développer à cause de sa spécialisation ; elle est sous industrialisée. Son commerce extérieur porte essentiellement sur les matières premières et cela parce qu'elle ne bénéficie pas suffisamment d'innovations technologiques. Elle est un pays à faible progrès technique.

A ce stade, l'application intégrale de la théorie des avantages comparatifs par la RDC implique la libéralisation complète de ses échanges commerciaux telle que préconisée par les institutions internationales citées ci-haut. Ce qui équivaut à la compétition (supposée) d'égal à égal entre la RDC et le Nord. Or, les pays du Nord se protègent contre les exportations du Sud, en ce y compris celles de le RDC, par plusieurs formes des barrières telles que l'imposition des quotas et des prix. Ainsi, la division internationale du travail met en présence des pays inégaux et s'applique dans une situation de deux poids deux mesures. Voilà pourquoi, les pays riches (du Nord) s'enrichissent de plus en plus et les pays pauvres (du Sud) comme la RDC s'appauvrissent davantage.

CHAPITRE III : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES DE LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (D.I.T.) ET LES PISTES DE SOLUTION POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC

SECTION I : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES DE LA D.I.T.

§1. LA DESTRUCTION DES SERVICES PUBLICS ET DES ACQUIS SOCIAUX

Il a été dit, dans le précédent chapitre, que la division internationale du travail est devenue la pièce maîtresse du capitalisme. Et les principaux pays industriels de l'occident (les Etats-Unis, en tête) ont et continuent à promouvoir ce système au niveau mondial suivant les préceptes de l'école de Chicago. Ces préceptes sont à l'origine des politiques économiques de la Banque mondiale. En effet, « à la fin des années 80, l'éclatement du bloc soviétique a permis de faire entériner sous la pression des Etats-Unis, l'approche néo-classique sous la forme dite du `consensus de Washington'(*) à travers '10 commandements' préceptes du P.A.S (Programme d'Ajustement Structurel) »91(*).

A cet effet, l'application du consensus de Washington produit un effet pervers pour les pays concernés. Sa logique empêche tout espoir de développement durable pour le Sud. En effet, les reformes d'ajustement ne profitent pas aux pauvres (mais seulement au monde des affaires) et les pauvres sont les principales victimes de la rigueur des programmes d'austérité. Car les mesures prises pour réduire le déficit des paiements par un accroissement des exportations vers les pays développés se heurtent à une évolution défavorable des termes de l'échange et au protectionnisme. En plus, les pays développés déversent au, Sud leurs produits agricoles subventionnés.

Et cette situation est grave pour les producteurs ruraux du Sud des produits agricoles exportés. En effet, les difficultés qu'elle crée sont à l'origine de la hausse du coût de la vie et donc de la réduction du pouvoir d'achat. C'est ainsi que cette réduction du pouvoir d'achat absorbe les améliorations de productivité obtenues ça et là. Désormais, elle se heurte à une sorte de résistance passive à travers le repli sur l'agriculture de subsistance. Aussi, cette dégradation du niveau de vie rural empêche à son tour une ponction sérieuse sur l'agriculture nécessaire pour le financement du développement : des investissements et des dépenses publiques utiles (éducation, santé, routes, etc.).

Ainsi, la stagnation ou la dégradation du niveau de vie rural pousse à l'émigration vers des villes qui, faute d'industrialisation suffisante, deviennent des villes de chômeurs. Quant à ceux qui ont un emploi, le salaire réel est devenu partout stagnant ou même déclinant pour les masses. En effet, une simple crise de malaria absorbe la totalité du salaire mensuel d'un huissier. Celui d'un agent beaucoup plus gradé dans l'administration parvient juste à acheter deux sacs de ciment et celui d'un autre encore lui permet juste de faire le plein de son automobile.

En outre, comme dit plus haut, les activités d'exploitation minière dont l'impulsion et le contrôle sont assumés par le capital étranger entraînent nécessairement un transfert des richesses (profits) au Nord qui l'emporte sur de nouvelles entrées des capitaux. C'est ainsi que la croissance extravertie du Congo n'est qu'une série de décollages ratés. Et au plan social, ce blocage au développement se manifeste par le chômage grandissant. Et ce chômage prend des formes diverses en partant de la débrouillardise au chômage déguisé. En effet, le transfert des richesses appauvrit la masse de la population, d'une part, et permet une intégration plus poussée de la minorité dans le système capitaliste mondial, d'autre part.

A cet effet, « pour Keynes, plus nous nous soumettons à la discipline du marché mondial, moins nous maîtrisons notre destinée »92(*). Et, dans ces conditions, la corruption(*) est devenue une norme sociale acceptée en RDC. Et vu son ampleur, elle prive les populations pauvres de services publics vitaux, ce qui les plonge dans un état de désespoir propice à l'éclosion de conflits et d'actes de violence. Ainsi dit, « la corruption a pour effet d'empêcher de nombreux pays de surmonter leurs plus grands obstacles au développement, de décourager les investissements étrangers et locaux, de saper la confiance dans les institutions publiques et d'exacerber les difficultés budgétaires en privant les gouvernements d'une part non négligeables de recettes douanières et fiscales »93(*).

De ce fait, la D.I.T., en mettant en présence la RDC face aux pays développés du Nord, détruit les services publics congolais ainsi que ses acquis sociaux. Car la spécialisation de la RDC est appauvrissante. La valeur ajoutée de sa production est faible vu les conditions du commerce international et elle n'est pas susceptible de croître. C'est alors qu'elle rencontre de sérieuses difficultés pour former un capital national et recourt au capital étranger. Et l'accès à ce dernier est soumis à un ensemble des conditions attachées à l'utilisation de ces ressources : reformes d'ajustement structurel. Ces dernières se résument à la réduction des subventions, des salaires, reformes fiscales, privatisation,...

Et, parlant d'ajustement structurel, l'on entend « ajuster : en économie, ce mot signifie broyer, ou, plus soft, flexibiliser. Structurel : en économie, ce mot désigne le social. En résumé, ajuster le structurel, c'est broyer le social »94(*). D'où les résultats sont les suivants :

· « La dégradation des bâtiments, des infrastructure routières et des transports ;

· Non accès à la santé, à l'éducation, au transport, au logement, à l'eau potable et à l'électricité ;

· Perte d'emploi, licenciement massif des travailleurs, fuite des cerveaux ;

· Une paupérisation au lieu de sauver la population »95(*).

§2. LA DESTRUCTION DES EQUILIBRES NATURELS

Au premier chapitre de cette étude, nous avons vu que l'humanité est aujourd'hui confrontée à des problèmes environnementaux. Le réchauffement de la Terre en est l'un des problèmes fondamentaux. Et il en résulte bien des causes, l'on part généralement de la révolution industrielle(*). De là, chaque progrès a bouleversé la vie des millions des personnes ainsi que des équilibres naturels et cela continue sur toute la terre.

En effet, avant, les hommes, en occident comme partout ailleurs, vivaient de l'agriculture de subsistance. Cependant, dans leur quête effrénée de l'augmentation de la rentabilité, l'occident avait mécanisé son agriculture. Et ces améliorations ont permis aux agriculteurs de produire des surplus de nourriture et de les vendre. Cela a favorisé la croissance des villes où les gens pouvaient acheter leur nourriture et travailler comme artisans ou commerçants. C'est alors que les progrès de l'agriculture ont mené à la révolution industrielle, commencée en Angleterre au 17ème siècle avant de se propager dans d'autres pays. Il y eut création des industries travaillant dans les mines de charbon, les aciéries, les chantiers navals et les filatures. Partout, l'on ne se passait plus de nouvelles méthodes et de nouveaux procédés.

Plus le temps est passé, plus les résultats dans les progrès industriels ont été spectaculaires. Et ces progrès ont essentiellement pris naissance en occident qui comprend l'ensemble des pays industriels. Ainsi, c'est essentiellement le développement (industriel, agricole, urbain) de l'occident qui génère des pollutions immédiates et différées de gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique et à la surexploitation des ressources naturelles. Ce développement provoque une raréfaction des énergies fossiles et des matières premières et nous rapproche de l'épuisement de nombreuses ressources naturelles vitales. A cet effet, chaque Etat lutte, d'une façon ou d'une autre, à assainir son espace et par là à contribuer à l'équilibre écologique mondial.

La révolution industrielle, l'époque où les énergies fossiles étaient éternelles est aujourd'hui révolue. Ce qui se joue actuellement, c'est la vie et la façon de vivre. Plus qu'une idée, les faits démontrent que la destruction des équilibres naturels est imputable à l'activité humaine. Et pour lutter contre le réchauffement climatique, la communauté mondiale s'active pour rétablir l'équilibre de la teneur en gaz carbonique de l'atmosphère. A cet effet, la communauté mondiale s'y est engagée à travers le protocole de Kyoto.

Dans cette perspective, il est demandé aux Etats de préserver des forêts existantes. « Le principe de base est d'utiliser la forêt et les terres agricoles comme des pièges à carbone »96(*). Par ailleurs, les arbres protègent, à la fois, le sol, les eaux et la faune. D'abord, en ce qui concerne le sol, elles empêchent les érosions tant hydriques qu'éoliennes. Ensuite, par rapport aux eaux, elles protègent les sources, les berges des rivières et fleuves et assurent aussi la fixation des digues. Enfin, elles accroissent et diversifient, sous couvert forestier, la faune.

En outre, vu la demande et les dépenses mondiales en énergies, l'on assiste désormais au renforcement de nouvelles formes d'énergie renouvelable. Il s'agit de l'énergie éolienne, solaire, de la géothermie, de la biomasse, etc. en effet, l'énergie éolienne est produite par le vent. L'énergie solaire est fournie par les rayons du Soleil. L'énergie géothermique est extraite des eaux chaudes ou de la vapeur présentes dans certaines zones de la terre à fort degré. Et la biomasse est l'ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d'énergie.

Aussi, le soja, le maïs et l'huile de palme peuvent aujourd'hui servir à fabriquer des biocarburants. A côté des biocarburants, il y a l'or gris : le lithium. Il est indispensable pour les voitures électriques de demain. Il est peut-être le pétrole du prochain siècle. C'est un composant indispensable aux batteries et pour les voitures électriques de demain parce qu'il offre le meilleur rapport entre puissance et poids embarqué. Déjà utilisé, dans les téléphones mobiles, les ordinateurs portables et les appareils photos, les batteries au lithium rechargeables sur le secteur sont désormais installées sur les véhicules hybrides ou sur les voitures à 100% électriques.

En effet, comme dit dans le précédent chapitre, nous vivons une grande révolution scientifique et technique. Les industries d'avenir, c'est aussi celles qui protègent l'environnement. Et les pays qui auront totalement intégré le développement durable, dans leur modèle économique, seront demain les plus compétitifs. Longtemps, la protection de l'environnement a été considérée comme une entrave à l'activité économique et, pourtant, elle sera demain un atout déterminant dans la compétition mondiale. Les entreprises qui produiront `propre' seront les entreprises leaders sur le marché. Ce sont elles qui créeront les emplois de demain. Ainsi, les pays où elles seront implantées et où elles tireront leur approvisionnement en énergie en sortiront aussi grandis.

SECTION II : LES PISTES DE SOLUTION POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC

§1. CAP

L'ambition, pour la RDC, doit être la croissance économique autocentrée, le pouvoir d'achat et donc la cohésion sociale. Pour ce faire, la RDC doit se lancer dans un processus de modernisation technique continue et donc profitable à tous. Car la croissance économique passe par la modernisation technique c'est-à-dire par l'amélioration des méthodes et procédés, ce qui conduira à une meilleure productivité. Ainsi, c'est du degré de sa modernisation technique que dépend la vitalité de chaque nation. Et étant universelle, la valeur technique ne s'improvise pas. Elle est le fruit d'efforts conscients des humains. C'est d'ailleurs elle qui maintient la souveraineté.

En effet, la croissance économique est un indicateur de production globale. Elle « résulte de l'augmentation de la population active occupée, mais elle procède surtout d'un mouvement de hausse durable de productivité moyenne du travail »97(*). Elle renvoie à la fois à des choix individuels d'entrepreneurs en matière d'investissement, à des décisions publiques, en termes d'infrastructures, de soutien à l'innovation et à la formation et, plus généralement, à un environnement socio-culturel favorable à l'innovation et à l'investissement.

« N'oublions pas en effet que, d'une manière ou de l'autre, investissement signifie épargne, donc non-consommation. Or, avec les salaires de simple survie dont dispose la majorité des citoyens, les capacités d'épargne sont évidemment dérisoires. D'autant plus qu'intervient ici un facteur culturel (habitudes sociales) qui oriente davantage vers les dépenses somptuaires (lors d'une naissance, d'un deuil, etc.) »98(*).

A cet effet, les décisions publiques doivent assurer le modèlement du psychisme et du mental de l'homme congolais dans une vision évolutive des mentalités et des habitudes sociales et aussi à assurer une distribution équitable des richesses (la production disponible) entre les couches sociales de la collectivité. Et étant entendu que la croissance économique signifie l'augmentation des quantités produites, il convient de relever que cette augmentation sera, pour la RDC, un des moyens d'augmenter la qualité de la vie de sa population. Ainsi, vu le contexte économique mondial tel que esquissé aux précédents chapitres, il apparaît impératif que l'Etat congolais joue ce rôle de médiateur.

En d'autres mots, ce rôle de l'Etat est d'appuyer la mise en valeur du capital, national comme étranger, par le biais d'un système de distribution équitable pour atteindre la justice sociale. Car « le relèvement du pouvoir d'achat de fractions de la classe ouvrière qui, aux yeux de la plupart des capitalistes, devait ruiner le système (capitalisme), se révèle un élément de dynamisme économique et d'intégration sociale »99(*). En effet, le relèvement du pouvoir d'achat de la classe ouvrière passe par la hausse des salaires réels de cette dernière et donc par la baisse du coup de la vie. Ce qui entraînera par conséquent la cohésion sociale.

Cependant, il y a une grande inquiétude quant à la possibilité pour la RDC d'y arriver. Celle-ci, étant dans la liste de PPTE, se trouve liée notamment à la Banque mondiale. Or, « la Banque, conformément au courant libéral et parfois même ultralibéral au sein duquel elle s'inscrit, rejette la thèse selon laquelle la croissance et l'équité peuvent être liées. Elle rejette donc d'autant plus que ce soit là une condition à satisfaire pour qu'il puisse y avoir véritable développement »100(*). Ainsi dit, la condition du développement de la RDC est-elle la rupture avec le système capitaliste mondial ?

§2. CADRE

L'objet de ce paragraphe est de répondre à la question posée ci-dessus. Et d'entrée de jeu, il convient de relever que la rupture avec le capitalisme mondial signifierait l'autarcie, ce qui équivaut à renvoyer le développement de la RDC à un avenir lointain et incertain. Car la RDC aura encore beaucoup plus de difficultés à évoluer dans une situation d'autarcie. Elle a un faible degré d'habileté technique (tradition industrielle contestable) et les plus importants investissements sont assurés par le capital étranger. Ceci revient à dire que les grandes sociétés transnationales ont la haute main sur l'activité économique en RDC. A cela, il faut ajouter l'énorme dette extérieure qui l'étrangle.

Ainsi, assez normalement, le remède pour sortir au plus vite du sous-développement consiste, d'une part, en une aide matérielle massive, en une injonction, de capitaux (sans conditionnalités d'ajustement structurel) dans les circuits économiques de la RDC afin de lui permettre de combler le plus rapidement possible son retard industriel par rapport aux pays du Nord. Et d'autre part, l'annulation de la dette extérieure s'avère aussi cruciale.

Par rapport à la dette extérieure, nous aurions aimé que son annulation soit faite à titre de contrepartie de l'énorme dette sociale et écologique laissée par le développement occidental à la planète entière et aux plus démunis en particulier. Malheureusement, l'économie capitaliste à l'échelle mondiale est totalement deconnectée de processus démocratiques et de l'éthique. Son boulot est d'investir et de gagner de l'argent. Et donc, faute de mieux, la seule issue qui nous reste est l'initiative PPTE.

Parallèlement, la RDC doit encore solliciter auprès des pays industriels et même des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) une sorte de plan MARSHALL (sans conditionnalités d'ajustement structurel) pour le Congo, comme dit plus haut : aide matérielle massive et une forte injonction de capitaux dans les circuits économiques congolais. En d'autres termes, elle doit leur demander de lancer un programme hardi et nouveau visant à mettre les ressources de leurs conquêtes scientifiques et de leurs progrès techniques au service de l'amélioration de sa productivité et de sa croissance. Car reconstruire l'économie congolaise c'est répondre à leurs propres besoins de convertir leurs propres industries polluantes en industries écologiques pour lesquelles il faudrait s'approvisionner en énergies renouvelables et en biocarburants.

En effet, la RDC constitue un cas scandaleux à cause de ses énormes potentialités (scandale géologique et même agricole mais aussi pour ses atouts pour le développement de nouvelles formes d'énergie renouvelable). Par rapport à ses richesses minières, nous avons relevé, au premier chapitre, que son sous-sol détient aussi le lithium qui est aujourd'hui appelé l'or gris. Il est indispensable pour les voitures électriques de demain, un peu comme le pétrole (l'or noir) l'est aujourd'hui pour les véhicules actuels. Le lithium est donc le pétrole du prochain siècle.

La RDC possède aussi « environ 685 millions d'hectares de formations arborées, soit 36% des terres émergées, auxquels il faut ajouter 443 millions d'hectares de formations arbustives et 178 millions d'hectares de jachères forestières, soit un total de 1306 millions d'hectares environ 60% des terres émergées de formations ligneuses et jachères forestières »101(*). Ceci revient à dire que la RDC est dotée d'un sol arable à la hauteur de plus de la moitié de son territoire terrestre. Cette situation est, en effet, un atout agricole, étant entendu que la richesse agricole est économiquement rentable tant pour l'individu que pour la communauté. Elle est renouvelable. A cet effet, notre agriculture(*) doit consister à nourrir les hommes mais aussi les machines et les véhicules (fabrication des biocarburants).

Au fait, « la plupart des pays aujourd'hui développés se sont basés sur leur production agricole qui, non seulement, assure la sécurité alimentaire, mais aussi fournit des matières premières à des unités agro-industrielles de plusieurs types. Même si les produits synthétiques remplacent progressivement certains produits naturels, les jours des matières premières agricoles, alimentaires, médicinales ou autres sont encore trop longs. Ces matières sont très souvent naturelles, renouvelables et écologiquement protectrices de l'environnement, contrairement aux autres matières hautement polluantes »102(*).

En effet, malgré le développement de leur propre agriculture, les pays développés ne pourront pas se passer des biocarburants venant d'autres pays, de la RDC notamment. Et, comme dit plus haut, « les produits agricoles peuvent donner lieu à une multitude d'applications chimiques. S'ils ne sont pas livrés à l'état brut, la valeur ajoutée due à la transformation locale contribuera tant à l'augmentation de la richesse nationale qu'à la mise à niveau de l'expertise locale. Cette valeur ajoutée locale contribuera à la rémunération correcte des emplois ruraux générés et à l'augmentation des recettes rurales, ce qui,..., peut stabiliser la monnaie locale »103(*).

Aussi, « nous sommes dans une zone (...) où il y a le maximum d'énergie solaire. Donc, qui dit maximum d'énergie solaire, dit que nous pouvons faire de l'énergie solaire notre moteur du développement... C'est à nous d'être le champion du solaire parce que, quand ailleurs, on a deux, trois heures d'insolation, nous, on a quatre, cinq heures d'insolation par jour. Vous comprenez bien que l'énergie solaire peut être notre problème... A l'Est de la République où on a de zones montagneuses, on peut faire de l'énergie éolienne... Nous pouvons faire la géothermie... Donc, il y a plusieurs formes d'énergie au Congo. Il n'y a pas que l'hydroélectricité d'Inga »104(*).

De ce qui précède, il apparaît que l'aide matérielle massive et la forte injonction de capitaux à solliciter devraient s'orienter essentiellement dans l'exploitation (transformation complète en RDC) du lithium, des produits agricoles (biocarburants inclus) et dans la création de nouvelles formes d'énergie renouvelable. Et, ici, fabriquer les biocarburants ne doit pas équivaloir à l'abandon des cultures vivrières ni à la déforestation aveugle. Car la forêt constitue le cadre de vie idéal et sécurisant pour une très grande diversité de la faune. Aussi, étant une grande étendue de terrain couverte d'arbres, la forêt renforce le phénomène des pluies ; elle alimente des sources et bassins hydrographiques. Et « la RDC détient environ cent vingt-cinq millions d'hectares des forêts naturelles, représentant près de 10% de l'ensemble des forêts tropicales du monde et 50% des forêts pluviales et humides africaines »105(*).

A cet effet, signalons que « l'air qui est en train de rafraîchir l'Afrique et même le monde entier vient entre autres du Congo. Nous habitons une zone que l'on appelle, en sciences spatiales, la zone de convergence intertropicale. Donc, il y a une grande masse d'air qui quitte les tropiques et qui est projetée vers l'extérieur. Et le moteur de cette propulsion qui envoie cette masse d'air vers l'extérieur, c'est entre autres la forêt. Donc, sans la forêt, nous n'aurons pas les modèles (...) qui font que, quelque part, on retrouve l'air dont on a besoin. Et l'origine de cet air, c'est le Congo. Nous sommes un pays béni par notre position... Préservons notre forêt et battons-nous pour faire de notre forêt une source des devises »106(*).

Et faire de notre forêt une source des devises, c'est en tirer non seulement des biocarburants mais aussi de l'énergie éolienne. Cette dernière est une forme d'énergie renouvelable à côté d'autres formes d'énergie. En effet, parlant d'énergie, même le Président américain a déjà reconnu que « dans l'ensemble de l'Afrique, il existe de l'énergie éolienne et solaire en abondance, ainsi que de l'énergie géothermique et des biocarburants... Les dons inépuisables que procure la nature à l'Afrique peuvent lui permettre de créer sa propre énergie et d'exporter de l'énergie propre et rentable à l'étranger »107(*).

Les pays industriels et les NPI sont donc appelés à agir selon leurs consciences mais aussi dans notre intérêt commun. Lorsqu'une industrie pollue l'atmosphère dans un pays donné, cela nous affecte partout car le gaz à effet de serre n'a pas des frontières pour ne se propager que sur l'espace aérien des pollueurs. Ainsi, l'accès, pour la RDC, à des nouvelles formes d'énergie renouvelable lui permettra et aidera aussi les autres à contourner les phases les plus polluantes du développement. Il s'agit d'une chance que doit pouvoir saisir le monde au 21ème siècle.

Plus haut, nous avons dit demande de l'aide matérielle massive et injonction des capitaux aussi à l'agriculture. Et c'est parce que « le développement agricole, en augmentant le revenu des paysans, permet de dégager une épargne qui contribue au financement des investissements industriels. Il permet en même temps d'entraîner une augmentation de la demande de produits industriels en atténuant l'obstacle de l'étroitesse du marché intérieur... Les exportations des produits agricoles permettent de financer l'importation des biens d'équipement et éventuellement des matières premières nécessaires à l'industrie »108(*). L'augmentation des revenus et donc du pouvoir d'achat des paysans par une agriculture dynamique et productive pourra occasionner un développement industriel.

De ce qui précède, il apparaît qu'il existe des liens étroits entre l'agriculture et l'industrie. Et cette dernière est la plus féconde des économies nationales. Ses activités créent beaucoup d'emplois. Elles diversifient et modernisent l'économie par une rapide introduction du progrès technique. Elles transforment des hommes et développent le salariat et les institutions bancaires et financières. Et donc, l'industrialisation est un indice du développement économique. En effet, comme dit au chapitre premier, le développement économique désigne la croissance économique accompagnée d'une amélioration du bien-être matériel à l'intérieur d'un pays mais il désigne aussi une amélioration de l'alimentation, des services sanitaires et des routes... Ce qui n'est qu'une expression d'un état de modernisation technique continue et profitable à tous.

Mais avant d'arriver à ce développement, il y a des préalables relatifs notamment à la formation de la population. Et, ici, nous faisons nôtres les propos du Professeur Albert KABASELE. « Nous devons savoir former. Nous devons former notre jeunesse... Je dis à notre jeunesse : ne faites pas les études pour les études, faites les études pour le métier. Les études pour le métier aujourd'hui, c'est les sciences spatiales, l'agronomie, l'hydraulique... Je voudrais bien que les congolais fassent ces études là pour se prendre en charge, pour prendre le devenir de leur pays en charge pour que demain l'on ne dise pas qu'il n'y a pas d'expertise. Nous avons besoin des ingénieurs pour fabriquer des cycles photovoltaïques, de mettre au point des modèles de l'énergie éolienne, pour faire de la géothermie, pour faire calibrer nos carrés miniers... Le développement aujourd'hui est dans le métier. Et nous devons le faire »109(*).

RESUME DU CHAPITRE

La division internationale du travail (DIT), considérée dans le cadre du système capitaliste mondial, a des conséquences. En effet, celles-ci sont d'ordre social, d'une part, et d'ordre environnemental, d'autre part. et aujourd'hui, ce sont les pays du tiers-monde qui en souffrent le plus. Aussi, au sein de chacun de ces pays, ce sont les populations pauvres qui sont les plus exposées à ces effets de la DIT.

Les conséquences sociales sont immenses et profondes (destruction des services publics et des acquis sociaux). Les budgets sociaux sont drastiquement réduits : réduction des dépenses publiques utiles relatives à l'éducation, la santé, les routes,... Les richesses publiques sont et continuent d'être privatisées. De ce fait, l'ouverture à l'économie mondiale (privatisation, passation de marchés publics et autres transactions) s'accompagne de la corruption jusqu'au point que cette dernière est devenue une norme sociale acceptée en RDC. Et, naturellement, ces processus profitent seulement au monde des affaires pendant que la population est paupérisée (hausse du coût de la vie et donc réduction du pouvoir d'achat).

Et les conséquences environnementales se résument à la destruction des équilibres naturels dont le problème fondamental est le réchauffement climatique (concentration croissante de gaz à effet de serre dans l'atmosphère). Pour rétablir l'équilibre de la concentration du gaz carbonique dans l'atmosphère, la communauté mondiale renforce les nouvelles formes d'énergie renouvelable. Et les pays compétitifs de demain sont ceux qui produiront écologiquement.

A cet effet, pour se libérer de cette situation de sous-développement, la RDC doit impérativement solliciter l'annulation de la dette extérieure qui étrangle son économie et, parallèlement, elle doit encore demander auprès des pays industriels et même des Nouveaux Pays Industriels (NPI) une aide matérielle massive ainsi qu'une injonction de leurs capitaux (sans conditionnalités d'ajustement structurel) dans ses circuits économiques notamment dans l'agriculture (pour la fabrication des biocarburants entre autres), dans le secteur de l'énergie (création de nouvelles formes d'énergie renouvelable) et dans les mines (extraction et traitement du lithium).

Toutes ces activités aideront les pays industriels et les NPI dans leur quête de conversion de leurs industries polluantes en industries écologiques pour lesquelles il faudrait s'approvisionner en énergie « propre ». Aussi ces activités permettront à la RDC de contourner les phases les polluantes dans le processus du développement et d'avoir une croissance économique autocentrée car les profits seront réinvestis dans le but d'avoir encore beaucoup plus d'énergie et ils le seront aussi dans d'autres secteurs, bien sûr. A cet effet, nous avons dit aide à l'agriculture, ce qui équivaut par conséquent au financement des investissements industriels : l'agriculture est le moteur du développement à côté de l'industrie.

CONCLUSION

Au terme de cette étude intitulée « La division internationale du travail : un frein pour le développement de la RDC », il sied de rappeler que nous nous sommes attelé à répondre à la principale question suivante : En quoi la spécialisation de l'économie de la RDC empêche-t-elle le développement de cette dernière ? Et, en répondant à la principale ci-haut reprise, cette étude repose aussi sur les réponses aux questions secondaires telles que : Comment les Etats se sont-ils divisés le travail ? Comment la RDC peut-elle se développer dans ces conditions ?

Ainsi, à la suite des questions posées, nous avons dans la partie intitulée « Hypothèse du travail » formulé une vision provisoire du problème soulevé. Et cette hypothèse a consisté à l'idée selon laquelle le développement est la matérialité du bien-être qui s'évalue par des données statistiques et quantitatives de croissance, de plein-emploi et de progrès technique. A ce sujet, nous avons dit qu'il ne peut pas y avoir de développement sans industrie.

Et l'industrialisation n'est pas possible sans progrès de l'agriculture. Aussi, le progrès agricole est impossible ou très limité s'il n'est pas accompagné d'une industrialisation accélérée. En effet, l'agriculture est le moteur du développement à côté de l'industrie. S'agissant de la RDC, la spécialisation de son économie repose sur la production et l'exportation des matières premières. Et c'est parce que la RDC a un faible degré d'industrialisation. Dans ces conditions, son économie est triplement dépendante : dépendance commerciale, financière et technologique. Aussi, elle est exploitée : les termes de l'échange sont inéquitables.

Quant aux deux questions secondaires, nous avons dit, pour répondre à la première, que la spécialisation des économies nationales est le fruit de la colonisation. Et en considérant les genres de production échangée, le commerce international nous montre que les Etats se sont divisés inégalement le travail. En effet, les anciennes nations colonisatrices ont surtout développé dans leurs anciennes colonies la production des matières premières qui leur manquaient. Elles n'avaient pas prévu l'industrialisation des colonies. Et la réponse à la deuxième est que la RDC doit accroître et améliorer la productivité de son agriculture et de son industrie.

Après vérification, l'hypothèse du travail a été globalement confirmée. En effet, nous avons relevé que le développement est un état de modernisation technique continue et profitable à tous. Et cet état se manifeste par la croissance économique accompagnée d'une amélioration du bien-être matériel. Ici, la croissance économique doit procéder du mouvement de hausse durable de productivité moyenne du travail par le biais d'un système de distribution équitable. Au fait, la croissance économique passe par la modernisation technique c'est-à-dire par l'amélioration des méthodes et des procédés et donc par le progrès technique. A cet effet, rappelons que la technique n'est pas neutre. Elle est la matrice des rapports de pouvoir, des rapports sociaux de production et de la division hiérarchiques des tâches.

En effet, les hommes fabriquent des outils et développent des méthodes et des procédés de production de plus en plus techniques pour leur survie d'abord et puis pour de nouvelles étapes de confort vital et social. Et l'explosion des innovations technologiques actuelles, en tous les domaines, conditionne et promeut les actions de développement à l'échelon du monde. Cependant, ces innovations répondent plus facilement aux marchés à haut revenu qu'aux besoins des pauvres. Aussi, cette connaissance technologique se concentre dans les firmes géantes transnationales des pays industriels. C'est ainsi qu'il y a inégalité entre les pays dans les progrès techniques.

A cet effet, l'innovation technologique des pays industriels accroît l'élasticité de la demande internationale pour les biens qu'ils vendent à l'exportation. Au fait, l'innovation technologique augmente la valeur ajoutée. Lorsqu'un pays se spécialise dans une production où la valeur ajoutée est grande, elle met, du même coup, en place les conditions de la progression de son économie. Et cela est possible si ce pays requiert la mise en place d'au moins l'embryon d'un système industriel.

Tandis que s'il se spécialise dans une production où la valeur ajoutée est faible et n'est pas susceptible de croître, cette spécialisation met en place autant les conditions de stagnation de l'économie de ce pays. Et justement les difficultés qu'éprouvent la RDC pour développer harmonieusement son économie découlent de sa spécialisation. Elle est sous industrialisée parce qu'elle ne bénéficie pas suffisamment d'innovations technologiques. Son commerce extérieur porte essentiellement sur les matières premières et un petit nombre des pays clients.

Ainsi, son économie est fortement dépendante (sur les plans commercial, financier et technologique). Sur le plan commercial, à l'instar de tous les pays sous-développés, les exportations congolaises s'orientent vers un nombre très limité des pays. De cette exiguïté du marché, il en découle deux conséquences. D'abord, les recettes d'exportation du pays deviennent très sensibles aux fluctuations de la demande de ces quelques pays importateurs. Ensuite, cette position d'oligopsone octroie aux importateurs des produits congolais tout le pouvoir de marché et, donc, l'avantage en matière de négociation des prix.

Sur le plan financier, la difficulté réside dans la formation du capital national. C'est ainsi que la RDC se tourne vers les capitaux étrangers : l'aide extérieure, d'une part, et des investissements directs étrangers, d'autre part. et l'on constate, à cet effet, que son économie est aujourd'hui à peine congolaise tellement la pénétration des capitaux de provenance étrangère est profonde. Ces capitaux développent en priorité telle branche d'activité jugée indispensable à l'expansion des profits des investisseurs. En faisant de la RDC tributaire financière, les puissances capitalistes cherchent avant tout à faire fructifier le capital qu'elles y ont investi.

Sur le plan technologique, la RDC procède à l'utilisation des technologies importées pour ses activités extractives car le seul recours à ses ressources internes limiterait considérablement le champ de l'industrie possible. En effet, la technique n'est pas neutre, elle ne s'improvise pas. Ceci revient à dire que la RDC ne peut pas prétendre refaire l'histoire de la technologie en commençant par produire à la main ses propres machines. Et cela, quelle que soit l'insistance que l'on doit mettre sur la dépendance par la technologie et sur la nécessité pour un pays qui veut se développer de ne différer son effort de maîtrise de la technologie.

Aussi, la RDC est exploitée : la division internationale du travail internationale, en mettant la RDC face aux pays développés, s'applique dans une situation de deux poids deux mesures. Car la division internationale du travail met en place une compétition (supposée) d'égal à égal entre la RDC et les pays du Nord. Or, ces derniers se protègent contre les exportations du Sud, en ce y compris celles de la RDC, par plusieurs formes des barrières telles que l'imposition des quotas et des prix. En effet, les co-échangistes ne sont pas égaux. A cela, il faut ajouter qu'ils ne disposent pas des mêmes technologies non plus que des mêmes capacités à produire des innovations technologiques. Ils n'ont pas une égale capacité à investir.

Par ailleurs, le transfert des richesses de la RDC vers le Nord est une autre forme d'exploitation. Ce transfert s'effectue à travers deux mécanismes : les taux inégaux d'exploitation de la force du travail et le transfert de l'épargne des riches à l'étranger. En effet, la RDC comprime les coûts de sa production pour continuer à afficher les plus faibles prix. Et comme le principal élément déterminant les coûts de production est la rémunération du travail, elle s'engage de ce fait à un processus de compression des salaires. A l'inverse, du fait justement de l'innovation technologique qui augmente la valeur du travail, les salaires suivent plutôt une courbe ascendante au Nord. Aussi, le transfert de l'épargne à l'étranger, soustraits ainsi aux investissements au Congo, hypothèque lourdement tout espoir d'élévation, à moyen terme, du niveau de vie des populations congolaises.

Comme dit plus haut, la répartition internationale des tâches est assimilable au progrès technique. En effet, alors que l'échange des biens entre sociétés est très ancien, la division approfondie des tâches entre nations est un phénomène récent : partage des tâches entre riches pays industriels et pays en développement, exportateurs des produits primaires. Les pays riches s'enrichissent de plus en plus et les pays pauvres s'appauvrissent davantage. Donc, la spécialisation fait des gagnants et des perdants, conférant ainsi à la puissance publique une grande responsabilité en termes d'accompagnement de l'ouverture des économies. Et cette ouverture se fait actuellement selon les recommandations de l'oligarchie (le FMI, la Banque mondiale et l'OMC) régnant sur le capitalisme mondial.

Dans ces conditions, pour espérer se développer, la RDC doit accroître la productivité de son agriculture et de son industrie. Pour y arriver, la RDC doit solliciter l'annulation de sa dette extérieure. Et, parallèlement, étant dans l'incapacité de former un capital national, la RDC doit aussi demander auprès des pays industriels et de Nouveaux Pays Industrialisés l'injonction de leurs capitaux et aide matérielle massive (sans conditionnalités d'ajustement structurel) dans les circuits économiques congolais. Pour ce faire, cette intervention doit s'orienter dans l'agriculture (biocarburants y compris), l'énergie (les énergies renouvelables) et dans les mines (le lithium). Car cette aide contribuera à reconvertir les industries polluantes de ces pays en industries écologiques et permettra aussi à la RDC d'accroître la productivité de son agriculture et de son industrie

En effet, si les produits agricoles ne sont pas livrés à l'état brut, la valeur ajoutée due à la transformation locale contribuera tant à l'augmentation de la richesse nationale qu'à la mise à niveau de l'expertise locale. Cette valeur ajoutée locale contribuera à la rémunération correcte des emplois ruraux générés et à l'augmentation des recettes rurales. De ce fait, le développement agricole, en augmentant le revenu des paysans, permettant de dégager une épargne qui contribue au financement des investissements industriels.

Et l'industrie est la force la plus féconde des économies nationales. Ses activités créent beaucoup d'emplois. Elles diversifient et modernisent l'économie par une rapide introduction du progrès technique. Elles transforment des hommes et développent le salariat et les institutions bancaires et financières. Donc, l'industrialisation est un indice du développement. Elle permet à un pays de se spécialiser dans des exportations de produits à haute valeur ajoutée et haute technologie dont la demande croît rapidement (forte élasticité) que dans des produits primaires dont la demande mondiale augmente peu, voire stagne ou décroît.

Bref, toutes les spécialisations ne donnent pas les mêmes avantages. Les pays qui le peuvent se spécialisent dans la production des produits à forte élasticité, c'est-à-dire ceux dont la demande augmente beaucoup quand les revenus s'élèvent. Ils abandonnent alors la fabrication des produits à faible élasticité aux pays moins puissants. C'est dire que le contrôle et la maîtrise des productions hiérarchisent les pays.

ANNEXES

1. LEXIQUE

I. Aide publique au développement

On appelle aide publique au développement les dons ou les prêts à des conditions financières privilégiées accordés par des organismes publics de l'OCDE ou de l'OPEP. Il suffit donc qu'un prêt soit consenti à un taux inférieur à celui du marché (prêt concessionnel) pour qu'il soit considéré comme une aide, même s'il est ensuite remboursé jusqu'au dernier centime par le pays bénéficiaire. Les prêts bilatéraux liés (c'est-à-dire que le pays destinataire doit utiliser l'aide pour l'achat de produits du pays prêteur) et les annulations de dette font aussi partie de l'aide publique au développement. Outre l'aide alimentaire, on peut distinguer trois grands types d'utilisation des fonds ainsi dégagés : le développement rural, les infrastructures, l'aide hors projet (financement des déficits budgétaires ou de la balance des paiements des pays aidés). C'est ce dernier poste qui augmente le plus. Cette aide est « conditionnée » par la réduction du déficit public, la privatisation, la bonne conduite écologique, l'attention aux plus pauvres, la démocratisation, etc. Toutes ces conditions sont définies par les principaux gouvernements du Nord et le couple Banque mondiale/ FMI. Cette aide passe par trois canaux : l'aide multilatérale, l'aide bilatérale et les ONG.

II. Anti-développement

L'anti-développement est un projet de violence, autant physique que symbolique. Ainsi, il est l'exact contraire du développement. Cependant, pour BERGERON, le développement est une invention qui reste à faire : tout est à redéfinir, tout est à recommencer, au sein des pays industriels comme du tiers-monde.

III. Balance commerciale

La balance commerciale d'un pays mesure la différence entre ses ventes de marchandises (exportations) et ses achats (importations). Le résultat est le solde commercial (déficitaire ou excédentaire). La balance commerciale est de moins en moins significative, en raison de la progression forte des échanges internationaux de services, qui n'y sont pas pris en compte (ceux-ci sont repris dans la « balance des invisibles » et concernent : assurances, services financiers, télécommunications, transports, tourisme, brevets, redevances, etc.). Les services représentent désormais un tiers des échanges de marchandises. On peut donc imaginer qu'un gros déficit de la balance commerciale soit compensé par un excédent des échanges des services et inversement.

IV. Balance des paiements

La balance des paiements d'un pays est le résultat des transactions commerciales (c'est-à-dire des biens et des services importés et exportés) et de ses échanges de revenus financiers avec l'étranger. En clair, la balance des paiements mesure la position financière d'un pays par rapport au reste du monde. Un pays disposant d'un excédent de ses paiements courants est un pays prêteur vis-à-vis du reste du monde. Inversement, si la balance d'un pays est déficitaire, ce pays devra se tourner vers les prêteurs internationaux afin d'emprunter pour ses besoins de financement.

V. Banque mondiale

Créée en 1944 à Bretton Woods dans le cadre du nouveau système monétaire international, la Banque mondiale possède un capital apporté par les pays membres et surtout emprunte sur les marchés internationaux des capitaux. La Banque mondiale finance des projets sectoriels, publics ou privés, à destination des pays du tiers-monde et des ex-pays dits socialistes. Elle se compose des trois filiales suivantes.

· La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD, 180 membres en 1997) octroie des prêts concernant de grands secteurs d'activité (agriculture et énergie).

· L'Association internationale pour le développement (AID ou IDA selon son appellation anglophone, 159 membres en 1997) s'est spécialisée dans l'octroi à très long terme (15 ou 20 ans) de prêts à taux d'intérêts nuls ou très faibles à destination des pays les moins avancés (PMA).

· La Société financière internationale (SFI) est la filiale de la Banque mondiale qui a en charge le financement d'entreprises ou d'institutions privées du tiers-monde.

Avec l'accroissement de l'endettement, la Banque mondiale a, en accord avec le FMI, développé ses interventions dans une perspective macro-économique. Ainsi la Banque mondiale impose-t-elle de plus en plus la mise en place de politiques d'ajustement destinées à équilibrer la balance des paiements des pays lourdement endettés. La Banque mondiale ne se prive pas de « conseiller » les pays soumis à la thérapeutique du FMI sur la meilleure façon de réduire les déficits budgétaires, de mobiliser l'épargne interne, d'inciter les investisseurs étrangers à s'installer sur place, de libéraliser les changes et les prix. Enfin la Banque mondiale participe financièrement à ces programmes en accordant aux pays qui suivent cette politique, des prêts d'ajustement structurel depuis 1982. Types de prêts accordés par la Banque mondiale :

1. les prêts-projets : prêts classiques pour les centrales thermiques, le secteur pétrolier, les industries forestières, les projets agricoles, barrages, routes, distribution et assainissement de l'eau, etc.

2. les prêts d'ajustement sectoriel qui s'adressent à un secteur entier d'une économie nationale : énergie, agriculture, industrie, etc.

3. les prêts à des institutions qui servent à orienter les politiques de certaines institutions vers le commerce extérieur et à ouvrir la voie aux transnationales. Ils financent aussi la privatisation des services publics.

4. les prêts d'ajustement structurel, censés atténuer la crise de la dette, qui favorisent invariablement une politique néolibérale.

5. les prêts pour lutter contre la pauvreté.

VI. Bien-être

Le bien-être est une situation financière qui permet de satisfaire les besoins matériels.

VII. Biocarburants

Les biocarburants sont des carburants d'origine végétale génétiquement modifiée.

VIII. Biodiversité

La biodiversité (diversité biologique) fait référence à la pluralité des espèces vivantes.

IX. Biosphère

La biosphère est la couche idéale que forme autour de l'écorce terrestre l'ensemble des êtres vivants.

X. Chômage déguisé

Le chômage déguisé est une situation où plusieurs personnes travaillent sur une tâche où un petit nombre aurait suffi dès le début. On peut considérer l'insuffisance du travail, de formation préalable de capital, comme l'origine du chômage déguisé.

XI. Club de Paris

Le Club de Paris est un groupement d'Etats créanciers spécialisés dans la normalisation des défauts de paiement des pays en développement ; il a été créé en 1956 autour de la crise d'Egypte. Les liens entre le Club de Paris et le FMI sont extrêmement étroits : ils se matérialisent par le statut d'observateur dont jouit le FMI dans les réunions -confidentielles- du Club de Paris. Le FMI joue un rôle clé dans la stratégie de la dette mise en oeuvre par le Club de Paris qui s'en remet à son expertise et son jugement macro-économiques pour mettre en pratique l'un des principes essentiels du Club de Paris : la conditionnalité. Réciproquement, l'action du Club de Paris préserve le statut de créancier privilégié du FMI et la conduite de ses stratégies d'ajustement dans les PVD.

Ø Club de Londres

Ce club réunit les banques privées qui détiennent des créances sur les Etats et les entreprises du tiers-monde. Pendant les années 1970, les banques de dépôt étaient devenues la principale source de crédit des pays en difficulté. Dès la fin de la décennie, ces dernières allouaient déjà plus de 50% du total des crédits accordés, tous prêteurs confondus. Au moment de la crise de la dette, en 1982, le Club de Londres eut donc intérêt à travailler avec le FMI afin de gérer cette crise. Ces groupes de banques de dépôts se rencontrent pour coordonner le rééchelonnement de la dette des pays emprunteurs. On qualifie plus précisément ces groupes de commissions consultatives. Ces rencontres (à la différence du Club de Paris, qui se réunit toujours à Paris) ont lieu à New York, Londres, Paris, Francfort ou ailleurs selon les préférences du pays et des banques. Les commissions consultatives, formées dans les années 1980, ont toujours conseillé aux pays débiteurs d'adopter immédiatement une politique de stabilisation et de demander le soutien du FMI, avant de solliciter un rééchelonnement ou une requête d'argent frais auprès des banques de dépôt. Ce n'est qu'en de très rares occasions que les commissions consultatives donnent suite à un projet sans l'aval du FMI, si les banques sont convaincues que le pays mène une politique adéquate.

XII. Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)

La CNUCED a été créée en 1964, sous la pression des pays en voie de développement, pour faire contrepoids au GATT (prédécesseur de l'OMC) et analyser le commerce international du point de vue du Sud.

XIII. Combustibles fossiles

Les combustibles fossiles (houille, charbon, lignite, pétrole, gaz naturel, uranium) proviennent de la décomposition des plantes et d'animaux microscopiques profondément enfouis dans le sol. Ils fournissent à l'homme l'énergie pour s'éclairer, se chauffer, se déplacer,... bref, pour faire tourner ses machines.

XIV. Coût de la vie

Le coût de la vie est une notion faisant ressortir, à une période donnée, le niveau des prix d'un certain nombre de biens et services entrant dans un budget type, et son évolution entre deux ou plusieurs périodes.

XV. Décomposition internationale du processus productif (DIPP)

La décomposition internationale du processus productif ou décomposition plus poussée de la chaîne de valeur fait référence au fait de décomposer la fabrication des produits : plus le produit est complexe et plus il comporte de composants et de sous-ensembles qui peuvent être fabriqués de façon autonome les uns des autres. Par exemple, une voiture automobile comporte plus de 5000 pièces. Ces composants sont progressivement réunis en sous-ensembles qui sont associés lors de l'assemblage final. Cette décomposition du produit autorise alors la fabrication des diverses pièces dans des pays différents en fonction de leurs avantages comparatifs. Ainsi, la production est décomposée internationalement.

XVI. Economie

L'économie est l'ensemble des activités d'une collectivité humaine, relatives à la production et à la consommation des richesses.

XVII. Economie de marché

L'économie de marché est un système économique dans lequel des mécanismes naturels assurent seuls l'équilibre permanent de l'offre et de la demande. En effet, pour le libéralisme économique, un marché se crée spontanément et une fois en opération, il fonctionne selon sa propre logique interne.

Le mécanisme régulateur de ce système est la concurrence. Cette dernière peut contribuer de façon notable à promouvoir l'efficacité car un régime ouvert d'échanges commerciaux et des paiements encourage l'utilisation optimale des ressources disponibles. Et le pouvoir régulateur de la concurrence exclut toute intervention de l'Etat. La seule intervention justifiable doit être limitée au respect de la loi et de l'ordre et à la défense nationale. Sur ce, plus la zone d'échange sera vaste, plus vive sera la concurrence et plus puissant sera le marché.

XVIII. Ecosystème

L'écosystème est l'ensemble des êtres vivants d'un même milieu et des éléments non vivants qui leur sont liés vitalement c'est-à-dire que chaque milieu ainsi que des êtres vivants qui s'y trouvent forment ensemble un écosystème. Et les éléments de chaque écosystème dépendent les uns des autres pour vivre. En effet, la disparition d'une espèce déséquilibre et affecte l'écosystème.

XIX. Elasticité

En économie, élasticité fait référence à la faculté de variation d'un phénomène en fonction de la variation d'un autre.

XX. Environnement

L'environnement est l'ensemble des éléments naturels et artificiels qui constituent le cadre de vie dans lequel les êtres vivants évoluent.

XXI. Facilité d'ajustement structurel (FAS) et Facilités d'ajustement structurel renforcé (FASR)

Les FAS sont des facilités de crédits octroyées par le FMI et adaptées sur une période de trois ans. Les FASR comportent des prêts d'un montant plus élevé mais exigent des efforts importants dans le domaine structurel et font l'objet d'une conditionnalité rigoureuse : un programme d'ajustement structurel à moyen terme (trois ans). Pour pouvoir en bénéficier, un pays doit présenter un document-cadre de politique économique (DCPE) définissant son programme d'ajustement structurel. La FASR est financée par plus de 40 Etats-membres du FMI, dont la moitié environ sont des pays en développement. Ces facilités d'ajustement ont été rebaptisées « Facilités pour la croissance et la réduction de la pauvreté » en septembre 1999.

XXII. Fonds monétaire international (FMI)

Le FMI est né le même jour que la Banque mondiale avec la signature des Accords de Bretton Woods. Le rôle du FMI était de défendre le nouveau système de changes fixes. A la fin de Bretton Woods (1971), le FMI est maintenu et se révèle petit à petit le gendarme et le pompier du capitalisme mondialisé : gendarme lorsqu'il impose ses programmes d'ajustement structurel ; pompier lorsqu'il intervient financièrement pour renflouer des Etats touchés par une crise financière. Son mode de décision est celui d'une répartition des droits de vote en fonction du montant de la cotisation des Etats membres. Il faut 85% des voix pour modifier la charte du FMI (les USA possèdent donc une minorité de blocage, vu qu'ils possèdent 17,35%). Cinq pays dominent : les USA (17,35% des voix), le Japon (6,22%), l'Allemagne (6,08%), la France (5,02%) et la Grande-Bretagne (5,02%). Les 177 autres Etats membres sont divisés en groupes dirigés par chaque fois un pays. Le groupe le plus important (5,21% des voix) est dirigé par la Belgique (Autriche, Biélorussie, République tchèque, Hongrie, Kazakhstan, Luxembourg, Slovaquie, Slovénie et Turquie). Le second est dirigé par les Pays-Bas (4,92% des voix -Arménie, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Chypre, Géorgie, Israël, Macédoine, Moldavie, Roumanie et Ukraine). Et ainsi de suite jusqu'au groupe le moins important (1,17% des voix) présidé par le Gabon (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, République centrafricaine, Tchad, Comores, République du Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Guinée équatoriale, Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar, Mali, Mauritanie, Iles Maurice, Niger, Rwanda, Sao Tomé et Principe, Sénégal et Togo).

XXIII. GATT

L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) a été signé en 1947 à Genève et a consisté à abaisser d'une moyenne de 40-50% à 4-5% les barrières commerciales des marchandises. En 1994, avec la signature des Accords de Marrakech, le GATT est devenu l'OMC, qui s'est vue octroyer le rôle d'organisation internationale, s'est vue munir d'un tribunal contraignant (l'Organe de règlement des différends) et a vu ses prérogatives s'ouvrir à d'autres domaines que les marchandises.

XXIV. Industrialisation

Définition large

Pour F. PERROUX, « l'industrialisation est un processus cumulatif structurant l'ensemble social par l'emploi intensif de systèmes de machines et permettant l'augmentation à un coût décroissant des objets bénéfiques au groupe humain ».

Ainsi, l'industrialisation n'est pas simplement l'existence d'industries, mais inclut l'idée de productivité croissante, de moindre pénibilité des travaux et l'effet d'entraînement cumulatif des « systèmes de machines ».

Définition restreinte

Pour R. GENDARME, l'industrialisation est définie de façon plus centrée sur les problèmes de sous-développement : « Nous définirons l'industrialisation par la substitution des importations, comme la satisfaction d'une plus grande proportion de la demande intérieure par la production de biens de consommation, puis progressivement, en utilisant sur place les matières premières dans le but d'économiser des devises et de réduire la domination des pays industrialisés ».

(BREMOND, J. et GELEDAN, A., Dictionnaire économique et social. 100 articles thématiques, 1200 définitions, 3ème édition augmentée, Hatier, Paris, 1981, Pp. 348-349)

XXV. Inflation

L'inflation est une hausse des prix ou hausse cumulative de la masse monétaire au-dessus du niveau du PIB. En effet, elle est une hausse cumulative de l'ensemble des prix (par exemple, une hausse du prix de pétrole, entraînant à terme un réajustement des salaires à la hausse, puis la hausse des autres prix, etc.).

XXVI. Investissements directs étrangers (IDE)

Les investissements directs étrangers (IDE) désignent les investissements visant l'acquisition d'un intérêt durable dans une entreprise située dans un pays étranger et n'impliquent pas nécessairement les transferts de technologie attendus au tiers-monde. Et leur but est d'influer sur la gestion de l'entreprise en question (en acquérant 10% ou plus des actions et des droits de vote de cette entreprise). Les bénéfices des IDE ne profitent guère aux populations locales : les firmes transnationales les rapatrient en masse sous forme de dividendes et des royalties vers leurs maisons-mères, opération facilitée par le développement de zones franches industrielles dans de nombreux pays du tiers-monde.

XXVII. Monétarisme

Le monétarisme est l'école de pensée estimant que la monnaie influe seulement sur les prix et que, par conséquent, il est vain et dangereux d'utiliser l'arme monétaire pour autre chose que pour lutter contre l'inflation. Le monétarisme repose sur l'idée que la monnaie n'influence ni la production, ni la répartition. Sur le plan plus philosophique, le fondement du monétarisme réside dans l'idée que les hommes en savent forcément moins que le marché (efficience des marchés).

XXVIII. Mieux-être

Le mieux-être est l'amélioration du confort, de la santé, etc.

XXIX. Organisation mondiale du commerce (OMC)

L'OMC a été créée en remplacement de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Son rôle est de s'assurer qu'aucun de ses membres ne se livre à un quelconque protectionnisme, c'est-à-dire qu'aucun Etat signataire du texte final de Marrakech (signé en avril 1944) ne place de barrières à l'ouverture de ses marchés. Elle a donc évidemment comme conséquence d'exacerber la libéralisation mondiale des échanges commerciaux, la généralisation de la division mondiale du travail et les stratégies mondialisées au sein des firmes multinationales, puisque son rôle est précisément de s'assurer qu'aucune décision étatique ne puisse entraver la bonne marche du commerce international.

XXX. Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD)

Créé en 1965, le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD, siège à New York) est le principal organe d'assistance technique de l'ONU. Il aide -sans restriction politique- les pays en développement à se doter de services administratifs et techniques de base, forme des cadres, cherche à répondre à certains besoins essentiels des populations, prend l'initiative de programmes de coopération régionale, et coordonne, en principe, les activités sur place de l'ensemble des programmes opérationnels des Nations-Unies. Le PNUD s'appuie généralement sur un savoir-faire et des techniques occidentales, mais parmi son contingent d'experts, un tiers est originaire du tiers-monde. Le PNUD publie annuellement un Rapport sur le développement humain qui classe notamment les pays selon l'Indicateur de développement humain (IDH).

XXXI. Plans d'ajustement structurel (PAS)

Les plans d'ajustement structurel contiennent la politique imposée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale en contrepartie de l'octroi de nouveaux prêts ou de l'échelonnement d'anciens prêts. L'ajustement structurel repose habituellement sur le dosage des éléments suivants : réduction des dépenses publiques, dévaluation de la monnaie nationale (afin de réduire les prix des produits exportés et d'augmenter ceux des produits importés), privatisation et/ou réduction des subventions publiques de fonctionnement à certaines entreprises ou à certains produits, blocage des salaires, libéralisation, hausse des exportations, etc.

XXXII. Pouvoir d'achat

Le pouvoir d'achat est une quantité de biens ou des services que permet d'obtenir une somme d'argent.

XXXIII. Premier choc pétrolier

Le premier choc pétrolier (en 1973) désigne une première hausse brutale et importante du prix du pétrole (atteignant 400%). Il déclencha une crise profonde dans l'économie mondiale. En effet, le paysage industriel mondial fut affecté.

XXXIV. Produit intérieur brut (PIB)

Le produit intérieur brut (PIB) calcule les valeurs ajoutées de toutes les entreprises opérant à l'intérieur du territoire national. Il additionne l'ensemble des activités créatrices de revenus à l'intérieur du territoire.

XXXV. Récession

La récession est le ralentissement du rythme de croissance de l'activité économique dans un pays ou une branche pendant au moins deux trimestres.

XXXVI. Rééchelonnement

Le rééchelonnement est une modification des termes d'une dette, par exemple en modifiant les échéances ou en reportant les paiements du principal et/ou des intérêts.

XXXVII. Révolutions industrielles

La première révolution industrielle repose essentiellement sur la mécanisation née de progrès techniques déterminants dans les industries textile, minière et métallurgique (machine à vapeur, mécanisation de la filature et du tissage, extraction du charbon, utilisation du coke) ; elle a profité aussi de la généralisation du crédit. Apparue en Grande Bretagne à la fin du 18ème siècle (de 1760 à approximativement 1830) avant de se propager au reste de l'Europe, elle s'est traduite par un dynamisme industriel et commercial.

La deuxième révolution industrielle (dans les années 1880) est liée à l'utilisation de nouvelles énergies (pétrole, gaz, électricité) et à des inventions majeures (moteur à explosion, éclairage électrique, etc.).

La troisième révolution industrielle (seconde moitié du 20ème siècle) procède principalement des applications de la physique quantique, de l'électronique et de l'informatique, et du développement des communications.

XXXVIII. Royalties

Les royalties désignent la redevance due au propriétaire d'un brevet, du sol dans lequel sont assurées certaines exploitations, etc.

XXXIX. Sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire fait référence à l'accès de tous durablement à une nourriture saine et suffisante.

XL. Souveraineté

Par souveraineté, nous entendons la qualité du pouvoir politique d'un Etat qui n'est soumis au contrôle ni d'un autre Etat ni d'un organisme international.

XLI. Système monétaire international (SMI)

Le système monétaire international est une expression désignant l'ensemble des règles élaborées par les pays pour assurer, par le biais de la monnaie, une stabilisation des échanges, ainsi que l'ensemble des institutions chargées de contrôler et d'organiser les échanges monétaires entre les pays. En effet, l'exigence d'une collaboration au niveau international en matière monétaire découle de la nature du commerce international, qui constitue une richesse pour les nations, mais également une source potentielle de déséquilibres monétaires. Et son but est d'assurer une certaine stabilité des taux de change.

XLII. Théorie des avantages comparatifs

La théorie des avantages comparatifs a été formulée par David RICARDO. Elle établit les bienfaits du commerce en démontrant que l'échange, avec les spécialisations qu'il provoque, bénéficie à tous les co-échangistes. En effet, l'avantage comparatif se vérifie par le fait qu'un pays, dans le secteur choisi, obtient le plus faible coût de production sur la planète. Et l'exemple type de RICARDO, à ce sujet, est celui de l'échange coton/porto entre le Portugal et l'Angleterre. Si le Portugal ne peut produire des tissus dans d'aussi bonnes conditions que l'Angleterre, c'est-à-dire, s'il doit y consacrer plus de temps et de travail qu'elle, il a avantage à produire du vin qui lui servirait de monnaie d'échange pour acheter des cotonnades en Angleterre, cette dernière ne pouvant produire du vin dans d'aussi bonnes conditions que le Portugal. Au regard de ce qui précède, il paraît irrationnel de produire chez soi ce qu'un autre est capable de produire à un moindre coût. Ceci oppose, en effet, la théorie des avantages comparatifs à celle du développement en autarcie.

XLIII. Tiers-monde

L'expression « tiers-monde » apparut pour la première fois le 15 août 1952 dans la dernière phrase d'un éditorial du journal français L'Observateur, sous la plume d'Alfred SAUVY. Il écrivait : « car enfin, ce tiers-monde ignoré, exploité, méprisé, comme le tiers- Etat, veut lui aussi être quelque chose ». En effet, la référence au tiers-Etat de la Révolution française sous entend la volonté d'abolition des privilèges des deux autres mondes. Entendez le bloc de l'Est et celui de l'Ouest, car c'est aux lendemains de la deuxième guerre mondiale marqués par un climat de « guerre froide » que l'on désignait ainsi les pays se présentant comme n'étant ni de l'Est ni de l'Ouest. Et d'extrapolation en extrapolation, le tiers-monde en est arrivé à signifier l'ensemble des pays marginalisés dans l'économie mondiale.

XLIV. Transfert de technologie

Le transfert de technologie est l'acquisition en investissements directs de biens d'équipement, de brevets ou d'usines clés en main issues des pays développés, par des pays en développement afin d'accélérer leur développement par des technologies modernes.

BIBLIOGRAPHIE

A. OUVRAGES

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- BANYAKU, L., Aperçu sur les études sociales de développement. Discours critique et panoramique, Presses Universitaires du Zaïre, Kinshasa, 1990

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- PINTO, P. et GRAWITZ, M., Méthodes des Sciences sociales, Tome 1, Dalloz, Paris, 1964

- REZSOHAZY, R., Théorie et critique des faits sociaux, La Renaissance du livre, Bruxelles, 1971

- ROSTOW, W., Les étapes de la croissance économique, Seuil, Paris, 1963

- SHOMBA, S., Méthodologie de la Recherche Scientifique, Editions M.E.S, Kinshasa, 2006

- TEVOEDJRE, A., La pauvreté, richesse des peuples, Editions ouvrières, Paris, 1978

- TOUSSAINT, E. et ZACHARIE, A., Sortir de l'impasse. Dette et Ajustement, Syllepses/ CADTM, Paris/ Bruxelles, 2002

B. REVUES

- ATWOOD, B., « La corruption continue de faire obstacle au développement », in Perspectives économiques, Volume 3, numéro 5, Revue électronique de l'Agence d'information des Etats-Unis, Washington, 1998

- CELESTE, M., « La grande aventure de la privatisation en Afrique », in Le Monde Diplomatique, Paris, 1986

- MABIKA, P., « Pour la FAO, le secteur forestier constitue aussi un atout majeur du développement socio-économique de la RDC », in Bulletin d'Information du Système des Nations-Unies en RDC, mai 2003

- SANKALE, M., « Souveraineté nationale et problèmes sanitaires internationaux », in Présence Africaine, 1er Trimestre, Paris, 1961

C. COURS

- BONGELI, E., Sociologie Rurale, Notes de cours, G2 Agronomie, UNIKIN, 2006

- KABENGELE, D., Géographie Economique et Humaine, Tome 1, Notes de cours, G1RI, FSSAP, UNIKIN, 2006

- KADIATA, B., Sylviculture et Agroforesterie, Notes de cours, G3 Agronomie, UNIKIN, 2004

- LUKOKI, J., Initiation au travail scientifique, Notes de cours, G1RI, FSSAP, UNIKIN, 2004

- MPWATE, N., Théorie de Coopération Internationale, Notes de cours, L2RI, FSSAP, UNIKIN, 2008

- MULUMA, M., Initiation à la recherche scientifique et méthodes de recherche en Sciences sociales, Cours, G1 FASE, UPC, 2002, Inédit

- NTUAREMBA, O., Economie du Développement, Notes de cours, G3RI, FSSAP, UNIKIN, 2006

- NTUAREMBA, O., Pratique de Commerce International, Notes de cours, L1RI, FSSAP, UNIKIN, 2007

D. DICTIONNAIRES

- Le Petit Larousse Illustré 1988, Librairie Larousse, Paris, 1988

- Le Petit Larousse Illustré 2007, Librairie Larousse, Paris, 2007

E. DOCUMENTS PHONETIQUES

- KABASELE, A., magazine radio-télédiffusé Profondeurs « Spéciale information » du 23/ 09/ 2009 avec KIBAMBI SHINTWA à la télé NUMERICA

- OBAMA, B., Discours prononcé à Accra, au Ghana (2009)

F. INTERNET

- http://congorama.com/ Business/ le guide on-line de la RDC/ analyse sectorielle du marché en RDC (Congo-kinshasa)

- http://espaceassistance.tripod.com/ La RDC/ connaissez-vous la RDC/ quelques données sur la République Démocratique du Congo

- http://fr.wikipedia.org/ wiki/ division internationale du travail

- http://fr.wikipedia.org/ wiki/ économie de la RDC

- http://jp.malrieu.free.fr/ Accumulation du capital, organisation du travail et croissance du travail

- http://jp.malrieu.free.fr/ Commerce international et division internationale du travail

- http://www.brises.org/ Division internationale du travail

- http://www.cooperation.net/ cde.rdc/ Séminaire d'information sur la dette extérieure du Congo-Kinshasa

- http://www.economiedistributive.free.fr/ La grande relève/ la division internationale du travail, un fléau pour les peuples

- http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBE

- http://www.ses.ens-ish.fr/ Les sciences économiques et sociales/ la nouvelle division internationale du travail

- http://www.universalis.fr/ Encyclopédie/ division internationale du travail

Table des matières

EPIGRAPHE 2

DEDICACE................................................................................................................................................. 3

AVANT-PROPOS......................................................................................................................................... 4

INTRODUCTION........................................................................................................................................ 5

PROBLEMATIQUE...................................................................................................................................... 5

HYPOTHESE............................................................................................................................................... 7

METHODES ET PROCEDES........................................................................................................................ 8

DELIMITATION DU SUJET..........................................................................................................................9

INTERET DU SUJET................................................................................................................................. 10

PLAN SOMMAIRE..................................................................................................................................... 11

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES....................................................................................... 12

SECTION I : APPROCHE THEORIQUE DES CONCEPTS...........................................................................12

§1 : LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL.................................................................................12

1. DEFINITION.................................................................................................................................12

2. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL DE COMPLEMENTARITE....................................14

3. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL DE CONCURRENCE............................................14

§2 : FREIN................................................................................................................................................16

SECTION II : LE DEVELOPPEMENT..........................................................................................................16

§1 : NOTION............................................................................................................................................16

§2 : LE DEVELOPPEMENT DURABLE........................................................................................................22

SECTION III : LA RDC..............................................................................................................................24

§1 : PRESENTATION.................................................................................................................................24

§2 : BRANCHE INDUSTRIELLE.................................................................................................................26

§3 : BRANCHE DES SERVICES.................................................................................................................28

CHAPITRE II : LA RDC ET LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL..............................................30

SECTION I : LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL : UNE REPARTITON INEGALE...................30

§1 : UNE REPARTITION INTERNATIONALE.............................................................................................30

§2 : LE CAPITALISME ET LE SYSTEME COMMERCIAL MONDIAL............................................................30

§3 : LA RDC, ZONE PERIPHERIQUE.........................................................................................................35

SECTION II : LA DEPENDANCE DE LA RDC.............................................................................................36

§1 : LA DEPENDANCE COMMERCIALE.....................................................................................................36

§2 : LA DEPENDANCE FINANCIERE.........................................................................................................38

§3 : LA DEPENDANCE TECHNOLOGIQUE................................................................................................41

SECTION III : L'EXPLOITATION..............................................................................................................43

§1 : LES TERMES DE L'ECHANGE INEQUITABLES..................................................................................43

§2 : LE TRANSFERT DES RICHESSES......................................................................................................46

§3 : LES INEGALITES SOCIALES.............................................................................................................47

RESUME DU CHAPITRE...........................................................................................................................49

CHAPITRE III : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES DE LA DIVISION INTERNATIONALES DU TRAVAIL (D.I.T.) ET LES PISTES DE SOLUTION POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC...............................................................................................................................................51

SECTION I : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES DE LA D.I.T. .......................51

§1 : LA DESTRUCTION DES SERVICES PUBLICS ET DES ACQUIS SOCIAUX..........................................51

§2 : LA DESTRUCTION DES EQUILIBRES NATURELS.............................................................................53

SECTION II : LES PISTES DE SOLUTION POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC................................55

§1 : CAP...................................................................................................................................................55

§2 : CADRE..............................................................................................................................................57

RESUME DU CHAPITRE............................................................................................................................61

CONCLUSION...........................................................................................................................................62

ANNEXE....................................................................................................................................................66

1. LEXIQUE....................................................................................................................................67

I. AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT.......................................................................................67

II. ANTI-DEVELOPPEMENT...............................................................................................................67

III. BALANCE COMMERCIALE............................................................................................................67

IV. BALANCE DES PAIEMENTS.........................................................................................................67

V. BANQUE MONDIALE...................................................................................................................68

VI. BIEN-ETRE..................................................................................................................................69

VII. BIOCARBURANTS........................................................................................................................69

VIII. BIODIVERSITE............................................................................................................................69

IX. BIOSPHERE.................................................................................................................................69

X. CHOMAGE DEGUISE....................................................................................................................69

XI. CLUB DE PARIS...........................................................................................................................69

XII. CLUB DE LONDRES.....................................................................................................................69

XIII. CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DEVELOPPEMENT (CNUCED)..................................................................................................................................70

XIV. COMBUSTIBLES FOSSILES.........................................................................................................70

XV. COUT DE LA VIE........................................................................................................................70

XVI. DECOMPOSITION INTERNATIONALE DU PROCESSUS PRODUCTIF (DIPP)..............................70

XVII. ECONOMIE.................................................................................................................................70

XVIII. ECONOMIE DE MARCHE............................................................................................................71

XIX. ECOSYSTEME..............................................................................................................................71

XX. ELASTICITE.................................................................................................................................71

XXI. ENVIRONNEMENT........................................................................................................................71

XXII. FACILITE D'AJUSTEMENT STRUCTUREL (FAS) ET FACILITES D'AJUSTEMENT STRUCTUREL RENFORCE (FASR)......................................................................................................................71

XXIII. FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL (FMI)..............................................................................72

XXIV. GATT............................................................................................................................................72

XXV. INDUSTRIALISATION..................................................................................................................72

XXVI. INFLATION..................................................................................................................................73

XXVII. INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS.................................................................................73

XXVIII. MONETARISME............................................................................................................................73

XXIX. MIEUX-ETRE................................................................................................................................73

XXX. ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC)..................................................................73

XXXI. PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT (PNUD).................................74

XXXII. PLAN D'AJUSTEMENT STRUCTUREL (PAS).................................................................................74

XXXIII. POUVOIR D'ACHAT.....................................................................................................................74

XXXIV. PREMIER CHOC PETROLIER.......................................................................................................74

XXXV. PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB)..............................................................................................75

XXXVI. RECESSION..................................................................................................................................75

XXXVII. REECHELONNEMENT..................................................................................................................75

XXXVIII. REVOLUTIONS INDUSTRIELLES....................................................................................75

XXXIX. ROYALTIES..................................................................................................................................75

XL. SECURITE ALIMENTAIRE............................................................................................................75

XLI. SOUVERAINETE...........................................................................................................................76

XLII. SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL....................................................................................76

XLIII. THEORIE DES AVANTAGES COMPARATIFS................................................................................76

XLIV. TIERS-MONDE.............................................................................................................................76

XLV. TRANSFERT DE TECHNOLOGIE..................................................................................................77

2. BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................78

A. OUVRAGES...................................................................................................................................78

B. REVUES........................................................................................................................................79

C. COURS.........................................................................................................................................79

D. DICTIONNAIRES..........................................................................................................................80

E. DOCUMENTS PHONETIQUES......................................................................................................8O

F. INTERNET....................................................................................................................................80

TABLE DES MATIERES..............................................................................................................................81

* 1 SANKALE, M., « Souveraineté nationale et problèmes sanitaires internationaux », in Présence Africaine, 1er Trimestre, Paris, 1961, p.37

* 2 http://www.ses.ens-ish.org/ les sciences économiques et sociales/ la nouvelle division internationale du travail (tiré le 10 juillet 2009)

* 3 http://www.brises.org/ division internationale du travail (tiré le 10 juillet 2009)

* Les trente glorieuses : expression inventée par l'économiste français Jean FOURASTIE en 1979 pour désigner les trente années (approximativement 1945-1975) de forte croissance économique, de plein emploi et d'essor de la consommation. Cette expression fait référence aux « trois glorieuses », les trois journées révolutionnaires des 27, 28, 29 juillet 1830.

* 4 http://www.economiedistributive.free.fr/ la grande relève/ la division internationale du travail, un fléau pour les peuples

* 5 TOUSSAINT, E. et ZACHARIE, A., Sortir de l'impasse. Dette et Ajustement, Syllepses/ CADTM, Paris/ Bruxelles, 2002, p.178

* 6 PINTO, R., et GRAWITZ, M., Méthodes des Sciences Sociales, Tome I, Dalloz, Paris, 1964, pp.338-339

* 7 REZSOHAZY, R., Théorie et critique des faits sociaux, la Renaissance du livre, Bruxelles, 1971, p.69

* 8 BANYAKU, L., Aperçu sur les études sociales de développement. Discours critique et panoramique, Presses Universitaires du Zaïre, Kinshasa, 1990, p.24

* 9 AMIN, S., Impérialisme et Sous-développement en Afrique, Anthropos, Paris, 1976, p.274

* 10 MULUMA, M., Initiation à la recherche scientifique et méthodes de recherche en Sciences sociales, Notes de Cours, G1 FASE, UPC, 2002 (Inédit)

* 11 GRAWITZ, M., Méthodes des Sciences sociales, Dalloz, Paris, 1970, p.20

* 12 LEVI-STRAUSS cité par SHOMBA, S., Méthodologie de la Recherche Scientifique, Editions M.E.S, Kinshasa, 2006, p.114

* 13 BLAISE PASCAL cité par LUKOKI, J., Initiation au travail scientifique, Notes de Cours, G1 RI, FSSAP, UNIKIN, 2004, p.38

* 14 G. LAVAU cité par MULUMBATI, N., Introduction à la Science Politique, Editions Africa, Kinshasa/ Lubumbashi, 1973, p.36

* 15 LOUBET, Introduction aux méthodes des Sciences Sociales, Primat, Toulouse, 1982, p.124

* 16 LUKOKI, J., op.cit, p.24

* 17 GOFFAUX, J., Problèmes de développement, C.R.P, Kinshasa, 1986, p.20

* 18 Idem, p.17

* 19 REZSOHAZY, R., op.cit, p.68

* Les accords multifibres sont des accords signés après 1973 par les pays producteurs de textiles et de vêtements afin de réguler leurs exportations vers les pays consommateurs. Ce sont les nouvelles exportations (biens à bas prix) du Sud qui ont conduit les pays industrialisés (du Nord) à signer ces accords pour se protéger contre la concurrence des pays du Sud. Ces accords ont encadré cette concurrence pendant trente ans (jusqu'au 1er janvier 2005).

* 20 Le Petit Larousse Illustré, Librairie Larousse, Paris, 2007, p.374

* 21 Le Petit Larousse Illustré, op.cit, p.1073

* 22 Idem, p.374

* La théorie des avantages comparatifs a été formulée par David RICARDO. Elle établit les bienfaits du commerce en démontrant que l'échange, avec les spécialisations qu'il provoque, bénéficie à tous les co-échangistes. En effet, l'avantage comparatif se vérifie par le fait qu'un pays, dans le secteur choisi, obtient le plus faible coût de production sur la planète. Et l'exemple type de RICARDO, à ce sujet, est celui de l'échange coton/ Porto entre le Portugal et l'Angleterre. Si le Portugal ne peut produire des tissus dans d'aussi bonnes conditions que l'Angleterre, c'est-à-dire, s'il doit y consacrer plus de temps et de travail qu'elle, il a avantage à produire du vin qui lui servirait de monnaie d'échange pour acheter des cotonnades en Angleterre, cette dernière ne pouvant produire du vin dans d'aussi bonnes conditions que le Portugal. Au regard de ce qui précède, il paraît irrationnel de produire chez soi ce qu'un autre est capable de produire à un moindre coût. Ceci oppose, en effet, la théorie des avantages comparatifs à celle du développement en autarcie.

* 23 http://fr.wikipedia.org/ wiki/ division internationale du travail (tiré le 5 juillet 2009)

* 24 http://www.brises.org/ notion/ division internationale du travail

* 25 http://www.universalis.fr/ encyclopédie/ division internationale du travail (tiré le 31 août 2009)

* PED désigne les pays en développement appelés aussi pays en voie de développement ou encore pays sous-développés.

* 26 http://www.brises.org/ notion/ division internationale du travail

* 27 http://www.ses.ens-ish.fr/ Les sciences économiques et sociales/ La nouvelle division internationale du travail

* 28 http://fr.wikipedia.org/ wiki/ division internationale du travail

* 29 Le Petit Larousse Illustré 2007, op.cit, p.484

* 30 KABENGELE, D., Géographie Economique et Humaine, Tome 1, Notes de Cours, G1 RI, FSSAP, UNIKIN, 2004, p.23

* Le Plan Marshall (1948-1951) est le plan conçu par l'administration du Président démocrate américain Harry TRUMAN, sous le nom de European Recovery Program. Il sera ensuite connu sous le nom du Secrétaire d'Etat de l'époque, Georges MARSHALL (qui a été Chef d'Etat-major général entre 1939 et 1945), chargé d'en assurer la mise sur pied. Entre avril 1948 et décembre 1951, les Etats-Unis accordent, sous forme de prêts à seize pays européens, une aide de 12,5 milliards de dollars (NB : il fallait 6,28 dollars en 2001 pour obtenir l'équivalent d'un dollar de 1948). Le Plan Marshall visait la reconstruction de l'Europe dévastée au cours de la deuxième guerre mondiale. Il consistait aussi, par ailleurs, à répondre aux besoins de reconstruction de l'économie américaine dont il fallait convertir une partie de l'industrie militaire en industrie civile pour laquelle il fallait trouver des débouchés.

* 31 Le Petit Larousse Illustré 1988, Librairie Larousse, Paris, 1988, p.947

* Le non-développement signifie absence du développement. Dans ce contexte, l'humanité vit dans une situation de subsistance, ce qui signifie en réalité une pénurie fréquente voire la disette et la famine pour peu qu'un accident climatique, même mineur, vienne perturber les cycles agricoles. Cependant, cette situation de subsistance précaire et de pénurie, assez habituelle, est perçue comme inévitable et apparaît dès lors à la conscience du groupe comme normale. Les hommes subissent cet état des choses comme une fatalité, sans jamais s'y résigner totalement. En effet, ils ne disposent pas des techniques leur permettant de combattre efficacement et d'échapper à leur condition.

* 32 GOFFAUX, J., Problèmes de développement, CRP, Kinshasa, 1986, p.31

* 33 KIMPIANGA, M., Discours sur les causes du sous-développement en Afrique noire, PULL, Kinshasa, 2000, p.23

* 34 PARTANT, F., La fin du développement : naissance d'une alternative, La Découverte, Paris, 1983, Pp.28-29

* 35 NTUAREMBA, O., Le développement endogène : Données pour une nouvelle orientation théorique, Editions Universitaires Africaines, Kinshasa, 1999, p.13

* BERGERON, R., L'Anti-développement. Le prix du libéralisme, L'Harmattan, Paris, 1992, Pp.18-22

* Les propos de ce trois auteurs sont contenus respectivement dans :

§ PARTANT, F., op.cit, Pp. 15-18

§ LATOUCHE, S., L'occidentalisation du monde, La Découverte, Paris, 1989, Pp. 72-77

§ ROSTOW, W., Les étapes de la croissance économique, Seuil, Paris, 1963, Pp. 36-41

* 36 DEBOURSE, R., Economie du développement- et informations d'économie politique, Centre de Recherches Pédagogiques, Kinshasa, 2006, p.7

* Le développement humain a comme objectif, pour chaque homme ou femme : vivre longtemps et en bonne santé, acquérir un savoir et des connaissances, avoir accès à des ressources qui assurent des conditions d'existence décentes et être en mesure de prendre part à la vie de la communauté.

* 37 Figure du cercle vertueux élaborée par le PNUD repris par DEBOURSE, R., op.cit, p.47

* 38 BOSQUET, M. cité par TEVOEDJRE, A., La pauvreté, richesse des peuples, Editions ouvrières, Paris, 1978, p.33, note 19

* 39 DEBOURSE, R., op.cit, p.117

* 40 DEBOURSE, R., op.cit, p.121

* 41 DEVEY, M., L'économie zaïroise : état des lieux, Marchés tropicaux, Bruxelles, 1997, p.59

* 42 http://espaceassistance.tripod.com/ La RDC/ connaissez-vous la RDC/ Quelques données sur la République Démocratique du Congo (tiré le 31 août 2009)

* 43 Idem

* 44 DEVEY, M., op.cit, p.59

* 45 Jean FOURASTIE cité par KABENGELE, D., op.cit, p.165

* 46 http://congorama.com/ Business/ le guide on-line de la RDC/ analyse sectorielle du marché en RDC (Congo-Kinshasa) tiré le 31 août 2009

* 47 http://fr.wikipedia.org/ wiki/ Economie de la RDC (tiré le 20 juillet 2009)

* 48 http://congorama.com/ Business/ le guide on-line de la RDC

* 49 Idem

* 50 MPWATE, N., La Théorie de la Coopération Internationale, Notes de Cours, L2RI, FSSAP, UNIKIN, 2008, p.58

* 51 Le Petit Larousse Illustré, op.cit, p.160

* L'école de Chicago est un groupe informel d'un nombre assez large d'économistes libéraux. Leur nom vient de ce qu'ils fréquentèrent le département d'économie de l'Université de Chicago.

Les politiques de l'école de Chicago sont à l'origine des politiques économiques de la Banque mondiale du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, pendant lesquelles de nombreuses entreprises publiques des pays en voie de développement furent privatisées.

* 52 http://economiedistributive.free.fr/ la grande relève/ la division internationale du travail, un fléau pour les peuples

* 53 Idem

* 54 http://jp.malrieu.free.fr/ commerce international et division internationale du travail (tiré le 30 août 2009)

* 55 Idem

* 56 Guide à l'intention des entreprises : Le système commercial mondial, 2ème édition, Commonwealth Secretariat (CS)/ Centre du Commerce International (CCI) CNUCED/ OMC, Londres/ Genève, 2000, pp.3-4

* 57 Idem, p.7

* 58 Idem

* La mondialisation a trois formes (économique, culturelle et politique). Nous nous limitons, ici, à la mondialisation économique. Celle-ci « résulte des révolutions récentes en technologies, l'information, le commerce, l'investissement étranger et le commerce international. Les principaux acteurs sont les compagnies, les investisseurs, les banques et les industries de services privées, aussi bien que les Etats et les organisations internationales. Cette forme actuelle de capitalisme,..., pose un grand dilemme entre l'efficacité et l'équité. La spécialisation et l'intégration des compagnies ont rendu possible la multiplication de la richesse, mais la logique pure du capitalisme ne favorise pas la justice sociale. La mondialisation économique est donc devenue une cause formidable d'inégalité parmi et au sein des Etats... » (MPWATE, N., op.cit, p.81).

* 59 MPWATE, N., op.cit, pp.32-33

* 60 LADRIERE, J. cité par GOFFAUX, J., op.cit, p.45

* 61 BERGERON, R., op.cit, p.253

* 62 MALUNGUMU, C. cité par http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBE (tiré le 19/10/2009)

* 63 http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBE

* Par nouvelle version des programmes d'ajustement structurel, nous faisons allusion à l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). En effet, en juin 1999 au G7 de Cologne, les grands argentiers du monde s'étaient engagés à répondre positivement à une pétition de 17 millions de signatures demandant l'annulation de la dette des pays pauvres : 90% de la dette des pays pauvres devaient être annulés au cours de l'année 2000, grâce à l'initiative PPTE renforcée (l'initiative originale ayant été lancée lors du G7 de Lyon en 1996).

Pour obtenir un allègement de dette, un pays de la liste PPTE doit se lancer dans une double phase de trois à six ans de reformes d'ajustement structurel (point de décision et point d'achèvement).

L'initiative PPTE se révèle ainsi un parcours de combattant truffé d'impasses. Et la RDC est actuellement dans la liste PPTE et espère obtenir l'allègement de sa dette extérieure (12,5 milliards de dollars ou près de 200% du PIB de la RDC à la fin 2004).

* 64 http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RDC par Franck MBEMBA MALEMBE

* 65 GOFFAUX, J., op.cit, p.78

* 66 http://www.memeoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RDC par Franck MBEMBA MALEMBE

* En 2003, par exemple, les flux d'investissements étrangers ont atteint 132 millions de dollars et représentaient 23,6% de la formation brute de capital fixe. Les IDE en RDC se sont élevés à 405 millions de dollars en 2005 et une moyenne annuelle de seulement 5 millions entre 1990 et 2000.

* 67 BERGERON, R., op.cit, p.31

* 68 GALBRAITH, J. et SALINGER, N., Tout savoir ou presque sur l'économie, Editions du Seuil, Paris, 1978, p.46

* Le FMI a accordé à la RDC un prêt de 750 millions de dollars dans le cadre de la FRPC (Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance) sur la période 2002-2005, et la Banque mondiale un prêt de 450 millions de dollars dans le cadre de son ERC (Crédit pour la Reprise Economique). En 2004, l'aide extérieure dépassait un milliard de dollars, dont près des deux tiers provenaient des institutions multilatérales.

Signalons que le budget de la RDC est largement dépendant des ressources extérieures sous forme de dons et prêts qui, depuis 2003 dépassent les recettes propres de l'Etat. C'est aussi, dans ce cadre, que la Belgique donne chaque année 200 millions d'euros à la RDC.

En réalité, ces fonds ne sont accordés uniquement que pour permettre à la RDC de rembourser des prêts précédents. Et ces artifices ne sont utilisés que parce que, parallèlement les politiques d'ajustement structurel entrent en action. Au fait, ces politiques sont des instruments d'intégration et de sujétion des pays endettés aux mécanismes du marché capitaliste mondial.

L'ajustement structurel présente deux volets. D'abord, un volet de stabilisation économique à court terme qui se décline en trois dimensions : la dévaluation de la monnaie nationale (afin de réduire les prix des produits exportés et d'augmenter ceux des produits importés) et la suppression du contrôle des changes ; l'austérité budgétaire publique avec la diminution du nombre de fonctionnaires, de leurs salaires, et la baisse des budgets sociaux et des dépenses d'éducation et de santé ; la libéralisation (entraînant la hausse) des prix, la suppression des subventions notamment en faveur des produits de base (pain, riz, eau, électricité, transport), et de l'indexation des salaires.

Ensuite, un volet de reformes structurelles qui visent à libéraliser l'économie : libre circulation des capitaux (fin du contrôle sur les investissements étrangers) ; privatisation du système bancaire et des entreprises publiques ; privatisation de la terre (contre-réforme agraire) ; priorité à la production destinée à l'exportation par rapport à la production vivrière ; déréglementation du marché du travail et limitation du pouvoir des syndicats ; réforme fiscale anti-rédistributive (généralisation de la taxe sur la valeur ajoutée et surtout pas d'impôt sur le capital).

Bref, l'ajustement structurel est un mécanisme qui s'insère dans le processus du financement de l'économie capitaliste à l'échelle mondiale.

* 69 CELESTE, M.-C., « La grande aventure de la privatisation en Afrique », in Le Monde Diplomatique, Paris, 1975, p.75

* 70 LESOURME, J., Les milles sentiers de l'avenir, Seghers, Paris, 1975, p.75

* 71 THURN, M. cité par GOFFAUX, J., op.cit, Pp. 72-73

* 72 GOFFAUX, J., op.cit, p.73

* 73 DEBOURSE, R., op.cit, Pp. 45-46

* 74 BERGERON, R., op.cit, p.29

* 75 AMIN, S., op.cit, p.136

* 76 http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBA

* 77 NTUAREMBA, O., Pratique de Commerce International, Notes de cours, L2RI, FSSAP, UNIKIN, p.36

* 78 http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RDC par Franck MBEMBA MALEMBE

* La production de la Gecamines en cuivre est, par exemple, passée de 465000 tonnes avec un prix de 2855 USD la tonne (en 1990) à 19000 tonnes avec un prix de 1800 USD la tonne (en 2002) entraînant des conséquences graves sur l'économie et sur la situation sociale...

La Gecamines, avec une concession minière de plus de 18800 Km² pour le cuivre, était la principale entreprise minière du pays et fournissait en 1980 environ 66% des recettes budgétaires de l'Etat et 70% de ses recettes d'exportation. Elle jouait un rôle social et économique important pour beaucoup de petites et moyennes entreprises se trouvant dans sa périphérie. Pendant plus de 30 ans, cette entreprise a été le moteur de l'économie. Elle était citée parmi les plus grands employeurs de la RDC. Mais aujourd'hui... la Gecamines a été déchue, la production minière s'est effondrée avec elle. Source : Document de la stratégie de croissance et de la réduction de pauvreté (juillet 2006) cité par http://fr.wikipedia.org/wiki/Economie de la RDC

* 79 PARTANT, F., op.cit, p.48

* 80 BERGERON, R., op.cit, Pp. 28-29

* 81 PEROOUX, F. cité par BEAUD, M., Histoire du capitalisme de 1500 à nos jours, Seuil, Paris, 1981, p.69

* 82 http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBE

* 83 Idem

* 84 AMIN, S., op.cit, Pp. 133-134

* L'impérialisme est une politique d'expansion d'un Etat dans le domaine continental, colonial, maritime ou économique, tendant à mettre d'autres Etats sous sa dépendance. Et, selon les marxistes, l'impérialisme est le stade suprême du capitalisme, caractérisé par la domination des monopoles, le développement des sociétés multinationales et la multiplication des formes de la guerre.

* 85 MARX, K., Misère de la philosophie, éd. Sociales, Paris, 1986, p. 212

* 86 BERGERON, R., op.cit, p. 30

* 87 GOFFAUX, J., op.cit, p. 79

* 88 AMIN, S., op.cit, p. 278

* 89 GALBRAITH, J. et SALINGER, N., op.cit, p. 172

* 90 MPWATE, N., op.cit, p. 65

* En réponse à la crise de la dette du tiers-monde des années 1980, le consensus de Washington (résumé par John WILLIAMSON en dix commandements que voici : austérité budgétaire ; réorientation de la dépense publique ; réforme fiscale ; libéralisation des échanges ; élimination des barrières à l'investissement direct étranger ; privatisation des entreprises publiques ; dérégulation des marchés pour assurer l'élimination des barrières à l'entrée et à la sortie ; sécurité des droits de propriété) a été appliqué par le biais des plans d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale. Un peu partout dans le tiers-monde, les budgets sociaux ont été réduits à leur plus simple expression, les richesses publiques ont été privatisées et les frontières commerciales et financières ont été largement ouvertes aux investissements internationaux.

* 91 http://www.cooperation.net/ cde.rdc/ Séminaire d'information sur la dette extérieure du Congo-Kinshasa (tiré le 02/11/2009)

* 92 KEYNES, J.-M. cité par BOWLES, S., GORDON, D. et WEISSKOPF, T., L'économie du gaspillage : la crise américaine et les politiques reaganiennes, La découverte, Paris, 1986, p. 266

* Au moment où les pays libéralisent leur économie et s'ouvrent aux investissements et au commerce extérieurs, les processus de changement privatisation, passation de marchés publics et autres transactions deviennent des domaines dans lesquels la corruption a tendance à prendre de l'ampleur. Ainsi, la corruption et le manque de transparence qui l'accompagne revêtent de nombreuses formes, de la haute corruption, c'est-à-dire les sollicitations flagrantes de pots de vin en tant que condition d'obtention d'un marché, à la corruption mineure, c'est-à-dire les petites sommes généralement réclamées par des agents des douanes. Elles comprennent donc la fraude dans la passation des marchés publics, le blanchiment de l'argent et les cas classiques de conflits d'intérêt mettant en jeu des agents publics. La corruption se présente aussi sous la forme du népotisme dans les grandes sociétés, et à l'échelon des ministres au sein d'un gouvernement.

* 93 ATWOOD, B., « La corruption continue de faire obstacle au développement », in Perspectives économiques, Volume 3, numéro 5, Revue électronique de l'Agence d'information des Etats-Unis, Washington, 1998, p. 18

* 94 TOUSSAINT, E. et ZACHARIE, A., op.cit, p. 16

* 95 http://www.cooperation.net/ cde.rdc/ Séminaire d'information sur la dette extérieure du Congo-Kinshasa

* Ici, l'expression révolution industrielle est employée pour désigner la période allant de 1760 à 1830 approximativement. Pendant la révolution industrielle, les industries et le commerce prirent le pas sur l'agriculture ; les marchandises furent fabriquées dans des usines de plus en plus grandes, employant de plus en plus de main-d'oeuvre, au lieu d'être fabriquées à domicile et dans les petits ateliers... Un nombre restreint des personnes s'enrichit et prit la direction des moyens de production, tandis que de nombreuses personnes cessèrent de posséder des terres ou des outils et devinrent des salariés dans les usines. En effet, ce sont essentiellement les progrès techniques qui ont entraîné le remplacement du travail manuel par le machinisme.

* 96 BROWN, L. et alii, Etat de la Planète 1990, Economica, Paris, 1990, p. 46

* 97 http://jp.malrieu.free.fr/ Accumulation du capital, organisation du travail et croissance économique (tiré le 30 août 2009)

* 98 GOFFAUX, J., op.cit, p. 79

* 99 BERGERON, R., op.cit, p. 44

* 100 BERGERON, R., op.cit, p. 44

* 101 KADIATA, B., Sylviculture et Agroforesterie, Notes de cours, G3 Agronomie, UNIKIN, 2005, Pp. 5-6

* L'agriculture comprend toute activité consistant à faire pousser les plantes. Ce qui la lie à des activités connexes (foresterie, pêche, aquaculture, élevage, conservation de la nature). Et elle se déroule quasiment en milieu rural qui est la forme originelle d'agglomération humaine ou en milieu périurbain (semi-rural). Ces milieux disposent de grands espaces naturels ou cultivés mais non habités. Aussi, il ne suffit pas seulement de produire mais encore faut-il que ces produits puissent être achetés et consommés par les groupes humains qui en éprouvent le besoin. Ce qui impose le besoin d'infrastructures et leur adéquation aux besoins des marchés. De cette adéquation dépend aussi l'intégration économique tant sur le plan national que mondial. Et, cette transformation des structures exige la mécanisation de l'agriculture. Cette dernière part de l'acquisition des techniques améliorées vers l'introduction progressive des machines.

* 102 BONGELI, E., Sociologie Rurale, Notes de cours, G2 Agronomie, UNIKIN, 2005, p. 39

* 103 Idem

* 104 Propos du Professeur Albert KABASELE YENGA YENGA lors du magazine radio-télédiffusé Profondeurs `Spéciale information' du 23/09/2009 avec KIBAMBI SHINTWA à la télé NUMERICA

* 105 MABIKA, P., « Pour la FAO, le secteur forestier constitue aussi un atout majeur du développement socio-économique de la RDC », in Bulletin d'information du Système des Nations Unies en RDC, mai 2003, p.15

* 106 Professeur Albert KABASELE YENGA YENGA, op.cit

* 107 BARACK H. OBAMA, Discours prononcé à Accra, au Ghana (2009)

* 108 NTUAREMBA, O., Economie du Développement, Notes de cours, G3RI, FSSAP, UNIKIN, 2007, p. 19

* 109 Professeur Albert KABASELE YENGA YENGA, op.cit






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