II. ORDURES MENAGERES ET NOTIONS QUI
S'Y RAPPORTENT
2.1. Déchets solides
Les déchets solides sont définis par
énumération des réalités que cette notion
désigne. Ainsi selon les participants à la conférence des
Nations Unies de Rio sur l'environnement et le développement de 1993
« les déchets solides comprennent toutes les ordures
ménagères et déchets non dangereux, tels les
déchets des établissements commerciaux et collectifs, les
balayures de voirie et les gravats » (Nations Unies, 1993 :181). Selon une
autre définition assez proche de celle-ci, les déchets solides
sont les « ordures, détritus, scories, déchets ou affluents
résultant des activités industrielles ou productrices
d'énergies, ainsi que des activités agricoles et résidus
engendrés par les équipements de lutte contre la pollution sous
formes solides, liquides, semi liquides ou gazeux » (Joël S.
Hirschhorn, 1997 :17).
Il faut remarquer que dans la définition donnée
par les Nations Unies il n'est pas indiqué en quoi les «
déchets des établissements commerciaux et collectifs, les
balayures de voirie et les gravats » ne sont pas dangereux. En effet ces
déchets n'ont certes pas la toxicité qu'ont certains produits
chimiques provenant de l'activité des industries mais en tant
qu'élément faisant défaut à l'assainissement, ils
représentent un danger à court, à moyen et/ou à
long terme pour la population. En tout cas la définition proposée
n'établit pas la non toxicité de ces déchets. Quant
à la définition suivante, en citant les résidus
engendrés par les équipements de lutte contre la pollution comme
déchets solides, elle introduit malheureusement une confusion dans le
concept. Car ces résidus sont aussi bien solides, liquides, semi
liquides que gazeux.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) propose une
définition des déchets qui s'énonce comme suit : «
quelque chose que son propriétaire ne veut plus, en un certain lieu et
à un certain moment, et qui n'a pas de valeur commerciale courante ou
perçue » « Gérard Bertolini, 1990 : 7). Les ordures
ménagères et déchets ménagers étant
employés couramment l'un pour l'autre, nous nous appuierons sur cette
définition pour construire celle des ordures ménagères.
Connaissances conceptuelles et théoriques
Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures
ménagères à N'Djaména (Tchad)
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2.2 Ordures ménagères
Les ordures ménagères sont citées
précédemment comme éléments de la définition
des déchets solides auxquelles s'ajoutent les déchets non
dangereux des établissements industriels et commerciaux. Mais en quoi
consistent les ordures ménagères ? Il s'agit des déchets
organiques et non organiques (biodégradables et non
biodégradables) issus de la consommation des ménages. Pour en
donner une idée plus concrète, nous en citons quelques
éléments : les restes de cuisines, les eaux sales, les
plastiques, la cendre, les papiers et les cartons usés, les
métaux, les verres, les céramiques, les cuirs usés, le
caoutchouc, les tissus, les feuilles d'arbres, la paille, le bois, le charbon,
le sable, la poussière, les selles etc.
Une telle définition, en procédant par
énumération des parties de la chose qu'on entend ainsi
définir ne permet guerre d'identifier avec précision la
réalité qu'elle recouvre. On s'accordera volontiers pour dire
qu'une ordure est ce qui est destiné à être jeté,
dont on se débarrasse parce que ne servant plus son propriétaire.
Il faut observer cependant que cette définition comporte non seulement
une part importante de subjectivité de la part des individus (qui
décident de leur propre chef d'appeler un objet « ordure »)
mais surtout qu'elle ne prend pas en compte les ordures qui entrent dans un
cycle de transformation où elles sont triées, recyclées en
vue d'être réintroduites dans le circuit économique.
Nous entendrons donc par ordure tout objet qui ne sert
plus immédiatement son propriétaire du fait de sa
dépréciation, sa décomposition ou tout autre changement
d'état qui le prive de son utilité première et que ce
dernier décide de revaloriser ou dont il choisit de se
débarrasser.
On distingue les ordures biodégradables de celles qui
ne le sont pas. Et selon Joël S. Hirschhorn (1997 :17) un produit est
biodégradable s'il est « susceptible d'être
décomposé par les micro-organismes (champignons,
bactéries) et des macro organismes (escargots, limaces, etc.) dans des
conditions en rapport avec la gestion et l'élimination des
déchets ». Joël S. Hirschhorn ne nous renseigne pas sur ces
conditions qui favoriseraient, en matière de gestion et
d'élimination des déchets, la décomposition « des
produits biodégradables ». On retiendra donc simplement
l'idée d'une éventuelle décomposition qui
caractérise les produits biodégradables.
Connaissances conceptuelles et théoriques
Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures
ménagères à N'Djaména (Tchad)
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Il convient également de définir les notions de
récupération et de recyclage qui sont assez
courants dans la gestion et l'élimination des ordures
ménagères.
En fait la récupération c'est « la
restitution d'un déchet à un état meilleur ou plus utile
». La récupération peut être considérée
comme une étape qui précède le recyclage qui « est la
séparation d'un déchet spécifique de la masse d'ordures,
et la transformation qui le rend utile à la confection d'autres produits
d'origine » (Bindu N. Lohani, 1990 :52).
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