REPUBLIQUE DE LA COTE D'IVOIRE
UNION - DISCIPLINE - TRAVAIL
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique
UFR des Sciences de la Nature
2006-2007
MEMOIRE
Présenté pour l'obtention du
DIPLOME D'ETUDE APPROFONDIE EN
GESTION ET VALORISATION DES RESSOURCES NATURELLES
Option : Biodiversité et Gestion Durable des
Ecosystèmes
RELATIONS HOMME-ELEPHANT DANS LE SUD-OUEST DU PARC NATIONAL DE
TAÏ : CARACTERISATION ET FACTEURS DETERMINANTS LA DISTRIBUTION DES
ELEPHANTS
Par : OUATTARA Foungoyé
Allassane
Soutenu
le ............................... devant le jury composé
de :
Directeur Scientifique : Prof TONDOH E.
Jerôme
Co-encadreur : Dr SOULEMANE OUATTARA
AVANT PROPOS
Après la partie théorique du diplôme
d'étude approfondie en Biodiversité et valorisation des
ressources naturelles de l'UFR SN d'Abobo-Adjamé, la partie pratique
renforce les enseignements acquis. Cette dernière permet d'initier
l'étudiant à la recherche.
Ainsi, cette étude réalisée dans la zone
du parc national de Taï et financée par le WWF permet de clore
cette formation.
Mes remerciements vont à l'endroit des personnes
suivantes :
- Professeur TONDOH E. Jerôme, le directeur
scientifique du présent mémoire pour ses analyses pertinentes et
ses conseils ;
- Docteur SOULEMANE OUATTARA pour avoir accepté
d'être l'encadreur ;
- Commandant TONDOSSAMA Adama Directeur du Parc National de
Taï zone sud-ouest, pour avoir autorisé cette
étude ;
- Capitaine KONE Drissa chef secteur de Guiroutou pour avoir
permis à ses éléments de m'accompagner sur le
terrain ;
- M. NANDJUI Awo, chef du projet WWF Taï qui a
initié, encouragé et financé cette étude.
- Elève officier Lieutenant SILUE Dognon
François et sergent KOMENAN pour m'avoir logé et facilité
mon séjour ;
- Mon père monsieur OUATTARA Nanzaraga
et ma mère DIARASSOUBA Mariame ainsi que tous mes
frères, amis et connaissances, pour leur soutien morale et financier.
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS
i
LISTE DES FIGURES
ii
LISTE DES TABLEAUX
iii
RESUME
iv
ABSTRACT
v
INTRODUCTION
1
I. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
3
1- Caractérisation biologique et
écologique de l'éléphant d'Afrique
3
2. Statut de l'éléphant d'Afrique
5
3. Habitats et distribution de
l'éléphant en Côte d'Ivoire
5
4. Conflits Homme-éléphant en
Afrique
6
II. SITE D'ETUDE
7
1. Situation géographique
7
2. Relief, hydrologie, climat et
pédologie
7
3. Végétation et diversité
floristique
9
4. Faune des mammifères
9
5. Environnement socio-économique
10
III. APPROCHE METHODOLOGIQUE
11
1. Choix des parcelles d'études
11
2. Enquêtes socio-écologiques
11
3. Activités humaines dans la
périphérie du PNT
13
4. Effectif des éléphants dans le
parc
13
5. Indices d'activités humaines
15
6. Analyse des données
15
6.1. Données des enquêtes
socio-écologiques
15
6.2. Dénombrement des
éléphants
15
6.2.1. Estimation de la densité des tas
de crottes à partir des segments de 0,5 km
16
6.2.2. Estimation de la densité des
crottes à partir des distances perpendiculaires aux layons
16
IV. RESULTATS ET DISCUSSION
18
1. Résultats
18
1.1. Enquêtes
socio-écologiques
18
1.2. Caractérisation des
activités humaines : identification et quantification des
cultures
20
1.3- Effectif des
éléphants
22
1.3.1- Densité des tas de
crottes
22
1.3.1.1. Estimation à partir des
segments de 0,5 km
22
1.3.1.2. Estimation à partir du
Programme DISTANCE
22
1.3.2. Densité des
éléphants
23
1.3.2.1. Estimation à partir des
segments de 0,5 km
23
1.3.2.2. Estimation à partir du
programme DISTANCE
23
1.4- Comparaison des méthodes
23
1.5. Distribution des
éléphants
23
2. Discussion
26
2.1. Enquêtes
socio-écologiques
26
2.1.1. Importance et périodicité
des dégâts
26
2.1.2. Moyens de lutte
27
2.2. Caractérisation des
activités humaines : identification et quantification des
cultures
28
2.3. Effectif des éléphants et
comparaison des méthodes
28
2.4. Distribution des
éléphants
28
CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
30
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
31
ANNEXES.................................................................................................36
LISTE DES ABREVIATIONS
AFESG African Elephant Specialist Group/ Groupe des
Spécialistes des Eléphants d'Afrique
CHE Conflit Homme-Elephant
CITES Convention on International Trade in Endangered
Species of Fauna and Flora/ Convention sur le Commerce International des
Espèces Menacées de la Faune et de la Flore
DPN Direction de la Protection de la Nature
GPS Global Positionning System/
Système de Positionnement sur le Globe
ITRG Ivory Trade Report Group
IUCN International Union for Conservation Nature/
Union Internationale pour la Conservation de la Nature
PNT Parc National de Taï
UNESCO United Nations Organisation for Education,
Science and Culture/ Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
WWF World Wide Fund for nature/ Fond Mondial
pour la Nature
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Photos
d'éléphants d'Afrique
4
Figure 2 : Localisation
du site d'étude
8
Figure 3 : Coefficients pluviométriques mensuelles
de la zone de Guiroutou Niébé de 1971 à
2000.........................................................................................................................................9
Figure 4 :
Localisation des plaçeaux et des campements dans la zone d'étude
12
Figure 5 :
Localisation des layons d'inventaire dans la zone d'étude
14
Figure 6 : Variation
interannuelles des dégâts de cultures dans la période
allant de 1995 à 2007
19
Figure 7 : Variation
mensuelle des dégâts de cultures de 1995 à 2007
19
Figure 8 : Proportion de cultures détruites
19et la distance moyenne entre la plantation
et la limite du parc
19
Figure 9:
Période de visite des éléphants et proportion de cultures
détruites
19
Figure 10 : Parcelle nouvellement
défrichée pour sa mise en culture
20
Figure 11 : Indices
d'activités humaines sur les 2 plaçeaux d'étude
21
Figure 12 : Variation des stades phénologiques
des cultures homogènes
en fonction des
plaçeaux
21
Figure 13 : Variation des stades phénologiques des
cultures hétérogènes en fonction
des plaçeaux
21
Figure 14 : Surface occupée par
différents types
de cultures
21
Figure 15 : Indices
de présence des éléphants dans la forêt en fonction
de la distance à la limite du parc
25
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Effectif
des populations d'éléphants dans les 6 parcs nationaux en
Côte d'Ivoire
6
Tableau II :
Estimation de la densité des tas de crottes
22
Tableau III : Densité des tas
de crottes à l'aide du programme DISTANCE
22
Tableau IV :
Densité des éléphants estimée à partir de la
méthode des segments de 0,5 km
23
Tableau V :
Comparaison des méthodes
23
Tableau VI:
Espèces d'arbres fruitiers
24
RESUME
Les dégâts causés par les
éléphants dans les plantations sont à l'origine des
conflits homme-éléphant en Afrique. Cette étude a pour
objectif d'évaluer les dégâts à la
périphérie du Parc National de Taï (PNT) afin de recommander
une série d'actions susceptibles d'atténuer ces conflits dans une
perspective de sauvegarder des populations résiduelles
d'éléphants. L'approche méthodologique consiste d'une
part, à administrer un questionnaire aux paysans pour recueillir leur
avis et d'autre part à mettre en place deux plaçeaux (2000 m x
500 m) à la périphérie du PNT pour suivre et
évaluer les dégâts causés par les
éléphants. Aussi, l'effectif des éléphants dans la
forêt adjacente aux plaçeaux est estimé par le
dénombrement des tas de crottes à l'aide du programme DISTANCE et
par la méthode des segments de 0,5 km. Les résultats des
enquêtes montrent qu'aucun dégât n'est observé
pendant la période d'étude. Les dégâts sont
plutôt importants dans la période allant de 2002 à 2005
à des proportions variant de 4 à 33,3%. La raison principale est
la crise militaro-politique qui a poussée les populations à
déserter leurs plantations lors de l'attaque du village Guiroutou. Au
total, douze (12) chefs d'exploitations sur 42 ont leurs plantations
saccagées par les éléphants. Les pertes atteignent en
moyenne 35,5%. Les dégâts se font pendant la période de
maturation et de récolte des cultures et surtout pendant la nuit. Le
pourcentage (16,7%) de plaintes est faible et l'efficacité des moyens de
lutte est variable d'un paysan à un autre. Dans la région, les
cultures de rentes (70,1%) sont plus importantes que les cultures
vivrières (9,8%). Dans le secteur de Guiroutou, la densité des
éléphants est estimée à 0,4 #177; 0,2
individu.km-2. Le nombre de tas de crottes est fortement
corrélé à la distance qui sépare les plantations de
la limite du parc (R² = 0,95). En générale, ils sont
concentrés dans le parc à une distance de 1,5 km de la limite.
Mots clés : Dégâts
des cultures, conflits homme-éléphant, densité de tas de
crottes d'éléphants, Parc National de Taï.
ABSTRACT
Elephant's damages in the farms were the origin of
human-elephant conflict in Africa. The aim of this study is to evaluate crops
damages around Taï National Park in order to suggest some actions which
will mitigate conflicts for saving residual elephant's populations. The method
consisted on one hand to apply a questionnaire among farmers for having their
opinions and other hand, the plots (2000 m x 500 m) have been put around the
PNT for obtaining elephant's activities index. In the others ways, the numbers
of dung's and elephants have been estimated with DISTANCE program and the 0.5
km segments method. The questionnaire results showed any damage during the
study period. The victims were numerous from 2002 to 2005 with 4 to 33,3% of
damage. The main raison was the politico military crisis which led people to
desert their farm when Guiroutou village was attacked. On the whole, 12 farms
chief's victims of elephant's damage among 42 were identified. The lost average
was 35.5 %. Damages occurred when crops were matured and ready to harvest,
sometimes in the night. Farmer's complains were weak and deterrent methods were
effective from one farmer to other. In the area cash crops (70.1 %) were more
significant than food crops (9.8 %). In Guiroutou area, elephants density was
estimated at 0,4 #177; 0,2 elephants.km-2. The dung pile number was
highly correlated with the distance from park bordure (R² = 0.95) and was
generally concentrated after 1.5 km from it.
Keys words: Crops damage, Human-elephant
conflicts, elephant dung density, Taï National Park
INTRODUCTION
Les éléphants partagent une grande partie de
leur domaine vital avec les hommes. Plus de 75 % de leur domaine vital se
trouvent entièrement en dehors du réseau des aires
protégées (Dublin et al., 1996). En effet,
l'éléphant qui est le plus grand mammifère terrestre, a
besoin d'un vaste domaine vital et d'une quantité importante et
disponible de nourriture toute l'année afin de satisfaire ses besoins
nutritionnels et reproductifs. Sa gamme variée de nourriture, riche en
essences fruitières lui confère un rôle important dans les
processus écologiques. Il est donc, indispensable d'assurer la
protection durable de cette espèce. Cependant, la plus grave menace
à la survie de l'éléphant est la perte de son espace
vital, le braconnage pour l'alimentation et le commerce de l'ivoire. Cela est
amplifié par la croissance démographique, l'expansion des milieux
de cultures et des zones d'exploitations forestières. Les
activités humaines sont donc à l'origine des conflits homme
éléphant (CHE).
La résurgence et la multiplication des CHE à
travers l'Afrique (Hoaré, 1999) sont dues au rapprochement des hommes et
des éléphants qui est provoqué par une extrême
fragmentation des écosystèmes naturels. Dans certains pays comme
le Kenya (Kiiru, 1995 ; Ngure, 1995), le Cameroun (Tchamba, 1995), la
Tanzanie (Malina et al., 2005) les CHE sont à des
degrés de sévérité de conflit élevé
car il y a mort d'hommes, mort d'éléphants et d'importants
dégâts dans les milieux cultivés.
En Côte d'Ivoire, les CHE sont en constante progression
depuis 1997 (Anonyme, 2004). Malheureusement, les paysans victimes ne
reçoivent aucune assistance. En réponse à ce qu'ils
considèrent comme une attaque, les paysans utilisent le braconnage comme
solution. Cela est à l'origine de la réduction du nombre et de
celle de la superficie de l'habitat des éléphants (Hillman
et al., 1995). Si on n'y prend pas garde, les CHE
évolueront en nombre et en sévérité autour de
toutes les aires protégées abritant des
éléphants.
Ainsi, il est primordial de mener une étude
diagnostique de la situation à travers le pays. Pendant 3 mois, les
fondements socio-économique et scientifique des CHE ont
été analysés dans une perspective de sauvegarde des
éléphants et d'atténuation des conflits. L'objectif de ce
travail est d'étudier les relations homme-éléphant. Pour
atteindre cet objectif principal plusieurs objectifs spécifiques ont
été élaborés. Ils consistent à
caractériser les parcelles mises en culture autour du Parc National de
Taï (PNT), à y évaluer les dégâts des
éléphants et à déterminer la densité et la
distribution de ceux-ci dans la forêt, en bordure des limites PNT-
plantations.
La présente étude se situe dans le cadre des
projets initiés par le WWF pour la conservation des espaces
protégés et des espèces en dangers particulièrement
l'éléphant d'Afrique, l'éléphant d'Asie, le
rhinocéros et bien d'autres. Cette étude permettra de tester
l'hypothèse selon laquelle les dégâts de culture sont
liés à la proximité des plantations aux limites du Parc
National de Taï. Le présent document débute par une
introduction suivie des généralités. Ensuite l'approche
méthodologique est abordée et les résultats sont
présentés puis discutés; Enfin la conclusion fait la
synthèse des résultats et des recommandations sont
proposées.
I.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1- Caractérisation
biologique et écologique de l'éléphant d'Afrique
La position systématique de l'éléphant
d'Afrique est la suivante :
Règne :
Animal
Embranchement :
Chordés
Sous embranchement :
Vertébrés
Classe :
Mammifères
Ordre :
Proboscideae
Famille :
Elephantidae
Genre :
Loxodonta
Espèce :
africana (Blumenbach, 1797)
L'espèce Loxodonta africana est
subdivisée en 2 sous espèces Loxodonta africana africana
(Blumenbach, 1797) (Fig.1a) et Loxodonta africana cyclotis
(Matschie, 1900) appelé Loxodonta cyclotis par Roca
et al., (2001)(Fig. 1b).
Les deux sous espèces précitées sont
morphologiquement différenciable et occupent respectivement les habitats
savanicoles et forestiers (Roca et al., 2001).
L'éléphant de forêt est
caractérisé par sa petite taille (hauteur au garrot 2,4 à
2,8 m et un poids adulte de 1,8 à 3,5 tonnes). Avec des défenses
minces et droites puis des oreilles arrondies (Roca et al.,
2001). L'éléphant de forêt possède un avant train
surbaissé, un arrière train concave, une peau foncée
relativement lisse et une trompe terminée par deux appendices
(Seidensticker, 1984). En tant que mégaherbivore (Truman et
al., 2005) les éléphants se nourrissent d'une large
variété d'espèces de plantes. En forêt tropicale, le
régime alimentaire comprend jusqu'à 230 espèces dont plus
de 90% sont constitués par les feuilles, les branches, les
écorces et les fruits. Ainsi, les arbres représentent les trois
quart (3/4) des espèces de leur régime alimentaire (White
et al., 1993) et les fruits sont un élément
important du régime (Alexandre, 1977). La quantité moyenne de
nourriture avalée est comprise entre 4% et 7% du poids de
l'éléphant et 40% est digérée (Poole, 1996). Les
éléphants jouent un rôle écologique important en
tant que disséminateurs obligatoires de certaines semences (Alexandre,
1977). Ainsi sur un échantillon de 71 espèces de semences de la
forêt de Taï, 21 sont dispersées par les
éléphants soit 30% des espèces d'arbres. En tant
qu'espèce clé, l'extermination des éléphants dans
certains habitats pourrait être la cause du changement de la flore et de
l'extinction de certaines espèces dans les écosystèmes
forestiers (Western, 1989 ; John, 2001).
Echelle : 1 / 50
a. Eléphant de savane (Loxodonta africana
africana)
Echelle : 1 / 50
b. : Eléphant de forêt (Loxodonta africana
cyclotis)
Figure 1 : Photos
d'éléphants d'Afrique
2. Statut de
l'éléphant d'Afrique
Actuellement, 1,5 % de l'ensemble des éléphants
en Afrique vivent sur 6 millions de km² et strictement dans les aires
protégées bénéficiant d'un financement
réservé à la conservation (ITRG, 1989). La Côte
d'Ivoire a probablement hébergé dans le passé l'une des
plus grandes populations d'éléphant d'Afrique de l'Ouest
(Fischer, 2005). Leur effectif est passé de 3000 individus en 1980
(Blanc et al., 2002), à moins de 1200 (Bouché,
2002). Malgré le classement de l'éléphant d'Afrique parmi
les espèces vulnérables de la liste rouge (IUCN, 2006) et en
annexe I de la CITES depuis 1989 excepté ceux du Botswana, Namibie,
Afrique du sud et Zimbabwé qui sont en annexe II (CITES, 2007), leur
nombre est en perpétuel réduction. Merz et al.
(1991) ont estimé la baisse des éléphants de forêt
de 10 à 12 % par an avec une perte totale de 90 % concernant ceux du
Parc National de Taï. En effet, en dehors des menaces d'ordre naturel, la
conservation des éléphants se heurte à une
diversité de problèmes à travers toute l'Afrique de
l'Ouest. Les éléphants souffrent de la perte de leurs habitats
à cause des besoins des hommes en terres cultivables, la pression du
braconnage pour le commerce de l'ivoire et de la consommation du gibier et de
la viande de brousse (Bouché, 2002). La Côte d'Ivoire a
été pendant longtemps considérée comme le plus
grand marché intérieur d'ivoire sur le continent et l'un des plus
grand du monde (Blanc et al., 2002).
3. Habitats et distribution de
l'éléphant en Côte d'Ivoire
Au cours de ces dernières années, l'effectif et
l'expansion des populations d'éléphants ont été
fortement réduits à cause essentiellement du braconnage et la
fragmentation des écosystèmes. Ainsi, la plupart des
éléphants sont confinés dans les aires
protégées, isolées des habitations et des entreprises
humaines (Western, 1989). En Côte d'Ivoire, les éléphants
sont repartis sur une quarantaine d'habitats représentant une superficie
totale d'environ 11 % du territoire national (Blanc et al., 2007). Sur
les 8 parcs nationaux, 6 hébergent des éléphants en faible
nombre (Fischer, 2005) (Tableau I).
Tableau I : Effectif des populations
d'éléphants dans les 6 parcs nationaux en Côte d'Ivoire
Parcs nationaux
|
Superficie (ha)
|
Année
d'estimation
|
Effectif des populations
|
Source
|
Taï
|
641 000
|
1989
|
100
|
Merz et al, 1991
|
Marahoué
|
101 000
|
1989
|
70
|
Merz et al, 1991
|
Azagny
|
19 000
|
2003
|
65
|
Nandjui, 2004
|
Comoé
|
1 150 000
|
2002
|
10-20
|
Fischer, 2005
|
Mont péko
|
34 000
|
|
20
|
Merz et al, 1991
|
Mont Sangbé
|
95 000
|
|
30
|
Merz et al, 1991
|
4. Conflits
Homme-éléphant en Afrique
En Afrique, l'effectif des éléphants a
augmenté de 95 % en 20 ans (WWF, 2006). Aussi la population Africaine
croit rapidement. Le taux de conflit augmente avec la croissance des
populations d'éléphants et d'humains, exigeant naturellement de
plus grands espaces. Il se pose alors un problème d'occupation de
l'espace. Ainsi, Les conflits entre hommes et éléphants sont le
résultat de la perte de leur habitat au profit des habitations humaines
et l'agriculture. En Afrique centrale, les populations
éléphantines sont menacées par les méthodes de
culture sur brûlis et par le commerce du bois, pendant qu'à
travers l'Afrique moins de 20 % de l'aire de distribution des
éléphants se trouve dans les parcs et les réserves (WWF,
2006). Par conséquent, lorsqu'ils essaient de suivre leur traditionnelle
migration à travers les itinéraires habituels, ils sont
confrontés aux routes, plantations et villages entraînant ainsi
les conflits avec les populations locales. Dans les aires
protégées, les éléphants sont attirés par
les cultures des populations riveraines comme source de nourriture alternative.
La consommation de ces cultures provoque d'énormes pertes aux paysans.
Cela s'explique par la quantité de nourriture avalée par jour par
éléphant. En effet, un petit troupeau d'éléphants
peut causer des dommages impressionnants en une seule nuit, en entraînant
souvent la perte de biens et de bétail. Les CHE peuvent être
parfois fatales à l'homme et aux éléphants. Ainsi, Les
éléphants identifiés comme problème sont parfois
abattus par les autorités. Les populations humaines victimes des
dégâts tuent aussi les éléphants en guise de
vengeance. En retour, les éléphants provoquent parfois la mort
aux seins de ces populations. De nos jours, pour juguler ces fléaux,
plusieurs projets sont mis en oeuvre en collaboration avec les
communautés locales afin de trouver des stratégies de
cohabitation pacifique entre les hommes et les éléphants.
II.
SITE D'ETUDE
1. Situation
géographique
La présente étude a été
réalisée dans le Sud-Ouest du Parc National de Taï,
situé dans la région Sud-Ouest de la Côte d'Ivoire. Le site
d'étude couvre la partie Sud-Ouest du secteur de Guiroutou et le domaine
rural limitrophe (Fig. 2). Le secteur de Guiroutou est limité au Nord
par le secteur de Taï, à l'Est par les secteurs de Soubré et
Djapadji, à l'Ouest et au Sud par les rivières et les plantations
riveraines villageoises (Annexe I). Les coordonnées géographiques
selon la grille UTM sont à la latitude 574200 à 638000 N et la
longitude 682000 à 717000 W. La superficie du secteur de Guiroutou est
de 98 000 ha.
2. Relief, hydrologie, climat et
pédologie
Le relief est constitué de plateaux mal
élaborés et très accidentés, s'élevant entre
150 et 200 m. La dépression de la hana s'abaisse à 100 - 125 m.
L'inselberg du Mont Nienokoué émerge vers le confluent de la hana
et de la Méno, culminant à 396 m (DPN, 1998).
Le réseau hydrologique du secteur est
particulièrement marqué par des cours d'eau sortant de leur nid
et envahissant tous les endroits de la forêt rendant
l'accessibilité difficile. Par contre le tarissement des eaux facilite
le déplacement. La rivière Hana est la principale rivière
tributaire du fleuve Cavally. Les affluents de cette rivière sont le
Moumo et l'Aéna formant la limite Ouest avec les plantations sur environ
10 km et la Méno qu'on retrouve un peu plus au Nord. Toute ces
rivières ont une orientation générale Nord / Nord-Est, Sud
/ Sud-Ouest (DPN, 1998). Le régime équatorial de transition est
caractéristique de la région avec deux périodes de hautes
eaux prédominantes qui sont mai-juin et septembre-octobre. Les
coefficients pluviométriques de 1971 à 2000 (Fig. 3) de la zone
de Guiroutou montrent que le mois de novembre est marqué par des
débits faibles et ceux de décembre, janvier et février par
des étiages sévères. Le climat est de type
subéquatorial, chaud et humide toute l'année (climat attien). La
pluviométrie moyenne annuelle est de 1700 mm dans le Nord à 2200
dans le Sud (UNESCO, 1982). Il y a une faible variation de température
oscillant entre 24 et 27°C. L'humidité relative est
élevée et comprise entre 85 et 90 % (UNESCO, 1982).
Dans le Sud du PNT, la texture des sols est sableuse fine et
argileuse ou argilo-sableuse. Généralement fertiles, ces sols
sont propices aux cultures vivrières (manioc, riz fluvial, bananier
plantain) et cultures de rentes (cacaoyers, caféiers, palmiers à
huile.)
Figure 2 : Localisation du site d'étude
Source : Base de données SODEXAM, 2007
Figure 3 : Coefficients
pluviométriques mensuelles de la zone de Guiroutou Niébé
de 1971 à 2000
3. Végétation et
diversité floristique
Le Parc National de Taï est caractérisé par
des formations floristiques de forêt primaire qui sont influencées
par la topographie. On peut citer la forêt marécageuse à
Mitragyna ciliata (Bahia) et symphonia globulifera ;
Raphia sassandriensis et Gilbertiodendron splendidum ;
la forêt sur des sols hydromorphes à Uapaca heudelotii
et xylopia parviflora ; et les forêts périodiquement
inondées à Hymenostegia afzelii et Heteropteris
leona, avec une relative abondance de Sacoglottis gabonensis,
Cola lateritia, Parkia bicolor et Pentaclethra
macrophylla. Le secteur de Guiroutou contient 174 espèces et
celui de Djapadji contient 88 espèces (Adou et al.,
2005). Parmi les plantes, 80 sont endémiques et 4
à 20 espèces sont en danger (Chatelain et al.,
2000).
4. Faune des mammifères
Plusieurs espèces sont endémiques au Parc
National de Taï. La faune est typique de celle des forêts de
l'Afrique de l'Ouest. Le PNT est le refuge de 140 espèces de
mammifères et de 235 espèces d'oiseaux de l'Afrique de l'Ouest
(Kasparek, 2000). Parmi les primates on a Cercopithecus mona campelli
(mone), Cercopithecus diana diana (diane), Cercocebus torquatus
atys (mangabé) et Colobus polykomos polykomos (magistrat).
Les grands mammifères sont représentés par Choeropsis
liberiensis (hippopotame nain), Cephalophus zebra
(céphalophe zébré), Cephalophus jintinki
(céphalophe de Jintink) et Cephalophus ogilbyi
(céphalophe ogilby), Colobus verus (colobe de Van Beneden)
et Cercopithécus petaurista (petauriste), Loxodonta
africana cyclotis (éléphant de forêt), Pan
troglodytus verus (chimpanzé). La dissémination des graines
de la plus grande partie des plantes est tributaire des animaux (Chatelain
et al., 2000). Sur les 54 espèces de grands
mammifères présents dans les forêts humides de la zone
guinéenne, 47 ont été identifiées dans la PNT, 5 de
celle-ci dont l'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana)
sont menacées de disparition.
5. Environnement
socio-économique
La population autochtone riveraine est du grand groupe Krou
(Bakwé au Sud-Est, Kroumen au Sud-Ouest, Oubi à l'Ouest,
Guéré au Nord-Ouest, Bété au Nord-Est du parc).
Elle est constituée d'allochtones de plusieurs régions de la
Côte d'Ivoire et d'allogènes de pays voisins. En 1992, la
population riveraine du PNT était estimée à 113 000
habitants. En 1998, elle était de 527 000 habitants (Caspary et
al., 2001) soit environ 3,66% d'augmentation. Le système
agricole au Sud-Ouest de la Côte-d'Ivoire (région de Taï) se
fonde sur le défrichement de la forêt, le brûlis, le semis
du riz (Reouw, 1984). La pratique de la jachère est utilisée et
dure 7 ans (Reouw, 1991). Des cultures vivrières secondaires (maïs,
manioc, taro, banane...) peuvent être associées au riz.
Après la jachère, les paysans peuvent implantés des
cultures pérennes : caféiers, cacaoyers (Moreau,
1978). Les produits vivriers obtenus sont utilisés pour
la consommation quotidienne et l'excès est commercialisé tandis
que les cultures de rente (café, cacao, palmiers à huile) sont
essentiellement commercialisées. Le nombre de braconniers vivant
à la périphérie directe du PNT serait de 20 000 personnes
(Caspary et al., 2001). Dont environ 3 % pratiqueraient le
braconnage comme activité professionnelle. La forte démographie
de cette zone associée aux pratiques culturales et le braconnage
représentent un frein aux efforts de conservation du massif forestier de
Taï.
III.
APPROCHE METHODOLOGIQUE
1. Choix des parcelles
d'études
Pour choisir les parcelles, une prospection des plantations
autour du parc a été réalisée avec l'aide des
paysans. Les points d'entrées et de sorties des éléphants
ont été marqués au GPS et regroupés en 2 parties
selon leur fréquence. Des plaçeaux ont été mis en
place en fonction de la fréquence de ces points pour récolter les
données sur les activités des éléphants, hors du
parc. Deux plaçeaux de dimensions similaires (2000 m x 500 m)
séparés de 3000 m l'un de l'autre (Fig. 4) ont été
disposés. Le plaçeau 1 est localisé au Nord du site
d'étude dans la partie à fortes fréquences et le
plaçeau 2 au Sud dans la partie à faibles fréquences. Le
choix du premier point initial des plaçeaux a été fait au
hasard à partir d'une grille. Pour cela, la zone d'étude a
été subdivisée en petits carrés de 1 km de
coté. Les points d'intersection des lignes de ces carrés et de
celles de la limite du parc constituent les potentiels points initiaux des
plaçeaux. Les autres points de la parcelle ont été fait de
façon systématique. Les angles des plaçeaux ont
été déterminés à l'aide d'un GPS.
2. Enquêtes
socio-écologiques
Le groupe des spécialistes des éléphants
d'Afrique (AFESG) a mis à la disposition des chercheurs et gestionnaires
des aires protégées un questionnaire standard de collecte des
données des CHE (Hoaré, 1999 a). Sur la base de ce questionnaire
modifié en fonction des réalités de la localité
d'étude, un questionnaire (Annexe II) est élaboré et
soumis aux paysans. Tous les paysans dont les plantations sont situées
dans la zone périphérique du secteur de Guiroutou sont
interrogés sur la question fondamentale suivante : les
éléphants sont ils arrivés dans votre plantation ?
Ceux qui ont répondu par l'affirmatif ont été soumis au
questionnaire. Ce dernier permet de répertorier et d'identifier les
espèces animales représentant des menaces pour les cultures et de
recueillir les attitudes des personnes victimes. Cependant, la fréquence
et la sévérité des dégâts est moins
précise, subjective et peut être biaisée par
l'exagération du paysan (Dickinson, 1998). Pour y remédier, les
plantations endommagées ont été visitées afin
d'inventorier les dégâts observés. Cela permet
d'évaluer l'impact réel des éléphants
(Hoaré, 1999 a).
Source : SIG/Parc National de Taï, 2007
Figure
4 : Localisation des plaçeaux et des campements dans la zone
d'étude
3. Activités
humaines dans la périphérie du PNT
Dans la périphérie du parc, tous les campements
(Fig. 4) installés ont été marqués au GPS.
Sur les plaçeaux, le type de cultures, la structure des
cultures (homogène ou hétérogène), le stade
phénologique des plantes (semis ou jeune, intermédiaire ou
montaison, maturation) et la distance des plantations à la limite du
parc ont été déterminés. La superficie des
plantations a été également déterminée par
la mesure des côtés (Adjewodah et al., 2005).
4. Effectif des
éléphants dans le parc
Des layons non permanents ont été mis en place
dans la partie du parc adjacente aux plaçeaux. Ces layons ont permis de
mesurer l'indice d'activité des éléphants dans la
périphérie du parc et de faire ressortir les
caractéristiques de leur habitat dans le parc, car elles peuvent
influencer les incursions dans les cultures (Barnes et al., 2003).
Au total 10 layons longs de 5 km et équidistants de 2
km ont été réalisés (Fig. 5). Les
coordonnées des points aux extrémités des layons sont
identifiées à l'aide d'une carte à grille UTM puis
enregistrés dans le GPS. Les points extrêmes des layons sont
reliés grâce à la boussole indiquant toujours l'orientation
Ouest-Est ou Est-Ouest selon le sens de déplacement. Les layons sont
perpendiculaires au grand axe du réseau hydrologique pour éviter
d'échantillonner sur des surfaces homogènes. Sur les layons, une
équipe de 2 personnes a été chargée de collecter
les informations sur les signes de présence des éléphants
(tas de crottes et empreintes). Les paramètres suivants sont
mesurés sur les tas de crottes :
- la distance (perpendiculaire au layon) séparant le
tas de crotte au layon (Annexe III) en utilisant le décamètre et
la boussole
- la distance parcourue avant la découverte du tas de
crotte, avec le topofil
- la hauteur, longueur, largeur, et circonférence du
tas de crotte, avec un instrument de mesure des tas de crottes et un ruban
mètre
- le stade de dégradation (A à E) du tas de
crotte selon Barnes & Jensen (1987)
· stade A : la crotte est très fraîche,
humide et odorante ;
· stade B : la crotte est fraîche avec une
surface sèche, pas d'odeur ;
· stade C1 : la crotte est
désintégrée en partie avec plus de 50 % du tas
distingué en boule de crotte ;
· stade C2 : moins de 50 % du tas peut
être distingué comme boule de crotte ;
· stade D : la crotte
désintégrée en totalité, est
représentée sous la forme d'une masse amorphe
Source : SIG/Parc National de
Taï, 2007
Figure 5 : Localisation des layons d'inventaire
dans la zone d'étude
· stade E : la dégradation de la crotte a
atteint un seuil où il est difficile de la détecter à 2 m
sous la canopée
D'autres informations ont été
collectées pour caractériser l'activité des
éléphants (pistes d'éléphants et arbres
fruitiers).
5. Indices d'activités
humaines
Lors du dénombrement des tas de crottes sur les layons,
les signes de présence humaine (douilles de fusil, camps d'orpailleurs,
plantations, camps de braconniers...) dans la forêt ont été
collectés puis identifiés. Chaque observation est
géo-référenciée par le GPS, et la distance
parcourue sur le layon indiqué par le topofil est relevée.
6. Analyse des données
6.1. Données des
enquêtes socio-écologiques
Les informations tirées du questionnaire ont
été traitées en les regroupant selon les années,
les mois, les périodes de la journée et la distance
séparant la plantation de la limite du parc. Puis, elles ont
été recoupées avec les proportions de cultures
détruites afin de faire ressortir les relations entre les
paramètres (année, mois, période de la journée, la
distance et les proportions des dégâts). Les pertes de cultures
occasionnées par les éléphants ont été
calculées selon la formule suivante :
Proportion des pertes =
Proportion moyenne des pertes =
Proportions des surfaces cultivées =
6.2. Dénombrement des
éléphants
Deux techniques de calcul ont été
utilisées pour estimer la densité des tas de crottes puis
l'effectif des éléphants à partir des tas de crottes
recensés sur les layons. La première technique est l'estimation
de la densité des crottes à partir des segments de 0,5 km
contenant des tas de crottes et, la deuxième est l'estimation de la
densité des tas de crottes à partir des distances
perpendiculaires aux layons menant aux tas de crottes.
6.2.1. Estimation de la densité des tas de crottes
à partir des segments de 0,5 km
Cette technique de calcul de la densité des
éléphants utilise le pourcentage des segments de 0,5 km contenant
des tas de crottes sur le layon. Dans cette méthode tous les tas de
crottes du stade A à E ont été pris en compte. Elle
s'appuie sur l'utilisation de deux équations (Barnes & Jensen,
1987 ; Fay, 1991) selon le nombre de tas de crottes collectées sur
le layon. Pour les layons avec moins de 75% de segments contenant des tas de
crottes, la densité (D) est calculée à partir de la
formule suivante :
D = 6 + 703p ; r = 0,83 (intervalle de
confiance =) (1)
Pour les layons avec plus de 75% de segments contenant des
crottes, la densité (D) s'écrit :
D = 110 + 1576p : r = 0,94 (intervalle
de confiance =) (2)
où
D est le nombre de tas de crottes par
km²
p est la proportion de segments de 0,5 km de
layon contenant au moins un tas de crotte
r est le coefficient de
corrélation
Cette technique de calcul de la densité des tas de
crottes a été utilisée dans la forêt classée
du Haut-Sassandra en Côte d'Ivoire (Soulemane, 2003) et dans le Parc
National de Cross River au Nigeria (Obot et al., 2005) pour
estimer la densité des éléphants.
6.2.2. Estimation de la densité des crottes à
partir des distances perpendiculaires aux layons
L'estimation de la densité des crottes par km² a
été obtenue suivant l'équation (3)
(Buckland et al., 1993)
Y =
où
Y : la densité des tas de
crottes
n : le nombre de crottes sur le layon
f(0) : la probabilité
pour que la densité estimée par rapport à la distance
perpendiculaire soit égale à zéro
L : la longueur totale de tous les
layons parcourus
Cette équation est une composante du programme DISTANCE
(Laake et al., 1994). Ce programme a été utilisé
pour estimer la densité des éléphants dans le Parc
National d'Azagny en Côte d'Ivoire (Nandjui, 2004) et au Cameroun (Ekobo,
1997)
En supposant que le système
forêt/éléphants/crottes est stable, la densité
d'éléphant s'obtient par l'équation (4) de McClanahan
(1986) :
ED = Yr ou E = (Yr)/D
où
E : nombre d'éléphants par
km²
D : nombre de tas de crottes produites
par éléphant et par jour (taux de défécation)
Y : densité des tas de crottes
r : taux de dégradation des
crottes
Le taux de défécation de 17 et le taux de
dégradation de 0,03 est utilisé (Barnes & Jensen, 1987).
Chaque variable Y, r, D a une variance propre. La variance des 3 variables
contribue à celle de E, qui est estimée par :
Var (E) = Var (D). (Y.r)²/D 4 + Var
(Y.r)/D² (5) (Barnes, 1993)
Où Var (Y.r) = Var (Y).Var(r) + Y².Var(r) +
r².Var (Y)
L'intervalle de confiance IC = tá/2.SE
à 95% de degré de confiance (á = 0,05)
Où l'erreur standard SE (Y) = tá/2 (n-1) est égale à
t0,025 = 2,262 pour n = 10 (valeur obtenue à partir de la
table de distribution de t).
Le traitement des données a été
réalisé par le logiciel SPSS 11.5. Le coefficient de
détermination a permis de mettre en évidence la tendance entre la
proportion des dégâts et la distance qui sépare la
plantation de la limite du parc. Le coefficient de Pearson a permis
d'évaluer la tendance entre les effectifs des indices de présence
des éléphants et la distance séparant la plantation de la
limite du parc. Le test Z de la différence significative minimal a
permis de déterminer les différences significatives entre les
proportions des surfaces en cultures de rente et celles en cultures
vivrières.
IV.
RESULTATS ET DISCUSSION
1. Résultats
1.1. Enquêtes
socio-écologiques
1.1.1. Importance et périodicité des
dégâts
L'analyse des résultats du questionnaire montre que 12
chefs d'exploitations sont victimes de dégâts de cultures sur 42
rencontrés soit 28,5%. Après le passage des
éléphants dans les plantations, chaque chef d'exploitations perd
en moyenne 35,5% du poids des produits agricoles. La destruction des cultures
par les éléphants a commencé dans les années 1995
(Fig. 6). A cette période les chefs d'exploitations avaient
été victime de 33,3% de dégâts. Quatre ans plus tard
(en 1999), les incursions dans les cultures par les éléphants ont
repris avec des dégâts plus faibles (4%). En 2002, les attaques de
cultures sont répétitives jusqu'en 2005 avec un maximum de
victimes en 2004 (18% de dégâts de culture). Les
dégâts sont plus importants d'octobre à mars variant en
moyenne de 1,2% à 34,4% et nuls d'avril à septembre (Fig. 7). Par
ailleurs, aucun dégât n'a été observé pendant
la période de l'étude.
Le pourcentage de dégâts croît avec la
distance qui sépare les cultures de la limite du parc (R² =
0,95 ; p = 0,003). Les plantations situées à moins
de 100 m sont caractérisées par des dégâts
supérieurs ou égaux à 50% tandis que celles à plus
de 100 m affichent des dégâts compris entre 2% et 34% (Fig. 8).
D'après les paysans, les populations
d'éléphants se déplacent par petit groupe de 2 à 6
individus (tous sexes et âges confondus). La majorité des chefs
d'exploitations victimes (66,7%) affirment que 14,9% des dégâts
ont lieu les nuits contre 16,7% des chefs d'exploitations victimes de 8,3% de
dégâts les matins. Aussi, 16,7% des chefs d'exploitations avec
21,2% des dégâts n'ont pas pu circonscrire les dégâts
dans la journée (Fig. 9).
1.1.2. Moyens de lutte
Des stratégies sont menées par quelques paysans
pour dissuader les éléphants. Ainsi, sept (7) chefs
d'exploitations sur 12 soit 58,3% utilisent une stratégie alors que 5
sur 12 soit 41,7% ne mènent aucune action. Les stratégies de
lutte traditionnelle contre les dégâts occasionnés par les
éléphants sont les suivantes:
- fumée du feu de bois ;
- clôture en bois autour de la plantation ;
- statuette en forme d'humain ;
- les bruits (cris, frappe de bois ou boîte, radio
allumée toute la nuit) ;
- la lumière (torche, lampe) ;
Figure 6 : Variation interannuelles des
dégâts Figure 7 : Variation mensuelle des dégâts
de de cultures dans la période
cultures de 1995 à 2007
allant de 1995 à 2007
Figure 8 : Proportion de
cultures détruites Figure 9: Période de visite
des éléphants
et la distance moyenne
entre la plantation et proportion de cultures détruites
et la limite du parc
Deux (2) chefs d'exploitations sur 12 soit 16,7% se sont plaints
verbalement aux agents des eaux et fôrets. Par ailleurs, aucune blessure
ou mort d'homme n'a été constatée.
1.2. Caractérisation des activités
humaines : identification et quantification des cultures
Les cultures vivrières pratiquées dans la zone
d'étude sont : taro, manioc, banane, igname, maïs, gombo,
piment, épinard, papaye. Ils servent à la subsistance alimentaire
et l'excédant est parfois commercialisé. Le café, le cacao
et le palmier à huile représentant les cultures de rentes sont
essentiellement commercialisées. Des portions de forêt sont
défrichées par la méthode d'abattage et brûlis (Fig.
10) pour la réalisation des cultures. Les indicateurs d'activités
humaines sont représentés par l'effectif des paysans victimes et
leurs campements autour du parc. Le nombre de paysans victimes ainsi que le
nombre de campements varie d'un plaçeau à un autre. Le nombre de
victime sur le plaçeau 1 est élevé à celui du
plaçeau 2 (Fig. 11). Au total 72% des cultures sont matures (Fig. 12 et
13). Sur le plaçeau 1 il y a plus de cultures
hétérogènes à maturité, tandis que sur le
plaçeau 2 les cultures homogènes à maturité sont
élevées. Il y a une différence significative entre le
pourcentage de surface en culture de rente et celui en culture vivrière
(Z = 0,1). Les cultures de rente représentent l'essentiel des cultures
(70,1%) contrairement aux cultures vivrières qui ne représentent
que 9,8% (Fig.14).
Echelle : 1 / 150
Figure 10 : Parcelle nouvellement
défrichée pour sa mise en culture
Figure 11 : Indices d'activités Figure
12 : Variation des stades
humaines sur les 2 plaçeaux d'étude
phénologiques des cultures homogènes en
fonction des plaçeaux
Figure 13 : Variation
des stades phénologiques Figure 14 : Surface occupée par
des cultures
hétérogènes en fonction
différents types de cultures
des
plaçeaux
1.3- Effectif des
éléphants
1.3.1- Densité des tas de crottes
Sur une distance totale de 50 km de layons parcourue dans la
forêt, 94 crottes ont été récoltées.
1.3.1.1. Estimation à partir des segments de 0,5 km
Le nombre total des segments de 0,5 km sur les 50 km est de
100. Les segments contenant des tas de crottes sont au nombre de 32. La
proportion des tas de crottes sur chaque layon varie de 0 à 70% avec une
densité de tas de crottes.km-2 moyenne de 230 (Tableau II).
Tableau II : Estimation de la densité des tas de
crottes
Numéro de layons
|
Longueur du layon
(Km)
|
Nombre de segments de 0,5 km
|
Nombre de segments de 0,5 km contenant des crottes
|
Proportion de segment avec crottes (%)
|
Densité de tas de crottes
(km-2)
|
1
|
5
|
10
|
0
|
0
|
0
|
2
|
5
|
10
|
3
|
30
|
216,9
|
3
|
5
|
10
|
7
|
70
|
498,1
|
4
|
5
|
10
|
5
|
50
|
357,5
|
5
|
5
|
10
|
2
|
20
|
146,6
|
6
|
5
|
10
|
0
|
0
|
0
|
7
|
5
|
10
|
3
|
30
|
216,9
|
8
|
5
|
10
|
5
|
50
|
357,5
|
9
|
5
|
10
|
4
|
40
|
287,2
|
10
|
5
|
10
|
3
|
30
|
216,9
|
Total
|
50
|
100
|
32
|
|
|
Moyenne
|
|
|
|
|
230
|
Intervalle de confiance
|
|
|
|
|
#177; 147
|
1.3.1.2. Estimation à partir du Programme DISTANCE
A partir des crottes récoltées, le programme
DISTANCE a servit à estimer la densité des tas de crottes
à 620,6 #177; 186,4 crottes.km-2 (Tableau
III).
Tableau III : Densité des tas de crottes
à l'aide du programme DISTANCE
Paramètres
|
Points estimés
|
Erreur standard
|
Coefficient de variation
|
95% Limite de confiance
|
F(0)
|
0.66026
|
0.79227E-01
|
12.00
|
0.52068
|
P
|
0.23409
|
0.28089E-01
|
12.00
|
0.18460
|
ESW
|
1.5146
|
0.18174
|
12.00
|
1.1944
|
n/L
|
1.8800
|
0.51743
|
27.52
|
1.0202
|
D
|
620.64
|
186.35
|
30.02
|
3285
|
(Voir annexe IV pour le détail des calculs)
1.3.2. Densité des
éléphants
1.3.2.1. Estimation à partir des segments de 0,5 km
Sur chaque layon, la densité d'éléphant
varie de 0,2 à 0,9 avec une moyenne de 0,4 #177; 0,2
éléphants.km-² (Tableau IV).
Tableau IV : Densité
des éléphants estimée à partir de la méthode
des segments de 0,5 km
Numéro des layons
|
Densité de crottes
(éléphant.km-²)
r = 0,03; D =17
|
1
|
0
|
2
|
0,4
|
3
|
0,9
|
4
|
0,6
|
5
|
0,26
|
6
|
0
|
7
|
0,4
|
8
|
0,6
|
9
|
0,5
|
10
|
0,4
|
Total
|
4
|
Moyenne
|
0,4
|
Intervalle de confiance
|
#177; 0,2
|
1.3.2.2. Estimation à partir du programme DISTANCE
La densité d'éléphant est estimée
à 1,1 #177; 0,7 éléphants.km-².
(Voir annexe IV pour les détails des calculs)
1.4. Comparaison des
méthodes
Les deux méthodes utilisées pour
déterminer la densité des éléphants ont permis
d'obtenir des valeurs avec un intervalle de confiance de 0,2 et 0,7 (Tableau
V).
Tableau V : Comparaison des méthodes
|
Segment de 0,5 km
|
Programme DISTANCE
|
Densité d'éléphant
|
0,4
|
1,1
|
Intervalle de confiance
|
#177; 0,2
|
#177; 0,7
|
1.5. Distribution des
éléphants
Onze (11) espèces d'arbres fruitiers (Tableau VI) dont
les graines (Annexe V) retrouvées dans les crottes
d'éléphants, ont été identifiées. Cependant, dans
l'ensemble de la zone d'étude, les indices de présence
d'éléphants (crottes et empreintes) ne sont pas
corrélés avec la présence des arbres fruitiers
(crottes : R = - 0,38 ; p =0,27 ; empreintes : R =
0,2 ; p =0,56). Par contre, la densité des tas de crottes
est significativement corrélée à la distance de la limite
du parc (R = 0,83 ; p = 0,002). Aussi, les crottes sont
concentrées entre 0 et 0,5 km puis dans une zone située à
une distance de 1,5 km partant de la limite du parc (Fig. 15). La
corrélation entre le nombre d'empreintes (R = 0,57) et la distance
partant de la limite du parc n'est pas significatif (p = 0,08). Il en
est de même pour le nombre de pistes d'éléphants (R =
0,61 ; p = 0,06).
Tableau VI: Espèces d'arbres fruitiers
Espèces
|
Familles
|
Auteurs
|
Chrysophyllum pruniforme
|
Sapotaceae
|
Linnaeus (1753) ; Pierre ex Engl.
|
Gilbertiodendron splendidum
|
Caesalpiniaceae
|
Lindley (1836) ; A. Chevalier ex Hutch. & Dalziel.
|
Klainedoxa gabonensis
|
Irvingiaceae
|
Linnaeus (1753) ; Pierre ex Engl.
|
Nauclea xanthoxylon
|
Rubiaceae
|
A.L. DE Jussieu (1789) ; A. Chevalier
|
Parinari excelsa
|
Rosaceae
|
R. Brown in Tuckey (1818)
|
Pentadesma butyracea
|
Guttiferae
|
Lindley (1836) ; Van Der Veen (1995)
|
Raphia hookeri
|
Arecaceae
|
Mann & Wendland
|
Sacoglottis gabonensis
|
Humiriaceae
|
Baille
|
Strychnos aculeata
|
Logoniaceae
|
Linnaeus (1753)
|
Tieghemella africana
|
Sapotaceae
|
Durande (1782)
|
Uapaca guineensis
|
Euphorbiaceae
|
Linnaeus (1753)
|
Figure 15 : Indices
de présence des éléphants dans la forêt en fonction
de la distance à la limite du parc
2. Discussion
2.1. Enquêtes
socio-écologiques
2.1.1. Importance et
périodicité des dégâts
Les paysans dont les cultures sont dévastées par
les éléphants sont nombreux mais 12 chefs d'exploitations ont
été recensés. En effet, chaque chef d'exploitation a,
à son actif plusieurs collaborateurs. Ceux-ci mettent en valeur des
parcelles, une partie de la production est destinée aux
propriétaires de la parcelle et l'autre aux paysans. Ainsi, le
détenteur légitime de la parcelle répond au nom de tous
les utilisateurs. Il faut donc estimer à plus de 12, le nombre de
victimes des dégâts occasionnés par les
éléphants.
Suite aux premiers dégâts en 1995 les agents des
eaux et forêt ont mené une opération de répulsion
des éléphants qui a consisté à tirer des coups de
fusil en l'air pour éloigner les éléphants des parcelles
cultivées. Cela a permis d'interrompre les sorties
d'éléphant pendant un temps donné. La reprise des
dégâts en 1999 est due a un manque d'application de contre mesure
pour tenir les éléphants loin des plantations. La
répétition des dégâts de 2002 à 2005
s'explique par l'absence des paysans dans les plantations et campements
à cause de la crise militaro-politique qui a prévalu pendant
cette période. Les plantations abandonnées, paisibles, offraient
une quantité de nourriture abondante et de bonne qualité aux
éléphants. Le retour progressif des paysans entraînant de
plus grands bruits dans les plantations vers la fin de l'année 2005 a
freiné les incursions des éléphants dans les zones de
cultures. Cela confirme les travaux de Mpanduji et al.,
(2002) et Barnes et al., (1995) selon lesquels les
zones de forte densités et d'activités humaines sont
soigneusement évitées par les éléphants. Cela
explique l'absence d'incursions dans les cultures pendant la période
d'étude. Selon Adjewodah et al., (2005) les
dégâts sont importants lorsque les cultures sont matures, de bonne
qualité et prêtes à être récoltées
(Fred de Boer et al., 2001). Ainsi, l'importance des
dégâts pendant les mois d'octobre à mars correspondrait
à la période de maturation des cultures, mais aussi à la
saison sèche (décembre à février) où les
cours d'eau sont en étiage ou taris. La distance des plantations
à la limite du parc est aussi un facteur déterminant l'importance
des dégâts dans les cultures. Comme l'ont montré Sam
et al. (2005), le nombre de dégâts est
inversement influencé par la distance moyenne de la limite la plus
proche du parc. Ainsi, l'hypothèse selon laquelle les
dégâts de culture sont influencés par la proximité
des plantations aux limites du parc semble être
vérifiée. Les paysans affirment que les
dégâts sont occasionnés par de petits groupes
d'éléphants (2 à 6), confirmant aussi les observations de
Merz (1986 a) selon lesquelles les groupes d'éléphants de
forêt du PNT ont une taille moyenne variant de 2,44 à 3,4
individus. Ceux de Tanzanie ont été estimés à 3 et
10 (Malima et al., 2005). La majorité des chefs
d'exploitations affirment que les dégâts ont lieu au cours des
nuits comme c'est le cas dans la forêt classée du Haut-Sassandra
(Soulemane, 2002), parce que les plantations ne sont plus occupées par
les hommes. Le faible pourcentage de plaintes des paysans (16,7%) est
certainement lié aux raisons suivantes:
- la plupart des dégâts sont négligeables
pour qu'ils y accordent une importance. ;
- la peur des paysans d'être réprimandés
par les agents des eaux et forêts car leurs plantations ne se trouvent
pas à distances règlementaires du parc ;
- les paysans n'ont pas confiance aux agents des eaux et
forêts car ils font des promesses qu'ils ne tiennent pas.
Les résultats du questionnaire doivent être pris
avec beaucoup de précaution car il faut davantage de temps et une plus
grande surface d'observation pour comprendre les conflits et apporter des
solutions. En effet, un décalage réel existerait entre la
perception des paysans et les conflits tels qu'ils se présentent
(Gillingham et al., 2003). L'absence de dégâts
pendant la période d'étude ne nous a pas permis de faire une
comparaison entre la méthode du questionnaire et celle de
l'évaluation des dégâts sur le terrain. Une étude
similaire au Cameroun a montré que les paysans surestiment les
dégâts de culture dans 30-40% des cas espérant une
compensation potentielle (Tchamba, 1996).
2.1.2. Moyens de lutte
Les méthodes traditionnelles utilisées sont
prédisposées à l'échec au long terme à cause
de l'habituation des éléphants (Osborn et al., 1995)
c'est-à-dire que la réponse à un stimulus donné
(Bruits, fumée...) diminue suite à un contact continu. La plupart
des méthodes utilisées par les paysans pour dissuader les
éléphants demeurent traditionnelles. Le nombre de paysans
utilisant les méthodes dissuasives est faible comparé à
celui (90%) de Sam et al.(2005). Ils ont montré que les bruits
utilisés seul ne sont pas très efficaces à moins qu'ils
soient employés en combinaison avec d'autres méthodes. Aussi, les
observations de Hoaré (1999 b) sur le dérangement des
éléphants par les bruits ont montré que cette
méthode perd son efficacité lorsque les fréquences de
sorties des éléphants sont élevées et surtout quand
il s'agit des mêmes éléphants. La volonté du paysan
de dissuader les éléphants est importante car les méthodes
doivent être utilisées en combinaison. Cela demande beaucoup de
temps et de travail plus ou moins contraignants. C'est la raison pour laquelle
l'efficacité des méthodes est relative d'un paysan à un
autre.
2.2. Caractérisation des
activités humaines : identification et quantification des cultures
Nakandé et
al. (2007) ont constaté dans la réserve partielle du
Pama au Burkina Faso que les cultures dévastées par les
éléphants sont les cultures vivrières en maturités
et en montaison. Parker et Osborn (2001) ont trouvé aussi que les
éléphants préfèrent les cultures matures que les
immatures. Sam et al. (2005) ont affirmé que le risque de
dégât de culture augmente avec le nombre de cultures
vivrières (r²= 0,756, p < 0,05). Donc les paysans ayant des
plantations en monoculture avec des plants immatures courent moins de risque de
dégâts de culture que ceux qui possèdent plusieurs cultures
à maturités. Au niveau du paysage les surfaces misent en culture
sont faibles et sont occupées en majorités par des cultures
homogènes de café et cacao. Ainsi, elles n'offrent pas une
importante mosaïque de culture capable d'attirer les
éléphants. Cela explique donc l'absence de dégâts
dans les plantations.
2.3. Effectif des
éléphants et comparaison des méthodes
L'estimation de la densité des éléphants
à partir de la méthode des segments de 0,5 km a permis d'obtenir
0,4 éléphants.km-² alors que le programme DISTANCE affiche
1,1 éléphants.km-². Ces valeurs sont différentes car
les méthodes utilisées n'ont pas le même principe de
calcul. Par ailleurs, les 2 méthodes donnent un intervalle de confiance
précis. La méthode des segments de 0,5 km est couramment
utilisée pour l'estimation de la densité des
éléphants dans des zones à faible densité tandis
que le programme DISTANCE est couramment utilisée dans les zones de
forte densité d'éléphants.
Le nombre de tas de crottes obtenue est suffisant pour lancer
le programme DISTANCE. Néanmoins il n'est pas optimal pour que le
programme donne des résultats exacts et précis. Une comparaison
avec les densités d'éléphants estimés dans le PNT
(0,23 éléphants.km-². Merz, 1986 b), dans le parc national
d'Azagny (0,3 éléphants.km-². Nandjui, 2004), dans la
forêt classé du Haut-Sassandra (0,1 à 0,4
éléphants.km-². Soulemane, 2003), permet d'affirmer que
l'estimation à partir de la méthode des segments est proche de la
réalité. En effet, la valeur estimée par cette
méthode est proche de celle trouvée par ces autres auteurs.
Ainsi, la densité des éléphants dans le secteur de
Guiroutou est estimée à 0,4 #177; 0,2
éléphants.km-² correspondant à 36 #177; 18
éléphants pour une superficie de 90 km².
2.4. Distribution des éléphants
Le facteur critique déterminant les dégâts
peut être le nombre d'éléphant proche de la
périphérie du parc où ils peuvent sentir les odeurs des
cultures plutôt que la densité d'éléphant (Barnes
et al., 1995). D'après Merz cité par Theuerkauf
et al. (2001), dans la PNT, une forte densité
d'éléphants est observée dans la forêt secondaire
que dans la forêt primaire à cause de l'abondance des arbres
fruitiers. Les éléphants sont fréquents entre 0 et 0,5 km
mais ne s'aventurent pas en dehors du parc parce qu'ils y viennent que pour
s'abreuver dans l'immense réseau hydrographique qui garanti la
présence de l'eau en abondance. Les éléphants sont en
faible densité et passent moins de temps dans cette zone parce que les
activités anthropiques sont permanentes. Cela fait courir un risque
certain d'incursion dans les cultures, susceptible d'être provoqué
par tout changement intrinsèque (absence de fruits, assèchement
des rivières) ou extrinsèque (augmentation des surfaces
cultivées, abondance de cultures vivrières) à cause de
l'intensification des activités humaines. En effet, ils pourraient
provoquer la sortie de ces éléphants du parc vers les
plantations. La majorité des éléphants se réfugient
en profondeur du parc pour éviter la présence humaine d'où
le nombre élevé de tas de crottes à 1,5 km.
CONCLUSION ET
RECOMMENDATIONS
Le secteur de Guiroutou est la zone la plus touchée par
les conflits homme-éléphant parmi tous les autres secteurs du
parc. Certes, aucun dégât n'a été observé
pendant la période d'étude mais les dégâts
antérieurs ont montré que les pertes sont importantes. Le nombre
de victimes est réduit et très peu de paysans se sont plaints des
éléphants. La présente étude permet d'affirmer que
les paysans tolèrent la présence des éléphants. Le
seuil critique de cohabitation homme-éléphant ne serait pas
atteint. Cet équilibre précaire ne saurait durer à cause
du mode d'utilisation des terres et des surfaces de culture de plus en plus
croissante à proximité du parc.
La probabilité de croissance des populations
d'éléphants dans le parc est forte. Aussi, les risques de
dégâts dus à la présence des éléphants
seront grands. Par conséquent, des mesures doivent être prisent
avant que le pire ne se produise. Pour une meilleure gestion des relations
homme-éléphant dans la périphérie du PNT, quelques
recommandations peuvent être faites :
- réaliser une étude exhaustive sur l'estimation
du nombre d'éléphants et leur mode de déplacement dans le
PNT afin de mettre à jours les données sur les populations des
éléphants et de prévoir des éventuels
dégâts d'éléphants ;
- sensibiliser les paysans sur les risques d'avoir une
plantation à proximité du PNT permettra de respecter une distance
de sécurité entre les plantations et le parc ;
- faire des patrouilles régulières dans les
zones en bordure du parc à forte densité
d'éléphants ;
- mettre en place un comité de suivi et
d'évaluation de la situation des conflits homme-éléphant
à travers toute la périphérie du PNT ;
- proposer, expérimenter et former les paysans à
d'autres méthodes de protections des cultures qui seront
utilisées en combinaison à savoir des barrières
végétales (piments, thé, tabac...) autour des cultures
vivrières ou des barrières physiques (clôture de cerclage)
entretenues par les agents des eaux et forêts.
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ANNEXE II
QUESTIONNAIRE POUR L'EVALUATION DES DEGÂTS
SECTEUR : Guiroutou ANNEE :
2007 QUEST.N° : 1 plaçeau
I
1-Date du rapport : 09 - 09 - 2007
Date de l'évaluation : 10 - 09 - 2007
Groupe (nombre de personne) : 01
|
2-Nom du paysan : Bini Kouamé Daté
Village du paysan : Guiroutou
Natif immigrant
(cocher un)
Le plus proche village de la plantation :
Guiroutou
|
3-Localisation du champ : Ecotel (limite du
parc)
Position GPS : 0695324 / 0593499
Distance champ-limite du parc : Rivière
Moumo
Production attendue : 2,5 t Production
obtenue : 2 t (café, cacao)
|
4-Date de la visite de(s) éléphant(s) :
Septembre 2005
Temps de visite si possible : 22 h à 03 h du
matin
Période de la visite (matin, soir, nuit) cocher un
Etait-ce une nuit pluvieuse ? oui ou non
préciser
|
5-L'(les) éléphants(s) a-t-il (ont-ils)
visité un champ voisin pendant la même période ? oui
ou non
Si oui, donner le nom du paysan affecté : Bonago
Sylvain, Marcel, Pascal, Bouraman
(remplir un autre questionnaire pour ces dégâts)
|
6-Quelqu'un a t'il vu des éléphants pendant la
visite ?
oui / non
Combien étaient-ils ? 04
Combien d'adultes ? 03 Combien de
jeune ? 01
Combien de mâles ? 0 Combien de
femelles ? 03
|
7-Combien de fois des éléphants ont-ils
visité ce champ dans le mois ? Donner les dates :
septembre (1 fois) ; novembre (3 fois)
|
8-Surface totale
cultivée : 20 ha
Depuis quand cultivez vous ici ? 1986
|
9.a-Comment le paysan protège t-il son
champ ?
Nombre de champ(s) du paysan : 02
Protégez-vous votre champ ? oui ou
non
Que faites-vous pour protéger votre champ ?
Fumée de bois de chauffe
Quelles sont les difficultés rencontrées dans votre
méthode ? la pluie éteint le feu
Votre méthode permet-elle de chasser les
éléphants ? oui / non
Combien dépensez-vous pour protéger votre champ
dans le mois ? 50 000 f CFA
Dormez-vous souvent dans votre champ ?oui /
non
|
9.b-Fréquence,
donnez des dates si possible
Combien de jours par semaine ? 1 ou 2
Combien d'heure passez- vous en moyenne par jour ? 30
min
Est-ce que vos voisins protègent-ils leurs
champs ?oui ou non
10- Existe-t-il des compensations des cultures
détruites ?
oui / non
si oui, comment ce font ces compensations ?
réception d'argent, réception de denrée
alimentaire
|
11.a-Notes sur les éléphants
Mesures des empreintes :
a- Patte avant : 4 cm
b- Patte arrière : 2 cm
Mesures de crottes (circonférence, longueur, largeur)
25 cm
10 cm
6 cm
Liste des activités le long de la piste utilisée
par l'éléphant entre le champ et la limite du parc :
Déracinement, piétinement
|
11.b-Lieu de sortie de l'éléphant du
parc :
0694531 / 0595367
Lieu d'entrée dans le parc : 0694531 /
0595367
Les éléphants venaient-ils ici avant que vous ne
cultiviez ? oui / non, si oui pourquoi avez-vous
cultivé ici ? c'est la parcelle que je pouvais acheter
Si non, quand est-ce que les dégâts dans votre champ
ont
débuté ?.........................................................
Quels plans de protection aviez-vous pour votre champ ?
aucun
Que pensez-vous qui puisse être fait pour résoudre
ce problème ? construction de clôture
Ajouter d'autres détails si
nécessaire........................
...............................................................
|
12-Description de la plantation et des quantités
détruites
|
Type de plante
|
Qualité de la plante (bonne, moyenne,
pauvre)
|
Stade de la plante
(semi, jeune, mature)
|
Quantité consommée
(aucune, certaine, majorité, toute)
|
Autres types de dommages
|
Superficie occupée par chaque plante
cultivée
|
maïs
|
Moyenne
|
Jeune
|
Majorité
|
aucun
|
10 km²
|
cacao
|
Bonne
|
Mature
|
Certaine
|
grenier
|
25 ha
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
ANNEXE II Suite
ANNEXE I
APERCU DE LA PRINCIPALE RIVIERE MOUMO A L'OUEST DU PARC
NATIONAL DE
TAÏ (LIMITE NATURELLE ENTRE LE PARC ET LES
PLANTATIONS)
Echelle : 1 / 30
ANNEXE III
TECHNIQUE DE MESURE DE LA DISTANCE
PERPENDICULAIRE
Même tas de crottes en plusieurs morceaux
Grande distance
Petite distance
Fil du topofil
sur le layon
Sens du parcours Distances
perpendiculaires Tas de crotte
Ouest-Est
La distance perpendiculaire est mesurée par rapport
à la ligne du layon. Un angle droit doit se former entre le fil du
topofil et le décamètre. L'angle droit est obtenu par la
boussole (plein Nord 0° ou 360°, plein Sud 180°). Lorsque toutes
les boules du même tas de crotte sont en un seul tas, la mesure se fait
à partir du centre du tas de crottes. La hauteur est aussi
mesurée.
Par contre, lorsque les boules du même tas de crottes
sont en plusieurs morceaux, la mesure de la boule la plus proche du fil et
celle de la boule la plus éloignée sont faits. Ensuite le calcul
de la distance perpendiculaire est obtenu par la moyenne des deux
distances :
(Grande distance + petite distance) / 2.
Par ailleurs, la hauteur est celle de la boule la plus haute
ou grande.
ANNEXE IV
CHOIX DE L'ESTIMATEUR
Densité des tas de crottes obtenues à
partir des modèles d'estimateur du Programme DISTANCE
|
MODELE
|
|
1
|
2
|
3
|
Convergence was achieved with
|
11 functions evaluation
|
14 functions evaluation
|
25 functions evaluation
|
Final ln(likehood) value
|
-108.17778
|
-107.01489
|
-106.94980
|
Akaike information criterion (AIC)
|
220.35556
|
220.02979
|
221.89961
|
Bayesian information criteron (BIC)
|
225.44215
|
227.65967
|
232.07278
|
AICc
|
220.48743
|
220.29645
|
232.07278
|
Le modèle choisi est celui qui possède la plus
petite valeur AIC (Akaike Information Criterion)
Résultats de l'estimation de la densité
des tas de crottes
Effort : 50.00000
# Sample : 10
Width : 6.470000
# Observation: 94
Model:
Hazard Rate Key, k(y) = 1- Exp (-(y/A (1)) **-A (2))
Cosine adjustments of order(s): 2
Parameter
|
Point estimate
|
Standard Error
|
Percent coef. of variation
|
95% confidence
|
Percent interval
|
F(0)
|
0.66026
|
0.79227E-01
|
12.00
|
0.52068
|
0.83726
|
P
|
0.23409
|
0.28089E-01
|
12.00
|
0.18460
|
0.29684
|
ESW
|
1.5146
|
0.18174
|
12.00
|
1.1944
|
1.9206
|
n/L
|
1.8800
|
0.51743
|
27.52
|
1.0202
|
3.4644
|
D
|
620.64
|
186.35
|
30.02
|
3285
|
1172.6
|
N
|
27929.
|
8385.6
|
30.02
|
14782.
|
52767.
|
Taux de rencontre
|
Estimate
|
%CV
|
Df
|
95% confidence
|
Interval
|
N
|
94.000
|
|
|
|
|
K
|
10.000
|
|
|
|
|
L
|
50.000
|
|
|
|
|
n/L
|
1.8800
|
27.52
|
9.00
|
1.0202
|
3.4644
|
ANNEXE IV (suite)
Probabilité de détection
Hazard / cosine
|
Estimate
|
% CV
|
Df
|
95% confidence
|
interval
|
M
|
3.0000
|
|
|
|
|
LnL
|
-107.01
|
|
|
|
|
AIC
|
220.03
|
|
|
|
|
AICc
|
220.30
|
|
|
|
|
BIC
|
227.66
|
|
|
|
|
Chi-p
|
0.55311
|
|
|
|
|
F(0)
|
0.66026
|
12.00
|
91.00
|
0.52068
|
0.83726
|
P
|
0.23409
|
12.00
|
91.00
|
0.18460
|
0.29684
|
ESW
|
1.5146
|
12.00
|
91.00
|
1.1944
|
1.9206
|
Density for all data combined
Hazard/cosine
|
Estimate
|
%CV
|
Df
|
95% confidence
|
Interval
|
D
|
620.64
|
30.02
|
12.70
|
328.50
|
1172.6
|
N
|
27929
|
30.02
|
12.70
|
14782.
|
52767.
|
n : nombre d'objet observé
L : longueur totale de la ligne de
transect
k : nombre d'échantillon
K : effort
W : largeur de la ligne de transect ou
rayon d'un point du transect
Chi-p : probabilité pour le test
de chi-square goodness-of-fit
m : nombre de paramètre dans le
modèle
A(I) : iième
paramètre de la fonction de densité de probabilité
estimé (pdf)
f(0) : la probabilité pour que la
densité estimée par rapport à la distance perpendiculaire
soit égale à zéro
p : probabilité d'observation
d'un objet sur une surface donnée
ESW : largeur effective de la bande,
pour les lignes de transect = W*p
D : densité de tas de crottes
estimée
N : nombre de crotte estimée sur
une surface donnée
ANNEXE IV (suite)
Estimation de la densité des
éléphants
Y = 620,64
SE (Y) = 186,35
Var (Y) = 34726,3225
E = 1,0952 éléphants /km² (Equation
4)
Var(E) = 0,108144256 avec Var (Yr) = 31,2537 (Equation 5)
SE(E) = 0,328852941
IC = 0,744 avec t = 2,262
ANNEXE V
Fruits et noyaux
récoltés dans le Sud-Ouest du parc national de Taï
Echelle :
1/1
Echelle : 1/1
Fruit sec de Tieghemella africana (Makoré)
Fruit de Pentadesma butyracea (Lami)
Echelle : 1/1
Echelle : 1/1
Fruit sec de Parinari excelsa (Sougué)
Fruit sec de Sacoglottis gabonensis (Akouapo)
a. Fruits consommés par les éléphants
Echelle : 1/1
Echelle : 1/1
Noyau de Tieghemella africana (Makoré)
Noyau de Chrysophyllum africanum (Boa)
b. Noyaux retrouvés dans les crottes
d'éléphants