UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE
VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)

ANNEE 2008 N° 5
Influenza aviaire hautement pathogène à
H5N1 :
Bilan en Afrique de 2006 au 31 décembre 2007
THESE
Présentée et
soutenue publiquement le 26 mars 2007 à 15 Heures
Devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et
d'Odonto-Stomatologie de Dakar pour obtenir le grade de
DOCTEUR VETERINAIRE (DIPLÔME D'ETAT)
Par
Jean-Marc FEUSSOM KAMENI
JURY
Président :
M. Bernard Marcel DIOP
Professeur à la faculté de Médecine,
de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie UCAD
Directeur de thèse M.
Ayayi Justin AKAKPO
Et Rapporteur
Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar
Membre :
M. Rianatou BADA ALAMBEDJI
Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar



______
COMITE DE
DIRECTION
______
LE DIRECTEUR
Professeur Louis Joseph PANGUI
LES COORDONNATEURS
Professeur Moussa ASSANE
Coordonnateur des Etudes
Professeur Malang SEYDI
Coordonnateur des Stages et
de la Formation Post-Universitaire
Professeur Justin Ayayi AKAKPO
Coordonnateur Recherches et
Développement
Année Universitaire 2007 - 2008
PERSONNEL ENSEIGNANT
?PERSONNEL ENSEIGNANT EISMV
?PERSONNEL VACATAIRE (PREVU)
?PERSONNEL EN MISSION (PREVU)
?PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV (PREVU)
A. DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES
ET PRODUCTIONS ANIMALES
CHEF DE DEPARTEMENT : Ayao MISSOHOU ;
Professeur
SERVICES
1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE
Serge N. BAKOU Maître de conférence
agrégé
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
Camel LAGNIKA Docteur
Vétérinaire Vacataire
Paul Fabrice SHE Moniteur
2. CHIRURGIE -REPRODUCTION
Papa El Hassane DIOP Professeur
Alain Richi KAMGA WALADJO Assistant
Bilkiss V.M ASSANI Docteur
Vétérinaire Vacataire
Fabrice Juliot MOUGANG Moniteur
3. ECONOMIE RURALE ET GESTION
Cheikh LY Professeur
Adrien MANKOR
Assistant
Claude Michel WOMBOU TOUKAM Moniteur
4. PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE
Moussa ASSANE Professeur
Rock Allister LAPO Assistant
Clarisse INGABIRE
Moniteur
5. PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET
MEDICALES
Germain Jérôme SAWADOGO Professeur
Nongasida YAMEOGO Assistant
Sylvain HABIMANA Moniteur
6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION
Ayao MISSOHOU Professeur
Simplice AYESSIDEWEDE Assistant
Sosthène HABUMUREMYI
Docteur Vétérinaire Vacataire
Francklin Noël JAOVELO Moniteur
B. DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET
ENVIRONNEMENT
CHEF DE DEPARTEMENT : Rianatou BADA ALAMBEDJI,
Professeur
S E R V I C E S
1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES
ALIMENTAIRES
D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA)
Malang SEYDI Professeur
Bellancille MUSABYEMARIYA Assistante
Khalifa Babacar SYLLA Assistant
David RAKANSOU Moniteur
2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE
INFECTIEUSE
Justin Ayayi AKAKPO Professeur
Mme Rianatou ALAMBEDJI Professeur
Philippe KONE
Assistant
Raoul BAKARI Docteur
Vétérinaire Vacataire
Abdel-Aziz ARADA IZZEDINE Docteur Vétérinaire
Vacataire
3. PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE
APPLIQUEE
Louis Joseph PANGUI Professeur
Oubri Bassa GBATI Maître-assistant
Koffi Benoît AMOUSSOU Docteur Vétérinaire
Vacataire
Dieudonné DOSSOU Moniteur
4. PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE
-
CLINIQUE AMBULANTE
Yalacé Yamba KABORET Maître de
Conférences Agrégé
Yaghouba KANE Maître-assistant
Mireille KADJA WONOU Assistante
Hubert VILLON
Assistant
Medoune BADIANE Docteur Vétérinaire
(SOVETA)
Omar FALL
Docteur Vétérinaire (WAYEMBAM)
Alpha SOW Docteur
Vétérinaire (PASTAGRI)
Abdoulaye SOW Docteur Vétérinaire
(FOIRAIL)
Ibrahima WADE Docteur Vétérinaire
Vacataire
Charles Benoît DIENG Docteur Vétérinaire
Vacataire
Arouna NJAYOUNGAPAGNA Docteur
Vétérinaire Vacataire
François Xavier NDUNGUTSE Docteur
Vétérinaire Vacataire
5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
Félix Cyprien BIAOU Maître-Assistant
(en disponibilité)
Gilbert Komlan AKODA Assistant
Assiongbon TEKO AGBO Assistant
Egide ISHIMWE
Moniteur
Fara Hanta RATALATA RALAIVAO Monitrice
C. DEPARTEMENT COMMUNICATION
CHEF DE DEPARTEMENT : PROFESSEUR YALACE YAMBA
KABORET
SERVICE
1. BIBLIOTHEQUE
Mariam DIOUF Documentaliste
2. SERVICE AUDIO-VISUEL
Bouré SARR Technicien
D. SCOLARITE
El Hadji Mamadou DIENG Vacataire
Naomie KENMOGNE Docteur
Vétérinaire Vacataire
Aimable UWIZEYE
Moniteur
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
1. BIOPHYSIQUE
Mamadou MBODJ Maître-Assistant
Faculté de Médecine UCAD
Boucar NDONG
Assistant Faculté de Médecine UCAD
2. BOTANIQUE
Kandouioura NOBA
Maître de Conférences (Cours)
Mame Samba MBAYE Assistant
(TP)
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
3. AGRO-PEDOLOGIE
Fary DIOME
Maître-Assistant
Institut de Science et de la Terre (IST)
4. ZOOTECHNIE
Abdoulaye DIENG Docteur Ingénieur
Enseignant à ENSA - THIES
Léonard Elie AKPO
Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Alpha SOW Docteur Vétérinaire Vacataire
5. H I D A O A
. NORMALISATION ET ASSURANCE
QUALITE
Mme Mame S. MBODJ NDIAYE Chef de la division
Agro-Alimentaire de
l'Institut Sénégalais de Normalisation
. ASSURANCE QUALITE - CONSERVE DES PRODUITS DE LA
PECHE
Abdoulaye NDIAYE Docteur Vétérinaire
AMERGER
6. ECONOMIE
Oussouby TOURE Sociologue
PERSONNEL EN MISSION (Prévu)
1. ANATOMIE
Mohamed OUSSAT
Professeur
Institut Agronomique et Vétérinaire
Hassan II Rabat (Maroc)
2. TOXICOLOGIE CLINIQUE
A. EL HRAIKI Professeur
Institut Agronomique et Vétérinaire
Hassan II Rabat (Maroc)
3. PATHOLOGIE MEDICALE
Marc KPODEKON
Maître de Conférences Agrégé
Université d'ABOMEY-CALAVI
(Bénin)
4. PARASITOLOGIE
Sahdou SALIFOU Maître de Conférences
Agrégé
Université d'ABOMEY-CALAVI
(Bénin)
5. BIOCHIMIE
Georges Anicet OUEDRAOGO Maître de Conférences
Agrégé
Université de BOBO-DIOULASSO
(Burkina Faso)
6. H.I.D.A.O.A
Youssouf KONE
Maître de conférences
Université de NOUAKCHOTT
(Mauritanie)
7. REPRODUCTION
Hamidou BOLY
Professeur
Université de BOBO-DIOULASSO
(Burkina Faso)
8. ZOOTECHNIE
Abdoulaye GOURO
Professeur
CIRDES de BOBO-DIOULASSO
(Burkina Faso)
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV (Prévu)
1. MATHEMATIQUES
Abdoulaye MBAYE Assistant
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
2. PHYSIQUE
Issakha YOUM Maître de Conférences
(Cours)
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
André FICKOU Maître-Assistant
(TP)
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. CHIMIE ORGANIQUE
Abdoulaye SAMB Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
4. CHIMIE PHYSIQUE
Abdoulaye DIOP Maître de
Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Rock Allister LAPO Assistant
(TP)
EISMV - DAKAR
5. BIOLOGIE VEGETALE
Aboubacry KANE Maître-Assistant
(Cours)
Ngansomana BA Assistant Vacataire
(TP)
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
6. BIOLOGIE CELLULAIRE
Serge Niangoran BAKOU Maître de
conférences agrégé
EISMV - DAKAR
7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
Karomokho DIARRA
Maître de conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
8. PHYSIOLOGIE ANIMALE
Moussa ASSANE Professeur
EISMV - DAKAR
9. ANATOMIE COMPAREE DES VERTEBRES
Cheikh Tidiane BA Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
10. BIOLOGIE ANIMALE (T.P.)
Serge Niangoran BAKOU Maître de
conférences agrégé
EISMV - DAKAR
Oubri Bassa GBATI Assistant
EISMV - DAKAR
11. GEOLOGIE
. FORMATIONS SEDIMENTAIRES
Raphaël SARR Maître de
Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
. HYDROGEOLOGIE
Abdoulaye FAYE Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
12. CPEV TP
Naomie KENMOGNE
Docteur Vétérinaire Vacataire
Aimable UWIZEYE
Moniteur
« Par délibération, la
Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odonto - Stomatologie et
l'Ecole Inter - Etats des Sciences et Médecine
Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions
émises dans les dissertations qui leur seront présentées,
doivent être considérées comme propres à leurs
auteurs et qu'elles n'entendent donner aucune approbation ni
improbation. »
LISTE DES ABREVIATIONS
ACDIC : Association Camerounaise de
Défense des Intérêts Collectifs
AFP : Agence France Presse
AFSSA : Agence Française de
Sécurité Sanitaire des Aliments
ALCI : Aliments Côte d'Ivoire
AOC : Afrique de l'Ouest et du Centre
ARN : Acide RiboNucléique
CMAAOC : Conférence des Ministres de
l'Agriculture de l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
CNRS : Centre national de la recherche
scientifique
ECTAD: FAO Emergency Centre for Transboundary
Animal Diseases
EISMV : Ecole Inter Etats des Sciences
et Médecine Vétérinaires
ELISA: Enzyme Linked Immunosorbent Assay
EMPRES-i : FAO information system for
transboundary animal diseases
FACI : Société de
Fabrication d'Aliments Composés Ivoiriens
FAO: Food and Agriculture Organization of the
United Nations
FAO AIDE: Food and Agriculture Organization of
the United Nations Avian Influenza Disease Emergency.
F CFA : Francs CFA
GF-TADs: FAO/OIE Global Framework for
Transboundary Animal Disease Control
GLEWS: FAO/OIE/WHO Global Early Warning
System
H: Hémagglutinine
HPAI: Highly Pathogenic Avian Influenza
IDG : Immunodiffusion en gélose
IHA : l'inhibition de
l'hémagglutination
IHAP : Influenza Aviaire Hautement
Pathogène
IPIV : Indice de
Pathogénicité par Voie Intraveineuse
LPAI: Low Pathogenic Avian Influenza
MINEFI - DGTPE : Ministère de
l'Economie et des Finances - Direction générale du
Trésor et de la politique économique
N : Neuraminidase
NAMRU-3: US Naval Medical Research Unit 3
OFFLU: OIE/FAO Network of Expertise on Avian
Influenza
Ofival : Office national
interprofessionnel des viandes, de l'élevage et de l'aviculture
OFIVAL : Office national interprofessionnel
des viandes, de l'élevage et de l'aviculture
OIE : Office International des
Epizooties
OMC : Organisation mondiale du
commerce
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
pH : potentiel hydrogène
PIB : Produit Intérieur Brut
RDC : République
démocratie du Congo
RT-PCR Reverse Transcription Polymerase Chain
Reaction (real-time laboratory technique for detecting viral nucleic acid)
RT-PCR : Reverse Transcription-
Polymerase Chain Reaction
SIPRA : Société Ivoirienne
de Production Animales
UA-BIRA : Union Africaine- Bureau
Interafricain des Ressources Animales
UE: Union Européenne
UNICEF: United Nations Children's Fund
UNSIC: UN System Influenza Coordinator
USA: United States of America
USAID: United States Agency for International
Development
WAHIS: OIE World Animal Health Information
System
WI : Wetlands International
LISTE DES FIGURES
ISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte de l'Afrique
Figure 2 : Circuit de commercialisation des volailles (Cas du
mali)
Figure 3 : Importation de volailles en Afrique subsaharienne
Figure 4 : Carte mondiale des pays touchés par le
virus H5N1
Figure 5 : Structure du virus H5N1
Figure 6 : Génération d'un virus
modifié pour une contamination interhumaine.
Figure 7 : Système d'alerte précoce de l'OIE
Figure 8 : Répartition africaine des foyers de
l'influenza aviaire hautement pathogène confirmés dus au virus
H5N1 de 2006 au 31 décembre 2007.
Figure 9 : Délai entre la confirmation par le
laboratoire de référence et le rapport à l'OIE
Figure 10 : Délai entre le début
présumé de la maladie et le rapport à l'OIE
Figure 11 : Nombre de foyers d'IAHP chez la volaille en
Afrique au 31 décembre 2007.
Figure 12 : Carte de foyers de l'influenza aviaire chez
les volailles : Nigeria (31 décembre 2007).
Figure 13 : Répartition des foyers de H5N1 chez les
volailles dans les États du Nigeria au 31 décembre 2007.
Figure 14 : Carte de foyers de l'influenza aviaire chez les
volailles : Egypte
Figure 15 : Caractérisation du virus H5N1 du Nigeria
Figure 16 : Mallette pédagogique de
sensibilisation sur la grippe aviaire de l'EISMV
Figure 17 : Aire de migration des oiseaux migrateurs (Canard
pilet)
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Production projetée d'une poule en
Tanzanie
Tableau II : Souches aviaires hybrides de l'espèce
Gallus gallus utilisées en Algérie.
Tableau III : Principaux pays producteurs de volailles en Afrique
(production en tonnes)
Tableau IV : Données sur la production avicole en Afrique
et dans le monde en 2003
Tableau V : Espèces moléculaires
d'hémagglutinine d'influenzavirus de type A.
Tableau VI : Espèces
moléculaires de neuramidase d'influenzavirus de type A
Tableau VII : Cas humains confirmés de grippe aviaire
dans le monde de 2003 au 31 décembre 2007 de type A (H5N1)
Tableau VIII : Date de confirmation du virus H5N1 dans les
pays africains (31 décembre 2007).
Tableau IX : Espèces affectées dans 11 pays
d'Afrique
Tableau X : Récapitulatif des cas et
décès dû au Virus H5N1 en Afrique au 31 décembre
2007.
Tableau XI : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 au Nigeria.
Tableau XII : Caractéristiques des animaux des
premiers foyers en Égypte.
Tableau XIII : Mortalité selon le sexe dû
à l'Influenza Aviaire en Afrique.
Tableau XIV : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 au Niger.
Tableau XV : Somme allouée à
l'indemnisation selon le type de volailles au Niger.
Tableau XVI : Localisation et caractérisation du 1er
foyer de H5N1 au Cameroun
Tableau XVII : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 au Burkina Faso
Tableau XVIII : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 au Soudan
Tableau XIX: Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 en Côte d'Ivoire
Tableau XX : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 de Djibouti.
Tableau XXI : Caractéristiques du 1er
foyer au Ghana.
Tableau XXII : Caractéristiques du 1er
foyer au Togo.
Tableau XXIII : Caractéristiques des 1er et
2ème foyers au Bénin.
Tableau XXIV : Pertes quantitatives et économiques
liées au déficit de production de volailles en Côte
d'Ivoire
Tableau XXIV : Valeurs monétaires d'indemnisation
des abattages FCFA en Côte d'Ivoire
Plan détaillé
INTRODUCTION
1
Première partie :
Filière avicole en Afrique et généralités sur
l'Influenza aviaire Hautement Pathogène
3
CHAPITRE I : FILIERE AVICOLE EN
AFRIQUE
4
I. Contexte macro
économique de l'Afrique
4
I.1. Présentation de
l'Afrique
4
I.2.
Économie
5
II. Filière
avicole en Afrique
5
II.1. Aviculture
traditionnelle
7
II.1.1.
Contexte
7
II.1.2. Importance
socio-économique
8
II.1.3. Aspect
sanitaire
9
II.2. Aviculture
moderne
9
II.2.1.
Contexte
9
II.2.2. Zones
d'élevage
10
II.2.3.
Production
11
II.2.3.1. Race et
souches exploitées
11
II.2.3.2. Type de
spéculations
12
II.2.3.3.
Production de volaille et d'oeufs de consommation
13
II.2.4. Importation
des viandes et abats
15
II.2.5.
Consommation de volaille et d'oeufs en Afrique
15
III. Organisation
générale et Acteurs de la filière avicole
16
III.1. Acteurs de
la filière
16
III.2.
Importation
16
IV. Atouts et
contraintes de la filière avicole
18
IV.1.
Atouts
18
IV.1.1.
Filière traditionnelle
18
IV.1.2.
Filière moderne
19
IV.2.
Contraintes
20
IV.2.1.
Filière traditionnelle
20
IV.2.1.1.
Contraintes zootechniques
20
IV.2.1.2.
Contraintes Pathologiques
20
IV.2.2.
Filière moderne
21
IV.2.2.1.
Contraintes financières et techniques
21
IV.2.2.2.
Contraintes institutionnelles
21
IV.2.2.3.
Contraintes Zootechniques
21
IV.2.2.4.
Contraintes sanitaires et pathologiques
22
Chapitre II : GENERALITES SUR L'INFLUENZA
AVIAIRE HAUTEMENT
23
PATHOGENE
23
I Définition
- Importance
23
I.1
Définition
23
I.2
Importance
23
I.1.1 Sur le plan
médical
23
I.1.2 Sur le plan
économique
23
I.1.3 Sur le plan
hygiénique : Risque pandémique
24
II
Étiologie
25
II.1 Morphologie et
structure de l'influenzavirus
25
II.2 Classement
phylogénétique
26
II.3
Caractères physico-chimiques, culturaux et biologiques de
l'influenzavirus
27
II.4
Propriétés biologiques
27
II.4.1 Pouvoir
pathogène
27
II.4.2
Variabilité génétique des
influenzavirus
29
II.4.2.1 Mutations
ponctuelles
29
II.4.2.2
Réassortiments génétiques
30
II.4.3 Support
moléculaire de la virulence
31
III Eléments
d'épidémiologie
32
III.1
Espèces affectées
32
III.2
Réservoir
33
III.3 Transmission
dans l'Avifaune
34
III.4 Transmission
d'influenzavirus d'origine aviaire à l'homme
34
IV Symptômes
et lésions
36
IV.1
Symptômes
36
IV.2
Lésions
36
V
Diagnostic
38
V.1 Diagnostic sur
le terrain
38
V.2 Diagnostic de
laboratoire
38
V.2.1
Méthodes virologiques directes
39
V.2.2
Méthodes virologiques indirectes ou
sérologiques
40
VI Prophylaxie et
mesures de polices sanitaires
40
Deuxième partie : Bilan de
l'Influenza Aviaire Hautement Pathogène en Afrique en 2006 et
2007
44
Chapitre I - Cadre d'étude et
approche méthodologique
45
I Cadre
d'Étude
45
I.1 Milieu
d'étude
45
I.2 Repères
géographiques des pays africains affectés par le virus
H5N1
45
I.2.1
Bénin
45
I.2.2 Burkina
Faso
45
I.2.3
Cameroun
46
I.2.4
Côte-d'Ivoire
47
I.2.5
Djibouti
47
I.2.6
Égypte
48
I.2.7
Ghana
48
I.2.8
Niger
49
I.2.9
Nigeria
49
I.2.10
Soudan
50
I.2.11
Togo
50
II
Méthodologie
51
II.1 Période
d'étude
51
II.2 Approche
méthodologique
51
II.3 Origine des
données
52
II.3.1
OIE
52
II.3.1.1
Présentation
52
II.3.1.2 Collecte
et diffusion d'informations sanitaires
52
II.3.1.3 Rapport
d'urgence
53
II.3.1.4 Rapport de
suivi
54
II.3.2
FAO
55
II.3.2.1 Missions
générales.
55
II.3.2.2
L'unité spéciale « influenza aviaire
»
56
II.3.2.3 Suivi de
l'épizootie
56
II.3.2.4
Complémentarité des deux agences de santé
animale
57
II.3.3
OMS
57
II.3.3.1
Réseau de surveillance de la grippe
57
II.4 Utilisation
des données
58
II.5 Estimation du
nombre de cas humains
58
II.6 Saisie et
traitement des données
59
Chapitre II - Résultats
60
I.1.
Répartition et caractéristiques de l'influenza aviaire
en Afrique
60
I.1.1.
Répartition géographique des foyers
60
I.1.2.
Caractéristiques générales de l'IAHP en
Afrique
61
I.1.2.1. Chez les
animaux
61
I.1.2.2. Chez
l'Homme
65
I.2. Bilan par
pays
66
I.2.1. Bilan chez
les volailles domestiques
66
I.2.1.1. Cas du
Nigeria
67
I.2.1.2. Cas de
l'Égypte
70
I.2.1.3. Cas du
Niger
74
I.2.1.4. Cas du
Cameroun
77
I.2.1.5. Cas du
Burkina Faso
79
I.2.1.6. Cas du
soudan
80
I.2.1.7. Cas de la
Côte d'Ivoire
81
I.2.1.8. Cas de
Djibouti
83
I.2.1.9. Cas du
Ghana
84
I.2.1.10. Cas du
Togo
85
I.2.1.11. Cas du
Bénin
86
I.3. Origine et
mode de propagation du H5N1 en Afrique
87
I.4.
Conséquences socio-économiques de la maladie en
Afrique
88
I.4.1. Budget de la
FAO
89
I.4.2. Pertes
économiques : Exemple de la Côte d'Ivoire
89
I.4.3. Psychose
« Grippe aviaire » : Exemple du Cameroun
91
I.5. Information,
Sensibilisation et formation
92
I.6. Actions contre
l'influenza aviaire hautement pathogène
92
I.6.1. Action
internationale
93
I.6.2. Action au
niveau africain
93
I.6.3. Cas des
actions menées par l'EISMV de Dakar
97
Chapitre III - Discussion et
recommandations
99
I.
Discussion
99
I.1. Cadre
d'étude et méthodologie
99
I.2.
Répartition et caractéristiques de l'influenza aviaire
en Afrique
100
I.2.1. Origine et
mode de propagation de l'IAHP
100
I.2.2.
Délais entre confirmation de laboratoire, début
présumé de la maladie et rapport à l'OIE
102
I.2.3. Nombre de
foyers chez la volaille
102
I.2.4. Cas du
bénin
103
I.2.5.
Espèces Affectées
103
I.3. Cas
humains
104
I.4.
Conséquences socio-économiques en Afrique
104
I.5. Information,
Sensibilisation et formation
105
II.
Recommandations
105
II.1. Aux
éleveurs
105
II.2. Aux
États
105
II.3. Aux
organisations internationales de santé publique et bailleurs de
fonds.
106
III. Perspectives
de recherches
106
Conclusion
107
Bibliographie
110
INTRODUCTION
En janvier 2006, une épizootie d'influenza aviaire,
provoquée par un influenzavirus hautement pathogène de sous-type
H5N1, s'est déclarée au Nigeria et s'est étendue, en
l'espace de quelques mois, à plusieurs pays africains. Le premier cas de
transmission de cet influenzavirus à l'Homme a été
identifié en Mai 2006 en Egypte.
Cette épizootie a immédiatement suscité
de vives inquiétudes (VALLET, 2006). Malgré, ou en raison, de
l'hyper médiatisation de cette épizootie et de la menace
pandémique qui lui est rattachée, il reste toujours difficile de
s'en faire une idée précise et réaliste.
« L'Afrique qui fait face à cette maladie
épizootique n'est pas restée les bras croisés »
a signalé le Président de la République malienne lors de
la 4ème Conférence internationale sur la grippe aviaire à
Bamako en décembre 2006. Ainsi à Dakar, en février, puis
à Abuja en juin 2007, les ministres et experts africains avec le
concours des partenaires au développement, ont évalué
l'ampleur de la menace et proposé des réponses appropriées
contre l'épizootie. Quel bilan peut -on faire de la maladie sur le
continent africain ?
L'objectif général de ce travail est de faire un
bilan sur la survenue de l'influenza aviaire hautement pathogène en
Afrique. Comme objectifs spécifiques, il s'agit de
décrire :
ü L'évolution spatio-temporelle de
l'épizootie,
ü L'origine et le mode de propagation de la maladie,
ü Les méthodes de lutte mises en oeuvre,
ü Les conséquences socio-économiques,
ü Les conséquences pour la santé
humaine,
ü Ce qui a été fait au 31 décembre
2007
Cette étude bibliographique, réalisée
à partir des données disponibles au 31 décembre 2007,
alors que l'épizootie restait active dans plusieurs pays africains
comprend deux parties :
Ø La première partie porte sur la
filière avicole en Afrique et les généralités sur
la grippe aviaire.
Ø La deuxième partie présente la
méthodologie utilisée, les résultats obtenus. Ces
résultats sont discutés et quelques recommandations
proposées.
Première
partie : Filière avicole en Afrique et
généralités sur l'Influenza aviaire Hautement
Pathogène
PREMIERE PARTIE
Filière avicole en Afrique et
généralités sur l'Influenza Aviaire Hautement
Pathogène
CHAPITRE I : FILIERE
AVICOLE EN AFRIQUE
I. Contexte macro économique de
l'Afrique
I.1. Présentation de l'Afrique
L'Afrique est le second continent au monde par sa population
et le second (ou le 3e selon que l'on considère l'
Amérique comme
un ou deux continents) par sa superficie, après l'
Asie. D'une superficie de
30 221 532
km²
en incluant les îles, l'Afrique couvre 6 % de la surface terrestre et
20,3 % de la surface des terres émergées. Avec une population de
900 000 000 habitants en 2005, les Africains représentent 14%
de la population mondiale. Le continent est bordé par la
Mer
Méditerranée au nord, le
Canal de Suez et la
Mer Rouge au nord-est, l'
Océan
Indien au sud-est et l'
Océan
Atlantique à l'ouest. L'Afrique comprend 46 pays en incluant
Madagascar, et 53 en incluant tous les archipels (WIKIPEDIA, 2006a).

Figure 1 : Carte de l'Afrique (WIKIPEDIA, 2006a)
L'Afrique est considérée comme étant le
lieu d'origine de l'
être
humain.
L'Afrique chevauche l'
équateur
et englobe de nombreux climats ; c'est le seul continent à
s'étendre des régions
tempérées
du nord aux zones tempérées du sud. A cause du manque de
précipitations
régulières et d'
irrigation, tout comme de
glaciers ou de
systèmes montagneux
aquifères, il
n'existe pas de moyen de régulation naturel du climat à
l'exception des côtes. (WIKIPEDIA, 2006a)
I.2.
Économie
Après une longue période de recul
économique durant les années quatre-vingt et la première
moitié des années quatre-vingt dix, le continent africain a
commencé à enregistrer des progrès économiques
significatifs dans la seconde moitié de la décennie. La
production réelle a progressé de 4 % par an en moyenne entre 1996
et 1998, contre un rythme inférieur à 2 % durant la
première moitié de la décennie. Bien que la croissance
économique ait fléchi à 3,2 % en 1998, en grande partie en
raison d'un environnement extérieur défavorable engendré
par la crise économique asiatique, elle reste supérieure à
celle du début de la décennie. Ainsi depuis 1996, le continent
africain connaît dans son ensemble des taux de croissance par habitant
positifs.
II. Filière avicole en
Afrique
Dans presque tous les pays en développement,
l'élevage de volaille, réalisé par des familles pauvres,
rurales comme urbaines, participe au renforcement d'une agriculture familiale
vitale pour les emplois et la sécurité alimentaire.
Selon les statistiques de la FAO en 2003, l'Afrique
héberge près de 8% de la population mondiale de volaille et
participe pour 4% à la production d'oeufs et pour 6% à la
production de viande aviaire. L'Afrique subsaharienne représente
à peine 1,5% de la production mondiale de poulet (FAO, 2003). De
même, sa part du marché est très faible dans les
échanges mondiaux : Seule l'Afrique du Sud développe
l'exportation de volaille entière ou découpée,
essentiellement à destination des pays voisins (la Tanzanie notamment).
En revanche, l'Afrique centrale et de l'Ouest importe de plus en plus de
volaille en provenance de l'UE, essentiellement sous forme de découpes
congelées.
Parmi les productions en zone intertropicale, l'aviculture
tient souvent une place de choix dans le plan de développement de
nombreux pays. Ainsi, du point de vue économique, l'aviculture permet de
diversifier le revenu des populations, d'économiser une partie des
devises dépensées pour l'importation de produits alimentaires de
haute valeur nutritive et de valoriser enfin les sous-produits agro industriels
en les transformant en produits nobles tels que la viande et les oeufs
(DOUMBIA, 2002).
En Afrique comme dans de nombreux pays en
développement, on distingue couramment deux types d'aviculture :
L'aviculture traditionnelle constitué de poulaillers traditionnels et
l'aviculture moderne.
Ces deux modes d'élevage présentent des forces
comme des faiblesses.
II.1. Aviculture
traditionnelle
II.1.1. Contexte
L'aviculture traditionnelle est un type d'élevage
pratiqué essentiellement en milieu rural, sous un mode extensif
où chaque famille paysanne possède un effectif faible de poules
(KOE, 2001).
Au Nigeria, l'aviculture familiale représente
approximativement 94% de l'élevage avicole total et compte pour 4%
environ de la valeur totale estimée des ressources animales du pays
(TADELLE, et al. 2000). Elle représente 83% de l'ensemble des
volailles nationales estimé à 82 millions de sujets. En
Éthiopie, la volaille rurale concourt à 99% de la production
nationale totale de viande, de poulet et d'oeufs (TADELLE, et al.
2000).
La volaille est le plus faible investissement à la
portée d'un ménage rural. Même dans ce cas, le fermier
confronté à la pauvreté, a besoin de crédit pour
obtenir le premier investissement qui lui permettra de s'élever de sa
modeste condition. Au Bangladesh, les femmes représentent 20 à
30% de tous les chefs de ménage (SALEQUE, 1999); elles sont le plus
souvent désavantagées en terme d'options pour la
génération de revenus. En Afrique sub-saharienne, 85% des
ménages élèvent des volailles, dont la
propriété dépend des femmes à 70 % (GUEYE, 1998 et
BRANCKAERT, 1999).
Générer un revenu est le premier objectif d'un
élevage avicole familial. Les oeufs peuvent procurer un revenu
régulier, quoique modeste alors que la vente d'oiseaux vivants procure
une source de liquidités plus flexible adaptée aux besoins. En
République Dominicaine, par exemple, l'aviculture familiale contribue
pour 23 % au revenu de la production animale (RAUEN et al. 1992).
L'importance de la volaille pour les ménages ruraux est
illustrée dans l'exemple ci-dessous provenant de Tanzanie (tableau I).
En supposant qu'une poule locale ponde 30 oeufs par an, dont 50 pour cent sont
consommés et les autres éclosent à 80 pour cent, chaque
femelle produira 12 poussins annuellement. Avec un taux de survie de 50 pour
cent et un sex-ratio de 50/50, la production totale d'une poule au bout de 5
ans sera de 120 kg de viande et de 195 (6,8kg) oeufs.
Tableau I : Production projetée d'une poule en
Tanzanie
Temps (mois)
|
Nombre OEufs éclos
|
Nombre coquelets
|
Nombre poulettes
|
Nombre coqs
|
Nombre poules
|
Nombres réformés
|
0
|
-
|
-
|
1
|
-
|
-
|
-
|
8
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
-
|
20
|
15
|
3
|
3
|
-
|
-
|
1
|
28
|
-
|
-
|
-
|
3
|
3
|
-
|
40
|
45
|
9
|
9
|
-
|
-
|
6
|
48
|
-
|
-
|
-
|
9
|
9
|
-
|
60
|
135
|
27
|
27
|
-
|
-
|
18
|
Total
|
195
|
39
|
40
|
12
|
13
|
25
|
Source : KABATANGE et KATULE (1989), FAO (2004).
II.1.2. Importance
socio-économique
Le poulailler traditionnel est généralement
géré par les femmes (TALAKI, 2000). Elles le développent
le plus souvent en complément de l'activité agricole ou
d'élevage familial. Les volailles constituent une source
protéique supplémentaire dans la composition du repas quotidien.
Elles interviennent aussi dans certaines pratiques culturelles telles que la
dot ou les cérémonies funèbres.
Par ailleurs, le poulailler traditionnel, véritable
«caisse d'épargne sur pattes» ou «carte de
crédit à plumes» procure souvent un revenu d'appoint
non négligeable en cas de maladies ou pour assurer les frais de
scolarité des enfants. Son coût de production est très
faible : outre un complément alimentaire ponctuel, les volailles
croissent en liberté, picorant ce qu'elles trouvent. Les races locales
produites sont très appréciées du consommateur, par
ailleurs très proche de l'éleveur : ce dernier suspend ses
«poulets village» ou «poulets bicyclette» à son
vélo pour se rendre au marché et les y vendre lui-même. A
ces atouts, s'opposent une série d'insuffisances : de gestion
d'abord, les dépenses et les revenus n'étant pas
maîtrisés de manière optimale ; de commercialisation
ensuite, avec un circuit peu développé et incapable, tel quel, de
répondre à la demande urbaine croissante; de soutien public
enfin, puisque ce mode d'élevage ne bénéficie pratiquement
d'aucune aide de l'État.
II.1.3. Aspect
sanitaire
L'élevage traditionnel de poules paie un lourd tribut
aux maladies qui déciment parfois tout le troupeau dans certaines
exploitations. Par ailleurs, du fait de la divagation permanente des animaux,
cet élevage est en proie non seulement à des épizooties et
aux maladies de toute sorte, mais également constitue un
véritable véhicule de maladies. De plus les normes de
biosécurité ne sont pas respectées. (FAO, 2006a).
II.2. Aviculture
moderne
II.2.1. Contexte
A l'inverse de l'aviculture artisanale à
approvisionnement familial en zone rurale, l'aviculture moderne est
représentée par des élevages de type intensif, à
l'échelle industrielle ou semi industrielle et elle est localisée
pour la plupart, à proximité des centres urbains. Elle utilise
des races améliorées qui reçoivent un aliment complet et
en quantités précises, bénéficient d'une protection
sanitaire et médicale et sont logées dans des conditions
contrôlées (HABYRIMANA, 1998).
II.2.2. Zones
d'élevage
L'aviculture «semi-industrielle» est surtout
développée en Afrique du Sud, en Égypte et dans une
moindre mesure, au Maroc ou en Algérie. Elle est apparue plus
récemment dans certains pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre
(Côte d'Ivoire, Cameroun, Sénégal), à
proximité des centres urbains pour répondre à la demande
des villes. Elle produit bien entendu des quantités plus importantes que
le premier mode d'élevage (au Sénégal, elle assure 40% de
la production domestique).
Dans plusieurs pays, l'élevage de type intensif est
essentiellement tourné vers la production d'oeufs de consommation, la
production de poulets de chair étant marginale. Au Bénin, par
exemple, l'élevage moderne est caractérisé par la
domination de la production d'oeufs sur celle des poulets de chairs.
La filière « pondeuses » pour la production
d'oeufs de table surclasse également la filière « poulet de
chair » à Kinshasa. En effet, dans le secteur des pondeuses, la
capitale de la République démocratique du Congo (RDC) assure
l'essentiel de ses besoins par le biais de sa production locale, tandis que les
importations couvrent plus de 90% des besoins de consommation de viande de
volaille. Le prix de revient des intrants locaux disponibles à Kinshasa,
l'aliment principalement de ne permet pas de produire un poulet local à
croissance rapide, à un prix compétitif. De ce fait, compte tenu
du faible pouvoir d'achat des populations, les produits congelés
importés, principalement des abats de poulet et de dinde ainsi que des
poules de réforme (qui ne pondent plus), couvrent l'essentiel du
marché.
Il est plus difficile de réaliser l'importation et la
commercialisation d'oeufs frais en grandes quantités, ce qui explique
que la production locale d'oeufs de table reste tout à fait
compétitive.
La production et la consommation d'oeufs en Afrique du Sud
sont relativement stables depuis cinq ans. Le pays compte environ 17 millions
de poules pondeuses et produit 339.000 tonnes d'oeufs. Le Gauteng et le Western
Cape, provinces les plus peuplées avec le Kwazulu-Natal, concentrent
plus de la moitié de la production et de la consommation d'oeufs en
Afrique du Sud. La filière avicole est très concentrée et
intégrée ; quatre grands groupes réalisent 60% de la
production de poulets et d'oeufs en Afrique du Sud (dont Rainbow chicken qui
produit le quart de la volaille sud-africaine). Ces derniers abattent plus de
600.000 poulets par semaine (MINEFI - DGTPE, 2005).
II.2.3. Production
II.2.3.1. Race et souches
exploitées
La race est constituée d'individus de même
espèce qui ont, entre eux, des caractères communs (ARAFAT, 2002).
Ces caractères sont dits ethniques et sont transmis aux descendants. Les
races généralement utilisées sont : la LEGHORN
BLANCHE, la WYANBOTTE, la RHODE ILSLANDS RED et la SUSSEX. Les souches sont
obtenues par le croisement (hybridation) au niveau des firmes
spécialisées dans la sélection et la
génétique aviaire à partir de races pures entretenues dans
les élevages « pedigree » (DAYON et ARBELOT, 1997).
Les souches sont très variées.
Au Cameroun, on dispose de souches HUBBARD, VEDETTE et JUPITER
pour les poulets de chair, SHAVER, BOVANS, HYLINE, ISA BROWN, LOHMANN BROWN et
la BABCOK B39 pour les poules pondeuses (ARAFAT, 2002).
Les souches les plus connues et élevées au
Sénégal sont :
Ø Filière ponte : Lohmann Blanche et Rouge,
Hy-Line Blanche et Rouge, Harco, Isa Brown, Gold Line, Shaver et Star Cross,
Ø Filière Chair : Cobb 500, Hubbar, Ross 208,
Vedette.
Les souches aviaires hybrides de l'espèce Gallus
gallus utilisées en Algérie sont
représentées dans le tableau suivant :
Tableau
II : Souches aviaires hybrides de l'espèce Gallus
gallus utilisées en Algérie.
Souches aviaires
|
Spécificité
|
Pays d'origine (Firmes de sélection)
|
Observation
|
Isabrown
|
Pondeuse à oeufs roux
|
ISA (France)
|
Souches très répandues en Algérie
|
Vedette
|
Poulet de chair
|
ISA (France)
|
Hisex
|
Pondeuse à oeufs roux
|
EURIBRID (Hollande)
|
-
|
Lohmann
|
Reproductrice chair
|
LOHMAN (Allemagne)
|
-
|
ASA
|
Reproductrice chair
|
ASA (Danemark)
|
Utilisées sporadiquement en Algérie
|
Tetra
|
Pondeuse à oeufs roux
|
BABLONA (Hongrie)
|
Shaver
|
-
|
USA
|
Arbore Acres
|
Reproductrice chair
|
USA
|
Source : GREDAAL, 1997
II.2.3.2. Type de
spéculations
Le type de spéculation selon KEBE cité par
BANKOLE (2000) est déterminé par les moyens financiers
disponibles, la technicité et les objectifs des producteurs. Trois
spéculations sont à distinguer :
Ø La spéculation « chair »
avec les élevages qui n'élèvent que les poulets de
chair ;
Ø La spéculation « ponte »
avec des élevages qui n'élèvent que les poules
pondeuses ;
Ø La spéculation « mixte »
qui est l'association des deux spéculations
précédentes.
II.2.3.3. Production de
volaille et d'oeufs de consommation
L'offre avicole africaine repose dans sa plus grande
majorité sur des systèmes traditionnels de production
relativement rudimentaires. La prédominance de ce type d'élevage
est déjà un élément explicatif important de la
faible production avicole, surtout en Afrique subsaharienne.
D'autres éléments pèsent de
manière plus ou moins significative sur les capacités de
production locale. L'Afrique du Sud, qui se classait, en 1998, première
du continent dans la production de poulets, a bénéficié
d'un important développement de son élevage de volaille pendant
la période d'embargo, sous le régime de l'apartheid. Ce pays
connaît désormais des problèmes avec des produits
importés, suite à la libéralisation de son
économie.
Le Nigeria est le plus grand producteur avicole de l'Afrique
Subsaharienne, mais les taxes sur le maïs importé et une certaine
désorganisation de la filière avicole limitent le
développement des élevages modernes.
La Côte d'Ivoire et le Sénégal pour
Afrique de l'Ouest, et le Cameroun pour l'Afrique centrale sont les principaux
producteurs de volaille.
Tableau III : Principaux pays producteurs de volailles en Afrique
(production en tonnes)
Gallus gallus
|
Pays
|
1998
|
%
|
Afrique du Sud
|
440 000
|
23,60%
|
Égypte
|
400 000
|
21,45%
|
Maroc
|
230 000
|
12,33%
|
Algérie
|
220 000
|
11,80%
|
Nigeria
|
172 000
|
9,22%
|
Libye
|
98 000
|
5,26%
|
Éthiopie
|
73 000
|
3,91%
|
Sénégal
|
64 000
|
3,43%
|
Tunisie
|
61 500
|
3,30%
|
Kenya
|
55 200
|
2,96%
|
Côte d'Ivoire
|
51 040
|
2,74%
|
Total
|
1 864 740
|
CANARD
|
Égypte
|
37 700
|
80,32%
|
Madagascar
|
9 240
|
19,68%
|
Total
|
46 940
|
OIE
|
Égypte
|
35 070
|
74,89%
|
Madagascar
|
11 760
|
25,11%
|
Total
|
46 830
|
DINDE
|
Tunisie
|
11 000
|
35,52%
|
Égypte
|
9 250
|
29,87%
|
Madagascar
|
7 560
|
24,41%
|
Afrique du Sud
|
3 160
|
10,20%
|
TOTAL
|
30 970
|
Source : BISIMWA, 2003.
Tableau IV : Données sur la production avicole en Afrique
et dans le monde en 2003
Régions
|
Cheptel (*1000)
|
Production d'oeufs poule (Mt)
|
Production d'oeuf naturels (Mt)
|
Viande (Animaux abattus/produits)
|
MONDE
|
16 146 924
|
55 827 709
|
60 469 118
|
45 894 606
|
AFRIQUE
|
1 360 138
|
2 072 236
|
2 079 359
|
2 684 565
|
%Afrique/Monde
|
8,42%
|
3,71%
|
3,44%
|
5,85%
|
AOC
|
404 981
|
648 594
|
648594
|
567310
|
%CMAAOC / Afrique
|
29,77%
|
31,30%
|
31,19%
|
21,13%
|
%CMAAOC/Monde
|
2,51%
|
1,16%
|
1,07%
|
1,24%
|
Source : FAO, 2003
II.2.4. Importation des
viandes et abats
L'Afrique (en excluant l'Afrique du Sud et l'Afrique du Nord)
a vu, ces dernières années, augmenter de façon constante
le volume de ses importations de viande de volaille. Depuis 1999, celui-ci
croît annuellement en moyenne de 18,4% (SOS-Faim,
2004).
II.2.5. Consommation de
volaille et d'oeufs en Afrique
Le circuit de commercialisation des volailles est bien
établi dans les pays où l'aviculture moderne est
développée. Par contre le secteur villageois de l'aviculture
ainsi que certains secteurs modernes dans la plupart des pays connaissent un
véritable problème de commercialisation et de filière. La
traçabilité est absente.

Figure 2 : Circuit de commercialisation des volailles (Cas du
mali), FAO, 2007a
III. Organisation
générale et Acteurs de la filière avicole
III.1. Acteurs de la
filière
Les acteurs de l'aviculture en Afrique sont très
nombreux et variés. Pour ce qui est de l'aviculture moderne, on peut
citer les sélectionneurs, les accouveurs et éleveurs
reproducteurs, les producteurs, les provendiers et les encadreurs (ARAFAT,
2002). Le rôle de chacun de ces acteurs est capital pour le bon
fonctionnement du secteur.
III.2. Importation
L'Afrique a vu augmenter de façon constante le volume
de ses importations de viande de volaille.

Figure 3 : Importation de volailles en Afrique subsaharienne
Source : COMMISSION EUROPEENNE, 2003
Les volumes écoulés sont en forte hausse depuis
dix ans. Seule une légère baisse a été
constatée en 1994, suite à la dévaluation du Franc Cfa,
qui a momentanément découragé les opérateurs
européens et africains.
Entre 1999 et 2003, les importations de volaille en Afrique
subsaharienne sont passées de 200 000 tonnes à 392 000
tonnes. Pour l'année 2002, les principaux pays importateurs de viande de
volaille en Afrique subsaharienne sont par ordre décroissant le
Bénin (72 328 tonnes en 2002) qui réexporte environ 90% de ses
achats vers le Nigeria ( le Nigeria a importé 18 520 tonnes en 2001) ;
puis le Ghana (27 295 tonnes) ; le Gabon (19 688 tonnes) ; la République
Démocratique du Congo (15 812 tonnes) ; le Congo (11 273 tonnes) ; le
Cameroun (8 211 tonnes) et le Togo (8 880 tonnes) ( FAO, 2003).
A partir de 1995, la ratification des Accords de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) par les pays d'Afrique subsaharienne
a scellé l'ouverture des marchés aux produits de tous
horizons.
L'Union Européenne (UE) est un des grands fournisseurs
de l'Afrique subsaharienne. Alors que le volume global du commerce
extérieur de viande de volaille de l'UE a baissé entre 2002 et
2003 (en 2003, les ventes néerlandaises, 2ème exportateur
européen après la France enregistrent le plus fort recul, soit
une chute de 53% en relation avec l'épizootie de grippe aviaire ; la
Russie instaure, à partir d'avril 2003, une limitation de ses
importations de volailles), le volume du commerce extérieur de poulets
vers l'Afrique ne cesse de croître. En 2003, la progression est de plus
de 5% (SOS- Faim, 2004). La baisse du prix des aliments a permis une baisse du
coût des exportations vers l'Afrique de l'Ouest de 25% (SOS- Faim,
2004).
Ainsi, selon l'Ofival (2003), les importations de viande de
poulet en Afrique subsaharienne sont passées de 117 100 tonnes, en 1999,
à 182 000 tonnes en 2003.
IV. Atouts et contraintes de
la filière avicole
IV.1. Atouts
Dans les pays africains, la croissance démographique et
urbaine induit une augmentation de la consommation de viande blanche face au
renchérissement des prix de la viande rouge et une forte demande de
produits avicoles, ce qui autorise une bonne marge de progression de la
filière avicole.
IV.1.1. Filière
traditionnelle
Dans la filière traditionnelle, les atouts suivants
peuvent être exploités :
Ø existence d'une demande spécifique avec la
montée du consumérisme;
Ø présence de races rustiques et adaptées
;
Ø possibilité d'améliorer les races
locales avec des races importées : amélioration
génétique couplée au renforcement de la protection
physique et sanitaire ;
Ø métissage avec des races exotiques ;
Ø coûts de production faible à
nul ;
Ø « banque à plumes» (poules
utilisées comme réserve financière).
IV.1.2. Filière
moderne
Dans les pays à forte production de volaille de la zone
(Afrique du Sud, Afrique du Nord, Sénégal, Cameroun, Côte
d'ivoire, Nigeria, Ghana, etc.), les acquis suivants peuvent être
capitalisés :
Ø existence de plusieurs couvoirs dans les pays
à forte production ;
Ø présence d'aviculteurs et d'exploitants
privés dans les grandes villes et d'organisations interprofessionnelles
regroupant les acteurs de la filière ;
Ø maîtrise des techniques de production avicole
avec le développement de la privatisation des services
vétérinaires ;
Ø certaines zones présentent des conditions
agro-écologiques favorables au développement de la production de
maïs, principal intrant dans l'alimentation des volailles ;
Ø disponibilité des matières
premières et possibilité de fabrication d'aliments sur place en
particulier en Afrique centrale où les conditions climatiques sont
favorables à la production agricole.
IV.2. Contraintes
IV.2.1. Filière
traditionnelle
Concernant l'aviculture villageoise, des contraintes majeures
pèsent sur la filière :
IV.2.1.1. Contraintes
zootechniques
Parmi les contraintes zootechniques, nous pouvons citer :
Ø Insuffisance de l'alimentation tant en
quantité qu'en qualité ;
Ø Manque de formation, d'information et sensibilisation
des producteurs
Ø Inexistence ou Inadaptation de matériel
d'élevage (mangeoires, éleveuses...) ;
Ø Faible productivité des races locales
Ø Faible potentiel génétique des races
locales ;
Ø Difficultés de commercialisation : inexistence
de contrat de vente.
IV.2.1.2. Contraintes
Pathologiques
Dans la filière avicole traditionnelle, la
précarité des conditions d'habitat et d'hygiène
entraîne des pertes importantes (retards de croissance des jeunes,
désertion des nids par les couveuses...) d'une part et exacerbe les
mortalités d'origine pathologique d'autre part (BONFOH, 1997) ;
L'absence de prophylaxie conduit à des pertes de 75
à 100% des élevages villageois : la maladie de Newcastle et la
maladie de Marek est la plus redoutée des producteurs (BOYE, 1992).
Ainsi, plusieurs pathologies sont rencontrées
(Newcastle, Gumboro, Coccidioses, Salmonelloses, Trichomonose,..). Le mode
d'élevage et le mixage de l'aviculture traditionnelle avec plusieurs
autres types d'élevages donnent des conditions favorables pour la
transmission des maladies (grippe aviaire et autres) (KONIMBA, 1997, BONFOH,
1997).
IV.2.2. Filière
moderne
L'aviculture moderne est confrontée à des
contraintes technico-économiques qui peuvent être situées
à plusieurs niveaux (HABAMENSHI, 1994).
IV.2.2.1. Contraintes
financières et techniques
Les banques considèrent l'aviculture comme un secteur
à risque accentué par le manque de formation des producteurs, ce
qui explique les difficultés d'accès au crédit pour ces
derniers (ESSOH, 2006, LY, 1999).
IV.2.2.2. Contraintes
institutionnelles
La multiplicité des organisations en relation avec
l'aviculture ne facilite pas la tâche aux pouvoirs publics qui ne
trouvent pas d'interlocuteurs valables pour poser et régler les
problèmes de la filière. De plus, on note une insuffisance
d'actions concrètes de l'État pour aider au financement de la
filière (TRAORE, 1997).
IV.2.2.3. Contraintes
Zootechniques
Selon AHAMET (2004), les défaillances observées
dans l'application des normes techniques d'élevage sont à
l'origine des mauvaises performances. En effet, la mauvaise conception des
bâtiments, les vides sanitaires mal effectués en pratique et
l'insuffisance ou l'absence d'hygiène souvent constatée dans les
fermes ont des conséquences néfastes en élevage intensif.
En Côte d'Ivoire, la qualité nutritive des aliments
fabriqués de façon artisanale dans certaines fermes avicoles non
qualifiées ne favorise pas une production optimale de ces fermes
(M'BARI, 2000).
L'alimentation qui représente plus de la moitié
des coûts de production en aviculture moderne n'est pas
maîtrisée et reste tributaire de la production de maïs qui
est la principale composante, mais aussi du prix et de la qualité des
intrants (prémix). Ces produits sont généralement
importés. A cela s'ajoute le fait que les unités de production
d'aliments qui existent, sont généralement en mauvais
état.
IV.2.2.4. Contraintes
sanitaires et pathologiques
Les contraintes pathologiques sont de plusieurs
ordres :
- La volaille locale ne bénéficie pas d'une
couverture sanitaire suffisante ;
- Les Salmonelloses, les coccidioses, la maladie de Gumboro et
la maladie de Newcastle sont les dominantes pathologiques (M'BARI, 2000,
AHAMET, 2004) mais l'application adéquate des programmes de prophylaxie
limite leur ampleur.
- Les produits vétérinaires sont
généralement importés et sont parfois en rupture ; etc.
Les normes de biosécurité n'étant pas
optimales dans la plupart des élevages modernes du continent africain,
d'autres dangers comme l'influenza aviaire hautement pathogène
deviennent des risques majeurs pour l'aviculture africaine et la santé
publique.
Chapitre II : GENERALITES
SUR L'INFLUENZA AVIAIRE HAUTEMENT
PATHOGENE
I Définition -
Importance
I.1
Définition
Dans le Code terrestre de l'OIE, l'influenza aviaire sous sa
forme dite « à déclaration obligatoire » est
définie comme une infection des volailles causée par tout virus
influenza de type A appartenant au sous-type H5 ou H7 ou par tout virus
influenza ayant un indice de pathogénicité intraveineux
supérieur à 1,2 (ou bien entraînant une
mortalité d'au moins 75 % des volailles). Les virus responsables de
l'influenza aviaire à déclaration obligatoire peuvent être
classés en deux catégories : le virus de l'influenza aviaire
à déclaration obligatoire hautement pathogène et le virus
de l'influenza aviaire à déclaration obligatoire faiblement
pathogène (OIE, 2007a).
I.2 Importance
I.1.1 Sur le plan
médical
L'infection aviaire est médicalement grave. Les formes
septicémiques évoluent rapidement chez l'animal vers la mort en
un à deux jours. La mortalité est de 90 à 100% chez les
volailles (KONE, 2007).
I.1.2 Sur le plan
économique
À l'instar des autres maladies animales
transfrontières, l'influenza aviaire aura des effets
généralisés sur les modes de subsistance des petits
aviculteurs, les échanges régionaux et internationaux, la
sécurité sanitaire des aliments, la santé publique, les
voyages internationaux et le tourisme. Ainsi :
Ø des centaines, voire des milliers, de poulets et
autres volailles pourraient continuer à mourir de la maladie ou
être abattus;
Ø les aviculteurs perdent leur principale, et parfois
unique, source de revenus, ce qui constitue une grave menace à leur
survie économique (SIDIBE, 2006) ;
Ø enfin, les conséquences de la crise pourraient
être extrêmement lourdes sur le plan de la sécurité
sanitaire des aliments, les économies nationales et le commerce
international (DOMENECH, 2005).
I.1.3 Sur le plan
hygiénique : Risque pandémique
La persistance très répandue du virus H5N1
chez les populations de volailles constitue un double risque pour la
santé humaine. Le premier est le risque d'une infection directe quand le
virus passe des volailles à l'homme, en provoquant une pathologie
très grave (AKAKPO, 2006).
Parmi les quelques virus de la grippe aviaire qui ont franchi
la barrière d'espèce et infecté l'homme, le virus H5N1 est
celui qui a provoqué le plus grand nombre de cas graves et mortels.
Le deuxième risque, plus préoccupant encore, est
celui de la transformation du virus si des occasions suffisantes se
présentent - en une forme hautement infectieuse pour l'homme qui se
propage facilement d'un sujet à l'autre. Une telle transformation
pourrait constituer le point de départ d'une flambée mondiale
(une pandémie).
Figure 4 : Carte mondiale des pays touchés par le
virus H5N1 (OMS, 2008a) 31 décembre 2007
Désigne les territoires où sont infectés
uniquement les oiseaux domestiques.
Désigne les territoires où sont infectés
uniquement les oiseaux sauvages.
II
Étiologie
II.1 Morphologie et structure
de l'influenzavirus
Les virus influenza appartiennent à la famille des
Orthomyxoviridae, virus à ARN. Leur génome est constitué
de huit segments d'ARN monocaténaire de polarité négative
associés à une transcriptase virale. L'enveloppe est
hérissée de spicules de deux glycoprotéines
différentes : l'hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N).

Figure 5 : Structure du virus H5N1 (AFSSA, 2005)
Les influenzavirus de type A sont des virus enveloppés,
de forme sphérique ou filamenteuse, d'un diamètre variant de 80
à 120 nm (DELVALLEE, 2004).
II.2 Classement
phylogénétique
Les virus influenza sont classés en types et
sous-types. La classification en types (A, B et C) repose sur la nature
antigénique de la nucléocapside, tous les virus appartenant
à un même type possèdent la même
nucléoprotéine. Les virus influenza A sont classés en
sous-types en fonction des caractères antigéniques des
glycoprotéines de surface H et N. A l'heure actuelle, Seize types
antigéniques d'hémagglutinine et neuf types antigéniques
de neuramidase circulent chez les oiseaux sauvages (SAEGERMAN et al.,
2004). La plupart des combinaisons possibles entre ces sous-types ont
été isolées dans les espèces avicoles.
II.3 Caractères
physico-chimiques, culturaux et biologiques de l'influenzavirus
Les virus influenza sont sensibles à la chaleur (30
minutes à 56°C), aux acides (pH 3) et aux solvants lipidiques mais
sont particulièrement résistants dans les tissus et dans
l'environnement, notamment dans l'eau (FORMOSA, 2004). On estime qu'ils peuvent
survivre 4 jours à 22°C, plus de 30 jours à 0°C dans
l'eau et 40 jours dans les fientes (MANUGUERRA et al., 1995).
L'hémagglutinine (H) est une glycoprotéine
antigénique présente à la surface du virus de la grippe et
est responsable de la fixation de la particule virale à un
récepteur situé sur la cellule cible. Le nom
hémagglutinine provient de la faculté de la protéine
à agglomérer les érythrocytes hématiques (NELSON,
2005).
La neuraminidase est une classe d'enzymes de type
glycoprotéine antigène (N° EC 3.2.1.18) trouvée sur
la surface des virus de l'influenza. Elle fait partie de la famille des
glycosilases et de la sous-famille des glycosidases (enzymes hydrolysant les
composés O- et S-glycosyl) qui comprend aussi les amylases (enzymes
humaines digestives décomposant les longues chaines glycosées
comme l'amidon).
II.4 Propriétés
biologiques
II.4.1 Pouvoir
pathogène
Les influenzavirus de type A infectant la volaille peuvent
être divisés en deux catégories en fonction de leur
pathogénicité. La première catégorie,
potentiellement très virulente, est dite « hautement
pathogène ». Elle provoque, chez les volailles, de l'influenza
aviaire hautement pathogène (IAHP). Cette catégorie ne comprend
que des influenzavirus de sous-type H5 et H7.
La seconde catégorie d'influenzavirus de type A
regroupe tous les autres sous-types viraux et est dite « faiblement
pathogènes », elle provoque, chez les volailles, de l'influenza
aviaire faiblement pathogène (IAFP) (CAPUA et al., 2004).
Même si les influenzavirus de type A sont avant tout des
virus aviaires, ils infectent également plusieurs espèces de
mammifères. Des épidémies et des épizooties
à influenzavirus se produisent régulièrement dans les
populations humaines, équines et porcines. Des cas sporadiques se
produisent couramment chez certains mammifères marins comme les baleines
et les phoques et ont été décrits de façon
inhabituelle chez le vison (DELVALLÉE, 2004).
Tableau V : Espèces moléculaires
d'hémagglutinine d'influenzavirus de type A.
Sous-type
|
Oiseaux
|
Homme
|
Porcs
|
Chevaux
|
Autres Mammifères
|
H1
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Baleines
|
H2
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
H3
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Phoques
|
H4
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Phoques
|
H5
|
+
|
+
|
+
|
-
|
Félidés
|
H6
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
H7
|
+
|
+
|
-
|
+
|
Phoques
|
H8
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
H9
|
+
|
+
|
+
|
-
|
Visions
|
H10
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
H11
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
H12
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Baleines
|
H13
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
H14
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
H15
|
+
|
-
|
-
|
-
|
|
(Source : KAYE et PRINGLE, 2005 ; ETERRADOSSI et al.,
2002).
Tableau VI : Espèces moléculaires de neuraminidase
d'influenzavirus de type A
Sous-type
|
Oiseaux
|
Homme
|
Porcs
|
Chevaux
|
Autres Mammifères
|
N1
|
+
|
+
|
+
|
-
|
Félides, Baleines
|
N2
|
+
|
+
|
+
|
-
|
Phoques, baleines
|
N3
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Visons
|
N4
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Phoques
|
N5
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Phoques
|
N6
|
+
|
-
|
-
|
+
|
Phoques
|
N7
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
N8
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Baleines
|
N9
|
+
|
-
|
-
|
-
|
|
(Source : KAYE ET PRINGLE, 2005 ; ETERRADOSSI ET al.,
2002)
Les mécanismes moléculaires impliqués
dans le franchissement de la barrière d'espèce ne sont pas encore
identifiés. Mais il est établi que l'affinité d'un
influenzavirus pour son hôte est déterminée par le type
moléculaire de son hémagglutinine et de sa neuraminidase qui
conditionnent la possibilité de reconnaissance et d'hydrolyse des
récepteurs cellulaires et donc la capacité d'infection cellulaire
(ETERRADOSSI et al., 2002).
II.4.2 Variabilité
génétique des influenzavirus
Les influenzavirus sont pourvus d'une grande plasticité
génétique. Les mutations ponctuelles et les réassortiments
génétiques sont les deux mécanismes connus contribuant
à leurs variations génétiques.
II.4.2.1 Mutations
ponctuelles
Tous les influenzavirus de type A sont
génétiquement instables. Leur composition génétique
change en permanence car ils sont incapables de corriger les erreurs qui se
produisent au cours de la réplication (WEBSTER, 2004 ; WEBSTER et
HULSE, 2004). Lorsqu'une mutation aboutit à la mutation d'un site
antigénique, on parle de « glissement antigénique » ou
de « dérive antigénique ».
L'intensité de la dérive antigénique est
conditionnée par la pression de sélection exercée par les
anticorps de l'hôte. Elle est donc variable selon les gènes et
l'espèce hôte considérée (SAEGERMAN et al.
2004).
II.4.2.2
Réassortiments génétiques
De par la nature segmentée de leur génome, deux
influenzavirus provenant de souches virales différentes et infectant une
même cellule, peuvent échanger des segments d'ARN. Ce processus
aboutit à l'émergence d'un nouveau variant, différent des
deux influenzavirus dont il est issu : une ou plusieurs protéines
virales d'une souche donnée ont été entièrement
remplacées par les protéines équivalentes d'une autre
souche. Théoriquement, deux influenzavirus ayant huit segments d'ARN
chacun peuvent générer 256 combinaisons différentes
(WEBSTER et HULSE, 2004).
Le phénomène de réassortiment est
particulièrement important pour l'évolution antigénique
des influenzavirus de type A, dans la mesure où il peut conduire au
changement complet d'une protéine inductrice de l'immunité.
Un virus généré (figure 6) par
réassortiment peut ainsi être composé des gènes
internes d'adaptation à l'Homme, c'est-à-dire des gènes
permettant une réplication efficace au sein de l'espèce humaine,
et des gènes codant pour une hémagglutinine et une neuraminidase
aviaire ne correspondant pas aux anticorps préexistants dans les
populations humaines (ETERRADOSSI et al., 2002).
Figure 6 : Génération d'un virus
modifié pour une contamination interhumaine. (CNRS, 2005).
II.4.3 Support
moléculaire de la virulence
L'hémagglutinine virale constitue un déterminant
majeur de la virulence. Elle permet l'attachement au récepteur
cellulaire et commande la pénétration du virus dans la cellule.
Pour être en mesure de remplir ses fonctions, elle doit être
clivée par des protéases cellulaires, sinon les virus produits ne
sont pas infectieux et le cycle viral s'achève. Les
hémagglutinines des influenzavirus faiblement pathogènes ne
peuvent être clivées que par des enzymes de type trypsine. La
réplication de ces virus est donc limitée aux sites où de
telles enzymes sont présentes, c'est à dire les voies
respiratoires et le tractus intestinal.
En revanche, les hémagglutinines des influenzavirus
hautement pathogènes peuvent être clivées par des
protéases de type furine qui elles, sont ubiquitaires. La
réplication de ces virus n'est donc pas limitée à certains
sites biologiques ce qui leur permet de disséminer à travers tout
l'organisme de l'hôte infecté et de provoquer une maladie
systémique (ETERRADOSSI et al., 2002).
La comparaison de la séquence des acides aminés
présents au niveau du site de clivage des hémagglutinines
révèle que celle des influenzavirus hautement pathogènes
comporte de nombreux acides aminés basiques adjacents : On parle de
site de clivage « polybasique », alors que celle des influenzavirus
faiblement pathogènes ne comporte que deux acides aminés
basiques. La présence d'acides aminés basiques additionnels,
résultant d'insertions ou de substitutions, permet au site d'être
reconnu et clivé par des protéases ubiquitaires (CAPUA et
al.,2004).
III Eléments
d'épidémiologie
III.1 Espèces
affectées
Toutes les espèces aviaires domestiques ou sauvages (en
particulier les oiseaux migrateurs de la famille des Anatidés) peuvent
être infectées par des virus influenza. Il s'agit le plus souvent
d'infections inapparentes, néanmoins des formes cliniques peuvent
être observées, en particulier chez les espèces domestiques
comme la dinde et la poule, qui sont les plus fréquemment
affectées. Les espèces domestiques les plus sensibles sont la
poule, la dinde, plus rarement le faisan, la caille ou la pintade. Certaines
espèces sont plus résistantes que d'autres. Ainsi, les canards
peuvent être infectés par des souches pathogènes en ne
présentant que des signes cliniques très discrets. D'autres
espèces dont le porc peuvent être contaminées mais de
manière beaucoup plus rare (AFSSA, 2007, DOMINGUEZ, 2006).
Certains des virus isolés chez les oiseaux sont
susceptibles d'infecter le porc, le cheval ou l'homme.
Des études phylogénétiques ont
montré que les virus humains de la grippe asiatique de 1957 et de celle
de Hong-Kong de 1968 (H3N2) ont subi des réassortiments
génétiques en acquérant 2 ou 3 gènes d'origine
aviaire.
Les virus ancestraux, liés à la grippe espagnole
de 1918 (H1N1) ou qui ont fourni des gènes à celles de 1957 et de
1968, circulent encore de nos jours dans les populations d'oiseaux sauvages en
ayant subi peu ou pas de changement.
Il a été démontré que le porc
représentait dans certains cas un hôte intermédiaire pour
la transmission des virus aviaires à l'homme. En outre, des virus
réassortants d'origine aviaire et humaine ont été
isolés chez cet animal.
Sont également sensibles aux virus grippaux d'autres
mammifères tels que les mustélidés (furet, vison), les
ruminants, les carnivores domestiques (notamment chiens et chats) et à
un moindre degré, les pinnipèdes, les cétacés, les
primates non humains et les chiroptères.
III.2
Réservoir
Les populations des espèces de l'avifaune sauvage
(notamment les anatidés sauvages) constituent avec le porc, le principal
réservoir des virus grippaux. Mais toutes les espèces sensibles
peuvent éventuellement jouer le rôle de réservoir et donc
entretenir des souches non pathogènes qui, à la suite d'une
mutation ou d'une recombinaison (infection mixte), peuvent devenir
pathogènes pour les volailles domestiques.
Certains de ces oiseaux réservoirs sont des oiseaux
migrateurs parcourant de très grandes distances, allant d'un
hémisphère à l'autre. L'arrêt temporaire de ces
individus migrateurs leur permet de rencontrer des colonies sédentaires
de la même espèce ou d'espèce différente, des
animaux sauvages sédentaires et des animaux domestiques (ETERRADOSSI et
al., 2002).
III.3 Transmission dans
l'Avifaune
L'Avifaune permet la diffusion du virus sur de grandes
distances, cela en raison de la multiplicité des occasions de
dissémination. La principale source d'infection et de
dissémination est la population aviaire, tant domestique que sauvage,
que ce soit à travers les produits de sécrétion et
d'excrétion (particulièrement les fientes, les
sécrétions respiratoires) ou les oeufs. Les anatidés
(canards pilet ou souchet...) migrateurs souvent infectés inapparents,
hébergent des souches de virus pathogènes pour les poulets et
constituent des sources très importantes de contamination (KONE, 2007,
MAYIGANE, 2008).
La transmission est surtout directe par contact, mais aussi
indirecte par des supports très variés : aliments
contaminés par les fientes d'animaux infectés, transport passif
par les personnes ou les objets venant de zones infectées. La
dissémination peut se faire d'une région, d'un pays ou d'un
continent à un autre.
III.4 Transmission
d'influenzavirus d'origine aviaire à l'homme
Jusqu'à 1997, très peu de cas d'infection
humaine par un influenzavirus aviaire avaient été
rapportés et aucune de ces infections n'avait été
associée à des manifestations de type grippal. Quelques rares
infections humaines par un influenzavirus de sous-type H7 d'origine aviaire
avaient été documentées et avaient été
associées à des conjonctivites. On considérait donc que
les influenzavirus aviaires ne pouvaient qu'exceptionnellement se transmettre
à l'homme et que le porc était un hôte intermédiaire
obligatoire pour générer des hybrides à tropisme
respiratoire (KATZ, 2003). Mais depuis 1997, plusieurs cas de transmission
directe à l'homme d'influenzavirus aviaires ayant provoquées des
manifestations respiratoires ont été décrits, notamment
avec les sous-types H5N1, H7N7 et H9N2 (KATZ, 2003).
En 2007, le passage d'influenzavirus aviaires à l'homme
ne paraît plus aussi exceptionnel qu'on le pensait avant 1997 (WIKIPEDIA,
2007a). Néanmoins, les influenzavirus aviaires infectant directement
l'homme se répliquent souvent peu efficacement et se transmettent
difficilement d'un individu à l'autre. Cependant, le danger
représenté par une infection humaine par un influenzavirus
aviaire est très aggravé lorsque l'hôte est
simultanément infecté par un influenzavirus bien adapté
à la réplication chez l'homme. Cette co-infection est en effet
susceptible de permettre, par réassortiment génétique,
l'émergence d'un hybride enveloppé d'antigènes aviaires
inconnus par la population humaine et ayant la capacité de
répliquer efficacement chez l'homme. (WIKIPEDIA, 2007a).
Tableau VII : Cas humains confirmés de grippe aviaire
dans le monde de 2003 au 31 décembre 2007 de type A (H5N1)
Pays
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Total
|
Cas
|
décès
|
Cas
|
décès
|
Cas
|
décès
|
Cas
|
décès
|
Cas
|
décès
|
Cas
|
décès
|
Azerbaïdjan
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
8
|
5
|
0
|
0
|
8
|
5
|
Cambodge
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
4
|
2
|
2
|
1
|
1
|
7
|
7
|
Chine
|
1
|
1
|
0
|
0
|
8
|
5
|
13
|
8
|
5
|
3
|
27
|
17
|
Djibouti
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
Egypte
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
18
|
10
|
25
|
8
|
43
|
18
|
Indonésie
|
0
|
0
|
0
|
0
|
20
|
13
|
55
|
45
|
41
|
36
|
116
|
94
|
Iraq
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
2
|
0
|
0
|
3
|
2
|
R.D.P Lao
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Myanmar
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
Nigeria
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Pakistan
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Thaïlande
|
0
|
0
|
17
|
12
|
5
|
2
|
3
|
3
|
0
|
0
|
25
|
17
|
Turquie
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
12
|
4
|
0
|
0
|
12
|
4
|
Vietnam
|
3
|
3
|
29
|
20
|
61
|
19
|
0
|
0
|
7
|
4
|
100
|
46
|
Total
|
4
|
4
|
46
|
32
|
98
|
43
|
115
|
79
|
85
|
57
|
348
|
215
|
Source: OMS, 2008b (02 janvier 2008)
IV Symptômes et
lésions
IV.1 Symptômes
Chez les oiseaux, les symptômes sont variables et
dépendent de la virulence du virus, de l'espèce hôte et des
éventuelles infections intercurrentes. Ils sont indifférents de
ceux décrits dans la maladie de Newcastle. L'incubation de la grippe
aviaire est en général courte (3 à 5 jours), mais peut
atteindre une semaine (AKAKPO, 2006). On retrouve notamment
les principales caractéristiques suivantes (OIE, 2007a) :
· Formes graves d'évolution aiguë ou
suraiguë qualifiées de « peste aviaire» : atteinte
importante de l'état général, cyanose de la crête et
des barbillons, oedème de la tête, sinusites, troubles digestifs
marqués (diarrhée verdâtre), éventuellement troubles
respiratoires et parfois nerveux, la mort survient en un ou deux jours et le
pourcentage de mortalité est supérieur à 75%.
· Formes subaiguës : atteinte générale
associée à des symptômes respiratoires et chute de ponte
avec un taux de mortalité pouvant atteindre 50 à 70%.
· Formes frustres : légers symptômes
respiratoires et problèmes de ponte.
· Portage asymptomatique : fréquent avec les
souches virales très faiblement pathogènes ou
apathogènes.
IV.2 Lésions
Lorsque la maladie n'a pas évolué très
rapidement les lésions suivantes sont observées. :
· Congestion sévère de l'appareil
musculaire ;
· Déshydratation ;
· Oedème sous-cutané de la tête et du
cou ;
· Écoulement du nez et du bec ;
· Congestion sévère de la conjonctive,
s'accompagnant parfois de pétéchies ;
· Exsudats muqueux importants dans la lumière
trachéale ou trachéite hémorragique
sévère ;
· Pétéchies à la face interne du
sternum, sur les séreuses et les tissus adipeux de l'abdomen, sur les
surfaces séreuses et dans la cavité splanchnique ;
· Congestion rénale sévère, parfois
accompagnée de dépôts d'urates dans les tubules ;
· Hémorragies et dégénérescence
des ovaires ;
· Hémorragies de la muqueuse de l'estomac
glandulaire, notamment à la jonction avec le gésier ;
· Hémorragies et érosions de la muqueuse du
gésier ;
· Foyers hémorragiques sur les tissus lymphoïdes
de la muqueuse intestinale (EMMANUEL. A. ,2006)
Les lésions observées chez les dindons sont
similaires à celles des poulets mais ne sont pas toujours aussi
marquées. Les canards infectés par des souches hautement
pathogènes et excrétant des virus ne présentent parfois
aucun signe clinique ni aucune lésion (OIE, 2007a).
V Diagnostic
V.1 Diagnostic sur le
terrain
Le diagnostic de la grippe aviaire sur le terrain est assez
difficile, à cause de la similitude des signes avec ceux d'autres
maladies comme la maladie de Newcastle.
La suspicion de grippe aviaire repose sur les
éléments épidémiologiques, cliniques et
lésionnels que l'on observe par exemple dans la maladie de Newcastle.
Cette suspicion de l'IAHP sera renforcée si on observe cette affection
dans un élevage avicole vacciné contre la maladie de
Newcastle avec atteinte de l'état général, cyanose
de la crête et des barbillons, oedèmes céphaliques avec
tuméfaction, chute considérable du taux de ponte (AKAKPO, 2006).
L'évolution peut être rapide vers la mort et peut
atteindre 100% avec absence de lésions. Lorsque l'affection sévit
sur un mode subaigu, on peut observer une congestion sévère de la
crête et des barbillons, de l'appareil musculaire, de la
déshydratation, un oedème de la tête, du cou et des
pétéchies sur les muqueuses internes et la peau.
Le diagnostic différentiel se fait avec certaines
maladies comme la forme aiguë du choléra aviaire, la maladie de
Newcastle à souches vélogènes, les maladies
respiratoires, comme par exemple : laryngotrachéite infectieuse
(OIE, 2007a).
V.2 Diagnostic de
laboratoire
Dans tous les cas, le diagnostic expérimental s'impose
pour la confirmation de la suspicion clinique et la détermination du
type de virus. Il repose sur les examens virologiques directs et indirects ou
sérologiques.
V.2.1 Méthodes
virologiques directes
Les méthodes virologiques directes consistent à
isoler et à identifier le virus à partir de
prélèvements (écouvillonnages trachéaux, cloacaux,
fèces venant d'oiseaux vivants et / ou d'organes provenant de cadavres).
Ces méthodes peuvent se faire également par inoculation d'oeufs
embryonnés de poule de 9 à 11 jours.
Le diagnostic virologique après inoculation à
l'oeuf embryonné peut se faire par la mise en évidence de
l'hémagglutination à partir du liquide allantoïdien et
l'identification par l'inhibition de l'hémagglutination en
présence d'antisérum mono spécifique pour
déterminer les sous-types.
Pour la détermination du type A, une RT-PCR avec une
amorce spécifique de la nucléoprotéine peut être
réalisée.
Pour la détermination des sous types H5 et H7, une
RT-PCR avec une amorce spécifique d'hémagglutinine peut
être également réalisée.
Cette identification est complétée par
l'évaluation de la virulence de la souche, par la détermination
de l'indice de pathogénicité, par voie intraveineuse chez les
poulets de 4 à 8 semaines. Cette détermination ne peut se faire
que dans des laboratoires spécialisés ou de
référence. Le laboratoire de référence de l'OIE est
celui de Padou en Italie.
Plusieurs laboratoires africains ont acquis du matériel
et la technique pour une ou plusieurs étapes de ce diagnostic (Centres
pasteurs en Afrique : Yaoundé, Dakar,.. ; certains
laboratoires nationaux africains).
V.2.2 Méthodes
virologiques indirectes ou sérologiques
Les méthodes virologiques indirectes se font sur un
couple de sérum précoce et tardif. Ces méthodes doivent
tenir compte de la pluralité antigénique des virus des grippes
animales. En général, on préconise, l'immunodiffusion en
gélose (IDG) avec un antigène de type
(Nucléoprotéine NP et M) permettant un diagnostic de
groupe ; l'ELISA ou l'inhibition de l'hémagglutination (IHA) avec
des anticorps spécifiques de sous-types.
Au total, le diagnostic de la grippe aviaire ou Influenza
Aviaire hautement pathogène doit se faire dans des laboratoires
agréés ou de criblage (IDG, IHA,
RT-PCR « M »). La confirmation se fait pour l'instant
dans les laboratoires de référence de la FAO ou de l'OIE
(caractérisation du liquide allantoïdien, identification du
sous-type) ; de même que la caractérisation du pouvoir
pathogène (indice de pathogénicité par inoculation en IV
au poulet de 6 semaines ou l'analyse moléculaire du site de clivage.
VI Prophylaxie et mesures
de polices sanitaires
Selon la FAO (2004), La maîtrise d'une épizootie
d'influenza aviaire est toujours difficile, en raison :
- de l'évolution constante des propriétés
antigéniques et de la virulence des influenzavirus ;
- de l'existence de réservoirs sauvages (oiseaux
sauvages aquatiques et éventuellement oiseaux sauvages migrateurs)
assurant une large contamination de l'environnement ;
- de l'existence d'un grand nombre d'espèces
hôtes (les oiseaux, les porcs, l'Homme et éventuellement les
félidés).
Il existe néanmoins un certain nombre de
stratégies ayant, par le passé, prouvé leur
efficacité pour lutter contre les flambées d'influenza aviaire,
c'est à dire pour prévenir leur propagation et permettre leur
éradication.
D'après TOMA et al. (2004), ces stratégies
sont :
- l'application de mesures sanitaires qui correspondent
à toute une série de précautions ou d'actions visant
à éliminer l'agent pathogène et à éviter la
contamination des individus sains ;
- l'application de mesures médicales qui consistent en
la mise en oeuvre de la prophylaxie médicale, en particulier de la
vaccination ;
- l'application de mesures médico-sanitaires qui
correspondent à la combinaison des deux types de mesures
précédents.
Il n'y a pas de traitement efficace contre la grippe aviaire.
La prophylaxie médicale est d'application difficile en raison de la
pluralité antigénique des souches et de l'absence de protection
croisée entre les sous-types (AKAKPO, 2006). Signalons
que des volailles vaccinées peuvent, en cas de contamination,
disséminer le virus malgré la vaccination. C'est pourquoi
recourir à la vaccination des animaux n'est pas sans risque. Vacciner
les volailles, présente le risque de masquer l'apparition du virus au
sein d'un élevage. Les programmes doivent être suffisamment
précis sur les raisons et l'ampleur de la vaccination. Ils doivent par
exemple prévoir des contrôles permettant, a posteriori, de
distinguer les oiseaux vaccinés des oiseaux infectés.
Cependant, la vaccination est relativement efficace
lorsqu'elle est adaptée au bon sous-type. La vaccination réduit
le risque qu'un animal devienne infecté par le virus de l'influenza
aviaire, diminue la quantité de virus qu'un oiseau peut relâcher
dans l'environnement, enfin, elle réduit la mortalité en cas
d'infection.
En revanche, la vaccination n'est pas efficace à 100%
puisqu'elle n'empêche pas l'excrétion du virus chez les animaux
infectés. Lorsque la situation sanitaire l'exige, on peut recommander un
vaccin inactivé spécifique de sous-type (cas du Pakistan depuis
2005, du Mexique, de l'Italie depuis 2001 contre les virus H7N1 puis H7N3).
L'adjuvant des vaccins inactivés serait toxique pour l'homme (AKAKPO,
2006).
En effet, on ne maîtrise pas le temps
d'élimination de l'adjuvant après la vaccination, ce qui pose le
problème du respect des délais d'attente lorsqu'on vaccine les
volailles en élevage traditionnel. Les vaccins à virus vivant
(poxvirus recombinant H5) : « Trovac Al, Merial
Select » permettent, en zone infectée, de faire la
différence entre une infection par un virus sauvage et le virus
vaccinal. Cette vaccination permet un contrôle de la
dissémination du virus, détectable par la recherche des anticorps
dirigés contre la neuraminidase N3 alors que les oiseaux vaccinés
ont des anticorps dirigés contre la protéine non structurale NS1.
Une décision de vaccination doit être prise en fonction des
circonstances et des caractéristiques de l'élevage.
En cas de foyers particulièrement étendus, il
est possible d'avoir recours à une vaccination d'urgence pour limiter la
diffusion du virus autour des foyers. Une surveillance rigoureuse des
élevages doit être maintenue pour détecter au plus
tôt un foyer d'Influenza Aviaire. Parmi les mesures
préconisées figurent l'insertion "d'oiseaux
dits sentinelles" dans les élevages des animaux non vaccinés
qui exprimeront la maladie et alerteront les responsables en cas d'infection.
Les volailles vaccinées devenant séropositives pour l'Influenza
Aviaire, constituent une entrave au commerce international.
Sur le plan sanitaire, il faut appliquer les mesures
défensives en zone indemne (interdiction d'introduction du virus venant
de pays infectés) et offensives en zone infectée par l'abattage
des malades et des contaminés, la destruction des cadavres, le nettoyage
et la désinfection correcte des poulaillers.
Des dispositions doivent être prises pour éviter
le contact entre la volaille domestique et les oiseaux sauvages. Il est
illusoire de vouloir détruire le réservoir sauvage
représenté par certains oiseaux sauvages.
Les résultats de la prophylaxie sanitaire sont
limités, à cause des difficultés liées à
l'importance du réservoir sauvage et au contrôle des oiseaux
migrateurs.
L'association des mesures sanitaires et médicales
retenues pour lutter contre l'influenza aviaire dépendra à la
fois des moyens disponibles (vaccins, tests de dépistage), de la
situation épidémiologique et des objectifs fixés. Elle
pourra évoluer au cours du temps avant de laisser la place à la
prophylaxie sanitaire exclusive, en vue de parvenir à
l'éradication de l'épizootie (TOMA et al., 2004).
La répartition de cette maladie sur le continent
africain est importante pour mieux comprendre les spécificités
liées à chaque pays afin de trouver la méthode de lutte
adaptée.
Deuxième
partie : Bilan de l'Influenza Aviaire Hautement Pathogène en
Afrique en 2006 et 2007
DEUXIEME PARTIE
Bilan de l'Influenza Aviaire Hautement Pathogène
en Afrique en 2006 et 2007.
Chapitre I - Cadre
d'étude et approche méthodologique
I Cadre d'Étude
I.1 Milieu
d'étude
L'étude a été faite sur tous les pays
africains déclarés officiellement à OIE comme
infectés par le virus H5N1 de janvier 2006 au 31 décembre
2007.
I.2 Repères
géographiques des pays africains affectés par le virus
H5N1
I.2.1 Bénin
Le Bénin est un pays d'Afrique Occidentale qui couvre
une superficie de 112 622 km² en s'étendant sur 670 km, du fleuve
Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin
comptait 7 513 946 habitants en 2006. Bordé au Sud par 125 km de plages
atlantiques, le Bénin partage ses frontières avec le Togo
à l'ouest, le Nigeria à l'est et le Niger et le Burkina Faso au
nord (WIKIPEDIA, 2008).
Le Bénin est divisé en douze
départements : Alibori ; Atacora ; Atlantique ;
Borgou ; Collines ; Donga ; Couffo ; Littoral ;
Mono ; Ouémé ; Plateaux ; Zou (WIKIPEDIA,
2008).
I.2.2 Burkina
Faso
Le Burkina Faso, également appelé Burkina,
anciennement
Haute-Volta, est un pays
d'
Afrique de
l'Ouest. Avec 274 200 km² de superficie et une
densité de 44 hab./km², le Burkina Faso possède 3 192
km de frontières terrestres avec 06 pays : (Mali : 1 000
km ; Niger :628 km ; Côte d'Ivoire :584 km ;
Ghana :548 km ;
Bénin :306
km ;
Togo : 126 km) (
WIKIPEDIA, 2006b).
Le Burkina Faso compte 45 provinces qui sont regroupées
en 13 régions administratives (capitale entre parenthèses) :
Boucle du Mouhoun (Dédougou), Cascades (Banfora), Centre (Ouagadougou),
Centre-Est (Tenkodogo), Centre-Nord (Kaya), Centre-Ouest (Koudougou),
Centre-Sud (Manga), Est (Fada N'Gourma), Hauts-Bassins (Bobo Dioulasso), Nord
(Ouahigouya), Plateau-Central (Ziniaré), Sahel (Dori) et Sud-Ouest
(Gaoua) ( WIKIPEDIA, 2006b).
I.2.3 Cameroun
La République du Cameroun est un pays d'
Afrique centrale.
Avec une superficie de 475 442 km² et sa population d'environ 16 380
000 habitants (
2005), le Cameroun partage une
frontière de 1 690 km avec le Nigeria, 1 094 km avec le Tchad, 797 km
avec la République centrafricaine, 523 km avec la République du
Congo, 298 km avec le Gabon et 189 km avec la Guinée équatoriale
(WIKIPEDIA, 2006c).
La république du Cameroun compte
dix provinces
administratives qui sont les suivantes (avec leur chef-lieu) :
Extême-Nord (Maroua), Nord (Garoua), Adamaoua (Ngaoundéré),
Nord-Ouest (Bamenda), Sud-Ouest (Buea), Ouest (Bafoussam), Littoral (Douala),
Centre (Yaoundé), Est (Bertoua) et Sud (Ebolowa) (WIKIPEDIA, 2006c).
I.2.4
Côte-d'Ivoire
La République de Côte-d'Ivoire est un pays
d'Afrique de l'Ouest, ouvert sur le Golfe de Guinée, possédant
515 km Littoral et 3 110 km de frontières terrestres avec les pays
suivants: (Liberia 716 km; Ghana 668 km; Guinée 610 km; Burkina Faso 584
km; Mali 532 km). Le pays couvre une superficie totale de 322 462 km2
(WIKIPEDIA, 2006d).
La
Côte
d'Ivoire est divisée en 19 régions administratives qui
sont : Agnéby, Bafing, Bas-Sassandra, Denguélé, Dix-Huit
Montagnes, Fromager, Haut-Sassandra, Lacs, Lagunes, Marahoué,
Moyen-Cavally, Moyen-Comoé, N'zi-Comoé, Savanes, Sud-Bandama,
Sud-Comoé, Vallée du Bandama, Worodougou et Zanzan (WIKIPEDIA,
2006d).
I.2.5 Djibouti
La République de Djibouti, dotée d'une
superficie de 23.200 km², est située dans la Corne de l'Afrique et
partage des frontières avec l'Érythrée au Nord,
l'Éthiopie à l'Ouest et au Sud et avec la Somalie au Sud - Est.
Elle possède une façade maritime longue de 370 km qui donne sur
la Mer Rouge et le Golfe d'Aden (DJIBOUTI. République, 2006).
D'une population de 680 000 habitants (en 1998),
Djibouti possède 508 km de frontières terrestres : (
Éthiopie 337
km ;
Érythrée
113 km ;
Somalie 58 km). La
République de Djibouti est divisée en 5 circonscriptions
administratives appelées districts : Djibouti, Ali-sabieh, Dikhil,
Tadjourah et Obock (DJIBOUTI. République, 2006).
I.2.6 Égypte
L'Égypte, officiellement la République arabe
d'Égypte, est un pays d'
Afrique du nord-est. La
partie nord-est du pays constituée par la péninsule du
Sinaï se situe
cependant en
Asie. Dotée d'une
superficie de 1.001.450 km², l'Égypte possède 2.450 km de
côtes et deux façades maritimes, l'une sur la
Méditerranée et l'autre sur la mer Rouge. Elle partage une
frontière avec Israël (266 km) et la bande de Gaza (11 km) au
nord-est, avec la Libye (1.115 km) à l'ouest et avec le Soudan (1.273
km) au sud (WIKIPEDIA, 2006e).
L'Égypte est divisé en vingt-six
gouvernorats : Ad Daqahliyah, Al Bahr al Ahmar, Al Buhayrah, Al Fayyum,
Al Gharbiyah, Al Iskandariyah, Al Isma'iliyah, Al Jizah, Al Minufiyah, Al
Minya, Al Qahirah, Al Qalyubiyah, Al Uqsur, Al Wadi al Jadid, Ash Sharqiyah,
As Suways, Aswan, Asyut, Bani Suwayf, Bur Sa'id, Dimyat, Janub Sina', Kafr
ash Shaykh, Matruh, Qina, Shamal Sina' et Suhaj. (WIKIPEDIA, 2006e).
I.2.7 Ghana
Le Ghana est un pays d'
Afrique
Occidentale. Le pays possède 539 km de littoral et partage 2.093 km
de frontières terrestres avec le Togo (877 km), la Côte d'Ivoire
(688 km) et Burkina Faso (548 km). Avec une superficie de 238.540
km²
et une population de 22.112.800 habitants (en 2005), le Ghana est divisé
en 10 régions, elles-mêmes subdivisées en districts (183 au
total) (WIKIPEDIA, 2007b).
Les régions du Ghana sont (chef-lieu entre
parenthèses):Ashanti (Kumasi), Brong Ahafo (Sunyani), Centrale (Cape
Coast), Haut Ghana oriental (Bolgatanga), Grand Accra (Accra) , Nord (Tamale),
Occidentale (Sekondi-Takoradi),Orientale (Koforidua) , Haut Ghana Occidental
(Wa),et Volta (Ho) (WIKIPEDIA, 2007b).
I.2.8 Niger
Le Niger est un pays d'
Afrique de l'ouest,
situé entre l'
Algérie, le
Bénin, le
Burkina Faso, le
Tchad, la
Libye, le
Mali et le
Nigeria. Le pays a une
superficie de 1.265 640
km²
et une population de 11.058.590 hab. (en 2003) (WIKIPEDIA, 2006f).
Le Niger est divisé en 8 régions :
Niamey,
Agadez,
Dosso,
Maradi,
Tahoua,
Tillaberi,
Zinder et
Diffa. (WIKIPEDIA, 2006f).
I.2.9 Nigeria
Le Nigeria (ou Nigéria), situé dans le golfe de
Guinée, est de loin le pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de
140 millions d'habitants. Situé au bord du golfe de Guinée, le
pays possède 4047 km de frontière terrestre, et 853 km de
littoral. Il est bordé à l'ouest par le Bénin (773 km),
à l'est par le Cameroun (1690 km), au nord par le Niger (1497 km), et
par le Tchad au nord-est (84 km) (WIKIPEDIA, 2006g).
Le pays comprend en un territoire et 36 États :
Territoire de la capitale fédérale du Nigeria, où se
trouve la capitale, Abuja ; et les États : État d'Abia,
État d'Adamawa,
État
d'Akwa Ibom, État d'Anambra,
État de
Bauchi, État de Bayelsa,
État de
Benue,
État de
Borno, État de Cross River, État de Delta,
État
d'Ebonyi ,
État d'Edo,
État
d'Ekiti,
État
d'Enugu,
État de
Gombe,
État d'Imo,
État de
Jigawa,
État de
Kaduna,
État de
Kano,
État de
Katsina,
État
de Kebbi,
État
de Kogi,
État
de Kwara, État de Lagos,
État
de Nassarawa, État de Niger,
État
d'Ogun, État d'Ondo,
État
d'Osun,
État d'Oyo,
État de
Plateau,
État de
Rivers,
État
de Sokoto,
État
de Taraba,
État
de Yobe et l'
État
de Zamfara (WIKIPEDIA, 2006g).
I.2.10 Soudan
Le Soudan est un pays de l'est de l'
Afrique, le plus grand du
continent en superficie. Bordé par la
Libye et l'Égypte au
nord, la
mer Rouge, l'
Érythrée
et l'Éthiopie à l'est, le Kenya, l'Ouganda et la
République démocratique du Congo au sud, la République
Centrafricaine et le Tchad à l'ouest. Le pays a une superficie de
2.505.810 km² et une population de 36.230.000 habitants (WIKIPEDIA,
2006h).
Le pays compte : 26 états (dits « wilayat »,
singulier - wilayah) : A'ali zéro, Al Ahmar, Al Buhayrat, Al Jazirah, Al
Khartum, Al Qadarif, Al Wahdah, Al Abyad, Al Azraq, cendre Shamaliyah, Al
Jabal, Al Istiwa'iyah, Al Ghazal, Gharb Darfur, Gharb Kurdufan, Janub Darfur,
Janub Kurdufan, Junqali, Kassala, Nahr de Bahr d'Al de zéro de
zéro de Bahr de Gharb de Gharb Bahr zéro, Al Ghazal, Shamal
Darfur, Shamal Kurdufan, Al Istiwa'iyah, Sinnar, Warab de Shamal Bahr de Sharq
(WIKIPEDIA, 2006h).
I.2.11 Togo
Le Togo est un
pays d'
Afrique de
l'Ouest ayant des frontières communes de 7 580 km avec le
Bénin à
l'est, le
Burkina Faso au nord,
et le
Ghana à l'ouest. Sa
façade sud est ouverte sur le golfe du Bénin sur 50
Kilomètres. Le pays à une superficie de 56.600 km² et
comptait environ 5 090 000 d'habitants en 2004.
Le Togo est divisé en cinq régions
administratives : Maritime (Lomé), Plateaux, (Atakpamé),
Centrale (Sokodé), Kara (Kara) et Savanes (Dapaong). (WIKIPEDIA,
2007c).
II Méthodologie
II.1 Période
d'étude
L'étude a été réalisée de
janvier 2006 au 31 décembre 2007.
II.2 Approche
méthodologique
L'approche méthodologique utilisée pour la
conduite de notre étude s'est articulée autour des points
suivants : Recherches documentaires et bibliographiques ;
Identification et classification des sources d'information ; Prise de
contact avec les comités nationaux de lutte contre l'influenza aviaire,
certains responsables des centres de recherche et organisations (Envoi des
courriers par mail ; Appels téléphoniques ; descentes
sur le terrain.) ; inscription aux dépêches et bulletins de
veille - influenza aviaire, analyse des résultats obtenus.
Les données utilisées pour établir les
bilans nationaux sont communiquées par les organisations internationales
de la santé humaine et animale c'est-à-dire, l'organisation
mondiale de la santé animale (OIE), l'organisation des nations unies
pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'organisation mondiale de la
santé (OMS) ainsi que les informations diffusées par l'UNICEF et
le système ProMED-mail. A travers une veille informationnelle sur
Internet, plusieurs autres sources d'informations (Sites des journaux, moteurs
de recherche, autres bulletins de veille, sites Internet dédiés
à l'influenza aviaire) ont été consultées dans
différents pays et autres. Après avoir présenté
les principales sources de données, nous exposerons les bilans nationaux
selon l'ordre alphabétique des pays.
II.3 Origine des
données
II.3.1 OIE
II.3.1.1
Présentation
L'OIE est une organisation intergouvernementale qui compte 165
pays membres. Son rôle est de recenser les maladies animales
déclarées par les pays adhérents et d'en diffuser
l'information. Elle est à l'origine d'un certain nombre de normes et de
règles sanitaires internationales qui font référence dans
le domaine de la santé animale et du commerce. Elle émet
également des recommandations en situation de crise (DELVALLEE,
2004).
II.3.1.2 Collecte et
diffusion d'informations sanitaires
Un des rôles de l'OIE est de collecter et diffuser
l'information zoosanitaire mondiale. La collecte de l'information se fait par
le biais des rapports d'urgence et des rapports de suivis émis par les
pays infectés. Les rapports d'urgence sont intégrés dans
le système d'alerte précoce de l'OIE, comme
schématisé sur la figure 7.
Pays indemne
Pays indemne
Pays infecté
Pays membres de l'OIE et
Organisations internationales intéressées
Bureau central de l'OIE
Site Internet de l'OIE
Liste de diffusion électronique
Rapport d'urgence sous 24 heures
Figure 7 : Système d'alerte précoce de l'OIE,
(OIE, 2007b)
Les rapports précisent le nombre de foyers
signalés pour chaque maladie, avec le nombre d'animaux malades ou morts.
Ils présentent également diverses informations concernant la
méthode de diagnostic utilisée et les mesures de prophylaxie et
de contrôle de la maladie mises en oeuvre, ainsi que le nombre d'animaux
abattus ou vaccinés (OIE, 2007b).
II.3.1.3 Rapport
d'urgence
Dans la démarche de notification des maladies à
l'OIE, les autorités vétérinaires doivent adresser au
bureau central de l'OIE, une notification par l'intermédiaire du
délégué de leur pays, sous forme de
télégramme, télécopie ou courrier
électronique, dans les 24 heures (OIE, 2007b) :
a. de l'apparition pour la première fois d'une des
maladies
et/ou d'une des
infections
inscrites sur la Liste de l'OIE dans un pays, une
zone ou
un
compartiment ;
b. de la réapparition d'une des
maladies
et/ou d'une des
infections
inscrites sur la liste de l'OIE dans un pays, une
zone ou
un
compartiment,
suite à la notification de l'extinction du
foyer
de ladite
maladie
ou de ladite
infection ;
c. de l'apparition pour la première fois de toute
nouvelle souche d'un agent pathogène inscrit sur la liste de l'OIE dans
un pays, une
zone ou
un
compartiment ;
d. de l'augmentation, soudaine et inattendue, de la
distribution, de l'incidence, de la morbidité ou de la mortalité
caractérisant une
maladie de
la liste de l'OIE prévalant dans un pays, une
zone ou
un
compartiment ;
e. de l'apparition d'une
maladie
émergente à morbidité ou mortalité
significative, ou à potentiel zoonotique ;
f. de toute constatation de modifications dans
l'épidémiologie d'une des
maladies de
la liste de l'OIE (y compris dans le type de l'hôte, le pouvoir
pathogène et la souche de l'agent pathogène), en particulier si
cette constatation a des implications zoonotiques ;
II.3.1.4 Rapport de suivi
Selon, l'article 1.1.2.3. du
Code sanitaire pour les animaux terrestres (2007) :
· Un rapport hebdomadaire, par télégramme,
télécopie ou courrier électronique, à la suite
d'une
notification
effectuée en application du point 1 ci-dessus, afin de fournir des
informations complémentaires sur l'évolution de l'incident ayant
justifié la déclaration d'urgence ; l'envoi de rapports
hebdomadaires se poursuivra jusqu'à ce que l'incident ait
été résolu soit par l'éradication de la
maladie,
soit par son passage à l'état endémique : le pays
satisfera alors à ses obligations en faisant parvenir à l'OIE les
rapports semestriels en application du point 3 ci-dessous ; dans tous
les cas, un rapport final relatif à l'incident devra être
fourni ;
· Un rapport semestriel sur l'absence, ou la
présence, et l'évolution des
maladies de
la Liste de l'OIE ainsi que sur les faits ayant une importance
épidémiologique pour les autres pays ;
· Un rapport annuel concernant toute autre information
significative pour les autres pays.
Ainsi pour l'influenza aviaire, l'OIE a mis à
disposition un portail Internet
(http://www.oie.int/fr/info_ev/fr_AI_avianinfluenza.htm) dédiée
à cette maladie pour les informations suivantes : point sur la
situation de l'Influenza Aviaire chez les Animaux (Type H5), la chronologie du
virus H5N1, les communiqués de presse et mise à jour des rapports
d'urgence et cartographie des foyers.
II.3.2 FAO
II.3.2.1 Missions
générales.
La FAO sert de réseau de connaissances
spécialisées dans le domaine de l'élevage et de
l'agriculture. Elle met à profit des compétences
extrêmement diverses afin de recueillir, analyser et diffuser sur son
site Internet et sur des supports papiers des données utiles au
développement. Ses connaissances techniques sont éprouvées
sur le terrain dans des projets de développement rural et de lutte
contre la faim. Les actions de terrain de la FAO sont notamment
financées par des pays industrialisés et des banques de
développement (FAO, 2004a).
II.3.2.2 L'unité
spéciale « influenza aviaire »
Une unité spéciale consacrée à
l'influenza aviaire a été créée par la FAO
dès le tout début de l'épizootie sud asiatique, soit en
janvier 2004. Cette unité est chargée de suivre
l'évolution de la situation, de dispenser une assistance technique dans
tous les domaines liés à l'épizootie et de faciliter la
communication avec l'OMS et l'OIE. Du 27 janvier 2004 au 31 mai 2007, elle a
émis 46 bulletins d'information.
II.3.2.3 Suivi de
l'épizootie
Le système FAO Avian Influenza Disease Emergency news,
plus simplement appelé FAO AIDE news, est un système
d'information sur l'influenza aviaire qui a été initialement
développé pour les représentants de la FAO présents
sur le terrain. Ce système d'information, qui réunit des
données provenant de sources officielles et de sources non officielles
telles que la presse et les médias locaux, a été
conçu dans le but de maintenir les échanges sur les informations
circulant au sujet de l'épizootie d'influenza aviaire. Les
retombées ayant fait suite à la première publication du
bulletin de la FAO AIDE news étant extrêmement positives, il a
été décidé de le rendre accessible à un
public plus large (FAO AIDE news, 2004). Il a donc été
diffusé sur le site Internet de la FAO
[http://www.fao.org/ag/AGA/AGAH/EMPRES/tadinfo/e_tadAVI.htm].
II.3.2.4
Complémentarité des deux agences de santé
animale
Les données diffusées par l'OIE, c'est à
dire les données contenues dans les rapports officiels émis par
les pays atteints, et les données diffusées par la FAO par
l'intermédiaire de la FAO AIDE news, c'est à dire les
données officielles et non officielles relatives à
l'épizootie d'influenza aviaire en Afrique, sont tout à fait
complémentaires.
II.3.3 OMS
II.3.3.1 Réseau de
surveillance de la grippe
L'OMS a développé, depuis 1947, un programme
mondial de contrôle et de surveillance de la grippe qui vise à
coordonner les actions globales et nationales, à centraliser et analyser
les données recueillies afin de gérer les épidémies
annuelles et de préparer une éventuelle pandémie. Le
réseau de surveillance de la grippe de l'OMS est extrêmement
développé. Ainsi 112 institutions réparties dans 83 pays
sont reconnues comme des centres de référence pour la grippe.
L'activité principale de ce réseau est la compilation
d'informations en vue de la préparation annuelle d'un vaccin contre la
grippe humaine adapté aux souches circulantes (OMS, 2006a).
Ces informations proviennent de l'analyse des isolats
d'influenzavirus collectés dans les différents pays membres. Ce
réseau est également un système d'alerte précoce
qui avertit les pays en cas d'émergence de nouvelles souches ayant un
potentiel pandémique ou un degré de pathogénicité
inhabituel. C'est dans ce cadre que les cas humains d'influenza aviaire sont
recensés par l'OMS qui réalise l'analyse antigénique des
isolats (FERGUSON et al., 2004).
II.4 Utilisation des
données
Pour faire le bilan, au 31 octobre 2007, de l'épizootie
d'influenza aviaire dans chaque pays atteint nous avons tantôt
utilisé les données de l'OIE, tantôt les données de
la FAO et tantôt les deux. Pour retracer l'évolution
spatio-temporelle de l'infection au sein de chaque pays nous avons fait le
choix de nous fier aux données de l'OIE, sauf cas particulier. Pour
évaluer les pertes animales liées à l'épizootie
nous avons fait le choix de tenir compte des données de la FAO. En
effet, utiliser les données de l'OIE conduirait à une
sous-estimation des pertes car certains pays mentionnent uniquement dans leurs
rapports le nombre d'animaux morts ou abattus au sein des foyers d'infection,
et non le nombre d'animaux abattus dans la zone de protection. En ce qui
concerne le mode d'introduction et de propagation de l'infection c'est une
donnée qui, quand elle existe, devrait, en toute rigueur, figurer dans
les rapports officiels fait à l'OIE. On constate pourtant que bien
souvent c'est la FAO qui la communique. Pour décrire les méthodes
de lutte mises en oeuvre dans les différents pays nous nous sommes
basés sur les données diffusées par l'OIE que nous avons
complétées et étayées par les données
communiquées par la FAO. Une triangulation a été faite
avec d'autres sources d'informations fiables des institutions nationales,
régionales africaines (Thèses de l'EISMV, rapports de mission,
outils de sensibilisation) ou des réseaux informels d'information. Ceci
pour apprécier les impacts socio-économiques, le rôle de la
formation et des outils de sensibilisation et de communication.
II.5 Estimation du nombre
de cas humains
Pour faire le bilan des cas d'infection humaine par
l'influenzavirus H5N1, en Afrique entre le 1er janvier 2006 et le 31
décembre 2007, nous avons pris en compte les cas recensés par
l'OMS, c'est à dire les cas officiellement confirmés par les
laboratoires de référence pour l'influenza aviaire hautement
pathogène.
II.6 Saisie et traitement
des données
La saisie des données et analyse a été
effectuée sous le tableur Microsoft Office EXCEL® 2003 et le
logiciel Epi Info 3.4.1 ®. Egalement, ces programmes nous ont permis de
traiter les données chiffrées extraites des différents
bulletins (OIE, FAO, OMS), d'établir les tableaux et les figures tout au
long du travail.
L'effectif des foyers aviaires de chaque pays a
été dénombré via les rapports de notification
immédiate ou de suivi. Il en a été de même pour les
cas humains, de pertes animales, de pertes économiques et les besoins en
formation.
Chapitre II -
Résultats
I.1. Répartition et
caractéristiques de l'influenza aviaire en Afrique
I.1.1. Répartition
géographique des foyers
Depuis la survenue de l'influenza aviaire (H5N1) en 2006 sur
le continent africain, 11 pays ont été déclarés
officiellement touchés à savoir : Nigeria, Egypte, Cameroun,
Côte d'Ivoire, Soudan, Burkina Faso, Djibouti, Niger, Ghana, Togo et
Bénin.

Figure 8 : Répartition africaine des
foyers de l'influenza aviaire hautement pathogène confirmés dus
au virus H5N1 de 2006 au 31 décembre 2007.
Source : OIE, 2008a
Le sous-type H5N2 peu pathogène a été
signalé en Afrique du Sud chez des autruches en 2004 puis en 2006 (OIE,
2006a)
I.1.2.
Caractéristiques générales de l'IAHP en
Afrique
I.1.2.1. Chez les
animaux
I.1.2.1.1. Apparition du virus H5N1 en
Afrique
La date de confirmation officielle de l'infection d'un pays
par le virus H5N1 est celle du rapport transmis à l'OIE par le
représentant officiel de l'OIE dans ce pays. (OIE, 2006b). Ainsi, la
date du rapport, celle de la confirmation du diagnostic par le laboratoire de
référence de l'OIE et celle du début présumé
de la maladie sur le terrain sont renseignées.
Tableau VIII : Date de confirmation du virus H5N1 dans les
pays africains (31 décembre 2007).
Pays
|
Date du rapport
|
Nigeria
|
08-févr-06
|
Egypte
|
18-févr.-06
|
Niger
|
28-févr-06
|
Cameroun
|
12-mars-06
|
Burkina Faso
|
03-avr-06
|
Soudan
|
18-avr-06
|
Côte d'ivoire
|
25-avr-06
|
Djibouti
|
27-mai-06
|
Ghana
|
03-mai-07
|
Togo
|
22-juin-07
|
Bénin
|
05-déc-07
|
Source : OIE, 2008b
Ce tableau montre que le Nigeria est le premier pays
infecté par l'influenza aviaire hautement pathogène en Afrique.
8 pays africains sur 11 ont été déclarés
infectés par le virus H5N1 dans la première moitié de
l'année 2006. La confirmation de la présence de l'influenza
aviaire au Ghana et au Togo suit près d'un an après la
confirmation de la maladie à Djibouti.
I.1.2.1.2. Délai entre la confirmation par le
laboratoire de référence et le rapport à l'OIE
Le délai entre la confirmation du laboratoire de
référence et la notification à l'OIE par les
autorités des pays est variable. Nous observons une différence
significative (p<0,05) entre le délai pris par Djibouti et celles des
autres pays africains. La moyenne est de 5,27 jours entre confirmation du
laboratoire de référence et rapport transmis par les
autorités étatiques à l'OIE. Seul le Bénin a une
même date pour le rapport de notification et la date de confirmation par
le laboratoire de référence.

Figure 9 : Délai entre la confirmation par le
laboratoire de référence et le rapport à l'OIE
Source : OIE, 2007c, OIE, 2008b
I.1.2.1.3. Délai entre le début
présumé de la maladie et le rapport à l'OIE
Une autre analyse de la date présumée de
début de l'influenza aviaire permet de révéler certaines
disparités. Elle permet d'apprécier l'efficacité du
réseau d'épidémiosurveillance de la maladie dans le pays,
le circuit du prélèvement depuis le terrain jusqu'au laboratoire
de référence. Ce délai était de 51 jours pour
Djibouti et 1 jour pour l'Égypte. La moyenne est 23,72 jours avec des
valeurs minimales et maximales très variables.

Figure 10 : Délai entre le début
présumé d'apparition de la maladie et le rapport à
l'OIE
Source : OIE, 2007c, OIE, 2008b
I.1.2.1.4. Nombre de Foyers chez la volaille
Au 31 décembre 2007, 1060 foyers de l'influenza aviaire
chez les volailles domestiques ont été rapportés en
Afrique (OIE, 2008b). Soit 18,0% des foyers d'influenza aviaire (sous- type
H5N1) chez les volailles de fin 2003 au 31 décembre 2007 dans le monde
(OIE, 2008b).

Figure 11 : Nombre de foyers d'IAHP chez la volaille en
Afrique au 31 décembre 2007.
Source : OIE, 2007c, OIE, 2008b
I.1.2.1.5. Espèces domestiques affectées
Le tableau IX indique les espèces qui ont
été affectées lors de l'apparition de la maladie en 2006
et en 2007 dans 11 pays africains.
Tableau IX : Espèces affectées dans 11 pays
d'Afrique
Espèces
Pays
|
Gallinacés
|
Dindes
|
Pigeons
|
Canard
|
Pintades
|
Oies
|
Nigeria
|
|
|
|
|
|
|
Egypte
|
|
|
|
|
|
|
Niger
|
|
|
|
|
|
|
Cameroun
|
|
|
|
|
|
|
Burkina Faso
|
|
|
|
|
|
|
Soudan
|
|
|
|
|
|
|
Djibouti
|
|
|
|
|
|
|
Côte d'Ivoire
|
|
|
|
|
|
|
Ghana
|
|
|
|
|
|
|
Togo
|
|
|
|
|
|
|
Bénin
|
|
|
|
|
|
|
Source : OIE, 2007c, OIE, 2008c
I.1.2.2. Chez l'Homme
Le premier cas humain d'infection par le virus H5N1 de
l'influenza aviaire a été confirmé par le Ministère
de la Santé égyptien le 20 mars 2006. Ce cas s'était
produit chez une femme de 30 ans, habitant dans le gouvernorat de Gaiubia,
près du Caire (OMS, 2006). Au 31 décembre 2007, sur les 348 cas
humains et 215 décès déclarés de la maladie dans le
monde, respectivement 45 cas (12,93 %) de cas (Djibouti, Egypte et Nigeria) et
19 décès (8,84%) de décès sont africains (OMS,
2008b).
Tableau X : Récapitulatif des cas et
décès dû au Virus H5N1 en Afrique au 31 décembre
2007.
Année
|
2006
|
2007
|
Total
|
Pays
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
Cas
|
Décès
|
Djibouti
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
Egypte
|
18
|
10
|
25
|
8
|
43
|
18
|
Nigeria
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Total Afrique
|
19
|
10
|
26
|
9
|
45
|
19
|
Total Monde
|
115
|
79
|
85
|
57
|
348
|
215
|
%Total Afrique / Total Monde
|
16.52%
|
12.65%
|
30.58%
|
15.78%
|
12.93%
|
8.83%
|
Source : OMS, 2008b
I.2. Bilan par pays
I.2.1. Bilan chez les volailles domestiques
Le bilan de l'épizootie provoquée par
l'influenzavirus de sous-type H5N1 sera présenté pour chaque pays
ayant officiellement déclaré des foyers d'infection chez la
volaille domestique entre 2006 et le 31 décembre 2007. Ces bilans se
succéderont par ordre d'apparition de l'infection. Seuls les faits
caractéristiques du pays seront soulignés.
I.2.1.1. Cas du Nigeria
I.2.1.1.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 08 février 2006. L'unité
d'élevage atteint était des poules pondeuses en batterie (OIE,
2006c). Les chiffres sont présentés dans le tableau suivant.
Tableau XI : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 au Nigeria (OIE, 2006c).
Première division administrative (État)
|
Kaduna
|
Division administrative inférieure (LGA)
|
Igabi
|
Type d'unité infectée
|
exploitation
|
Nom de la localisation
|
Jaji
|
Latitude
|
10° 47,34 N
|
Longitude
|
7° 32,188 E
|
Date du début de l'incident
|
10 janv. 2006
|
Espèce
|
Aviaire
|
Nombre d'animaux dans le foyer
|
sensibles
|
46 000
|
cas
|
42 000
|
morts
|
40 000
|
détruits
|
...
|
abattus
|
0
|
Source : OIE, 2006c
L'exploitation comprenait différentes
variétés d'oiseaux (poulets, dindes, canards) provenant de
différents endroits du pays. Il y avait également quelques
autruches (OIE, 2006c).
Au 31 décembre 2007, 60 foyers ont été
recensés sur le territoire.

Figure 12 : Carte de foyers de l'influenza aviaire chez
les volailles : Nigeria (31 décembre 2007).
Source : OIE, 2008a
Selon la figure 13, 29,5 % des foyers se trouvent dans l'Etat
du Plateau. L'Etat de Lagos compte 3,3 % des foyers.

Figure 13 : Répartition des foyers de H5N1 chez les
volailles dans les États du Nigeria au 31 décembre 2007 (OIE,
2007c).
Les unités infectées sont : les
exploitations industrielles (80,3 %), les élevages à petite
échelle (16,4 %) et les élevages traditionnels (3,3%).
I.2.1.1.2. Origine et mode de propagation de la
maladie
Des analyses en biologie moléculaire (DUCATEZ et
al., 2007) montrent bien une similarité entre le virus
trouvé au Nigeria avec celui de la Turquie, du Kurgen, d'Asie Centrale,
et la plupart des pays africains infectés. Cette étude a
renforcé le rôle des échanges commerciaux dans la
propagation de virus H5N1 en Afrique.
I.2.1.1.3. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre
Suite à la confirmation de la présence de la
maladie au Nigeria, le plan d'urgence contre cette maladie a été
mis en oeuvre. Les mesures suivantes de lutte ont été
appliquées : Abattage sanitaire, quarantaine, désinfection
des établissements infectés, vaccination interdite, traitement
des animaux atteints et restriction des déplacements à
l'intérieur du pays. Des compensations financières ont
été données aux éleveurs.
I.2.1.1.4. Conséquences de l'épizootie sur
le plan de la santé humaine
Cas d'infection humaine par le virus A (H5N1)
Les autorités nigérianes ont annoncé le 3
février 2007 après confirmation du centre collaborateur OMS de
recherche et de référence sur l'IAHP à Londres la
présence du virus A/H5N1 de l'influenza aviaire chez une jeune femme de
22 ans décédée à Lagos ( OMS, 2007). Elle est morte
le 16 janvier. Sa mère était décédée le 4
janvier après avoir présenté des symptômes
similaires. Aucun échantillon n'a été
prélevé sur la mère. (OMS, 2007).
I.2.1.2. Cas de l'Égypte
I.2.1.2.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
La 1ère notification de l'influenza aviaire
en Égypte à l'OIE a été faite le 18 février
2006. Au total 40 foyers ont été notifiés dans le
1er rapport transmis à l'OIE. Le tableau suivant montre le
nombre de volailles domestiques et sauvages.
Tableau XII : Caractéristiques des animaux des
premiers foyers en Égypte.
Espèces
|
Sensibles
|
Cas
|
Morts
|
Détruits
|
Abattus
|
Animaux sauvages
|
101
|
18
|
1
|
17
|
0
|
Oiseaux
|
8794244
|
1002402
|
997395
|
7757020
|
0
|
Totaux animaux
|
8794345
|
1002420
|
997396
|
7757037
|
0
|
Source : OIE, 2006b.
Le nombre de cas, de morts et d'animaux sensibles dans les
élevages ou dans les exploitations de basse-cour est approximatif et est
basé sur une estimation de la moyenne escomptée dans les villages
ainsi que dans les exploitations avicoles selon le type de production et de
localisation (OIE, 2007c). Le nombre d'oiseaux détruits depuis le
début de l'évènement est de 34 533 000 oiseaux selon le
rapport de suivi N° 2 du 03 décembre 2007 (OIE, 2007c)
Au 31 décembre 2007, 958 foyers ont été
recensés sur le territoire.

Figure 14 : Carte de foyers de l'influenza aviaire chez les
volailles : Égypte
Source : OIE, 2008a
I.2.1.2.2. Conséquences de l'épizootie sur
le plan de la santé humaine.
L'Égypte inquiète surtout par les cas humains de
l'influenza aviaire hautement pathogène.
I.2.1.2.2.1. Confirmation du cas humain
Au delà des symptômes et de l'enquête
épidémiologie rétrospective, la plupart des
échantillons pour confirmation de l'infection au virus H5N1 est la
suivante. Les tests sont effectués par un laboratoire égyptien,
puis par une unité de recherche médicale de la marine des
États-unis (NAMRU-3, US Naval Medical Research Unit 3). Des
échantillons sont envoyés à l'étranger pour
vérifier le diagnostic et compléter les analyses dans un
laboratoire collaborateur de l'OMS. Le nombre cumulatif des cas donnés
par l'Organisation Mondiale de la Santé est modifié en fonction
des résultats de cette vérification externe.
Au 31 décembre 2007, 43 cas et 18 décès
ont été officiellement déclarés. Soit un taux de
mortalité de 41, 86 %. La moyenne d'age des patients est de 17, 92 ans
avec un écart type de 15, 55. L'age minimal est 16 mois et l'age maximal
75 ans.
Sur les 18 personnes décédées du virus H5N1,
17 (94,4%) sont du sexe féminin et 1 masculin (un homme de 26 ans).
Tableau XIII : Mortalité selon le sexe dû
à l'Influenza Aviaire en Afrique.
|
Vivants
|
Décès
|
Total
|
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Nombre
|
Pourcentage
|
|
Féminin
|
14
|
32,56%
|
17
|
39,53%
|
72,09%
|
Masculin
|
11
|
25,58%
|
1
|
2,33%
|
27,91%
|
Total
|
25
|
58,14%
|
18
|
41,86%
|
100,00%
|
Source données : OMS, 2008b
I.2.1.2.2.2. Description de quelques cas.
· 1er cas humain en Égypte
Ce cas s'est produit chez une femme de 30 ans, habitant dans
le gouvernorat de Gaiubia, près du Caire. Les symptômes sont
apparus au début du mois de mars 2006 à la suite de contacts avec
des poulets, des canards et une dinde malades dans la basse cour familiale.
Elle a été hospitalisée le 16 mars et elle est
décédée le lendemain (OMS, 2006).
On n'a trouvé aucun signe de syndrome grippal parmi les
membres de sa famille ou ses proches contacts (OMS, 2006).
Les tests ont été effectués par une
unité de recherche médicale de la marine des Etats-Unis (NAMRU-3,
US Naval Medical Research Unit 3). Des échantillons ont
été envoyés à l'étranger pour
vérifier le diagnostic et compléter les analyses dans un
laboratoire collaborateur de l'OMS (OMS, 2006).
· Résistance au protocole initial
Des virus présentant une mutation
génétique, associée en laboratoire à une diminution
modérée de la sensibilité à l'oseltamivir, ont
été découverts chez deux personnes ayant été
infectées par le virus H5N1 en Egypte et dont les cas avaient
précédemment
été annoncés . Ces deux patients avaient
été traités pendant deux jours à l'oseltamivir
avant que l'on prélève les échantillons cliniques à
partir desquels on a isolé le virus (OMS, 2006).
Il s'agissait d'une jeune fille de 16 ans et de son oncle,
âgé de 26 ans, qui vivaient dans la province de Gharbiyah
(Égypte) et habitaient dans la même maisonnée. La jeune
fille avait été hospitalisée le 19 décembre 2006,
deux jours après son oncle, admis le 17. Le 21 décembre, on
commença à leur administrer deux comprimés d'oseltamivir
par jour et le 23, ils furent transférés dans un hôpital de
recours. Les échantillons testés, ont été
prélevés sur ces deux patients le 23 décembre. La jeune
fille décéda 25 décembre 2006 et son oncle trois jours
plus tard, le 28 (OMS, 2006).
Le Ministère égyptien de la Santé et de
la Population et l'Organisation mondiale de la Santé coordonnent leurs
actions pour toutes les enquêtes sur le virus H5N1. Ce sont le suivi et
les analyses virologiques effectuées par l'Égypte au Laboratoire
Central de la santé publique du Caire qui ont permis de poser les
diagnostics initiaux d'infection au virus H5N1. Les tests de confirmation et le
séquençage génétique ont été faits
par la NAMRU-3 et deux centres collaborateurs de l'OMS situés à
Atlanta (Etats-Unis) et Londres (Royaume-Uni) (OMS, 2006).
I.2.1.3. Cas du Niger
I.2.1.3.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 28 février 2006. L'unité
d'élevage atteint était la volaille d'élevage traditionnel
(toutes espèces confondues). (OIE, 2006b).
Tableau XIV : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 au Niger.
Première division administrative
(région)
|
Zinder
|
Division administrative inférieure
(commune)
|
Magaria
|
Unité infectée
|
village
|
Date du début de l'incident
|
13 fév. 2006
|
Espèce
|
avi
|
Nombre d'animaux dans le foyer
|
sensibles
|
env. 20 000
|
cas
|
...
|
morts
|
...
|
détruits
|
...
|
abattus
|
...
|
Source : OIE, 2006b
Le gouvernement du Niger avait entrepris une vaste campagne de
sensibilisation de toutes les Régions du Niger depuis que le foyer a
été confirmé au Nigeria voisin.
I.2.1.3.2. Origine et mode de propagation de la maladie
La commune de Magaria est située à 1 000 km de
Niamey. Elle est frontalière de l'État de Kano, au Nigeria,
où la présence du virus H5N1 a été confirmée
depuis le 7 février 2006.
Selon les autorités, la possibilité
d'introduction de volailles infectées en provenance du Nigeria serait la
source du foyer à l'origine de l'infection (OIE, 2006b). Au 31
décembre 2007, un total de 2 foyers a été rapporté
au Niger (OIE, 2008b).
I.2.1.3.3. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre
Les mesures de lutte appliquées étaient les
suivantes : abattage sanitaire ; mise en interdit des élevages atteints
; contrôle des déplacements à l'intérieur du pays;
dépistage ; zonage ; désinfection des établissements
infectés.
En novembre 2005, le Niger avait mis en place un Comité
National de lutte contre l'influenza aviaire dans lequel sont
représentés 7 ministères, les partenaires au
développement (multi et bi-latéraux, Système des Nations,
ONG, associations.....). Le Comité a été confirmé
officiellement par l'arrêté N° 0030/MSP/LCE/DGSP/DLM du 22
Février 2006. Les principales ressources de son fonctionnement
provenaient du PNUD grâce au Projet « Appui à la Cellule
Permanente de Crise du Gouvernement pour la Grippe Aviaire » d'un montant
de
50 000 $ US.
En avril 2006, 17 781 volailles avaient été
abattues et une somme de 18 871 650 Fcfa versée en guise d'indemnisation
aux quelques 15 000 éleveurs touchés par la maladie dans la
région de Magaria. Ces derniers ont été indemnisés
sur la base d'un arrêté fixant la valeur marchande de chaque
espèce de volaille (Tableau XV).
Tableau XV : Somme allouée à
l'indemnisation selon le type de volailles au Niger.
TYPES DE VOLAILLES
|
PRIX EN FRS CFA
|
Poule locale
|
1 000
|
Poule de race
|
2 000
|
Poussin local
|
200
|
Pintade locale
|
1 500
|
Poussin de race
|
500
|
Pigeon
|
250
|
Canard
|
2 000
|
Dinde
|
6 000
|
Paon
|
25 000
|
Oie
|
25 000
|
Autruche
|
200 000
|
Source : PANAPRESS, 2006
Le Niger a annoncé avoir maîtrisé ses deux
foyers le 15 juin 2006 (OIE, 2006).
I.2.1.4. Cas du Cameroun
I.2.1.4.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 12 mars 2006. L'unité d'élevage
atteint était trois élevages de canards domestiques (OIE, 2006b).
Tableau XVI : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 au Cameroun.
Première division administrative (Province)
|
Extrême-Nord
|
Division administrative inférieure (Département)
|
Diamaré
|
Type d'unité épidémiologique
|
village
|
Nom de la localisation
|
Maroua (quartier Doualaré)
|
Date du début de l'incident
|
21 fév. 2006
|
Espèce
|
avi
|
Nombre d'animaux dans le foyer
|
sensibles
|
58
|
cas
|
50
|
morts
|
50
|
détruits
|
8
|
abattus
|
0
|
Source : OIE, 2006b
Le Cameroun avait officiellement déclaré la
présence de l'influenza aviaire dans l'avifaune.
I.2.1.4.2. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre
Les mesures de lutte appliquées étaient :
l'abattage sanitaire et la destruction des oiseaux par incinération ;
enquête épidémiologique pour déterminer la source de
l'infection ; interdiction formelle de sortir les oiseaux ainsi que leurs
produits de la ville de Maroua ; fermeture des marchés de volailles et
de leurs produits dans toute la ville de Maroua ; surveillance active de tous
les élevages avicoles de la ville et ses environs ; dépistage et
désinfection des bâtiments et matériels
d'élevage.
I.2.1.5. Cas du Burkina Faso
I.2.1.5.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 03 avril 2006. L'unité atteinte
était un village dans la localité de Gampéla (Camping "Le
Pharaon") (OIE, 2006b).
Tableau XVII : Localisation et caractérisation du
1er foyer de H5N1 au Burkina Faso
Première division administrative
|
Kadiogo
|
Division administrative inférieure
|
Saaba
|
Unité atteinte
|
village
|
Nom de la localisation
|
Gampéla (Camping "Le Pharaon")
|
Date du début de l'incident
|
1er mars 2006
|
Espèce
|
avi
|
Nombre d'animaux dans le foyer
|
sensibles
|
130
|
cas
|
130
|
morts
|
123
|
détruits
|
7
|
abattus
|
0
|
Source : OIE, 2006b
De nouveaux foyers ont été
déclarés par la suite à Bobo Dioulasso (village), à
Ouagadougou (exploitation) et Tenado (village). Au 31 décembre 2007, le
Burkina Faso avait notifié 5 foyers.
I.2.1.5.2. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre
Les mesures de lutte appliquées étaient :
Déclaration à la radio et à la télévision
nationale ; prise d'un arrêt provincial de déclaration du foyer ;
mise en interdit de la zone atteinte ; recensement des volailles
d'élevage traditionnel et abattage sanitaire dans une zone de
séquestration ; désinfection de la zone infectée ;
dépistage ; zonage.
I.2.1.6. Cas du soudan
I.2.1.6.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
La 1ère notification de l'influenza aviaire
au Soudan à l'OIE a été faite le 18 avril 2006. C'est en
effet 3 foyers qui ont été notifiés (OIE, 2006b).
Tableau XVIII : localisation et caractérisation
des premiers foyers de H5N1 au Soudan
(État)
|
(localité)
|
L'unité atteinte
|
Nom de la localisation
|
Date du début de l'incident
|
Espèces
|
Nombre d'animaux dans les foyers
|
sensibles
|
cas
|
morts
|
détruits
|
abattus
|
Khartoum
|
Khartoum Nord
|
exploitation
|
Faki Hashim
|
1er avril 2006
|
avi
|
27 000
|
27 000
|
27 000
|
0
|
0
|
Khartoum
|
Khartoum
|
exploitation
|
Soba Ouest
|
13-avr-06
|
avi
|
35 000
|
35 000
|
35 000
|
0
|
0
|
Gezira
|
Gezira
|
exploitation
|
Shukkaba
|
15-avr-06
|
avi
|
3 400
|
1 400
|
1 400
|
2
|
|
Source : OIE, 2006b
Les États de Khartoum et de Gezira sont les
états les plus peuplés du Soudan. Tous les deux sont
situés au centre du pays. S'agissant de zones très
peuplées, il existe de nombreux élevages de volailles. La plupart
de ces élevages sont de petites unités comprenant 1 000 à
50 000 oiseaux. Il existait par ailleurs six exploitations à
système intensif d'une capacité d'environ 250 000 oiseaux. Le
système d'élevage en basse-cour est utilisé dans toutes
les zones rurales du pays. Le secteur avicole dans les zones urbaines du Soudan
dépend beaucoup de l'importation des oeufs à couver et des
poussins vivants d'origines diverses (OIE, 2006b).
Au 31 décembre 2007, 18 foyers ont été
notifiés (OIE, 2008b).
I.2.1.6.2. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre
Les mesures de lutte appliquées étaient :
enquêtes épidémiologiques ; abattage sanitaire incluant
destruction et enfouissement ; mise en interdit de l'exploitation / des
exploitations atteinte(s) ; contrôle des déplacements entre les
États touchés et les autres États ; zonage et mesures de
biosécurité ; désinfection des établissements
infectés (OIE, 2006b)
I.2.1.7. Cas de la Côte d'Ivoire
I.2.1.7.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 25 avril 2006. Le foyer de Marcory Anoumabo
était un élevage traditionnel de basse-cour comprenant 7 poulets
et 10 canards et celui de Treichville, un épervier (OIE, 2006b).
Tableau XIX : localisation et caractérisation des
premiers foyers de H5N1 en Côte d'Ivoire.
Première division administrative
(région)
|
Division administrative inférieure
(district)
|
Nom de la localisation (commune)
|
Unité atteinte
|
Date du début de l'incident
|
Espèces
|
Nombre d'animaux dans le foyer
|
sensibles
|
cas
|
morts
|
détruits
|
abattus
|
Lagunes
|
Abidjan
|
Marcory Anoumabo
|
village
|
30 mars 2006
|
avi
|
17
|
16
|
12
|
5
|
0
|
Treichville
|
NA*
|
31 mars 2006
|
fau
|
...
|
1
|
1
|
0
|
0
|
Source : OIE, 2006b
Deux foyers ont été déclarés
à Abidjan, plus précisément dans les communes de
Bingeville et Yopougon. La première était un élevage
traditionnel de basse-cour comprenant des poulets élevés en
liberté et la seconde une exploitation avicole (OIE, 2006b). Cinq
poulets dans un autre élevage traditionnel et un oiseau sauvage avaient
été retrouvés morts dans la région de San pedro
avec confirmation de la présence de H5N1.
I.2.1.7.2. Vaccination
Alors que le débat divisait les experts mondiaux sur la
vaccination des volailles contre la grippe aviaire, 9 011 volailles dans des
élevages traditionnels autour du foyer de Yopougon (vaccination en
anneau) et 105 792 volailles dans des élevages modernes ont
été vaccinés avec Gallimune Flu H5N9 - vaccin
inactivé avec excipient huileux (OIE, 2006b).
La mise en oeuvre des mesures de police sanitaire avait permis
de circonscrire les foyers d'influenza aviaire dans le district d'Abidjan. Ce
qui a permis le 10 juin 2006 la réouverture des 57 marchés de
volailles fermés conformément aux conditions prescrites par un
arrêté portant réglementation de l'ouverture des
marchés de volailles (OIE, 2006b).
I.2.1.7.3. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre.
Les mesures de lutte appliquée au 1er foyer
étaient : abattage sanitaire ; mise en interdit des exploitations
atteintes ; contrôle des déplacements à l'intérieur
du pays ; dépistage.
I.2.1.8. Cas de Djibouti
I.2.1.8.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 27 mai 2006. Le foyer de Boulaos dans la ville
de Djibouti était des volailles de race locales dans une zone
industrielle (OIE, 2006b).
Tableau XX : Localisation et caractérisation
du 1er foyer de H5N1 de Djibouti.
Première division administrative
(région)
|
Division administrative inférieure
(commune)
|
Unité atteinte
|
Date du début de l'incident
|
Espèces
|
Nombre d'animaux dans le foyer
|
sensibles
|
cas
|
morts
|
détruits
|
abattus
|
ville de Djibouti
|
Boulaos
|
exploi-tation
|
6 avril 2006
|
avi
|
22
|
4
|
4
|
18
|
0
|
Source : OIE, 2006b
I.2.1.8.2. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre.
Les mesures de lutte appliquées au 1er foyer
étaient : abattage sanitaire ; mise en interdit de l'exploitation
atteinte ; contrôle des déplacements à l'intérieur
du pays ; zonage ; désinfection des établissements
infectés.
I.2.1.9. Cas du Ghana
I.2.1.9.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 03 mai 2007. Le foyer de KAKASUNANKA dans le
district de TEMA MUNICIPAL était des poules pondeuses
élevées dans un système de production intensif (OIE,
2007c).
Tableau XXI : Caractéristiques du 1er
foyer au Ghana.
Espèce(s)
|
Sensibles
|
Cas
|
Morts
|
Détruits
|
Oiseaux
|
23441
|
11743
|
11743
|
11698
|
Espèce(s)
|
Taux de morbidité apparent
|
Taux de mortalité apparent
|
Taux de fatalité apparent
|
Animaux sensibles perdus*
|
Oiseaux
|
50.10%
|
50.10%
|
100.00%
|
100.00%
|
Source : OIE, 2007c
Le 12 mai 2007, le Ghana confirmait la présence de deux
autres foyers : Roberts Farm et Coker Appiah's Farm dans le district de
Tema au Greater Accra.
Au 31 décembre 2007, 6 foyers ont été
déclarés par le Ghana. Par ailleurs, le dernier rapport de suivi
(N°14) envoyé à l'OIE le 04 septembre 2007 précisait
que toutes les mesures ont été levées car tous les foyers
sont maîtrisés (OIE, 2007c).
I.2.1.9.2. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre.
Les mesures de lutte appliquées au 1er foyer
étaient : Quarantaine ; Restriction des déplacements
à l'intérieur du pays ; Désinfection des
établissements infectés ; Abattage sanitaire partiel ;
Vaccination interdite ; Aucun traitement des animaux atteints (OIE,
2007c).
I.2.1.10. Cas du Togo
I.2.1.10.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 22 juillet 2007. Le foyer de Sigbehoue dans le
district de Lacs de la région Maritime était un élevage
intensif de poules (OIE, 2007c).
Tableau XXII : Caractéristiques du 1er
foyer au Togo.
Espèce(s)
|
Sensibles
|
Cas
|
Morts
|
Détruits
|
Oiseaux
|
5574
|
2505
|
2505
|
3069
|
Espèce(s)
|
Taux de morbidité apparent
|
Taux de mortalité apparent
|
Taux de fatalité apparent
|
Animaux sensibles perdus*
|
Oiseaux
|
44.94%
|
44.94%
|
100.00%
|
100.00%
|
Source : OIE, 2007c
I.2.1.10.2. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre.
Les mesures de lutte appliquées au 1er foyer
étaient : Abattage sanitaire ; Quarantaine ; Restriction
des déplacements à l'intérieur du pays ;
Désinfection des établissements infectés ;
Vaccination autorisée ; Aucun traitement des animaux atteints
I.2.1.11. Cas du Bénin
I.2.1.11.1. Évolution spatio-temporelle de
l'infection
Le premier foyer d'influenza aviaire a été
notifié à l'OIE le 05 décembre 2007. Le foyer de Cotonou
était dans un élevage de poules pondeuses de races ARCO et
WARREN. Le second foyer était dans un élevage villageois
divagant, composé de 15 poussins et 22 poulets locaux adultes. Les
animaux du deuxième foyer étaient vaccinés le 31 octobre
2007 contre la maladie de Newcastle. Le rapport précise que l'origine de
la maladie a été introduite frauduleuse par des volailles
provenant du Ghana (OIE, 2008b). Au 31 décembre 2007, 05 foyers avaient
été confirmés au Bénin.
Tableau XXIII : Caractéristiques des
1er et 2ème foyers au Bénin.
Nombre total d'animaux atteints
|
Espèce(s)
|
Sensibles
|
Cas
|
Morts
|
Détruits
|
Abattus
|
Oiseaux
|
345
|
271
|
100
|
0
|
245
|
Statistiques sur le foyer
|
Espèce(s)
|
Taux de morbidité apparent
|
Taux de mortalité apparent
|
Taux de fatalité apparent
|
Proportion d'animaux sensibles perdus*
|
|
Oiseaux
|
78.55%
|
28.99%
|
36.90%
|
0%
|
100.00%
|
*Soustraits de la population sensible suite à la mort,
à l'abattage et/ou à la destruction
Source : OIE, 2008b
I.2.1.11.2. Méthodes de lutte et de
prévention mises en oeuvre.
Les mesures de lutte appliquées au 1er foyer
étaient : Abattage sanitaire ; Quarantaine ; Restriction
des déplacements à l'intérieur du pays ;
Désinfection des établissements infectés ;
Balnéation / pulvérisation ; Aucun traitement des animaux
atteints Vaccination suite aux foyers (OIE, 2008b).
I.3. Origine et mode de propagation du H5N1 en
Afrique
L'arrivée du virus H5N1 en Afrique, semble
étroitement liée à ces échanges. Dans le cas du
Nigeria, le virus est apparu d'emblée dans de grands élevages,
situés à distance des concentrations d'oiseaux migrateurs. Ces
élevages étaient pour la plupart approvisionnés de
manière non-contrôlée en oeufs provenant de Turquie et en
poussins provenant de Chine (DUCATEZ et al, 2006).


Figure 15 : Caractérisation du virus H5N1 du Nigeria.
Source : DUCATEZ et al, 2006
http://www.nature.com/nature/journal/v442/n7098/pdf/442037a.pdf;jsessionid=B8CFF37EE110A8E39BAB9CE7F33D7CDF
- a1
La caractérisation (figure 16) à l'Institut
d'immunologie de Luxembourg des souches isolées de différentes
fermes de Lagos State prouve la similarité avec des virus
présents dans d'autres pays.
La figure montre trois lignées dans l'arbre
génétique de caractérisation virale. Les souches So 300,
So 452, So493, So494 ; BA 209, BA 210, BA 211 et Chicken/northern Nigeria
présentent une similarité avec les souches isolées en
Astrakhan (2005), Egypte (2006) et Kurgen (2005).
Les foyers de l'influenza aviaire apparus au Nigeria en
Février 2006 auraient sans doute été introduits par
l'intermédiaire de poulets infectés provenant de Turquie, du
Kurgen et d'Asie centrale où la maladie est endémique (FAO,
2006a,). De même le foyer confirmé à Ouagadougou en Avril
2006 est lié à une introduction de pintades d'un pays voisin
(Togo) (DUCATEZ et al, 2007). Au Cameroun, l'apparition peut être
associée à une diffusion du virus entre Etats voisins. On note
qu'il aurait une similarité entre les virus isolés en Côte
d'Ivoire, au Ghana et Togo. Le risque d'émergence de l'IAHP à
travers l'importation illégale de volailles, poussins reproducteurs et
oeufs est à considérer fortement (MAYIGANE, 2008)
I.4. Conséquences socio-économiques de la
maladie en Afrique
Gérer la santé animale dans les systèmes
de production actuels, exige de prendre en compte les situations complexes et
partiellement indéterminées et d'intégrer les notions
d'efficiences techniques et économiques des actions de maîtrise
des phénomènes pathologiques.
Aussi, d'après KOE (2001), les conséquences
économiques des maladies animales sont de nature différente selon
le type de maladie. La FAO a souligné qu'en plus de la souffrance
humaine, les récentes flambées d'influenza aviaire ont
dévastés plusieurs économies locales. L'impact majeur de
l'épidémie s'est ressenti sur les moyens d'existence des
communautés rurales dépendantes des volailles pour leur
subsistance (JUTZI, 2005).
I.4.1. Budget de la FAO
Sur un total de 308,5 millions de $EU nécessaires pour
la contribution sur trois années au Programme Global pour le
Contrôle Progressif de la Grippe Aviaire, la FAO a reçu, à
la date du 1 décembre 2007, un total de 187 millions de dollars, avec
23.9 millions de dollars promis mais non reçus encore. Les principaux
bailleurs de fonds du programme de la FAO sont les Etats-Unis (63 millions);
le gouvernement de l'Australie (14 millions); le gouvernement du Japon (13
millions); le Royaume-Uni (10 millions); le gouvernement de Suède (10
millions); suivis des fonds administrés par le Programme de
développement des Nations Unies, des gouvernements du Canada,
d'Allemagne, de la Banque asiatique de développement, des Gouvernements
de France, Norvège, Suisse et Belgique, de la Commission
européenne et du Gouvernement d'Espagne (FAO,2007b).
Plusieurs autres partenaires ont contribué à la
lutte contre cette maladie à différentes échelles (FAO,
2007b).
I.4.2. Pertes économiques : Exemple de la
Côte d'Ivoire
Selon une étude faite par KONE en 2006, les fabricants
ivoiriens ont connu un déficit de production d'aliment. Durant les 4
mois de la grippe aviaire, ce déficit est estimé à 3.400
tonnes pour SIPRA, 3.000 tonnes pour ALCI et 2.400 tonnes pour FACI. Les pertes
économiques liées au déficit de production durant les 4
mois sont également importantes. Elles sont de l'ordre de 2,6656
milliards pour la SIPRA, 2,352 milliards pour ALCI et de 1,8816 milliards pour
FACI. Au total les fabricants ont perdu 6,8992 milliards FCFA suite au
déficit de production. Cette perte correspond également au manque
à gagner dû au fait de la présence de la grippe aviaire
(KONE, 2007).
Tableau XXIV : Pertes quantitatives et économiques
liées au déficit de production de volailles en Côte
d'Ivoire
Fabricants
Périodes
|
SIPRA
|
ALCI
|
FACI
|
Avant GA (t)
|
5.000
|
4.500
|
3.600
|
Pendant GA (t)
|
1.600
|
1.500
|
1.200
|
Déficit (t)
|
3.400
|
3.000
|
2.400
|
Prix/kg (FCFA)
|
196
|
196
|
196
|
CA/avant (FCFA)
|
980.000.000
|
882.000.000
|
705.000.000
|
CA/pendant (FCFA)
|
3.136.000.000
|
294.000.000
|
235.000.000
|
Perte/mois (FCFA)
|
664.000.000
|
588.000.000
|
470.400.000
|
Perte/4 mois (FCFA)
|
2.665.600.000
|
2.352000.000
|
1.881.600.000
|
Total FCFA
|
6.899.200.000
|
Source : KONE, 2007 GA : grippe
aviaire CA : chiffre d'affaire
Au plan social, ce sont près de 4 500 emplois qui ont
été perdus de manière durable et 15 000 autres
emplois ont été menacés sur un nombre total de 30 000
emplois directs qu'offre l'aviculture ( KONE, 2007).
Les pertes minimales journalières/détaillant
dues à la Grippe aviaire se chiffrent à 24.500 FCFA, soit 637.000
FCFA/mois soit 2.548.000FCFA en 4 mois. Les indemnisations des abattages se
chiffrent à 10 288 986 frs CFA en Côte d'Ivoire.
Tableau XXV : Valeurs monétaires d'indemnisation
des abattages FCFA en Côte d'Ivoire
Localités
|
Quantité de volailles abattues
|
Montant
FCFA
|
Treichville- Marcory
|
4536
|
6.890.184
|
Marcory-village
|
464
|
704.352
|
Yopougon
|
1.100
|
1.669.800
|
Grand-Béréby
|
675
|
1.024.650
|
Total
|
6775
|
10.288.986
|
Source : MIPARH/CNLGA, 2006
La lutte contre l'IAHP dans ce pays a engendré un
bénéfice net de 10.586.736.302 FCFA. (KONE, 2007).
I.4.3. Psychose « Grippe
aviaire » : Exemple du Cameroun
Après la diffusion à la télévision
nationale d'un reportage portant sur la destruction 132 000 oeufs
avariés à Bafoussam dans la province de l'Ouest Cameroun, la
baisse drastique de la consommation du poulet et des oeufs a été
observée du fait de la psychose qui s'était emparée des
consommateurs. Cet événement n'était qu'un parmi tant
d'autres qui avaient entraîné la psychose chez le consommateur
camerounais (FOUTE, 2006).
Les pertes enregistrées chez les acteurs de la
filière étaient alors estimées à 2,572 milliards de
F CFA.
Le prix moyen du poulet sur pied est passé de 1885 frs
CFA à 1000 frs CFA.
Cette psychose entretenue par les medias a eu des
conséquences désastreuses sur l'aviculture camerounaise et
d'autres pays africains.
I.5. Information, Sensibilisation et
formation
Dans le cadre de la prévention contre la grippe
aviaire, des campagnes de sensibilisation - information et formation
auprès des différents acteurs ont été menées
à travers le continent africain. Aussi bien dans les pays atteints que
les pays encore indemnes de la présence de l'IAHP, des campagnes de
d'information et de sensibilisation ont été menées. Comme
à Madagascar (RAKOTONANAHARY, 2007), les impacts sont aussi bien
positifs que négatifs chez les populations.
Nous avons observé une forte demande en formation des
différents acteurs de la lutte contre l'influenza aviaire. Les acteurs
responsables de formation sont très nombreux : FAO, OIE, OMS,
UNICEF, EISMV, CENTRE PASTEUR, USAID, Comité nationaux de lutte,
laboratoire et autres.
I.6. Actions contre l'influenza aviaire hautement
pathogène
L'approche globale de préparation à une
pandémie doit comprendre (LAZZARI et STOHR, 2004) :
- la mise en oeuvre de mesures permettant de réduire le
risque d'apparition d'une souche ayant les qualités nécessaires
à l'initiation d'une pandémie, c'est à dire la
maîtrise de la circulation virale chez l'animal et la réduction de
l'exposition humaine aux influenzavirus aviaires;
- l'amélioration des systèmes d'alerte
précoce qui passe par une meilleure implication des différents
pays dans le réseau de l'OMS contre la grippe et peut-être par le
développement de nouveaux indicateurs;
- l'amélioration des plans nationaux de réponse
aux pandémies grippales et des capacités de réponse
nationales (DOMINGUEZ, 2005)
Nous présentons ici une synthèse des actions de
formation au niveau international, régional et national en rapport avec
l'Afrique.
I.6.1. Action internationale
Plusieurs conférences internationales et programmes sur
l'influenza aviaire hautement pathogène ont été
organisés sous l'égide de la FAO, de l'OIE, de l'OMS, de la
Banque Mondiale, et bien d'autres partenaires avec le soutien des états
et mécènes.
Ainsi, les conférences de Genève en novembre
2005, Libreville 2006, Bamako en décembre 2006, New Delhi en
décembre 2007 avaient comme principal objectif de mobiliser des
ressources financières pour les actions de lutte contre l'influenza
aviaire hautement pathogène.
Le lancement de trois programmes régionaux de
coopération technique par la FAO en janvier 2006 pour soutenir les plans
de prévention :
ï TCP/RAF/3016 pour l'Afrique de l'ouest et du centre,
ï TCP/RAF/3017 pour l'Afrique de l'est et du sud,
ï TCP/RAB/3005 pour l'Afrique du nord
I.6.2. Action au niveau africain
Plusieurs rencontres ont ponctuées la sensibilisation,
l'information et la formation sur l'IAHP. Citons entre autres :
ï Symposium sur la grippe aviaire par l'UA-IBAR en
Septembre 2005 à Nairobi (Kenya) portant sur problématique
de la prévention et de la lutte contre l'IAHP en Afrique
ï 7ème Conférence des Ministres des
ressources animales en novembre 2005 à Kigali (Rwanda) portant sur
le renforcement des capacités des pays Africains dans la surveillance de
l'IAHP.
ï Formation d'experts dans plusieurs pays pour les
exercices de stimulation de l'apparition de l'IAHP.
De plus, les actions suivantes ont été
menées :
ï Mise en place par l'UA-IBAR en 2006 de :
- Cellule de crise régionale : Gestion quotidienne des
informations zoo sanitaires et assistance technique aux pays
- Fonds d'urgence : Compensation, Stock de vaccins
- Laboratoires Régionaux de Référence
- Harmonisation et Coordination des actions
ï Réunions Régionales d'harmonisation
(CEDEAO, SADC, EAC, UMA etc.)
ï Coopération Internationale (FAO, OIE, OMS, BAD,
BM)
ï Création de Centres Régionaux de
Santé Animale (CRSA) par l'UA/IBAR, FAO et OIE :
- Bamako : CRSA Afrique ouest et centre ouvert en
décembre 2007,
- Tunis : CRSA Afrique du nord,
- Nairobi : CRSA Afrique de l'Est,
- Gaborone : CRSA Afrique australe.
Diverses réunions ont été
organisées sur l'IAHP :
ï Réunion ministérielle à Dakar,
février 2006 avec objectif de doter la sous région ouest-
africaine d'un mécanisme sous-régional de lutte contre la grippe
aviaire
ï Réunion du groupe d'experts
à Bamako (Mali), mars 2006 pour :
- Harmoniser les plans de prévention
et de la riposte contre la grippe aviaire
- Définir un projet de création de Fonds
d'urgence sous régional sous la coordination de l'UA-IBAR
ï Réunion ministérielle à Abuja
(Nigeria), juin 2006 pour :
- Mettre en place d'une stratégie régionale de
prévention et de contrôle de la grippe aviaire en Afrique de
l'Ouest,
- Créer un Fonds sous régional d'intervention
d'urgence domicilié à la Banque Africaine de Développement
(BAD)
ï Organisation de sessions de formation des
vétérinaires, médecins et techniciens de laboratoire avec
pour objectifs :
- Gestion de la crise sanitaire (UA/IBAR, EISMV)
- Épidémiologie et surveillance de la grippe
aviaire (APHIS, FAO)
- Technique de diagnostic et d'acheminement des
prélèvements (APHIS, FAO, CRSA)
- Mesures de biosécurité dans les
élevages et les marchés (APHIS)
ï Lancement « Réseau ouest et centre
Africain des laboratoires vétérinaires pour l'influenza aviaire
et les autres maladies transfrontalières » par FAO-USDA/APHIS,
décembre 2007
- Identification de deux laboratoires comme centre
d'excellence régional : Vom au Nigeria et l'ISRA-LNREV au
Sénégal
ï Mise en place d'un Comité technique
interministériel et multidisciplinaire
- Coordination de la prévention et de la lutte contre
l'IAHP.
- Rédaction des plans d'urgence pour la
prévention et la lutte contre l'IAHP
ï Réalisation des stocks de
vaccins (volailles et humains), de Tamiflu-ND, de matériel de protection
et de produits désinfectants :
- Pour une mise en oeuvre rapide des mesures sanitaires
- Pour faire rapidement une vaccination stratégique
ï Création de fonds d'intervention et
d'indemnisation (certains pays)
ï Mesures réglementaires pour éviter
l'introduction du virus en provenance de pays ou de zones infectés
- Arrêtés sur les conditions d'importation et de
contrôle des animaux et produits à risque vis-à-vis de
l'influenza aviaire;
- Arrêtés d'application des mesures de police
sanitaire
ï Définition des pouvoirs légaux des
services compétents, mesures financières, administratives et
techniques à prendre en cas de suspicion/confirmation
ï Renforcement des capacités des laboratoires
- Approvisionner en matériel de protection (PPE), de
prélèvement, de diagnostic rapide et d'acheminement au
laboratoire de référence,
- Formation des techniciens
ï Multiplication des mesures de surveillances
épidémiologiques (sérologie et suivi sanitaire)
- oiseaux sauvages des parcs et plans d'eau,
- volailles des élevages traditionnels (marchés
de volailles vivantes et villages à risque) et en élevage moderne
(zones à risques)
I.6.3. Cas des actions menées par l'EISMV de
Dakar
Parmi les prestataires de formation, l'École
Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV)
de Dakar s'est illustré par :
- La production d'outils pédagogiques de
sensibilisation
- La diffusion des connaissances scientifiques sur l'IAHP
A son actif :
ï Création d'une cellule de veille grippe
aviaire,
ï Organisation de conférences dans diverses
institutions à Dakar (BCEAO, EISMV, CRDI) sur la grippe aviaire,
ï Conception, production et diffusion par E-mail d'un
bulletin de veille informationnel sur la grippe aviaire à plus de 250
acteurs actuellement,
ï Production de 2 000 mallettes pédagogiques de
sensibilisation à vocation régionale avec la collaboration
technique de la FAO et de l'OIE,
En plus, il est à mettre à son crédit, la
participation active aux réunions internationale, régionale,
sous-régionale et nationale sur la grippe aviaire, aux appuis techniques
aux pays membres :

Figure 16 : Mallette pédagogique de
sensibilisation sur la grippe aviaire de l'EISMV. Photo : Jean Marc
FEUSSOM.
Cette mallette contient les éléments
suivants ( ANNEXE 1) :
Ø Livret de sensibilisation
Ø Des outils pour l'animation de réunion
Ø Des messages audio
Ø Des spots vidéo
Chapitre III - Discussion et recommandations
I. Discussion
I.1. Cadre d'étude et méthodologie
L'étude bilan de l'influenza aviaire a porté sur
les pays officiellement atteints de l'influenza aviaire hautement
pathogène au 31 décembre 2007. Ce choix a permis de mieux
approfondir les informations sur la description du 1er foyer dans
chaque pays. Le recueil des informations a duré 2 ans (2006 et 2007).
Le volume d'information disponible a nécessité
un tri très important et une limitation des sources majeures aux plus
officiels tels que OIE, l'OMS, la FAO. Cette limitation des sources augmente la
fiabilité et la traçabilité de l'information mais n'est
pas toujours le reflet d'une information de terrain parfois très
variable.
La fiabilité et la sensibilité des informations
délivrées nous ont orienté vers une information
officielle. Celle transmis par les pays aux organismes régionaux et
internationaux de santé animale (GAIDET et al, 2007).
L'utilisation des sources de données principales
spécialisées et la présentation des bilans par pays a
été utilisées par DOMINGUEZ (2006).
Une sous-estimation a donc sûrement été
faite du nombre de foyers mais également des pertes animales et
humaines. Certaines informations de la presse locale n'ont pas
été prises en compte faute de vérification.
L'utilisation du tableau Excel 2003 et du logiciel de
statistique épidémiologique Epi Info 3.4.1 a permis la
vérification du nombre de foyers chez la volaille et nombre de cas
humains à partir de tous les bulletins émis par les pays
infectés.
I.2. Répartition et caractéristiques de
l'influenza aviaire en Afrique
I.2.1. Origine et mode de propagation de
l'IAHP
Cette étude montre que le premier rapport émis
par un pays africain pour signaler officiellement la grippe aviaire sur le
territoire date du 08 février 2006. Elle date du 12 décembre 2003
pour la Corée du Sud en Asie du Sud-Est (OIE, 2003). Les organisations
internationales soupçonnent fortement que l'épizootie n'est pas
apparue subitement dans la région le 08 février 2006. Cette
déclaration tardive est corroborée par DOMINGUEZ (2005) en Asie
du Sud d'Est. GRUHIER (2004) pense que l'influenza aviaire hautement
pathogène sévissait depuis plusieurs mois dans les campagnes de
certains pays sud asiatiques.
En 2005, pour plusieurs experts, l'Afrique de l'Est et
l'Afrique du Nord seraient très probablement les premières
régions touchées, car elles devraient accueillir directement les
oiseaux en provenance d'Asie. Suivrait l'Afrique de l'Ouest. En effet, des
hypothèses montraient que des oiseaux migrateurs asiatiques devraient
croiser des oiseaux d'Europe occidentale sur les terres orientales de
l'Afrique. Ces derniers ramèneraient le virus en Europe et le
transmettront à d'autres oiseaux migrants vers l'Afrique de l'Ouest.
Cette possibilité d'un double croisement mettrait en péril toute
l'Afrique à plus ou moins long terme. Ainsi les appels de fonds de la
FAO devraient aider l'Afrique sur trois fronts : surveiller plus
efficacement la faune, mener des campagnes de prévention (vaccination)
et aider à l'abattage des oiseaux dans les foyers
répertoriés.
Afin de clarifier cette situation, plusieurs équipes de
chercheurs y ont travaillé (EMMANUEL, 2006). Les
chercheurs du CIRAD en collaboration avec Wetlands International (WI) et l'US
Geological Survey, qui ont équipé 45 canards sauvages au
départ de l'Afrique (Mali, Malawi et Nigeria) de balise Argos pour
étudier l'influence des contacts entre oiseaux sauvages et domestiques
sur la propagation des virus. Aucun cas d'IAHP n'a été
identifié lors de cette étude (GAIDET et al, 2007).

Figure 17 : Aire de migration des oiseaux migrateurs (Canard
pilet)
Source : AFP, 2005
Aujourd'hui, il est admis que les échanges commerciaux
jouent un rôle très important dans la transmission du virus H5N1
en Afrique.
La caractérisation des virus présents dans les
pays africains semble fortement corroborer cette hypothèse.
I.2.2. Délais entre confirmation de laboratoire,
début présumé de la maladie et rapport à
l'OIE
Le Délai entre la confirmation par le laboratoire de
référence et le rapport à l'OIE est en moyenne de 5, 27
jours. Celui entre le début présumé de la maladie et le
rapport à l'OIE a une moyenne de 23,72 jours. La durée d'envoi de
prélèvement, la durée du test mais surtout la
capacité des services vétérinaires du pays qui semblent
jouer un rôle dans la durée de ses délais. DOMINGUEZ (2006)
le regroupe au Vietnam dans les difficultés de surveillance
épidémiologique à cause entre autres des services
vétérinaires qui sont peu développés et semblent
mal organisés.
I.2.3. Nombre de foyers chez la volaille
Le nombre de foyers en Afrique représente au 31
décembre 2007, 18% du nombre de foyers dans le monde. Cela pourrait
s'expliquer par l'atteinte tardive de l'Afrique (2006) par rapport à
2003 (1er cas en Asie du Sud-Est). La différence très
significative entre le nombre de foyers en Egypte (958) et au Nigeria (60)
pourrait s'expliquer par plusieurs hypothèses. La proximité de
l'Egypte avec l'Asie du Sud Est et l'Europe, les comportements à risque
des populations et/ou la sous estimation des cas au Nigeria (FAO, 2006b). Selon
l'OMS, les informations officielles, en provenance de Chine par exemple, sont
sans doute très en dessous de la réalité et conduisent
à une grave sous estimation de l'épizootie que ce soit pour le
nombre d'élevages concernés, l'étendue des zones atteintes
et le nombre d'humains contaminés (GRUHIER, 2004). Il semble donc qu'on
ne puisse pas accorder une confiance totale aux informations officielles
faisant état d'une absence de foyers depuis juin 2004 (DOMINGUEZ, 2005).
I.2.4. Cas du bénin
Selon MONSIA (2008), le premier cas de grippe aviaire au
bénin date du 7 novembre 2007 à Adjarra, puis le 1er
décembre à Misserete, le 3 décembre à Cotonou, le
11 décembre à Porto-Novo et le 14 décembre à
Dangbo. La contamination de la ville de Cotonou serait due à 2 dindons
provenant d'Adjarra. Ces données diffèrent de celles de l'OIE.
Cela pourrait s'expliquer par le fait que l'OIE considère un pays
infecté après la notification. Le délai entre la
confirmation par le laboratoire de référence et le rapport
à l'OIE est de zéro jour. En effet, la confirmation
utilisée pour le rapport du bénin se base sur des signes
cliniques et un test de détection rapide. La confirmation faite par le
laboratoire de Padoue (Italie) date du 14 décembre 2007 soit 9 jours
après la déclaration à l'OIE.
I.2.5. Espèces Affectées
Les espèces animales affectées en Afrique sont
des oiseaux domestiques ou sauvages (Egypte, Cameroun). Le rôle des
oiseaux migrateurs sur le continent africains n'est pas encore mis en
évidence.
Pour d'autres régions, Asie du Sud Est et Europe,
plusieurs autres espèces ont été contaminées par le
virus H5N1. L'exemple du porc. (KAYE et PRINGLE, 2005).
I.3. Cas humains
12,93 % des cas et 8,83 % des décès humains
d'IAHP sont africains. Les cas humains africains pour cette épizootie
couvrent l'année 2006 et 2007 contrairement à l'Asie du Sud Est
qui a connu son premier cas en 2003 (Chine (1 cas, 1 décès)
Vietnam (3cas, 3 décès) (OMS, 2008b).
Pour le décompte des cas humains, la notification
à l'OMS n'est pas assez claire. Le manque de suivi et la non
détection de certains cas seraient à l'origine d'une certaine
sous-estimation des cas humains en Afrique.
Une différence significative entre les cas et
décès en Égypte, au Nigeria et à Djibouti. Si l'on
considère l'évolution des foyers chez la volaille et le
rôle important que joue la proximité de la volaille
infectée et l'homme (EMMANUEL, 2007) dans sa contamination, la
différence de cas et décès humains entre l'Égypte
et le Nigeria est plus frappante. Plusieurs hypothèses sont
envisagées. Une d'elle pourrait s'expliquer par une sous-estimation due
à la non déclaration ou la non détection
94,4% des personnes décédées du virus H5N1en
Egypte sont des femmes. Cela pourrait s'expliquer par le rôle très
important des femmes dans l'aviculture villageoise.
I.4. Conséquences socio-économiques en
Afrique
Les pertes économiques et sociales sont
indéniablement importantes pour l'Afrique. L'exemple du la côte
d'Ivoire et du Cameroun dans cette étude sont juste un choix pour
illustrer les conséquences de l'IAHP en Afrique.
I.5. Information, Sensibilisation et
formation
L'effectivité des comités nationaux de lutte et
leur confirmation par arrêté par les ministères de tutelles
étaient un gage d'une sensibilisation massive de tous les acteurs. Mais,
nous avons observé une certaine cacophonie de leadership chez
différents acteurs de comités de lutte contre la grippe aviaire.
Des équipes pluridisciplinaires semblaient régler des comptes
personnels au détriment de la lutte commune contre l'influenza aviaire.
La sensibilisation massive contre la grippe aviaire a été
financée par les partenaires étrangers après le premier
foyer au Nigeria et le risque pandémique exacerbé par les
médias en Afrique.
II. Recommandations
Aussi, il nous revient de formuler quelques recommandations et
perspectives pour contribuer à une lutte plus efficace contre
l'Influenza aviaire en Afrique.
II.1. Aux éleveurs
Une attention particulière devrait être
accordée aux campagnes d'information, de sensibilisation et de formation
entreprises par différents acteurs pour la lutte contre l'Influenza
aviaire.
II.2. Aux États
Il conviendrait de mettre en place des procédures
multisectorielles afin de coordonner le travail des services agricoles,
vétérinaires et de santé publique et de faciliter
l'échange des données de laboratoire et des données
épidémiologiques dans le cadre de la lutte contre l'influenza
aviaire.
II.3. Aux organisations internationales de santé
publique et bailleurs de fonds.
Une part plus importante des moyens surtout matériel et
financiers devrait être alloués aux différentes
institutions selon leurs spécialités pour la lutte contre
l'influenza aviaire.
III. Perspectives de recherches
Comme perspectives de recherches, Il serait
intéressant de réaliser :
Au plan
épidémiologique, une caractérisation des
différentes espèces affectées sur le continent africain
ainsi que les souches virales et une étude de la variation de
sensibilité en fonctions des espèces.
Au plan socio - économique,
des études pour révéler l'importance
socio-économique de la maladie dans les autres pays infectés
à l'instar de ce qui est fait en Côte d'Ivoire (KONE, 2007).
Conclusion
L'Influenza Aviaire Hautement Pathogène est une maladie
infectieuse, virulente, très contagieuse, inoculable affectant les
oiseaux et due à des virus de la famille des Orthomyxoviridae. La
maladie se caractérise par une grave atteinte de l'état
général, des signes respiratoires, digestifs et/ou nerveux
diversement associés sur un seul ou plusieurs sujets et des
lésions de septicémie hémorragique. Elle évolue
rapidement vers la mort.
Après la déclaration du premier foyer animal,
puis des cas humains en Afrique, cette épizootie a immédiatement
suscité de vives inquiétudes. Malgré, ou en raison, de
l'hyper médiatisation de cette épizootie et de la menace
pandémique qui lui est rattachée, il reste toujours difficile de
s'en faire une idée précise et réaliste.
L'objectif de ce travail était de faire un bilan
bibliographique africain de l'influenza aviaire hautement pathogène en
décrivant l'évolution spatio-temporelle de
l'épizootie ; l'origine et son mode de propagation ; les
méthodes de lutte mises en oeuvre ; les conséquences socio-
économiques ; les conséquences pour la santé humaine
et les outils de formation mise en place.
L'approche méthodologique utilisée pour la
conduite de l'étude s'était articulé autour des points
suivants : Recherches documentaires et bibliographiques ;
Identification et classification des sources d'information ; Prise de
contact avec les comités de lutte contre la grippe aviaire et
inscription aux dépêches et bulletins de veille « grippe
aviaire ». Une analyse particulière a été faite
sur tous les rapports, bulletins et documents de l'OIE, de l'OMS et de la FAO
concernant l'Afrique et en rapport avec l'influenza aviaire.
Les résultats obtenus sont les suivants :
Au 31 décembre 2007, l'influenza aviaire hautement
pathogène est apparue successivement dans les pays africains
suivants : Nigeria, Egypte, Niger, Cameroun, Burkina Faso, Soudan,
Côte d'Ivoire, Djibouti, Ghana, Togo et Bénin.
Le sous type viral isolé en Côte d'Ivoire est
identique à celui isolé en 2006 en Égypte, au Niger, au
Nigeria, au Cameroun, au Burkina Faso, et Ghana. La même souche virale a
été également isolée en Ecosse (1959), Hong Kong
(1997, 2002) en Asie du Sud-est, en Chine, en Roumanie en 2005 et en Turquie en
2006.
Sur les 348 cas humains et 215 décès
déclarés de la maladie, de 2003 à 2007, respectivement 45
de cas (Djibouti, Égypte et Nigeria) et 19 de décès sont
africains. Statistiques reparties comme suit : Égypte : 43 cas
et 18 décès ; Nigeria : 1 cas et 1 décès
et Djibouti : 1 cas.
La formation des différents acteurs de la lutte a
été effective dans plusieurs pays avec la mise en place ou le
renforcement des comités nationaux de lutte contre la grippe aviaire et
les réseaux d'épidemiosurveillance des maladies animales. Il a
été noté le rôle important de certaines institutions
comme la FAO, l'OMS, l'OIE, le CIRAD, l'AU-IBAR. L'EISMV de Dakar a produit une
mallette pédagogique de sensibilisation sur l'influenza aviaire.
L'analyse socio-économique a
révélé en pleine crise un effet média important et
une grande psychose des populations particulièrement au Cameroun
(Passage du prix moyen du poulet sur pied de 1885 frs CFA à 1000 frs
CFA, destruction des milliers d'oeufs et pertes d'emploi). En Côte
d'Ivoire, les pertes minimales journalières par détaillants de
volailles et dues à la grippe aviaire se chiffraient à 24.500
FCFA, soit 637.000 FCFA/mois soit 2.548.000FCFA en 4 mois. De plus la lutte
contre l'IAHP dans ce pays a engendré un bénéfice net de
10.586.736.302 FCFA.
Compte tenu de l'extrême contagiosité de
l'influenzavirus en cause, des pratiques d'élevage et commerciales en
cours en Afrique, du manque de moyens technico-financiers et de l'insuffisance
du maillage vétérinaire sur le continent, il apparaît
clairement que cette épizootie peut s'étendre à tout
moment et ne pourra pas être éradiquée à court
terme. Aussi recommandons-nous une mise à jour progressive de ce bilan,
une meilleure coordination des actions des luttes, de formation et des
études épidémioloques, socio-économiques de la
maladie sur le continent africain.
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2008)
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
« Fidèlement attaché aux directives de
Claude BOURGELAT, fondateur de l'Enseignement
Vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes
Maîtres et mes Aînés :
· d'avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la
dignité et de l'honneur de la profession
vétérinaire ;
· d'observer en toutes circonstances les principes de
correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon
pays ;
· de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune
consiste moins dans le bien que l'on a, que dans celui que l'on peut
faire ;
· de ne point mettre à trop haut prix le savoir que
je dois à la générosité de ma patrie et à la
sollicitude de tous ceux qui m'ont permis de réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit
retirée s'il advient que je me parjure. »
LE
(LA) CANDIDAT (E)
VU VU
LE DIRECTEUR LE
PROFESSEUR RESPONSABLE
DE L'ECOLE INTER-ETATS DE L'ECOLE
INTER-ETATS DES
DES SCIENCES ET MEDECINE SCIENCES ET
MEDECINE
VETERINAIRES DE DAKAR
VETERINAIRES DE DAKAR
VU
LE DOYEN
DE LA FACULTE DE MEDECINE
LE PRESIDENT
ET DE PHARMACIE DU
JURY
DE L'UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
DE DAKAR
VU ET PERMIS
D'IMPRIMER______________
DAKAR,
LE_______________________________
LE RECTEUR, PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE
DE L'UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
DE DAKAR
Influenza Aviaire Hautement Pathogène à
H5N1 : Bilan en Afrique de 2006 au 31 décembre 2007.
Résume :
Après la déclaration du premier foyer animal,
puis des cas humains d'Influenza Aviaire Hautement pathogène à
H5N1 en Afrique, Cette épizootie a immédiatement suscité
de vives inquiétudes pour le secteur avicole et la santé
publique. Malgré, ou en raison, de l'hyper médiatisation de cette
maladie et de la menace pandémique qui lui est rattachée, il
reste toujours difficile de s'en faire une idée précise et
réaliste.
Cette étude a été menée de 2006 au
31 décembre 2007 dans le but de faire un bilan bibliographique africain
de l'influenza aviaire hautement pathogène en décrivant
l'évolution spatio-temporelle de l'épizootie ; l'origine et
son mode de propagation ; les méthodes de lutte mises en
oeuvre ; les conséquences socio- économiques ; les
conséquences pour la santé humaine et les outils de formation
mise en place.
L'approche méthodologique s'articule autour des points
suivants : Recherches documentaires et bibliographiques ; Identification des
sources d'information ; Prise de contact avec les comités de lutte
contre la grippe aviaire (Envoi des courriers par mail ; Appels
téléphoniques ; Descentes sur le terrain.) ; inscription aux
bulletins de veille - grippe aviaire, Analyse des résultats obtenus.
Au 31 décembre 2007, l'influenza aviaire hautement
pathogène est apparue successivement dans les pays africains
suivants : Nigeria, Egypte, Niger, Cameroun, Burkina Faso, Soudan,
Côte d'Ivoire, Djibouti, Ghana, Togo et Bénin. Le sous-type viral
isolé au Nigeria est similaire à ceux identifiés dans tout
les pays africains
Sur les 348 cas humains et 215 décès
déclarés de la maladie, de 2003 à 2007, respectivement 45
de cas (Djibouti, Égypte et Nigeria) et 19 de décès sont
africains. Statistiques reparties comme suit : Égypte : 43 cas
et 18 décès ; Nigeria : 1 cas et 1 décès
et Djibouti : 1 cas.
Les pertes économiques ont été
considérables. La formation des différents acteurs de la lutte a
été effective dans plusieurs pays.
Compte tenu de l'extrême contagiosité de
l'influenzavirus en cause, des pratiques d'élevage et commerciales en
cours en Afrique, du manque de moyens technico-financiers et de l'insuffisance
du maillage vétérinaire sur le continent, il apparaît
clairement que cette épizootie peut s'étendre à tout
moment et ne pourra pas être éradiquée à court
terme.
Mots clés : Influenza
aviaire, Grippe aviaire, H5N1, Grippe du poulet, volailles, Filière
Avicole, Afrique.
Jean Marc FEUSSOM KAMENI
Email: mfeussom@yahoo.fr Tel: +221 77 544 19 82
(Sénégal) +237 77 88 98 58 (Cameroun)

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