Université de Cergy Pontoise Année
2007/2008
Master II recherche : Droit des Relations
économiques internationales
MEMOIRE
Maroc-Union Européenne : Vers un
« statut avancé »
Présenté par M. BOUZALGHA
Karim
Directeur : M. Guillaume LE FLOCH
Maître de Conférences de droit public -
Matière : Relations économiques de l'Union
Européenne
Remerciements
Je tiens à exprimer ma gratitude à
M. Guillaume Le Floch,
mon directeur de mémoire,
pour ses enseignements,
ses précieux conseils
et pour sa disponibilité remarquable.
A ma fille, Assia, née le 29 février 2008.
« Trouver une forme d'association
qui défende et protège de toute la force
commune
la personne et les biens de chaque associé,
et par laquelle chacun s'unissant à tous
n'obéisse pourtant qu'à lui-même et
reste aussi libre
qu'auparavant. ».
Jean Jacques Rousseau,
Du contrat social,
Garnier Flammarion,
2001, 256 pages.
Abréviations
AELE : Association Européenne de Libre Echange
ALEMEU: Accord de libre échange entre le Maroc et les
Etats Unis
ACP: Afrique, Caraïbes, Pacifique
BEI : Banque Européenne
d'investissement
CE : Communauté Européenne
CEDH : Convention Européenne des droits de
l'homme
CEE : Communauté Economique
Européenne
COPS : comité politique et
sécurité
CJCE : Cour de justice des communautés
européennes
DH : Dirham
EEE : Espace Economique Européen
Euro-Med: Euro-Méditerranée
FIDH : Fondation internationale des droits de
l'homme
FMI : Fonds monétaire international
GATS : General agreement on Trade an services
(accord général sur le commerce des services)
GATT: General agreement on tariffs and Trade
IEVP: instrument européen de voisinage et de
partenariat
IDE : Investissements directs étrangers
JOCE: Journal official des Communauté
Européennes
MECU : millions d'écu
MEDA : programme européen relatif aux mesures
d'accompagnement financier
MEERQ : mesure d'effet équivalent à une
restriction quantitative
MERCOSUR Marché Commun du Sud (Mercado Común del
Sur)
OIT : Organisation internationale du travail
OMC : Organisation mondiale du commerce (remplace le
GATT depuis 1994)
ONG : Organisation non gouvernementale
OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique
nord
PAC : politique agricole commune
PE : parlement européen
PECO : pays d'Europe centrale et orientale
PESD : politique étrangère de
sécurité et de défense
PEV : politique européenne de voisinage
PMR : Politique Méditerranéenne
Rénovée
PGM : Politique Globale
Méditerranéenne
PTOM : Pays et Territoires d'outre mer
PTM : pays tiers méditerranéens
R.M.C : Revue du marché commun
R.M.C.U.E : Revue du marché commun de l'Union
européenne
S.E : Son Excellence
TDC : Tarif douanier commun
TCE : Traité instituant la Communauté
Européenne
TUE : Traité instituant l'Union
Européenne
UE : Union Européenne
UMA : Union du Maghreb Arabe
ZLE : zone de libre échange
SOMMAIRE
Maroc- Union Européenne : vers un
« statut avancé»
Chapitre I : Le contenu du statut avancé
Section I : Le renforcement du dialogue politique
euro-marocain
I/ L'institutionnalisation du dialogue bilatéral
II/ La participation du Maroc à certaines politiques
européennes
Section II : Le renforcement des relations
économiques bilatérales
I/ La participation du Maroc au marché
intérieur
II/ La coopération Maroc-UE en matière
économiques et monétaires
Chapitre I : L'incertitude sur le contenant
juridique du statut avance
Section I: La possibilité d'un statut
avancé dans le cadre de l'association
I/ Un statut avancé semblable à l'Espace
Economique Européen
II/ Les similitudes du statut avance avec les accords
UE-Chili et UE-Mexique
Section II : Les enjeux d'un statut avancé
dépassant l'Association
I/ Le bouleversement de la nomenclature des accords
externes de l'Union
II/ Le rapprochement du Maroc de la situation des Etats en phase
de préadhésion
INTRODUCTION
La Méditerranée est, depuis l'Antiquité,
un carrefour de civilisations. Au travers des différents empires, elle
constituait un espace géographique propre et multiculturel. Cependant,
l'avènement des Etats-nations en Europe, puis la colonisation ont
accentué la fracture entre la rive Nord et la rive Sud. La vague de
décolonisation des années 1950 et 1960 bouleverse les relations
Nord/Sud, et le traité de Rome du 25 mars 1957 instaure une
coopération entre la Communauté Economique Européenne
(CEE) à travers l'Association des pays et territoires d'outre mer.
(PTOM). Dans une déclaration annexée au traité de Rome,
les six Etats membres fondateurs prévoient la
« possibilité d'une association des pays indépendants
de la zone franc à la CEE ». L'intérêt
porté par la CEE à la Méditerranée se
caractérise par un aide financière et un libre accès
commercial à son marché, notamment, afin de maintenir cette zone
dans le bloc de l'Ouest.
Dès son accession à l'indépendance, en
1956, Le Maroc fait le choix de se tourner politiquement et
économiquement vers l'Europe. Ce choix demeure, encore aujourd'hui, une
constante dans les relations extérieures du Royaume chérifien.
Rapidement, le Maroc milite pour une application concrète de la
déclaration annexée au traité de Rome. Le 14
décembre 1963, Rabat demande officiellement l'ouverture des
négociations avec la CEE, voyant en elle un moyen de s'affranchir de la
dépendance française. Le Maroc était pour un accord de
coopération global (économie, finance,
technique) tandis que le mandat de la Commission était
limité aux relations commerciales. L'accord d'association est
signé à Rabat le 31 mars 1969, il marque le début de
la relation entre la CEE et le Maroc. Pour le Maroc, c'est le point de
départ d'une dynamique de coopération bilatérale. Hassan
II se déclarait « optimiste quant aux perspectives d'avenir
qui s'offrent aux parties contractantes »1(*). Pour la Communauté,
l'accord s'inscrit dans une stratégie méditerranéenne
(accord avec l'Espagne, Israël, la Tunisie) afin d'affirmer sa position
dans la région face aux deux puissances.
Cet accord d'association dit
de « première génération » est
conclu pour une durée de 5 ans (art 14§1) sur la base de l'article
238 du traité instituant la Communauté Européenne (TCE).
Cet article dispose :
« La Communauté peut conclure avec les Etats
tiers, une union d'Etats ou une organisation internationale, des accords
créant un association caractérisée par des droits et
obligations réciproques, des actions communes et des procédures
particulières ».
L'accord distingue les produits industriels et les produits
agricoles. Les produits industriels marocains bénéficient d'une
franchise totale de droit de douane, dès lors qu'ils respectent la
règle de l'origine (un produit est dit marocain si 40 à 50%
minimum est d'origine marocaine). Cela concerne 8% des exportations marocaines.
Les avantages consentis par Rabat portent sur 7% des importations
marocaines. La CEE a notamment obtenu une réduction erga omnes
(à l'égard de tous les Etats membres). Pour les produits
agricoles, les concessions de la CEE sont limitées. Sont exclus
l'ensemble des fruits et légumes sauf les agrumes2(*). Cependant, pour
bénéficier de l'abattement de 80% du TDC (tarif douanier commun),
le prix des agrumes marocains doit être supérieur au prix de
référence fixé par la CEE. D'autres produits agricoles
bénéficient d'un abattement du TDC (conserve de poisson, viande,
épices, farine, huile...). Au total, 50% des exportations agricoles du
Maroc entrent sur le marché communautaire avec des
réductions tarifaires. A la suite de l'adhésion de la Grande
Bretagne, de l'Irlande et du Danemark (1972), un protocole additionnel à
l'accord de 1969 est adopté.
L'article 14§2 de l'accord d'association prévoit
l'ouverture de négociations dès la fin de la troisième
année au plus tard, en vue de conclure un nouvel accord « sur
des bases élargies ». Parallèlement, une
vision d'ensemble de la Méditerranée se développe,
une Politique Globale Méditerranéenne (PGM) est adoptée au
sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement à Paris
(1972). C'est dans ce contexte que s'ouvrent les négociations entre le
Maroc et la CEE en 1973, elles aboutissent à la signature d'un accord de
coopération le 27 avril 19763(*), entré en vigueur le 1er novembre 1978. Cet
accord porte sur la coopération commerciale, financière,
technique et dans le domaine de la main d'oeuvre. Il ouvre un accès
préférentiel aux produits industriels marocains et des
réductions tarifaires pour les produits agricoles (mais les produits
sensibles comme les agrumes et les tomates restent soumis à des
conditions de prix minimum et de quantité).
En contrepartie, le Maroc accorde la clause de la nation la
plus favorisée à la Communauté.4(*) De plus, le Maroc
bénéficie d'une aide financière de la CEE et de
prêts de la Banque Européenne d'Investissement (BEI), les
crédits sont alloués par le biais de protocoles quinquennaux: Les
trois premiers protocoles couvrent la période 1978-1991, l'aide de la
Communauté s'élève à 653 MECU, notamment, pour
l'agriculture et les infrastructures. Le programme 1992-1996 comporte une aide
de 438 MECU et 598 MECU de prêts pour les réformes
économiques et sociales, la santé, la décentralisation
...
L'adhésion de la Grèce (1981) puis celle de
l'Espagne et du Portugal (1986) bouleverse la PGM, et a des
conséquences importantes sur la relation euro-marocaine. D'une part, des
protocoles additionnels sont adoptés pour adapter l'accord de
coopération à l'élargissement de la CEE. D'autre
part, les accords de pêche bilatéraux du Maroc avec
l'Espagne et de Portugal sont communautarisés. Ainsi, l'accord de
pêche constitue un volet extérieur vital de la politique commune
de pêche.
Par ailleurs, la libéralisation de l'économie
mondiale provoque la disparition inéluctable des avantages du
Maroc contenus dans l'accord de coopération 1976. Ainsi, les
accords de libre échange que la CEE conclus avec d'autres
régions du monde, notamment ceux conclus avec les Etats
Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), les pays de l'Europe centrale et
orientale (PECO) ou l'Amérique latine réduisent l'avantage
comparatif du Maroc, et rendent obsolète l'accord de coopération
de 1976. Au niveau régional, la situation des pays du sud de la
Méditerranée depuis les années 70 s'est fortement
dégradée: forte croissance démographique, chômage
élevé (en moyenne 20%), endettement, déséquilibre
de la balance des paiements, faible développement. L'écart
de développement entre les deux rives est un facteur
d'instabilité pour la Communauté, confrontée aussi au
défi de l'élargissement à l'Est à la fin des
années 80. En 1989, la Commission élabore la Politique
Méditerranéenne Rénovée (PMR), dans laquelle elle
reconnait que « ces problèmes, en particulier, ceux du
Maghreb, sont aussi les nôtres, tant est grande leur influence sur la
sécurité de la région et les pressions migratoires qui en
découlent pour la Communauté »5(*).
Deux autres propositions de la Commission6(*) sont consacrées de
la conférence euro-méditerranéenne de Barcelone du 27 et
28 novembre 19957(*). La
déclaration de Barcelone, adoptée à l'issu de la
Conférence comporte trois volets : « le partenariat
politique et de sécurité, le partenariat économique
et financier et le partenariat social, culturel et humain ».8(*) Le volet politique est
marqué par l'affirmation du principe du respect du droit (chartes des
nations unies, Etat de droit, droits de l'homme, démocratie). Le volet
économique et financier ambitionne la création d'une vaste zone
de libre échange en 2010, par le biais « de nouveaux accords
euro-méditerranéens et des accords de libre échange entre
partenaires de l'Union ». De plus, le renforcement de l'aide
financière est géré dans les programmes pluriannuels
tenant compte des spécificités de chaque partenaire. Et le volet
social et humain met l'accent sur la société civile et sur
l'aspect sécuritaire ! (immigration clandestine, terrorisme, trafic de
drogue).
Cette vision multilatérale
euro-méditerranéenne est complémentaire avec la voie
bilatérale des accords d'association. Or, tenant compte du contexte
du processus de Barcelone et d'érosion de ses avantages, le gouvernement
marocain entame, dès 1992, des négociations pour un accord
avec l'Union Européenne9(*). Pour le Maroc, il s'agit de préciser les
domaines dans lesquels les objectifs prévus par le processus de
Barcelone peuvent être développés de façon
bilatérale. L'accord d'association est signé le 26 février
1996, il est entré en vigueur le 1er mars 2000 après avoir
été ratifié par les parlements des quinze Etats membres de
l'Union européenne10(*). Cet accord constitue désormais la base
juridique des relations bilatérales euro-marocaines. Il s'inscrit dans
un processus régional euro-méditerranéen11(*).
L'accord d'association est conclu pour une durée
illimitée. Il rappelle dans son préambule la proximité,
l'interdépendance et les valeurs communes qui lient les
parties, ainsi que les excellents liens existants entre la
Communauté et leurs Etats membres d'une part, et le Maroc, d'autre part.
Ces liens sont fondés sur la réciprocité, le partenariat,
le codéveloppement, le respect des principes démocratiques et des
droits de l'homme. Il reprend les trois volets de la déclaration de
Barcelone (dialogue politique et sécurité, économique et
financier, et social, humain et culturel) et met en place une structure
institutionnelle. En matière politique et sécurité,
l'accord d'association prévoit un dialogue institutionnalisé et
régulier, notamment, sur la question de l'Etat de droit, de la bonne
gouvernance et des droits de l'homme ainsi que dans les domaines
sécuritaires (lutte contre le terrorisme, l'immigration clandestine,
trafic de drogue...). Sur le plan économique et financier, l'objectif
est d'établir progressivement une zone de libre échange dans les
12 ans qui suivent l'entrée en vigueur de l'accord, et soutenir
financièrement les réformes économiques ainsi que le
développement social. L'association illustre les liens croissants tant
économiques, politiques, que culturels entre le Maroc et l'Europe
(d'ailleurs, comme en 1963, c'est le Maroc qui est à l'initiative).
En 2004, L'UE propose à ses voisins de l'Est et
du Sud une relation privilégiée, en instituant la politique
européenne de voisinage (PEV). La PEV s'adresse aux voisins
géographiques de l'Union n'ayant pas vocation à
l'adhésion. Elle repose sur une idée fondamentale :
« il est dans l'intérêt mutuel de l'Union et de ses
voisins de bâtir une relation plus forte et plus profonde [...] car,
la pauvreté, le chômage, les conflits gelés risquent
d'avoir des répercussions sur l'Union Européenne en terme
d'immigration clandestine, de dégradation de l'environnement et de
terrorisme 12(*)
».
Pour la mise en oeuvre, l'Union conclut avec les pays
concernés des « plans d'action PEV » sur trois ans
renouvelables. Ces plans sont adaptés à la situation
spécifique de chaque partenaire et comportent des actions communes
accompagnées d'instruments financiers : c'est la
différenciation. Dans le domaine de la PEV, le Maroc apparait comme le
pays le plus avancé. En effet, le Maroc a utilisé la
totalité des fonds européens du programme MEDA. Sur le plan
commercial, 70% des investissements directs étrangers au Maroc
proviennent de l'Union Européenne et la part de l'Union dans le volume
du commerce extérieur marocain est de 66% (soit 15 milliards d'euros).
De plus, Le plan d'action UE-Maroc prévoit une enveloppe de 654 millions
d'euros pour la période 2007-2013, ce qui fait du Maroc le premier
bénéficiaire des fonds de l'instrument européen de
partenariat et de voisinage (IEVP) et l'un des principaux partenaires
commerciaux de l'Union dans toute la
Méditerranée13(*). Sur le plan sectoriel, les deux parties ont mis en
place une architecture institutionnelle s'inspirant du régime de
préadhésion à l'Union Européenne. Sept sous
comités sont crées: justice et sécurité, droits de
l'homme et démocratie, agriculture et pêche, marché
intérieur, industrie commerce et service, recherche et innovation, et
transport, environnement et énergie. Ces comités permettent
d'explorer de nouveaux champs de coopération.
Sa Majesté le roi Mohamed VI, lors de sa visite
à Paris le 20 mars 2000 a affirmé que le moment était
venu pour le Maroc et l'UE d'aller plus loin dans leurs relations :
« Le moment est venu de donner à l'agenda
européen dans notre région des tonalités
différentes; Des tonalités qui laisseraient espérer au
Maroc comme à d'autres pays du Sud de la Méditerranée,
qu'ils pourraient prétendre à un partenariat qui serait à
la fois : Plus (...) que l'Association et (...) un peu moins que
l'adhésion ».
Depuis cette initiative, les déclarations se
multiplient, de part et d'autre, en faveur du statut avancé14(*). Pourquoi un statut
avancé ?
Le statut avancé est avant tout une revendication du
Maroc. En effet, Il y a une réelle volonté politique de Rabat
d'atteindre le plus grand rapprochement possible avec l'Union (D'ailleurs, en
1987, La CEE a rejeté la demande d'adhésion du
Maroc15(*)). Au
delà de la proximité géographique, des liens historiques
et économiques, le Maroc voit dans l'ancrage européen un
moyen de se moderniser et de se développer, s'inspirant
de l'exemple de l'Espagne, du Portugal ou des PECO :
« Le Maroc est fasciné par la faculté qu'a l'UE de
produire du développement »16(*).
Pourquoi l'Union Européenne soutient-elle le statut
avancé du Maroc ?
L'Union a quatre raisons d'accepter cette revendication de
Rabat. D'abord, elle apprécie la volonté claire du Maroc de se
rapprocher de l'UE. Deuxièmement, le Maroc a un rôle
stratégique en raison des défis communs qui unissent les deux
parties (immigration, terrorisme, réchauffement climatique, pêche,
trafic de drogue). D'ailleurs, en matière d'immigration, le Maroc est
passé du statut de « pays d'émigration »
à celui de « pays de transit », faisant face comme
l'Union aux flux migratoires subsahariens. Troisièmement, l'UE
veut développer son influence (son « soft
power ») sur la scène internationale et régionale
face au projet de grand moyen orient des Etats Unis17(*). Et quatrièmement,
l'UE veut encourager les réformes internes du Maroc.
Les déclarations nombreuses et enthousiastes en faveur
du statut avancé résument ce partenariat renforcé en
deux phrases: « Plus que l'association et moins que
l'adhésion » en ce qui concerne la valeur juridique, et
« Tout sauf les institutions » en ce qui concerne le
contenu. Malgré cette unanimité apparente, le statut
avancé du Maroc reste une notion floue. Ce floue laisse une marge de
négociation aux parties, mais il soulève aussi de
véritables questions de fond. Actuellement, le statut avancé
n'existe pas. Il reste à définir. Lors du 6e
conseil d'association, en juillet 2007, les parties ont décidé de
mettre en place un groupe de travail ad hoc chargé de donner un
contenu et une forme juridique au statut avancé18(*). Ce groupe de travail doit
rendre ses conclusions à l'automne 2008 afin d'établir un
« nouveau lien contractuel » qui remplacera l'accord
d'association. La première réunion du groupe de travail s'est
tenue vendredi 16 mai 2008 à Bruxelles19(*) L'adoption du statut avancé est prévue
sous l'égide de la présidence française20(*). En attendant l'adoption
définitive de ce nouveau lien contractuelle, il s'agit de renforcer
l'accord d'association actuel. De plus, le traité CE permet
à l'Union de conclure des accords de coopération ou
d'association avec les pays tiers. Au delà de l'association, il n'y a
que l'adhésion. Existe-t-il réellement, comme l'affirme Rabat,
un espace contractuel entre l'association et l'adhésion ?
Par ailleurs, le statut avancé comporte des
similitudes avec d'autres accords d'association conclus par l'Union. Comment
situer le statut avancé par rapport aux associations déjà
très avancées comme notamment, l'Espace Economique
Européen?
Et, en quoi l'association elle-t-elle un cadre juridique
inapproprié pour renforcer les relations euro-marocaines?
Le cas du Maroc illustre la complexité des relations
Nord/Sud de la Méditerranée, et pose la question du degré
maximal de la PEV et du processus de Barcelone. Le concept de
« statut avancé » apparait comme le versant
bilatéral du projet d'Union pour la
Méditerranée21(*). L'avenir du concept dépend notamment, de la
capacité des Partie à lui donner un contenu (Chapitre
I) et un contenant juridique (Chapitre II).
CHAPITRE I :
LE CONTENU DU STATUT AVANCE
Le contenu du statut avance porte sur le renforcement du
dialogue politique euro-marocain (Section I) et sur le renforcement des
relations économiques (Section II)
Section I : Le renforcement du dialogue politique
euro-marocain
Le dialogue politique euro-marocain, dans le cadre du statut
avancé, se caractérise par une institutionnalisation (I) et par
la participation du Maroc à certaines politiques européennes
(II).
I/ L'institutionnalisation du dialogue bilatéral
L'institutionnalisation du dialogue politique se
caractérise par la mise en place d'instances de promotion de l'Etat de
droit (A) et par un soutien aux réformes politiques du Maroc (B).
A) La mise en place d'instances de promotion de l'Etat de
droit
Le dialogue politique euro-marocain porte sur la promotion des
droits de l'homme (1) et le prévoit une convergence politique (2).
1) Le dialogue euro-marocain en matière de droits de
l'homme
Le titre Ier de l'accord d'association est consacré
au dialogue politique (article 3, 4 et 5). Il permet la mise en place
d'instances de dialogue politique renforcé, afin de promouvoir des
valeurs communes: droits de l'homme, démocratie, bonne gouvernance, Etat
de droit ...
Dans le passé, les droits de l'homme étaient
l'un des principaux sujets de discorde entre l'UE et le Maroc. En effet, le
programme MEDA était fondé sur « le respect des
principes démocratiques et de l'Etat de droit ainsi que des droits de
l'homme et des libertés fondamentales » (Appelé
« clause droits de l'homme »). Cette clause est une
condition politique pour l'aide financière, dont la violation est
susceptible d'entrainer la suspension du programme22(*).
Cette clause figure dans tous les accords d'association entre
L'UE et les PTM. De même, on retrouve des clauses similaires dans les
accords de l'UE avec les PECO et avec les ACP23(*). L'article 2 de l'accord
d'association euro-marocain dispose:
« Le respect des principes démocratiques et
des droits fondamentaux de l'homme, tels qu'énoncés dans la
déclaration universelle des droits de l'homme, inspire les politiques
internes et internationales de la Communauté et du Maroc et constitue un
élément essentiel du présent accord ».
L'article 90 de la déclaration annexée à
l'accord d'association explicite l'expression « élément
essentiel ». Selon cette déclaration, la partie qui
considère que l'autre a violé ses obligations peut prendre des
mesures appropriées sans en référer au conseil
d'association lorsqu'il s'agit d'une « urgence
spéciale ». L'adoption de l'Acte unique européen en
1986 renforce les pouvoirs du Parlement Européen, l'article
237§2 instaure une procédure d'avis conforme en matière de
traité d'adhésion et de protocole financier. En vertu de
l'article 238§2, ces accords sont conclus à l'unanimité par
le conseil après avis conforme du parlement, qui se prononce à la
majorité absolue. Or, le 15 janvier 1992 le Parlement
européen refuse de donner un avis conforme au 4ème protocole
conclu entre la Communauté et le Maroc. Le Parlement critiquait ainsi
les violations des droits de l'homme au Maroc.
Considérant ce refus du PE comme une ingérence
dans ses affaires intérieures, le Maroc décide de geler les
négociations relatives au renouvellement de l'accord de pêche et
renonce au bénéfice dudit protocole. Cette crise s'est
résolue par l'approbation du parlement le 28 octobre 1992 des
négociations euro-marocaines pour un accord de 3ème
génération, prévoyant une ZLE.
La mise en place de plusieurs instances de dialogue
politique vise à éviter les incidents de ce genre, mais
aussi, à rapprocher les deux partenaires autour de valeurs communes.
Ainsi le Maroc est le premier pays du Sud Méditerranée à
avoir un comité droits de l'homme dans le cadre du plan d'action,
adopté en juillet 2005. Et depuis novembre 2006, le Maroc et l'UE ont
eu deux rencontres du sous-comité Droits de l'Homme, démocratie
et gouvernance.
Cependant, le sous comité droits de l'homme apparait
comme une instance politique de dialogue, qui ne dispose pas d'un pouvoir
propre de décision. Le but de cette instance est de promouvoir les
droits de l'homme au Maroc par le dialogue et l'incitation. En effet, les
articles 80 et 81 de l'accord d'association donnent le pouvoir de
décision et de recommandation au Conseil d'association pour tous les
domaines relevant de l'accord. Le conseil peut déléguer tout ou
partie de ses pouvoirs au comité. Les sous comités comme le
groupe de travail ah hoc sont crées sur la base de l'article 84 de
l'accord, qui dispose que le Conseil peut créer tout groupe de travail
ou organe nécessaire à la mise en ouvre de l'accord.
2) La convergence politique euro-marocaine
Pour les deux partenaires, le statut avancé se
caractérise par une convergence politique. Le gouvernement marocain a
proposé à la Commission Européenne plusieurs pistes
dans lesquelles cette convergence peut être institutionnalisée. Il
existe déjà une concertation au niveau gouvernemental, avec les
réunions annuelles des ministres des affaires étrangères
au conseil d'association et le dialogue politique renforcé au niveau des
hauts fonctionnaires. Le statut avancé prévoit de mettre en place
une commission parlementaire mixte Maroc-UE, afin d'ouvrir un forum
d'échange entre les élus. L'institutionnalisation parlementaire
fait partie de la convergence politique entre l'Union et le Maroc. A cet
égard, l'article 190 du règlement intérieur du PE
dispose:
« Le PE peut constituer des commissions
parlementaires mixtes avec des parlementaires d'Etats associés à
la Communauté ou d'Etats avec lesquels des négociations
ont été engagées en vue d'une adhésion... Ces
commissions peuvent formuler des recommandations à l'intention des
parlementaires participants. En ce qui concerne le PE, celles-ci sont
renvoyées à la commission compétente qui présente
des propositions quant aux suites à leur donner ».
Un tel rapprochement institutionnalisé, entre le PE et
le parlement marocain vise
à promouvoir les échanges humains et politiques,
et à favoriser la convergence des législations. En
effet, les relations interparlementaires, les contacts impliquant les parties
politiques marocains et européens et les contacts personnels entre
membres des parlements contribuent à une meilleure compréhension
mutuelle et constituent une dimension essentielle du partenariat
privilégié entre l'Union et le Maroc. Les partenaires envisagent
des échanges entre élus et des programmes renforcés de
stage pour les assistants parlementaires marocains tant dans les parlements des
Etats membres qu'au PE. De plus, le statut avancé est un cadre
approprié à la rencontre entre les partis politiques marocains et
leurs homologues européens, pour faire converger leurs points de vue sur
des thématiques d'intérêt commun. A terme, ces contacts
peuvent aboutir à l'institutionnalisation d'une assemblée
parlementaire euro-marocaine. Un tel parlement euro-marocain serait susceptible
de faire des recommandations tant au gouvernement marocain qu'aux institutions
communautaires et aussi de formuler des positions communes sur les
problématiques couvertes par l'accord d'association.
B) Le soutien de l'UE aux réformes politiques du
Maroc
L'UE soutient la transition démographique du Maroc (1)
et soutient la modernisation de l'administration marocaine (2).
1) Le soutien à la transition démocratique du
Maroc
Depuis la mort du roi Hassan II en juillet 1999, le Maroc a
entrepris un important processus de démocratisation, avec notamment, le
soutien politique et financier de l'Union Européenne. Lors de sa visite
officielle au Maroc les 5 et 6 mai 2008, le président du parlement
européen Hans Gert Pottering a déclaré que le statut
avancé était « une réponse au rythme soutenu des
réformes entreprise par le Royaume ». Cependant, plus qu'une
réponse, la démocratisation du Maroc est un élément
essentiel du statut avancé. Dans cette optique, le roi Mohamed VI a
crée le 7 janvier 2004 l'Instance Equité et
réconciliation, dirigée par l'ancien prisonnier politique Driss
Ben Zekri. Cette commission, chargée d'enquêter sur les
disparitions et détention arbitraires a distribué environ 800
millions de dirhams24(*)
aux victimes des « années de plomb ». Mais, les
coupables ne sont pas poursuivis en justice.
Dans son rapport intitulé « mise en oeuvre
de la PEV en 2007, rapport de suivi du Maroc »25(*), la Commission
Européenne note les progrès et lacunes du Maroc. L'Union se
félicite de la réforme du code de la famille
(« Moudawana ») adoptée en janvier 200426(*), de la réforme du code
de la presse, du degré de transparence lors des élections
législatives de septembre 2007, et des mesures de lutte contre la
corruption. Sur le plan des conventions internationales, le rapport
relève les progrès dans l'adoption des conventions des Nations
Unies27(*) et la
levée de certaines réserves28(*). Mais le rapport constate les dysfonctionnements
persistants du système judiciaire, les sérieuses entraves
à la liberté de la presse, les insuffisances dans la lutte contre
le travail des enfants, et la situation dans les prisons (l'observatoire
marocain des prisons fait état de violences et de tortures)29(*). De même la FIDH
reconnait les avancées démocratiques du Maroc, mais souligne les
importantes déclarations interprétatives (art. 2 et 15) et
réserves (art. 9, 15, 16, 29) qui ont accompagnées la
ratification de la Convention de lutte contre toutes formes
de discrimination à l'égard des femmes30(*). La FIDH et les associations
marocaines de droits de l'homme mettent aussi en avant le traitement des
migrants subsahariens au Maroc (violences, pas d'accès aux soins,
discriminations), le maintien formel de la peine mort (Depuis 1993, le Maroc a
instauré un moratoire sur les exécutions), les discriminations
à l'égard de la minorité berbère, le manque
d'indépendance de la justice et les violences commises dans la lutte
contre le terrorisme31(*).
2) Le soutien de l'UE à l'administration marocaine
Comme en matière de droits de l'homme, Le Maroc aspire
à se rapprocher des standards européens en matière de
bonne gouvernance. Le programme d'appui à la mise en oeuvre de l'accord
d'association (PAAA) a pour objectif spécifique d'appuyer
l'administration et toutes les institutions publiques marocaines en apportant
à celles-ci l'expertise, l'assistance technique et les outils de travail
nécessaires à la réalisation des objectifs et au respect
des obligations fixées dans l'accord d'association.
Le programme est « à la demande »,
c'est-à-dire que l'Administration marocaine formule ses besoins dans le
cadre de plan opérationnels annuels. Il introduit le jumelage
institutionnel consistant en l'envoi d'experts de l'administration
européenne pour des missions de longue durée (jusqu'à 24
mois) au sein des administrations publiques marocaines. Ce programme vise
notamment à aider le Maroc dans les domaines critiqués par le
rapport32(*)
(Administration pénitentiaire, fiscale, douanière33(*), système judicaire,
administration policière...). Le statut avancé permettra la mise
en place d'un système d'aide à l'appareil judicaire marocain,
condition indispensable au renforcement de relations bilatérales. En
effet, l'objectif est d'améliorer les conditions de détention, de
développer les détentions alternatives, et les mesures de
réinsertion pour lutter contre la surpopulation carcérale. Cette
aide vise aussi à la formation des magistrats, notamment dans le domaine
des affaires familiales (les pensions alimentaires, mesures éducatives,
l'aide sociale aux familles...). Dans les domaines de moindre importance, il
existe aussi des jumelages « courts » d'une durée de
huit mois.
Le PAAA au Maroc s'articule en deux phases, avec un budget
initial de 5 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 15 millions additionnels.
La gestion du programme est assurée, avec l'appui de la
Délégation de la Commission Européenne, par une
Unité de Gestion du Projet (UGP) mise en place par le Ministère
des Affaires Etrangères et de la Coopération du Maroc. Toute
proposition de projet, en particulier émanant des Ministères et
autres Administrations publiques marocaines ainsi que toute demande
d'information doit être adressée à l'UGP. Il existe
actuellement 25 opérations de jumelages. L'UGP finance aussi des projets
ruraux, comme par exemple le projet « Appui à
l'amélioration de la situation de l'emploi de la femme rurale et gestion
durable de l'Arganeraie dans le Sud-ouest du Maroc » (projet
Arganier). Ce projet a pour objectifs globaux de contribuer au
développement d'une participation active des femmes rurales en tant
qu'acteur de développement économique et social de la
région de l'Arganeraie et de contribuer à un regain
d'intérêt des populations locales à la gestion et au
développement durable de l'Arganeraie.
Tandis que l'accord d'association actuel organise le jumelage
institutionnel, le statut avancé prévoit des opérations de
jumelage au niveau décentralisé34(*). La coopération décentralisée
consiste à développer des jumelages entre villes
marocaines et villes européennes. L'exemple à suivre est celui du
jumelage en Casablanca et Bordeaux, qui a donné lieu à de vastes
échanges culturels, institutionnels et économiques. Il est vrai
que la coopération décentralisée connait un
succès particulier avec la France, principalement, pour des
raisons historiques. Parmi les exemples récents, on peut citer la
coopération décentralisée maroco-espagnole entre la
région Tanger-Tétouan et celle d'Andalousie. Une convention
de coopération portant sur la formation et le renforcement des
capacités de bonne gouvernance locale a été signée
en octobre 2007 à Tanger.
Le jumelage décentralisé est cependant
caractérisé par des limites structurelles qui
empêchent les villes marocaines de construire des partenariats et de
profiter d'échanges avec les villes européennes. Le renforcement
de la coopération décentralisée dans le cadre du statut
avancé prévoit notamment de pallier à l'absence
d'organisme spécifique chargé de la coopération
internationale des collectivités locales. Car, en l'absence d'une telle
structure, les villes marocaines s'engagent seules, avec des moyens modestes,
en s'appuyant sur des liens personnels qu'ils entretiennent avec leurs
homologues étrangers. Les partenariats se font alors au hasard des
rencontres et les projets tantôt aboutissent, tantôt
échouent.
De plus, la tutelle de l'Etat et les oppositions
administratives entre pilotage locale ou étatique bloquent certaines
initiatives. Surtout que les collectivités locales ont besoin d'un
apport financier adapté, car elles n'ont pas de ressources suffisantes
et sont dépendantes des subventions de l'Etat. Puis, de nombreux
élus locaux marocains ne parlent pas de langues
étrangères, et ont peu de capacité pour
mobiliser les milieux d'affaires. Dans ce contexte, les partenariats conclus
sont inégaux, et souvent, les villes du nord ne trouvent pas
d'interlocuteurs crédibles au Sud. Ainsi, la mise en place
d'une structure euro-marocaine de jumelage décentralisé
et un soutien financier permettra de résoudre ses problèmes
structurels qui limitent l'essor de la coopération
décentralisée. Car pour le moment, seules les grandes villes
peuvent conclure des partenariats. A cet égard, le comité des
régions de l'UE pourrait promouvoir le dialogue entre les
collectivités territoriales, et un statut d'observateur pourrait
être accordé à l'Association Marocaine des
Collectivités Locales au sein du comité.
II/ La participation du Maroc à certaines politiques
européennes
Le statut avancé comprend une participation
croissante du Maroc à la politique étrangère et de
sécurité commune (PESC) et à la politique
étrangère de sécurité et de défense (PESD)
(A) et un renforcement de la coopération sectorielle (B).
A) La participation du Maroc en matière de
sécurité et de défense
Le Maroc joue un rôle stratégique dans le lutte
de l'UE contre « tous les fléaux » (1), il est aussi
un allier pour le maintien de la paix dans la région (2).
1) Le rôle stratégique du Maroc dans la lutte
européenne contre « tous les fléaux »
La région Méditerranée est un foyer de
crises et d'instabilité. La sécurité régionale doit
donc être gérée au niveau euro-méditerranéen,
car les défis sont communs aux deux rives. C'est pourquoi la dimension
sécurité et défense est un élément essentiel
du processus de Barcelone, mais aussi de la PEV (Terrorisme, immigration
clandestine, prolifération nucléaire, trafic de drogue...). Dans
ce domaine, la position géographique du Maroc lui donne un rôle
majeur. En effet, le détroit de Gibraltar (qui sépare Tanger de
l'Espagne de seulement 14 km) est un point stratégique en matière
de trafic et d'émigration clandestine. La question de l'immigration
clandestine a changé de nature entre le Maroc et l'UE. Certes, le Maroc
reste imprégné par la « culture de
l'émigration ». Mais, de plus en plus, le Maroc se retrouve
à gérer le flux migratoire en provenance de l'Afrique
subsaharienne. Si bien que l'émigration passant par le Maroc à
destination de l'Europe devient une préoccupation commune du Maroc et de
l'UE. L'article 4 de l'accord d'association dispose :
« Le dialogue politique porte sur tous les sujets
présentant un intérêt commun pour les parties, en
particulier, sur les conditions propres à garantir la paix, la
sécurité et de développement régional en
appuyant les efforts de coopération ».
Lors de la 6ème session du conseil
d'association, l'Union s'est félicitée dans une
déclaration, de l'intérêt marqué par le Maroc pour
la PESC et PESD. Dans ce cadre, un dialogue politique est institué au
mois de décembre de chaque année35(*). Malgré tout, le Maroc reste un pays
d'émigration car 29% des hommes entre 18 et 65 ans, soit 4 millions de
marocains ont déclaré en 2000 qu'ils voulaient
émigrer36(*). La
coopération en matière de sécurité existe dans le
cadre de divers instruments méditerranéens, dont le
« groupe 5+5 »37(*). Mais le Maroc souhaite renforcer la
coopération sur la voie du statut avancé. D'abord, il s'agit de
faire participer le Maroc aux travaux du Conseil en matière de PESC,
notamment les questions qui touchent à
« l'étanchéité, la sécurité
et à la surveillance » du détroit de Gibraltar.
Puis, il est nécessaire de faire aboutir les
négociations sur un accord de réadmission entre les Etas membres
l'UE et le Maroc. En septembre 2000, des mandats ont été
donnés à la Commission pour négocier des accords avec le
Maroc, mais les négociations n'ont pas encore abouti. A ce jour, quatre
accords de réadmission ont été conclu par le Maroc avec la
France (1993), l'Italie (1998), l'Espagne (1992) et l'Allemagne (1998)38(*). Dans ce domaine, l'article 69
de l'accord d'association entre le Maroc et l'UE se veut « Un
instrument [pour répondre] à l'immigration clandestine et aux
conditions de retour des personnes en situation irrégulière au
regard de la législation relative au séjour et à
l'établissement applicable dans le pays hôte ».
Dans l'acte final annexé à l'accord, une
déclaration commune des parties relative à la réadmission
affirme « les parties conviennent d'adopter bilatéralement des
dispositions et mesures appropriées pour la réadmission des
ressortissants... »39(*).
De paire avec l'aspect juridique, le Maroc demande aussi un
renforcement du soutien financier pour faire face aux flux migratoires. Car le
Maroc manque de moyens techniques et humains pour surveiller le détroit,
les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, les longues côtes maritimes
et la frontière avec l'Algérie. (Au-delà de l'immigration
clandestine, il y a aussi les problèmes de trafic de drogue40(*), de la contrebande et du
terrorisme, qui profitent aussi de la porosité des frontières).
En matière de PESC et de PESD, le Maroc et l'Union envisagent, dans le
cadre du statut avancé, de développer leur coordination au sein
des instances multilatérales telles que l'OTAN, l'UMA, le groupe 5+5, le
Conseil de l'Europe ou les Nations Unies. L'objectif est de définir,
lors de sommet Maroc-UE, les grandes orientations par des positions
communes, des actions communes, ou des stratégies communes sur le
modèle de la PESC. Cette coordination permet au Maroc de renforcer sa
position sur la scène internationale et régionale.
Pour l'Union, il s'agit de profiter des atouts
géostratégiques du Maroc afin de développer son influence
sur les régions Afrique et Méditerranée.
Compte tenu de l'écart de puissance sur la
scène internationale, la convergence politique consiste en
réalité en l'alignement « au cas par cas du Maroc sur
les déclarations, démarches et positions de l'UE en
matière de PESC ». Le Maroc a marqué son accord de
principe pour s'aligner au « cas par cas » sur les
décisions PESC de l'UE mais n'a pas encore définit les
procédures de mise en oeuvre de ces décisions.
En ce qui concerne la valeur juridique des normes
édictées dans le cadre de la coopération en matière
de sécurité et défense, il est important de rappeler
que ces actes ont une valeur obligatoire pour les parties, elles doivent mettre
en oeuvre les positions communes adoptées par consensus et s'abstenir de
tout acte contraire, sous peine d'engager leur responsabilité
internationale. Par ailleurs, la lutte contre le terrorisme est aussi un
défi commun (Le Maroc a subi plusieurs attentats en mai 2003, puis, en
mars et avril 2007) qui nécessite un renforcement de la
coopération en matière judicaire (extradition, coopération
des services de police et des agences de renseignements, coopération des
magistrats). A cet égard, les parties ont conclu un code de conduite
dans la lutte contre le terrorisme.
2) La participation du Maroc aux opérations de maintien de
la paix
La stabilité de la région et le maintien de la
paix sont des préoccupations partagées par les deux rives de la
Méditerranée, notamment, en matière de prévention
et gestion de crises.
Ainsi, suite aux hostilités ethniques entre les
communautés serbes, croates et bosniaques, en 2004, l'UE a
décidé de prendre le relai des forces de l'OTAN41(*) pour faire respecter l'accord
de Dayton/Paris (Accord-cadre général pour la paix en
Bosnie-Herzégovine) : C'est l'opération ALTHEA. Le Maroc et
l'UE citent l'exemple réussi de l'opération ALTHEA pour envisager
le rôle accru du Royaume dans les opérations de l'UE de maintien
de la paix. En effet, un contingent de 150 hommes issus des Forces
Armées Royales (FAR) a participé dès le début (en
décembre 2004) à l'opération de maintien de la paix en
Bosnie-Herzégovine jusqu'à l'automne 2007. Lors du
6ème conseil d'association, les parties ont affirmé
que cette participation était un précédent
annonçant d'autres coopérations similaires, dans l'optique du
partenariat privilégié demandé par Rabat.
Le statut avancé consiste à mettre en place
une coopération structurée en matière de PESD, en tirant
les enseignements de cette opération. Il est utile de préciser
que le Maroc n'est pas leu seul pays tiers à l'Union à participer
à l'opération ALTHEA ; elle était soutenue par
7 000 hommes issus des 33 pays participants (dont 22 membres de l'UE et 11
non-membres) parmi lesquels la Turquie (345 hommes), le Canada (85 hommes),
l'Albanie (71 hommes), le Chili (20 hommes), la Norvège (17 hommes). Le
Maroc est quand même le deuxième pays de la
Méditerranée (après la Turquie) en termes de participation
à cette mission42(*). D'ailleurs, l'UE a entamé un processus de
réévaluation de l'opération ALTHEA. Il est prévu
que cette réévaluation soit élaborée en
concertation avec le gouvernement marocain.
Cependant, il demeure que le Maroc est une puissance militaire
modeste, dont le poids en matière de PESD est limité. De plus, la
PESD elle-même est critiquée pour sa
« timidité » et son inefficacité pour
résoudre les crises de la région, notamment celle du Sahara
occidental43(*). En effet,
dans son article, Sven BISCOP constate que l'Union s'est contentée de
faire « des déclarations exprimant son soutien aux efforts des
Nations Unies [afin de] ne pas perturber ses bonnes relations avec le
Maroc »44(*).
B) Le développement de programmes de
coopération sectoriels
Le statut avancé vise à développer la
coopération dans les domaines du transport et de l'énergie (1),
mais aussi en matière culturelle, sociale et humain (2).
1) Le développement de la coopération dans les
domaines du transport et énergie
Dans le cadre du credo « tous sauf les
institutions » le Maroc et l'UE envisagent de renforcer leurs
relations dans une série de secteurs, notamment, en matière de
transport et d'énergie. A cet égard, l'accord dit
« open sky » (« ciel ouvert ») a
été signé le 12 décembre 2006 par Jacques Barrot,
commissaire européen aux Transports, et Karim Ghellab, ministre marocain
de l'Equipement et du Transport. Cet accord est le premier du genre entre l'UE
et un pays non européen, il crée un espace aérien ouvert,
ce qui permet d'accroitre les vols entre le Maroc et l'UE, à des prix
raisonnables45(*).
L'accord prévoit aussi une « convergence
réglementaire » en plusieurs phases. L'accord comporte une
première phase de deux ans et une seconde, plus large, qui ne sera
ouverte que lorsque le Maroc aura appliqué entièrement les
« 28 législations pertinentes de l'UE ». Cette
législation comprend l'ensemble des règlements et directives
concernant notamment, la sécurité du trafic aérien, le
contrôle aérien, les formalités administratives,
l'environnement ou l'indemnisation en cas de refus d'embarquement. Cet accord
soumet la compagnie Royal Air Maroc, aux mêmes contraintes
règlementaires que celles en vigueur dans l'Union, ce qui lui permet
d'augmenter le nombre de vol à destination des Etats membres46(*). L'accord open sky met en
place un comité mixte chargé de faire évoluer l'accord, de
traiter les enjeux sociaux, et les questions économiques relatives
à la propriété et au contrôle des compagnies
aériennes.
Par ailleurs, le Maroc est un pays à la pointe de la
coopération dans le domaine technologique, avec l'accord de
coopération sur Galileo conclu le 12 novembre 2006. Galileo est le
programme européen de radionavigation par satellite. C'est un projet
civil alternatif au système de positionnement global (GPS)
américain.
Galileo est un projet ambitieux, qui nécessite un
investissement de près de trois milliards d'euros d'ici à 2020.
Les bénéfices attendus sont énormes : 150 000
créations d'emploi, et un marché de 300 milliards d'euros dans
les secteurs du transport maritime et aérien, du transport routier, la
lutte contre la fraude, les télécommunications, l'aide aux
handicapés... Galileo est aussi une opportunité majeure pour le
Maroc. En effet, il rehausse le niveau des sociétés marocaines
dans le domaine des nouvelles technologies et comporte un impact
économique important, notamment en matière d'emploi.
L'accord comprend une coopération
multilatérale, industrielle et scientifique, portant sur les
applications du système Galileo, notamment, sur des actions de
standardisation et de surveillance de l'intégrité
régionale et des investissements financiers. De plus, les entreprises
européennes et marocaines entretiennent des liens de coopération
industrielle dans le domaine spatial. La coopération Maroc-UE vise aussi
à soutenir le Maroc dans l'amélioration de ses réseaux de
transport, notamment, le port Tanger-Med, ou le projet de tunnel ferroviaire
sous le détroit de Gibraltar47(*). Rabat propose aussi d'intégrer le
réseau maritime marocain à celui de l'UE, afin que les
« autoroutes européennes de la mer » incluent les
ports marocains.
Puis, le partenariat privilégié entre le Maroc
et l'Union inclus aussi le domaine de l'énergie. En effet, le Maroc et
l'UE ont conclu un accord de coopération énergétique le 23
juillet 2007. Cet accord doit permettre au Maroc d'améliorer ses
standards de sécurité et d'efficacité
énergétique. A cet égard, Rabat bénéficie
d'une aide de 40 millions d'euros pour financer des mesures de mise à
niveau sur la période 2007-2009, notamment, pour développer les
énergies propres et soutenir le Maroc dans ses investissements. En
2007, une déclaration commune Maroc-UE fixe trois objectifs dans le
domaine de l'énergie : La convergence politique en matière
énergétique, un politique commune de développement durable
et le renforcement de la sécurité des installations.
2) Le renforcement de la coopération en matière
sociale, culturelle et humain
Le statut avancé ne peut se faire sans la
société civile et les ONG. Ainsi, le Maroc souhaite inclure la
dimension sociale, culturelle et humaine dans son partenariat
privilégié avec la Communauté. Il participe à un
ensemble de programmes européens pour la formation et la mobilité
des étudiants. Parmi ces programmes, il y a SOCRATES (mobilité
des étudiants), LEONARDO DA VINCI (pour la formation professionnelle),
MEDIA (pour la formation destinée à l'audiovisuel) et JEAN MONNET
(pour l'octroi de bourses aux étudiants pour des études sur
l'intégration européenne). Le Maroc, qui a repris le
système Licence-Master-Doctorat (LMD) prévoit de
développer les réseaux avec les universités
européennes pour promouvoir les échanges d'étudiants.
Mais ce volet social, culturel et humain connait deux
blocages majeurs : D'une part, le déficit d'image et de
communication, car les populations ignorent souvent l'existence de partenariats
renforcé entre le Maroc et l'Union Européenne. Et d'autre part,
la dimension sécuritaire limite les échanges d'étudiants.
La question des visas est le problème principal. Pour le Maroc comme
pour l'UE, il est nécessaire de trouver un équilibre entre ces
deux dimensions du statut avancé, et aussi d'éviter la
« fuite des cerveaux ». La seule solution est de
développer des partenariats de mobilité temporaire avec en
parallèle des accords de réadmission. Car, c'est le seul moyen
pour « construire la confiance et vaincre la
méfiance ».
Section II : Le renforcement des relations
économiques bilatérales
Dans le domaine économique, le statut
avancé se caractérise par une participation du Maroc au
marché intérieur (I) et par une coopération en
matière économique et monétaire (II).
I/ La participation du Maroc au marché
intérieur
La participation du Maroc au marché intérieur
signifie une libéralisation des échanges entre le Maroc et l'UE
(A), mais aussi une harmonisation de la législation marocaine avec
l'acquis communautaire (B).
A) La libéralisation des échanges entre le Maroc
et l'UE
La libéralisation est réussie dans certains
domaines (1), mais des blocages demeurent dans les domaines sensibles (2)
1) Les domaines de libéralisation réussie entre
le Maroc et l'UE
A la faveur de l'accord d'association et du plan d'action
voisinage, le commerce entre le Maroc et l'UE se développe à un
rythme soutenu. En 2006, le les exportations du Maroc vers l'UE ont
dépassé les 65 milliards de dirhams, soit une hausse de 10% par
rapport à 2005. L'attractivité des investissements directs
européens a augmenté. En 2006, 70% des investissements directs
étrangers au Maroc étaient en provenance de l'UE. L'article 6 de
l'accord dispose que « La Communauté et le Maroc
établissent progressivement une zone de libre échange pendant
une période de transition de douze années maximum après
l'entrée en vigueur du présent accord ».
Depuis l'accord de coopération de 1976, le Maroc
bénéficie du libre accès en matière de produits
industriels (exception faite pour le textile, et notamment les pantalons). Dans
l'accord d'association, le Maroc s'est engagé à baisser
progressivement les droits de douane et taxes d'effet équivalent
sur toutes les importations de produits industriels européens. Ce
démantèlement concerne 59,3% du total des importations
marocaines48(*).
L'article 11§1 de l'accord pose le principe général de
suppression des droits de douane et taxes d'effet équivalent,
dès l'entrée en vigueur du présent accord. Le Maroc
offre donc, pour la première fois depuis 1969, le libre accès
à son marché intérieur. Cette déprotection
progressive de l'industrie marocaine doit lui permettre de tenir le choc de
l'ouverture aux exportations européennes.
Le démantèlement varie en fonction du
degré de compétitivité des différents secteurs de
l'industrie marocaine. Dès l'entrée en vigueur, le
démantèlement porte sur les biens d'équipement non
fabriqués localement, dans ce cas le libre échange permet de
réduire le coût des intrants, ce qui entraîne par ricochet
une baisse des coûts de production et à l'exportation, d'où
un gain de compétitivité du produit marocain. Dans d'autres
domaines industriels, le démantèlement se fait sur trois ans ou
sur douze ans. Le démantèlement sur douze ans concerne les
produits industriels marocains les plus sensibles. Pour ces produits, la
réduction s'échelonne en dix étapes (10% par an)
après un délai de grâce de trois ans. Il s'agit du secteur
du papier et carton, peaux tannées, fromage, visserie, carrosserie et
montage de véhicule, c'est-à-dire, les secteurs
« à faible compétitivité et à forte
protection49(*) ». Le Maroc dispose, en cas de
difficulté grave, de la faculté de réviser le calendrier
par un commun accord au sein du Comité d'association.
Quant aux produits textiles, ils font l'objet d'une
élimination progressive des prix de référence à
l'importation sur une période de trois ans après l'entrée
en vigueur de l'accord. Les produits agro-alimentaires constituent un cas
particulier, en raison de leur composante agricole. Leur
libéralisation est partielle et progressive sur douze ans. L'article
10§2 autorise les parties à facturer un élément
agricole sous la forme d'un montant fixe pou d'un droit ad
valorem50(*).
Il est utile d'évoquer le manque à gagner pour
le Trésor Public du Maroc, en raison du démantèlement
tarifaire. Celui-ci était de 1,3 milliards de dirhams à la fin
2002 et de 2,1 milliards à la fin 2003.
2) L'existence de secteurs sensibles entre le Maroc et l'UE
Le domaine agricole et pêche est régit par
le chapitre 2 de l'accord. L'article 16 dispose qu'en matière de
produits agricoles, les partenaires « mettent en oeuvre de
manière progressive une plus grande libéralisation de leurs
échanges réciproques». Le statut avancé porte
notamment sur la libéralisation des échanges de produits
agricoles et de pêche.
Pour le Maroc, l'agriculture représente 40% de la
population active (contre 3% en Europe) et fournit 20% du PIB. Pour l'UE,
la Politique agricole commune (PAC) représente 34 % du budget
européen et demeure un secteur sensible. Dans l'accord
d'association, la libéralisation en matière agricole est
limitée. L'UE accorde des concessions tarifaires aux produits marocains,
en fonction de leur propension à concurrencer les produits
européens, Notamment les produits espagnols (les oranges), les produits
néerlandais (les fleurs), ou les produits belges (les tomates). Les
concessions de l'UE sont sous forme d'exonération de droits de douane
dans la limite d'un contingent et de prix d'entrée conventionnel. Quant
aux concessions marocaines, elles portent sur certains produits de bases
déficitaires (c'est-à-dire que le Maroc est importateur net),
tels que les céréales, les produits laitiers, le sucre, les
huiles. Malgré les efforts des deux partenaires, la
libéralisation du secteur agricole progresse moins vite que pour
d'autres secteurs51(*).
L'article 18§2 de l'accord prévoit une clause de
« rendez-vous » pour un examen produit par produit, en
matière agricole.
Le secteur de la pêche aussi connait des blocages. A
cet égard, le non renouvellement en 2001 de l'accord de pêche
révèle les limites du renforcement des relations
bilatérales dans ce secteur52(*). D'autres secteurs connaissent une
libéralisation limitée, comme, celui des services, de la
liberté d'établissement ou des marchés publics. En effet
ces domaines impliquent une convergence règlementaire pour faciliter
leur libéralisation.
B) L'harmonisation de la législation marocaine avec
l'acquis communautaire
L'harmonisation de la législation marocaine avec
l'acquis communautaire comprend le respect par le Maroc des « 4
libertés » (1) et le droit de la concurrence (2).
1) Le respect par le Maroc des « 4
libertés » de circulation
Plusieurs articles de l'accord reprennent les articles du
traité CE, relatifs à la libre circulation des marchandises, des
capitaux, des services et des personnes. Ainsi, à l'instar de l'article
30 TCE (28 nouveau), l'article 19§1 et 2 de l'accord pose l'interdiction
des restrictions quantitatives et des mesures d'effet équivalent
à des restrictions quantitatives (MEERQ)53(*), par l'interdiction de créer de nouvelles
entraves et par la suppression progressive des restrictions existantes.
Nous avons vu que la libéralisation des marchandises
est déjà acquise pour les produits industriels, mais que des
difficultés persistent en matières de produits agricoles et de
pêche54(*). Quant
à la libre circulation des personnes, elle est presque exclue de
l'accord et relève du volet sécuritaire (lutte contre
l'immigration clandestine, réadmission..). Sauf, en ce qui concerne les
travailleurs régulièrement installés que le territoire de
l'Union, qui bénéficient du principe de non discrimination en
matière de condition de travail, de rémunération, de
sécurité sociale.
D'ailleurs, le droit d'établissement des personnes
physiques est exclu de l'accord (l'article 31 réserve le droit
d'établissement aux sociétés), contrairement à la
définition du droit d'établissement en droit communautaire,
donnée dans l'article 52§2 TCE (43§2 nouveau)55(*). En revanche, le Maroc et l'UE
veulent développer la libre circulation des services et des
capitaux56(*). Et, ils
considèrent que la libéralisation des services et des capitaux
exigent du Maroc un rapprochement de sa législation avec les normes
communautaires.
L'objectif de Rabat est l'adoption de plusieurs normes et
standards communautaires pour développer exportations marocaines.
L'évolution graduelle vers les normes du marché
intérieur57(*) doit
aussi fluidifier la libre circulation des biens et des services, promouvoir la
qualité de ses produits exportés et développer une
compétence nationale en matière de normalisation et
certification58(*). Car,
il s'agit autant d'améliorer la qualité des produits marocains
pour mieux exporter, que d'adresser un message de confiance aux investisseurs
internationaux, pour attirer les investissements directs étrangers
(IDE).
Le Maroc et l'UE, dans l'optique du statut avancé
souhaitent établir une « feuille de route » pour
fixer les étapes et négocier des clauses de sauvegarde pour les
secteurs sensibles. A terme, le statut avancé pourrait aboutir à
une union douanière euro-marocaine. Parmi les points à
négocier, il y a la question des services. En effet, l'article 31 de
l'accord d'association a une définition de la liberté de
prestation de service limitée à la
« libéralisation de la fourniture de services par les
sociétés d'une partie envers les destinataires de l'autre
partie ». Or en droit communautaire, la liberté de prestation
de service permet à une personne physique ou morale, légalement
installé dans un Etat membre, d'exercer ou d'ouvrir un
établissement secondaire dans un autre Etat membre. (Cette
liberté implique la non discrimination et la confiance mutuelle59(*)). La définition
restrictive de l'article 31 n'autorise pas le déplacement
transfrontalier du prestataire de service vers le destinataire, (car cela
impliquerait la libre circulation des personnes physiques).
De plus, le Maroc et l'Union doivent revoir la question de la
liberté d'établissement, car l'article 31 accorde cette
liberté uniquement aux personnes morales. En matière de
liberté d'établissement et de prestation de service, l'article
31§2 fixe une clause de « rendez-vous ». Il dispose
que le conseil d'association fera des recommandations en tenant compte du
traitement de la nation la plus favorisée60(*) et des obligations de l'OMC
issues du GATS61(*)
(Accord général sur le commerce des services).
2) L'adaptation du Maroc aux normes communautaires de la
concurrence
L'article 36§2 de l'accord d'association (inclus au
chapitre II de l'accord intitulé « concurrence et autres
dispositions économiques ») dispose que les pratiques
contraires à l'article 36 sont évaluées sur la base des
articles 85 (interdiction des ententes62(*) entre les entreprises), 86 (interdiction des
positions dominantes) et 92 (interdiction des aides d'Etat63(*)) du traité de Rome. Et
l'article 38 soumet les entreprises publiques au droit de la concurrence,
après un délai de grâce de 5 ans. Ainsi, le droit
communautaire de la concurrence est étendu au territoire marocain.
Le Maroc a entrepris, dès 1993, une
« communautarisation » de sa législation en
matière de concurrence, en privatisant des secteurs entiers de
l'économie (Télécommunication énergie,
banque64(*), transport,
industrie...) notamment, la privatisation de l'Office National des Postes et
Télécommunications en 1996, ou celle de Maroc
Télécom65(*). De plus le Maroc a supprimé certains
monopoles, en octroyant de nouvelles licences d'exploitation en matière
de transport ou de télécommunication. L'extension du droit
communautaire au territoire marocain implique aussi la création d'un
mécanisme de règlement des différends66(*) pour contrôler la
licéité des mesures susceptibles d'entraver le commerce entre les
parties.
II/ La coopération Maroc-UE en matière
économiques et monétaires
La coopération Maroc-UE en matière
économique et monétaire inclus la coordination en matière
économique (A) et aussi dans de domaine monétaire (B).
A) La coordination en matière économique entre
le Maroc et l'UE
Pour optimiser le partenariat euro-marocain, il est
nécessaire que les partenaires développent le dialogue en
matière de politique économique. La coordination de la politique
économique marocaine avec celle de l'UE peut être
développée à travers une collaboration accrue entre le
Conseil économique et social européen et les groupes
d'intérêt socio-économiques marocains.
Les entreprises sont les principaux acteurs du statut
avancé et de la libéralisation du commerce entre le Maroc et
l'UE. Pour développer les investissements entre le Maroc et l'UE, les
parties pourraient mettre en place un Conseil des entreprises. Ce conseil
pourrait fonctionner comme un forum réunissant les principales
entreprises européennes présentes au Maroc et leurs partenaires
marocains, en vue de créer des liens entre les organismes
européens et les associations locales d'entreprises et de contribuer
ainsi à l'expansion du commerce et des investissements.
B) La coordination de la politique monétaire entre le
Maroc et l'UE
La libéralisation des paiements courants entre le
Maroc et l'UE est un puissant facteur en faveur de la libre
convertibilité du dirham marocain. Dans l'article 33 de l'accord, les
parties « s'engagent à autoriser, dans une monnaie librement
convertible, tous les paiements courants relatifs à des transactions
courantes ». Le principe de convertibilité monétaire
est inscrit à l'article I iv) des statuts du FMI, dont l'objectif est de
mettre en place un système multilatéral de règlement de
transactions courantes. Une monnaie est librement convertible quand
« les résidents et non résidents peuvent effectuer des
paiements courants relatifs à des transactions internationales
courantes »67(*).
Le statut du FMI fixe certaines obligations pour les pays
ayant une monnaie convertible, comme l'interdiction des discriminations en
matière d'arrangement monétaire et l'interdiction de manipulation
des taux de change. (Le taux de change du dirham marocain est fixé par
rapport à un panier de devises). A cet égard, en 1992, la Banque
mondiale avait recommandé au Maroc d'abandonner ce système pour
un rattachement progressif à la monnaie européenne.
Le rattachement progressif du dirham à l'euro se fait
en deux phases : D'abord, un période transitoire, durant laquelle
le dirham est intégré au système monétaire
européen (SME) afin de pouvoir fluctuer sous contrôle et offrir
une lisibilité aux agents économiques. A terme, le rattachement
devrait aboutir à la proclamation officielle de la parité entre
Dirham et Euro.
Le renforcement du partenariat euro-marocain en
matière monétaire consiste à institutionnaliser le
dialogue entre la Banque Centrale Européenne (BCE) et la Banque al
Maghreb. D'ailleurs, la Banque al Maghreb a réformé ses statuts
sur le modèle du statut de la BCE68(*). Ce dialogue permet aux deux banques centrales de
dégager des positions conjointes en matière de lutte contre
l'inflation ou de taux de change. Ce dialogue vise aussi à coordonner la
politique monétaire du Maroc avec celle de la BCE et à rapprocher
les deux institutions au sein des organisations monétaires
internationales (Banque mondiale ou FMI)
L'étude du contenu du statut avancé se
caractérise par un consensus entre le Maroc et l'UE. En effet, les
partenaires ont ciblé les domaines dans lesquels le crédo
« tous sauf les institutions » peut être mis en
oeuvre. En revanche, le Maroc et l'UE divergent sur la question de l'acte
normatif qui instituera le statut avancé. Pour Rabat, le statut
avancé doit être « un nouveau lien
contractuel » fondé sur autre base juridique que celle de
l'accord d'association. Pour l'Union, le statut avancé,
c'est-à-dire, le renforcement du partenariat au-delà de l'accord
d'association en vigueur, n'implique pas nécessairement de changer la
base juridique.
Comparé au pays du Sud de la
Méditerranée, partenariat privilégié demandé
par le Maroc apparait comme novateur et très ambitieux (extension de
l'acquis communautaire, participation au marché intérieur,
participation à la PESC et la PESD, dialogue politique
renforcé...). Pourtant, lorsque l'on compare le statut avancé
avec d'autres accords d'association, on constate de nombreuses similitudes. Et
même, certains accords d'association sont plus aboutis que le statut
avancé du Maroc (notamment, l'Espace Economique européen).
Dès lorsque, il est difficile d'admettre que le statut
avancé soit « plus que l'association, moins que
l'adhésion », puisque certaines associations sont plus
abouties que le statut avancé.
Le statut avancé est-il un accord d'association de
5e génération, ou bien un nouveau lien
contractuel ?
Ce nouveau lien contractuel signifie qu'il existe un espace
juridique entre l'association et l'adhésion, et à terme, il
mettra le Maroc dans la même situation qu'un candidat à
l'adhésion. Dans le cas contraire, le statut avancé serait une
façade politique pour « flatter » le Maroc, tout en
conservant le régime juridique de l'Association.
Il est nécessaire de situer le statut avancé
par rapport aux associations les plus « avancées »
afin de déterminer si sa valeur est juridique ou politique.
CHAPITRE II :
L'INCERTITUDE SUR LE CONTENANT JURIDIQUE DU STATUT
AVANCE
Le statut avancé peut, dans la mesure où il
ressemble à certains accords, être régi par le
régime de l'association (Section I). Mais la volonté politique de
Rabat consiste en un dépassement de l'accord d'association (Section
II).
Section I: La possibilité d'un statut
avancé dans le cadre de l'association
Le statut avancé revendiqué par Rabat est
semblable à l'accord sur l'Espace Economique Européen (EEE) (I)
et comporte des similitudes avec les accords UE-Chili et UE-Mexique (II).
I/ Un statut avancé semblable à l'Espace
Economique Européen
Il convient de comparer le dialogue politique UE-Maroc et
UE-EEE (A), ainsi que les relations économiques UE-EEE et UE-Maroc
(B).
A) Maroc-UE et EEE-UE : Etude comparative du dialogue
politique
L'accord sur l'Espace Economique Européen est un
accord d'association69(*) signé le 2 mai 1992 entre l'Union
Européenne et les Etats de l'Association Européenne de Libre
Echange70(*) (AELE):
la Norvège, le Lichtenstein et l'Islande, la Finlande, la Suède
et l'Autriche71(*).
L'AELE est créée le 4 janvier 1960 lors de la
Convention de Stockholm. Elle regroupe alors sept pays qui ne souhaitent pas
faire partie de la Communauté Economique Européenne :
l'Autriche, le Danemark, le Royaume-Uni, la Norvège, le Portugal, la
Suède et la Suisse, rejoints plus tard par la Finlande, l'Islande et le
Liechtenstein. Par opposition à la politique d'intégration de la
CEE, l'AELE est une zone de libre échange limitée aux produits
industriels et agricoles transformés sans tarif douanier commun et sans
mise en place de politique commune72(*).
Le volet institutionnel de l'EEE est organisé en deux
piliers. Le premier pilier représente les institutions de l'AELE, et le
second représente les institutions de l'UE. Entre ces deux piliers, il y
a des organes conjoints : Le conseil EEE est composé des ministres
des affaires étrangères de l'UE et de l'AELE-EEE, il
définit les grandes orientations. Le comité mixte EEE est
composé d'ambassadeurs, il est responsable de la gestion courante de
l'accord et de sa mise en oeuvre. La commission parlementaire mixte EEE
comprend des membres des parlements nationaux des Etats de l'EEE. Et le
Comité consultatif EEE, qui comprend des membres du comité
consultatif AELE et des membres du Conseil économique et social
européen73(*). Les
Etats de l'AELE-EEE n'ont pas transféré de compétence
législative aux institutions de l'EEE.
Cette structure institutionnelle est plus
évoluée que celle prévue par le statut avancé du
Maroc. En effet, le Maroc milite pour un renforcement du dialogue
interparlementaire et pour une coopération avec le conseil
économique et social européen, tandis qu'il existe
déjà des institutions mixtes dans l'accord sur l'EEE. Et, en
raison de la différence de puissance économique et politique, le
Maroc ne peut que s'aligner sur les positions de l'UE, tandis que les Etats de
l'AELE-EEE négocient le contenu matériel des projets de
législation communautaire.
A cet égard, l'accord sur l'EEE se base
sur le droit primaire de l'UE (traité de Rome), et sur le droit
dérivé (directives, règlements, décisions...). Il
reprend les dispositions de l'acquis communautaire relatives aux quatre
libertés. Les règles de l'accord EEE sont mises à
jour par rapport à la législation de la CE relative au
marché intérieur. Chaque mois, un certain nombre de règles
qui intéressent l'EEE sont incorporées à l'accord EEE par
décision du Comité mixte EEE. Dès lors qu'un acte
communautaire intéresse l'EEE, un amendement est annexé
à l'accord EEE. En outre, l'accord EEE prévoit la
possibilité pour les Etats de l'AELE-EEE d'influencer la
législation communautaire. Des représentants des Etats de
l'AELE-EEE participent aux groupes d'experts de la Commission Européenne
et émettent des commentaires sur la future législation.
Toutefois, ils ne peuvent ni voter au Parlement, ni siéger au
Conseil.
En revanche, l'EEE exclut les politiques communautaires dans
les domaines de la politique agricole commune (PAC), la politique de la
pêche, l'union douanière, la politique commerciale, la PESC, la
PESD, la coopération judicaire et affaires intérieures (JAI) et
l'union économique et monétaire. Or, le statut avancé vise
à accroitre la participation du Maroc dans ces différents
domaines. La volonté du Maroc de développer le dialogue politique
avec l'UE, en participant aux politiques de l'UE. A l'inverse, les Etats de
l'AELE-EEE souhaitent limiter l'EEE au marché intérieur (Les
politiques communes de l'UE sont volontairement exclues en raison de leur
aspect intégrationniste).
Dans le cadre du marché intérieur, les Etats de
l'AELE-EEE ont harmonisé leur législation en matière
sociale (annexe XVIII de l'accord EEE), la protection des consommateurs
(annexe XIX), de l'environnement (annexe XX) et du droit des
sociétés (annexe XXIII) et d'autres domaines (recherche,
éducation, santé, tourisme, média,...).Ces dispositions
sont appelées des politiques horizontales. Dans le cadre des ses
politiques horizontales, des programmes de coopération sont mis en place
pour élaborer des projets et actions communes74(*).
B) Maroc-UE et EEE-UE : Etude comparative des relations
économiques
Il résulte du rattachement de l'accord EEE au
traité CE et des politiques horizontales, une unification totale de
la règlementation relative au marché intérieur dans
tout l'EEE. Or, le statut avancé comporte des blocages
sérieux en matière de libre circulation des personnes, des
services et des capitaux. En effet, l'accord EEE
reprend intégralement les dispositions relatives à la
liberté d'établissement et de prestation de services,
libertés uniquement réservées aux sociétés
dans le projet de statut avancé. Quant à la libre circulation des
capitaux, elle est admise dans tout l'EEE quelque soit la transaction
financière, tandis que le statut avancé
peine à élargir la libre circulation des capitaux au
delà des investissements directs étrangers.
En matière d'harmonisation du droit de la
concurrence, l'accord EEE est aussi plus aboutie que le statut avancé.
Certes, on retrouve l'interdiction des entraves comme les aides d'Etats ou
les ententes. Mais, l'accord EEE unifie la règlementation en
matière d'ouverture des marchés publics et de protection de
la propriété intellectuelle (article 65 de l'accord EEE). A cet
égard, Le respect des règles de concurrence est
contrôlé en étroite collaboration par le la Commission
Européenne pour les Etats membres de l'UE, et par l'Autorité de
surveillance pour le Etats de l'AELE-EEE.
Bien entendu, il y a deux différences majeures entre
le Maroc et les Etats de l'AELE-EEE. D'une part, Le Maroc est situé en
Afrique. Et d'autre part, les relations Maroc-UE sont marquées par un
écart de développement. Cela explique que l'on ne retrouve pas
les mêmes blocages, notamment en matière de libre circulation des
personnes ou de liberté de prestation de services des personnes
physiques.
Le modèle de l'EEE constitue un exemple à
suivre pour Rabat, car il révèle les domaines dans lesquels
des progrès sont possibles75(*). Mais, paradoxalement, l'EEE constitue aussi la
preuve que l'association est une base juridique suffisante.
Le statut avancé comporte aussi des similitudes avec
les accords UE-Mexique et UE-Chili.
II/ Les similitudes du Statut avancé avec les
accords UE-Chili et UE- Mexique
Le dialogue politique du statut avancé est proche du
dialogue politique UE-Chili et UE-Mexique (A). De même, les relations
économiques sont comparables (B).
A) Maroc-Chili-Mexique: Etude comparative du dialogue
politique
Le dialogue politique renforcé et
institutionnalisé est un élément essentiel du statut
avancé. Mais, on retrouve la dimension politique dans de nombreux
accords d'association. Ainsi, l'accord cadre de coopération entre la
Communauté et le Mexique, signé en décembre 1997 et
entré en vigueur le 1er octobre 200076(*) instaure un dialogue politique
en matière de droit de l'homme, de démocratie et de lutte contre
la pauvreté. Le cadre institutionnel CE-Mexique est comparable à
celui de l'association UE-Maroc : Un conseil conjoint doté d'un
pouvoir de décision, un comité conjoint chargé de la mise
en oeuvre de l'accord et doté de la faculté de créer
d'autres comités ou organes spéciaux.
L'accord de coopération CE-Mexique porte sur la
libéralisation du commerce, mais aussi la coopération sectorielle
dans de nombreux domaines : La santé, l'environnement, la
propriété intellectuelle, la concurrence, la cohésion
sociale, les marchés publics, le soutien technique et financier aux
réformes internes.77(*)
En matière politique et commerciale, le Mexique est
tourné vers les Etats-Unis78(*), surtout avec la zone de libre échange
Nord-américaine (ALENA), entrée en vigueur le 1er
janvier 1994. L'accord cadre de coopération avec le Mexique permet
à l'Union d'étendre son influence dans la région, et pour
le Mexique de diversifier ses relations commerciales et politiques
au-delà du continent américain. Le dialogue politique
euro-mexicain comporte l'institutionnalisation d'un sommet au niveau
ministériel79(*),
une coordination des positions dans les instances internationales, et la
coopération en matière de sécurité (Terrorisme,
trafic de drogue, immigration illégale....). En revanche, à la
différence du statut avancé, l'accord ne prévoit pas
l'intégrer le Mexique aux politiques européenne (PESC, PESD....),
il énonce juste une coopération dans ces domaines.
Cependant, à l'instar des relations Maroc-UE, le Chili
bénéficie aussi d'un partenariat privilégié avec
l'Union. L'accord d'association entre la Communauté et le Chili,
signé le 18 novembre 2002, est entré en vigueur le 1er
mars 200580(*). Il
prévoit aussi une intensification du dialogue politique. Le cadre
institutionnel comprend un comité d'association parlementaire et un
comité consultatif paritaire chargé des questions
économiques et sociales, en plus des organes classiques (Conseil
d'association et Comité d'association). Or, la création d'un
organe parlementaire mixte euro-marocain et d'un comité
économique et social conjoint font partis du projet de statut
avancé81(*).
Le dialogue interministériel a lieu
régulièrement, avec des sommets UE-Chili. Le 3e sommet
s'est tenu à Lima, le 17 mai 200882(*) après les sessions de Guadalajara (2004) et de
Vienne (2006). Lors de ce troisième sommet, les parties ont
affirmé leur volonté de renforcer leur relation83(*). Comme pour le statut
avancé du Maroc, l'accord d'association avec le Chili rappelle
l'attachement aux valeurs fondamentales de l'Etat de droit. A cet égard,
le Chili et l'UE se sont engagés à coordonner leurs positions
dans les instances internationales, et ont décidé d'organiser
prochainement une réunion de coordination au niveau des hauts
fonctionnaires à Bruxelles.
Ce dialogue politique renforcé et
institutionnalisé inclus une coopération sectorielle très
proche de la coopération prévue par le statut avancé du
Maroc : environnement, transport, énergie, éducation,
santé, technologie...etc. D'ailleurs, l'UE et le Chili ont conclu le 6
octobre 2005, un accord relatif à l'ouverture de l'espace aérien
équivalent à l'accord open sky entre l'Union et le Maroc84(*). Les accords open sky conclus
par la Communauté avec les pays tiers font parti de sa politique
aérienne extérieure, notamment depuis les
« arrêts open sky » de la CJCE du 15 novembre
200285(*).
En outre, le programme de coopération UE-Chili pour
2007-2010 est très ambitieux. Il prévoit une coopération
accrue dans des secteurs prioritaires, notamment, l'enseignement
supérieure (lancement du programme Erasmus Mundus) ou la cohésion
sociale (financement par l'UE axé sur les aides à
l'éducation, la protection sociale et l'emploi). Par ailleurs, l'UE
envisage d'associer le Chili aux politiques européennes en
matière de sécurité et de défense (PESC et PESD),
en se basant sur la participation du Chili à l'opération
ALTHEA86(*). Les deux
partenaires prévoient aussi une coopération en matière de
lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et l'immigration clandestine. A
cet égard, le Chili et l'UE prévoient de conclure un accord de
réadmission permettent l'éloignement du territoire sur simple
demande et sans autre formalité.
B) Maroc-Chili-Mexique: Comparaison des relations
économiques avec l'UE
La libéralisation des échanges est un objectif
constant de la Communauté dans ses relations extérieures. Avec,
le Maroc, le Mexique ou le Chili, cette libéralisation est progressive,
réciproque et asymétrique (pour tenir compte de l'écart de
développement).
L'accord UE-Mexique prévoit la création d'une
zone de libre-échange pour les biens (d'ici 2007 pour les produits
industriels et d'ici 2010 pour les produits agricoles). L'approche retenue pour
les services repose sur un statu quo, qui interdit toute discrimination
nouvelle ou accrue et prévoit un approfondissement ultérieur des
négociations. Par ailleurs, pour les marchés publics, l'accord
prévoit l'application du traitement national et l'absence de
discrimination des produits, services et opérateurs étrangers
pour les entités ainsi que de biens et services listés en
annexe.
Pour, le Mexique, l'accord de coopération vise
à encourager la libre circulation des marchandises, des capitaux et des
services et à une meilleure coopération en matière de
marché public et de concurrence.
En revanche, l'accord UE-Chili établit progressivement
une zone de libre échange avec l'objectif de 97% de
libéralisation d'ici à 2013. Il prévoit en outre, un
rapprochement des législations en matière de normalisation et de
reconnaissance mutuelle87(*). Le renforcement des relations bilatérales
avec le Mexique et le Chili s'inscrit dans le cadre d'une intégration
régionale avec l'Amérique latine88(*), mais aussi, en concurrence avec le projet
américain de zone de libre échange des Amériques89(*).
Section II : Les enjeux d'un statut avancé
dépassant l'Association
Le statut avancé bouleverse la nomenclature des
accords externes de l'Union (I) et met le Maroc dans la situation des candidats
à l'adhésion (II).
I/ Le bouleversement de la nomenclature des accords
externes de l'Union
Le Maroc a modifié le fondement juridique du statut
avancé (A), ce nouveau lie contractuel peut être vu comme un
accord de 5e génération (B).
A) Le fondement juridique du statut avancé
Le Maroc a d'abord fondé sa demande de statut
avancé sur le principe de différenciation de la politique
européenne de voisinage. Le principe de différenciation permet
aux pays qui le souhaitent de s'engager davantage vis-à-vis de l'Union
dans le cadre de plans d'actions trisannuels. En application de ce principe,
les relations bilatérales de l'Union avec ses partenaires du Sud de la
Méditerranée ont des degrés variables. Or, dans le cadre
de la PEV, le Maroc est un des principaux partenaires commerciaux de l'Union en
Méditerranée. Selon Mme Benita Ferrero-Waldner, Commissaire
européenne aux Relations Extérieures et à la Politique
Européenne de Voisinage « cette différenciation nous a
permis d'ailleurs de mieux concentrer nos efforts et nos moyens sur le Maroc
qui est un des partenaires les plus enthousiastes et les plus exemplaires de la
politique de voisinage avec ces efforts de modernisation »90(*).
L'accord d'association est l'instrument juridique
privilégié de la PEV (Article 310 TCE ex-238 TCE) fondé
sur les trois volets du processus de Barcelone (Politique et
sécurité, économique, social, culturel et humain). Ces
accords d'association sont mis en oeuvre grâce à des plans
d'action différenciés. Dans cette optique, le « nouveau
lien contractuel » revendiqué par le Maroc sur le fondement de
la différenciation pourrait se matérialiser par un nouveau plan
d'action.
Mais Rabat considère cette hypothèse comme un
« statut avancé à minima »91(*). Cependant, sur le plan
juridique, la différenciation seule, ne peut constituer un fondement
solide pour conclure un accord intermédiaire entre l'association et
l'adhésion.
En effet, le traité de Rome donne compétence
à la Communauté pour conclure des accords externes de
coopération (article 133 TCE), d'association (article 310 TCE) ou bien
d'adhésion (Article 49 TUE). Ainsi, le principe de
différenciation ne constitue pas une base légale à la
Communauté pour conclure un accord spécifique avec le Royaume
chérifien.
Le statut avancé du Maroc trouve un nouvel élan
le 13 décembre 2007, avec la signature du traité de
Lisbonne92(*). En effet,
il dispose à l'article 7-bis :
« 1. L'Union développe avec les pays de son
voisinage des relations privilégiées, en vue d'établir un
espace de prospérité et de bon voisinage, fondé sur les
valeurs de l'Union et caractérisé par des relations
étroites et pacifiques reposant sur la coopération.
2. Aux fins du paragraphe 1, l'Union peut conclure des accords
spécifiques avec les pays concernés. Ces accords peuvent
comporter des droits et obligations réciproques ainsi que la
possibilité de conduire des actions en commun. Leur mise en oeuvre fait
l'objet d'une concertation périodique ».
Aujourd'hui, l'article 7-bis constitue le fondement principal
du statut avancé. Le Maroc serait alors le premier pays à
conclure un accord sur la base de cet article. Pourtant, pour la Direction
Générale des relations extérieures de la Commission,
l'objectif des deux parties de renforcer les relations bilatérales pour
atteindre un statut avancé n'implique pas nécessairement un
changement de la base juridique des relations contractuelles. A cet
égard, les exemples de l'EEE, du Chili et du Mexique démontrent
que des Etats tiers peuvent participer au marché intérieur et aux
politiques de l'Union tout en restant dans l'Association. De plus, les
opérations communes telles qu'ALTHEA ou Galileo, ont été
réalisées dans le cadre de l'accord d'association. Or, le Maroc
n'explique pas en quoi une nouvelle base juridique est nécessaire pour
reproduire des opérations similaires.
Mais le statut avancé du Maroc interpelle la
Communauté sur sa classification des accords externes, et il apporte une
réponse juridique aux Etats qui souhaitent renforcer leur relation avec
l'UE au-delà de l'accord de 4e génération, sans
être pour autant un candidat à l'adhésion. (Comme le Maroc,
le Chili ou ceux de l'AELE-EEE). Ainsi, tous les Etats qui ont conclus un
accord d'association de 4e génération ont vocation,
s'ils le souhaitent, à atteindre un statut avancé dans leurs
relations avec la Communauté. Ce statut avancé permet aux Etats
de dépasser la finalité du marché intérieur pour
s'engager dans un processus similaire à la phase de
préadhésion. Pour Rabat, la limite de l'article 310 TCE (ex 2387)
est le marché intérieur, par conséquent l'article 7-bis
est le fondement juridique approprié du statut avancé.
B) Le statut avancé, un accord d'association de
5e génération ?
Les relations extérieures de l'Union avec les pays en
développement se caractérisent par une approche « par
pallier » qui utilise les différentes
générations dans les accords d'association ou de
coopération. Les accords de première génération
sont conclus dans les années 1960. Ils mettent en place un
système de préférence tarifaire asymétrique en
faveur des pays en développement. Les accords de deuxième
génération étendent la coopération
économique à de nouveaux secteurs. Les accords de
troisième génération comportent une zone de libre
échange et une dimension politique, sociale et culturelle (droit de
l'homme, lutte contre la pauvreté, environnement....). Enfin, il y a les
accords de quatrième génération, qui ont pour
finalité l'extension du marché intérieur.
Le statut avancé représente un pallier
supplémentaire, car, il a pour finalité de mettre le Maroc dans
une situation comparable à celle des Etats candidats à
l'adhésion. De plus, il s'agit pour Rabat d'une reconnaissance juridique
de sa volonté politique de renforcer ses relations bilatérales
avec l'Union. Car, derrière de le régime juridique de
l'association, il y a de grandes disparités.
D'ailleurs, l'association est utilisée par l'Union
soit pour instaurer un partenariat privilégié avec les Etats
tiers93(*), soit pour
préparer certains Etats à une future adhésion. On peut
distinguer trois groupes d'accord d'association. En premier lieu, les accords
conclus avec la Grèce (1961), la Turquie (1963), Malte (1970) et Chypre
(1972), dont l'objet était de créer une union douanière.
Puis, il y a les pays membres de l'AELE, dont certains ont ensuite
adhéré à l'Union Européenne. Et le troisième
groupe concerne les pays de l'Europe centrale et orientale, notamment les
accords de stabilisation de Balkans conclus avec la Croatie94(*) et la
Macédoine95(*).
Le statut avancé du Maroc se situe entres ces
deux fonctions de l'accord d'association, car il « n'a pas comme
point de départ ni comme promesse une demande d'adhésion, mais il
n'exclut pas non plus une adhésion éventuelle à long
terme »96(*).
Le partenariat renforcé euro-marocain, dès lors qu'il repose sur
l'article 7-bis du traité de Lisbonne, ne peut être
qualifié d'accord d'association de 5e
génération, car l'association est fondée sur l'article 310
TCE.
II/ Le rapprochement du Maroc de la situation des Etats en
phase de préadhésion
Devant l'impossible adhésion du Maroc à l'UE
(A), se pose la question de l'avenir du concept de statut avancé (B).
A) Le statut avancé face à l'impossible
adhésion du Maroc
La question de l'adhésion du Maroc à la
Communauté Européenne a déjà été
posée en 198497(*).
Au sommet de Fontainebleau, le Roi Hassan II dépose une demande
d'adhésion à la CEE. Onze ans plus tard, le 20 juillet 1995, le
Souverain réitère sa demande à l'occasion de la visite du
chef de l'Etat français à Rabat. La vision du Maroc est
prospective : « J'ai vu loin et je ne me suis pas interdit de
penser à l'avenir de tout le Maghreb »98(*). L'argument du Maroc est
à la fois géographique et politique :
« Géographiquement, notre pays est très près de
l'Europe. C'est une position dont ne peuvent se prévaloir d'autres pays
associés à la CEE »99(*). Cette demande s'inscrit dans un contexte où
les pays du Sud craignaient l'élargissement à l'Est, et elle
constituait pour le Maroc un instrument de pression à la veille de
chaque négociation commerciale avec la Communauté.
Le caractère politique de cette demande
d'adhésion du Maroc est illustré par le contournement de
l'article 237 TCE qui précise que « tout Etat européen
peut demander à devenir membre de la Communauté ». Or,
le Maroc n'est pas un pays européen100(*). De plus, le même article exige que toute
demande d'adhésion soit adressée au Conseil, lequel se prononce
à l'unanimité après avis de la Commission et avis conforme
du Parlement.
Pour Maurice FLORY, « le Maroc a conscience
d'avoir accompli une démarche destinée à prendre date pour
un objectif dont la réalisation ne pourra être que lente et
progressive » et de conclure en s'interrogeant « le Maroc
arrivera-t-il à convaincre ses interlocuteurs que la définition
de l'Europe relève de la volonté politique et que la
géographie doit s'incliner devant une position si clairement
exprimée101(*)? ».
A ce jour, l'adhésion du Maroc à l'UE est
exclue en raison du critère géographique énoncé
à l'article 49 TUE102(*). En effet, pour faire partie de l'UE, il faut
être un État européen et se conformer aux principes de
liberté, de démocratie, de respect des droits de l'homme et des
libertés fondamentales ainsi que de l'État de droit (
article
6 T'UE). Les conditions économiques et politiques ont
été précisées en 1993 lors du Conseil
européen de Copenhague (« les critères de Copenhague
»). Selon ces critères, le pays candidat doit: Être une
démocratie stable, respectueuse des droits de l'homme, de la
règle de droit et de la protection des minorités; être
doté d'une économie de marché effective; et adopter les
règles, normes et politiques communes qui constituent le corps
législatif de l'UE. Le statut avancé est donc un compromis
entre l'impossible adhésion du Maroc à l'UE, et la volonté
politique partagée de renforcer les relations bilatérales. Il
conduit le Maroc à se rapprocher progressivement des critères de
Copenhague. A l'avenir, ce statut peut aussi intéresser la Turquie, en
cas d'échec du processus d'adhésion.
B) L'avenir du concept de statut avancé
Aujourd'hui, le Maroc interpelle la Communauté pour
le renforcement de leur relation au-delà de l'accord d'association
actuel (accord de « 4e
génération »), pour atteindre un statut avancé.
Ce nouveau lien contractuel doit être négocié à
l'automne 2008, lors du prochain Conseil d'association euro-marocain (sous la
présidence française de l'Union). L'adoption du statut
avancé est susceptible d'intéresser les autres pays de la rive
Sud, car l'histoire de l'élargissement a démontré que le
rapprochement avec l'UE est un formidable vecteur de décollage
économique103(*).
Au premier rang de ces pays, il y a la Turquie (elle a
introduit sa demande d'adhésion le 14 avril 1987). La Commission a
estimé dans une communication du 6 octobre 2004104(*) que la Turquie
répondait suffisamment aux
critères
politiques de Copenhague et suggère une ouverture des
négociations d'adhésion sous conditions. Elle propose
également, et c'est une première, d'encadrer les
négociations de façon étroite en appliquant une
stratégie reposant sur trois piliers : le premier pilier porte sur
le soutien aux réformes politiques internes de la Turquie. Le second
porte sur l'alignement sur l'acquis communautaire et le troisième pilier
concerne l'aspect culturel (religion, migration, droit des minorités,
terrorisme...)105(*).
Par ailleurs, à l'approche du sommet de Paris pour
« l'Union pour la Méditerranée » (UPM),
prévu le 13 juillet, il est nécessaire de rappeler que le statut
avancé s'inscrit dans un processus régional. Le projet d'UPM
lancé par le chef de l'Etat français suscite bien des
réticences quant à son contenu réel et son articulation
par rapport au processus de Barcelone106(*). En effet, le projet d'UPM était initialement
limité aux pays riverains de la Méditerranée (ce qui
excluait l'Allemagne, le Royaume Uni, les PECO et les pays scandinaves), puis
il s'est élargi aux 27 Etats membres. De plus, l'UPM était
conçue notamment comme une alternative à l'adhésion de la
Turquie.
Les pays du Sud sont également septiques107(*). Le Maroc soutient le projet
à condition que l'UPM n'entrave pas le statut avancé. Ainsi,
l'approche bilatérale du statut avancé doit être
complémentaire avec l'approche régionale.
En effet, l'UPM est présentée par Nicolas
Sarkozy comme un espace de coopération pour «
développer des projets concrets dans des domaines où un accord
est possible rapidement108(*) ». Il s'agit des sujets qui fâchent le
moins, comme les transports, l'énergie, les nouvelles technologies,
l'éducation, la santé, la culture....Or, le renforcement de la
coopération sectorielle est un élément majeur du statut
avancé. Les projets euro-marocains ne manquent pas dans ces domaines
(port Tanger-Med, liaison du détroit de Gibraltar, programmes
d'échange pour les étudiants,....). L'Union pour la
Méditerranée permet, notamment, d'élargir le financement
de ces projets et d'explorer de nouvelles opportunités au service du
statut avancé.
Par ailleurs, l'UPM et le statut avancé
intéressent directement la Turquie en cas d'échec du processus
d'adhésion109(*).
Dans cette optique, l'UPM aurait vocation à intégrer la Turquie
dans un cadre régional, et le statut avancé maintiendrait la
Turquie dans un partenariat privilégié bilatéral.
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- Entretien (Questions-réponses par mail) avec Bernard
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« Un nouveau cadre contractuel avec l'UE: un modèle pour le
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sécurité », 17 janvier 2008.
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avancé, une même aire de liberté », 21 janvier
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euromaghrébine », 25 janvier 2008.
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avant leur convergence politique », 29 janvier 2008.
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également soutenu par la Roumanie », 27 janvier 2008.
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démantèlement tarifaire entame sa 9e
année : La question agricole, obstacle majeur au renforcement des
relations commerciales bilatérales », 27 février
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Un programme dense et ambitieux, le Royaume est le principal
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un cheminement, une création quotidienne », 22 janvier
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d'actualiser le cadre juridique des banques, l'UE accompagne les
réformes engagées par le Maroc dans ce domaine », 05
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Maroc s'enquièrent », 14 mars 2008.
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les pays de la Méditerranée : Le dialogue sur la politique
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entre la Communauté et le Chili.
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1978 JOCE L .264 du 27 septembre 1978.
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l'approbation de la CEE à l'adhésion du Maroc au GATT, JOCE L.10
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relative à la PMR, Bruxelles, le 22 mai 1991.
- COM (94) 427 final, Bruxelles, 19 octobre 1994.
- COM (95) 72
final intitulée « propositions pour la mise en
oeuvre d'un partenariat euro-méditerranéen ».
- déclaration et programme de travail, Bruxelles, le
04.12.1995, EURO-ED 1/95.
- Mémorandum marocain/Nouvel accord Maroc-union
européenne Rabat le 14 février 1994.
- Décision
2006/356/CE,
Accord d'association entre l'UE et la République Libanaise.
- Décision
2005/690/CE,
Accord d'association entre l'UE et la République Algérienne.
- Décision
2004/635/CE,
Accord d'association entre l'UE et la République Arabe d'Egypte.
- Décision
2002/357/CE,
Accord d'association entre l'UE et le Royaume Hachémite de Jordanie.
- Décision
2000/384/CE,
Accord d'association entre l'UE et l'Etat d'Israël.
- Décision
2000/204/CE,
Accord d'association entre l'UE et le Royaume du Maroc.
- Décision
98/238/CE,
Accord d'association entre l'UE et la République Tunisienne.
- COM (2003) 104, mars 2003.
- COM (2006) 726 final relative au renforcement de la PEV.
- Proposition de résolution du PE sur les relations
économiques et commerciales entre l'Union européenne et le
MERCOSUR en vue de la conclusion d'un accord d'association
interrégionale (2006/2035 (INI)).
Table des matières
Maroc- Union Européenne : vers un
« statut avancé»
Page
Abréviations 4
Sommaire 5
Introduction 6
Chapitre I : Le contenu du statut avancé
15
Section I : Le renforcement du dialogue politique
euro-marocain 16
I/ L'institutionnalisation du dialogue bilatéral
16
A) La mise en place d'instances de promotion de l'Etat de
droit 16
1) Le dialogue euro-marocain en matière de droits de
l'homme 16
2) La convergence politique euro-marocaine 18
B) Le soutien de l'UE aux réformes politiques du Maroc
19
1) Le soutien à la transition démocratique du
Maroc 19
2) Le soutien de l'UE à l'administration marocaine
21
II/ La participation du Maroc à certaines politiques
européennes 23
A) La participation du Maroc en matière de
sécurité et de défense 23
1) Le rôle stratégique du Maroc dans la
« lutte contre tous les fléaux » 23
2) La participation du Maroc aux opérations de maintien de
la paix 26
B) Le développement de programmes de coopération
sectoriels 27
1) Le développement de la coopération dans les
domaines du transport et énergie 27
2) Le renforcement de la coopération en matière
sociale, culturelle et humain 29
Section II : Le renforcement des relations
économiques bilatérales 30
I/ La participation du Maroc au marché intérieur
30
A) La libéralisation des échanges entre le
Maroc et l'UE 30
1) Les domaines de libéralisation réussie entre
le Maroc 30
2) L'existence de secteurs sensibles entre le Maroc et l'UE
32
B) L'harmonisation de la législation marocaine avec
l'acquis communautaire 33
1) Le respect par le Maroc des « 4
libertés » de circulation 33
2) L'adaptation du Maroc aux normes communautaires de la
concurrence 35
II/ La coopération Maroc-UE en matière
économiques et monétaires 36
A) La coordination des politiques économiques entre le
Maroc et l'UE 36
B) La coordination de la politique monétaire entre le
Maroc et l'UE 36
Chapitre II : L'incertitude sur le contenant
juridique du statut avance 39
Section I: La possibilité d'un statut
avancé dans le cadre de l'association 40
I/ Un statut avancé semblable à l'Espace Economique
Européen 40
A) Maroc-UE et EEE-UE : Etude comparative du dialogue
politique 40
B) Maroc-UE et EEE-UE : Etude comparative des relations
économiques 43
II/ Les similitudes du statut avance avec les accords UE-Chili et
UE-Mexique 44
A) Maroc-Chili-Mexique: Etude comparative du dialogue
politique 44
B) Maroc-Chili-Mexique: Comparaison des relations
économiques avec l'UE 47
Section II : Les enjeux d'un statut avancé
dépassant l'Association 48
I/ Le bouleversement de la nomenclature des accords externes
de l'Union 48
A) Le fondement juridique du statut avancé 48
B) Statut avancé, un accord d'association de
5e génération ? 50
II/ Le rapprochement du Maroc de la situation des Etats en phase
de préadhésion 52
A) Le statut avancé face à l'impossible
adhésion du Maroc 52
B) L'avenir du concept de statut avancé 53
Bibliographie 56
Table des matières 67
* 1 Revue du marché
commun, mars-avril 1971, No 142.
* 2 Les agrumes sont le
principal poste d'exportation agricole du Maroc.
* 3 Règlement CEE No
2211/78 du conseil du 26 septembre 1978, JOCE L. 264 du 27 septembre 1978.
* 4 Le Maroc est devenu
membre du GATT en 1987 voir décision du conseil du 15 juin 1978 relative
à l'approbation de la CEE à l'adhésion du Maroc au GATT,
JOCE L. 10 du 14 janvier 1988.
* 5 Communication COM (91)
179 de la Commission au Conseil relative à la PMR, Bruxelles, le 22 mai
1991.
* 6 COM (94) 427 final,
Bruxelles, 19 octobre 1994 et COM (95) 72
final intitulées « propositions pour la mise en
oeuvre d'un partenariat euro-méditerranéen ».
* 7 Aujourd'hui, La
conférence de Barcelone réunie les 27 Etats membres de l'Union et
les 12 Etats tiers de la rive Sud de la Méditerranée.
* 8 Voir déclaration
et programme de travail, Bruxelles, le 4 décembre 1995, EURO-ED 1/95.
* 9 Voir les propositions
marocaines et contre propositions de l'Union dans le Mémorandum
marocain/Nouvel accord Maroc-union européenne, Rabat, le 14
février 1994, pp. 30.
* 10 Accord d'association
Maroc-Union Européenne, JOCE L. 70 du 18 mars 2000.
* 11 L'Union
européenne a conclu sept accords euro-méditerranéens
d'association entre 1998 et 2005 avec l'Égypte, Israël, la
Jordanie, le Liban, le Maroc, la Tunisie et l'Algérie. Ces accords
fournissent un cadre approprié au dialogue politique Nord-Sud. Ils
servent également de base à la libéralisation progressive
des échanges dans l'espace méditerranéen. Enfin, ils
fixent les conditions de la coopération dans les domaines
économique, social et culturel. voir Décision
2006/356/CE,
décision
2005/690/CE,
décision
2004/635/CE,
décision
2002/357/CE,
décision
2000/384/CE,
décision
2000/204/CE,
décision
98/238/CE,
concernant la conclusion d'un accord euro-méditerranéen
établissant une association entre les Communautés
européennes et leurs États membres, d'une part, et,
respectivement, la République libanaise, la République
algérienne démocratique et populaire, la République arabe
d'Égypte, le Royaume hachémite de Jordanie, l'État
d'Israël, le Royaume du Maroc et la République tunisienne.
* 12 Voir COM (2003) 104 de
mars 2003. Citation issue de la COM (2006) 726 final relative au renforcement
de la PEV.
* 13
http://www.delmar.ec.europa.eu/fr/communiques/20071105.htm.
* 14 Voir Maroc Hebdo
International N° 633 du 24 au 30 décembre 2004 et
www.maec.
gov.ma/Brochure.pdf.
* 15 Voir infra p.
52-53.
* 16 S.E. Fathallah
Sijilmassi, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France, colloque du 24 janvier
2008, IEP, Paris.
* 17 Dans cet
optique, les Etats Unis ont conclu un accord de libre échange avec
le Maroc, lire l'article de HIND (J.) : «
L'accord de libre
échange Maroc-États-Unis : analyse des dispositions et des
mesures d'accompagnement », in Où va le droit
international de l'investissement? Désordre normatif et recherche
d'équilibre. Actes du colloque organisé à Tunis les 3
et 4 mars 2006, Pedone, 2007, pp. 163-191.
* 18 Voir déclaration
de l'UE, Bruxelles 23 juillet 2007 12062/07 Presse 178.
* 19 Lire Le Matin,
16 mai 2008, « Début des négociations officielles pour
un statut avancé ».
* 20 Le Figaro,
« Fillon plaide pour un « statut avancé »
du Maroc », 18 avril 2008.
* 21 Le Matin,
« Union pour la Méditerranée : Le Maroc a un
rôle clé dans ce projet », 1er avril 2008.
* 22 Lire à se propos
MEKAOUI (A.), Partenariat économique euro-marocain,
L'Harmattan, 2000, pp. 237-256.
* 23 Un mécanisme de
suspension à été ajouté lors de la
révision mi-parcours de la convention de Lomé IV.
* 24 1 dirham
équivaut à 11 Euros.
* 25 SEC(2008)398, Bruxelles
le 3 avril 2008.
* 26 Pour en savoir plus,
lire DAOUD (Z.) « Maroc : une transition
périlleuse », Questions internationales, n°9,
septembre-octobre 2004, pp. 94-102. Dorénavant, la famille est
placée sous la responsabilité conjointe des époux,
l'âge du mariage est portée à 18 ans pour les deux sexes,
le divorce à la demande de l'épouse est admis, et la polygamie
est strictement encadrée.
* 27 Retrouver le rapport
sur http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/progress2008/sec08_398_fr.pdf.
* 28Notons la levée
de la réserve à l'article 20 de la convention de lutte contre la
torture reconnaissant la compétence du Comité contre la
torture.
* 29 Le Maroc n'a pas
ratifié la Convention de l'OIT sur la liberté syndicale et la
protection du droit syndical.
* 30Le texte de la
Convention de lutte contre toutes formes de discrimination à
l'égard des femmes est disponible sur
http://www.un.org/womenwatch/daw/cedaw/text/fconvention.htm.
* 31 Lire les
recommandations de la FIDH, sur
http://www.fidh.org/spip.php?article5410.
* 32 Ibid.
* 33 Une opération de
jumelage existe pour aider les douanes marocaines dans la lutte contre le
trafic de drogue.
* 34 Pour plus de
détails au sujet du jumelage des collectivités locales, voir
http://www.gemdev.org/publications/etatdessavoirs/pdf/abouhani.pdf
* 35 Les réunions
entre le Maroc et la Troïka (PE, Commission et conseil) de décembre
2006 et de décembre 2007 se sont poursuivies par des échanges au
niveau du comité politique et sécurité (COPS).
* 36 KHACHANI (M.)
« Pourquoi les jeunes marocains émigrent-ils »,
Afkar/Idées, n°3, été 2004, p.25.
* 37 Dialogue informel entre
le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie, la Tunisie, la Lybie et l'Espagne,
Portugal, France, Italie, Malte. Lire, Le Matin, 17 janvier 2008,
« Le groupe 5+5 se réunit à Rabat pour décider
une nouvelle politique de sécurité ».
* 38 Le 27 février
2004, le Maroc a accepté, pour la première fois, le rapatriement
de trente immigrés clandestins subsahariens arrêtés par la
Guarda civile espagnole dans les îles Canaries.
* 39 Cf. supra
Accord d'association Maroc-UE, pp. 10-11.
* 40 Le Maroc est le premier
producteur mondial de résine de cannabis, et subi l'arrivée de
drogues dures en provenance d'Amérique latine.
* 41 Voir Résolution
du conseil de sécurité des Nations Unies N°1551, du 9
juillet 2004.
* 42 Pour en savoir plus sur
ALTHEA voir la recommandation n° 773 sur « L'Union
européenne dans les Balkans : «Althea et autres
opérations » du 7 décembre 2005. Ainsi que :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/CAGRE_ALTHEA.pdf.
* 43 BISCOP
(S.), « Ouvrir l`Europe au Sud, la PESD et la
sécurité euro-méditerranéenne »,
R.M.C.U.E, n°465, février 2003, pp. 101-105.
* 44 Ibid.
* 45 Le 16 novembre 2006, la
compagnie irlandaise Ryan air a différé ses vols vers le Maroc au
départ de Marseille et Francfort en raison du délai de
ratification de l'accord « ciel ouvert » entre le Maroc et
l'UE.
* 46Consulter
http://www.mtpnet.gov.ma/Bruxelles12122006/bruxelles12122006.htm.
* 47 Voir
http://www.secegsa.com/
* 48 Revue de la banque
marocaine du commerce, n°265, juin 1999.
* 49 Voir l'étude du
ministère du commerce, de l'industrie et de l'artisanat marocain,
« les incitations et la protection dans le secteur industriel
marocain en 1991 », développement alternatives Inc., septembre
1993.
* 50 La
libéralisation en matière agricole et pêche fait l'objet
d'un chapitre à part, car il s'agit d'un domaine sensible entre le
Maroc et l'UE.
* 51 Le Matin,
« La question agricole, obstacle majeur au renforcement des relations
commerciales bilatérales » du 27 février 2008.
* 52 IHRAI (S.),
« Le non renouvellement en 2001 de l'accord de pêche
Maroc/Union Européenne », A.D.Mer, 2001, Tome IV,
pp. 135-150.
* 53 La Cour de justice des
Communautés Européennes (CJCE) a donné une
définition extensive des MEERQ dans l'arrêt Dassonville, 11
juillet 1974, Aff. 8/74, Rec.837 : « toute réglementation
commerciale des Etats membres susceptible d'entraver, directement ou
indirectement, actuellement ou potentiellement, le commerce intra-communautaire
est à considérer comme mesure d'effet équivalent à
des restrictions quantitative ».
* 54 Voir supra,
pp. 30-32.
* 55 Cet article
définit le droit d'établissement comme « l'accès
aux activités non salariées et leur exercice, ainsi que la
constitution et gestion d'entreprises ».
* 56 L'article 33 de
l'accord pose le principe d'un engagement des parties à autoriser tous
les paiements courants et l'article 34 pose le principe de la
libéralisation des mouvements de capitaux concernant les IDE aux
Maroc.
* 57 Le marché
intérieur implique les « quatre
libertés » : libre circulation des marchandises, des
capitaux, des services et des personnes.
* 58 Consulter le site de
Moody Certification Maroc,
http://www.moodycertification.ma/
* 59 CJCE, 3 décembre
1974, Van Binsbergen, Aff. 33/71, Rec., 9.1037 ; RTDE, 1975, p. 577. Lire
aussi RIVEL (G.), « Le principe de reconnaissance mutuelle dans le
marché unique du XXIe siècle », R.M.C.U.E.,
n°511, pp. 518-525.
* 60 Voir
http://www.bladi.net/13170-negociations-maroc-ue.html.
* 61 GATS, JOCE L. 336 du 23
décembre 1994.
* 62 L'entente au regarde
l'article 85 TCE est définie comme « toute pratique
concertée susceptible d'affecter le commerce entre Etats membres et qui
ont pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le
jeu de la concurrence ».
* 63 L'article 92§2 TCE
énumère une série de dérogations.
* 64 Le statut avancé
impose d'actualiser le droit bancaire marocain, lire article paru dans Le
Matin, 5 mars 2008.
* 65 Privatisation
progressive de Maroc télécom en 2001 (35%), en 2004 (14%),
en 2005 (16%) et en 2007 (4%).
* 66 D'après
l'article 86 de l'accord : « Chaque partie peut adresser au
Conseil d'association tout différend relatif à l'application et
à l'interprétation de l'accord ».
* 67 Voir, CARREAU (D.),
JUILLARD (P.), Droit international économique, Dalloz, Paris,
3ème éd., 2007, p. 585
* 68 Voir,
http://www.financesmediterranee.com/pdf/maroc-banque%20centrale-05-2006.pdf.
* 69 JOCE L. 001 du 03
janvier 1994.
* 70 La Suisse est membre de
l'AELE, mais elle a refusé par référendum
l'adhésion à l'EEE en décembre 1992.
* 71 La Finlande, la
Suède et l'Autriche ont adhéré à l'UE le
1er janvier 1995.
* 72 Pour un aperçu
de l'EEE, lire LIPPENS DE CERF (P.), ARACHTINGI (TH.),
« Présentation générale de l'accord sur l'Espace
Economique Européen » Revue des affaires
européennes, 1992/4, pp. 23-42.
* 73 La Suisse a le statut
d'observateur.
* 74 Pour plus de
détails sur l'EEE, consulter LIPPENS DE CERF (P.), ARACHTINGI (TH.),
« Présentation générale de l'accord sur l'Espace
Economique Européen » Revue des affaires
européennes, 1992/4, pp. 23-42.
* 75 Lire JAIDI (L.), article
Afkar/idées, Eté 2007.
* 76 JOCE L. 276 du 28
octobre 2000, accord cadre de coopération entre la Communauté et
le Mexique.
* 77 Le programme de
coopération UE-Mexique 2008-2010 porte sur les droits de l'homme, la
réforme du système judicaire, l'harmonisation avec les
conventions internationales relatives aux droits de l'homme.
* 78 79% des exportations
mexicaines vont vers les Etats Unis.
* 79 Lire le
communiqué conjoint, lors de la 4ème rencontre du Sommet
UE-Mexique du 17 mai 2008 sur
http://www.eu2008.si/fr/News_and_Documents/download_docs/May/0516_EU-LAC-Mexico.pdf
* 80 JOCE L. 352 du 30
décembre 2002, accord d'association entre la Communauté et le
Chili
* 81 Supra pp.
18-19.
* 82 Voir le
communiqué sur
www.eu2008.si/fr/News_and_Documents/download_docs/May/0516_EU-LAK-Chile.pdf
* 83 Parallèlement
aux trois sommets, il y a eu cinq réunions du comité
d'association.
* 84 L'UE a conclu des
accords aériens avec 16 pays, dont le Maroc, le Chili, mais aussi
l'Ukraine, le Liban, la Croatie Voir
http://www.eu2008.si/fr/News_and_Documents/download_docs/May/0516_EU-LAK-Chile.pdf.
* 85 Huit Etats membres
avaient conclus des accords open sky avec les Etats Unis. La Cour a
sanctionné ces accords pour violation des compétences exclusives
de l'Union et violation du principe de non discrimination (les accords
prévoyaient un contrôle variable des compagnies aériennes
selon leur nationalité).
* 86 Voir
la décision 2005/593/PESC du Conseil du 18 juillet 2005 relative
à la conclusion de l'accord entre l'Union européenne et la
République du Chili sur la participation de la République du
Chili à l'opération militaire de gestion de crise menée
par l'Union européenne en Bosnie-et-Herzégovine (opération
ALTHEA). JOCE L. 202 du 03 août 2005.
* 87 L'accord invite aussi les
parties à accroitre leurs relations avec le MERCOSUR, afin de
« détourner » le Chili des Etats Unis.
* 88 BRODIN (C.),
« Union européenne - Amérique latine : entre libre
échange et partenariat stratégique », Questions
internationales, 2004/9, septembre-octobre, p. 85 et s.
* 89 L'UE propose un
partenariat global, tandis que le projet des Etats unis concerne les aspects
strictement commerciaux. Pour en savoir plus, lire DERISBOURG (J-P),
« L'Amérique latine entre Etats-Unis et Union
Européenne », Politique étrangère,
2002, vol. 67/2, p .415 et s.
* 90 Allocution lors du
colloque du 21 janvier 2008,
http://www.maec.gov.ma/Brochure.pdf.
* 91 Allocution de SE Fathallah
Sijilmassi, opus.cit. p .12.
* 92 JOCE, C. 306 du 17
décembre 2007.
* 93 Les « accords
d'association sans adhésion » conclus dans le cadre de la PEV
s'adressent aussi bien aux pays du Sud qu'aux pays de l'Est tels que la Russie,
l'Ukraine, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la
Biélorussie.
* 94 JOCE 2001, C. 320.
* 95 JOCE 2004, L. 84.
* 96 JAIDI (L), voir
supra, p.43.
* 97 Lire la thèse
d'El HOUDANI (R.), La politique étrangère sous le
règne de Hassan II, L'Harmattan, 1999, pp. 128-130.
* 98 Le Matin, 09
janvier 1985.
* 99 Discours du 03 mars
1985, in Discours et interview de S.M Le Roi Hassan II, éd. du
ministère de l'information, mars 1985 -mars 1986 ; pp. 5-19.
* 100 D'ailleurs, le Roi
Hassan II l'admet implicitement lorsqu'il dit que le Maroc est
« très près » de l'Europe. Ce qui signifie
qu'il est à l'extérieur de l'Europe, mais très proche.
* 101 Voir FLORY (M.),
« Note sur la demande d'adhésion du Maroc à la
Communauté Economique Européenne »,
Centre
de Recherches et d'Etudes sur les Sociétés
Méditerranéennes (C.R.E.S.M.), Editions du
CNRS, 1986, pp. 705-709.
* 102 Lire MARCHAT (P.),
« Quelles frontières pour quelle Europe ? »,
R.M.C.U.E., n°486, mars 2005, pp. 141-148.
* 103 PETIT (Y.),
« Quelques réflexions sur la capacité
d'intégration de l'Union Européenne »,
R.M.C.U.E., n°506, mars 2007, pp. 153-162.
* 104 COM(2004) 656 final,
du 6 octobre 2004, intitulée « Recommandation de la Commission
européenne concernant les progrès réalisés par la
Turquie sur la voie de l'adhésion ».
* 105 Pour plus de
détails sur l'état des négociations UE-Turquie, consulter
le rapport de la Commission, COM(2006) 649 final, SEC (2006) 1390.
* 106 KADDOURI (H.),
« Vers une nouvelle politique Euro-Méditerranée :
Le projet d'Union Méditerranée comme piste de
réflexion », R.M.C.U.E., n°514, janvier 2008,
pp. 14-26.
* 107 Voir Le
Monde, « Union pour la Méditerranée : Paris peine
à convaincre tous les chefs d'Etat arabes », du 03 mai
2008.
* 108 Interview de Nicolas
Sarkozy pour le quotidien tunisien As Sabah, le 10 juillet 2007.
* 109 Pour en savoir plus
sur l'adhésion de la Turquie, consulter : SCHMID (D.),
« La Turquie aux portes de l'Union : Vers une négociation
politique ? », R.M.C.U.E., n°485, février
2005, pp. 73-78. Et YAKEMTCHOUK (R.), « La Turquie :
L'adhésion à l'Union en question ? »,
R.M.C.U.E., n°508, mai 2007, pp. 294-301.
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