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Les processus migratoires des migrants via Paris. Le cas des nouveaux arrivants dans deux lotissements pavillonnaires d'Eure et Loire

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par Audrey LELONG
Université de Rouen - Master politique locale et développement 2008
  

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    1

    U.F.R Sociologie, psychologie, Sciences de l'éducation Département de sociologie

    Le cas des nouveaux arrivants dans deux lotissements

    Les processus migratoires des ménages via Paris :

    pavillonnaires d'Eure-et-Loir

    Mémoire présenté par Audrey Lelong

    En vue de l'obtention du

    Master politique locale et développement

    Septembre 2008

    Sous la direction d' Elise Palomares

    2

    SOMMAIRE :

    1ère partie OBJET DE DEPART ET PROBLEMATIQUE..................................................................5

    ISujet du stage.....................................................................................................................5

    1.1 Contexte et champ de l'étude..............................................................................................6

    1.1.1 Contexte de l'enquête.........................................................................................6

    1.1.2 Population cible: les ex-franciliens arrivés depuis 199 0..............................................7

    1.1.3 Trois secteurs d'étude « en frange »......................................................................8

    1.1.4 Thèmes de l'enquête : arrivée et adaptation des ex-franciliens.................................12

    II Construction de l'objet ........................................................................................................13

    2.1 L'objet d'étude...................................................................................................................12 2.2 Le terrain d'enquête..........................................................................................................19

    IIIProblématique...................................................................................................................21 3.1 Migration et cycle de vie....................................................................................................22 3.2 Migration et filtrage social..................................................................................................23 3.3 Migration et statut d'occupation...........................................................................................24 3.4 Migration et marché du logement.........................................................................................24

    3.4.1 Politique d'accession à la propriété.....................................................................25

    3.4.2 L'influence des agents et promoteurs immobiliers.................................................26

    IVMéthodologie..................................................................................................................28

    4.1 Rappels méthodologiques : méthode et modalité d'enquête...................................................29 4.1.1 Enquête par entretien.......................................................................................29 4.1.2 Construction d'une grille d'entretien par étape........................................................3 0 4.1.3 Traitement en analyse de contenu et post-codage des questions ouvertes..................3 0

    4.2 Méthode d'enquête complémentaire..................................................................................30 4.3 Les limites de la recherche..............................................................................................31

    3

    2èmepartie ANALYSE............................................................................................................33

    I Processus de décision........................................................................................................33

    1.1 Décision et cycle de vie....................................................................................................34 1.2 L'envie d'être propriétaire hors Ile-de-France.........................................................................36

    1.2.1 Pour les classes supérieures.......................................................................36

    1.2.2 Pour les classes moyennes.........................................................................4 0

    1.3 La recherche d'entre-soi...................................................................................................41

    1.3.1 Lotissement et centre-ville..........................................................................41

    1.3.2 Dans le lotissement...................................................................................42

    1.4 Le rôle des agents immobiliers dans la décision.....................................................................43

    II Désillusion du pavillon et recommandations urbanistiques...........................................................46

    2.1 La désillusion du bonheur promis........................................................................................54 2.2 Recommandations urbanistiques.........................................................................................59

    Conclusion..........................................................................................................................61

    Bibliographie........................................................................................................................63

    Annexes.............................................................................................................................65

    1ERE PARTIE OBJET DE DEPART ET

    PROBLEMATIQUE

    4

    I Sujet du stage

    5

    Le bureau d'étude dans lequel j'ai réalisé mon stage s'appelle « Repérage Urbain ». Il est situé 21 0 rue Saint Maur à Paris (X). 1l s'agit d'une entreprise créée en 2 003 par Eric Hamelin qui est sociologue-urbaniste. Cette entreprise a un effectif de salariés variable qui peut aller de 1 à 4 selon les appels d'offres obtenus. Selon le type d'enquête des profils différents de salariés peuvent être recrutés: géographe, urbaniste, économiste...

    Lors de ma recherche de stage, mon choix ne s'est pas orienté vers ce bureau d'études par hasard mais parce qu'il a la particularité de faire des enquêtes en mettant la sociologie au centre des réflexions, tout en restant dans le domaine de l'urbanisme.

    Ma demande de stage a été retenue parce qu'une étude démarrait en février 2 008 jusqu'en juin 2 008 et le client de celle-ci exigeait au moins un sociologue en plus du gérant de la société pour mener l'enquête sociologique.

    Après un entretien au mois de décembre 2 007, j'ai intégrer l'équipe composé de deux géographes pour mener cette étude à laquelle j'ai participé pendant 4 mois.

    1.1. Contexte et champ de l'étude

    1.1.1 Contexte de l'enquête

    Le bureau d'études Repérage Urbain a été mandaté par le club des Directions Régionales de l'Equipement du Bassin parisien pour « l'étude sociologique des nouveaux arrivants dans les franges franciliennes ». Cette étude est liée à l'inquiétude du Ministère de l'équipement face aux migrations massives en défaveur de l'Ile-de-France et a été prise dans le cadre de la révision du Schéma Directeur Régional d'lle-de-France (SDRIF), mise en place depuis août 2005. Il s'agit d'un document d'aménagement du territoire et d'urbanisme qui définit une vision globale de l'Ile-de-France et de ses territoires et il affiche des ambitions et des objectifs à faire prendre en compte au niveau local.

    Cette étude doit également être pensée dans le cadre du « Grand Paris » qui vise à gérer, penser et projeter Paris au-delà des 105 kilomètres carrés fermés par ses portes et ainsi mettre en oeuvre une politique globale des transports, du logement, du développement économique.

    A terme, le but espéré étant une liaison entre les régions limitrophes de l'Ile-de-France et cette même région ; et par conséquent une mise en cohérence des politiques publiques à l'échelle du bassin parisien.

    La complexité du phénomène de migration francilienne pose problèmes aux aménageurs du fait de la diversité des causes migratoires. En effet, ces territoires connaissent un développement résidentiel qui s'explique par de nombreuses causes qui peuvent être économiques et/ou sociales. La découverte des causes migratoires invoquées selon la position sociale des individus étant en partie l'objet de ce rapport puisque les grandes raisons indiquées dans le tableau ci-après doivent être approfondies pour comprendre pourquoi telles ou telles raisons deviennent des facteurs de migrations pour les ménages.

    6

    CAUSES PRINCIPALES DE MOBILITE INVOQUEES POUR LES MIGRATIONS

    EXTRA-REGIONALES

     

    1984

    2002

    Emploi

    48,6

    48,0

    Famille

    21,8

    30,7

    Logement

    9,8

    9,7

    Autres
    raisons

    19,9

    11,6

    Source : Debrand T., Taffin C., « Les facteurs structurels et conjoncturels de la mobilité résidentielle depuis 20 ans », Économie et Statistique, N° 381-382, 2005, p.132.

    1.1.2. Population cible: les ex-franciliens arrivés depuis 1990

    L'étude ici présentée est principalement basée sur une enquête réalisée par l'utilisation de la méthode qualitative et notamment par la réalisation d'entretiens, réalisés auprès de 300 nouveaux arrivants dans les franges franciliennes qui ont été définies dans le cadre du Contrat de Plan interrégional 1994-98 comme « un anneau d'une largeur moyenne de 50 kilomètres qui s'étend sur l'Ile-de-France et les cinq régions qui l'entourent, la Picardie, la Champagne-Ardenne, la Bourgogne, le Centre et la Haute-Normandie. Elles se composent de territoires très divers par leur géographie physique et humaine et sont très morcelées au plan administratif, mais structurées par un réseau de villes petites et moyennes»1.

    L'intention principale du maître d'ouvrage était de mieux connaître ce phénomène: l'arrivée importante de franciliens dans des territoires extérieurs, mais limitrophes, à la région Ile-de-France, fortement ressenti par un certain nombre d'acteurs locaux.

    La délimitation temporelle des nouveaux arrivants a été fixée à une arrivée depuis 1990, à la fois pour coïncider avec une date de recensement et rendre simplement l'étude réalisable, au regard des difficultés rencontrées quant à l'obtention de prises de rendez-vous par téléphone avec des personnes qui correspondent au profil recherché. Au début de l'enquête, nous avions pour consigne de rechercher des personnes arrivées depuis 1999 mais de trop nombreuses limites nous ont contraintes d'élargir à 1990 la date d'arrivée en Ile-de-France.

    1 Définition de l'INSEE.

    La population cible de l'enquête est donc exclusivement constituée de personnes ayant eu une expérience de vie plus ou moins longue en Ile-de-France, mais l'ayant quittée entre 1990 et aujourd'hui, et habitant à présent l'un des trois secteurs d'études définis avec la maîtrise d'ouvrage.

    1.1.3. Trois secteurs d'étude en « frange »

    Trois départements frontaliers de l'Ile-de-France (appartenant à trois régions différentes) devaient être visés par l'étude : l'Eure et Loire (28) dans la Région Centre, l'Eure (27) en Haute Normandie, l'Oise (60) en Picardie.

    Les contraintes de l'étude relatives au temps et au budget semblaient imposer la délimitation de secteurs d'études restreints, qui puissent être étudiés de façon précise et être suffisamment approfondis.

    Au sein des trois départements, trois secteurs, réellement en « frange » de la région capitale, ont donc été déterminés pour l'étude en concertation entre les différentes DDE et DRE concernées, de façon à constituer des territoires suffisamment représentatifs de l'influence ressentie et de l'impact sociodémographique des nouveaux arrivants ex-franciliens, mais également relativement cohérents et compacts sur le plan géographique.

    Même si les trois secteurs n'ont pas d'homogénéité en terme de poids démographique et d'étendue géographique, ils ont pour caractéristique commune d'être tous les trois constitués de deux Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (Communauté de Communes ou d'Agglomération).

    8

    Il s'agit :

    - Pour l'Eure (27) de la Communauté d'Agglomération des « Portes de l'Eure » (autour de Vernon et Pacy-Sur-Eure) et Communauté de Commune « Eure Madrie Seine » (autour de Gaillon)

    9

    - Pour l'Oise (60) de la Communauté de Communes du « Pays de Thelle » (Chambly, Neuilly-en-Thelle, Noailles) et de la Communauté de Communes du « Pays du Clermontois »

    10

    - Pour l'Eure et Loir (28) des Communautés de Communes « du Val Drouette » (autour d'Epernon) et « Terrasses et Vallées de Maintenon »

    11

    1.1.4. Thèmes de l'enquête: arrivée et adaptation des ex-franciliens

    L'objectif général de l'étude présentée dans le cahier des charges (Cf. annexe 1) était d'aborder notamment les profils sociodémographiques des nouveaux arrivants dans les franges franciliennes. Il a par ailleurs été proposé par le bureau d'études de traiter de nombreuses questions en rapport avec les migrations Ile-de-France / franges.

    Les thématiques des questions sont les raisons de leur implantation ; leurs attentes en matière d'habitat, de services en regard de leur lieu de résidence précédent en Ile-de-France; la persistance de la fréquentation de l'Ile-de-France (par exemple pour l'activité professionnelle, et les moyens de transport utilisés); les conséquences en termes de mode de vie ; la perception de leur cadre de vie; le niveau de satisfaction qu'ils en retirent ; l'intégration dans le territoire d'accueil; les éventuelles intentions ou perspectives de mobilité résidentielle et enfin les conflits d'usage ou de voisinage éventuels.

    Les résultats recueillis et l'analyse proposée permettront aux techniciens des DDE et DRE du bassin parisien d'avoir une vision précise de ce qu'il reste à mettre en place pour accueillir décemment les nouveaux arrivants puisque l'augmentation démographique rapide ne permet pas toujours d'organiser et de maîtriser le développement des départements attractifs. L'enquête porte autant sur les questions du logement que sur le développement économique et sur l'organisation des transports. Ces trois pôles devant nécessairement se développer de façon concomitante pour la réussite d'une commune, d'un département, d'une région.

    12

    II Construction de l'objet

    2.1 L'objet d'étude

    Face à cette augmentation générale de la population dans les franges comme nous pouvons le voir sur la cartographie ci-après qui présente le taux des nouveaux arrivants dans les départements limitrophes à l'Ile-de-France en 1999, j'ai choisi de me centrer sur un département en particulier. Cette carte montre que l'Eure-et-Loir accueille 16,7% de nouveaux arrivants en 1999 contre 15,2% dans l'Yonne (ce taux élevé avait inquiété la DDE de l'Yonne qui avait confié en 2007 « l'étude sociologique de la population arrivée dans le Sénonais depuis 1990 »2 au bureau d'étude ACADIE) 14,9% dans l'Oise et aux alentours de 14% dans l'Eure et dans le Loiret.

    L'étude sociologique de la population arrivée dans le Sénonais depuis 1990 annonce que 40% des nouveaux arrivants dans le nord du Sénonais sont des franciliens et elle nous présente les caractéristiques des nouveaux arrivants, les causes de leur départ d'Ile-de-France ainsi que leur satisfactions et insatisfactions du territoire d'accueil. En voici un résumé:

    13

    2 Synthèse de l'étude disponible sur

    www.yonne.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/NOUVEAUX_ARRIVANTS_SENONAIS_2007_cle74385f.pdf

    Profil :

    Actifs profession intermédiaire et cadre

    35% sont des couples avec au moins un enfant

    Peu de famille de plus de 3 enfants

    Part importante de retraités

    La moyenne d'âge à l'arrivée est de 43 ans

    Ecoles

    Niveau de vie Commerces

    Insatisfactions : Les transports

    Les modes de garde

    Les loisirs, les animations

    l'étude sociologique de la population arrivée dans le Sénonais depuis 1990

    Les principales causes d'arrivée dans le Sénonais :

    L'activité professionnelle

    La volonté de changer de cadre de vie

    Le choix immobilier

    Rapprochement familial

    Les satisfactions et insatisfactions du territoire d'accueil : Satisfactions :

    15

    Le département de l'Eure-et-Loir que j'ai choisi d'étudier se développe aussi rapidement grâce à sa facilité d'accès à la région parisienne et à sa situation géographique favorable (meilleure liaison et plus de proximité avec Paris et les départements d'Ile-de-France à l'ouest de Paris sont mieux appréciés) et j'ai voulu comprendre quelles étaient les raisons qui amenaient les habitants d'Ile-de-France à migrer vers ce département.

    Comme l'a montré Marc Augé dans son article intitulé Les tribulations immobilières d'un ethnologue paru dans Le Monde diplomatique en Août 1999, la facilité et la rapidité d'accès à la région parisienne est la cause principale du développement des lotissements pavillonnaires dans les départements des franges : « Depuis Chartres, Evreux, Dreux, L'Aigle, Rouen, l'univers pavillonnaire déborde et s'étend au long des rivières et des axes routiers ». En effet, comme nous pouvons le voir dans ce tableau qui regroupe les données de trois recensements (1968,1982 et 1999), les départements limitrophes de l'Ile-de-France ont vu leur population tripler entre 1968 et 1999.

    Paris a perdu près de 470 000 habitants au profit de la petite couronne et surtout de la grande couronne. Mais la décroissance démographique de Paris profite également et de plus en plus aux départements limitrophes qui ont gagné 700 000 habitants sur la même période.

    EVOLUTION DE LA POPULATION DE 1968 A 1999, PAR COURONNES CONCENTRIQUES AUTOUR

    DE PARIS

    16

    Après avoir réalisé les entretiens auprès des ménages migrants vers les départements des franges (dans des villes, des quartiers et des habitats divers) je me suis particulièrement intéressée aux ménages franciliens qui quittent la région Ile-de-France afin d'accéder à une maison individuelle ou plus spécifiquement à un pavillon en lotissement pavillonnaire qui est une tendance migratoire forte. En effet, à l'occasion du changement de région 69% sont passés du collectif à l'individuel et une part tout de même importante (31%) a souhaité refaire l'expérience de l'individuel mais cette fois dans un quartier pavillonnaire.

    Le changement de région occasionne ou permet fréquemment le passage du collectif à l'individuel, mais il faut cependant nuancer les proportions dans un sujet comme celui-ci car l'attention se focalise sur les opérations de lotissements qui attirent de 60 à 70% de franciliens (selon les sources et selon les opérations).

    Lors de l'enquête j'ai été confrontée à des ménages aux profils très divers, qui habitaient aussi bien dans un centre-ville, dans un lotissement que dans un hameau.

    C'est la particularité des ménages qui se sont installés en lotissement qui a retenu le plus mon attention. J'ai alors laissé de côté pour ce mémoire toutes les migrations vers les centres-villes, les hameaux, les lieux-dits où il n'y a pas de lotissements pavillonnaires.

    J'ai pris l'initiative de travailler sur le développement de lotissements pavillonnaires également parce que l'intérêt porté pour la maison individuelle depuis les années 70 est intéressant pour son évolution quantitative, pour les bouleversements qu'elle induit dans le secteur productif du logement, pour les modes de vies et d'habitats qu'elle sous-entend, pour les nouvelles pratiques d'urbanisme et d'architecture qu'elle introduit.

    A chaque époque un style d'habitat est privilégié et devient dominant. Comme nous pouvons le voir sur le graphique, après 1994, le nombre de constructions neuves collectives a chuté contrairement aux constructions neuves individuelles qui ont atteint leur plus haut niveau en 2000. Ainsi, pour permettre la multiplication des maisons individuelles, le développement des lotissements pavillonnaires a été et est encore très en vogue.

    17

    L'EVOLUTION DES STYLES D'HABITAT

    Source : ministère chargé de l'Equipement, Sitadel - ministère chargé de l'Agriculture, enquête Teruti.

    Mais quelles que soient les raisons des migrations vers ces territoires, ce mouvement de déconcentration urbaine a été possible grâce aux performances des transports individuels ou collectifs et il montre que l'Ile-de-France ne peut plus être seulement qualifiée comme un lieu d'attraction fort mais aussi comme une région de répulsion.

    2.2 Le terrain d'enquête

    Pour étudier ce phénomène migratoire, j'ai souhaité étudier la construction d'un lotissement pavillonnaire nettement prisée par les franciliens dans une ville de 3750 habitants qui est la ville de Saint-Rémy-sur-Avre dans le département d'Eure et Loir.

    Ce lotissement n'étant pas encore habité, j'ai voulu étudier un second lotissement pour pouvoir étudier l'intégration des migrants sur le territoire d'accueil.

    Comme j'avais étudié des personnes propriétaires de pavillon en lotissement lors de mon stage, j'ai choisi de reprendre les données que j'ai pu recueillir lors de mes entretiens réalisés à Hanches (28). J'ai principalement repris les informations concernant les trajectoires résidentielles de ces migrants et de leurs insatisfactions relatives au lotissement et à la commune actuelle.

    Saint-Rémy-sur-Avre

    La commune est située à 10 km de Dreux à la limite de la Normandie, dans le périmètre de la Communauté de Communes du Val d'Avre qui regroupe les communes de Bérou la Mulotière, Dampierre sur Avre, Nonancourt et Saint-Lubin-des-Joncherets (11000 habitants). Elle couvre une superficie de 1400 hectares, se partageant entre plateaux et vallée dans laquelle coulent l'Avre et de nombreux rus rendant ainsi la commune attractive.

    Cette commune se trouve au carrefour de la RN 12 Paris-brest et de la RN 154 Orléans-Rouen, elle est à une centaine de kilomètres de Paris, d'où son important peuplement depuis de nombreuses années.

    Elle est constituée de 3 quartiers distincts, chacun ayant son propre nom. Ils sont différents de part leur aménagement et perçus comme tels par les habitants. Je les décris pour montrer l'hétérogénéité urbaine et sociale des quartiers.

    « Le Bois d'Hauterre »

    Futur lotissement de 59 pavillons

    Le centre-ville

    « Le plessis »

    LA LOCALISATION DES QUARTIERS DE SAINT-REMY-SUR-AVRE ET DES ZONES

    DEJA URBANISEES

    18

    Source : Géoportail

    19

    Tout d'abord le centre-ville est divisé en trois parties. D'un côté la partie dense avec les commerces et les écoles concentrés autour de l'Eglise. La commune est dotée de nombreux services à la population situés dans cette zone:

    La mairie, la poste, la gendarmerie, le centre de secours, les médecins (généralistes, masseur-kinésithérapeute, dentistes, infirmiers, ambulanciers) la maison des services (relais emploi de l'ANPE, permanences retraite, sécurité sociale, mission locale...), la bibliothèque municipale, l'espace jeune, le syndicat d'initiative, la salle de sport, le groupe scolaire de la Vallée, et les espaces sportifs et culturels comprenant les stades de football, de tennis, le gymnase, les salles multi-activités (OSCAR). En plus de ces services à la population, la ville compte de nombreux petits commerces, allant du marchand de journaux à l'hypermarché.

    Les 2 autres parties du centre-ville sont consacrées essentiellement à l'habitation. Elles se situent aux extrémités de la ville. Au nord, nous trouvons 5 immeubles HLM appelés « le quartier du Coatel ». Au sud, il y a les maisons individuelles récemment construites et des immeubles HLM de 3 étages très délabrés qui sont en cours de démolition. Les personnes y résidant sont relogées dans des maisons individuelles qui ont été terminées depuis le mois d'avril 2008 face aux immeubles du quartier Coatel. Seules les maisons mitoyennes de villes au coeur du centre-ville ne sont pas des HLM.

    Le deuxième quartier est celui du bois d'Hauterre, quartier délimité par la Nationale 12 et se situant à l'est du centre-ville de Saint Rémy sur Avre. Seules des maisons individuelles sur des petits terrains (500 m 2 environ) y sont construites, hormis l'école du bois d'Hauterre.

    Enfin le dernier quartier appelé « Le plessis » délimité aussi par la Nationale 12 mais à l'ouest du centre-ville. Il n'y a que des maisons individuelles et aucun équipement public n'y est implanté. C'est la partie de Saint-Rémy-sur-Avre la plus favorisée. Dans ce quartier, les terrains sont grands et les propriétés ont des surfaces aussi importantes. Il est important dans le sens où il a une partie historique puisqu'au XIIème siècle une forteresse, « la motte castrale » est construite pour se protéger des anglais et des normands dont les vestiges sont encore visibles.

    C'est ce quartier qui va accueillir d'ici un an 59 logements de type pavillon dans un lotissement encore en construction.

    Le terrain appartenait à deux propriétaires et l'un des deux a voulu le vendre pour la construction il y a une dizaine d'années. Il avait demandé un certificat d'urbanisme mais la Direction Départementale de l'Equipement avait refusé car le terrain ne faisait pas partie des zones actuellement urbanisées et urbanisables selon la carte communale.

    La commune a ensuite revu la carte communale pour faire passer ce terrain en zone urbanisable. Un des arguments qui a fait revoir la carte communale et accélérer le projet est la présence quasi continuelle de gens du voyage qui avaient pris l'habitude de s'installer dans ce quartier résidentiel.

    La Direction Départementale de l'Equipement n'avait plus de raison de s'opposer au lotissement et les deux constructeurs se sont entendus pour vendre leurs terrains à un promoteur immobilier qui souhaitait initialement réaliser 100 logements. Or, pour des problèmes de voiries (route étroite et en sens unique qui mène au lotissement), le nombre de logements a dû être réduit pour éviter des problèmes de circulation. Le nombre de pavillons ayant presque réduit de moitié, le coefficient d'occupation des sols3 a par conséquent diminué. Désormais, les pavillons vont être construits sur des parcelles de 1000 à 1500 m2 chacune.

    Hanches

    Hanches est à une trentaine de kilomètres de Chartres et à 80 km de Paris. La commune jouxte le département des Yvelines, elle est à mi distance entre Maintenon et Epernon et comme pour la ville de Saint-Rémy-sur-Avre, sa population augmente d'année en année. En une dizaine d'année, Hanches a gagné pratiquement 350 habitants ; une augmentation

    3 Le coefficient d'occupation des sols détermine la densité de construction admise sur une propriété foncière en fonction de sa superficie.

    20

    assez importante, pour une commune qui comptait 2300 habitants au recensement de 1999. A noter que la commune n'est dotée que d'un bar-tabac malgré l'afflux de nouveaux arrivants.

    Pour accueillir les nouveaux arrivants, la ville s'est développée autour de 3 hameaux qui se sont étendus ces dernières années par la construction de lotissements afin d'avoir une offre en logements qui soit à la hauteur des demandes. Pour l'étude, je me suis intéressée au cas du « hameau du Paty B car il est intéressant pour répondre à une partie de la problématique. En effet, ce hameau a pour caractéristique d'être composé de grands pavillons de haut standing. Les terrains sont supérieurs à 1500 m2 et les maisons à 200 m2. La taille de terrains induit que les maisons sont espacées les unes des autres. Il n'y a pas de vis-à-vis, de plus que de gigantesques sapins sont plantés le long des clôtures, ce qui rend les maisons quasiment invisibles de la rue.

    21

    III Problématique

    22

    Ce mémoire traite des stratégies résidentielles des franciliens afin de comprendre comment ils en viennent à prendre la décision de déménager.

    J'ai choisi d'étudier la question de leur mobilité en me penchant particulièrement sur les processus résidentiels qui permettent de voir quels arbitrages sont faits pour qu'ils prennent la décision de quitter l'Ile-de-France d'une part et d'aller habiter en lotissement pavillonnaire d'autre part.

    Plus précisément, nous chercherons à comprendre comment les franciliens en viennent à partir d'Ile-de-France? Quelles causes évoquent-t-ils pour expliquer leur départ et leur engouement pour le pavillonnaire?

    Pour traiter une telle problématique, il est important d'avoir à l'esprit que nous avons à faire à des mobilités de courtes distances puisqu'elles ne dépassent pas 90 km. Selon Thierry Debrand et Claude Taffin4, les distances parcourues entre 2 lieux d'habitation sont révélatrices des causes du déménagement.

    En effet, d'après eux, les mobilités de courtes distances sont associées aux changements de la structure du ménage. En revanche, la mobilité de longue distance est induite par un changement professionnel pour au moins une personne du ménage.

    En regardant les trajectoires résidentielles des ménages ex-provinciaux, nous pourrons voir si leur arrivée en Ile-de-France était une migration professionnelle (s'il s'agit bien d'une migration de longue distance). Parallèlement, nous regarderons si les migrations de courtes distances, de l'Ile-de-France vers les franges ont principalement des causes familiales.

    Mais dans le développement de notre analyse, nous apporterons un éclairage sur toutes les causes de déménagement invoquées par les interviewés pour décrire la réalité la plus finement possible telles que l'envie d'être propriétaire, la recherche d'entre-soi et le rôle des promoteurs immobiliers dans la décision. Tous ces facteurs pris en compte dans la stratégie résidentielle des ménages nous montrerons que les processus de décision peuvent être divergents selon le profil sociodémographique du ménage migrant et de sa situation passée, actuelle et future.

    3-1 Migration et cycle de vie

    Nous étudierons donc les mécanismes qui font qu'un ménage choisit de migrer. Nos interrogations sur les migrations des franciliens nous amèneront à aborder la question de la composition familiale et sociale des migrants pour savoir si nous sommes dans un phénomène où l'Ile-de-France opère une sélection d'une ou plusieurs type de ménages.

    Ces questions nous intéressent car un déménagement n'est jamais neutre. Comme le montre Paul Clerc dans son article « la mobilité des familles françaises; changement de logement et calendrier familial »5, le changement de localisation géographique est en relation étroite avec un moment de la vie. Il a rendu compte lors de son analyse que le mariage et l'accroissement de la famille était les deux facteurs principaux de migrations extra-régionales.

    L'importance du facteur familial est considérable puisque désormais, les ménages ne vont plus s'adapter au logement mais chercher ce qui conviendra à la famille au moment actuel, ce qui implique parfois plusieurs déménagements entre le moment de l'installation en couple et la retraite. Il sera donc intéressant de voir le parcours résidentiel antérieur des ménages arrivant en lotissement afin de voir les causes de chacun de leur déménagement et de savoir s'ils ont considéré leurs installations comme passagères ou définitives, et notamment pour leur arrivée dans un lotissement.

    Dans quel but viennent-t-ils s'y installer et sont-ils aussi enthousiastes quelques années après l'installation?

    4 Debrand T., Taffin C., « Les facteurs structurels et conjoncturels de la mobilité résidentielle depuis 20 ans », Économie et Statistique, N° 381-382, 2005.

    5 Clerc P., « La mobilité des familles françaises. Changements de logement et calendrier familial », Population, n° 1, 1974.

    23

    Si nous prenons les données d'une enquête de l'INED restituées par Catherine Bonvalet et Eva Lelievre6, on distingue une nette différence entre les caractéristiques démographiques et sociales des personnes qui quittent l'Ile-de-France et celles qui y restent. Selon elles, les ménages les plus poussés hors des frontières de l'Ile-de-France sont les couples ainsi que les catégories sociales supérieures. Catherine Rhein ira jusqu'à dire que « la composition démographique des ménages mobiles est à peu près l'inverse de celles des ménages stables »7.

    3.2 Migration et filtrage social

    Les grandes villes d'Ile-de-France semblent sélectives et nous devons comprendre quelles catégories sociales sont concernées et quelles sont celles qui s'orientent vers des zones pavillonnaires après leur passage en Ile-de-France.

    C'est la notion de filtre8 qui nous permettra de voir quelle population reste en région parisienne et quelle est celle qui en part. Bien sûr, cette notion est très large et nous pourrions traiter de nombreuses problématiques à travers elle. C'est pourquoi il est important de préciser que nous n'étudierons pas tous les filtres qui opèrent une sélection. C'est le filtre social et familial qui occupera une partie de l'analyse.

    Cette notion avait permis à Park et Burgess de définir la ville comme un espace morcelé en aires concentriques. Selon les auteurs, la ville est divisée en zones et chacune est habitée par des personnes ayant des caractéristiques communes selon l'appartenance culturelle et sociale; ce phénomène s'établissant de façon naturelle et fataliste. Seulement, les auteurs ont un raisonnement déterministe qui ne fait pas assez référence à des données économiques.

    Les lotissements pavillonnaires, relativement excentrés du centre-ville seraient-ils aussi caractérisés par un profil type d'habitants ?

    Et y a-t-il un phénomène d'entre-soi dans les lotissements étudiés puisque le choix de localisation se fait en partie selon "la morphologie sociale du quartier, c'est à dire la composition sociale du voisinage"9?

    3.3 Migration et statut d'occupation

    Catherine Rhein10 a étudié les stratégies résidentielles également en utilisant le critère du type d'habitat antérieurement occupé qui induit des mobilités plus ou moins denses.

    Elle a fait un diagnostic du statut des logements en Ile-de-France et elle en arrive au résultat suivant : A Paris, 60% des logements sont des collectifs anciens en location ; en petite couronne, il y a 48% de collectifs récents, mais avec une moindre proportion de locatif qu'à Paris. En grande couronne, le nombre de logements collectifs diminue encore et le nombre de propriétaires augmente.

    Elle en conclut que les ménages qui habitent dans le collectif sont nettement plus mobiles que ceux qui résident dans une maison individuelle. Ce fait s'accentue si les occupants des logements collectifs sont locataires. Ces conclusions sont intéressantes du fait que, dans notre échantillon diversifié, nous aurons aussi bien des propriétaires et des locataires de logement collectif que des propriétaires et des locataires de logement individuel. Nous pourrons ainsi comparer le statut d'occupation antérieur avec les causes de migrations. Cette comparaison pourra être utile en ce qui concerne le rêve de l'accession à la propriété.

    Comme le montre l'enquête intitulée « Qui habite quoi ? »11 réalisée par l'INED, nous voyons que l'accession à la propriété est propre à un type de ménage puisque ce sont les couples mariés avec enfants qui mentionnent en priorité « vouloir changer de

    6 Bonvalet C., et Lelievre E., « Mobilité en France et à Paris depuis 1945, le filtre parisien », Population, n°5, 1991.

    7 Rhein C., « Mobilité résidentielle et dynamique urbaine », Revue de Géographie de Lyon, n°3, 1990, p.184.

    8 Pumain D., Robic M.C, Pinchemel P., « Croissance urbaine et échanges migratoires », Revue géographique Alpine, 1972.

    9 Maurin E., Le ghetto français, Ed. Seuil, la République des idées, 2004, p.21.

    10 Rhein C., op.cit., 1990.

    11 INED, Fiche d'actualité scientifique, « Qui habite quoi », novembre 2000, n°7

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    logement pour être propriétaire » alors que les couples célibataires avec enfants, disent en premier lieu, qu'ils ont « besoin d'espace », en parlant dans une moindre proportion de l'importance d'être propriétaire par rapport aux couples mariés avec enfants.

    Nous nous apercevons que les causes de déménagement sont toutes liées entre elles. En effet, un type de logement peut être recherché selon un statut social et/ou familial à un moment particulier mais comme la situation peut évoluer, elle induira éventuellement un autre changement pour répondre aux besoins actuels.

    Ce n'est qu'en croisant toutes les variables que nous pourrons établir un schéma logique des stratégies résidentielles et établir des profils-types.

    Pierre Bourdieu et Monique de Saint Martin12 ont critiqué fermement les analyses sur les migrations résidentielles qui ne prenaient pas en compte le capital économique, culturel, ainsi que les effets de la politique et de l'offre en logement. Selon ces auteurs, nous ne pouvons faire d'analyses complètes et sérieuses si, et seulement si, le raisonnement est basé entre autre sur le critère de la structure en capital des ménages13. Cette manière de résonner induit de prendre en compte chaque caractéristique de l'individu et de ne pas isoler un critère particulier comme la composition du ménage, la profession... tout doit être intimement lié et mis en cohérence.

    3.4 Migration et marché du logement

    Il ne faut pas voir l'étalement urbain comme la résultante d'une volonté purement individuelle de la part des citadins car leurs déplacements vers la périphérie des villes et vers l'habitat individuel sont toujours plus ou moins contraints.

    3.4.1 Politique d'accession à la propriété

    La politique du logement poursuivie par l'Etat a durant ces 40 dernières années fortement soutenu la promotion immobilière et l'accession à la propriété des particuliers. Ces incitations financières de la part de l'Etat pour aider les ménages à acquérir un bien immobilier est fondamentalement source de contradiction avec ce que souhaite cette institution depuis la période du Général de Gaulle qui, en survolant la banlieue parisienne a dit « Mettez-moi de l'ordre dans ce bordel »14 en parlant des logements individuels.

    Le discours politique dominant est de limiter au maximum l'étalement urbain et par conséquent le développement de l'habitat individuel isolé qui induit des problèmes techniques d'aménagement et d'organisation de l'espace mais aussi des problématiques environnementales.

    Pour illustrer la contradiction entre cette volonté de maîtriser l'étalement urbain et les actions promues, nous pouvons prendre l'exemple de la maison à 100 000 euros de l'ancien Ministre du logement et de la cohésion sociale, Monsieur Borloo, repris en janvier 2008 par l'actuelle Ministre Madame Boutin qui souhaite favoriser l'accession à la propriété avec « la maison à 15 euros par jour » pour qu'acheter une maison soit aussi simple que d'acheter une voiture. Son but est de développer ce qu'avait commencé son prédécesseur et de mettre en place un processus simplifié d'emprunt pour les futurs propriétaires.

    Cette proposition qui a pour objectif de permettre à chaque ménage d'accéder à la propriété est utopique si on pense à ce qu'engendrerait « une maison pour tous ». Les politiques ont donc une part de responsabilité non négligeable puisqu'ils agissent contre leur objectif de départ. L'insuffisante ouverture à l'urbanisation dans les pôles urbains et l'ouverture de nouveaux terrains à la construction en milieu rural participe obligatoirement à l'étalement urbain.

    Ces mesures ont pour intention de répondre à une demande forte envers la maison individuelle. Mais il faut aller plus loin pour savoir si les ménages veulent réellement une maison individuelle ou s'ils souhaitent « simplement » être propriétaire d'un logement, qu'il soit individuel ou collectif. Si c'est le cas, le nouveau projet de loi de Christine Boutin à propos de l'appartement à 15 euros par jour aurait toutes les chances de fonctionner, à condition que les souhaits principaux des ménages soient

    12 Bourdieu P., De Saint Martin M., « Le sens de la propriété », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 1, 1990, p.56.

    13 Bourdieu P., De Saint Martin M., op.cit., 1990, p.57.

    14 www.lemoniteur.fr, propos rapportés par Dominique Tessier dans son article « Rassemblons-nous pour l'architecture », du 16 juin 2008.

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    exhaussés. Pour cela, il faut prendre en compte les attentes des habitants à leur déménagement, à savoir, ce qui les dérange ou les dérangeait dans leur dernier lieu / territoire d'habitation et ce qu'ils espèrent trouver lors de leur arrivée dans le pavillon.

    Nous pouvons également nous demander si le fait d'être propriétaire est un souhait si important, s'il s'avère que nous sommes dans une situation où les ménages ont la volonté de déménager à chaque fois que la structure de leur famille change.

    De plus, aujourd'hui le fait d'être propriétaire n'est plus un gage de sécurité comme au temps où la sécurité sociale n'existait pas. La propriété était en effet celle qui protégeait et elle permettait d'assurer la sécurité face aux aléas de l'existence, la maladie, l'accident, la misère de celui qui ne peut plus travailler~5.

    3.4.2 L'influence des agents immobiliers et promoteurs

    L'image typique de ce que souhaitent les ménages va être reprise par les agents immobiliers pour attirer l'attention et séduire. Ce qui séduit le plus, va être mis en premier argument de vente pour garantir un bonheur évident.

    « A cette fin, les constructeurs et agents immobiliers usent d'effets qu'il faut, au risque de choquer, appeler poétique »16 qui favorisent la croyance du bonheur familial en maison individuelle comme l'a fait l'ancienne entreprise Sergego. Sa stratégie publicitaire est décrite dans Les structures sociales de l'économie et valorise ses biens comme étant « des maisons à aimer », représentées dans une fleur comme si la maison individuelle était un cocon dans lequel seul le bonheur est évident.

    Aujourd'hui, ces représentations sont toujours d'actualité et les pavillons sont vus et vendus comme s'ils étaient un mélange de nature, de bonheur familial et de réussite sociale17.

    15 Castel R., L'insécurité sociale, Seuil, 2003, p.16.

    16 Bourdieu P., Les structures sociales de l'économie, Seuil, 2000, p.38.

    17 Semmoud N., « L'habiter Périurbain : choix ou modèle dominant ? », Revue de Géographie Alpine, n°91-4, 2003.

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    Seulement tous les « avantages » liés à la maison individuelle pourraient aussi bien, être des avantages d'une vie en habitat collectif.

    Dans l'enquête parue dans la revue «Paysage Actualité»18, ressort le fait que les français ont besoin de verdure. Ils recherchent donc des maisons avec « un bout de jardin » mais cette volonté semble être une conséquence de la pauvreté des espaces verts au sein même des villes puisqu'à la question « pour quelle raison principale ne fréquentez-vous pas les espaces verts de votre ville ? », 42% répondent qu'il n'y en a pas à proximité de leur lieu de vie. Si les villes prenaient en compte ces besoins et par conséquent ces manques, l'idée « d'avoir un jardin » s'estomperait.

    Aussi, Nicole Haumont19 dans Les Pavillonnaires a ainsi listé tous les besoins qui pourraient être satisfaits en logements collectifs, à savoir, la présence d'aire de jeux à proximité, de jardins, d'insonorisation plus efficace, proximité de structures pour les enfants. Aussi, un très bon exemple de volonté d'habiter une maison individuelle pour ses dits avantages, est décrit dans le film documentaire Ode Pavillonnaire20 puisque dans les premières minutes est définit ce que souhaiterait une famille qui passe de l'appartement au pavillon.

    Ils expriment un à un leurs besoins et leurs attentes:

    « Nous voudrions une maison qui serait un cocon pour se protéger des intempéries, une maison pour la famille, pour élever les enfants, une maison pour manger, dormir, se loger, grandir, jouer, un endroit où grandir, passer du temps. Cet endroit peut être n'importe où du moment qu'on y habite. Et surtout, quelque chose d'individuel, d'isolé des autres personnes, en dehors de la promiscuité des appartements, il n'est plus question d'être gêné par les voisins ».

    Comme dans l'ouvrage Les pavillonnaires, nous remarquons que toutes les causes qui poussent les franciliens à partir ne sont pas en rapport avec la vie en logement collectif mais plutôt avec les inconvénients des villes. Ceci étant, les problèmes rencontrés pourraient être résolus sans avoir recours à la maison individuelle.

    De plus, il faut prendre en compte les désillusions par rapport au pavillon puisque le bonheur espéré n'est souvent pas celui escompté et l'acheteur le découvre, soit lors de son premier contact avec l'agent ou le promoteur immobilier, soit à son installation.

    Lorsque l'acheteur se montre intéressé par une maison individuelle, sa relation avec l'agent immobilier « s'achève presque toujours en une sorte de leçon de réalisme économique au cours de laquelle le client, assisté et encouragé par le vendeur, travaille à rapprocher le niveau de ses aspirations du niveau de ses possibilités afin de disposer à accepter le verdict du tribunal de l'économie, c'est-à-dire la maison réelle, très souvent éloignée de la demeure rêvée à laquelle il a droit en bonne logique économique. »21

    C'est en ce sens que j'émets la possibilité que la forte demande pavillonnaire ne soit pas un souhait si profond mais peut-être le résultat de contraintes économiques qui conduisent les agents immobiliers à aiguiller vers cet habitat.

    Cependant, il va falloir que se mette en place une négociation longue pour permettre aux clients de combler peu à peu l'écart entre ses espérances et ses possibilités22. C'est à ce moment qu'entre en jeux les compétences de l'agent immobilier qui va favoriser une relation de proximité avec l'acheteur et lui démontrer que cet habitat regorge de qualités et que ces inconvénients sont pour lui des avantages.

    Nous verrons dans notre analyse ce que souhaitent les migrants que j'ai étudié et je proposerai des solutions éventuelles pour satisfaire chaque acteur, que ce soit les migrants ou les professionnels de l'aménagement.

    18 « Les Français veulentplus de vert », Paysage Actualité, n°308, avril 2008.

    19 Haumont N., Les pavillonnaires, Centre de recherche d'Urbanisme, 1966.

    20 Film documentaire « Ode Pavillonnaire » de Frédéric Ramad, 2005.

    21 Bourdieu P., Bouhedja S., Givry C., « Un contrat sous contrainte », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°81-82, 1990, p.35. 22Bourdieu P., Bouhedja S., Givry C, op.cit, 1990.

    27

    Nos interrogations quant aux migrations vers les lotissements comportent deux aspects:

    Nous mettrons en lien migration et cycle de vie et nous verrons si les logiques migratoires sont les mêmes pour tous, puis nous découvrirons les contraintes qui pèsent sur les individus afin de voir comment leur départ de l'Ile-de-France et leur arrivée dans les franges est conditionné.

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    IV Méthodologie

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    4.1. Rappel méthodologique : Méthode et modalités d'enquête

    Les personnes interrogées ont été initialement sollicitées par téléphone, puis rencontrées et interrogées en face-à-face, à leur domicile (sauf quelques cas rencontrés sur leur lieu de travail).

    Les questionnaires enregistrés, ont été menés par notre équipe de deux socio-urbanistes et deux géographes.

    Ils ont fait l'objet d'un enregistrement, dans un double but de traitement affiné des réponses et de contrôle de qualité des entretiens de la part du responsable d'étude, et d'une prise de note sur la « grille d'entretien ».

    4.1.1 Enquête par questionnaire

    L'enquête était tout d'abord basée sur le principe du questionnaire avec des questions ouvertes, mené par des sociologues de terrain, qui se sont appuyés sur la grille d'entretien arrêtée d'un commun accord avec la maîtrise d'ouvrage après la première série d'entretiens tests.

    Les personnes interrogées sont, au travers de questions complétées de relances (formules orales stimulant l'approfondissement des réponses), invitées à s'exprimer librement, pas obligatoirement dans l'ordre suggéré par la grille (ce qui autorise à compléter « l'inspiration » des interviewés au fur et à mesure de l'entretien), et en ayant tout loisir d'insister plus ou moins sur l'un ou l'autre de leurs sujets de motivations, préoccupations ou satisfactions.

    Ce questionnement ouvert permet l'accès à des éléments de compréhension non anticipés par les enquêteurs et des détails explicatifs des démarches et itinéraires individuels souvent inaccessibles par d'autres techniques de sondage, d'autant que la grille d'entretien fait l'objet d'une élaboration progressive.

    Nous avons ensuite pu poser quelques questions fermées pour relever des éléments objectifs.

    Les questions fermées sont celles qui n'ouvrent par essence qu'à une série délimitée de réponses ; par exemple les questions quantitatives (votre âge, la distance parcourue domicile / travail...), signalétiques (votre catégorie socioprofessionnelle, votre lieu de naissance) ou typologiques quelconques (votre statut d'habitation, votre mode de transport principal pour le travail, etc.).

    Elles portaient dans cette enquête sur des éléments assez précis de datation, de localisation ou des aspects sociodémographiques :

    - origines / trajectoires régionales (éventuellement antérieures au passage en Ile de France)

    - situations et trajectoires résidentielles (type de logement précédent et actuel, individuel / collectif, avec ou sans jardin, nombre de pièces et surfaces, location ou achat, catégorie de prix...)

    - situation et évolution familial / âges

    - situation et catégorie professionnelle de l'interviewé et de son éventuel conjoint / évolution professionnelle / situation géographique de l'emploi actuel (et au moment du déménagement si différent)

    - déplacements vers l'Ile-de-France (fréquences, destinations, motifs) et modes de transports utilisés

    Enfin quelques points étaient relevés directement par l'enquêteur-sociologue :

    - Commune d'habitation / catégorie de commune / type de quartier (diffus / pavillonnaire / centre-bourg / centre-ville...) / type d'habitat (collectif ou individuel / mitoyen ou non / avec ou sans jardin).

    30

    4.1.2 Constitution de la grille du questionnaire par étapes

    La conception de la grille de questionnaire, pour être opérationnelle et adaptée aux réalités des populations cibles de l'étude, a été constituée en plusieurs étapes successives :

    - Une première grille a été élaborée, essentiellement constituée de questionnements thématiques ou questions ouvertes, et de relances destinées à l'approfondissement, ainsi que d'une petite série de questions fermées.

    - À partir de cette première version finalisée, un test d'application et de pertinence des questionnements et des relances a été effectué sur le terrain, au cours des 30 premiers entretiens dits tests ou exploratoires (plus long en durée et moins structurés que les suivants, mais intégrés au corpus d'enquête grâce à nos méthodes d'analyse de contenu a posteriori).

    - Le dépouillement et l'analyse des résultats de cette phase de test, a donné lieu à quelques précisions et reformulations de certains questionnements, de façon à mieux correspondre aux réalités rencontrées.

    - Enfin, une grille définitive a servi de base aux 270 questionnaires suivants (voir grille en Annexe 3).

    Conçue de manière à s'assurer de faire le tour des différents thèmes et interrogations soulevés par la maîtrise d'ouvrage, la grille invitait à s'exprimer de façon détaillée, au travers de 6 grands thèmes d'entretiens : l'itinéraire résidentiel, le processus décisionnel de changement de région, le type l'habitat et de quartier antérieur et actuel, les aspects positifs et négatifs du lieu de vie actuel, l'intégration sur le territoire, les liens avec l'Ile-de-France.

    4.1.3 Traitement en analyse de contenu et post-codage des questions ouvertes

    Les réponses formulées librement lors des entretiens, qui font à la fois l'objet de prises de notes et d'un enregistrement, ont été traitées avec le logiciel de traitement de questionnaire informatisé, Modalisa.

    Facilité par les fonctionnalités du logiciel, ce deuxième point, consiste à traiter les questions ouvertes par catégories et unités de sens, le discours individuel devenant alors quantifiable et structurable en items plus ou moins larges et ramifiés. Ce traitement consiste à convertir en éléments de synthèse quantitative (et donc en variables susceptibles d'être croisées) des éléments de discours libres.

    En pratique, il consiste d'abord à regrouper en unités de sens les fragments d'un discours parlé ou écrit, en rapprochant l'une de l'autre un certain nombre d'expressions ou d'affirmations équivalentes, bien que formulées différemment.

    Il a ici fait l'objet d'un post codage arborescent assez complexe, de façon à ne pas perdre la finesse et les subtilités des cas individuels extrêmement variés rencontrés, tout en permettant une saisie informatique d'une importante part des informations concernant chaque interviewé, de manière à faciliter l'analyse en tri croisés et par profils.

    4.2 Méthode d'enquête complémentaire

    Même si les 300 questionnaires m'ont été très utiles pour traiter ma problématique, j'ai voulu refaire une enquête afin de creuser la question des itinéraires résidentiels et de la rendre plus qualitative puisque les questionnaires réalisés avaient plus pour objectif de recréer une image précise de la situation actuelle alors que pour répondre précisément à mes interrogations, je devais établir un outil de travail plus ciblé sur le processus résidentiel afin de « dévoiler les facteurs sociaux qui contribuent à produire ce réel »23.

    Il m'a donc paru intéressant de poser des questions sur les trajectoires résidentielles des ménages interrogés dans le but de montrer s'ils migrent pour retrouver des liens ou un environnement familier ou si au contraire, ils arrivent dans un lieu inconnu.

    23 De Singly F., Le questionnaire, Armand Colin, 2005 (2ème édition), p. 112.

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    J'ai alors réalisé une autre grille, plus centrée sur mes thématiques (région d'origine, région d'arrivée, processus migratoire, type d'habitat).

    Pour ne pas refaire les entretiens avec les personnes déjà interviewés, j'ai eu l'idée de contacter les personnes qui vont arriver très prochainement dans le lotissement pavillonnaire en construction situé à Saint-Rémy-sur-Avre (28).

    Après avoir consulté en mairie les demandes de permis de construire, j'ai constaté que pratiquement 90% des personnes ayant déposé un permis de construire viennent d'Ile-de-France (très majoritairement du 78). L'échantillon que j'ai, me permettait ainsi de rester dans mon sujet de stage et d'ajuster mes entretiens plus précisément sur ma problématique.

    Avec l'adresse des clients, j'ai pu trouver leurs numéros de téléphone et les contacter directement. Sur 41 clients franciliens, j'ai pu en contacter 26. Seulement 6 ont accepté de me recevoir à leur domicile pour effectuer l'entretien. L'échantillon me paraissant trop réduit, j'ai envoyé les entretiens par courrier aux 5 ménages qui été favorables à participer à l'enquête mais qui ne pouvaient pas me recevoir. Pour avoir une chance plus grande d'avoir les retours, j'ai également envoyé une enveloppe timbrée et libellée à mon nom et adresse.

    Au final, j'ai pu réaliser 5 entretiens au domicile des particuliers et 3 entretiens me sont revenus par courrier. Cependant, 8 entretiens me paraissaient insuffisants pour réaliser une analyse approfondie. J'ai fait le choix de compléter ces données par celles que j'ai recueillies lors de l'enquête pour le stage en prenant seulement les questionnaires des ex-franciliens qui viennent vivre en lotissement pavillonnaire. J'ai choisi les 8 entretiens réalisés dans un lotissement de la commune de Hanches. Prendre en compte ces entretiens m'a permis d'étudier la satisfaction des ménages quelques années après leur installation, en comparant avec leurs exigences qu'ils avaient à l'arrivée.

    La méthode qualitative que j'ai privilégiée m'a servi à combiner les temporalités (passé, présent), de saisir les diverses sphères de la vie sociale et leur relation pour permettre de mettre au jour des tendances explicatives des phénomènes migratoires.

    Divisé en trois parties, l'entretien permet de reconstruire le parcours résidentiel d'individus passés par l'Ile-de-France (ou originaire de la région) jusqu'à leur arrivée en Eure-et-Loir.

    En complément, j'ai réalisé 3 entretiens avec des promoteurs immobiliers ou agents immobiliers pour en savoir plus sur les « techniques de vente » des maisons individuelles en lotissement et pour savoir aussi leur ressenti sur leurs clients qui aspirent à ce type d'habitat.

    4.3 Les limites de la recherche

    Notre méthode pour recruter les personnes à interroger ne s'est pas avérée fructueuse. Pendant la journée, peu de personnes sont présentes chez elle (d'où la surreprésentation des personnes âgées et des mères aux foyers dans notre échantillon). Le club des directions régionales du bassin parisien nous a d'ailleurs demandé lors du comité technique du 10/04/08 de rééquilibrer notre échantillon selon le sexe. Nous avons pris l'initiative de décaler nos journées de travail afin de pouvoir contacter plus de personnes en soirée. Nous avons eu plus de réponses mais les actifs sont très réticents à nous accueillir chez eux (pas le temps et beaucoup d'autres choses à faire le soir en rentrant).

    J'ai pu remarquer que les résidents des lotissements étaient d'autant plus réticents à me répondre qu'ils n'étaient pas toujours fiers de leur choix. Au téléphone, plusieurs m'ont dit qu'ils ne répondraient pas à l'enquête parce que «leur choix était une erreur, qu'ils ne rentraient pas dans les critères de l'enquête », bien que ce ne soit pas un critère puisqu'il est aussi intéressant de voir les avis des satisfaits que des insatisfaits. Ce constat a été peu visible lorsque j'ai contacté les futurs résidents du lotissement de Saint-Rémy-sur-Avre qui étaient enthousiastes de raconter leur choix.

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    Une deuxième limite inhérente aux enquêtes à domicile a été le taux de personnes absentes assez élevé lorsque nous arrivions au rendez-vous. Nous avons calculé une moyenne de un rendez-vous annulé sur 6, soit un par jour. A la fin de l'enquête nous prenions un rendez-vous supplémentaire pour réussir à avoir notre cota / semaine.

    Ces contraintes de prises de rendez-vous et d'annulation de ceux programmés que nous n'avions pas pris en compte, ont décalé notre planning de trois semaines. Par conséquent, c'est trois semaines de moins pour le traitement des données et pour l'analyse de celles-ci puisque la commande exige le rapport final pour fin avril.

    La dernière limite a été la prise de distance par rapport à la méthodologie utilisée par le bureau d'études car elle était trop quantitative et sommaire pour que je puisse répondre à ma problématique, mais la totalité des entretiens était déjà faite lorsque j'ai pris conscience que je n'avais pas assez de matériaux, pour traiter correctement mon sujet avec les réponses que nous avions eu dans les entretiens effectués avec la grille d'entretien. J'ai alors dû refaire une partie de l'enquête de terrain en parallèle du stage.

    2EME PARTIE ANALYSE

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    I LES PROCESSUS DE DECISION

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    Dans cette deuxième partie nous allons analyser les résultats de l'enquête pour répondre à notre problématique, à savoir le processus résidentiel des franciliens qui migrent jusqu'en Eure-et-Loir.

    Nous apporterons tout d'abord un éclairage sur les causes qui déterminent le choix de déménager et de migrer dans des lotissements de la région. A travers ces explications nous verrons par la suite les éventuelles déceptions de la vie en lotissement, ce qui nous permettra de préconiser un modèle urbanistique plus en adéquation avec les besoins des habitants.

    Le processus décisionnel a ici deux sens qu'il est important de distinguer. En effet dans notre étude « la décision » peut être simplement l'achat d'une maison individuelle. Dans ce cas, nous décèlerons les causes migratoires des franciliens hors lle-de-France si ce n'est pas une décision spontanée et voulue.

    Mais la décision peut-être en premier lieu la décision de « changer de région » sans mettre en avant le souhait d'habiter une maison individuelle.

    Chaque partie de notre analyse s'orientera tantôt sur la décision d'acheter une maison individuelle, tantôt sur celle de changer de région. Cette distinction est intéressante à faire car elle permet d'avoir un angle différent sur les migrations qui sont à première vue similaires mais qui ont des causes totalement différentes.

    Les migrations extra-régionales sont très souvent qualifiées comme étant la recherche d'un « meilleur cadre de vie » ou d'une « meilleure qualité de vie ». Nous avons ainsi analysé au cours des entretiens ce que révélaient précisément ces termes: le meilleur cadre de vie s'est avéré être en lien avec la structure matérielle de l'habitat et de la ville. La qualité de vie est associée à toute la vie sociale et l'environnement de la commune. Selon les ménages, nous verrons si leurs attentes en terme de cadre et de qualité de vie sont les mêmes.

    Afin de pouvoir faire cette distinction, nous avons travaillé sur deux lotissements car l'un nous permet de décrire une stratégie résidentielle guidée par des circonstances familiales et l'autre une stratégie plus orientée vers la recherche d'entre-soi, ici la recherche d'un statut social commun.

    Ces deux lotissements ont par ailleurs la caractéristique d'être habités ou prochainement habités par des migrants qui ont des parcours migratoires différents. Nous avons ainsi séparé ceux qui ont toujours vécu en Ile-de-France et qui quittent pour la première fois la région et ceux qui ont déjà eu un vécu en province avant leur installation dans la région parisienne.

    Si leur provenance diffère, nous expliquerons pourquoi ils aspirent à la même destination. Les quartiers pavillonnaires sont habités de personnes ayant des caractéristiques communes, mais grâce à la distinction des trajectoires, nous avons pu remarquer globalement que les natifs d'Ile-de-France sont ceux qui vont s'installer dans le lotissement « Le vieux Château » à Saint-Rémy-sur-Avre et les ex- provinciaux sont ceux qui habitent actuellement dans le lotissement de Hanches. Il nous appartient de faire découvrir quelles caractéristiques ont ces migrants, ces quartiers et quelles sont les demandes des futurs résidents pour comprendre l'homogénéité des trajectoires résidentielles de certains mais aussi l'hétérogénéité des autres. Leurs trajectoires, forcément différentes sont dues à une provenance, à des arbitrages, des événements divers et variés qui favorisent à un moment donné la migration.

    1.1 Décision et cycle de vie

    Pour ce thème, nous prenons le cas des natifs de l'Ile-de-France puisque leurs biens achetés, ou plus rarement loués en Ile-de-France sont la plupart du temps des appartements de petite surface et leur acquisition devient obsolète à un moment de leur vie : à l'arrivée de leurs enfants.

    En effet, dans notre enquête les personnes rencontrées sont tous dans une situation d'agrandissement de leur famille. Cette situation est favorisée par l'âge des accédants à la propriété qui ne dépasse pas 40 ans et une situation économique actuelle assez favorable puisque les couples sont bi-actifs.

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    Bien qu'ils appartiennent à la classe moyenne, la présence d'enfants, très souvent en bas âge dans ces ménages oriente ces « couples avec enfants » vers la recherche d'un type d'habitat particulier qui est la conséquence de cet événement familial spécifique. En effet, plus la famille s'agrandit, plus ils choisissent la maison comme bien à acquérir. Ce choix s'effectue en particulier à l'arrivée du deuxième enfant puisqu'une forte majorité vont déménager avec leur deux enfants dont un en bas-âge.

    Le premier enfant n'est pas décisif dans la décision de déménager puisque « avec le premier nous pouvions toujours nous arranger et aménager l'appart comme il faut. Mais avec deux, on ne pouvait pas, alors dés que j'ai su que j'étais enceinte, on a recherché tout de suite autre chose, une maison » (Trappes 78 -- Saint-Rémy-sur-Avre 28 -- Mme K., logisticienne).

    Cette transformation familiale est déterminante dans la décision de déménager et l'est aussi dans la préférence pour un type d'habitat et de quartier désirés puisque le lotissement n'est pas choisi par élimination mais il est vraiment un choix de ces jeunes parents.

    Dans notre échantillon, les migrants citant pour 1ère cause de déménagement « l'arrivée d'un enfant » sont très majoritaires. Le fait de devenir propriétaire d'une maison individuelle est important pour « avoir de la place » et « avoir un jardin pour les enfants » et par conséquent pour le confort et le bien-être des enfants. Plus que le pavillon, c'est le lotissement qui séduit les parents car il permet la promiscuité entre les enfants, la possibilité qu'ils jouent dans le jardin et dans la rue sans danger, favorisée par le système de voie en impasse. En optant pour ce type de quartier, les ménages pensent ne pas pouvoir se tromper et ne pas être déçu par rapport à leurs attentes.

    Dès leurs premières prospections ils ont donc souhaité un pavillon en lotissement pour cette vie de famille puisque ce type d'habitat correspond le mieux, selon eux, à un modèle de réussite familiale, très souvent illustré par la possession d'un jardin. Cet espace suscite beaucoup d'intérêt grâce à toutes les activités que les franciliens pensent pouvoir pratiquer à leur arrivée dans un pavillon, avec un raisonnement systématique orienté vers les activités des enfants, d'où l'importance de cet espace extérieur.

    Voici un exemple des réponses les plus citées à la question : « Quels seront les usages de votre jardin? »

    4 Profiter de l'espace extérieur 4 Bronzer sans être vu

    4 Manger dehors 4 Barbecue

    4 Aller dehors 4 Se détendre

    4 Etendre le linge dehors

    4 Animaux domestiques vivent dehors

    4 Jardiner

    4 Enfants jouent dehors

    4 Être dehors sans sortir de chez soi

    4 Sentiment de liberté 4 Posséder de l'espace

    4 Ne pas être dérangés par les voisins 4 Liberté d'entrée et de sortir

    Les stratégies résidentielles que nous ont racontées ces migrants sont intéressantes dans le sens où ils savent qu'à un moment donné, leurs enfants partiront et qu'à ce moment ils n'auront plus leur place dans un lotissement, conscients nous disent-ils que c'est un espace réservé aux jeunes familles.

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    En cela, ces ménages migrants vont connaîtront peut-être un déménagement supplémentaire si le lotissement ne leur correspond plus à un moment donné de leur vie, à savoir lorsqu'ils se retrouveront sans enfant.

    « La question s'est pas posée, avec les p'tiots qui vont d'venir grands le lotissement c'est bien. Tout le monde est en famille dans ces quartiers, y'a une vraie identité. On va être heureux nous et les gosses, ça c'est sur » (Rambouillet 78 -- Saint-Rémy-sur-Avre 28 -- Mme G., Congés parental).

    Ce qui est étonnant est le fait que ces ménages aient une opinion si arrêtée sur les lotissements alors qu'ils n'y habitent pas encore. Cependant cette image leur plaît puisque c'est pour cette raison « d'identité familiale » qu'ils choisissent ce lieu pour s'installer.

    1.2 L'envie d'être propriétaire hors Ile-de-France

    1.2.1 Pour les classes supérieures

    En province, ils étaient locataires de leur logement ou habitaient chez leurs parents puisqu'ils sont arrivés en Ile- de-France lorsqu'ils étaient de jeunes adultes. Ils sont en effet arrivés entre 19 et 27 ans. La plupart étaient célibataires et sont d'abord venus pour faire leurs études ou trouver un premier emploi qualifié.

    Les personnes qui sont venues en Ile-de-France en couple n'étaient pas encore parents à leur arrivée mais depuis leur situation familiale a rapidement évolué.

    Ce premier groupe de personnes qui a souhaité devenir propriétaire en Eure-et-Loir est celui qui n'a pas voulu l'être en Ile-de-France car ces ex-provinciaux ne se voyaient pas s'installer durablement dans la région à leur arrivée alors qu'ils auraient pu car ils sont issus de famille favorisée sur le plan économique et social et ils ont aujourd'hui des situations professionnelles qui leur auraient permis d'acheter un logement en Ile-de-France. De plus, la structure de leur habitat (plus souvent des pavillons que les natifs d'Ile-de-France ou au moins des appartements de grande surface) leur permettait de rester dans leur logement, même après l'arrivée des enfants mais le souhait de repartir d'Ile-de-France est présent dés cet événement familial.

    Quand le couple a un logement assez grand mais en location, c'est en effet le fait d'être locataire à un certain âge et les inconvénients d'Ile-de-France qui les font déménager. La dimension financière domine très largement parmi les différents motifs avancés du départ de l'IDF, mais elle porte plus sur la faisabilité d'achat d'une belle maison plus que sur la taille des logements.

    Les causes de leur déménagement sont alors très différentes des classes moyennes originaires d'Ile-de-France. Leur souhait est d'être propriétaire d'un bien, avec une préférence pour la maison et des critères de sélection qui ne se cantonnent pas au bien à acquérir.

    Leur critère de sélection se fait tout d'abord sur la localisation du logement, à savoir, le type de commune, le type de quartier et la localisation par rapport à la région d'origine et au lieu de travail. Même si le départ d'Ile-de-France n'est pas un retour dans la région d'origine, il est intéressant de voir que les migrations sont favorisées vers un département assez proche de leur région d'origine afin d'être à mi chemin entre celle-ci et le lieu de travail. En effet, ces migrants sont de catégories sociales élevées et gardent toujours leur emploi en Ile-de-France. Ainsi, il y a beaucoup de migrations pendulaires de cadres entre le département d'Eure-et-Loir et la région parisienne.

    Pour eux, le choix du pavillon a été la possibilité d'acquérir un habitat individuel hors Ile-de-France pour profiter de ces avantages qui sont évoqués avec précision par les interviewés :

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    APPRECIATION CONCERNANT LE LIEU ET MODE DE VIE SOUHAITES

    LA LOCALISATION - Relatives:

    A une localisation « générale » 4 Proximité de plusieurs grandes villes

    4 « Proximité » de Paris

    4 Proximité de belles villes historiques

    4 Proximité de la mer

    4 Appréciations « régionales » (contente d'être « Normand », de ne plus être « parigot »)

    Au paysage (environnement) 4« Être à la campagne »

    4 Aspect rural du département

    4 Proximité de la nature 4 « entouré de verdure »

    4 « On voit souvent des animaux sauvages »

    4 Grande variété de paysage 4 moins monotone

    4 Plus de couleurs 4 Moins de morosité

    4 Moins de pollution 4 Santé / meilleure qualité de l'air, air pur

    4 « Plus propre »,

    Au rythme plus calme, moins stressant 4 Plus de temps libre le week-end

    4 Impression d'être en vacances le WE

    Au type de quartier / de commune 4 Beauté architecturale 4 maison traditionnelle Normande

    4 Quartier « calme »

    4 Voie en impasse (pavillonnaire) 4 Les enfants peuvent jouer dehors
    4 Ville à taille humaine

    4 Impression de calme et d'isolement

    LES TRANSPORTS

    Qualités des transports en commun 4 Proche de la gare 4 Pratique pour travailler en IDF

    4 Confort des trains meilleur qu'en IDF

    4 Moins de grèves que sur l'IDF

    Facilités de circulation / de déplacement 4 Pas d'embouteillage

    4 Distances moins grandes pour aller au travail 4 Gain de temps le week-end dans les transports 4 Très simple et rapide pour aller faire les courses 4 Proximité des entrées d'autoroutes

    Impression de sécurité 4 Déplacement à pied moins dangereux car moins de circulation

    4 Loin des gares (source de délinquance)

    SERVICES COMMERCES LOISIRS

    Appréciation de la qualité des services... 4 Scolaires 4 Bonne ambiance dans les écoles

    4 Moins de problèmes qu'à Paris

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    4 Bien accueillis dans les écoles 4 Peu nombreux en classe

    4 Facilité pour trouver des places en crèche

    4 Médicaux 4 Satisfaits des médecins

    4 Services publics 4 Plus à l'écoute et plus accessible

    Proximité de services / commerces 4 Structures scolaires 4 Collège

    4 Ecole

    4 Commerces 4 Commerçants dans le quartier / dans le centre proche
    4 Hypermarché / Centre commercial facile d'accès

    4 Médicaux 4 Hôpital proche

    Appréciation de la présence des équipements de plein air

    4 Haras

    4 Golf

    4 Terrain de montgolfières le plus grand de France

    Appréciation des activités de plein air 4 Ballades / Promenades

    4 Jogging 4 VTT

    4 Pêche

    RELATIONS HUMAINES ET SOCIALES

    Facilité d'intégration sociale 4 Proximité avec les commerçants 4 Ils sont plus gentils en province

    4 « Bonjour » facilement

    4 « On se connaît tous, ici on à tous une identité »

    4 Avec le voisinage 4 Ambiance assez conviviale

    4 Satisfaction des enfants 4 Autonomie

    4 Proche des amis

    4 Facilité de participation à la vie locale

    4 « On se rend des services »

    Proche de la famille / des amis d'enfance

    Impression de sécurité 4 « On se connaît tous » 4 moins de risques

    4 « Moins de délinquance »

    4 « Les gens sont moins agressifs »

    LOGEMENT

    Posséder une maison

    4 De plain pied (confort de vie pour personnes âgées)

    4 Avoir des grands espaces

    4 Proche du centre-ville

    Posséder un jardin 4 Profiter de l'espace extérieur 4 Bronzer sans être vu

    4 Manger dehors 4 Barbecue

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    4 Aller dehors 4 Se détendre

    4 Etendre le linge dehors

    4 Animaux domestiques vivent dehors

    4 Jardiner

    4 Enfants jouent dehors

    4 Être dehors sans sortir de chez soi

    4 Sentiment de liberté 4 Posséder de l'espace

    4 Ne pas être dérangés par les voisins 4 Liberté d'entrée et de sortir

    Mais surtout leur choix s'oriente vers un habitat individuel qui n'est pas trop éloigné de Paris et qui favorise l'entre-soi. En effet, chez ces migrants, les motivations d'être propriétaire d'une maison et de se retrouver entre personnes de la même catégorie sociale sont primordiales. Puisqu'en Ile-de-France, l'hétérogénéité sociale les dérange, ils préfèrent s'excentrer pour trouver le plus souvent une « maison ancienne avec grand jardin où ils seraient entourés de voisins qui auraient le même profil ».

    Leur choix de franchir les limites de l'Ile-de-France, bien qu'il soit dû aux avantages de la campagne est renforcé par les inconvénients de la région parisienne. Ils sont exhaustifs même si nous avons vu qu'un certain nombre de thèmes est revenu systématiquement dans le discours des interviewés.

    Parmi les trois plus évoqués nous retrouvons :

    Prix trop élevés des
    logements

    Le rythme de vie trop
    dense

    (bruit, circulation, rapidité)

    Population trop
    nombreuse

    La plus grande insatisfaction porte sur le prix des logements, ce qui n'est pas surprenant puisque leur première cause de départ est le fait de vouloir être propriétaire. Leurs exigences sont par ailleurs assez élevées puisque la maison qu'ils désirent avoir est le portrait de la maison de village mais isolée des autres, ce qui est quasiment introuvable en Ile-de-France.

    De plus, ils ont des insatisfactions qui portent sur le bruit de la circulation, les longs trajets pour aller au travail et la concentration urbaine. Ces inconvénients sont devenus trop importants pour pouvoir rester dans la région et cette expérience leur permet de savoir quels sont leurs critères de sélection pour le nouveau logement : le calme, l'isolement et quitter les parisiens.

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    Paradoxalement, ils n'ont pas d'exigence précise pour les enfants puisque leur arrivée à Hanches n'est pas vue comme une coupure avec l'Ile-de-France. Ils vivent ici mais vont chercher les avantages en Île-de-France s'il est nécessaire et notamment pour les enfants.

    « On sait que si on a tout ici, on ne vivra pu aussi bien. Autant aller chercher les avantages là où ils sont. La campagne, c'est la campagne, on savait » (Rambouillet 78 -- Hanches 28 -- Mme B., orthophoniste).

    « Il y a des choix à faire. Ici, on est venus pour l'environnement vert et calme mais l'enseignement c'est pas ça. Les enfants retournent à Rambouillet, on a fait une dérogation » (Rambouillet 78 -- Hanches 28 -- Mme B., orthophoniste.)

    Très souvent les habitants de Hanches ont choisi cette localisation par rapport au lieu et mode de vie qu'ils souhaitaient tout en étant conscients des avantages qu'ils n'auraient plus.

    « Avant on était à la ville la semaine et on venait à la campagne le week-end. Maintenant on est à la campagne toute la semaine. On va en ville le week-end. C'est mieux dans ce sens là, on profite du cadre de vie » (Clayes-Sous-Bois 78 -- Hanches 28 -- Mme G., Chef comptable).

    1.2.2 Pour les classes moyennes

    Ces franciliens d'origine sont majoritairement propriétaires de leur appartement, ou de leur maison mais dans une plus faible proportion (dans notre échantillon, nous avons une seule personne propriétaire de son pavillon). Le fait qu'ils le deviennent s'est fait selon eux, dans « l'ordre des choses ». Puisqu'ils sont pour la plupart originaires de la région, leur départ n'était pas envisageable et les prix de l'immobilier, notamment des appartements, leur permettaient d'acheter dans la région, bien qu'ils soient de la classe moyenne.

    Ces catégories moyennes, désireuses d'être propriétaire d'une maison individuelle pourraient aussi acheter ce bien en Ile-de-France mais elles ne le font pas.

    Comme la problématique des prix immobiliers de la région ressort à chaque question sur les causes de leur départ, nous avons cherché des informations précises sur les prix des maisons individuelles en Ile-de-France et dans les franges et nous nous sommes aperçus que les prix de l'immobilier dans certaines parties d'Ile-de-France sont accessibles, même pour une maison individuelle mais les accédants à la propriété n'ont donc pas pour seule motivation l'achat d'une maison individuelle puisqu'ils ne souhaitent pas en acheter une en Ile-de-France, là où les prix leur permettraient car ils considèrent que l'implantation des lots pavillonnaires est faite dans des quartiers mal réputés et où les avantages souhaités ne sont pas concevables dans ces lieux.

    Pour eux, l'achat d'un pavillon est le résultat de nombreux efforts et il est le symbole de leur réussite sociale. Mais le pavillon dans un quartier mal fréquenté ne les sort pas de leur situation de classe moyenne. Pour se distinguer, il faut un pavillon bien situé, mais en Ile-de-France les prix sont trop élevés pour ce type de bien. Ils n'hésitent donc pas à franchir le pas.

    Ainsi, ils fuient leur environnement de « banlieusards » pour satisfaire leurs exigences.

    « La campagne pour élever ses enfants c'est mieux que dans une barre d'immeuble où il n'y a pas que du beau monde » (Chatou 78 -- Hanches 28 -- Mme A., secrétaire administrative).

    « Les policiers étaient venus à l'école, nos enfants ne devaient pas voir ça » (Arcueil 94 -- Hanches 28 -- Mr R., ouvrier.

    « On habite à Trappes et le grand va entrer au collège, on a voulu déménager pour éviter que les enfants aient un mauvais enseignement. Avant l'entrée en hème on a alors acheté un pavillon dans un lotissement qui se construit, tout

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    en restant travailler en IDF. Là-bas, les enfants vont être entourés d'autres enfants «bien élevés et sans problème» (Trappes 78 -- Saint-Rémy-sur-Avre 28 -- Mme K., logisticienne).

    « On le sait, on est maghrébins mais on voulait quitter cette population pour notre enfant. Pour lui, on voulait un environnement où il a une chance d'évoluer sainement» (Arcueil 94 --Hanches 28 -- Mr R., ouvrier).

    Cette distinction souhaitée est encore plus flagrante pour les classes moyennes qui se sont installées dans le lotissement de Hanches. Ces personnes ayant connu les inconvénients des quartiers difficiles de l'Ile-de-France ont souhaité s'endetter pour être dans un lotissement résidentiel et ainsi mettre à distance les classes populaires et les minorités racisées. La séparation physique avec ces populations précises leur semble être le moyen le plus efficace pour ne pas être assimilée socialement à elles.

    Pour cela, ils choisissent précisément et sont très exigeants sur ce qu'ils souhaitent pour leur nouveau quartier et logement. Le plus important est ce qui est à proximité de l'habitation et ils ne veulent pas choisir une commune qui serait dépourvue en commerces, en services à la population... puisqu'ils décident qu'ils ne doivent plus avoir recours à l'Ile-de-France pour d'éventuels manques. Le seul lien avec l'Ile-de-France qui leur restera sera leur famille qui a par ailleurs influencé leurs trajectoires. En effet, leur arrivée en Eure-et-Loir signifie l'absence de lien sur le territoire d'accueil puisque ces familles affirment n'avoir aucun lien de parenté ni amical avec des habitants de la région. Mais si elles n'ont pas d'origines locales dans le département de destination, leur famille, souvent proche et dans certain cas juste de l'autre côté de la frontière (en IDF) pèse dans leur choix de localisation géographique.

    A travers ces types de migrants différents, nous avons soulevé trois possibilités que les migrants ont envisagées. La première est la possibilité d'avoir accès à une maison à prix accessible mais dans une ville d'Ile-de-France qui n'est pas valorisée, soit de choisir d'habiter dans une ville plus prestigieuse mais les prix étant élevés, ils n'auraient la possibilité d'acheter qu'un appartement avec une moindre surface. Enfin, ils ont la possibilité de s'éloigner de la région et avoir à un prix à peine plus élevé que leur appartement l'habitation dont ils rêvent. Très menés par leur envie de maison individuelle, ils ont aussi des critères au niveau de la commune mais nous verrons que le fait de pouvoir devenir propriétaire d'une maison les rend beaucoup moins exigeants au départ sur les avantages souhaités pour la ville d'accueil.

    Leurs différents arbitrages entre toutes les possibilités qui s'offrent à eux les font opter pour un habitat qui privilégie l'entre-soi pour les uns et la distinction pour les autres.

    1.3 La recherche d'entre-soi

    1.3.1 Lotissement et centre-ville

    Les lotissements opèrent des sélections par des caractéristiques sociales et familiales comme nous avons pu le voir précédemment et les personnes qui les intègrent ont la particularité de rester en leur sein sans jamais découvrir la ville et les habitants locaux. Ce constat est très frappant puisqu'à Hanches, même entre lotissements, les personnes ne se connaissent pas et ne savent pas le nom des rues qui sont hors de leur lotissement. Lors de mes journées d'enquêtes, je demandais souvent où se situait la rue de mon prochain rendez-vous mais absolument tous prenaient la carte de la commune pour me montrer car eux-mêmes étaient incapables de me la situer. La sortie du lotissement est essentiellement pour sortir de la commune car nous avons vu que de nombreux manques et insatisfactions se faisaient ressentir concernant les villes d'accueil.

    Ces relations pourtant inexistantes nuisent tout de même aux relations sociales des petites villes. En effet, la plupart du temps s'installe un climat de méfiance de la part de la population locale qui voit les nouveaux arrivants comme des « envahisseurs » qui vont faire perdre à la commune ses valeurs et son identité. En tout cas, c'est comme cela que les franciliens se sentent accueillis et eux-mêmes critiquent vivement la population locale qu'ils définissent comme des « paysans » « péquenauds »

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    « bouseux » « bosserons » « campagnards », qui ne sont pas très « évolués » ou encore « limités » et « touchés par l'alcoolisme » faisant d'eux des « picolos » et des « pochtrons ».

    1.3.2 Dans le lotissement

    Dans le lotissement, l'intégration de tous les ménages n'est cependant pas parfaite car celui qui n'est pas comme la majorité des résidents est stigmatisé, vu comme différent et va être exclu des relations de voisinages. Cette sélection va se faire selon la composition familiale et la catégorie sociale et professionnelle.

    Les classes moyennes venues à Hanches pour se distancier des classes populaires et minorités racisées vont ainsi connaître une intégration difficile car ils ne correspondent pas aux critères (sociaux et ethniques) de l'entre-soi.

    Extraits d'entretien sur l'homogénéité sociale ressentie dans le lotissement

    « On n'a pas beaucoup de relations entre nous mais on sait que celui qui est à gauche est ingénieur, celui de droite est dentiste, c'est ce qui importe » (Rambouillet 78 -- Hanches 28 -- Mr B., ingénieur).

    « On a tous le même âge, on vient tous de l'Ile-de-France et on est tous venus pour les mêmes raisons alors on se comprend ». (Rambouillet 78 -- Hanches 28 -- Mr B., ingénieur).

    « Et puis ici, on est entre-nous, tout le monde est pareil, même catégorie sociale, même situation familiale, y'a une bonne ambiance et on est toujours prêt pour l'apéro ». (Clayes-Sous-Bois 78 -- Hanches 28 -- Mme G., Chef comptable).

    « A partir du moment où les gens deviennent propriétaires, les gens ont le « syndrome de la propriété » et ils sont très cons. Et les gens se mêlent de ce qui ne les regarde pas. L'autre jour un voisin vient me voir en me disant « « on m'a dit» que votre arbre était mal taillé... ». Et bien je lui ai répondu que « on c'est des cons !». Il faut tous être dans le même moule ici. Moi je suis qu'ouvrier et ici ils sont tous cadres et cadres sup. Dans le lotissement il y a une hiérarchie financière et politique, ça c'est sûr. » (Arcueil 94 -- Hanches 28 -- Mr.R., ouvrier).

    « Venir pour faire plaisir aux enfants c'était bien mais ici tout le monde travaille. Regardez les volets, tout est fermé et moi j'ai l'impression de vivre dans un quartier dortoir. Heureusement qu'il y a les enfants et les petits enfants. Les gens n'ont pas le temps pour discuter. C'est triste, ils passent leur temps dans les transports pour quelques heures d'air pur le soir ». (Saint-Cloud -- Hanches -- Mme B., Retraité, ex. ingénieur).

    A travers ces exemples de la vision des habitants sur leur vécu en lotissement, on peut très vite s'apercevoir qu'en effet, les personnes les moins intégrées et par conséquent les moins satisfaites du quartier sont celles qui ne correspondent pas au profil-type de l'habitant du lotissement.

    Cependant, même si l'entre-soi est voulu, il ne peut être parfait et le contrôle des familles sur les autres peut devenir problématique à terme puisque tout le monde doit être similaire et se fondre dans profil-type. Cette enquête donne l'idée que les ménages doivent être standardisés comme le fait d'ailleurs entendre le règlement d'un lotissement. Celui-ci impose une homogénéité architecturale et favorise par conséquent l'homogénéité sociale et comportementale. Comme au niveau du bâti les caractéristiques individuelles doivent donc être semblables.

    Certaines personnes n'évoquent cependant pas la recherche d'entre-soi ou de distinction. Elles ne sont même pas attachées au souhait d'habiter en maison individuelle mais accordent une importance à la qualité de vie. Ce seul critère va les faire

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    glisser petit à petit vers le choix du pavillon car l'effet d'opportunité des prix accessibles hors Ile-de-France les a séduit. S'ils étaient restés en Ile-de-France, ces ménages seraient restés en logements collectifs également parce qu'ils n'auraient pas eu les moyens d'avoir accès à un logement individuel.

    « On avait le choix entre 80 m2 à Puteaux ou 200 m2 ici» (Puteaux 92 -- Saint-Rémy-sur-Avre 28 -- Mme E., infirmière).

    «Pour le prix de l'appart j'ai eu une maison dans le 28» (Trappes 78 -- Saint-Rémy-sur-Avre 28 -- Mme K. logisticienne).

    « Pour la même chose c'est 3 fois le prix en IDF» (Mantes la ville 78 -- Saint-Rémy-sur-Avre 28 -- Mr L., ouvrier).

    1.4 Le rôle des agents immobiliers dans la décision

    Les ménages migrants ont bien évidemment fait un calcul avant de faire leur choix qui s'avérait être bénéfique. L'arbitrage se fait selon un type d'habitat ou un type de quartier pour certains ou selon une région ou un département pour d'autres mais dans une moindre mesure puisqu'une part importante des migrants ne souhaitent pas quitter la région lors de leur première recherche bien que l'endroit précis des implantations ne soit que très rarement définit à moins que la migration soit contrainte par le travail ou une autre raison qui pousse à s'installer dans une région, un département ou une ville précise.

    A la question « le changement de région était-il important pour vous ? », 83% (dont 100% de franciliens d'origine), répondent non car « ils se plaisaient bien en Ile-de-France » mais certains avantages recherchés les amènent toujours à sortir de cette région et se retrouver propulser à l'extérieur de la frontière dans un département et une région inconnus. Les nouveaux arrivants ne connaissent rarement la ville dans laquelle ils sont orientés. Leur envie d'être propriétaire et leur ras-le-bol de la vie parisienne font qu'ils partent de la région parisienne avec l'image idéale de la vie à la campagne largement médiatisée et vendue comme telle.

    Le choix de la destination et dans une moindre mesure le type d'habitat est donc un « hasard » selon les acquéreurs de pavillon mais elle l'est nettement moins si l'on en croit les agents immobiliers.

    Selon eux, les gens arrivent avec une vague idée de projets mais surtout avec des inconvénients qu'ils ne souhaitent plus et des avantages qu'ils recherchent et ils les laissent assez libres pour leur proposer leurs offres.

    Si l'on reprend les motivations qui poussent les ménages à migrer, on s'aperçoit que le passage de l'appartement à la maison est pour certain un effet d'opportunité. C'est la plupart des cas la découverte de « la bonne affaire » des franges qui réoriente le projet vers l'acquisition d'une maison avec jardin, type pavillon.

    L'orientation vers un type d'habitat pavillonnaire hors Ile-de-France

    Ce sont majoritairement les agents immobiliers qui orientent les personnes qui souhaitent la plupart du temps « devenir propriétaire » vers des destinations inconnues et assez éloignées de leur ancienne habitation et de leur emploi.

    La « Comment avez-vous connu le territoire », nous informe que 69% de la totalité des migrants interrogés disent n'avoir connu la ville et même le département seulement lorsqu'un agent immobilier les y a conduit. Ces mêmes personnes, qui représentent plus majoritairement les franciliens d'origine, précisent souvent être tombés sous le charme de la commune lorsqu'ils y ont été pour la première fois. Autrement, 16% ont prospecté seul en suivant la ligne de train de Paris-Montparnasse (puis un agent immobilier leur a fait des propositions de communes précises), 8% désigne le département d'Eure-et-Loir

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    comme étant un territoire de destination pour leurs balades familiales. Cette catégorie est celle qui connaissait le plus le territoire et s'y est donc installée moins par hasard que les autres. Et enfin, 7% des personnes de notre échantillon, mentionnent qu'elles étaient juste passées pour des vacances ou dans le cadre de leur activité professionnelle.

    SOURCE DE CONNAISSANCES DU TERRITOIRE D'ACCUEIL

    Si les agents immobiliers arrivent à amener des ménages sur des territoires inconnus c'est parce que tout d'abord, ils ont l'opportunité d'être à la frontière de l'Ile-de-France et ils peuvent donc facilement atteindre leur population cible qui cherchent à investir à la frontière interne de l'Ile-de-France pour les influencer dans leur choix et les faire pencher pour les avantages des villes non franciliennes.

    Les agents immobiliers savent d'autant plus que les demandes des personnes qui souhaitent acheter à la frontière d'Ile-de-France sont en augmentation car elles veulent fuir les inconvénients de la région. Ils cherchent alors à vendre les avantages liés au cadre et à la qualité de vie des petites communes. Face à cette demande, ils décrivent l'achat d'un pavillon comme une occasion d'avoir à faible coût une maison individuelle et surtout à proximité de Paris.

    "Quand on dit aux gens qu'ils sont à 45 minutes de Paris en train, ils ont du mal à y croire. Passé la frontière d'Ile-de-France, beaucoup croient être au bout du monde. Ils sont agréablement surpris et c'est vraiment pour ça qu'on vend autant. Que des parisiens qui achètent maintenant par ici, le temps de trajet c'est notre gagne pain (...et s'ils tiquent sur la distance de Paris on a tous la même stratégie à dire comme Edouard Leclerc : « A peine plus loin et tellement moins cher» et nous on peut rajouter tellement plus agréable" (Promoteur immobilier SAFIM)

    Le grand jardin est un autre argument de vente pour ceux qui commercialisent les lotissements d'Eure-et-Loir. Sans avoir ce souhait initial, certains franciliens se laissent visiblement séduire ou convaincre par ce sentiment de réaliser une bonne affaire.

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    Le modèle du pavillon avec jardin répond aux trois critères les plus souvent souhaités:

    « Un coin pour faire un potager », «pouvoir faire des barbecue l'été », « pouvoir faire jouer ses enfants dehors sans danger ».

    Toutes les idéologies de la liberté, de la personnification du logement sont aussi largement vendues aux clients. Ils auront de plus la nature à portée de main et les relations amicales et chaleureuses associées à la vie en petite communauté.

    Aussi, les différents types de pavillon (plus ou moins favorisés) qui existent peuvent touchés et satisfaire une population large et diversifiée.

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    II La désillusion du pavillon et recommandations

    urbanistiques

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    2.1 La désillusion du bonheur promis

    Pour développer ce point, je prendrais en compte seulement les avis des habitants du lotissement de Hanches puisque le lotissement de Saint-Rémy-sur-Avre n'étant pas terminé, aucun de ses futurs résidents franciliens n'y habite.

    Avant d'évoquer les désillusions qu'ont eues les migrants à leur arrivée dans le lotissement, rappelons qu'avant de s'y installer, ils étaient un petit peu moins motivés que ceux qui vont s'installer dans le lotissement de Saint-Rémy-sur-Avre par les dimensions « nature -- campagne » (21 % contre 29 %). Ces derniers n'ayant jamais quitté la région ont peut-être d'avantage besoin de cette dimension pour se décider, parfois avec une vision un peu plus idéalisée. Ils ont par ailleurs une demande plus exigeante au niveau des services et des commerces disponibles sur le territoire d'accueil (21% contre 13%), peut-être parce que la problématique de la disparition du commerce de proximité, fréquente dans différentes régions de France, est plus connue et donc a été plus anticipée par les résidents de Hanches.

    Lorsque nous regardons les réponses données par les classes moyennes du lotissement de Saint-Rémy-sur-Avre à la question sur les « appréciations concernant le lieu et mode de vie souhaités », nous nous apercevons que la proximité de la nature et les services et loisirs pour les enfants sont des critères importants. Ces familles sont d'abord soucieuses de réussir leur pari et d'offrir à leur enfant une qualité de vie qui leur apporterait tous les avantages de la ville comme les écoles et commerces à proximité, tout en étant à la campagne associée à l'air pur, les relations de proximité avec les enfants des voisins... leur critère de satisfactions se restreignant à un périmètre réduit autour de leur habitation. Il serait alors intéressant de comparer dans quelques années si leurs déceptions sont les mêmes que ceux qui résident à Hanches, vu que les critères n'étaient pas les mêmes à leur départ d'Ile-de-France.

    Pour les habitants assez favorisés du lotissement de Hanches, il y a une réelle déception quant au produit vendu, de plus qu'ils n'étaient pas favorables au départ à acheter en lotissement. En effet, s'ils souhaitaient être plus isolés et plus proches socialement de leurs voisins, leur budget ne leur permettait pas d'avoir accès à une « maison ancienne relativement isolée » et les agents immobiliers leur ont aussi vendu le pavillon en lotissement comme étant la source de leur bonheur et de celui de leur enfant.

    La vie à la campagne induit des avantages qui sont idéalisés et les personnes arrivantes ayant acceptées d'habiter dans ce lotissement pour se retrouver « entre-soi » vont très rapidement être déçues par rapport à la vie dans ce quartier.

    Ces déceptions qui n'ont pas toutes été perçues à cause de l'engouement pour le bien proposé vont se densifier au fil du temps dont voici les exemples répertoriés :

    APPRECIATIONS PLUTOT NEGATIVES DU CADRE ET MODE DE VIE ACTUEL

    TRANSPORT ET DEPLACEMENT

    Etroitesse / Faiblesse des axes routiers locaux / Mauvais état des routes

    Longueur pénible des trajets automobiles vers le lieu de travail en IDF

    Insuffisances / insatisfaction concernant la desserte SNCF, notamment :

    4 Obligation de prendre voiture, train, car, RER pour aller travailler

    4 Coût des trajets élevés pour aller à Paris

    4 Problèmes de régularité horaire

    4 Incompatibilité avec les horaires des travailleurs

    4 Pas de fréquence tardive des trains

    Insuffisances / inexistence des transports par bus vers les grandes villes du département ou gares

    Faiblesse des transports scolaires / Dépendance des enfants à la voiture des parents

    Nuisances routières proches des habitations sur certains axes, avec notamment circulation importante de poids lourds

    Faiblesse des aménagements / cheminements piétons

    SERVICES JEUNESSE

    Manque ou absence de crèches / de parc pour enfants / d'activités pour les enfants

    Manque ressentis d'activités / de loisirs pour les adolescents relatif, notamment :

    4 Pas de cinéma / patinoire / bowling

    4 « Encore pire pour le soir », peu ou pas de sorties possibles

    4 Manque d'équipements ou d'accueil sportifs ...

    Faiblesse du niveau scolaire

    COMMERCES

    Faiblesse du choix à proximité dans l'habillement, l'alimentation / nécessité de se rendre « assez loin »

    Prix élevés dans les commerces de proximité

    Faible ouverture tardive des commerces

    Offre de proximité qui se restreint / commerces « qui ferment »

    OFFRE CULTURELLE

    Manque d'activités culturelles / spectacles / concerts / expositions Offre locale limitée / peu intéressante / « pour les vieux »

    SERVICES MEDICAUX

    Médecins éloignés, ne se déplacent pas ou peu

    Spécialistes encore plus éloignés / long délais d'attente « Mauvais médecins » en campagne

    CALME DE LA COMMUNE

    Manque de dynamisme / de vie dans la commune

    Manque de « fêtes », d'animations diurne ou nocturne (« On vit ici, on s'amuse ailleurs »)

    RELATIONS HUMAINES ET SOCIALES

    Population locale 4 Paysans « péquenauds » « bouseux » « bosserons » « campagnards »

    4 Touchée par l'alcoolisme : « picolos », « pochtrons »

    4 Pas très « évoluée », « limitée », manque de sujets de conversations

    4 Pas agréable, très fermée, sectaire, « pas chaleureuse » 4 Les « locaux » ont des a priori négatifs sur les « parigos »

    Relations de proximité 4 Voisins « un peu trop envahissants »

    4 « Tout le monde critique tout le monde »

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    Famille ou amis d'IDF 4 Loin des amis / Ont du mal à venir / IDF parait « infranchissable »

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    LOGEMENT

    Difficultés d'entretenir un jardin

    Maison « trop grande » (notamment quand les enfants sont partis)

    Après l'évocation de tous ces thèmes, nous avons établi un classement des insatisfactions les plus évoqués:

    Les thèmes

    d'insatisfaction évoqués

    SERVICES /

    COMMERCES / CULTURE

    TRANSPORTS / SNCF /

    TRANSPORTS EN

    COMMUN / ROUTES

    RELATION AVEC LA

    POPULATION LOCALE

    MANQUE DE VIE /

    ANIMATION

    ENTRETIEN JARDIN

    Sur les différents motifs d'insatisfaction cités, nous avons retenu, que les principales déceptions sont tout d'abord relatives aux enfants puisqu'il n'y a aucune activité pour les jeunes qui sont pourtant nombreux depuis quelques années. Ce fait est d'autant plus important qu'il n'y a pas de transports en communs, mis à part deux fois par jour pour aller et revenir de l'école.

    Extrait d'entretien sur les manques sur le territoire d'accueil

    « En arrivant ici, les enfants nous ont fait des reproches. Y avait pas de bus pour aller dans une « vraie ville », au cinéma, à la patinoire, en boite... Il fallait les emmener partout et les ramener, donc ils ont pas été indépendants dans leur jeunesse. Vous comprenez, la mère à 5h du mat' à la sortie de la boite, bon... Maintenant qu'ils sont partis de la maison, ils sont dans de grandes villes universitaires et ne travaillent pas trop parce qu'ils profitent de tout ce qu'ils ont manqué ici, on ne peut pas leur en vouloir. Quand ils rentrent certains week-ends, des copains d'Orléans les appellent pour sortir à 22h, pour nous ça paraît fou de sortir à 22h ! Et nous maintenant, on est là, loin de tout. On pense revendre pour aller vers une ville qui a plus d'atouts et qui bouge plus. » (Rambouillet 78 -- Hanches 28 -- Mme S. statisticienne).

    Le manque de commerces et de services est aussi à déplorer selon les résultats de l'enquête. Seul un bar-tabac-presse est disponible et de nombreux kilomètres sont à parcourir pour avoir des petits commerces (boulangerie, boucherie, services publics...) et encore plus pour une grande surface.

    L'utilisation obligatoire de la voiture est toujours citée dans les manques sur le territoire d'accueil. Pourtant, la présence d'un petit centre-ville avec quelques commerces permettrait aux personnes du lotissement de s'y rendre et de créer des liens. 45% des interviewés nous ont dit qu'ils s'y rendraient si leur création était effective et que cela pourrait améliorer les liens entre les anciens et nouveaux habitants. Les autres personnes affirment cependant qu'ils n'en n'auraient pas l'utilité car ils font leurs achats en rentrant du travail mais n'omettent pas la possibilité de changer leur habitude s'ils avaient une offre en petits

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    commerces au sein de la commune. La tentative de création commerciale peut être risquée pour cette raison: les habitants du lotissement sont rarement à leur domicile en journée et comme nous l'avons évoqué dans la partie consacrée à l'entre-soi, ce quartier est un quartier dortoir.

    Ceci induit aussi un problème relationnel. De plus, les femmes au foyer ne familiarisent pas, chacune restant chez elle. Et quand les actifs rentrent à leur domicile, ils préfèrent rester chez eux. Ces déceptions du point de vue relationnel sont renforcées chez les personnes « atypiques » du lotissement, c'est-à-dire celles qui sont venues pour d'autres raisons que la recherche d'entre-soi. Elles se sentent ainsi lésées.

    C'est ainsi le cas du couple dont nous avons tiré un extrait ci-dessus car au moment où leurs enfants sont partis, ils ont pris conscience qu'ils n'avaient plus leur place dans le lotissement et qu'ils envisageaient alors de partir.

    De même, si la « proximité de la nature » est souvent un souhait qui est réalisé, l'accès à la culture est en contrepartie plus difficile. En région parisienne, même dans les départements les plus proches de la frontière, les personnes mentionnent qu'ils ont eu en Ile-de-France la chance d'avoir un large choix culturel proche de chez eux.

    Le basculement de « proximité de la culture » à « proximité de la nature » est regretté dans le sens où il faut toujours qu'il y ait un recours à la ville pour les ex-franciliens, pour la culture mais aussi pour les commerces et services.

    Rappelons-nous que dans la première partie, ces mêmes ménages disaient qu'à leur arrivée ils étaient conscients de ces manques et qu'ils étaient là pour justement « être au calme » car ils pouvaient toujours retourner en Ile-de-France pour tout ce qui leur manquait sur le territoire d'accueil.

    Or, ce qui est problématique est le manque de transport puisque les enfants sont totalement dépendants des parents et réciproquement comme nous avons pu le voir dans l'extrait d'entretien cité ci-dessus.

    De nombreuses déceptions ont été évoquées par les nouveaux arrivants et notamment la faiblesse des commerces et des services de proximité puisque les communes d'accueil ont parfois des difficultés à mettre en place toutes les infrastructures nécessaires aux nouveaux arrivants à cause du coût que cela engendre pour celles-ci. Les études déjà menées sur les manques en commerces et services dans les petites communes portent plutôt sur celles qui voient leur population décroître. Or, nous sommes dans un cas similaire pour des communes qui connaissent a contrario une forte croissance démographique due au développement des lotissements pavillonnaires.

    L'évocation de la difficulté d'entretien d'un jardin est aussi très intéressante pour l'aménagement du territoire puisqu'au départ la maison individuelle est tant désirée principalement pour avoir « son coin jardin » mais elle pourrait avoir un impact moins important sur l'étalement urbain si les attentes des habitants étaient plus écoutées. En effet, la plupart des migrants qui orientent leur trajectoire résidentielle en fonction de leur besoin de nature, ne demande pas obligatoirement de grands jardins. 83% disent qu'ils auraient même préféré un jardin plus petit pour avoir moins d'entretien. Mais dans la plupart des cas, l'offre d'un petit jardin ou même simplement moyen était simplement absente du territoire ou du marché de la vente du moins.

    C'est un état de fait qu'il est nécessaire de prendre en compte puisque l'étalement urbain est amplifié par les normes d'habitat imposées aux accédants à la propriété.

    Comme nous l'avons vu pour le lotissement du vieux Château de Saint Rémy sur Avre, la taille des parcelles ont été augmentées car le nombre de constructions a réduit de moitié mais la surface de terrain achetée par les promoteurs devant être obligatoirement utilisée, la conséquence est que les acheteurs sont devant une situation où ils ont le choix entre des parcelles de 1000 à 1500m2, ce qui est très important et rarement demandé. Dans la plupart des cas, les futurs résidents auraient souhaité un « coin jardin » de moins de 500m2 pour se livrer à des moments de détente.

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    Nous sommes dans un cycle pervers dans le sens où les ménages souhaitent acquérir une maison individuelle souvent à moindre coût. Pour cela, ils s'éloignent de la région parisienne mais ont des terrains beaucoup trop grands. Leur modèle de maison plus approprié avec un terrain plus petit serait plutôt disponible en Ile-de-France mais pour un prix plus élevé.

    Cette même maison (modèle « Myrope ») est proposée par le promoteur « La Maison Sésame » (implanté notamment à Mantes) :

    - à un prix de 258 000 € sur un terrain de 1510 m2 à La Heunière (dans la C.A des Portes de l'Eure / Vernon)

    - à un prix de 370 000 € sur un terrain de 380 m2 à Conflans-Sainte-Honorine (commune « cotée » des Yvelines)

    Le prix au m2 d'habitation est, dans cet exemple, certes plus cher côté Ile-de-France, mais retenons que : - la différence de prix du logement est multipliée par 1,4.

    - la différence de taille du jardin est par contre divisée par 4 ! (3,97 exactement)

    (Sources: www.maisonssesame.fr)

    De plus, environ 30% de nos interviewés auraient admis habiter dans une maison mitoyenne avec un petit jardin et même dans un appartement si l'environnement alentour était assez vert. Des efforts de sensibilisation sont encore à faire pour que les mentalités évoluent et ainsi faire baisser les demandes de pavillons.

    Par rapport au mode de vie recherché, les ménages pensent tout de suite aux avantages que la maison individuelle pourrait leur procurer or, c'est ici que l'erreur est faite puisque d'autres formes d'habitats pourraient satisfaire leurs attentes et même plus que la la maison individuelle qui peut être source de déception et de mauvaise surprise.

    2.2 Recommandations urbanistiques

    Les lotissements étudiés sont des lotissements récents, construits sur des zones anciennement vierges. Ils produisent alors un effet masse dans des villes démographiquement faible. Ils ont donc des effets néfastes tout d'abord sur l'urbain puisque la dissémination de l'habitat individuel dans l'espace périurbain pose des problèmes d'équipement et d'organisation des services publics et privés. Les lotissements étant peuplés principalement par de jeunes familles avec enfants, la construction d'écoles a été nécessaire ainsi que des cantines scolaires pour les accueillir le midi puisque les parents travaillent pour la plupart en périphérie, ce qui induit aussi d'assurer le ramassage scolaire.

    De plus, il aurait fallu aussi prévoir la création de commerces et des structures de loisirs pour la commune de Hanches. Les plus petites communes devraient en effet adapter leurs commerces et services en fonction des demandes des arrivants mais comme à Hanches, nous voyons qu'il n'est pas évident de développer une petite commune puisque le coût des constructions et de la mise en place de structures adaptées pour les parents comme pour les enfants sont énormes pour des communes de petites tailles.

    Pour toutes les communes désireuses de s'agrandir, il y aura aussi un coût pour faire prolonger les réseaux EDF, France télécom, mettre en place le traitement des eaux usées, le réseau d'égout, le ramassage des ordures ménagères pour toutes les communes désireuses de s'agrandir.

    Tous ces équipements et services à mettre en place sont sources de réticences pour les communes d'accepter la construction de lotissements. Au lendemain de son élection en mars 2008, le Maire de la commune de Chartainvilliers (28) a ainsi arrêté le nouveau projet de lotissement qui devait voir le jour dans sa commune car les lotissements sont pour lui source d'endettement et de problèmes relationnels.

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    Pour rompre avec l'idée que le pavillon est le seul « en théorie » à répondre aux besoins des familles, il faudrait proposer un modèle d'habitat intermédiaire avec maximum 3 étages et avec des parcelles de jardins individuels ou grandes terrasses arborées et des jardins et parcs pour enfants proches de ces lieux d'habitation comme commencent à le proposer quelques promoteurs qui prennent au sérieux la question du renouvellement urbain et des problèmes environnementaux qu'engendre l'habitat individuel dispersé.

    Cet ensemble d'habitation proposerait un cadre de vie favorable à la vie de famille, avec la nature à proximité et des balcons de grandes tailles, pour rompre avec l'habitat collectif.

    Il permet aussi d'être plus avantageux que les maisons individuelles car ces ensembles sont appelés à se développer plus près des centres-villes et surtout à proximité des réseaux de transports. Ils limitent aussi l'entretien d'un jardin trop grand. Cet habitat est plus en vogue chez les catégories sociales supérieures bien qu'il soit plutôt destiné aux catégories plus modestes.

    Ce modèle de logement pourtant favorable au renouvellement urbain et aux préoccupations environnementales a des difficultés à se développer puisque pour les promoteurs immobiliers ce n'est pas ce que souhaitent les acquéreurs.

    « Nous on est là pour vendre le plus possible de logements. Si les demandes sont fortes dans le secteur du logement individuel, nous on fera des logements individuels. Le truc pour nous c'est d'être sûr de vendre. Après si les gens sont contents ou pas, c'est plus le problème, on sait que d'autres voudront faire l'expérience après eux ». (Promoteur immobilier SAFIM)

    Tout au moins, si l'habitat intermédiaire ne correspond pas à tous les ménages, il faudrait réduire les parcelles des pavillons qui vont se construire dans les prochaines années pour répondre à des besoins réels et éviter un trop grand nombre de déceptions liés à la surface trop importante des jardins.

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    CONCLUSION

    Ce mémoire sur les stratégies résidentielles des ménages qui émane d'une commande des Directions Régionales du Bassin Parisien a montré l'importance de la sociologie dans des projets urbains. L'introduction de cette science dans les domaines de la vie sociale permet de comprendre et suivre l'évolution de la société, en cherchant à actualiser plus régulièrement les informations relatives aux modes de vie des citadins.

    Dans le cadre de ce mémoire, elle m'a permis de mettre au jour plusieurs faits.

    Nous avons appris que les raisons évoquées pour expliquer le souhait d'habiter une maison individuelle étaient dues à la naissance des enfants et aux inconvénients de la vie en logements collectifs.

    Or, ces faits n'expliquent en rien la migration massive vers l'Eure-et-Loir. Celle-ci est expliquée par la recherche d'une meilleure qualité de vie, loin des inconvénients de la vie parisienne. Aussi, une raison fondamentale de ce mouvement est l'impossibilité d'acheter une maison en Ile-de-France vu les prix de l'immobilier, surtout quand le souhait initial est d'être dans un quartier qui a tous les avantages de la campagne. Ces biens étant rares, ils sont chers et ne sont accessibles que pour une faible partie de la population.

    Les offres immobilières attrayantes du département de l'Eure-et-Loir permet aux franciliens l'achat d'un pavillon en lotissement qui permet de répondre à leur demande d'homogénéité sociale.

    Dans le lotissement le plus huppé où se trouve une population de cadres et de professions intermédiaires, la volonté d'homogénéité sociale est due à la recherche d'entre-soi. Les quelques personnes les moins favorisées du lotissement n'ont pas réussi à s'intégrer car elles n'ont pas les critères nécessaires pour se démarquer de leur classe sociale dont elles veulent s'éloigner.

    Dans le lotissement de Saint-Rémy-sur-Avre c'est cette distanciation qui est de mise. Nous ne sommes pas dans la situation où les migrants recherchent leurs semblables mais au contraire, ils recherchent un lieu d'habitation qui leur permet d'être valorisés par rapport à leur situation sociale. Ils veulent habiter au sein de classes sociales plus élevées que la leur et une compétition entre les habitants des classes moyennes va certainement se mettre en place si l'on compare l'expérience des classes moyennes dans le lotissement de Hanches.

    Si les stratégies des migrants ne sont pas les mêmes, il en ressort qu'ils partent tous de la région parisienne pour s'installer dans les franges qui sont synonymes de loyers moins chers, de meilleur cadre de vie et de qualité de vie pour les nouveaux arrivants.

    Mais au fil du temps, les avantages recherchés sont souvent minimes comparés aux inconvénients non décelés à leur arrivée en Eure-et-Loir.

    Après l'évocation des inconvénients attendus tels que le manque de commerces, de services, d'animation... le plus surprenant a été l'inconvénient d'avoir un jardin, dans la plupart des cas trop grand, voir inoccupé alors qu'au départ celui-ci était le critère de référence pour choisir la maison.

    En effet, le type de ménages habitant ces maisons individuelles étant « le couple avec enfant », les modes de vie qu'ils ont ne leur permettent pas d'entretenir ou simplement de profiter du jardin. Plus que des avantages, ils apportent plus d'inconvénients. La prise en compte des avis des habitants permettrait de modifier le secteur productif du logement et favoriser l'habitat intermédiaire.

    Pour conclure, les problématiques liées aux lotissements m'ont particulièrement intéressées par rapport à mon master « politique locale et développement ». En effet, elles sont pour une partie des problématiques nationales car c'est à cet échelon que peuvent provenir des mesures pour éviter aux communes de prendre des décisions qui leur engendreraient des soucis de gestion et elles sont pour une autre partie locales puisque la création de lotissement pavillonnaire engendre des problèmes sociaux et économiques locaux.

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    BIBLIOGRAPHIE

    Ouvrages :

    Bourdieu P., Les structures sociales de l'économie, Seuil, 2000. Castel R., L'insécurité sociale, Seuil, 2003.

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    Articles :

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    Bonvalet C., Lelièvre E., « Mobilité en France et à Paris depuis 1945 : le filtre parisien », Population, no5, 1991.

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    Debrand T., Taffin C., « Les facteurs structurels et conjoncturels de la mobilité résidentielle depuis 20 ans », Économie et Statistique, n° 381-382, 2005.

    Laborie J.P., « L'étalement urbain et le retour de la domination des infrastructures de transport dans la planification urbaine », Revue de Géographie de Lyon, n°2, 1997.

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    Semmoud N., « L'habiter Périurbain: choix ou modèle dominant? », Revue de Géographie Alpine, n°91-4, 2003.

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    Films documentaire :

    Ramad F., Ode Pavillonnaire, 2005, 50 minutes.

    Sauder R., Le lotissement, à la recherche du bonheur, 2006, 49 minutes.

    Site internet: www.insee.fr www.urbanisme.equipement.gouv.fr www.lemoniteur-expert.com

    ANNEXES

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    Annexe 1 : Cahier des charges

    Annexes 2 : Grille d'entretien pour les futurs résidents du lotissement « le vieux château » Annexe 3 : Grille d'entretien conçue par le bureau d'études pour interroger les arrivants des franges franciliennes depuis 1990

    Annexe 4 : Grille d'entretien pour les acteurs locaux

    Annexe 1 : Cahier des charges

    PRÉFECTURE DE LA RÉGION CENTRE

    Cahier des charges

    ÉTUDE SOCIOLOGIQUE DES NOUVEAUX ARRIVANTS

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    DANS LES FRANGES FRANCILIENNES

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    CHAPITRE 1 - CONTEXTE, PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ETUDE

    ARTICLE 1 : CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE CONTEXTE

    La procédure de révision du Schéma directeur régional d'Ile-de-France a été ouverte en août 2005. Les enjeux que l'État doit faire prendre en compte dans le cadre de son association à la révision du SDRIF sont inscrits dans le mandat du Gouvernement au préfet de la région d'Ile-de-France. Les priorités concernent notamment les questions du logement, du développement économique, de l'organisation des transports. Ces thèmes sont à placer dans le contexte de l'articulation de l'Ile-de-France avec les régions limitrophes et de la nécessaire mise en cohérence des politiques publiques à l'échelle du Bassin parisien.

    Prenant en considération la révision du SDRIF, le club des DRE du Bassin parisien centre ses réflexions autour de trois thèmes prioritaires, parmi lesquels :

    - concilier les objectifs de production de logements de l'Ile-de-France et des autres régions dans leur traduction spatiale ;

    - organiser dans les différents quadrants périphériques de l'Ile-de-France le développement autour de pôles structurés.

    Dans une optique opérationnelle, le programme de travail se déroule au sein de trois ateliers territoriaux appliqués à des quadrants interrégionaux24 :

    - Sud Oise - Roissy (Picardie - Ile-de-France) ;

    - Seine aval (Haute-Normandie - Ile-de-France) ; - Eure-et-Loir - Yvelines (Centre - Ile-de-France).

    PROBLEMATIQUE

    Les franges franciliennes connaissent un développement résidentiel qui ne s'explique pas seulement par leur attrait intrinsèque : outre une relative proximité du marché de l'emploi francilien et des niveaux variables d'accessibilité aux fonctions urbaines, ces territoires ruraux ou périurbains offrent des opportunités foncières en regard des contraintes que connaît l'Ile-de-France et de la typologie des logements que l'on y trouve.

    Le phénomène migratoire qui sous-tend cette croissance présente les caractéristiques suivantes :

    - il concerne une population « invisible » et mal connue car elle quitte l'Ile-de-France et arrive de manière dispersée dans les différentes régions ;

    - il s'inscrit dans le fonctionnement métropolitain du Bassin parisien, au sein des franges franciliennes et de l'aire urbaine de Paris qui déborde de l'Ile-de-France ;

    - au-delà de son caractère général, il recèle néanmoins une diversité des situations (territoriale, sociologique et démographique).

    Cette attractivité résidentielle se traduit pour les territoires d'accueil par des pressions sur les marchés fonciers et immobiliers. Elle accentue les déséquilibres habitat-emploi et les migrations alternantes et elle est source d'une demande de services collectifs et d'équipements inattendue pour les collectivités. Elle peut être source de difficultés sociales.

    Ce phénomène appelle donc une prise en compte en matière de planification, de mise à niveau des équipements et des services locaux (y compris sociaux) adaptés aux besoins des populations nouvelles.

    24 Voir en annexe la carte de situation des ateliers territoriaux

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    ARTICLE 2 : OBJECTIFS DE L'ETUDE

    L'étude vise à caractériser ces phénomènes de migrations et leurs conséquences sur les territoires d'accueil, voire à l'échelle de l'ensemble de la métropole parisienne, au travers d'une étude fine des « nouveaux arrivants » en provenance de l'Ile-de-France.

    L'objectif général de l'étude est d'aborder notamment :

    - les profils socio-démographiques des nouveaux arrivants dans les franges franciliennes (s'agit-il principalement d'accédants qui réalisent leur projet dans les franges franciliennes, faute de pouvoir le faire en Ile-de-France ? de catégories modestes lasses d'attendre un logement social ? de ménages aisés qui préparent leur retraite ? ...) ;

    - les raisons de leur implantation (économiques, familiales, ...) et leurs attentes (en matière d'habitat, de services...), en regard de leur lieu de résidence précédent en Ile-de-France ;

    - la persistance de la fréquentation de l'Ile-de-France, par exemple pour l'activité professionnelle, et les moyens de transport utilisés (la localisation des nouveaux arrivants est-elle en corrélation avec les axes de transport, en particulier ceux qui desservent l'Ile-de-France ?) ;

    - les conséquences en termes de mode de vie, la perception de leur cadre de vie par les nouveaux arrivants, le niveau de satisfaction qu'ils en retirent, l'intégration dans le territoire d'accueil ;

    - les éventuelles intentions ou perspectives de mobilité résidentielle ;

    - les conflits d'usage ou de voisinage éventuels.

    En complément, l'étude s'intéressera aussi aux enjeux que soulèvent ces nouveaux arrivants du point de vue de différents acteurs du territoire (élus, aménageurs et professionnels de l'immobilier, services publics et sociaux...)

    L'objectif est de fournir des éléments qualitatifs sur les nouveaux habitants des franges franciliennes en provenance de l'Ile-de-France, susceptibles d'orienter les politiques publiques, notamment la planification spatiale de ces territoires en cohérence avec les options du SDRIF, mais aussi d'accompagnement social.

    Il est précisé que l'étude n'a pas de finalité statistique.

    CHAPITRE 2 - CONTENU ET CONDITIONS DE DEROULEMENT DE L'ETUDE

    ARTICLE 3 : PROGRAMME DE L'ETUDE

    La dimension interrégionale de l'étude vise à pouvoir identifier les problématiques communes et celles qui distinguent les différents territoires étudiés. En termes de cadrage, leurs caractéristiques propres seront situées dans le contexte global des territoires périphériques de l'Ile-de-France.

    Parmi les nouveaux arrivants dans les territoires étudiés, l'étude vise autant que possible ceux en provenance de l'Ile-de-France25.

    L'étude comportera trois phases principales (deux phases fermes et une phase conditionnelle).

    25 Pour information, une étude réalisée par la DDE de l'Yonne sur ce thème pourra compléter l'approche interrégionale, du côté

    bourguignon.

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    PREMIERE PHASE FERME

    Un cadrage global des territoires étudiés plus finement sera réalisé à partir des études et sources statistiques existantes (ménages, logements...).

    Sur la base d'un recensement préalable, les éléments de référence seront fournis au prestataire lors du lancement de l'étude. Le fichier Filocom servira de base statistique permettant de connaître sur les secteurs étudiés (et selon le découpage à préciser), les caractéristiques des ménages, de leur logement, et les durées et modes d'occupation. D'autres sources statistiques pourront venir compléter les analyses (PTZ, DADS,...).

    Ce cadrage permettra d'établir une première typologie de la population considérée susceptible de contribuer à l'élaboration de l'échantillon des ménages interrogés lors de la deuxième phase.

    Le prestataire développera la méthode utilisée pour constituer l'échantillon voué à représenter la population des « nouveaux arrivants » dans les franges franciliennes, sans finalité statistique (cf. article 2).

    DEUXIEME PHASE FERME

    La réalisation et l'exploitation qualitative d'entretiens et d'enquêtes auprès d'acteurs du territoire d'une part, et de ménages « nouveaux arrivants » d'autre part, constitueront la partie la plus importante de l'étude.

    Des entretiens auprès des acteurs du territoire viseront à rendre compte des enjeux que suscitent les nouveaux arrivants de divers points de vue : aménagement, habitat, infrastructures, services, organisation institutionnelle (par exemple développement de l'intercommunalité).

    L'enquête auprès des habitants visera notamment à répondre aux questionnements qualitatifs du type de ceux récapitulés dans l'article 2 Objectifs de l'étude.

    En pratique, l'offre de service comportera une proposition méthodologique concernant le dispositif de recueil :

    - caractéristiques des enquêtes ;

    - mode de réalisation des entretiens ;

    - modalités de réalisation ;

    - techniques d'analyse ;

    - formes de restitution.

    Les investigations menées autour des migrations résidentielles des « nouveaux arrivants » devront permettre de dégager des visions prospectives de l'évolution des territoires des franges franciliennes.

    PHASE CONDITIONNELLE

    Le prestataire prévoira une restitution dans le cadre d'un séminaire de valorisation de l'étude qui associera, outre les services de l'État parties prenantes de la démarche, des représentants des collectivités territoriales et des professionnels concernés par la problématique étudiée.

    COUT DE L'ETUDE

    Le coût total des deux premières phases est estimé à 82 000 €.

    ARTICLE 4 : TERRITOIRE D'ETUDE

    Le cadrage de la première phase porte sur l'ensemble constitué par les « franges franciliennes » externes.

    Les investigations fines de la deuxième phase porteront sur trois territoires à la périphérie de l'Ile-de-France, situés dans le champ des ateliers territoriaux26 :

    - secteur au nord de Roissy : Valois, Senlis-Chantilly, Creillois, Pays de Thelle dans l'Oise ; - secteurs de Maintenon et d'Épernon en Eure-et-Loir ;

    26 cf. Annexe : Ateliers territoriaux (carte de situation)

    61

    - secteurs de Vernon, Gaillon et Pacy dans l'Eure. ARTICLE 5 : ÉLEMENTS TRANSMIS AU PRESTATAIRE

    Les partenaires de l'étude communiqueront au prestataire tous documents, études ou données qu'ils jugeront utiles à la réalisation de la mission.

    ARTICLE 6 : DOCUMENTS A PRODUIRE PAR LE PRESTATAIRE NATURE DES DOCUMENTS A REMETTRE

    Il sera remis un rapport comportant les parties détaillées dans l'article 3 ci-dessus. Le rapport distinguera deux niveaux :

    - un niveau de synthèse établissant les caractères communs à l'ensemble des territoires étudiés ou une typologie des principales démarches ;

    - un niveau plus détaillé pour chacun des territoires listés à l'article 4 ci-dessus. Il sera établi un document de synthèse.

    Le prestataire fournira au maître d'ouvrage les comptes rendus d'entretiens.

    FORME DES DOCUMENTS A REMETTRE

    Le rapport sera remis en neuf exemplaires (papier).

    Le rapport sera également fourni sur support informatique (version .PDF et formats compatibles avec OpenOffice ou Microsoft Office).

    La synthèse sera établie sous la forme d'une brochure du type de celles déjà éditées par le club des DRE du Bassin parisien pour valoriser ses études en co-production avec la DIACT (fichier .PDF).

    Un diaporama sera fourni, qui reprendra les éléments principaux de la synthèse (format compatible avec OpenOffice ou Microsoft Office).

    ARTICLE 7 : MAITRISE D'OUVRAGE, PILOTAGE ET REUNIONS

    MAITRISE D'OUVRAGE

    Le maître d'ouvrage de l'étude est le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, représenté par le directeur régional de l'Équipement du Centre et le secrétaire général pour les Affaires régionales du Centre.

    Inscrite dans le programme du club des DRE du Bassin parisien et au programme d'études de la DIACT, l'étude sera valorisée dans ce double cadre, chaque DRE participante, chaque SGAR et la DIACT bénéficiant du même niveau de diffusion des informations produites.

    PILOTAGE

    L'étude donnera lieu à la constitution d'un comité de pilotage et d'un comité technique.

    Le comité de pilotage sera présidé par la DIACT. Il comprendra la MIIAT du Bassin parisien, des représentants des DRE et des SGAR Centre, Haute-Normandie et Picardie, et de l'INSEE.

    Le comité technique sera animé par la DRE Centre. Il associera le groupe technique du club des DRE du Bassin parisien, le SGAR Centre et les DDE de l'Aisne, de l'Oise, de l'Eure, d'Eure-et-loir et de l'Yonne27.

    Le comité technique se réunira en présence du prestataire :

    - avant le lancement de l'étude, pour en préciser les modalités et fournir au prestataire l'ensemble des

    27 La DDE 89 est maître d'ouvrage d'une étude intitulée « Étude sociologique de la population arrivée dans le Sénonais depuis

    1990 »

    62

    informations requises ;

    - pour la restitution de la phase de cadrage, ainsi que pour la présentation et la mise au point du dispositif d'enquête ;

    - pour une présentation intermédiaire des résultats des entretiens ; - pour une réunion de restitution finale.

    Le prestataire diffusera avant chaque réunion les documents à présenter aux membres du comité de pilotage ou du comité technique.

    REUNIONS

    Au titre du pilotage et du suivi de l'étude, le prestataire prévoira sa participation à sept réunions :

    - trois réunions du comité de pilotage ; - quatre réunions du comité technique.

    ARTICLE 8 : DELAIS DE REALISATION

    L'étude débutera à la date de notification du marché à l'attributaire.

    Le délai de réalisation de l'ensemble des deux premières phases fermes est fixé à 10 mois, non compris les temps de validation par le maître d'ouvrage.

    CHAPITRE 3 - CHOIX DU PRESTATAIRE

    ARTICLE 9 : CONTENU DE L'OFFRE

    L'offre contiendra les pièces nécessaires suivantes :

    - les références du (des) prestataire(s) affecté(s) à l'étude ;

    - une note méthodologique explicitant l'appréhension du cahier des charges par le prestataire et présentant les observations et propositions de modifications éventuelles. Cette note devra préciser la compréhension du contexte, de la problématique et des objectifs de l'étude. Elle développera la méthodologie proposée pour chaque phase de l'étude ;

    une proposition de prix détaillée en qualifications, en phases, en journées d'intervention, en réunions et en nombre d'entretiens.

    ARTICLE 10 : CONDITIONS DE REMISE DES OFFRES

    Les offres seront adressées à :

    Direction régionale de l'Équipement du Centre

    Service Aménagement Transport

    12 Place de l'Étape

    BP 2413

    45032 Orléans Cedex 1

    Avant le 23 novembre 2007 à 12h00.

    63

    Annexe 2 : grille d'entretien pour les futurs résidents du lotissement « le vieux château »

    Bonjour,

    Je réalise une étude sociologique dans le cadre de mon stage de fin d'études (Master 2) qui porte sur les habitants d'Ile-de-France qui viennent s'installer dans le département de l'Eure-et-Loir. Je souhaite connaître votre parcours résidentiel afin de comprendre plus largement les causes du développement des lotissements pavillonnaires dans les petites communes. Pour me permettre de réaliser cette étude, j'ai réalisé des questionnaires que j'envoie à toutes les personnes ayant déposé un permis de construire pour la construction d'une maison individuelle dans le nouveau lotissement « Le Vieux Château ». J'y suis particulièrement sensible puisque mon travail porte sur un territoire qui m'est familier. Je vous joins une enveloppe timbrée et libellée à mon adresse pour faciliter le retour des questionnaires.

    Merci d'avance pour votre participation.

    THEME 1 : PARCOURS RESIDENTIEL AVANT L'ILE-DE-FRANCE

    - De quelle région êtes-vous originaire ?

    Si vous êtes originaire d'une région autre que I'IIe-de-France :

    - Décrivez en détail votre parcours résidentiel jusqu'à votre arrivée en Ile-de-France : (indiquez les années passées dans chaque région, vile...)

    Région

    Période de la
    vie

    Années
    passées dans la
    région

    Type de quartier

    Type d'habitat

    Motif de déménagement

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    64

    Détail sur l'arrivée en Ile-de-France

    - Quel âge aviez-vous lorsque vous êtes arrivés en Ile-de-France et quelle était votre situation familiale ?

    ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    -Quelles sont les raisons qui vous ont conduites à venir vivre en Ile-de-France ?

    -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    - Votre installation était-elle provisoire ? (Prévision que cette instalation ne soit qu'une étape pour aller aileurs après...)

    ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    - Comment votre situation familiale a-t-elle évoluée entre votre arrivée en Ile-de-France et votre départ ? Décrivez les évolutions.

    ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Si vous êtes originaires d'IIe-de-France :

    - Décrivez votre parcours résidentiel en Ile-de-France : (changement de vile, de département... en indiquant le temps passé dans chaque département, ville...)

    Département de la
    région IDF

    Période de la vie

    Années passées
    dans le
    département

    Type de quartier

    Type d'habitat

    Motif de déménagement

     
     
     
     
     
     

    65

    - Avez-vous connu des évolutions familiales depuis quelques années ? Décrivez-les et indiquez votre situation familiale aujourd'hui.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    THEME 2 PROCESSUS DECISIONNEL DU DEPART D'ILE-DE-FRANCE

    - Quelles sont les raisons qui vous ont fait quitter l'Ile-de-France ?

    - Aviez-vous des liens avec le département de l'Eure-et-Loir ?

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    - Comment êtes-vous arrivé à acheter à Saint-Rémy-sur-Avre ?

    - Y a-t-il des choses qui vous attiraient particulièrement dans cette région et/ou commune ? Pourquoi ? (Qu'est-ce qui vous plait ou vous déplait..)

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    66

    THEME 3 LOGEMENT I QUARTIER

    - Dans votre dernière commune d'Ile-de-France, quel était votre type d'habitat ? Décrivez-le avec précision. Qu'est-ce qui vous plaisez ou déplaisez ?

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    - Dans votre dernière commune d'Ile-de-France, quel était votre type de quartier ? Décrivez-le avec précision. Qu'est-ce qui vous plaisez ou déplaisez ?

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    - Satisfaction de votre logement d'Ile-de-France

    o satisfait

    o Plutôt satisfait

    o Plutôt Insatisfait

    o Insatisfait

    Pourquoi ?

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    - Satisfaction de votre quartier en Ile de France

    o satisfait

    o Plutôt satisfait

    o Plutôt Insatisfait

    o Insatisfait

    Pourquoi ?

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    - Quand vous avez cherché votre nouveau logement, quels étaient vos critères ? (Logement, quartier, situation géographique...). Pourquoi aviez-vous ces critères de sélections ?

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    - Décrivez votre futur logement et votre futur quartier :

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    67

    - Correspondent-ils exactement à ce que vous vouliez ? Si non, pourquoi ?

    __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

    __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________

    - Auriez-vous pu vous contenter:

    - d'une « maison de ville » (« mitoyenne ») ? _________________________________________________________________________

    - d'un jardin plus petit ? ___________________________________________________________________________________________________

    - Pourquoi ? _________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

    __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ ____________________________________________

    « Pour finir, quel serait votre idéal de logement ? » (S'il y a lieu) 4 avec quel type de jardin ?

    __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

    __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ _______________________________________________

    « Pourquoi ? »

    __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

    ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

    Signalétique :

    Quel est votre âge :

    Quelle est votre situation professionnelle :

    o Veuf

    o Célibataire/ divorcé(e) / séparé(e)

    o Vit en couple / marié(e)

    Combien avez-vous d'enfants ? Quel âge ont-ils ?

    Quelle est votre profession ? Département de travail ?

    Quelle est la profession de votre conjoint ? Département de travail ?
    Un changement de lieux de travail est-il prévu après le déménagement ?

    68

    ANNEXE 3 : Grille d'entretien conçue par le bureau d'études pour interroger les arrivants des franges franciliennes depuis 1990.

    Code typo-couleurs :

    Fond rouge = ETAPES d'entretien / thèmes

    «...Rouge... » = à développer oralement

    Noir = à énoncer tel quel

    q Vert = Pré-codage - remplir, mais ne pas énoncer
    4
    Bleu italique = Infos enquêteurs - ne pas énoncer

    CONTACT TELEPHONIQUE

    « Bonjour, nous réalisons une étude sociologique pour le Ministère et les directions Régionales de l'Equipement, sur les anciens habitants d'Ile de France arrivés dans la Région »

    · Avez-vous habité en Ile-de-France dans le passé ? Si oui 4

    En quelle année avez-vous quittez l'IDF ? Si postérieur ou égale à 199 0 4

    · En IDF, quelle était votre dernière commune de résidence ? Commune :
    Département (N°) :

    «Pouvons-nous prendre un Rendez-vous, ... pour un entretien d'une durée d'environs une heure » (4 planning)

    4 (Vérifier adresse) Coordonnées

    Prénom 1 Nom personnes à rencontrer : Nom sur sonnette (si différent) : Adresse exacte :

    Commune

    EPCI N° Départ. Région
    Rendez-vous :

    Date : / Heure : h

    N° Tél :

     

    CODE RDV / ENREGISTREMENT :

     
     
     
     
     
     

    CODAGE ENQUETEUR

    SIGNALETIQUE QUARTIER

    Distance centre ville (mairie) : ,

    69

    Type de quartier :

    q

    Bourg centre ancien Lotissement pavillonnaire

    q

    Collectif récent quartier habitat social collectif Autre type, préciser :
    Autres éléments descriptifs K quartier » : (localisation, paysages, vues, proximité services/commerces) :

    SIGNALETIQUE LOGEMENT

    q Maison individuelle préciser 4 Maison accolée pavillon (entouré par jardin)

    q Maison ancienne

    Autres précisions

    q Appartement préciser 4 copropriété collectif social

    Autres précisions

     

    q Jardin

    q

    q

    q

    q

    q Cours ou autres espaces extérieurs disponibles, préciser 4:

    q

    q

    q

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Autres précisions 1 autres éléments descriptifs logement 1 immeuble :

    (ex. : localisation, terrasse, etc...)

    Construction : ancien récent (postérieur à 1960)

    SIGNALETIQUE INDIVIDU et MENAGE

    Sexe répondant : Homme Femme Situation Professionnelle

    4 CSP interviewé : 4 CPS Conjoint :

    q CSP niv. 1 (Commerçant /Prof. Lib/Chef d'entrepr./Cadre) CSP niv. 1

    q CSP niv. 2 (Prof° intermédiaires) CSP niv. 2

    q CSP niv. 3 (Employés + Ouvriers) CSP niv. 3

    Evolutions professionnelles liées à déménagement ?

    q

    De l'interviewé

    q Du conjoint

    q aucun des 2

    SIGNALETIQUE INDIVIDU 1 MENAGE

    · Je peux vous demander votre age ? :

    · Avez-vous des enfants ? -Si oui Combien ? Et combien vivent avec vous ?
    Autres précisions enfants :

    · Quelle est votre situation familiale actuelle ? :

    q Veuf (ve) Célibataire / divorcé / séparé Vit en couple (bsi « vit en couple » b)

    · Votre situation professionnelle actuelle ? : Situation professionnelle Conjoint ?

    q Retraité Demandeur d'emploi

    q Inactif - au foyer étudiant b

    q Retraité Demandeur d'emploi

    q Inactif - au foyer étudiant b

    q Actif occupé (b si « actif » ou « étudiant » b) Actif occupé (b si actif ou étudiant b)

    lieu de travail (d'étude) actuel ? lieu de travail (d'étude) actuel ?

    Commune :

    Département (n° ):

    Commune : Département (n° ):

     
     
     
     

    70

    Quelle est (était) votre profession ? Et celle de votre Conjoint ?

    (4 Si chômeur/ inactif/ retraité, préciser ancien métier)

    EVOLUTIONS PROFESIONNELLES liées au changement de région

    « Y a-t'il eu (pour vous / votre conjoint) des changements professionnels liés à (/depuis) votre départ d'IDF »

    SIGNALETIQUE LOGEMENT

    « Concernant votre logement actuel ...» Etes-vous ? : Propriétaire / Locataire

    · Nombre de pièces ?

    · Surface (approx.) ? m2

    · Age de votre maison1immeuble (approximativement) ?

    (4Si jardin) Surface approx. du jardin ? m2

    ITINERAIRE RESIDENTIEL

    « Concernant votre dernier logement en IDF, quels étaient... ?

    Nb de pièces ? Surface approximative : m2

    Etiez-vous ? : Propriétaire / Locataire « Quel était le type de logement... »

    q Maison individuelle préciser 4 Maison accolée pavillon (entouré par jardin)

    Autres précisions

    q Appartement préciser 4 copropriété collectif social

    Autres précisions

    q Jardin Si oui, préciser 4 Surface Jardin : m2

    q Cours ou autres espaces extérieurs disponibles, préciser 4:

    Superficie approx. du jardin (ou cours privative) : m2

    71

    « Et quel est le type de quartier que vous habitiez... ? »

    q Type Ville centre dense (commerces, TCSP) Type Faubourg 1 banlieue 1 bourg centre d'un village

    (moins dense, peu de commerces et de TC)

    q

    Type habitat social collectif (grand ensemble) Lotissement pavillonnaire ( ancien récent>1960)
    Autres précisions / éléments descriptifs « quartier » / commune :

    « Rapidement, où aviez-vous habité avant cela ? »

    Lieux (départ. / (4Si IDF, préciser commune) Durée / Dates approximatives (autres info éventuelles)

    · Et en quelle année êtes vous arrivé dans la commune actuelle ? différent de départ IDF :

    q « même année » que départ IDF « étapes intermédiaires » (4 détailler étapes ci-dessous ?)

    4 Quelle est votre « région d'origine ? » :

    Lieux (départements/ communes) Durée / Dates approx.

    explicatifs brefs

    Le CHANGEMENT de REGION -- MOTIVATIONS 1 PROCESSUS DECISIONNEL

    (Liens) 4 Aviez-vous des liens avec cette région ? De la famille / des amis vivant près d'ici ?

    (Processus) 4 Où aviez-vous cherché au départ ?

    / Comment êtes-vous arrivé ici ?

    NB : Si Recherche en IDF 4

    Dans quels secteurs de l'IDF précisément ?

    4 Y'avait-il des choses qui vous attiraient particulièrement ici ?

    4 dans cette Région / Département / cette commune

    72

    « Pourquoi 1 Comment avez-vous changé de région (NI3 : faire expliciter toute notion abstraite) Quelles ont été les raisons qui vous ont fait quitter l'IDIF et vous installer ici ... ?»

    (Proximité)4 Le changement de région était-il un

    changement important pour vous ?

    (Rejet IDF ?) 4 Paralèlement Y'avait-il des choses qui vous

    poussaient à quitter l'Ile de France ?

    (Prix) 4 Le prix des logements a-t-il eu une influence ? Laquele ?

    NB : Si « trop cher en IDF »4 dans quels secteurs de l'IDF précisément ? (voir plus haut)

    Choix TYPOLOGIE de l'HABITAT 1 du QUARTIER

    (Si pavillon et/ou jardin)

    4« Auriez-vous pu vous contenter »

    4 d'une « maison de ville » (« mitoyenne ») ?

    4 d'un jardin plus petit ?

    4« Pourquoi ? »

    « Recherchiez vous dès le départ ce type de quartier 1 logement 1 jardin? »4« Pourquoi ? » (Coder (Q) Quartier / (L) Logement / (J) Jardin selon échelle évoquée / (O) oui (N) non)

    73

    HIERARCHISATION DES MOTIFS 1 MOTIVATIONS

    « Si je vous demande de hiérarchiser LES RAISONS de votre départ d'IDF ? »

    1

    2

    3

    PERCEPTIONS / JUGEMENTS sur LIEU DE VIE / MODE DE VIE ACTUEL

    « Et aujourd'hui, que pensez vous globalement du territoire où vous vivez ?

    4 Quels sont les aspects positifs, 4 Les aspects négatifs,

    les qualités, les avantages ? les défauts, les manques ?

    4 au niveau du quartier (hameau) / de la commune / du département /la région (où vous vivez aujourd'hui ?)» (Coder Q / C / D / R selon échelle évoquée)

    74

    MODE de CONNAISSANCE du TERRITOIRE d'ARRIVÉE

    « Avant de trouver votre logement actuel, comment avez-vous connu ce territoire ? »

    4 Connaissiez vous déjà la région / le département / la commune ? Comment ? (Coder R / D / C selon échelle évoquée)

    REPUTATION / PERCEPTION préalable du TERRITOIRE

    « Est-ce que vous aviez des opinions différentes d'aujourd'hui sur la région / Le département / la commune? »

    (Coder R / D / C selon échelle évoquée) 4 « D'où venaient ces opinions? »

    (4 Uniquement si Maison individuelle avec Jardin :)

    et au niveau du mode de vie en maison avec jardin (avantages / désavantages) ?

    4 « Finalement, quels sont vos usages de votre jardin aujourd'hui ? »

    INTEGRATION

    « Diriez-vous avoir connu des déceptions après votre installation ? Pouvez vous les évoquer ?

    « Que diriez vous globalement de votre « intégration sociale » ici ? »

    (4 Relance si nécessaire) Que diriez-vous des relations avec votre voisinage, et avec les habitants de la commune en général»

    (4 Relance si remarque uniquement positive)

    « Y a-t'il parfois des problèmes, des conflits sur ce plan ?»

    75

    4 « Est-ce que vous fréquentez, ou même simplement connaissez

    des franciliens dans les environs ? Y-a-til une raison particulière à cela ?

    4 et fréquentez-vous des « gens de la région ? »

    LIENS avec Ile De France 1 Mobilité

    « (Hors travail) Quels liens gardez-vous aujourd'hui avec l'île de France ?...

    (Relances si nécess.) 4 « Pour quels types de motifs vous y rendez vous aujourd'hui ? »

     

    4 Allez vous voir de la famille / des amis ? (4Si lien régulier famille proche : détailer E)

    4

     

    Localisations ?

    Coder : famille (F) 1 visites amis (A) 1 Commerces services (C) 1 Loisirs culture promenade (L)

    (N° départ

    / commune)

    76

    Au total (hors travail), à quelle fréquence vous rendez-vous en IDF (approximativement) ?

    fois par Vous y allez le plus souvent en ? Train Voiture Voiture+train

    Et à Paris intra-muros ? fois par en ? Train Voiture Voiture + train

    Et en Ile de France proche ? fois par en ? Train Voiture Voiture + train

    (4 Si travail IDF) Et Comment vous rendez-vous à votre travail ? Train Voiture

    Voiture + train

    4 Et pourquoi ces choix de mode de transport ?

    77

    « Vos relations avec amis ou familles ont-elles changé depuis que vous avez quitté l'IDF »

    4 Recevez-vous des visites de gens habitant l'ïle de France ?

    4 « Viennent-ils plus ou moins souvent qu'avant ? »

    « Vous arrive t-il de regretter l'Ile de France ? Où y a-t-il simplement des aspects que vous regrettez ? ... »

    (4 Faire expliciter les notions abstraites)

    78

    PROJETS RESIDENTIELS éventuels

    « Pensez-vous un jour déménager à nouveau ?

    A quelle échéance ? Pour quels motifs ? (4 faire préciser)

    TYPOLOGIE DE LOGEMENT : idéal et perspectives

    « Pour finir, quel serait votre idéal de logement ? » (S'il y a lieu) 4 avec quel type de Jardin ? « Pourquoi ? »

    CONCLUSION I Compléments d'infos

    « Y a-t-il d'autres choses, des choses que vous avez l'impression de ne pas m'avoir dites ...? »

    79

    ANNEXE 4 : Grille d'entretien pour les acteurs locaux

    Connaissance du phénomène

    · Que pouvez vous nous dire sur l'arrivée des franciliens dans les franges franciliennes ?

    Relance, approfondissement :

    - Communes de départ et communes d'arrivée

    - Avez-vous une idée de la proportion de représentation des franciliens sur le territoire (subjectif) - Les raisons selon vous de la présence des franciliens, les motivations de leur départ,...

    · Comment vous-même vous percevez ce phénomène ? Quels sont les impacts ou l'influence plus ou moins direct sur vos activités ?

    - Vos prestations ont-elles évolués pour s'adapter à ce type de clientèle ? Et de quelle manière ? - Démarchez vous ces clients d'un façon particulière ?

    - Vers quels types de logements se dirigent ils ? (budget, typologie de l'habitat, neuf, ancien ...) - Communes ou quartiers plus attractifs que d'autres ?

    n

    80

    De façon générale, quelles problématiques soulèvent ce phénomène selon vous ?

    - à l'échelle du quartier (si grande commune)

    - à l'échelle de la commune

    - à l'échelle du département

    - Ont-ils des besoins différents des autres habitants ?

    · Quelles stratégies devraient être mise en place par les acteurs locaux pour encadrer, accompagner, développer ou freiner le phénomène ?

    - Quel accueil est réservé à ces nouveaux habitants ?

    - Adaptation nécessaire ou non des équipements et services publics

    · Comment percevez-vous l'évolution future de ce phénomène et de son impact ?

    81

    - Le phénomène va-t-il perdurer selon-vous et avec quelle intensité ? Justifier






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus