UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS
UFR : LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
SECTION : GEOGRAPHIE
LICENCE II
UE : GEOGRAPHIE DES TRANSPORTS
THEME : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DES MOTOS JAKARTA EN
ZONE RURALE : L'EXEMPLE DE LA COMMUNAUTE RURALE DE NDIAFFATE.
Présenté par Sous la direction de :
Youssoupha MBODJI Pr Cheikh SARR
2012/2013
PLAN
2
Introduction
I. Evolution du transport à Ndiaffate
II. Aspect économique des jakartas au sein de la
communauté
III. Impacts sociaux du jakarta dans la C.R
IV. Perspectives pour une utilisation optimale des motos
jakarta Conclusion
3
Introduction
Le transport au Sénégal joue un rôle non
négligeable dans les activités socio-économiques du pays.
Il s'est développé après les indépendances au
rythme relatif de l'économie de l'Etat. Mais les infrastructures et les
services de base n'ont pas suivi cette même croissance et les besoins
quotidiens de mobilité des populations entre les villages restaient en
conséquence importants. Ainsi le secteur du transport n'a cessé
depuis lors d'enregistrer d'importantes innovations ; alors du taxi-brousse des
années 60 qui ravitaillait les grands centres urbains, on passe aux
taxis jaune-noirs et aux bus desservant irrégulièrement la
campagne où, pendant longtemps le transport était assuré
par des moyens rudimentaires de locomotion comme les charrettes.
Aujourd'hui ce développement a conduit à
l'introduction au sein du système de transport sénégalais
des motos taxi apparaissant comme une réponse à la conjonction
d'une triple pénurie : de véhicules privés,
d'infrastructures et de transport en commun. Elles sont plus présentes
dans le Sud du pays et à Kaolack. Là précisément
(comme dans tout le reste du pays d'ailleurs) le début 21e
siècle reste marqué par l'arrivée de nouveaux
modèles, communément appelés `'JAKARTA». Ces motos
qui s'activaient au début dans le transport intra urbain de la ville de
Kaolack ont élargi leur champ d'activité vers les zones rurales
où l'importance de leur rôle reste appréciable à
l'échelle économique de la zone concernée.
Dans le cadre de notre étude nous nous
intéresserons à l'impact socioéconomique de ce nouveau
moyen de transport dans la Communauté Rurale de Ndiafffate,
localité du département de Kaolack comptant 75villages à
son actif.
I. Evolution du transport à Ndiaffate
Il y a longtemps, le transport dans la communauté
rurale se faisait avec des moyens traditionnels comme la charrette à
boeuf, à âne ou mieux encore à cheval. Ce dernier servait
même de monture aux populations voulant rallier d'autres contrées
du pays par voies terrestre. Les cars et autres moyens de transports en commun
qui partaient pour la Gambie desservaient aussi les villages bordant la
transgambie. Mais depuis lors le système n'a cessé
d'évoluer. Ainsi vers la fin du 20e siècle, on assiste
à l'introduction des taxis jaune-noirs faisant la navette entre Kaolack
et les points de collecte comme Koutal et Ndiaffate via la route nationale
N°5 qui passe au coeur du village de Ndiaffate escale (principal point de
collecte et de desserte). Cependant il faut noter que l'arrivée des
taxis n'a réduit l'usage des moyens traditionnels que dans certains
grands villages à tendance urbaniste évolutive. Les villages
reculés restent alors enclavés. Mais en 2009, les Jakartas
s'introduisent dans le système de transport de la localité comme
un palliatif à ces difficultés de mobilité. Ainsi,
malgré le mauvais état
4
des voies intérieures de communication et la quasi
absence d'infrastructures routières entre les villages, la desserte est
assurée.
II. Aspect économique des Jakartas au sein de la
communauté
L'activité des Jakarta a une coloration
économique très foncée chez jeunes de la localité.
D'abord l'acquisition de la moto fait appel à des capitaux propres,
à des aides familiales ou encore à des circuits de financement
généralement informel (mais aujourd'hui avec la chambre de
commerce de Kaolack les intéressés peuvent avoir leur moto en
acompte). Il s'agit alors d'un investissement gros mais très prometteur
car le prix d'une moto est fixé entre 350 000F et 400000FCFA, somme qui
peut être recouvrée en 7 mois à peine si le travail est
sérieux. Ceux qui ne peuvent pas disposer d'un tel capital travaillent
pour le compte d'un propriétaire de moto par le biais de contrats
d'affermage. Le propriétaire, généralement une
connaissance ayant d'autres activités professionnelles, confie la moto
à un conducteur. Ce dernier a pour obligation de rapporter chaque jour,
même pour les journées dures, une somme fixée de 2000F
à 3000FCFA. C'est d'ailleurs même ce qui justifie la cherté
de leur service ; le prix minimal pour les déplacer est de 200FCFA et ce
à l'intérieur du village. Quant aux courses à
l'extérieur, le tarif va de 500FCFA jusqu'à parfois plus de
5000FCFA. Les dimanches sont réservés aux conducteurs en guise de
salaire. Ainsi la maîtrise de ces engins a permis à beaucoup de
jeunes de la localité de pouvoir s'occuper d'eux même
financièrement et de conserver leur dignité dans une
région qui s'appauvrit de plus en plus. C'est ce qui fait dire
même que S'il y a un système de transport qui marche fort bien
dans la région du Saloum, c'est certainement le phénomène
des motos taxi qui a même fini de devenir un gagne pain pour la plus part
des jeunes qui sillonnent tous les village et marchés en longueur de
journée à la recherche d'une situation stable. Ensuite les
Jakarta font bien l'affaire des commerçant qui outre les gains de temps
pour rallier les marchés, y gagnent par la vente de pièces
détachées, de carburant et autres accessoires décoratifs
de moto. Enfin face à la demande de plus en plus croissante des motos,
leur commercialisation s'est développée et si en la ville nous
avons les ateliers de montage, les vulcanisateurs et mécaniciens de la
campagne ne s'en font pas moins les poches.
Cependant avec la situation informelle de cette nouvelle
activité, il est difficile d'en avoir des données statistiques et
économiques permettant de quantifier son apport dans l'économie
de la C.R, quoiqu'en fin 2012 plus de 70 motos pouvaient être
compté dans l'ensemble du réseau de la localité ; à
ce chiffre il faut exclure les jakarta à usage personnel. Vu ce nombre
de motos qui ne cesse de croître, il ne serait pas faut d'avouer que ce
système de transport constitue un moyen de lutte contre la
pauvreté, bien que modeste.
III. Impacts sociaux du jakarta dans la C.R
5
L'exploitation des motos- taxi est une activité, tenue
par presque toutes les couches de la société : des personnes
âgées, des jeunes et des moins jeunes, des non scolarisés,
des chômeurs et des travailleurs même en activité. Mais la
plupart de ces conducteurs ont un âge compris généralement
entre 14 et 30 ans. Ainsi Comparativement à l'ensemble du secteur
informel, c'est faute de n'avoir pas trouvé un emploi,
économiquement rentable que de nombreux jeunes se sont retrouvés
conducteurs de moto. Il est à retenir aussi que le grand nombre de ces
jeunes n'a pas de responsabilités familiales, ce qui fait que les
loisirs consomment une part importante de son gain et poussent à
l'indiscipline dont témoignent certains d'entre eux. Ceci est d'ailleurs
à l'origine de beaucoup de conflits opposants conducteurs de jakarta aux
charretiers, aux paysans et même aux taximen.
Si la conduite de Jakarta est un gagne pain pour les jeunes en
milieu rural, elle n'en reste pas moins une activité dangereuse vu le
nombre important d'accidents qui en résulte. Chaque année le
nombre de mort par accident de jakarta grossit mais n'empêche aucunement
le nombre de jeunes s'adonnant à ce métier de croitre.
Également force reste de constater que ses conducteurs de motos sont le
plus souvent victimes d'agression et de vol. En zone rurale l'atout principal
de la moto est qu'elle peut s'engager dans les étroites pistes
traversant bois, points d'eau contrairement à la voiture qui
nécessite un plus d'espace. Cette situation favorise le vol de
bétails et le cambriolage des boutiques et magasins. Toutefois,
rapidité et accessibilité aux zones les plus reculées sont
autant d'atouts qui font de ces engins en ce moment le transport rural le plus
prisé, bien que les prix chez les chauffeurs de taxi de ville restent
plus abordables.
IV. Perspectives pour une utilisation optimale des motos
jakarta
Comme dans toute activité informelle, une bonne
organisation est nécessaire pour mieux utiliser les avantages qu'offre
le phénomène des jakarta à Ndiaffate. Ainsi les
opérateurs de motos-taxi doivent s'organiser en associations ou
syndicats afin de mieux bénéficier de l'appui de
l'autorité locale et faciliter la réglementation et son
application dans ce secteur ; en ce sens même il faut noter qu'au
Sénégal, en 2000, un communiqué commun de l'Etat, du
syndicat de taxis et de celui des motos-taxis de Kaolack, reconnaît enfin
ces derniers comme mode de transport public de personnes, mais
l'arrêté réglementant précisément les
conditions d'exploitation n'avait pas encore été publié en
2004 (Mbaye, 2004).
Conclusion
Le phénomène des motos-taxi dans les villages a
constitué depuis le début des années 2000, une solution
d'avenir au problème de mobilité et d'emploi en milieu rural. Il
est un "vivrier d'emploi" et une source de revenu pour de nombreux jeunes et un
excellent moyen de déplacement indépendamment de la distance et
de la zone. Cependant ce nouveau système de transport en zone rurale vit
en permanence du danger d'où la nécessité de bien le
réorganiser afin de faciliter l'implication des autorités
locales.
BIBLIOGRAPHIE
·
6
SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALEDE LA RÉGION DE
KAOLACK 2008
· Lourdes Diaz Olvera, LES MOTOS-TAXIS DANS LES VILLES
D'AFRIQUE AU SUD DU SAHARA
· Lourdes Diaz Olvera et all, 2007. les dynamiques
territoriales : débats et enjeux entre les différentes approches
disciplinaires : la diffusion des motos-taxi dans l'Afrique urbaine au sud du
Sahara
· Célestin Kaffo, L'INTEGRATION DES "MOTOS-TAXIS"
DANS LE TRANSPORT PUBLIC AU CAMEROUN OU L'INFORMEL A LA REMORQUE DE L'ETAT :
UNE SOLUTION D'AVENIR AU PROBLEME DE MOBILITE ET DE L'EMPLOI URBAIN EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE.
· Plan local de développement de
communauté rurale de Ndiaffate 2007-2012
·
Rewmi.com
· Gouv.sn
·
SENENEWS.com
·
Afrik.com
· Seneweb.me
|