e.2) Discussion des résultats du
questionnaire
Les résultats montrent qu'une antibioprophylaxie est
utilisée lors de la réalisation de :
- biopsie simple : 42 % des dermatologues,
- electro dissection : 31% des dermatologues,
- exérèse simple : 54% des
dermatologues,
- exérèse complexe (plans profonds,
greffe) : 86%.
Sept dermatologues confient ne pas réaliser de gestes
de chirurgie dermatologique complexes.
La plupart des études publiées tendent à
démontrer que l'antibioprophylaxie est inutile pour les plaies de classe
I e II et ce sont ce type de plaies qui correspondent aux gestes de petite
chirurgie dermatologique. Pour ce type de plaies, seule une surveillance
clinique est nécessaire pour la mise en route d'une
antibiothérapie uniquement si des signes patents d'infections
surviennent. On est là bien en droit de se demander s'il n'existe pas,
en matière d'antibioprophylaxie, un sérieux mésusage des
antibiotiques par nos dermatologues.
Les chiffres élevés de prescription
d'antibiotique dans ce contexte peut être probablement expliqué
par les difficultés rencontrées, par nos dermatologues, pour
effectuer les actes dermatologiques en bloc opératoire avec respect
rigoureux de l'asepsie, mais aussi par la difficulté à suivre
certains patients en post-opératoire pour déceler l'infection
à sont début.
L'antibiotique le plus souvent prescrit pour
l'antibioprophylaxie par les dermatologues interrogés est une
pénicilline M pour 53% des dermatologues, de l'acide fusidique pour 38%
et de l'amoxicilline protégée pour 7%. Moins de 2% disent
utiliser un anti-staphylococcique sans en préciser la nature. Là
aussi, on constate à nouveau une prescription inappropriée de
l'acide fusidique prescrit par 38% des dermatologues. Rappelons que pour les
plaies cutanées à risque d'impétinigation
staphylococcique, il est recommande d'utiliser une pénicilline M. Quand
la plaie siège au voisinage ou au contact d'une muqueuse, il est
recommandé d'utiliser une amoxicilline protégée qui
couvrira aussi une éventuelle infection à streptocoque. En cas
d'allergie aux bétalactamines, on aura recours aux macrolides. Cette
antibiothérapie devra au minimum être maintenu pendant cinq jours
ou plus, jamais moins pour ne pas sélectionner de souches
résistantes.
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