§2. Politiques.
Dans ce point, et vu notre état actuel d'un pays
post-conlit, la quête d'une stabilité reste primordial ; ce
processus peut servir d'un moyen pour la RDC de profiter de la stabilité
politique dont bénéficie la région, de la
solidarité et de la collaboration diplomatique et politique ; de la
sécurité des frontières et d'une entente mutuelle, quand
bien même qu'il faut concéder une portion des fonctions
(attributs) de l'Etat qui relèvent de ce qu'on appelle «
souveraineté », comme prix à payer.
De ce fait, renchérit PIDIKA Didier, « le
délitement de l'Etat Congolais exacerbé actuellement par son
incapacité à protéger son sol et son sous-sol doit
absolument l'amener à ne plus continuer à s'accrocher à
ses richesses et surtout que certaines de ses richesses sont
déclarées « patrimoine de l'humanité » telles la
forêt, le bassin du fleuve Congo... Il ne s'agit donc pas d'une
aliénation servile de la souveraineté bien plus être
réaliste. Le Congo appartient à la fois à plusieurs
sous-régions africaines et par conséquent, se
révèle comme le noeud de l'intégration de l'Afrique, en
servant de point de jonction entre les diverses organisations sous-
MBO KOMANGO Guy La SADC et l'intégration des
économies. Enjeux et défis congolais
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régionales. En effet, membre de la Communauté de
Développement de l'Afrique Australe (SADC), de la Communauté
Economique des Etats de l'Afrique de l'Est (COMESA), de la Communauté
Economique des Etats des Grands Lacs (CEPGL), le Congo offre à ces
organisations la possibilité d'une concertation en vue d'une action
commune et permet à chacune d'elles de bénéficier des
effets multiplicateurs réalisés par les autres.
Une stratégie simple pour concrétiser cette
gestion commune des ressources serait par exemple de créer des
sociétés devant exploiter ces richesses mais qui auraient comme
main d'oeuvre les ressortissants de pays membres des organisations sous
régionales où la R.D. Congo est aussi membre. Cette
stratégie a pour avantage de prévenir les conflits fussent-ils
armés entre les autres Etats et la RDC134. C'est pourquoi
d'ailleurs le même consensus minimum dégagé pour le
dialogue entre congolais doit être suivi par un autre à
négocier avec les maîtres du monde et les voisins
déstabilisateurs pour bâtir la paix, la démocratie et le
développement. Ce processus d'intégration, sur le plan politique,
constitue un enjeu de paix et de stabilité pour la RDC. Il apparait,
à notre humble avis, comme une opportunité que le Congo ne peut
s'hasarder de manquer pour son retour diplomatique sur l'échiquier
continental, voire un tremplin pour elle, de pouvoir jouer le rôle que
lui a attribué la nature. La tribune que lui offre l'Organisation lui
permettrait, à coup sûr, de faire entendre sa voix et de tisser et
de raffermir, aux besoins, des liens forts avec des Etats voisins ou lointains
qui empêcheraient les velléités de potentiels agresseurs
et, vont la soustraire d'innombrables vulnérabilités et
convoitises auxquelles elle est exposée.
De même, la croissance économique et la
stabilité des pays partenaires influeraient positivement sur la
stabilité politique et la sécurité tout en augmentant
ainsi l'attrait du pays et de la région pour d'autres partenaires,
qu'ils soient du Nord ou du Sud. D'ailleurs, le régime de Laurent
Désiré Kabila avait eu la vie sauve grâce à forces
invitées alliées des pays de la SADC. Quand bien même ceci
apparait aussi une opportunité pour les uns d'imposer leur diktat en
consolidant leur position de leader dominant.
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