4.2.3. Gestion des fonds
4.2.3.1. L'opacité
Selon Jean-Pierre Olivier de Sardan et Abdoua Elhadji Dagobi,
la principale caractéristique de la gestion des pompes est la non
transparence. Cette non transparence se remarque dans le cas de notre
étude à plusieurs niveaux.
D'abord les populations ont répondu que les
réunions publiques relatives au compte rendu sont rares. Certains disent
même que de telles réunions n'ont jamais lieu. Cela dénote,
de fait, d'une gestion non participative car 63,41% des enquêtés
avouent n'avoir jamais eu droit au compte rendu de la gestion contre seulement
36,59% qui savent comment les fonds sont gérés (tableau
n°13). A cela s'ajoute les diverses irrégularités que les
populations notent dans la gestion et qui viennent soutenir le caractère
opaque. Les fonds sont généralement gérés par les
membres du bureau ; et parfois cela se limite au président, au
trésorier et au secrétaire. Cela revient dans l'entretien que
nous a accordé l'intermédiaire social le 05 août 2008
à 16heures 20minutes : « le comité de
même que la population ne se sont pas appropriés l'ouvrage. La
vente se fait par le comité ; et certains ne déposent pas
l'argent après la vente. Les réunions ne se font pas
régulièrement. Il n'y a jamais de concordance entre te montant
inscrit dans le cahier et le montant réel dans la caisse. De 2000
à 2006 ils n'avaient rien dans leur compte. Grâce à mon
intervention ils ont ouvert un compte qui dispose de 16.000 F les cahiers ne
sont pas bien tenus par le secrétaire qui n'a pas maîtrisé
son rôle. Malgré la formation. Le président n'est pas
charismatique. Il met parfois la main dans la caisse.... » La
gestion faites des fond n'est pas claire. L'information sur la gestion et les
fonds disponibles n'est également pas la même auprès des
divers acteurs gestionnaires. Le compte de gestion est ouvert à
l'Association des Services Financier (ASF) qui est une agence de Microfinance.
Le montant actuellement en compte n'est presque pas connu des membres du bureau
qui avance des chiffres approximatifs, 17.000F selon le président,
environ 20.000F selon le chargé de la maintenance, 15.000 selon le
commissaire au compte et enfin 16.000 selon l'animateur chargé du
suivi-évaluation du point d'eau. La diversité de montants
avancés montre encore une fois que les fonds sont gérés
sans un respect de règles établies en la matière. Le
tableau 14 nous montre que bien que ne recevant pas de point financier sur la
gestion des fonds, les populations se font une idée de se qui se fait au
sien du comité de gestions. Ces populations reprochent aux gestionnaires
de ne pas les associer à la gestion du point d'eau, de ne pas assurer la
maintenance de l'ouvrage et de mal gérer les ressources
financières issues de la vente de l'eau. Ce tableau fait état de
ce que 82,93% des enquêtés trouvent des
irrégularités dans la gestion et que 17,07% seulement estiment
n'avoir rien à reprocher à la gestion actuelle. Il y a là
un désaccord fait entre la gestion et le désir des usagers qui se
révèle également dans le tableau 15 où les
populations apprécient de mauvaise la gestion faite de l'ouvrage. 56,10%
des enquêtés estiment que la gestion faite actuellement est
mauvaise. Ces appréciations ne sont pas toujours sans une part de
subjectivité. Le commissaire au compte avance : «ceux qui
avaient géré avant nous nous critiquent mais nous nous en
foutons car ils disent qu'ils avaient mieux géré ; à
leur départ il y avait 1000F dans la caisse. ».
L'opacité est également notée lors des pannes car
celles-ci permettent d'apprécier l'utilisation préalablement
faite des fonds. (Photo 2)
Photo 2 : Etat de la paillote du puits de
Dandjihouhoué
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