Institut d'Études Supérieures des Arts
3e année MDA Peinture
2009 / 2010
L'IMPACT DES FOIRES D'ART CONTEMPORAIN DANS LE
MARCHÉ DE L'ART AUJOURD'HUI
À TRAVERS LA SEMAINE DE L'ART
CONTEMPORAIN À PARIS
Sous la direction de Madame Amiot-Saulnier
Elise Guillou
Table des matières
Remerciements
..............................................................................
4
Introduction
....................................................................................
5
I- LES FOIRES D'ART CONTEMPORAIN
........................................... 7
A - Définition des foires d'Art Contemporain
................................. 7 1- L'ancêtre des foires 2-
Leur création B- FIAC
..............................................................................
10 1- Création de la Fiac
2- Réorganisation de la Fiac
3- Changements artistiques
4- Changements de locaux
C- Les foires « Off »
............................................................. 19 1-
Pourquoi cette nécessité ? 2- Slick, Art
Elysées, Show off, Cutlog II- PARIS EN 2009
........................................................................
24
A- La crise profite-t-elle au marché de l'art
français ? .................. 24
B- Paris par rapport à Frieze Art Fair
........................................ 26
C- L'impact sur les galeries
.................................................... 31
III- TOUT LE MARCHÉ EN SYMBIOSE
............................................. 35
A- Les prix d'Art
Contemporain................................................. 35
B- Les acquisitions par le Fonds National d'Art
Contemporain ....... 41 C- Le milieu de l'art
............................................................... 46
Conclusion
...................................................................................
49
Annexes
......................................................................................
51
Illustrations
..................................................................................
73
Bibliographie
................................................................................
82
Remerciements
Le sujet de mon mémoire ayant été peu, ou
pas traité, hormis le mémoire de Cédric Lecoffre mais
portant essentiellement sur la Fiac, il m'a d'abord fallu réaliser des
interviews dans le but de collecter des données. Je remercie tout
particulièrement les personnalités du marché de l'art qui
m'ont accordé de leur temps afin de répondre à mes
questions : Jennifer Flay, directrice artistique de la Fiac, Cécile
Griesmar, directrice de la Slick, Renaud Siegmann, journaliste, Isabelle
Vierger-Rias, Conseillère aux Arts Plastiques à la DRAC, Eve de
Meideros, médiatrice culturelle, Loïc Chambon, de la galerie Michel
Rein, Jean-Pierre Bruaire, directeur de Granville Gallery. De même, je
tiens à remercier les galeristes rencontrés sur les foires qui
ont accepté de répondre à mes questionnaires par
internet : galerie Jacob Paulett, JTM Gallery, Galerie vieille du temple,
Marie Maleville galerie et la galerie Porte Avion.
Je tiens aussi à remercier le corps professoral, Madame
Petry, Madame Amiot-Saulnier et Madame Rouquan pour leurs conseils et pour le
soutien qu'elles m'ont apporté.
Introduction
Le sujet de mon mémoire porte sur l'impact des foires
d'Art Contemporain dans le marché de l'art aujourd'hui, à travers
la semaine de l'Art Contemporain à Paris. Tous les ans à la fin
du mois d'Octobre se déroule la Fiac et des foires
« off » tel Slick, Show Off ou Art Elysées. Les
foires permettent aux collectionneurs de voir sur un temps et un espace
réduit la majeure partie de la création artistique, de l'Art
Moderne aux artistes émergents. Participer aux foires donne aux
galeries une visibilité que, seules, elles ne pourraient obtenir.
Mon mémoire étudiera, tout d'abord les foires
d'Art Contemporain en général. En effet, ces manifestations
commerciales et périodiques sont apparues au début des
années soixante pour l'Art Ancien. C'est à partir des
années soixante-dix que ce phénomène va s'étendre
à l'Art Contemporain avec comme toute première foire en France,
la Fiac, créée en 1973. La Fiac, depuis sa création, a
connu de nombreuses modifications, surtout à partir de l'année
2003 alors que Beaux-Arts Magazine titrait « Anniversaire ou
enterrement ». C'est à cette date que la foire va se remettre
en question et inviter au sein de son organisation Jennifer Flay et Martin
Bethenod. La Fiac avait perdu de son aura ainsi que de sa
crédibilité auprès du public. Avec ses deux nouveaux
directeurs plus proches du milieu du marché de l'art, la Fiac va au fur
et à mesure réussir à le refédérer.
C'est en 2006 que va apparaître un nouveau
phénomène : les foires « off ».
Déjà présentes lors d'autres manifestations comme à
Bâle, les foires « off » vont prendre leur
essor. Trois nouvelles foires vont voir le jour : Slick, Show Off et Art
Elysées. C'est pour répondre à une demande des galeristes
qu'elles vont s'ouvrir. En effet, les jeunes galeries ne pouvaient pas
être présentes sur ce marché réservé aux
galeries ayant déjà une certaine reconnaissance dans le milieu.
De plus, cette même année, la Fiac a décidé de
durcir sa sélection et c'est ainsi que des galeries tels Beaudoin Lebon
ou Louis Carré, présentes depuis plusieurs années sur la
foire, se sont vu refuser l'entrée ; Show Off et Arts
Élysées furent donc créés.
Dans un second temps, mon mémoire se penchera sur cette
année 2009. En effet, selon les journalistes, Paris, et surtout la Fiac,
retrouve son aura d'antan. Certaines galeries telles Sadi Coles, Waddington ou
Hauser & Wirth ont préféré être présentes
sur la Fiac plutôt qu'à la Frieze. Il y a quelques années,
le choix se serait fait naturellement inversement. Dans la continuité de
cette approche, je souhaiterais étudier la crise et voir qu'elle est son
impact sur le marché de l'art. En effet, la France se voit moins
touchée que l'Angleterre ou les Etats Unis d'une tradition plus
spéculative. Selon Martin Bethenod, « La France étant
moins flamboyante en période d'incertitude, elle est plus
rassurante ».
Par la suite, je voudrais montrer que tout le marché de
l'art est en symbiose. C'est à partir de l'année 2006 et cela en
partie grâce à Martin Bethenod (ancien représentant de la
ville de Paris délégué aux arts plastiques) que les
institutions se sont ralliées à cet événement.
Cette année encore, nous avions en même temps à Paris,
l'exposition Renoir au Grand Palais, Pierre Soulages au Centre Pompidou,
Né dans la rue - Graffiti à la Fondation Cartier, ou encore
Xavier Veilhan au Château de Versailles. Les institutions participent
à cette synergie en achetant des oeuvres pour le FNAC (fond national
d'Art Contemporain). L'année dernière, elles ont acquis
trente-quatre oeuvres pour 400 000 €. C'est aussi à cette
période que les sociétés de ventes aux enchères
organisent leurs ventes de prestige, tel Artcurial ou Christie's. Tout le
marché de l'art profite de cette effervescence et de la présence
des principaux collectionneurs dans la capitale.
J'ai choisi de limiter mon mémoire au mois d'octobre ce
qui aura pour conséquence exclure la foire d'Art Paris car il me semble
important de définir une zone spatiale et temporelle ciblée afin
de réaliser une étude plus approfondie.
I- Les foires d'Art contemporain
A- Définition des foires d'Art contemporain
1- L'ancêtre des foires
Par définition, une foire est une manifestation
commerciale périodique, spécialisée dans un domaine. Les
premières foires sont apparues au début des années
soixante pour l'Art Ancien. A cette époque, existait déjà
la Biennale des Antiquaires, organisée par le syndicat national des
antiquaires. Mais les biennales n'ont pas le même objectif qu'une foire,
c'est à dire la vente. Elles sont, au contraire, un lieu d'exposition
destiné à montrer la capacité des antiquaires à
trouver les meilleures pièces. Ce phénomène s'est par la
suite ouvert aux grandes villes de province, ainsi, en 1963, a vu jour le salon
de Toulouse grâce à Pierre Jary, antiquaire.
L'Art Contemporain s'est associé à ce
phénomène à partir des années soixante-dix avec
comme toute première manifestation la foire de Bâle.
Créée en 1970, elle demeure le modèle des autres foires
internationales et son rayonnement international est incontesté.
Les salons et foires d'Art Contemporain ont un rôle
commercial prépondérant, mais servent tout d'abord à
promouvoir la création des jeunes artistes.
L'origine des foires d'art pourrait être à
rechercher au XVIIIème siècle avec la création
du Salon. L'Académie Royale de Peinture et de Sculpture fondée en
1648 avait pris l'habitude de présenter une fois par an ses meilleurs
artistes aux membres de la cour. En 1725, elle ouvre ses portes au Louvre au
grand public. Cette manifestation devient le lieu où tout Paris se rend,
on estime à 200 000 le nombre de ses visiteurs par an, c'est à
dire 10% de la population parisienne. Cet événement culturel
crée un réel engouement de la part du public. Puis, les artistes
se sont émancipés progressivement du Salon. En 1855, Courbet
crée le pavillon du réalisme, c'est la première fois qu'un
artiste exposait en dehors du Salon et en dehors de son atelier. En 1863, le
premier salon des « refusés » ouvre ses portes, les
artistes non acceptés par l'académie peuvent ainsi être
exposés tel Manet avec le Déjeuner sur l'herbe. En
1880, le Salon est remis aux mains des artistes ; c'est à partir de
cet instant que l'on peut voir l'explosion du nombre de ces salons. Les foires
et salons ont gardé cette notion première de découverte et
de promotion de l'art et des artistes. Le marché de l'art est donc,
depuis longue date, rythmé par ces manifestations.
2- Leur création
Il ne faut pas oublier que cet événement n'est
pas uniquement ce lieu mondain réservé à l'art. En effet,
existent aussi des foires de spécialités bien différentes
mais tout aussi importantes pour le développement économique de
leurs représentants. Ainsi des événements tels la foire du
Trône, la foire aux vins d'Alsace ou encore le salon de l'agriculture de
Paris ont un impact financier aussi considérable dans leur domaine que
la foire de Miami ou Art Paris.
Les retombées économiques d'une foire ne se
cantonnent pas au seul domaine exposé mais aussi à toute la ville
où elle se déroule. C'est la raison principale qui permet
d'expliquer cette nouvelle pratique culturelle.
Ce développement massif de salons et foires pose tout
de même un problème économique au commerce de l'art ;
il devient difficile pour les professionnels d'en garder le contrôle et
d'éviter une surabondance d'évènements par rapport
à la capacité du marché. Une foire et un salon sont
devenus une manifestation indispensable au marché de l'art, ils sont la
vitrine de la qualité de toute la création d'un pays ou d'une
région.
L'Art Contemporain est apparu tout d'abord en tant que
phénomène concentré et dont le nombre de
représentation était réduit. A l'inverse, les foires d'Art
Ancien souvent associées aux brocantes ou même aux vides-greniers
sont présentes de façon plus massive sur le marché. Ce
facteur est dû à une régularisation naturelle du fait de
l'importance quantitative du marché de l'Art Contemporain qui demeure
plus modeste que l'Art Ancien.
Depuis quelques années, nous pouvons observer un
phénomène inverse, l'Art Contemporain tend à prendre le
dessus sur l'Art Ancien. Les salons et foires d'Art Ancien comportent de plus
en plus un département contemporain : soit en incluant des
galeries, soit en invitant des artistes à faire des performances. Le
salon de Maastricht, qui est l'un des plus importants salons d'Art Ancien, au
même niveau que la Biennale des antiquaires, a ouvert en 2008 une section
dédiée à la création contemporaine. Ce
phénomène montre la prééminence de l'art
contemporain sur le marché de l'art. Auparavant, l'activité des
foires d'art ancien leur permettait d'attirer assez de public et de
collectionneurs. De nos jours, ces mêmes foires se doivent de s'ouvrir
à l'art contemporain qui tend à prédominer sur le
marché de l'art. A notre époque c'est l'art contemporain qui
réalise les plus grandes ventes mais aussi intéresse le grand
public. Comme nous pouvons le voir dans le Rapport annuel des tendances du
marché de l'art, Artprice, à la fois dans le classement des
500 artistes par chiffres d'affaires (figure 1), dans les vingt premiers,
dix-huit sont des artistes d'art moderne ou contemporain et dans le Top 100 des
enchères 2009 (figure 2), six artistes sur vingt sont des artistes dits
d'art ancien.
B- FIAC
1- Création de la Fiac
En France, la foire d'Art Contemporain la plus reconnue est la
Fiac 1(*). Conçue sur
le modèle de la foire de Bâle, la Fiac existe depuis 1974 sous la
dénomination « Salon International d'Art
Contemporain ». En 1975, elle prendra le nom sous lequel nous la
connaissons de nos jours.
En réponse à la foire de Bâle, la Fiac a
été imaginée par Danielle Talamoni dès 1972 puis
créée en 1974 par Jessie Westenholz et Jean-Pierre Jouet, avec
Henri Jobbé-Duval aux commandes de la direction artistique. La
création d'un Comité d'organisation a permis de faire jouer
dès le départ un rôle essentiel à des marchands qui
croyaient aux chances de la place de Paris dans le marché de l'art.
La Cofiac (Comité d'organisation de la Fiac)
était chargée du recrutement des exposants et l'OIP (Organisation
- Idées - Promotion) de l'organisation et de l'aspect technique de la
foire ; logistique et marketing.
Cette seconde tache a ensuite était reprise par Reed
Exposition filiale de Reed Exhibitions, premier organisateur mondial de salons.
Dans son édition d'octobre 2003, Beaux arts Magazine
titre « Anniversaire ou enterrement »1(*) : la Fiac est remise en
question par tout le milieu du marché de l'art. Ce sentiment commun
d'insatisfaction va se traduire par le départ de nombreuses galeries
nationales et internationales de cette foire. Les jeunes galeries
américaines comme Anton Kern, Gavin Brown's Entreprise et Tania Bonakdar
se détournent de cet événement ; les galeries
françaises comme Chantal Crousel effectueront aussi ce choix.
Après trente ans d'existence, la foire doit se remettre en question afin
de ne pas décliner. Les marchands participants à
différentes foires possèdent des points de comparaison et c'est
ainsi que les organisateurs de la Fiac ont été l'objet de
nombreux reproches. Les premières critiques portaient sur l'organisation
même de l'événement, jugée passéiste et peu
créative, avec des détails défaillants, tels les
conditions d'exposition, la sécurité ou l'équipement. Tous
ces petits désagréments ont été accentués
par le manque de cohésion avec le marché, les galeristes
souhaitant une redéfinition et une meilleure répartition des
rôles entre la Cofiac et Reed Expositions.
La Fiac est aussi victime du manque de dynamisme du
marché de l'art français. Contrairement à la foire de
Bâle qui a connu un développement important dans les années
80, le marché français a été victime de la guerre
du golfe en 1991 et de la crise qui n'ont fait que fragiliser cette
économie. En 1995, une nouvelle génération de
collectionneurs a vu le jour mais, par son manque de détermination, la
Fiac n'a pu les attirer et c'est alors que cette clientèle s'est
tournée vers d'autres foires. Des nouvelles foires plus dynamiques, The
Armory Show recrée en 1999 ou Art Basel Miami conçue en 2002 par
les organisateurs de la foire de Bâle constituaient une réelle
concurrence mais tout de même éloignée de la France. Avec
la création de Frieze Art Fair à Londres, la Fiac a perdu son
monopole sur l'Europe. En effet, Frieze bénéficie à la
fois d'une place financière importante mais aussi de la
crédibilité donnée aux responsables de Frieze Magazine.
Les galeristes en 2003 appellent aussi la Fiac à mieux
définir sa politique et à trouver un équilibre entre l'Art
Moderne et l'Art Contemporain. Déjà en 1993, Francis
Lacloche2(*), responsable de
mission à la Caisse des dépôts, observait que
« curieusement, la Fiac est, depuis 20 ans, une foire d'Art
Moderne visitée par l'Art Contemporain », or dans sont
intitulé la Fiac se définit elle même comme une foire d'Art
Contemporain. Ainsi les galeristes tel Jean Brolly conseillent un
équilibre entre l'Art Moderne et l'Art Contemporain :
« L'image de Paris reste celle d'un Paris artistique de la
première moitié du siècle passé. Or, cette partie
de l'histoire de l'art s'amoindrit sur les cimaises de la Fiac. Je pense donc
qu'il faudrait chercher à replacer à côté du bloc
contemporain, sans conteste intéressant, un bloc moderne qui soit tout
aussi homogène ». La Fiac se devait de redonner sa place
à l'ensemble de la création française. Toute fois les
critiques ne peuvent pas être uniquement imputées aux
organisateurs, la politique culturelle française ne s'impliquant pas
dans cet événement. Le manque de synergie entre la Fiac et les
institutions ne permettait pas la représentation de la création
française sur le marché de l'art international. Pour être
significatif de l'art français, les galeristes conseillaient à la
foire de donner une dimension culturelle à l'événement.
Telle la foire madrilène Arco, qui organise des séminaires, des
tables rondes publiques ou des évènements médiatiques qui
garantissent la présence de curateurs ou de directeurs de musées
internationaux. Il fallait trouver un juste milieu entre le rôle de
musée et l'aspect commercial.
2- Réorganisation de la Fiac
La Fiac, pour sa 31e édition, a su tirer les
conclusions des critiques des galeristes et a décidé de
réformer en profondeur sa structure d'organisation. Le groupe Reed
Exposition, choisi pour cette restructuration, est l'un des plus importants
organisateurs de salons professionnels. Chaque année, dans trente-sept
pays, la compagnie organise plus de 470 évènements dans 19
secteurs d'activité différents (art, audiovisuel, bijouterie,
construction, environnement, hôtellerie...). C'est une filiale de Reed
Exhibitions, premier organisateur mondial de salons. Reed exposition
représentée par Jean-Daniel Compain a décidé de
dissoudre le comité d'organisation Cofiac pour créer un nouveau
comité de pilotage. Ce comité, à l'origine composé
essentiellement de galeries, va recruter de nouvelles personnes de
différents horizons. Tout d'abord, Jennifer Flay, galeriste, comme
directeur artistique, puis un représentant de la ville de Paris,
Christophe Girard, adjoint à la culture, une représentant de
l'État, Martin Bethenot, délégué aux Arts
Plastiques, Pascal Morand directeur de l'Institut français de la mode,
Rémy Babinet, directeur de l'agence de pub BETS et le rédacteur
en chef de Beaux Arts Magazine, Fabrice Bousteau. Ce comité
volontairement diversifié, permet d'avoir le point de vue de
différents acteurs de l'art et de la communication, mais toutes ces
personnalités ont comme but commun d'insuffler à la Fiac un
nouveau dynamisme. Grâce à cette mobilisation, la scène
artistique française dispose d'une vitrine ouverte sur le monde entier.
Toutes ces personnalités se définissent à la fois comme
découvreurs et accompagnateurs des jeunes artistes français.
Jennifer Flay nouvelle directrice artistique
représente, dans ce comité de pilotage, les galeristes.
Après avoir poursuivi des études d'histoire de l'art, Jennifer
Flay a travaillé de 1982 à 1991 dans plusieurs galeries d'Art
Contemporain telle Catherine Issert, à Saint-Paul-de-Vence, puis avec
Daniel Templon et Ghislaine Hussenot à Paris. Elle a ensuite crée
sa propre galerie d'Art Contemporain en 1991, rue Debelleyme, dans le Marais.
Puis, face à la crise du marché de l'art, elle a
décidé de déménager en 1997 dans le 13e
arrondissement. En tant que nouvelle directrice artistique de la Fiac, sa
première mission est de refonder la foire et de lui redonner une place
sur le marché de l'art international. Cette année 2003 est
d'autant plus dure pour la Fiac, car ouvre la Frieze, cette jeune foire
britannique profite d'une clientèle importante ; celle des
financiers de la City.
Reed Exposition a choisi de prendre des professionnels du
marché de l'art afin de revoir complètement l'organisation de la
foire.
Il leur a fallu tout d'abord refédérer le milieu
français, un nombre important de galeries s'étant
éloigné de la Fiac telle la galerie Art Concept ou Chantal
Crousel, les galeristes ressentant un manque d'intérêt pour cet
événement devenu moins dynamique qu'auparavant. Les organisateurs
ont su faire une autocritique de leur travail ; ils se sont rendus compte
que la foire n'attirait plus les exposants qu'elle souhaitait, elle semblait
trop terne par rapport à d'autres foires telle Bâle, Cologne ou
Madrid. Jennifer Flay a voulu redonner du dynamisme à la foire. En
effet, dans d'autres foires il y a une ambiance de fête, toute la ville
est en émoi. A Londres, New York ou Bâle les galeries soutiennent
leur foire. Il a donc fallu impliquer les galeristes et surtout les consulter,
afin qu'ils se sentent à nouveau intéressés par la Fiac.
Jennifer Flay ancienne galeriste a donc permis à Reed Exposition
d'établir un lien direct avec le milieu du marché de l'art. De
part son métier, elle connaît l'importance pour les galeristes de
participer aux foires, ainsi que leurs attentes. L'objectif premier fut de
redonner à Paris une place majeure sur le marché européen
et faire de la Fiac une foire avec un rayonnement plus important.
L'aspect qualitatif de la foire devait aussi être
revu ; elle ne devait pas devenir pour autant élitiste mais tout du
moins être plus sévère sur la programmation des galeries.
Ainsi, certaines galeries ont été évincées comme la
galerie Filles du Calvaire dont les choix n'étaient pas jugés en
accord avec l'esprit de la Fiac. Sur la totalité des exposants
présents à l'édition précédente, une
centaine ont été refusés. Il faut comprendre que pour se
remettre au niveau des autres foires internationales comme Bâle ou
Armory Show, la Fiac se devait d'être plus rigoureuse sur ses choix.
C'est à la suite des efforts effectués par
l'organisation de la Fiac que les galeries sont réapparues au sein de la
foire. Elles ont décidé de lui donner une nouvelle chance :
des galeries internationales tel Micheline Szwajcer, Marian Goodman, Susan
Sheehan, Jan Krugier-Ditesheim, Albion/Michael Hue Williams, mais aussi des
galeries parisiennes ayant déserté comme Air de Paris, Chantal
Crousel, Gabrielle Maubrie, Polaris ou Daniel Malingue qui n'était pas
revenu à la Fiac depuis 1978.
Elles sont réapparues à la fois par soutien pour
les organisateurs de la Fiac mais si elles sont restées, c'est que les
réformes mises en places les ont satisfaites.
C'est aussi en 2004 que pour la première fois les
institutions françaises vont porter un intérêt à la
Fiac : le musée d'Art Moderne de la ville de Paris a
organisé un vernissage lors de la semaine de la Fiac. C'est grâce
à la présence de Christophe Girard, adjoint chargé de la
Culture à la mairie de Paris et de Martin Béthenod,
délégué aux Arts Plastiques que cette
fédération de ces différents milieux de l'art a pu se
faire.
Martin Béthenod est invité à rejoindre
Jennifer Flay pour la préparation de l'édition 2005. Journaliste
de Connaissance des arts puis de Vogue, Martin
Béthenod devient chargé de mission auprès de Jean-Jacques
Aillagon, directeur de l'École Nationale Supérieure des
Beaux-Arts. Il travaille ensuite à la Vidéothèque de
Paris, entre 1996 et 1998, il est chef de cabinet de Jean-Jacques Aillagon du
centre Pompidou, nommé à la direction du centre Pompidou il
devient directeur des éditions du centre Pompidou de 1998 à 2001.
Il est ensuite délégué aux Arts Plastiques au
ministère de la Culture et de la Communication entre 2003 et 2004. Sa
carrière auprès des institutions lui a permis de
fédérer les musées autour de cet événement.
Auparavant le centre Pompidou ne programmait pas nécessairement une
exposition lors de la Fiac. Le milieu culturel vit dorénavant
l'événement en synergie en organisant des parcours privés,
des visites afin d'attirer les collectionneurs étrangers.
3- Changements artistiques
Reed Exposition, afin de mener à bien cette
réforme, a tout d'abord bouleversé en profondeur son organisation
mais a aussi souhaité donner une dimension nouvelle à
l'événement en lui même.
L'édition 2004 s'est ouverte sous le signe du
design ; ce secteur en plein regain d'activité en France permet
à la foire d'être dans la mouvance du marché de l'art. Loin
de vouloir en faire une généralité, les organisateurs ont
invité une dizaine de galeries, en majorité française, au
sein de la foire. C'est la première fois qu'une foire s'ouvre à
ce domaine. Les organisateurs ont ainsi accueilli les galeries Jousse, Down
Town, des oeuvres de Franck Lloyd Wright, des fauteuils de Charlotte Perriand
et des créations de Marc Newson. En incluant cet art en vogue, les
organisateurs ont su faire écho à l'engouement de nombreux
collectionneurs d'Art Contemporain pour les pièces rares du design.
Afin d'ouvrir la Fiac a un plus grand nombre de galeries, un
nouveau pavillon s'est ouvert ; « Future Quake »,
consacré aux jeunes galeries de moins de trois ans d'âge. Elles
jouent ainsi leur rôle de découvreur et permettent
l'émergence d'une nouvelle génération de galeries sur le
marché international, telle Aliceday de Bruxelles ou Layr :
Wuestenhagen de Vienne...
Pour pallier à l'absence de collectionneurs
étrangers, la Fiac a instauré un programme « Very
VIP ». Ces grands collectionneurs ne venaient plus à Paris,
car ils n'étaient pas plus privilégiés que les autres
visiteurs. Pour cette édition, ils ont eu droit à des visites
privées d'expositions mais aussi à l'ouverture d'une douzaine de
collections privées parisiennes. Pour faire venir les collectionneurs,
il a fallu les attirer mais réussir aussi à les mobiliser en
donnant une image dynamique de la foire. A Bâle, depuis des
années, les collectionneurs sont « choyés »,
tout est organisé pour leur bien-être. Paris ne pouvait
prétendre à une prise en charge aussi importante : c'est
peut être pour cela que les organisateurs ont plus misé sur le
marché français et notamment provincial pour commencer. Afin de
convaincre les collectionneurs étrangers, ils ont organisé un
dîner pendant l'Armory Show de New York, car c'est à
l'étranger que demeurent les plus importants collectionneurs. La Fiac
s'est réouverte vers l'extérieur et s'est rappelée que,
comme tout événement, il faut savoir plaire pour se vendre. Quand
aux amis du MoMa et du Guggenheim c'est grâce à Thaddeus Ropac,
galeriste à la fois présent sur le marché français
et international, qu'ils se sont intéressés à cette
manifestation.
Après un intérêt porté au design,
à la jeune création et aux collectionneurs VIP, la Fiac met en
avant le luxe. Avec le concours du Comité Colbert, la foire ouvre ses
portes aux trente-cinq lauréats de la 20e édition du
concours des Espoirs de la Création, la devise du comité
étant « créer, exceller,
émerveiller ». Cette première présence à
la Fiac ne se limite pas à la seule Cour Carrée du Louvre. Un
« parcours privé » est organisé pour quelques
privilégiés, les invités d'honneur de la foire, principaux
acteurs de la scène mondiale de l'art et collectionneurs internationaux.
Ils visitent les plus grandes maisons de luxe françaises. Ainsi,
Lenôtre a réinventé le dessert de demain dans un atelier
démonstration dirigé par un chef maison ; Jean Patou
où des dégustations ont été organisées
à l'hôtel Ritz3(*). Cet événement permet à Paris de
montrer son importance à la fois dans le milieu de l'art et dans le
luxe.
La Fiac a organisé de nombreux événements
afin de montrer le dynamisme de Paris aux visiteurs, aux collectionneurs et aux
galeries internationales.
En 2005, les organisateurs de la Fiac et la Fondation
d'entreprise Ricard ont lancé le programme YCI4(*). Ce programme vise à
rassembler pendant la semaine de la Fiac, les personnalités les plus
prometteuses de la génération émergente :
intellectuels, critiques et commissaires d'expositions.
Sélectionnés sur proposition d'institutions internationales,
telles le Hammer Museum ou le Centre Pompidou, les participants sont
invités à rencontrer les acteurs du monde de l'art. Ainsi, il
permet à de jeunes critiques d'art venus du monde entier de visiter les
lieux d'art parisiens (expositions, galeries, musées) et de rencontrer
artistes, collectionneurs, galeristes, conservateurs et critiques. La Fiac et
la fondation Ricard prennent le rôle d'intermédiaire entre les
futures figures du monde de l'art et celles d'aujourd'hui. Depuis sa
création, le programme YCI a permis de faire connaître la
scène artistique française à vingt-cinq jeunes
commissaires internationaux.
4- Changement de locaux
En 2006, la Fiac déménage de la porte de
Versailles pour le Grand Palais et la Cour Carrée du Louvre. Les
organisateurs décident de faire de ce changement un grand
événement dans la partie dite le « paddock ».
Une exposition est mise en oeuvre autour du thème de la maison et de
l'espace habités, avec des oeuvres majeures telle celle de Franz West
composée d'une centaine de canapés ou bien Ernesto Neto, Tony
Cragg ou Gonzalez Torres.
Ce changement de locaux conduit à la création,
en association avec le Musée du Louvre, d'un nouvel espace au coeur du
Jardin des Tuileries. Ce programme extérieur propose une quinzaine de
projets dans le jardin : installations, performances, sculptures, oeuvres
sonores... Par ce biais, la Fiac peut atteindre un plus large public qui ne
serait pas venu au sein de la foire. Il est permis à tous de
découvrir l'Art Contemporain en se promenant dans les allés de ce
lieu de la culture parisienne.
En 2004, la Fiac avait déjà créé
une section ouverte aux jeunes galeries au sein de la foire mais la
création d'un espace dans la Cour Carrée du Louvre montre
l'importance des jeunes galeries pour les organisateurs. Elle est
destinée aux galeries d'Art Contemporain axées sur toutes les
tendances de l'art naissant. Ces galeries sont caractérisées par
une démarche privilégiant la création émergente,
ainsi que les éditeurs de multiples, livres et films d'artistes. Selon
Jennifer Flay, la Fiac souhaite, par cet espace, avoir en son sein
un« lieu prestigieux pour les plus jeunes galeries avec une vision
prospective ».
C- Les foires « Off »
1- Pourquoi cette nécessité ?
Le phénomène des foires
« off » est le résultat de la multiplication des
Salons à la fin du XIXe siècle. Pourtant ces foires ne
sont apparues en France qu'à partir de 2006. A l'instar de nombreuses
grandes foires d'Art Contemporain tel Art Basel à Miami, la Fiac a vu
naître à ses cotés des satellites. Auparavant Paris
était la seule ville à ne pas avoir de
« off ».
Comme nous l'avons vu, la Fiac, cette même année,
a changé de lieu d'exposition. La foire est passée de 25 000
m2 d'exposition à la Porte de Versailles, à 6 000
m2 au Grand Palais, donc par manque d'espace, les organisateurs ont
dû réduire le nombre d'exposants. De nombreuses galeries
présentes à la Fiac les années précédentes
se sont retrouvées rejetées de la foire. Afin de garder cette
vitrine sur le marché de l'art international, les galeristes ont du
réfléchir à une nouvelle façon d'être vus
sans être dépendants de la Fiac.
D'autres part, il ne faut pas oublier que la participation
à une foire entraîne de nombreux frais. En effet, pour les
galeristes existe déjà un défi financier. Cette
année, le prix de la location des stands s'élevait à 440
euros le mètre carré au Grand Palais et 310 euros pour la Cour
Carrée du Louvre. A cela il faut ajouter les frais de transport,
d'assurance...Toutes les galeries ne peuvent se permettre d'investir une somme
aussi importante lors de ces foires.
De plus, les critères de sélection à
l'entrée de la foire sont très restrictifs. En 2006, la Fiac
souhaitant retrouver son aura, a durci cette sélection et c'est ainsi
que des galeries tel Baudoin Lebon ou Louis Carré présentes
depuis plusieurs années se sont vu refuser l'entrée de la foire.
La Fiac, souvent décrite comme nationale ou même régionale,
souhaitait développer son aspect international et a donc
privilégié les galeries étrangères, parfois de
moindre importance, par rapport aux galeries françaises.
Suite à ces différents évènements,
les galeristes ont ressenti le besoin de créer des foires
« off ». Ces foires permettent à de jeunes galeries
qui ne peuvent être présentes à la Fiac d'être aussi
sur le devant du marché de l'art.
2- Slick, Art Elysées, Show off, Cutlog
La foire est devenue un événement incontournable
dans le fonctionnement d'une galerie, c'est pour cela que sont apparues Slick,
Show Off ou Art Elysées en 2006. Chacune de ces foires se voulait
différente, avec une éthique bien définie.
Slick a été crée par deux galeristes
(Cécile Griesmar et Johan Tamer-Morael) et une journaliste (Aude de
Bourbon Parme). Les créateurs veulent donner à leur foire une
identité underground. Slick accueille les scènes
émergentes françaises et internationales. Afin de participer
à la foire les galeries doivent avoir plus de deux ans, car dans ce laps
de temps elles ont pu devenir un peu plus « rentables »,
visibles et constituer un stock. La foire off est aussi un tremplin vers le
marché de l'art international, en profitant notamment, du rayonnent de
la Fiac. Cette année, Slick se composait d'une soixantaine de galeries,
les organisateurs ne souhaitaient pas dépasser ce chiffre pour ne pas
perdre leur ouverture à la jeune création. S'adressant au grand
public, ils ne peuvent offrir un trop grand panel qui perdrait ce public
néophyte. A comparer avec la foire de Bâle qui comporte trois
cents stands, mais celle-ci est destinée à un public de
professionnels, de marchands qui souhaitent avoir une offre vaste d'oeuvres.
C'est une foire consacrée aux galeries et d'artistes
émergents. Son but est de faire la communication et de positionner ces
jeunes galeristes sur le marché. Comme me l'expliquait Cécile
Griesmar ils veulent « mettre en selle les
« bébés » galeries ».
Art Elysées a été créée
à la suite de l'éviction de certaines galeries françaises
de la Fiac. Tout d'abord appelé Elysées de l'Art, elle fut
rebaptisée en 2008 pour sa deuxième édition. Située
sur les Champs Élysées, elle est la plus proche voisine de la
Fiac. Telle la galerie Magda Danysz, la galerie Beaudoin Lebon fait partie des
galeries qui ont été refusées à la Fiac et qui ont
désiré créer leur foire propre. Art Elysées
pourrait se définir comme la petite soeur de la Fiac,
premièrement par les organisateurs mais aussi par sa volonté de
se définir comme une foire d'Art Moderne et d'Art Contemporain.
Show Off se situe aussi géographiquement auprès
de la Fiac, au Port des Champs Elysées. Initiée par cinq galeries
françaises (Magda Danysz, Éric Dupont, Olivier Houg, Les Filles
du Calvaire et Vanessa Quang), désireuses de créer une
plate-forme d'échanges entre artistes émergents, amateurs d'art
et galeristes, la foire est ouverte à tous les mediums. Pour ces
galeries anciennement présentes au sein de la Fiac, il leur était
difficile de s'inscrire au sein de cette grande foire. En effet elles ne
présentent pas des artistes toujours très côtés sur
le marché de l'art et ne font pas de second marché, c'est
à dire d'art moderne. Elles sont plus des découvreuses de
talents. A l'origine, ces galeries se sont réunies dans une
association à but non lucratif et veulent que les gens qui souhaitent
découvrir l'art contemporain puissent facilement le faire ; cette
mission leur semble prioritaire sur les simples bénéficies
financiers.
La petite dernière, Cutlog, a ouvert ses portes pour la
première fois en 2009. Cutlog se veut alternative et
complémentaire aux autres foires internationales et parisiennes. C'est
un nouveau carrefour pour les artistes, collectionneurs, galeristes,
conservateurs et directeurs de musées du monde entier.
Souvent taxées de « salons des
refusés » ces foires Off ont-elles une réelle place
auprès de la grande Fiac ?
Nées pour la plupart en 2006, elles sont devenues des
satellites de la Fiac ; bien sûr elles profitent du rayonnement de
celle-ci, mais elles se veulent chacune autonome.
Cette multiplication des foires « off »
peut se voir pour la Fiac comme une reconnaissance de son importance. En
effet, si la Fiac n'amenait pas un grand nombre de collectionneurs et visiteurs
à Paris, ces foires « off » n'auraient pas lieu
d'être. Les foires « off », tout d'abord
créées pour permettre une plus grande visibilité des
galeries et artistes, profitent de la renommée de la Fiac.
La question est de savoir si les collectionneurs allant
à la Fiac vont aussi dans les foires secondaires.
Il existe plusieurs types de collectionneurs, ceux qui iront
à la Fiac et seulement à cette foire, car pour eux, seules les
oeuvres de grande valeur et reconnues sont intéressantes. Une autre
catégorie va à la fois se rendre à la Fiac mais aussi se
rendre aux foires « off » afin de prospecter, de trouver de
nouveaux artistes pour lesquels ils feront un réel pari sur l'avenir de
leur carrière. Une troisième catégorie se rendra à
la Fiac car celle-ci est la plus reconnue de toutes et présente une
grande qualité d'oeuvres mais composée de plus jeunes
collectionneurs ou possédant moins de moyens financiers, elle
achètera sur les foires « off ».
Chaque foire a un public à la fois similaire mais aussi
bien spécifique selon ce qu'elle présente.
Comparé à Miami qui comprend plus d'une
vingtaine de foires satellites, Paris en 2009 n'a que quatre foires
« off », mais n'est ce pas trop pour le
marché ?
La présence de ces foires permet d'avoir un large
échantillonnage de l'Art Moderne à l'Art le plus Contemporain
à un moment donné. Pour les galeries, cela leur permet
d'être vues sur la place du marché parisien par tous les plus
grands collectionneurs mondiaux.
Dans le monde entier, il y a environ sept cents foires ;
nous pourrions ainsi faire deux foires par jour tout au long de l'année.
Il est impossible physiquement de toutes les faire. Lors de la foire de
Bâle par exemple, Art Basel, il y a trente-six
« off ». Cette multiplication des foires n'en fait pas
toujours la qualité. Bien sûr cette inflation permet une
démocratisation de l'Art Contemporain auprès du grand public mais
il arrivera sûrement un jour où le marché va se recentrer,
comme me le notifiait Jennifer Flay « forcément des foires
vont décliner car le marché est plus
sélectif ».
II- Paris en 2009
A- La crise profite-t-elle au marché de l'art
français ?
La Fiac et ses « off » se sont ouvertes
sur un fond d'espoir de reprise d'un marché touché par la crise.
Certains se demandaient même si les foires auraient lieu. Les mauvais
chiffres des maisons Sotheby's et Christie's et la prudence affichée
à la Frieze de Londres la semaine précédente ne laissaient
entrevoir que peu d'éclaircies.
La crise aura été finalement moins longue et
moins violente qu'on aurait pu le craindre. Au lendemain de la faillite de
Lehmann Brothers, début septembre 2008, la chute avait été
brutale. En trois mois, l'indice des prix Artprice5(*) avait chuté d'un tiers
(figure 3), l'augmentation du taux d'invendus était devenu
inquiétant : jusqu'à mi-septembre 2008, 80% des oeuvres
estimées à plus de 1 million d'euros trouvaient encore preneur en
salles des ventes, le ratio tombait à 50% en fin d'année.
Selon Artprice, la chute globale des prix a été
contenue entre 22 et 23%. L'Art Contemporain, secteur le plus spéculatif
et le plus volatil du marché de l'art, fut le premier touché par
la dégradation de l'économie mondiale. Les prix en quelques mois
sont revenus à ceux de 2006 (figure 4), comme si ces deux années
de spéculation n'avaient pas existées. Une vague de licenciement
a touché le monde de l'art américain : les musées
financés par les fonds d'investissement, les grandes galeries. Quelques
grands rendez-vous de l'art ont été annulés. En 2008
déjà, Art Cologne Mallorca, Art Frankfurt, DC Düsseldorf
Contemporary n'ont pas eu lieu et ce problème n'a fait que continuer en
2009 avec la Scope London, Photo London, la Red Dot Art Fair de Bâle ou
la Grosvenor House Art & Antiques Fair.
Cette hécatombe, ajoutée à la
précédente grande crise du marché du début des
années 1990, n'a fait que renforcer les craintes des marchands. Selon
Thiery Ehrmann, PDG d'Artprice, « A l'époque, les Japonais
avaient lâché leurs collections en vendant à tout prix,
entraînant un effondrement généralisé et durable du
marché mondial. Les cotes n'avaient commencé à remonter
qu'à la mi-1993, et, en France, il avait fallu attendre 2007 pour
retrouver le niveau de 19906(*). » Les professionnels du marché
de l'art ayant vécu cette première crise demeuraient inquiets
à l'idée de devoir revivre cette période une nouvelle
fois. Mais il en n'a rien été. Bien sûr, depuis plus d'un
an, le chiffre d'affaires des galeries et des maisons de vente s'est
considérablement réduit, souvent de moitié, mais aucune
grande faillite n'a eu lieu, ou du moins dont la crise n'était pas la
principale cause.
B- Paris par rapport à Frieze Art Fair
Paris, cette année, a réussi à ne pas
s'effondrer sous la pression de la crise. Par rapport à la place
londonienne, Paris a repris le dessus, de manière inattendue.
Avec la création de Frieze Art Fair en 2003, la Fiac
s'est sentie déstabilisée par cette foire se tenant à la
même période. Il ne faut pas oublier que cette même
année la Fiac était affublée de tous les maux par les
galeristes jugée passéiste et trop nationale. Elle se sentait
alors fortement affaiblie. Londres est donc devenue la place de l'Art
Contemporain et le concurrent direct de la Fiac.
La Grande-Bretagne est au deuxième rang dans le
marché de l'art international alors que la France est, elle au
quatrième rang. De même, Londres est la plus grande place
financière de l'Europe. Elle possède donc toutes les
qualités pour attirer les plus grands collectionneurs. Frieze Art Fair a
misé énormément sur l'aspect spéculatif de l'Art
Contemporain, présentant des oeuvres d'artistes star, en tête des
ventes tel Jeff Koons ou Damien Hirst.
Cet aspect glamour de Frieze s'est évanoui avec
l'explosion de la bulle spéculative des années 1990. Les
principaux acheteurs de cette foire étant les employés de la
City, avec l'écroulement de la bourse, les collectionneurs de cette
époque n'ont pu continuer à spéculer sur l'art. La France,
elle, n'a jamais pu surfer sur cette vague spéculative pour des raisons
économiques. Elle est donc apparue aux yeux des collectionneurs plus
rassurante. Selon Renaud Siegmann « Paris est une place du
marché de l'art prudente ». En effet, l'année 2009 a vu
apparaître un retour aux valeurs sûres de l'art. La Fiac a toujours
présenté des oeuvres de l'Art Contemporain actuel, mais aussi les
grands noms de l'Art Contemporain des débuts ainsi que de l'Art Moderne.
Depuis quelques années, le choix entre Paris et Londres se faisait
naturellement pour Londres, plus sexy, hype, cosmopolite. A côté,
Paris semblait provincial. La Fiac, en changeant de look, a gagné en
lustre.
La crise fait encore plus pencher la balance en faveur de
l'hexagone. Synonymes d'excès, les places londoniennes et new-yorkaises
sont provisoirement gelées. La place parisienne et le continent
européen constituent désormais un pôle attirant et
rassurant pour les collectionneurs. Darren Flook7(*), directeur de The Hotel « constate un repli
général des galeries et des collectionneurs sur les
marchés nationaux ». Ainsi des galeries françaises tel
Chantal Crousel ou Anne de Villepoix ont préféré parier
sur la Fiac plutôt que sur la Frieze Art Fair.
Nous avons pu voir que pour sa 36e édition
la Fiac a misé sur les rois de l'Art Moderne. Ce « projet
moderne » s'appuie sur ce qui faisait la force de Paris, jadis
capitale des arts avant que New York ne lui vole la vedette. Dix ténors
du marché de l'Art Moderne se sont unis pour présenter des
chefs-d'oeuvre de qualité muséale et d'importance historique. Ce
musée éphémère de 300m2, au centre de la
foire, réunit à la fois des galeries parisiennes : Malingue
et Louis Carré, mais aussi certaines venues de Bâle, Zurich ou New
York telle Acquavella Ammann, Beyeler, L. Gagosian, richard Gray, Krugier,
L&M, PlaceWildenstein. Certains fidèles d'Art Basel, tel L.
Gagosian, sont venus pour la première fois à Paris. Ce
musée réalisé à l'initiative de Daniel Malingue
rappelle les bases de l'Art Contemporain et nous permettent de le comprendre.
Ces grands noms de l'Art Moderne, habitués des foires américaines
et de celle de Bâle, avaient auparavant déserté Paris.
Paris a su remettre en avant l'importance culturelle et
artistique de cette ville, étant un musée à ciel ouvert.
Paris apparaît donc comme une place prudente du
marché de l'art, qui rassure les collectionneurs. Nous sommes
passés d'une ère « glam » à une
ère de valeurs sûres, avec un retour aux bonnes galeries avec des
artistes de qualité. La Fiac a attiré de grandes galeries
jusque-là fidèles à Frieze Art Fair de Londres, dont Pilar
Corrias, The Approach, Mitchell-Innes & Nash, Per Skarstedt, Pau- la Cooper
et Larry Gagosian.
Cette année, la Fiac et son partenaire officiel, le
groupe Galeries Lafayette, à l'initiative du collectionneur Guillaume
Houzé, arrière arrière-petit-fils du fondateur du magasin,
ont lancé un programme de soutien aux galeries émergentes. Depuis
quatre ans déjà, le groupe était associé à
la foire. Ce programme a rassemblé dans la Cour Carrée
quatorze8(*) galeries
françaises et internationales sélectionnées par un jury
composé de Christine Macel (Centre Pompidou - Paris), Hans-Ulrich Obrist
(Serpentine Gallery - Londres) et Marc-Olivier Wahler (Palais de Tokyo -
Paris). Les galeries ont été sélectionnées pour la
qualité et l'audace de leur programmation prospective, et sur la base
d'un projet spécifique pour la Fiac présentant de un à
trois artistes. Ce programme apporte à chaque galerie un soutien
financier significatif.
De même, à la Cour Carrée, le prix des
stands n'a pas augmenté. Cet espace est destiné aux jeunes
galeries, c'est à dire d'au moins dix ans d'âge. Pour les
organisateurs, ce laps de temps permet aux galeries d'avoir effectué un
travail prospectif. Celles-ci ont le choix de ne pas faire une exposition
personnelle car c'est un réel pari commercial. Ainsi, elles peuvent
toucher plus de collectionneurs et montrer une image vaste de la galerie.
Ce programme manifeste la volonté conjointe de la Fiac
et du groupe Galeries Lafayette de s'engager fortement au côté des
acteurs de la scène artistique internationale.
Pour la Fiac, il s'agit d'affirmer la nécessité
absolue de porter, quelles que soient les difficultés du contexte, une
attention prioritaire aux démarches prospectives.
Pour les Galeries Lafayette, cet engagement s'inscrit dans le
cadre d'une démarche globale de soutien à toute la chaîne
de production et de diffusion de la création contemporaine, dont les
galeries sont un maillon essentiel.
Paris, pour cette édition 2009 a été plus
sur le devant de la scène que Frieze. Elle a profité de la chute
des places boursières et de son image de place rassurante pour les
investisseurs. En organisant ce « projet moderne » qui a su
attirer les grandes galeries internationales et en aidant les jeunes galeries
par le biais du programme avec les Galeries Lafayette, la Fiac a su rassembler
tous les univers de l'art. Les foires off ont su aussi gérer la crise et
ont profité de l'engouement autour de la Fiac pour réussir.
Jennifer Flay me confiait lors de notre rencontre :
« à mon arrivé à la Fiac j'avais la
volonté de la préparer à une prochaine crise, faire
qu'elle soit assez forte pour la surmonter ». En effet, en tant que
galeriste, elle avait connu la crise des années 80 et c'est peut
être cela qui a aussi permis à Paris de dépasser cette
crise.
Dans la presse nous avons pu voir que la Fiac et ses foires
satellites ont été bien accueillies. Alors que l'on se rappelle
l'époque où Beaux-Arts Magazine titrait « Anniversaire
ou enterrement »9(*) en 2003, cette année la « Fiac 2009,
est Riche et brillante »10(*), de même Connaissance des Arts mettait à
sa une « Vive la Fiac ! »11(*). Le Journal des Arts lui titrait « Vent
d'optimisme sur la Capitale »12(*), « Le off donne de la
voix »13(*) ou
encore « Frieze détrônée par la
Fiac »14(*).
Tel que me le notifiait Renaud Siegmann « la France
peut rivaliser avec Londres car Paris est la ville de l'histoire de l'art, de
la culture ». C'est grâce à ce retour aux valeurs
sûres de l'art et donc surtout grâce à la crise que Paris
reprend sa place sur le marché de l'art européen en repassant
devant Frieze Art Fair.
Cette réussite de l'édition 2009 de la semaine
de l'art contemporain à Paris peut aussi se percevoir à travers
quelques chiffres des ventes faites au cours de la Fiac. De nombreuses
transactions, signe d'un marché confiant, se sont faites, à
l'image de la vente par la galerie parisienne Jeanne-Bucher/Jaeger Bucher d'un
Nicolas de Staël et d'un Dubuffet, le premier ayant été
vendu pour une valeur de 1,5 million d'euros. Yvon Lambert (Paris, New York) a
vendu une oeuvre de Jenny Holzer pour un montant supérieur à
300.000 euros. Deux oeuvres de Louise Bourgeois ont trouvé preneurs
à 220.000 dollars chacune ainsi que deux pièces de Sterling Ruby
pour des montants supérieurs à 200.000 dollars. La galerie
new-yorkaise Pacewildenstein a présenté un Mondrian, "Composition
with Blue, Red and Yellow" (1935-1942), évalué à 35
millions de dollars, qui a été réservé et serait en
voie d'être vendu à un grand collectionneur.
C- L'impact pour les galeries
Plus qu'un antiquaire ou un marchand, l'activité
principale du galeriste d'Art Contemporain est la promotion de ses artistes.
Son rôle consiste à découvrir et soutenir un certain nombre
d'artistes en défendant leur travail auprès des collectionneurs
et des institutions. Les galeries s'approvisionnent directement auprès
des artistes, soit en prenant des oeuvres en dépôt soit en les
achetant. Les galeristes ont à leur disposition trois moyens pour
effectuer la promotion de leurs artistes, l'exposition au sein de leur galerie,
la publication de catalogues et la participation aux foires.
Les foires sont à la fois un lieu de commerce et un
lieu mondain. Elles permettent une légitimation de la création
contemporaine en l `exposant lors de manifestations de grande envergure.
Les foires sont devenues incontournables dans le marché de l'art, elles
créent un moment d'appel pour le public. Bien sûr, le choix de
participer ou non à une foire dépend de la clientèle de la
galerie. Si elle a des collectionneurs qui ne vont pas dans les foires et qui
sont fidèles à la galerie, il n'est pas forcément
nécessaire d'être présent lors de ces manifestations. Mais
nous avons pu voir que cette année les plus grandes galeries mondiales
d'Art Moderne étaient présentes à la Fiac, lors du
« projet moderne ».
La participation à une foire permet aux galeristes de
toucher de nouveaux collectionneurs et surtout de les fidéliser. La
foire est donc tout d'abord un lieu de communication, qui permet d'être
identifié sur le marché de l'art national ou international. Le
vrai travail sur une foire est de relation publique, il faut savoir attirer le
collectionneur et surtout le suivre après la foire. Il est important
d'être présent sur une foire pour montrer que l'on est en vie,
actif et toujours dans la mouvance.
L'impact de ces rencontres va être différent
selon la situation géographique d'une galerie. Une galerie parisienne
pourra facilement amener le collectionneur à sa galerie. Au contraire,
une galerie de province aura plus de difficulté à emmener un
collectionneur dans ses locaux, surtout si il est étranger. Le travail
de galeriste sera donc différent selon son origine. Un galeriste
provincial ne pourra réellement fidéliser cette clientèle
ou seulement d'une foire sur l'autre, les contacts faits pendant la foire
demeurent ceux de la foire. A l'inverse, une galerie parisienne utilisera cette
présence comme une vitrine de son travail et pourra fidéliser
cette clientèle en-dehors des foires. C'est pour cela que de nombreuses
galeries situées en province ont créé des succursales
à Paris, telle la galerie Duplex à Toulouse, ou Granville
Gallery qui ouvrira un show-room à l'hiver 2010.
Le choix de la foire à laquelle la galerie va
participer a une incidence importante pour son image. Une galerie de
renommée, active sur le plan international, préfèrera
participer à la Fiac car c'est là où elle retrouvera des
collectionneurs qui lui correspondent le plus. Des galeries jeunes choisiront
plutöt une foire « off ». De même, une galerie
qui souhaite toucher de nouveaux collectionneurs avec des oeuvres à des
prix plus raisonnables, telle la galerie Envied'art participera à Art
Elysées. Il est important de ne pas se tromper dans ce choix car
certains collectionneurs ne participent pas à toutes les foires. Cette
participation ou non à une foire fait aussi l'image de la galerie et sa
ligne artistique.
Hormis ce choix personnel ce sont les organisateurs de la
foire qui déterminent la participation d'une galerie à leur
événement. Car, comme nous l'avons vu, toutes les galeries ne
peuvent se présenter à toutes les foires. Il existe des
barrières d'âge, de reconnaissance, ou comme pour Show Off il faut
être invité par l'organisation pour pouvoir y participer. Bien
entendu ce qui prédomine dans la sélection des galeries, c'est le
travail des artistes présentés.
Pour une galerie, participer à une foire est devenu une
pratique incontournable dans la promotion de ses artistes, le galeriste lie
ainsi des contacts avec des collectionneurs et montre sa présence active
sur le marché de l'art, mais est-ce réellement rentable ?
La participation à une foire entraîne de nombreux
frais pour les galeries. C'est un investissement important, une galerie ne
peut se permettre de perdre trop d'argent lors de cette manifestation et se
doit de rentrer dans ses frais.
Participer à une foire est très cher, par
exemple la Fiac est plus coûteuse qu'Art Basel. Paris est la ville la
plus chère pour organiser une foire, il y existe peu d'aides de la part
de l'État alors que la culture représente 1 à 2% du
PIB15(*). Cet
élément rentre en compte dans la somme à débourser
pour une galerie. Pour illustrer cela : un stand de trente m2
au Grand Palais coûte un peu plus de 13 000 euros hors taxes , auxquels
s'ajoutent d'abord les frais de transport, éventuellement de douane, et
les frais de séjour sur place pour le staff. Il faut aussi payer les
murs et les spots lumineux (au minimum 3 000 euros). (figure 5)En plus de ces
frais d'ordre matériel il faut ajouter la production des oeuvres entre
10 000 et 15 000 euros, les invitations (2 000 euros). Si bien que le stand de
la galerie Art : Concept coûte entre 15 000 et 30 000 euros. Pour un
stand de soixante-dix m2 il faut compter entre 50 000 à 60
000 euros. A titre comparatif, le coût d'un stand de soixante-cinq
m2 à Art Basel, foire qui dure six jours, contre cinq pour la
Fiac, s'élève environ à 41 500 euros, dont 24 000 euros
pour la location. Le prix du m2 étant de 370 euros contre 440
euros au Grand Palais, montant comprenant portes, cloisons,
électricité, parking et une page de publicité dans le
catalogue.
Cette somme que doivent débourser les galeries pour
leur participation à la foire est à mettre en lien avec le budget
de la Fiac. Chaque année les dépenses de la Fiac
s'élèvent à 6 millions d'euros qui comprennent la
location du site, le coût de la construction (structures, stands, espaces
d'accueil), le coût du personnel, le budget communication, le budget RP
(invitations, programmes) et le budget prospection. La location des stands
représente environ 60% des recettes de la Fiac.
Il ne faut pas oublier que la Fiac a aidé cette
année les jeunes galeristes de la Cour Carrée en leur offrant un
passe navigo, en négociant des chambres d'hôtel mais aussi par le
partenariat avec les Galeries Lafayette qui a permis de diviser par deux les
frais pour quatorze de ces jeunes galeries.
Le budget pour les foires « off » n'est
pas forcément moins élevé, le m2 sur Art
Elysées coute 380 euros, sur Cutlog 310 euros et pour Slick 260 euros.
Le volume des ventes sur une foire n'est cependant
guère prévisible. Selon les différentes galeries que j'ai
interrogées à ce sujet j'ai pu en conclure que la participation
à une foire est différemment rentable.
Ainsi la Galerie Porta Avion me confiait : «
sur cinq jours nous vendons l'équivalent de trois mois
d'exploitation ».
Pour JTM Gallery présente sur Slick, la part relative
des ventes lors de foires est équivalente à celle en galerie. A
l'inverse, pour la galerie Vieille du Temple, ses ventes sur Art Elysées
n'ont pas été très significatives cette année.
Ainsi selon Cécile Griesmar « Le rapport
entre les ventes en galeries et les ventes en foires est différent selon
les galeries, mais souvent elles font le double de leur chiffre d'affaire sur
la foire, après ». En effet, l'impact n'est pas toujours
immédiat, c'est plus un travail de relationnel qui se met en place. Si
les galeristes arrivent à faire venir les contacts pris sur le stand
à la galerie, là ils auront réussi leur foire.
Il est difficile de savoir à l'avance si une foire va
être rentable ou non, plusieurs facteurs rentrent en compte,
l'économie, le public présent, et voir même la
météorologie.
Participer à une foire, pour une galerie, est devenu
essentiel pour la diffusion de ses artistes mais aussi pour l'image de la
galerie. C'est un réel enjeu financier mais il existe un risque
supplémentaire celui d'échouer à la promotion de
l'artiste. C'est à la fois la notoriété de l'artiste mais
aussi celle de la galerie qui est mise en jeu.
III- Tout le marchÉ en symbiose
A- Les prix d'Art Contemporain
Crée en 1994, l'Adiaf, Association pour la Diffusion
Internationale de l'Art Français, présidée par Gilles
Fuchs, regroupe plus de deux cent cinquante collectionneurs privés et
amateurs d'Art Contemporain en France. Ses membres souhaitent agir aux
côtés des institutions pour contribuer à la promotion de la
scène française. L'ambition de l'Adiaf est avant tout de soutenir
l'Art Contemporain français et de contribuer à son rayonnement
international en faisant mieux connaître la jeune scène artistique
française, à l'étranger. Ils souhaitent aussi sensibiliser
un large public à l'esprit de collectionnisme. Afin de promouvoir les
artistes français, l'Adiaf organise des expositions d'oeuvres issues des
collections privées françaises et une collection triennale
constituant un panorama des derniers achats dans les collections
françaises.
Le Prix Marcel Duchamp a été créé
en 2000 par l'Adiaf. Son ambition est de distinguer un artiste français
ou résidant en France, représentatif de sa
génération (en général entre 35 et 45 ans) et
travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels : installation,
vidéo, peinture, photographie, sculpture ...
A l'image de Marcel Duchamp, ce prix souhaite rassembler les
artistes les plus novateurs dans leur génération et encourager
toutes les formes artistiques nouvelles qui stimulent la création.
Unique en son genre, ce prix de collectionneurs permet à une nouvelle
génération d'artistes de bénéficier d'une
structure qui favorise leur reconnaissance, donne une plus grande
visibilité à leurs propositions artistiques, et les aide dans
leur parcours international.
Le prix est organisé en partenariat avec le Centre
Pompidou, Musée national d'Art Moderne, qui a choisi d'ouvrir son mode
de sélection d'artistes exposés par le biais du regard des
collectionneurs. Depuis 2005, la Fiac, Foire internationale d'Art Contemporain
de Paris, s'est associée aux organisateurs et offre une large vitrine
aux artistes sélectionnés, leur apportant une visibilité
supplémentaire auprès des collectionneurs français et
étrangers. Fruit d'une initiative privée relayée par une
institution publique, le Prix Marcel Duchamp mobilise un réseau du monde
de l'art : artistes sélectionnés selon les critères les
plus rigoureux, conservateurs de grandes institutions, collectionneurs
français et étrangers, critiques et experts.
Ce sont les membres du comité de sélection de
l'Adiaf, c'est à dire des collectionneurs, qui établissent la
liste des artistes nommés. Une fois quatre noms
sélectionnés, ceux-ci sont soumis à un jury international
réunissant des experts, conservateurs, critiques, collectionneurs
français et étrangers. Comité de sélection et jury
international sont renouvelés pour chaque édition.
Les quatre nommés sont exposés à la Cour
Carrée du Louvre lors de la Fiac et disposent d'une publication par
l'Adiaf consacrée à leur travail. Pour l'année 2009 le
jury a réuni des collectionneurs ; James Cottrell (Etats-Unis),
Dakis Joannou (Grèce), des directeurs de musées ; Kasper
König, Ludwig Museum, Cologne (Allemagne), Charlotte Laubard, CAPC
Bordeaux (France), Alfred Pacquement, Musée national d'Art Moderne,
Centre Pompidou (France), une artiste Jacqueline Matisse-Monnier, (France,
Etat-Unis) et Gilles Fuchs, le Président de l'ADIAF (France). La
pluralité de ce jury permet d'avoir différents points de vue sur
ce qui fait l'exception d'une oeuvre d'art.
Le lauréat va être exposé pendant deux
mois au Centre Pompidou dans l'espace 315, il va être doté
financièrement de 35 000 euros offert par l'Adiaf. De même l'Adiaf
produit une de ses oeuvres et le Centre Pompidou publie un catalogue
consacré à l'artiste.
Pour l'édition 2009, les quatre nommés
étaient Saâdane Afif, Damien Deroubaix, Nicolas Moulin et Philippe
Perrot.
Le prix Marcel Duchamp a été rendu à
Saâdane Afif, artiste plasticien français, lauréat en 2005
du prix international d'Art Contemporain de la fondation Prince Pierre de
Monaco. Il a créé des installations sensorielles où se
mêlent sculptures, vidéo, musique et jeux de lumière.
L'artiste travaille sur l'exploration des langages plastiques
pour représenter la complexité du monde. Son oeuvre est
marquée par une logique coopérative et la création de
ponts entre disciplines.
Représenté par la Galerie Michel Rein, avec son
oeuvre Vice de Forme, Saâdane Afif renoue avec ses
interrogations du champ musical en ayant fait mettre en musique douze chansons
par le compositeur Louis-Philippe Scoufaras.
Exceptionnellement, cette année, les quatre
nommés vont être exposés une seconde fois tous ensemble au
pavillon de la France de l'exposition universelle de Shanghai en juin 2010. De
même, de novembre à avril 2011 aura lieu une exposition
« De leur temps (3) » au Musée d'art moderne et
contemporain de Strasbourg. La triennale des collectionneurs de l'ADIAF sera
dédiée à l'ensemble des artistes, lauréats et
nommés, du Prix Marcel Duchamp depuis sa création par l'ADIAF en
2000. Elle présentera une sélection de 150 oeuvres des 43
artistes du Prix Marcel Duchamp acquises par 70 collectionneurs privés.
Au cours de l'année 2011, une exposition au musée Mori de Tokyo
réunira une trentaine d'artistes du prix Marcel Duchamp. Par le biais de
ces expositions, les membres de l' Adiaf souhaitent mettre en avant,
internationalement, les artistes représentatifs des enjeux de la
scène artistique française. Le dixième anniversaire du
prix sera l'occasion de faire rayonner l'art contenporain français en
France et dans le monde à travers ces nombreux évènements
programmés pour les années 2010 et 2011.
Le 11 février dernier, les quatre artistes
nommés pour l'édition 2010 ont été
révélés : Céleste Boursier-Nougenot
(installation) galerie Xippas, Cyprien Galliard (vidéo) galerie Bugada
ans Cargnel, Camille Henrot (installation) galerie Kamel Mennour et Anne-Marie
Schneider (peinture) galerie Nelson Freeman. Quant au jury, il sera
composé de Gilles Fuchs, Président de l'ADIAF, Nicolas Bourriaud,
curateur et critique d'art (France),?Carolyn Christov Bakargiev, commissaire et
critique, directrice artistique de la Documenta 13 de Kassel (Etats-Unis,
Italie),?Rosa de La Cruz, collectionneur (Etats-Unis)?, Toshio Hara,
collectionneur (Japon),?Jacqueline Matisse-Monnier, artiste (France,
Etats-Unis) et d'Alfred Pacquement, Directeur du Musée national d'art
moderne, Centre Pompidou (France).
Pour l'édition 2009 de la Fiac, un nouveau prix a vu le
jour : le prix Lafayette. Cette récompense est attribuée
à l'un des artistes des quatorze galeries sélectionnées
pour profiter d'un soutient financier lors de la Fiac. Le lauréat
bénéficiera de l'acquisition d'une oeuvre par le groupe Galeries
Lafayette, de la présentation d'une exposition, ainsi qu'une dotation
pour une production nouvelle dans une grande institution parisienne. Le Prix
Lafayette, pour sa première édition, a été
attribué à l'artiste américaine
Carol
Bove, présentée par la galerie londonienne
Hotel. Elle exposera ses oeuvres au
Palais de Tokyo lors de la Fiac 2010. Son travail consiste à la collecte
et l'assemblage des livres qui traitent des idéologies utopiques dans
les années soixante et soixante-dix. Ses morceaux
d'étagère personnels lui permettent en utilisant des pages de
texte ou des images issues d'ouvrages sur la sexualité, la
méditation, l'architecture expérimentale, et d'autres livres
cultes de cette période qu'elle combine souvent avec des objets
symboliques, de former un millésime "paradisiaque" des mouvements
politiques, sociaux et artistiques.
En même temps que cette semaine de l'art contemporain,
le collectionneur Guillaume Houzé organise à la galerie des
Galeries Lafayette une exposition « Antidote ». Celle-ci
regroupe des jeunes artistes français encore méconnus et tend
à mettre en valeur la puissance créative de la France, et par
là, contribue à son rayonnement dans le monde.
« Antidote 5 » a réuni les oeuvres de dix artistes
français : Dove Allouche, Pierre Olivier Arnaud, Sophie
Bueno-Boutellier, Étienne Chambaud, Isabelle Cornaro, Aurélien
Froment, Mark Geffriaud, Laurent Montaron, Jimmy Robert et Clément
Rodzielski. Cette exposition propose un renouveau dans sa sélection et
insiste sur sa vocation première : révéler et
soutenir la jeune scène artistique contemporaine française. Cette
année, l'exposition donne la parole à de jeunes artistes issus
d'une même génération, traversée par des
réflexions communes : le temps, la mémoire et l'absence,
l'image, sa condition d'apparition et de perception. Elle met ainsi en regard
un ensemble de pièces qui interroge la conceptualisation d'une oeuvre
où l'idée du projet prime sur la matière.
Guillaume Houzé apporte un grand soutien à la
fois aux galeries et aux artistes de la scène émergente, autre
fois apanage de Frieze Art Fair. Ce prix, créé tout de même
sous l'influence de son ainé, le prix Marcel Duchamp, tend à
aider la jeune création française à être vue sur la
scène internationale.
Ces prix destinés à mettre en avant la
création contemporaine se limitent à un niveau national voir
européen. Chaque pays, en effet, organise ses propres titres.
Ainsi, en Angleterre le prix Turner16(*) récompense chaque
année un artiste contemporain, généralement britannique,
de moins de cinquante ans. Il est organisé depuis 1984 par la Tate
Britain. Bien qu'associé à l'art conceptuel, le prix est
décerné aux artistes utilisant les nouveaux médias, tels
que l'art vidéo, l'installation et la sculpture non conventionnelle,
mais aussi aux artistes peintres. La nomination se fait par vote du public et
l'événement est couvert médiatiquement, le prix est
retransmis à la télévision. Ainsi on compte dans les
lauréats Gilbert & George, Damien Hirst ou Richard Wright. En
France, nous sommes loin de cet engouement populaire pour un prix artistique,
le prix le plus reconnu demeure le Marcel Duchamp. Comme l'explique Gilles
Fuchs, président de l'Adiaf « Sa particularité est
d'être décerné par des collectionneurs, français et
étrangers, qui veulent s'engager pour défendre les artistes
français ». Il y a une réelle volonté de la part de
ces collectionneurs d'être actifs auprès de la jeune
création française.
Ces récompenses permettent d'intéresser les
médias aux artistes français. Cela ne va pas changer la
carrière de l'artiste du jour au lendemain mais c'est un tremplin. Tout
dépend du moment où cela arrive dans sa carrière. Comme
l'explique Michel Rein « Quand Raphaël Zarka a eu le prix
Ricard (en 2008), il était encore très peu connu, et cela lui a
été très utile. Beaucoup de ses oeuvres ont
été vendues cette année là. Pour d'autres, plus
confirmés, comme Didier Marcel, élu par Monaco (en 2008), c'est
d'avantage une caution. Quant au prix Duchamp d'Afif, qui coïncide avec
une oeuvre sublime, il lui permettra d'avoir un impact plus
international. » 17(*)
Pour la galerie, la seule nomination d'un de ses artistes au
prix Marcel Duchamp lui permet de gagner en visibilité et de
connaître une reconnaissance de son travail de découvreur de
talent.
Le prix Marcel Duchamp et le prix Lafayette profitent de
l'impact international de la Fiac. La foire offre à ce prix une grande
visibilité sur la scène de l'Art Contemporain. Elle participe
à la volonté des collectionneurs de mettre en avant la
création française.
Ces organisations conjuguent leurs efforts pour valoriser nos
artistes au sein d'un événement à renommée
internationale.
B- Les acquisitions par le Fonds National d'Art
Contemporain
Pour la cinquième année consécutive, le
ministère de la Culture et de la Communication a fait procéder
par le Centre national des arts plastiques à une série
d'acquisitions d'oeuvres exposées à la Fiac pour un budget de
400 000 euros.
La Direction Générale avec le Centre National
des Arts Plastiques18(*)
ainsi que le Fond National d'Art Contemporain19(*) se déplacent avant l'ouverture à la
Fiac. Une première commission est organisée, après une
visite des stands, une seconde commission est faite pour définir les
achats. Avant même l'ouverture de la Fiac, des inspecteurs et la
commission font un travail en amont auprès des galeries. Ils vont
privilégier les achats directement aux galeries plutôt qu'aux
artistes afin de ne pas entraver le système du marché de l'art.
La commission en 2009 a regroupé - des artistes -
:?Marc Descgranchamps, Nathalie Elemento, - des collectionneurs - :?Didier
Grumbach,?Jean Mairet - des critiques d'art - :?Philippe Dagen,?Philippe
Regnier, - des responsables de la diffusion de lieux de diffusion en
région - :?Joëlle Pijaudier, la conservatrice en chef du
patrimoine, directrice des Musées de Strasbourg et Jean-Charles Vergne
directeur du FRAC Auvergne.
La commission est élue pour trois ans, son but premier
est de constituer une vaste collection pour le Fnac. Les artistes
français ne sont pas privilégiés lors de ces achats, la
commission tend à un grand équilibre dans la répartition
de ceux-ci. Ce qui prime est une recherche d'excellence et de
singularité.
Depuis le XIXème siècle,
l'état achète des oeuvres aux artistes lors des salons et foires,
mais les acquisitions faites par le Centre National des Arts Plastiques lors de
la Fiac ne remontent qu'à 2005. En effet, l'État a pris
conscience de l'importance du marché de l'art. Avant l'État
était en dehors du marché de l'art, il se méfiait des
fluctuations du marché. De nos jours, les institutions reconnaissent que
le marché à un rôle. Il n'est pas possible d'occulter le
marché dans la fabrication du goût.
Le Centre National des Arts Plastiques joue un rôle
prospectif actif par l'acquisition d'oeuvres d'art venant enrichir le Fonds
National d'Art Contemporain. Ces acquisitions visent en premier lieu à
témoigner de la création en train de se faire, en enregistrant en
temps réel, une situation artistique, qui révèle la
diversité des pratiques et des démarches artistiques actuelles
dans le domaine des arts plastiques, de la photographie ou du design. C'est
ainsi que se constitue, au fil du temps et pour l'avenir, un patrimoine de
qualité dont l'éclectisme révèle les courants
dominants de chaque époque. Les modalités d'acquisition
particulièrement simples - des achats directs aux différents
acteurs du marché - permettent en outre, de soutenir
économiquement et institutionnellement en premier lieu les artistes,
mais aussi les galeries prioritairement françaises ou
européennes.
Les trois objectifs principaux qui guident la politique
d'acquisition sont : le soutien de la jeune création, la
constitution d'un ensemble d'oeuvres cohérent autour d'un artiste afin
de mettre en évidence l'évolution de son parcours autour d'un
mouvement artistique ou dans un domaine spécifique et la
représentation de la création internationale.
Les institutions représentent tout de même une
sorte de garde-fou. Elles ne sont pas tombées dans l'extrême et
gardent un certain recul par rapport aux artistes « phare »
en tête des classements. Pour leurs collections, les institutions
regardent à la fois vers le marché de l'art mais vont aussi
chercher les artistes dans leur atelier. Dans ces institutions, il y a des
historiens de l'art qui recherchent ce qu'il y a de plus pertinent.
L'artiste, au fur et à mesure de son évolution,
va sortir de son atelier pour rentrer dans le système du marché
de l'art, les institutions vont empêcher que ces jeunes artistes soient
obligés de brader leurs oeuvres. Elles préservent des
dérives du marché de l'art.
Les grandes expositions ont familiarisé le public avec
l'art. Ces deux milieux veulent se rapprocher mais le marché est
motivé par ce qui est nouveau, par l'effervescence, à l'inverse
des institutions. Lesquelles sont garantes d'une certaine valeur de l'art.
Ainsi, à l'occasion de la 32e édition
de la Foire Internationale d'Art Contemporain (6-10 octobre 2005), le
Ministère de la culture et de la communication a souhaité marquer
l'importance qu'il accorde au soutien du marché de l'art en France, en
proposant au Centre National des Arts Plastiques de procéder, pour la
première fois, à une série d'achats d'oeuvres
présentées à la Fiac, afin d'enrichir les collections du
Fonds National d'Art Contemporain. Trente-quatre oeuvres ont été
acquises pour 420 000 euros dont Canevas de Pascal Pinaud,
Excentrique de Daniel Firman ou Clouds d'Arik Levy.
En 2006, le Cnad a retenté l'expérience et a
acquis trente oeuvres d'Art Contemporain pour le montant de 400 000 euros dans
vingt-neuf galeries différentes.
En 2007, quarante-deux oeuvres pour le même montant et
en 2008 trente-quatre oeuvres.
Cette année, le Fond National d'Art Contemporain a
été doté de vingt-quatre oeuvres acquises dont Su Mei Tse,
Julien Prévieux, Eva Nielsen, David Lamelas, Rachel Labastie ou Adel
Abdessemed. 20(*) Ces
artistes à la fois d'origines différentes (Luxembourg, France,
Algérie ou Argentine) travaillent aussi différents médiums
(vidéo, peinture, porcelaine...). Chacun de ces artistes a une
thématique qui lui est propre. Rachel Labastie, dans sa récente
série Entraves, répertorie les instruments de la
contrainte, reproduisant en fine porcelaine blanche les fers des esclaves,
transformés en singuliers trophées d'un passé colonial
où coexistaient les hommes libres et ceux privés de droits. Par
sa réactualisation, sous une forme à la fois séduisante et
néanmoins bien fragile, elle rappelle la permanence d'un esclavage dit
« moderne », produit d'une société normalisante.
Julien Prévieux, quant à lui, entretient une
ambiguïté entre mobilier et immobilier, entre sphère
privée et façade publique, entre l'intériorité du
retrait et l'extériorité de l'extrait. Le Lotissement
propose une modélisation de ces espaces en creux que furent laboratoire,
bureau, atelier. Ce sont les lieux du retrait où la pensée se met
en acte, desquels est livrée l'enveloppe, l'image d'une pensée
mise en musique, en texte ou en objet. Rassembler ces architectures serait
penser un aménagement du territoire de la pensée, autrement dit
penser une politique publique de l'engagement personnel.
Su-Mei Tse, née à Luxembourg en 1973 d'un
père chinois et d'une mère britannique, a très vite saisi
l'intelligence du contraste, du métissage. Elle en a fait une source
d'inspiration, de réflexion pour son travail de plasticienne et de
musicienne. Ses oeuvres mêlent cinéma, photographie, musique et
danse, dans une logique avant tout émotionnelle. Son travail conserve la
force d'un regard tourné vers l'humain, uniquement guidé par son
interprétation personnelle. Le réel n'est pas analysé, il
est mis en scène. Avec Open score, 2007,
Su-Mei Tsé reprend des sujets comme l'autisme,
déjà abordé avec Chambre sourde, 2003 et Le
Musicien autiste, 1999-2003.
Ainsi ces choix sont faits conformément aux
orientations de la politique d'acquisition du ministère de la Culture et
de la Communication : être attentif à la jeune création,
acheter des oeuvres marquantes d'artistes confirmés pour constituer des
ensembles significatifs et être ouvert aux différents courants de
l'art.
Les oeuvres acquises rejoignent alors la collection du Fonds
National d'Art Contemporain, la plus grande collection internationale d'art
vivant rassemblée en France, conservée par le Centre National des
Arts Plastiques. Ces oeuvres sont exposées au public grâce
à une politique active de prêts et dépôts. Chaque
année, près de cinq cents oeuvres sont mises en
dépôt dans les musées, les administrations et les
ambassades. Parallèlement, près de deux mille cinq cents oeuvres
sont prêtées pour des expositions temporaires, en France ou
à l'étranger. Les récentes acquisitions en arts plastiques
ont été exposées à Grenoble, Nantes, Marseille,
Rouen, Lyon et Amiens, ainsi qu'à Genève, Sao Paulo, Mexico, au
Musée de Rochechouart. ?
Les collections design ont été montrées
à Taipei, Séoul et Saint-Étienne, puis à Paris, en
2004, dans un grand déploiement de deux mille objets. De grands
ensembles monographiques ou thématiques de photographies sont
régulièrement présentés à l'étranger,
aux biennales de Moscou, de Bamako et en Chine, ainsi que lors d'expositions
à Séoul ou Bangkok, ou encore en Espagne, au Portugal et en
Pologne.
C- Le milieu de l'art
Les institutions, à travers le Frac et la Drac, jouent
un rôle important dans la diffusion des artistes. Tous les acteurs de
l'art français travaillent dans ce sens.
Nous remarquons de nos jours, lors de la semaine de l'Art
Contemporain, fin octobre, que tout le monde de l'art est en symbiose. Cette
année encore de grandes expositions ont été
organisées : Xavier Veilhan au
Château
de Versailles, Renoir au XXe siècle aux Galeries Nationales du Grand
Palais, Pierre Soulages, la photographie surréaliste et Le Festival
(curated by Bernard Blistène) au Centre Pompidou, Les
Graffitis à la Fondation Cartier, carte blanche à Joseph
Kosuth au Musée du Louvre, Frederico Fellini et Francesco Vezzoli au
Jeu de Paume, James Ensor au Musée d'Orsay, Simon Starling au
MAC/VAL ...
Ce travail à l'unisson des institutions et des foires
n'a pas toujours été à l'honneur. Dans les
premières années de la Fiac aucun événement
spécifique n'était organisé dans les musées de
Paris. Les institutions restaient éloignées du marché de
l'art jugé trop mercantile. Mais la ville de Paris s'est
désormais intéressée à cet événement
et surtout aux visiteurs qu'il amène.
Les foires organisent pour leur public VIP des parcours
à travers les musées de la ville, les collections privées
ou des rencontres. Dans les 65 000 visiteurs que la Fiac reçoit chaque
année, nous pouvons compter à peu près 5 000 VIP ;
parmi ceux-ci, sont présents des directeurs d'institutions, des
collectionneurs ou des critiques. En rapprochant ces personnes des institutions
par ce parcours, les foires permettent aux musées de toucher un nouveau
public. Public qui va par la suite pouvoir aider les musées, faire des
dons.
Selon Jennifer Flay, directrice artistique de la Fiac, cette
synergie entre les institutions et les foires serait apparue à
l'arrivée de Martin Béthenod au sein de la direction de la foire.
En effet, ayant travaillé au ministère de la culture et de la
communication en tant que délégué aux Arts Plastiques
entre 2003 et 2004, ainsi que nommé à la direction du centre
Pompidou il a une relation privilégiée avec les institutions. Il
ne faut cependant pas restreindre à la seule personnalité de
Martin Béthenod ce changement de politique culturelle. Les institutions,
les musées ont pris en compte l'impact des foires d'Art Contemporain
dans le marché de l'art et ont choisi de vivre en synergie cet
événement. Les foires attirent des publics très
différents, du collectionneur le plus pointu au badaud. Pour les
visiteurs du dimanche, n'étant pas des professionnels, aller dans une
foire est devenu un événement mondain ou chacun peut aller se
promener dans les allés et découvrir l'art. Pour ces personnes
qui n'oseraient jamais passer la porte d'une galerie, aller dans les
musées, la foire est devenue un lieu de promenade. Cette première
approche de l'art permet à ces visiteurs d'être
sensibilisés à l'Art Contemporain ; par la suite ils oseront
se rendre dans les grandes expositions. On remarque que ces dernières
années les expositions organisées par exemple au Grand Palais,
comme « Picasso et les maîtres » (octobre
2008-février 2009) ont attiré plus de 700 000 visiteurs. Le
grand public par ces deux biais est devenu plus proche de l'art.
Des dizaines de rendez-vous sont organisés lors de
cette semaine, tout le marché de l'art mais aussi toute la ville de
Paris vit cet événement en harmonie.
L'impact des foires ne s'arrête pas aux artistes, aux
galeries ou aux institutions, les maisons de ventes aux enchères
profitent aussi de la présence des plus grands collectionneurs à
Paris.
Les galeries sont les premiers bénéficiaires des
foires car ce sont elles qui sont présentes lors de ces
événements et qui sont en contact direct avec les
collectionneurs. Mais tout le marché de l'art profite de cette
effervescence. Ainsi, les sociétés de ventes sont
présentes sur le second marché alors que, le premier
marché, c'est-à-dire les oeuvres provenant directement de
l'artiste et n'ayant jamais été vendues auparavant, est en
général l'apanage des galeries d'art.
L'entrée des foires est refusée aux
sociétés de vente pour empêcher qu'elles n'accèdent
au premier marché et ne parasitent le métier des galeries. La
Slick, en revanche, fait un partenariat avec Drouot, ils organisent des
conférences.
Les maisons de ventes ne peuvent donc privilégier de
nouveauté artistique. Nous pouvons remarquer, que lors de cette semaine,
les sociétés de vente aux enchères organisent leurs ventes
de prestige tel Artcurial ou Christie's. Ces sociétés
bénéficient de la présence des grands collectionneurs qui
ne s'arrêtent pas à la visite des foires. Ils profitent de tous
les événements organisés par les foires, les
musées, les maisons de ventes pour faire leur marché. Ils
prospectent à tous les niveaux pour trouver les oeuvres les plus
originales, intéressantes.
Par exemple, la société de vente Millon Cornette
de Saint Cyr a organisé une vente les 24 et 25 octobre à
Drouot Montaigne à deux pas de la Fiac. Une oeuvre de Jean-Michel
Basquiat « VNDRZ, 1982 » a été
adjugée à 1 306 356 euros, une sculpture de Niki de Saint Phalle,
« Péril Jaune, 1968 » a elle atteint le
somme de 544 784 euros. La société de vente anglaise Christie's
lors de la vente de la collection Charles Sévigny-Vidal a vendu une
peinture de Hans Hartung a 205 000 euros.
A travers ces quelques chiffres nous constatons que les foires
permettent aux maisons de ventes de réaliser de bonnes ventes d'oeuvres
d'Art Contemporain grâce à cette présence de grands
collectionneurs sur la place de Paris.
Conclusion
Les foires d'Art Contemporain sont devenues un
événement à la fois mondain et commercial incontournable.
La Fiac, toute première foire d'Art Contemporain française
représente la culture artistique française. Après ces
multiples changements dans son organisation, elle est désormais devenue
l'une des premières foires internationales. À ses cotés,
ont vu le jour des foires « off », satellites de la Fiac.
Elles permettent à toutes les galeries d'être présentes sur
le marché international et de profiter de la visibilité
qu'offrent les foires. Cette influence ne se cantonne pas aux galeries et aux
artistes présents sur les foires. Cette manifestation fait de Paris une
ville en synergie. Les musées organisent de grandes expositions, les
sociétés de ventes aux enchères font leurs ventes de
prestige. Le Frac à travers la Drac achète des oeuvres pour son
Fonds d'Art Contemporain lors de la Fiac ou parfois lors de foires satellites.
Après avoir étudié l'impact des foires
d'Art Contemporain dans le marché de l'art, à travers la semaine
de l'Art Contemporain à Paris, nous pouvons conclure qu'elles ont pris
une place prépondérante à la fois dans le travail de
promotion des galeristes, dans la reconnaissance d'un artiste mais aussi dans
la sensibilisation du grand public à l'Art Contemporain.
L'année 2010 va être marquée par de
nombreux changements. Les travaux du Grand Palais vont être finis pour la
37e édition de la Fiac, la Cour Carrée du Louvre
réservée aux plus jeunes galeries ne sera pas reconduite. Toute
la foire va être réunie en un seul emplacement. La partie
satellite de la Fiac n'aura plus lieu d'être. La Fiac va se
recentraliser.
Nous sommes dans une nouvelle ère de centralisation,
nous avons pu remarquer ce phénomène à Miami. Les
visiteurs ont moins envie de découvrir, peut être sont-ils moins
curieux. La crise a des conséquences psychologiques et les
collectionneurs se sont retournés vers des valeurs sûres, tels les
grands noms de l'Art Moderne ou de l'Art Contemporain. Les
« off » en périphérie, loin de la foire
principale, déclinent. Il est probable que les visiteurs, suite à
ce nouveau phénomène, restent dans le centre de Paris.
Pourtant une nouvelle foire va normalement s'ouvrir cette
année. Une foire spécialisée en street art ; elle
sera environ composée d'une vingtaine de galeries et se situera au
Carreau du Temple. Cette pratique artistique (le street art), un peu en marge,
va se placer au centre de Paris.
Pour les foires « off » déjà
présentes depuis plusieurs années lors de la Fiac, des
changements vont aussi s'opérer. Slick a connu une baisse du visitorat,
pour l'année 2009. Cette baisse par rapport à l'édition
2008 peut se comprendre par l'engouement dont bénéficiait
l'ouverture du 104. Il n'y aura pas de cinquième édition de la
Slick. Cécile Griesmar, directrice de cette foire
« off », et Sandrine Bisognin vont créer Chic dessin
qui remplacera Slick dessin au mois de mars et normalement un Chic Design sera
monté pour l'automne.
Annexes
Interviews
..............................................................................
p.52
- Jennifer Flay, Directrice artistique de la Fiac
- Cécile Griesmar, Directrice et fondatrice de Slick
- Renaud Siegmann, Journaliste
- Isabelle Vierget-Rias, Conseillère aux Arts Plastiques
au DRAC
- Loïc Chambon, Assistant Galerie Michel Rein
- Jean-Pierre Bruaire, Directeur Granville Gallery
- Audrey Bazin, Assistante Galerie Vieille du temple
- Jean-Jacques le Berre, Directeur Galerie Porte Avion
- JTM Gallery
- Marie Maleville
Figures
....................................................................................
p.70
- 20 premiers du Top 500 2009 des artistes par chiffres
d'affaires
- 20 premiers du Top 100 des enchères 2009
- Produit des ventes d'art contemporain : croissance
semestrielle
- Evolution des prix des oeuvres d'art contemporain 1998- juin
2009
- Dépenses des galeries lors de la Fiac
Interview Jennifer Flay
Directrice artistique de la Fiac
Quelles ont été les évolutions
majeures de la Fiac depuis sa création ?
On m'a demandé de refonder la Fiac de lui redonner une
place sur le marché international, alors que la même année
ouvrait la Frieze qui avait lieu juste après la Fiac.
Reed Exposition est une filiale de Reed Exhibition qui
organise des expositions dans plus de 30 pays, 600 foires mais seulement 2
foires d'art : Fiac et Paris photo.
Il fallait refédérer tout d'abord le milieu
français, beaucoup de galeries étaient parties de la Fiac comme
Art Concept.
En 2004, les galeries reviennent tel Air de Paris ou Chantal
Crousel. Elles reviennent par soutien pour la Fiac, mais, si elles sont
restées, c'est aussi par ce qu'elles étaient satisfaites de cette
nouvelle Fiac.
En Novembre 2004, est arrivé Martin Bethenod pour
préparer l'édition 2005. Il est proche des institutions ayant
travaillé au Ministère de la Culture. Il permet de
fédérer les musées.
En 2005, changement de l'image graphique, en 2006,
arrivée de la Fiac dans Paris au Grand Palais et à la Cour
Carrée du Louvre.
Au Grand Palais nous avons organisé un grand
événement dans la partie dite le « paddock ».
Une exposition avec des oeuvres importantes : une oeuvre de Franz West
avec une centaine de canapés, Ernesto Neto, Maison Utérus,
Tony Cragg ou Gonzalez Torres. L'idée de la maison et de l'espace
habités.
Nous avons organisé en plus une fête sur le
thème « la Foire » telle la fête foraine.
Le Grand Palais, 6 000 m2 d'exposition, alors que
la porte de Versailles compte 25 000 m2. Nous avons
créé la Cour Carré comme lieu prestigieux pour les plus
jeunes galeries avec une vision prospective.
Comment avez-vous réagi face à la
création de Slick, Show Off et Elysées Art en 2006 ?
La Fiac ne pouvait plus accueillir tout le monde. De
même, ces foires ont profité du rayonnement de la Fiac.
Retentissement sur tout le milieu. Mais il ne faut pas tomber dans
l'excès de Miami, forcément des foires vont décliner car
le marché est plus sélectif.
Comment la France a-t-elle vécu la
crise ?
Quand j'ai repris la Fiac, j'avais la volonté de la
préparer à une prochaine crise, faire qu'elle soit assez forte.
En 2008, quand la crise avait déjà
commencé, Frieze s'est mal passée, mais la Fiac la semaine
suivante a fait de bonnes affaires, les galeries étaient contentes et
ont fait de bonnes ventes. Tout le marché a été
affecté.
Cette année, dans la Cour Carrée, pas
d'augmentation du prix des stands pour les jeunes galeries, avec les Galeries
Lafayette aides importantes elles prennent en charge 50% du prix pour les
galeries.
Quel est l'avantage d'avoir le prix Marcel Duchamp au sein
de votre foire ?
Le prix Marcel Duchamp est organisé par l'Adiaf. Les
premières années il y avait un réel impact sur la future
carrière des artistes. Dominique Foster un des artistes de ma galerie, a
reçu le prix mais nous n'avons pas ressenti un grand changement dans sa
carrière.
Quelle est la clientèle des foires, acheteurs ou
curieux ?
En 2008, la Fiac a reçu 74 000 visiteurs. Parmi
ces visiteurs, nous pouvons compter 5 000 VIP : directeurs d'institutions,
collectionneurs, critiques, des centaines de journalistes puis des amateurs
d'art et le grand public. Plutôt perçu comme un
événement culturel par le grand public.
Pour les Vip, nous organisons un parcours privé
avec des visites de musées, des rencontres et des visites de collections
privées. Tout cela en lien avec les institutions.
Interview Cécile Griesmar,
Directrice et fondatrice de Slick
Pourquoi avoir créer la Slick en 2006 ?
En 2006, création de Frieze Art Fair qui a
affecté énormément la Fiac car elle a beaucoup de moyens
et a comme clientèle la City.
La Fiac tout d'abord porte de Versailles, rentre dans Paris au
Grand Palais mais appréhension par rapport au lieu car trop petit. Les
galeries ont eu peur de ne pas être reprises car moins de place.
J'étais dans une galerie de moins de deux ans donc je
ne participais pas aux foires. On m'a proposé tout d'abord une
première « off » mais j'ai refusé. Par la
suite, Jennifer Flay, directrice de la Fiac, m'a proposé une autre
« off », j'ai accepté car c'était le moment
d'en créer une. Paris était la seule ville à ne pas
posséder de « off ».
Comment sélectionnez-vous les galeries participant
à votre foire ?
La Slick a une identité underground, tout d'abord
à la Belliloise à Paris. En 2008 nous avons changé pour le
« 104 » car plus grand et dans Paris, ce qui augmente le
standing de la foire.
Paris est la ville la plus chère pour organiser un
événement. Les galeries doivent avoir 2 ans pour participer
à la Slick, c'est le temps de leur permettre de se mettre en place,
d'avoir assez de pièces en stock et d'artistes. Nous voulons mettre en
selle les bébés galeries.
Quels sont les différents types de
collectionneurs ?
Il existe trois sortes de collectionneurs : ceux qui
visitent toutes les foires, ceux qui n'achètent pas en galerie mais
qu'en vente ou à l'atelier, et ceux qui n'achètent qu'en
galerie.
Pourquoi créer des événements
annexes ?
Les conférences, les débats permettent de
créer un climat. Pas forcément des acheteurs mais des futurs
prospecteurs.
Comment les galeries provinciales profitent-elles de la
visibilité de la foire ?
Beaucoup de galeries en région vont par la suite ouvrir
un show room sur Paris. Le but de la Slick est qu'en trois ans elles passent
à une foire plus importante comme la Fiac. Chaque année la Slick
recherche environ 50 nouvelles galeries.
Votre sentiment sur l'édition 2009 ?
Cette année, nous avons eu moins de visiteurs que
l'année dernière. En effet, l'année dernière, les
visiteurs sont aussi venus pour découvrir le
« 104 ».
A votre avis, la France a-t-elle mieux vécu la crise
que l'Angleterre ou les Etats-Unis ?
Je n'ai pas trop ressenti la crise. J'ai eu en effet un peu
peur en début d'année mais très vite nous avons ressenti
un dynamisme.
Que comptez-vous faire pour l'édition 2010 ?
Nous allons créer une nouvelle foire, Chic Dessin qui
va remplacer Slick dessin et à l'automne Chic Design.
Interview Renaud Siegmann
Journaliste
Qu'elle est à votre avis la place des foires dans le
marché de l'art ?
Permet aux foires nationales, régionales de
réunir les galeries, permet des échanges et de créer une
tension dans un moment donné.
C'est un moment incontournable, le moment d'appel pour le
public.
Que représentent pour les galeries les
foires ?
Les foires permettent aux galeries de réaliser d'¼
à ¾ de leur chiffre d'affaires. Il n'y a pas forcément de
répercussion directe mais cela permet de créer un contact avec de
nouveaux collectionneurs.
Comment situez-vous la Fiac par rapport aux autres foires
internationales ?
Bâle est la première foire internationale. Tout
au long de l'année, il y a des foires dans le monde entier, en
février, Arco à Madrid, en avril, Art Brussels et Art Paris, en
juin, Art Basel, en septembre, Art Forum à Berlin et en octobre, la
Fiac.
La Fiac demeure une foire importante. Depuis cinq ans la Fiac
est revenue sur le devant de la scène et depuis deux ans elle est
même devenue la plus grande foire européenne et la seconde
internationale après Bâle.
En ce temps de crise participer à une foire
permet-il de vendre plus facilement et la France vit-elle mieux la crise
que l'Angleterre ou les Etats-Unis ?
Frieze est le concurrent direct de la Fiac. La Grande-Bretagne
est au deuxième rang dans le marché de l'art international.
Le côté glamour de Frieze s'est effondré
avec le coté pop star et la bulle spéculative des années
1990. La France n'a jamais pu surfer sur cette vague pour des raisons
économiques. Mais la France peut rivaliser avec Londres car Paris est la
ville de l'histoire de l'art, de la culture.
Paris est plus une place du marché de l'art prudente.
On souhaite réinvestir sur des choses plus sures. Retour à une
clientèle plus institutionnelle, qui souhaite plus investir dans l'art
que jouer avec les valeurs de la bourse.
Que pensez-vous des foires off tel Slick, Show Off ou Art
Elysées ?
Ces foires possèdent un intérêt au moment
de la Fiac, elles se sont greffées autour de cet
événement. Tout le monde ne peut pas être présent
à la Fiac donc les galeries ont ressenti ce besoin d'ouvrir des
« off ».
Ces off permettent aux jeunes galeries sans histoire ni fonds,
de pouvoir être présentées autre part que sur la Fiac
où elles ne peuvent être acceptées. La Fiac crée un
engouement, ces foires jouent sur la « branchitude » de
Paris et de la Fiac.
Les foires sont-elles devenues un moyen incontournable pour
les galeries ?
C'est en fonction de leur clientèle, si les galeries
ont des collectionneurs qui ne vont pas sur les foires et seulement en galerie,
elles peuvent se permettre de ne pas être présents sur les foires.
Même les plus grandes galeries, les plus reconnues
participent toujours aux foires. Par exemple à la Fiac, elles ont
créé cette année un projet moderne où
étaient présentes les dix meilleures galeries au monde
présentant les plus grands chefs d'oeuvre de l'Art Moderne.
Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant
de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?
Il y a déjà trop de foires, environ 700 foires
dans le monde entier. Cette concentration donne la primauté à la
qualité des foyers de création.
Le prix Marcel Duchamp a-t-il un impact pour les
nommés ?
Le gagnant va recevoir un prix, et être exposé au
Centre Pompidou. Ce prix permet d'intéresser les médias aux
artistes français.
Que pensez-vous du rôle des
institutions ?
L'État a pris conscience de l'importance du
marché de l'art. Avant, l'État était en dehors du
marché de l'art, il y avait une méfiance réciproque. Les
institutions reconnaissent que le marché à un rôle, on ne
peut pas occulter le marché dans la fabrication du goût.
Les grandes expositions ont familiarisé le public avec
l'art. Ces deux milieux veulent se rapprocher mais le marché est
motivé par ce qui est nouveau, par l'effervescence à l'inverse
des institutions.
Interview Isabelle Vierget-Rias
Conseillère aux Arts Plastiques au
DRAC
Comment s'organisent les achats lors des
foires ?
La Direction Générale avec le Centre National
des Arts Plastiques ainsi que le FNAC se déplace avant l'ouverture
à la Fiac.
Une première commission est organisée
après une visite des stands, une seconde commission est faite pour
définir les achats.
Mais, avant même l'ouverture de la Fiac, des inspecteurs
et la commission font un travail en amont auprès des galeries.
Comment sont sélectionnées les
oeuvres ?
La commission qui est élue pour trois ans va acheter
à la fois des oeuvres d'artistes français dans des galeries
étrangères, des artistes étrangers dans des galeries
françaises... il y a un grand équilibre dans la
répartition des achats.
Quel est l'impact des foires dans le marché de
l'art ?
Il est certain que les foires ont permis de développer
l'Art Contemporain. Le public qui n'osait pas aller dans les centres d'art, les
musées, va se sentir plus à l'aise dans une foire.
Que pensez-vous des foires
« Off » ?
Par exemple à Bâle il y a trente-six foires
« Off ». Il est vrai que cette multiplication a
entrainé un discours sur l'Art Contemporain mais il est difficile de
réussir à tout faire en si peu de temps.
La crise a-t-elle déstabilisé le
marché de l'art ?
Cette année, il y a eu tout de même des ventes et
achats mais bien sûr pas de la même ampleur qu'en 2005, 2006 ou
2007.
Il ne faut pas oublier que les galeries sont tout de
même toujours là.
Quel l'impact d'une participation à une
foire ?
C'est une reconnaissance de pouvoir être présent
sur une foire. Cette participation permet de créer une nouvelle
clientèle, un réseau avec d'autres marchands internationaux.
Interview Loïc Chambon
Assistant Galerie Michel Rein
(Représentant de Saâdane Affif prix Marcel Duchamp
2009)
Pourquoi avez-vous choisi de participer à la
Fiac ?
Nous participons à la Fiac depuis pratiquement la
création de la galerie à Tours en 1994. La Fiac est la foire
d'Art Contemporain français, il est très important pour nous d'y
participer.
Que vous apporte la participation à la
Fiac ?
Cette participation nous permet de fidéliser nos
collectionneurs. En général les personnes qui achètent sur
la Fiac reviennent ensuite à la galerie.
Comment situez-vous la Fiac par rapport aux autres foires
internationales ?
La Fiac a gagné en qualité, elle peut
désormais concurrencer des foires internationales telle Frieze, Armory
Show. Elle se place en tête des foires internationales avec Bâle.
Selon les journalistes, cette année est
l'année de renaissance de la Fiac. Comparée à Frieze, Bale
ou Armory Show, Paris a t-il retrouvé sa place sur le marché de
l'art international ?
Cette année la Fiac a été une bonne foire
en terme de qualité et de galeries présentes. On a même
préféré la Fiac à Frieze.
Comment Saâdane Afif a-t-il été
sélectionné pour le prix Marcel Duchamp ?
Le prix Marcel Duchamp a été crée par
l'Adiaf qui regroupe environ deux cents collectionneurs français. Ces
collectionneurs reçoivent une sélection de trente artistes et en
choisissent quatre. Les quatre artistes les plus cités sont ensuite
nommés pour le prix.
Quel a été l'impact pour vous et votre
artiste de recevoir le prix Marcel Duchamp ?
L'artiste gagnant va recevoir une somme d'argent qui va lui
permettre de créer ses oeuvres mais aussi le prix. Ce prix est reconnu
à la fois au niveau national et européen. Il sera ensuite
exposé au centre Pompidou à l'espace 315.
La galerie, dès la nomination d'un de ses artistes va
gagner en visibilité, en reconnaissance. La valeur de son travail sera
récompensée.
L'année dernière déjà un de nos
artistes a été nommé pour le prix Marcel Duchamp :
Didier Marcel.
Que vous apporte la Fiac, en êtes vous
satisfait ?
La Fiac nous apporte une visibilité. La participation
à une foire engrange est un investissement important. La Fiac est l'une
des foires les plus chères en terme de participation. Il est vrai que
pour rentrer dans nos frais il faut vendre pendant la foire.
Par rapport aux autres foires étrangères
auxquelles nous participons, Art Brussel, Bâle, Vienne il est moins
couteux de participer à une foire en France : pas de frais de
transport, d'hôtel...
Interview Jean-Pierre Bruaire
Directeur Granville Gallery
A quelles foires avez-vous participé ?
En 2008 nous avons participé à Slick et en 2009
à Art Paris. A Slick, nous avons présenté de jeunes
artistes émergents alors qu'à Art Paris nous avons
sélectionné des artistes plus confirmés. Le choix des
artistes se fait par rapport à la foire.
Quelle a été l'impact de cette
présence sur les foires ?
Etant en Province, nous n'avons pas pu fidéliser de
clientèle. Ces nouveaux contacts faits pendant la foire demeurent ceux
de la foire.
Au contraire, pour les galeries parisiennes, c'est une
vitrine, ainsi elles peuvent amener cette nouvelle clientèle dans leur
galerie.
Que vous apporte alors cette participation ?
La foire permet de donner une aura à la galerie. Il
faut bien choisir la foire à laquelle nous participons par rapport aux
collectionneurs que nous voulons toucher. C'est pour cela que la Slick nous
correspond le mieux.
Est-ce réellement rentable de participer à
une foire ?
En plus du coût de la foire, il ne faut pas oublier le
dossier d'inscription pour lequel il faut aussi payer.
La Slick a été intéressante à ce
niveau, contrairement à Art Paris où nous étions en pleine
crise.
Interview Audrey Bazin,
Assistante Galerie Vieille du temple
(Contacté par e-mail)
Pourquoi avez-vous choisi de participer à une foire
Off et particulièrement Art Elysées ?
Car nous avons apprécié le concept que M.
Baudouin-Lebon nous avait exposé.
Art Elysées, foire nationale ou
internationale ?
Je pense que l'important est de défendre la
scène française (que les journaux disent, et le milieu de l'art
en général d'ailleurs, trop peu défendue et
représentée), en donnant la priorité aux galeries
françaises pour se démarquer de la Fiac qui oublie trop que nous
sommes à Paris et qu'il y a des galeries françaises de grande
qualité. Mais nous avons tout de même grandement
apprécié la présence de galeries étrangères
qui insufflent une énergie différente.
Selon les journalistes cette année est
l'année de renaissance de la Paris. Comparé à Frieze, Bale
ou Armory Show Paris a t-il retrouvé sa place sur le marché de
l'art international ?
Pas encore...
Comment sélectionnez vous les artistes que vous
présentez sur les foires et leur représentation sur les
foires a t-elle un impact pour eux ?
Nous les sélectionnons en fonction de l'impact que leur
travail aura sur le public.
La foire a t elle plutôt un intérêt en
tant que relations publiques ou est-ce un réel lieu de
commerce ?
Les deux. L'un étant aussi important que l'autre.
Par rapport au coût de la foire, est-ce rentable
?
Non.
Quelle est la part relative des ventes lors des foires par
rapport aux ventes en galerie ?
Cela représente peu...
A votre avis la France a t-elle une réelle place
dans le marché de l'art international ?
Minime...
Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant
de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?
Non, il y a une réelle synergie qui se met en place,
qui ne peut qu'aller dans notre sens.
Interview Jean-Jacques le Berre,
Directeur Galerie Porte Avion
(Contacté par email)
Pourquoi avez-vous choisi de participer à une foire
Off ?
Nous avons choisi de participer à une foire dite
« off » car le format de la Fiac ne nous convient pas.
Avez-vous pensé à ouvrir une succursale à
Paris ?
Pensé oui, envisagé non.
La foire a-t-elle plutôt un intérêt en
tant que relations publiques ou est elle un réel lieu de
commerce ?
Les deux
Par rapport au cout de la foire, est-ce
rentable ?
Non
Quelle est la part relative des ventes lors des foires par
rapport aux ventes en galerie ?
Sur cinq jours nous vendons l'équivalent de 3 mois
d'exploitation
Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant
de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?
Un inconvénient sans aucun doute.
Interview JTM Gallery
(Contacté par e-mail)
Pourquoi avez-vous choisi de participer à une foire
Off et particulièrement la Slick?
L'envie d'appartenir à un groupe, de faire un projet
commun.
La foire a-t-elle plutôt un intérêt en
tant que relations publiques ou est-ce un réel lieu de
commerce ?
Les deux, mais le vrai travail est principalement les
relations publiques, savoir attirer le client et le suivre après.
Par rapport au coût de la foire, est-ce rentable
?
Oui, très rentable.
Quelle est la part relative des ventes lors des foires par
rapport aux ventes en galerie ?
50/50
Pour l'avenir allez vous continuez à participer
à la Slick ou souhaiteriez vous changer ?
Je pense vouloir intégrer une plus grande foire.
Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant
de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?
Un inconvénient !
Interview Marie Maleville
(Contacté par email)
Pourquoi avez-vous choisi de participer à une foire
Off et particulièrement Slick ?
Car c'est un peu l'antichambre de la Fiac.
Avez-vous l'intention de participer à d'autres
foires ?
Oui, Slick dessin, Art Brussels.
Comment sélectionnez vous les artistes que vous
présentez sur les foires ?
Fréquentation des milieux artistiques depuis 2 ans.
Recherche de jeunes artistes dans les écoles d'art.
Selon les journalistes cette année est
l'année de renaissance de la Paris. Comparé à Frieze, Bale
ou Armory Show, Paris a t-elle retrouvé sa place sur le marché de
l'art international ?
Je ne sais pas. De mon point de vue, cette foire était
d'une tenue moyenne beaucoup de mélanges etc. Mais le public
semblait avoir une vision positive du lieu.
La foire a t elle plutôt un intérêt en
tant que relations publiques ou est elle un réel lieu de
commerce ?
Les deux. Mais surtout lieu de communication. Lieu pour
être identifié.
Par rapport au coût de la foire, est-ce
rentable ?
Je ne fais pas mes frais. J'ai vendu un seul artiste, jeune. 5
oeuvres pas chères.
Quelle est la part relative des ventes lors des foires par
rapport aux ventes en galerie ?
C'est équivalent.
Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant
de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?
Avantage. Tout le monde de l'art est là.
20 premiers du Top 500 2009 des artistes par chiffres
d'affairess
Figure 1
Source : ArtPrice, 2009 Tendance du marché de
l'art
20 premiers du Top 100 des enchères
2009
Figure 2
Source : ArtPrice, 2009 Tendance du marché de
l'art
Figure 3
Source : Rapport ArtPrice 2008-2009
Figure 4
Source : Rapport ArtPrice 2008-2009
Figure 5
Illustrations
DRAC
.......................................................................................
p.74
- Exemples d'acquisitions par la Drac en 2005
- Exemples d'acquisitions par la Drac en 2009
- Listes complètes des acquisitions par la Drac en
2009
Prix d'Art
Contemporain.............................................................p.79
- Prix Marcel Duchamp 2009
- Prix Marcel Duchamp 2008
- Prix Marcel Duchamp 2007
- Prix Marcel Duchamp 2006
- Prix Lafayette 2009
Exemples d'acquisitions par la Drac en 2005 :
- Pascal PINAUD, Canevas, 2002
Technique mixte, Galerie Nathalie Obadia, Paris
- Daniel FIRMAN, Excentrique, 2003-2004
Technique mixte, Galerie Alain Gutharc, Paris
- Arik LEVY, Clouds, 2005
Suspension, Galerie Mouvements modernes, Paris
Exemples d'acquisitions par la Drac en 2009 :
-Su Mei TSE, Open Score, 2007
Vidéo couleur avec son, 7'30, Galerie Serge le Borgne,
Paris
- Julien PRÉVIEUX, Lotissement, 2009
Maquettes en stéréolithographie, Galerie Jousse
Entreprise, Paris
- Eva NIELSEN, Camaldules, 2009
Huile, acrylique et sérigraphie sur toile, Galerie
Dominique Fiat, Paris
- David LAMELAS, Film 18, Paris IV. 70, 1970
Film 16mm noir et blanc avec son, 9'16, Galerie Jan Mot,
Bruxelles
- Rachel LABASTIE, Entraves, 2008
Porcelaine, installation murale en 9 éléments,
Galerie LA B.A.N.K., Paris
- Adel ABDESSEMED, Histoire du silence, 2009
Installation, ukulélé dans un cadré
métallique, vidéo couleur, DVIR Galerie, Tel Aviv
Liste complète des acquisitions lors de la FIAC en
2009 :
- Adel ABDESSEMED, Histoire du silence, 2009,
installation, ukulélé dans un cadre
métallique, vidéo couleur avec son de 3s en boucle. DVIR
Galerie, Tel Aviv
- Anne BLANCHET, LXIX, 2000, sculpture murale, plexiglas
incisé, 110 x 110 x 3 cm. Galerie Denise René, Paris
- Susan COLLIS, She falls down, 2009, installation au
sol, dimensions variables. Galerie Franck Elbaz, Paris
- Pascal CONVERT, Souche de Verdun vitrifiée,
2009, bois et cristal et Raymond et Lucie Aubrac autoportrait au
miroir, 2009, diptyque grisaille sérigraphiée sur verre et
teinté, 47 x 68 x 63 cm. Galerie Eric Dupont, Paris
- Koenraad DEDOBBELEER, Earthly Paradise of matter,
2008, bois, métal, peinture, 87 x 60 x 109 cm. Galerie Projecte SD,
Barcelone
- Véronique ELLENA, La Valleuse, 2009,
impression jet d'encre, 90 x 120 cm, 1/5. Galerie Alain Gutharc, Paris
- Maike FREESS, Disco Babylon, 2008, craie, encre,
gouache sur papier, 230 x 125 cm. Galerie Eva Hober, Paris
- Aurélien FROMENT, Pacific Palissades Study,
2008, diptyque, photographies, 31 x 24 cm et 110 x 130 cm. Motive Gallery,
Amsterdam
- Fabien GIRAUD et
Raphaël SIBONI, Friendly Fire, 2008, dvd. Galerie
Hervé Loevenbruck, Paris
- Rachel LABASTIE, Entraves, 2008, porcelaine,
installation murale en 9 éléments, 80 à 130 cm. Galerie LA
B.A.N.K., Paris
- David LAMELAS, Film 18, Paris IV. 70, 1970, Film
16mm, 9'16, n/b avec son. Galerie Jan Mot, Bruxelles
- LANG / BAUMANN, Child Behaviors 3, fibre de verre,
peinture (prototype, édition de 5). Galerie Hervé Loevenbruck,
Paris
- Sirous NAMAZI, Wall object, 2007, silicone couleur,
190 x 45 x 18 cm, pièce unique. Galerie Suzy Schammah, Milan
- Eva NIELSEN, Camaldules, 2009, huile, acrylique et
sérigraphie sur toile, 200 x 150 cm. Galerie Dominique Fiat, Paris
- Jean-Michel OTHONIEL, Sans titre, 2009, 3 monotypes
lithographiques sur feuille d'or, 112 x 81,5 cm (x3) et Collier mica
gris, 2009, verre, 20 x 65 x 18 cm. Galerie Emmanuel Perrotin, Paris
- Julien PRÉVIEUX, Le Lotissement, 2009,
échelle 1/10, 6 maquettes en stéréolithographie, 20 x 20 x
15 cm (chaque). Galerie Jousse Entreprise, Paris
- Su Mei TSE, Open Score, 2007, vidéo couleur
avec son, 7'30. Galerie Serge le Borgne, Paris
- TAROOP et GLABEL, Les belles images de Taroop et
Glabel, 2009, tirages pigmentaires n/b, 47 x 57 cm chaque (12
éléments). Galerie Semiose, Paris
- Claude TETOT, Sans titre, 2009, huile sur toile,
170 x 200 cm. Galerie Jean Fournier, Paris
- Gert & Uwe TOBIAS, GUT 1032, 2009, acrylique
sur papier, 200 x 168 cm. Galerie Rodolphe Janssen, Bruxelles
- Prix Marcel Duchamp, 2009
Saâdane AFIF, Vice de Forme, 2009, marbre, Galerie
Michel Rein
- Prix Marcel Duchamp, 2008
Laurent GRASSO, Sans titre, 2008, film en boucle,
Galerie Chez Valentin, Paris.
- Prix Marcel Duchamp, 2007
Tatiana TROUVÉ, Rock, 2007, pierre de
Fontainebleau et bronze, Galerie Almone Rech, Paris
- Prix Marcel Duchamp, 2006
Philipe MAYAUX, Savoureux de toi de la série
« Savoureux d'elle », 2006, moulages en plâtre,
résine et porcelaine, Galerie Loevenbruck
- Prix Lafayette, 2009
Carol BOVE, Untitled, 2009, collage de papiers, Galerie
Hotel, Londres
Bibliographie
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capitale », Le Journal des Arts, n°311 du 16 au 29
octobre 2009, p.16-18
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Le Journal des Arts, n°311 du 16 au 29 octobre 2009, p.19
AZIMI Roxana, « La Fiac consacre le renouveau du
marché de l'art parisien », Le Monde, (source
internet) 10 octobre 2009
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23 et samedi 24 octobre 2009, p.13
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du marché de l'art », Challenges, n°185 du 22 au
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coulisses de la Fiac », Beaux-Arts magazine,
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venus immanquables, Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305,
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« Le prix Marcel Duchamp », Beaux-Arts
magazine, novembre 2009, BAM 305, p.80-81
LAVRADOR Judicaël, LEQUEUX Emmanuelle & TARIANT
Eric « Prix Marcel Duchamp », Beaux-Arts
magazine, novembre 2006, BAM 269, p.66-67
LEQUEUX Emmanuelle, « FIAC05 »,
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PORTIER Julie, « Le centre dans tous ses
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RAMADE Bénédicte, « Le Grand Palais
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RAMADE Bénédicte, « Les stars de
demain jouent dans la Cour Carrée », L'oeil,
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RÉGNIER Philippe, « Une dimension
expérimentale », Le Journal des Arts, n°311 du
16 au 29 octobre 2009, p.23
SAUSSET Damien, « Vive la Fiac ! »,
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p.206-207
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TARIANT Eric, « Art Businnes entretien avec Judith
Benhamou-Huet », Beaux-Arts magazine, octobre
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TARIANT Eric « Foires Off »,
Beaux-Arts magazine, novembre 2006, BAM 269, p.70
de WAVRIN Isabelle, « La Fiac à pas de
géant », Beaux-Arts magazine, octobre 2007,
BAM 280, p.53-83
de WAVRIN Isabelle, « La Fiac 2009 riche et
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BAM 305, p.61
Le guide 2007 du marché de l'art, Le Figaro
& Beaux Arts magazine, Hors série
Le guide 2008 du marché de l'art, Le Figaro
& Beaux Arts magazine, Hors série
Le guide 2009 du marché de l'art, Le Figaro
& Beaux Arts magazine, Hors série
· Littérature spécialisée
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Le marché de l'art contemporain 2007/2008, Le
rapport annuel Artprice
Le guide du collectionneur 2009, Le figaro et
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BENHAMOU-HUET Judith, Art business : les dessous du
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BENHAMOU-HUET Judith, Art Business 2, Paris,
Assouline, 2007
BOURRIAUD Nicolas, PRADEL J-L, TRONCY Eric, Qu'est ce que
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Dominique, Le marché de l'art contemporain : prix et
stratégies, Paris : la documentation française, 1991
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stratégies, la documentation française, 1991
SCHMITT Jean-Marie, Le marché de l'art, La
documentation française, 2008
· Emission radiophonique
BEDOUET Alain, Fiac 2009 : questions sur la peinture
contemporaine, la sculpture, la photographie, le marché de l'art, les
artistes et les collectionneurs... invités : MENNOUR Kamel,
Galeriste à Paris (téléphone), BOURRIAUX Nicolas,
Commissaire d'exposition, Ecrivain et Critique d'art, qui va publier "Pour une
esthétique de la globalisation" aux Editions Denoël, LAVIER
Bertrand, artiste plasticien, SIMEONE Christine de France Inter, France Inter,
Le téléphone Sonne, vendredi 23 octobre 2009
· Sites internet
www.artelysees.fr
www.artprice.com
www.cutlog.org
www.evene.fr
www.fiac.fr
www.franceinter.fr
www.frieze.com
www.slick-paris.com
* 1 Foire internationale d'Art
Contemporain
* 1 BOUSTEAU Fabrice,
CORRÉARD Stéphane, MOISDON TREMBLEY Stéphanie et WARVIN
Isabelle « Anniversaire ou enterrement ? », Beaux-Arts
n°233, octobre 2003, p.3-6
* 2 de BURE Gilles,
« Le luxe s'expose », Beaux-Arts Magazine,
n°269, novembre 2006, p.103-105
* 3 de BURE Gilles,
« Le luxe s'expose », Beaux-Arts Magazine,
n°269, novembre 2006, p.103-105
* 4 Young Curators invitational
* 5 Leader mondial de
l'information sur le marché de l'art
* 6 FRAYSSE Bertrand,
« La Fiac installe Paris au centre du marché de
l'art », Challenges n°185-22 octobre 2009, p20-22
* 7 AZIMI Roxana,
« Vent d'optimisme sur la capitale », Le journal des
arts n°311, 16 au 29 octobre 2009, p16-18.
* 8 Les 14 galeries
sélectionnées sont : Balice Hertling (Paris), Catherine
Bastide (Bruxelles), Lucile Corty (Paris), Ellen de Bruijne (Amsterdam), Vilma
Gold (Londres), Herald Street (Londres), Hotel (Londres), Iris Kadel
(Karlsruhe), Karma International (Zürich), Monitor (Rome), Motive Gallery
(Amsterdam), Nogueras-Blanchard (Barcelone), Schleicher&Lange (Paris).
* 9 BOUSTRAU Fabrice,
CORRÉARD Stéphane, MOISDON TREMBLEY Stéphanie et de WAVRIN
Isabelle, « Anniversaire ou enterrement », Beaux-Arts
magazine, octobre 2003, BAM 233, p.3-6
* 10 de WAVRIN
Isabelle, « La Fiac 2009 riche et
brillante », Beaux-Arts magazine, novembre 2009,
BAM 305, p.61
* 11. SAUSSET Damien,
« Vive la Fiac ! », Connaissance des Arts,
n°676, novembre 2009, p.125-135
* 12 AZIMI Roxana,
« Vent d'optimisme sur la capitale », Le journal des
arts n°311, 16 au 29 octobre 2009, p16-18
* 13 AZIMI Roxana,
« Le off donne de la voix », Le journal des arts
n°311, 16 au 29 octobre 2009, p19
* 14 BOYER GUY,
« Frieze détrônée par la Fiac »,
Connaissance des arts, (source internet) 20 novembre 2009
* 15 Produit intérieur
brut
* 16 Turner Prize
* 17 LEQUEUX Emmanuelle,
« En France, l'Art Contemporain se prend au jeu des prix »,
Le Monde, 25.12.09
* 18 DRAC
* 19 FNAC
* 20 Liste complète et
visuels de certaines acquisitions en annexe p. 74 à 78
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