CONCLUSION
Les problèmes de la violence en éducation et des
conflits scolaires sont devenus si récurrents qu'il devient aujourd'hui
plus qu'important d'y réfléchir afin de saisir la dynamique de
leur production. En outre, nul ne doutera du fait que la fluidité de la
communication entre enseignants et élèves reste le premier
ingrédient dans la formation d'un citoyen « sain,
équilibré et épanoui dans toutes les
dimensions ». Ainsi, les conflits scolaires sapent la
communication et influencent négativement la qualité de
l'éducation. C'est dans ce cadre que nous avons entrepris une
étude qui se penchait sur une pratique perçue comme étant
un vecteur de la violence en éducation et des conflits scolaires : les
punitions corporelles.
Notre recherche avait pour objectif de ressortir les
facteurs qui amènent les enseignants à user des punitions
corporelles à l'école bien que ce soit explicitement interdit
dans la législation scolaire. Elle a été menée dans
l'inspection pédagogique Lomé-Ouest, spécifiquement dans
quatre établissements scolaires.
Pour atteindre notre objectif, nous avons administré
un questionnaire à un échantillon de soixante (60) enseignants.
Les données recueillies ont été dépouillées
et traitées à l'aide des logiciels Epidata et SPSS.
Après l'analyse, les résultats auxquels
nous sommes parvenus montrent que :
- La plupart des enseignants qui utilisent les PC pensent que
les punitions aident l'élève à fournir plus d'effort
puisque « nul n'aime la douleur ».
- La plupart des enseignants pensent que les PC sont les plus
à même d'aider l'enseignant à maîtriser la classe
puisque celles-ci disciplinent l'élève.
- La majorité des enseignants se représentent
les PC comme étant le remède le plus efficace à la
paresse. Pour eux celles-ci amènent l'élève à mieux
travailler.
- La grande majorité des enseignants usant les PC
utilisent la méthode pédagogique traditionnelle.
Les facteurs que nous avons relevés au
début de l'étude via nos hypothèses sont réellement
celles qui expliquent cette bravade de la règlementation. Notre
étude a bien ainsi confirmé nos hypothèses de
départ. Mais nous estimons que ce ne sont pas là tous les
facteurs.
Dans ce cadre, d'autres études toujours dans ce
domaine pourront amener à déceler d'autres facteurs. On pourra
ainsi mener une étude sur le lien entre les conditions
socioéconomiques des enseignants et l'usage des punitions corporelles,
sur l'histoire personnelle des enseignants et l'usage des PC. Ces études
pourront permettre de mettre en lumière d'autres facteurs qui n'ont pu
être découverts dans cette étude. On peut, en outre,
conduire des études systématiques et transdisciplinaires sur
l'historique des punitions dans la société togolaise,
l'inventaire des punitions utilisées dans la société
togolaise, l'impact des punitions corporelles sur le comportement à long
terme de l'enfant, le lien entre l'usage des punitions et la violence sociale,
etc. Toutes ces études, menées, seront d'une grande contribution
pour la compréhension du domaine des punitions, un domaine mal
maîtrisé, truffé de préjugés et de non-dits,
un domaine tabou.
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