4.2.3 Simulations avec les données du PCI-Afrique
par regroupements régionaux économiques
Pour réaliser les simulations, nous partons de
l'équation d'équilibre macroéconomique ci-après
:
PIB = C + FBCF + S + X
- M (4.15)
où:
- PIB représente le produit intérieur brut;
- FBCF est la formation brut du capital fixe; - S désigne
la variation de stock;
8Prendre la peine
après avoir lancéchaque méthode de supprimer les nouvelles
feuilles créées. La partie de l'application concernant la
méthode EKS le fait automatiquement par un clic droit sur l'une des
feuilles du classeur et par un choix successif de l'option « Supprimer
»
Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA
Kochikpa Norbert
- X représente les exportations et M les importations.
Il est indispensable de remarquer que les dépenses de
consommation constituent notre variable de choc. En effet, il n'est pas
possible à l'étape actuelle du PCI-Afrique d'apprécier
l'influence des autres composantes du PIB sur les PPA en raison de la non
disponibilitédes données les concernant. Mieux, les travaux sont
en cours pour connaître les prix liés aux positions
élémentaires qui les composent. Dans ces conditions et au regard
des analyses faites à la section (3.2.1.3, page 38), il est important
d'évaluer, à partir de l'équation (4.15) ci-dessus, la
proportion dans laquelle varient les dépenses de consommation suite
à une hypothèse de réduction en valeur des importations
dans une proportion t en vue de la résorption du déficit
commercial de chacun des pays participants au programme de comparaison.
Ainsi, d'après la relation comptable (4.15) qui
précède, la valeur des importations s'ob-tiennent comme suit :
M = C + FBCF + LS + X -
PIB (4.16)
En posant M' = M (1 - t)
et en remplaçant M par son expression, on obtient une nouvelle relation
définie par :
M' =
(1-t)C+(1-t)X+(1-t)[FBCF+LS-PIB]
(4.17a)
=
C-tC+X-tX+(1-t)[FBCF+LS-PIB]
(4.17b)
Sur la base de l'expression (4.17b), nous pouvons conclure que
toute réduction de la balance commerciale dans une proportion t engendre
une baisse proportionnelle des dépenses de consommation. A
présent, nous allons passer aux simulations des PPA dans les deux blocs
régionaux choisis à cet effet et ce, sur la base de
l'hypothèse fondamentale de réduction du déficit
commercial retenue à l'issue des analyses en composantes principales.
4.2.3.1 Simulations des parités de pouvoir
d'achat au sein de l'UEMOA
A l'aide de l'application développée sous Excel,
il a étépossible de simuler les parités de pouvoir d'achat
et d'apprécier leur sensibilitéquant aux différents chocs
réalisés sur les
Thème : L'impact de la structure du PIB sur les
PPA : Une approche par les simulations 60
Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA
Kochikpa Norbert
dépenses de consommation. Le paragraphe qui suit
présente les effets d'une baisse de 1% des importations au sein de
l'UEMOA.
4.2.3.1.1 Scénario n° 1 : Baisse
des importations de 1% au sein de l'UEMOA
Cette baisse des importations va entraîner une
chûte équivalente des dépenses de consommation
(confère équation 4.17b) et, en vertue de l'hypothèse de
base, tous les pays de l'UEMOA s'aligneront sur cette décision pour
réduire leurs dépenses de consommation respectives
proportionnellement à ce taux. Mais force est de constater que la
structure du PIB en terme de proportion reste le même que la structure
initiale; ce qui fait qu'on obtient des parités de pouvoir d'achat pour
la consommation égale aux parités initiales qui se
présentent comme suit :
TAB. 4.1 - Parités de r'eférence de
consommation
Référence 2005
|
Bénin
|
Burkina-Faso
|
Côte-d'Ivoire
|
Guinée-Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
0,971682
|
0,919968
|
1,146756
|
1,030502
|
0,943848
|
0,829922
|
1,140894
|
0,975318
|
Source : Calculs de l'auteur
Les résultats de deux autres scénarii (baisse
des importations de 5% et de 10%) produisent des parités similaires
à celles du tableau (4.1) en raison de la constance de la structure qui
résulte du fait que les pays répercutent la baisse des
importations, de façon collective, sur les différentes rubriques
du poste « Dépenses de consommation ». Pour appréhender
efficacement cette influence de la structure du PIB sur les PPA, nous allons
recourir, comme c'est mentionnéplus haut, à des études de
cas de deux pays : la Côte d'Ivoire au sein de l'UEMOA et le Cameroun au
sein de la CEMAC tout en restant dans l'optique d'une résorption des
déficits commerciaux.
4.2.3.1.2 Effets d'une baisse de 1% des importations
de la Côte-d'Ivoire sur
les PPA des autres pays de l'UEMOA
Contrairement aux résultats des simulations
précédentes, une décision unilatérale d'un pays,
comme par exemple le cas de la Côte-d'Ivoire, dans l'hypothèse que
les autres pays maintiennent constante la structure de leur PIB, engendre des
variations moins proportionnelles des parités de pouvoir d'achat comme
le montrent les résultats consignés dans le tableau
ci-après:
Thème : L'impact de la structure du PIB sur les
PPA : Une approche par les simulations 61
Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa
Norbert
TAB. 4.2 - Sensibilitédes PPA à la structure
du PIB de la Côte-d'Ivoire
|
Référence 2005
|
Simulations
|
Sensibilité(%)
|
Bénin
|
0,971682
|
0,971669
|
-0,001324
|
Burkina-Faso
|
0,919968
|
0,919951
|
-0,001887
|
Côte-d'Ivoire
|
1,146756
|
1,146716
|
-0,003513
|
Guinée-Bissau
|
1,030502
|
1,030504
|
0,000220
|
Mali
|
0,943848
|
0,943839
|
-0,001028
|
Niger
|
0,829922
|
0,829945
|
0,002828
|
Sénégal
|
1,140894
|
1,140918
|
0,002088
|
Togo
|
0,975318
|
0,975349
|
0,003229
|
Source : Calculs de l'auteur
A présent nous allons évaluer les effets d'une
baisse des importations du Cameroun sur les autres pays de la région
CEMAC.
4.2.3.1.3 Effets d'une baisse de 1% des importations du
Cameroun sur les PPA des autres pays de la CEMAC
Les résultats du deuxième scénario pour
évaluer l'influence de la structure du PIB sur les parités de
pouvoir d'achat au sein de la CEMAC sont consignés dans le tableau que
voici:
TAB. 4.3 - Sensibilitédes PPA à la structure
du PIB du Cameroun
|
Référence 2005
|
Simulations
|
Sensibilité(%)
|
Cameroun
|
0,845382
|
0,845322
|
-0,007164
|
Congo
|
1,056497
|
1,056424
|
-0,006884
|
Gabon
|
1,210914
|
1,210830
|
-0,006940
|
Guinée-Equatoriale
|
1,052433
|
1,052351
|
-0,007802
|
Centrafrique
|
0,922705
|
0,922626
|
-0,008539
|
Tchad
|
0,944602
|
0,944535
|
-0,007065
|
Source : Calculs de l'auteur
En effet, les résultats présentés dans
les tableaux (4.2 et 4.3) révèlent d'une manière ou d'une
autre que les parités de pouvoir d'achat ne sont pas sensibles à
la structure des dépenses du produit intérieur brut. En effet,
les sensibilités simulées sont toutes inférieures
Thème : L'impact de la structure du PIB sur les
PPA : Une approche par les simulations 62
Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa
Norbert
en valeurs absolues à l'intensité(1%) du choc
qui les induit : Ce qui permet de vérifier l'hypothèse de
recherche formulée à la section (0.3.1, page 6). Cet
état de chose témoigne également de la robutesse des
méthodes Eltétö-Kvöes-Szuc (EKS) et Geary-Khamis (GK)
et permet de se faire une idée de l'ampleur des effets de la structure
du PIB sur les PPA.
Dans le cas du scénario n° 1, on
remarque que toute modification de la structure du PIB de la Côte
d'Ivoire, consécutive à une baisse de 1% des importations
provoque une baisse de la paritédes pays comme le Bénin, le
Burkina-Faso, le Mali ainsi que la Côte d'Ivoire elle-même alors
que les autres nations comme le Togo, le Sénégal, le Niger et la
Guinée-Bissau enregistrent une légère hausse de leurs
parités. La Côte d'Ivoire connaît la baisse la plus
prononcée (0,0035%) tandis que le Togo enregistre la hausse la plus
élevée (0,0032%).
D'une manière analogue, les calculs du scénario
n° 2, tout en soulignant la non influence de la structure du
PIB sur les PPA véhicule le message selon lequel toute variation dans
les composantes du PIB du Cameroun entraînerait une baisse des
parités du Cameroun d'une part et de celles de tous les autres pays de
la CEMAC d'autre part. La sensibilitéla plus forte est
réalisée en Guinée-Equatoriale soit environ 0,0078% et
celle la plus basse au Congo-Brazaville et est de l'ordre de 0,0069%. Une
hausse des parités de pouvoir d'achat contribue à
améliorer le bien-être; à l'opposé, une baisse
fut-elle légère constitue un indice de
détérioration de bien-être social.
Les deux scénarii réalisés ci-dessus
peuvent être analysés comme une erreur commise sur les
importations donc sur les composantes du PIB, en l'occurrence la balance
commerciale (exportations nettes); en tant que tel, les résultats
obtenus peuvent être perçus comme étant les effets d'une
marge d'erreur sur la structure du PIB évaluée à 1% des
importations. Dans ces conditions, les sensibilités calculées
plus haut représentent les effets d'une imprécision de l'ordre de
1% de la structure du PIB. Leurs niveaux relativement faibles témoignent
alors de la non influence sur les parités de pouvoir d'achat des erreurs
commises sur certaines composantes du PIB. Ainsi, les mesures erronées
dont fait l'objet certaines composantes du PIB du fait essentiellement d'une
informalisation accentuée des économies africaines et des
pratiques peu orthodoxes en comptabiliténationale ne seraient pas de
nature à discréditer les parités de pouvoir d'achat
auxquelles elles donnent lieu. Mieux les PPA seraient donc
préservées, à l'opposédes taux de change, des
fluctuations économiques et pourraient être
considérées de ce fait comme des convertisseurs spatiaux
très robustes pour induire des variations de niveaux de vie acceptables
dans le temps et dans l'espace.
Thème : L'impact de la structure du PIB sur les
PPA : Une approche par les simulations 63
Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa
Norbert
Cependant, il serait souhaitable de poursuivre les efforts de
renforcement de capacitédes systèmes statistiques nationaux,
amorcés dans le cadre du PCI-Afrique; ce qui permettrait
d'améliorer sensiblement la qualitédes données
statistiques du continent afin de donner aux parités de pouvoir d'achat
toute la place qui est la leur dans le système de comparaison
internationale. En outre, ces avancées permettront, à ne point en
douter, d'obtenir des PPA plus pertinentes qui éliminent les biais
autres que ceux liés aux prix et qui conduisent de ce fait à des
indicateurs socio-économiques reflétant les
réalités de l'économie ainsi que les situations sociales
qu'elles permettent d'appréhender. Ce faisant, on prend certainement des
décisions idoines face aux différents problèmes de
developpement.
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