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Déterminants de la pluriactivité au Cameroun

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par Norbert et Edouard ASSOGBA et KALAWA
Institut sous régional de statistique et d'économie appliquée de Yaoundé - Statisticien économiste 0000
  

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Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

(CEMAC)

INSTITUT SOUS REGIONAL DE STATISTIQUE ET D'ECONOMIE APPLIQUEE

(ISSEA)

Organisation internationale

BP 294 YAOUNDÉ CAMEROUN Tel: (237) 22 22 01 34

DETERMINANTS DE LA PLURIACTIVITE

AU CAMEROUN

GROUPE DE TRAVAIL

Réalisé par :

Norbert Kochikpa ASSOGBA

~

Edouard KALAWA

Sous la direction de :

M. Kobert NGONThE
Ingénieur 5tatisticien Economiste

6me

Directeur cles E tucl es clu 3 Cycle

Juin 2008

DETERMINANTS DE LA PLURIACTIVITE AU CAMEROUN

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 3

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Résumé

La pluriactivitéest une réalitéqui apparaît aujourd'hui comme un filet de sécuritésociale en ce sens qu'elle permet d'atténuer la pauvretéà travers une diversification des sources de revenu. A ce titre, il est important d'en connaître les déterminants et d'esquisser quelques caractéristiques d'un individu pluractif. Ce travail s'inscrit dans ce cadre et permet de retenir essentiellement trois classes de pluriactif à savoir les pluriactifs du secteur informel agricole, vivant en milieu rural et ayant majoritairement le niveau primaire; les pluriactifs salariés des secteurs public et privéformel et enfin les pluriactifs du secteur informel non agricole vivant en milieu urbain et exerçant un emploi indépendant. Aussi retenons-nous que le temps consacréà l'activitéprincipale et le revenu qui en découle ne pourraient être considérés comme des facteurs déterminants dans la décison d'exercer plusieurs emplois secondaires. Cependant, la situation matrimoniale, le milieu de résidence, le niveau d'instruction apparaissent, entre autres, comme des facteurs pertinents dans le choix de participer aux emplois secondaires.

Mots clés Pluriactivité, emploi secondaire, actif occupé, secteur informel

1Avertissement L'Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce document. Ces opinions doivent être considérées comme propres à ses auteurs.

Remerciements Nous exprimons notre profonde gratitude et adressons nos sincères remerciements à Monsieur Robert NGONTHE, Directeur des Etudes du 3ème Cycle à l'ISSEA et à Monsieur CHASSEM T. Narcisse, Ingénieur Statisticien Economiste pour leurs pertinentes remarques dans la réalisation de ce travail.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 4

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Table des matières

Résumé3

1 Introduction 6

2 Revue de littérature 8

3 Méthodologie 11

3.1 Importance des emplois secondaires 11

3.2 Profil des pluriactifs au Cameroun 11

3.3 Modèle de participation aux emplois secondaires 12

3.4 Source de données 15

3.5 Définition de la population cible et du taux de pluriactivité 16

4 Présentation des résultats 16

4.1 Analyse descriptive de la pluriactivitéet des emplois secondaires 16

4.1.1 Pluriactivité 16

4.1.2 Emplois secondaires 19

4.2 Croisements entre les variables 23

4.3 Analyse factorielle et Classification Ascendante Hiérarchique 24

4.3.1 Analyse en Correspondances Multiples (ACM) 24

4.3.2 Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) 25

5 Estimations économétriques de la pluriactivité27

5.1 Présentation des estimations2 27

5.2 Interprétation des résultats 30

5.2.1 Analyse des résultats de l'équation de revenu 30

5.2.2 Analyse des résultats de la participation aux emplois secondaires . . . 31

6 Conclusion 33

Références 35

Annexes 37

2Pour plus de détails sur la significativitédes résultats, se référer aux tableaux n°14, 15 et 16 en annexes. On rappelle tout de même que les résultats sont statistiquement significatifs au seuil de 5% lorsque la valeur de la statistique »z-loi normale» est supérieure à 1,96 en valeur absolue.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 5

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Liste des tableaux

1 Caractéristiques de position et de dispersion des pluriactifs 17

2 Temps en heures consacréà l'activitéprincipale 18

3 Temps en heures consacréà la pluriactivité 18

4 Répartition régionale de la pluriactivitéselon le milieu de résidence 19

5 Légalitéd'exercice dans l'emploi secondaire 21

6 Distribution de la pluriactivitéselon le milieu, le sexe et l'âge 23

7 Distribution de la pluriactivitéselon le milieu, le sexe et le niveau d'instruction 24

8 Décomposition de l'inertie 26

9 Estimation de l'équation de revenu principal 28

10 Estimation Probit de la participation aux emplois secondaires 29

11 Test d'égalitédes moyennes d'âge entre les hommes et les femmes 37

12 Résultats de l'estimation en deux étapes de Heckman 37

13 Résultats de l'estimation en deux étapes de Heckman (Suite) 38

14 Résultats de l'estimation du revenu principal 38

15 Estimation Probit de la participation aux emplois secondaires 39

16 Estimation des effets marginaux de la participation aux emplois secondaires . 39

Table des figures

1 Répartition des pluriactifs selon le sexe 17

2 Répartition des emplois secondaires par structure 20

3 Plan factoriel des individus pluriactifs et des variables 25

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 6

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

1 Introduction

Le Cameroun a connu entre 1987 et 1993 une crise économique sans précédent marquée par un taux de croissance négatif de l'ordre de -4,0% en moyenne (Banque mondiale, 2002). Cette crise économique a nécessitédes mesures conjoncturelles et structurelles. Les mesures conjoncturelles visent, entre autres, l'assainissement des finances publiques par la réduction du train de vie de l'Etat, la baisse cumulée des salaires des fonctionnaires de l'ordre de 40,0 à 70,0% et le gel de certains avantages financiers payés à ces derniers par l'Etat.

S'agissant des mesures structurelles, elles recherchent une efficacitédans le mode de fonctionnement de l'économie à travers la privatisation et la restructuration des entreprises présentes dans le portefeuille de l'Etat ainsi que la libéralisation des prix. Ces mesures ont fortement détérioréle pouvoir d'achat des ménages et de ce fait leur bien-être. Les enquêtes réalisées en 1996 et 2001, sur les conditions de vie des ménages, ont fait ressortir respectivement des taux de pauvretéde l'ordre de 50,5% et 40,2% (ECAM3 I et ECAM II).

Cette situation a conduit à une morositééconomique qui a eu des répercutions sur le marchédu travail. Selon l'Enquête sur l'Emploi et le Secteur Informel (EESI) réalisée en 2005 par

l'Institut National de la Statistique (INS), le taux de chômage croît avec le niveau d'instruction et oscille autour de 4,4% selon l'approche du Bureau International du Travail (BIT) et de 6,2% au sens large, pour l'ensemble du pays. Les personnes les plus touchées appartiennent à la tranche d'âge 10-29 ans (9,0% au sens large) et vivent en milieu urbain (14,1% au sens large).

Par ailleurs, le sous-emploi global qui regroupe toutes les formes de distorsions sur le marchédu travail, à savoir, le chômage, le fait de gagner moins que le revenu minimum ou encore

de travailler involontairement moins de 35 heures par semaine, touche près de 75,8% de la population active. Il apparaît alors comme un véritable problème du marchéde l'emploi. Les individus vivant en milieu rural sont plus exposés, soit 83,6% contre 68,3% pour ceux vivant en milieu urbain. Il sévit davantage dans les couches des jeunes et des plus âgés dans une proportion de plus de 80,0% (EESI, 2005).

Malgréles conditions de travail très précaires dans le secteur informel, il se présente, en dépit de cela, comme le plus grand pourvoyeur d'opportunités d'insertion économique (90,4%) dont

55,2% dans le secteur agricole. Cette informalisation forte de l'économie camerounaise tire àla baisse les revenus mensuels issus de l'emploi principal qui se situe en moyenne à 26 800 FCFA au niveau national. Il est de 124 300 FCFA dans l'administration publique, 137 400 FCFA dans les entreprises publiques et parapubliques, 103 600 FCFA dans le secteur privéformel et 27 300 dans le privéinformel dont 11 000 FCFA pour les travailleurs agricoles.

3Enquête Camérounaise Auprès des Ménages

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 7

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

De même, ces personnes travaillent dans des conditions précaires; 21,3% seulement des actifs du secteur informel non agricole exercent dans un véritable local professionnel. Le travail àdomicile sans installation particulière concerne 21,0% des actifs de ce secteur et seuls 8,0%

d'entre eux exercent dans leur maison dans un emplacement réservéà cet effet. Les travailleurs ambulants sont nombreux et représentent 23,0% des actifs informels.

Dans les capitales des pays de l'UEMOA4, le taux de pluriactivitédes personnes âgées de 10 ans et plus se situe autour de 5,9% dans l'ensemble de la sous-région avec 9,2% à Cotonou en 2001, 7,7% à Niamey en 2002, 7,2% à Bamako en 2001, 6,2% à Ouagadougou en 2001, 6,1% à Loméen 2001, 4,9% à Abidjan en 2002 et 4,3% à Dakar en 2002. Ce taux est de 8,3% pour la ville de Yaoundéen 1993 et de 14,1% en 2005.

Pourtant, l'augmentation des revenus des ménages à travers une implication dans la diversification des sources de revenus se présente comme un élément important pouvant contribuer à atténuer la pauvreté. L'accès à ces sources de revenus dépend de la décision d'allocation de la main d'oeuvre disponible au niveau d'un individu actif qui, elle-même, est fonction d'un certain nombre de facteurs qui l'orientent vers telle activitéplutôt que telle autre, dans un objectif d'augmentation des revenus et d'amélioration du bien-être.

Question de recherche

Etant donnéles possibilités qu'offre le secteur informel pour diversifier les sources de revenu, quels sont les facteurs qui déterminent la pluriactivitédes individus déjàpauvres, sous employés et dont le revenu issu de l'activitéprincipale est bas?

Hypothèse de recherche

Le temps consacréà l'activitéprincipale et le revenu qui en découle sont des facteurs limitatifs dans la décision de participer aux emplois secondaires.

Hypothèse de travail

Pour réaliser cette étude, nous postulons que le marchédu travail est parfait; plus précisément il y a absence de barrières à l'entrée dans le secteur informel.

Objectifs de l'étude

Cette étude se propose, comme objectif principal, de ressortir les déterminants de la pluriac-tivitéau Cameroun. De manière spécifique, il s'agira de :

4Un ensemble d'enquête de type 1-2-3 a étéréaliséen 2001 et 2002 dans 7 capitales de l'UEMOA avec le soutien financier du programme PARSTAT dans les villes de Abidjan, Bamako, Cotonou, Dakar, Lomé, Niamey et Ouagadougou

1.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 8

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Examiner l'importance de la pluriactivitéet des emplois secondaires;

2. Présenter le profil des pluriactifs;

3. Ressortir les déterminants de la pluriactivité.

Intérêt de l'étude

L'étude sur la pluriactivitépermet de déterminer les facteurs susceptibles d'expliquer l'exercice d'emplois secondaires.

Du côtédes autorités, cette étude conduit à asseoir des stratégies visant à encourager ou contrecarrer le phénomène d'emploi secondaire selon qu'on cherche à lutter contre la pauvretéou le sous-emploi par le canal d'accroissement des revenus. Elle servira également de guide dans l'orientation des politiques en matière d'emploi.

Du point de vue de l'individu, le présent travail lui offre l'opportunitéde déceler les emplois secondaires attractifs dans le sens que ceux-ci lui permettent d'accroître de façon subséquente ses revenus. Ce qui lui permet d'être à l'abri de la pauvretémonétaire.

L'étude sera faite suivant quatre principaux axes. Le premier présentera la revue de littérature, le second la méthodologie utilisée, le troisième les analyses descriptives et factorielles et enfin le quatrième abordera l'estimation du modèle économétrique.

2 Revue de littérature

La plupart des travaux menés sur la pluriactivités'intéressent aux ménages ou aux individus vivant en zone rural ou ayant l'agriculture (Dermenjian M., 2003, p.22) comme activitéprin-cipale. Elle est le fait d'exercer, en plus de son activitéprincipale ou habituelle déclarée, une ou plusieurs autres activités déclarées ou non (Charmes J., 1990). Cette définition s'applique aussi bien aux secteurs rural qu'urbain. Ellis (1998) définit la pluriactivitérurale comme « le processus par lequel les ménages ruraux pratiquent plusieurs activités rémunératrices en vue de lutter pour la survie et l'amélioration de leur niveau de vie ». Par contre, pour Carswell (2002), la pluriactivitéest un processus d'accumulation et de survie.

Ainsi, la participation aux emplois secondaires s'apparente à une forme de diversification des activités d'un ménage et constitue de ce fait, une stratégie pour se préserver des revenus bas, du chômage et particulièrement des risques liés à la pauvreté. Selon Dercon5 (2005, P.2), la capacitédes ménages à mettre en place des stratégies efficaces de gestion du risque constitue un

5Cit~e par Claire Gondard-Delcroix dans son ~etude sur »La diversification des activités et dynamiques de pauvretéen milieu rural malgache, entre gestion des risques et barrières à l'entrée»

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 9

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

élément central de l'étude des situations de pauvretédurable. Il est alors important d'étudier la pluriactivitépour en faire un instrument de lutte contre la pauvreté.

Dans les villes africaines, les actifs occupés adoptent en général la pluriactivitécomme mo-dalitéimportante pour faire face à la faiblesse des revenus générés par un emploi principal (Aho et Brisson, 2003). La pluriactivités'observe surtout en milieu rural oùles ménages ont recours, en absence de marchés de crédit et d'assurance efficaces, à une diversification de leurs activités pour se prémunir, par exemple, d'un choc climatique (Bardhan et Udry, 1999).

Ainsi, la pluriactivitérépondrait à une logique d'une part conjoncturelle, celle de compenser la faiblesse des revenus agricoles puis d'autre part structurelle, celle d'assurer à terme le

développement ou la survie de l'exploitation en contribuant directement ou indirectement àson financement (Simpson et Kapitany, 1983) et (Schmitt, 1989).

Les études sur la pluriactivitéont connu depuis quelques années un regain d'intérêt qui se manifeste par un foisonnement de travaux théoriques et empiriques ayant pour ancrage le modèle du ménage agricole, producteur et consommateur (Benjamin, 1996). L'utilisation de ce modèle conduit à un revenu suffisant pour assurer à l'agriculteur et à sa famille un niveau de vie acceptable (Mendras, 1995).

Une première application de ce modèle (Butault et al., 1999) montre que les exploitation plu-riactives sont caractérisées par une capitalisation plus intense nonobstant un revenu agricole

plus faible. Ce résultat vient alors contredire les conclusions du modèle puisque la pluriactivitédevrait se singulariser par un emploi moins intense de facteurs de production, comparativement aux exploitations sans activitéextérieure.

En effet, Brangeon et Jégouzo (1992) ont soulignéque la croissance observée de la proportion des revenus non agricoles dans le revenu global des familles d'agriculteurs mettaient en cause ce modèle ainsi que les comportements qu'il recouvrait, ce que viennent corroborer les expériences empiriques.

Dans le modèle agricole, producteur et consommateur, les choix de production, de consommation et d'offre de travail du ménage résultent de la maximisation d'une fonction d'utilitésous un certain nombre de contraintes :

?

???????????? ?

?????????????

Max U(M,l)

?

??????

??????

S/C

M,l,X,La,Le

M = pQ - íX + w Le (1)

Q = f(M,La)

T = l + La + Le

M > 0,l > 0,X > 0,La > 0,Le > 0

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 10

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

La première contrainte définit le revenu global (M) comme le revenu net agricole augmentédu revenu issu de l'activitéextérieure. La seconde traduit le fait que le production agricole est

fonction de travail familial (La) et d'autres inputs (X). La troisième contrainte stipule que la dotation totale en temps du ménage se répartit entre loisir (l), travail sur l'exploitation (La) et travail hors exploitation (Le). Les autres contraintes sont des contraintes de positivité.

Selon ce modèle, la décision de participer aux emplois secondaires résulte d'un coût d'opportu-nité. Le ménage devient pluriactif lorsque le prix implicite du travail familial sur l'exploitation

est inférieur au taux de salaire hors exploitation. Il détermine alors le volume de travail allouéà l'activitéagricole en égalisant le prix implicite et le taux de salaire extérieur. Dans le cas contraire, le ménage décide de ne pas exercer une activitésecondaire.

Toutefois, certains ménages peuvent souhaiter ne pas travailler hors de l'exploitation quand bien même la comparaison entre prix implicite et taux de salaire extérieur tourne en leur faveur. Ceci s'expliquerait par une imperfectibilitédu marchédu travail ou une préférence des membres du ménage pour les activités agricoles. D'après Bollman (1979), quand l'exer-cice d'un emploi extérieur engendre des coûts de déplacement, l'hypothèse de perfection du marchéde travail peut être écartée. Ainsi, des ménages identiques pourraient adopter des régimes de travail opposés selon que les possibilités d'emploi soient proches ou non des lieux d'exploitations respectifs.

Le modèle repose sur l'hypothèse implicite de perfection du marchéde crédit en ce sens qu'un ménage serait libre d'emprunter autant qu'il le souhaite pour financer ses achats d'inputs considérés comme un investissement; ce qui n'est pas toujours vrai. En effet, il existe une asymétrie d'information entre emprunteurs (ménages) et les banques. Celles-ci, pour octroyer les prêts tiendront alors compte de la profitabilitédu projet d'investissement. Au regard de ces réalités, le modèle a étéamélioréen introduisant une contrainte supplémentaire de rationnement du crédit en fonction de la viabilitédu projet d'investissement du ménage.

In fine, comme l'a soulignéCarswell 6, la pluriactivitéest à la fois un processus d'accumulation ayant pour but l'accroissement des revenus et comme une stratégie de survie visant à améliorer

le niveau de vie des ménages. Elle a plusieurs causes dont les plus citées sont : la saisonnalitédes activités agricoles, les catastrophes naturelles, la pauvreté, . . .

En effet, l'activitéagricole n'étant pratiquable toute l'année, les ménages qui en dépendent recherchent des emplois secondaires. Cette recherche peut également être due à l'insuffisance et à l'instabilitédes revenus issus des activités agricoles compte tenu de l'influence des aléas climatiques. De même, selon Mathieu F.R. (1992) et Parrot L. (1998) les individus en si-

6Carswell G., (2002), opt. cit

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 11

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

tuation de pauvretéont une préférence à diversifier leurs activités. Le but recherchéétant l'accroissement de leurs revenus pour faire face aux besoins individuels et collectifs.

Certains auteurs ont aussi essayéd'évoquer des déterminants des formes de diversification des activités. Pour Reardon(1997), la question des déterminants des différentes formes de diversification des activités repose sur la segmentation du marchédu travail rural et la présence de barrières à l'entrée éliminant ainsi les individus ayant des ressources limitées des activités les plus rémunératrices. Par contre, Carter et May (1999), abondent dans le même sens que Reardon mais soulignent que la faiblesse des dotations à elle seule est insuffisante pour expliquer la pauvreté. Ils avancent comme argument la non linéaritédu lien entre le niveau des dotations et la rémunération.

3 Méthodologie

3.1 Importance des emplois secondaires

Cet aspect sera abordésuivant une analyse descriptive du phénomène des emplois secondaires. Dans un premier temps, on essayera de ressortir les caractéristiques globales concernant les emplois secondaires et les pluriactifs. Dans un second temps, nous approfondirons l'analyse sur la base des tableaux issus des croisements entre les variables socio-démographiques (sexe, tranches d'age, CSP, niveau d'instruction, ...) et les variables d'intérêt (revenu, durée hebdomadaire de travail,...) sur le groupe des pluriactifs afin d'appréhender les spécificités des emplois secondaires dans les différents sous-groupes. Les tests sur les proportions couplées à l'analyse de la variance permettront de confirmer ou d'infirmer les constats révélés par l'analyse descriptive.

3.2 Profil des pluriactifs au Cameroun

L'une des insuffisances de l'analyse descriptive est qu'elle ne permet pas de catégoriser les individus étudiés. Les caractéristiques des ces derniers seront déterminées grâce à une classification ascendante hiérarchique. Elle procède par des regroupements d'individus ayant un comportement homogène du point de vue des variables d'analyse, aspect non négligeable dans ce travail. Cette classification automatique des individus passera, tout d'abord, par une Analyse des Correspondances Multiples (ACM) et ensuite nous procéderons à la classification ascendante hiérarchique.

En effet, les deux techniques sont souvent associées en raison de leur complémentarité: après une ACM, une fois les axes interprétés, on dispose de plans de projection sur lesquels on sait que deux points proches se ressemblent du point de vue des facteurs de ce plan mais on ne voit

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 12

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

pas sur ces graphiques qui ressemble à qui globalement. On procède ainsi à une classification qui permet de partitionner l'ensemble des individus en groupes de ressemblance qui repose sur la minimisation de la perte d'inertie interclasse suite à un regroupement des classes (critère de wald).

3.3 Modèle de participation aux emplois secondaires

Les études économétriques sur la recherche des déterminants de la pluriactivitéfont ressortir trois types de variables susceptibles d'expliquer cette dernière. Le premier groupe porte sur les caractéristiques démographiques des individus. On peut citer :

- Le sexe, décrit par une variable dichotomique qui prend la valeur 1 lorsque l'individu est de sexe féminin et 0 dans le cas contraire;

- L'âge en année révolue;

- La situation matrimoniale, qui est une variable ayant six modalités. Elle prend la valeur 0 pour les célibataires, 1 pour les mariés monogames, 2 pour les mariés polygames, 3 pour les veufs, 4 pour les divorcés/séparés et enfin 5 pour les personnes vivant en union libre.

- Le lien de parentéavec le chef de ménage. Ce facteur possède sept modalités codifiées comme suit : 0 pour le chef de ménage, 1 pour le conjoint du chef de ménage (CM), 2 pour les enfants du chef ou du conjoint, 3 pour le père ou la mère du chef ou du conjoint, 4 pour les autres personnes apparentées au chef du ménage, 5 pour les autres personnes non apparentées au chef de ménage et enfin, 6 pour les domestiques;

- Le secteur institutionnel dans l'emploi principal; il présente cinq modalités que sont public, privéformel, informel non agricole, informel agricole et inactif ayant respectivement des codes compris entre 0 et 4.

Le deuxième ensemble a trait aux ressources matérielles et immatérielles qui sont prises en compte par les variables qui suivent:

- Le type d'habitat dont les modalités sont : maison isolée, maison à plusieurs logements, villa moderne, immeuble à appartements, concession/saréet autres. Elles sont codifiées de 0 à 5;

- Le niveau d'instruction; il prend la valeur 0 pour les non scolarisés, 1 pour le primaire, 2 pour le secondaire 1er cycle, 3 pour le secondaire 2ème cycle, 4 pour le supérieur;

- Le temps consacréà l'emploi principal.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 13

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Le troisième groupe appréhende les opportunités socio-économiques des individus qui sont mesurées par les variables que voici :

- Le revenu issu de l'emploi principal;

- Le milieu de résidence qui prend la valeur 0 si l'individu réside en milieu urbain, 1 s'il est en milieu semi-urbain et 2 s'il habite en zone rurale.

En effet, on ne saurait dissocier le phénomène de participation aux emplois secondaires et les gains d'un pluriactif. S'il est vrai que la participation à un emploi donnédépend du niveau du revenu, il n'en demeure pas moins que, sur le marchédu travail, les décisions de choisir ce revenu et d'exercer cet emploi se prennent concomitamment. Il existe donc une interaction entre la pluriactivitéet le revenu. En outre, l'estimation en une seule équation poserait le problème d'endogénéitédu revenu. Pour cela, il faudrait estimer le système d'équations simultanées suivant :

?

?

?

y2i = X2iâ2 + u2i

y* 1i = X1iâ1 + ãy2i + u1i (2)

Dans ce système :

- y1 est une variable dichotomique exprimant la participation aux emplois secondaires. Cette variable prend la valeur 1 lorsque l'individu exerce un emploi secondaire et 0 dans le cas contraire;

- y2 désigne le gain ou salaire mensuel moyen que l'individu obtient dans l'exercice de son emploi principal;

- X1 est le vecteur des caractéristiques socio-économiques, démographiques et des ressources matérielles et immatérielles;

- X2 est le vecteur des variables explicatives de la fonction de gain (constituépar exemple du nombre d'année d'études et du nombre d'années d'expérience professionnelle).

La première relation du système fait intervenir la variable latente inobservable y* 1 que l'on peut interpréter comme la disposition d'un actif à exercer en plus de son activitéprincipale,

au moins une autre activité. La seconde relation permet d'expliquer le revenu issu de l'activitéprincipale d'un pluriactif.

Le calcul des estimateurs du maximum de vraisemblance, suppose qu'on émette des hypothèses sur la loi des erreurs u1 et u2. Dans notre cas on retient l'hypothèse de binormalitételle que :

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 14

?

?

?u1iN 0 ó21 ñó1ó2 )1

[( ) N ,

u2i 0 ñó1ó2 ó22

(3)

L'hypothèse de binormalitépermet d'écrire u1 sous la forme :

u1i = ñ

ó1

ó2

u2i + í1i

(4)

avec E(í1i/X1i, X2i, y2i) = 0 et var(í1i/X1i, X2i, y2i) = ó2 1(1 ? ñ2), í1i étant une variable aléatoire normale indépendante de u2i. Le modèle latent peut alors s'écrire :

* ó1

y1i = X1iâ1 + ãy2i + ñó2

(y2i - X2iâ2) + í1i (5)

La fonction de vraisemblance associée à ce modèle est formulée comme suit :

" ~ ~# ~

1 1 ~(y2i - X2iâ2)

L = Z1i p X1iâ1 + ãy2i + ñó1 (y2i - X2iâ2) ? (6)

ó1 1 - ñ2 ó2 ó2 ó2

où:

Z1i(x) =

?

?

?

(x) si y1i = 1 (7)

1 - (x) si y1i = 0

Les logiciels ne permettent pas, en général, de déterminer le type d'estimateurs du maximum de vraisemblance spécifiéen (6). Il est cependant possible, au prix d'une moindre efficacitéde ces estimateurs, de mettre en oeuvre une procédure en deux étapes, qui utilise les fonctionnalités standard des logiciels.

On a vu que sous l'hypothèse de binormalitéde la perturbation, l'équation (5) pouvait se réécrire sous la forme :

ó1

y* 1i = X1iâ1 + ãy2i + ñó2

u2i + í1i

(8)

(c) Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

dans cette relation í1i est une perturbation homoscédastique, indépendante et identiquement distribuée selon une loi normale. Si u2i était observé, le modèle pourrait s'estimer par la méthode du maximum de vraisemblance comme un modèle probit simple. Ici, on ne dispose pas de la valeur de u2i, mais l'estimation de la seconde équation par les moindres carrés ordinaires en fournit un estimateur sans biais, que l'on peut substituer à la valeur inconnue. On sait par ailleurs que cette substitution permet d'obtenir pour N infini des estimateurs convergents et asymptotiquement normaux des paramètres présents dans l'équation.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 15

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

L'estimation de la seconde équation pose un problème étant donnéque la variable dépendante (le revenu principal) est censuréà gauche: on n'observe que le revenu dans un certain intervalle. Si on estime cette équation par MCO sur le seul échantillon des individus pour lesquels Y2 > 0, on obtient des estimateurs biaisés7. Pour ce faire, on utilise l'estimation en deux étapes de Heckman. En une première étape, on estime par un probit simple sur l'ensemble des individus; on récupère le ratio inverse de Mills. En une deuxième étape, on estime par MCO le même modèle en incorporant parmi les variables explicatives le ratio inverse de Mills initialement obtenu. Cette procédure permet de corriger, lorsqu'il existe les biais de sélection et de choisir entre un modèle Tobit et une regression MCO.

L'estimation de l'équation qui précède dans laquelle les résidus U2i sont remplacés par àU2i, au moyen d'un modèle probit simple fournit des estimateurs sans biais et asymptotiquement normaux des paramètres. Leur matrice de variance-covariance asymptotique diffère, cependant, de ce que fournissent les logiciels standards, en raison du remplacement de la variable inconnue par l'imputation. Un moyen commode pour déterminer un estimateur des écart-types des paramètres est d'utiliser une technique de Bootstrap. L'efficacitédes estimateurs en deux étapes sera cependant moindre que celle obtenue par la méthode du maximum de vraisemblance.

3.4 Source de données

L'étude sur les déterminants des emplois secondaires au Cameroun utilise essentiellement des données collectées dans le cadre de l'Enquête sur l'Emploi et le Secteur Informel (EESI). Ce genre d'enquête, d'une envergure nationale, est la toute première menée en 2005 par l'Institut National de la Statistique (INS) en deux grandes phases. Elle s'inscrit dans la perspective du suivi ainsi que de l'évaluation de l'emploi et du secteur informel. La première phase a permis d'appréhender l'emploi et, la seconde, les activités économiques des ménages dans le secteur informel.

Lors de la phase 1, un total de 8 540 ménages8 ont étéenquêtés. La sélection de ces ménages s'est faite de façon aléatoire à partir de la cartographie du troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat. Les ménages ont étérépartis en 32 strates selon les provinces et le milieu de résidence. Cette stratification a permis d'obtenir, à cette phase, des résultats représentatifs en matière d'analyse des conditions d'activités, de la formation des revenus, des caractéristiques du chômage, du sous-emploi et des emplois secondaires.

La seconde phase s'est appuyée sur une base de sondage de 6 000 unités de productions

8EESI, Phase 1, Rapport principal, pp.7

7Alban Thomas (2000) ; « Econométrie des variables qualitatives», Dunod, Paris, pp.130-131

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 16

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

du secteur informel identifiées lors de la première phase. Ces unités de production ont étéréparties dans 12 régions d'enquête (les 10 provinces plus les villes de Douala et de Yaoundé).

In fine, les résultats obtenus sur le secteur informel ont étéélaborés sur la base d'un total de 4 815 unités de productions et concernent d'une part le secteur informel lui-même ainsi que sa contribution à l'économie en termes d'emplois et de valeurs ajoutées.9

En ce qui concerne la base mise à notre disposition pour faire ce travail, elle comporte environ 300 variables réparties selon 5 grandes rubriques. Elle est d'une qualitéacceptable. En effet, 25,3% des enquêteurs ont jugél'enquête de très bonne qualité; 55,1% de bonne qualité; 18,6% de qualitémoyenne; 0,8% de mauvaise qualitéet enfin 0,1% seulement de très mauvaise qualité.

Dans le cadre de notre travail, nous utiliserons pour l'analyse descriptive la Version 13 du logiciel SPSS; pour l'analyse factorielle la version 4 du logiciel SPAD et, réaliserons les régressions économétriques avec la version 9 du logiciel STATA. Aussi avons-nous, par moments, résolu certains problèmes de transfert de données avec le progiciel Excel de Microsoft.

3.5 Définition de la population cible et du taux de pluriactivité

Dans l'enquête EESI, est considérée comme pluriactive, toute personne âgée de 10 ans et plus, appartenant à la population active occupée et exerçant en plus de son activitéprincipale, une ou plusieurs activités secondaires. L'ensemble de ces individus constituent bien évidemment notre population cible. Par ailleurs, le taux de pluriactivitée qui mesure l'intensitée de la pluri-activitée, se déefinit comme le rapport du nombre de personnes exerçant un ou plusieurs emplois secondaires à la population active occupéee.

4 Présentation des résultats

Il s'agit de présenter ici, les principaux résultats issus de l'analyse descriptive et factorielle, des croisements entre les variables clés et de la classification ascendante hiérarchique. Nous ferons également mention des conclusions partielles que suscitent les différentes analyses.

4.1 Analyse descriptive de la pluriactivitéet des emplois secondaires

4.1.1 PluriactivitéAu niveau national, le taux de pluriactivitéoscille autour de 37,0% (INS, 2005). Ce phénomène est inégalement réparti selon les milieux de résidence; le taux est de 17,4% en milieu urbain

9EESI, Phase 2, Rapport principal, pp.7

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 17

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

et 44,7% en milieu rural soit plus du double de la zone urbaine. Il existe une disparitéaussi bien dans la répartition selon le sexe que l'âge. On observe qu'il y a plus d'hommes pluriactifs que de femmes (53,7% contre 46,3%) et le pique de pluriactivitése trouve dans la tranche d'âge 30-49 ans pour les deux sexes. La même disparités'observe au niveau des régions.

FIG. 1 - Répartition des pluriactifs selon le sexe

Source : Calcul des auteurs à partir de EESI

Au niveau national, l'âge moyen des pluriactifs se situe autour de 35 ans. Pour les hommes, il est de 35,5 ans contre 34,9 ans pour les femmes. Le test d'égalitédes moyennes révèle une différence significative des moyennes d'âge, pour les deux sexes, au seuil de 5%; ceci montre que l'âge moyen des hommes est différent de celui des femmes. Comme le montre le tableau ci-dessous, l'âge le plus fréquent dans l'ensemble des pluriactifs est 30 ans et reste le même pour les hommes; il est par contre un peu plus élevéchez les femmes (40 ans). On remarque aussi que, indépendamment du sexe, le 1/4 des pluriactifs ont un âge en deçàde 24 ans; les 3/4 d'entre eux ont moins de 45 ans dans l'ensemble, 46 ans pour le sexe masculin et 44 ans pour le sexe féminin : ces résultats traduiraient le caractère relativement jeune des personnes ayant plusieurs emplois.

TAB. 1 - Caractéristiques de position et de dispersion des pluriactifs

Age

Moyenne

Médiane

Mode

1er quartile

3ème quartile

Ecart type

Masculin

35,5

33,0

30,0

24,0

46,0

15,5

Féminin

34,9

34,0

40,0

24,0

44,0

14,2

Ensemble

35,0

33,0

30,0

24,0

45,0

14,9

Source: Calcul des auteurs à partir de EESI

En moyenne, le temps consacréà l'activitéprincipale au niveau national est de l'ordre de 37,5 heures par semaine; ce temps est de 39,6 heures pour les hommes contre 35,0 pour les femmes.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 18

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Statistiquement10, le temps moyen que les hommes consacrent à leur activitéprincipale est supérieur à celui des femmes. Par ailleurs, la moitiédes pluriactifs consacre moins de 36 heures par semaine à l'activitéprincipale. Le tableau (2) fournit plus d'amples informations.

TAB. 2 - Temps en heures consacréà l'activitéprincipale

Principal

Moyenne

Médiane

Mode

1er quartile

3ème quartile

Ecart type

Masculin

39,6

40,0

40,0

28,0

50,0

17,2

Féminin

35,0

36,0

30,0

24,0

43,0

15,9

Ensemble

37,5

36,0

36,0

25,0

48,0

16,8

Source: Calcul des auteurs à partir de EESI

Le temps moyen consacrépar semaine à l'exercice de l'activitésecondaire tourne autour de 22 heures au niveau national. Il est statistiquement plus élevéchez les hommes que chez les femmes (22 heures pour les hommes contre 20 heures pour les femmes). Globalement, le 1/4 des pluriactifs consacrent moins de 9 heures à leurs emplois secondaires alors que les 3/4 font moins de 29 heures dans leurs activités secondaires. Le tableau que voici illustre davantage ces résultats :

TAB. 3 - Temps en heures consacréà la pluriactivité

PluriactivitéMoyenne

 

Médiane

Mode

1er quartile

3ème quartile

Ecart type

Masculin

22,1

20,0

30,0

10,0

30,0

16,2

Féminin

20,2

18,0

30,0

9,0

28,0

15,2

Ensemble

21,2

18,0

30,0

9,0

29,0

15,8

Source : Calcul des auteurs à partir de EESI

Par région11, les plus faibles taux de pluriactivités'observent dans les deux grandes villes que sont Yaoundé(11,6%) et Douala (14,1%). La province du Nord connaît le plus grand pourcentage (61,3%) de pluriactifs soit plus de la moitiédes actifs occupés. Les régions du Centre (43,0%), du Nord-Ouest (43,0%) et de l'Ouest (48,0%) ont un taux proche de celui de la zone rurale. Par ailleurs, dans les provinces de l'Adamaoua (39,5%), de l'Est (37,1%) et de l'Extrême-Nord (37,4%), on enregistre des taux presque identiques et proches de la moyenne nationale. L'ampleur du phénomène est moindre dans les trois autres provinces que sont le Littoral, le Sud-Ouest et le Sud oùles taux sont respectivement de 25,4%; 25,9% et 29,7%.

Mais la question que l'on pourrait se poser à la suite des résultats de l'analyse de la pluriac-tivitépar région est de savoir si l'intensitéde la pluriactivitéobservée dans certaines régions

10Test pour égalitédes moyennes sur SPSS

11Les statistiques présentées dans ce paragraphe sont tirées du Rapport Principal de la Phase 1 de l'enquête EESI, page n°31

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 19

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

n'est-elle pas due au fait que le phénomène est plus fréquent en milieu rural qu'urbain. Le tableau ci-après permet de lever toute équivoque sur cette question.

La répartition régionale de la pluriactivitéselon le milieu de résidence présentée dans le tableau n°4 ci-dessous montre que l'intensitéde la pluriactivitédans les différentes régions du Cameroun est fortement tributaire de celle observée dans les zones rurales desdites régions. En effet, on se rend compte que les forts taux de pluriactivitéenregistrés dans les régions du Nord et de l'Ouest puis dans une certaine mesure le Centre et l'Adamaoua résultent sans aucun doute de l'importance de la pluriactivitédans les milieux ruraux de ces différentes localités.

TAB. 4 - Répartition régionale de la pluriactivitéselon le milieu de résidence

 

Urbain(%)

Rural(%)

Ensemble(%)

Douala

14,0

-

14,0

Yaoundé11,5

 

-

11,5

Adamaoua

31,3

42,3

39,3

Centre

27,1

43,9

43,0

Est

22,0

36,8

35,4

Extrême-Nord

23,8

38,4

37,2

Littoral

19,8

26,9

25,1

Nord

20,0

66,8

61,3

Nord-Ouest

26,6

46,0

42,7

Ouest

23,1

55,1

47,2

Sud

12,6

33,0

30,2

Sud-Ouest

16,9

29,0

25,8

Source: Calcul des auteurs à partir de EESI

4.1.2 Emplois secondaires

Parmi les individus pluriactifs, on note que 3 actifis occupés sur 4 exercent effectivement un emploi secondaire; cette répartition est homogène selon les milieux de résidence et les régions du Cameroun. Les pluriactifs ayant plus de deux emplois secondaires représentent 19,7%. Pour ceux exerçant trois emplois secondaires, on observe un faible taux (5,8%) au sein de la population active occupée. Une analyse sectorielle nous permet d'approfondir la répartition des emplois secondaires.

Le secteur primaire offre 61,7% des opportunités d'emplois secondaires dont 50,6% pour l'agri-culture. L'industrie fournit nettement moins d'emplois secondaires (17,8%) que le secteur

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 20

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

primaire. Le secteur tertiaire regroupe 20,5% des emplois secondaires dont 8,8% pour le commerce et 11,7% pour les autres services. On va s'intéresser maintenant aux structures d'accueil des individus ayant un emploi secondaire.

Les deux grandes structures pourvoyeuses d'emplois secondaires au Cameroun sont les exploitations agricoles (plantations, champs, fermes, élevage, pêche ...) offrant 61,7% d'emplois contre 36,5% pour les entreprises privées non agricoles. Par contre l'administration publique présente très peu d'opportunités d'emplois secondaires soit 0,6%. Les autres structures, notamment les ménages (personnel de maison), les entreprises associatives (coopératives, syndicats, églises, ONG, ...) offrent seulement 1,2% d'emplois secondaires. L'analyse des emplois secondaires sous l'angle des catégories socio-professionnelles permet de cerner davantage le profil des individus ayant un emploi secondaire.

FIG. 2 - Répartition des emplois secondaires par structure

Source: Calcul des auteurs à partir de EESI

Ces constats sont confirmés par la proportion de personnes pluriactives (56,7%) exerçant leur activitésecondaire dans les plantations ou les champs. Par contre, 14,9% des pluriactifs exercent à domicile sans installations particulières. On note cependant que les pluriactifs ambulants et ceux exerçant dans les marchés publics sont en faibles proportions (4,4% pour les ambulants et 5,2% pour les autres).

L'enquête EESI montre également que, indépendamment de l'emploi principal, les travailleurs pour compte propre sont les plus nombreux du groupe des personnes exerçant un emploi secondaire; ces derniers représentent 68,0% de l'ensemble. Cette catégorie est suivie du groupe « aide-familial » accueillant 21,8% des emplois secondaires. Les autres dont notamment les manoeuvres, les employeurs, les ouvriers, les cadres, ... représentent 10,2% du total. S'agissant de l'exercice légal des activités secondaires, les réponses obtenues peuvent être résumées dans le tableau ci-dessous :

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 21

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

TAB. 5 - Légalitéd'exercice dans l'emploi secondaire

 

N°contribuable

registre commerce

CNPS

Oui

2,3

1,2

1,7

Non

89,6

90,7

98,3

Ne sait pas

8,1

8,1

0,0

Total

100,0

100,0

100,0

Source: Calcul des auteurs à partir de EESI

Il ressort de ce du tableau que la plupart des entreprises offrant les emplois secondaires n'ont ni un numéro de contribuable (89,6%) ni un registre de commerce (90,7%) ni affiliées à la CNPS (98,3%). Pour enrichir davantage notre analyse descriptive de la pluriactivité, on se propose d'examiner ce phénomène en terme de revenus issus des activités secondaires et de l'activitéprincipale d'un pluriactif.

Pour ce qui est de l'activitéprincipale, il se dégage, sur le plan national, un revenu mensuel qui se situe un peu au-dessus du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC), soit 26.800 FCFA (INS, 2005). Avec une durée hebdomadaire moyenne de travail de 38 heures, la rémunération horaire moyenne, d'un travailleur camerounais tourne autour de 715 FCFA. Ces moyennes nationales cachent une certaine disparitéexistant au niveau des secteurs institutionnels et des différents milieux de résidence.

Dans le secteur public, constituéde l'administration oùle revenu moyen mensuel est de 124.300 FCFA et les entreprises publiques et parapubliques au sein desquelles cette moyenne est de 137.400 FCFA, on note une différence importante dans la distribution de revenu. Les revenus sont assez homogènes dans l'administration publique, par contre, on observe une forte concentration des travailleurs dans les revenus les plus faibles au sein des entreprises publiques et parapubliques; le revenu médian égal à 75.000 FCFA est largement inférieur au revenu moyen qui est sensiblement égal à 137.400 FCFA.

Par contre, le revenu moyen mensuel dans le secteur privéformel est plus bas que dans l'ensemble du secteur public et est de 103.600 FCFA. Cependant, c'est dans le secteur privéinformel qu'on rencontre les salaires les plus faibles; les revenus mensuels moyens pour les

activités informelles non agricoles et agricoles sont respectivement de 27.300 FCFA et 11.100 FCFA.

Les travailleurs résidant en milieu urbain perçoivent, en moyenne, un salaire mensuel de 54.300 FCFA qui représente plus du triple de la rémunération de ceux qui habitent en zone rurale (soit 16.000 FCFA).

Parallèlement, l'analyse du revenu tiréde l'emploi secondaire, fait ressortir globalement que, ce

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 22

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

revenu représente, à peu près, 19,7% du revenu issu des différentes activités des actifs occupés. On remarque également que le revenu issu de l'emploi secondaire est presque égal à la moitiédu revenu issu de l'emploi principal, soit 49,4%. Pour les hommes, on retrouve les mêmes

proportions observées au niveau national; le revenu issu de l'emploi secondaire représente 19,4% du total des revenus et 47,0% du revenu de l'activitéprincipal. La répartition chez les femmes est également proche, du constat fait plus haut; le revenu de l'emploi secondaire est presque égal à 20,0% du total des revenus et 51,8% du revenu de l'emploi principal.

Le poids du revenu de l'activitésecondaire diffère, cependant d'un secteur institutionnel àun autre. Dans le secteur public, il ne représente que 8,0% du total des revenus et 15,1% du

revenu de l'activitéprincipale. Le même constat est fait dans le secteur privéformel en ce qui concerne la part dans le total des revenus (7,5%) mais on constate que ce poids par rapport au revenu de l'activitéprincipale augmente (27,3%). Dans le secteur informel non agricole,

le revenu des emplois secondaires représente 13,1% du total et 28,4% du revenu de l'activitéprincipale. Cependant, le revenu issu de l'emploi secondaire prend, un peu plus, d'ampleur chez les travailleurs du secteur informel agricole : 67,8% du revenu de l'emploi principal.

L'importance du revenu de l'emploi secondaire s'accentue lorsqu'on passe de la zone urbaine à la zone rurale. En zone urbaine, il est égal à 7,6% du total des revenus et 15,3% du revenu de l'emploi principal; par contre il est de 15,1% du total des revenus et 40,2% du revenu de l'emploi principal en milieu semi-urbain. En milieu rural, 25,6% du revenu est issu de l'emploi secondaire et la part du revenu que procure ce dernier est égale à 65,5% du revenu de l'emploi principal.

De cette première analyse, on peut retenir que :

- la pluriactivitéest inégalement répartie entre les régions et les milieux de résidence; le Nord l'emporte sur les régions et la zone rurale sur les milieux de résidence;

- elle est très intense dans les milieux ruraux des différentes provinces du Cameroun notamment dans l'Adamaoua rural;

- le secteur primaire regroupe la plus grande partie des individus exerçant un emploi secondaire et travaillent dans les exploitations agricoles;

- les personnes ayant un emploi secondaire travaillent le plus souvent pour leur propre compte;

- les entreprises offrant les emplois secondaires ne sont pas pour la plupart enregistrées;

- les revenus issus de l'exercice d'emplois secondaires sont largement en deçàde ceux que procure l'activitéprincipale et n'inciteraient guère à la pluriactivité.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 23

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

La complexitédu phénomène de participation aux emplois secondaires nous amène à l'explo-rer davantage à travers quelques croisements de variables pour en cerner, un peu plus, ses manifestations et tirer de nouveaux enseignements.

4.2 Croisements entre les variables

D'après le tableau (6) ci-dessous, on remarque que les hommes sont plus touchés par la pluriactivitéque les femmes dans l'ensemble du pays. La tendance reste la même dans les milieux de résidence. En effet, l'écart entre les taux de pluriactivitéchez les hommes et les femmes est d'environ de 4 points au niveau national. Les hommes et les femmes du milieu rural sont plus exposés à la pluriactivitéque les hommes et les femmes du milieux urbain.

En outre, La pluriactivitéest plus ressentie chez les individus agés de 30 à 49 ans qu'on retrouve le plus en milieu rural. La tranche d'âge 10-29 ans est la moins touchée avec un taux national de 30,3% dont 35,8% en zone rurale et 15,0% en zone urbaine. Le tableau qui vient permet de fixer un peu plus les idées sur la pluriactivité.

TAB. 6 - Distribution de la pluriactivitéselon le milieu, le sexe et l'âge

 

Urbain

Rural

Ensemble

Genre

 
 
 

Homme

18,2

48,5

38,8

Femme

16,1

40,4

34,5

Age

 
 
 

10-29

15,0

35,8

30,3

30-49

19,7

56,5

43,9

50 et +

17,0

44,7

39,1

Ensemble

17,3

44,3

36,7

Source: Calcul des auteurs à partir de EESI

Les résultats du tableau (7) indiquent que le taux de pluriactivitédécroît avec le niveau d'instruction. Il est assez élevéchez les actifs occupés non scolarisés, probablement moins exigeants quant à la nature des emplois qui leur sont proposés. Ce taux est plus bas chez les

individus du supérieur. Les hommes du milieu rural sont plus prédisposés à la pluriactivitéalors que les femmes du milieu urbain sont nettement moins exposés. Le tableau qui vient

renseigne plus sur la situation des pluriactifs quant à leur milieu de résidence et leur niveau d'instruction.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 24

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

TAB. 7 - Distribution de la pluriactivitéselon le milieu, le sexe et le niveau d'instruction

 

Urbain

Rural

Ensemble

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

Non scolarisés

24,5

15,4

50,9

42,2

42,8

Primaire

17,9

16,8

46,8

40,5

37,9

Secondaire

17,6

15,8

49,9

35,3

30,8

Supérieur

17,8

15,5

44,3

27,6

22,5

Ensemble

18,2

16,1

48,5

40,4

36,7

Source : Calcul des auteurs à partir de EESI

Les différents croisements réalisés nous permettent de tirer quelques enseignements :

- les hommes sont plus touchés par la pluriactivitéque les femmes aussi bien en zone rurale qu'en zone urbaine;

- la tranche d'âge la plus touchée est 30-49 ans tandis que celle la moins touchée est 10-29 ans indépendamment du milieu de résidence;

- la pluriactivitédécro^t avec le niveau d'instruction dans l'ensemble de la population.

A présent, nous allons sortir du cadre de l'analyse descriptive des pluriactifs pour passer àune analyse différenciée de la pluriactivitéà travers l'Analyse des Correspondances Multiples.

4.3 Analyse factorielle et Classification Ascendante Hiérarchique

Cette rubrique consacre l'Analyse factorielle des correspondances multiples ainsi que la classification ascendante hiérarchique.

4.3.1 Analyse en Correspondances Multiples (ACM)

L'ACM est une méthode qui vise trois objectifs : mettre en évidence les relations entre les modalités des différentes variables; établir éventuellement les relations entre les individus statiques et les relations telles qu'elles apparaissent à partir des relations entre modalités.

En se limitant au premier plan factoriel [voir figure n°3], on se rend compte que ce dernier explique environ 33,6% de l'information totale sur la pluriactivitédont 19,6% pour le premier axe et 14,0% pour le second.

Le premier axe oppose, du côte négatif, le groupe des pluriactifs du secteur informel non agricole, exerçant un emploi de type indépendant, vivant en milieu urbain dans des maisons àplusieurs logements et ayant un revenu inférieur au SMIC ou un revenu compris entre 47.000

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 25

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

et 94.000 FCFA au groupe des pluriactifs du secteur informel agricole, exerçant en tant que dépendants ou indépendants, non scolarisés, vivant en milieu rural dans des concessions ou des sarés.

Le second axe factoriel traduit, du côténégatif, l'opposition entre la catégorie des pluriactifs des secteurs public et privéformel, salariés et indépendants à la catégorie des pluriactifs indépendants du secteur informel non agricole.

Globalement ce plan laisserait apparaître, comme le montre le graphique ci-dessous, trois groupes de pluriactifs. Cette observation nous permet d'avancer l'hypothèse de l'existence de trois ensembles homogènes. Cependant, elle est insuffisante; Il est donc indispensable de pro-céeder à une classiication ascendante hiéerarchique (CAH) en vue de mieux déeinir les critères de regroupememt des pluriactifs en des classes homogènes et de véeriier aussi l'hypothèse d'existence effective de trois classes de pluriactifs.

FIG. 3 - Plan factoriel des individus pluriactifs et des variables

Source : Calcul des auteurs à partir de EESI

4.3.2 Classification Ascendante Hiérarchique (CAH)

La classification aboutit en un regroupement des pluriactifs en des classes distinctes. Ces classes doivent être homogènes à l'intérieur et hétérogènes entre elles. Ceci implique une faible variabilitéintra-classe des variables caractérisant les pluriactifs de cette classe et une forte variabilitéinterclasse. Le tableau qui suit illustre cette variabilitéintra et inter-classe.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 26

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

TAB. 8 - Décomposition de l'inertie

Source: Calcul des auteurs à partir de EESI

A l'observation de l'histogramme des indices de niveau (voir annexes), on retient qu'une répartition en trois classes semble être la meilleure car présentant les décrochements les plus prononcés. La significativitédes modalités dans les classes est assurée par les valeurs tests qui sont toutes supérieures à 2 en valeur absolue. La partition retenue se présente comme suit :

4.3.2.1 Classe n°1 : Les pluriactifs du secteur informel agricole, rural et ayant au plus le niveau primaire

Cette classe regroupe 62,9% de l'ensemble des pluriactifs étudiés et comprend presque tous les pluriactifs exerçant dans le secteur informel agricole. Environ 97,7% des individus de cette classe vivent en milieu rural et sont des employés indépendants du secteur informel agricole dans une proportion de 69,9%. La quasi-totalitédes personnes présentant les modalités « informel agricole »et « indépendant secteur informel (agricole et non agricole) »sont dans cette classe. De même, près de 95,0% des pluriactifs ayant un revenu mensuel compris entre 23.500 et 47.000 FCFA appartiennent à la classe (voir annexes: caractérisation par les modalités des classes ou modalités de coupure).

4.3.2.2 Classe n°2 : Les salariés du secteur public et du secteur privéformel

La deuxième classe obtenue contient 6,5% des individus étudiés. La totalitédes pluriactifs salariés du secteur public ainsi que 97,0% des salariés du secteur privéformel s'y trouvent. Cette classe recense 77,1% d'individus ayant comme niveau d'instruction le secondaire.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 27

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4.3.2.3 Classe n°3 : Les pluriactifs du secteur informel non agricole, vivant en milieu urbain et exerçant un emploi indépendant

La dernière classe englobe 30,6% des individus ayant plusieurs activités et rassemble tous les pluriactifs du secteur informel non agricole. De même 99,3% des personnes dépendantes du secteur informel non agricole s'y retrouvent. On y dénombre également 67,1% des pluriactifs du milieu urbain.

Nous pouvons retenir à l'issue de l'Analyse des Correspondances Multiples et de la Classification Ascendante Hiérarchique que les pluriactifs peuvent être scindés en trois classes. Ce résultat semble déjàêtre mis en évidence par l'Analyse des Correspondances Multiples; la Classification Ascendante Hiérarchique vient confirmer cette hypothèse en énumérant plus de critères de classification que ne l'a fait l'ACM.

5 Estimations économétriques de la pluriactivité

A présent, nous abordons l'estimation du modèle (2) qui régit l'interaction existant entre la pluriactivitéet le revenu issu de l'activitéprincipale d'un actif. Nous utilisons comme décrit dans la méthodologie (Cf. section 3.3) une procédure en deux étapes et tenons également compte du problème de biais de sélection que pose l'estimation de l'équation de revenu.

5.1 Présentation des estimations12

En ce qui concerne l'estimation de l'équation de revenu principal, l'application de la méthode de Heckman sur les données à notre disposition a révelél'existence effective d'un biais de sélection en raison de la significativitéau seuil de 5% du ratio inverse de Mills [cf. tableau n13 en annexes]. Ainsi, les estimateurs MCO obtenus en ignorant le caractère limitédu revenu principal sont biaisés et non convergents comme si l'on était en face d'un problème d'oubli de variable.

L'équation du revenu principal est alors estimée par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) avec prise en compte du ratio inverse de Mills pour corriger le biais de sélection. Le test de white effectuésur les estimateurs des MCO met en évidence l'existence d'un biais d'hétéroscédasticitéauquel on remédie en recourant à la correction par la méthode de White13. La normalitédes résidus est assurée par le théorème central limite en raison du nombre important des observations disponibles.

12Pour plus de détails sur la significativitédes résultats, se référer aux tableaux n~14, 15 et 16 en annexes. On rappelle tout de même que les résultats sont statistiquement significatifs au seuil de 5% lorsque la valeur de la statistique »z-loi normale» est supérieure à 1,96 en valeur absolue.

13Avec l'option »robut» associée à la commande reg de Stata, les t de Student sont corrigés de l'hétéroscédasticitépar la méthode de White.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 28

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Après l'estimation de l'équation du revenu principal, nous récupérons les résidus homoscédas-tiques et normaux qui servent de variables explicatives pour le modèle de participation aux emplois secondaires. Celui-ci est estimépar une régression Probit simple et robuste.

Le choix du paquet de variables explicatives parmi les variables candidates a étéfait selon la méthode dite « pas à pas » descendante (Nakache et Confais, 200314) ; elle consiste à introduire dans le modèle toutes les variables candidates dans un premier temps et, les variables non significatives sont ensuite éliminées une à une. Le processus s'arrête lorsque tous les coefficients sont considérés comme significativement différents de zéro à un seuil précédemment choisi (généralement, 5%).

Les tableaux qui suivent présentent les résultats des estimations de l'équation de revenu principal et de la participation aux emplois secondaires.

TAB. 9 - Estimation de l'équation de revenu principal

Revenu principal

Coefficients

z-loi normale

Constante

-58,643

-7,06

Temps activitéprincipale

0,327

5,09

Sexe

féminin

-22,014

-13,98

L'âge

1,171

9,86

Situation de famille mariémonogame

28,856

11,19

mariépolygame

30,306

10,19

veuf(ve)

20,869

6,79

divorcé/séparé24,302

 

6,87

union libre

20,443

6,15

Niveau instruction primaire

14,104

14,06

secondaire 1er Cycle

32,758

21,10

secondaire 2ème Cycle

63,408

26,89

supérieur

167,842

26,44

Source: Calcul des auteurs à partir de EESI

14Citépar Pascal Legrand et Denis Bories .

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 29

~cNorbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

TAB. 10 - Estimation Probit de la participation aux emplois secondaires

Variables

Coefficients

z-loi normale

Effets marginaux

Constante

-0,802

-8,37

-

Revenu principal

-0,015

-5,60

-0.005

Lien parentéavec CM conjoint du CM

-0,205

-4,12

-0.068

autres apparentés

-0,182

-3,60

-0,060

Situation de famille marié(e) monogame

0,609

9,32

0,211

marié(e) polygame

0,730

9,47

0,276

veuf(ve)

0,272

3,79

0,098

divorcé(e)/séparé(e)

0,496

5,84

0,186

union libre

0,338

5,52

0,124

Sexe

féminin

-0,371

-6,53

-0,126

Age

0,005

2,41

0,002

Type habitat

maison à plusieurs logements

-0,189

-6,09

-0,064

concessions/sarés

0,081

2,17

0,028

Milieu de résidence semi-urbain

0,343

10,27

0,123

rural

0,756

21,57

0,270

Temps activitéprincipale

-0,003

-2,32

-0,001

Religion

 
 
 

Animiste

0,250

2,72

0,091

Secteur activitéindustrie

0,071

2,09

0,025

Niveau instruction primaire

0,250

4,73

0,087

secondaire 1er Cycle

0,478

5,13

0,173

secondaire 2ème Cycle

0,886

5,35

0,334

supérieur

2,308

5,23

0,710

Source : Résultats des estimations des auteurs à partir de EESI

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 30

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

5.2 Interprétation des résultats

L'analyse des résultats se fera essentiellement en deux phases : dans un premier temps nous analyserons les résultats de l'estimation de l'équation du revenu principal puis dans un second nous nous pencherons sur l'interprétation des résultats du modèle de participation aux emplois secondaires.

5.2.1 Analyse des résultats de l'équation de revenu

D'après le tableau (9) ci-dessus, il existe un lien positif entre le temps consacréà l'activitéprincipale et le revenu qui en découle. En effet, pour une personne ayant consacréun temps

égal à moyenne de la durée hebdomadaire de travail, un accroissement d'une heure de travail se traduit par une augmentation de son revenu de l'activitéprincipale de 330 FCFA, toutes choses égales par ailleurs.

S'agissant de la variable situation de famille (situation matrimonial), elle influence à la hausse le revenu principal. En effet, par rapport aux célibataires considérés comme modalitéde référence, un individu mariémonogame peut accroître son revenu principal en terme absolu d'environ 28.860 FCFA en moyenne, le polygame de 30.300 FCFA, le veuf de 20.900 FCFA, le divorcé(ou séparé) de 24.300 FCFA et enfin l'individu en union libre de 20.440 FCFA en moyenne.

De même, nos estimations mettent en exergue un effet assez élevédu niveau d'instruction sur le revenu issu de l'activitéprincipale. Ce effet décroît avec le niveau d'instruction. Ainsi, par rapport à un non scolarisé, un actif ayant le niveau supérieur aurait, en moyenne, un revenu supplémentaire de l'ordre de 167.840 FCFA; celui ayant un niveau secondaire 2ème Cycle gagne 63.410 FCFA de surplus; celui du secondaire 1er Cycle s'en sort avec un surplus de 32.760 FCFA; et enfin, l'actif du niveau primaire améliore son revenu principal de près de 14.100 FCFA [cf. tableau n°(9)].

Cependant, comparativement à un homme, le fait d'être une femme est un facteur désavantageux dans la rémunération. La différence entre le revenu principal d'un homme et celui d'une femme est d'environ 22.000 FCFA en moyenne. Cela renforce le constat selon lequel, à compétences égales, les hommes seraient mieux rémunérés que les femmes. Aussi l'âge a-t-il un effet positif sur le niveau du revenu principal, même si cet effet est d'une moindre importance. Une hausse d'une année d'âge accroît le revenu issu de l'activitéprincipale d'environ 1.170 FCFA.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 31

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

5.2.2 Analyse des résultats de la participation aux emplois secondaires

Les variables traduisant les caractéristiques démographiques ont en majoritéun effet positifs sur la décision d'être pluriactif. La situation matrimoniale influence positivement la chance qu'a un actif de devenir pluriactif. En effet, le fait de passer du statut de célibataire au statut de mariémonogame augmente sensiblement la probabilitéd'un pluriactif (21,1%). Le constat

demeure le même pour les statuts de mariépolygame (27,6%), veuf (9,8%), divorcé/séparé(18,6%) et union libre (12,4%).

Par ailleurs, par rapport aux célibataires (modalitéde référence), les mariés polygames ont plus de chances d'être pluriactifs que les mariés monogames. Ce constat s'expliquerait par le fait que, à revenu égal, un polygame a plus de charges qu'un monogame; et donc serait tentéde rechercher de nouvelles sources de revenu. Par contre, la chance de devenir pluriactif s'amenuit avec les personnes en union libre, divorcées/séparées et veuves en raison de l'autosuffisance que leur conf`ererait le revenu tiréde l'activitéprincipale.

Pour ce qui est de l'âge d'un actif, il influence tr`es faiblement à la hausse, de l'ordre de 0,2%, la décision d'exercer une activitésecondaire due probablement à ce que l'individu perd ses capacités physiques à cause du poids de l'âge. Par contre, le fait d'être une femme décroît de l'ordre de 12,6% la chance d'être exposéà l'exercice de plusieurs emplois secondaires par rapport à un homme.

De même, le lien de parentéavec le chef de ménage se rév`ele comme un facteur limitatif de la participation aux emplois secondaires. Ainsi, par rapport au chef de ménage, la conjointe

a moins de chance d'exercer plusieurs emplois (6,8%) en raison, souvent, d'une responsabilirelativement faible de la conjointe pour subvenir aux besoins des membres de la famille.

Ceci confirme le constat fait lors de l'analyse descriptive et selon lequel les hommes seraient plus exposés que les femmes à la pluriactivité(Cf. tableau n°6). Sur le plan religieux, nous remarquons que seule la modalitéanimiste augmente, d'environ 9,1%, le risque d'exposition d'un actif occupéà la pluriactivité.

Les facteurs qui rendent compte des ressources matérielles et immatérielles propres à un individu ont dans l'ensemble un impact positif sur la probabilitéde participer aux emplois secondaires. Ces facteurs sont notamment le niveau d'instruction et le type d'habitat. S'agis-sant du niveau d'instruction, il augmente considérablement la chance d'un actif occupéd'être pluriactif.

Par rapport aux non-scolarisés, les autres individus auraient plus de chances de participer aux emplois secondaires. Cette probabilitéévolue à la hausse avec le niveau d'instruction; elle est de 8,7% pour le primaire; 17,3% pour le secondaire 1er Cycle; 33,4% pour le secondaire 2ème

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 32

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Cycle et enfin, 71,0% pour le supérieur. Ce fait se justifierait par une plus grande possibilid'emplois pour les personnes les plus instruites en raison de la diversitéde leurs compétences.

Pour ce qui est du type d'habitat, son impact sur la décision d'exercer plusieurs activités secondaires doit être nuancé. En effet, comparativement aux actifs occupés vivant dans les maisons isolées, ceux habitant dans les maisons à plusieurs logements ont moins de chance d'être pluriactifs. A l'opposé, le fait de vivre dans les concessions/sarés tire à la hausse (2,8%) la chance d'exercer au moins un emploi secondaire.

Les variables socio-économiques impactent différemment aussi, dans un sens comme dans l'autre, la participation des actifs occupés aux emplois secondaires. Le revenu principal semble avoir un effet non incitateur à la pluriactivité. En effet, cette influence avoisine 0,5% et se révèle ainsi très négligeagle dans la décision d'un actif d'exercer plusieurs emplois secondaires. Tout comme le revenu principal, le temps consacréà l'activitéprincipale impacte très faiblement (0,1%) la participation aux emplois secondaires.

Aussi remarquons-nous que le milieu de résidence favorise la participation à la pluriactivité. En effet, le fait de passer du milieu urbain au milieu semi-rural et rural accroît respectivement d'environ 12,3% et 27,0% la chance d'être pluriactif; ce qui corrobore le constat issu de l'analyse descriptive et selon lequel la pluriactivitéest un phénomène plus fréquent en milieu rural.

A l'issu de l'analyse de l'interprétation des résultats économétriques, on peut fait ressortir les points saillants suivants :

- le revenu principal peut être expliquépar le temps consacréà l'activitéprinci-pale, le sexe, le niveau d'instruction, l'âge et enfin la situation matrimoniale;

- le temps consacréà l'activitéprincipale ainsi que le revenu tiréde cette acti-vitésemblent influencer très faiblement la décision de participer aux emplois secondaires;

- un polygame a plus de chance qu'un célibataire d'exercer plusieurs activités secondaires;

à comp

étences égales, les femmes ont tendance à gagner moins que les hommes;

- les individus habitant le milieu rural sont plus enclin à être pluriactifs; - le niveau d'instruction est un facteur incitatif à la pluriactivité.

En ce qui concerne l'hypothèse de recherche formulée plus haut, les résultats économétriques nous permettent de confirmer que le temps consacréà l'activitéprincipale est bien un facteur limitatif de la décision de participer aux emplois secondaires puisque l'influence de celui-ci sur la pluriactivitéest négative voire négligeable.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 33

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

6 Conclusion

Au terme de cette analyse sur la pluriactivitéau Cameroun, la participation aux emplois secondaires apparaît théoriquement comme une alternative pour les actifs occupés de se prémunir des risques de gestion et de la pauvretéà travers des stratégies de diversification des revenus.

Nous observons que la pluriactivitéest inégalement répartie selon les régions au Cameroun. Elle est moins intense dans les deux grandes villes que sont Yaoundéet Douala comparativement aux autres régions. De même, on constate que le phénomène est beaucoup plus répandu en milieu rural qu'urbain; les hommes sont plus touchés que les femmes indépendamment de leur zone de résidence. Les personnes travaillant dans les exploitations agricoles du secteur primaire sont par contre les plus exposés à la pluriactivité. En outre, les individus pluriactifs exercent beaucoup plus pour compte propre et dans une situation informelle.

Les revenus découlant des emplois secondaires sont en deçàde ceux que procure l'activitéprincipale et pourraient de ce fait ne pas être un facteur incitatif à l'exercice de plusieurs

emplois. Les jeunes de la tranche d'âge 10-29 ans sont les moins exposés au phénomène tandis que leurs aînés de la tranche d'âge 30-49 ans sont plus marqués. Aussi, remarque t-on que, le taux de pluriactivitédécroît avec le niveau d'instruction.

A la suite de l'analyse en correspondances multiples et de la classification, il apparaàýt trois groupes de pluriactifs. Les individus du premier groupe sont pour la plupart issu du secteur informel agricole, vivent en milieu rural et ont majoritairement le niveau primaire. Le second groupe est constitué, pour l'essentiel, des salariés des secteurs public et privéformel. Le troisième groupe est celui des pluriactifs du secteur informel non agricole, vivant en milieu urbain et excerçant un emploi indépendant.

Sur le plan économétrique, la situation matrimoniale impacte le revenu principal à la hausse; l'effet le plus important étant observéau niveau des individus mariés polygames (30.300 FCFA). Comme observédans l'analyse descriptive l'effet du niveau d'instruction sur le revenu principal est positif et croissant. Les individus ayant le niveau supérieur enregistrent le surplus de revenu le plus élevé(167.840 FCFA) alors que ceux ayant le niveau primaire ont le surplus le plus faible (14.100 FCFA), la modalitéde référence étant les individus non scolarisés. Le genre exerce également une influence sur le revenu principal. Par rapport aux hommes, les femmes ont un déficit de revenu moins élevéd'environ 22.000 FCFA.

Globalement, les variables démographiques, notamment la situation matrimoniale et l'âge ont un effet positif sur le revenu principal. Cependant, la situation matrimoniale est le facteur au niveau duquel on observe les effets les plus prononcés. De plus, le lien de parentéavec

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 34

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

le chef de ménage constitue un facteur limitatif à la participation aux emplois secondaires. Sous l'angle religieux, le fait d'être animiste modifie à la hausse la chance d'être pluriactif par rapport à la religion catholique.

Par ailleurs, les facteurs rendant compte des ressources matérielles et immatérielles, notamment le niveau d'instruction et le type d'habitat accroissent dans l'ensemble la chance de participer aux emplois secondaires; l'impact le plus intense étant observépour le niveau d'instruction. Par contre, le temps consacréà l'emploi principal influence à la baisse la chance d'être pluriactif.

Du côtédes variables socio-économiques, le revenu principal a un effet négatif mais très faible sur la décision d'exercer plusieurs activités secondaires. Le milieu de résidence contribue àaugmenter la chance d'être pluriactif par rapport aux actifs occupés du milieu urbain.

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 35

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

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Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 36

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Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 37

TAB. 11 - Test d'égalitédes moyennes d'âge entre les hommes et les femmes

TAB. 12 - Résultats de l'estimation en deux étapes de Heckman

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Annexes

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 38

c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

TAB. 13 - Résultats de l'estimation en deux étapes de Heckman (Suite)

TAB. 14 - Résultats de l'estimation du revenu principal

Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun 39

~cNorbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

TAB. 15 - Estimation Probit de la participation aux emplois secondaires

TAB. 16 - Estimation des effets marginaux de la participation aux emplois secondaires

39

DESCRIPTION DES

NUM. AINE BENJ

50 NOEUDS D'INDICES LES

EFF. POIDS INDICE

PLUS ELEVES

HISTOGRAMME DES INDICES DE NIVEAU

6560

6524 6505

47 42389.56

0.00399

*

6561

6526 6493

61 49000.78

0.00406

*

6562

6506 6510

65 26529.47

0.00422

*

6563

6542 6486

181 27843.47

0.00423

*

6564

6372 6515

89 41969.54

0.00433

*

6565

6527 6518

92 52761.60

0.00476

*

6566

6540 6522

91 73257.55

0.00483

*

6567

6321 6535

139 62443.50

0.00519

*

6568

6085 3408

137 85312.52

0.00528

**

6569

6539 6533

193 37328.00

0.00541

**

6570

6555 6545

212 45741.77

0.00564

**

6571

6319 6496

90 98719.20

0.00612

**

6572

6562 6552

126 54844.64

0.00619

**

6573

6521 6560

77 113443.65

0.00622

**

6574

6569 6548

299 58421.18

0.00647

**

6575

6523 6554

128 56605.95

0.00695

**

6576

6256 6534

93 70776.55

0.00707

**

6577

6320 6536

185 109681.99

0.00711

**

6578

6261 6519

61 44594.44

0.00746

**

6579

6578 6565

153 97356.04

0.00823

**

6580

6549 6566

190 122108.43

0.00968

**

6581

6567 6543

220 102719.66

0.00972

**

6582

6551 6553

159 44373.02

0.01014

**

6583

6546 6561

116 113119.30

0.01087

***

6584

6253 6571

155 156230.47

0.01095

***

6585

6318 6217

140 147346.77

0.01176

***

6586

6572 6556

200 100087.99

0.01186

***

6587

6558 6574

443 90075.85

0.01272

***

6588

6583 6544

157 139787.70

0.01304

***

6589

6575 6541

225 76867.32

0.01307

***

6590

6557 6568

228 138648.31

0.01319

***

6591

6317 6573

127 196561.41

0.01757

****

6592

6581 6564

309 144689.20

0.01758

****

6593

6587 6563

624 117919.32

0.02032

****

6594

6584 6559

226 208502.94

0.02127

*****

6595

6576 6590

321 209424.86

0.02287

*****

6596

6577 6580

375 231790.41

0.02417

*****

6597

6592 6281

386 231889.84

0.02733

******

6598

6586 6570

412 145829.75

0.02992

******

6599

6597 6579

539 329245.91

0.03955

********

6600

6585 6596

515 379137.16

0.04382

*********

6601

6594 6591

353 405064.34

0.04397

*********

6602

6588 6600

672 518924.84

0.06342

*************

6603

6602 6595

993 728349.69

0.08930

******************

6604

6599 6593

1163 447165.22

0.09051

******************

6605

6589 6582

384 121240.34

0.16840

*********************************

6606

6604 6598

1575 592995.00

0.17529

**********************************

6607

6601 6603

13461133414.13

0.22124

*******************************************

6608

6606 6605

1959 714235.38

0.34173

******************************************************************

6609

6608 6607

33051847649.50

0.41727

*********************************************************************************

SOMME

DES INDICES

DE NIVEAU =

2.27916

 

CARACTERISATION PAR LES MODALITES DES CLASSES OU MODALITES DE COUPURE 'a' DE L'ARBRE EN 3 CLASSES

CLASSE V.TEST

1 / 3

PROBA

---- POURCENTAGES CLA/MOD MOD/CLA GLOBAL

----

62.87

******

0.000

99.95

99.92

62.85

******

0.000

99.97

69.85

43.93

605.53

0.000

99.91

30.07

18.92

539.72

0.000

94.99

33.70

22.30

492.43

0.000

69.01

97.65

88.96

415.52

0.000

87.21

34.18

24.64

206.75

0.000

71.19

49.28

43.52

143.02

0.000

69.91

37.71

33.91

134.28

0.000

68.58

44.64

40.93

103.63

0.000

63.23

99.66

99.09

-20.97

0.000

61.91

37.04

37.61

-74.97

0.000

58.00

21.49

23.29

******

0.000

48.28

13.60

17.71

******

0.000

2.01

0.08

2.40

******

0.000

44.09

17.65

25.16

******

0.000

0.00

0.00

4.16

******

0.000

13.36

2.35

11.04

******

0.000

0.00

0.00

6.37

******

0.000

0.48

0.06

7.97

******

0.000

22.26

10.49

29.64

******

0.000

0.00

0.00

22.69

******

0.000

0.00

0.00

30.59

MODALITES IDEN POIDS

CARACTERISTIQUES DES VARIABLES

CLASSE 1 / 3 aa1a ******

Informel agricole Secteur institutionel SI04 ******

Indépendant secteur Type d'emploi TY04 811615

Dépendant secteur in Type d'emploi TY06 349644

Modalité n° 2 Evaluation du gain le mois dernier AP02 412113

Rural Milieu de résidence G502 ******

reponse manquante Evaluation du gain le mois dernier 23_ 455240

Concession/saré TYPE D'HABITAT H105 804145

Non scolarisé Niveau Instruction NI01 626625

Primaire Niveau Instruction NI02 756157

Non Perception d'autres revenus RH02 ******

Maison isolée TYPE D'HABITAT H101 694895

Modalité n° 3 Evaluation du gain le mois dernier AP03 430275

Maison à plusieurs l TYPE D'HABITAT H102 327243

Privé formel Secteur institutionel SI02 44373

Secondaire Niveau Instruction NI03 464871

Public Secteur institutionel SI01 76867

Urbain Milieu de résidence G501 204050

Salarié secteur form Type d'emploi TY01 117727

Dépendant secteur in Type d'emploi TY05 147251

Modalité n° 1 Evaluation du gain le mois dernier AP01 547621

Indépendant secteur Type d'emploi TY03 419322

Informel non agricol Secteur institutionel SI03 565151

40

CLASSE

2 /

3

 
 
 
 
 
 
 

V.TEST

PROBA

---- POURCENTAGES ----

MODALITES

 
 

IDEN

POIDS

 
 

CLA/MOD

MOD/CLA

GLOBAL

CARACTERISTIQUES

DES VARIABLES

 
 
 
 
 
 
 

6.49

CLASSE 2 / 3

 
 

aa2a

119898

924.30

0.000

100.00

98.19

6.37

Salarié secteur form

Type d'emploi

 

TY01

117727

694.80

0.000

100.00

64.11

4.16

Public

Secteur institutionel

 

SI01

76867

490.07

0.000

96.97

35.89

2.40

Privé formel

Secteur institutionel

 

SI02

44373

392.71

0.000

19.88

77.08

25.16

Secondaire

Niveau Instruction

 

NI03

464871

359.79

0.000

17.09

78.05

29.64

Modalité n° 1

Evaluation du gain le mois

dernier

AP01

547621

215.64

0.000

19.57

33.31

11.04

Urbain

Milieu de résidence

 

G501

204050

192.42

0.000

14.83

40.48

17.71

Maison à plusieurs l

TYPE D'HABITAT

 

H102

327243

20.35

0.000

6.97

40.38

37.61

Maison isolée

TYPE D'HABITAT

 

H101

694895

-35.31

0.000

5.35

19.20

23.29

Modalité n° 3

Evaluation du gain le mois

dernier

AP03

430275

-68.56

0.000

6.34

96.81

99.09

Non

Perception d'autres revenus

 

RH02

******

******

0.000

0.18

0.22

7.97

Dépendant secteur in

Type d'emploi

 

TY05

147251

******

0.000

3.34

21.08

40.93

Primaire

Niveau Instruction

 

NI02

756157

******

0.000

4.86

66.69

88.96

Rural

Milieu de résidence

 

G502

******

******

0.000

0.41

1.39

22.30

Modalité n° 2

Evaluation du gain le mois

dernier

AP02

412113

******

0.000

0.00

0.00

18.92

Dépendant secteur in

Type d'emploi

 

TY06

349644

******

0.000

2.00

13.43

43.52

Concession/saré

TYPE D'HABITAT

 

H105

804145

******

0.000

0.36

1.36

24.64

reponse manquante

Evaluation du gain le mois

dernier

23_

455240

******

0.000

0.00

0.00

22.69

Indépendant secteur

Type d'emploi

 

TY03

419322

******

0.000

0.35

1.84

33.91

Non scolarisé

Niveau Instruction

 

NI01

626625

******

0.000

0.00

0.00

30.59

Informel non agricol

Secteur institutionel

 

SI03

565151

******

0.000

0.00

0.00

43.93

Indépendant secteur

Type d'emploi

 

TY04

811615

******

0.000

0.00

0.00

62.85

Informel agricole

Secteur institutionel

 

SI04

******

CLASSE

3 /

3

 
 
 
 
 
 
 

V.TEST

PROBA

---- POURCENTAGES ----

MODALITES

 
 

IDEN

POIDS

 
 

CLA/MOD

MOD/CLA

GLOBAL

CARACTERISTIQUES

DES VARIABLES

 
 
 
 
 
 
 

30.64

CLASSE 3 / 3

 
 

aa3a

566192

******

0.000

100.00

99.82

30.59

Informel non agricol

Secteur institutionel

 

SI03

565151

******

0.000

100.00

74.06

22.69

Indépendant secteur

Type d'emploi

 

TY03

419322

603.74

0.000

99.34

25.84

7.97

Dépendant secteur in

Type d'emploi

 

TY05

147251

563.29

0.000

60.66

58.67

29.64

Modalité n° 1

Evaluation du gain le mois

dernier

AP01

547621

361.39

0.000

67.07

24.17

11.04

Urbain

Milieu de résidence

 

G501

204050

96.40

0.000

36.64

27.85

23.29

Modalité n° 3

Evaluation du gain le mois

dernier

AP03

430275

91.19

0.000

36.03

29.58

25.16

Secondaire

Niveau Instruction

 

NI03

464871

84.39

0.000

36.89

21.32

17.71

Maison à plusieurs l

TYPE D'HABITAT

 

H102

327243

11.05

0.000

31.13

38.20

37.61

Maison isolée

TYPE D'HABITAT

 

H101

694895

-19.11

0.000

29.74

32.91

33.91

Non scolarisé

Niveau Instruction

 

NI01

626625

-61.57

0.000

30.43

98.41

99.09

Non

Perception d'autres revenus

 

RH02

******

-63.05

0.000

28.08

37.50

40.93

Primaire

Niveau Instruction

 

NI02

756157

-99.56

0.000

26.81

38.08

43.52

Concession/saré

TYPE D'HABITAT

 

H105

804145

******

0.000

1.01

0.08

2.40

Privé formel

Secteur institutionel

 

SI02

44373

******

0.000

0.00

0.00

4.16

Public

Secteur institutionel

 

SI01

76867

******

0.000

0.00

0.00

6.37

Salarié secteur form

Type d'emploi

 

TY01

117727

******

0.000

12.43

10.00

24.64

reponse manquante

Evaluation du gain le mois

dernier

23_

455240

******

0.000

26.12

75.83

88.96

Rural

Milieu de résidence

 

G502

******

******

0.000

4.61

3.35

22.30

Modalité n° 2

Evaluation du gain le mois

dernier

AP02

412113

******

0.000

0.09

0.05

18.92

Dépendant secteur in

Type d'emploi

 

TY06

349644

******

0.000

0.03

0.05

43.93

Indépendant secteur

Type d'emploi

 

TY04

811615

******

0.000

0.05

0.10

62.85

Informel agricole

Secteur institutionel

 

SI04

******






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote