Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
(CEMAC)
INSTITUT SOUS REGIONAL DE STATISTIQUE ET D'ECONOMIE
APPLIQUEE
(ISSEA)
Organisation internationale
BP 294 YAOUNDÉ CAMEROUN Tel: (237) 22 22 01 34
DETERMINANTS DE LA PLURIACTIVITE
AU CAMEROUN
GROUPE DE TRAVAIL
Réalisé par :
Norbert Kochikpa ASSOGBA
~
Edouard KALAWA
Sous la direction de :
M. Kobert NGONThE Ingénieur 5tatisticien
Economiste
6me
Directeur cles E tucl es clu 3 Cycle
Juin 2008
DETERMINANTS DE LA PLURIACTIVITE AU CAMEROUN
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 3
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
Résumé
La pluriactivitéest une réalitéqui
apparaît aujourd'hui comme un filet de sécuritésociale en
ce sens qu'elle permet d'atténuer la pauvretéà travers une
diversification des sources de revenu. A ce titre, il est important d'en
connaître les déterminants et d'esquisser quelques
caractéristiques d'un individu pluractif. Ce travail s'inscrit dans ce
cadre et permet de retenir essentiellement trois classes de pluriactif à
savoir les pluriactifs du secteur informel agricole, vivant en milieu rural
et ayant majoritairement le niveau primaire; les pluriactifs salariés
des secteurs public et privéformel et enfin les pluriactifs du secteur
informel non agricole vivant en milieu urbain et exerçant un emploi
indépendant. Aussi retenons-nous que le temps
consacréà l'activitéprincipale et le revenu qui en
découle ne pourraient être considérés comme des
facteurs déterminants dans la décison d'exercer plusieurs emplois
secondaires. Cependant, la situation matrimoniale, le milieu de
résidence, le niveau d'instruction apparaissent, entre autres,
comme des facteurs pertinents dans le choix de participer aux emplois
secondaires.
Mots clés Pluriactivité, emploi
secondaire, actif occupé, secteur informel
1Avertissement L'Institut
Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA)
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises
dans ce document. Ces opinions doivent être considérées
comme propres à ses auteurs.
Remerciements Nous exprimons notre profonde gratitude et
adressons nos sincères remerciements à Monsieur Robert NGONTHE,
Directeur des Etudes du 3ème Cycle à l'ISSEA et
à Monsieur CHASSEM T. Narcisse, Ingénieur Statisticien
Economiste pour leurs pertinentes remarques dans la réalisation de ce
travail.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 4
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
Table des matières
Résumé3
1 Introduction 6
2 Revue de littérature 8
3 Méthodologie 11
3.1 Importance des emplois secondaires 11
3.2 Profil des pluriactifs au Cameroun 11
3.3 Modèle de participation aux emplois secondaires
12
3.4 Source de données 15
3.5 Définition de la population cible et du taux de
pluriactivité 16
4 Présentation des résultats 16
4.1 Analyse descriptive de la pluriactivitéet des emplois
secondaires 16
4.1.1 Pluriactivité 16
4.1.2 Emplois secondaires 19
4.2 Croisements entre les variables 23
4.3 Analyse factorielle et Classification Ascendante
Hiérarchique 24
4.3.1 Analyse en Correspondances Multiples (ACM) 24
4.3.2 Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) 25
5 Estimations économétriques de la
pluriactivité27
5.1 Présentation des estimations2 27
5.2 Interprétation des résultats 30
5.2.1 Analyse des résultats de l'équation de revenu
30
5.2.2 Analyse des résultats de la participation aux
emplois secondaires . . . 31
6 Conclusion 33
Références 35
Annexes 37
2Pour plus de détails sur la
significativitédes résultats, se référer aux
tableaux n°14, 15 et 16 en annexes. On rappelle tout de même que les
résultats sont statistiquement significatifs au seuil de 5% lorsque la
valeur de la statistique »z-loi normale» est supérieure
à 1,96 en valeur absolue.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 5
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
Liste des tableaux
1 Caractéristiques de position et de dispersion des
pluriactifs 17
2 Temps en heures consacréà
l'activitéprincipale 18
3 Temps en heures consacréà la
pluriactivité 18
4 Répartition régionale de la
pluriactivitéselon le milieu de résidence 19
5 Légalitéd'exercice dans l'emploi secondaire
21
6 Distribution de la pluriactivitéselon le milieu, le
sexe et l'âge 23
7 Distribution de la pluriactivitéselon le milieu, le
sexe et le niveau d'instruction 24
8 Décomposition de l'inertie 26
9 Estimation de l'équation de revenu principal 28
10 Estimation Probit de la participation aux emplois
secondaires 29
11 Test d'égalitédes moyennes d'âge entre
les hommes et les femmes 37
12 Résultats de l'estimation en deux étapes de
Heckman 37
13 Résultats de l'estimation en deux étapes de
Heckman (Suite) 38
14 Résultats de l'estimation du revenu principal
38
15 Estimation Probit de la participation aux emplois
secondaires 39
16 Estimation des effets marginaux de la participation aux
emplois secondaires . 39
Table des figures
1 Répartition des pluriactifs selon le sexe 17
2 Répartition des emplois secondaires par structure
20
3 Plan factoriel des individus pluriactifs et des variables
25
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 6
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
1 Introduction
Le Cameroun a connu entre 1987 et 1993 une crise
économique sans précédent marquée par un taux de
croissance négatif de l'ordre de -4,0% en moyenne (Banque mondiale,
2002). Cette crise économique a nécessitédes mesures
conjoncturelles et structurelles. Les mesures conjoncturelles visent, entre
autres, l'assainissement des finances publiques par la réduction du
train de vie de l'Etat, la baisse cumulée des salaires des
fonctionnaires de l'ordre de 40,0 à 70,0% et le gel de certains
avantages financiers payés à ces derniers par l'Etat.
S'agissant des mesures structurelles, elles recherchent une
efficacitédans le mode de fonctionnement de l'économie à
travers la privatisation et la restructuration des entreprises présentes
dans le portefeuille de l'Etat ainsi que la libéralisation des prix. Ces
mesures ont fortement détérioréle pouvoir d'achat des
ménages et de ce fait leur bien-être. Les enquêtes
réalisées en 1996 et 2001, sur les conditions de vie des
ménages, ont fait ressortir respectivement des taux de pauvretéde
l'ordre de 50,5% et 40,2% (ECAM3 I et ECAM II).
Cette situation a conduit à une
morositééconomique qui a eu des répercutions sur le
marchédu travail. Selon l'Enquête sur l'Emploi et le Secteur
Informel (EESI) réalisée en 2005 par
l'Institut National de la Statistique (INS), le taux de
chômage croît avec le niveau d'instruction et oscille autour de
4,4% selon l'approche du Bureau International du Travail (BIT) et de 6,2% au
sens large, pour l'ensemble du pays. Les personnes les plus touchées
appartiennent à la tranche d'âge 10-29 ans (9,0% au sens large) et
vivent en milieu urbain (14,1% au sens large).
Par ailleurs, le sous-emploi global qui regroupe toutes les
formes de distorsions sur le marchédu travail, à savoir, le
chômage, le fait de gagner moins que le revenu minimum ou encore
de travailler involontairement moins de 35 heures par semaine,
touche près de 75,8% de la population active. Il apparaît alors
comme un véritable problème du marchéde l'emploi. Les
individus vivant en milieu rural sont plus exposés, soit 83,6% contre
68,3% pour ceux vivant en milieu urbain. Il sévit davantage dans les
couches des jeunes et des plus âgés dans une proportion de plus de
80,0% (EESI, 2005).
Malgréles conditions de travail très
précaires dans le secteur informel, il se présente, en
dépit de cela, comme le plus grand pourvoyeur d'opportunités
d'insertion économique (90,4%) dont
55,2% dans le secteur agricole. Cette informalisation forte de
l'économie camerounaise tire àla baisse les revenus
mensuels issus de l'emploi principal qui se situe en moyenne à 26 800
FCFA au niveau national. Il est de 124 300 FCFA dans l'administration publique,
137 400 FCFA dans les entreprises publiques et parapubliques, 103 600 FCFA dans
le secteur privéformel et 27 300 dans le privéinformel dont 11
000 FCFA pour les travailleurs agricoles.
3Enquête Camérounaise Auprès des
Ménages
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 7
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
De même, ces personnes travaillent dans des conditions
précaires; 21,3% seulement des actifs du secteur informel non agricole
exercent dans un véritable local professionnel. Le travail
àdomicile sans installation particulière concerne
21,0% des actifs de ce secteur et seuls 8,0%
d'entre eux exercent dans leur maison dans un emplacement
réservéà cet effet. Les travailleurs ambulants sont
nombreux et représentent 23,0% des actifs informels.
Dans les capitales des pays de l'UEMOA4, le taux de
pluriactivitédes personnes âgées de 10 ans et plus se situe
autour de 5,9% dans l'ensemble de la sous-région avec 9,2% à
Cotonou en 2001, 7,7% à Niamey en 2002, 7,2% à Bamako en 2001,
6,2% à Ouagadougou en 2001, 6,1% à Loméen 2001, 4,9%
à Abidjan en 2002 et 4,3% à Dakar en 2002. Ce taux est de 8,3%
pour la ville de Yaoundéen 1993 et de 14,1% en 2005.
Pourtant, l'augmentation des revenus des ménages
à travers une implication dans la diversification des sources de revenus
se présente comme un élément important pouvant contribuer
à atténuer la pauvreté. L'accès à ces
sources de revenus dépend de la décision d'allocation de la main
d'oeuvre disponible au niveau d'un individu actif qui, elle-même, est
fonction d'un certain nombre de facteurs qui l'orientent vers telle
activitéplutôt que telle autre, dans un objectif d'augmentation
des revenus et d'amélioration du bien-être.
Question de recherche
Etant donnéles possibilités qu'offre le
secteur informel pour diversifier les sources de revenu, quels sont les
facteurs qui déterminent la pluriactivitédes individus
déjàpauvres, sous employés et dont le revenu issu de
l'activitéprincipale est bas?
Hypothèse de recherche
Le temps consacréà
l'activitéprincipale et le revenu qui en découle sont des
facteurs limitatifs dans la décision de participer aux emplois
secondaires.
Hypothèse de travail
Pour réaliser cette étude, nous postulons que le
marchédu travail est parfait; plus précisément il y a
absence de barrières à l'entrée dans le secteur
informel.
Objectifs de l'étude
Cette étude se propose, comme objectif principal, de
ressortir les déterminants de la pluriac-tivitéau Cameroun. De
manière spécifique, il s'agira de :
4Un ensemble d'enquête de type 1-2-3 a
étéréaliséen 2001 et 2002 dans 7 capitales de
l'UEMOA avec le soutien financier du programme PARSTAT dans les villes de
Abidjan, Bamako, Cotonou, Dakar, Lomé, Niamey et Ouagadougou
1.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 8
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
Examiner l'importance de la pluriactivitéet des emplois
secondaires;
2. Présenter le profil des pluriactifs;
3. Ressortir les déterminants de la
pluriactivité.
Intérêt de l'étude
L'étude sur la pluriactivitépermet de
déterminer les facteurs susceptibles d'expliquer l'exercice d'emplois
secondaires.
Du côtédes autorités, cette étude
conduit à asseoir des stratégies visant à encourager ou
contrecarrer le phénomène d'emploi secondaire selon qu'on cherche
à lutter contre la pauvretéou le sous-emploi par le canal
d'accroissement des revenus. Elle servira également de guide dans
l'orientation des politiques en matière d'emploi.
Du point de vue de l'individu, le présent travail lui
offre l'opportunitéde déceler les emplois secondaires attractifs
dans le sens que ceux-ci lui permettent d'accroître de façon
subséquente ses revenus. Ce qui lui permet d'être à l'abri
de la pauvretémonétaire.
L'étude sera faite suivant quatre principaux axes. Le
premier présentera la revue de littérature, le second la
méthodologie utilisée, le troisième les analyses
descriptives et factorielles et enfin le quatrième abordera l'estimation
du modèle économétrique.
2 Revue de littérature
La plupart des travaux menés sur la
pluriactivités'intéressent aux ménages ou aux individus
vivant en zone rural ou ayant l'agriculture (Dermenjian M., 2003, p.22) comme
activitéprin-cipale. Elle est le fait d'exercer, en plus de son
activitéprincipale ou habituelle déclarée, une ou
plusieurs autres activités déclarées ou non (Charmes J.,
1990). Cette définition s'applique aussi bien aux secteurs rural
qu'urbain. Ellis (1998) définit la pluriactivitérurale comme
« le processus par lequel les ménages ruraux pratiquent plusieurs
activités rémunératrices en vue de lutter pour la survie
et l'amélioration de leur niveau de vie ». Par contre, pour
Carswell (2002), la pluriactivitéest un processus d'accumulation et de
survie.
Ainsi, la participation aux emplois secondaires s'apparente
à une forme de diversification des activités d'un ménage
et constitue de ce fait, une stratégie pour se préserver des
revenus bas, du chômage et particulièrement des risques
liés à la pauvreté. Selon Dercon5 (2005, P.2),
la capacitédes ménages à mettre en place des
stratégies efficaces de gestion du risque constitue un
5Cit~e par Claire
Gondard-Delcroix dans son ~etude sur »La diversification des
activités et dynamiques de pauvretéen milieu rural malgache,
entre gestion des risques et barrières à
l'entrée»
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 9
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
élément central de l'étude des situations
de pauvretédurable. Il est alors important d'étudier la
pluriactivitépour en faire un instrument de lutte contre la
pauvreté.
Dans les villes africaines, les actifs occupés adoptent
en général la pluriactivitécomme
mo-dalitéimportante pour faire face à la faiblesse des revenus
générés par un emploi principal (Aho et Brisson, 2003). La
pluriactivités'observe surtout en milieu rural oùles
ménages ont recours, en absence de marchés de crédit et
d'assurance efficaces, à une diversification de leurs activités
pour se prémunir, par exemple, d'un choc climatique (Bardhan et Udry,
1999).
Ainsi, la pluriactivitérépondrait à une
logique d'une part conjoncturelle, celle de compenser la faiblesse des revenus
agricoles puis d'autre part structurelle, celle d'assurer à terme le
développement ou la survie de l'exploitation en
contribuant directement ou indirectement àson financement
(Simpson et Kapitany, 1983) et (Schmitt, 1989).
Les études sur la pluriactivitéont connu depuis
quelques années un regain d'intérêt qui se manifeste par un
foisonnement de travaux théoriques et empiriques ayant pour ancrage le
modèle du ménage agricole, producteur et consommateur (Benjamin,
1996). L'utilisation de ce modèle conduit à un revenu suffisant
pour assurer à l'agriculteur et à sa famille un niveau de vie
acceptable (Mendras, 1995).
Une première application de ce modèle (Butault
et al., 1999) montre que les exploitation plu-riactives sont
caractérisées par une capitalisation plus intense nonobstant un
revenu agricole
plus faible. Ce résultat vient alors contredire les
conclusions du modèle puisque la pluriactivitédevrait se
singulariser par un emploi moins intense de facteurs de production,
comparativement aux exploitations sans activitéextérieure.
En effet, Brangeon et Jégouzo (1992) ont
soulignéque la croissance observée de la proportion des revenus
non agricoles dans le revenu global des familles d'agriculteurs mettaient en
cause ce modèle ainsi que les comportements qu'il recouvrait, ce que
viennent corroborer les expériences empiriques.
Dans le modèle agricole, producteur et consommateur,
les choix de production, de consommation et d'offre de travail du ménage
résultent de la maximisation d'une fonction
d'utilitésous un certain nombre de contraintes :
?
???????????? ?
?????????????
Max U(M,l)
?
??????
??????
S/C
M,l,X,La,Le
M = pQ - íX + w Le (1)
Q = f(M,La)
T = l + La + Le
M > 0,l > 0,X > 0,La
> 0,Le > 0
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 10
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
La première contrainte définit le revenu global
(M) comme le revenu net agricole augmentédu revenu issu de
l'activitéextérieure. La seconde traduit le fait que le
production agricole est
fonction de travail familial (La) et d'autres inputs (X). La
troisième contrainte stipule que la dotation totale en temps du
ménage se répartit entre loisir (l), travail sur l'exploitation
(La) et travail hors exploitation (Le). Les autres contraintes sont des
contraintes de positivité.
Selon ce modèle, la décision de participer aux
emplois secondaires résulte d'un coût d'opportu-nité. Le
ménage devient pluriactif lorsque le prix implicite du travail familial
sur l'exploitation
est inférieur au taux de salaire hors exploitation. Il
détermine alors le volume de travail allouéà
l'activitéagricole en égalisant le prix implicite et le taux de
salaire extérieur. Dans le cas contraire, le ménage décide
de ne pas exercer une activitésecondaire.
Toutefois, certains ménages peuvent souhaiter ne pas
travailler hors de l'exploitation quand bien même la comparaison entre
prix implicite et taux de salaire extérieur tourne en leur faveur. Ceci
s'expliquerait par une imperfectibilitédu marchédu travail ou une
préférence des membres du ménage pour les activités
agricoles. D'après Bollman (1979), quand l'exer-cice d'un emploi
extérieur engendre des coûts de déplacement,
l'hypothèse de perfection du marchéde travail peut être
écartée. Ainsi, des ménages identiques pourraient adopter
des régimes de travail opposés selon que les possibilités
d'emploi soient proches ou non des lieux d'exploitations respectifs.
Le modèle repose sur l'hypothèse implicite de
perfection du marchéde crédit en ce sens qu'un ménage
serait libre d'emprunter autant qu'il le souhaite pour financer ses achats
d'inputs considérés comme un investissement; ce qui n'est pas
toujours vrai. En effet, il existe une asymétrie d'information entre
emprunteurs (ménages) et les banques. Celles-ci, pour octroyer les
prêts tiendront alors compte de la profitabilitédu projet
d'investissement. Au regard de ces réalités, le modèle a
étéamélioréen introduisant une contrainte
supplémentaire de rationnement du crédit en fonction de la
viabilitédu projet d'investissement du ménage.
In fine, comme l'a soulignéCarswell
6, la pluriactivitéest à la
fois un processus d'accumulation ayant pour but l'accroissement des revenus et
comme une stratégie de survie visant à améliorer
le niveau de vie des ménages. Elle a plusieurs causes
dont les plus citées sont : la saisonnalitédes activités
agricoles, les catastrophes naturelles, la pauvreté, . . .
En effet, l'activitéagricole n'étant pratiquable
toute l'année, les ménages qui en dépendent recherchent
des emplois secondaires. Cette recherche peut également être due
à l'insuffisance et à l'instabilitédes revenus issus des
activités agricoles compte tenu de l'influence des aléas
climatiques. De même, selon Mathieu F.R. (1992) et Parrot L. (1998) les
individus en si-
6Carswell G., (2002), opt. cit
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 11
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
tuation de pauvretéont une préférence
à diversifier leurs activités. Le but
recherchéétant l'accroissement de leurs revenus pour faire face
aux besoins individuels et collectifs.
Certains auteurs ont aussi essayéd'évoquer des
déterminants des formes de diversification des activités. Pour
Reardon(1997), la question des déterminants des différentes
formes de diversification des activités repose sur la segmentation du
marchédu travail rural et la présence de barrières
à l'entrée éliminant ainsi les individus ayant des
ressources limitées des activités les plus
rémunératrices. Par contre, Carter et May (1999), abondent dans
le même sens que Reardon mais soulignent que la faiblesse des dotations
à elle seule est insuffisante pour expliquer la pauvreté. Ils
avancent comme argument la non linéaritédu lien entre le niveau
des dotations et la rémunération.
3 Méthodologie
3.1 Importance des emplois secondaires
Cet aspect sera abordésuivant une analyse descriptive
du phénomène des emplois secondaires. Dans un premier temps, on
essayera de ressortir les caractéristiques globales concernant les
emplois secondaires et les pluriactifs. Dans un second temps, nous
approfondirons l'analyse sur la base des tableaux issus des croisements entre
les variables socio-démographiques (sexe, tranches d'age, CSP, niveau
d'instruction, ...) et les variables d'intérêt (revenu,
durée hebdomadaire de travail,...) sur le groupe des pluriactifs afin
d'appréhender les spécificités des emplois secondaires
dans les différents sous-groupes. Les tests sur les proportions
couplées à l'analyse de la variance permettront de confirmer ou
d'infirmer les constats révélés par l'analyse
descriptive.
3.2 Profil des pluriactifs au Cameroun
L'une des insuffisances de l'analyse descriptive est qu'elle
ne permet pas de catégoriser les individus étudiés. Les
caractéristiques des ces derniers seront déterminées
grâce à une classification ascendante hiérarchique. Elle
procède par des regroupements d'individus ayant un comportement
homogène du point de vue des variables d'analyse, aspect non
négligeable dans ce travail. Cette classification automatique des
individus passera, tout d'abord, par une Analyse des Correspondances Multiples
(ACM) et ensuite nous procéderons à la classification ascendante
hiérarchique.
En effet, les deux techniques sont souvent associées en
raison de leur complémentarité: après une ACM, une fois
les axes interprétés, on dispose de plans de projection sur
lesquels on sait que deux points proches se ressemblent du point de vue des
facteurs de ce plan mais on ne voit
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 12
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
pas sur ces graphiques qui ressemble à qui globalement.
On procède ainsi à une classification qui permet de partitionner
l'ensemble des individus en groupes de ressemblance qui repose sur la
minimisation de la perte d'inertie interclasse suite à un regroupement
des classes (critère de wald).
3.3 Modèle de participation aux emplois
secondaires
Les études économétriques sur la
recherche des déterminants de la pluriactivitéfont ressortir
trois types de variables susceptibles d'expliquer cette dernière. Le
premier groupe porte sur les caractéristiques démographiques des
individus. On peut citer :
- Le sexe, décrit par une variable dichotomique qui
prend la valeur 1 lorsque l'individu est de sexe féminin et 0 dans le
cas contraire;
- L'âge en année révolue;
- La situation matrimoniale, qui est une variable ayant six
modalités. Elle prend la valeur 0 pour les célibataires, 1 pour
les mariés monogames, 2 pour les mariés polygames, 3 pour les
veufs, 4 pour les divorcés/séparés et enfin 5 pour les
personnes vivant en union libre.
- Le lien de parentéavec le chef de ménage. Ce
facteur possède sept modalités codifiées comme suit : 0
pour le chef de ménage, 1 pour le conjoint du chef de ménage
(CM), 2 pour les enfants du chef ou du conjoint, 3 pour le père ou la
mère du chef ou du conjoint, 4 pour les autres personnes
apparentées au chef du ménage, 5 pour les autres personnes non
apparentées au chef de ménage et enfin, 6 pour les
domestiques;
- Le secteur institutionnel dans l'emploi principal; il
présente cinq modalités que sont public, privéformel,
informel non agricole, informel agricole et inactif ayant respectivement des
codes compris entre 0 et 4.
Le deuxième ensemble a trait aux ressources
matérielles et immatérielles qui sont prises en compte par les
variables qui suivent:
- Le type d'habitat dont les modalités sont : maison
isolée, maison à plusieurs logements, villa moderne, immeuble
à appartements, concession/saréet autres. Elles sont
codifiées de 0 à 5;
- Le niveau d'instruction; il prend la valeur 0 pour les non
scolarisés, 1 pour le primaire, 2 pour le secondaire
1er cycle, 3 pour le secondaire
2ème cycle, 4 pour le supérieur;
- Le temps consacréà l'emploi principal.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 13
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
Le troisième groupe appréhende les
opportunités socio-économiques des individus qui sont
mesurées par les variables que voici :
- Le revenu issu de l'emploi principal;
- Le milieu de résidence qui prend la valeur 0 si
l'individu réside en milieu urbain, 1 s'il est en milieu semi-urbain et
2 s'il habite en zone rurale.
En effet, on ne saurait dissocier le phénomène
de participation aux emplois secondaires et les gains d'un pluriactif. S'il est
vrai que la participation à un emploi donnédépend du
niveau du revenu, il n'en demeure pas moins que, sur le marchédu
travail, les décisions de choisir ce revenu et d'exercer cet emploi se
prennent concomitamment. Il existe donc une interaction entre la
pluriactivitéet le revenu. En outre, l'estimation en une seule
équation poserait le problème
d'endogénéitédu revenu. Pour cela, il faudrait estimer le
système d'équations simultanées suivant :
?
?
?
y2i = X2iâ2 + u2i
y* 1i = X1iâ1 +
ãy2i + u1i (2)
Dans ce système :
- y1 est une variable dichotomique exprimant la
participation aux emplois secondaires. Cette variable prend la valeur 1 lorsque
l'individu exerce un emploi secondaire et 0 dans le cas contraire;
- y2 désigne le gain ou salaire mensuel moyen
que l'individu obtient dans l'exercice de son emploi principal;
- X1 est le vecteur des caractéristiques
socio-économiques, démographiques et des ressources
matérielles et immatérielles;
- X2 est le vecteur des variables explicatives de la
fonction de gain (constituépar exemple du nombre d'année
d'études et du nombre d'années d'expérience
professionnelle).
La première relation du système fait intervenir
la variable latente inobservable y* 1 que l'on peut interpréter
comme la disposition d'un actif à exercer en plus de son
activitéprincipale,
au moins une autre activité. La seconde relation permet
d'expliquer le revenu issu de l'activitéprincipale d'un pluriactif.
Le calcul des estimateurs du maximum de vraisemblance, suppose
qu'on émette des hypothèses sur la loi des erreurs u1 et
u2. Dans notre cas on retient l'hypothèse de
binormalitételle que :
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 14
?
?
|
?u1iN 0 ó21
ñó1ó2 )1
[( ) N ,
u2i 0 ñó1ó2
ó22
|
(3)
|
L'hypothèse de binormalitépermet d'écrire u1
sous la forme :
u1i = ñ
|
ó1
ó2
|
u2i + í1i
|
(4)
|
avec E(í1i/X1i, X2i, y2i) = 0 et var(í1i/X1i,
X2i, y2i) = ó2 1(1 ? ñ2),
í1i étant une variable aléatoire normale
indépendante de u2i. Le modèle latent peut alors
s'écrire :
* ó1
y1i = X1iâ1 + ãy2i +
ñó2
|
(y2i - X2iâ2) + í1i (5)
|
La fonction de vraisemblance associée à ce
modèle est formulée comme suit :
" ~ ~# ~
1 1 ~(y2i - X2iâ2)
L = Z1i p X1iâ1 + ãy2i
+ ñó1 (y2i - X2iâ2) ? (6)
ó1 1 - ñ2 ó2 ó2
ó2
où:
Z1i(x) =
|
?
?
?
|
(x) si y1i = 1 (7)
1 - (x) si y1i = 0
|
Les logiciels ne permettent pas, en général, de
déterminer le type d'estimateurs du maximum de vraisemblance
spécifiéen (6). Il est cependant possible, au prix d'une moindre
efficacitéde ces estimateurs, de mettre en oeuvre une procédure
en deux étapes, qui utilise les fonctionnalités standard des
logiciels.
On a vu que sous l'hypothèse de binormalitéde la
perturbation, l'équation (5) pouvait se réécrire sous la
forme :
ó1
y* 1i = X1iâ1 + ãy2i +
ñó2
|
u2i + í1i
|
(8)
|
(c) Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
dans cette relation í1i est une perturbation
homoscédastique, indépendante et identiquement distribuée
selon une loi normale. Si u2i était observé, le
modèle pourrait s'estimer par la méthode du maximum de
vraisemblance comme un modèle probit simple. Ici, on ne dispose pas de
la valeur de u2i, mais l'estimation de la seconde équation
par les moindres carrés ordinaires en fournit un estimateur sans biais,
que l'on peut substituer à la valeur inconnue. On sait par ailleurs que
cette substitution permet d'obtenir pour N infini des estimateurs convergents
et asymptotiquement normaux des paramètres présents dans
l'équation.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 15
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
L'estimation de la seconde équation pose un
problème étant donnéque la variable dépendante (le
revenu principal) est censuréà gauche: on n'observe que le revenu
dans un certain intervalle. Si on estime cette équation par MCO sur le
seul échantillon des individus pour lesquels
Y2 > 0, on obtient des
estimateurs biaisés7. Pour ce faire, on utilise
l'estimation en deux étapes de Heckman. En une première
étape, on estime par un probit simple sur l'ensemble des individus; on
récupère le ratio inverse de Mills. En une deuxième
étape, on estime par MCO le même modèle en incorporant
parmi les variables explicatives le ratio inverse de Mills initialement obtenu.
Cette procédure permet de corriger, lorsqu'il existe les biais de
sélection et de choisir entre un modèle Tobit et une regression
MCO.
L'estimation de l'équation qui précède
dans laquelle les résidus
U2i sont remplacés par
àU2i, au moyen d'un modèle
probit simple fournit des estimateurs sans biais et asymptotiquement normaux
des paramètres. Leur matrice de variance-covariance asymptotique
diffère, cependant, de ce que fournissent les logiciels standards, en
raison du remplacement de la variable inconnue par l'imputation. Un moyen
commode pour déterminer un estimateur des écart-types des
paramètres est d'utiliser une technique de Bootstrap.
L'efficacitédes estimateurs en deux étapes sera cependant moindre
que celle obtenue par la méthode du maximum de vraisemblance.
3.4 Source de données
L'étude sur les déterminants des emplois
secondaires au Cameroun utilise essentiellement des données
collectées dans le cadre de l'Enquête sur l'Emploi et le Secteur
Informel (EESI). Ce genre d'enquête, d'une envergure nationale, est la
toute première menée en 2005 par l'Institut National de la
Statistique (INS) en deux grandes phases. Elle s'inscrit dans la perspective du
suivi ainsi que de l'évaluation de l'emploi et du secteur informel. La
première phase a permis d'appréhender l'emploi et, la seconde,
les activités économiques des ménages dans le secteur
informel.
Lors de la phase 1, un total de 8 540
ménages8 ont étéenquêtés.
La sélection de ces ménages s'est faite de façon
aléatoire à partir de la cartographie du troisième
Recensement Général de la Population et de l'Habitat. Les
ménages ont étérépartis en 32 strates selon les
provinces et le milieu de résidence. Cette stratification a permis
d'obtenir, à cette phase, des résultats représentatifs en
matière d'analyse des conditions d'activités, de la formation des
revenus, des caractéristiques du chômage, du sous-emploi et des
emplois secondaires.
La seconde phase s'est appuyée sur une base de sondage
de 6 000 unités de productions
8EESI, Phase 1, Rapport principal, pp.7
7Alban Thomas (2000) ; «
Econométrie des variables qualitatives»,
Dunod, Paris, pp.130-131
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 16
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
du secteur informel identifiées lors de la
première phase. Ces unités de production ont
étéréparties dans 12 régions
d'enquête (les 10 provinces plus les villes de Douala et de
Yaoundé).
In fine, les résultats obtenus sur le secteur informel
ont étéélaborés sur la base d'un total de 4 815
unités de productions et concernent d'une part le secteur informel
lui-même ainsi que sa contribution à l'économie en termes
d'emplois et de valeurs ajoutées.9
En ce qui concerne la base mise à notre disposition
pour faire ce travail, elle comporte environ 300 variables réparties
selon 5 grandes rubriques. Elle est d'une qualitéacceptable. En effet,
25,3% des enquêteurs ont jugél'enquête de
très bonne qualité; 55,1% de bonne qualité;
18,6% de qualitémoyenne; 0,8% de mauvaise
qualitéet enfin 0,1% seulement de très mauvaise
qualité.
Dans le cadre de notre travail, nous utiliserons pour
l'analyse descriptive la Version 13 du logiciel SPSS; pour l'analyse
factorielle la version 4 du logiciel SPAD et, réaliserons les
régressions économétriques avec la version 9 du logiciel
STATA. Aussi avons-nous, par moments, résolu certains problèmes
de transfert de données avec le progiciel Excel de Microsoft.
3.5 Définition de la population cible et du taux
de pluriactivité
Dans l'enquête EESI, est considérée comme
pluriactive, toute personne âgée de 10 ans et plus, appartenant
à la population active occupée et exerçant en plus de son
activitéprincipale, une ou plusieurs activités secondaires.
L'ensemble de ces individus constituent bien évidemment notre population
cible. Par ailleurs, le taux de pluriactivitée qui mesure
l'intensitée de la pluri-activitée, se déefinit comme le
rapport du nombre de personnes exerçant un ou plusieurs emplois
secondaires à la population active occupéee.
4 Présentation des résultats
Il s'agit de présenter ici, les principaux
résultats issus de l'analyse descriptive et factorielle, des croisements
entre les variables clés et de la classification ascendante
hiérarchique. Nous ferons également mention des conclusions
partielles que suscitent les différentes analyses.
4.1 Analyse descriptive de la pluriactivitéet
des emplois secondaires
4.1.1 PluriactivitéAu niveau national, le taux de
pluriactivitéoscille autour de 37,0% (INS, 2005). Ce
phénomène est inégalement réparti selon les milieux
de résidence; le taux est de 17,4% en milieu urbain
9EESI, Phase 2, Rapport principal, pp.7
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 17
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
et 44,7% en milieu rural soit plus du double de la zone
urbaine. Il existe une disparitéaussi bien dans la répartition
selon le sexe que l'âge. On observe qu'il y a plus d'hommes pluriactifs
que de femmes (53,7% contre 46,3%) et le pique de pluriactivitése trouve
dans la tranche d'âge 30-49 ans pour les deux sexes. La même
disparités'observe au niveau des régions.
FIG. 1 - Répartition des pluriactifs selon le
sexe
Source : Calcul des auteurs à partir de
EESI
Au niveau national, l'âge moyen des pluriactifs se situe
autour de 35 ans. Pour les hommes, il est de 35,5 ans contre 34,9 ans pour les
femmes. Le test d'égalitédes moyennes révèle une
différence significative des moyennes d'âge, pour les deux sexes,
au seuil de 5%; ceci montre que l'âge moyen des hommes est
différent de celui des femmes. Comme le montre le tableau ci-dessous,
l'âge le plus fréquent dans l'ensemble des pluriactifs est 30 ans
et reste le même pour les hommes; il est par contre un peu plus
élevéchez les femmes (40 ans). On remarque aussi que,
indépendamment du sexe, le 1/4 des pluriactifs ont un âge en
deçàde 24 ans; les 3/4 d'entre eux ont moins de 45 ans dans
l'ensemble, 46 ans pour le sexe masculin et 44 ans pour le sexe féminin
: ces résultats traduiraient le caractère relativement jeune des
personnes ayant plusieurs emplois.
TAB. 1 - Caractéristiques de position et de
dispersion des pluriactifs
Age
|
Moyenne
|
Médiane
|
Mode
|
1er quartile
|
3ème quartile
|
Ecart type
|
Masculin
|
35,5
|
33,0
|
30,0
|
24,0
|
46,0
|
15,5
|
Féminin
|
34,9
|
34,0
|
40,0
|
24,0
|
44,0
|
14,2
|
Ensemble
|
35,0
|
33,0
|
30,0
|
24,0
|
45,0
|
14,9
|
Source: Calcul des auteurs à partir de
EESI
En moyenne, le temps consacréà
l'activitéprincipale au niveau national est de l'ordre de 37,5 heures
par semaine; ce temps est de 39,6 heures pour les hommes contre 35,0 pour les
femmes.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 18
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
Statistiquement10, le temps moyen
que les hommes consacrent à leur activitéprincipale est
supérieur à celui des femmes. Par ailleurs, la moitiédes
pluriactifs consacre moins de 36 heures par semaine à
l'activitéprincipale. Le tableau (2) fournit plus d'amples
informations.
TAB. 2 - Temps en heures
consacréà l'activitéprincipale
Principal
|
Moyenne
|
Médiane
|
Mode
|
1er quartile
|
3ème quartile
|
Ecart type
|
Masculin
|
39,6
|
40,0
|
40,0
|
28,0
|
50,0
|
17,2
|
Féminin
|
35,0
|
36,0
|
30,0
|
24,0
|
43,0
|
15,9
|
Ensemble
|
37,5
|
36,0
|
36,0
|
25,0
|
48,0
|
16,8
|
Source: Calcul des auteurs à partir de
EESI
Le temps moyen consacrépar semaine à l'exercice
de l'activitésecondaire tourne autour de 22 heures au niveau national.
Il est statistiquement plus élevéchez les hommes que chez les
femmes (22 heures pour les hommes contre 20 heures pour les femmes).
Globalement, le 1/4 des pluriactifs consacrent moins de 9 heures à leurs
emplois secondaires alors que les 3/4 font moins de 29 heures dans leurs
activités secondaires. Le tableau que voici illustre davantage ces
résultats :
TAB. 3 - Temps en heures
consacréà la pluriactivité
PluriactivitéMoyenne
|
|
Médiane
|
Mode
|
1er quartile
|
3ème quartile
|
Ecart type
|
Masculin
|
22,1
|
20,0
|
30,0
|
10,0
|
30,0
|
16,2
|
Féminin
|
20,2
|
18,0
|
30,0
|
9,0
|
28,0
|
15,2
|
Ensemble
|
21,2
|
18,0
|
30,0
|
9,0
|
29,0
|
15,8
|
Source : Calcul des auteurs à partir de
EESI
Par région11, les plus
faibles taux de pluriactivités'observent dans les deux grandes villes
que sont Yaoundé(11,6%) et Douala (14,1%). La province du Nord
connaît le plus grand pourcentage (61,3%) de pluriactifs soit plus de la
moitiédes actifs occupés. Les régions du Centre (43,0%),
du Nord-Ouest (43,0%) et de l'Ouest (48,0%) ont un taux proche de celui de la
zone rurale. Par ailleurs, dans les provinces de l'Adamaoua (39,5%), de l'Est
(37,1%) et de l'Extrême-Nord (37,4%), on enregistre des taux presque
identiques et proches de la moyenne nationale. L'ampleur du
phénomène est moindre dans les trois autres provinces que sont le
Littoral, le Sud-Ouest et le Sud oùles taux sont respectivement de
25,4%; 25,9% et 29,7%.
Mais la question que l'on pourrait se poser à la suite
des résultats de l'analyse de la pluriac-tivitépar région
est de savoir si l'intensitéde la pluriactivitéobservée
dans certaines régions
10Test pour
égalitédes moyennes sur SPSS
11Les statistiques présentées dans ce
paragraphe sont tirées du Rapport Principal de la Phase 1 de
l'enquête EESI, page n°31
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 19
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
n'est-elle pas due au fait que le phénomène est
plus fréquent en milieu rural qu'urbain. Le tableau ci-après
permet de lever toute équivoque sur cette question.
La répartition régionale de la
pluriactivitéselon le milieu de résidence présentée
dans le tableau n°4 ci-dessous montre que l'intensitéde la
pluriactivitédans les différentes régions du Cameroun est
fortement tributaire de celle observée dans les zones rurales desdites
régions. En effet, on se rend compte que les forts taux de
pluriactivitéenregistrés dans les régions du Nord et de
l'Ouest puis dans une certaine mesure le Centre et l'Adamaoua résultent
sans aucun doute de l'importance de la pluriactivitédans les milieux
ruraux de ces différentes localités.
TAB. 4 - Répartition régionale de la
pluriactivitéselon le milieu de résidence
|
Urbain(%)
|
Rural(%)
|
Ensemble(%)
|
Douala
|
14,0
|
-
|
14,0
|
Yaoundé11,5
|
|
-
|
11,5
|
Adamaoua
|
31,3
|
42,3
|
39,3
|
Centre
|
27,1
|
43,9
|
43,0
|
Est
|
22,0
|
36,8
|
35,4
|
Extrême-Nord
|
23,8
|
38,4
|
37,2
|
Littoral
|
19,8
|
26,9
|
25,1
|
Nord
|
20,0
|
66,8
|
61,3
|
Nord-Ouest
|
26,6
|
46,0
|
42,7
|
Ouest
|
23,1
|
55,1
|
47,2
|
Sud
|
12,6
|
33,0
|
30,2
|
Sud-Ouest
|
16,9
|
29,0
|
25,8
|
Source: Calcul des auteurs à partir de
EESI
4.1.2 Emplois secondaires
Parmi les individus pluriactifs, on note que 3 actifis
occupés sur 4 exercent effectivement un emploi secondaire; cette
répartition est homogène selon les milieux de résidence et
les régions du Cameroun. Les pluriactifs ayant plus de deux emplois
secondaires représentent 19,7%. Pour ceux exerçant trois emplois
secondaires, on observe un faible taux (5,8%) au sein de la population active
occupée. Une analyse sectorielle nous permet d'approfondir la
répartition des emplois secondaires.
Le secteur primaire offre 61,7% des opportunités
d'emplois secondaires dont 50,6% pour l'agri-culture. L'industrie fournit
nettement moins d'emplois secondaires (17,8%) que le secteur
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 20
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
primaire. Le secteur tertiaire regroupe 20,5% des emplois
secondaires dont 8,8% pour le commerce et 11,7% pour les autres services. On va
s'intéresser maintenant aux structures d'accueil des individus ayant un
emploi secondaire.
Les deux grandes structures pourvoyeuses d'emplois secondaires
au Cameroun sont les exploitations agricoles (plantations, champs, fermes,
élevage, pêche ...) offrant 61,7% d'emplois contre 36,5% pour les
entreprises privées non agricoles. Par contre l'administration publique
présente très peu d'opportunités d'emplois secondaires
soit 0,6%. Les autres structures, notamment les ménages (personnel de
maison), les entreprises associatives (coopératives, syndicats,
églises, ONG, ...) offrent seulement 1,2% d'emplois secondaires.
L'analyse des emplois secondaires sous l'angle des catégories
socio-professionnelles permet de cerner davantage le profil des individus ayant
un emploi secondaire.
FIG. 2 - Répartition des emplois secondaires par
structure
Source: Calcul des auteurs à partir de
EESI
Ces constats sont confirmés par la proportion de
personnes pluriactives (56,7%) exerçant leur activitésecondaire
dans les plantations ou les champs. Par contre, 14,9% des pluriactifs exercent
à domicile sans installations particulières. On note cependant
que les pluriactifs ambulants et ceux exerçant dans les marchés
publics sont en faibles proportions (4,4% pour les ambulants et 5,2% pour les
autres).
L'enquête EESI montre également que,
indépendamment de l'emploi principal, les travailleurs pour compte
propre sont les plus nombreux du groupe des personnes exerçant un emploi
secondaire; ces derniers représentent 68,0% de l'ensemble. Cette
catégorie est suivie du groupe « aide-familial » accueillant
21,8% des emplois secondaires. Les autres dont notamment les manoeuvres, les
employeurs, les ouvriers, les cadres, ... représentent 10,2% du total.
S'agissant de l'exercice légal des activités secondaires, les
réponses obtenues peuvent être résumées dans le
tableau ci-dessous :
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 21
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
TAB. 5 - Légalitéd'exercice dans l'emploi
secondaire
|
N°contribuable
|
registre commerce
|
CNPS
|
Oui
|
2,3
|
1,2
|
1,7
|
Non
|
89,6
|
90,7
|
98,3
|
Ne sait pas
|
8,1
|
8,1
|
0,0
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source: Calcul des auteurs à partir de
EESI
Il ressort de ce du tableau que la plupart des entreprises
offrant les emplois secondaires n'ont ni un numéro de contribuable
(89,6%) ni un registre de commerce (90,7%) ni affiliées à la CNPS
(98,3%). Pour enrichir davantage notre analyse descriptive de la
pluriactivité, on se propose d'examiner ce phénomène en
terme de revenus issus des activités secondaires et de
l'activitéprincipale d'un pluriactif.
Pour ce qui est de l'activitéprincipale, il se
dégage, sur le plan national, un revenu mensuel qui se situe un peu
au-dessus du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC), soit
26.800 FCFA (INS, 2005). Avec une durée hebdomadaire moyenne de travail
de 38 heures, la rémunération horaire moyenne, d'un travailleur
camerounais tourne autour de 715 FCFA. Ces moyennes nationales cachent une
certaine disparitéexistant au niveau des secteurs institutionnels et des
différents milieux de résidence.
Dans le secteur public, constituéde l'administration
oùle revenu moyen mensuel est de 124.300 FCFA et les entreprises
publiques et parapubliques au sein desquelles cette moyenne est de 137.400
FCFA, on note une différence importante dans la distribution de revenu.
Les revenus sont assez homogènes dans l'administration publique, par
contre, on observe une forte concentration des travailleurs dans les revenus
les plus faibles au sein des entreprises publiques et parapubliques; le revenu
médian égal à 75.000 FCFA est largement inférieur
au revenu moyen qui est sensiblement égal à 137.400 FCFA.
Par contre, le revenu moyen mensuel dans le secteur
privéformel est plus bas que dans l'ensemble du secteur public et est de
103.600 FCFA. Cependant, c'est dans le secteur privéinformel
qu'on rencontre les salaires les plus faibles; les revenus mensuels moyens pour
les
activités informelles non agricoles et agricoles sont
respectivement de 27.300 FCFA et 11.100 FCFA.
Les travailleurs résidant en milieu urbain
perçoivent, en moyenne, un salaire mensuel de 54.300 FCFA qui
représente plus du triple de la rémunération de ceux qui
habitent en zone rurale (soit 16.000 FCFA).
Parallèlement, l'analyse du revenu tiréde
l'emploi secondaire, fait ressortir globalement que, ce
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 22
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
revenu représente, à peu près, 19,7% du
revenu issu des différentes activités des actifs occupés.
On remarque également que le revenu issu de l'emploi secondaire est
presque égal à la moitiédu revenu issu de l'emploi
principal, soit 49,4%. Pour les hommes, on retrouve les mêmes
proportions observées au niveau national; le revenu
issu de l'emploi secondaire représente 19,4% du total des revenus et
47,0% du revenu de l'activitéprincipal. La répartition chez les
femmes est également proche, du constat fait plus haut; le revenu de
l'emploi secondaire est presque égal à 20,0% du total des revenus
et 51,8% du revenu de l'emploi principal.
Le poids du revenu de l'activitésecondaire
diffère, cependant d'un secteur institutionnel àun
autre. Dans le secteur public, il ne représente que 8,0% du total des
revenus et 15,1% du
revenu de l'activitéprincipale. Le même constat
est fait dans le secteur privéformel en ce qui concerne la part dans le
total des revenus (7,5%) mais on constate que ce poids par rapport au revenu de
l'activitéprincipale augmente (27,3%). Dans le secteur informel non
agricole,
le revenu des emplois secondaires représente 13,1% du
total et 28,4% du revenu de l'activitéprincipale. Cependant, le revenu
issu de l'emploi secondaire prend, un peu plus, d'ampleur chez les travailleurs
du secteur informel agricole : 67,8% du revenu de l'emploi principal.
L'importance du revenu de l'emploi secondaire s'accentue
lorsqu'on passe de la zone urbaine à la zone rurale. En zone urbaine, il
est égal à 7,6% du total des revenus et 15,3% du revenu de
l'emploi principal; par contre il est de 15,1% du total des revenus et 40,2% du
revenu de l'emploi principal en milieu semi-urbain. En milieu rural, 25,6% du
revenu est issu de l'emploi secondaire et la part du revenu que procure ce
dernier est égale à 65,5% du revenu de l'emploi principal.
De cette première analyse, on peut retenir que
:
- la pluriactivitéest inégalement
répartie entre les régions et les milieux de résidence; le
Nord l'emporte sur les régions et la zone rurale sur les milieux de
résidence;
- elle est très intense dans les milieux ruraux des
différentes provinces du Cameroun notamment dans l'Adamaoua
rural;
- le secteur primaire regroupe la plus grande partie des
individus exerçant un emploi secondaire et travaillent dans les
exploitations agricoles;
- les personnes ayant un emploi secondaire travaillent le
plus souvent pour leur propre compte;
- les entreprises offrant les emplois secondaires ne sont
pas pour la plupart enregistrées;
- les revenus issus de l'exercice d'emplois secondaires
sont largement en deçàde ceux que procure
l'activitéprincipale et n'inciteraient guère à la
pluriactivité.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 23
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
La complexitédu phénomène de
participation aux emplois secondaires nous amène à l'explo-rer
davantage à travers quelques croisements de variables pour en cerner, un
peu plus, ses manifestations et tirer de nouveaux enseignements.
4.2 Croisements entre les variables
D'après le tableau (6) ci-dessous, on remarque que les
hommes sont plus touchés par la pluriactivitéque les femmes dans
l'ensemble du pays. La tendance reste la même dans les milieux de
résidence. En effet, l'écart entre les taux de
pluriactivitéchez les hommes et les femmes est d'environ de 4 points au
niveau national. Les hommes et les femmes du milieu rural sont plus
exposés à la pluriactivitéque les hommes et les femmes du
milieux urbain.
En outre, La pluriactivitéest plus ressentie chez les
individus agés de 30 à 49 ans qu'on retrouve le plus en milieu
rural. La tranche d'âge 10-29 ans est la moins touchée avec un
taux national de 30,3% dont 35,8% en zone rurale et 15,0% en zone urbaine. Le
tableau qui vient permet de fixer un peu plus les idées sur la
pluriactivité.
TAB. 6 - Distribution de la pluriactivitéselon le
milieu, le sexe et l'âge
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Genre
|
|
|
|
Homme
|
18,2
|
48,5
|
38,8
|
Femme
|
16,1
|
40,4
|
34,5
|
Age
|
|
|
|
10-29
|
15,0
|
35,8
|
30,3
|
30-49
|
19,7
|
56,5
|
43,9
|
50 et +
|
17,0
|
44,7
|
39,1
|
Ensemble
|
17,3
|
44,3
|
36,7
|
Source: Calcul des auteurs à partir de
EESI
Les résultats du tableau (7) indiquent que le taux de
pluriactivitédécroît avec le niveau d'instruction. Il est
assez élevéchez les actifs occupés non scolarisés,
probablement moins exigeants quant à la nature des emplois qui leur sont
proposés. Ce taux est plus bas chez les
individus du supérieur. Les hommes du milieu rural sont
plus prédisposés à la pluriactivitéalors
que les femmes du milieu urbain sont nettement moins exposés. Le tableau
qui vient
renseigne plus sur la situation des pluriactifs quant à
leur milieu de résidence et leur niveau d'instruction.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 24
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
TAB. 7 - Distribution de la pluriactivitéselon le milieu,
le sexe et le niveau d'instruction
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Non scolarisés
|
24,5
|
15,4
|
50,9
|
42,2
|
42,8
|
Primaire
|
17,9
|
16,8
|
46,8
|
40,5
|
37,9
|
Secondaire
|
17,6
|
15,8
|
49,9
|
35,3
|
30,8
|
Supérieur
|
17,8
|
15,5
|
44,3
|
27,6
|
22,5
|
Ensemble
|
18,2
|
16,1
|
48,5
|
40,4
|
36,7
|
Source : Calcul des auteurs à partir de
EESI
Les différents croisements réalisés nous
permettent de tirer quelques enseignements :
- les hommes sont plus touchés par la
pluriactivitéque les femmes aussi bien en zone rurale qu'en zone
urbaine;
- la tranche d'âge la plus touchée est 30-49
ans tandis que celle la moins touchée est 10-29 ans
indépendamment du milieu de résidence;
- la pluriactivitédécro^t avec le niveau
d'instruction dans l'ensemble de la population.
A présent, nous allons sortir du cadre de l'analyse
descriptive des pluriactifs pour passer àune analyse
différenciée de la pluriactivitéà travers l'Analyse
des Correspondances Multiples.
4.3 Analyse factorielle et Classification Ascendante
Hiérarchique
Cette rubrique consacre l'Analyse factorielle des
correspondances multiples ainsi que la classification ascendante
hiérarchique.
4.3.1 Analyse en Correspondances Multiples (ACM)
L'ACM est une méthode qui vise trois objectifs : mettre en
évidence les relations entre les modalités des différentes
variables; établir éventuellement les relations entre les
individus statiques et les relations telles qu'elles apparaissent à
partir des relations entre modalités.
En se limitant au premier plan factoriel [voir figure n°3],
on se rend compte que ce dernier explique environ 33,6% de l'information totale
sur la pluriactivitédont 19,6% pour le premier axe et 14,0% pour le
second.
Le premier axe oppose, du côte négatif, le groupe
des pluriactifs du secteur informel non agricole, exerçant un emploi de
type indépendant, vivant en milieu urbain dans des maisons
àplusieurs logements et ayant un revenu inférieur au
SMIC ou un revenu compris entre 47.000
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 25
c Norbert ASSOGBA &
Edouard KALAWA Groupe de travail
et 94.000 FCFA au groupe des pluriactifs du secteur informel
agricole, exerçant en tant que dépendants ou indépendants,
non scolarisés, vivant en milieu rural dans des concessions ou des
sarés.
Le second axe factoriel traduit, du
côténégatif, l'opposition entre la catégorie des
pluriactifs des secteurs public et privéformel, salariés et
indépendants à la catégorie des pluriactifs
indépendants du secteur informel non agricole.
Globalement ce plan laisserait apparaître, comme le
montre le graphique ci-dessous, trois groupes de pluriactifs. Cette observation
nous permet d'avancer l'hypothèse de l'existence de trois ensembles
homogènes. Cependant, elle est insuffisante; Il est donc indispensable
de pro-céeder à une classiication ascendante hiéerarchique
(CAH) en vue de mieux déeinir les critères de regroupememt des
pluriactifs en des classes homogènes et de véeriier aussi
l'hypothèse d'existence effective de trois classes de
pluriactifs.
FIG. 3 - Plan factoriel des individus pluriactifs et
des variables
Source : Calcul des auteurs à partir de
EESI
4.3.2 Classification Ascendante Hiérarchique
(CAH)
La classification aboutit en un regroupement des pluriactifs
en des classes distinctes. Ces classes doivent être homogènes
à l'intérieur et hétérogènes entre elles.
Ceci implique une faible variabilitéintra-classe des variables
caractérisant les pluriactifs de cette classe et une forte
variabilitéinterclasse. Le tableau qui suit illustre cette
variabilitéintra et inter-classe.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 26
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
TAB. 8 - Décomposition de l'inertie
Source: Calcul des auteurs à partir de
EESI
A l'observation de l'histogramme des indices de niveau (voir
annexes), on retient qu'une répartition en trois classes semble
être la meilleure car présentant les décrochements les plus
prononcés. La significativitédes modalités dans les
classes est assurée par les valeurs tests qui sont toutes
supérieures à 2 en valeur absolue. La partition retenue se
présente comme suit :
4.3.2.1 Classe n°1 : Les pluriactifs du secteur
informel agricole, rural et ayant au plus le niveau primaire
Cette classe regroupe 62,9% de l'ensemble des pluriactifs
étudiés et comprend presque tous les pluriactifs exerçant
dans le secteur informel agricole. Environ 97,7% des individus de cette classe
vivent en milieu rural et sont des employés indépendants du
secteur informel agricole dans une proportion de 69,9%. La
quasi-totalitédes personnes présentant les modalités
« informel agricole »et « indépendant secteur informel
(agricole et non agricole) »sont dans cette classe. De même,
près de 95,0% des pluriactifs ayant un revenu mensuel compris entre
23.500 et 47.000 FCFA appartiennent à la classe (voir annexes:
caractérisation par les modalités des classes ou modalités
de coupure).
4.3.2.2 Classe n°2 : Les salariés du
secteur public et du secteur privéformel
La deuxième classe obtenue contient 6,5% des individus
étudiés. La totalitédes pluriactifs salariés du
secteur public ainsi que 97,0% des salariés du secteur
privéformel s'y trouvent. Cette classe recense 77,1% d'individus ayant
comme niveau d'instruction le secondaire.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 27
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
4.3.2.3 Classe n°3 : Les pluriactifs du secteur
informel non agricole, vivant en milieu urbain et exerçant un emploi
indépendant
La dernière classe englobe 30,6% des individus ayant
plusieurs activités et rassemble tous les pluriactifs du secteur
informel non agricole. De même 99,3% des personnes dépendantes du
secteur informel non agricole s'y retrouvent. On y dénombre
également 67,1% des pluriactifs du milieu urbain.
Nous pouvons retenir à l'issue de l'Analyse des
Correspondances Multiples et de la Classification Ascendante
Hiérarchique que les pluriactifs peuvent être scindés en
trois classes. Ce résultat semble déjàêtre mis en
évidence par l'Analyse des Correspondances Multiples; la Classification
Ascendante Hiérarchique vient confirmer cette hypothèse en
énumérant plus de critères de classification que ne l'a
fait l'ACM.
5 Estimations économétriques de la
pluriactivité
A présent, nous abordons l'estimation du modèle
(2) qui régit l'interaction existant entre la pluriactivitéet le
revenu issu de l'activitéprincipale d'un actif. Nous utilisons comme
décrit dans la méthodologie (Cf. section 3.3) une
procédure en deux étapes et tenons également compte du
problème de biais de sélection que pose l'estimation de
l'équation de revenu.
5.1 Présentation des estimations12
En ce qui concerne l'estimation de l'équation de revenu
principal, l'application de la méthode de Heckman sur les données
à notre disposition a révelél'existence effective d'un
biais de sélection en raison de la significativitéau seuil de 5%
du ratio inverse de Mills [cf. tableau n13 en annexes]. Ainsi, les estimateurs
MCO obtenus en ignorant le caractère limitédu revenu principal
sont biaisés et non convergents comme si l'on était en face d'un
problème d'oubli de variable.
L'équation du revenu principal est alors estimée
par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) avec prise en
compte du ratio inverse de Mills pour corriger le biais de sélection. Le
test de white effectuésur les estimateurs des MCO met en évidence
l'existence d'un biais d'hétéroscédasticitéauquel
on remédie en recourant à la correction par la méthode de
White13. La normalitédes résidus est assurée
par le théorème central limite en raison du nombre important des
observations disponibles.
12Pour plus de
détails sur la significativitédes résultats, se
référer aux tableaux n~14, 15 et 16 en annexes. On rappelle tout
de même que les résultats sont statistiquement significatifs au
seuil de 5% lorsque la valeur de la statistique »z-loi normale» est
supérieure à 1,96 en valeur absolue.
13Avec l'option
»robut» associée à la
commande reg de Stata, les t
de Student sont corrigés de
l'hétéroscédasticitépar la méthode de
White.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 28
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
Après l'estimation de l'équation du revenu
principal, nous récupérons les résidus
homoscédas-tiques et normaux qui servent de variables explicatives pour
le modèle de participation aux emplois secondaires. Celui-ci est
estimépar une régression Probit simple et robuste.
Le choix du paquet de variables explicatives parmi les
variables candidates a étéfait selon la méthode dite
« pas à pas » descendante (Nakache et Confais,
200314) ; elle consiste à introduire dans le
modèle toutes les variables candidates dans un premier temps et, les
variables non significatives sont ensuite éliminées une à
une. Le processus s'arrête lorsque tous les coefficients sont
considérés comme significativement différents de
zéro à un seuil précédemment choisi
(généralement, 5%).
Les tableaux qui suivent présentent les
résultats des estimations de l'équation de revenu principal et de
la participation aux emplois secondaires.
TAB. 9 - Estimation de l'équation de
revenu principal
Revenu principal
|
Coefficients
|
z-loi normale
|
Constante
|
-58,643
|
-7,06
|
Temps activitéprincipale
|
0,327
|
5,09
|
Sexe
féminin
|
-22,014
|
-13,98
|
L'âge
|
1,171
|
9,86
|
Situation de famille mariémonogame
|
28,856
|
11,19
|
mariépolygame
|
30,306
|
10,19
|
veuf(ve)
|
20,869
|
6,79
|
divorcé/séparé24,302
|
|
6,87
|
union libre
|
20,443
|
6,15
|
Niveau instruction primaire
|
14,104
|
14,06
|
secondaire 1er Cycle
|
32,758
|
21,10
|
secondaire 2ème Cycle
|
63,408
|
26,89
|
supérieur
|
167,842
|
26,44
|
Source: Calcul des auteurs à partir de
EESI
14Citépar Pascal Legrand et Denis Bories .
Déterminants de la pluriactivitéau Cameroun
29
~cNorbert ASSOGBA & Edouard
KALAWA Groupe de travail
TAB. 10 - Estimation Probit de la participation aux
emplois secondaires
Variables
|
Coefficients
|
z-loi normale
|
Effets marginaux
|
Constante
|
-0,802
|
-8,37
|
-
|
Revenu principal
|
-0,015
|
-5,60
|
-0.005
|
Lien parentéavec CM conjoint du CM
|
-0,205
|
-4,12
|
-0.068
|
autres apparentés
|
-0,182
|
-3,60
|
-0,060
|
Situation de famille marié(e) monogame
|
0,609
|
9,32
|
0,211
|
marié(e) polygame
|
0,730
|
9,47
|
0,276
|
veuf(ve)
|
0,272
|
3,79
|
0,098
|
divorcé(e)/séparé(e)
|
0,496
|
5,84
|
0,186
|
union libre
|
0,338
|
5,52
|
0,124
|
Sexe
féminin
|
-0,371
|
-6,53
|
-0,126
|
Age
|
0,005
|
2,41
|
0,002
|
Type habitat
maison à plusieurs logements
|
-0,189
|
-6,09
|
-0,064
|
concessions/sarés
|
0,081
|
2,17
|
0,028
|
Milieu de résidence semi-urbain
|
0,343
|
10,27
|
0,123
|
rural
|
0,756
|
21,57
|
0,270
|
Temps activitéprincipale
|
-0,003
|
-2,32
|
-0,001
|
Religion
|
|
|
|
Animiste
|
0,250
|
2,72
|
0,091
|
Secteur activitéindustrie
|
0,071
|
2,09
|
0,025
|
Niveau instruction primaire
|
0,250
|
4,73
|
0,087
|
secondaire 1er Cycle
|
0,478
|
5,13
|
0,173
|
secondaire 2ème Cycle
|
0,886
|
5,35
|
0,334
|
supérieur
|
2,308
|
5,23
|
0,710
|
Source : Résultats des estimations des auteurs
à partir de EESI
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 30
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
5.2 Interprétation des résultats
L'analyse des résultats se fera essentiellement en deux
phases : dans un premier temps nous analyserons les résultats de
l'estimation de l'équation du revenu principal puis dans un second nous
nous pencherons sur l'interprétation des résultats du
modèle de participation aux emplois secondaires.
5.2.1 Analyse des résultats de l'équation de
revenu
D'après le tableau (9) ci-dessus, il existe un lien
positif entre le temps consacréà l'activitéprincipale et
le revenu qui en découle. En effet, pour une personne ayant
consacréun temps
égal à moyenne de la durée hebdomadaire
de travail, un accroissement d'une heure de travail se traduit par une
augmentation de son revenu de l'activitéprincipale de 330 FCFA, toutes
choses égales par ailleurs.
S'agissant de la variable situation de famille (situation
matrimonial), elle influence à la hausse le revenu principal. En effet,
par rapport aux célibataires considérés comme
modalitéde référence, un individu mariémonogame
peut accroître son revenu principal en terme absolu d'environ 28.860 FCFA
en moyenne, le polygame de 30.300 FCFA, le veuf de 20.900 FCFA, le
divorcé(ou séparé) de 24.300 FCFA et enfin l'individu en
union libre de 20.440 FCFA en moyenne.
De même, nos estimations mettent en exergue un effet
assez élevédu niveau d'instruction sur le revenu issu de
l'activitéprincipale. Ce effet décroît avec le niveau
d'instruction. Ainsi, par rapport à un non scolarisé, un actif
ayant le niveau supérieur aurait, en moyenne, un revenu
supplémentaire de l'ordre de 167.840 FCFA; celui ayant un niveau
secondaire 2ème Cycle gagne 63.410 FCFA de surplus;
celui du secondaire 1er Cycle s'en sort avec un
surplus de 32.760 FCFA; et enfin, l'actif du niveau primaire améliore
son revenu principal de près de 14.100 FCFA [cf. tableau n°(9)].
Cependant, comparativement à un homme, le fait
d'être une femme est un facteur désavantageux dans la
rémunération. La différence entre le revenu principal d'un
homme et celui d'une femme est d'environ 22.000 FCFA en moyenne. Cela renforce
le constat selon lequel, à compétences égales, les hommes
seraient mieux rémunérés que les femmes. Aussi l'âge
a-t-il un effet positif sur le niveau du revenu principal, même si cet
effet est d'une moindre importance. Une hausse d'une année d'âge
accroît le revenu issu de l'activitéprincipale d'environ 1.170
FCFA.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 31
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
5.2.2 Analyse des résultats de la participation aux
emplois secondaires
Les variables traduisant les caractéristiques
démographiques ont en majoritéun effet positifs sur la
décision d'être pluriactif. La situation matrimoniale influence
positivement la chance qu'a un actif de devenir pluriactif. En effet, le fait
de passer du statut de célibataire au statut de mariémonogame
augmente sensiblement la probabilitéd'un pluriactif (21,1%). Le
constat
demeure le même pour les statuts de mariépolygame
(27,6%), veuf (9,8%), divorcé/séparé(18,6%) et union libre
(12,4%).
Par ailleurs, par rapport aux célibataires
(modalitéde référence), les mariés polygames ont
plus de chances d'être pluriactifs que les mariés monogames. Ce
constat s'expliquerait par le fait que, à revenu égal, un
polygame a plus de charges qu'un monogame; et donc serait tentéde
rechercher de nouvelles sources de revenu. Par contre, la chance de devenir
pluriactif s'amenuit avec les personnes en union libre,
divorcées/séparées et veuves en raison de l'autosuffisance
que leur conf`ererait le revenu tiréde l'activitéprincipale.
Pour ce qui est de l'âge d'un actif, il influence tr`es
faiblement à la hausse, de l'ordre de 0,2%, la décision d'exercer
une activitésecondaire due probablement à ce que l'individu perd
ses capacités physiques à cause du poids de l'âge. Par
contre, le fait d'être une femme décroît de l'ordre de 12,6%
la chance d'être exposéà l'exercice de plusieurs emplois
secondaires par rapport à un homme.
De même, le lien de parentéavec le chef de
ménage se rév`ele comme un facteur limitatif de la participation
aux emplois secondaires. Ainsi, par rapport au chef de ménage, la
conjointe
a moins de chance d'exercer plusieurs emplois (6,8%) en
raison, souvent, d'une responsabilitérelativement faible de
la conjointe pour subvenir aux besoins des membres de la famille.
Ceci confirme le constat fait lors de l'analyse descriptive et
selon lequel les hommes seraient plus exposés que les femmes à la
pluriactivité(Cf. tableau n°6). Sur le plan religieux, nous
remarquons que seule la modalitéanimiste augmente, d'environ 9,1%, le
risque d'exposition d'un actif occupéà la
pluriactivité.
Les facteurs qui rendent compte des ressources
matérielles et immatérielles propres à un individu ont
dans l'ensemble un impact positif sur la probabilitéde participer aux
emplois secondaires. Ces facteurs sont notamment le niveau d'instruction et le
type d'habitat. S'agis-sant du niveau d'instruction, il augmente
considérablement la chance d'un actif occupéd'être
pluriactif.
Par rapport aux non-scolarisés, les autres individus
auraient plus de chances de participer aux emplois secondaires. Cette
probabilitéévolue à la hausse avec le niveau
d'instruction; elle est de 8,7% pour le primaire; 17,3% pour le secondaire
1er Cycle; 33,4% pour le secondaire
2ème
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 32
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
Cycle et enfin, 71,0% pour le supérieur. Ce fait se
justifierait par une plus grande possibilitéd'emplois pour
les personnes les plus instruites en raison de la diversitéde leurs
compétences.
Pour ce qui est du type d'habitat, son impact sur la
décision d'exercer plusieurs activités secondaires doit
être nuancé. En effet, comparativement aux actifs occupés
vivant dans les maisons isolées, ceux habitant dans les maisons à
plusieurs logements ont moins de chance d'être pluriactifs. A
l'opposé, le fait de vivre dans les concessions/sarés tire
à la hausse (2,8%) la chance d'exercer au moins un emploi secondaire.
Les variables socio-économiques impactent
différemment aussi, dans un sens comme dans l'autre, la participation
des actifs occupés aux emplois secondaires. Le revenu principal semble
avoir un effet non incitateur à la pluriactivité. En effet, cette
influence avoisine 0,5% et se révèle ainsi très
négligeagle dans la décision d'un actif d'exercer plusieurs
emplois secondaires. Tout comme le revenu principal, le temps
consacréà l'activitéprincipale impacte très
faiblement (0,1%) la participation aux emplois secondaires.
Aussi remarquons-nous que le milieu de résidence
favorise la participation à la pluriactivité. En effet, le fait
de passer du milieu urbain au milieu semi-rural et rural accroît
respectivement d'environ 12,3% et 27,0% la chance d'être pluriactif; ce
qui corrobore le constat issu de l'analyse descriptive et selon lequel la
pluriactivitéest un phénomène plus fréquent en
milieu rural.
A l'issu de l'analyse de l'interprétation des
résultats économétriques, on peut fait ressortir les
points saillants suivants :
- le revenu principal peut être expliquépar
le temps consacréà l'activitéprinci-pale, le sexe, le
niveau d'instruction, l'âge et enfin la situation matrimoniale;
- le temps consacréà
l'activitéprincipale ainsi que le revenu tiréde cette
acti-vitésemblent influencer très faiblement la décision
de participer aux emplois secondaires;
- un polygame a plus de chance qu'un célibataire
d'exercer plusieurs activités secondaires;
à comp
|
étences égales, les femmes ont tendance
à gagner moins que les hommes;
|
- les individus habitant le milieu rural sont plus enclin
à être pluriactifs; - le niveau d'instruction est un facteur
incitatif à la pluriactivité.
En ce qui concerne l'hypothèse de recherche
formulée plus haut, les résultats économétriques
nous permettent de confirmer que le temps consacréà
l'activitéprincipale est bien un facteur limitatif de la décision
de participer aux emplois secondaires puisque l'influence de celui-ci sur la
pluriactivitéest négative voire négligeable.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 33
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
6 Conclusion
Au terme de cette analyse sur la pluriactivitéau
Cameroun, la participation aux emplois secondaires apparaît
théoriquement comme une alternative pour les actifs occupés de se
prémunir des risques de gestion et de la pauvretéà travers
des stratégies de diversification des revenus.
Nous observons que la pluriactivitéest
inégalement répartie selon les régions au Cameroun. Elle
est moins intense dans les deux grandes villes que sont Yaoundéet Douala
comparativement aux autres régions. De même, on constate que le
phénomène est beaucoup plus répandu en milieu rural
qu'urbain; les hommes sont plus touchés que les femmes
indépendamment de leur zone de résidence. Les personnes
travaillant dans les exploitations agricoles du secteur primaire sont par
contre les plus exposés à la pluriactivité. En outre, les
individus pluriactifs exercent beaucoup plus pour compte propre et dans une
situation informelle.
Les revenus découlant des emplois secondaires sont en
deçàde ceux que procure l'activitéprincipale et pourraient
de ce fait ne pas être un facteur incitatif à l'exercice de
plusieurs
emplois. Les jeunes de la tranche d'âge 10-29 ans sont
les moins exposés au phénomène tandis que leurs
aînés de la tranche d'âge 30-49 ans sont plus
marqués. Aussi, remarque t-on que, le taux de
pluriactivitédécroît avec le niveau d'instruction.
A la suite de l'analyse en correspondances multiples et de la
classification, il apparaàýt trois groupes de pluriactifs. Les
individus du premier groupe sont pour la plupart issu du secteur informel
agricole, vivent en milieu rural et ont majoritairement le niveau primaire. Le
second groupe est constitué, pour l'essentiel, des salariés des
secteurs public et privéformel. Le troisième groupe est celui des
pluriactifs du secteur informel non agricole, vivant en milieu urbain et
excerçant un emploi indépendant.
Sur le plan économétrique, la situation
matrimoniale impacte le revenu principal à la hausse; l'effet le plus
important étant observéau niveau des individus mariés
polygames (30.300 FCFA). Comme observédans l'analyse descriptive l'effet
du niveau d'instruction sur le revenu principal est positif et croissant. Les
individus ayant le niveau supérieur enregistrent le surplus de revenu le
plus élevé(167.840 FCFA) alors que ceux ayant le niveau primaire
ont le surplus le plus faible (14.100 FCFA), la modalitéde
référence étant les individus non scolarisés. Le
genre exerce également une influence sur le revenu principal. Par
rapport aux hommes, les femmes ont un déficit de revenu moins
élevéd'environ 22.000 FCFA.
Globalement, les variables démographiques, notamment la
situation matrimoniale et l'âge ont un effet positif sur le revenu
principal. Cependant, la situation matrimoniale est le facteur au niveau duquel
on observe les effets les plus prononcés. De plus, le lien de
parentéavec
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 34
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
le chef de ménage constitue un facteur limitatif
à la participation aux emplois secondaires. Sous l'angle religieux, le
fait d'être animiste modifie à la hausse la chance d'être
pluriactif par rapport à la religion catholique.
Par ailleurs, les facteurs rendant compte des ressources
matérielles et immatérielles, notamment le niveau d'instruction
et le type d'habitat accroissent dans l'ensemble la chance de participer aux
emplois secondaires; l'impact le plus intense étant observépour
le niveau d'instruction. Par contre, le temps consacréà l'emploi
principal influence à la baisse la chance d'être pluriactif.
Du côtédes variables socio-économiques, le
revenu principal a un effet négatif mais très faible sur la
décision d'exercer plusieurs activités secondaires. Le milieu de
résidence contribue àaugmenter la chance d'être
pluriactif par rapport aux actifs occupés du milieu urbain.
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 35
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
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Cameroun 36
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[20] Simpson W. & Kapitany M. (1983) ;« The
off-farm behavior of farms operators »; American Journal of
Agricultural Economics; vol. 65, pp 801-805.
[21] Schmitt G·unther (1989), « Farms, Farms
households and Productivity of Resource Use in Agriculture »;
European Review of Agricultural Economics, vol. 16, pp. 257-284
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 37
TAB. 11 - Test d'égalitédes
moyennes d'âge entre les hommes et les femmes
TAB. 12 - Résultats de l'estimation en
deux étapes de Heckman
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA
Groupe de travail
Annexes
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 38
c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de
travail
TAB. 13 - Résultats de l'estimation en deux
étapes de Heckman (Suite)
TAB. 14 - Résultats de l'estimation du revenu
principal
Déterminants de la pluriactivitéau
Cameroun 39
~cNorbert ASSOGBA & Edouard KALAWA
Groupe de travail
TAB. 15 - Estimation Probit de la participation aux emplois
secondaires
TAB. 16 - Estimation des effets marginaux de la participation
aux emplois secondaires
39
DESCRIPTION DES
NUM. AINE BENJ
|
50 NOEUDS D'INDICES LES
EFF. POIDS INDICE
|
PLUS ELEVES
HISTOGRAMME DES INDICES DE NIVEAU
|
6560
|
6524 6505
|
47 42389.56
|
0.00399
|
*
|
6561
|
6526 6493
|
61 49000.78
|
0.00406
|
*
|
6562
|
6506 6510
|
65 26529.47
|
0.00422
|
*
|
6563
|
6542 6486
|
181 27843.47
|
0.00423
|
*
|
6564
|
6372 6515
|
89 41969.54
|
0.00433
|
*
|
6565
|
6527 6518
|
92 52761.60
|
0.00476
|
*
|
6566
|
6540 6522
|
91 73257.55
|
0.00483
|
*
|
6567
|
6321 6535
|
139 62443.50
|
0.00519
|
*
|
6568
|
6085 3408
|
137 85312.52
|
0.00528
|
**
|
6569
|
6539 6533
|
193 37328.00
|
0.00541
|
**
|
6570
|
6555 6545
|
212 45741.77
|
0.00564
|
**
|
6571
|
6319 6496
|
90 98719.20
|
0.00612
|
**
|
6572
|
6562 6552
|
126 54844.64
|
0.00619
|
**
|
6573
|
6521 6560
|
77 113443.65
|
0.00622
|
**
|
6574
|
6569 6548
|
299 58421.18
|
0.00647
|
**
|
6575
|
6523 6554
|
128 56605.95
|
0.00695
|
**
|
6576
|
6256 6534
|
93 70776.55
|
0.00707
|
**
|
6577
|
6320 6536
|
185 109681.99
|
0.00711
|
**
|
6578
|
6261 6519
|
61 44594.44
|
0.00746
|
**
|
6579
|
6578 6565
|
153 97356.04
|
0.00823
|
**
|
6580
|
6549 6566
|
190 122108.43
|
0.00968
|
**
|
6581
|
6567 6543
|
220 102719.66
|
0.00972
|
**
|
6582
|
6551 6553
|
159 44373.02
|
0.01014
|
**
|
6583
|
6546 6561
|
116 113119.30
|
0.01087
|
***
|
6584
|
6253 6571
|
155 156230.47
|
0.01095
|
***
|
6585
|
6318 6217
|
140 147346.77
|
0.01176
|
***
|
6586
|
6572 6556
|
200 100087.99
|
0.01186
|
***
|
6587
|
6558 6574
|
443 90075.85
|
0.01272
|
***
|
6588
|
6583 6544
|
157 139787.70
|
0.01304
|
***
|
6589
|
6575 6541
|
225 76867.32
|
0.01307
|
***
|
6590
|
6557 6568
|
228 138648.31
|
0.01319
|
***
|
6591
|
6317 6573
|
127 196561.41
|
0.01757
|
****
|
6592
|
6581 6564
|
309 144689.20
|
0.01758
|
****
|
6593
|
6587 6563
|
624 117919.32
|
0.02032
|
****
|
6594
|
6584 6559
|
226 208502.94
|
0.02127
|
*****
|
6595
|
6576 6590
|
321 209424.86
|
0.02287
|
*****
|
6596
|
6577 6580
|
375 231790.41
|
0.02417
|
*****
|
6597
|
6592 6281
|
386 231889.84
|
0.02733
|
******
|
6598
|
6586 6570
|
412 145829.75
|
0.02992
|
******
|
6599
|
6597 6579
|
539 329245.91
|
0.03955
|
********
|
6600
|
6585 6596
|
515 379137.16
|
0.04382
|
*********
|
6601
|
6594 6591
|
353 405064.34
|
0.04397
|
*********
|
6602
|
6588 6600
|
672 518924.84
|
0.06342
|
*************
|
6603
|
6602 6595
|
993 728349.69
|
0.08930
|
******************
|
6604
|
6599 6593
|
1163 447165.22
|
0.09051
|
******************
|
6605
|
6589 6582
|
384 121240.34
|
0.16840
|
*********************************
|
6606
|
6604 6598
|
1575 592995.00
|
0.17529
|
**********************************
|
6607
|
6601 6603
|
13461133414.13
|
0.22124
|
*******************************************
|
6608
|
6606 6605
|
1959 714235.38
|
0.34173
|
******************************************************************
|
6609
|
6608 6607
|
33051847649.50
|
0.41727
|
*********************************************************************************
|
SOMME
|
DES INDICES
|
DE NIVEAU =
|
2.27916
|
|
CARACTERISATION PAR LES MODALITES DES CLASSES OU MODALITES DE
COUPURE 'a' DE L'ARBRE EN 3 CLASSES
CLASSE V.TEST
|
1 / 3
PROBA
|
---- POURCENTAGES CLA/MOD MOD/CLA GLOBAL
|
----
62.87
|
******
|
0.000
|
99.95
|
99.92
|
62.85
|
******
|
0.000
|
99.97
|
69.85
|
43.93
|
605.53
|
0.000
|
99.91
|
30.07
|
18.92
|
539.72
|
0.000
|
94.99
|
33.70
|
22.30
|
492.43
|
0.000
|
69.01
|
97.65
|
88.96
|
415.52
|
0.000
|
87.21
|
34.18
|
24.64
|
206.75
|
0.000
|
71.19
|
49.28
|
43.52
|
143.02
|
0.000
|
69.91
|
37.71
|
33.91
|
134.28
|
0.000
|
68.58
|
44.64
|
40.93
|
103.63
|
0.000
|
63.23
|
99.66
|
99.09
|
-20.97
|
0.000
|
61.91
|
37.04
|
37.61
|
-74.97
|
0.000
|
58.00
|
21.49
|
23.29
|
******
|
0.000
|
48.28
|
13.60
|
17.71
|
******
|
0.000
|
2.01
|
0.08
|
2.40
|
******
|
0.000
|
44.09
|
17.65
|
25.16
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
4.16
|
******
|
0.000
|
13.36
|
2.35
|
11.04
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
6.37
|
******
|
0.000
|
0.48
|
0.06
|
7.97
|
******
|
0.000
|
22.26
|
10.49
|
29.64
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
22.69
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
30.59
|
MODALITES IDEN POIDS
CARACTERISTIQUES DES VARIABLES
CLASSE 1 / 3 aa1a ******
Informel agricole Secteur institutionel SI04 ******
Indépendant secteur Type d'emploi TY04 811615
Dépendant secteur in Type d'emploi TY06 349644
Modalité n° 2 Evaluation du gain le
mois dernier AP02 412113
Rural Milieu de résidence G502 ******
reponse manquante Evaluation du gain le mois dernier 23_
455240
Concession/saré TYPE D'HABITAT H105 804145
Non scolarisé Niveau Instruction NI01 626625
Primaire Niveau Instruction NI02 756157
Non Perception d'autres revenus RH02 ******
Maison isolée TYPE D'HABITAT H101 694895
Modalité n° 3 Evaluation du gain le mois dernier
AP03 430275
Maison à plusieurs l TYPE D'HABITAT H102 327243
Privé formel Secteur institutionel SI02 44373
Secondaire Niveau Instruction NI03 464871
Public Secteur institutionel SI01 76867
Urbain Milieu de résidence G501 204050
Salarié secteur form Type d'emploi TY01 117727
Dépendant secteur in Type d'emploi TY05 147251
Modalité n° 1 Evaluation du gain le
mois dernier AP01 547621
Indépendant secteur Type d'emploi TY03 419322
Informel non agricol Secteur institutionel SI03 565151
40
CLASSE
|
2 /
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
V.TEST
|
PROBA
|
---- POURCENTAGES ----
|
MODALITES
|
|
|
IDEN
|
POIDS
|
|
|
CLA/MOD
|
MOD/CLA
|
GLOBAL
|
CARACTERISTIQUES
|
DES VARIABLES
|
|
|
|
|
|
|
|
6.49
|
CLASSE 2 / 3
|
|
|
aa2a
|
119898
|
924.30
|
0.000
|
100.00
|
98.19
|
6.37
|
Salarié secteur form
|
Type d'emploi
|
|
TY01
|
117727
|
694.80
|
0.000
|
100.00
|
64.11
|
4.16
|
Public
|
Secteur institutionel
|
|
SI01
|
76867
|
490.07
|
0.000
|
96.97
|
35.89
|
2.40
|
Privé formel
|
Secteur institutionel
|
|
SI02
|
44373
|
392.71
|
0.000
|
19.88
|
77.08
|
25.16
|
Secondaire
|
Niveau Instruction
|
|
NI03
|
464871
|
359.79
|
0.000
|
17.09
|
78.05
|
29.64
|
Modalité n° 1
|
Evaluation du gain le mois
|
dernier
|
AP01
|
547621
|
215.64
|
0.000
|
19.57
|
33.31
|
11.04
|
Urbain
|
Milieu de résidence
|
|
G501
|
204050
|
192.42
|
0.000
|
14.83
|
40.48
|
17.71
|
Maison à plusieurs l
|
TYPE D'HABITAT
|
|
H102
|
327243
|
20.35
|
0.000
|
6.97
|
40.38
|
37.61
|
Maison isolée
|
TYPE D'HABITAT
|
|
H101
|
694895
|
-35.31
|
0.000
|
5.35
|
19.20
|
23.29
|
Modalité n° 3
|
Evaluation du gain le mois
|
dernier
|
AP03
|
430275
|
-68.56
|
0.000
|
6.34
|
96.81
|
99.09
|
Non
|
Perception d'autres revenus
|
|
RH02
|
******
|
******
|
0.000
|
0.18
|
0.22
|
7.97
|
Dépendant secteur in
|
Type d'emploi
|
|
TY05
|
147251
|
******
|
0.000
|
3.34
|
21.08
|
40.93
|
Primaire
|
Niveau Instruction
|
|
NI02
|
756157
|
******
|
0.000
|
4.86
|
66.69
|
88.96
|
Rural
|
Milieu de résidence
|
|
G502
|
******
|
******
|
0.000
|
0.41
|
1.39
|
22.30
|
Modalité n° 2
|
Evaluation du gain le mois
|
dernier
|
AP02
|
412113
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
18.92
|
Dépendant secteur in
|
Type d'emploi
|
|
TY06
|
349644
|
******
|
0.000
|
2.00
|
13.43
|
43.52
|
Concession/saré
|
TYPE D'HABITAT
|
|
H105
|
804145
|
******
|
0.000
|
0.36
|
1.36
|
24.64
|
reponse manquante
|
Evaluation du gain le mois
|
dernier
|
23_
|
455240
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
22.69
|
Indépendant secteur
|
Type d'emploi
|
|
TY03
|
419322
|
******
|
0.000
|
0.35
|
1.84
|
33.91
|
Non scolarisé
|
Niveau Instruction
|
|
NI01
|
626625
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
30.59
|
Informel non agricol
|
Secteur institutionel
|
|
SI03
|
565151
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
43.93
|
Indépendant secteur
|
Type d'emploi
|
|
TY04
|
811615
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
62.85
|
Informel agricole
|
Secteur institutionel
|
|
SI04
|
******
|
CLASSE
|
3 /
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
V.TEST
|
PROBA
|
---- POURCENTAGES ----
|
MODALITES
|
|
|
IDEN
|
POIDS
|
|
|
CLA/MOD
|
MOD/CLA
|
GLOBAL
|
CARACTERISTIQUES
|
DES VARIABLES
|
|
|
|
|
|
|
|
30.64
|
CLASSE 3 / 3
|
|
|
aa3a
|
566192
|
******
|
0.000
|
100.00
|
99.82
|
30.59
|
Informel non agricol
|
Secteur institutionel
|
|
SI03
|
565151
|
******
|
0.000
|
100.00
|
74.06
|
22.69
|
Indépendant secteur
|
Type d'emploi
|
|
TY03
|
419322
|
603.74
|
0.000
|
99.34
|
25.84
|
7.97
|
Dépendant secteur in
|
Type d'emploi
|
|
TY05
|
147251
|
563.29
|
0.000
|
60.66
|
58.67
|
29.64
|
Modalité n° 1
|
Evaluation du gain le mois
|
dernier
|
AP01
|
547621
|
361.39
|
0.000
|
67.07
|
24.17
|
11.04
|
Urbain
|
Milieu de résidence
|
|
G501
|
204050
|
96.40
|
0.000
|
36.64
|
27.85
|
23.29
|
Modalité n° 3
|
Evaluation du gain le mois
|
dernier
|
AP03
|
430275
|
91.19
|
0.000
|
36.03
|
29.58
|
25.16
|
Secondaire
|
Niveau Instruction
|
|
NI03
|
464871
|
84.39
|
0.000
|
36.89
|
21.32
|
17.71
|
Maison à plusieurs l
|
TYPE D'HABITAT
|
|
H102
|
327243
|
11.05
|
0.000
|
31.13
|
38.20
|
37.61
|
Maison isolée
|
TYPE D'HABITAT
|
|
H101
|
694895
|
-19.11
|
0.000
|
29.74
|
32.91
|
33.91
|
Non scolarisé
|
Niveau Instruction
|
|
NI01
|
626625
|
-61.57
|
0.000
|
30.43
|
98.41
|
99.09
|
Non
|
Perception d'autres revenus
|
|
RH02
|
******
|
-63.05
|
0.000
|
28.08
|
37.50
|
40.93
|
Primaire
|
Niveau Instruction
|
|
NI02
|
756157
|
-99.56
|
0.000
|
26.81
|
38.08
|
43.52
|
Concession/saré
|
TYPE D'HABITAT
|
|
H105
|
804145
|
******
|
0.000
|
1.01
|
0.08
|
2.40
|
Privé formel
|
Secteur institutionel
|
|
SI02
|
44373
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
4.16
|
Public
|
Secteur institutionel
|
|
SI01
|
76867
|
******
|
0.000
|
0.00
|
0.00
|
6.37
|
Salarié secteur form
|
Type d'emploi
|
|
TY01
|
117727
|
******
|
0.000
|
12.43
|
10.00
|
24.64
|
reponse manquante
|
Evaluation du gain le mois
|
dernier
|
23_
|
455240
|
******
|
0.000
|
26.12
|
75.83
|
88.96
|
Rural
|
Milieu de résidence
|
|
G502
|
******
|
******
|
0.000
|
4.61
|
3.35
|
22.30
|
Modalité n° 2
|
Evaluation du gain le mois
|
dernier
|
AP02
|
412113
|
******
|
0.000
|
0.09
|
0.05
|
18.92
|
Dépendant secteur in
|
Type d'emploi
|
|
TY06
|
349644
|
******
|
0.000
|
0.03
|
0.05
|
43.93
|
Indépendant secteur
|
Type d'emploi
|
|
TY04
|
811615
|
******
|
0.000
|
0.05
|
0.10
|
62.85
|
Informel agricole
|
Secteur institutionel
|
|
SI04
|
******
|
|