Memoire Online - La participation des populations dans la construction des équipements publics marchands financés par le Programme National de Développement Participatif (PNDP )

Sommaire................................................................................................I

Dédicace..................................................................................................III

Remerciements.........................................................................................IV

Résumé....................................................................................................V

Abstract...................................................................................................VI

Sigles et acronymes....................................................................................VII

Index des tableaux et figures..........................................................................VIII

INTRODUCTION GENERALE......................................................................1

A. Contexte ..........................................................................................3

B. Délimitation du sujet...........................................................................7

C. Intérêt de l'étude.................................................................................8

D. Définition des concepts.........................................................................9

E. Revue de littérature.............................................................................13

F. Problématique...................................................................................19

G. Hypothèses......................................................................................19

H. Processus méthodologique....................................................................20

PREMIERE PARTIE ................................................................................26

CHAPITRE I : CONTEXTE D'EMERGENCE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE....................................................................................27

Section I : Atouts, formes et niveaux de participation dans le processus de développement ............................................................................................................27

Section II : Facteurs d'optimisation de l'utilisation de l'approche participative..............34

CHAPITRE II : LA MISE EN OEUVRE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LE CADRE DU PNDP..............................................................................40

Section I : Présentation du PNDP.....................................................................40

Section II : Organisation du cadre institutionnel et d'exécution au PNDP.....................45

DEUXIEME PARTIE..............................................................................57

CHAPITRE I : EVALUATION DU DEGRE DE PARTICIPATION DES POPULATIONS DANS LES PROJETS PNDP...............................................58

Section I : Facteurs socio-culturels entravant la mise en oeuvre de l'approche participative réalisation des équipements publics marchands

Section II : Facteurs méthodologiques responsables de l'inutilisation des équipements marchands..............................................................................................65

CHAPITRE II : VERS UNE MEILLEURE APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT...........................................................71

Section I : Stratégies et organes d'appui à l'approche participative...........................71

Section II : Recommandations.....................................................................75

CONCLUSION GENERALE...................................................................77

TABLE DES MATIERES.......................................................................78

BIBLIOGRAPHIE.................................................................................81

ANNEXES..........................................................................................85

RESUME

Dans le cadre du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté au Cameroun (DSRP), l'objectif unique que visent les autorités camerounaises est l'amélioration des conditions de vie des populations en s'attaquant aux principales causes de la pauvreté. Pour y parvenir, et surtout en compatibilité avec les objectifs du millénaire auxquels le gouvernement camerounais adhère ; les autorités ont mis en oeuvre des politiques économiques et de réduction de la pauvreté très forte.

La mise en oeuvre de ces politiques stipule que les actions en vue d'améliorer les conditions de vie des populations doivent être élaborées de manière participative avec tous les intervenants et les bénéficiaires.

Ce travail consiste à étudier et à comprendre le processus participatif élaboré et mis en oeuvre dans le cadre du Programme National de Développement Participatif (PNDP) ; programme conçu et élaboré par le gouvernement camerounais en vue de prendre en compte l'opinion des populations, de manière participative dans la réalisation des projets de développement. Le choix de cette étude se justifie d'une part par la multiplicité et souvent même la confusion des démarches participatives existantes. D'autres part, le fait que les résultats escomptés des interventions jusque là ne sont pas atteint de manière satisfaisante par le PNDP, nonobstant la multiplicité des démarches participatives.

Cette étude fait état de la mise en oeuvre de l'approche participative dans la réalisation des équipements marchands du PNDP. Elle relève les éléments méthodologiques et socioculturels de la pratique de l'approche participative qui limitent la participation des populations, aboutissant ainsi à l'échec de certains projets. Enfin l'étude fait des recommandations pour les praticiens de l'approche participative et plus spécifiquement des recommandations dans la pratique dans le cadre des microprojets du PNDP. Mais il apparaît que le PNDP fait des efforts considérables pour faire des bénéficiaires du développement des acteurs privilégiés de leur propre développement, malgré les dérapages cités plus. Néanmoins des efforts restent encore à faire ; car le PNDP est un début de solution à la prise en compte des opinions des bénéficiaires des projets de développement.

Mots clés : Participation, Développement, Développement local, Cofinancement

ABSTRACT

In the PRSP framework (Poverty Reduction Strategy Program), the sole objective that the Cameroonian authorities aim at is that of improving the living conditions of the population by challenging the principal causes of poverty. To arrive at that, the authorities implemented very strong economic and poverty reduction policies, in compatibility with the millennium objectives to which the government of Cameroon adheres.

The implementations of these policies stipulate that the actions envisaged to improve the living conditions of the population should be elaborated with all speakers and recipients in participative manner.

This work consists in the studying and understanding of the participative process elaborated and implemented in National Community Driven Program (NCDP) framework; a program conceived and put in place by the government of Cameroon with the aim of considering the populations opinion in the realization of development projects via a participative manner. The choice of this study is justified on one hand by the multiplicity and usual confusion of existing participative steps. Elsewhere, NCDP notwithstanding the multiplicity of participative steps has not reached in a satisfactory manner the expected results from these interventions.

This research implements the participative approach in the realization of equipments commercialised by NCDP. It reliefs' methodological and socio-cultural elements resulting from the application of the participative approach which limits the participation of populations, thus leading to the failure of certain projects. Finally this study provides recommendations for experts of participative approach and more specifically recommendations in application of PNDP micro project frameworks. But it appears that the NCDP does considerable efforts to make recipients of development, privileged actors of their own development, despite the hitches. Nevertheless, the efforts should still be done; For NCDP is the beginning of a solution taking into account the opinion of recipient's of development projects.

SIGLES ET ACRONYMES

ACDI	Agence Canadienne de Développement International
AFD	Agence Française de Développement
AFDCR	Appui Financier au Développement des Collectivités Rurales
AGC	Assemblée Générale Constitutive
D	Contrat Désendettement Développement
CC	Comité de Concertation
CNC	Cellule Nationale de Coordination
CNOP	Comité Nationale d'Orientation et de Pilotage
CPAC	Comité Paritaire d'Approbation Niveau Communal
CPAR	Comité Paritaire d'Approbation niveau Régional
CRP	Cellule Régionale du Programme
CTS	Conseil Technique de Suivi de Programme
DIP	Diagnostic Institutionnel Participatif
DPP	Démarche de Planification Participative
FAO	Food and Agricultural Organisation
FEICOM	Fond spécial d'Equipement Intercommunal
FIDA	Fond International pour le Développement Agricole
FMI	Fond Monétaire International
GAR	Gestion Axée sur les Résultats
GEF	Global Environment Facility
GIC	Groupe d'Initiative commune
GRAAP	Groupe de Recherche pour l'Action et l'Autopromotion Paysanne
GTZ	Coopération Technique Allemande
IDA	International Development Assciation
JSDF	Japan Social Development Fund
KFW	Banque appartenant en majorité à la république d'Allemagne
MARP	Méthode Active de Recherche et de Planification
MINATD	Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation
MINEPAT	Ministère de l'Economie de la Planification et de l'Aménagement du Territoire
MINMEE	Ministère des Mines l'Eau et de l'Energie
OAL	Organisme d'Appui Local
ONG	Organisation Non Gouvernementale
PDC	Plan de Développement Communal
PDL	Plan de Développement Local
PNDP	Programme National de Développement Participatif
PNUD	Programme des Nations Unies pour le Développement
PRA	Partycipatory Rural Appraisal
PROWWESS	Promotion of the Role of Women in Water supply and Environmental Sanitation Services
RRA	Rapid Rural Appraisal
SA	Stakeholders Analysis
SARAR	Self-esteem, associative strenghts, resourcefulness, action planning, responsabiliy
SIDA	Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise
SNV	Service Néerlandais de Volontariat
ZOPP	Ziel orientierte projekt planüng

INDEX DES FIGURES ET DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

LISTE DES TABLEAUX

LISTES DES ANNEXES

ANNEXE 1 : Guide d'entretien

ANNEXE 9 : Liste des équipements marchands cofinancés par le PNDP dans ses zones actuelles d'intervention

INTRODUCTION GENERALE

Avec un peu moins d'un milliard d'habitants, l'Afrique demeure le continent le moins peuplé de la planète. Mais, c'est le continent où la famine est la plus sévère dans le monde. Le revenu par habitant a diminué jusqu'au début des années 2000 puis à commencer à remonter au début des années 2004^1(*). Le taux de croissance annuelle de la population en 2009 a été de 2,3%^2(*), alors que le taux de croissance du revenu n'a été que de 4%^3(*), et cela malgré les ravages des endémies (sida, paludisme, etc.) ; malgré les guerres fratricides (Rwanda, République démocratique du Congo, Congo, Liberia, Tchad etc.) ; malgré une mortalité infantile très élevée. Selon les statistiques de la Banque mondiale, le revenu par tête et par an en Afrique subsaharienne est tombé de 563 dollars en 1980 à 485 dollars en 1992, seulement 300 dollars en 1997 et près de 2000 dollars en 2009^4(*).

D'une superficie d'environ 475 400 km², le Cameroun compte environ 16 millions d'habitants ; sa croissance est sensiblement de 2,8% ce qui est la norme dans les pays de l'Afrique centrale. Le Cameroun est mosaïque de 200 ethnies parlant au moins 24 langues, le pays est caractérisé par deux types de climat ; un climat équatorial et un tropical. Grâce au choc pétrolier des années 1970, le Cameroun a eu une croissance économique à deux chiffres. Cette croissance s'est fait ressentir par l'expansion du secteur agricole par la culture du cacao, café, coton et dans l'industrie par la création de quelques entreprises tel que la Sodécoton, la Camrail et bien d'autres.

La Détérioration des termes de l'échange, la dévalorisation du dollar, la baisse du cours des matières premières vont entraînés au cours des années 1985 une grave crise économique au Cameroun ; avec pour effet la fermeture des entreprises, la chute du taux de croissance et par ricochet l'augmentation du taux de chômage et la dégradation des conditions de vie des populations. D'après l'annuaire statistique du Cameroun en 2008, 39,9% de la population vie en dessous du seuil de pauvreté, soit 12,2% en milieu urbain et 55% en milieu rural. Cette situation a amené les autorités mondiales à s'interroger sur les possibilités de remédier à cette situation ; l'approche par les projets avait retenue l'attention avec en filigrane le transfert de technologies ; ces mesures n'ont pas satisfait les attentes. On s'est alors tourné vers de nouvelles stratégies basées sur les Objectifs du millénaire visant à réduire la pauvreté de moitié. C'est ce qui a favorisé la réduction substantielle de la dette des pays pauvres à travers l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés. Les Bailleurs de fonds ont voulu que les projets émanent des populations et non plus un simple transfert de technologie, c'est la raison pour laquelle la participation des populations aux différentes phases d'un projet est la condition première de financement d'un projet. La participation apparaît comme un nouveau paradigme de développement en Afrique et au Cameroun.

A. CONTEXTE D'ETUDE

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le monde entier semble prendre conscience que la pauvreté de certaines parties du globe terrestre peut être un facteur de guerre mondiale. Et comme la guerre fut un triste souvenir, il faut absolument enrayer le spectre de celle-ci, et par tous les moyens. L'amélioration des conditions de vie de certaines populations sera désormais considérée comme l'un des moyens pour lutter contre l'éventualité d'une autre guerre mondiale.

C'est ce qu'atteste la charte des Nations Unies rédigée à San Francisco en 1945 qui stipule que les guerres pourraient être évitées par « l'élimination de la pauvreté et des privations qui les rendent possibles ». L'article 55 de la charte dispose d'ailleurs que les Nations Unies, en vue de créer les conditions de stabilité et de bien être doivent favoriser le relèvement du niveau de vie, de l'emploi et les conditions de progrès et de développement dans l'ordre social. C'est ainsi que le président Harry TRUMAN^5(*) lors de son discours inaugural prononcé le 29 janvier 1949 devant le congrès, lance un vibrant appel à tous les pays industrialisés pour « accentuer l'investissement du capital dans les zones ayant besoin du développement », convaincu que leur « pauvreté est un handicap et une menace à la fois pour elles et pour les régions prospères ».

Ainsi, à cette époque, la quasi-totalité des pays dits sous-développés étaient pauvres. Pour remédier à cette situation, il fallait les aider à se développer, notamment en leur prêtant de l'argent afin qu'ils puissent financer leur développement. Cette idée s'est accentuée avec l'accession aux indépendances de la quasi-totalité des pays Africains au début des années 1960. De ce fait, de fonds colossaux sont mobilisés pour le financement du développement. Ces fonds apparaissent sous diverses formes, et la plus répandue est le financement du développement par l'emprunt extérieur, car l'emprunt est un facteur accepté du développement économique. Ces emprunts devaient permettre aux pays Africains de consacrer à l'investissement un montant supérieur à l'épargne et d'importer davantage que ne leur permettraient les recettes d'exportation^6(*). Les investissements et les importations doivent rapporter suffisamment pour payer les intérêts, les dividendes et le capital dus au titre des apports initiaux de financements étrangers, s'ils sont affectés à des emplois productifs^7(*).

On s'est rendu compte que durant les trois décennies qui ont suivis l'indépendance, l'Afrique s'est présentée comme un vaste continent en chantier ; de nombreux projets sont financés à coup de milliard. Le développement est conçu sous l'angle de la quantité et non de la qualité ; c'est-à-dire que des structures ou des infrastructures sont construites sans se soucier des besoins des populations, mais tout simplement en cherchant à acquérir le plus grand nombre de celles-ci. Selon l'expression de l'historien burkinabé Joseph Ki Zerbo, on est en présence d'un « développement clé en main ». Cela suppose que, les projets ont été mis sur pied sans tenir compte de celui pour qui, ils étaient mis en route à savoir l'homme. Quarante ans après les grands chantiers mis en oeuvre en Afrique, le constat est alarmant ; non seulement le développement amorcé n'est pas atteint mais aussi, il apparaît un endettement insoutenable ; une pauvreté grandissante et un nombre sans cesse croissant de malades atteints du SIDA. Selon Samir Amin, on a aboutit à la faillite du développement dans le tiers monde et en Afrique. Suite à cet échec, une question semble être fondamentale et actuelle : c'est celle de savoir si les dirigeants Africains avaient pris le temps de comprendre comment mener une action de développement ?

Dans la majorité des Etats africains, l'approche adoptée a été celle du développement par le haut^8(*). Or, la mise en oeuvre d'un projet de développement visant à améliorer les conditions de vie des populations bénéficiaires doit totalement les impliquer en tenant compte des particularismes socioculturels des communautés.

Traditionnellement, le développement a longtemps été financé par le biais de projets. S'il y a eu un mot malheureusement utilisé et galvaudé en Afrique, c'est bien celui de projet. Or dans l'histoire des interventions de développement rural, les projets ont été pendant longtemps des interventions ponctuelles, c'est-à-dire visant à résoudre un problème précis ; lourdes, c'est-à-dire avec beaucoup de moyens (financiers, matériels et humains) ; et surtout exogènes, ce qui est leur péché originel que critiquent les théoriciens du développement endogène^9(*).Cette forme de financement^10(*) a commencé à être récusée au cours des années 1980 pour deux raisons aux moins :

- La lenteur des décaissements au niveau des gouvernements au terme d'un processus comprenant les phases : d'identification, de faisabilité, d'évaluation économique et financière, de négociation, de signature et mise en oeuvre ;

- L'épuisement du stock de projets finalisés et viables, en dehors de l'échec de nombre de ceux déjà mis en oeuvre^11(*).

Les causes de l'échec des projets sont d'une part une maîtrise imparfaite de l'environnement du projet, et surtout le mode d'élaboration des projets qui est souvent fait par les bailleurs de fonds eux-mêmes.

A titre illustratif, « au lendemain des indépendances, le modèle promu en Afrique pour le développement agricole était celui qui avait prévalu en Europe en matière de vulgarisation agricole. Le principe de mise en oeuvre de ces projets était de sélectionner des thèmes techniques mis au point par la recherche agronomique et de les diffuser auprès des bénéficiaires supposés ignorants, par un réseau d'agents, moniteurs, encadreurs suivants des pratiques coercitives »^12(*). Cette manière de mettre en oeuvre les projets a abouti à la construction des « éléphants blancs »^13(*). Or l'implication des bénéficiaires aurait évité la construction des gouffres financiers tel que les projets exogènes l'on fait. La parole des acteurs de base, la connaissance profonde de leur environnement naturel et de leur système de production acquise d'une expérience séculaire ne s'exprime pas toujours selon les mêmes critères que ceux des techniciens de développement. Par exemple, « des agriculteurs Rwandais se plaignaient de voir tomber avant qu'ils ne mûrissent les fruits des avocatiers. Par des pratiques « magiques » ils sont arrivés à enrayer ce problème notamment en invoquant leurs ancêtres par des dépôts de cendres au pied des arbres. Les cadres du programme d'appui étaient désorientés par ces pratiques et tentaient de les dissuader de ces coutumes « obscurantistes ». Les agriculteurs défendaient leurs méthodes, car suites aux applications les fruits ne tombaient plus. Les cadres du programme d'appui durent pousser leur réflexion plus loin. En fait, les cendres constituaient l'apport nécessaire pour combler le déficit en potasse des sols, ce critère technique était traité par les agriculteurs sur un autre plan (culturel et religieux) »^14(*).

Cette manière d'utiliser les emprunts extérieurs n'a pas eu les effets escomptés, au contraire, les pays Africains et le Cameroun en particulier ont abouti à un endettement insupportable renforçant la précarité dans laquelle les populations étaient plongées au lieu d'améliorer les conditions de vie de celles-ci. Face à cette situation, il fallait trouver des voies et moyens pour relancer le développement dans les pays sous-développés. Le FMI et la Banque Mondiale ont prescrit aux Etats Africains le libéralisme^15(*)avec en toile de fond les programmes d'ajustements structurels dont le but était de stabiliser l'économie et restaurer les équilibres macro-économiques par le biais de l'ajustement interne ayant pour effet la diminution de la masse salariale que versait l'Etat camerounais à ses fonctionnaires. Cette solution n'a pas produit les effets escomptés, on a alors fait recours à l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés adopté au sommet du G7^16(*) à Cologne en Allemagne et visant à rendre supportable la dette des pays sous-développés, par l'annulation substantielle d'une partie de la dette.

Aujourd'hui, l'heure est au désengagement de l'Etat, et aussi peut être à la remise en cause de l'aide classique^17(*) par projet, bien que l'on assiste parfois à la remise en selle de formes classiques d'assistance technique sous prétexte de la promotion de nouveaux opérateurs privés.

Après la fin de l'Etat bienfaiteur, de nombreuses opérations visent à promouvoir « les porteurs de projets » c'est-à-dire à soutenir des initiatives propres à des individus ou des groupes d'individus dont les projets peuvent contribuer à leur survie mais aussi participer au développement local. C'est dans cet esprit que de nombreux programmes ont été conçus au Cameroun pour rechercher ou soutenir les projets à l'initiative des acteurs et non ceux parachutés de l'extérieur. Parmi ces programmes on peut citer le Programme National de Développement Participatif (PNDP) ; Il est destiné essentiellement aux communes et aux communautés à la base, et à la charge d'aider les populations à comprendre les enjeux de la participation dans le développement. Actuellement, le PNDP se déploie sur six régions à savoir : le Centre, l'Ouest, le Sud, l'Adamaoua, Nord et l'Extrême Nord. Il apporte précisément un appui aux bénéficiaires à travers le cofinancement des microprojets de développement. Tout cet appui est destiné à contribuer à l'amélioration des conditions de vies des populations et le renfoncement de leurs capacités pour l'appropriation du processus de prise en charge de leur propre développement au niveau local, à travers l'élaboration des plans de développement communaux. Notre étude pour être plus efficace a été circonscris dans un espace géographique et de temps.

B. DELIMITATION DU SUJET

a-) Délimitation temporelle.

Dans le cadre de notre travail, nous allons analyser les équipements marchands cofinancés par le PNDP dans la région du Centre depuis le lancement officiel du programme, soit le 02 décembre 2004 jusqu'à la fin de la première phase prévue le 31 Décembre 2009.

b-) Délimitation spatiale.

Pour mener nos recherches, nous avons choisi comme champ d'enquête les Mairies et les communautés de la région du Centre. Notre choix s'est porté sur les communes de Ngoumou, Eseka, Dibang et les communautés de Mfida et Fegminbang dans l'arrondissement d'Akono.

La région du Centre est l'une des régions où est établie l'ethnie Béti appartenant au grand groupe Pahouin. Or, selon l'imagerie populaire, ce groupe est réputé, désorganisé, acculturé et acéphale ceci suppose qu'en réalité les éléments socioculturels pouvant entraver l'approche participative sont négligeables. Car, l'approche participative fait usage du principe démocratique prônant la liberté d'expression ; ce qui est un facteur favorisant la participation libre et vrai des différentes partie prenantes. C'est l'une des régions qui a reçu le plus grand nombre d'équipements marchands sur cofinancement PNDP. De plus, c'est la région dans laquelle le problème d'abandon des équipements marchands se pose avec acuité. Les principales communes qui ont été choisies sont celles de la Mefou et Akono et du Nyong-et-Kelle. Notre dévolu s'est jeté sur le département de la Mefou-et-Akono parce que ce département à lui seul a reçu le financement de cinq équipements marchands cofinancés par le PNDP soit quatre équipements marchands dans la mairie de l'arrondissement d'Akono et un équipement marchand dans la Mairie de Ngoumou. Dans le Nyong-et-Kelle, la Mairie de Dibang a été choisie parce qu'elle a construit un équipement marchand sur cofinancement PNDP sur l'une des routes les plus fréquentées du Cameroun à savoir l'axe Yaoundé - Douala au lieu dit Sombo, et que la non fonctionnalité de ce marché amène à s'interroger sur la mise en oeuvre de l'approche participative. Et enfin nous avons jeté notre dévolu sur le marché d'Eseka, parce qu'il est parmi les microprojets de construction des équipements marchands du PNDP les plus coûteux^18(*).

c- Délimitation matérielle

Pour comprendre la mise en oeuvre de l'approche participative dans le cadre du PNDP nous avons convoqué l'analyse macroéconomique pour comprendre les différentes initiatives de l'Etat en matière de développement, ensuite nous avons utilisé la socio anthropologie pour comprendre les caractéristiques des populations du milieu étudier, et en fin nous avons fais usage de la méthodologie en montage de projet pour la structuration du chapitre trois de notre travail.

C. INTERET DE L'ETUDE

Il apparaît un double intérêt à notre étude. D'une part un intérêt scientifique et d'autre part un intérêt social.

a-) Intérêt Scientifique

La notion de participation n'est pas nouvelle dans le monde en développement. Mais le problème demeure entier, il se pose avec beaucoup d'acuité aujourd'hui qu'il y a dix ou vingt ans. En partant d'un cas concret, notre étude va analyser la pratique de l'approche participative en vue de comprendre les aspects méthodologiques qui entravent la participation effective des populations sur le terrain ; afin de faire des propositions dans l'amélioration de la méthodologie telle que faite sur le terrain. Ensuite permettre la prise en compte de la dimension culturelle du développement ; ce qui implique l'intégration des aspects socioculturels dans le déploiement des différentes méthodes participatives. Par conséquent, les conclusions de ce travail peuvent permettre une meilleure implication des bénéficiaires et par là un plus grand profit des projets.

b-) Intérêt Social

Il s'agira de comprendre que la participation n'est pas une fin en soi. Mais, permet aussi aux communautés locales de consolider les liens de fraternité qui existe entre eux et surtout d'échanger entre eux. « Un des principaux avantages de l'approche participative est de rendre les ruraux conscients de ce que les problèmes de tout un chacun sont aussi les problèmes des autres vice-versa ouvrant ainsi la voie à une action concertée pour atteindre un but commun »^19(*). La participation ne doit pas se limiter à une simple consultation des bénéficiaires sur la mise en oeuvre d'un projet, mais également de les mettre en contact et de les unir en vue d'un but commun. Cette approche leur permet aussi de savoir qu'ils sont des acteurs du développement et qu'ils doivent s'investir totalement pour la bonne marche d'un projet.

D. DEFINITION DES CONCEPTS

L'approche participative, population, réalisation, équipements publics marchands sont les concepts qui retiennent notre attention. Mais pour mieux les comprendre nous allons les situer dans le contexte de développement, et même de développement à la base.

1-) Participation

Pour mieux appréhender le concept de participation il faudrait faire un saut dans l'histoire des interventions de l'Etat en matière de développement. Historiquement, on se souvient tous de la centralisation des décisions où l'Etat était à l'origine de toutes les décisions même celles qui concernaient les populations bénéficiaires de certaines actions. Le développement était alors l'apanage ou la seule responsabilité de l'Etat. Ainsi, toutes les actions de développement ont connues des échecs retentissants. Il ressort de ces échecs que les populations doivent être la plaque tournante de leur développement. Dans ce contexte la participation doit se comprendre comme « un processus dont la finalité pérenne est une situation d'autopromotion pour un développement auquel toutes les composantes de la communauté contribuent et tirent les justes retombées ».^20(*)

Il apparaît donc que la participation dont il s'agit ici est un processus de responsabilisation des communautés et des personnes vivant dans ces communautés afin de prendre conscience que leur développement leur incombe directement et, est une affaire de tous. Mais, il est important de souligner que si cette participation est instrumentalisée alors elle ne produira pas les effets escomptés. Trois concepts apparaissent en filigrane dans cette définition. Il s'agit des concepts suivants : l'appropriation, l'insertion et la responsabilité politique. L'appropriation suppose que le gouvernement crée des situations favorables pour susciter l'adhésion de l'ensemble de la population en faisant participer autant que faire se peut la société civile. L'insertion donne aux pauvres l'opportunité d'influer sur les politiques qui affectent leurs conditions de vie. Enfin la responsabilité démocratique permet d'introduire l'ensemble des acteurs sociaux dans le domaine jadis réservé à l'Etat. Ces trois concepts peuvent être considérés comme les piliers de l'approche participative.

2-) Développement

Selon François Perroux, le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui rendent apte à faire croître, durablement et cumulativement, son produit global »^21(*). De nos jours, le terme développement est toujours accolé à un adjectif. Le concept de développement le plus en vogue est le développement durable. Or selon Ignacy Sachs^22(*), « l'éco développement ou développement durable est une amélioration des conditions de vies des communautés humaines qui respecte les limites de la capacité de charge des écosystèmes »^23(*). Pour conduire le développement, il faut prendre en compte cinq dimensions à savoir :

- La durabilité sociale : mettre en oeuvre un processus fondé sur une autre croissance et alimenté par une autre vision ;

- La durabilité économique : elle dépend d'une répartition et d'une gestion des ressources plus efficaces et d'un flux constant d'investissements privés et publics. Ce qui nécessite de venir à bout des contraintes externes actuelles : le fardeau du service de la dette et le flux net de ressources financières protectionnistes imposées par les pays industrialisés, l'accès limité à la science et à la technique ;

- La durabilité écologique peut être renforcée : en intensifiant la mise en valeur des ressources des différents écosystèmes ; en limitant la consommation des combustibles fossiles ; par autolégitimation de la consommation matérielle des pays riches ; en intensifiant la recherche des techniques propres ; en définissant des règles par une protection adéquate de l'environnement ;

- La durabilité spatiale : assurer un meilleur équilibre villes-campagnes, notamment en créant des possibilités d'industrialisation décentralisée de transformation de biomasse pour créer les emplois ruraux non agricoles ;

- La durabilité et la culture : chercher des racines endogènes aux modèles de modernisation et aux systèmes intégrés de production. La durabilité et la culture nous renvoient à la notion de développement à la base.

Comme nous pouvons le constater, ces deux définitions mettent l'homme au centre du processus de développement. Ces définitions s'éloignent des termes plus rigides tels que la croissance, le produit intérieur brut, qui ont pour objectifs la quantification des actions économiques. Dans ces définitions, il ressort que le développement est intrinsèquement lié à l'homme, et en particulier, aux dynamismes de changement qui le caractérise c'est-à-dire, la capacité de s'accommoder à son contexte spatio-temporel. Mais, qu'il s'agisse de la croissance, du produit intérieur brut, les finalités restent les mêmes à savoir que les changements que l'homme doit opérer ou qui doivent se faire au niveau des unités économiques, doivent avoir comme objectifs, l'accroissement durable du produit réel global. Il ressort donc que, pour Perroux et bien d'autres, la finalité du développement n'est pas directement l'homme, mais l'augmentation des richesses matérielles. La question qui transparaît est de savoir si l'augmentation des richesses implique automatiquement l'amélioration des conditions de vie des populations ?

D'après ce qui précède, le développement économique n'est qu'un aspect de l'ensemble des changements qui peuvent se produire dans une société donnée. Car il y a d'autres aspects sociaux qui doivent être pris en compte d'où la nécessité de comprendre le concept de développent à la base. La définition qui indique le mieux ce que nous voulons exprimer est celle de De Sardan car pour lui, le développement c'est « comme l'ensemble des processus sociaux induits par des opérations volontaristes de transformation d'un milieu social, entreprises par le biais d'institutions ou d'acteurs extérieurs à ce milieu mais cherchant à mobiliser ce milieu, et reposant sur une tentative de greffe de ressources et/ou techniques et/ou savoirs »^24(*).

3-) Développement local

De par le monde, le développement local ou développement à la base, fait aujourd'hui l'objet de multiples discours, et le Cameroun n'est pas en reste. Des organisations sociales, des opérateurs économiques, des institutions publiques décentralisées y font régulièrement référence. Il n'existe plus un plan d'action élaboré par des collectivités territoriales qui ne le mentionne, notamment dans sa dimension économique. Des Etats eux-mêmes en font aujourd'hui un élément de leur politique de développement. Ainsi, pour Bernard Husson, le développement local est « un processus qui permet de faire mûrir des priorités, de choisir des actions à partir de savoirs et propositions des groupes de populations habitant un territoire donné et de mettre en oeuvre les ressources disponibles pour satisfaire à ces dites propositions »^25(*). Dans cette définition on constate que le développement local incite à privilégier les acteurs plus que les infrastructures, il est localisé dans un terroir et met parfois en relation des personnes ayant une même histoire, une même origine et permet de donner aux hommes et aux groupes directement intéressés une fonction de décision, un ferment commun aux habitants.

4-)Population

La population à laquelle nous faisant référence est l'ensemble des individus vivants sur un territoire données. Dans le jargon des projets, il s'agit des bénéficiaires. D'après Gilles Vallet les bénéficiaires sont des « personnes qui sont directement concernées par un projet et participent à la mise en oeuvre dudit projet, celles qui sont directement concernées par le projet et ne participent volontairement, et enfin les personnes qui ne sont pas du tout concernées par le projet mais pouvant bénéficiées du projet de quelques manières que se soient »^26(*). La population dont il sera question dans notre exposé est celle qui est directement liées par le projet, qui participe ou qui ne participe pas à sa mise en oeuvre.

5-) Equipements publics marchands

L'équipement marchand est le terme employé par le PNDP pour désigner les infrastructures dont les services ont un caractère marchand et pouvant améliorer les recettes des bénéficiaires. Parmi ces équipements nous avons choisi le « lieu de rencontre, réel ou idéal, de l'offre et de la demande. A l'origine, le marché faisait référence au lieu réel (géographique) où s'opérait l'ensemble des transactions portant sur un produit ou un groupe de produits ; Le marché agricole par exemple »^27(*). Ce terme a été utilisé pour analyser, d'une façon générale comment se détermineraient le prix et la quantité des produits échangés. Dans notre cas, il s'agit des lieux physiques où des endroits aménagés pour permettre aux acheteurs et aux vendeurs de se rencontrer à l'abri des intempéries.

6-) Cofinancement

Le mot cofinancement est formé du préfixe « Co » et pour racine le mot financement. Pour mieux comprendre cette notion nous allons passer par la définition du concept financement. Il s'agit de « l'opération qui consiste à obtenir des ressources nécessaires à la réalisation d'un projet »^28(*). Le dictionnaire Encarta définit le financement comme étant « la mise à disposition des capitaux nécessaires à un achat ou à un investissement »^29(*). Ainsi le cofinancement est un financement effectué par deux ou plusieurs personnes. Dans notre cas il s'agit de l'apport financier que le PNDP accorde d'une part aux communautés et d'autre part aux communes. Le PNDP cofinance ces entités à hauteur de 90% du montant global du projet.

7-) Réalisation

Ce terme est utilisé dans tous les domaines, et revient avec acuité dans le domaine du cinéma. Ce mot est donc polysémique suivant le contexte, et le domaine de science dans lequel il est utilisé. La définition que nous retenons pour notre étude est « la mise en oeuvre concrète donc l'aboutissement est un projet majeur »^30(*)

Notre travail en d'autre terme s'oriente vers la compréhension du degré d'implication des personnes vivant sur le territoire où sera implanter le projet de construction des hangars permettant de faire du commerce de la conception jusqu'à l'après projet.

E. REVUE DE LITTERATURE

Dans cette partie il s'agira de faire le tour autant que possible des différents auteurs qui ont abordé la notion de participation ensuite nous allons montrer dans quel champ peuvent s'interpréter les différentes notions.

Le constat qui se dégage lorsqu'on fait une lecture cursive sur l'approche participative est que, sur cette question, les auteurs ont été très prolixes ; il existe donc une littérature abondante. On remarque aussi que deux thèmes sont fréquemment abordés lorsqu'on parle de l'approche participative. La première thématique aborde les questions relatives aux vertus, difficultés, obstacles ou limites de cette approche. La seconde thématique est relative aux questions méthodologiques et théoriques de l'approche participative. Par conséquent, pour la première thématique, Bara Gueye dans son ouvrage intitulé « Emergence de la méthode active de recherche et de planification participative : acquis, limites, et défis »^31(*) fait un exposé sur les frontières ou limites, les vertus et les challenges de la Marp^32(*) qui a pour objectif de se défaire des canons de recherche conventionnelle. Pour arriver à ces conclusions, il retrace le parcours de la Marp depuis sa création, qui selon lui est l'aboutissement de la volonté de considérer la paysannerie comme un ensemble cohérent ou mieux encore un système. Pour lui, la Marp a pour point focal, octroyer un peu plus de pouvoir aux populations dans l'élaboration des projets en leur donnant des outils leur permettant d'étaler les connaissances acquises, afin d'être un maillon essentiel dans le processus décisionnel. Il relève aussi que les objectifs de la Marp ne sont pas encore bien perçus par ses utilisateurs. Car, ceux-ci considèrent la Marp comme une panacée. Il termine en faisant le constat suivant : la Marp est devenu un outil à la mode qui s'utilise à tort ou à raison, même dans les projets ne faisant pas intervenir le renforcement des capacités des populations bénéficiaires. Bara Gueye, en mettant en relief l'ignorance des fondements de la Marp par les utilisateurs n'a pas tenu compte du fait que certains facteurs comportementaux et sociaux peuvent empêcher les utilisateurs de la Marp de produire les résultats attendus. Par contre, Gaspard Rwanyiziri dans ses travaux intitulés « Populations et aires protégés en Afrique de l'Est »^33(*), présente d'abord les échecs du développement par l'approche top down. Il démontre que la seule approche capable de produire des résultats c'est l'approche participative ; Pour le démontrer il présente toutes les méthodes participatives qui ont abouti à l'élaboration de la Marp. Il commence par la Rapid Rural Appraisal (RRA) ou évaluation rurale rapide en français. Il démontre que cette méthode est issue de deux constats à savoir que les études exhaustives sont trop longues et comportent trop d'informations sans valeur et ensuite que les études préalables sont souvent classiques et faites très rapidement et de manière sectorielle. Il conclut pour cette méthode qu'elle doit être conduite dans un temps limité et par les équipes multidisciplinaires. Il parle ensuite de la Participatory Rural Appraisal (PRA) ou évaluation rurale participative en français. L'auteur évoque la pluridisciplinarité comme solution aux différents échecs de la Marp sans pour autant déterminer exactement le type de biais entraînant les échecs, par ricochet ne spécifie pas les différentes sciences auxquelles doivent appartenir les équipes pluridisciplinaires

Cette méthode pour lui consiste d'une part à informer les populations du démarrage du projet ; des objectifs de la manière dont elle doit intervenir ; d'autre part elle permet de connaître les populations, le milieu ; le contexte. Enfin il parle de la MARP comme étant un outil qui permet de créer la convivialité entre les initiateurs et les bénéficiaires car elle permet à tous les acteurs de se connaître et d'identifier ensemble les objectifs où chacun à son rôle à jouer. Il pense que l'objectif de la MARP est d'assurer une étude presque complète de l'environnement dans lequel va s'insérer le projet, et chaque séance doit être clôturée par un grand repas entre les gens d'en « haut » et ceux d'en « bas » pour discuter de long en large sur les thèmes non évoqués lors de la séance de travail. Mais il met un bémol quand à l'effectivité ou mieux l'utilisation de cette méthode sur le terrain. Car, pour lui, les besoins sont souvent variés quand à chaque paysan et il est souvent difficile de satisfaire tous les besoins. L'autre obstacle est lié aux initiateurs qui orientent de leur manière les souhaits des populations tout en considérant les consignes d'une vision mondiale prédéterminée des problèmes de développement.

Depuis un certain nombre d'années, on assiste à un réel phénomène de mode qui touche l'approche participative dans les projets de développement. En effet, les méthodes participatives ne sont pas nouvelles, car elles se sont développées dans le contexte des grands empires coloniaux. C'est le cas de la démocratie Athénienne où les membres de la communauté se regroupaient dans l'Agora pour prendre des décisions relatives à la survie de tout le peuple. Pendant cette période, la participation faisait office d'implication des populations, mais aussi, une technique de valorisation des compétences des populations locales. De nos jours par contre, l'évolution de l'environnement et du contexte c'est-à-dire la fin du monopole de l'Etat dans la sphère du développement, offre une nouvelle dimension à la participation. Il s'agit beaucoup plus d' « empowerment » des populations locales, mais également d'un paradigme nouveau du concept de développement basé sur, la décentralisation, le développement communautaire ou local, et la participation. C'est pour cette raison qu'il est intéressant de prendre la participation dans un contexte de décentralisation et de développement local.

Dans une étude intitulée « Décentralisation et développement local », Boutier présente l'approche comme panacée et montre comment les initiateurs des projets doivent procéder pour aboutir aux résultats escomptés. Il pense que la population possède la capacité innée de comprendre et de résoudre ses problèmes. Cette capacité à comprendre est issue de longues années d'expériences de terrain et que ces populations s'adaptent aux changements qui surviennent dans leur environnement. En effet on peut les considérer comme des acteurs privilégiés, en ce sens qu'ils font des choses très importantes à leur survie sans en avoir la preuve scientifique. C'est pour cette raison que leur implication est la condition sine qua non à la réussite des projets de développement. Il poursuit en disant que la participation doit être un processus interactif ; c'est-à-dire que les bénéficiaires doivent offrir volontairement leurs contributions. Cela peut être possible en leur permettant de s'occuper d'une des phases du projet. Les bénéficiaires peuvent s'occuper soit du suivi évaluation soit d'un autre volet du projet. Pour lui, de cette manière on a la chance d'aboutir à la réussite des projets de développement. Ici l'auteur semble définir la participation comme le moyen pour arriver aux résultats escomptés en supposant que la méthode va être utilisée dans le strict respect de la méthodologie. Or il s'avère que les décalages entre théorie et pratique sont énormes et n'aboutissent pas souvent aux résultats escomptés

Dans un ouvrage collectif rédigé par Hubert Gérardin et al, ils mettent en relief les avantages et le risque d'une instrumentalisation de la méthode participative comme une nouvelle conditionnalité pour les bailleurs de fond au financement des projets en Afrique. Dans l'ouvrage intitulé « Quels acteurs pour quel développement ? »^34(*), les auteurs traitent du retour de la société civile dans les stratégies des organisations internationales et dans les administrations des pays en développement, les actions des intervenants dans les politiques de développement ensuite leur degré d'implication sans cesse croissant dans la gestion des questions sociales et environnementales. Dans cet ouvrage les auteurs font une lecture critique mais pertinente des méthodes des organisations internationales vis-à-vis de la participation de la société civile au développement. Les auteurs pensent que la participation est présentée comme une panacée par les organisations internationales, et posent le problème de l'implication des parties prenantes en termes de représentativité dans l'élaboration des projets de développement. Les auteurs mettent en exergue le paradoxe qui existe entre la participation considérée comme un processus d'apprentissage collectif entre les parties prenantes et la durée des projets ; cet apprentissage n'est possible que dans le long terme. Or généralement les projets sont mis sur pied sur le court terme soit entre trois ans et cinq ans. Pour eux, c'est ce paradoxe qui expliquerait le dysfonctionnement que l'on constate dans l'approche participative. Les auteurs se posent la question de savoir en quoi cette approche est participative si celle-ci est limitée à l'information et à la consultation des parties prenantes.

Les approches participatives faites de manière superficielles aboutissent généralement à des conclusions standards, qui ne sont pas souvent adaptées à la situation. La Marp est souvent utilisée pour obtenir des financements auprès des bailleurs de fond, cet aspect de la recherche de financement réduit la Marp au diagnostic initial et les conclusions auraient pu être élaborées sans le folklore et la mise en scène participative faite d'une manière rapide de l'étude de la situation locale. Il s'avère que l'utilisation des outils de la participation tels que formalisés sans tenir compte du contexte sociopolitique, tend à renforcer le pouvoir des élites locales qui parfois sont les personnes ressources, qui sont en contact avec les organismes de développement.

A la suite de cette première thématique on trouve les travaux relatifs aux questions théoriques et méthodologiques de la méthode participative.

Dans ses travaux intitulés « Les méthodologies d'analyse et de planification », Sellamna montre la difficulté qu'on éprouve à définir la Marp et présente les conditions dans lesquelles la Marp doit s'utiliser. Il présente ensuite les piliers de la Marp à savoir, le comportement et les attitudes des personnes extérieures ou les animateurs des ateliers. Ces comportements et ces attitudes doivent entraîner la facilitation et non la domination, les méthodes doivent être ouvertes et orientés vers le groupe cible et enfin, le partage d'informations, de nourritures, d'expériences entre les animateurs et les populations cibles est fondamental dans la réussite de l'approche participative. Après avoir énuméré les piliers, il parle ensuite des aspects saillants de la méthodologie. Ces aspects sont « passer la main », la visualisation et le partage. Par « passer la main », l'auteur entend le fait pour les animateurs d'encourager les participants à développer leurs capacités ; à cet effet, le rôle des facilitateurs se limitera à recueillir et à analyser les informations enfin de proposer les actions à entreprendre. Par visualisation et partage, l'auteur entend le fait pour les animateurs de communiquer à travers des aides visuelles au lieu de faire une communication verbale ; car dans la communication verbale les animateurs ont tendance à dominer. Il conclut en disant que si ces aspects sont bien respectés la participation des populations sera effective ; par contre il pense que la Marp tend au nombrilisme, car dans les Marp on accorde beaucoup d'attention aux problèmes locaux tandis que les aspects à plus grande échelle son facilement omis même s'ils sont très importants.

Alison Meares dans une publication au titre « Les gens au coeur des projets d'élevage en milieu urbain » pour sa part pense que la participation est souvent un thème de réflexion très discuté qu'elle n'est mise en oeuvre ou en pratique, voire comprise. Elle poursuit en disant que les objectifs visés par la participation sont souvent mal compris ou peu compris par les animateurs. La participation devrait viser la découverte des valeurs des personnes et à les expliciter ; elle devrait permettre aux participants d'acquérir des compétences et la motivation nécessaire pour remettre en question leur place économique, sociale et politique dans la société. Enfin pour Alison Meares, le processus participatif est difficile à mettre en oeuvre, prend du temps, mais finit toujours par porter des fruits.

Floquet et Mongbo dans une étude sur « les pratiques et métamorphoses des marpistes »^35(*), les auteurs remettent en cause les conditions d'utilisation de la Marp qui nécessitent certaines exigences. Les auteurs relèvent que la pratique de la Marp dans un village est une situation comportant des enjeux politiques et sociaux énormes ; il est donc nécessaire que les animateurs aient une solide expérience en sciences sociales et dans les différents domaines techniques d'activités des populations rurales. Si les animateurs n'ont pas ces prés requis, et se mettent seulement à dérouler les outils de collecte d'informations, on risque d'aboutir à une collecte d'informations comprenant beaucoup de biais sur les différents thèmes abordés.

Dans la littérature camerounaise concernant l'approche participative on ne retrouve pas beaucoup d'auteurs qui ont abordé le thème sur la question méthodologique, mais plutôt pour démontrer l'importance de la participation. On peut citer les travaux de Sosthène Hervé Mouafo Ngatom intitulés « L'initiative PPTE et la lutte contre la pauvreté au Cameroun : une analyse sociologique ». Il démontre que la démarche participative dans la mise en oeuvre des initiatives de développement s'explique par deux principales erreurs commises par le passé : la non insertion dans les valeurs des communautés d'accueil des initiatives et la non implication de celles-ci dans la formulation, la planification et la réalisation desdites initiatives. Kegne Fodouop à son tour, dans ses travaux intitulés « Citadins et développements des campagnes du Cameroun »^36(*) a fait état de l'implication des citadins au développement de leurs villages respectifs. Ici l'auteur démontre comment la participation des élites de l'Ouest Cameroun au processus de développement a eu des effets positifs sur la construction des ponts, des routes et autres. Cette implication se fait par le biais des associations en occurrence les comités de développement.

Néanmoins, les travaux de fin de cycle Master de Ngo Baya abordent la question de la démarche participative. Elle met en relief le fait que la démarche participative du PNDP est limitée par le manque des ressources capable de mener à bien les approches participatives pouvant aboutir aux résultats escomptés. Pour arriver à cette conclusion, l'auteur a abordé la démarche participative du point de vue de la préparation du processus, du déroulement du processus et enfin de la durée du processus.

Notre étude va s'intéresser de la méthode participative du point de vue de l'utilisation des outils de la méthode participative, de la sélection des facilitateurs exogènes et de la clôture de la démarche participative

F. PROBLEMATIQUE

Toutes les études préalables ont démontré que la participation des populations est nécessaire, malgré les biais qui existent lors de sa mise en oeuvre ;

La problématique à la base de ce travail se résume en ce questionnement : Comment est mise en oeuvre la méthode participative dans la réalisation des équipements marchands cofinancés par le PNDP ? En d'autres termes, est ce que le PNDP utilise l'approche participative de manière à ce que les populations soient acteurs indispensables de leur propre développement ? Cette problématique amène à envisager l'hypothèse centrale de ce travail.

G. HYPOTHESES

En ce qui concerne notre travail, il s'agira de poser une hypothèse principale et deux hypothèses secondaires.

Hypothèse Principale

H₀: L'approche participative étant coûteuse, longue et complexe, nous pouvons émettre comme première hypothèse que, la méthode actuelle de participation du PNDP en occurrence la Marp est partielle sur le plan pratique. Elle ne permet pas d'impliquer toutes les couches de la population.

Hypothèses Secondaires

H₁: La méthode participative du PNDP se limite à l'implication des communes et des communautés territoriales décentralisées, elle n'accorde pas assez de temps et d'effort à l'étude du milieu et ne peut par conséquent pas juger objectivement les modifications et les dynamiques sociales qui y interviennent, elle se limite à analyser les activités du milieu.

H₂: Le PNDP ne dispose pas de ressources humaines capables de mener de bout en bout et de manière efficace l'approche participative.

H. PROCESSUS METHODOLOGIQUE

1. Modèles d'analyses de données

Les modèles d'analyses retenus pour étayer notre raisonnement sont l'approche systémique et l'approche structuraliste.

1.1 Approche systémique

La paternité de l'approche systémique ou théorie des systèmes est attribuée à Ludwig Von Bertalanffy, William Ashby et d'autres auteurs au début des années 1940. Le but de la théorie des systèmes tel qu'élaboré par Bertalanffy était de dégager des principes explicatifs de l'univers, considérés comme un système à l'aide duquel on pourrait modéliser la réalité. A cet effet Bertalanffy conclut qu'il y avait des systèmes partout. La démarche systémique de nos jours est étroitement associée à la mondialisation ; car cette dernière a permis de prendre conscience de la complexité de l'univers, des organismes vivants, des sociétés humaines, et surtout des systèmes conçus artificiellement par l'homme. La théorie des systèmes a évolué vers l'étude de la complexité, avec un accent particulier accordé à l'étude des systèmes dynamiques ou évolutifs comme les sociétés. La théorie des systèmes peut s'appliquer dans plusieurs domaine de la science; on peut citer entre autre la biologie, l'écologie, l'économie, le management des entreprises, l'urbanisme, l'aménagement du territoire et les thérapies familiales.^[]

Cette approche se distingue des autres approches par la manière d'analyser et de comprendre les relations humaines. Ici, la démarche ne met pas au centre de l'analyse la personne, mais elle accorde aussi une importance particulière aux difficultés du système dont elle appartient. Par contre, la méthode cartésienne réduit la complexité à une étude de ses composantes élémentaires, ce qui est adapté à l'étude des systèmes stables.

Le concept à la base de l'approche systémique est le système. Etymologiquement le mot système signifie « ensemble cohérent » et tire son origine du mot grec sustêma. Plusieurs définitions sont attribuées au mot système. D'une manière large, Jacques Lesourne définit le système comme étant « un ensemble d'éléments en interaction dynamique »^37(*). Et d'une manière plus étroite, Jöèl de Rosnay dans son ouvrage intitulé « Le macrocosme : vers une vision globale » définit le système comme «un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d'un but »^38(*). Cette approche nous permettra de comprendre comment l'ensemble des éléments fonctionne dans le système prédéfini ou préétabli.

1.2 Approche structuraliste ou structuralisme

Il s'agit d'un courant de pensée issu de la linguistique ayant eu une influence notable sur l'anthropologie. La paternité de ce courant de pensée est attribuée à Ferdinand Saussure dans le cours de linguistique générale en 1916, qui avait pour objectif d'étudier la langue comme un système dans lequel chaque élément se définit au travers des relations d'équivalence ou d'opposition qu'ils entretiennent ; cet ensemble de relations forme une structure.

La pensée structuraliste a pris véritablement corps en anthropologie à la suite des thèses fondatrice de Lévi-Strauss dans son ouvrage intitulé Les structures élémentaires de la parenté paru en 1949. Pour Lévi-Strauss, les systèmes de parenté permettent de penser que l'homme, pris en tant qu'être pensant et social, communiquant avec ses semblables, va être objet de la science. Lévi Strauss établit que la structure possède une organisation logique mais implicite, un fondement objectif au dessous de la conscience et de la pensée. Par conséquent, le structuralisme vise à mettre en relief les structures inconscientes. Le choix de cette école de pensée peut s'expliquer par le fait que la compréhension de l'organisation structurel des systèmes surtout les systèmes dynamiques tel que les sociétés révèle souvent une organisation à laquelle les gens sont attachés depuis des décennies et ne pas prendre cette organisation comme référence entraînerait des résultats erronées.

2. Techniques de collecte des données

Pour collecter nos données, nous avons utilisé concomitamment trois approches : la recherche documentaire, l'entretien, l'observation participante. Pour l'apurement de nos données, nous avons fais appel à la triangulation.

a-) Recherche documentaire

Elle a consisté à lire et à exploiter d'une part, l'ensemble des documents portant sur l'approche participative en général, et d'autre part, les documents du PNDP. Il s'est agi précisément des rapports de session de participation, des rapports de séminaire d'atelier sur la participation.

b-) Entretien

Nous avons utilisé les entretiens semi directif d'une part pour compléter les vides laissés par la recherche documentaire. Elle a consisté à poser des questions à réponse ouverte aux différentes catégories d'acteurs intervenants dans le processus participatif dans le cadre du PNDP. Les acteurs recensés ont été, les populations bénéficiaires, les membres des Organisme d'appui locaux, les maires ou leurs représentants et enfin le personnel du PNDP.

c-) Observation participante

L'observation participante dite aussi méthode de l'observateur participant est une méthode d'étude ethnologique ainsi que sociologique introduite par Bronislaw Malinowski^39(*) au début du XX^e siècle en s'immergeant plusieurs années dans des sociétés mélanésienne.

Pour Alain Touraine^40(*), il s'agit de « la compréhension de l'autre dans le partage d'une condition commune ».Elle a consisté à s'immerger dans les différentes zones d'études en partageant le mode de vie, en se faisant accepter par ses membres et en participant aux activités des groupes et à leurs enjeux.

Complément indispensable des entretiens, elle vise à comprendre comment les personnes enquêtées se comportent dans le champ réel ; dans leur commerce, dans leur voisinage; car, l'entretien crée une vie artificielle, d'où la nécessité d'observer une personne dans le champ réel. C'est pour cette raison que l'observation participante nous a été d'un grand secours.

L'observation participante a permis de combler les vides laissés par l'absence de certains éléments pratiques dans les documents écrits.

d-) Triangulation

La triangulation est la démarche par laquelle une réalité est abordée sous plusieurs angles pour réduire les risques de biais. On peut ainsi trianguler par les outils et techniques, par des sources d'informations et par la composition d'une équipe. C'est cette méthode qui est le plus souvent utilisé dans la mise en oeuvre de la Marp, car elle met en relief des équipes multidisciplinaires et les risques de biais sont minimisés. La triangulation n'est pas une technique de collecte de données mais elle permet l'apurement des données.

3 Présentation du terrain d'étude

Notre étude s'est déroulée dans la région du centre. C'est la région qui se trouve au coeur du Cameroun. Elle se situe un peu au dessus du 5eme parallèle et compte dix départements, avec une superficie estimée à 68 926 Km2 et une population de 2 501 200 habitants^41(*) ; elle constitue avec le Littoral et l'Ouest une des régions les plus peuplées du Cameroun.

Figure 1 : Carte du Cameroun montrant la localisation d la province du centre

a-)Climat et végétation

Du fait de la mousson et de l'harmattan qui soufflent sur cette région, le climat de la région du centre est sub-équatorial de type Congo-guinéen avec deux saisons sèches alternant avec deux saisons de pluies. Une petite saison sèche de juillet à août ; une grande saison de pluie de septembre à novembre avec un pic de précipitation en octobre ; une grande saison sèche de décembre à février et une petite saison de pluie de mi- mars à juin avec un pic de précipitations en mai.

Le couvert végétal est constitué d'une part par la forêt plus ou moins dense de basse et de moyenne altitude et d'autre part par la forêt semi-décidue de moyenne altitude. Cette végétation abrite un faune diversifiée constituée de rongeurs, primates, reptiles, et d'insectivores. Cette forêt est inégalement répartie dans la région et a connu une exploitation avancée.

b-) Sols et Systèmes de production

Les sols de la région du centre sont ferralitiques, rouges et argileux.ils sont généralement profond et riches en matières organiques. Ces sols sont fragiles une fois défrichés et très souvent dégradés.

Du point de vue agricole, les petites exploitations agricoles familiales basées sur le système de culture sur brûlis extensif côtoie les cultures vivrières tel que le manioc, le plantain, le macabo ; et les cultures pérennes tel que le cacao, le café, le palmier à huile.

4) Présentation de l'échantillon.

Pour recueillir nos données nous avons utilisés les focus group, et ces groupes étaient constituaient des personnes indiquées par le tableau isolément interrogé des autres groupes.

	Femmes			Hommes		Autorités		Voyageurs
Eséka		09	08		Secrétaire général de la mairie		/
Dibang		02	04		Maire de Dibang		07
Ngoumou		04	02		Agent communal PNDP		/
Mfida		03	06		2^e adjoint au Maire		/
Sous-total		18	20		04		07
Total des enquêtés		49

5) Articulation de l'étude.

La présente étude est subdivisée en deux parties de deux chapitres chacune. Dans la première partie, Le chapitre un dans sa première section, il est question des atouts, formes et niveaux de participation. Cette partie présente la participation sous sa capacité à produire le changement social. La deuxième section de ce chapitre intitulé facteurs d'optimisation de l'approche participative présente les éléments pouvant favoriser la participation village il s'agit notamment de la décentralisation et de la communication. Le deuxième chapitre présente le PNDP sous l'angle organisationnel et fonctionnel ; ensuite met en exergue les différentes approches participatives en faisant un focus sur celle utilisée par le PNDP. Dans la seconde partie, Le chapitre un fait une analyse des éléments limitant la participation des populations dans la réalisation des équipements marchands. Enfin le chapitre deux de cette partie propose des recommandations stratégiques et opérationnelles

PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE

CHAPITRE I : CONTEXTE ET EMERGENCE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE

La réapparition dans les projets de développement de l'approche dite participative, dès la fin 1970, est le résultat de l'échec des stratégies de développement élaborées par les Etats Africains en général et du Cameroun en particulier durant les décennies ayant suivi les indépendances. Le développement était alors conçu comme étant la seule responsabilité de l'Etat qui était très centralisé ; l'Etat concevait les projets et venait les mettre en oeuvre dans les zones rurales sans le consentement des populations bénéficiaires ; ce qui a abouti à de grands fiasco. En effet, on s'est rendu compte que les populations rurales pauvres doivent participer davantage et eux-mêmes et non à travers des représentants au processus de décision, à la planification et à l'exécution des projets ainsi qu'à leur suivi et évaluation pour que les projets de développement ruraux aient véritablement un impact sur la pauvreté rurale et la durabilité des efforts de développement. Ce chapitre nous permettra de démontrer la pertinence et l'impact de l'approche participative dans le processus de développement à travers les atouts, les formes et niveaux de cette approche puis par l'analyse de l'existant dans la littérature de l'approche participative.

Section1 : ATOUTS, FORMES ET NIVEAUX DE PARTICIPATION DANS LE PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT

Le fondement de l'approche participative est sous tendu par le fait qu'une « grande implication des populations à la définition des problèmes locaux, à l'identification des solutions et à leurs mise en oeuvre contribue à donner plus d'efficacité et de durabilité aux programmes et projets qui en résultent »^42(*). Ici, on essaiera de démontrer comment on peut arriver à la durabilité à travers les dynamiques engendrées par l'approche participative, des formes et niveaux de participation ; et ensuite nous parlerons des facteurs pouvant faciliter l'optimisation de l'utilisation de l'approche participative.

Paragraphe 1 : Dynamiques engendrées par l'approche participative

Il s'agira de démontrer comment on peut partir de l'approche participative et aboutir au développement durable à travers le changement social et la croissance.

Paragraphe1.1 : Approche participative, changement social, croissance et développement.

Nous allons essayer de montrer le processus par lequel l'approche participative peut aboutir au changement social et par ricochet au développement.

Paragraphe1.1.1 : Approche participative et changement social

L'approche participative est un élément fondamental à la transformation durable de l'organisation sociale ou de la culture d'une société ; dans la mesure où elle peut donner une nouvelle vision dans le mode d'organisation des populations locales.

· l'approche participative est un moyen de restitution du pouvoir d'autogestion aux populations qui jadis l'avaient perdu à cause de la centralisation de l'Etat. L'approche participative est un lieu de facilitation sociale^43(*) c'est pour cette raison qu'on aboutit généralement à la solution la plus optimale. Elle permet aux individus de comprendre que leurs problèmes sont aussi ceux de la communauté, d'où le passage de l'individualisation des problèmes à la collectivisation des problèmes à travers des regroupements fait au sein des communautés.

· L'approche participative à travers ses ateliers, est un des lieux de consolidation du tissu social ; car étant un espace de concertation et de prise de décision, l'atelier participatif renforce les liens de fraternité entre les différents membres d'une communauté à travers le rapprochement fait entre eux et les consensus élaborés par les populations.

· L'approche participative met en exergue les pratiques sociales des populations locales et valorise le savoir local. Grâce à cette approche, les ruraux sont capables d'identifier les problèmes, d'analyser les causes de ces problèmes, de planifier et d'exécuter un plan d'action rural et un plan de travail compte tenu des ressources dont dispose la communauté.

· A long terme, si la méthodologie de l'approche participative est bien menée, elle permettra aux populations locales d'être des acteurs privilégiés de leur propre développement à travers la prise d'initiative ; alors, on passera d'une situation de citoyens passifs à celle de citoyens actifs.

Les éléments suscités sont essentiels à la structure sociale et peuvent entraîner le changement du fonctionnement de la structure sociale d'où le changement social qui est considéré comme étant « toute transformation observable dans le temps, qui affecte, d'une manière qui ne soit pas que provisoire ou éphémère, la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une collectivité donnée et modifie le cours de son histoire »^44(*).

Grâce à l'approche participative, les éléments du fonctionnement de l'organisation sociale peuvent se modifier et traduire un changement social. Les éléments susceptibles de se modifier sont, les règles qui permettent à la vie sociale de s'organiser au sein de la famille d'une communauté ou d'un village, la nature de la socialisation et du contrôle social, les formes de régulation sociale. En parlant de socialisation, elle peut se traduire par une grande prise d'initiative au sein de la société.

Paragraphe1.1.2 Changement social et croissance

D'une manière globale, la croissance est l'élévation du revenu par tête et du produit national net. Elle se traduit aussi par l'élévation de la production des biens et services dans un pays. La croissance est le produit de la modification de la structure et la nature de la production, en d'autres termes, il s'agit de la modification du cadre de vie des populations, du contrôle social et du travail. Grosso modo, cela fait référence à la modification de la structure sociale en général et des formes d'identifications collectives^45(*). Le changement social favorise la croissance en détruisant certains obstacles sociaux à la croissance. Par exemple, l'urbanisation favorise l'individualisme, la recherche du bien-être matériel, ce qui incite à l'amélioration de l'activité productive et donc des méthodes de production. De même, la valorisation de l'esprit d'entreprise, du progrès technique, des innovations favorisent la croissance. Nous constatons que la relation entre croissance et changement social est réciproque ; car, la croissance entraîne de manière directe le changement social. Par contre, le changement social va influencer de manière indirecte la croissance.

Paragraphe1.1.3 : Croissance et développement

La croissance et le développement sont intimement liés, parce que la croissance est une condition nécessaire et pas suffisante de développement. On constate que la croissance peut apparaître sans développement, dû simplement au fait que les autorités reportent le développement et préfèrent parfois investir dans les d'autres domaines tel l'armement. Dans de tel cas, la croissance ne sera pas suivie du développement. Mais, sans croissance une action de développement ne peut pas être envisagée car c'est dans la croissance que le développement trouve sont financement. Il ressort donc que l'approche participative peut entraîner le changement social ou la croissance, ou les deux à la fois, qui eux à leurs tours peuvent induire le développement. On se rend compte qu'à partir de l'approche participative, qu'il existe deux circuits longs et deux circuits courts pouvant aboutir au développement tel que traduit par le schéma suivant :

Paragraphe 2 : Formes, niveaux, et types de participation

Plusieurs études ont été menées sur le phénomène de la participation. Ces études ont déduit que dans le processus de participation on distingue des formes, des types et des niveaux de participation. Cette nomenclature peut parfois changer d'un individu à un autre mais les fondements restent les mêmes à plusieurs titres.

Paragraphe 2.1 : Formes de participation

Les formes de participation font allusion aux différentes raisons qui peuvent amener un individu à s'intéresser à une activité.

On distingue en général cinq formes de participations^46(*) : la participation de fait, la participation spontanée, la participation volontaire, la participation provoquée, la participation imposée.

Paragraphe 2.2 : Participation de fait

La particularité de cette forme de participation est que l'individu participe de manière presque obligatoire du fait de son appartenance à un système familial, religieux et traditionnel. Dans ce cas, ce sont ses relations affectives avec le système qui l'incitent à participer de manière automatique. On qualifie cette forme de participation d'involontaire et est la caractéristique fondamentale des populations fortement traditionnelles.

Paragraphe 2.3 : Participation volontaire

Cette forme de participation est l'émanation des participants eux-mêmes qui éprouvent le besoin de le faire sans une influence ou une intervention extérieure. Cette forme de participation serait la résultante d'un hypothétique passage d'une société traditionnelle à une société moderne.

Paragraphe 2.4 : Participation spontanée

C'est une forme de participation qui est de fait ou volontaire. Elle est intercalée entre les deux formes de participation précédemment citées et fait souvent un pont entre ces deux formes.

Paragraphe 2.5 : Participation provoquée

Comme son nom l'indique, cette forme de participation est induite et stimulée de l'extérieur par des institutions ou des organismes. Il s'agit de provoquer adhésion des bénéficiaires dans tout processus de développement les concernant.

Paragraphe 2.6 : Participation imposée

Cette forme de participation peut émaner du groupe ou d'une l'influence extérieure afin de susciter une forme d'organisation au sein des participants.

A côté des études précédemment mentionnées, d'autres études ont présenté les formes de participation comme étant les moyens que l'on peut utiliser pour susciter l'adhésion ou l'implication de la population. Ces moyens sont :

· La manipulation : « En psychologie, la manipulation est une pratique visant à agir sur la volonté ou le libre arbitre. On parle alors de manipulation mentale »^47(*).il s'agit de prendre le contrôle de l'esprit ou du comportement d'une personne ou d'un groupe par un autre individu ou groupe. Le moyen le plus utilisé pour le faire est la persuasion ou la « suggestion mentale » en cherchant ou non à contourner les capacités critiques ou d'autocritique, c'est-à-dire la capacité à juger et de refuser les informations ou les suggestions ;

· L'information : Dans notre contexte de participation, il s'agit de faire savoir au différentes parties prenantes ce qui se passe ;

· La consultation : il s'agit de demander l'avis à l'ensemble des personnes directement ou indirectement concernées par le projet. Ceci peut se faire par le biais de plusieurs techniques à savoir : les réunions publiques, les débats publics, les sondages ou les enquêtes, les focus group, la constitution de conseil de consultation;

· La négociation ; c'est la recherche d'un accord, orienté vers des intérêts matériels ou des enjeux quantifiables entre deux ou plusieurs personnes dans des délais bien déterminés. Cette recherche d'accord, induit la confrontation d'intérêts incompatibles sur divers points que chaque interlocuteur va tenter de rendre compatibles par le jeu de la concession mutuelle.

· Le partage de risques : il s'agit de faire participer les bénéficiaires en les faisant contribuer financièrement pour qu'ils s'impliquent davantage, et qu'ils sachent que l'échec de l'opération engage aussi leur fond. C'est l'une des techniques que le PNDP utilise car pour la réalisation des microprojets, les bénéficiaires versent dans un compte collectif ; s'agissant d'un micro projet communal, une somme équivalente à 10% du montant total du microprojet. S'agissant d'un micro projet communal, c'est la mairie qui doit mobiliser cette somme pour la réalisation du microprojet.

· Le partenariat : c'est un accord qui est souvent passé entre les bailleurs de fond et les bénéficiaires très souvent des ONG en vue de financer certaines actions dans des domaines bien précis.

· Le self Management : c'est la prise d'initiatives des populations pour la recherche d'éventuel partenaire en vue du financement de certaines actions. La prise d'initiative survient lorsque la communauté a une certaine connaissance suite à des actions déjà entreprises par un facilitateur ou c'est un effet d'imitation.

Paragraphe 3 : TYPES DE PARTICIPATION

Le type de participation désigne la façon ou la manière dont un individu participe à des actions de développement.

On distingue trois types de participation en fonction de l'engagement du paysan :

- La participation autocratique où le paysan participe de peur d'être sanctionné ;

- La participation par mimétisme ou effet d'imitation où le paysan est entraîné dans un courant d'habitude ;

- La participation responsable ou le paysan s'engage de façon consciente et volontaire ;

D'autres auteurs comme Shawrz et Bouazzazi estiment qu'il existe cinq types de participation :

Paragraphe 4 : NIVEAUX DE PARTICIPATION

Quand on parle de niveau de participation, il s'agit de connaître les différentes étapes de la vie du projet où les bénéficiaires doivent participer et s'impliquer.

Le tableau qui suit permet de comprendre en quoi consiste la participation des populations et de clarifier les différents niveaux de la vie du projet où la participation doit intervenir.

TABLEAU 2 : Participation de la population à travers tout le cycle de projet

PHASES	PARTICIPATION DE LA POPULATION POUR :
IDENTIFICATION	- Identifier les problèmes à résoudre - Identifier le problème central à résoudre - Décrire l'idée centrale - Réfléchir sur les solutions, envisager et proposer des solutions
INSTRUCTION	- Analyser de façon détaillée l'idée du projet (objectifs, résultats, moyens, activités) - Analyser les problèmes et les options de traitement - Prendre des décisions sur la nécessité de poursuivre - Elaborer un projet de proposition de financement
FINANCEMENT	- Estimer les apports de la population cible (ressources locales) - Estimer les coûts et moyens nécessaires - Elaborer une proposition de financement - Signer la convention de financement
EXECUTION	- Respecter le planning établi pendant l'instruction - S'acquitter de sa part de responsabilité - Identifier et réfléchir sur les problèmes qui se posent au déroulement normal des activités - Modifier si nécessaire certains objectifs - Evaluer l'évolution générale des travaux
EVALUATION	- Dresser le bilan des réalisations - Tirer des leçons pour les projets futures - Analyser l'impact du projet pendant l'évaluation rétrospective.

Section II : FACTEURS D'OPTIMISATION DE L'UTILISATION DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE

Les deux facteurs pouvant optimisés l'utilisation de l'approche participative sont la décentralisation et la communication.

Paragraphe 1 : Décentralisation

La décentralisation occupe une place importante dans la constitution du 18 janvier 1996 du Cameroun. A cet effet, le gouvernement camerounais a mandaté le Programme National de Développement Participatif d'accompagner les collectivités territoriales décentralisées dans le processus progressif de décentralisation ; car les trois piliers de l'approche participative à savoir l'appropriation, l'insertion et la responsabilité démocratique sont directement liées à la décentralisation. C'est pour cette raison que la deuxième composante du PNDP est essentiellement consacrée à cet accompagnement. La décentralisation se définit comme étant un « processus consistant pour l'Etat à transférer au profit des collectivités territoriales certaines compétences et les ressources correspondantes »⁴⁸ (*). Le transfert de compétences de l'Etat est orienté vers des institutions différentes de l'Etat ; dans notre cas il s'agit des collectivités territoriales décentralisées. Trois types de décentralisation se rapportent à l'approche participative ; il s'agit de la décentralisation administrative ou déconcentration, la décentralisation politique et la décentralisation fiscale.

Paragraphe 1.1 : Décentralisation administrative

Encore appelé déconcentration, elle s'apparente un peu au principe de subsidiarité ; qui permet à une autorité inférieure de faire ce que l'autorité supérieure n'est pas obligée de faire. Elle permet la redistribution de l'autorité, de la responsabilité et des ressources à travers les différents échelons de l'administration. En d'autres termes, elle donne une certaine latitude aux autorités locales de pouvoir répondre effectivement aux problèmes des communautés. En effet si le centre de décision est très éloigné, les responsables locaux ne pourront que transmettre des doléances à qui de droit. La décentralisation administrative permet également aux responsables locaux de jouer un rôle de coordination.

Paragraphe 1.2 : Décentralisation politique

La décentralisation politique n'est pas une condition sine qua non à la réussite de l'approche participative, mais elle permet de créer un environnement favorable à l'approche participative, car, elle accroît le pouvoir des populations locales et leurs représentants, en leurs donnant un peu plus de responsabilités dans le processus décisionnel. Les populations locales ont plus de responsabilités parce que la décentralisation va augmenter leur représentativité et de plus, les communautés pourront savoir si leurs priorités ont été prises en compte dans l'élaboration des plans de développement communaux. La décentralisation politique permet aussi aux élus de rendre compte aux représentants de bénéficiaires et non pas seulement aux supérieurs hiérarchiques.

Paragraphe.1.3 : Décentralisation fiscale

Cette décentralisation facilitera l'accroissement des revenus des collectivités territoriales décentralisées ou le transfert des revenus au niveau local. A cet effet, les responsables locaux pourront engager les dépenses de fonctionnement et d'investissement prioritaires à la satisfaction des besoins des populations.

La décentralisation fiscale pose des problèmes complexes notamment sur l'allocation nationale des ressources financières pour des opérations spécifiques, la question de l'équilibrage des enveloppes budgétaires entre les différentes régions doit faire l'objet d'un examen approfondi. Sur ces questions, le président de la République du Cameroun a anticipé et a promulgué deux lois le 14 juillet 2009. L'une des lois est la loi N° 2009/011 du 10 juillet portant régime financier des collectivités territoriales décentralisées ; et l'autre loi est la loi N° 2009/011 du 10 juillet portant régime financier des collectivités territoriales décentralisées. Ces lois devraient permettre une répartition et une utilisation efficiente et efficace des ressources financières.

Pour que l'approche participative produise les effets escomptés et par conséquent l'amélioration des conditions de vies des ruraux, il faudrait que les trois types de décentralisation soient effectués simultanément.

Paragraphe 2 : Communication

La communication est en principe l'instrument sur lequel l'approche participative doit s'appuyer ; car, elle va permettre la construction d'un climat de confiance entre les différentes parties prenantes et favoriser un travail en profondeur, en offrant à chaque groupe et à chacun la possibilité de s'exprimer véritablement et par ricochet la possibilité de participer.

La communication de l'approche participative doit reposer sur les facteurs suivants : l'accès à l'information, l'instauration d'un dialogue social entre les acteurs en présence, et enfin les échanges de savoirs et d'expériences. Pour élaborer une communication efficace dans l'approche participative, il est important d'identifier les acteurs ; ensuite de savoir quel est le type de communication pour ces acteurs et enfin déterminer les outils de la communication.

Paragraphe 2.1 : Acteurs dans le processus de la communication

Les acteurs sont multiples et se situent à plusieurs niveaux. Les acteurs les plus fréquemment recensés sont :

- les communautés villageoises qui sont composées de femmes, enfants, et d'hommes plus ou moins organisés en associations, en GIC, en comités etc.

- Les notables et les autorités traditionnelles ou religieuses, qui sont les garants de la coutume et des habitudes de la communauté. Ces personnes ont d'habitude, dans leur communauté une forte influence culturelle, religieuse et sociale. Ils constituent donc un maillon essentiel dans la réussite de l'approche participative et du projet.

- Les différentes catégories socioprofessionnelles commerçants et les autres opérateurs économiques. Elles représentent souvent le groupe concerné par le projet donc la population cible.

- Les partenaires du développement : c'est en quelque sorte le bailleur de fond.

La différenciation entre les différents acteurs implique que chaque acteur à ses besoins spécifiques en terme d'informations, ses caractéristiques propre en terme de dialogue, et un circuit spécifique en terme d'accès au savoir. Fort de ce constat, il est impératif d'impliquer chaque acteur dans l'élaboration des stratégies de communication interactive sachant que chaque acteur est donneur et offreur d'informations.

Si tous ces facteurs sont pris en compte, il ne reste plus qu'à pérenniser ces actions de communication dans le temps, et surtout adapter les coûts de cette communication avec les disponibilités financières en la matière de l'institution concernée. Pour cela il faut élaborer un dispositif de partage et de mise en commun des outils de communication, au niveau de la production, de la diffusion et de l'exploitation de l'information sur le terrain.

Paragraphe 2.2 : Types de communication pour l'approche participative

L'information est un élément essentiel, fondamental et indispensable pour l'approche participative dans un projet de développement. L'information peut être à l'origine de l'échec ou du succès d'un projet. C'est pour cette raison que l'information doit être disponible et facilement accessible pour tous. A cet effet, trois types de communication sont généralement utilisés : la communication de masse, la communication de proximité, et la communication traditionnelle ou communautaire^49(*).

Paragraphe 2.2.1 : Communication de masse

Elle n'intervient pas directement dans le processus participatif, mais y contribue de manière indirecte et significative en encourageant la mobilisation des populations. La communication de masse a pour cible un public vaste et indifférencié. Cette communication a pour objectifs : l'information, la sensibilisation ou le développement, la communication interactive. Les moyens privilégiés de ce type de communication à l'échelle nationale, régionale et locale sont: la radio, la télévision, la presse écrite, etc. elle permet l'organisation des campagnes de sensibilisation aux enjeux environnementaux, ou permet de véhiculer des pratiques et idées nouvelles. Elle permet de mettre en exergue les expériences couronnées de succès dans le passé.

Paragraphe 2.2.2 : Communication de proximité.

La communication de proximité ou interpersonnelle est celle qui s'insère le mieux dans les différentes étapes de l'approche participative parce qu'elle est utilisée à l'échelle du village ou du terroir. Cette communication permet l'accompagnement et le renforcement des différentes étapes du processus participatif par le truchement des outils d'information, d'analyse, de dialogue, et de formation. Les outils de cette communication sont généralement des supports audio-scripto-visuels c'est-à-dire, des figurines de la méthode GRAAP, diapo-langage, boite à images, diaporamas et films fixes etc. Ces différents outils doivent être utilisés par des facilitateurs ou par les agents d'animation. Ces différents outils ont une fonction particulière dans la mise en oeuvre du processus participatif en fonction des objectifs à atteindre. S'il s'agit par exemple de la promotion du dialogue, il existe un outil approprié ; s'il s'agit de la facilitation d'une analyse il existe aussi un outil approprié ainsi de suite. L'utilisation de ces outils implique un coût et une expertise certaine des animateurs, c'est pour cette raison que le choix d'un des outils et son efficacité dépendent de l'environnement économique, socioculturel et technique dans lequel ils sont employés.

L'exploitation de ces supports sera d'autant plus efficace qu'ils auront été produits localement, en interaction avec les communautés villageoises, les associations et ONG et que les techniciens, vulgarisateurs et animateurs auront été formés à leur utilisation sur le terrain.

Paragraphe 2.2.3 : Communication traditionnelle

Dans les communautés, on retrouve très souvent un système, un réseau et des outils de communication traditionnels qui leur sont propres. Ces communautés héritent de ceux-ci de manière séculaire par la tradition villageoise ; ces règles sont élaborées et dirigées par la communauté en vue de répondre à leurs besoins d'informations, d'éducations, de divertissements, de débat et de gestion de conflits sociaux.

La variation de ces règles de communication traditionnelle ou communautaire est majoritairement fonction du contexte historique et culturel dans lequel se trouvent ces communautés. Les exemples les plus courants que l'on peut citer pour cette forme de communication sont: les assemblées villageoises, les chansons, les proverbes, les devinettes, les récits, les contes, les visites inter-villageoises, etc.

La méthode participative pourrait s'appuyer sur les systèmes de communication traditionnelle qui à notre sens, méritent d'être valorisés pour faire participer le maximum de personnes. L'utilisation de ces systèmes par les facilitateurs endogènes leur permettra de comprendre les règles de communication locales et la manière donc l'information circule au niveau de la communauté. Cette méthode permettra aussi d'identifier les spécialistes en communication locales et les différents moyens de communication propres aux différents acteurs suscités. A cet effet, on pourra savoir quels sont les moments et les espaces privilégiés d'une communauté.

CHAPITRE II : LA MISE EN OEUVRE DE L'APPROCHE PARTICIAPTIVE DANS LE CADRE DU PNDP

Il s'agira dans ce chapitre de présenter le Programme National de Développement Participatif ; Programme dans lequel nous avons effectué notre stage pendant la période de mars à juillet 2009.

Section I : PRÉSENTATION DU PNDP

Pour présenter le PNDP, nous allons passer par le contexte de création du programme, les objectifs du Programme, les bénéficiaires du Programme, les résultats attendus, le phasage et les critères de déclenchement de passage d'une phase à une autre et enfin l'organisation et le fonctionnement.

Paragraphe 1 : Contexte de création, bénéficiaires, composantes phasage du PNDP

Du fait des contraintes budgétaires résultant de la crise économique du milieu des années 1980, les investissements publics se sont avérés de plus en plus insuffisants pour répondre aux besoins des populations et à la réalité de la pauvreté rurale. Les enquêtes (ECAM I et II) ont révélé qu'au Cameroun environ 84% des pauvres vivent en milieu rural. La faible capacité d'intervention des communes liée aux ressources financières limitées et à l'inadéquation des ressources humaines et matérielles a contribué à une paupérisation des populations rurales. Face à la dégradation des conditions sociales, les populations ont créé à des niveaux variés des regroupements qui visent essentiellement la mobilisation des ressources propres au sein des communautés pour pallier les insuffisances des actions de l'Etat. Cet éveil de la société civile a permis de canaliser les ressources vers la résolution des problèmes les plus urgents que sont la santé, l'éducation ou encore les micro-infrastructures. Cependant, ces efforts restent encore insuffisants, et l'accès à des ressources additionnelles extérieures permettant de financer des microprojets communautaires demeure limité. De plus, la faible capacité des communautés à apporter une solution endogène à leurs problèmes limite leur responsabilisation et leur contribution au plan aussi bien local que national. Enfin, la crise économique a révélé les insuffisances de l'approche de développement centralisé sur l'Etat-Providence, fortement impliqué dans les activités de production et privilégiant ce faisant, la mise en place de grands projets sectoriels et des sociétés parapubliques. Conscient des défis qui l'interpellent, le Gouvernement a pris des engagements pour que les investissements publics répondent aux besoins réels des populations à la base à travers leur participation à tout le processus notamment d'identification, d'exécution, de suivi et d'évaluation des microprojets. Le Gouvernement a ainsi opté pour une responsabilisation des collectivités territoriales décentralisées dans le cadre d'un processus progressif de décentralisation consacré par la Constitution de 1996. Pour une participation effective des populations dans l'élaboration des Budgets d'Investissements Publics (BIP), des directives ont été données pour la revitalisation des comités de développement dont les textes sont en cours d'élaboration.

S'inscrivant dans ce contexte, le Programme National de Développement Participatif (PNDP), qui entend donner aux populations les moyens d'une participation effective au processus de développement se définit donc comme étant l'un des cadres opérationnels de la stratégie du développement rural. Ce programme est chargé d'impulser et de soutenir des actions fortes, concertées, diversifiées et inscrites dans la durée.

Paragraphe 1.1 : Bénéficiaires du programme

Les communes rurales et leurs communautés de base constituent le principal groupe cible du programme. Elles profitent directement des investissements réalisés à travers l'appui financier au développement des communautés rurales d'une part, des activités d'appui aux communes dans le cadre du processus progressif de décentralisation d'autre part, enfin des activités de renforcement des capacités comprenant outre les activités de formation, celles d'appui conseil, d'animation et de communication. Les autres parties prenantes notamment les administrations publiques, les organisations de la société civile, bénéficient d'un renforcement des capacités leur permettant d'assurer un montage cohérent, une mise en oeuvre et un suivi efficace du programme.

Paragraphe 1.2 : Composantes du PNDP

Paragraphe 1.2.1 : Composante I : Appui Financier au Développement des Communautés Rurales (AFDCR)

Cette composante à pour objectif le cofinancement des projets et activités initiés par les collectivités territoriales et les communautés rurales, sur la base d'un Plan de Développement Local (PDL) et d'un Plan de Développement Communal (PDC), élaborés de façon participative.

Les PDL et les PDC seront respectivement consolidés et approuvés par un Comité Paritaire d'Approbation et de supervision au niveau Communal (CPAC) et un Comité Paritaire d'Approbation et de supervision au niveau Régional (CPAR). Cette approbation a un caractère irréversible dans la suite du processus de son financement.

Le volet «Projets sociaux collectifs » finance les infrastructures, les équipements et les formations d'utilité publique, permettant l'amélioration des conditions de vie des populations par la fourniture de biens et services essentiels.

Le volet « Équipements ou services publics marchands » finance les infrastructures et équipements assurant la fourniture de biens et services marchands permettant le développement des activités économiques et l'amélioration des revenus des populations.

Le volet « Activités environnementales et de gestion durable des ressources naturelles » finance les activités collectives permettant l'amélioration de la gestion durable des ressources naturelles avec un accent particulier sur la conservation de la biodiversité et la lutte contre la dégradation des ressources naturelles.

Le volet « Appui à la mise en place et à la consolidation des établissements de micro- finances » finance des activités d'appui à la mise en place et à la consolidation des établissements de micro-finance. Le processus sera déclenché à la suite d'une demande issue d'un PDL et confirmé par une étude de faisabilité ; Il s'agira de financer :

- la mise en place de l'établissement de micro-finance ou d'un réseau avec notamment l'acquisition des équipements correspondants, matériel informatique et construction des bâtiments,

- la consolidation des établissements de micro-finances existants, avec notamment l'acquisition des équipements et matériels complémentaires en matière d'informatique et le renforcement des bâtiments existants.

Paragraphe 1.2.2 : Composante II : Appui aux communes dans le cadre d'un processus progressif de décentralisation

Il s'agit dans cette composante de préparer l'institution communale et les Communautés de base existantes à s'ancrer efficacement dans le processus en cours de décentralisation et de lutte contre la pauvreté en milieu rural.

§ Appui à la réforme de la fiscalité, des finances, et du domaine des collectivités locales décentralisées ;

§ Renforcement des capacités de l'administration en matière de décentralisation.

Paragraphe 1.2.3 : Composante III : Renforcement des capacités au niveau local

Cette composante vise à inciter les populations (bénéficiaires) à mettre davantage à profit l'initiative et l'énergie locale de façon concertée aux efforts de réduction de la pauvreté.

§ Activités préalables nécessaires à l'élaboration de Plans de Développement Locaux et des Plans de Développement Communaux ;

§ Campagnes de sensibilisation / formations thématiques visant à promouvoir la réduction de la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie.

Paragraphe 1.2.4 : Composante IV : Coordination, gestion, communication, et le suivi-évaluation du Programme

Cette composante à pour objectif la mise à la disposition de tous les acteurs du Programme et du secteur du développement rural en général, les informations et les outils de gestion et d'aide à la décision nécessaires à l'accomplissement de leurs responsabilités.

Paragraphe 2 : Durée et phasage

S'agissant de la Coopération Française, il s'agira de phases successives de trois (3) ans dans le cadre du D ; S'agissant de la Banque Mondiale, le Programme sera découpé en trois (3) phases de cinq (5) années. Pour cette dernière et de manière à couvrir progressivement l'ensemble du territoire national, les diverses phases se présentent comme suit :

Paragraphe 2.1 : Phase 1 : l'initiation

La première phase allant de la période du 02 décembre^50(*) au 31 décembre 2008 et prorogée jusqu'au 30 septembre 2009 pour cause de préparation du passage à la deuxième phase.

Réalisée plus ou moins avec succès ; la première phase a défini les approches et méthodes qui ont permis la mise en oeuvre dans les six régions de l'Adamaoua, le Centre, l'extrême-Nord, le Nord, l'Ouest et le Sud. Ces régions ont été choisies par le Gouvernement sur la base des critères suivants :

§ la continuité des initiatives participatives ont été mises en oeuvre et ayant suscité des attentes locales élevées ;

Un objectif spécifique de la phase 1 du Programme a été l'approfondissement de l'approche participative dans les zones sélectionnées. Dans les six régions où le PNDP a été mis en oeuvre, il a renforcé l'envergure des précédents projets de développement participatif local.

Paragraphe 2.2 : Phase 2 : l'expansion

Cette phase va consolider les efforts engagés au cours de la première phase. Elle va appuyer l'expansion du Programme dans toutes les régions du Cameroun, des communes, et des populations. Elle va aussi appuyer la finalisation des principales réformes institutionnelles sur la décentralisation et le développement local, ouvrant ainsi la voie à une approche du programme pour la mise en oeuvre de la stratégie de développement rural du pays. Elle devra maintenir l'appui du PNDP aux communes de la phase précédente et de cibler de nouvelles communes éligibles.

Paragraphe 2.3 : Phase 3 : la consolidation

§ Appuyer les institutions communales et renforcer les capacités des activités visant à développer un mécanisme institutionnel et financier durable, qui devra soutenir, à travers le développement local. Les responsabilités de développement local seront totalement transférées aux communes.

Section II : ORGANISATION DU CADRE INSTITUTIONNEL ET D'EXECUTION DU PNDP

Ce cadre a été régi par arrêté n° 002/PM du 09 janvier 2004 du premier ministre portant sur l'organisation du cadre institutionnel d'exécution du PNDP. Il ressort de cet arrêté que le programme comprend des organes de délibération et des organes d'exécution.

Paragraphe 1 : Organes de délibération

Ces organes de délibération sont hiérarchisés de la manière suivante : au niveau local, au niveau communal ; au niveau régional et au niveau national.

Paragraphe 1.1 : Niveau local : Assemblée Générale de la Communauté (AGC)

C'est en AGC que la communauté décide et délibère. L'AGC organise une réunion qui tient lui d'assemblée générale constitutive en vue de lui conférer la personnalité juridique. Les rapports de cette assemblée générale qui a mis en place le bureau exécutif doivent être transmis à la préfecture pour enregistrement.

Paragraphe 1.2 : Niveau communal : Comité Paritaire d'Approbation et de supervision de niveau communal (CPAC)

La maîtrise d'ouvrage des microprojets réalisés dans le cadre du PNDP est assurée par la commune ; de même que l'adoption des PDC. Dans le cadre des microprojets communautaires, la commune délègue la maîtrise d'ouvrage aux associations des communautés rurales. Pour une action efficace, il est crée au sein de la commune le Comité Paritaire d'Approbation niveau Communal. Il est présidé par le Maire territorialement compétent et comprend en outre neuf (09) représentants des associations des communautés rurales, deux (02) représentants du conseil municipal, deux (02) représentants des associations et des ONG de la localité, l'autorité administrative ( sous-préfet ou chef de district ) et treize (13) représentants des ministères.

Paragraphe 1.3 : Niveau régional : le Comité d'Approbation et de supervision de niveau Régional (CPAR)

La présidence du CPAR est assurée par un élu local Député ou Maire choisi par ses pairs pour un mandat de deux ans renouvelable. Le CPAR comprend dix (10) Maires de la Région désignés par leurs pairs ; deux (02) Députés désignés par leurs pairs et enfin deux (02) représentants des associations et ONG de la Région Participent également au CPAR le Gouverneur territorialement compétent ou son représentant, un représentant du Fonds Spécial d'Equipement et d'Intervention Intercommunal (FEICOM) et treize (13) représentants des ministères.

L'examen des microprojets soumis par les communes et les projets intercommunaux est assuré par le CPAR. Il décide de l'octroi des subventions du Programme aux dits projets. La validation des PDC est sous la charge du CPAR. Cette validation doit tenir compte de la cohérence avec les politiques sectorielles.

Paragraphe 1.4 : Niveau national : le Comité National d'Orientation et de Pilotage (CNOP)

Le CNOP est l'organe chargé de piloter la mise en oeuvre du PNDP. A ce titre, il définit et oriente la conduite du Programme.

Placé sous l'autorité du Ministère des Affaires Economiques et de l'Aménagement du Territoire, le CNOP est présidé par le Secrétaire Général dudit Ministère.

Le CNOP se compose de quatorze (14) Secrétaires Généraux de ministères, un représentant des services du Premier Ministre, le président du conseil technique de suivi des programmes économiques (CTS), un représentant de la caisse autonome d'amortissement, un représentant du FEICOM, deux (02) Députés, quatre représentants des collectivités territoriales décentralisées, quatre (04) représentants des comités de concertation, et trois (03) représentants de la société civile.

Paragraphe 2 : Organes d'exécution

Les organes d'exécution sont hiérarchisés de la même manière que les organes de délibération ; soit donc le niveau local, le niveau communal, le niveau régional et au niveau national.

Paragraphe 2.1 : Niveau local : le Comité de Concertation à la base (CC)

Le Comité de Concertation est l'organe exécutif de l'Assemblée Générale de la communauté. Le comité est chargé de déclarer et de se faire enregistrer auprès de la préfecture en qualité d'association.

Le CC est aussi chargé de la mise en oeuvre des activités de développement dans la communauté. Il assure le suivi évaluation participatif en créant des comités ad hoc par microprojet.

Le CC est composé de dix (10) membres dont neuf (09) sont élus en assemblée générale de la communauté. Le conseiller municipal de la zone est membre de droit du comité de concertation à la base.

Paragraphe 2.2 : Niveau communal : l'exécutif communal

Il est chargé d'élaborer le PDC en veillant à sa cohérence avec les besoins spécifiques de la Commune et de ses communautés et de faire valider par le Conseil municipal. Il assure la maîtrise d'ouvrage des microprojets communautaires avec les associations des communautés rurales. Il suit la réalisation des microprojets communaux et communautaires et veille à la confection des rapports d'activités périodiques ; assure la maintenance des microprojets communaux. Il effectue un bilan périodique et une auto évaluation des activités du Programme au niveau de la commune.

Paragraphe 2.3 : Niveau régional : la Cellule Régional du Programme (CRP)

La CRP constitue un maillon intermédiaire su système de suivi-évaluation entre les niveaux local et communal, d'une part, et le niveau central, d'autre part.

Elle assure la coordination et le suivi de la mise en oeuvre du Programme au niveau Régional. Elle vérifie que les contributions des bénéficiaires sont mobilisées et sécurisées, et assure le versement des tranches de subvention. Elle gère les comptes ouverts pour le Programme dans les banques commerciales présentes au niveau régional.

Paragraphe 2.4 : Niveau national : La Cellule Nationale de Coordination (CNC)

La CNC assure l'exécution du PNDP sous la supervision du MINEPAT. Elle est chargée de la coordination globale et du suivi de la mise en oeuvre du programme dans toutes ses composantes. Elle représente le PNDP auprès des autres partenaires.

Paragraphe 3 : Logique d'intervention du PNDP

Dans le cadre de la mise en oeuvre des microprojets, le PNDP agit sur deux entités à savoir la communauté et la commune. Ceci permet de mettre en place deux types de microprojets ; les microprojets communautaires et les microprojets communaux dont le maître d'ouvrage est la commune. Ces microprojets sont élaborés de manière participative avec le maître d'ouvrage et les communautés à travers un Organisme d'Appui Local (OAL), qui joue le rôle de facilitateur endogène.

Paragraphe 3.1 : Communauté ou Village

La communauté ici doit être comprise comme une unité fondamentale ou de base de la planification inférieure à la commune ; car la constitution camerounaise du 16 janvier 1996 ne reconnaît pas la communauté comme un des niveaux de décentralisation. Pour mettre sur pied les communautés le PNDP prend en compte la conscience collective et endogène d'un destin commun. Cette conscience collective se manifeste à travers une cohésion et une bonne organisation interne, la motivation et la disponibilité de la population à participer à la démarche de planification participative (DPP).

Pour une bonne marche du processus de développement, les communautés doivent avoir une organisation locale efficace, capable de prendre en charge la gestion du processus de développement (suivi évaluation participatif). Une organisation efficace d'une communauté aura des répercutions positives dans la gestion des ressources et permettra aux villageois de se sentir impliqués. La communication et la concertation sont indispensables et prépondérantes entre les membres d'une communauté d'une part et d'autre part, les communautés, les autorités administratives et les habitants des communautés voisines. C'est pour cette raison que le PNDP met sur pied au niveau communautaire des Comité de concertation (CC).

§ De la mobilisation des ressources existantes pour l'exécution des plans d'actions ;

§ De la prise en charge du suivi et de l'évaluation des activités planifiées.

En outre, le comité de concertation doit servir de lien de communication entre les villageois et les services extérieurs et organiser le déroulement des actions planifiées par les villageois.

Les expériences du passé doivent permettre la facilitation de la mise en place d'une structure de cette envergure.

Paragraphe 3.2 : Commune

La constitution du 18 janvier 1996 du Cameroun fait de la commune une collectivité territoriale décentralisée et une personne morale. A ce titre, elle jouit d'une personnalité juridique et de l'autonomie financière ; et assure la maîtrise d'ouvrage des microprojets communaux et communautaires mis en oeuvre par le PNDP réalisés sur son territoire de compétences.

Paragraphe 3.3 : Organisme d'appui local (OAL)

L'organisme d'appui local est l'organe d'intermédiation entre le PNDP et les bénéficiaires des microprojets. Les OAL sont des structures de droit privé à but lucratif ou non, justifiant d'une bonne expérience dans la conduite du développement local et de l'approche participative ; ils opèrent dans le cadre d'un contrat avec le PNDP. Le contrat de l'OAL est géographique c'est-à-dire qu'un OAL peut couvrir une ou plusieurs communes à la fois, avec pour fonction l'accompagnement de ces dernières dans l'élaboration des PDL et des PDC. Cet accompagnement doit se faire dans le strict respect du manuel du praticien des appuis au processus d'élaboration des PDL et des PDC. Ses missions spécifiques sont les suivantes :

- la rédaction des requêtes de financement des microprojets communautaires et communaux.

Compte tenu de sa fonction d'accompagnement dans le processus participatif, l'OAL a une obligation de respect de la méthodologie, de moyen et de résultats.

Paragraphe 4 : Méthodes participatives fréquemment utilisées.

Il existe une ribambelle d'approches participatives visant d'une part à valoriser le potentiel local et d'autre part visant la pérennisation des microprojets. Parmi ces méthodes participatives usitées on peut citer :

- la méthode active de recherche et de planification participative (Marp) : elle s'appuie sur l'idée suivant laquelle la production d'un savoir qui se développe dans et par l'action réalisée par les groupes sociaux.

- le focus group : c'est un outil à part entière mais utilisable dans la MARP ; il est principalement utilisé pour la collecte de données.

- le stakeholders analysis (SA) : c'est une technique qualitative qui permet d'initier un processus de formulation participative de la stratégie d'implication des acteurs dans un projet.

- le SARAR : c'est une méthode qui fut élaborée au cours de la Décennie Internationale pour l'Eau Potable et l'Assainissement dans le cadre du PNUD/PROWWESS. Cette méthode est fondée sur cinq principes à savoir :

- le ZOPP : c'est une méthode de planification mise en oeuvre par la coopération allemande et signifie Ziel Orienterte Projekt Planüng en français c'est la planification des projets par objectifs.

- le diagnostic institutionnel participatif (DIP) : c'est une méthode participative permettant de faire une analyse in vivo de l'environnement institutionnel avec un accent particulier sur le vécu des acteurs dans la répartition des rôles.

L'approche participative employée par le PNDP est largement inspirée de la Marp bien qu'elle empreinte beaucoup aux autres méthodes ci-dessus citées.

Paragraphe 4.1 : Méthode Participative du PNDP : La Marp.

Dans cette partie nous allons faire une présentation de la Marp en précisant sa définition, ses principes, ses outils méthodologiques et enfin nous allons faire une typologie des différentes Marp existantes.

Paragraphe 4.1.1 : Définition

Il n'est pas aisé d'encadrer dans une définition unanimement et universellement acceptée en tout lieu et en tout temps la Marp, car c'est une méthode d'approche participative des problèmes de développement. Mais néanmoins certains spécialistes par souci pédagogique la définissent tout de même. C'est ainsi que Idrissa NIANDOU^51(*) définit la Marp comme un « processus intensif itératif et rapide d'apprentissage orienté vers la connaissance des situations rurales ». La Marp s'appuie sur des équipes pluridisciplinaires et met l'accent sur la valorisation des connaissances, du savoir faire des populations locales et sur la combinaison avec la connaissance scientifique.

Paragraphe 4.1.2 : Principes de la Marp

Ces principes se rapportent essentiellement à la conduite du processus de recherche et du comportement des facilitateurs durant la Marp. Les principes de la Marp sont sur les concepts suivants :

a-) Itération du processus

Ce principe permet de formuler des objectifs flexibles, pouvant être modifiés au fur et à mesure que l'on découvre des éléments pertinents auxquels on n'avait pas pensés et de rejeter ce qui ne le sont pas.

b-) Multidisciplinarité ou pluridisciplinarité

Il s'agit d'introduire les concepts de bases et fondamentaux des autres disciplines en vue d'une analyse complémentaire et large d'une situation.

c-) Visualisation

C'est l'utilisation du langage image connu de tous pour faciliter la communication entre les facilitateurs et les populations locales.

d-) Valorisation du savoir local

Le savoir local est l'ensemble des connaissances et des expériences acquises par une population de manière empiriques ou léguées par les ascendants, leurs permettant de faire face aux défis qui les interpellent quotidiennement .Ce principe confère à la Marp toute sa dimension anthropologique ; car, elle prend en compte la culture de la population. Ceci permet d'être à l'écoute des discours et des pratiques de la population.

e-) Triangulation

La triangulation est la démarche par laquelle une réalité est abordée sous plusieurs angles^52(*) pour réduire les risques de biais. On peut ainsi trianguler par les outils et techniques, par des sources d'informations et par la composition d'une équipe. Cette méthode met en relief des équipes multidisciplinaires et minimise les risques de biais de l'information recueillis.

f-) Flexibilité

Ceci suppose que l'équipe de facilitateur doit pouvoir modifier son approche et être prête à s'adapter à toute nouvelle situation sur le terrain.

Paragraphe 4.1.3 : Outils méthodologiques de la Marp

Pour les besoins d'analyses, la Marp utilise plusieurs outils. On distingue dans la Marp cinq niveaux d'analyses : l'analyse des caractéristiques socio-économiques, l'analyse organisationnelle, l'analyse temporelle, l'analyse de classification, l'analyse de solutions.

a-) Outils d'analyse des caractéristiques socio-économiques

Cette analyse s'opère grâce aux interviews semi structurés, le profil historique et les cartes. Le profil historique permet d'acquérir une perspective de synthèse des événements clés survenues dans la communauté et leurs importances. Les cartes quand à elles sont des représentations planes dans l'espace des phénomènes abstraits ou concrets. On distingue trois types de cartes. Il s'agit de la carte des ressources, la carte foncière et la carte socio-foncière.

b-) Outils d'analyse organisationnelle

Les outils utilisés dans cette analyse sont les suivants : le diagramme de Venn, le diagramme de flux, le diagramme de système et l'arbre à problèmes.

Le diagramme de Venn permet de mettre en relief les institutions clés, les individus principaux de la communauté, de leurs relations ainsi que leur importance dans la prise de décision.

Le diagramme de flux permet de démontrer les causes, les effets les interrelations existant entre les principales variables étudiées.

Le diagramme de système permet d'étudier les différentes relations au sein d'un même système.

L'arbre à problème permet de classer les problèmes par ordre de préférence ou de priorité en fonction des réponses données par la population.

c-) Outils d'analyse temporelle

Cette analyse se fait à partir de calendrier. On distingue les calendriers journaliers, les calendriers saisonniers, les calendriers de fluctuation des prix, le calendrier des conflits et les calendriers de trésoreries.

d-) Outils de classification

Cette analyse se fait par un tableau de classification matricielle. Celui-ci permet de rendre compte des préférences et des capacités contributives des populations.

e-) Outils d'analyse des solutions

Les outils utilisés sont les suivants : l'analyse de faisabilité, la grille de priorisation, la grille de programmation.

f-) Typologie des différentes Marp

Cette typologie met en exergue les différents contextes d'utilisation de la Marp.

	Exploratoire	Thématique	Evaluation	Planification
Objectifs	Collecte d'information sur un problème général ; un accent est mis dur les problèmes prioritaires	Approfondir la connaissance sur un thème spécifique identifié généralement à partir de la Marp exploratoire	Evaluer les résultats d'un programme ou d'une action	Implication des populations dans la planification ou le réajustement des actions qui les concerne
Résultats	Formulation d'hypothèses préliminaires pouvant guider des recherches ultérieures	Formulation d'hypothèses spécifiques ; avec la possibilité de faire des recommandations pour une action à mettre en oeuvre	Réviser des hypothèses de base, éventuellement réajustement du programme	Un programme ou plan identifié et mis en oeuvre par les populations elles mêmes
Exemples	Etudes de l'agro système d'une zone donnée ; identification des besoins prioritaires pour une population donnée	Etudes des problèmes de santé, étude de la connaissance locale sur l'agroforesterie	Evaluation d'une technologie introduite dans une zone	Action participative pour élaborer un plan de développement

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA PRATIQUE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LE CADRE DU PNDP

CHAPITRE I : EVALUATION DU DEGRE DE PARTICIPATION DES POPULATIONS DANS LES PROJETS PNDP

Face à la crise économique du milieu des années 1980, le gouvernement camerounais a pris des mesures pouvant leur permettre de juguler celle-ci. A cet effet, les mesures suivantes ont été prises ; la réduction de la masse salariale avec en toile de fond le licenciement d'une partie des fonctionnaires camerounais, la privatisation d'une partie des entreprises appartenant à l'Etat, et le gel des recrutements. Ces mesures ont abouti à la paupérisation des populations et l'augmentation du chômage.

Les populations à leurs tours ont développé des mécanismes leur permettant de s'adapter à la nouvelle situation économique. Ainsi on a vu se proliférer l'économie urbaine non structurée communément appelée secteur informel.

Le secteur informel regroupe des petites activités de commerce, de réparation et même de trafic qui échappent au contrôle de l'Etat. Parmi les acteurs de ce secteur, nous ne pouvons certainement pas oublier les non moins célèbre « bayam sellam ».

Ce sont en majorité des femmes qui parcourent des campagnes à la recherche des produits agricoles pour les revendre sur les marchés des chefs lieux des régions. L'activité de ces femmes leur permet de nourrir la famille et même parfois l'époux qui est au chômage. Ainsi les équipements publics marchands représentent leurs sphères privées, loin de l'Etat, qui à leurs avis les a abandonné. D'après leurs propos, les équipements marchands et leurs comptoirs font office de « bureau » pour elles.

Le présent chapitre nous permettra de comprendre pourquoi les équipements mis à leurs dispositions et conçus en principe de manière collaborative et participative ne sont utilisés. Il s'agira de mettre en évidence les facteurs méthodologiques de l'approche participative et les facteurs socio-culturels qui n'ont pas permis d'avoir les effets escomptés.

Section I : FACTEURS SOCIO-CULTURELS ENTRAVANT LA MISE EN OEUVRE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA REALISATION DES EQUIPEMENT MARCHANDS

Ces facteurs sont de deux ordres à savoir l'organisation sociale et la riposte de la paysannerie face à la « démission « de l'Etat de l'activité économiques.

Paragraphe 1 : L'organisation sociale et économique

Dans cette partie on mettra en évidence les éléments de la structure sociale qui entravent le bon déroulement de l'approche participative.

Paragraphe 1.1 : Organisation sociale horizontale53(*)

Le système de communication mis en oeuvre par le PNDP met au centre la chefferie comme porte d'entrée dans un village ou dans une communauté. Par conséquent, le chef est porteur de l'information qu'il véhicule auprès des membres de sa communauté. Ce système s'est avéré infructueux car, on s'est rendu compte que les participants aux ateliers sont inférieurs à la moyenne attendue, tout simplement parce que le chef n'exerce aucune autorité sur ses administrés, il ne dispose d'aucun moyen de coercition pour faire participer ses « sujets ». Les seuls participants sont les membres de son clan, les personnes ayant des affinités avec le chef. Ce dernier n'exerce aucune autorité auprès de ses « sujets » tout simplement parce que dans la culture Béti, l'organisation sociale donne plus d'importance aux chefs de famille, qui sont très souvent les aînés de ces familles ; ainsi dans une communauté les chefs de famille ont tous le même rang et la même valeur par conséquent aucun n'est habilité à exercer un certain pouvoir sur les autres. Ceci s'illustre dans la communauté de Mfida dans l'arrondissement d'Akono qui est constitué des clans suivants : Yanda ; Mvog-Fouda ; Mvog-Atangana Mballa ; Elèga ; Ebène, Mvog-Ebanda ; Ossah et les Mvog-Fouda, où on s'est rendu compte que le comité de gestion du microprojet est essentiellement constitué du clan du chef à savoir les Mvog- fouda et l'autre clan qui lui est proche est le clan Elega. Certains chef de famille ont refusé de nous répondre parce qu'ils estiment que le problème de ce marché ne les concernent pas, car ils n'ont pas été impliqué dès le départ. Dans ce type de société le chef est beaucoup plus utilisé comme des éléments de l'organisation administrative servant beaucoup plus à des fins politiques. Il est important de noter aussi que l'ethnie pahouine donc fait partie la tribu Ewondo qui peuple l'arrondissement d'Akono « n'acceptent la politique de regroupement des villages que dans la mesure où ils trouvent leurs propres comptes »^54(*) ; ceci peut expliquer l'échec de la participation. C'est cet ensemble d'éléments qui explique la participation mitigé des populations dans cette localité.

Paragraphe 1.2 : Structure socio-économique

La principale ressource économique des béti était l'agriculture avec la culture d'une part des plantes d'origine asiatique tel que l'igname, le taro, la banane et des plantes importées d'Amérique tel que le manioc, le maïs et l'arachide. Cette agriculture était complétée par la chasse et la cueillette et aujourd'hui la culture et le commerce du cacao. Cette structure économique a subi des mutations ; dues principalement à deux facteurs qui sont le contact avec l'administration coloniale et le contact avec la mission chrétienne.

Paragraphe 1.2.1 : Contact avec l'administration coloniale

Le contact entre les Béti et l'administration coloniale s'est fait en 1894 malgré l'arrivée en 1887^55(*) des premières expéditions allemandes. Alors les Béti se mirent au service des Allemands et les suivirent pour les travaux de portage, délaissant peu à peu l'agriculture

Paragraphe 1.2.2 : Contact avec la mission chrétienne

Ce contact s'est établi avec l'installation de celle-ci dans les années 1901^56(*) à Yaoundé. Sur le coup, les Béti se sont de nouveau mis au service de la mission. Ainsi, Les missionnaires ont donc commencé à prendre en charge certaine famille ; ce qui les a poussées à se défaire de l'agriculture.

C'est ainsi que les autochtones se sont défaits des habitudes agricoles d'antan au détriment du travail auprès des missionnaires. Cette situation a favorisé le développement de l'agriculture de subsistance où, il n'apparaît pas une production excédentaire pouvant faire l'objet d'une commercialisation sur le marché. Avant d'ériger les équipements marchands, il était nécessaire d'encourager les populations au changement de comportement en les sensibilisant sur l'importance de l'agriculture, en favorisant la création des GICs et autres groupes d'entraides.

Le cas des villages Mfida, Fegmimbang, Okoumé nous parait un des cas les plus illustratif car la population est fortement christianisée ; c'est-à-dire ayant rencontrée la mission chrétienne il y a longtemps. Les populations de ces villages pratiquent essentiellement une agriculture de subsistance donc il n'apparaît pas une production supplémentaire qui peut être écoulée sur le marché. C'est pour cette raison que les marchés sont pratiquement dépourvus de culture vivrière et par ricochet les équipements marchands sont inutilisés. On peut aussi noter l'entrée remarquable de la culture du cacao dans les moeurs des Béti, qui se fait au détriment des cultures vivrières.

Paragraphe 1.3 : Absence d'esprit communautaire

Le PNDP est mis en oeuvre à travers les communautés ou les communes. Or, dans certain cas le communautarisme n'existe que dans le cadre du PNDP. Le village Mfida est à ce titre un exemple illustratif car le village est constitué des clans ci-dessus cités. Or, ces clans ne se sentent pas liés parce qu'ils n'ont pas la même histoire. Il semblerait même que « Mfida » en Ewondo signifierait un regroupement de personne venant d'horizons divers. Les habitants de Mfida eux-mêmes disent que leur village est les « Etats-Unis » ; juste pour signifier que le village est une tour de Babel et qu'ils n'ont pas une histoire commune pouvant les liées dans le cadre communautaire.

La composition socio-ethnique du Cameroun est fondamentalement marquée par une pluralité des identités. Cette pluralité identitaire peu jouée en faveur ou en défaveur du développement économique et social. Banock par exemple dans un ouvrage intitulé Le processus de démocratisation en Afrique : le cas du Cameroun,^57(*) démontre que le facteur ethnique est un frein éventuel ou un élément de blocage du processus de démocratisation en Afrique. Ceci parce que « l'appartenance ethnique est un fait social universel : tout être humain crée sa culture à l'intérieur d'une communauté qui se définit par opposition aux autres...L'identité culturelle est ce que les gens en font plutôt qu'une fatalité historique » ^58(*).Dans une étude au titre Démocratisation, exacerbation, régimes identitaire et rivalités ethnique : le cas du Cameroun, Zambo Belinga met en relief les rivalités entre les Bulus et les Bamilékés dans le Sud du Cameroun précisément à Ebolowa et Sangmelima. Les premiers accusent les seconds d'une intelligence nuisible car pour eux, ce sont des envahisseurs qui détiennent toute les boutiques ; les seconds traitent le premier de paresseux n'aimant que la jouissance sous toutes ses formes. C'est ce type de conflit qui apparaît dans la communauté de Mfida, où, au sein d'une même communauté mais avec des clans différents. Ce comportement fragilise le sens même du communautarisme et explique l'absence de dialogue franc entre les membres de la communauté de Mfida.

Paragraphe 1.4 : Instrumentalisation de la participation communautaire par les élites

Les élites sont des personnes ressources qu'elles le veulent ou pas, avec qui les communautés doivent composées pour leur développement. A ce titre les élites doivent se comporter d'une manière exemplaire car elle représente en quelque sorte des lanternes pour les localités d'où elles sont originaires. A ce titre, ces lanternes doivent pouvoir éclairer les populations. Mais dans la majorité des cas, ces élites se servent de la population pour conserver leur position gouvernementaliste. C'est l'une des situations qui s'est produite dans l'arrondissement de Ngoumou, les élites du coin ont fait de la récupération politique en voyant que la construction de ces marchés pouvait crédibiliser d'avantages leurs images auprès des populations.

Dans le processus de participation du PNDP l'une des priorités est accordée à la participation financière des populations à concurrence de dix pourcent du montant global de l'ouvrage. Le PNDP pour sa part voudrait que ce soit la contribution des populations ; au cas où, celles-ci n'ont pas les moyens financiers de le faire, elles doivent offrir la main d'oeuvre à hauteur du montant demandé. Mais, dans le cas des marchés de Mfida et Fegmimbang c'est une élite qui a apporté la contribution. Et, cette élite n'est pas portée par la population. Et pour cette élite l'ouvrage est à son actif ce qui mécontente la population qui à leur tour réagissent par la non utilisation des ouvrages.

Paragraphe 1.5 : Dynamiques socio-historiques

Les dynamiques socio historiques représentent les évènements majeurs qui ont eu lieu dans une communauté pouvant influencés le bon fonctionnement d'un projet. Dans le cadre de la construction de l'équipement marchand de Sombo, cette dynamique n'a pas été prise en compte ; car la mairie a décidé de manière unilatérale de redorer le blason de Sombo sans tenir compte des dynamiques socio- historiques. Il s'avère qu'autrefois un grand marché se passait à Sombo, de tel enseigne qu'il se déroulait une activité commerciale intense tel qu'aujourd'hui à Boumnyebel. Mais, une histoire raconte que les coups de vol à répétition et surtout la mauvaise réputation des populations locales ont découragés les voyageurs si bien que ces voyageurs ont cessé de s'arrêter à Sombo pour une courte pause avant de reprendre la route. A cet effet, les populations de Boumnyebel, village limitrophe ont profité de cette aubaine pour créer un marché très attrayant pour le bonheur des voyageurs. D'après un voyageur que nous avons approché il pense que : « le marché de Sombo ne fonctionne pas parce qu'autrefois, quand on s'arrêtait à Sombo, il y avait des coups de vols à répétition surtout, les habitants de la zone mettaient le somnifère dans les repas et les boissons des routards sachant que, quelques kilomètres plus loin, il se produirait un accident, ainsi ils se précipiteraient sur les lieux du drame les premiers pour dépouiller les malheureuses victimes ». Vérité ou simple supputation, en tout cas les planificateurs en charge de la réalisation du diagnostic participatif n'ont pris pas cela en compte. D'après Olivier de Sardan «Le développement n'est qu'une forme de changement social et ne peut être appréhendé isolement. L'analyse des actions de développement et des réactions populaires à ces actions ne peut être disjointe de l'étude des dynamiques locales, des processus endogènes ou des processus informel et formel de changement »^59(*).

Paragraphe 1.5 : Phénomène de sorcellerie : facteur d'exclusion des jeunes aux ateliers participatifs

Dans certain village en Afrique beaucoup de vieillards sont accusés d'être sorcier. On les accuse « de manger » les gens. C'est à dire qu'ils se nourrissent de l'énergie vitale des êtres humains de préférence les jeunes hommes et les jeunes femmes robustes et vigoureux. Ces considérations sont des freins à la participation. C'est ici l'endroit de le mentionner, car un jeune homme dans le village Mfida nous rapportait qu'il ne pouvait assister à une réunion avec les vieillards car il suffisait qu'il vous pointe du doigt pour que le matin vous soyez mort. Cette considération est un facteur d'exclusion autonome des jeunes des ateliers participatifs et aussi des vieillards qui sont marginalisés et mis à l'écart du fait de leur âge avancé.

Paragraphe 1.6 : Hégémonie de certains clans sur d'autres

Comme nous l'avons expliqué plus haut, dans l'anthropologie Béti les clans ou sous familles sont d'une égale importance car issue d'un même ancêtre. Or certain clan acquièrent une hégémonie due au fait d'une position gouvernementaliste qu'occupe un des membres du clan. Cette situation entraîne la frustration des autres clans et qui se rétractent et cessent de s'impliquer dans les ateliers participatif. C'est ce qui à été remarquer dans la communauté de Mfida où les populations se plaignaient auprès de nous en disant qu'il n'y a que deux familles qui intervienne dans le comité de gestion et à eux de déclarer : « avec ça, rien ne peut marcher ». Cette hégémonie établit de façon artificiel n'est pas connue des Bétis, et représente un frein majeur à l'approche participative dans cette zone.

Paragraphe 1.7 : Choix du site du marché

Le choix du site un est élément d'une importance capitale ; car elle revêt une double signification. D'une part sur un plan marketing et d'autre sur le plan culturel.

Paragraphe 1.7.1 Plan marketing

Il s'agit d'ériger des équipements marchands dans les lieux de fort regroupement spontané des populations d'une part. Pour certaines populations c'est à proximité des routes qu'il est préférable de construire un équipement marchand ; ceci dans le but d'attirer les voyageurs à bord des véhicules qui n'ont pas souvent suffisamment de temps pour rechercher les lieux des marchés dans une localité si celui- ci n'est pas en bordure de route. En effet, la route est une vitrine pour les commerçantes auprès des clients passagers. C'est le cas des commerçantes de Ngoumou qui disent ne plus faire du chiffre d'affaire depuis que le marché a été délocalisé. Pour elles, les clients de Ngoumou ne peuvent pas à eux seules absorber les produits sur le marché, sans source de revenu les plus tenaces se rapprochent de la route abandonnant le site préalablement choisi. Cette situation a créée la faillite de beaucoup de commerçantes qui se sont retrouvées sans activité génératrice de revenu. D'autres sites pouvant abrités un équipement public marchand nous ont été révélé par les populations à savoir à proximité des gares routières, gares ferroviaires, des églises pour les populations chrétiennes. D'autre part les commerçantes de Ngoumou abordent le problème de fidélisation des clients. A cet effet elles rapportent que ce changement de site désoriente leurs « asso »^60(*) qui ont du mal à les retrouver parfois même c'est la fin d'une longue collaboration.

Paragraphe 1.7.2 Plan culturel

Les commerçants ont du mal à se défaire des anciens lieux parce qu'ils ont été liés à cet endroit de manière affective, nous disent les commerçantes elle même. Mais, en interrogeant certains clients au marché ce jour là sur cette question il nous rapporte que certaines sont liés à ces endroits tous simplement parce qu'elles ont enterré des fétiches pour attirer les clients. C'est donc cette raison qui expliquerait le fait que certaines ont du mal à partir de ces lieux

Paragraphe 1.8 : Microprojets communaux

La commune étant reconnue par la décentralisation du 16 janvier 1996 comme le niveau le plus bas de décentralisation, à ce titre elle est maître d'ouvrage des microprojets communaux. Mais le problème qui se pose est que le maire en tant que personne physique use de cette autorité de manière négative. Ainsi on se retrouve entrain de financer des microprojets qui n'ont pas été élaboré de manière participative avec les populations sous prétexte que la mairie en tant qu'institution représente la population. Ainsi la procédure de passation de marché est contournée permettant d'octroyer le marché à un ami contre un pourboire. Dans la commune de Ngoumou, la construction d'un équipement marchand s'est avérée indispensable parce que celui existant s'est retrouvé sur l'emprise de la route en construction. Le maire de cette commune a pris l'initiative de construire le nouveau marché sans consulter les bénéficiaires. Beaucoup d'insuffisance sont à noter dans la conception en occurrence la hauteur des comptoirs qui, selon les commerçantes interrogées est grande ; les espaces aménagés sont étroits ; et la structure n'est pas adaptée aux types de marchandises exposés par les commerçantes. En définitive les commerçantes ne peuvent pas intégrés les comptoirs neufs et ont préférés s'installer à dix mètres du marché dans un marécage (voir en annexe).

Paragraphe 2 : Les populations face à la « démission» de l'Etat de la sphère économique.

Cette riposte se manifeste par le refus de payer le loyer des boutiques et place de marché et par le refus de participer aux ateliers

Paragraphe 2.1 : Refus de payer le montant de la location des boutiques et des places de Marché

Deux éléments permettent d'expliquer cet état de chose à savoir l'incapacité de se défaire de la providence de l'Etat et l'envie de ne plus être en contact avec l'Etat.

Paragraphe 2.2 : Présence dans l'esprit des populations la notion d'Etat providentiel

Autrefois au Cameroun, l'Etat fut le maillon essentiel de l'activité économique. Car, il finançait les secteurs tels que l'agriculture et l'élevage en fournissant des semences sélectionnées et les races de bovins et porcins très facile à élever. En plus de cela on pouvait avoir une récompense si on était le meilleur agriculteur ou le meilleur éleveur à travers un comice agro- pastoral organisé à cette intention. Suite à la crise économique l'Etat à dégraisser ses effectifs, supprimer les subventions accordées à l'agriculture et l'élevage. L'Etat était dans l'incapacité d'assurer son rôle d'autrefois. Ainsi, Certains anciens fonctionnaires se sont lancés dans l'agriculture sans une aide quelconque de l'Etat. C'est pourquoi certains agriculteurs estiment que c'est l'Etat qui leur est redevable et non l'inverse ; alors ils ne peuvent pas payer les droits de place au marché. Un entretien avec une des commerçantes du marché de Ngoumou nous rapporte les propos suivant : « je préfère payer 6000frs chez tel que de payer 2500frs^61(*) à la mairie car le maire est un escroc ».

Section II : FACTEURS METHODOLOGIQUES RESPONSABLES DE L'INUTILISATION DES EQUIPEMENTS MARCHANDS.

Nous allons analyser l'utilisation des outils de l'approche participative la préparation de la clôture de l'approche.

Paragraphe 1 : Mauvaise utilisation des outils de l'approche participative

Pour sa démarche participative le PNDP exige à l'OAL retenu de suivre méticuleusement la démarche tel que élaboré dans le manuel du praticien d'élaboration des PDL et PDC. Mais, beaucoup d'outils sont mal utilisés par l'OAL.

Paragraphe 1.1 : Incompatibilité de l'arbre à problème et de l'arbre à stratégies : cas des équipements marchands d'Akono

Après avoir analyser les parties prenantes le processus demande de procéder à la priorisation des problèmes. La priorisation consiste à classer lors de la démarche l'ensemble des problèmes suivant un ordre ; très souvent on les classe du plus urgent au moins urgent. Ensuite on procède à la définition de l'arbre à objectif. Il s'agit de transformer les situations négatives de l'arbre à solution en situations positives. Par exemple un problème peut-être poser de la manière suivant ; Faiblesse des revenus des habitants » ; dans l'arbre à objectif on aura plutôt l'objectif suivant « augmentation des revenus des habitants ». Dans le cas des microprojets de la ville d'Akono, les précédentes étapes ont été bien déterminées dans le PDL, mais la stratégie n'était pas adéquate ; car la stratégie préconiser fut la construction des équipements. Dans certaines localités on s'est rendu compte que la priorisation est mal faite car les microprojets retenus ne répondent pas aux attentes des populations car pour eux le problème fondamental se trouvait ailleurs. Nous pouvons citer comme exemple les microprojets d'équipements marchands dans l'arrondissement d'Akono, où à notre sens il fallait résoudre le problème de la faiblesse des revenus des populations. Ce problème devait être résolu par un sensibilisation en vue de leur proposer d'améliorer leur revenu par l'agriculture, ensuite renforcer les capacités des populations dans les techniques culturales et enfin mettre sur pied des équipements marchands à leurs dispositions pour l'écoulement de leur produit. Si cette démarche avait été adoptée on ne se serait pas retrouvé dans la situation actuelle.

Figure 5 : Niveau d'utilisation des équipements marchands par la population

Le tableau ci-dessus nous montre que la mise en oeuvre de l'approche participative au niveau communautaire n'est pas efficace ; or on s'attendrait que cette approche soit le plus efficace au niveau communautaire car les populations elles même sont porteuses de leurs microprojets. L'explication pour ce cas de figure est tout simple ; car les populations ont besoin de suffisamment de temps pour s'adapter au processus or le PNDP lui, a un problème de manque de temps. Car nous l'avons signifié l'approche participative à besoin de temps.

Paragraphe 1.2 : Mauvaise utilisation du profil historique

Le profil historique est un outil de l'approche participative précisément de la Marp qui permet de connaître les évènements majeurs qui se sont produits dans une communauté pouvant avoir un impact positif ou négatif sur la mise en oeuvre d'un micro-projet. On se rend compte que dans la mise en oeuvre du microprojet de construction de l'équipement marchand, le profil sociologique de ce micro-projet n'a pas été fait. Car, si celui-ci avait été fait le maître d'ouvrage aurait compris la dynamique socio- historique qui s'est produite et aurait peut être renoncé au microprojet.

Paragraphe 1.3 : Absence de pluridisciplinarité dans les équipes

La pluridisciplinarité des équipes est l'un des principes de la Marp, sur lequel il ne faut pas déroger au risque d'aboutir à des analyses partielles. Car, la pluridisciplinarité permet d'appréhender une réalité sur plusieurs angles. On s'est rendu compte que le microprojet de construction d'équipement marchand de Sombo a dérogé à la règle ; car on a constaté les manquements suivants : l'absence de bacs à ordures, la faiblesse de l'intensité électrique acheminer vers le marché ce qui entraîne l'inutilisation des appareils tel que les congélateurs, l'insuffisance de forage et la mauvaise qualité de l'eau du forage existant. En plus du facteur socio historique. L'absence de bacs à ordures est le fait de l'absence d'un expert socio environnementaliste dans l'équipe de planificateur. La pluridisciplinarité doit être adoptée pour la construction des éléments d'analyses de la situation de développement sur lesquels on veut agir. Cette approche est une condition indispensable du développement intégré, et les disciplines qui doivent le plus souvent être convoqués sont les sciences sociales. Parmi ces spécialistes des sciences sociales, « les anthropologues ont un rôle déterminant à jouer, par leur connaissance approfondie de la réalité culturelle des sociétés traditionnelles. Une approche anthropologique centrée sur les personnes et le concret permet de repérer les réalités de la vie quotidienne, les habitudes et les attitudes, les goûts et les préférences grâce à des documents bruts et des témoignages ».^62(*)

Paragraphe 2 : Les attitudes et les comportements des facilitateurs.

Il s'agit de démontrer que la gestuelle, la tenue vestimentaire et la manière de se présenter peuvent être des freins à la participation.

Paragraphe 2.1 : La monopolisation de la parole par les planificateurs ou facilitateurs

Dans la Marp, il est conseillé aux facilitateurs de ne pas prendre position et de ne pas donner des conseils au risque de voir la population adoptée ce conseil, car croyant être le bon conseil, or ceux-ci peuvent ne pas refléter la réalité locale. C'est ainsi que nous avons assisté à une facilitation où le facilitateur à monopoliser la parole pendant une dizaine de minutes ce qui a eu pour effet le repli des participants, parce que le planificateur employait des tournures linguistiques que les participants ne comprenaient pas ; ce qui a limité leur participation simplement à leur présence dans la salle. Nous avons aussi vue des facilitateurs utilisés des expressions tel que « je pense que... », « Je crois que... », « Il serait mieux que... » ; Or ces tournures sont des formes de conseil prodiguer à la population ce qui les empêchent de réfléchir et par conséquent adopte la position du facilitateur. De plus le ton employé est important car si le facilitateur utilise un ton autoritaire, les populations vont également se rétracté, le facilitateur doit donc agir avec tact et surtout inspiré la confiance des participants et laisser les participants réfléchir. Or d'après le manuel du praticien des approches participatives du PNDP, le facilitateur devrait favoriser la production d'idée et non proposer les idées aux participants^63(*).

Paragraphe 2.2 : Tenue vestimentaire

C'est l'un des grands manquements auxquels nous avons assisté lors de notre observation participante. Dans une séance de planification il est conseillé aux facilitateurs d'être modestement habillés pour éviter de faire des barrières psychologiques entre les participants et eux. Nous avons constaté que les facilitateurs étaient vêtus de chemises, de pantalons bien repassés et des chaussures en cuir, or il est demandé d'être vêtu de la manière qui se rapproche le plus de l'habillement des populations ; il est important de noter que certains planificateurs sont descendu des véhicules avec des valisettes roulantes, or il est conseillé d'avoir tout au plus des sacs de voyage et en principe des sacs à dos à la manière des écoliers.

Paragraphe 2.3 : Mauvaise intégration des facilitateurs dans leur milieu de travail

Cette partie fera ressortir certains détails qui font obstacles à la réussite de l'approche participative ; notamment ceux qui faciliteraient l'intégration dans le milieu d'étude.

a-) Ravitaillement en eau

Dans certains villages, les facilitateurs sont souvent obligés de se déplacer avec des bouteilles d'eaux minérales, parce que les points d'eaux dans le village ne sont pas potables, mais il est conseillé de se ravitailler en absence des populations pour éviter de créer des blocages. On s'est rendu compte que les planificateurs se baladaient dans le village avec de grandes bouteilles d'eau minérale sous l'aisselle. Parfois il est déconseillé de mettre des bijoux extravagants car il serait paradoxal de demander à une population de se développer par l'agriculture alors que vous même vous présenter des signes d'opulences sans que vous ne pratiquiez de l'agriculture.

b-) Restitution

C'est un exercice qui consiste à présenter aux populations les résultats de la recherche que vous avez mené durant le temps passé dans leur village. Cette présentation doit se faire par des théâtres des sketchs ou par tout moyen pouvant attirer et maintenir l'attention des populations afin qu'elles puissent faire des objections sur des points qui, ont été mal transcrit ou pas du tout transcrit. Pendant ces séances, on a constaté que celles-ci se transformaient en des lectures fatigantes et ininterrompues où les populations n'attendaient que la fin pour se lever et partir sans avoir dit un mot.

c-) Séance de clôture

Pour clôturer le travail, un grand repas doit être organisé entre les populations et les planificateurs. Ceci permettra aux facilitateurs de converser individuellement avec les membres de la communauté et de glaner des informations supplémentaires sur les points abordés et restaient ambiguës. On a constaté que lorsque la restitution est terminé, les planificateurs sautent directement dans le véhicule peu importe l'heure, laissant un sentiment de frustration aux populations qui ont le sentiment que se sont des étrangers qui avaient seulement l'envie de prendre certaine chose et partir. Or ce repas devrait permettre de renforcer le sentiment de camaraderie entre les populations et les planificateurs d'une part, et d'autre part entre les populations elle-même.

d-) Recrutement de l'OAL.

Le PNDP recrute les OAL par appel d'offre national, d'une part sur la base des curriculum vitae des membres qui constituent l'équipe, et d'autre part sur la notoriété et les différents travaux réalisés par l'OAL dans la conduite de la démarche participative. On s'est rendu compte que les curriculums présentés lors de la présentation des dossiers ne correspondent pas véritablement aux personnes envoyées sur le terrain. D'autres vont même plus loin en prenant le curriculum vitae d'un consultant avisé sur lequel ils agrafent la photographie d'un jeune étudiant ne reflétant pas le profil présenté et n'ayant aucune expérience. Cet état de chose est à l'origine des dérapages méthodologiques que nous avons mentionnés plus haut. Or les moyens sont mis à la disposition des OAL par le PNDP pour que les consultants soient de haute facture. La recherche d'un profit maximal par l'AOL entraîne des conséquences notoires sur la mise en oeuvre de l'approche participative.

CHAPITRE II : VERS UNE MEILLLEURE APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT

Ce chapitre nous permettra de faire dans un premier temps une analyse sur l'apport de la société civile dans le processus de développement ; dans un deuxième temps il s'agira de faire des propositions et des recommandations dans l'amélioration de la pratique de l'approche participative par le PNDP.

Section I : STRATEGIES ET ORGANES D'APPUI A L'APPROCHE PARTICIPATIVE

Il sera question des stratégies pouvant renforcer l'approche participative et ensuite il sera question des différents organes pouvant appuyer l'approche participative.

Paragraphe 1 : Stratégies d'appui à l'approche participative

Deux stratégies ont retenu notre attention. Il s'agit de la prise en compte du genre dans l'approche participative et la gestion axée sur les résultats.

Paragraphe 1.1 : Genre et approche participative

Le genre est un concept social qui stipule que les rôles et les rapports entre les individus sont déterminés par la société. Ces rapports peuvent être déterminés par l'appartenance sexuelle, de la catégorie sociale, l'âge, et l'ethnie. Le genre s'établit comme un construit social et non comme un élément naturel et inné.

Il apparaît grandement que le processus participatif est influencé par le genre. Cette in fluence apparaît lors de l'utilisation de certains outils de l'approche participative tel que la cartographie des ressources ; le calendrier saisonnier des activités et bien d'autres. Ces outils permettent de comprendre qu'il existe une différence notoire dans la perception et la vision de chaque groupe spécifiquement entre les hommes et les femmes. Cette différence est d'avantage marquée lorsqu'il s'agit de la gestion des ressources, de l'accès aux ressources et de l'utilisation des ressources. Par conséquent, ne pas prendre en compte ces différents aspects peut entraîner un échec de l'approche voir même l'échec du projet ou programme du fait d'une maîtrise insuffisante des besoins de chaque groupe.

Généralement lorsqu'il s'agit de mettre en pratique l'approche genre, plusieurs facteurs peuvent expliquer la mauvaise intégration du genre dans l'approche participative ; certaines organisations et programmes eux même biaisent souvent l'intégration de du genre dans le processus participatif. Ces facteurs sont les suivants :

- le manque d'aptitude à une bonne intégration du genre dans l'approche participative. Une bonne intégration de l'approche genre va au delà de l'utilisation des outils et techniques de la participation ; mais fil des formations mais hélas on ne trouve pas beaucoup la formation dans l'approche participative en liaison avec le genre.

-certains organisme et programmes limitent le genre à un domaine où il est intéressant d'introduire une femme dans un groupe de décision et donne à la vision populaire que le genre c'est la femme.

- l'exclusion de certains groupes notamment les femmes dans le processus décisionnel ne facilite la prise en compte de leurs aspirations dans l'élaboration des projets. Dans le cadre de notre recherche nous avons essayé d'approcher des femmes pour des entretiens qui nous ont dis qu'elles ne pouvaient pas parler en l'absence de leurs époux. Par ailleurs cette attitude est renforcée par la durée de planification car si les planificateurs avaient beaucoup de temps, la confiance s'installerait entre elle et les planificateurs. Le genre dans l'approche participative doit encore bien être pensé pour favoriser l'épanouissement de toutes les couches de la population ; ceci entraînera la prise en compte des différentes perceptions du développement ; et par ricochet un développement sociale harmonieux.

Paragraphe 1.2 : La Gestion Axée sur les Résultats (GAR)

Malgré la prise en compte de la vision du développement par les bénéficiaires à travers l'instauration de l'approche participative dans les projets de développement, on constate que beaucoup de dérapages surviennent au moment de la mise en application de la dite méthode. A cet effet, dans le cadre du PNDP ; c'est l'absence de prise en compte des aspects socioculturels et le suivi des actions des facilitateurs sur le terrain qui sont mis en cause ; car, il existe une certaine magouille organisée par les responsable des OAL, qui consiste à envoyer des personnes pas formées sur le terrain, parce que ne voulons pas payer les spécialistes qui avaient au préalable déposé leurs dossiers et suivi la formation faite par le PNDP. Pour remédier aux insuffisances de certaines méthodes de planification et de gestion de projets, l'agence Canadienne de développement international (ACDI) a instauré vers les années 1990 la GAR.

Selon l'ACDI, la GAR est un « moyen d'améliorer l'efficacité et la responsabilité de la gestion en faisant participer les principaux intervenants à la définition des résultats escomptés en évaluant les risques, en suivant les progrès vers l'atteinte de ces résultats, en intégrant les leçons apprises dans les décisions de gestion et les rapports sur le rendement^64(*) ».il s'agit plus profondément d'une stratégie qui stimule les organisations à veiller sur les procédés, produits, services contribuant à la réalisation des objectifs clairement définit.

La GAR pour être mise en oeuvre répond à un principe qui peut être élaboré de manière schématique tel que présenté ci-dessous

Dans ces approches seules les résultats comptent. C'est cet aspect qui marque la différence entre les autres méthodes et la GAR. Dans la GAR tout est mis en oeuvre pour atteindre les résultats escomptés que l'on s'est fixés de manière participative.

La notion de résultat étant importante pour cette méthode ; alors il nécessaire de la définir. Selon la GAR un résultat est le but ou l'intention pour laquelle un programme ou activité existe. Il inclut habituellement les extrants produits et les conséquences atteintes par une organisation, un programme, etc. L'aboutissement à ces résultats suit un enchaînement appelé cycle des résultats.

Le PNDP gagnerait à inclure la GAR dans l'atteinte de ses objectifs d'amélioration des conditions de vie des populations. A cet effet l'un des partenaires du PNDP à savoir la banque mondiale gagnerait à éviter de d'évaluer le PNDP sur le nombre de microprojets réalisés car l'un des éléments d'évaluation du PNDP par la banque mondiale est le nombre de microprojet réalisés.

Paragraphe 2 : Organe d'appui au développement : la société civile.

Il existe un écart considérable entre le pouvoir central et le citoyen. C'est cet écart qui marque la sacralité du pouvoir de l'Etat ou du pouvoir politique. Entre ces deux pôles il s'établit néanmoins un lien permettant aux citoyens de faire accéder leurs revendications au sommet de l'Etat ; c'est la société civile. Elle se place comme un lien naturel entre les deux entités de la vie politique que sont l'Etat et ses citoyens. Or au Cameroun, la vie politique est marqué par la faiblesse des partis d'opposition ce qui a pour conséquence à priori le renforcement du rôle de la société civile. La société civile ne peut véritablement s'exprimer dans un contexte de démocratie libérale ; ainsi, l'Etat cède une partie importante de son champ d'action pour encourager les citoyens à la construction du pays. C'est le rôle fondamental de la société civile ; on s'aperçoit au Cameroun que ce rôle est mal compris ; car la société civile camerounaise qui doit jouer le rôle de contre pouvoir à l'Etat sans s'opposer à lui, défend plutôt les intérêts de l'Etat. Ceci peut être du au contexte même de création ou de naissance de la société civile en Afrique et au Cameroun.

Le concept de société civile est né différemment en Afrique que dans sa conception Européenne ou Américaine. En Afrique, ce concept a été construit dans un climat racial, colonial et de dégradation ou d'humiliation de l'Africain. Ce concept a été utilisé par le colon pour marquer une différence entre les civilisés (Européens) et les non civilisés (Africains, indigènes). La société civile était par conséquent une société d'exclusion et de discrimination ou mieux encore « un espace, ou un terrain socio-économique, politique, esthétique et intellectuel exclusivement réservé aux Européens et expressément interdit aux Africains »^65(*). D'après cette conception discriminatoire de la société civile, l'une des définitions que nous pouvons lui donner est que « la société civile est une société civilisé dans laquelle les hommes échangent pacifiquement »^66(*).Dans cette définition on voit bien que l'Africain est exclu du champ de la société civile, car considéré par le colon comme un indigène à « civiliser » dans sa définition non tronquée la société civile se veut être un ensemble de personnes ou de groupes de personnes qui décident de se mettre ensemble pour participer à la vie politique et économique d'un pays. C'est peut être le contexte de création de la société civile en Afrique et au Cameroun en particulier qui la rend amorphe apatite et incapable de jouer le rôle qui lui est assigné. Or dans les pays occidentaux, la société civile à jouer un rôle important dans le développement de la société ; on peut prendre pour exemple la loi du New Deal aux Etats-Unis en faveur des fermiers qui s'étaient soulevaient pacifiquement pour la prise en compte de leur droit.

On a l'impression au Cameroun que les organisations de la société civile ne comprennent pas le rôle important qu'ils doivent jouer dans l'impulsion du développement. La responsabilité ne leur incombe pas totalement car la société civile vaut tous son pesant si et seulement si les conditions d'une démocratie libérale sont entièrement respectées. Par conséquent, l'Etat en vue de favoriser le développement économique doit mettre sur pied les conditions pour l'épanouissement de toutes ses entités tant politiques qu'économiques, car la démocratie est la condition nécessaire pour une participation efficace.

Section II- RECOMMANDATIONS

Eu égard de ce qui a été constaté dans le chapitre précédant, nous pouvons dire que la mise en oeuvre de l'approche participative au sein du PNDP rencontre de réel problèmes sur le plan méthodologique et sur le plan de la prise en compte des aspects socio culturels. Nos recommandations vont s'orienter vers les aspects méthodologiques et vers les aspects culturels du développement.

Paragraphe 1 : Recommandations méthodologiques

Paragraphe 1.1 : Utiliser un moyen de communication efficace pour la sensibilisation des populations

La communication reste le ventre moue du PNDP tant au niveau de la vulgarisation des activités du programme que dans la sensibilisation des populations pour la participation aux ateliers participatifs. Au niveau national, le PNDP devrait davantage communiquer sur ses activités et son champ d'action ; ceci devrait faciliter la participation des populations lors des ateliers. Au niveau local le PNDP doit utiliser les moyens de communications locaux pour vulgariser ses activités et éventuellement tenir informer les populations de la tenue des ateliers participatifs au moins deux semaines à l'avance. Pour cela le PNDP a besoin d'utiliser les moyens de communication des localités où il se trouve par exemple les radios communautaires. Au delà de cela, la communication ne doit plus passer exclusivement par le chef qui informe ses populations mais le PNDP doit se rendre chez chaque chef de famille pour annoncer la tenue des ateliers participatifs ce qui entraînera une grande mobilisation au sein des grandes familles et par conséquent une participation massive.

Paragraphe 1.2 : La pluridisciplinarité des équipes

Le PNDP devrait s'assurer de la pluridisciplinarité des équipes qui vont sur le terrain. Ces équipes doivent avoir dans les rangs au moins un sociologue ou un anthropologue pour la prise en compte de la dimension culturelle du développement. Ceci permettra de prendre en compte les aspects socioculturels, et évitera d'oublier les aspects socioculturels. De plus le PNDP devrait commanditer des études sociales dans les zones d'intervention ceci pour permettre aux facilitateurs de connaître les cultures des populations dans les zones d'intervention. ; Car pendant les ateliers participatifs, les facilitateurs n'ont pas le temps de faire cette étude.

Paragraphe 2 : Recommandations dans la structuration DU Programme

Nous essayerons de faire des recommandations dans un sens où le PNDP aura une meilleure lisibilité une meilleure traçabilité de ses actions

Paragraphe 2.1 : Le processus de transferts des compétences

Le PNDP est d'un programme subdivisé en plusieurs phases. La première phase qui s'achève permettait d'accompagner les communes et les communautés dans la réalisation des microprojets. Dans sa seconde, phase le PNDP va transférer un partie de ses compétences aux communautés territoriales décentralisés. Ce transfert doit se faire progressivement en tenant compte du manque de ressources humaines dans les mairies. Concrètement le PNDP doit favoriser la création dans les mairies des organes en charge des communautés pour favoriser la pratique de l'approche participative. Le PNDP ne devrait pas laisser entièrement la responsabilité du processus participatif à la communauté mais continué d'appuyer les mairies et cesser cet appui lorsque les mairies seront suffisamment prêtes.

Paragraphe 2.2 : Le suivi des activités des AOL

Le PNDP gagnerait à suivre effectivement les travaux des OAL en leur proposant la GAR. Ce suivi doit commencer dés le recrutement des AOL, notamment dans la vérification de l'authenticité des curriculum vitae des facilitateurs qui constituent les membres de l'équipe de facilitateur. Sensibiliser les OAL dans le rôle important qu'ils jouent dans le développement ; de ce fait ils ont l'obligation d'atteindre les objectifs à eux assignés et non faire des simulacres de participation.

CONCLUSION GENERALE

Notre étude s'était proposée de connaître les raisons de l'abandon des microprojets construits de manière participative avec le PNDP. Avant de conclure il serait judicieux de rappeler les principaux axes de notre travail.

Suite à l'échec des projets de développement en Afrique et l'atteinte des objectifs du millénaire ; des réflexions ont été menées pour comprendre les éléments qui ont abouti à la construction des éléphants blancs. On s'est vite rendu compte que le problème se trouvait au niveau de l'implication des bénéficiaires dans le processus d'identification, de gestion et de pérennisation des projets. Ainsi les organisations internationales ont insisté sur la participation effective des populations dans l'élaboration des microprojets. Le Cameroun s'est arrimé à cette nouvelle donne en créant des programmes non seulement qui permettent de faire participer les populations mais aussi de renforcer leurs capacités. Le PNDP constitue l'un des programmes chargés de manière opérationnel de la participation des populations dans l'élaboration, le suivi et la pérennisation de projets.

Malheureusement on s'est rendu compte beaucoup de projet mis en oeuvre par le PNDP notamment les équipements marchands étaient très souvent inutilisés nous rappelant l'époque des projets parachutés de l'extérieur.

Pour mener notre étude nous avons formulé une hypothèse principale et deux hypothèses secondaires. L'approche participative étant coûteuse, longue et complexe, nous pouvons émettre comme hypothèse principale que, la méthode actuelle de participation du PNDP en occurrence la Marp est partielle sur le plan pratique. Car, Elle ne permet pas d'impliquer toutes les couches de la population.

Puis les hypothèses secondaires ont été formulé de la manière suivante ; la méthode participative du PNDP se limite à l'implication des communes et des communautés territoriales décentralisées, elle n'accorde pas assez de temps et d'effort à l'étude du milieu et ne peut par conséquent pas juger objectivement les modifications et les dynamiques sociales qui y interviennent, elle se limite à analyser les activités du milieu.

Après l'analyse de données collectées nous avons constaté que nos hypothèses sont confirmées et que l'accent doit être mis sur l'utilisation pointue des outils de l'approche et ensuite faire des études sociales du milieu d'interventions du PNDP.

TABLE DES MATIERES

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ANNEXES

10-) comment jugez- vous la participation des populations aux ateliers participatifs. ?

12-) Comment avez-vous procéder pour informer les populations, afin de leurs permettre d'assister massivement aux ateliers ?

16-) Avez-vous discuté de ces modalités avec les commerçants, ou , vous les avez prises tout seul.

17-)D'après vous, comment jugez-vous la participation des populations aux différents ateliers que vous avez organisés ?

18-) Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrés dans les différents ateliers?

19-) Quel est le système communicationnelle que vous avez mis sur pied pour informer les populations de la tenue des ateliers ?

20-) Avez-vous utilisé la démarche tel que prescrite dans le manuel d'élaboration des PDL et des PDC du PNDP.

21-) Avez- vous une expérience avérée dans la mise en oeuvre de la démarche participative ?

22-) Avez-vous une préférence pour un type de comptoir pour l'écoulement de vos produits ?

25-) Savez-vous que vous pouvez être regroupé en association et mieux revendiquer vos droits ?

27-) Savez vous que vous pourriez être impliqué dans la construction du nouveau marché ?

40-) Qui à la charge de mener les ateliers participatif pour la désignation des problèmes prioritaires des populations ?

42-) Comment peut-on vérifier les capacités à pouvoir mener ce type d'action par les personnes sélectionner ?

43-) Quelle est la méthode participative employée par les personnes responsables de mener les ateliers participatif ?

44-) Comment se fait la sélection des personnes en charge de mener les ateliers participatifs ?

47-) quels est la place de la communication au sein de l'approche participative ?

ANNEXE 6 : Zone d'étude avec matérialisation de quelques villes et villages

ANNEXE 7 : Zone d'étude avec matérialisation de toutes les villes et villages

* ² Donald Karuba, La crise mondiale et ses implications dans les pays émergents et en voie de développement, rapport de la BAD, juin 2009, page 3.

* ⁵Truman, Harry S. (1884-1972), homme d'État américain, vice-président (1945), président des États-Unis (1945-1953), qui fut l'initiateur de la politique américaine de la guerre froide, ou doctrine Truman, consistant à endiguer le communisme par un soutien militaire et économique aux États non communistes.

* ⁶ Malcolm Gillis et al, Economie du développement, Bruxelles, De Boeck et Larcier, 1998, page.536.

* ⁸ Issue de l'anglais « top down » cette approche est caractérisée par la prise décision des gouvernants aux gouvernés, c'est-à-dire sans que les populations ne soient consultées à l'avance.

* ⁹ François Perroux, Samir Amin, John Kenneth Galbraith ; ces auteurs pensent que le développement doit être auto-soutenue et auto-entretenue c'est-à-dire propre aux pays qui mettent sur pied les stratégies de développement.

* ¹¹ Roger Tchoungui.. , « La dette : un cas particulier, le Cameroun », in La dette des pays du Sud, , Cahiers de l'UCAC N°05, Yaoundé, page 34.

* ¹² Etienne Beaudoux, Accompagner les ruraux dans leurs projets, L'Harmattan, Paris, 2000, page 23.

* ¹³ Projets dont les activités cessent quand s'assèche ou se termine le financement extérieur

* ¹⁴ Etienne Beaudoux et al. : Cheminement d'une action de développement : De l'identification à l'évaluation, L'Harmattan, Paris, page 42.

* ¹⁵ Doctrine économique qui prône le désengagement de l'Etat dans les activités économiques

* ¹⁷ C'est-à-dire que, les projets sont conçus par une approche top down en d'autres termes, de l'Etat vers les populations et non par l'approche buttom up c'est à dire des bénéficiaires vers les pouvoirs publics.

* ¹⁸ Soit près de 100 millions voir le tableau des microprojets d'équipements marchands du PNDP en annexe.

* ¹⁹ FIDA. , La participation : les gens aux coeurs des projets, Rome, 1999, page 12.

* ²⁰ Manuel du praticien des appuis au processus d'élaboration des PDL et PDC ; PNDP, 2004, page 14.

* ²¹ Cité par Mamadou Alpha Barry dans jeune Afrique économique du 18 septembre 1995.

* ²² Économiste d'origine polonaise, socio-économique. Depuis 1968 il est directeur d'études et maître de chaire à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris.

* ²³ Ignacy Sachs, L'Eco développement, stratégies de transition vers le XXIe siècle, page 102.

* ²⁴ Jean Pierre Olivier De Sardan, Anthropologie du développement. Essai en socio anthropologie du changement social, Karthala, Paris, 1995, page 7.

* ²⁵ Bernard Husson, « Décentralisation contre développement local » in revue Agridoc n°1 juillet 2000, page 9.

* ²⁶ Gilles Vallet, Techniques d'analyses de projet, Dunod, Paris, 2005, page 5.

* ²⁷Alain Cotta, Dictionnaires des sciences économiques, 1986, Paris, Karthala, page 293.

* ²⁹ Banque Internationale pour la Reconstruction et le développement .Bird. Microsoft 2009 (DVD).Microsoft corporation, 2008.

* ³¹Bara Gueye, « Emergence de la méthode active de recherche et de planification participative : acquis, limites et défis » in coopérer aujourd'hui N° 17, GRET, 2000.

* ³³Gaspard Rwanyiziri. , « Populations et aires protégés en Afrique », in CERDI, Dakar,2007.

* ³⁴ Hubert Gérardin et al, « Quels acteurs pour quel développement ? », Karthala, Paris, GEMDEV/. 2005

* ³⁵ Alain Floquet et Robert Mongbo, pratiques et métamorphose des marpistes : réflexion critique sur la production de la connaissance et de mobilisation pour l'action durant le processus de diagnostic/ évaluation participatif, in les enquêtes participative en débat, Paris, Karthala, 2000, page 221.

* ³⁶Kegne Fodouop., Citadins et développement des campagnes du Cameroun, PUC, Yaoundé, 2003, page 77,

* ³⁸Joël Rosnay, Le macrocosme : vers une vision globale, Seuil, Paris, 1975, page 17.

* ³⁹ Anthropologue,sociologue et ethnologue polonais né à Cracovie le 07 avril 1884 ; décédé à New Haven , Connecticut en mai 1942. Il est le précurseur de l'observation participante en anthropologie

* ⁴⁰Sociologue français qui s'est d'abord fait connaître par ses travaux en sociologie du travail (L'Évolution du travail aux usines Renault, 1955), il développe ensuite une sociologie actionnaliste pour penser le passage des sociétés industrielles aux sociétés post-industrielles (appelées encore sociétés programmées) : Sociologie de l'action, 1965 ; Production de la société, 1973. À partir de 1974 (Pour la sociologie), il pratique une forme d'observation participante originale, "l'interventionnisme sociologique" et s'intéresse plus particulièrement à l'étude des nouveaux mouvements sociaux (mouvements étudiant, régionaliste, écologiste...).

* ⁴¹ Institut national de la statistique (INS), Annuaire statistique du Cameroun, Yaoundé, 2004, page 57.

* ⁴² Bara GUEYE, Où va la participation ? Expériences de l'Afrique de l'Ouest francophone, IIED, London, 1999,Page 1.

* ⁴³ C'est la tendance que les gens ont à mieux accomplir des tâches faciles en présence des autres ou dans notre contexte de mieux exprimer leurs besoins ; ce qui permet d'avoir souvent le problème et la solution exactes d'une situation.

* ⁴⁴ BRISES.org « le changement social » (consulté le 22/08/2009 à 16 heures 23 minutes)

* ⁴⁶ Blaise YODA, Montage et gestion participative des projets de développement rural : Outils et méthodes d'intervention, Mémoire de troisième cycle en agronomie, Ecole d'Agriculture de Meknès, 2004, Page 27.

* ⁴⁸ BIZENBACH. P ; « Qu'est ce que la décentralisation ? » In La vie publique au coeur du débat public ; ladocumentationfrancaise.fr, 2008, (consulté le 17/05/2009 à 11heures 03 minutes)

* ⁴⁹ FAO, « Méthodes et outils de la communication pour l'approche participative »

* ⁵³ Jean Pierre Ombolo, Les Eton du Cameroun : Essai sur leurs histoires, leurs structures sociales leurs généalogies et autres traits de leur culture tribale, Yaoundé, page 17.

* ⁵⁷ Michel Banock, Le processus de democratiosation en Afrique : le cas du Cameroun, L'Harmattan, Paris, 1996.

* ⁵⁸ Julien Lonsdale, « Ethnicité morale et tribalisme politique » in présence Africaine, 1996, page 99.

* ⁵⁹ Jean -Pierre Olivier de Sardan, Anthropologie et développement : Essai en sociologie du changement social, Karthala, Paris, 1995, page 6.

* ⁶⁰ Terme issu du diminutif du mot associé désignant des clients fidèles d'un commerçant créant des relations affectives et amicales. Le client fidélisé pour avoir la marchandise à crédit.

* ⁶¹ Représente le montant d'un comptoir élaborer par le conseil municipal de la mairie de Ngoumou. Le montant de la location d'une boutique lui étant de 15 000 FCFA.

* ⁶² UNESCO, Dimension culturelle du développement, Paris, 1994, page 213.

* ⁶³ PNDP, GTZ, SNV, Manuel du praticien des appuis au processus d'élaboration des PDL et PDC, 2003, page 27.

* ⁶⁵ Knowledge Rajone Matshedisho, Sciences sociales et devenir de l'Afrique, page 2.

* ⁶⁶ Séverin Cécile Abega, Le retour de la société civile en Afrique, page16.

La participation des populations dans la construction des équipements publics marchands financés par le Programme National de Développement Participatif (PNDP )

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