INTRODUCTION GENERALE
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Dans une économie ouverte aux échanges
internationaux, les recettes d'exportation sont des ressources essentielles
pour le financement des importations des biens d'équipement
nécessaires pour le développement du pays.
L'impact de toute politique économique sur le commerce
extérieur notamment sur la balance commerciale, présente un
intérêt dans la mesure où son état
d'équilibre a une importance particulière ; mais aussi elle
reflète la situation économique interne et parfois politique du
pays.
Dans la plupart des cas, la balance commerciale reflète
la santé économique du pays et rend compte de la capacité
de celui-ci à s'intégrer dans les échanges mondiaux. Toute
étude portant sur cette variable présente donc un
intérêt particulier : Certaines politiques économiques sont
applicables à certains pays avec succès et non à d'autres,
et il ne faut pas tomber dans le piège d'administrer un même
médicament à tous les malades présentant les mêmes
signes sans considérer les particularités de chacun. Les
résultats dépendent de façon cruciale de la nature de
chaque pays. C' est pourquoi nous voulons voir si le déficit de la
balance commerciale du Rwanda serait réduit à long ou à
court terme en tenant compte des efforts de la politique économique
actuelle ainsi à la structure de l'économie Rwandaise.
2. DELIMITATION DU TRAVAIL
Notre travail, comme tout autre travail scientifique doit
être limité dans le temps et dans l'espace. Celui-ci
s'étend sur une période allant de 1990 jusqu' en 2006. Les
données antérieures peuvent nous en servir de comparaison et
portera sur le cas du Rwanda et sur le commerce extérieur.
2
3,Idem P 35
3. PROBLEMATIQUE
Les échanges ont été depuis
l'antiquité une nécessité inévitable pour tout le
monde. La mondialisation des échanges commerciaux (Organisées par
le GATT (General Agreement on Tarif and Trade)) impose qu'une économie
aussi forte soit elle, ne peut prétendre avoir une politique
économique fondée sur l'isolement commercial par rapport du reste
du monde1. L'ouverture s'impose pour tous les pays et
l'économie mondiale repose à présent sur un ensemble
complexe d'échange entre ses différents
opérateurs.
Ces échanges se traduisent par une circulation de
marchandises entre un pays et ses partenaires commerciaux du reste du monde. Le
commerce extérieur de chaque pays devient dès lors un secteur
privilégié. L'économie devenant mondialisée, la
bonne santé économique et sociale s'évolue par le
passé de l'état et l'épanouissement de son commerce
extérieur.
Le commerce extérieur n'a pas été
profitable pour les économies en voie de développement à
cause des chocs aussi bien interne qu'externe ou à cause de leurs
structures (production, population, environnement....)2. Comme
toutes ces contraintes rendent difficile l'intégration commerciale de
ces économies, les gouvernements doivent mettre en oeuvre des politiques
visant à améliorer leur niveau d intégration aux
échanges internationaux.
Au lendemain de leurs indépendances, presque tous les
pays africains spécialement subsahariens auxquels appartient le Rwanda,
ont suivi les politiques commerciales orientées vers
l'industrialisation3. C'est-à-dire l'industrie de
substitution aux importations protégeant le secteur national contre les
produits étrangers. Ils ont également suivi les politiques du
taux de change sur un système
1 EVENEL S.J et Als., Economic Development and
Multilateral Trade Cooperation, The world bank,2005,P 315.
2 BAD : Rapport sur le développement en
Afrique, 1995 P 100
3
de contrôle de change et rationnement des devises ne
faisant que favoriser la surévaluation de leurs monnaies4.
Vers les années 1980, la plupart des pays qui ont suivi
ces politiques jugées d'inappropriés par les économistes
classiques ont vu une situation de détérioration des termes d'
échange principalement des produits primaires exportées alors que
ces derniers constituaient la majorité du total des biens
exportées5.
Le Rwanda ne s'est pas échappé à ces
problèmes du déséquilibre extérieur en
général et commerciaux en particulier. Même s'il avait
connu une relative stabilité économique depuis son
indépendance, il a vu sa situation économique se dégrader
progressivement pendant la décennie 80-90 et particulièrement
à partir des années 19856.C'est au cours de cette
période que les signaux de la dégradation économique
apparaissent avec la faillite de la seule société minière
(SOMIRWA) qui procurait une part non négligeable des recettes
d'exportation, tandis que les recettes d'autres produits restent insuffisantes
à cause de la chute de leurs cours aux marchés mondiaux,
l'épuisement de réserve de terres arables et la
surévaluation de la monnaie. Cela a engendré une réduction
importante des revenus traduite par une aggravation du déficit
budgétaire et du déficit du compte courant
extérieur7.
Le franc Rwandais est resté à parité fixe
au dollar américain jusqu' en septembre 1983 et ensuite à
parité fixe au DTS jusqu' en novembre 19908. En terme
réel, le Rwanda a laissé sa monnaie s'apprécier fortement
par rapport à celles de ses partenaires commerciales au cours d'une
période ou ses termes d'échange se sont massivement
détériorés.
4,idem P 105
5 MUHAYIMANA J.,Analyse de l' impact des politiques
commerciales et du taux de change sur les termes de l' échange cas du
Rwanda, ULK,2003,P 35
6 MIFINECO., Situation économique du Rwanda
en 1985, Kigali1986,Pp 72-74.
7 MINIPLAN, Evolution de la Situation Economique du
Rwanda de 1988-1991et tendance, Kigali, 1992,Pp9-15
8 NGIRABATWARE. A et Als ;La capacité de
régulation monétaire au Rwanda, AERC, Kigali 1993,P 81
4
Les entreprises publiques déjà
créées visant à remplacer des importations des produits
fini, consistèrent à assembler des produits de coût total
d'importation atteignit celui des produits fini parfois même le
dépassait9.
Face à ces problèmes, l'Etat Rwandais
s'est efforcé d'endiguer la dégradation de la situation
économique en intensifiant ses interventions, mais cela n'a pas
allégé la situation mais au contraire, ces interventions ont
contribué à décourager l'initiative privée et
à encourager le monopole parapublic10. Les difficultés
financières ont fait leurs apparitions au début des années
80 mais la rupture de l'accord sur le café causa un effondrement des
prix en juin 1989, ce qui précipita la crise
financière11.
Le Rwanda avait besoin d'un apport de devise important
qu'il ne pouvait obtenir sans programme soutenu par le FMI12. Le
gouvernement hésita de s'engager dans la négociation avec les
institutions de Breton Wood qui aboutirent à la signature d' accord le
30/ sept/1990. Le francs Rwandais fut dévalué de 40% par rapport
aux monnaies étrangères et les mesures convenus furent
appliqués au début de janvier/199113. Jusque
là, la politique de change n'était pas encore utilisée
comme instrument de la politique monétaire, alors il entra en vigueur
pour la conduite des opérations dans le commerce extérieur.
14
Le programme d'ajustement structurel sous un «
document cadre de la politique économique et financière. »
couvrant une période de 3ans, fut approuvée par le conseil du FMI
en avril 1991 et le crédit d'ajustement fut approuvé par le
conseil de la banque mondiale en juin 199115. En juin 1992, une
nouvelle dévaluation de 15% du franc rwandais aux monnaies
étrangères fut opérée. Mais à cause de
l'insécurité et l'instabilité politique de la
période, le programme ait été
suspendu16.
9 Banque Mondiale Rwanda : note de stratégie
économique , Washington, Pp 8-15
10 VENDENRIE R Rwanda country Assistance
Evaluation , OED, the world bank March
2004 P2
11 idem p 3
12 CATHERINE A , Economie Rwandaise, d' une
économie de Subsistance à une économie de guerre, vers un
renouveau, The World Bank, May 1998, P 8
13 MINIPLAN : op-cit P13
14 NGIRABATWARE. Op-cit, P81
15 CATHELINE A , Op.cit Pp 2-5
16 BNR : Rapport d' activités de 93-96
Kigali, 1998 P 10
5
En vue de reformer le secteur extérieur, le
gouvernement Rwandais a adopté en 1995 le régime de change
flottant et libéralise les échanges. Ce qui n'a pas donné
des meilleurs résultats car la balance commerciale reste toujours
déficitaire.
Pour palier à ce problème, le gouvernement
cherche de nouveau comment ajuster sa balance commerciale17. C'est
au cours de cette période qu'il y ait eu le renforcement et la promotion
des produits exportés notamment des secteurs existants comme le
café, thé et tourisme et encouragement du développement
des nouveaux secteurs comme l'horticulture et l'artisanat.
Dans le but d'accéder au marché élargi,
le forum NTPF ( National Trade Plate Form) fut établi en 2004 pour la
préparation de l'intégration régionale et internationale
de l'économie Rwandaise18. Alors fut membre de certaines
communauté régionales comme le COMESA, EAC... le
secrétariat de NEPAD fut commencé en septembre 2003 et le
processus d' APRM a commencé en février 2004.Le Rwanda reste
encore membre de la CEPGL19.
Au point de vue international, le Rwanda a
négocié en mai 2000 les accords entre les entreprises des USA
important les produits rwandais dit : AGOA (Africa Growth Opportunity
Agreement) et en 2004 avec l'union européenne l'agrément de
partenariat économique (EPA)20.
Tout ceci nous a conduit à formuler les questions
ci-dessous et ces questions constituent les thèmes majeurs de notre
recherche.
Quel est le facteur clé qui a empêché la
réussite des programmes d'ajustement « Programme d'ajustement
Structurel et Politique de libéralisation des changes »
déjà appliqué au Rwanda ?
Les politiques commerciales d'intégration
économique et de promotion d'exportation ainsi que les chocs à
l'économie aboutiront-ils à retrouver les grands
équilibres macroéconomiques et l'ajustement de la balance
commerciale ?
17 MINECOFIN , Annual repport 2004 Kigali,
2005, Pp35-40
18 : Ibidem
19 : Ibidem
20 : Ibidem
6
Telles sont les questions auxquelles nous allons
répondre au cours de cette étude.
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