REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire a été
une expérience très enrichissante au cours de laquelle j'ai eu
des échanges très utiles avec certaines personnes. C'est pourquoi
je remercie tous ceux qui m'ont aidé de près ou de loin dans la
réalisation de ce mémoire.
Je remercie aussi les enseignants du CERDI que j'ai eu cette
année. Merci pour l'enseignement et toutes ces réflexions
pertinentes sur l'économie du développement.
Enfin, Grand Merci à ma famille qui m'a toujours
soutenu dans mes études, et je n'oublie pas de remercier le Seigneur
Dieu Tout-Puissant pour tout ce qu'Il fait dans ma vie.
A ma famille,
TABLE DES MATIERES
RESUME
3
ABSTRACT
3
INTRODUCTION
3
CHAPITRE I : ANALYSE THEORIQUE
3
I.1 PARADOXE DE LUCAS ET SES IMPLICATIONS POUR
L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE
3
I.2 LA RELATION INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS -
CROISSANCE ECONOMIQUE
3
I.3 INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS : DEFINITION ET REFLEXIONS THEORIQUES
3
I.4 RISQUE POLITIQUE :
3
I.4.1 DEFINITIONS
3
I.4.2 APPROCHE MACRO-POLITIQUE DU RISQUE
POLITIQUE
3
I.4.3 APPROCHE MICRO-POLITIQUE DU RISQUE
POLITIQUE
3
I.4.4 LA GESTION DU RISQUE POLITIQUE DANS LES PAYS
EN DÉVELOPPEMENT
3
I.4.5 MODELES THEORIQUES DES INVESTISSEMENTS DE LA
FIRME
3
CHAPITRE II. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'IMPACT DU
RISQUE POLITIQUE SUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
3
II.1 ETATS DES LIEUX ET CONTRAINTES SUR LES
INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
3
II.1.1 ETAT DES LIEUX DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
3
II.1.2 CONTRAINTES SUR LES IDE EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
3
II.2 REVUE DE LITTERATURE
3
II.2.1 ETUDES EMPIRIQUES SUR LA RELATION IDE -
RISQUE POLITIQUE
3
II.2.2 RESULTATS SUR LES ETUDES AVEC D'AUTRES
DETERMINANTS DES IDE
3
II.3 DONNEES ET SPECIFICATION EMPIRIQUE
3
II.3.1 PRESENTATION DES DONNÉES ET
STATISTIQUES DESCRIPTIVES
3
II.3.2 SPECIFICATION EMPIRIQUE ET METHODOLOGIE
3
II.4 RESULTATS
3
II. 5 LES TESTS ECONOMETRIQUES ET ROBUSTESSE DES
RESULTATS
3
II.5.1 TEST DE HAUSMAN
3
II.5.2 TEST DE NORMALITÉ : TEST DE BERA ET
JARQUE
3
II.5.3 TEST D'HOMOSCÉDASTICITÉ
3
II.5.4 TEST D'INDEPENDANCE SERIELLE :
DURBIN-WATSON
3
II.5.5 TEST D'ENDOGENEITE : NAKAMURA
NAKAMURA
3
II.5.6 TEST DE SURIDENTIFICATION : TEST DE
SARGAN
3
II.5.7 TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS :
TEST DE CHOW
3
II.5.8 TEST DE LA FORME FONCTIONNELLE : TEST DE
RAMSET RESET
3
II.5.9 TEST DE DETECTION DE LA
MULTICOLINEARITE : TEST DU VIF
3
CONCLUSION
3
BIBLIOGRAPHIE
3
ANNEXES
3
RESUME
Cette étude analyse l'impact du risque politique sur
les flux nets d'entrées d'investissements directs étrangers dans
31 pays d'Afrique Subsaharienne de 1984 à 2008. Les résultats
indiquent une relation significativement négative entre le risque
politique et les influx d'IDE en Afrique Subsaharienne. En effet, le score de
l'indicateur du risque politique global de l'International Country Risk Guide
est positivement relié aux flux d'IDE. Ce qui signifie que toute
augmentation du risque politique entraine une diminution des flux nets
d'entrées d'IDE en Afrique Subsaharienne. Le résultat obtenu est
robuste à tous les tests effectués dans notre analyse.
Mots clés : investissements directs
étrangers, risque politique, Afrique Subsaharienne.
ABSTRACT
This study analyzes the impact of political risk on net flows
of foreign direct investment inflows in 31 countries in Sub-Saharan Africa from
1984 to 2008. The results indicate a significant negative relationship
between political risk and FDI inflows in SSA. Indeed, the indicator score
political risk overall the International Country Risk Guide is positively
related to FDI flows. This means that any increase in political risk leads
to a decrease in net flows of FDI inflows in SSA. The result is robust to
all tests in our analysis.
Keywords: foreign direct investment, political risk,
Sub-Saharan Africa.
INTRODUCTION
Le développement économique dépend en
majeure partie des investissements profitables (Busse et Hefeker, 2007).
Pendant les années 1990, les investissements directs étrangers
étaient une source de financement très importante dans les
économies en développement. Ozturk (2007) souligne ainsi que
« pendant les fluctuations des flux de capitaux dans les
années 1990, les investissements directs étrangers étaient
la principale source de flux dans les pays en développement ».
En effet, par rapport aux autres sources de capitaux, les investissements
directs étrangers étaient moins volatiles et n'étaient pas
procycliques. La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement (2003) affirme que les investissements directs sont
devenus un important facteur de développement économique global
et d'intégration au cours des années 1990. De plus, Ludger
Odenthal (2001) ajoute que l'accès aux IDE peut compléter
l'épargne intérieure habituellement faible dans les pays en
développement et donc apporter le capital nécessaire pour
financer la croissance économique et le développement. En Afrique
particulièrement, le taux d'épargne était très
faible. Le taux d'épargne brut en Afrique Subsaharienne,
évalué en pourcentage du PIB, diminuait de 21.3% sur la
période 1975-1984 à 17.4% au cours de la période 1995-2002
(Dupasquier & Osakwe, 2005). C'est ainsi que bon nombre de dirigeants et de
chercheurs ont conclu que les investissements directs étrangers peuvent
avoir un effet positif important sur le développement du pays
hôte. Plusieurs études ont par ailleurs confirmé l'impact
positif des investissements directs étrangers sur la croissance
économique dans les pays. Selon Alfaro L. et al (2009), les
investissements directs étrangers en plus du capital financier qu'ils
apportent, sont une source précieuse de technologie et de savoir-faire
qui sont profitables aux entreprises locales et donc peuvent aider à la
relance de l'économie dans le pays hôte. Les investissements
directs étrangers devraient permettre aux pays en développement
de disposer du capital nécessaire à l'investissement. Les
gouvernements espéraient recevoir des investissements directs
étrangers la technologie, les pratiques managériales et
organisationnelles et l'accès aux marchés (UNCTAD, 1995). De
plus, la théorie néoclassique prédisait un afflux des
capitaux des pays riches à productivité du capital faible vers
les pays pauvres à productivité du capital élevée.
Si le capital circulait librement, les nouveaux investissements seraient
exclusivement dirigés dans les pays pauvres, et cela continuerait
à être vrai jusqu'à ce que les rendements du capital
s'égalisent dans tous les pays (Alfaro et al, 2005). Les
prévisions étaient encore plus optimistes pour l'Afrique. La
tendance générale à la fin des années 80
était donc de mettre en place des mesures pour attirer les
investissements directs étrangers. Le milieu des années 1990 a
ainsi été caractérisé par un mouvement
général vers la libéralisation et la facilitation des
investissements directs étrangers » (UNCTAD, 1995). Les
premières mesures s'orientaient vers la libéralisation des lois
et politiques nationales sur les investissements directs étrangers. 108
des 110 nouvelles réformes adoptées dans 49 pays concernaient la
libéralisation ou la promotion des investissements directs
étrangers (UNCTAD, 1995).
Les premiers constats des entrées nettes
d'investissements directs étrangers infirmaient la prédiction de
la théorie néoclassique standard sur le mouvement des capitaux.
On a constaté une part très faible des entrées nettes
d'investissements directs étrangers dans les pays en
développement. En 1990, la part des flux nets d'investissements directs
étrangers entrants dans les pays en développement était
seulement de 16.92% alors que celle entrant dans les pays
développés faisait plus de 83%1(*). En 1994, l'Afrique Subsaharienne a reçu
1.8 milliards de dollars en investissement direct étranger, ce qui
représentait la taille des flux de la Nouvelle Zélande à
elle seule (WIR, 1995). En 2000, les IDE entrants dans le continent Africain
restaient encore très faibles malgré leur progression dans le
temps puisqu'ils représentaient à peine 0.6% des flux d'IDE dans
le monde, ce qui équivalait à la quantité totale d'IDE en
Finlande la même année (OECD, 2002). Les investissements directs
étrangers à destination des pays en développement
étaient ainsi très faibles comparés aux investissements
directs étrangers à destination des pays
développés, et ils étaient encore plus faibles en Afrique
Subsaharienne. Le continent Africain n'a pas bénéficié de
suffisamment d'investissements directs étrangers en dépit du fait
que les pays de la région ont fait beaucoup d'efforts pour attirer les
investissements... (UNCTAD, 1995). Lucas (1990) s'est penché sur cette
réalité en cherchant à savoir pourquoi les pays en
développement ont été incapables d'attirer les capitaux
étrangers. C'est ce que l'on appellera le « paradoxe de
Lucas »... Pourtant dans la période 1991-1996, les taux moyens
de retour sur les investissements directs étrangers en Afrique
étaient les plus élevés du monde. Ces taux moyens de
retour sur les investissements en Afrique étaient de 30% tandis que ceux
de l'Asie et Pacifique, de l'Amérique Latine et des autres pays en
développement étaient respectivement de 21, 14% et 16% (UNCTAD,
1999 in Asiedu, 2002).
Plusieurs auteurs ont cherché alors à connaitre
les facteurs qui pourraient attirer les IDE dans tel ou tel pays ou dans une
région donnée plutôt qu'une autre. Le risque politique a
été désigné comme l'un des facteurs les importants
influençant les flux d'IDE. Pour Lucas (1990), le manque d'IDE dans les
pays avec d'importants bénéfices marginaux du capital investi est
dû au fait que les pays en développement font face à des
niveaux de risques politiques plus élevés que les pays
industrialisés. Le risque politique constitue l'ensemble des actions et
des politiques de la société et du gouvernement, qui prennent
naissance à l'intérieur ou à l'extérieur d'un pays,
et qui affectent négativement un groupe spécifique, ou la
majorité des affaires et des investissements des étrangers (Simon
1982 in Desbordes 2010). Un grand nombre d'études se sont
intéressés à l'impact du risque politique sur les influx
d'IDE dans les pays en développement mais très peu sur l'Afrique
subsaharienne. Asiedu (2002) affirma que, « sachant que les
investissements directs étrangers contribuent à la croissance,
peu de travaux empiriques sur les investissements directs étrangers se
sont concentrés sur l'Afrique qui est pourtant la région la plus
pauvre du monde »2(*). Quel serait donc l'impact du risque politique sur les
investissements étrangers en Afrique Subsaharienne ? L'Afrique
Subsaharienne est-elle réellement exposée à des niveaux
élevés de risques politiques comme le soutient Lucas pour
l'ensemble des pays en développement ? Nous choisissons donc l'analyse
du cas exclusif de l'Afrique Subsaharienne pour tenter d'appréhender
l'impact réel du risque politique sur les influx d'IDE dans cette
région en développement. Aussi, comme le souligne Samuel Adams
(2009), la focalisation de l'Afrique subsaharienne qui offre des conditions
sociales, économiques et politiques similaires peut aider à
réduire les biais dus à la sélection de
l'échantillon.
L'objet de cette étude est donc l'analyse de l'impact
du risque politique sur les flux nets d'entrées d'investissements
directs étrangers en Afrique Subsaharienne. Nous contrôlerons la
robustesse des résultats obtenus avec les variables utilisées
habituellement dans la littérature sur les déterminants des IDE.
Notre analyse s'articule en deux grands chapitres. Le 1er chapitre
sera consacré à l'analyse théorique. Il renfermera les
réflexions théoriques existantes sur le Paradoxe de Lucas, la
relation IDE - croissance économique, et la définition des IDE et
du risque politique. Le second chapitre sera consacré à l'analyse
empirique de l'impact du risque politique sur les flux nets d'entrées
d'IDE en Afrique Subsaharienne. Nous utilisons différentes
méthodes dans notre analyse. D'abord, nous utilisons la méthode
des MCO Pooled qui donnera une première idée des résultats
obtenus. Ensuite, nous utiliserons le modèle à effet fixe pour
prendre en compte l'hétérogénéité
individuelle et temporelle inobservée due aux données de panel.
Enfin, nous corrigeons les problèmes d'autocorrélation des
résidus et d'endogénéité de notre variable
d'intérêt (le risque politique) avec respectivement la
méthode Feasible Generalised Least Squares et celle des doubles moindres
carrés.
CHAPITRE I : ANALYSE
THEORIQUE
I.1 PARADOXE DE LUCAS ET SES
IMPLICATIONS POUR L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Alfaro (2005) affirme qu'en dépit de la forte
mobilité des capitaux au cours de la décennie passée, les
flux de capitaux des pays riches vers les pays pauvres ont été
largement en dessous des niveaux prédits par les modèles
néoclassiques standards. Elle utilisa les données du risque
politique de l'International Country Risk Guide (ICRG)3(*) dans une étude sur la
période 1970-2000, effectuée sur un panel de 86 pays
développés et en développement, et elle montra que la
faible qualité des institutions est la principale explication du
paradoxe de Lucas. Ce constat ne fait que confirmer la thèse de Robert
Lucas (1990) connue sous le nom de « Paradoxe de Lucas ».
Lucas (1990) utilisa l'exemple contemporain des très modestes flux de
capitaux des Etats-Unis vers l'Inde pendant le deuxième grand boom du
marché global du capital. En effet, Lucas (1990) montra que les flux de
capitaux des pays riches vers les pays pauvres étaient très
modestes et nettement inférieurs aux niveaux prédits par la
théorie. Clemens et Williamson (2000), utilisant les données sur
les investissements britanniques dans 34 pays au cours du
19ème siècle, montrèrent eux aussi que deux
tiers des exportations des capitaux britanniques allaient en direction du
Nouveau Monde où la main d'oeuvre était rare avec seulement un
dixième de la population mondiale et juste un quart des capitaux en
direction de la main d'oeuvre abondante d'Asie et d'Afrique qui faisaient
à eux seuls plus des deux tiers de la population mondiale.
Les principales explications théoriques de l'analyse de
Lucas (1990) peuvent être divisées en deux catégories:
Ø la 1ère catégorie inclut
les différences dans les fondamentaux qui affectent la structure de
production de l'économie.
Les chercheurs (incluant Lucas lui-même) ont
exploré le rôle des facteurs de production omis, la politique du
gouvernement, les institutions et les différences dans la
technologie . En d'autres termes, l'hypothèse du modèle
néoclassique standard suppose des fonctions de production
néoclassiques agrégées uniformes à l'échelle
internationale, c'est-à-dire que les pays produisent les mêmes
biens, avec un même taux de retour pour les fonctions de production
à l'échelle, les mêmes facteurs de production et la
même technologie.
Montiel et College (2006) abordent dans le même sens que
Lucas et montrent que dans la mesure où la technologie accessible aux
entreprises africaines est moins productive que celle des pays
créanciers, il se peut que le rendement des investissements en capital
matériel en Afrique ne soit pas exceptionnellement élevée
par rapport à celui obtenu dans ces pays. Ces mêmes auteurs
stipulent qu'il se peut aussi que les nouvelles technologies servent à
fabriquer des produits destinés aux marchés des pays
industrialisés et donc les coûts de transport et les
déficiences des équipements portuaires et de transport en Afrique
amèneraient les entreprises étrangères à produire
localement.
Montiel et College (2006) expliquent par ailleurs, que
même si les fonctions de production globale des pays Africains
étaient identiques à celle des pays riches, le fait que le
continent Africain soient relativement bien dotés en ressources humaines
et naturelles ne garantit pas forcément un rendement exceptionnellement
élevé des investissements en capital matériel. En effet,
le capital humain (santé, éducation), les infrastructures et le
capital institutionnel(l'appareil de gouvernance dans son ensemble), sont
susceptibles d'influencer sur le rendement des investissements en capital
matériel. Pour eux, les lacunes observées sur le continent
Africain en capital humain, infrastructure, et capital institutionnel
pourraient expliquer pourquoi le paradoxe de Lucas s'applique à ce
continent.
Ø la 2nde catégorie d'explications
met l'accent sur les imperfections des marchés de capitaux
internationaux, principalement le risque de souveraineté et
l'asymétrie d'information.
Il soutient que l'échec des marchés inhibe les
flux de capitaux des pays riches vers les pays pauvres, malgré le fait
que le capital soit potentiellement productif et qu'il est un taux de retour
élevé dans les pays en développement.
Montiel et College (2006) affirment que l'asymétrie de
l'information, alliée au comportement opportuniste, est
réputée pour entraver considérablement l'exécution
des opérations financières en faisant grimper leur coût. En
clair, même si des projets d'investissement procurent un niveau social
élevé en Afrique, il convient d'éliminer les frictions
informationnelles pour les financer. Les créanciers extérieurs
doivent donc être informés. Portes et Rey (2005) ont soutenu que
les frictions informa- tionnelles sont les principales variables explicatives
de la distribution géographique des flux d'investissement
transfrontaliers.
Reinhart, Rogoff et Savastano (2003) soutiennent que le risque
de souveraineté explique le Paradoxe de Lucas non seulement en Afrique
mais aussi dans les régions en développement. Pour Montiel et
College (2006), le risque de souveraineté peut représenter un
obstacle important à la réalisation des projets à
rendement social élevé pouvant principalement être mis en
oeuvre par les administrations publiques africaines pour 3 raisons
principales : premièrement, l'inefficience engendrée par le
faible niveau de compétences des fonctionnaires, le maintien de postes
inutiles motivés par des impératifs politiques et la corruption
rendrait très difficile la capacité du secteur public à
mettre en oeuvre des projets tout en réalisant leur potentiel de
rendement social élevé. On aurait donc une incapacité du
secteur publique à réaliser le projet avec efficacité.
Deuxièmement, même si le secteur public peut réaliser
efficacement le projet, il doit posséder la capacité de
rembourser les emprunts contractés pour le financer s'il veut attirer
des capitaux étrangers. Ces auteurs pensent que la
vulnérabilité du budget de l'administration publique aux conflits
civils pouvant éclater dans les pays voisins ou aux catastrophes
naturelles telles que les sécheresses, les contraintes
politico-économiques influant sur les dépenses et l'inefficience
du régime fiscal sur les recettes, et même l'instabilité
politique pouvant amener l'administration publique à retarder les
remboursements de ses emprunts peuvent engendrer un risque de
souveraineté et donc diminuer les flux de capitaux en direction de
l'Afrique.
Montiel et Collège (2006) annoncent aussi que le
coût élevé d'intermédiation financière en
Afrique pourrait fortement entraver le financement par le secteur privé
des projets d'investissement des entreprises privées du pays. En effet,
les frais d'intermédiation, que l'on désigne sous le nom de prime
de financement externe, diminuent le rendement brut obtenu par le prêteur
en échange de l'utilisation de ses fonds. Il s'agit des frais de
courtage, des frais d'évaluation de la demande de prêts, des frais
de délégation, et des frais d'exécution de contrats.
Clemens et William (2000) identifient deux camps dans
l'analyse du Paradoxe de Lucas : d'un côté le 1er
camp regroupe tous ceux qui pensent que le capital est hautement productif dans
les pays pauvres mais il n'y afflue pas à cause de l'imperfection du
marché financier global et de l'autre ceux qui pensent que le capital
serait aussi très productif dans les pays pauvres également avec
perfection du marché du capital mais n'a aucune raison d'affluer dans
ces pays là.
Ces auteurs soutiennent dans leur analyse que l'imperfection
du marché des capitaux n'est pas la cause du Paradoxe de Lucas
observé avec l'afflux des capitaux britanniques dans le Nouveau Monde
(plutôt qu'en Afrique ou en Asie) entre 1890 et la 1ère
guerre mondiale. Ils ont alors montré que ce sont plutôt les
facteurs fondamentaux qui dirigeaient les capitaux britanniques, à
savoir, par ordre d'importance, le niveau d'éducation, la dotation en
ressources naturelles, l'immigration.
I.2 LA RELATION
INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS - CROISSANCE ECONOMIQUE
Avant d'analyser l'impact du risque politique sur les IDE dans
les pays d'Afrique subsaharienne, il nous semble important de montrer d'abord
les réflexions théoriques et les investigations empiriques sur la
relation IDE-croissance économique dans les différentes
régions et pays.
Selon S. Adams (2009), deux principales perspectives
théoriques ont été utilisées pour expliquer
l'impact des IDE dans les économies des pays hôtes : les
théories de la modernisation et les théories de la
dépendance. Les théories de la modernisation basées sur la
théorie néoclassique de la croissance endogène
suggèrent que les IDE contribuent à promouvoir la croissance
économique dans les pays en développement. Dans la perspective
des nouvelles théories de la croissance, le transfert de technologie par
l'entremise des IDE à destination des pays en développement est
spécialement important à cause du manque d'infrastructures
nécessaires en termes population instruite, de marchés
libéralisés, de stabilité sociale et économique,
pour innover et promouvoir la croissance dans la plupart des pays en
développement (Calvo et Sanchez-Robles, 2002). La perspective de la
modernisation est, quant à elle, basée sur le principe
fondamental en économie qui stipule que la croissance économique
requière de l'investissement en capital. Cependant, toujours selon
Adams, contrairement à la perspective de la modernisation, les
théoriciens de la dépendance s'attendent à ce que la
dépendance aux investissements étrangers aient un effet
négatif sur la croissance et la distribution du revenu. A cet effet,
Bornschier and Chase-Dunn (1985) in Adams (2009) affirment que les IDE
créent une structure industrielle dans laquelle le monopole
prédomine conduisant à ce qu'ils décrivent comme la
« sous-utilisation de la force productive ».
L'hypothèse sous-jacente est qu'une économie
contrôlée par les étrangers ne se développe pas de
manière organisée, mais croit plutôt de manière
désarticulée (Amin, 1974). Adams (2009) explique cela par le fait
que l'effet multiplicateur par lequel la demande dans un secteur du pays
crée une demande dans les autres secteurs est faible dans un tel cas, ce
qui conduit à stagner la croissance dans les pays en
développement. Adams (2009) souligne par ailleurs que cet argument est
d'autant plus important que la plupart des IDE en Afrique se dirigent dans les
secteurs des ressources naturelles (Pigato, 2000) qui ont des barrières
substantiels à l'entrée.
Kristian Eppenberg et Armin Riess (2004) estiment que la
théorie économique retient 3 éléments à
travers lesquels les IDE influencent la croissance économique : ce
sont le taux d'investissement national, les gains d'efficience et les effets de
« spillovers ». Tout d'abord, comme ils le disent,
étant donné le déséquilibre entre épargne et
investissement reflété dans le déficit des comptes
courants, une entrée nette d'IDE peut aider à augmenter le taux
d'investissement dans le pays hôte. Cela contribuera à accroitre
le stock de capital productif et ainsi l'output produit. Ensuite, les gains
d'efficience des firmes acquises ou créées peuvent provenir de
deux sources : les économies d'échelle et la
réduction des facteurs d'inefficience. La réduction des facteurs
d'inefficience créent des gains de productivité qui prennent
naissance dans le transfert de bonnes pratiques aux firmes nouvellement
acquises, dans la forme d'un nouveau management, d'une nouvelle connaissance et
d'une nouvelle technologie. Enfin, les effets de
« spillovers » apparaissent quand la connaissance et la
technologie de l'investisseur étranger qu'il transfère à
la firme acquise débordent à l'environnement économique
local. Cela se passe notamment lorsque la firme vend des biens
intermédiaires aux firmes locales.
Nous ajoutons brièvement quelques études
empiriques sur la relation IDE - croissance économique. Ewe-Ghee Lim
(2001) estime que bien qu'il n'y ait pas de consensus sur la relation entre IDE
et croissance économique, il y a une opinion croissante ces
dernières années selon laquelle les IDE sont positivement
reliés à la croissance économique. Ronald Findlay (1978)
postulait que les IDE augmentaient les taux de progrès technologiques
dans le pays hôte et donc la croissance à travers un effet de
contagion (ou diffusion technologique) issu de la technologie avancée et
des pratiques managériales des firmes étrangères. La
création et la diffusion des nouvelles technologies constituait, pour
lui, le déterminant major de la croissance économique. Cet effet
de contagion, caractérisé par les externalités positives,
pouvait conduire à améliorer la productivité et
l'efficience des firmes locales. Zhang (2001) montre, dans une procédure
en étape réalisée en Amérique et en Asie, que les
IDE tendent à promouvoir la croissance économique en Asie de
l'Est plutôt qu'en Amérique Latine. Toujours selon Zhang (2001),
l'impact des IDE dans l'économie d'accueil est spécifique au pays
mais les IDE tendent à plus promouvoir la croissance économique
quand les pays hôtes adoptent un régime de libéralisation
des échanges, améliorent l'éducation et donc le capital
humain, encouragent les IDE verticaux, et maintiennent la stabilité
macroéconomique. Borensztein, Gregorio et Lee (1997) ont testé
l'effet des IDE sur la croissance économique en utilisant les flux d'IDE
des pays industrialisés dans 69 pays en développement au cours
des deux décennies passées. Ils ont trouvé que les IDE
contribuent à la croissance économique seulement quand une
capacité d'absorption suffisante des technologies avancées est
disponible dans l'économie du pays hôte.
I.3 INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS : DEFINITION ET REFLEXIONS THEORIQUES
L'Organisation pour la Coopération Economique et le
Développement (2008) intègre dans les IDE les fonds
d'investissement, les bénéfices réinvestis (les
bénéfices non distribués comme dividendes et les
bénéfices des branches non remis à l'investisseur direct),
et les opérations de dette au sein de la compagnie (emprunts et
prêts des fonds, dette de sécurité, crédit de
commerce, entre la maison mère et les filiales ou entre les filiales
elles-mêmes). Selon le rapport World Investment Rapport
(2009), les IDE sont les flux nets d'investissements entrainant une relation
à long terme et à travers lesquels une entité
résidente dans une économie (investisseur direct étranger
ou entreprise mère) obtient un intérêt et un contrôle
durable dans une entreprise résidente dans une économie autre que
celle de l'investisseur (filiale étrangère ou entreprise de
l'investisseur direct étranger). Cela implique que l'investisseur exerce
une influence significative dans la gestion de l'entreprise résidente
dans l'autre économie. Les flux nets d'IDE se réfèrent
ainsi aux entrées nettes des sorties, où les IDE se
réfèrent aux investissements pour lesquels les firmes
multinationales détiennent au moins 10% des actions (FMI) avec droit de
vote dans l'entreprise locale. Matthias Muse et Carsten Hefeker (2007), tout en
soulignant que ce seuil de 10% est quelque peu arbitraire, affirment que cette
définition des IDE couvre seulement une part des ressources investis par
les multinationales, puisque selon ces auteurs une part de l'investissement de
l'entreprise peut être financée par la dette ou par le capital qui
a augmenté sur le marché local. Ainsi les variables IDE
minimisent les activités des firmes multinationales à
l'étranger. Ces mêmes auteurs signalent cependant que si ce biais
potentiel est uniforme pour tous les pays et au dans le temps, les
résultats ne devraient pas changer en ce qui concerne le signe et les
niveaux de signification des coefficients estimés.
Alsan, Bloom et Canning (2006) distinguent deux (2) objectifs
stratégiques qui incitent les firmes à investir à
l'étranger plutôt que d'exporter ou de vendre leur licence :
soit elles veulent capter le marché localisé soit elles veulent
minimiser leur coût de production. En effet, selon ces auteurs, elles
peuvent chercher à mieux servir le marché local, et ainsi en
produisant localement elles évitent les coûts de transport, les
barrières au commerce, les retards dans la production et cela permet une
circulation rapide de l'information. Ces auteurs qualifient cette
stratégie de « market-seeking » ou d'investissement
direct étranger horizontal. L'autre stratégie consiste à
produire pour un marché plus global mais en sélectionnant la
destination qui minimise les coûts de production, à travers de
faibles coûts d'inputs. Shatz et Venables (2000) parlent d'«
export-oriented » ou d'investissement direct étranger
vertical. Pour Alsan et al (2006), la production locale permet à une
firme d'éviter les coûts de transport, les taxes liées
à l'importation, mais cela est seulement attractif quand le
marché domestique est suffisament large pour couvrir les coûts
fixes liés au démarrage de la production et tous les autres
coûts liés à la spécificité du pays
hôte. Lahiri S. (2009) affirme que les IDE verticaux peuvent prendre 2
formes distinctes : " backward vertical" autrement dit IDE verticaux en
amont et "forward vertical" autrement dit IDE verticaux en aval. Il donne
à cet effet l'illustration des IDE horizontaux et
verticaux ci-contre: l'ouverture d'une usine Toyota (firme japonaise) aux
Etats-Unis est un IDE horizontal; lorsque TOYOTA ouvre une filiale en Chine
pour produire une partie de son matériel qui sera ensuite utilisé
dans l'assemblage finale au Japon, on parle d'IDE "backward vertical" ;
enfin lorsque TOYOTA ouvre une direction à Hawaii pour vendre ses
voitures produites en Chine et assemblées au Japon, on parle d'IDE
"forward vertical".
Dunning (1980, 1993,2000) offre une conceptualisation sur les
déterminants des IDE qu'il appelle le « Paradigme
Eclectique » ou « Paradigme OLI ». Ce paradigme est
basé sur les avantages basés sur la propriété,
l'emplacement et les incitations internationales :
"Ownership avantages": les avantages de la
propriété concernent les avantages concurrentiels (Porter, 1980
et Meyer, 1998)4(*)
spécifiques à la firme qu'elle peut posséder. Ces
avantages de la propriété sont créés à
travers l'expérience internationale d'une firme, sa taille, sa
capacité à différencier ses produits ou ses services, la
flexibilité de ses produits ou de ses services, l'intensité du
service et l'intensité de la technologie de son offre (Dunning, 1993).
Dunning (1996) retient comme exemples la mise sur le marché par une
firme d'un produit unique qui ne peut pas être facilement copié
par les concurrents ou d'une firme qui a assez de moyens financiers et
d'expérience pour pénétrer un marché difficile
d'accès.
"Locational advantages": Dunning (1996) retient comme mesures
des avantages de la localisation la possibilité de coûts de
production faibles, la demande effective et la demande potentielle, les
différences ou les similitudes dans la culture, les politiques
économique, judiciaire, politique et commerciale. Meyer (1998) rajoute
la proximité au marché.
"Internalization incentives" : les incitations
internationales peuvent faire qu'il soit plus efficient pour la firme
multinationale d'utiliser ses avantages concurrentiels pour vendre ses produits
à l'international plutôt que sur le marché local (Meyer,
1998). Williamson (1981) réfère ses coûts à des
coûts de transaction.
I.4 RISQUE
POLITIQUE :
I.4.1 Definitions
Le risque politique émane de l'incertitude sur les
revenus potentiels, qui peut aider ou freiner les intérêts du
business, ou s'avérer être meilleure ou pire qu'attendu (Alon
& Herbert, 2009). Les changements dans la politique du gouvernement et/ou
des institutions politiques ou même de la société dans son
ensemble peuvent donc affecter le comportement des firmes multinationales. Pour
Busse & Hefeker (2007), ces changements de politique affectent la prime de
risque incorporée dans un projet d'investissement et, par
conséquent la décision de location des multinationales à
l'étranger. Desbordes R. (2010) associe le risque politique à
l'instabilité du gouvernement, la corruption publique, la faible
protection des droits de propriété et le
déséquilibre économique, et selon lui le risque politique
dissuade les investissements directs étrangers car il accroit
conjointement les coûts de la pratique des affaires et l'incertitude.
Charles Pahud de Mortanges & Vivian Allers (1996) appréhendent le
risque politique dans les quatre éléments suivants :
ü Discontinuités: changements drastiques dans
l'environnement du business
ü Incertitude: changements qui sont difficiles à
anticiper
ü Forces politiques: gouvernement et autres corps
politiques
ü Impact sur le business : impact possible sur les
profits ou d'autres objectifs des firmes.
Selon Charles Pahud de Mortanges & Vivian Allers (1996)
les directions des firmes qui connaissent la valeur de l'analyse du risque
politique choisissent entre les trois méthodes de
prévision suivantes pour évaluer le risque
politique :
ü Les méthodes qualitatives non
structurées : elles comprennent d'une part les jugements et
intuitions des managers et d'autre part les opinions d'experts. Comme exemple
de méthode basée sur les jugements et intuitions des managers,
ces auteurs citent l'approche « grand tour ». Cette
approche consiste en une investigation des investisseurs étrangers
(recherche préliminaire) dans le pays hôte avant l'implantation
future de leur entreprise. La technique d'opinions d'experts consiste, quant
à elle, à recueillir « les conseils des investisseurs
étrangers et des membres du gouvernement local, des universitaires,
d'anciennes personnalités politiques, d'éducateurs
expérimentés et de journalistes » (de Mortanges &
Allers, 1996)5(*).
ü Les méthodes qualitatives
structurées : nous avons la technique DELPHI, les checklists
standardisés, l'approche par scénarios.
ü Les méthodes quantitatives : pour
de Mortanges & Allers, les méthodes quantitatives sont
développés dans le but de réduire les biais de
subjectivité des méthodes qualitatives. Ils permettent
d'améliorer l'objectivité et la précision de l'analyse.
Ils distinguent : les analyses des consultants du risque politique, les
méthodes spécifiques aux compagnies. Schollhammer (1978) in de
Mortanges & Allersn (1996) a développé un modèle
quantitative qui utilise les mesures de certains facteurs causals pour
prévoir les changements politiques6(*). Cependant, un inconvénient des méthodes
quantitatives n'est pas la méthodologie mais plutôt les
données appliquées à l'analyse (Yasumuro, 1984 in de
Mortanges & Allersn, 1996). En effet, il dénonce l'obsolescence des
données qui déforme les perspectives de l'exécutif.
C'est pourquoi Mortanges & Allersn (1996)
préfèrent une combinaison des méthodes quantitatives et
qualitatives. Dans cette perspective, les intuitions des dirigeants sont
combinés avec les programmes statistiques.
A côté de ces méthodes, on a les
"Compagny-specific Methods" et les "political risk consultants". Les
Compagny-specific Methods sont des modèles d'évaluation de
l'impact potentiel du risque politique sur un projet, réalisés
par les firmes elles-mêmes. La compagnie pétrolière Shell a
développé le système ASPRO-SPAIR (Robock and Simmonds,
1983 in Mortanges & Allersn, 1996). Néanmoins, un désavantage
majeur de cette méthode est qu'elle est très coûteuse et
elle serait la plus appropriée pour les grandes multinationales. Les
entreprises peuvent aussi faire appel, alternativement, à des
consultants externes pour évaluer le risque politique. Mortanges &
Allersn (1996) retiennent les plus populaires : Business International's
(BI) Country Assessment Services, Frost and Sullivan's Political Country
Reports (PRCR), le Political Risk Services (PSR) et Economist Intelligence
Unit.7(*)BERI
Robock (1971) in Desbordes (2010) a été le
premier à reconnaitre que le risque politique est séparable en
deux composantes : le risque macro-politique étant le risque du
pays tout entier affectant tout ou la plupart des firmes dans le pays
hôte, et le risque micro-politique spécifique aux firmes et
affectant une seule firme ou un groupe précis de firmes ou
d'activités de business. C'est pourquoi Robock's (1971) in Desbordes
(2010) estime que le risque politique n'est pas plus macro que micro comme
« les changements environnementaux sont prévus affecter des
secteurs précis des activités de business ou des entreprises
étrangères spécifiques ». Desbordes (2010)
stipule que la caractéristique évidente différenciant les
investisseurs étrangers est leur nationalité, laquelle les
associe à des actions politiques de leur pays d'origine. (Cuervo-Cazurra
et al., 2007 et Nigh, 1985 ; in Desbordes (2010)) soutiennent que comme
les investisseurs sont fréquemment perçus comme les
représentants informels de leur pays, ils peuvent être la cible
d'actions de représailles à un risque diplomatique qui aurait eu
lieu.
L'impact significativement négatif du risque politique
sur les investissements directs étrangers trouvé dans un grand
nombre de papiers est expliqué aussi bien par l'incertitude qu'il
crée sur les bénéfices futurs que par les coûts
directs qu'il génère (Wei, 1997).
I.4.2 Approche macro-politique
du risque politique
Alon & Martin (1998) ont développé un
modèle d'évaluation du risque macro-politique dans une approche
qualitative structurée dans la situation des investissements directs
étrangers. Selon eux, les risques macro-politiques
« représentent la portion systématique de l'analyse qui
peut être généralisée à toutes les
industries. Nous utilisons donc leur modèle pour appréhender le
risque politique dans les pays hôte. Leur modèle contribue
à l'évaluation des modèles de risque politique en
différentiant entre causes et symptômes du risque politique et en
se concentrant sur les facteurs internes et externes du risque politique (ou
les causes du risque politique), émanant de l'environnement
gouvernemental, social et économique.
Plutôt que d'analyser seulement les actions politiques
d'origine locale, le risque politique a aussi bien des sources externes
qu'internes (Haner, 1979 in Alon & Herbert, 2009). Pour Alon & Herbert
(2009), les facteurs externes naissent à l'extérieur du pays et
peuvent inclure les tentatives de conflits ou d'influences, ou les efforts de
coopération entre le pays hôte et les autres pays alors que les
sources internes prennent naissance dans le pays hôte et peuvent inclure
les actions ou politiques du gouvernement, les luttes farouches entre religieux
locaux ou factions sociales, ou les conditions économiques et
sociales.
(a) La dimension interne du risque macro-politique.
La dimension interne du risque macro-politique comprend :
les facteurs internes de risque macro-politique liés au gouvernement,
les facteurs internes de risque macro-politique liés à la
société , et les facteurs internes de risque macro-politique
liés à l'économie.
Ø Les facteurs internes de risque macro-politique
liés au gouvernement :
Le degré de répression de l'élite, le
degré d'élite illégitime, et la
probabilité d'un changement de régime sont les
trois facteurs de risque politique internes liés au gouvernement (Alon
et Martin, 1998). Les 2 premiers facteurs ont été définis
par Kennedy (1987) in Alon et Martin (1998) qui les enregistra dans
l'instabilité politique. Le degré de répression de
l'élite est le fait que le gouvernement utilise des sanctions ou des
forces contre ses propres citoyens. Le degré d'élite
illégitime est défini par rapport à la portion de la
population qui ne respecte pas le régime en place. La population accorde
peu de crédibilité au pouvoir dans un tel cas.
Ø Les facteurs internes de risque macro-politique
liés à la société :
Le degré de fragmentation, le conflit social
potentiel, et le sentiment de nationalisme, de xénophobie ou de
fondamentalisme sont les trois facteurs internes liés à la
société les plus importants (Alon et Martin, 1998). Le
degré de fragmentation se réfère à la
diversité sociale de la nation. Selon les auteurs, ça peut
être la diversité d'ethnie, de langue, de tribus, de territoires,
de classe sociale, de religion ou diverses combinaisons. Les auteurs
soutiennent que plusieurs Etats souffrent de cette fragmentation, à
savoir l'Inde, l'Israël, la République du Congo, l'Afrique du
Sud.
Ø Les facteurs internes de risque macro-politique
liés à l'économie :
Le taux de croissance du produit intérieur brut par
tête, la distribution du revenu, et la probabilité de
réalisation des objectifs économiques sont les trois
facteurs de risque politique internes liés à l'économie
retenus (Alon et Martin, 1998) . Les facteurs économiques internes
incluent une évaluation de l'économie du pays hôte et ils
mesurent le niveau de développement (de la Torre & Neckar, 1988).
Premièrement, le taux de croissance du PIB par tête explique la
croissance économique relative à la taille de la population.
C'est la mesure la plus facile du dard de vie dans un pays.
Deuxièmement, la distribution du revenu est liée au niveau du
développement et à la taille de la classe moyenne dans un pays.
Lorsqu'un pays se développe, la classe ouvrière
bénéficie de gains de productivité, conduisant à
une distribution plus équitable du revenu. Un haut niveau de revenu par
tête et une forte croissance économique ont un impact positif sur
le classement du risque pays (Cosset & Roy, 1991). Troisièmement, la
probabilité que les objectifs économiques soient atteints exprime
le lien entre les objectifs économiques attendus et la cohérence
de la politique menée pour atteindre ces objectifs là. En effet,
un pays peut mener des politiques qui ne soient pas cohérentes avec les
objectifs économiques attendus, bien que ces objectifs soient
désirables. Les auteurs prennent l'exemple d'un pays dont l'objectif
économique est la stabilité des prix, mais les difficultés
fiscales l'amène à se rabattre sur la banque centrale pour
battre de la monnaie.
(b) La dimension externe du risque macro-politique.
Parallèlement à la dimension interne, la
dimension externe du risque macro-politique comprend des facteurs externes
de risque macro-politique liés au gouvernement, des facteurs externes de
risque macro-politique liés à la société , et
des facteurs externes de risque macro-politique liés à
l'économie.
Ø Les facteurs externes de risque politique externes
liés au gouvernement :
Le risque politique est souvent d'origine externe (de la Torre
& Neckar, 1988). La probabilité de
violence politique, le degré d'implication du pays dans les
organisations internationales, et la possibilité de
régulation restrictives sur les investissements, le capital et les flux
commerciaux sont les facteurs de risque politique externes liés au
gouvernement (Alon et Martin, 1998). Tout d'abord, la probabilité de
violence politique nécessite une évaluation des conflits
potentiels futures comprenant entre autres la guerre, les conflits frontaliers,
les conflits régionaux et le terrorisme. Des conflits dans un pays
peuvent s'étendre à d'autres nations voisines qui accueillent les
réfugiés ou qui sont compatissantes avec le régime
évincé. Alon & Martin (1998) illustrent leur assertion par
l'exemple suivant : le régime évincé du pays
Zaïre (aujourd'hui République Démocratique du Congo)
continue de se battre contre le Congo, en ayant pour base arrière la
RDC. Ce qui génère des tensions entre les 2 pays. Ensuite, selon
le FMI et la Banque Mondiale, le degré d'implication d'un pays dans les
organisations internationales est une indication de l'aide potentielle que ce
pays pourrait recevoir en cas de crise. Enfin, l'attitude envers les affaires
des étrangers peut être un signal de risque politique et c'est le
résultat du climat idéologique, nationaliste, et la propension du
gouvernement à intervenir dans les marchés (Toyne & Walters,
1993 in Argawal & Feils 2007).
Ø Les facteurs externes de risque politique liés
à la société :
L'opinion publique mondiale, les pressions de
désinvestissement, et la diversité régionale et les
intérêts divergents sont les trois facteurs de risque
politique externes liés à la société (Alon et
Martin, 1998). L'exemple de pressions de désinvestissement pris par Alon
& Martin est le retrait des sociétés de l'Afrique du Sud au
moment de l'Apartheid, non pas à cause du danger dans ce pays mais
plutôt à cause des ordres donnés par les maisons
mères des multinationales. Les intérêts divergents et la
diversité régionale peuvent conduire au déclenchement
d'une guerre ou d'une instabilité politique générale. Les
auteurs précisent que les causes de risque politique externe à la
société sont souvent hors contrôle des gouvernements parce
qu'ils transcendent les limites nationales et même régionales.
Ø Les facteurs externes de risque politique liés
à l'économie :
La politique économique future sur les IDE, la
probabilité de difficultés de balance de paiement, et la
probabilité d'inconvertibilité et d'instabilité de la
monnaie sont les trois sources de risque politique externes liées
à l'économie (Alon et Martin, 1998). L'analyse du risque
politique doit être aussi dirigée dans une position
économique externe (de la Torre & Neckar, 1988). Les politiques
économiques d'une nation sur les IDE peuvent inclure les restrictions ou
limites à la propriété des étrangers, les
difficultés de faire du business dans le pays étranger, la
discrimination et les changements dans les obligations des droits de
propriété. Les changements dans la politique sur les IDE sont
souvent motivés par des raisons économiques plutôt que des
raisons politiques (Robock 1971; Juhl 1985). Les difficultés de la
balance des paiements peuvent être un signal annonçant que les
changements de la politique future pourraient affecter les paiements
internationaux. Les difficultés de la balance des paiements incluent le
compte courant, le compte de capital, les fluctuations des réserves.
Alon & Martin (1998) argumentent leur thèse en soutenant que les
déficits commerciaux peuvent conduire à la restriction sur les
rapatriements de fonds ou à des taxes car les pays cherchent à
avoir une monnaie forte.
I.4.3 Approche micro-politique
du risque politique
Selon Al Khattab, Anchor,& Davies (2007)8(*), l'évaluation du risque
micro-politique a été l'objet de très peu d'attention.
Cependant, Alon & Herbert (2009) soutiennent que « la rapide
évolution et l'émergence du risque micro-politique comme facteur
important dans le commerce international suggèrent le besoin d'une
opinion concise, utile pour les décideurs internationaux ».
Ces auteurs soulignent par ailleurs que le risque micro-politique n'est pas
indépendant du risque macro-politique puisqu'ils ont des composants
identiques dans l'environnement économique, social et gouvernemental.
Ainsi disent-ils les évaluations du risque micro-politique sont
utilisées pour augmenter ou ajuster les scores du risque macro-politique
qui est plus général. Selon Alon & Herbert (2009), le risque
micro-politique est donc « l'incertitude associée aux
résultats ou évènements provenant de processus politiques,
qui ont des conséquences spécifiques et potentiels pour la
firme........ . Ce processus politique peut être la conséquence de
résultats ou d'évènements qui émanent de facteurs
environnementaux internes ou externes au pays hôte, et qui affectent soit
positivement soit négativement les opérations des firmes, leurs
actions, leurs conditions financières. Notre analyse du
risque micro-politique se fera sur la base du modèle
élaboré par Alon & Herbert (2009), eux-mêmes
inspirés par le modèle de Simon (1982). Ils modélisent le
risque micro-politique en trois dimensions distinctes : les
éléments de la dimension interne, les éléments de
la dimension externe, et les éléments de la dimension
liées à la firme9(*).
(a) La dimension interne du risque
micro-politique.
La dimension interne du risque micro-politique se
subdivisent en 3 éléments : les facteurs économiques
internes du risque micro-politique, les facteurs sociaux internes du risque
micro-politique, et les facteurs gouvernementaux.
Les facteurs économiques internes : ce sont
les conditions de travail, la congruence avec les intérêts et
objectifs de l'économie hôte et la disponibilité d'autres
entreprises dans la même industrie. Pour de la Torre & Neckar
(1988), « si des offreurs alternatifs ne sont pas disponibles dans
une industrie importante, les pays sont dans le court terme moins enclin
à réguler l'industrie car leur pouvoir de négociation est
diminué ».
Les facteurs internes liés à la
société : selon Hofstede (1991) in Alon & Herbert
(2009), les facteurs internes du risque politique liés à la
société sont culturellement liés. Ce sont :
ü les écarts de pouvoir : pour Alon &
Herbert (2009) c'est une situation dans laquelle les membres d'une
société acceptent l'inégalité et développent
une structure hiérarchisée. Ainsi des pays avec de larges
écarts de pouvoir tendent à être autoritaires (e.g. East
Asia) ou ont des démocraties semblables à des dictatures.
ü le désir d'éviter l'incertitude :
c'est la situation de peuples avec une culture réfractaire à des
situations non structurées, pas claires et imprévisibles. Selon
Alon & Herbert (2009), les sociétés qui ont un important
désir d'éviter l'incertitude tendent à être
ethnocentriques, xénophobes, ont des extrémismes religieux et
acceptent probablement moins les idées étrangères.
ü le collectivisme (ou tribalisme) : dans les pays
tribalistes - contrairement aux pays individualistes - les individus sont
dirigés par les intérêts du groupe, ce qui peut entrainer
la corruption.
Les facteurs internes liés au gouvernement :
ü le nationalisme : cet élément peut
conduire à un sentiment négatif du gouvernement envers les
étrangers dans certains pays10(*).
ü le niveau de contrôle du gouvernement : plus
de contrôle du gouvernement expose la firme étrangère
à plus de risque. Le gouvernement peut préférer des firmes
locales ou bien des individus ou des firmes "connectés" au gouvernement
pour des raisons politiques ou économiques.
ü la congruence avec les objectifs du gouvernement.
ü la transparence et la corruption11(*).
(b) La dimension externe du risque micro-politique
La dimension externe du risque micro-politique se
subdivisent également en 3 éléments : les facteurs
économiques externes du risque micro-politique, les facteurs sociaux
externes du risque micro-politique, et les facteurs externes liés au
gouvernement.
Les facteurs économiques externes du risque
micro-politique comprennent :
ü le degré de dépendance de
l'économie : un pays hôte peut être dépendant
d'un autre pays, ce qui peut influencer son pouvoir de négociation. La
dépendance peut être liée à l'aide
étrangère, les transferts au PIB.
ü les politiques économiques du pays
hôte : un conflit entre le pays hôte et le pays d'origine des
firmes étrangères peut entrainer des représailles
dirigées contre les entreprises étrangères et ainsi
augmenter l'exposition au risque politique.
ü le déficit de la balance des paiements :
les déficits dans la base des paiements nécessitent souvent
d'être remédiés par les contrôles du commerce ou de
la monnaie, particulièrement sur les multinationales du pays
hôte.
Les facteurs externes liés à la
société sont :
ü l'opinion dans le pays hôte : la population
dans le pays hôte peut avoir une opinion négative sur une
compagnie notamment à cause des facteurs incluant le dumping
environnemental, les comportements non éthiques, les complots de pots de
vin ou de corruption.
ü les activistes internationaux : les activistes
ayant une ligne de conduite idéologique ou politique peuvent attaquer
les firmes (par exemple à travers des manifestations, des boycotts)
et/ou des pays (par exemple à travers les embargos, les actions de
régulation défavorable) pour leurs positions sur les droits de
l'homme, l'environnement, la globalisation, le travail des enfants, le
racisme.
ü le degré d'écart culturel : le
degré d'écart culturel entre le pays hôte et le pays
d'origine des firmes étrangères affecte le risque
politique.12(*)
Les facteurs externes liés au gouvernement sont
:
ü les relations diplomatiques (ou
économiques) : en cas de tensions entre le pays d'origine et le
pays hôte, la firme multinationale peut subir les conséquences qui
sont évidemment pas liées à sa performance dans le pays
hôte.
ü l'adhésion à des accords
bilatéraux ou multilatéraux : plus un pays signe des accords
bilatéraux ou multilatéraux (tels que les marchés communs,
les unions douanières...), plus les bénéfices sur
investissement sont élevés, ce qui conduit à
réduire le niveau du risque politique.
ü l'instabilité de la monnaie locale.
ü (c) Les éléments de la dimension
liée à la firme
La dimension liée à la firme se compose comme
suit :
ü La contribution de la firme à l'économie
locale : le transfert de technologie peut réduire les
hostilités dans le pays hôte notamment si la technologie peut
être diffusée dans l'économie locale à travers la
formation ou des actions importées. (Eden, Lenway, & Schuler,
2005)13(*). Selon Grosse
(1996) in Alon & Herbert (2009), une firme étrangère qui
investit plus, en créant plus d'emplois, est moins exposée au
risque politique, et les firmes ayant de hauts niveaux d'exportation sont moins
dépendants du pays hôte et peuvent ainsi l'aider à
améliorer sa balance des paiements et donc l'exposition au risque
politique.
ü Le pouvoir de négociation de la firme
relativement au gouvernement local : pour Grosse (1996), la
dépendance de la multinationale au marché local accroit le
pouvoir de négociation du pays hôte et décroit celui de la
firme, augmentant le niveau d'exposition au risque micro-politique.
ü la structure de la gouvernance : la structure
à travers laquelle la filiale est gouvernée peut avoir un impact
puissant sur les relations avec le pays hôte. Un objectif majeur du
gouvernement est soutenir son objectif de la balance des paiements. De ce fait,
les politiques financières des firmes qui sapent la balance des
paiements du pays hôte ne sont pas généralement vues de
manière positive, et peuvent ainsi encourager les restrictions
financières.
I.4.4 La gestion du risque
politique dans les pays en développement
Akoli K. J., Chrysostome E. et Sidibé H. (2005)
proposent « un modèle de gestion du risque pays liés
aux investissements directs étrangers dans les pays en
développement »14(*). Ce modèle se compose de quatre composantes
que ces auteurs appellent « stratégies de gestion de risque
pays »:
1. Coentreprises internationales comme stratégie de
gestion de risque pays.
Comme le soulignent Akoli & al. (2005), plusieurs
chercheurs (Smiley, 1983; Harrigan, 1985; Contractor & Lorange, 1988;
Tatoglu & Glaister, 1998; Demirbag & Mirza, 2000 ) ont
insisté sur les coentreprises internationales comme stratégies de
réduction de risque. Les coentreprises internationales sont
« un choix stratégique pour faire face aux changements du
marché » Porter & Fuller (1986) et Glaister & Buckley
(1996) in Akoli & al. (2005). Elles permettent donc aux investisseurs
étrangers de faire face aux menaces de leur environnement
d'opération. Les coentreprises internationales constituent un excellent
moyen de réduction du risque car elles permettent d'éviter
certaines pressions gouvernementales, permettent de partager les coûts,
d'obtenir une économie d'échelle, d'avoir accès aux
connaissances permettant de mieux faire face aux exigences de l'environnement
d'opération et de faciliter la diversification et la réduction de
la compétition (Boateng & Glaister, 1999) in Akoli & al. (2005).
Une partie des investissements de la coentreprise internationale appartiennent
à des investisseurs nationaux si bien qu'il est difficile aux pouvoirs
publics de nuire aux intérêts des investisseurs étrangers
sans nuire aux intérêts des investisseurs nationaux. Cette image
nationale lui permet également de réduire le niveau de risques
courus en cas d'émeutes et de révoltes populaires. Akoli &
al. (2005) prennent comme exemple le cas des évènements de 2004
en Côte d'Ivoire où les entreprises saccagées auraient
épargnées si elles étaient en copropriété
active avec des investisseurs nationaux. Ils indiquent cependant que la
coentreprise ne doit être perçue que comme une solution partielle
au risque pays car elle n'apparaît pas comme une solution efficace pour
prévenir les risques d'attentats terroristes qui semblent pourtant
devenir de plus en plus une composante importante sinon majeure du risque pays,
en particulier dans certains endroits du monde.
2. Assurances et garanties comme stratégie de
gestion de risque pays.
L'assurance et les garanties permettent de transférer
les risques potentiels à d'autres organisations telles que les assureurs
de créd 9its, mais aussi à certaines institutions internationales
dont la vocation est entre autres de faciliter les échanges
internationaux et le développement en fournissant une assistance
à la gestion des risques (Akoli & al., 2005). L'un des plus grands
assureurs du risque politique est l'Agence Multilatérale de garantie des
investissements de la Banque Mondiale (MIGA)15(*). Un autre assureur majeur du risque politique est la
U.S. Government's Overseas Private Investment Corporation (OPIC). Selon Jensen
() les entreprises d'assurance catégorisent le risque politique en trois
éléments : guerre et violence politique,
expropriation/rupture de contrat, et transferts de
risque/inconvertibilité16(*). Jensen attribue deux avantages distincts au risque
politique : premièrement, les données d'assurance du risque
politique permettent d'isoler les autres éléments des
stratégies politiques des firmes ; deuxièmement la
couverture d'assurance politique est payé pour des risques politiques
spécifiques (violence, expropriation, transfert de risque). Il ajoute
par ailleurs que malheureusement l'assurance du risque ne couvre pas tous les
types de risque politique, et en plus cette couverture est très
chère. Il revient aux entreprises qui investissent à
l'étranger d'apprécier les risques auxquels ils s'exposent, puis
ensuite de souscrire à une police qui leur offre une couverture efficace
(Benmansour & Vadcar, 1995 in Akoli & al., 2005).
3. Politique d'éthique comme stratégie de
gestion de risque pays.
L'entreprise doit mettre l'accent sur une plus grande
responsabilité sociale c'est-à-dire sa contribution au
bien-être de la communauté (Akoli & al., 2005). Cette
contribution peut prendre la forme de nouveaux emplois créés, de
soutien à la construction d'infrastructures ou à la
réalisation de projet de développement à caractère
communautaire, de création d'école, de réalisation de
projets d'adduction d'eau potable, d'appui aux regroupements économiques
et sociaux, d'adhésion à des projets de protection de
l'environnement... . Plus l'investisseur étranger contribuera au
bien-être des citoyens du pays d'accueil, plus le risque pays auquel il
s'expose sera faible (Marois, 1990, Benmansour & Vadcar, 1995; Iankova
& Katz, 2003) in Akoli & al. (2005).
4. Couverture de change comme stratégie de gestion
de risque pays.
La couverture de risque de change consiste à
réduire ou à annuler le risque lié à la position de
change de l'entreprise en utilisant des techniques internes ou en
transférant le risque à des organismes externes (banques et
assurances) Akoli & al. (2005)17(*). En résumé, la couverture de change
peut permettre une réduction de risque de change lié aux
investissements directs étrangers.
I.4.5 modeles theoriques des
investissements de la firme
(a) Modèle de Biswas R.
(2002)
La théorie néoclassique traditionnelle de la
firme postule la maximisation du profit de la firme comme son objectif final,
avec investissement, travail, et d'autres facteurs de production comme les
variables de décision majeures (Biswas R., 2002). Cet auteur
développa un modèle théorique des investissements de la
firme sur la base de la théorie néoclassique traditionnelle.
Après avoir établi le programme néoclassique de
maximisation du profit de la firme avec les facteurs traditionnels,
l'auteur étend le modèle en incorporant les facteurs non
traditionnels18(*).
Son objectif principal a été d'introduire les variables
politiques dans le programme de maximisation du profit de la firme et d'en
capturer les effets sur le profit de celle-ci19(*). Il utilisa deux moyens pour capturer les effets de
la variable politique : soit le changement dans une variable politique
représenté par le changement dans une seule variable, telle que
le taux de taxe, à l'intérieur d'une seule expression pour les
profits de la firme, soit le changement dans une variable politique qui signale
le changement d'une fonction de profit à une autre, probablement
causé par les effets multi-périodes. Son analyse aboutit à
deux résultats. Le 1er résultat est la situation
simple et extrême dans laquelle l'entreprise dépose son bilan et
réalise des pertes. Le 2nd cas est la situation
où l'entreprise réalise des pertes mais ne ferme pas. Dans un tel
cas, la firme continue son plan d'investissement optimal pendant la phase
d'interruption des opérations de production. Selon l'auteur, comme il
n'est habituellement pas possible pour une firme de savoir, ex-anté, et
avec une certitude absolue qu'un évènement aura lieu et
engendrera une interruption des opérations de la production normale
à une période particulière, on a besoin de la
probabilité d'occurrence de chaque état (ce sont l'interruption
des opérations normales de production et la non interruption de ces
opérations. Il aboutit aux résultats suivants : (a) le
profit espéré d'une filiale étrangère à une
date donnée est la somme des profits espérés aux deux
différents états du monde pondérés par leur
probabilité respectives ; (b) étant donné que les
deux états du monde contiennent des termes identiques pour les
coûts liés aux investissements et les coûts fixes,
l'entreprise intègre la possibilité d'interruption
périodique de sa production dans sa fonction des profits
espérées.
(b) Modèle de Boujedra F. (2007)
Boujedra F. (2007) a proposé une analyse
théorique de la prise en compte du risque pays dans le choix
d'implantation des IDE. Son étude met en évidence deux modes
alternatifs de pénétration des marchés étrangers,
la firme exporte ou produit directement à l'étranger. Cet
arbitrage ne dépend pas seulement des coûts à
l'échange et des coûts de production, mais aussi du risque que
présente le marché étranger.
Boujedra traita d'une part le cas où le risque est
considéré comme une variable certaine. Dans son modèle,
l'IDE et les exportations sont substituables et non complémentaires en
présence du risque pays. Plus l'incertitude devient
élevée, plus la propension à l'investissement
diminue20(*). Dans un tel
cas, « l'investisseme nt est possible que si et seulement si les
bénéfices excèdent les dépenses d'investissement
d'une certaine quantité positive » (McDonald et Siegel, 1986
in Boujedra (2007). Ainsi les investisseurs pourraient investir même dans
un environnement risqué.
D'autre part, il développa une approche intertemporelle
dans laquelle le risque est traité comme une variable incertaine. Dans
un tel cas (cas qu'il considère d'ailleurs comme le plus probable,
à l'instar de Biswas (2002)), la firme reporte à travers le temps
la décision de délocalisation surtout si les perspectives de long
terme sont attractives. L'entreprise observe donc le marché de
près afin d'acquérir de l'information nécessaire pour
s'implanter. Les résultats de son explication théorique
suggèrent ainsi qu'il existe un effet seuil reflétant le niveau
d'information (le seuil de rentabilité) que devrait acquérir la
firme pour investir. Son modèle théorique traduit ainsi la
condition d'investissement. L'instabilité du climat d'affaires (le
risque pays) détermine alors celle des flux d'IDE en direction des pays
en développement.
CHAPITRE II. ANALYSE
EMPIRIQUE DE L'impact du risque politique sur les investissements directs
etrangers en Afrique subsaharienne
II.1 Etats des lieux ET
CONTRAINTES SUR LES investissements directs etrangers en Afrique
subsaharienne
II.1.1 etat des lieux des
investissements etrangers en Afrique subsaharienne
Les flux nets entrants d'IDE en Afrique subsaharienne sont
très faibles relativement à l'ensemble des économies
développées ou même à l'ensemble des
économies en développement depuis les années 1970 (figure
1 ci-dessous).
Figure 1. Flux entrants d'investissements directs
étrangers en millions de dollars US aux prix courants, 1970-2008.
Source : UNCTAD FDI Statistics et calculs de
l'auteur.
On remarque néanmoins une augmentation de ces flux en
direction des pays d'Afrique subsaharienne (figure 2). Leur progression a quand
même été relativement constante pendant les 20
premières années. Cependant, à partir des années
1990, on a constaté une véritable progression des IDE en Afrique
Subsaharienne allant de 1658 millions de dollars US en 1990 à 50681
millions de dollars US soit une progression de 2956%, pour ensuite connaitre
une légère baisse tombant à 43313 millions de dollars US.
Leur progression est similaire à celle des pays en développement
comme l'ont évoqué Busse & Hefeker (2007). La part des IDE
dans le PIB des pays d'Afrique subsaharienne a globalement connu la même
évolution mais il est important de signaler que cette part reste
cependant très faible (moins d'1% pendant ces 4 dernières
années).
Figure 2. Investissements directs étrangers en
Afrique Subsaharienne, 1984-2009. Source : UNCTAD FDI Statistics
Online
Comme le souligne le rapport WIR (2008), les entrées
d'IDE en Afrique sont géographiquement concentrées. Les 10 pays
d'accueil les mieux classés en 2006 et 2007 détiennent plus de
82% des flux d'IDE entrants. Dans l'ordre croissant, on a le Nigéria,
l'Egypte, l'Afrique du Sud, le Maroc, la Lybie, le Soudan, la Guinée
Equatoriale, l'Algérie, la Tunisie et Madagascar. En termes de flux
moyens nets d'entrées d'IDE depuis l'année 2000, le
Nigéria reste leader avec 16% des stocks. Pendant la décennie
2000, l'Afrique du Nord a attiré le plus grand nombre de flux nets
d'entrées d'IDE, tandis que l'Afrique Orientale est celle qui en a
enregistré le moins (Figure 3). En plus l'Afrique Orientale est la
région qui a enregistré les niveaux de flux d'IDE les plus bas au
cours de ces 4 dernières décennies passées.
Figure 3. Flux d'IDE moyens nets entrants dans les
régions d'Afrique, en millions de dollars. Source : UNCTAD FDI
Statistics On-line et calcul de l'auteur
Bien que la part des flux d'IDE en Afrique soit en constante
augmentation, elle reste encore très inférieure à celle de
l'Asie qui domine les flux d'IDE dans les régions en
développement (figure 4). Selon le rapport sur l'investissement dans le
monde (2006), la majeure partie des flux d'IDE en Afrique est allée dans
les services mais la plus forte hausse de l'IDE s'est produite dans le secteur
des ressources naturelles, surtout le pétrole et le gaz. Par contre, le
rapport note que le faible niveau de qualification, la fragmentation des
marchés et le manque de diversification a inhibé les flux d'IDE
dans le secteur manufacturier. Ce rapport montre également que les IDE
en provenance de la Chine et des autres pays asiatiques ont augmenté ces
dernières années. L'Inde et la Malaisie sont les plus gros
investisseurs en Afrique sur la période 1990-2004. L'Afrique du Sud est
le pays d'Afrique Subsaharienne qui a enregistré la plus grande part des
flux entrants d'IDE en 2006.
Selon le WIR (2006), la majeure partie des flux d'IDE en
Afrique est allée dans les services mais la plus forte hausse de l'IDE
s'est produite dans le secteur des ressources naturelles, surtout le
pétrole et le gaz. Par contre, le rapport note que le faible niveau de
qualification, la fragmentation des marchés et le manque de
diversification a inhibé les flux d'IDE dans le secteur manufacturier.
Ce rapport montre aussi que les IDE en provenance de la Chine et des autres
pays asiatiques ont augmenté ces dernières années. L'Inde
et la Malaisie sont les plus gros investisseurs en Afrique sur la
période 1990-2004. L'Afrique du Sud a enregistré la plus grande
part des flux entrants d'IDE en 2006.
Le rapport WIR (2008) souligne qu'en dépit des niveaux
élevés d'entrées d'IDE dans la région, la part de
l'Afrique reste à 3%. Les USA et l'Europe sont les premiers
investisseurs dans la région, suivent investisseurs africains en
particulier l'Afrique du Sud. Le rapport souligne que les pays africains ont
donc fait beaucoup d'efforts ces dernières années pour
améliorer le climat d'investissement. A titre d'illustration, 10 pays
africains ont introduit en 2007 de nouvelles mesures visant à rendre
leurs structures de régulation plus favorable aux IDE. Le Soudan, par
exemple, permet désormais aux investisseurs étrangers de
détenir 100% du capital dans leurs entreprises.
Comme le souligne le rapport WIR (2008), les entrées
d'IDE en Afrique sont géographiquement concentrées. Les 10 pays
d'accueil les mieux classés en 2006 et 2007 détiennent plus de
82% des flux d'IDE entrants. Dans l'ordre croissant, on a le Nigéria,
l'Egypte, l'Afrique du Sud, le Maroc, la Lybie, le Soudan, la Guinée
Equatoriale, l'Algérie, la Tunisie et Madagascar. En termes de flux
moyens nets d'entrées d'IDE depuis l'année 2000, le
Nigéria reste leader avec 16% des stocks. Pendant la décennie
2000, l'Afrique du Nord a attiré le plus grand nombre de flux nets
d'entrées d'IDE, tandis que l'Afrique Orientale est celle qui en a
enregistré le moins (Figure ). En plus l'Afrique Orientale est la
région qui a enregistré les niveaux de flux d'IDE les plus bas au
cours de ces 4 dernières décennies passées.
Figure 4. Graphique des flux moyens nets d'entrées d'IDE
en Afrique Subsaharienne et dans les régions en développement.
Source. UNCTAD FDI Statistics On-line et calculs de
l'auteur.
II.1.2 Contraintes sur les ide
en Afrique subsaharienne
Asiedu (2006) décrit les contraintes sur les IDE en
Afrique subsaharienne obtenues à partir d'enquêtes. Nous retenons
les résultats des enquêtes suivantes : World Business
Environnement (WBE) Survey, World Development Report (WDR) Survey et World
Investment Report (WIR) Survey.
L'enquête du WDR a été également
conduite par la Banque mondiale en 1996/1997. Sur les 3600 firmes couvertes
dans 69 pays, l'Afrique Subsaharienne comptait 540 firmes
étrangères dans 22 pays. L'enquête du WBE a
été conduite également par la Banque Mondiale en
1999/2000. Sur les 10.000 firmes couvertes dans 80 pays, l'Afrique
Subsaharienne comptait 413 firmes étrangères dans 16 pays. Dans
les 2 enquêtes, la question posée était de
savoir :"quel facteur contraignait la pratique du business dans le
pays ?". L'enquête du WIR a été réalisée
par la CNUCED en 1999/2000. Elle couvrait 63 multinationales issus du
classement des 10 meilleures multinationales de la CNUCED. Il a
été demandé aux enquêtés de citer les
facteurs qui déterminent les IDE en SSA.
TABLEAU 1.
Contraintes sur les IDE en Afrique subsaharienne :
classement moyen pour chaque facteur contraignant
WBE (1=pas contraignant. 4=très contraignant)
|
|
WDR (1=pas contraignant. 6=très contraignant)
|
|
Corruption
|
2.80
|
Taxes et régulations
|
4.50
|
Faible niveau des infrastructures
|
2.75
|
Corruption
|
4.47
|
Crime de rue
|
2.70
|
Faible infrastructure
|
4.28
|
Inflation
|
2.67
|
Crime
|
4.25
|
Financement
|
2.64
|
Inflation
|
4.11
|
Crime organisé
|
2.57
|
Manque d'accès aux finances
|
3.95
|
Instabilité politique
|
2.43
|
Incertitude politique
|
3.88
|
Taxes et régulations
|
2.24
|
Coûts incertains
|
3.75
|
Taux de change
|
2.15
|
Régulation du commerce extérieur
|
3.64
|
TABLEAU 2.
Contraintes sur les IDE en Afrique subsaharienne: pourcentage
des firmes identifiant le facteur comme très contraignant
Enquête WIR
|
|
Corruption
|
49
|
Accès limité au marché international
|
38
|
Perspectives politiques et économiques
|
28
|
Coûts de la pratique du business
|
28
|
Accès limité aux finances
|
28
|
Faible niveau d'infrastructure
|
27
|
Régulation des taxes
|
24
|
Main d'oeuvre qualifiée
|
23
|
Structure de régulation des IDE
|
21
|
Les résultats de ces trois enquêtes montrent que
la corruption est le facteur quasiment le plus contraignant en Afrique
subsaharienne. Le crime, les taxes et régulations, les facteurs
politiques et économiques (instabilité politique, incertitude sur
la politique du pays hôte, perspectives politiques et
économiques), le faible niveau d'infrastructures, les contraintes de
financement dissuadent les IDE en Afrique subsaharienne.
II.2 REVUE DE
LITTERATURE
Un grand nombre d'auteurs se sont intéressés aux
déterminants des investissements directs étrangers. Notre
littérature sera subdivisée en deux parties : d'une part,
nous nous focaliserons sur l'impact du "risque politique"21(*) sur les IDE et d'autre part
nous donnerons une revue des autres déterminants des IDE existants dans
la littérature empirique.
II.2.1 Etudes empiriques sur la
relation ide - risque politique
Les principaux résultats des études en coupes
transversales ont souligné l'importance de la structure institutionnelle
du pays d'accueil pour la réception des flux d'investissements
privés dans un pays (Del Bo Chiara, 2009). Lee & Manfield (1996)
trouvaient une relation positive entre IDE et protection des droits de
propriété intellectuelle alors que Brunetti & Weder (1998)
ont trouvé une relation négative entre incertitude
institutionnelle et investissement privé. Loree & Guisinger (1996)
trouve que le risque politique a un impact négatif sur les
investissements directs étrangers en 1982 mais pas d'effet en 1977. Wei
(2000) montre que la corruption a un impact négatif sur les IDE.
Comme l'ont souligné Busse et Hefeker (2007), les
études en coupes transversales permettent de montrer les influences des
variables politiques entre les pays mais pas au cours du temps. Ainsi, les
résultats de telles études peuvent ne pas s'appliquer à
des changements pertinents dans les variables politiques au cours du temps.
Depuis la fin des années 1990, d'autres études ont
suppléées les études en coupes transversales en ajoutant
les estimations en séries temporelles.
Jun & Singh (1996) régressa un indicateur
agrégé de risque politique basé (sur des sous-
composantes) sur la valeur des IDE. Il trouva, sur un échantillon de 31
pays en développement que l'indice de risque politique est
statistiquement significatif et le coefficient implique que les pays avec de
hauts niveaux de risque politique attirent moins d'IDE. Gastanaga et al. (1998)
ont examiné le lien entre différentes variables politiques et
investissements directs étrangers. Ils ont trouvé que de faibles
niveaux de corruption, de risque de nationalisation et une meilleure
application des contrats sont associés à de hauts niveaux d'IDE.
Ils soulignent cependant que leurs résultats ne doivent être
généralisés à cause de la petitesse de leur
échantillon (22 pays). Henisz (2000) a montré que les
multinationales font face une augmentation de la menace d'expropriation quand
le risque politique s'accroit. Cependant, l'auteur souligne que le degré
du risque dépend de l'interaction stratégique que la
multinationale pourrait avoir avec des entreprises nationales ayant des
relations comparatives avantageuses avec le gouvernement hôte. Jaspersen
et al (2000) et Fernandez-Arias (2000) ne trouvent pas de relation
entre flux IDE et croissance économique alors que Shneider and Fry
(1985) trouvaient une relation inverse entre les flux d'IDE et le risque
politique22(*). Globerman
S. & Shapiro D. (2002) trouvent, sur un échantillon de pays
développés et en développement pendant la période
1995-1997, que les infrastructures de gouvernance sont un important
déterminant des IDE entrants et sortants, bien que l'effet
retardé est seulement significatif pour les pays
développés et de grandes tailles. Leurs résultats montrent
que les investissements dans les infrastructures de gouvernance n'attirent pas
seulement le capital, mais aussi ils créent aussi les conditions sous
lesquelles les firmes multinationales d'un pays émergent et investissent
à l'étranger. Ils ont utilisés les indicateurs de
gouvernance de Kaufmann et al. (1999 a, b). Asiedu (2002) fit une étude
pour voir si les facteurs qui affectent les IDE dans les pays en
développement affectent les IDE en Afrique Subsaharienne
différemment. Elle trouva que les bénéfices
élevés des investissements et de meilleurs infrastructures ont un
impact positif sur les flux nets d'IDE dans les PED hors SSA, mais n'ont pas
d'impact sur les flux nets d'IDE en SSA. Elle utilisa pour sa variable du
risque politique le nombre moyen d'assassinats et de
révolutions23(*)
qui représenta l'instabilité politique. Par contre, elle trouva
une relation non significative entre l'instabilité politique et les IDE
en Afrique Subsaharienne. La corruption peut avoir un impact positif sur les
flux nets d'entrée d'IDE dans les pays. Egger & Winner (2005)
trouvent une relation positive claire entre la corruption et les IDE, sur un
panel de 73 pays développés et moins développés au
cours de la période 1995-1999. Ils ont montré que la corruption
peut être bénéfique La relation positive entre IDE et
corruption montre que les fonctionnaires et officiels du gouvernement utilisent
les contrôles administratifs et la discrétion bureaucratique pour
tirer partie des profits des investisseurs étrangers. Busse &
Hefeker (2007) ont analysé la relation risque
politique-institutions-investissements directs étrangers. Ils trouvent
que la stabilité du gouvernement, les conflits internes et externes, la
loi et l'ordre, les tensions ethniques, la qualité bureaucratique, et
à un moindre degré la corruption et la responsabilité
démocratique sont les déterminants les plus importants des flux
d'IDE24(*). Kolstad &
Villanger (2008) ont utilisé les niveaux d'investissements directs
étrangers dans les industries de 57 pays25(*) de 1989 à 2000, pour examiner les
déterminants des flux d'IDE dans les services du pays hôte. Les
résultats montrent que la qualité institutionnelle et la
démocratie apparaissent plus importants pour les flux d'IDE dans les
services que le risque d'investissement général ou la
stabilité politique. Kim H. (2010) trouva une relation positive entre la
gouvernance (ou la transparence) d'entreprise dans les pays hôtes et les
entrées d'IDE avec un panel de 28 pays sur la période 1990-2002.
Ces résultats sont robustes avec la libéralisation du stock de
marché et les variables macroéconomiques (PIB, taux de change,
taxe des entreprises). Desbordes (2010) montre que le risque politique global
et le risque diplomatique influencent les multinationales américaines
qui investissent dans les pays en développement. Dutta & Roy
(montrent que le développement financier peut être
dépendant de la situation politique dans un pays. Ils trouvent
qu'au-delà d'un seuil critique de développement financier,
l'impact du développement financier sur les entrées d'IDE dans
les pays en développement est négatif. Cependant, leurs
résultats montrent que avec de hauts niveaux de stabilité
politique, le développement financier peut absorber les
bénéfices des flux nets d'entrées d'IDE de manière
plus efficiente.
II.2.2 Resultats sur les etudes
avec d'autres determinants des ide
Chakrabarti A. (2001) a élaboré une
littérature concise mais assez précise qui nous permet de voir
l'hétérogénéité et la confusion des
résultats des diverses études empiriques sur les
déterminants des IDE. La taille du marché est la seule variable
pour laquelle toutes les études s'accordent. Elle a un impact positif
sur les IDE. Nous complétons sa littérature avec les variables
explicatives tirées de la revue de littérature sur les
déterminants des IDE de Asiedu (2002)26(*).
Tableau 3. Récapitulatif des effets des
déterminants des IDE dans différentes études. Sources:
Chakrabarti (2001), Asiedu (2002)
Déterminants potentiels des IDE
|
EFFET OBSERVE SUR LES IDE DANS LES DIFFÉRENTES ETUDES
|
POSITIF
|
NEGATIF
|
INSIGNIFIANT
|
TAILLE DU MARCHE
|
Bandera & White (1968)
Schmitz & Bieri (1975)
Swedenborg (1979)
Lunn (1980)
Dunning (1980)
Root & Ahmed (1979)
Kravis & Lipsey (1982)
Nigh (1985)
Schneider & Frey (1985)
Culem (1988)
Papanastassiou &
Pearce (1990)
Wheeler & Mody (1992)
Sader (1993)
Tsai (1994)
Shamsuddin (1994)
Billington (1999)
Pistoresi (2000)
|
|
|
COUTS DU TRAVAIL
|
Caves (1974)
Swedenborg (1979)
Nankani (1979)
Wheeler & Mody (1992)
|
Goldsbrough (1979)
Saunders (1982)
Flamm (1984)
Schneider & Frey
(1985)
Culem (1988)
Shamsuddin (1994)
Pistoresi (2000)
|
Owen (1982)
Gupta (1983)
Lucas (1990)
Rolfe and White
(1991)
Sader (1993)
Tsai (1994)
|
BARRIERES
AU
COMMERCE
|
Schmitz & Bieri (1972)
Lunn (1980)
|
Culem (1988)
|
Beaurdeau (1986)
Blonigen& Feenstra(1996)
|
TAUX DE CROISSANCE
|
Bandera & White (1968)
Lunn (1980)
Schneider & Frey
(1985)
Culem (1988)
Billington (1999)
|
|
Nigh (1988)
Tsai (1994)
|
OUVERTURE ECONOMIQUE
|
Kravis & Lipsey (1982)
Culem (1988)
Edwards (1990)
Pistoresi (2000)
Gastanaga et al. (1998)
Hausmann & Fernandez-Arias (2000)
|
|
Schmitz & Bieri
(1972)
Wheeler & Mody
(1992)
|
DEFICIT COMMER-
CIAL
|
Culem (1988)
Tsai (1994)
Shamsuddin (1994)
|
Torissi (1985)
Schneider & Frey
(1985)
Hein (1992)
Dollar (1992)
Lucas (1993)
Pistoresi (2000)
|
|
TAUX DE CHANGE
|
Edwards (1990)
|
Caves (1988)
Contractor (1990)
Froot & Stein (1991)
Blonigen (1995)
Blonigen & Feenstra
(1996)
|
Calderon-Rossell
(1985)
Sader (1991)
Blonigen (1997)
Tuman and Emmert
(1999)
|
QUALITE DES
INFRASTRUC- TURES
|
Wheeler & Mody (1992)
Kmar (1994)
Lipsey (1999)
|
|
|
TAXES & TARIFS
|
Swenson (1994)
|
Hartman (1984)
Grubert and Mutti
(1991)
Hines & Rice (1994)
Loree & Guisinger
(1995)
Guisinger (1995)
Cassou (1997)
Kemsley (1998)
Barrel and Pain (1998)
Billington (1999)
|
Wheeler & Mody
(1992)
Jackson & Markowski
(1995)
Yulin & Reed (1995)
Porcano & Price
(1996)
|
|
|
Edwards (1990)
Jaspersen, Aylward and
Knox (2000)
|
Loree & Guisinger (1995)
Wei (2000)
Hausmann & Fernandez -Arias (2000)
|
PIB REEL PAR TETE Schneider & Frey
(1995)
Tsai (1994)
Lipsey (1999)
|
II.3 DONNEES ET
SPECIFICATION EMPIRIQUE
II.3.1 Presentation des
données et statistiques descriptives
(1) Données
L'analyse est réalisée sur les pays d'Afrique
Subsaharienne pendant la période 1984-200827(*). Nous avons utilisé les
pays d'Afrique Subsaharienne pour lesquelles les données sont
disponibles. Notre étude analyse l'impact du risque politique sur les
flux nets d'entrées d'IDE en Afrique Subsaharienne.
La variable dépendante dans notre étude
est donc les flux nets d'entrées d'IDE en pourcentage du PIB
(IDE/PIB). Cette variable a été
largement utilisée dans la littérature empirique sur les
déterminants des IDE28(*). Nous utilisons pour ce faire l'indice
agrégé du risque politique de l'International Country Risk Guide
(ICRG) et ses sous-composantes. En effet, le PSR Group fournit, depuis 1984,
pour sa variable du risque politique un classement à partir de 12
composantes dont le but est de fournir une évaluation moyenne de la
stabilité politique dans un pays29(*).
Tableau 4. Composantes du risque politique et leur poids
respectifs. Source: PSR Group
Composants
|
Points (max.)
|
Stabilité du gouvernement
|
12
|
Conditions socioéconomiques
|
12
|
Profile d'investissement
|
12
|
Conflit interne
|
12
|
Conflit externe
|
12
|
Corruption
|
6
|
Militaires dans la politique
|
6
|
Tensions religieuses
|
6
|
Loi et ordre
|
6
|
Tensions ethniques
|
6
|
Responsabilité démocratique
|
6
|
Qualité bureaucratique
|
4
|
TOTAL
|
100
|
Globalement, un niveau de classement du risque politique de
0.0% à 49.9% indique un niveau de risque politique très
élevé ; 50% à 59.9% un risque politique
élevé ; 60% à 69.9% un risque politique
modéré ; 70% à 79.9% un risque politique
faible ; et 80% à plus un risque politique très faible.
Nous ajoutons d'autres variables explicatives pour
contrôler la robustesse de nos résultats :
PIB : le PIB réel par tête.
Il contrôle la taille du marché et son potentiel (Busse et
Hefeker, 2007)30(*).
GROWTH : le taux de croissance du PIB
réel par tête. Il mesure la croissance du marché du pays
hôte et son potentiel (Busse & Hefeker, 2007)31(*). Asiedu (2002) utilisa aussi
le taux de croissance du PIB réel par tête comme une mesure
d'attractivité du marché du pays hôte.
TRADE : l'ouverture au commerce dans le
pays hôte. C'est une mesure de l'ouverture de l'économie. Asiedu
(2002), Busse & Hefeker (2007) l'ont utilisé.
INFLATION : c'est le déflateur du
PIB. Asiedu (2002), Busse & Hefeker (2007) l'ont utilisé comme
proxy pour mesurer la stabilité macroéconomique globale. Busse
& Hefeker (2007) soutiennent qu'une bonne politique macroéconomique,
conduisant à de faibles déficits budgétaires et
commerciaux, et des taux d'intérêt et inflation faibles
réduit le risque d'investissement pour les investisseurs
étrangers (et nationaux), réduit les coûts de transaction
et améliore ainsi les IDE.
Nous ajoutons à ces quatre variables
« traditionnelles », le déficit budgétaire du
gouvernement.
DEFICIT : c'est le
déficit/surplus budgétaire du gouvernement. Selon Jensen N.
(2009), dans les marchés de capitaux internationaux le déficit
budgétaire peut être financé par flux d'entrées de
capitaux étrangers. On s'attend à ce que les flux d'IDE soient
attirés vers les pays d'Afrique subsaharienne qui ont des niveaux de
déficits budgétaires élevés.
CREDI : c'est le crédit
domestique au secteur privé. C'est un indice de privatisation. La
fourniture de crédit est un moyen d'intermédiation
financière (Saskia, 1998)32(*). Elle augmente le capital et stimule
l'activité économique et les affaires Boujedra (2007).
WAGE : c'est la
rémunération du travail des employés. Nous l'utilisons
comme proxy du coût de la main d'oeuvre. Ce sont les paiements en cash de
tous les employés dans une économie.
DURABLE : mesure la durabilité du
régime et des institutions. C'est le nombre d'années depuis le
changement le plus récent de régime ou depuis la fin de
période de transition, période pendant laquelle les institutions
sont considérées non stables.
CORRUPT : évalue le niveau de
corruption dans le pays. Le classement va de 0 à 6 points. Un classement
élevé (proche de 6) indique que la corruption est très
répandue et donc un "risque plus faible".
INFRAST : de bonnes infrastructures
améliorent la productivité des investissements et stimulent ainsi
les flux d'IDE (Asiedu, 2002). L'effet du stock d'infrastructure sur
l'attractivité des économies peut être expliqué par
des services adéquats pouvant constituer un environnement favorable
à l'entrée des investissements étrangers. Nous avons
construit, à l'aide de l'analyse en composantes principales, un
indicateur des infrastructures en utilisant le nombre de lignes
téléphoniques principales pour 100 habitants, les abonnements aux
services de téléphonie mobile pour 100 personnes, et la formation
brute du capital fixe33(*).
Notons que certains déterminants potentiels des IDE
n'ont pas été ajoutés dans l'étude, et ce pour
différentes raisons : (1) d'une part la variable du capital humain
disponible réduit très considérablement notre
échantillon pour y être intégrée ; (2) d'autre
part nos données sur les IDE mesurent seulement les flux dans le pays
hôte, et n'indiquent pas le pays d'origine des flux IDE. Nous n'avons
donc pas pu utilisé certaines variables qui sont naturellement
liées aux pays hôtes et aux pays sources, comme la distance
géographique et la distance culturelle ou de langue34(*).
(2) Statistiques descriptives
Tableau 5. Statistiques des variables, 1984-2008 (31 pays)
Variables
|
Obs.
|
Mean
|
Std. Dev.
|
Min.
|
Max.
|
IDE/PIB
|
758
|
1.044799
|
1.211203
|
-5.110723
|
5.201188
|
Risque politique
|
758
|
53.09613
|
12.04842
|
10
|
81
|
PIB réel par tête
|
765
|
5.987525
|
0.9662378
|
4.130945
|
8.596484
|
Taux de croissance du PIB
|
765
|
.3808069
|
1.884326
|
-4.6062
|
5.194541
|
Inflation
|
688
|
2.489508
|
1.485003
|
-4.60517
|
10.19474
|
Ouverture commerciale
|
745
|
4.071863
|
.4798163
|
2.382387
|
5.389889
|
Déficit budgétaire
|
609
|
-1.469782
|
1.66848
|
-4.31232
|
4.421392
|
Crédit au secteur privé
|
719
|
2.450681
|
0.8891529
|
-0.3815605
|
5.193893
|
Corruption
|
763
|
2.464613
|
1.085806
|
0
|
6
|
Durabilité du régime
|
769
|
11.37191
|
14.41
|
0
|
105
|
Infrastructure
|
660
|
-5.06E-10
|
1.24796
|
-2.527516
|
7.247029
|
Salaire
|
657
|
23.28021
|
3.911939
|
2.950578
|
30.25569
|
|
|
|
|
|
|
Le tableau 5 présente les statistiques descriptives des
variables du modèle. La moyenne du risque politique est de 53.09.
L'Afrique Subsaharienne a donc un niveau de risque politique
élevé35(*).
On voit par ailleurs les valeurs maximales : 80 le niveau de risque
politique le plus faible et 10 le niveau de risque le plus
élevé.
La figure ci-dessous nous montre la tendance entre les IDE et
le risque politique. On voit la relation positive entre les IDE et le score de
l'indicateur du risque politique, ce qui signifie par contre la relation
négative existante entre le risque politique et les IDE en Afrique
subsaharienne.
Figure 5. Relation entre les IDE et le risque politique
en Afrique subsaharienne
Nous avons aussi réalisé la matrice des
variances-covariances des variables de notre modèle (Tableau 6). Elle
nous permet de voir la relation entre la variable dépendante et les
variables explicatives, et aussi entre les variables explicatives
elles-mêmes.
Les principales remarques sont les suivantes : le
coefficient de corrélation entre les IDE et le risque politique est
0.21. La relation entre les flux d'IDE et le score du risque politique en
Afrique subsaharienne est donc positive, ce qui signifie qu'on a une relation
négative entre les flux d'IDE et le risque politique (signifiant aussi
de meilleurs institutions). La relation entre les IDE et le taux de croissance
du PIB réel par tête est aussi positive (soit un coefficient de
corrélation de 0.2014). On remarque aussi une relation positive entre
les IDE et le stock d'infrastructures, et entre les IDE et l'ouverture
commerciale.
Tableau 6. Matrice de corrélation
Variables
|
IDE/PIB
|
RISK
|
GROWTH
|
PIB
|
INFLATION
|
TRADE
|
DEFICIT
|
CREDI
|
WAGE
|
CORRUPT
|
DURABLE
|
INFRAST
|
IDE/PIB
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RISK
|
0.2192
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
GROWTH
|
0.2014
|
0.2013
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PIB
|
-0.0630
|
0.4316
|
0.0886
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INLATION
|
0.0340
|
-0.2208
|
-0.0798
|
-0.0864
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
|
TRADE
|
0.3320
|
0.4553
|
0.0516
|
0.3269
|
0.0177
|
1.00
|
|
|
|
|
|
|
DEFICIT
|
-0.0083
|
0.2176
|
0.1776
|
0.3728
|
-0.1544
|
0.1834
|
1.00
|
|
|
|
|
|
CREDI
|
-0.0673
|
0.4608
|
-0.0450
|
0.5024
|
-0.1877
|
0.1977
|
0.0048
|
1.00
|
|
|
|
|
WAGE
|
-0.0611
|
0.1712
|
-0.0878
|
0.1604
|
-0.3550
|
0.0140
|
0.1877
|
0.1278
|
1.00
|
|
|
|
CORRUPT
|
0.0003
|
0.2969
|
-0.0915
|
0.0430
|
0.0381
|
0.0443
|
-0.1186
|
0.2361
|
-0.0902
|
1.00
|
|
|
DURABLE
|
-0.1082
|
0.1586
|
-0.0256
|
0.2834
|
-0.0542
|
0.0743
|
0.1991
|
0.1955
|
0.0100
|
0.1707
|
1.00
|
|
INFRAST
|
0.1493
|
0.5188
|
0.2246
|
0.7130
|
-0.1159
|
0.2982
|
0.3226
|
0.5783
|
0.0392
|
0.0208
|
0.2432
|
1.00
|
II.3.2 Specification empirique
et methodologie
L'estimation empirique de notre étude se focalise sur
l'étude de la relation entre le risque politique et les flux nets d'IDE
en Afrique Subsaharienne. Nous utilisons une spécification empirique
« ad hoc »36(*), dans laquelle nous mettons en relation les IDE (la
variable endogène de notre étude) avec les différentes
variables explicatives dont notre variable d'intérêt, le risque
politique. Nous avons privilégié l'utilisation de l'indicateur
agrégé du risque politique car comme le soulignent Kolstad &
Villanger (2007), les indicateurs désagrégés sont souvent
« remplis » d'erreur de mesure, et en plus ils mettent en
relief que très peu de variations à l'intérieur des pays
au cours du temps, ce qui complique l'estimation par les modèles
à effets fixes37(*). Comme cela a été fait dans la
littérature empirique sur les flux d'IDE, nous utilisons logarithme pour
les flux d'IDE et pour certaines variables explicatives de notre modèle.
Nous utilisons cependant une spécification particulière du
logarithme pour les variables de notre modèle (à savoir
IDE/PIB, GROWTH, DEFICIT)
qui comportent un grand nombre d'observations nulles et
négatives38(*) :
Son avantage est qu'en plus de prendre en compte les valeurs
nulles et négatives des variables, elle maintient le signe de la
variable, contrairement à la transformation logarithmique standard.
La spécification de notre modèle est :
+ +
Où les sont les paramètres estimés.
Les méthodes d'estimation utilisées sont les
suivantes :
Tout d'abord, nous commençons par estimer notre
modèle sur données de panel par les moindres carrées
ordinaires, comme cela se fait couramment dans la littérature. On
suppose ainsi une homogénéité des comportements dans le
temps et dans l'espace, ce qui permet l'utilisation des MCO sur données
de panel. On parle aussi de « pooled data »39(*). Selon Schmidt (1997),
l'analyse MCO pooled permet de tester l'impact d'un grand nombre de
prédicteurs du niveau et de la variation de la variable
dépendante à l'intérieur d'une analyse de la structure
multivariée ; pour Hicks (1994), les régressions
basées sur les données pooled combinent le temps et l'espace, et
ainsi permettent de fortes variabilité du temps et de l'espace en
comparaison à un échantillon de séries temporelles ou
à un échantillon de coupes transversales40(*).
Ensuite, nous ajoutons la dimension temporelle aux coupes
transversales en utilisant des données de panel cylindrées. Cette
double dimension, généralement individuelle et temporelle, permet
d'étudier simultanément la dynamique et
l'hétérogénéité des comportements des agents
(Nerlove et Balestra, 1995)41(*). Nous utiliserons le modèle à effet
fixe ou le modèle à effet aléatoire selon les
résultats que nous donnerons le test de spécification de
Hausman.
Nous soupçonnons une endogénéité
de notre variable explicative d'intérêt (le risque politique).
Nous testons cette endogénéité avec le test de Durbin,
Watson et Wu dans sa version Nakamura Nakamura. En cas
d'endogénéité effective, nous utiliserons la
méthode des Doubles Moindres Carrées, qui est plus efficace dans
un tel cas.
Il pourrait avoir une autocorrélation des
résidus dans notre modèle. Dans un tel cas, nos estimateurs
seront biaisés. Nous utiliserons la méthode Feasible Generalised
Least Squares (FGLS) réduire ce biais éventuel. Cette
méthode a notamment été utilisée par Dutta &
Osei-Yeboah (2008).
Enfin, nous reprenons la même démarche en
utilisant un indicateur autre que celui de l'ICRG pour justifier la robustesse
de nos résultats obtenus.
II.4 RESULTATS
ü L'estimation des MCO sur les données de
panel.
Les résultats d'estimation de notre modèle par
les MCO nous montrent que le coefficient du risque politique est significatif
positif à 5% (Tableau7 ci-dessous). Le signe attendu est
vérifié. Une augmentation du score du risque politique d'une
unité en Afrique subsaharienne (et donc une réduction du risque
politique d'une unité) augmente les flux IDE de 0.17 unité,
toutes choses égales par ailleurs. L'ouverture commerciale et le stock
d'infrastructures sont significativement positifs à 1% et leur influence
sur les IDE est très forte. (78% pour l'ouverture commerciale et 30%
pour les infrastructures). L'influence des variables institutionnelles est
partagée sur les IDE: la durabilité du régime est
significative alors que la corruption ne l'est pas. Le salaire, le
déficit et l'inflation ne sont pas significatifs.
Tableau 7. Estimation MCO Pooled
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(4)
|
(5)
|
VARIABLES
|
IDE/GDP
|
IDE/GDP
|
IDE/GDP
|
IDE/GDP
|
IDE/GDP
|
|
|
|
|
|
|
polrisk
|
0.0113**
|
0.0104**
|
0.0134**
|
0.0155***
|
0.0117**
|
|
(0.00475)
|
(0.00505)
|
(0.00521)
|
(0.00546)
|
(0.00560)
|
growth
|
0.118***
|
0.0959***
|
0.0864***
|
0.0787**
|
0.0693**
|
|
(0.0260)
|
(0.0304)
|
(0.0325)
|
(0.0328)
|
(0.0297)
|
pib
|
-0.285***
|
-0.269***
|
-0.253***
|
-0.229**
|
-0.383***
|
|
(0.0568)
|
(0.0814)
|
(0.0865)
|
(0.0897)
|
(0.103)
|
inflation
|
0.0675**
|
0.0143
|
-0.00142
|
-0.00250
|
0.0197
|
|
(0.0333)
|
(0.0342)
|
(0.0373)
|
(0.0372)
|
(0.0381)
|
trade
|
0.941***
|
0.876***
|
0.888***
|
0.862***
|
0.788***
|
|
(0.106)
|
(0.117)
|
(0.127)
|
(0.127)
|
(0.129)
|
deficit
|
|
0.00842
|
0.00976
|
0.0157
|
-0.0639
|
|
|
(0.0355)
|
(0.0391)
|
(0.0395)
|
(0.0412)
|
credit
|
|
-0.0845
|
-0.128*
|
-0.113
|
-0.269***
|
|
|
(0.0645)
|
(0.0714)
|
(0.0697)
|
(0.0698)
|
wage
|
|
|
-0.0187
|
-0.0230
|
0.00702
|
|
|
|
(0.0158)
|
(0.0157)
|
(0.0156)
|
corrupt
|
|
|
|
-0.0357
|
0.0242
|
|
|
|
|
(0.0463)
|
(0.0508)
|
durable
|
|
|
|
-0.0101***
|
-0.00843**
|
|
|
|
|
(0.00380)
|
(0.00364)
|
infrast
|
|
|
|
|
0.308***
|
|
|
|
|
|
(0.0636)
|
Constant
|
-1.880***
|
-1.286**
|
-0.996
|
-0.879
|
-0.171
|
|
(0.407)
|
(0.509)
|
(0.780)
|
(0.785)
|
(0.871)
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
650
|
515
|
464
|
464
|
434
|
R-squared
|
0.218
|
0.191
|
0.208
|
0.219
|
0.264
|
Notes : l'hétéroscédasticité
est corrigé par la méthode de White. Robust standard errors
in parentheses *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
ü Les résultats d'estimation du modèle
à effet fixe.
Le résultat du test de Hausman nous incite à
utiliser le modèle à effet fixe. Les résultats
d'estimation du modèle à effet fixe montrent que le score du
risque politique est significativement positif à 1%. La
significativité a donc augmenté par rapport au résultat
avec les MCO. Cependant, l'influence du risque politique sur les IDE reste
très faible car une augmentation du score du risque politique d'une
unité entraine une augmentation des flux d'IDE de 0.024 unité en
Afrique subsaharienne toutes choses égales par ailleurs. L'ouverture
commerciale et le stock d'infrastructure sont significatifs positifs à
1%. Le PIB réel par tête et le déficit sont
significativement et négativement liés aux flux nets
d'entrées d'IDE en Afrique subsaharienne.
La correction de
l'hétéroscédasticité par la méthode de White
nous donne les mêmes résultats exceptés le PIB réel
par tête qui n'est plus significatif. On peut aussi remarquer
qu'après correction de l'hétéroscédasticité,
le coefficient de corrélation ajusté passe de 26 à
49.9%.
ü La prise en compte de l'autocorrélation des
résidus.
Le test de Durbin-Watson a confirmé la présence
d'autocorrélation d'ordre 1 dans notre modèle. Nous avons
corrigé ce biais en estimant notre modèle avec la méthode
FGLS. Le risque politique est significativement positif à 5%.
ü La prise en compte de
l'endogénéité de la variable du risque politique.
Nous avons testé l'endogéneité de notre
variable explicative d'intérêt, le risque politique, pour nous
assurer que le coefficient de la variable n'est pas biaisé. Le test de
Durbin, Watson et Wu, version Nakamura Nakamura signale
l'endogénéité de cette variable. Nous avons eu recours
à des instruments. Les instruments utilisés sont : la
densité de la population ,et la durabilité du
régime et des institutions.
POLITY2 : Indice combinant le niveau de
démocratie et d'autocratie dans un pays donné. Les scores de -10
à +10, le score croissant avec le niveau de démocratie. L'indice
codifie la compétitivité de la participation politique, la
compétitivité et l'ouverture du système de
désignation de l'exécutif et les systèmes de
contrôle. DENSITY : la densité de
la population dans un pays.
L'estimation du modèle par les doubles moindres
carrés nous montre que l'indicateur du risque politique est positivement
et significativement lié aux flux d'IDE. Une augmentation d'une
unité de cet indicateur augmente les flux d'IDE en Afrique subsaharienne
de 0.10 unité, toutes choses égales par ailleurs. On constate
bien que l'impact du risque politique sur les IDE a augmenté d'environ
10%, lorsque le problème d'endogénéité est
traité par les doubles moindres carrés. Par ailleurs, le test de
suridentification de Sargan et Hansen confirme la validité de nos
instruments42(*).
Tableau 8. Récapitulatif des différentes
méthodes d'estimation utilisées dans notre modèle
|
FIXED EFFECT
|
RANDOM EFFECT
|
WHITE CORRECTION
|
FGLS
|
DMC
|
VARIABLES
|
IDE/PIB
|
IDE/PIB
|
IDE/PIB
|
IDE/PIB
|
IDE/PIB
|
|
|
|
|
|
|
polrisk
|
0.0237***
|
0.0193***
|
0.0237***
|
0.0117**
|
0.100***
|
|
(0.00693)
|
(0.00614)
|
(0.00743)
|
(0.00559)
|
(0.0385)
|
growth
|
0.0245
|
0.0315
|
0.0245
|
0.0693**
|
-0.00322
|
|
(0.0269)
|
(0.0258)
|
(0.0280)
|
(0.0276)
|
(0.0358)
|
pib
|
-0.821*
|
-0.485***
|
-0.821
|
-0.383***
|
-2.236**
|
|
(0.455)
|
(0.120)
|
(0.533)
|
(0.0717)
|
(0.877)
|
inflation
|
-0.00746
|
0.00302
|
-0.00746
|
0.0197
|
0.0429
|
|
(0.0416)
|
(0.0391)
|
(0.0484)
|
(0.0358)
|
(0.0556)
|
trade
|
0.928***
|
0.933***
|
0.928***
|
0.788***
|
0.478
|
|
(0.197)
|
(0.158)
|
(0.206)
|
(0.114)
|
(0.332)
|
deficit
|
-0.121***
|
-0.110***
|
-0.121***
|
-0.0639*
|
-0.135***
|
|
(0.0320)
|
(0.0315)
|
(0.0459)
|
(0.0337)
|
(0.0377)
|
credi
|
-0.134
|
-0.246**
|
-0.134
|
-0.269***
|
-0.0224
|
|
(0.130)
|
(0.0978)
|
(0.136)
|
(0.0704)
|
(0.163)
|
wage
|
0.0522
|
0.0277
|
0.0522
|
0.00702
|
-0.00188
|
|
(0.0336)
|
(0.0246)
|
(0.0383)
|
(0.0164)
|
(0.0483)
|
corrupt
|
0.0332
|
0.0228
|
0.0332
|
0.0242
|
-0.117
|
|
(0.0617)
|
(0.0545)
|
(0.0636)
|
(0.0498)
|
(0.106)
|
durable
|
-0.00612
|
-0.00723*
|
-0.00612
|
-0.00843**
|
0.00163
|
|
(0.00445)
|
(0.00419)
|
(0.00388)
|
(0.00426)
|
(0.00703)
|
infrast
|
0.369***
|
0.353***
|
0.369***
|
0.308***
|
0.291***
|
|
(0.0642)
|
(0.0602)
|
(0.0759)
|
(0.0561)
|
(0.0831)
|
Constant
|
-0.201
|
-1.140
|
-0.201
|
-0.171
|
7.212
|
|
(2.682)
|
(1.016)
|
(3.131)
|
(0.676)
|
(4.875)
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
434
|
434
|
434
|
434
|
404
|
R-squared
|
0.264
|
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0.490
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Number of id
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29
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29
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29
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27
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Notes: Standard errors in parentheses
*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
II. 5 LES TESTS ECONOMETRIQUES ET ROBUSTESSE DES
RESULTATS
Les méthodologies des tests sont tirées de Araujo,
Brun & Combes (2008).
II.5.1 Test de
Hausman
Le modèle classique sur données de panel repose
sur l'hypothèse d'homogénéité des comportements
c'est-à-dire que les individus (ici nos pays) sont identiques entre eux
et dans le temps. Dans ce cas, on parle de « modèle
Pooled ». Toutefois l'approche moderne permet de dépasser
cette spécification. Il existe alors deux modèles classiques pour
estimer une équation de données de panel à savoir le
modèle à effets fixes et le modèle à effets
aléatoires. L'application de test de Hausman permet de faire l'arbitrage
entre les deux modèles. Les résultats du test nous donne, qu'au
seuil alpha de 10% le Chi Deux calculé est de 17,74 (11 ddl). Il est
supérieur au X² lu 17,28. Le modèle à effet fixe est
préférable.
II.5.2 Test de normalité : test de Bera et Jarque
Il porte sur la distribution de l'écart
aléatoire åi (i=1,...,N) de variance á². Dans
l'hypothèse nulle, åi suit une loi normale. La normalité
des résidus est nécessaire pour effectuer les autres tests. Une
distribution normale se base sur deux caractéristiques de distribution :
la symétrie de la distribution et son épaisseur, soit les
statistiques du skewness et du kurtosis. Une symétrie parfaite est
associée à un coefficient d'asymétrie nul et à un
coefficient de voussure de 3. Bien que notre test de Bera et Jarque ne nous
permette pas de conclure à une normalité des résidus,
nous pouvons ici appliquer le théorème central limite qui est
d'ailleurs très utile dans le cas de grands échantillons. Le
théorème de central limite avance le fait qu'au-delà d'un
certain nombre d'observations, les termes d'erreurs suivent asymptotiquement
une loi normale. Par conséquent avec 434 observations, notre
modèle rentre parfaitement dans ce cas de figure. En appliquant le
théorème central limit, on peut dire que la distribution de nos
résidus suit une loi normale.
II.5.3 Test d'homoscédasticité
L'hypothèse d'homoscédasticité suppose
une homogénéité de comportements au sein de
l'échantillon d'analyse et une constance dans la variance des
résidus. Si cette hypothèse n'est pas respectée, la
variance des résidus n'est plus identique. Les estimateurs MCO n'en
seront pas pour autant biaisés, mais la variance ne sera alors plus
minimale. L'hypothèse nulle est celle d'homoscédasticité.
Le test appliqué permet de constater une
hétéroscédasticité.
ii.5.4 test d'independance serielle : Durbin-Watson
Ce test repose sur l'hypothèse d'indépendance
sérielle des écarts aléatoires. Il se présente
comme suit :
Ho : indépendance sérielle des
écarts aléatoires
Ha : l'écart aléatoire est
autocorrélé dans le temps (autocorrélation de type 1)
Si les écarts aléatoires sont
corrélés, l'hypothèse d'indépendance
sérielle est violée et la matrice de variance -covariance devient
non scalaire.
Durbin et Watson proposent la statistique calculée
à partir des résidus de l'équation estimée en MCO.
Cette statistique est comprise entre 0 et 4. Plus la statistique est proche de
2, plus l'hypothèse Ho doit être préférée.
Ainsi au seuil alpha 5% la statistique de DW calculé
est de 0.19, il est comprise entre [0 et DL], par conséquent on rejette
Ho : l'écart aléatoire est autocorrélé dans le
temps.
Ii.5.5 Test d'endogeneite : Nakamura Nakamura
Ce test est important dans la mesure où le rejet de
l'hypothèse d'orthogonalité constitue une erreur de
spécification sévère qui est source d'un biais dans
l'estimation. Le biais peut avoir plusieurs origines : biais de
simultanéité, biais d'atténuation et biais d'omission.
Dans le cas de notre étude nous soupçonnons la
variable polrisk d'endogèneité. En effet en tenant
compte des facteurs contribuant au risque politique, il est possible que
certains déterminants inobservés contribuant au risque politique
qui sont dans le terme d'erreur soient corrélés avec la variable
de test. L'estimateur MCO est alors biaisé et non convergent. Deux
variables instrumentales sont retenues : la densité de la
population (densit)et la démocratie (polity2). Le
choix de la variable instrumentale polity2 est dû au fait que cette
variable représente en partie les politiques publiques dans un pays. En
effet cette variable qui représente la compétitivité de
la participation politique et l'ouverture du système de
désignation de l'exécutif et le système de contrôle
dans un pays donné. On peut donc la considérer comme une
variable de politique publique telle que préconisée par Araujo,
Brun & Combes (2008). Le choix de la variable densité de la
population (density) répond au fait que cette variable est difficilement
contrôlable par les économistes. Ces deux instruments sont
significatifs au seuil alpha de 5%. Ils répondent parfaitement aux
critères suivants :
- ils sont corrélés avec polrisk
(mais pas trop)
- ils ne sont pas corrélés avec le terme
d'erreur
- ils n'agissent pas directement sur la variable
expliquée (IDE)
Pour administrer ce test nous avons ainsi
régressé la variable douteuse à savoir polrisk
sur l'ensemble des variables explicatives y compris les instruments. On
retient le résidu de l'équation qu'on introduit comme variable de
test dans le modèle de base. La p-value du coefficient associé
aux résidus est de 0.0205. Il est significatif au seuil de 5%.
L'hypothèse nulle d'exogénéité de la variable
suspectée est donc rejetée.
II.5.6 Test de suridentification : Test de Sargan
L'objectif de ce test consiste à tester
l'orthogonalité des variables instrumentales par rapport aux
écarts aléatoires. Il est très instructif de
réaliser ce test dans la mesure où le biais d'estimation des DMC
dû à des instruments faibles est proportionnel au degré de
suridentification (Angrist et Krueger, 2001).
Au seuil alpha 5% le X² calculé est de 0.1212, il
est inférieur à la statistique lue dans la table du X² (1
ddl) qui est de 3.84. On ne rejette pas Ho, nos instruments sont valides.
ii.5.7 test de stabilite des coefficients : test de
Chow
L'analyse économétrique repose sur
l'hypothèse de stationnarité c'est-à-dire la constance
dans le temps et dans l'espace des paramètres du modèle. Des
ruptures structurelles dans la valeur des coefficients peuvent alors être
interprétées comme le signal d'une mauvaise spécification
du modèle. Dès lors il nous parait important d'achever la
série des tests d'hypothèses économétriques par un
test portant sur la stabilité des coefficients.
Nous cherchons maintenant à vérifier par le test
de Chow la constance des coefficients de la régression entre deux
échantillons. Pour cela nous divisons notre base en deux
échantillons en considérant l'année 1991 comme date de
rupture potentielle (chute du mur de Berlin et l'avènement de la
démocratie dans la plupart des pays Africains). Nous souhaitons en
effet vérifier si les coefficients sont stables sur les deux
sous-échantillons. L'hypothèse HO testée est que les
coefficients sont constants entre les deux échantillons. La statistique
suit une loi de Fisher (k, n-2*k) degrés de liberté. Si F
calculé est inférieur au à la statistique de Fisher lue
dans la table, on ne peut rejeter l'hypothèse de constance des
coefficients. Ici F calculé = 1, il est inférieur à
la statistique lue dans la table de Fisher (12 ; 434). On ne peut donc
rejeter l'hypothèse HO de constance des coefficients entre les deux
échantillons. La robustesse économétrique du modèle
est satisfaite.
Nous ajoutons aux tests de tests
économiques qui sont tous aussi importants.
II.5.8 TEST DE LA FORME
FONCTIONNELLE : TEST DE RAMSET RESET
L'objectif de ce test est d'identifier une potentielle
mauvaise forme fonctionnelle du modèle due par exemple à un biais
d'omission ou de spécification. Nous avons fait de tests de
spécification de notre modèle. L'un après avoir
appliqué la méthode MCO au modèle et l'autre après
avoir appliqué la méthode des effets fixes en panel.
Réalisation du test après l'estimation du
modèle à effets fixes:
nous savons que dans le cadre de ce test, une
probabilité (p-value) inférieure à 5% entraine le rejet de
l'hypothèse de bonne spécification du modèle. La
probabilité du test est égale à 0.32, ce qui est largement
supérieur au seuil de significativité de 5 %. Le modèle
est donc bien spécifié.
Réalisation du test après la méthode des
MCO :
La probabilité du test de Ramset Reset est 0.0883, donc
supérieure au seuil de significativité de 5%. Notre modèle
est donc bien spécifié.
II.5.9 TEST DE DETECTION DE LA
MULTICOLINEARITE : TEST DU VIF
Ce test de détection de la
multicolinéarité est réalisé après
l'estimation par les moindres carrés ordinaires. Le VIF est égale
à 1.66. Il est très inférieure à 10 et très
proche de 1. Il n' y a pas présence de
multicolinéarité.
CONCLUSION
Notre étude a analysé l'impact du risque
politique sur les flux nets d'entrées d'investissements directs
étrangers dans 31 pays d'Afrique Subsaharienne sur la période
1984-2008. Nous avons utilisé l'indicateur agrégé du
risque politique de l'International Country Risk Guide comme proxy du risque
politique dans notre étude. Les résultats indiquent une relation
significativement et hautement positive entre cet indicateur et les flux d'IDE.
On a donc une relation négative entre le risque politique et les
investissements directs étrangers en Afrique Subsaharienne. En effet,
une augmentation d'une unité du risque politique en Afrique
Subsaharienne diminue les influx d'investissements directs étrangers de
0.10 unité toutes choses égales par ailleurs. En plus, le
résultat obtenu est robuste dans toutes les estimations de notre
modèle. La plupart des études se sont focalisées sur des
aspects particuliers du risque politique. L'avantage de notre modèle,
c'est que le risque politique prend en compte tous les aspects essentiels
(instabilité du gouvernement, conflits internes, corruption,.. ) qui
impactent sur la décision d'investissement d'un étranger dans les
pays d'Afrique Subsaharienne. Peu d'études ont traité l'impact du
risque politique sur les IDE en Afrique Subsaharienne. Cette étude a
donc permis d'avoir une idée précise de l'impact du risque
politique globale sur les IDE exclusivement en Afrique Subsaharienne. Aussi les
dirigeants Africains devraient prendre en compte tous les 12 composantes de cet
indicateur du risque politique pour pouvoir diminuer son impact sur les influx
d'IDE. Le résultat obtenu a donc l'avantage de ne négliger aucun
aspect dur risque politique.
Cependant, ce même résultat n'intervient pas sur
l'aspect microéconomique en Afrique Subsaharienne. D'autres
études pourraient être réalisées dans certains
secteurs particuliers de l'Afrique Subsaharienne tels que celui des mines et du
pétrole, des manufactures ou même celui de l'agriculture. En plus,
nous n'avons pu inclure certaines variables telles que celles relatives au
capital humain fautes de données suffisantes. Certains pays d'Afrique
Subsaharienne manquaient aussi de données suffisantes pour être
inclues dans l'étude.
Toutes ces remarques, prises en compte, pourraient apporter
d'autres informations sur le risque politique en Afrique Subsaharienne.
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ANNEXES
Tableau 9. Avantages et inconvénients des
méthodes de risque politique. Sources: Akoli J. K., Chrysostome E. &
Sidibé H (2005).
TECHNIQUES
|
AVANTAGES
|
INCONVENIENTS
|
Cofinancement
|
Constitue une caution morale.
Protège contre les sentiments nationalistes.
Diminue les pertes potentielles.
L'investisseur étranger peut exercer une influence
fondée sur technologique.
|
Limite le pouvoir de l'investisseur étranger sur
l'entreprise.
Le risque est toujours présent mais réduit.
Difficulté de sélection du partenaire.
|
Sous-capitalisation
|
Diminue l'exposition au risque de nationalisation, de
confiscation ou d'expropriation.
|
Problèmes techniques liés à l'utilisation
d'équipements usagés.
Interruptions fréquentes de la production.
|
Division internationale de la production
|
Permet une interdépendance entre les divisions.
Diminue les risques de nationalisation, de confiscation et
d'expropriation les différentes divisions étant
dépendantes.
|
Engendre des délais trop coûteux entre les
divisions.
Fragilité de chaque division vis-à-vis des
problèmes des autres divisions.
|
Lobbying
|
Permet de réduire le risque lié aux
décisions politiques à fort impact économique.
Permet acquisition d'informations privilégiées.
Permet une anticipation du risque politique
|
Frontières ténues entre lobbying et corruption.
Risque de ternir l'image de l'entreprise.
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Garanties et assurances
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Transfert du risque à un tiers.
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Très coûteux en général.
Options de couverture très limitées.
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Garanties publiques et privées
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Transfert du risque à un tiers.
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Garanties pas toujours honorées.
Garanties difficiles à faire
exécuter au moment opportun.
Garanties publiques sont gérées par les
gouvernements qui sont en même temps qui sont à l'origine du
risque politique.
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Technique d'amortissement
|
Permet une récupération rapide des fonds
investis.
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Ne diminue pas à court terme le risque politique.
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Sûretés réglementaires ou juridiques,
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Protègent contre le risque politique (souvent contre
les actions gouvernementales).
permettent d'éviter ou de prévoir tout conflit
pouvant remettre en cause le déroulement normal des activités.
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Constituent des moyens dissuasifs pas toujours efficaces.
Ne sont généralement pas respectés.
Efficacité limitée aux actions
gouvernementales
Ne protègent pas contre risques de conflits ethniques,
religieux, de violences.
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Approvisionnement sur place et contrôle des actifs
intangibles (expertise technologique)
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Permet une gestion de stock.
Contrôle des actifs intangibles.
Réduit le risque de nationalisation ou
d'expropriation.
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Difficulté d'avoir toujours accès à des
prix plus bas que ceux des approvisionnements importés.
Efficacité limitée.
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Tableau 10. Liste des Pays d'Afrique Subsaharienne
Sélectionnés
Angola, Botswana, Burkina Faso, Cameroon, Congo Democratic
Republic, Congo Republic, Côte d'Ivoire, Ethiopia, Gabon, Gambia,
Ghana, Guinea, Guinea-Bissau, Kenya, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali,
Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Senegal, Sierra Leone, South Africa,
Soudan, Tanzania, Togo, Uganda, Zambia, Zimbabwe.
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Tableau 11. Sources, composition de l'échantillon.
Variable
|
Définition
|
Institutions, Source & Adresse
|
IDE/PIB
|
Flux nets entrants d'investissements directs étrangers
en pourcentage du produit intérieur brut
|
UNCTAD
World Investment Report
www.unctad.org
|
POLRISK
|
Indicateur du risque politique
|
PSR GROUP
International Country Risk Guide
www.psrgroup.com
|
PIB
|
Produit intérieur brut par tête, en
dollars US constants 2000
|
WORLD BANK
African Development Indicators
www.worldbank.org
|
GROWTH
|
Taux de croissance du produit intérieur brut
réel par tête
|
WORLD BANK
World Development Indicators
www.worldbank.org
|
TRADE
|
Total des importations et des exportations divisé par
le produit intérieur brut
|
WORLD BANK
Objectif du millénaire pour le développement,
www.worldbank.org
|
INFLATION
|
Déflateur du PIB, en pourcentage
|
WORLD BANK
World Development Indicators
www.worldbank.org
|
DEFICIT
|
Surplus/Déficit, en pourcentage du produit
intérieur brut
|
WORLD BANK
World Development Indicators
www.worldbank.org
|
CREDI
|
Crédit domestique au secteur privé
|
WORLD BANK
World Development Indicators
www.worldbank.org
|
TEL
|
Nombre de lignes téléphoniques principales pour
100 habitants
|
WORLD BANK
Objectif du millénaire pour le développement,
www.worldbank.org
|
CELL
|
Abonnements aux services de téléphonie mobile
pour 100 personnes
|
WORLD BANK
Objectif du millénaire pour le développement,
www.worldbank.org
|
FBCF
|
Formation brute du capital fixe
|
WORLD BANK
Objectif du millénaire pour le développement.
www.worldbank.org
|
POLITY2
|
Score issu de la différence entre les scores des
indices de démocratie et d'autocratie du Center for Systemic Peace.
|
INSCR
Center For Systemic Peace
www.cidcm.umd.edu/inscr
|
DURABLE
|
Durabilité du régime et stabilité des
institutions. C'est le nombre d'années depuis le changement du
régime le plus récent ou depuis la fin d'une période
transition
|
INSCR
Center For Systemic Peace
www.cidcm.umd.edu/inscr
|
WAGE
|
Paiements en cash des employés en retour du service
rendu, avant déduction des taxes et de la contribution des
employés à la sécurité sociale et aux fonds de
retraite
|
WORLD BANK
African Development Indicators
www.worldbank.org
|
CORRUPT
|
Evaluation de la corruption à l'intérieur d'un
système politique
|
PSR GROUP
International Country Risk Guide
www.psrgroup.com
|
DENSIT
|
La densité de la population
|
WORLD BANK
African Development Indicators
www.worldbak.org
|
Tableau 12.
LISTE DE TOUTES LES SOUS-COMPOSANTES DE L'INDICATEUR DU RISQUE
POLITIQUE DE L'INTERNATIONAL COUNTRY RISK GUIDE
la stabilité du gouvernement : elle
évalue la capacité du gouvernement à appliquer son
programme et à rester au pouvoir. Le classement va de 0 à 12
points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus
élevé" et 12 au "niveau de risque le plus faible".
la condition socioéconomique : quantifie
la pression socioéconomique de la main d'oeuvre dans la
société qui peut restreindre les actions du gouvernement, ou
l'insatisfaction sociale et qui peuvent ainsi déstabiliser le
régime en place. Le classement va de 0 à 12 points, où 0
point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 12 au
"niveau de risque le plus faible".
le profil d'investissement : prend en compte les
facteurs affectant le risque d'investissement, et qui ne sont pas couverts par
les autres composantes des risques politiques, économiques et
financiers. Ces facteurs sont le risque d'expropriation, le rapatriement des
profits et les retards des paiements. Le classement va de 0 à 12 points,
où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé"
et 12 au "niveau de risque le plus faible".
les conflits internes : concernent les formes de
violence politique dans le pays telles que les guerres, coups d'Etat,
terrorisme, violence politique, désordre civile et leur impacts actuel
et potentiel sur la gouvernance. Le classement va de 0 à 12 points,
où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé"
et 12 au "niveau de risque le plus faible".
les conflits externes : concernent les pressions
externes non violentes (pressions diplomatiques, restrictions sur le commerce,
conflits territoriaux, sanctions) et les pressions externes violentes (conflits
frontaliers sous forme ou non de guerre) qui ont un impact sur le gouvernement
du pays hôte. Le classement va de 0 à 12 points, où 0 point
correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 12 au "niveau
de risque le plus faible".
la corruption : évalue le niveau de
corruption dans le pays. Le classement va de 0 à 6 points. Un classement
élevé (proche de 6) indique que la corruption est très
répandue et donc un "risque plus faible".
l'implication des militaires dans la politique :
mesure l'influence des militaires dans la politique. Le classement va de 0
à 6 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus
élevé" et 6 au "niveau de risque le plus faible".
les tensions religieuses : mesure le niveau de
tensions religieuses dans le pays. Le classement va de 0 à 6 points,
où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé"
et 6 au "niveau de risque le plus faible".
la loi et l'ordre : mesure l'indépendance
et l'impartialité du système légale, et sa capacité
à faire à appliquer les lois dans le pays. Le classement va de 0
à 6 points. Un haut classement (proche de 6) indique un système
judiciaire plus impartiale et ainsi un "risque plus faible".
les tensions ethniques : évalue le
degré de tension dans le pays hôte, attribuable aux divisions
raciales, nationales ou linguistiques. Le classement va de 0 à 6 points,
où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé"
et 6 au "niveau de risque le plus faible".
la responsabilité démocratique :
évalue la réaction du gouvernement envers ces citoyens, mais
aussi les libertés civiles fondamentales et les droits politiques. Le
classement va de 0 à 6 points, où 0 point correspond au "niveau
de risque le plus élevé" et 6 au "niveau de risque le plus
faible".
la qualité bureaucratique et la
stabilité des institutions: le renforcement institutionnel et la
qualité de la bureaucratie tendent à minimiser les
révisions de politique quand le gouvernement change. Le classement va de
0 à 4 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus
élevé" et 4 au "niveau de risque le plus faible".
Tableau 13. Test d'endogéneité
Tableau 14. Méthode des Doubles Moindres
Carrés
Tableau 15. Test de significativité des
instruments
* 1 Résultats issus
des calculs de l'auteur : part des flux d'IDE respectifs des pays en
développement et des pays développés rapportés aux
flux d'IDE dans le monde à l'année 1990, exprimés en
pourcentage.
Source : UNCTAD, FDI Online.
* 2 Selon Asiedu (2006), en
se focalisant sur l'Afrique l'analyse empirique peut avoir une plus grande
crédibilité auprès des décideurs Africains. En
effet, elle affirme que l'opinion générale africaine pense que
l'Afrique est structurellement différente du reste du monde, et donc
pour les dirigeants Africains les résultats obtenus sur les continents
Asiatique et Latino-Américain ne peuvent pas s'appliquer à
l'Afrique.
* 3La qualité
institutionnelle peut être mesurée comme un indice du risque
politique. Alfaro (2005) utilisa l'indice composite du risque politique de
l'International Country Risk Guide de l'agence indépendante PSR
Group comme mesure de la qualité institutionnelle. Elle utilisa 10 des
12 composantes de l'indice composite: stabilité du gouvernement,
conflit interne, conflit externe, absence de corruption, militarisation de la
politique, tensions religieuses, loi et ordre, tensions ethniques,
responsabilité démocratique, et qualité de la
bureaucratie.
* 4 Voir Dunning (2000)
* 5 Voir Charles Pahud de
Mortanges & Vivian Allers (1996).
* 6 Ces facteurs causals sont
de 2 types : The causal factors are of two types, namely political factors
(e.g. quantitative estimates of national riots, armed attacks, deaths from
domestic violence, government sanctions, defense expenditures and
fractionalization among political parties) and economic factors (e.g. average
per capita income, national income distribution, per capita education
expenditures, and available food supply measured in terms of calories per
capita). Schollhammer (1978) in de Mortanges & Allersn (1996)
* 7 Mortanges & Allersn
(1996) : le Business International's (BI) Country Assessment Services
enquête 75 pays deux fois par an; le BERI S.A.'s Political Risk Index
(PRI) analyse 48 pays deux fois par an ; Frost and Sullivan's Political
Country Reports (PRCR) analyse plus de 80 pays trimestriellement ; le
Political Risk Services ; et Economist Intelligence Unit).
* 8 De la Torre & Neckar,
1988 ; Robock & Simmonds, 1983 in Alon & Herbert (2009) signalent
« le besoin croissant pour des modèles croissants du risque
micro-politique ».
* 9 Voir Alon & Herbert
(2009) pour plus de détails et les informations sur les
différents taux attribués à chaque facteurs et aussi
comment utiliser le modèle.
* 10 Selon McNulty (2007) in
Alon & Herbert (2009), "Un degré élevé ou croissant de
nationalisme peut conduire à la nationalisation, l'expropriation, ou
l'indigénisation".
* 11 Selon Rodriguez,
Uhlenbruck, & Eden (2005), la corruption et le manque de transparence dans
le processus et les conditions de négociations des termes
d'entrée sur un marché sont d'importantes barrières
à l'entrée.
* 12 Alon & Herbert (2009)
prennent comme exemple les firmes taïwanaises qui ont de faibles niveaux
de risque politique en Chine par rapport aux firmes américaines, en
dépit des tensions politiques entre les deux gouvernements
respectifs.
* 13 Alon & Herbert
(2009)
* 14 Voir Akoli K. J.,
Chrysostome E. et Sidibé H. (2005). Ces auteurs ont
élaboré un modèle de gestion du risque pays qui soit plus
compatible avec les investissements directs étrangers à direction
des pays en développement. Cependant, ils n'ont pas manqué de
mentionner les méthodes « traditionnelles » de
gestion du risque politique dans leur article. Leur tableau synthétisant
les avantages et inconvénients des méthodes traditionnelles
existantes de gestion du risque politique est présenté en
annexe.
* 15 See Hansen (2004) for a
brief overview and history of MIGA and OPIC.
* 16 Voir Jensen () pour
plus de détails sur l'assurance du risque politique.
* 17 Akoli & al. (2005)
retiennent comme techniques internes le choix de la monnaie de facturation, le
termaillage, les clauses d'indexation rédigées, les compensations
internes et les "swaps" ; ils retiennent comme techniques externes
l'assurance change, la couverture sur le marché des changes à
terme, la couverture sur le marché monétaire, les marchés
d'options de devises et le marché des changes à terme avec
participation.
* 18 Les facteurs
traditionnels sont le travail, le capital et l'investissement. Les facteurs non
traditionnels sont les variables politiques et certaines variables
économiques, telles que la possibilité d'imposition du
contrôle des échanges, les restrictions sur les rapatriements du
profit, la menace d'expropriation des investissements privés, la
corruption dans le gouvernement, l'application inadéquate des contrats
légaux et la perturbation dans la production à cause des
grèves et des guerres. Pour plus de détails, voir Biswas R.
(2002).
* 19 L'auteur considère
que les facteurs politiques peuvent affecter les profits présents et
futures de l'entreprise.
* 20 Increased uncertainty
reduces the propensity to make divisible irreversible investments (Bernanke,
1983).
* 21 Selon les
différentes études, le risque politique a des définitions
différentes. Il a donc un aspect multiforme. Il regroupe en effet les
diverses notions telles que les institutions, la gouvernance, la corruption,
l'instabilité du gouvernement, la faible protection des droits de
propriété et le déséquilibre économique, les
conflits internes et externes, les changements dans la politique
économique, la menace d'expropriation, ... comme cela est mis en
exergue par plusieurs auteurs dont Desbordes (2010), Alfaro (2005), Meyer
(1998), Charles Pahud de Mortanges & Vivian Allers (1996) et des
consultants internationaux tels que l'ICRG.
* 22 Asiedu (2002)
* 23 base de données de
Barro et Lee (1993).
* 24 Busse & Hefeker
(2007) ont utilisé le modèle de panel à effets fixes pour
tenir compte des changements dans les variables d'intérêt au cours
du temps, et le modèle Arellano-Bond GMM dynamic estimator pour tenir
compte de l'autocorrélation et de l'endogénéité
dans les analyses au cours du temps.
* 25 Les 57 pays incluent
les pays développés, les pays en transition et les pays en
développement.
* 26 Notons cependant que dans
la littérature d'Asiedu (2002) sur les déterminants des IDE, les
résultats des études sont hétérogènes pour
le PIB par tête, variable régulièrement utilisée
comme proxy de la taille du marché.
* 27 La liste des pays
d'Afrique Subsaharienne sélectionnées est en annexe.
* 28 Asiedu (2002), (2006)
utilisa cette mesure des IDE.
* 29 Voir en annexe la liste de
toutes les sous-composantes de l'indicateur du risque politique ICRG.
L'International Country Risk Guide est publié par le Political Risk
Services. L'information sur le risque politique et ses composantes est
disponible sur le site
http://www.prsgroup.com/ICRG_Methodology.aspx
* 30 La taille du
marché mesurée par le PIB ou le PNB par tête est
probablement le facteur le plus important dans l'explication des
investissements étrangers (Chakrabarti, 2001).
* 31 Selon Busse et Hefeker
(2007), des niveaux élevés de taux de croissance du PIB (ou du
PNB) peuvent annoncer des hauts bénéfices sur investissement, et
ainsi attirer plus d'investisseurs.
* 32 Source : Boujedra F.
(2007).
* 33 La Banque Mondiale
définit la formation de capital brute comme étant les
dépenses pour des ajouts aux immobilisations corporelles de
l'économie plus les variations nettes des inventaires. Les
immobilisations corporelles comprennent les améliorations des terres,
les usines, la construction de routes, de chemins de fer, etc. y compris les
écoles, les bureaux, les hôpitaux, les édifices
commerciaux et industriels... . Les inventaires sont des stocks de biens
détenus par des entreprises pour répondre à des
fluctuations imprévues de la production ou des ventes ainsi qu'ouvrages
inachevés.
Asiedu (2004) introduit la formation brute du capital fixe
dans les infrastructures de développement.
* 34 A ce titre, le choix d'une
analyse focalisée sur les flux d'IDE dans le pays hôte (et non les
flux bilatéraux) ne nous impose pas l'utilisation d'un modèle de
gravité contrairement à Kleinert J. & Toubal F. (2010) ou
Bevan A. & Estrin S. (2004).
* 35 Signalons qu'en
même que ce niveau de risque concerne exclusivement les 31 pays de notre
échantillon.
* 36 En effet, Busse &
Hefeker (2007) soulignent que contrairement à la procédure
standard il n'existe pas de modèle théorique commun sur les
déterminants des flux IDE, qui intègre les indicateurs du risque
politique et leurs effets estimés. Selon eux, les chercheurs qui font un
travail empirique sur les déterminants des IDE utilisent un
modèle ad hoc dans lequel ils essaient divers indicateurs pouvant
expliquer les différences dans les flux d'IDE entre pays, et ils
utilisent ceux qui correspondent le mieux à l'objectif de leur
recherche.
* 37 Kolstad & Villanger
(2007), Desbordes R. (2007) ont utilisé cet indicateur.
* 38Cette spécification
est tirée de Busse & Hefeker (2007).
* 39 Agnès
Bénassy-Quéré, Coupet & Mayer (2005) ont
utilisé cette méthode.
* 40 Dutta & Osei-Yeboah
* 41 Araujo, Brun & Combes
(2008)
* 42 Voir les résultats
des tests d'endogénéité et de validation des instruments
dans les
|