REPUBLIQUE DU BENIN
********************
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
******************************
INSTITUT SUPERIEUR DE MANAGEMENT
ADONAÏ
***************************************
BACHELOR OF BUSINESS ADMINISTRATION
***************************
FILIERE : MANAGEMENT DE PROJET
MEMOIRE DE FIN DU PREMIER CYCLE
THEME
MISE EN PLACE DU SYSTEME DE SUIVI
EVALUATION DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : CAS DU PROJET D'APPUI AU
DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE (PADSP)
PRESENTE ET SOUTENU PAR :
Armel Adéléké Alabi H. OGUNIYI
.
MAITRE DE STAGE
|
MAITRE DE MEMOIRE
|
Gassi BANI
Ingénieur en Planification
Responsable Suivi Evaluation
du PADSP
|
Edmond DANHOEGBE
Ingénieur en Planification et Gestion des Projets
Chargé de cours à l'ISM Adonai
|
L'Institut Supérieur de Management Adonaï
(ISMA) n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur.
DEDICACES
DEDICACES
Je voudrais dédier cette étude à :
- Dieu Tout-Puissant. Pendant les moments les
plus difficiles de ma vie, Tu as été là. Je Te loue du
plus profond de mon coeur pour les merveilles que Tu ne cesses d'accomplir pour
moi.
- Ma Très Chère Mère, Albertine
IDOHOU BIO BIGOU. La vie que tu m'as donnée, l'amour
incommensurable que tu as pour moi, les sacrifices énormes que tu
consens pour m'offrir un lendemain meilleur et faire de moi ta fierté
constituent une énorme dette que je ne pourrai jamais finir d'honorer.
Infiniment merci Maman.
1
REMERCIEMENTS
REMERCIEMENTS
Je voudrais adresser ici mes sincères remerciements
à :
- Mon Maître de Stage, M. Gassi BANI,
pour avoir accepté de m'encadrer, de m'orienter tout au long de ce
travail malgré ses multiples occupations. Recevez mes hommages et
sincères reconnaissances.
- Mon Maître de Mémoire, M. Edmond
DANHOEGBE, pour avoir accepté diriger ce travail. Merci
infiniment pour vos conseils qui m'ont guidé dans la réalisation
de cette oeuvre. Trouvez dans ce travail l'expression de ma profonde
gratitude.
- Tous les Honorables Membres du Jury, qui
ont accepté apprécier la scientificité de ce travail.
- M. Abd-El Whahab AMOUSSA, Coordonnateur
National du PADSP pour avoir autorisé cette étude au sein de sa
structure et mis à ma disposition le matériel de travail
nécessaire et toutes les informations utiles.
- Tous les autres membres de l'équipe de la
Coordination du PADSP, pour l'accueil chaleureux, leur
disponibilité et apports personnels à la réalisation de ce
projet.
- M. Charles KOUPHIN, Directeur Fondé
de ISM Adonaï, pour la qualité des enseignants et des moyens mis
à notre disposition pour assurer notre formation.
- Tous mes camarades de promotion, pour la
franche collaboration que nous avions eue tout au long de notre formation.
- Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué
à la réalisation de ce projet.
2 LISTE DES
ABREVIATIONS
LISTE DES ABREVIATIONS
ADEx : Association de
Développement des Exportations.
BIRD : Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement.
BM : Banque Mondiale.
CAT: Cellule d'Appui Technique.
CBTE : Coût Budgété
du Travail Effectué.
CBTP : Coût Budgété
du Travail Prévu.
COD : Cellule des Opérations de
Dénationalisation.
CONSORTIUM ALAFIA : Association
Nationale des Praticiens de la Micro finance.
CRTE : Coût Réel du Travail
Effectué.
CSE : Chargés de Suivi
Evaluation.
DANIDA: Danish International Development
Agency.
DGSSMF : Direction Général
de la Surveillance du Secteur de la Micro Finance.
FED : Fonds Européen pour le
Développement.
FIDA : Fonds Internationale de
Développement Agricole.
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la
Population.
GTZ : Coopération Technique
Allemande.
IDA: International Development
Association.
ISMA: Institut Supérieur de Management
Adonaï.
IOV : Indicateur Objectivement
Vérifiable.
OED : Operation Evaluation
Department.
PADME : Agence de Promotion et d'Appui
aux Micro Entreprises.
PADSP : Projet d'Appui au
Développement du Secteur Privé.
PAPME : Agence de Promotion et d'Appui
aux Petites et Moyennes Entreprises.
PAS : Programme d'Ajustement
Structurel.
PERT: Program Evaluation Review Technique.
PIP : Programme d'Investissement
Public.
PME : Petite et Moyenne Entreprise.
PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement.
PRSP : Programme de Relance du Secteur
Privé.
RSE : Responsable de Suivi
Evaluation.
SE : Suivi Evaluation.
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Liste des tableaux
Tableau 1 : Schéma de
conception du cadre logique............................66
Tableau 2 : Exemple de
présentation d'un tableau de bord..................68
Liste de figures
Figure 1 : Organigramme du
PADSP..............................................33
Figure 2 : Présentation du
Suivi Evaluation.......................................59
Figure 3 : Exemple de courbe de
suivi des coûts.................................70
Figure 4 : Schéma de
conception du réseau PERT...............................73
Figure 5 : présentation du
diagramme de GANTT...............................74
Figure 6 : Schéma du
système de Suivi Evaluation proposé au PADSP......90
3 GLOSSAIRE DE
L'ETUDE
GLOSSAIRE DE L'ETUDE
1. Efficacité :
L'efficacité, c'est la mesure dans laquelle, les
résultats se rapprochent des objectifs fixés. Elle compare ce qui
a été fait et ce qui était initialement prévu ;
autrement dit, elle compare les réalisations, résultats et/ou
impacts réels et ceux qui étaient escomptés ou
estimés.
2. Efficience :
L'efficience se définit comme étant la mesure de
l'utilisation des ressources pour atteindre un niveau de production
donné. Elle représente le ratio entre les réalisations,
résultats et/ou impacts et les ressources (notamment les moyens
financiers) utilisées pour y parvenir.
3. Evaluation ex-ante :
Elle permet de mesurer la situation initiale avant le
démarrage du projet ou du programme. La situation de départ des
indicateurs est renseignée dans ce rapport. La situation de
départ constitue souvent la mesure « étalon » avec
laquelle le résultat obtenu sera comparé tout au long de la
période de référence. L'établissement de la
situation de départ est relativement simple quand les données
existent déjà ou que l'indicateur est déjà
utilisé.
4. Evaluation annuelle :
L'évaluation annuelle fournit une analyse en profondeur
des écarts entre les cibles et les niveaux atteints en termes
d'intrants, d'activités et d'extrants. Ce rapport annuel d'avancement
est soumis à la validation des acteurs du ministère
concerné, au ministère des finances et au Parlement pour
expliquer les écarts, justifier l'utilisation des fonds alloués
au programme dans le budget de l'année passée et appuyer les
requêtes de financement du programme dans les budgets
subséquents.
5. Evaluations à mi-parcours et
finale :
Les évaluations de mi-parcours et finales de programme
mesurent l'efficacité et l'efficience de la mise en oeuvre des
programmes ainsi que l'équité d'accès aux services. Ces
évaluations incluront l'analyse de données administratives sur
les intrants, les activités, les extrants et les résultats du
programme, mais peuvent aussi inclure des enquêtes qualitatives et
quantitatives rapides (par exemple, une enquête de satisfaction des
clients).
6. Evaluations d'impact :
Les évaluations d'impacts sont menées
après une période minimale de mise en oeuvre du programme afin
d'être capable de mesurer ses impacts. Elles visent à mesurer (i)
dans quelle mesure les extrants réalisés par le programme se sont
traduits par des progrès en termes d'indicateurs d'effets et d'impacts;
(ii) l'impact sur équité, c'est-à-dire la distribution des
extrants, des effets et des impacts du programme parmi les divers groupes
cibles; (iii) le degré de durabilité de ces impacts.
Les évaluations d'impact de programme peuvent employer
une multitude de méthodes qualitatives et quantitatives et peuvent
être classifiées selon un certain nombre de critères. Deux
critères de classification possibles incluent l'utilisation ou non : (i)
d'une analyse contrefactuelle (comparaison de l'évolution des
indicateurs de situation du groupe cible avec ceux d'un groupe témoin);
(ii) d'une analyse des mécanismes de transmission des extrants en effets
et en impacts.
7. Evaluation transversale ou
sommative :
Ce type d'évaluation a comme objectif d'étudier
un aspect bien particulier dans plusieurs projets en vue de tirer des
conclusions et d'influencer les politiques d'une organisation.
8. Indicateur :
L'indicateur est toute mesure significative, relative ou non,
utilisée pour apprécier les résultats obtenus,
l'utilisation des ressources, l'état d'avancement des travaux ou le
contexte externe. L'indicateur permet aux structures
gouvernementales et organisations de mesurer l'atteinte des objectifs, l'impact
des services rendus sur la population et apprécier les efforts requis
pour parvenir à ces résultats, et d'autres dimensions, ceci afin
d'apprécier leur performance. En effet, dans un cadre de gestion
axée sur les résultats, l'appréciation de la performance
des organisations gouvernementales et de leurs composantes se fait
désormais en fonction des résultats mesurables à l'aide
d'indicateurs. Ils sont utilisés à différents paliers de
l'organisation, à diverses étapes du cycle de gestion et du
processus de production.
9. Indicateurs de
résultats :
Ils se retrouvent aux différents niveaux du cadre
logique. Ce sont les indicateurs de moyens, d'extrants, d'effets et
d'impact.
10. Indicateurs de moyens :
Ils mesurent la quantité et parfois la qualité
des ressources humaines, matérielles, financières et
organisationnelles consacrées aux actions ou activités d'un
programme, d'un projet ou d'une unité administrative.
11. Indicateurs d'extrants :
Ils mesurent la quantité et parfois la qualité
des biens et services produits à l'aide des ressources mises à la
disposition d'un programme, d'un projet ou d'une unité
administrative.
12. Indicateurs d'effet :
Ils mesurent les conséquences concernant les
bénéficiaires finaux à la fin du programme. Il s'agit des
conséquences du moyen terme.
13. Indicateurs d'impact :
Ils mesurent les conséquences pour une population plus
vaste, soit la collectivité. Il s'agit des conséquences à
plus long terme c'est-à-dire plusieurs années après la
réalisation de programme, du projet.
14. Indicateurs
d'efficacité :
Ils mesurent le rapport entre les réalisations et les
résultats attendus. On distingue les indicateurs de rendement, les
indicateurs de fonctionnement et les indicateurs de développement
durable.
15. Indicateur de
rendement :
Il représente le ratio d'intrants requis par
unité d'extrants produits
16. Indicateur de
fonctionnement :
Il représente le ratio d'extrants requis pour une
unité d'impacts connus. C'est également le degré avec
lequel les extrants contribuent au but du projet ou programme.
17. Indicateur de développement
durable :
Il représente la durabilité des impacts
bénéfiques du programme ou du projet.
18. Indicateurs d'efficience :
Ils mesurent le rapport entre les réalisations et les
moyens utilisés. C'est la performance atteinte dans l'utilisation des
ressources.
19. Indicateurs de performance
administrative :
Ils mesurent les capacités techniques et morales des
administrations qui ont à charge la mise en oeuvre du programme ou qui
interviennent dans le circuit des dépenses. Ce sont des "indicateurs
globaux".
20. Performance :
Le concept de performance a plusieurs définitions. La
performance peut être définie comme le rendement ou le
progrès réalisé ou la valeur ajoutée par rapport
à un état initial. Elle est aussi la réduction du
non-désirable (ex : la baisse du taux de chômage). Elle peut
représenter la juxtaposition de l'efficience et de l'efficacité
d'une organisation ou d'un programme.
Apprécier la performance d'un programme ou d'une
organisation revient à apprécier s'il est à la fois
efficient dans la mise en oeuvre des moyens et efficace dans l'atteinte des
objectifs définis.
21. Planification :
La planification est la tâche qui permet de
décider d'avance ce qu'il faut faire pour apporter des changements
à une condition problématique, pour modifier des circonstances
peu satisfaisantes ou pour éviter qu'une situation ne se
détériore davantage.
22. Résultats :
« Tout ce qui arrive ou commence à exister
à la suite d'une intervention.»
« Ce que produit une activité consciente
dirigée vers une fin»
Un résultat est un changement descriptible ou
mesurable qui découle d'une relation de cause à
effet.
Deux notions fondamentales à retenir :
· La notion de CHANGEMENT qui implique une transformation
visible dans le groupe, dans l'organisation ou dans la
société.
· La notion de CAUSALITÉ illustrant le lien de cause
à effet entre une action et les résultats qui en
découlent.
23. Suivi :
Il consiste en la collecte et l'analyse systématique
des informations au fur et à mesure de la progression d'un
projet/programme dans le but d'en améliorer la rentabilité et
l'efficacité. Il est basé sur des objectifs établis et des
activités planifiées durant la phase de planification du travail.
SOMMAIRE
SOMMAIRE
DEDICACES...........................................................................3
REMERCIEMENTS..................................................................5
LISTE DES
ABREVIATIONS.......................................................................7
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES........................................10
GLOSSAIRE DE
L'ETUDE.......................................................12
SOMMAIRE..........................................................................18
INTRODUCTION...................................................................21
PREMIERE PARTIE : CADRE DE RECHERCHE THEORIQUE ET
METHODOLOGIE DE
L'ETUDE..............................................23
4 Chapitre
I : Cadre de Recherche..........................................25
Section I : Justification du choix du cadre de
l'étude.............25
4.1 Section II : Présentation
du PADSP.................................28
5 Chapitre
II : Cadre Théorique et Méthodologie de la
recherche...35
5.1 Section I : Cadre
Théorique de la recherche........................35
5.2 Section II : Méthodologie
de la recherche..........................43
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS.........................................................................47
6 Chapitre
I : Généralités sur les projets de
développement...........49
Section I : Historique de l'avènement des projets
développement.....49
6.1 Section II :
Financement des projets de développement par la
l'Association Internationale
de Développement......51
7 Chapitre
II : Mise en place d'un système de Suivi Evaluation dans
les projets de
développement.............................56
Section I : Le Suivi Evaluation au sein des projets de
Développement............................................57
Section II : Mise en place du système de Suivi
Evaluation
dans les projets de
développement.....................75
TROIXIEME PARTIE : SUGGESTIONS ET
RECOMMENDATIONS...........................................................83
8 Chapitre
I : Recommandations d'ordre
général.......................85
9 Chapitre
II : Recommandations et suggestions spécifiques au
PADSP............................................................87
10
CONCLUSION.......................................................................92
BIBLIOGRAPHIE......................................................................93
ANNEXE..............................................................................96
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Le Suivi Evaluation se présente aujourd'hui comme un
outil d'évolution des projets/programmes au service des
différents acteurs, face à l'exigence croissante
d'amélioration du contenu des projets et à l'importance
accordée à la mesure de leurs résultats et effets tant par
les partenaires, les bénéficiaires que par les financeurs
institutionnels.
Bon nombres d'acteurs de projets continuent malheureusement de
considérer le Suivi Evaluation comme un outil de coercition ou une
condition à remplir pour satisfaire les exigences des bailleurs.
Sans jusqu'ici mettre en péril la pratique du Suivi
Evaluation au sein du Projet d'Appui au Développement du Secteur
Privé (PADSP), objet de notre étude, il importe de noter que la
capacité du Suivi Evaluation à apporter une différence
à la gestion des projets est sujette à de profondes mutation par
ce que les formes et les méthodes de Suivi Evaluation évoluent
avec les réalités du temps. Ainsi, des pratiques
renforcées et efficaces sont porteuses de nouveaux défis et
d'approches nouvelles qui, sans nul doute, vont permettre au projet d'atteindre
sa finalité.
Le présent mémoire est subdivisé en trois
(03) grandes parties.
La première partie comporte deux chapitres et se
consacre exclusivement à l'objet de l'étude : le Projet
d'Appui au Développement du Secteur Privé (PADSP). Elle traite
entre autre du cadre de recherche théorique et de la méthodologie
adoptée tout au long de l'étude. Nous y exposons entre autres, la
problématique, le contexte et la justification du thème, les
hypothèses et les objectifs du mémoire.
Par son contenu, la deuxième partie pourrait permettre
à toute personne intéressée de s'approprier et de
comprendre la démarche du Suivi Evaluation dans la conduite des
organisations en général et des projets de développement
en particulier. Partie à vocation conceptuelle, elle traite du Suivi
Evaluation des projets de développement en présentant ses outils
et acteurs d'une part et en se focalisant sur la méthodologie de
conception et de mise en place du système de Suivi Evaluation dans
d'autre part. Somme toute, le système de Suivi Evaluation y est
présenté de manière à favoriser la
compréhension sans cesse renouvelée de ses attentes, ses enjeux
et modalités de pilotage.
Au regard des informations issues de nos recherches et
exposées dans la seconde partie et tenant compte des difficultés
observées par le PADSP en matière de Suivi Evaluation, nous
formulons dans la troisième partie des propositions et suggestions qui
pourraient aider les responsables du PADSP en particulier et toute personne
ayant un intérêt dans l'exécution des projets de
développement en général.
Somme toute, il ne s'agit pas pour nous d'inventer de
nouvelles modalités de mise en oeuvre du système de Suivi
Evaluation. Le présent travail de recherche a pour volonté
d'aider toute personne intéressée de s'approprier et de
comprendre la démarche du Suivi Evaluation dans la conduite des projets
de développement. Nous voudrions démystifier le Suivi Evaluation
en lui donnant du sens à travers les expériences vécues
par le PADSP.
CHAPITRE I : CADRE DE RECHERCHE
CHAPITRE I : CADRE DE RECHERCHE
SECTION I : JUSTIFICATION DU CHOIX DU CADRE DE
L'ETUDE
A- Choix du cadre de l'étude
La fin d'un cycle de formation est généralement
sanctionnée par la présentation d'un travail de recherche connue
sous le terme « Mémoire ». Il s'agissait donc pour
nous, auditeur en fin du premier cycle (BBA), Option Management de Projet, de
sacrifier à la tradition pour non seulement jauger les connaissances
acquises lors de la formation mais aussi pour nous confronter aux cas
pratiques, proposer et défendre des solutions aux problèmes
spécifiques rencontrés dans nos différentes structures
d'accueil.
Etudiant en Management de Projet, il était primordial
pour nous de rechercher un cadre dans lequel on pourrait rencontrer les
praticiens du Management de Projet pour véritablement vivre les
réalités du terrain et être au courant de ce qui ne
s'apprend pas sur les bancs, mais dans le vécu quotidien des
responsables de projet.
Le choix du Projet d'Appui au Développement du Secteur
Privé (PADSP) comme cadre de notre étude n'est donc pas anodin et
s'explique entre autres, par le fait que ce projet de développement
figure parmi les mieux structurés, les plus actifs et dont les actions
sont concrètes sur le plan national.
De plus, à l'issue du sondage des projets de
développement en cours d'exécution au Bénin, le PADSP nous
a paru plus ouvert et apte à nous accueillir.
Notons également que avant d'y être
accepté officiellement pour mener ces travaux de recherche, nous avions
eu déjà l'opportunité d'être reçu au PADSP en
tant que stagiaire ; nous étions donc déjà plus ou
moins outillés et imprégnés des réalités du
PADSP et c'est à juste titre que nous avions souhaité y retourner
pour effectuer nos recherches dans le cadre de la rédaction du
présent mémoire.
B- Durée de l'étude et conditions
générales
de travail
Afin de démarrer officiellement nos travaux de
recherche dans le cadre de la rédaction de ce mémoire, nous nous
sommes rapprochés de la Direction de notre Institut (ISM Adonaï)
qui nous a remis une lettre de recommandation (Réf. 2007/022/ISMA/DFI)
signée par le Directeur Fondé de ISM Adonaï, le Maître
Charles KOUPHIN, datée du 30 Juillet 2007 et adressée au
Coordonnateur National du Projet d'Appui au Développement du Secteur
Privé (PADSP).
Pour des questions de procédures propres au PADSP nous
n'avions pas pu commencer le stage en août comme nous l'aurions
souhaité. En effet, étant donné que nous étions en
fin de stage au PADSP, il fallait attendre un (01) mois pour introduire une
autre demande de stage. Ainsi, suite à l'avis favorable du Coordonnateur
National du PADSP, nous avions officiellement débuté, le 03
Septembre 2007, le stage de trois (03) mois requis pour la rédaction du
mémoire à la coordination du PADSP.
C'est dans une ambiance conviviale, très relaxe que
nous avions passé trois (03) mois, du 03 septembre au 30 novembre 2007,
au sein du PADSP.
Les responsables à divers niveaux du PADSP n'ont
ménagé aucun effort pour nous expliquer les
réalités, nous orienter dans nos recherches, répondre
à nos questions, mettre à notre disposition les informations et
la documentation nécessaire. Nous avions bénéficié
de la disponibilité d'outils informatiques et toutes autres logistiques
ce qui a beaucoup faciliter nos travaux.
Nous n'avions pas eu de difficultés notables pouvant
bloquer ou porter atteinte au plan de travail que nous avions
élaboré et soumis à notre maître de stage dès
le début.
Les travaux débutaient tous les jours à 08
heures pour finir à 19h. C'est dire qu'en plus d'effectuer un stage pour
la rédaction du mémoire, nous avions eu l'opportunité de
nous professionnaliser à travers les différents travaux
effectués pour le compte du PADSP.
SECTION II : PRESENTATION DU PROJET D'APPUI AU
DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE (PADSP)
A- Fiche sur le PADSP
1- Données générales sur le PADSP
TITRE DU PROJET : PROJET
D'APPUI AU
DEVELOPPEMENT DU
SECTEUR PRIVE (PADSP)
Crédit IDA N° 3296-BEN.
MINISTERE DE TUTELLE : Ministère de
l'Industrie et du Commerce.
ORGANISME RESPONSABLE : Cellule d'Appui technique au
Programme de Relance du Secteur privé-
Cellule de
Coordination du Projet.
ZONE D'INTERVENTION : Tout le territoire.
FINANCEMENT GLOBAL : 51,5 Millions de
Dollars.
DUREE DU PROJET : 5 ans
2- Historique, contexte et justification du Projet
Après le déclin économique qui a
caractérisé la décennie des années 1970-1988, le
gouvernement du Bénin a engagé en 1989, un Programme d'Ajustement
Structurel (PAS) visant à restaurer les conditions d'une croissance
durable et d'une situation financière intérieure et
extérieure viable. Ce PAS comprenait :
i) l'assainissement du système bancaire ;
ii) la mise en place des bases d'une économie de
marché au moyen d'une politique de libéralisation et de
privatisation ;
iii) la restructuration de la plus grande partie des
entreprises publiques et le renforcement des services sociaux prioritaires.
Malgré les progrès constatés à
travers une croissance stimulée par une forte réponse de l'offre
du secteur privé dans le secteur primaire tiré par le coton et
qui s'est accélérée significativement à partir de
1995 pour atteindre une moyenne de 5,6% en 1996-1997, l'économie
béninoise était déjà très sensible aux
perturbations extérieures. Aussi il s'est avéré
nécessaire d'adopter une attitude plus offensive. Ainsi, la nouvelle
démarche devait s'appuyer sur les forces locales notamment le dynamisme
du secteur commercial, un secteur cotonnier compétitif et un important
tissu de PME et la mise en oeuvre de structures pour vaincre les obstacles qui
s'opposent à une réponse forte et durable du secteur privé
à savoir :
i) l'inefficacité du fonctionnement du port et des
douanes ;
ii) le coût élevé des services publics et
leur manque de fiabilité ;
iii) la faible productivité de la main
d'oeuvre ;
iv) l'insuffisance des compétences techniques et de
gestion ;
v) la médiocrité du fonctionnement du
système judiciaire ;
vi) la difficulté des PME à obtenir des
financements ;
vii) les coûts de production élevés des
PME résultant de l'étroitesse du tissu industriel.
Cette vision est matérialisée dans la
stratégie retenue pour le Bénin au cours des différentes
Tables rondes notamment la conférence de la Table Ronde des Partenaires
au Développement Economique et Social du Bénin en Avril 1992
à Genève, la Table Ronde sur le Développement du Secteur
Privé en 1994 à Cotonou et la Conférence Economique en
Décembre 1996 à Cotonou avec pour principaux objectifs :
a) améliorer l'environnement juridique et
réglementaire ;
b) renforcer la présentation du secteur
privé ;
c) étoffer l'offre des services aux
entreprises ;
d) améliorer la structure économique et
institutionnelle pour les entreprises travaillant tant pour le marche
intérieur que pour l'exportation.
C'est dans ce cadre, et pour participer à la mise en
oeuvre de cette démarche que le gouvernement et le secteur privé
ont sollicité et négocié l'appui de la Banque Mondiale
pour le financement du Projet d'Appui au Développement du Secteur
Privé (PADSP) dans le cadre du Programme de Relance du Secteur
Privé (PRSP).
Les remboursements du crédit se feront sur quarante
(40) ans avec différé de dix (10) ans à compter de la mise
en place du compte de prêt à l'Association Internationale de
Développement (IDA).
B- Fonctionnement général et organigramme de
la coordination du PADSP
1- Le fonctionnement général du PADSP
Le PADSP vise l'amélioration de l'environnement et de
la compétitivité des entreprises au Bénin, de
l'accès des petites et moyennes entreprises (PME) au crédit.
De manière spécifique, le projet vise le
renforcement de la compétitivité des entreprises par (i)
l'amélioration du dialogue entre l'Etat et le monde des entreprises en
s'attaquant aux contraintes constitutionnelles et réglementaires du
développement du secteur, (ii) l'assistance aux entreprises pour
s'orienter davantage vers l'exportation et (iii) le soutien au
développement des PME et micro-entreprises.
Tenant compte des objectifs globaux du PRSP, le Projet a
été subdivisé en quatre (04) composantes mises en oeuvre
à travers les structures d'exécution du projet que sont :
- l'Agence de Promotion et d'Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises (PAPME),
- l'Agence de Promotion et d'Appui des Micro Entreprises
(PADME),
- l'Association Nationale des Praticiens de la Micro Finance
du Bénin (Consortium ALAFIA),
- l'Association de Développement des Exportations
(ADEx),
- la Direction Générale de la Surveillance du
Secteur de la Micro Finance (DGSSMF) et
- la Cellule des Opérations de Dénationalisation
(COD).
Le coût total du projet estimé à 51.5
millions de dollars US est financé par :
Ø le crédit IDA N° 3296-BEN pour 26.4
millions (51,5%) ;
Ø le Gouvernement du Bénin pour 0,5 millions
(0,8%) et
Ø une contribution des bénéficiaires pour
24,6 millions (47,8%),
suivant un plan de financement par catégorie et par
composante.
2- L'organigramme de la coordination du PADSP.
La coordination du projet assure le suivi de
l'exécution du Projet dans les différentes composantes et
sous-composantes par une maîtrise des programmes d'activités, de
la comptabilité, des décaissements, des procédures de
passation des marchés, de l'évaluation du Projet, de la
préparation des rapports d'avancement, de la coordination des
activités entre le bailleur de fonds, l'Etat et les structures
d'exécution.
L'équipe de la coordination du PADSP est
composée de :
Ø un (01) Coordonnateur National du PADSP ;
Ø une (01) Secrétaire Administrative ;
Ø un (01) Spécialiste en Passation de
Marchés ;
Ø un (01) Responsable Administratif et
Financier ;
Ø un (01) Responsable de Suivi Evaluation ;
Ø un (01) Assistant Administratif et
Financier ;
Ø un (01) Assistant du Régisseur ;
Ø un (01) Agent de liaison ;
Ø deux (02) Conducteurs de Véhicules
Administratifs.
L'organigramme de la coordination du PADSP peut être
présenté de la manière suivante :
ORGANIGRAMME DE LA COORDINATION DU PADSP
Figure 1 : Organigramme de la Coordination du
PADSP.
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE
ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
SECTION I : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
A- Problématique
Management, voici un mot au destin étrange ;
français d'origine, il est exporté aux Etats-Unis puis
réimporté dans les années 50. En donner une
définition n'est pas chose facile. Sa portée diffère selon
que l'on se place du côté du micro manager (celui qui fait tourner
« la boutique » au quotidien, au milieu de son
équipe) ou du macro manager (celui qui essaie de voir plus loin,
surplombant l'organisation).
Une façon prudente de sortir de cette impasse est de
comprendre le management simplement comme une formalisation de pratiques sous
la forme d'énoncés pragmatiques. En l'absence de théorie
de management, ces énoncés ne prennent leurs sens que dans une
perspective historique, c'est-à-dire à la lumière des
problèmes qui se posent concrètement aux organisations au fur et
à mesure de leur évolution.
Le mot est de nos jours usé à force de servir.
De nouvelles disciplines et techniques ont fait leur apparition et permettent
aux acteurs de faire face de façon de plus en plus concrète et
efficace aux diverses situations. Le Management de Projet et son prestigieux
outil qu'est le Suivi Evaluation font partie de ces disciplines et
techniques.
Qu'est que le Management de Projet de
développement ? Qu'est-ce que le Suivi Evaluation et pourquoi
le Suivi Evaluation ?
Le Management de Projet est l'application des connaissances,
compétences, outils et techniques aux activités du projet afin
d'en respecter les exigences1(*).
Le Suivi Evaluation fait appel aux compétences, outils
et techniques en question. Avant de nous attarder sur le problème de
fond que pose le Suivi Evaluation, il nous semble impérieux d'expliquer
ici, au prime abord le contexte dans lequel cet outil a intégré
l'organe de gestion des projets de développement.
En effet, l'utilisation anarchique des crédits
accordés au pays en développement, le non respect des
engagements, la faible qualité des rapports produits ont amené
certains bailleurs à suspendre leur aide et à revoir la copie.
Les systèmes de gestion classiques n'aidaient donc pas
véritablement à suivre l'évolution des projets mis en
oeuvre. Bon nombre de ces projets n'ont pas eu à terme l'impact
souhaité, leurs objectifs n'ont jamais été atteints
malgré l'importance des ressources octroyées pour leur
exécution. Les principales raisons de ces échecs résident
également dans le fait que l'administration interne de ces projets ne
disposait pas de procédures systématiques
d'évaluation ; lorsque des questions sont posées sur
l'impact de certaines activités spécifiques, les rapports
présentés étaient plutôt un résumé
d'impressions générales qu'une analyse systématique et
approfondie.
Plusieurs études consacrées au Suivi Evaluation
ont montré qu'un seul petit nombre de projets de développement
est doté de système de Suivi Evaluation efficace et
répondant aux normes requises.2(*)
Un certain nombre de problèmes sont communs aux
différents projets qui ont fait l'objet de l'étude. On peut les
résumer de la manière suivante :
Ø manque de compréhension de
l'intérêt du Suivi Evaluation et sous- estimation de l'importance
à lui accorder dans la conception du projet, ce qui conduit à une
allocation de ressources inadéquates et à une organisation
centralisée du processus décisionnel et de l'analyse ;
Ø manque d'intérêt de la part du personnel
des projets et des partenaires d'exécution pour le Suivi Evaluation en
tant qu'activité. Il en résulte une sous utilisation de
l'information par les gestionnaires du projet ;
Ø manque de pertinence et qualité
médiocre de l'information obtenue dans le cadre du suivi axé sur
les aspects physiques et financiers et peu soucieux de l'ampleur des
résultats, de l'effet et de l'impact du projet ;
Ø suivi considéré comme une obligation
imposée de l'extérieur aboutissant à ce que le personnel
du projet remplisse mécaniquement des formulaires à l'intention
des gestionnaires qui ne voient eux-mêmes dans le suivi qu'une forme de
collecte de données pour la rédaction des rapports exigés
par les bailleurs de fonds.
Le rapport 2003 de la Banque Mondiale sur l'évaluation
des opérations met en évidence l'importance accrue que la Banque
accorde aux résultats et à l'efficacité de ses
activités de développement, ainsi que les efforts qu'elle
déploie pour inciter ses pays clients à adopter une politique
axée sur les résultats. La pression internationale s'est accrue
sur la communauté de développement pour qu'elle mette en
évidence la valeur ajoutée de son action et renforce la culture
des résultats dans la gestion de l'aide.
La culture des résultats était aussi un
élément important du consensus réalisé en faveur du
développement lors de la conférence des acteurs de la Banque
Mondiale qui s'est tenue à Monterrey en 2002.
Les véritables questions restaient cependant toujours
en suspens : Comment mesurer l'efficacité ? Comment mesurer
l'impact ? Sous quelle forme présenter les résultats pour
qu'ils soient unanimement compris et acceptés ?
L'appareil de gestion mis en place pour la gestion des
projets n'étant pas à l'origine doté d'outil pouvant
permettre de répondre à ces questions, il fallait non pas
réinventer le management de projet, mais intégrer davantage
l'outil faisant défaut : le Suivi Evaluation.
Utilisés comme s'il ne s'agissait que d'une seule et
même chose, le suivi et l'évaluation sont en fait deux
séries bien distinctes d'activités organisationnelles,
reliées, mais non identiques. Nous donnons ici des définitions
classiques du suivi et de l'évaluation, quitte à y revenir plus
en détail dans le développement du présent
mémoire.
Le suivi : il consiste en la collecte et
l'analyse systématique des informations au fur et à mesure de la
progression d'un projet/programme dans le but d'en améliorer la
rentabilité et l'efficacité. Il est basé sur des objectifs
établis et des activités planifiées durant la phase de
planification du travail.
L'évaluation : elle consiste en
l'examen systématique d'un projet/programme prévu, en cours ou
achevé. Elle a pour objet d'apporter une réponse à des
questions spécifiques ainsi qu'à porter un jugement d'ensemble
sur une opération et à en tirer des enseignements destinés
à améliorer les actions, la planification et les décisions
futures.
Au total, le Suivi Evaluation est la combinaison du suivi et
de l'évaluation qui permet d'obtenir les informations requises et de
conduire la réflexion critique nécessaire à la bonne
gestion du projet/programme, à la satisfaction des obligations de
recevabilité au niveau de toutes les parties prenantes.
Il apparaît donc clairement que sous cet angle, les
outils de gestion classique tels que la comptabilité, l'analyse
financière ou les statistiques à eux seuls ne sauraient fournir
les données, les interpréter et proposer des solutions et
orienter les acteurs du projet/programme dans le sens des objectifs
initialement établis. Le Suivi Evaluation trouve dans ce contexte bel et
bien sa place puisqu'il fourni les réponses à ces questions. Pour
être bien exploité et mis en oeuvre, il faut l'intervention
d'outils, des hommes, des ressources financières etc. et c'est la raison
pour laquelle nous parlons de système de Suivi Evaluation.
Bien que les bailleurs aient pris conscience d'intégrer
le Suivi Evaluation dans l'organe de gestion des projets de dernière
génération, on comprend encore mal pourquoi certains
nouveaux projets ne sont pas dotés de ce système dès leur
élaboration. Les Responsables de Suivi Evaluation recrutés dans
ces projets se voient confrontés à d'énormes
difficultés puisque le cadre d'exécution du Suivi Evaluation
n'est pas clairement défini dès le départ ; il s'agit
d'un système, donc d'une dynamique et un système ne se met pas en
place tous azimuts.
Comment bénéficier alors de cet outil s'il n'est
mis en place dès le début du processus ? Les enseignements
tirés de la gestion des anciens projets terminés ou en cours
d'exécution nous montrent le bien fondé de la mise en place du
système de Suivi Evaluation pour non seulement satisfaire aux exigences
des bailleurs mais aussi pour ajouter de la valeur à la qualité
de l'administration interne, à promouvoir le sens de
responsabilité et l'apprentissage au niveau de toutes les parties
prenantes.
Sans le Suivi Evaluation, on peut continuer à utiliser
les ressources à des fins inutiles, sans apporter la moindre
modification à la situation identifiée comme constituant un
problème.
B- Contexte et justification du thème
Le choix de notre thème se justifie par les
difficultés vécues par le PADSP en termes de Suivi Evaluation.
Ces réalités ne sont pas strictement spécifiques au PADSP,
et sont un problème récurent que rencontrent certainement
d'autres projets élaborés dans les mêmes contextes ou
conditions.
Il ne s'agit pas pour nous de créer de nouvelles
procédures et modalités de Suivi Evaluation, encore qu'il y ait
une myriade de systèmes de Suivi Evaluation : chaque projet ou
organisation ayant sa propre structure.
Notre tâche consiste à étudier la
structure du PADSP et de proposer un système de Suivi Evaluation
approprié conformément aux exigences du principal bailleur qu'est
l'IDA.
En effet, à l'origine, le PADSP ne disposait pas d'un
Responsable de Suivi Evaluation. Le projet ne disposait donc pas d'un
système de Suivi Evaluation. C'est au moment de la revue à mi -
parcours en 2004, ayant conduit à la prolongation du délai
d'exécution du projet qu'il a été décidé de
doter le PADSP d'un Responsable de Suivi Evaluation (RSE). A cette date le
PADSP ne dispose pas d'un système de SE formalisé.
On comprend donc aisément la cause des
différentes difficultés rencontrées aujourd'hui. Le
système n'était pas mis en place dès le début du
projet et le tout premier RSE recruté n'a pas mis en place un
système dès sa prise de fonction.
On remarque aujourd'hui au PADSP de sérieuses
difficultés dans la collecte et l'analyse des informations, vu la
complexité même de la structure du PADSP.
Le PADSP est mis en oeuvre à travers des structures
d'exécution qui ne disposent pas en leur sein d'un chargé de SE.
Il y a un véritable problème de communication parce qu'il n'y a
pas une personne responsabilisée parlant le langage de Suivi Evaluation
dans ces structures. Le RSE du PADSP use depuis toujours de ses
compétences et astuces pour collecter, analyser et générer
les informations dans la forme requise par les parties prenantes. Un travail
qui prend plus de temps qu'il n'en faudrait en réalité. Le PADSP
ne jouit pas pleinement de cet instrument inestimable de gestion qu'est le
Suivi Evaluation : outils permettant à une organisation ou à
un projet de savoir quand les plans ne fonctionnent pas et quand les
circonstances (le contexte) ont changé.
Il s'agit donc pour nous, d'une manière globale, de
considérer le PADSP comme un cas d'école pratique et de faire une
proposition quant au système de Suivi Evaluation qu'il pourrait adopter.
C'est ce qui justifie le choix de notre thème:
« MISE EN PLACE D'UN SYSTEME DE SUIVI
EVALUATION DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : CAS DU PROJET D'APPUI AU
DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE (PADSP) ».
1- Les hypothèses.
Les hypothèses sur lesquelles nous nous sommes
basés pour mener notre étude se résument comme
suit :
Ø le Suivi Evaluation est un outil indispensable dans
l'exécution du PADSP ;
Ø la conception du système de Suivi Evaluation
est une tâche qui se fait au moment de l'élaboration du
projet/programme, et ceci dans une approche participative.
2- L'objectif général.
L'objectif général de notre travail de recherche
est de contribuer à la vulgarisation de l'outil inestimable d'aide
à la décision qu'est le Suivi Evaluation en exposant ses concepts
de base, sa méthodologie de mise en place et à terme proposer un
système de Suivi Evaluation que pourraient adopter les acteurs d'un
projet de développement comme le PADSP, pour véritablement
accroître la performance de l'organe de gestion du projet et atteindre,
voire dépasser les attentes de toutes les parties prenantes.
3- Les objectifs spécifiques
Spécifiquement, il s'agit pour nous de présenter
au public en général et aux acteurs des projets de
développement en particulier, l'outil pouvant aider à :
Ø identifier clairement et à temps (anticiper)
les problèmes et leurs causes ;
Ø suggérer des solutions aux problèmes
de gestions rencontrés ;
Ø soulever des questions par rapport aux
hypothèses et à la stratégie ;
Ø fournir des informations et aperçus
nécessaires aux prévisions ;
Ø améliorer les possibilités qu'ont les
acteurs du projet à se développer ;
Ø améliorer la rentabilité,
l'efficacité et l'impact du projet ;
Ø faire des ajustements de manière à
avoir plus de chance de faire une différence ;
Ø passer les progrès en revue.
SECTION II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
A- Revue de la littérature
Tout au long de nos recherches, nous n'avions pas eu la chance
d'avoir en notre disposition des travaux de mémoires effectués
sur le Suivi Evaluation par les aînés. Ceci pourrait s'expliquer
par le fait qu'il s'agisse d'un sujet un peu rare. Fort heureusement, la
littérature sur le suivi-évaluation est très riche et
abondante ; les organismes spécialisés publient
d'intéressants articles sur le sujet si bien qu'en plus des inestimables
documents que les responsables du PADSP ont bien voulu mettre à notre
disposition, notre recherche documentaire a été très
fournie. La revue de ces différents documents et ressources nous ont
confirmé la pertinence et l'utilité du Suivi Evaluation dans la
perspective d'une gestion plus efficace des projets de développement.
C'est ainsi que par exemple, en lisant le PRECIS
235 paru en hiver 2004 et publié par le
Département de l'Evaluation des Opérations (OED) de la
Banque Mondiale, on comprend bien aisément pourquoi la pression
internationale s'accroît sur la communauté du développement
pour qu'elle mette en évidence la valeur ajoutée de son action et
renforce la culture des résultats dans la gestion de l'aide. Ce rapport
annuel de 2003 sur l'évaluation des opérations note l'importance
accrue que la Banque accorde aux résultats et à
l'efficacité de ses activités de développement, ainsi que
les efforts qu'elle déploie pour inciter ses pays clients à
adopter une politique axée sur les résultats. LE PRECIS 235 fait
le bilan des systèmes mis en place par la Banque pour faciliter le Suivi
et l'Evaluation des opérations, il analyse leur efficacité et
met en lumière les domaines où des améliorations
pourraient être apportées.
La boîte à outils sur le Suivi Evaluation
présentée par Janet SHAPIRO sur le site
web
www.civicus.com
traite des aspects essentiels pour mettre en place et utiliser un
système de Suivi Evaluation dans un projet ou une organisation. Elle
explicite ce que sont le Suivi et l'Evaluation, comment ses processus sont
planifiés, comment créer un système de Suivi et un
processus d'Evaluation, qui puissent s'allier de manière utile. Ce
dossier jette un regard sur la façon dont on collecte l'information dont
on a besoin, puis sur la manière dont on devrait trier cette masse de
données au moyen d'une analyse relativement stricte. Le thème de
cette boîte à outils s'élargit ensuite un peu et tente de
traiter quelques-uns des points ayant trait au passage à l'action sur la
base de ce que nous avions appris.
Les sites web et liens suivants nous ont permis d'avoir une
idée plus précise sur la pratique, les résultats
d'évaluation et les enseignements tirés par de nombreuses
organisations de développement.
http://www.interaction.org/evaluation/tips.html
INTERACTION, A COALITION OF U.S. DEVELOPMENT NGOS, donne une
liste de liens à un grand nombre de sources sur l'évaluation,
procédés et meilleures pratiques fournis par de nombreuses
organisations et agences.
http://minweb.idrc.ca/daclog.htmoecd/dac
. Ce site Internet offre une liste d'extraits de documents
d'évaluation que différentes organisations internationales d'aide
au développement ont accepté de rendre disponible au public (base
de données dotée d'un moteur de recherche).
http://www.undp.org/eo/evarep.htm
UNDP: EVALUATION REPORTS. Ce site
Internet dispose en ligne des rapports d'évaluation, des
résultats, des recommandations et des enseignements tirés.
http://www.worldbank.org/html/oed/onlinfrm.htm
WORLD BANK: ON-LINE REPORTS. Ce site Internet
dispose en ligne des rapports d'évaluation, des leçons et des
pratiques classés par sujet et par région.
http://www.ucalgary.ca/UofC/departments/UP/UCP/CJPE.html
CANADIAN JOURNAL OF PROGRAM EVALUATION. Ce journal semestriel
publie des articles sur tous les aspects de la théorie et de la pratique
de l'évaluation.
http://www.mande.co.uk/news.htm
NGO NEWS ON MONITORING AND EVALUATION. Il
s'agit d'un service d'information destiné aux organisations non
gouvernementales (ONG). Il met l'accent sur des méthodes de suivi et
d'évaluation pertinentes pour des projets de développement ayant
des objectifs de développement social.
http://www.ids.ac.uk/ids/particip
PARTICIPATORY RURAL APPRAISAL (INSTITUTE OF
DEVELOPMENT STUDIES). Ces pages renferment des informations sur
l'Evaluation Rurale Participative (ERP).
B- Méthode de collecte et d'analyse des
données
Pour la rapidité et l'efficacité dans la
collecte, l'analyse et la présentation de cette étude, nous
avions utilisé notre micro-ordinateur qui nous a permis d'utiliser de
manière optimale les outils indispensables à nos travaux que
sont :
Ø Internet ;
Ø Logiciel de base Microsoft Office (Excel 2007, Word
2007 et PowerPoint 2007) ;
Ø Logiciel de Gestion de Projet (Microsoft Office
Projet 2007, Open Workbench, Control Panel et VISIO 2007).
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES PROJETS DE
DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I : GENERALITE SUR LES PROJETS DE
DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I : GENERALITES SUR
LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
SECTION I : HISTORIQUE DE L'AVENEMENT DES PROJETS
DEVELOPPEMENT
A- Historique
Au début des années 50, après la
deuxième guerre mondiale, force était de constater que les pays
en développement les plus pauvres devaient bénéficier de
conditions plus favorables que celles que pouvaient offrir les Banques si l'on
voulait qu'ils puissent emprunter les capitaux nécessaires à leur
développement. Dès cet instant, les pays membres des associations
d'aide à la reconstruction ont commencé à créer des
Institutions pouvant accorder des prêts aux pays les plus pauvres, aux
conditions les plus avantageuses possibles. Au titre de ces Institutions, on
peut citer entre autres, le Fonds Européen pour le Développement
(FED), l'Association Internationale de Développement (IDA), le Fonds
International pour le Développement de l'Agriculture (FIDA), le Danish
International Dévelopment Agency (DANIDA) etc.
Les fondateurs de ces Institutions voyaient en elles, le
moyen pour les nantis de ce monde de venir en aide aux plus
déshérités. Mais ils souhaitaient également
qu'elles soient gérées avec la même rigueur qu'une
banque.
Dès cet instant ils revenaient aux gouvernements des
pays en développement de concevoir des programmes/projets de
développement pour effectivement bénéficier des fonds mis
à disposition par ces institutions internationales. Ils doivent
également satisfaire aux conditions propres aux bailleurs de fonds.
B- Cas du Bénin
A la veille de la signature du premier Programme d'Ajustement
Structurel (PAS) en juin 1989, la situation économique du Bénin
était caractérisée par une baisse de la production, un
déséquilibre général dû essentiellement
à des déficits budgétaire et extérieur courant
insoutenables et un système bancaire en faillite. La conséquence
de cette situation était principalement un système productif
national en grande difficulté, l'impossibilité pour l'Etat
d'assurer le paiement des salaires des fonctionnaires, d'honorer ses
engagements vis-à-vis des fournisseurs ou autres prestataires et donc
d'assurer son propre fonctionnement, des accumulations d'arriérés
de paiements extérieurs et des services sociaux de base
défaillants. C'est dans ces conditions que le Bénin a conclu en
1989 son premier Programme d'Ajustement Structurel et une Stratégie
d'Assistance Pays (CAS) avec le Fonds Monétaire International et la
Banque Mondiale.
De 1989 à ce jour, trois programmes et
stratégies d'assistance triennaux se sont succédé et le
quatrième programme triennal est en cours d'exécution. Si les
deux premiers programmes étaient essentiellement axés sur la
stabilisation et l'assainissement avec un début de prise en compte de la
dimension sociale, les suivants, tout en mettant l'accent sur la poursuite de
l'ajustement, se sont orientés davantage vers la création des
conditions d'une croissance économique forte.
Avec la mise en oeuvre de ces différents programmes et
stratégies, la situation économique, financière et sociale
du Bénin s'est améliorée et les grands équilibres
se sont rétablis, en rapport avec les différentes réformes
entreprises aussi bien sur les plans macro-économique que sectoriel. Un
nombre important de programme/projet de développement est depuis 1990
financé au Bénin par le groupe de la banque mondiale sur la base
des différents accords de crédit.
SECTION II : LE FINANCEMENT DES PROJETS DE
DEVELOPPEMENT PAR L'ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT (IDA)
A- Présentation de l'Association Internationale
de
Développement (IDA)
À l'initiative des États-Unis, un groupe de pays
membres de la Banque a décidé de créer une institution qui
puisse accorder des prêts aux pays les plus pauvres, aux conditions les
plus avantageuses possibles. Ses fondateurs voyaient dans cette nouvelle
institution, baptisée « Association Internationale de
Développement », le moyen pour les nantis de ce monde de venir en
aide aux plus déshérités. Mais ils souhaitaient
également que l'IDA soit gérée avec la même rigueur
qu'une banque ; d'où la proposition formulée par le
Président des États Unis Dwight D. Eisenhower, et
entérinée par les autres pays, que l'IDA fasse partie
intégrante de la Banque Mondiale (BIRD). Les
statuts
de l'IDA sont entrés en vigueur en 1960. Les premiers prêts de
l'IDA, appelés crédits, ont été approuvés en
1961 en faveur du Chili, du Honduras, de l'Inde et du Soudan.
L'IDA est principalement financée par les contributions
des gouvernements des États membres les plus riches. Les
prélèvements opérés sur le revenu de la Banque
Mondiale et les remboursements par les emprunteurs des crédits
antérieurs de l'IDA constituent une source de financement
supplémentaire pour l'Association.
Tous les trois ans, les bailleurs de fonds se consultent pour
reconstituer les ressources de l'Association.
Les contributions des donateurs représentent plus de la
moitié des trente-trois (33) milliards de dollars mobilisés au
titre de la Quatorzième (14ème) reconstitution des
ressources de l'IDA (IDA-14) qui finance les projets de l'Association durant la
période de trois ans qui prendra fin le 30 juin 2008. Les annonces
de contribution les plus importantes à IDA-14 proviennent des
États-Unis, du Royaume-Uni, du Japon, de l'Allemagne, de la France, de
la Suède, de l'Italie et du Canada ; mais des pays moins riches
contribuent également à financer l'IDA.
B- L'Association Internationale de Développement au
chevet des pays les moins avancés
L'IDA est l'un des principaux bailleurs d'aide aux 80 pays les
plus déshérités de la planète,
dont trente-neuf (39) se trouvent en Afrique. C'est la principale source
de financement par les donateurs des services sociaux de base dans les pays les
plus pauvres.
Depuis sa création, l'IDA a accordé au total
cent soixante et un (161) milliards de dollars de crédits et de dons, au
rythme de sept (7) à neuf (9) milliards de dollars par an en moyenne ces
dernières années, dont la majeure partie, soit environ 50 %, va
à l'Afrique. Les ressources de l'IDA sont allouées aux pays
emprunteurs en fonction de leur niveau de revenu, ainsi que de
l'efficacité avec laquelle ils gèrent leur économie et
exécutent les projets de l'IDA en cours.
Durant l'exercice 2006 (qui a pris fin au 30 juin 2006), les
engagements de l'IDA ont totalisé 9,5 milliards de dollars. Les nouveaux
engagements pour l'exercice 06 ont porté sur cent soixante-sept (167)
nouvelles opérations.
Le volume annuel des prêts est en constante augmentation
et aurait représenté en moyenne 9,1 milliards de dollars environ
au cours des trois dernières années.
Ces prêts financent des opérations en faveur de
l'éducation primaire, des services de santé de base, des services
d'assainissement et d'approvisionnement en eau propre, des principes de
sauvegarde environnementale, de l'amélioration du cadre
d'activité des entreprises, des infrastructures et des réformes
institutionnelles. Ces projets permettent de créer les conditions
nécessaires à la croissance économique, à la
création d'emplois, au relèvement des revenus et à
l'amélioration des conditions de vie.
L'Association encourage tout particulièrement une
croissance diversifiée, en particulier :
Ø des politiques économiques judicieuses, le
développement rural, l'entreprise privée et des pratiques
écologiquement durables ;
Ø l'investissement dans le capital humain,
l'éducation et la santé, en particulier la lutte contre le
VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose;
Ø l'expansion de la capacité de l'emprunteur
à fournir des services de base et à assurer l'utilisation
responsable des ressources publiques ;
Ø le redressement des pays à l'issue de troubles
civils, d'un conflit armé, des catastrophes naturelles ;
Ø les échanges et l'intégration
régionale.
L'Association conduit des travaux d'analyse afin d'enrichir la
base de connaissances qui permettent de concevoir des politiques judicieuses de
réduction de la pauvreté. Elle conseille les gouvernements sur
les moyens à mettre en oeuvre pour diversifier la croissance
économique et protéger les pauvres des chocs économiques.
L'IDA coordonne également l'aide des donateurs pour alléger le
fardeau des pays pauvres qui n'ont pas les moyens de gérer leur service
de la dette.
L'Association a mis au point une formule pour allouer des dons
aux pays menacés de surendettement, conçue pour aider les pays
à maintenir un degré d'endettement tolérable.
L'admissibilité d'un pays à bénéficier des
ressources de l'IDA dépend avant tout de sa pauvreté relative,
laquelle correspond à un RNB par habitant inférieur à un
seuil prédéfini et actualisé chaque année (soit
1025 dollars pour l'exercice 07).
L'IDA accorde aussi son aide à des pays, dont plusieurs
petites économies insulaires, affichant un RNB par habitant
supérieur au plafond d'accès opérationnel à ses
ressources, mais n'ayant pas une signature d'une qualité suffisante pour
pouvoir emprunter à la Banque Mondiale.. Quatre-vingt (80) pays sont
actuellement admis à emprunter à l'IDA. Collectivement, ces pays
comptent 2,5 milliards d'habitants, soit la moitié de la population
totale du monde en développement. Sur ce nombre, 1,5 milliard
disposeraient d'un revenu inférieur ou égal à 2 dollars
par jour pour subsister.3(*)
Une rétrospective des réalisations rendues
possibles par l'IDA au cours de la dernière décennie nous permet
de mieux apprécier la contribution de l'IDA au développement des
pays les moins avancés. Les exemples sont nombreux :
Ø en Arménie, la remise en
état de soixante-quatorze (74) des quatre-vingt-sept (87) barrages du
pays a permis de dégager des gains d'efficacité et de
réduire les risques d'inondation pour plus de cinq cents mille
(500 000) personnes en aval ;
Ø au Ghana, la construction de huit
mille (8 000) blocs de salles de classe et la publication de trente-cinq
(35) millions de manuels ont permis d'améliorer la fréquentation
scolaire et les résultats en matière
d'éducation ;
Ø en Sierra Leone, les programmes de
redressement financés par l'IDA ont contribué à consolider
la paix et à procurer des avantages concrets à la
population ;
Ø au Viet Nam, le raccordement au
réseau électrique de 2,7 millions de personnes a contribué
à la transformation des communautés rurales ;
Ø au Bénin, grâce au
Crédit IDA N° 3296-BEN, le PADSP a permis entre autres la mise en
oeuvre de la transformation institutionnelle du PADME et du PAPME, le
renforcement du positionnement de Bénin Télécoms SA,
l'étude de l'élaboration d'un programme de développement
et d'augmentation de la productivité du Port Autonome de Cotonou, le
renforcement des capacités des cadres des IMF etc.4(*)
CHAPITRE II : MISE EN PLACE DU SYSTEME DE SUIVI
EVALUATION DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
CHAPITRE II : MISE EN PLACE DU SYSTEME DE SUIVI
EVALUATION DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
SECTION I : LE SUIVI EVALUATION DES PROJETS DE
DEVELOPPEMENT
A- Présentation du Suivi Evaluation
1- Définitions
Bien que les termes « suivi et évaluation »
tendent à être utilisés ensemble, comme s'il ne s'agissait
que d'une seule et même chose, le suivi et l'évaluation sont en
fait deux séries bien distinctes d'activités organisationnelles,
reliées, mais non identiques.
Le suivi désigne le
contrôle régulier et continu des moyens mis en oeuvre, des
réalisations, des résultats et de l'impact des activités
de développement au regard des résultats affichés. Il peut
être entrepris à tous les niveaux des opérations qu'il
s'agisse d'un projet, d'un programme, d'un secteur, d'un pays ou du monde.
Autrement dit, le suivi consiste en la collecte et l'analyse
systématique des informations au fur et à mesure de la
progression d'un projet/programme dans le but d'en améliorer la
rentabilité et l'efficacité. Il est basé sur des objectifs
établis et des activités planifiées durant la phase de
planification du travail.
Pour assurer le suivi, il faut donc :
a) établir une série d'indicateurs de
résultats ainsi que des objectifs intermédiaires
vérifiables, des critères indicatifs des progrès
réalisés et des données de base, ainsi que des directives
pour la collecte, l'analyse et la notification des données ;
b) définir les procédures d'assurance de la
qualité, avant et pendant la phase d'exécution, et
c) procéder à des examens concomitants du
déroulement des opérations au niveau de l'exécution. La
finalité du suivi est de fournir aux décideurs les données
d'information nécessaires pour améliorer la mise en oeuvre du
projet.
L'évaluation désigne
l'examen systématique et objectif des programmes opérationnels et
des activités en vue de déterminer dans quelle mesure ils
produisent les résultats souhaités. Contrairement au suivi,
l'évaluation vise à établir la causalité et
l'attribution. Elle sert de fondement à la responsabilité et
à l'apprentissage, tant au niveau des agents et de la Direction qu'au
niveau des bénéficiaires. Les données d'information
recueillies dans le cadre des évaluations sont utilisées pour
définir de nouvelles orientations, de nouvelles politiques et de
nouvelles procédures. L'évaluation ex post au sein de la Banque,
qui est entreprise pendant l'exécution des opérations ou
après leur achèvement, comporte trois éléments : la
rédaction du rapport d'achèvement par les responsables des
activités évaluées, les examens internes ou externes
effectués par la Direction (autoévaluation) et
l'évaluation indépendante effectuée pour le
Conseil.5(*)
Programmée dès l'origine, l'évaluation n'est pas un
jugement de valeur ou une sanction. Elle est un outil efficace d'aide à
la décision.
Ce que le suivi et l'évaluation ont en commun, c'est
qu'ils sont tous deux dirigés vers l'apprentissage, la connaissance, et
ce à partir de ce que l'on fait et de la façon dont on le fait,
en se concentrant sur :
Ø la rentabilité ;
Ø l'efficacité ;
Ø l'efficience ;
Ø l'impact.
DEMARCHE
DISPOSITIF OUTILLE
MESURE CONTINUE
OUTIL DE GESTION AU QUOTIDIEN
AIDE A LA DECISION
APPRECIATION
DIAGNOSTIC
PHOTOGRAPHIE
EVALUATION
SUVI
Au total, le suivi et l'évaluation aident à
identifier des problèmes et leurs causes, à suggérer
plusieurs solutions aux problèmes, à soulever des questions par
rapport aux hypothèses et à la stratégie. Ils poussent
à réfléchir sur ce vers quoi on va et comment on devrait y
procéder. Le suivi et l'évaluation fournissent les informations
et aperçus et encouragent les acteurs du projet à réagir
face à ces informations. Le suivi et l'évaluation peuvent
être présentés de la manière suivante :
Figure 2 : Présentation du suivi et
de l'évaluation.
2- Les enjeux et contraintes face au Suivi
Evaluation
Quelques conditions de base s'imposent pour mener à
bien le Suivi Evaluation.
L'existence d'objectifs clairement définis et
d'indicateurs parfaitement identifiés est le pré-requis sans
lequel le Suivi Evaluation n'a que peu de chances d'être fructueux. Les
contraintes temporelles peuvent également entraver l'efficacité
du suivi et de l'évaluation. Aussi faut-il planifier soigneusement les
principaux événements et tâches de Suivi Evaluation et en
intégrer les responsabilités afférentes dans les termes de
référence du personnel du projet.
L'objectivité est un autre défi auquel le Suivi
Evaluation doit faire
face. Il est
bien compréhensible que même les évaluateurs externes
(c'est-à-dire ceux recrutés en dehors du gouvernement ou du PNUD
dans le cas du PADSP) aient leurs propres préjugés ou
perceptions. La composition de l'équipe d'évaluation est de ce
fait essentielle pour assurer un équilibre des points de vue. En cas de
divergence d'opinions, les évaluateurs externes doivent être
prêts à considérer les vues d'autrui au moment de formuler
leur propre jugement.
En termes de perception, le suivi et l'évaluation sont
traditionnellement considérés comme des instruments de
contrôle plutôt que comme des outils de gestion et d'apprentissage.
Franchir cette barrière suppose d'appréhender les trois aspects
du Suivi Evaluation : apprentissage, prise de décision et
responsabilisation, en leur accordant la même importance.
Le retour d'information sur les enseignements tirés
constitue un élément fondamental du concept de Suivi Evaluation.
Il doit avoir lieu à tous les niveaux, c'est-à-dire des
chargés de projets vers les bénéficiaires et inversement,
des chargés de projet vers le personnel du siège et vice versa,
entre autres chaînes d'information. L'absence de retour d'information
peut être fatale au dessein du Suivi Evaluation. Il est donc essentiel de
mettre les parties concernées en situation d'accéder aux
enseignements pertinents en temps opportun.
Suivi et évaluation doivent, autant que faire se peut,
recourir à des mécanismes participatifs pour permettre aux
parties prenantes de profiter de l'information en retour.
C'est l'une des façons d'encourager l'apprentissage
parmi les partenaires et de recueillir leur vision des progrès du
projet. Un processus participatif de Suivi Evaluation associe les parties
prenantes et les bénéficiaires à l'examen et à
l'évaluation d'un projet. De plus, il est centré sur les
personnes : si les parties prenantes au projet et les
bénéficiaires sont l'objet de l'évaluation, ils sont aussi
et surtout les acteurs clés du processus. Le processus participatif de
Suivi Evaluation est interactif, orienté vers l'action et vise à
renforcer les capacités en :
Ø donnant aux parties prenantes l'opportunité
d'interagir sur les progrès et les contraintes d'un projet ;
Ø générant du savoir qui aboutit à
la mise en application du fruit de l'expérience et conduit à des
actions correctives et/ou à des améliorations ;
Ø fournissant aux bénéficiaires et aux
parties prenantes les outils propres à transformer leur
environnement.6(*)
B- Les composantes du système de Suivi
Evaluation
Comme tout système, le système de Suivi
Evaluation est composé d'un ensemble d'éléments mis en
oeuvre pour atteindre les objectifs du programme/projet de
développement. Selon le Fonds pour la Promotion des Etudes
préalables Etudes transversales Evaluation (F3E), les programmes de
développement se situent généralement dans un
environnement constitué à 90% de facteur humain, à 8% de
pratiques et à 2% de méthodes.7(*)
On peut à cet effet classer les composantes du
système de Suivi Evaluation en deux (02) grandes catégories
à savoir : les parties prenantes, les outils et méthodes de
Suivi Evaluation.
1- Les parties prenantes
On entend par parties prenantes d'un projet de
développement toutes organisations ou collectivités directement
impliquées dans la mise en oeuvre du projet. Il s'agit donc du bailleur
de fonds (IDA en l'espèce), des bénéficiaires (les
structures d'exécution), des responsables du projet tant au niveau de la
coordination que du ministère de tutelle etc. L'atteinte des objectifs
du projet est conditionnée par l'implication effective de toutes les
parties prenantes, chacune d'elle jouant effectivement son rôle au sein
du système. Les parties prenantes constituent le facteur (humain) par
excellence du projet. Toutes les parties impliquées doivent avoir une
même compréhension des objectifs du projet. Le choix des
indicateurs, les modalités de pilotage et toutes les procédures
sont compris et acceptés de tous. Lorsqu'un élément du
système joue mal son rôle, met du retard pour transmettre une
information, utilise mal les ressources mises à disposition, de par
l'incompétence ou d'un manque de professionnalisme, c'est tout
l'ensemble qui en est affecté. C'est bien la raison pour laquelle on
estime que la réussite du projet dépend à 90% du facteur
humain.
Ainsi par exemple, le bailleur doit assurer le financement
effectif de toutes les activités du projet conformément au plan
de financement préétabli. Sur la base des différents
rapports qui lui sont transmis et des critères d'évaluation
retenus de commun accord avec toutes les autres parties, il doit porter son
jugement toujours dans le sens de la réalisation des objectifs. Les
responsables du projet assurent la mise en oeuvre du projet. Ils doivent mettre
à la disposition des bénéficiaires les ressources
octroyées par le bailleur et veiller à la bonne gestion des
ressources du projet. Les responsables à divers niveaux du projet
doivent être des personnes qualifiées, expérimentées
maîtrisant leur domaine de compétence. La réussite du
projet dépend du professionnalisme dont fait preuve l'équipe de
direction du projet. Quant aux bénéficiaires, ils doivent
satisfaire aux exigences du bailleur et utiliser en personnes responsables les
ressources mises à leur disposition dans le cadre des activités
retenues de commun accord avec eux. Ils doivent rendre compte
régulièrement aux responsables du projet et disséminer
toutes les informations nécessaires au suivi et à
l'évaluation de leur activité. Ils doivent tenir compte de toutes
les observations issues des différentes missions de suivi des
recommandations effectuées à leur niveau par les responsables du
projet.
2- Les outils et méthodes du Suivi Evaluation
Le Suivi Evaluation requiert la mise en oeuvre de 8% de
pratiques et 2% de méthodes ou outils. Il existe en effet une myriade
d'outils, de méthodes de Suivi Evaluation, propres aux différents
types de projets de développement. La multiplicité des projets ne
permet donc pas de proposer un schéma unique d'outils utilisables dans
tous les contextes.
Il apparaît, de par nos recherches et les
expériences partagées avec des opérateurs de projets,
qu'en terme de Suivi Evaluation tout ce qui peut être
systématisé l'est à partir des pratiques d'acteurs
reliés à des structures, et non d'une boîte à
outils, même modulable. L'expérience et le professionnalisme des
uns et des autres permet de mettre en oeuvre des formules répondant aux
contextes. Il existe cependant des outils et méthodes de travail de base
dont ne peuvent se départir les acteurs du Suivi Evaluation. Ce sont des
éléments indispensables à la fonction du Suivi Evaluation.
Au titre de ces derniers, on peut citer : la matrice du Cadre Logique, le
Tableau de Bord, les Courbes d'avancement, le Réseau PERT, le Diagramme
de GANTT, tous facilement générés par les logiciels de
gestion de projets classiques que sont : Microsoft Office Project, Open
Workbench, Visio, Control Panel, etc.
a. Le Cadre Logique
Le Cadre Logique est un tableau à double entrée
qui présente les activités du projet en une hiérarchie
d'objectif général, objectifs spécifiques et
réalisations culminant systématiquement en objectifs principaux
préétablis. C'est un outil utilisé tout au long de la vie
du projet. Il sert à définir et à situer le projet et
constitue un outil précieux de Suivi Evaluation du Projet. Il
présente les différents niveaux hiérarchiques d'un projet
en termes d'intrants (activités), d'extrants (résultats), de buts
(objectifs spécifiques) et de finalité du projet (objectifs
globaux), classés en logique verticale. Pour chaque niveau
hiérarchique, des indicateurs objectivement vérifiables (IOV)
sont identifiés ainsi que les moyens de vérification. Le
développement de ces indicateurs commence avec les objectifs du projet
à long terme et reflète la logique hiérarchique. Ainsi,
chaque niveau hiérarchique doit présenter son propre lot
d'indicateurs qui doivent contribuer à la satisfaction du niveau
supérieur.
Au commencement c'était les objectifs. A la fin du
projet, les résultats seront également évalués sur
la base des objectifs. L'existence d'objectifs clairement définis et
d'indicateurs parfaitement identifiés est le pré-requis sans
lequel le Suivi Evaluation n'a que peu de chances d'être fructueux.
Les objectifs
Un objectif, c'est l'expression tangible et réaliste
d'un résultat souhaité, délimité dans le temps et
dans l'espace, comportant des indices qualitatifs et quantitatifs, mesurable et
qui à un moment déterminé devrait avoir été
réalisé par des personnes qualifiées pour satisfaire un
besoin déterminé. L'examen approfondi de cette définition
permet de dégager les mots clés et caractéristiques d'un
objectif. Un objectif doit permettre de saisir : ce qui sera fait
(quoi), pourquoi cela sera fait, qui
le fera (unité ou personne), quand la
réalisation se fera, où (lieu) s'effectuera
cette action.
Notons que très souvent les objectifs
généraux ne précisent pas toujours tous ces aspects ;
mais plus un objectif est proche du niveau opérationnel, plus il doit
les préciser. La formulation d'un objectif doit répondre à
ces critères pour éviter toutes ambigüités et
permettre à terme une comparaison des résultats obtenus et des
objectifs initialement fixés.
Le libellé de l'exemple suivant montre comment un
objectif devrait être formulé : «... mettre
à la disposition de tous les gestionnaires de programme du FNUAP,
partout ou il y a un programme FNUAP (où), par l'intermédiaire de
l'Unité centrale d'évaluation (qui) un manuel d'évaluation
(quoi) dès le début de l'exercice biennal (quand), qui leur
permettra d'organiser de façon indépendante et autonome le
processus d'évaluation des activités dont ils sont responsables
(pourquoi). »
Les indicateurs
Un indicateur est une variable simple ou complexe,
quantitative ou qualitative dont le suivi et/ou la comparaison dans le temps ou
dans l'espace permet d'apprécier ou de mesurer les changements
intervenus. C'est aussi le rapport entre deux valeurs dont l'une est une
variable et l'autre une constante (valeur de référence ou
étalon). On peut aussi dire qu'un indicateur est une mesure qualitative
ou quantitative des produits, effets et de l'impact d'une intervention. Le
rapport offert par l'indicateur doit être significatif et
caractérisé la nature d'un changement. Il n'est pas une simple
donnée statistique exprimant numériquement les faits. En
évaluation, un indicateur doit permettre de porter un jugement par
rapport à des préoccupations liées à la pertinence,
l'impact, l'efficacité ou l'efficience. Les indicateurs constituent des
éléments essentiels du dispositif de Suivi Evaluation. Ils sont
en définitive des signes qui montrent des changements dans certaines
conditions ou les résultats de l'exécution d'un projet.
Le tableau suivant présente le schéma de
conception de la matrice du Cadre Logique.
La matrice du cadre logique
|
INDICATEURS
OBJECTIVEMENT
VERIFIABLES (IOV)
|
SOURCES DE VERIFICATION
|
HYPOTHESES
|
Objectifs Globaux.
Pourquoi le projet est-il entrepris ?
|
Comment mesurer le degré de réalisation des
objectifs ?
|
Où trouver les données requises pour mesures
les indicateurs ?
|
Quels sont les facteurs externes revêtant de
l'importance pour la réalisation des projets ?
|
Objectifs spécifiques.
Quel effet particulier attend-on du projet ?
|
//
|
//
|
//
|
Résultats.
Quels résultats le projet se propose
d'atteindre ?
|
//
|
//
|
//
|
Activités.
Comment le projet compte atteindre ces
résultats ?
|
//
|
//
|
//
|
Tableau 1 : Schéma de conception du
cadre logique.
La méthode du Cadre Logique, comme toutes
méthodes possède des intérêts et des
inconvénients. Au titre des intérêts, on peut dire que le
Cadre Logique :
Ø favorise la réflexion critique au sein de
l'organisme qui assure l'exécution du projet ;
Ø lance des avertissements avant que les choses
commencent à mal tourner afin que des mesures correctives puissent
être prise ;
Ø améliore les modalités de compte rendu
et fait en sorte qu'ils présentent plus d'intérêt pour les
responsables et le personnel local, l'organisme de financement et les autres
structures intéressées ;
Ø facilite et améliore l'évaluation du
projet tant sur le plan interne que sur le plan externe.
Au nombre des inconvénients du Cadre Logique, on note
qu'il :
Ø nécessite du temps pour sa conception et sa
mise en oeuvre ainsi que des équipes spécialisées ou
correctement formées ;
Ø est parfois très couteux si les indicateurs
retenus sont difficiles à trouver ;
Ø est une approche parfois subjective.
b. Le Tableau de Bord
Le Tableau de Bord permet de lire d'un coup d'oeil sur le
tableau les principales activités du projet, celles
réalisées, celles en cours et celles en retard, méritant
que l'on s'y intéresse. En outre, on pourra voir les dates de
début et de fin prévues et réelles, ainsi que le nombre de
ressources attribuées à telles ou telles tâches. C'est un
outil pratique de communication de projet, qui peut être mise sur
l'intranet ou l'extranet de l'entreprise. Il n'existe pas une forme standard de
présentation du Tableau de Bord. Il existe cependant des logiciels
spécialisés qui permettent la conception et le suivi quotidien du
Tableau.
Voici un exemple de tableau pour un projet faisant appel
à quatre personnes au niveau des ressources.
Avancement du projet XXX au
08/02/2002
|
|
Dates
|
|
Ressources
|
ACTIVITES
|
Pr
|
Début
|
Fin
|
ETAT
|
AA
|
BB
|
CC
|
DD
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PRÉPARATION DU PROJET
|
|
01/10/01
|
|
|
O
|
O
|
O
|
O
|
Etablir le cahier des charges
|
|
01/10/01
|
13/11/01
|
|
O
|
O
|
O
|
O
|
Planifier
|
|
03/10/01
|
23/10/01
|
|
O
|
O
|
O
|
O
|
Répartir les tâches
|
|
|
|
|
O
|
|
|
|
Établir le Gantt
|
|
|
|
|
O
|
|
|
|
Développer un support projet
|
|
29/10/01
|
07/11/01
|
|
O
|
|
|
O
|
Prévoir le budget
|
|
|
|
|
O
|
|
O
|
|
Définir les besoins en information
|
|
|
|
|
O
|
O
|
O
|
O
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DÉFINIR LE CONTENU
|
|
01/10/01
|
|
|
|
|
|
|
Analyser l'existant
|
|
01/10/01
|
08/02/02
|
|
O
|
O
|
O
|
O
|
Recherche des experts du domaine
|
|
13/11/01
|
08/02/02
|
|
O
|
|
|
|
Tableau 2 : Exemple d'un Tableau de
Bord.
c. Les Courbes d'Avancement.
Une Courbe de Suivi est un des moyens qui permettent de
visualiser la conformité du déroulement du projet par rapport aux
prévisions, d'en constater et mesurer si besoin les écarts, de
prévoir si aucune action n'est menée le résultat le
résultat final du projet en termes de coûts et de délais.
Il est fréquent de constater que bon nombre de gestionnaire de projet
sont incapables de donner un point réaliste de l'état de leur
projet ; ils savent souvent dire « j'ai dépensé
autant, j'ai passé autant de temps » mais sont incapables de
faire le lien entre budget, délai, avancement technique, encore moins de
prévoir l'état de projet arrivé à son terme. Une
bonne maîtrise des courbes de Suivi leur permettrait de sortir de cette
impasse.
Les Courbes de Suivi intègrent
généralement deux paramètres ; on choisit le plus
souvent une combinaison de deux des trois paramètres que sont :
Ø Avancement physique ;
Ø Heures de main d'oeuvre dépensée
(délai) ;
Ø Coût du travail réalisé
(avancement financier du projet)
Les courbes de Suivi permettent de suivre trois (03) types de
coût :
Ø le coût Budgété du Travail
Prévu (CBTP) ;
Ø le Coût Budgété du Travail
Effectué (CBTE) ;
Ø le Coût Réel du Travail Effectué
(CRTE).
L'examen de la courbe suivante permet de mieux comprendre la
méthode.
COURBE D'AVANCEMENT
Figure 3 : Exemple de courbe de suivi des
coûts
Légendes
J0 et JC : dates de début et de fin du projet.
Jp : date prévisionnelle d'achèvement,
estimée au jour j B : budget encouru au jour j.
BD : budget à date
D : coût encouru. C : valeur
budgétaire du réalisé dans les conditions conduisant au
budget à date (BD). CP : coût prévisionnel du
projet complet, ré-estimé au jour J.
CBTP : coût Budgété du Travail
Prévu.
CBTE : coût Budgété du Travail
Effectué.
CRTE : coût Réel du Travail Effectué.
Interprétation des courbes.
La courbe 1 représente le budget prévisionnel
du projet (représentation en coût cumulés en fonction du
temps).
La courbe 2 représente en coût
budgété l'avancement physique du projet. La valeur fictive
obtenue par le calcul (travail effectué x coût unitaire
budgété) est souvent désigné en Earn
Value.
La courbe 3 représente la valeur estimée du
travail réellement effectué (calculé à partir du
coût unitaire budgété).
L'écart entre les courbes CBTE et CBTP
représente l'écart entre le travail effectué et le travail
prévu (axe des abscisses, le retard d'avancement). Cet écart
exprimé en coût (lecture sur l'axe des ordonnées) s'appelle
la Variance délai.
L'écart entre les courbes CBTE et CRTE
représente la différence en coût entre le coût
budgété et le coût réel. Cet écart est
appelé Variance coût.
d. Le Réseau PERT
La technique PERT (Program of Evaluation and Review Technique)
est la technique d'établissement et de remise à jour des
programmes. Utilisé pour représenter des problèmes
d'ordonnancement, le PERT consiste à mettre en ordre sous la forme d'un
graphe plusieurs tâches qui, grâce à leur dépendance
et à leur chronologie, concourent toutes à la réalisation
d'un projet. Il permet de calculer le meilleur temps de réalisation d'un
projet et d'établir le planning correspondant.
Le PERT permet de représenter les projets sous la forme
d'un réseau d'activités et d'évènements. Les
activités sont représentées par des flèches. Les
cercles représentent les différents points d'évaluation.
La longueur de la flèche peut éventuellement être
proportionnelle à la durée de l'activité. Cette technique
ne permet cependant pas de représenter des activités complexes de
conception. La technique PERT permet uniquement de représenter des
activités séquentielles. En outre une activité ne peut
être exécutée qu'une seule fois et il n'est pas possible
d'établir des relations -OU- entre les différentes
activités. Le chemin critique peut seulement être
calculé en l'absence de boucles dans le diagramme. Les
possibilités des diagrammes PERT sont donc assez limitées.
251645440SCHEMA DE CONCEPTION DU RESEAU
PERT
Figure 4 : Schéma de conception du
Réseau PERT.
e. Le Diagramme de GANTT
Le diagramme de Gantt
représente le plan du projet sous forme de barres dans une
échelle de temps. La longueur de chaque barre est liée à
la durée des activités.
Affichage fréquemment utilisé dans les logiciels
de gestion de projets (Microsoft Office Project, etc.), cette technique permet
la représentation graphique du calendrier ou de
l'échéancier (timing, planning) d'un projet. Les
tâches sont représentées par une bande sur le diagramme. La
longueur de la bande correspond à la durée de la tâche. Les
relations entre les tâches représentent l'ordre chronologique.
Cette technique est utilisée régulièrement pour le
planning et le suivi de projets. Les GanttCharts ont cependant deux
grands désavantages : elles ne permettent pas de représenter le
flux des informations, et l'indication des relations logiques (p.ex. une
relation 'ou') est limitée.
LE DIAGRAMME DE GANTT
251646464
Figure 5 : Le Diagramme de GANTT.
La maîtrise et l'utilisation effective et optimale de
ces différents outils et méthodes, appuyée de la pratique
et de l'expérience des acteurs du projet, permet d'atteindre voire de
dépasser les attentes des parties prenantes.
SECTION II : MISE EN PLACE DU SYSTEME DE SUIVI
EVALUATION DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT.
Un système de Suivi Evaluation performant doit pouvoir
intégrer les aspects formels axés sur les données
collectées au cours du travail traditionnel de Suivi Evaluation et les
éléments informels de suivi et communication. Le Suivi
Evaluation, doit être dans toutes les circonstances envisagé come
un système intégré de réflexion continu et de
communication qui doit être planifié, géré et
doté de moyens adaptés.
A- Les phases de conception et de mise en place du
système de Suivi Evaluation.
La conception d'un système de Suivi Evaluation
comporte se fait généralement en six (06) étapes ou
phases. Des tâches précises sont réalisées au cours
de ces différentes phases et permettent de répondre à des
questions bien précises.
1- Définition de l'objectif et du champ
d'application du système de Suivi Evaluation.
Les réponses aux préoccupations telles que le
budget de fonctionnement du Suivi Evaluation, le nombre d'indicateurs à
suivre, la fréquence des rapports, le types de communication
nécessaire etc. sont facilement trouvées lorsqu'une
définition claire de l'objectif et du champ d'action du Suivi Evaluation
est faite. Ainsi donc, au moment du démarrage du projet, il est
primordial que cette réflexion soit approfondie par toutes les parties
concernées. L'objectif du Suivi Evaluation du projet lorsqu'il est
clairement défini permettra de préciser ce que l'on attend du
système d'autant plus qu'en élaborant cet objectif, on est
nécessairement amené à réfléchir sur la
nature du projet et sur la nature des informations dont on aura besoin pour une
gestion satisfaisante du projet.
Pour définir clairement l'objectif du système
de Suivi Evaluation, il est conseillé de se poser la question
suivante :
· Pourquoi avons-nous besoin de mettre en place un
système de Suivi Evaluation ?
Une fois que tous les acteurs se seront mis d'accord et
auront la même vision de l'objectif du système, il faudra
préciser son champ d'application. En effet, compte tenue de la nature du
projet, le système peut être extrêmement complexe ou
très simple. Qu'il soit complexe ou non, le système
présentera des avantages et des inconvénients en termes,
notamment, du degré de précision et de compétence requise,
du personnel ou des outils nécessaires et du budget. Le degré de
complexité du système dépendra de l'objectif du Suivi
Evaluation ainsi que des ressources et de l'expertise disponibles. Les
réponses aux questions suivantes aident à définir
clairement le champ d'application du système.
· Quelles est l'importance du financement potentiel
disponible ?
· Quel est le degré de participation souhaitable
et faisable des parties prenantes?
· Quel doit être le degré de détail
des données quantitatives ou qualitatives ?
· Quel est le type d'étude de
référence souhaitable et faisable ?
· Quelles sont les capacités actuelles des
parties prenantes en matière de Suivi Evaluation ?
2- Identification des questions relatives à la
performance, les indicateurs et les besoins en matière
d'information.
Cette phase est importante puisque étroitement
liée à l'élaboration du Cadre Logique du projet. Il s'agit
de définir pour chaque niveau hiérarchique des objectifs, un ou
les indicateurs permettant de mesurer le degré de réalisation de
l'objectif. Généralement, les objectifs sont complexes et les
indicateurs correspondant ne permettent pas toujours d'expliquer le
degré de satisfaction de tel ou tel objectif. Même si l'on dispose
d'informations quantitatives permettant de répondre à cette
question, il est vivement conseillé de confronter plusieurs sources
d'information quantitatives et qualitatives pour véritablement
maîtriser l'évolution du projet et suivre les liens qui existent
entre ces différentes informations. La question essentielle à se
poser est : qu'avons-nous besoin de savoir pour suivre et évaluer
le projet de façon à bien le gérer ? Une fois ces
informations identifiées, il sera alors plus facile de repérer
les indicateurs spécifiques véritablement nécessaires.
Il ne faut cependant pas perdre de vue le fait que
l'information évolue avec le temps. Il faut donc assurer une mise
à jour régulière des indicateurs et des informations
permettant de les mesurer afin de bien suivre les modifications
apportées à la stratégie du projet dans le temps.
3- Collecte et organisation de l'information.
Au cours de la phase de démarrage du projet, les
parties prenantes doivent définir clairement la nature des informations
à collecter, l'organisation pratique de la collecte et du stockage des
informations en tenant compte rigoureusement des ressources humaines et
financières disponibles. Très souvent, il faudra recourir
à des méthodes différentes de collecte de l'information
(qualitative ou quantitative) selon les indicateurs.
Quelque soit la méthode retenue, il y aura des
avantages et des inconvénients en termes de coûts, de
fiabilité des données, des compétences nécessaires,
de capacité à quantifier les résultats et de richesse de
l'information produite.
En choisissant la méthode, il importe d'impliquer
toutes les personnes concernées par la collecte et l'analyse des
informations. L'implication de ces acteurs dans le choix et
l'élaboration des méthodes permet une meilleure
compréhension et une utilisation optimale des méthodes retenues.
Si les méthodes sont choisies par d'autres, il importe de bien former
les personnes qui les mettront en oeuvre.
4- Modalités de la réflexion critique.
Cette étape permet de développer des pratiques
pour que l'interprétation des données et l'appréciation
que cette analyse implique pour les activités du projet s'inscrive dans
une approche participative. La réflexion critique consiste dans le cas
d'espèce à interpréter l'expérience des
données en vue de créer de nouvelles perceptions et d'aboutir
à un accord sur les actions à entreprendre. A ce titre, un
débat actif lors des réunions d'équipe et de
réunions avec les bénéficiaires est essentiel pour que
l'information issue du Suivi Evaluation soit partagée, analysée
et suivie d'une action. L'analyse critique permet donc d'aller au-delà
de la collecte, du traitement et de l'examen des données.
Cette étape permet aux acteurs de répondre
entre autres aux questions suivantes :
· Pourquoi en est-il ainsi ?
· Quelles sont les conséquences de cet état
de choses pour le projet ?
· Que faire pour améliorer la situation ?
L'examen régulier de ces questions avec les
différents acteurs impliqués permet de mieux comprendre les
situations et de prendre les décisions adéquates.
En définitive, cette étape consiste à
faire une description détaillée des méthodes / approches
à utiliser pour chaque type d'acteurs et pour chaque objectif, à
identifier le responsable de chaque activité de réflexion et
à établir un calendrier de réflexion critique sur lequel
figurent les principales activités permettant la réflexion, les
objectifs de l'activité, les personnes impliquées et le
chronogramme.
5- Communication et établissement des
rapports.
Cette étape consiste à :
Ø établir la liste exhaustive de tous les
acteurs concernés, de leurs besoins en matière
d'information ;
Ø définir la forme sous laquelle l'information
sera présentée ;
Ø définir la façon dont les informations
seront utilisées ;
Ø établir un calendrier détaillé
pour la production de l'information ;
Ø responsabiliser les acteurs par rapport à
chaque type d'information pour qu'elle soit effectivement disponible à
temps.
6- Moyens et compétences nécessaires.
La définition précise du nombre d'agents du
Suivi Evaluation, de leur qualification, de leurs responsabilités et de
leurs liens avec les autres acteurs du projet est fondamentale pour que le
système fonctionne véritablement. Une ligne budgétaire
spécifique et suffisamment dotée doit être prévue
pour le Suivi Evaluation. Les responsabilités en matière de Suivi
Evaluation devront être précisées dans les profils de
postes, dans les termes de référence des personnes
concernées et dans le manuel de procédures du projet. Il s'agit
également au cours de cette dernière étape de
définir clairement les informations qui doivent être
stockées et accessibles, quand, comment et pour qui, le degré
d'information nécessaire et approprié, les compétences
nécessaire pour mettre en place le système de gestion de
l'information du projet etc.
Au total, la mise en place du système de Suivi
Evaluation exige de :
Ø bien maîtriser les relations qui existent entre
le Suivi Evaluation et les autres fonctions de gestion du projet ;
Ø mettre en place des procédures de Suivi
Evaluation qui permettent à toutes les parties prenantes de tirer
régulièrement des enseignements clairs de leurs actions
respectives ;
Ø utiliser les processus et méthodes de
réflexion, de communication et de prise de décisions existant
chez les acteurs concernés et les partenaires comme base du Suivi
Evaluation ;
Ø mettre en place les moyens et les compétences
nécessaires à la mise en mise en oeuvre du système.
B- Qualité et mise à jour du système
de Suivi
Evaluation
Un projet évolue dans un environnement dynamique, en
perpétuel changement. Les informations dont on a besoin pour suivre et
évaluer le projet peuvent changer d'une période à une
autre. Les exigences en termes de coût et de compétences ne sont
pas statiques tout au long de la vie du projet. Une fois que le système
est mis en place, il faut donc s'assurer qu'il fonctionne bien, qu'il est de
bonne qualité et le tenir à jour afin de suivre
l'évolution des informations, des compétences et des
contextes.
Le respect d'un certain nombre de critères de base
peut aider à évaluer la qualité du système et
à le mettre à jour. Ce sont :
1- L'utilité du système.
Le système mis en place doit effectivement permettre
de répondre aux besoins d'information pratique des utilisateurs
identifiés ; autrement il n'a pas de raison d'être. Tous les
éléments du système doivent jouer leur partition dans la
réalisation des objectifs du système en amont et du projet en
aval. Il faut qu'on ressente que le Suivi Evaluation apporte une valeur
ajoutée à la gestion du projet en général. A ce
titre, il faudrait donc s'assurer que les informations de bonne qualité
sont disponibles à temps et dans la forme requise pour permettre
à toutes les parties concernées de s'en servir à toutes
fin utiles à la réalisation des objectifs globaux et
spécifiques du projet.
2- La faisabilité.
Les méthodes, l'enchainement des activités, le
calendrier d'exécution des tâches, les procédures et normes
retenues doivent être réalistes. Le budget consacré au
Suivi Evaluation doit permettre de couvrir toutes les charges
générées par le système. Les objectifs doivent donc
être réalisables en termes de coût, de disponibilité
des informations et des compétences. Un système trop complexe et
très couteux ne servira à rien s'il ne répond pas aux
exigences, à la stratégie et aux activités du projet.
3- La fiabilité.
Les produits du système doivent être fiables.
Les informations collectées ne doivent pas être caduques afin
d'éviter de faire des analyses sur la base d'éléments
dépassés conduisant indubitablement à une prise de
décisions contraire à la réalité. Il faut donc
alimenter régulièrement le système avec des informations
nouvelles. La matrice du cadre logique doit être
régulièrement revue pour mettre à jour les indicateurs,
les sources de vérification, les hypothèses.
C'est à ces conditions que le Suivi Evaluation peut
réussir la noble mission qui est la sienne : le retour
d'information sur les enseignements tirés.
CHAPITRE I : RECOMMANDATIONS D'ORDRE GENERAL
CHAPITRE I : RECOMMANDATIONS
D'ORDRE GENERAL
L'ensemble des dimensions (institutionnelle,
opérationnelle, relationnelle) à prendre en compte dans la
conception des projets de développement complexifie leur montage, leur
suivi, leur gestion et leur évaluation. Concevoir le Suivi Evaluation
dès l'identification du projet en facilite l'efficacité. Il faut
planifier et estimer le Suivi Evaluation. Les phases de mise en place du
système doivent être respectées et harmonisées pour
tenir compte des spécificités du projet.
Dès la phase de formulation du projet, il est
primordial de présenter la démarche, le système de Suivi
Evaluation et ses outils, avec sa capacité à être
alimenté, analysé et à évoluer, en expliquant les
indicateurs retenus. Il convient dans le même temps de présenter
avec ce travail sur le système, une estimation et une valorisation des
investissements nécessaires pour le mettre en place et le faire
fonctionner.
Ø Investissement en
temps : il faut prévoir les moyens humains
nécessaires, le temps d'échange avec le vocabulaire adapté
pour faire passer les concepts, la collecte d'informations et réussir
les réunions de concertations.
Ø Investissement
financier : il faut prévoir un budget pour le Suivi
Evaluation ; il s'agit ici de déterminer les salaires des futurs
chargés de Suivi Evaluation, les équipements et autres moyens
matériels.
Ø Investissement
technique : ne pas oublier d'être rigoureux sur les
compétences requises et formations nécessaires à
l'étranger ou localement. L'investissement technique devrait aussi
prendre en compte la conception des formulaires types, modèles de
documents à produire à chaque phase et pour chaque niveau
d'acteurs.
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
SPECIFIQUES AU PADSP
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS
SPECIFIQUES AU PADSP
Au regard des faits exposés dans la
problématique et à la lumière des résultats issus
de nos recherches, nous formulons aux responsables du PADSP les
recommandations et propositions suivantes:
1. Définir le champ d'application du Suivi Evaluation
dès l'étape de formulation des projets;
2. Prévoir un budget pour le SE;
3. Responsabiliser une personne au sein des structures
d'exécution pour s'occuper des tâches du SE;
4. Elaborer un plan de formation pour renforcer les
capacités des acteurs responsables du SE dans toutes les structures
d'exécution;
5. Former tous les autres membres de l'équipe du projet
pour qu'ils aient une notion en matière de SE;
6. Mettre à jour périodiquement le
système de SE;
7. Les responsables de SE tant au niveau de la coordination du
projet qu'au sein des structures d'exécution doivent avoir une parfaite
maîtrise de l'outil informatique et des logiciels de base de gestion de
projets ;
8. Doter le PADSP et les Structures d'exécution du
logiciel Microsoft Office Project et former les différents acteurs sur
son utilisation ;
9. Acquérir les compétences et matériels
nécessaires au bon fonctionnement du système;
10. Installer un réseau intranet au sein de la
coordination du projet pour faciliter la circulation des informations entre les
membres de l'équipe;
11. Équiper le projet et toutes les structures
d'exécution d'une connexion internet pour limiter les
déplacements inutiles et permettre la transmission des données et
informations à temps;
12. Déterminer avec précision la
périodicité de la collecte des informations, les personnes
chargées de les fournir et la forme sous laquelle elles doivent
être fournies;
13. Organiser des visites d'échanges dans les
projets/programmes similaires pour partager les expériences
réussies;
14. Expliquer et mettre à la disposition de tous les
acteurs le schéma du système de SE du projet. Ce schéma
doit être mis à jour de façon périodique pour ne pas
perdre de vue les changements qui s'opèrent dans l'environnement du
projet ;
15. Organiser périodiquement des rencontres entre les
acteurs du projet pour débattre de l'exécution du projet et
favoriser et promouvoir la réflexion critique.
PROPOSITION D'UN SCHEMA DU SYSTEME DE SUIVI
EVALUATION DU PADSP
Un système de Suivi Evaluation est constitué
d'une combinaison d'acteurs, d'outils et méthodes. Il existe une myriade
de démarches, méthodes et outils de Suivi Evaluation permettant
de mettre en place le système.
Le schéma que nous proposons entend souligner la
complexité de la structure du PADSP due à une superposition
d'acteurs, d'étapes, de niveaux et d'enjeux tout au long des cycles
dynamiques du projet. A ce titre, le schéma ci-après
présente :
- trois niveaux d'acteurs : le bailleur (IDA), la
Coordination du projet et les structures d'exécution.
- des logiques et positions d'acteurs qui
révèlent des attentes particulières vis-à-vis du
Suivi Evaluation.
- une dynamique d'élaboration d'indicateurs et de choix
d'outils.
- des allers-retours entre Suivi et Evaluation (dans toutes
dimensions possibles) au cours des différentes phases possibles du
projet ; pour la circulation des informations, nous suggérons une
démarche d'animation du système et donc des acteurs qui va
permettre une réelle valorisation et un enrichissement réciproque
de la réflexion critique.
Schématisation du dispositif de Suivi Evaluation
proposé
Figure 6 : Schéma du dispositif de
Suivi Evaluation proposé.
11 CONCLUSION
CONCLUSION
Il est important de reconnaître que le suivi et
l'évaluation ne sont pas des baguettes magiques qu'il suffit d'agiter
pour faire disparaître les problèmes, pour en trouver le
remède ou opérer miraculeusement des changements sans fournir et
investir beaucoup de travail dans le projet ou dans l'organisation. Ils ne sont
pas une solution en soi, mais sont des outils d'une grande valeur. Aussi
convient-il de mettre en oeuvre le suivi tout au long du cycle de vie du projet
et de faire l'évaluation suivant une périodicité convenue
à l'avance, à des périodes importantes au cours de
l'exécution du projet. Tous les responsables du projet à divers
niveau ont de ce fait un rôle important à jouer dans la mise en
oeuvre du Suivi Evaluation. Toute la tâche n'incombe pas uniquement au
spécialiste de Suivi Evaluation. Les acteurs qui lui fournissent les
informations dont il a besoin pour le suivi quotidien des activités du
projet et l'évaluation à une période donnée seront
aussi jugés sur la base de la nature ou de la qualité de
l'information qu'ils donnent.
Le Suivi Evaluation, point de jonction de deux exercices
spécifiques, suppose donc une prise de recul vis-à-vis des
données recueillies de façon à en faire une analyse
« à chaud » permettant un pilotage réel et
qualitatif. Inséré dans le rythme de l'action, l'exercice peut
être difficile à mener dans le contexte de notre environnement en
perpétuelle mutation mais il constitue un véritable enjeu pour la
qualité des actions menées dans l'optique de la
réalisation des objectifs du Projet.
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21. Voyer, pierre, 1999. Tableaux de bord de gestion
et indicateurs de performance. Presses de l'Université du
Québec, 329 pages.
ANNEXES
* 1GUIDE DU CORPUS DES
CONNAISSANCES EN MANAGEMENT DE PROJET (GUIDE PMBOK) TROISIEME EDITION
PAGE 37.
* 2 Ocampo, A. 2000.
THEMATIC STUDY ON MONITORING AND EVALUATION SYSTEMS SUPPORT. FIDA, Rome.
Rhojarison-Busson,M. 2000. ANALYSIS OF EXISTING IFAD
EVALUATION REPORTS ON MONITORING AND EVALUATION
SYSTEMS.
* 3
www.banquemondiale.org
* 4 PADSP, RAPPORT DE SUIVI
FINANCIER 2nd Trimestre 2007.
* 5 PRECIS 235 LE
RAPPORT 2003 SUR L'EVALUATION DES OPERATIONS : LES RESULTATS DE NOUVEAU EN
POINT DE MIRE
* 6 « WHO ARE THE
QUESTION-MAKERS? A PARTICIPATORY EVALUATION HANDBOOK » UNITE S&E
REFERENCE GMEPC/3007.
* 7 F3E, LE SUIVI D'UN PROJET
DE DEVELOPPEMENT. EUROPACT, SEPTEMBRE 2002. P 5.
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