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Les transitions démocratiques en Afrique noire francophone. Réflexion sur le cas de la Guinée (Conakry )

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par Oumar KOUROUMA
Université Hassan II, faculté de droit de Mohammedia (Maroc ) - Licence fondamentale de droit public 2010
  

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PARAGRAPHE 2 : LE BILAN D'UN «PASSAGE AGITE»

En accédant à l'indépendance le 2 Octobre 1958, la Guinée, par le biais de sa jeune élite, s'engageait à prendre en main son destin. Cependant, cela se faisait dans un climat interne et international bouillonnant. En effet, sur le plan national, cette indépendance annonçait un très grand espoir pour le peuple qui se disait sorti de la colonisation et partait pour une nouvelle ère de liberté et de développement. A l'extérieur, le jeune Etat se lançait dans un monde marqué par la confrontation entre l'Est et l'Ouest et dont tout petit pays pouvait payer le prix. Aussi son indépendance signifiait la rupture avec la France, son ex-puissance coloniale qui s'est vue lancée un défi. De même le défi d'honorer tout le continent noir face auquel elle se présentait comme une voie de sortie de la colonisation. Dans cette atmosphère, des actions seront entreprises. Mais en dépit de toute réussite, les échecs et les dérives ne seront pas aussi absents. C'est dans cet esprit dialectique qu'il conviendra d'exposer le bilan de la première république. Ainsi, nous partirons du cadre interne (I) pour terminer sur le plan international (II).

I. LE BILAN SUR LE PLAN INTERNE

L'analyse du bilan interne de la première république est d'une importance capitale car pour nous c'est l'épicentre de toute réflexion qui doit porter sur ce passé de la Guinée. Par lui, on peut déterminer si vrai ou faux la révolution tant annoncée fut une. Pour ce faire nous aborderons en premier lieu le domaine politico-institutionnel (A) et dans un second temps celui économique et socioculturel (B). Dans chacun de ces domaines nous relèverons les réalisations en termes de réussite ou de projet entrepris avant de toucher aux échecs et dérives qui en ont suivi.

A. DANS LE DOMAINE POLITICO-INSTITUTIONNEL

Au premier abord, il faut dire que les actes et les actions posés sur le plan politico-institutionnel sous la première république ont varié selon les périodes. C'est dans ce sens que quelqu'un notait dans son mémoire qu'il ne faut pas voir seulement le caractère dictatorial de ce régime mais plutôt les contextes à la base de ces transformations. Car selon lui le régime n'a commencé à se durcir qu'à partir des années 62 et 63. Si une telle affirmation présente le risque de conduire à un déterminisme irresponsabilisant, elle a pourtant le mérite de faciliter la compréhension des faits.

Cela dit, cette analyse devra nous conduire successivement à traiter les réalisations (1) avant de dégager les échecs et les dérives qui s'en ont suivi (2).

1. Les réalisations sur le plan politico-institutionnel

En croire à la détermination qui conduit à l'indépendance guinéenne, il n'est pas difficile de dégager les actions qui furent entreprises dans le domaine politico-institutionnel dans ce pays pour rendre réelle la révolution. Par leur diversité, nous pourrons les situer dans le cadre constitutionnel, sur le plan juridictionnel et dans la vie politique.

v Le cadre constitutionnel :

En effet, dans le cadre constitutionnel, il faut dire que la Guinée sous la première république a connu deux constitutions : la première est celle du 12 Novembre 1958. Cette constitution consacrait un régime présidentiel avec d'énorme pouvoir pour le président de la république. A ce propos Bernard. Charles écrit : « les rédacteurs ont pris au système américain tout ce qui permettait une concentration des pouvoir entre les mains du président, mais en rejetant tous les garde-fous pour empêcher, en théorie, un régime fort de devenir dictatorial »96(*). Bien qu'en accordant assez de pouvoir au président, cette constitution selon Maurice Jeanjean s'inscrivait dans la lignée des constitutions démocratiques du monde car se conformant aux principes démocratiques universels, affirmant l'adhésion de la Guinée à la charte des Nations Unies, à la Déclaration universelle des droits de l'Homme, sans oublier d'exprimer la volonté de ce pays à construire les Etats Unis d'Afrique.

Selon toujours l'auteur, cette constitution était subdivisée en deux principales partie : la première déterminait l'organisation de l'Etat (les grandes institutions comme le président, l'assemblée nationale, la justice et l'administration de l'Etat etc...) et la seconde les libertés publiques (liberté de pensée, liberté d'association....). Elle posera d'ailleurs le principe de l'Etat qui est « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple »97(*).

La seconde constitution sera celle du 14 Mai 1982. Cette constitution sera à l'origine d'énormes changements dans la vie politique guinéenne. Mais il faut souligner qu'elle-même fût le fruit de l'évolution du contexte. En effet, après vingt ans d'existence fortement marquée par de nombreuses agitations, le parti unique guinéen se disait avoir atteint « le stade avancé de démocratie populaire». Cette idée devait se traduire dans de nouvelles institutions politiques et juridiques. C'est dans ce cadre que la nouvelle constitution, tout en gardant certains des droits et libertés fondamentaux consacrés auparavant en 1958, va proclamer ou explicité certaines nouvelles normes : telles que l'égalité entre l'homme et la femme, le devoir de travailler. De toutes ces nouveautés, certaines seront plus saillantes: il s'agit de la suppression du droit d'association qui ne sera que la conséquence de la consécration de l'absence de distinction, même formelle, entre l'Etat et le Parti unique. Cela est justifié par le fait que c'est le parti qui a fondé l'État dont est née la nation guinéenne, c'est pourquoi, Il lui revient de l'organiser, de le diriger et de le contrôler " en assumant réellement toutes les fonctions en tant que parti-État et en oeuvrant à la réalisation du peuple-État " (IIe Constitution, Préambule). Ainsi le parti-Etat était fondé alors que la constitution précédente était muette sur l'existence de ce parti en tant grande force de tout le peuple.

v Sur le plan juridictionnel

En affirmant en « La justice est l'un des reflets les plus fidèles de tout régime politique donné. Ainsi, à tout régime, sa conception de la justice»98(*), Sékou Touré dégageait la vision que le Parti se faisait de la question de la justice.

Sur le plan institutionnel, cette vision s'est traduite en décision et institutions. En effet, avant la consécration de la justice par le titre de la constitution de 1958, des mesures furent prises en 1957 pour supprimer les juridictions traditionnelles et unifier système normatif c'est-à-dire pour qu'une même loi s'applique sur tout le territoire à tous les citoyens. Ces réformes se poursuivront juste après l'accession à l'indépendance. C'est ainsi que sera créé le 15 Octobre 1958 une cour d'appel, et par la suite un Tribunal suprême de cassation afin de garantir les droits des citoyens car les jugements sont rendus par des magistrats qualifiés. A ces instances modernes de justice, il faut ajouter la juridiction d'exception qui est la haute cour de justice mise en place le 20 Avril 1959. Cette haute cour est composée de ministres et présidée par le président de l'assemblée nationale.

En outre d'autres juridictions furent créées comme le tribunal spécial pour les délits économiques (1966), la direction de la police économique au sein du ministère de la défense nationale et de la sécurité.

A l'instar de ces institutions certains textes furent mis en place et allant dans le sens de la démocratie et la modernisation selon Maurice Jeanjean, c'est le cas : du code du travail de 1960, le code de la sécurité sociale (la même année), la loi sur l'interdiction du racisme (1963), la protection de l'enfant naturel (1961), l'interdiction de la polygamie et la règlementation du divorce (1968). Aussi en 1972, un décret est pris pour créer des services pénitenciers et établir des normes sur la protection des prisonniers. Toutefois le changement de constitution que connaitra le pays en 1982 se répercutera sur le domaine juridique et c'est ainsi que les instances juridictionnelles précitées seront remplacées par des juridictions populaires telles annoncées par le président Sékou depuis 1972.

A l'image, de ce cadre politico-institutionnel bien agencé théoriquement, la sphère de la vie politique sera aussi marquée par des actes et actions.

v Dans le cadre de la vie politique :

A la lumière de l'évolution du cadre constitutionnel, peut aussi se dessiner celle de la vie politique. D'un régime présidentiel, le système guinéen va passer progressivement à une « république populaire révolutionnaire » où toutes les institutions allaient être à la solde du parti unique. Cette évolution déterminera le fonctionnement de la vie politique.

En effet, la vie politique sous la première république en Guinée s'est progressivement fermée au nom d'une quête d'union national. Cela est parti dès le lendemain de l'accession à l'indépendance. Cette période exceptionnelle a été saisie par le PDG pour approcher et phagocyter les autres partis. C'est ainsi que les Barry Diawadou, Barry III de l'ancien Bloc Africain furent respectivement nommés ministre de l'enseignement et Secrétaire d'Etat. Par ce fait, l'essentiel de la population se trouvait regrouper dans le même mouvement. C'est pourquoi sans s'aventurer loin ; la vie politique sera celle du parti unique. Ce dernier se voit donc régi par le principe de l'unanimité. Toutefois en les absorbant, on avait permis à tous les partis de garder leur doctrine au nom de la liberté d'opinion et d'expression. Dans le même contexte, le pouvoir était appelé à « incarner et à exprimer la morale du pays » (telle développer par le parti).

Cette couleur de la vie politique laissait voir une atmosphère d'unité et de démocratie comme le souhaitaient les dirigeants quand ils s'exprimaient.

Cependant dans la réalité plusieurs défaillances seront enregistrées. Elles peuvent bien sûr conduire à modérer une vision trop positive de ce régime. Pour justifier cette affirmation, il conviendra de se pencher sur les échecs et les dérives sous la première république.

2. Les échecs et les dérives politico-institutionnels du régime

Ce présent moment de notre réflexion est d'une très grande importance. Car il s'agit de révéler les facteurs par lesquels se sont dégagées les faiblesses et les limites des pouvoirs politiques de la première république dans le cadre politico-institutionnel. Cependant il n'est pas facile de le réaliser car lorsqu'on se plonge dans le tas de littérature consacrée à cette partie, écrite ou non par des Guinéens, on se perd par le manque d'objectivité qui marque les ouvrages et article : le combat de communication entre partisans et opposants au système et à son leader. Mais pour le besoin du travail académique, nous serons amenés à transcender ce climat pour nous placer en « scientifique ». Pour ce faire plusieurs axes sont à toucher :

v Le centralisme politique du régime :

Comme nous l'avions vu avec l'escalade de la vie constitutionnelle, le régime guinéen a été longtemps marqué par une forte concentration des pouvoirs de décisions. Bien que cela soit justifier par les dirigeants comme répondant à la nécessité d'unifier les guinéens et d'assurer le développement, justification qu'on ne peut écarter en bloc, elle présentait le risque de conduire à une fermeture du système ou de l'espace aux restent de la classe politique. C'est à dire à un autoritarisme. Cela s'affirmera trop tôt lorsque, avant la constitution de 1958, l'assemblée générale confiait tout le plein pouvoir au gouvernement dont désignait comme chef de l'Etat Sékou Touré. Cette récupération du pouvoir s'accroitra au fil à mesure que le pays va faire face aux perturbations d'ordre interne et externes. En ce lieu, la plupart des auteurs s'accordent sur le fait que c'est après les agressions portugaises de1970 que le pouvoir se concentra encore plus. Cependant avant cette période, les libertés joliment consacrées par la constitution vont commencer à être restreintes au nom des besoins de la révolution. C'est ainsi, selon Ibrahima Baba kaké, qu'un décret du 27 Janvier 1959 va organiser la suppression de la liberté de la presse. Ce qui conduira à l'interdiction du quotidien « Guinée Matin » en 1959. Seul l'hebdomadaire du parti « Liberté » ou Horoya sera autorisée99(*). Dans le même contexte, l'auteur critique le concept d'unanimisme que chantait le parti. Unanimisme qui conduira à la suppression de toutes formes d'opposition considérée comme contre révolutionnaire. Le centralisme conduit donc à restreindre le champ des débat voire le supprimer.

Une autre facette du centralisme politique, fut la mystification de la personnalité du chef de l'Etat. Ce dernier est considéré comme l'un des trois piliers100(*) indissociable, invincibles et indestructibles du système. Il est le père de la Nation, le stratège président et le serviteur suprême du peuple. Ces qualificatifs laissaient entrevoir la consécration d'un culte de la personnalité. Ce qui peut bien sûr conduire de nombreuses dérives.

Mais il faut dire que ce centralisme sera couronné par l'adoption de la constitution de 1982 qui fusionnera totalement le Parti et l'Etat. Le président devenait à la fois chef de l'Etat et de gouvernement et en même temps secrétaire général du parti.

Ainsi en annonçant la victoire du parti par son progrès dans la réalisation d'une démocratie populaire, le premier proclamait en même l'échec du premier chemin qu'il avait choisi : une démocratie pluraliste et ouverte.

Mais qu'en est-il de la sphère de la justice et des droits et libertés fondamentaux ?

v La justice révolutionnaire et les restrictions de droits et de libertés fondamentaux

Dans son ouvrage sur Sékou Touré, Maurice Jeanjean s'attèlera à dénoncer le caractère fictif des droits et libertés fondamentaux consacrés par les différentes constitutions que connaitra son régime. Car pour lui il ne s'agissait pas seulement d'établir de beaux textes mais il faut les appliquer et offrir les moyens de leur application. Cependant, selon toujours l'auteur, lorsque les libertés étaient proclamées, elles sont suivies d'un arsenal de normes juridiques restrictives dégagées dans le code pénal ou dans des textes spécifiques. Ainsi plusieurs textes ne limitaient-ils des libertés individuelles comme la liberté de circulation : c'est le cas des déplacements (exodes rurales) qui ne pouvaient être effectués qu'en informant l'officier de police qui en est chargé du contrôle. Aussi les sorties du pays doivent recueillir l'approbation du président de la république.

Dans le domaine de la justice les principes de protections des citoyens tel que le droit de disposer d'un avocat était très contrôler par le fait que toutes les professions libérales avaient été d'abord fonctionnarisées avant d'être supprimées.

La transformation des juridictions ordinaires et pénales en tribunaux révolutionnaires en 1982 ouvrait une fois encore la porte à d'autres exactions contre les dits « contre-révolutionnaires ».

Le comble de toutes ces violation de droits de l'Homme sera réalisé dans à la suite des nombreux complots qui ont chaque fois conduit à des arrestations et la fuite de guinées vers l'extérieur.

v Les complots sous la première république :

Dire que les complots sous la première république étaient tous faux est en soi faux, de même qu'on ne peut nier que des injustices énormes furent commises à l'encontre de gens innocents d'une part et d'autre à l'encontre de personnes bien que coupables mais subissant des sanctions disproportionnelles par rapport à l'infraction commise.

Ces complots qui seront très nombreux pour ne pas dire permanents, seront le fait de plusieurs catégories d'acteurs : le gouvernement français à travers ses agents secrets (les aveux de Jean Foccart, le Monsieur de l'Afrique), les opposants guinéens en exils, les opposants à l'intérieur et les concurrents au pouvoir, et certains pays limitrophes. Toutefois, exclusion n'est pas faite à la grande possibilité que le gouvernement guinéen soit plus lui-même l'auteur. Ainsi plusieurs cas de complots seront enregistrés durant les vingt quatre ans d'existence du régime.

Tout commence par le complot dit des « agents du colonialisme et des intellectuels tarés » le 20 Avril 1960 moins de deux ans après l'accession à l'indépendance. Ce complot aurait été fomaté par la France avec le concours des gouvernements sénégalais et Ivoirien. Il visait à provoquer un soulèvement contre le pouvoir dans le Fouta Djallon où il y avait des opposants aux régimes (Maurice Jeanjean). Il conduit à la condamnation à mort de sept guinéens, l'emprisonnement d'un français qui sera libéré plutard.

Le second complot est désigné sous le nom de « complot des enseignants et des intellectuels marxistes tarés » en Novembre 1961. Ce complot qui mettait à plat les dirigeants du syndicat des enseignants eut pour raison la revendication par ces derniers du respect de la promesse qui leur avait fait par le gouvernement de revaloriser leur salaire et leur statut. En plus ils demandaient aussi le maintient des enseignants français et refusait de fusionner leur syndicat dans le plus grand syndicat déjà sous le contrôle du gouvernement (la Confédération nationale des travailleurs de Guinée ou CNTG). Cela leur a valu de lourde condamnation après « un simulacre de jugement » selon Maurice Jeanjean, dix ans de prison pour Koumandian Keita et Ray Autra et trois ans pour le célèbre historien guinéen Djibril Tamsir Niane. Cet événement eut des répercutions importantes dans le milieu scolaire et universitaire car très tôt et pour la première des manifestations seront organisées par les enseignants, étudiants et les élèves pour protester contre l'arrestation de leurs collègues. Mais ces manifestations seront réprimées par la milice révolutionnaire. Et conduira à la dissolution du parti Africain pour l'indépendance (un parti marxiste) qui critiquait Sékou d'avoir choisi le neutralisme à l'alignement sur Moscou.

Le troisième complot appelé « complot des commerçants » fut orchestré en 1965 avec l'aide du président ivoirien, de la France (Jean Foccart) et d'un riche commerçant guinéen Mamadi Touré qui voulut créer son parti. Il sera condamné avec deux de ces cocomploteurs. Des incidents diplomatiques en naitront entre les trois pays, la Côte D'ivoire soutenant d'ailleurs les opposants guinéens du Front de libération nationale de Guinée. Le 4ème complot dit «des officiers félons et des politiciens véreux» aura lieu en 1969 touchant réellement l'armée dans un contexte où les meilleurs alliés de la Guinée à savoir le Mali et le Ghana voyaient présidents déchus par les militaires.

Le 22 Novembre 1970 intervint l'éminent complot dit de « la cinquième colonne » par le débarquement portugais. Cette invasion de la Guinée associait le Portugal et des dissidents guinéens de l'extérieur. Mais les conséquences seront désastreuses. En terme bilan des victimes il n'y a pas de chiffres clairs là-dessus. Les chiffres publiés par le tribunal révolutionnaire suprême sont les suivants :

· à la peine capitale 61 personnes dont 21 par contumace

· aux travaux forcés à perpétuité 66 personnes

· à l'expulsion de Guinée 16 personnes, en majorité des femmes101(*)

Cependant d'autres chiffres plus importants sont publiés par des chercheurs et victimes. Ainsi dans son ouvrage intitulé, la vérité du ministre, Abdoulaye Diallo donne, quant à lui, les chiffres suivants : 255 personnes arrêtées parmi les hauts cadres, les ministres et les hommes d'affaire et 125 tuées et estime à 5.000 le nombre des personnes arrêtées. L'association de promotion des droits de l'Homme dresse un bilan des personnes arrêtées entre novembre 1970 et septembre 1971, qui aboutit à 338 personnes arrêtées et 113 tuées102(*). Camara Kaba 41103(*) avance le nombre de 12 000 cadres arrêtés 35, et Line Gagnon, dans le cadre du programme MBA de l'Université de Laval au Canada, parle de 10 000 à 30 000 disparus.

En dernier lieu, il faut signaler le complot dit « complot peulh » en 1976 qui vit Diallo Telli condamné à mort avec ces compagnons au dit complot. Cette fois ci c'était une ethnie qui était mis en cause. Selon Maurice Jeanjean, cela pouvait être lié au fait que depuis les débuts du multipartisme en Guinée, c'est au sein de cette ethnie que les véritables opposants à Sékou Touré s'étaient affichés. Nonobstant, il faut dire le mal de se régime aura touché toute la Guinée.

Au-delà de ces cas cités, d'autres complots ou actes s'apparentant ont eu lieu mais nous ne pourrons tout citer ici. Il s'agit tout simplement de comprendre que le régime qui semblait faire l'unanimité de tous les guinéens connaissait de sanglantes oppositions. L'importance de ces agitations sera à l'origine de la décimation d'une partie de l'élite guinéenne ce qui à plus d'un titre était le reflet d'un échec dans la vie politique. Il sera symbolisé parle sinistre camp BOIRO connu du monde avec ces diverses pratiques de torture et mauvaises détentions (c'est le cas de la diète noire).

Si cela était brièvement le bilan sur le plan politico-institutionnel qu'en était-il du domaine économique.

B. DANS LE DOMAINE ECONOMIQUE ET SOCIOCULTUREL

Là encore, les actes et les actions volontaristes n'ont pas manqués. Cependant face aux difficultés contextuelles internes et externes les résultats escomptés ne seront ne pas toujours atteints. D'énormes échecs et dérives seront donc enregistrés en dépit de toutes les initiatives. Ainsi nous exposerons d'abord les réalisations dans le cadre économique et socioculturel (1) avant d'aborder les échecs et dérives (2).

1. Les réalisations sur le plan économique et socioculturel

Si la recherche de l'indépendance politique était primordiale pour le pouvoir guinéen sous la première république, il reconnaissait cependant que cette dernière ne pouvait être effective que lorsqu'elle était accompagnée d'une indépendance économique, sociale et culturelle. C'est dans ce sens qu'interviendront ces différentes réalisations :

v Sur le plan économique :

Les politiques de développement économique mis en place en Guinée sous la première république furent essentiellement influencées sur le plan interne par le désir de réaliser une indépendance économique et sur le plan externe par la rupture que le pays consomma avec la France. Ces réalités déterminèrent une orientation économique vers le « socialisme africaine »

C'est par la création le 1er Mai 1960 de la monnaie guinéenne appelé le « Syli» ou « éléphant » en langue malinké que le pays son pas vers la mise en place d'un système économique. La première phase de ce marathon, est appelée par les auteurs « l'expérience guinéenne ». Elle commença par l'élimination des symboles du commerce colonial dit « commerce de traite » basé sur les exportations par la Guinée de ressources naturelles contre les produits manufacturés. Cette élimination des trusts coloniaux d'import-export est consacrée par la nationalisation des banques et la création des comptoirs guinéens de commerce intérieur (pour les en gros) et de commerce extérieur. Cela permettait d'écarter le système d'exploitation colonial où le flux de commerce privé cachait la misère du peuple.

Il s'ensuivra la mise en place d'un plan triennal  (1960-1963) qui visait essentiellement la mise en place des équipements nécessaires au développement. C'est dans ce cadre que seront réalisés : la construction de l'Imprimerie Nationale « Patrice Lumumba » (avec l'aide la de République Démocratique Allemande), l'agrandissement de l'aéroport de Conakry, la construction de l'Institut Polytechnique, la construction d'un grand stade moderne de 25.000 places à Conakry (avec l'aide de l'U.R.S.S.). Ce dernier est le seul que le pays dispose jusqu'à ce jour. Ce plan sera financé à hauteur de 38, milliard de dollar par des fonds internes et essentiellement avec l'aide de pays qui ont accepté la Guinée après sa rupture (politique, économique et culturelle) avec la France. Ce furent le Ghana, l'Allemagne de l'Est, l'URSS, et les Etats Unis d'Amérique. Dans ce plan plusieurs petites unités industrielles (les conserveries et les usines de jus de fuit) furent mis en place et des bâtiments et réalisations coloniaux.

Ensuite vint le plan septennal de 1964 à 1970. Ce plan vise le développement de la production centré sur les ressources propres de la Guinée. Pour ce faire, il faudra développer l'agriculture qui devra ravitailler les industries. Cette agriculture portera sur diverses cultures commerciales et non, comme : le café, le cacao, le palmier à huile, le riz, le thé, le tabac, la banane, les fruits (orange, mangue, ananas etc...). Dans le cadre de ce cadre de ce plan, certains chiffres montrant les progrès sont à avancer : 25.000 tonnes d'arachides, 20.000104(*) tonnes de palmiers à huile. Presque dans chaque région fut expérimentée une culture selon le climat. Ce septennat prévu aussi le développement de l'élevage surtout en moyenne Guinée et en haute Guinée.

Pour le domaine industriel de nombreuses usines vont naitre grâce au plan septennal. A cet égard on peut citer entre autres : une saurisserie et un nouvel abattoir à Conakry (1961 et 1962), frigorifique du Port de Conakry (capacité 300 tonnes), la conserverie de viande et de légumes de Mamou, l'Entreprise national de briqueterie et céramique de Kobaya (briques et tuiles), industrie de cigarette et d'allumettes de Sonfonia, l'usine de sciage et de contreplaqués de N'Zérékoré, une tôlerie d'aluminium avec la firme américaine Harvey etc.... Pour alimenter ces usines, il fallait construire des sources d'énergie. C'est ainsi que furent réalisés le barrage de kinkon en moyenne Guinée, un barrage à Sérédou près de Macenta en région forestière.

Sur le plan minier, il faut dire que la Guinée est un pays vastement riche et appelé à ce titre « scandale géologique ». Ces principales ressources minières sont : la bauxite, le fer, le diamant, l'or  etc.... L'exploitation de ces ressources sous la première république sera réalisée par des sociétés comme la société nationale d'exploitation du diamant mis en place en 1961 avec une capacité qui atteignait 300.000 carat, la société de Bauxite de Midi, la société internationale de Fria.

Cette description de la situation économique laisse à croire que le succès était total. Ce qu'il faut toute de suite écarter car, au-delà des efforts non négligeables qui ont été fournis, les interrogations peuvent se dégager sur le comment ces décisions prises ont été mises en oeuvre et qu'en est-il des résultats des plans et des dérives découlantes ? C'est à ces questions qu'il faudra répondre dans une analyse critique, mais bien avant il faut se pencher sur les réalisations socioculturelles.

v Sur le plan socioculturel

Si dans tous les domaines les autorités de la première république ont laissé des traces, sans doute c'est sur le plan socioculturel qu'elles peuvent être encore plus visibles. En effet, comme dans la plupart des pays d'Afrique noire, le grand parti (PDG) qui conduit à l'indépendance s'est présenté dès le départ comme l'instrument de la construction de la future nation guinéenne. Pour ce faire le parti s'engagea à lutter contre le régionalisme, l'ethnocentrisme, et les chefferies traditionnelles qui accentuaient les inégalités par les exploitations. Cette même politique a continué durant toute la première république avec bien sûr des limites qu'on ne peut négliger (à traiter dans les critiques). Ainsi, une loi consacrait l'interdiction du racisme en 1963. En plus des mesures législatives, des émissions radiophoniques s'inscriront dans ce cadre ainsi que des manifestations publiques. Le brassage entre les tendances ethniques deviendra encore plus important avec le développement des grandes villes.

Sur la condition féminine, le parti fit un grand par rapport à de nombreux pays dans le monde à cette époque. Cela s'explique par les grands changements qui ont été introduits dans le statut de la femme entre 1962 et 1968. A ce titre, l'âge au mariage fut fixé à 17 ans, la nécessité du consentement mutuel au mariage fut établie, le divorce remplaça la répudiation, la monogamie, la dot, les conditions de travail furent définies.

Aussi l'importance accordée à la femme s'est manifesté par la place qui lui fut accordée dans les instances politiques et syndicales. Ainsi on pouvait compter 3000 élues en 1968 dans les organismes du parti, 10% furent dans le Bureau politique national du parti105(*), certaines seront ministres, gouverneurs, ambassadrices etc..... Elles manifestèrent parfois pour faire changer certaines décisions gouvernementales : ce fut le en 1964 et en Août 1977. Cette dernière manifestation conduira à l'ouverture du petit commerce jusque là contrôlé par l'Etat et la suppression de la milice économique.

L'émancipation de la femme fut accompagnée par celle de l'enfant grâce à la loi sur la protection de l'enfant naturel en 1961.

Ø Dans le domaine culturel, l'action du régime fut encore considérable au delà des dérives qui ne peuvent être ignorées. Cela en ce sens qu'en se considérant révolutionnaire, il était conscient que cette révolution ne pouvait se réaliser que par un changement de mentalité. Changement qui ne pouvait se faire que par une prise en charge de la sphère culturelle. C'est ce qui sortira d'un discours du président lorsqu'il affirmait : «dans un régime révolutionnaire comme le nôtre, les recherches artistiques n'admettent pas d'autres références fondamentales que la Révolution elle-même ... L'Information a pour objet de valoriser les créations du Peuple ... Une valeur méconnue par le Peuple n'en est pas une106(*)»(1968). Ainsi était établie la relation étroite entre l'Etat et la culture. Cette relation sera consacrée réellement dans le cadre de la révolution culturelle socialiste que le parti décréta le 2 Août 1968. Cette révolution culturelle devait permettre : « la transformation de l'art et de la culture dans leur contenu et leur forme, et leur mise au service des grandes masses populaires, l'éducation de la classe du peuple dans les idées du socialisme et l'élévation de leur niveau de formation scientifique, technique, afin de conditionner leur productivité ».

Ainsi, cette nouvelle orientation devait trouver sa mise en oeuvre dans la vie du peuple. Et pour ce faire le domaine de l'enseignement passait en premier lieu. Mais avant cette date, la Guinée comme tous ses pairs ouest africains, enseignait le français comme langue de formation. Cependant, dans le cadre de la révolution culturelle et après sa rupture avec la France, les langues locales allaient connaitre une revalorisation. Dans chaque région, l'enseignement est réalisé dans la principale langue (en soussou, peulh, en malinké et dans les langues de la forêt). Aussi les CER ou collège d'enseignement révolutionnaire sont créés. L'objectif de ces CER est déterminer par Sékou Touré en ces termes : « on ne va plus à l'école pour savoir lire et écrire seulement, on y va d'abord pour connaître un métier et c'est dans l'apprentissage de ce métier qu'on apprendra à lire et à écrire». Il s'agira d'une véritable révolution : mettre les formations en relation avec les besoin et les réalités. Selon cette politique, chaque enfant de 5 à 8 ans consacre une demi-journée au travail et pour l'enfant de 13 à 16 ans trois demi-journées. Cette pratique a d'ailleurs été proposée dans l'ouvrage de René Dumont aux africains qui laissaient leur élites s'accoutumer à la faciliter et aux jeux en les écartant des travaux extrascolaires.

Certains progrès réalisés par le régime sont dégagés par le sociologue guinéen Oumar Touré qui écrit sur son site (www.oumartoure.com) que le taux de scolarisation passa de 11 à 32% pour les jeunes en 1984, et pour ceux de plus de vingt- quatre ans au niveau des études supérieures nous avons 5%. Aussi deux universités sont crées : c'est l'université Julis Nyerere de Kankan et l'université Gamal Abdel Nasser de Conakry. En plus de ces universités, des instituts comme l'institut d'Agronomie de Faranah furent construits et une quarantaine de facultés. La mise en oeuvre de la nouvelle orientation culturelle se manifeste aussi dans le domaine de la cinématographie et de la photographie par la création successive : le 2 juillet 1973 de la Régie nationale Syli Photo et le 27 juillet 1974 une entreprise nationale de production de films, Sily-Film. (- Une entreprise nationale de distribution de films Syli-Cinéma).

En outre la religion du régime avec le monde religieux (islam, christianisme et animisme) ont varié dans le temps et selon la religion. Avec l'animisme, le parti prit des mesures pour l'affaiblir ou le supprimer car considéré comme irrationnel. Le christianisme considéré comme supportant les opposants coloniaux fut en général un adversaire jusqu'au départ des archevêques européens pour être remplacés par des guinéens. En dernier lieu l'islam en grande partie la religion revendiquée par le pouvoir comme partie intégrante de la culture et du système de pensée. Cela se justifie par les nombreuses déclarations du secrétaire général du parti par lesquelles il refuse le marxisme scientifique comme idéologie car considéré comme athée. De même ces relations avec le monde arabo-musulman en témoigneront.

Toutefois, au delà de cette facette généralement positive que nous venons de décrire, une autre n'existe-t-elle pas et permettant de relativiser cette première. C'est ce qu'il faut voir dans les lignes qui vont suivre.

2. Les échecs et les dérives économiques et socioculturel du régime

Dans cette présente analyse critique, nous suivront la même comme celle ci haute c'est-à-dire partir du cadre économique pour terminer par le socioculturel.

v Les échecs et les dérives économiques

Lorsque Sékou Touré déclarait en Décembre 1961 : «les paysans stigmatisent et la forme et les méthodes employées pour les astreindre à un travail qu'ils ne considèrent pas autrement que comme du travail forcé»107(*), il reconnaissait par ces termes que les politiques employées en matière économique avait laissé des séquelles que le peuple ne supportait plus.

Cet échec s'expliquait en premier lieu par la nature du système économique adopté. Ce n'était autre que le socialisme économique que la Guinée avait mis en place sous l'impulsion de l'Est qui restait son véritable créancier. Ce système n'étant pas adapté à la situation socioculturelle a conduit rapidement le peuple a manifesté son mécontentement.

Cette inadaptation s'explique dans le domaine agricole par exemple par l'usage de tracteurs sans pièces de rechange et de connaissance suffisante pour leur utilisation. Dans le même secteur, l'échec pouvait aussi être identifié par l'accroissement de l'importation de riz qui ne cessait pas d'augmenter. La baisse des productions agricoles sera significative: par exemple l'exportation de bananes qui s'élève en 1972 au quart de leur valeur de 1964.

De même la création de la monnaie guinéenne fut un acte de souveraineté économique. Cependant très tôt cette monnaie va sombrer dans l'inflation et la dévaluation. Cela pour plusieurs raisons tel que le caractère anticipé de la création de cette monnaie. Toute monnaie devant tirer sa force de l'importance de la réserve d'or que le pays dispose ou de l'importance de son développement économique, la Guinée mettait en place sa monnaie sans remplir aucune de ces conditions. De plus cette monnaie ferra objet d'un sabotage tant sur le plan interne qu'externe. Sur le plan interne, l'exportation clandestine de produits a conduit à des fuites de capitaux et sur le plan externe les services secrets français fabriqueront des faux billets pour augmenter la masse monétaire afin de faciliter l'inflation (les archives de Jean Foccart : la Françafrique). C'est dans cette situation que le syli sera créé comme nouvelle monnaie en Octobre 1972. A cette occasion Sékou Touré ferra le compte rendu de l'évolution de l'inflation passant de 10milliards en 1960 à 12.350 milliards en 1963 jusqu'à 38 milliard en 1972.

Sur le plan budgétaire beaucoup de défaillance peuvent être soulignées notamment le manque de transparence dans les statistiques où les vrais chiffres sont généralement cachés. Aussi l'absence d'examen des réalisations jusqu'en 1968. Malgré la mise en place d'un ministère du contrôle financier, ce dernier sera le plus souvent bloqué par les ténors du régime surtout après la publication d'un rapport qui faisait état des malversations des administrations inférieures.

Dans le domaine commercial, les dérives sont considérables. Dès ses débuts, le régime s'engagea dans une étatisation du commerce. Cette nationalisation se réalisera parallèlement avec l'existence d'entreprises privées. Mais la porte du commerce privé sera fermé en 1975 avec la suppression des marchés hebdomadaires dans les villages jusqu'en 1979 où ils sont rouverts avec des conditions.

Tous ces ratés sont couronnés par la dette que le régime laisse derrière : cette dernière est estimée en 1984 à 1.570millions de dollars. A cela il faut ajouter la dépendance galopante du pays de l'extérieur. Elle ferra objet d'une analyse plutard. Toutefois avant de passer il convient d'analyser les limites des politiques socioculturelles.

v Les limites des politiques socioculturelles

S'il est vrai que les efforts dans ce domaine ont été manifestes, force est de reconnaitre que les limites remontant jusqu'à nos jours sont notables.

En effet, comme exposé plus haut, l'idéal du PDG était donc de faire disparaitre le régionalisme, l'ethnocentrisme, cependant ces mentalités sont toujours restées et souvent les positions du gouvernement lui même étaient ambiguës et contradictoires car tout en dénonçant ces racismes, il parlera de « complot peulh en 1976. De même certaines recherches sur l'appartenance de cadre ont montré que les cadres malinké furent les plus nombreux de l'administration (plus de 45%), ensuite venait les soussous, les forestiers et enfin les peulh. Cet usage de l'ethnie dans la lutte politique et son utilisation dans le néopatriminialisme fut aussi connu sous la première république lorsqu'on sait que l'essentiel des personnages qui formaient l'entourage du président était de sa famille directe ou indirecte. Ce fut le cas de Siaka Touré, d'Ismaïl Touré, Lansana Diané par exemple et tant d'autres.

Toujours sur le plan social, la pauvreté que le régime lègue est important. Même si dans ce sens aucune statistique fiable n'est retrouvée, beaucoup de réalités laissent voir que la principale raison pourrait être une mauvaise répartition des rares ressources qui était présentes. Cela s'explique par les pratiques clandestines de commerce par les privilégiés et les cadres du régime, les pots de vin qui n'ont jamais cessé malgré les mesures dures prises par le régime contre ces pratiques. L'insatisfaction des besoins fondamentaux restait réelle lorsque le pays est classé en 1988-1990 parmi les pays moins avancés avant une moyenne inférieure à la norme des ces pays, l'espérance de vie étant 58ans, l'accès de la population rurale à l'eau très faible avec 24% seulement, le taux de scolarisation au primaire et au secondaire étant 22% et pour les adultes 24%. (PNUD : programme des Nations Unies pour le Développement). Sans oublier le PNB qui était se tournait autour des 440 dollars (1990).

En somme les lègues en matière de déchirement social et de pauvreté ne seront pas négligeables à la fin de ce régime.

En matière culturelle, malgré les renommées que le pays put connaitre en tant que porte flambeau de la culture africaine à travers ses troupes de danse et de ballet, il faut dire sur le plan interne d'énorme faillites restaient encore là.

Au primo pouvait être indexé le contrôle du système culturel par le régime. Le besoin de réaliser un totalitarisme complet conduit à mettre sous la direction du seul acteur de la vie publique (parti) le système de penser devant conduire la société. Si cela en soi n'est pas mal car étant une nécessité pour toute société autogouvernante. Cependant lorsque l'usage de ce cadre idéologique vise à favoriser certains groupes au profit des autres c'est-à-dire asseoir mieux un pouvoir au profit de ces détenteur, nous sommes en face d'un instrument d'exploitation des masses. Et cela pouvait bien être décelé dans la tendance du parti unique à supprimer toute contradiction et par cela bloquer la liberté d'opinion qui est pourtant la clef de toute réussite culturelle. Dans le domaine de l'enseignement, il faut ajouter au conflit qui exista entre le milieu intellectuel et le pouvoir illustré par les deux complots de 1960 et de 1961 ainsi que les manifestations des élèves et étudiants. Aussi la fuite des intellectuels pour rejoindre la métropole et les pays limitrophes étaient aussi d'autres signes de l'échec de la politique d'éducation. A ceci, il faudrait ajouter le caractère improvisé et mal préparé de la politique d'enseignement dans les langues nationales (Maurice Jeanjean). Cette dernière politique fut pourtant appréciée par beaucoup d'auteurs car elle eût le mérite de poser le problème108(*), celui de l'autonomie de l'enseignement en Afrique. Toutefois, elle échouera pour plusieurs raisons comme le manque d'engagement de la part des acteurs et partenaires.

Ainsi, le terrain culturel connut le même sort que tous les autres secteurs dans lesquels intervint le pouvoir c'est-à-dire marqué par un monopole incontestable de l'Etat.

Si tel est l'existence interne du régime, il convient de se pencher ses rapports avec l'extérieur avant de faire une véritable conclusion sur son passage.

II. LE BILAN SUR LE PLAN INTERNATIONAL

S'il est d'un domaine la Guinée fut le plus enviée sous la première république c'est sans doute dans les relations internationales incarnées par les actes et les entreprises par son président Ahmed Sékou Touré. Ces relations vont de la sphère africaine pour toucher le reste du monde où celles qu'elle aura avec son ancienne puissance coloniale sera réellement particulière. Dans toutes ces relations, il faut dire que la dialectique des effets positifs et négatifs sera toujours là. Partant, nous exposerons d'une part les rapports entre la Guinée, l'Afrique et l'ancienne puissance coloniale : la France (A); et d'autre part nous pencherons sur ces relations avec le reste du monde notamment le monde socialiste communiste, le monde arabe et les Etats Unis et le monde occidental (B).

A. LES RAPPORTS DE LA GUINEE AVEC L'AFRIQUE ET LA France

L'indépendance guinéenne aux yeux de la plupart des africains était la consécration de la dignité noire perdue pendant plusieurs siècles d'esclavage et de colonisation, de même pour la Guinée, dire « non ! » a la France n'était pas seulement l'affaire d'une petite entité qu'elle était mais le point départ de la libération de tout un continent. Cependant cette effervescence n'était pas perçue de la même manière partout car quittant la communauté proposée par la France elle devait faire face à deux oppositions, celle de certains Etats africains satellites de la France et celle de sa future rupture avec cette dernière.

Pour cette présente réflexion, nous essayerons d'exposer les relations africaines (1) de la Guinée avant de toucher celles entretiendra avec l'ancienne métropole (2)

1. Les relations Africaines de la Guinée : une Championne du panafricanisme

En affirmant le 2 Octobre 1958 : «le choix guinéen dépassait le cadre territorial de la jeune république et devait servir de tremplin au développement des pays d'Afrique Noire toute entière, la liberté de la Guinée ne prenant son sens qu'en débordant les limites étroites du pays »109(*), Ahmed Sékou Touré consacrait un principe qui allait être l'une des normes fondamentales de la conduite extérieure de la Guinée en Afrique. C'était la vision guinéenne de son indépendance face à l'Afrique : construire l'unité politique du continent. Cela sera d'ailleurs établi dans le préambule de toutes ses deux constituions à savoir celle de 1958 et celle de 1982 où elle affirme sa volonté de créer les Etats Unis d'Afrique. L'article 34 de la première constitution stipule : «la République peut conclure avec tout Etat Africain des accords d'association ou de communauté, comprenant un abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l'Unité Africaine»110(*). Cet idéal de construire l'Unité africaine s'affirma en premier lieu dans le cadre de l'union Ghana-Guinée mise en place le 1er Mai 1959 par les deux Etats pour constituer la base du futur Etat fédéral Africain. Ils seront rejoints le 24 Décembre 1960 par le Mali. C'est cette union qui donnera naissance au groupe de Casablanca ou la groupe des progressistes. Ce groupe voulait la création de l'Etat fédéral africain. Mais n'ayant pas obtenu les Etats Unis d'Afrique en Mai 1963 à Addis Abéba, à cause de l'opposition du groupe des modérés dont Houphouët Boigny, la Guinée demandera à travers Sékou Touré demandera qu'une organisation soit mise en place. Et c'est ainsi que cette dernière va apparaitre comme le fruit d'un compromis entre les deux groupes.

En outre il faut dire que le panafricanisme guinéen fut aussi la lutte pour la décolonisation de toute l'Afrique. A cet égard la Guinée fut le foyer d'accueil des nombreux mouvements anticolonialistes ou mouvements de libération pour l'indépendance. Entre autres nous pourrons cités : le mouvement dirigé par Amilcar Cabral pour la libération de la Guinée Bissau et de Cap-Vert, des mouvements Angolais de libération nationale, des membres du congrès Africain d'Afrique du sud, l'anticolonialiste camerounais Félix Roland Moumié. Son soutient au mouvement de libération en Algérien et sa ferme condamnation de la mise à mort de Patrice Lumumba en 1960.

Cependant ces actions n'iront pas sans engendrer des oppositions parfois dures de la part d'autres Etats Africains. Ce sera le cas réellement pour la Côte D'Ivoire et le Sénégal pour ne pas dire la grande partie des membres de la communauté française mise en place par De Gaulle avec l'aide d'Houphouët Boigny. Ces deux premiers pays accueillent et soutiennent les oppositions guinéennes sur leur territoire. C'est dans ce contexte qu'intervint le complot « petit Touré » qui, d'après les autorités guinéennes devrait être soutenu par le Côte d'Ivoire. Plus important sera le refus de ce pays d'accorder l'usage de son territoire par les guinéens pour rétablir Nkrumah déchu par les militaires de son pays. Cette opposition est peint par Ameillon lorsqu'il écrivait «le Président de la Côte d'Ivoire, Houphouët-Boigny, qui mit autant sinon plus d'ardeur que de Gaulle à vouloir écraser le pays qui, s'il réussissait, entrainerait le sien dans l'Indépendance». Toutefois, ces hostilités prendront fin en 1978 avec l'aide du président libérien Tubman lors de la conférence de Monrovia.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que ces engagements du régime en Afrique, lui coûteront financièrement chers. Cela fait parti d'ailleurs des critiques qu'Ameillon lui adresse.

Mais qu'en était-il de ses relations avec la France ?

2. Les relations Guinéo-françaises sous la première république

En ce lieu, il faut dire que les relations entre les deux Etats ont été parmi les plus agitées que le régime touréen connut.

En déclarant le 2 Octobre 1958 :« la France n'a pas à rougir de " l'oeuvre accomplie ici avec les Africains (...). L'indépendance est à la disposition de la Guinée, elle peut la prendre en disant " non " (...), la métropole n'y fera pas obstacle »111(*), le général De Gaulle n'avait pas encore dévoilé la vraie position de la France face cette position guinéenne. Car de peur de ne pas voir les autres colonies suivre le pas de la Guinée, la métropole s'apprêtait à saboter cette indépendance dans toutes les voies.

Cependant dès le début, la Guinée signifiait que son indépendance n'était pas synonyme d'une rupture totale avec la France, mais une coopération entre des peuples égaux. C'est dans ce sens que Sékou Touré soulignait en 1958 « ...nous ne voulons pas nous déterminer sans la France ou contre la France.... »112(*). C'est pourquoi dès la proclamation de son indépendance la Guinée enverra un message télégraphique à Paris afin que celui-ci la reconnaisse. Cependant cette reconnaissance n'intervint plutard qu'au 7 Janvier 1959 après la signature de trois protocoles d'accord de coopération dans trois domaines : la monnaie, l'assistance technique et le domaine culturel. Ces protocoles seront suivis d'un échange d'ambassadeurs le 21 et 23 Janvier 1959.

Mais ces protocoles ne seront que partiellement mis en oeuvre. C'est ainsi qu'en 1960, la Guinée sortira de la zone franc pour créer sa propre monnaie. Cette décision sera suivie de la nationalisation de Banques jusque là détenues par les français. Et en retour la France bloquera les pensions de 40.000 pensionnés guinéens.

Les aggravations de la discorde interviendront en 1959-1960 lorsque la Guinée découvre que les services spéciaux français sont impliqués dans un complot contre sa sécurité par utilisation des territoires ivoiriens et sénégalais.

En novembre 1965, la relation diplomatique sera totalement rompue. Cette coupure va durer jusqu'au 14 juillet 1975 où l'ouverture intervint. Cette ouverture est amorcée un an plutôt en 1974 après l'élection présidentielle française, et sera menée à terme en huit ans : échange d'ambassadeurs (1976), règlement du contentieux financier (1977), visite officielle du président Giscard d'Estaing à Conakry, accords de coopération (1979), visite officielle de Sékou Touré à Paris (1982).

De part et d'autre les conséquences qui seront présentes. Pour la France en perdant la Guinée, elle perdait des intérêts économiques et une parcelle d'influence. Quant à la Guinée, elle connaitra des répercussions économiques car la France étant dans le passé une alliée économique importante. Sa place dans les importations en Guinée passa rapidement du 10ème rang en 1970 au 2ème en 1978 avant d'occuper le premier rang en 1982. Pendant cette rupture l'assistance française aux oppositions guinéennes va perturber la vie politique et la stabilité du pays.

Toutefois les désaccords franco-guinéens n'empêcheront la Guinée à se trouver des alliés dans d'autre partie du monde. Ces partenaires seront à la fois des deux blocs Est et Ouest et aussi des Etats arabes d'Afrique et d'Asie.

B. LE RESTE DU MONDE : L'EST, L'OUEST ET LE MONDE ARABE.

Face au refus de coopération de la France, la Guinée se fraya son propre chemin : le neutralisme en relations internationales. C'est au nom de cette définition de ses relations avec le reste du monde que la Guinée établit de nombreux accords avec les deux grands blocs en guerre froide (1) et plutard le monde arabe (2).

1. Les relations de la Guinée avec les deux blocs : communiste et capitaliste

En se donnant une vision du comment agir sur la scène internationale en périodes de pleine guerre froide où la lutte idéologique assaille le monde, la Guinée va tisser des relations non exemptées de perturbations avec les communistes et les Etats capitalistes.

En effet, avec les premiers les rapprochements s'entameront très tôt. Dès son accession à l'indépendance la Guinée sera vite reconnu par les pays socialistes et communistes qui sont l'Union soviétique et ses satellites ainsi que la Chine, le Cuba, l'Allemagne de l'Est etc.... Cet acte politique sera accompagné de nombreuses aides économiques, et culturelles. Ainsi des chiffres publiés par les américains permettent de voir l'importance de ces aides : « 440 millions de dollars de 1958 à 1980. Ce qui faisait de la Guinée le sixième des bénéficiaires africains. Quant aux accords bilatéraux, la Guinée en signa près de 300 avec eux contre seulement 126 avec les États capitalistes. De 1959 à 1970, le nombre de boursiers envoyés dans les mêmes pays a été de plusieurs centaines chaque année, soit de 40 à 60 p. 100 des étudiants envoyés à l'étranger. Pour les années 1978-1982, la moyenne tourne autour du millier. Mais c'est surtout dans le domaine des armements que l'aide sera aussi importante »113(*). Cependant l'assistance de ces pays à la Guinée en matière agricole sera considérable : ce sera des tracteurs ainsi que des engrais.

En plus les missions ministérielles entre les Etats socialistes et la Guinée seront trois fois plus fortes qu'avec les pays capitalistes. Cependant ces relations n'ont pas parfois manquées de conflits. Car avant de s'engager définitivement dans une amitié avec ces Etats Sékou Touré agira d'abord avec prudence. Il refusa de s'approprier de leur idéologie qu'il considérait incompatible à la culture du peuple guinéen. C'est pourquoi il fit expulser l'ambassadeur soviétique en 1961 en raison de son implication dans le complot dit « des enseignants ». Cet ambassadeur était accusé de vouloir endoctriner des jeunes guinéens et cfaire des sabotages économiques. Cette incidence sera résolue une semaine plutard en 1962. De même il interdira l'aéroport de Conakry aux avions soviétiques à destination de Cuba lors de la crise de missiles. Il justifiait cette position en affirmant que «les révolutions ne sauraient s'importer ni s'exporter».

Face au monde occidental, la Guinée appliqua le même neutralisme, mais les relations seront pas plus intenses qu'avec les Etats de l'Est. Dans ce bloc Ouest, la Guinée recevra de nombreuses aides à la fois alimentaire et financière de la part des Etats Unis qui se placeront d'ailleurs en deuxième position derrière l'URSS. Ces aides s'élèveront à hauteur de 140milliards de Dollars114(*) entre 1958 -1980 d'où la Guinée devenait le sixième pays bénéficiaire d'aide américaine sur le continent et les entreprises américaines prendront une part importante dans l'exploitation de la bauxite en Guinée. Les incidences avec ce pays seront moindres. Toutefois certains guinéen comme Diallo Telli sera arrêtés pour coopération avec la CIA contre la Guinée. Aussi malentendus eurent lieu : tel en 1961, les américains fermeront leur centre culturel à cause des répressions du régime, expulsion du " corps de la paix " en 1966. Malgré tous ces incidents les relations entre les deux resteront toujours. Ce que témoignera la visite du chef de l'Etat guinéen à Washington en 1979.

En somme, s'il est vrai que le neutralisme guinéen fut une véritable expression du non alignement en relations internationales, il faut pourtant dire qu'il ne la pas permis d'échapper à l'influence des deux blocs. L'influence de l'Est se manifestera dans l'usage même de la scène politique fait de rassemblement populaire et des discours à connotation socialiste voire communiste. Cependant, du côté américain, on réussira à faire éviter une immersion totale de la Guinée dans le camp soviétique et parfois on créera même des dissensions entre les deux amis d'alors. Delà la question se pose même sur l'indépendance de la Guinée qui restait de plus en plus dépendant. Toutefois, nous pouvons en tirer comme leçon le fait que ce pays ait pu se donner un chemin moins synonyme de subordination que le fait de se rallier à un camp.

2. Les relations avec le monde arabo-musulman

Si au début de son existence la religion n'occupait une place si importante, vers le milieu et la fin de la première république ses autorités s'orienteront de plus en plus vers l'affirmation d'une identité africaine musulmane. Cette réorientation idéologique, se manifestera dans les relations extérieures qu'entreprendra le pays à partir des années 70 notamment avec le monde arabe en Afrique du Nord ainsi qu'au Moyen Orient. Mais il faut aussi cette réorientation pas seulement des finalités religieuses, car elles seront aussi économiques et politique.

C'est ce qui sera dégagera des aides de ces Etats arabes qui s'élèveront à hauteur de 604,6 millions de dollars (1973-1980). Il s'ensuivra de la construction de la mosquée Fayçal de Conakry (la plus grande mosquée de la Guinée) par les marocains à l'aide de fonds de l'Arabie Saoudite. Dans le même cadre la Libye offrira à la Guinée sa première chaine de télévision en 1979. Il ne faut pas aussi oublier les échanges cultuels qui sont effectués entre ces pays notamment en matière d'enseignement islamique.

En outre, nommé président du comité islamique des bon offices, le président guinéen Sékou Touré jouera un grand rôle dans la résolution du conflit Irano-irakien. De même avant sa mort il entreprendra de réconcilier le Maroc et l'Algérie sur la question du Sahara Occidental.

Finalement comme le note Oumar Touré, la Guinée s'était était revenue sur la scène internationale avec encore plus d'éclat nouant des relations avec toutes les parties du monde. Mais il faut dire que cette importante représentation dans la sphère internationale n'a pas empêché le pays d'avoir difficultés socioéconomiques et politiques.

A la lumière de cette analyse sur la première république, nous pouvons affirmer à l'image d'Ali Badara Sylla, que le bilan ce régime est « le bilan positif d'un échec ». Cela par le fait qu'il réussit à innover, à réaliser un réaménagement nouveau de la société guinéenne, a propulsé ou tenter de propulser cadre nouveaux des idées. Le volontarisme incontestable qui marqua ce régime dans son dessein de construire une identité guinéenne et Africaine sans quoi toute autodétermination reste impossible. Cependant, force est de reconnaitre que le prix à payer pour atteindre ce stade de liberté est lourd, d'autant lourd que les victimes guinéennes ou non seront nombreuses, un totalitarisme affirmé sur tous les plans, une dictature de la masse. Mais aussi une prise en otage du système par parfois une minorité. Ces constats que nous dégageons seront d'ailleurs le point vue du président de cette première république lorsqu`il déclarait : « la Révolution est la résultante d'une prise de conscience d'un passé et d'un présent lourds de conséquences, doublée d'une autre prise de conscience d'un avenir radieux que l'on peut atteindre, à condition d'agir ».Delà nous comprenons qu'il ne s'agit pas seulement de faire l'histoire mais il faut aussi savoir y tirer d'importantes leçons sur les échecs et les réussites pour construire l'avenir. Est-ce que cela fut-elle le cas de la Guinée qui au lendemain de la mort de Sékou va entamer une réorientation de la vie politique sur un bilan qui ne fut à la hauteur des attentes du peuple de Guinée de 1958 ? Pour répondre à cette question il conviendra de se pencher sur la phase de la démocratisation en Guinée. Mais avant de rentrer dans cette phase, il conviendra de savoir comment le régime de la première république a disparu et qu'en fut-il de la période transitoire vers la démocratisation ?

* 96 B. Charles, la république de Guinée, Paris, 1972, Berger Levrault, p.23

* 97 Principe de la démocratie américaine (Lincoln)

* 98 1. Horoya (journal guinéen de l'indépendance), 1-7 mai 1977

* 99 Ibrahima Baba Kaké, Sékou Touré : Le Héros et le Tyran, Paris, 1987, JA Presses.

Collection Jeune Afrique Livres. Vol. 3. 254 pages

* 100 Les deux autres piliers étant le parti-Etat et le fier peuple (www.oumar-toure.com)

* 101 Maurice Jeanjean Sékou Touré: un totalitarisme africain, Editions L'Harmatan. Paris. 2005. 232 pages

* 102 Dossier No. 1. Les détenus politiques 1970-1971

* 103 Lieutenant-colonel Camara Kaba 41, Dans la Guinée de Sékou Touré : cela a bien eu lieu. Paris, L'Harmattan. 1998. Mémoires Africaines. 253 pages

* 104 Jean Suret-Canale, Notes sur l'économie guinéenne, Recherches africaines. Conakry. Nos. 1-2-3-4, 1964. p. 43-68.

* 105 www.oumartoure.com

* 106 Maurice Jeanjean, Sékou Touré: un totalitarisme africain, Editions L'Harmatan. Paris. 2005. 232 pages

* 107 Maurice Jeanjean, Sékou Touré: un totalitarisme africain, Editions L'Harmatan. Paris. 2005. 232 pages

* 108 Sylla Ali Badara. La politique linguistique de la Guinée de 1966 à 1984. In: Mots, septembre 1997, N°52. pp. 144-151. doi : 10.3406/mots.1997.2472 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1997_num_52_1_2472

* 109 Ameillon, La Guinée : Bilan d'une Indépendance, Paris, Maspero, Coll. Cahiers libres, 1964. 205 pages

* 110 Ibid.

* 111 http://www.omar-toure.com/tou_2-3-3_independance.php

* 112 Fischer Georges. L'indépendance de la Guinée et les accords franco-guinéens. In: Annuaire français de droit international, volume 4, 1958. pp. 711-722. doi : 10.3406/afdi.1958.1410

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1958_num_4_1_1410

* 113 http://www.omar-toure.com/tou_2-6-2_puissances-socialistes.php

* 114 http://www.omar-toure.com/tou_2-6-1_puissances-occidentales.php

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