CONCLUSION de la première partie
Cette première partie aura été longue.
Nécessaire. A en croire à tout ce qui y est dégagé
comme instruments nécessaires à une étude véritable
de la démocratisation en Guinée.
En effet, nous sommes partis de la mise en exergue des
instruments conceptuels qui structure cette analyse. En ce lieu nous avons
été conduits à percer l'inexpliqué qui fonde le
concept de transition démocratique. Ainsi il peut y être retenu
que ce concept est un emprunt fait à Marx, même s'il ne dit pas
son nom. Aussi celui de démocratie a fait objet d'une
redéfinition par les transitologue pour ne retenir qu'une notion
fortement fonctionnelle et processuelle et immergée dans
l'idéologie libérale. Ce qui nous a permis de comprendre que la
démocratisation n'était que la réponse de l'occident
à l'eschatologie de Fukuyama sur la fin de l'Histoire, en ce sens
qu'elle vise à mondialiser cette vision occidentale de la
démocratie. C'est par la suite que fut abordée la question des
instruments théorique d'analyse des transitions démocratiques qui
sont la transitologie et la consolidologie. Ces deux sous disciplines ou
paradigmes de la science politique ont permis de rendre intelligibles ces
mutations politiques. Cependant, elles restent objet d'énormes
controverses épistémologiques. Cela fut justifié par le
fait que les concepts utilisés par ces sous disciplines sont soumis
à de nombreuses définitions ou tentative de redéfinitions.
De même la dernière (la consolidologie) semble s'inscrire dans une
démarche qui annonce la fin de la démocratisation comme si un
pays pouvait atteindre un niveau définitif de démocratisation.
Cela enlève à cette dernière son caractère
d'idéal. Aussi l'usage de ces instruments dans des parties du monde
où ils n'ont pas été construits, au nom, d'une certaine
universalité présente le risque de fortes erreurs dans les
études.
Evoluant, nous avons tenté de voir certaines
expériences, en allant des modèles espagnole et chilien pour
arriver au cas des pays d'Afrique noire francophone. Ceci nous permit dans une
étude comparative de comprendre que les transitions politiques
négociées ont toujours conduit à de grande
stabilité politique et à une véritable consolidation.
Cependant cette stabilité se trouvait menacée dans certains pays
comme l'Espagne où la justice due aux victimes du régime
dictatoriale n'a pas été réellement rendue. D'où
cette démocratie semble être partie sur une base
antidémocratique. Si dans ces premiers une percée semble
être réalisée, nous avons constaté que pour les pays
d'Afrique noire d'énormes efforts restaient à faire afin pouvoir
relever ce grand défi. Cependant cela ne saurait se faire par simple
imitation des autres, le mimétisme institutionnel comme le note Edouard
Chevarnadzé (1991 : 45) : «il ne s'agit pas de
mimétisme, de conformisme, d'adaptation timorée aux circonstances
ni, enfin, de «souplesse de l'échines» mais d'un but
au nom duquel il faut procéder à une révision implacable
de ses propres vues et convictions». Mais ces Etats devaient
revoir leur système d'idées (cadre idéologique) qui reste
encore très vide.
Grâce à ces idées reçues sur les
différentes expériences une réflexion sur le cas
guinéen devait s'annoncer fructueuse. Mais cela devait passer par une
connaissance de l'histoire de ce pays. Histoire qui semble conditionnée
l'ère de la démocratisation.
En somme, nous dirons que les instruments théoriques et
historiques sont réunis pour tenter de répondre à la
question suivante : quelle analyse descriptico-analytique peut-on faire
sur l'expérience guinéenne de démocratisation ?
C'est à cette interrogation qu'il conviendra d'apporter
quelques éléments de réponses dans la seconde partie de ce
mémoire.
|