I. 3. Notion du risque de
crédit bancaire
I.
3.1. Définition
Le risque en matière bancaire peut
être défini, selon Michel ROUACH et Gérard NAULLEAU, comme
étant « un engagement portant une incertitude dotée d'une
probabilité de gain et de préjudice, que celui-ci soit une
dégradation ou une perte». SAMPSON pour sa
part considère que: « la tension qui habite les banquiers est
inséparable de leur métier, ils veillent sur les économies
d'autrui et partant ils font les bénéficier en les prêtant
à d'autres ce qui comporte inévitablement des risques. Il
continue en précisant qu'un banquier qui ne prend pas de risque n'en est
pas un ».
Généralement, la prise de risque est tout
simplement liée à l'objet principal de l'activité bancaire
: l'octroi de crédit. Cette prise de risque est inéluctable et
justifie l'existence même des banques.
Le simple retard dans un remboursement peut être
préjudiciable pour une banque qui travaille avec des fonds
empruntés, car comme tout commerçant ou industriel, il doit faire
face, de son côté, à ses propres échéances
et, par conséquent, compter sur les rentrées nécessaires
à l'équilibre de sa trésorerie. Si, par suite de
circonstances imprévisibles, ou même par suite d'une politique de
crédit imprudente, les retards se généralisaient, il
pourrait en résulter une immobilisation de capitaux susceptible de
mettre la banque en sérieuses difficultés, même si les
crédits accordés ne sont pas compromis.
I.3.2.
La typologie des risques de crédit bancaire
En dehors des risques communs à toutes les entreprises
(risques logistiques, juridiques, de malversation....), les banques sont
confrontées à une typologie spécifique inhérente
à leurs activités, principalement les octrois des
crédits.
Ces risques ne sont pas purement hypothétiques et
peuvent, lorsqu'ils se réalisent, avoir de lourdes
conséquences.
Il existe une multitude de risques des crédits
bancaires. Leur classification, typologie diffère selon les auteurs
à cause surtout des fortes interdépendances qui existent entre
les risques, les uns pouvant entraîner les autres. Toutefois, on retrouve
généralement les mêmes appellations pour les risques des
crédits bancaires quelque soit l'auteur retenu.
ANTOINE Sardi,
par exemple, inventorie une dizaine des risques des crédits bancaires
qu'il regroupe en cinq catégories : le risque de
contrepartie, le risque à un client ou à une opération, le
risque de taux, le risque corporatif ou professionnel et le risque
général.
I. 3.2.1. Le risque de
contrepartie
C'est le risque à la fois le plus dangereux et le plus
courant pour une banque. Il s'agit du non respect par un client de son
engagement financier à savoir, dans la majorité des cas, un
remboursement de prêt.
Les événements qui peuvent amener un emprunteur
à ne pas respecter ses engagements sont multiples :
- une malhonnêteté évidente (escroquerie,
abus de confiance) ;
- un cas de force majeure. Ceci est notamment le cas en ce qui
concerne les crédits réalisés à des emprunteurs
étrangers qui peuvent être confrontés à des risques
de guerre, de révolution, de catastrophes naturelles ou de non transfert
;
- Le plus souvent, la cause du non remboursement est à
chercher dans une défaillance économique ou financière
involontaire des débiteurs : chômage pour un particulier ou
dépôt de bilan pour une entreprise.
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