4.2 Réseau
Les définitions du vocable ``réseau'' sont
multiples et confuses. La confusion majeure de la notion du réseau
réside dans sa double dimension à la fois technique
(infrastructures et technologies) et sociale (relations et communications).
Ainsi, un réseau est un ensemble d'éléments
homogènes dont les fonctions et structures peuvent être
décrites de façon normalisées (Lansana et Almamy, Op.
cité). Notion très large, le réseau peut encore être
défini comme (i) des éléments liés entre eux par
des chemins, (ii) une structure d'interconnexion, (iii) un
système dynamique (Musso, 2003).
Le réseau est constitué d'un mouvement
faiblement institutionnalisé réunissant des individus et des
groupes dans une association dont les termes sont variables et sujets à
une interprétation en fonction des contraintes qui pèsent sur
elle. C'est une organisation dont la dynamique vise à la
perpétuation et à la progression des activités de ses
membres (Colonomas, 2000). Il traduit ainsi, l'existence d'entités,
qui peuvent être des individus ou des groupes d'individus, qui sont
liés tous ensemble par des relations d'interdépendance
(Béjean et Gadreau, 1997). Le réseau est aussi
considéré comme un ensemble de moyens techniques (ou
d'infrastructures) et un ensemble de règles stratégiques (ou
infostructures) permettant aux acteurs possédant des droits
d'accès d'élaborer entre eux et de contrôler des relations
créatrices de valeur. A ce titre, il informe, innove, anticipe,
influence, organise, défend et responsabilise les partenaires. Nous
retiendrons que toutes les définitions du réseau convergent vers
des points communs et insistent sur les critères de groupe,
d'interrelations, d'échange, de partage, de coordination et
d'économie d'échelle.
La diversité des définitions du réseau
induit une diversité d'essais typologiques construits sur des dimensions
différentes. De ce fait, le réseau peut prendre
différentes formes selon le secteur d'activité dans lequel il
s'insère. Basé essentiellement sur les mécanismes de
distributions de pouvoir, il existe (i) les réseaux
intégrés qui se caractérisent par la descendance du
pouvoir de l'initiateur du réseau vers les entités membres qui en
sont dépendantes, (ii) les réseaux fédérés,
dans lesquels, le pouvoir remonte vers le haut du réseau à partir
d'élections et de mécanismes de délégation des
entités membres, (iii) les réseaux associés, dans lesquels
le pouvoir est latéral et distribué entre partenaires unis dont
les rapports de force sont équilibrés, et (iv) les réseaux
maillés, dans lesquels le pouvoir est « polycentré »
émanant de différents centres ayant des rapports de coordination
et de coopération (Boulanger, 1995). Selon les fonctions, le
réseau peut revêtir une forme (i) coopérative dans laquelle
les partenaires mettent en commun leur savoir-faire autour d'une entreprise
pivot, (ii) d'intermédiation où un partenaire joue le rôle
d'intermédiaire entre le marché et les producteurs des biens et
services, (iii) externalisée selon qu'il est dirigé par un
partenaire leader (donneur d'ordres) qui confie à des sous-traitants les
activités ne relevant pas de son activité principale (Massou,
2011).
Malgré les études qui ont été
focalisées sur ce concept, il demeure difficile à comprendre sa
signification et à cerner son mécanisme, d'autant plus que ses
définitions et ses typologies sont aussi nombreuses et complexes que ses
formes. La concentration en réseau est devenue une condition sine qua
none pour les entreprises en activité dans la nouvelle économie
mondiale. Les membres d'un réseau doivent déterminer les
modalités du fonctionnement du réseau et sa structure
organisationnelle tout en assurant sa stabilité et sa continuité.
La stabilité du réseau signifie sa pérennité et sa
bonne forme. Cette stabilité est mesurée par la nature des liens
qui caractérise les partenaires au sein du réseau et la
manière d'agir face aux réactions des partenaires internes du
réseau. Elle se traduit aussi par la durée du partenariat.
La gestion d'un réseau doit comprendre
impérativement la gestion des acteurs internes, externes et des
objectifs recherchés par chaque acteur. Cette mission difficile et
délicate nécessite un grand savoir-faire et un esprit
d'initiative. Le réseau devient ainsi le moyen par lequel les
entreprises peuvent supporter les contraintes du marché et de
l'économie. Il permet aussi d'accéder au savoir, de concentrer
les compétences et de devenir des acteurs actifs de développement
au niveau local puis national. Ainsi, dans le cadre de notre étude, une
définition opérationnelle du réseau que nous retiendrons
sera qu'elle est la communauté des acteurs publics et des
opérateurs privés du tourisme travaillant en synergie afin de
proposer une offre de qualité adaptée à la demande des
clients et disposer des informations économiques fiables sur
l'activité touristique facilement exploitables pour les
décideurs.
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