REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Union-Discipline-Travail
-------------
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
--------------
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Ecole de Formation
Continue et de Perfectionnement des
Cadres
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur des
Techniques du Tourisme
Thème :
ETUDE DE FAISABILITE DE LA MISE EN PLACE DU RESEAU
D'INFORMATION ECONOMIQUE DU TOURISME POUR LA VILLE DE YAMOUSSOUKRO
Présenté par :
AKMEL Jean-Martial
Elève Ingénieur des Techniques du Tourisme
Promotion 2010-2012
MEMBRES DU JURY
Président : M. EDDY
Bertin, Enseignant Chercheur au DFR-GCEA/INP-HB
Assesseur : Dr. WANDAN Eboua
Narcisse, Enseignant Chercheur au DFOREN/INP-HB
Encadreur pédagogique : Mme ANGBO
Cho Euphrasie, épse KOUAKOU N'Goran,
Enseignant Chercheur au DFR-GCEA/INP-HB
Maitre de Stage : M. BOUAZO Zegbehi David
Edmond, Responsable du Développement Touristique,
SODERTOUR-Lacs
Juillet 2013
A :
- Mon épouse, BROU Aboueu Marie-Olga, dont le soutien
durant toute cette formation ne m'a pas fait défaut. Merci pour ta
tendresse et ton affection.
- Mon fils, AKMEL Elie Marc-Aurèle, à qui
l'affection paternelle a manqué durant cette période
d'étude ;
- Ma mère, YEDOH Nome Laurence, merci pour tes
prières et encouragements.
RESUME
Le réseau d'informations économiques du tourisme
(RIET) vise à instaurer une plateforme de collaboration au niveau des
acteurs et à évaluer le poids du tourisme dans l'économie
régionale. L'objectif de notre étude consiste à
déterminer les conditions de la mise en place du réseau
d'informations économiques du tourisme (RIET) dans le district de
Yamoussoukro. Il s'agit spécifiquement de définir les attentes
des acteurs du tourisme, la typologie de l'information, ses modalités de
recueil, de traitement et faire des recommandations concernant les
étapes de la mise sur pied du RIET. Pour y parvenir, la
méthodologie adoptée a consisté en une recherche
documentaire et en une enquête auprès des acteurs du tourisme. 127
établissements de tourisme et 5 structures administratives publiques et
parapubliques ont été enquêtés. L'analyse des
résultats a permis de déterminer les variables significatives qui
contribueront à la mise en place effective du RIET dans le District de
Yamoussoukro. Ces résultats montrent que la majorité des
établissements de tourisme sont des petites et moyennes entreprises
(PME) et ne connaissent pas la signification d'un réseau d'information
économique du tourisme et ses avantages. Cependant, pour
développer leurs activités et valoriser l'offre touristique
locale, ils ont exprimé un réel désir d'intégrer
cette plateforme de collaboration. Ainsi, il apparait opportun avant toute
action, de sensibiliser les acteurs sur les objectifs d'un tel outil, ses
avantages et contraintes. Le succès de cette entreprise dépend
dans une large mesure de leur implication effective. D'un point de vue
organisationnel, il appartient à l'ensemble des acteurs de
définir les termes de collaboration et de fonctionnement du
réseau. Pour ce faire, la désignation d'un comité
technique est nécessaire. Cet organe d'exécution sera
chargé de mettre en oeuvre les actions identifiées pour
installer le RIET.
Mots clés : faisabilité,
réseau, information économique, tourisme, Yamoussoukro.
ABSTRACT
The aim of our study is to
determine the conditions of the development of the network of economic
information Tourism (RIET) in the District of Yamoussoukro. It is specifically
set expectations tourism stakeholders, the type of information, the manner of
collection, treatment and makes recommendations on the steps of the development
of RIET. It aims to establish a platform for collaboration among the actors and
to assess the importance of tourism to the regional economy. To achieve this,
the methodology consisted of a literature search and a survey of tourism
stakeholders. 127 tourism establishments and five public and parastatal
administrative structures have been investigated. The analysis of the results
identified significant variables that contribute to the effective
implementation of RIET in the District of Yamoussoukro. These results show that
the majority of tourism establishments are small and medium enterprises (SMEs)
and do not know the meaning of a network of economic information of tourism and
its benefits. However, to grow their businesses and enhance the local tourism
offer, they expressed a strong desire to incorporate this collaboration
platform. Thus, it appears necessary before any action to raise awareness of
the objectives of such a tool, its advantages and limitations. The success of
this business depends to a large extent their effective involvement. From an
organizational point of view, it belongs to all those involved to define the
terms of cooperation and network operation. To do this, the appointment of a
technical committee is required. The implementing agency will be responsible
for implementing the actions identified to install RIET.
Keywords: feasibility, network, economic information, tourism,
Yamoussoukro
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
RESUME
iii
ABSTRACT
iii
TABLE DES MATIERES
iv
AVANT-PROPOS
vii
REMERCIEMENTS
viii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ix
LISTE DES ILLUSTRATIONS
x
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : GENERALITES
5
I. PRESENTATION DU DISTRICT
DE YAMOUSSOUKRO
5
1.1 Caractéristiques
naturelles
5
1. 1. 1 Type de sols de la région
5
1. 1. 2 Hydrographie
5
1. 1. 3 Végétation et faune
6
1. 1. 4 Climat
6
1.2 Données socio-
économiques
6
1.2.1 Données sociales
6
1. 2.2 Données économiques
7
II. PRESENTATION DE LA
SODERTOUR-Lacs
8
2.1 Historique
8
2.2 Objet de la
société
9
2.3 Département du
Développement Touristique
9
III. OFFRE TOURISTIQUE DE
YAMOUSSOUKRO
10
3.1 Typesde Tourisme
10
3.1.1 Le tourisme religieux
10
3.1.2 Le tourisme d'affaires et de
congrès
11
3.1.3 Le tourisme culturel
11
3.1.4 Le tourisme sportif
11
3.1.5 Le tourisme de mémoire
11
3.1.6 L'Agritourisme
12
3.2 Capacité d'accueil
touristique
12
3.3 Fréquentation
touristique
12
3.4 Retombées
économiques du tourisme
12
3.5 Investissements touristiques
13
IV. DEFINITION DES CONCEPTS
13
4.1 Information Economique
13
4.2 Réseau
14
4.3 Etude de faisabilité
16
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE L'ETUDE
17
I. COLLECTE DES DONNEES
17
1.1 Données secondaires
17
1.2 Données primaires
17
1.2.1 Choix des acteursenquêtés
17
1.2.2 Détermination de
l'échantillon
17
1.2.3 Spécification des variables
18
1.2.4 Méthode de collecte des
données
20
II. TRAITEMENT DES DONNEES
20
CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS
21
I. ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
21
1.1 Typologie des
Enquêtés
21
1.2 Perception de
l'activité touristique par les acteurs du tourisme local
21
1.3 Perception du
développement du tourisme pour les autorités local selon les
acteurs privés
22
1.4 Collaboration entre les
acteurs du tourisme
23
1.5 Signification d'un
réseau d'information économique du tourisme
24
1.6 Mise en place du
réseau d'information économique du tourisme
25
1.7 Intégration des
acteurs au réseau d'information économique du tourisme
26
1.8 Forme
préconisée pour le réseau d'information économique
du tourisme par les acteurs
26
1.9 Attentes des acteurs du
tourisme du réseau d'information économique du tourisme
27
1.10 Types d'informations pouvant
être mis à disposition par les acteurs
28
1.11 Support de recueil des
informations pour le Réseau
28
1.12 Contribution des acteurs
à la mise en place du réseau d'information économique
29
1.13 Contribution
financière des acteurs à la mise en place du réseau
d'information économique
30
II. ANALYSE ECONOMETRIQUE
31
CHAPITRE IV : CRITIQUES ET RECOMMANDATIONS
33
I. CRITIQUES
33
1.2 Au plan du
développement touristique
33
1.3 Au plan des relations entre
acteurs
34
II. RECOMMANDATIONS
34
2.1 Au plan institutionnel et
administratif
34
2.2 Au plan du
développement touristique
34
2.3 SODERTOUR-Lacs
35
2.4 Etapes de la mise en place
du RIET
35
CONCLUSION
37
BIBLIOGRAPHIE
39
ANNEXES
42
AVANT-PROPOS
Le présent mémoire de fin de cycle s'inscrit
dans le cadre de la formation des fonctionnaires élèves
Ingénieurs des Techniques du Tourisme (ITT), de l'Ecole de Formation
Continue et de Perfectionnement des Cadres (EFCPC). L'EFCPC est l'une des
écoles de l'Institut National Polytechnique Félix Houphouët
Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro. Elle est chargée de la formation
continue et du perfectionnement des agents des secteurs public et parapublic.
La formation dure deux ans et est segmentée en deux
parties. La première est relative à l'acquisition des
connaissances théoriques. La seconde est constituée d'un stage en
entreprise en vue d'approfondir les connaissances théoriques acquises.
Le mémoire sanctionne la fin de la formation.
Notre stage s'est déroulé dans le District
autonome de Yamoussoukro, à la Société de
Développement Touristique de la région des Lacs (SODERTOUR-Lacs),
du 11 février au 11 mai 2013. Notre mémoire a pour
thème : « Etude de faisabilité de la mise en
place du réseau d'information économique du Tourisme dans le
District de Yamoussoukro ». Ce thème s'inscrit dans le cadre
de l'exécution de la matrice d'actions prioritaires 2012-2015 de cette
structure en vue de favoriser l'essor du tourisme au niveau régional.
Les difficultés rencontrées durant cette
étude sont de plusieurs ordres. Il s'agit, entre autre, du refus de
certains acteurs du tourisme d'être interrogés ou d'essayer de
donner des réponses socialement correctes aux enquêteurs ou
encore, de demander l'opinion ou les suggestions de ces derniers
(enquêteurs) avant de répondre. Il faut ajouter à cela les
difficultés de déplacement, le phoning et autres
déperditions qui ont générés
énormément de frais imprévus. Cela a
représenté 60 à 75% du temps consacré à
l'enquête proprement dite.
REMERCIEMENTS
A tous ceux qui nous ont apporté une aide, un soutien
et contribué d'une façon ou d'une autre à
l'accomplissement de ce modeste travail, nous tenons à leur
témoigner notre profonde gratitude.
Nos remerciements vont tout particulièrement à
l'endroit de :
- Madame ANGBO Cho Euphrasie, Epouse KOUAKOU, notre encadreur
pédagogique, pour sa disponibilité, ses précieux conseils,
sa rigueur et le sérieux avec lequel elle a dirigé nos travaux,
merci infiniment,
- Dr WANDAN Eboua Narcisse, Phd, pour ses conseils et sa
disponibilité.
Nos remerciements s'adressent également :
- A Monsieur YOBOUET François De Paul, Chef de projet
CFITIA pour le suivi pédagogique et l'attention accordée à
la filière CFITT ;
- A l'ensemble des Enseignants-chercheurs de l'INP-HB pour
l'encadrement pédagogique et les nombreux sacrifices consentis à
notre formation ;
- Madame Malékah MOURAD -CONDE, Directeur
Général de la SODERTOUR-Lacs, qui a bien voulu nous accueillir
dans sa structure ;
- Monsieur BOUAZO ZEGBEHI David Edmond notre maître de
stage, dont les conseils et orientations avisés nous ont permis de mener
à bien cette étude ;
- A tous nos condisciples ainsi qu'à toute la
communauté estudiantine de l'INP-HB de Yamoussoukro avec qui nous avons
collaboré et sympathisé durant ces années
d'étude.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
BCC : Bourse Café-Cacao
BNETD : Bureau National d'Etudes
Techniques et de Développement
CCE : Commission des Communautés
Européennes
CCI : Chambre de Commerce et
d'Industrie
CGFCC : Conseil de Gestion de la
Filière Café-Cacao
CNPS : Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale
CST : Compte Satellite du Tourisme
DRT : Direction Régionale du
Tourisme de la région du Bélier
DRI : Direction Régionale des
Impôts
DR : Direction Régionale /
Délégation Régionale
EFCPC : Ecole de Formation Continue et
de Perfectionnement des Cadres
EPIC : Etablissement Public à
caractère Industriel et Commercial
ESA : Ecole Supérieure
d'Agronomie
INP-HB : Institut National
Polytechnique Félix Houphouët Boigny
ITT : Ingénieur des Techniques du
Tourisme
OMT : Organisation Mondiale du
Tourisme
PIB : Produit Intérieur
Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PND : Plan National de
Développement
RIET : Réseau d'Information
Economique du Tourisme
SA : Société Anonyme
SARL : Société à
Responsabilité Limitée
SCS : Société à
Commandite Simple
SNC : Société en Nom
Collectif
SODERTOUR-Lacs : Société
de Développement Touristique de la région des Lacs
UN : United Nations
UNICEF : United Nations International
Children's Emergency Fund
US : United States of America
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Typologie des enquêtées 21
Tableau 2 : Régression logistique des variables
31
Tableau 3 : Test des variables significatives 32
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Mosquée Bleue de Yamoussoukro
......................................................10
Photo 2 : Basilique Notre Dame de La Paix 10
Photo 3 : Hôtel des Parlementaires 12
Photo 4 : Hôtel Président 12
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Répartitiondes enquêtés
sur la percetion de l'activité touristique 22
Figure 2 : Répartition des enquêtés
selon l'importance pour les autorités locales 23
Figure 3 : Répartition des enquêtés
sur la collaboration entre acteurs du tourisme 24
Figure 4 : Répartition des enquêtés
sur la connaissance de la signification du reseau 25
Figure 5 : Répartition des enquêtés
sur la mise en place du reseau 25
Figure 6 : Répartition des enquêtés
sur leur intégration au reseau 26
Figure 7 : Répartition des enquêtés
sur la forme du reseau 26
Figure 8 : Répartition des enquêtés
selon leurs attentes du resau 27
Figure 9 : Répartition des enquêtés
sur la typologie de l'information à collecter 28
Figure 10 : Répartition des enquêtés
sur le mode de transmission des données 29
Figure 11 : Répartition des enquêtés
sur la contribution des acteurs au reseau 29
Figure 12 : Répartition des enquêtés
sur la contribution financière des acteurs 30
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Carte de la ville de Yamoussoukro a
Annexe 2 : Questionnaire adressé aux
établissements d'hébergement b
Annexe 3 : Questionnaire adressé aux autres
établissements de tourisme e
Annexe 4 : Textes réglementaires sur les
établissements du tourisme h
INTRODUCTION
Contexte et justification
L'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) définit le
tourisme comme l'ensemble des activités déployées par les
personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux
situés en dehors de leur environnement habituel pour une période
consécutive qui ne dépasse pas une année, pour des motifs
psychologiques ou physiques (OMT, 2000). Il s'agit d'un secteur
d'activité qui a connu ces vingt-cinq dernières années un
essor considérable comme phénomène économique et
social. En 2011, le tourisme international a généré des
recettes d'exportation de 1032 milliards de dollars US, et 235 millions
d'emplois dans le monde. Il a contribué à 5% du produit
intérieur brut (PIB) mondial (OMT, 2012). Les arrivées de
touristes internationaux dans le monde ont atteint 1,035 milliard en 2012 (OMT,
2013). L'Afrique a établi un nouveau record avec 50,2 millions
d'arrivées et ce malgré la désaffection dont a
été victime l'Afrique du Nord (printemps arabe). Les destinations
subsahariennes ont connu une forte croissance avec 33, 1 millions
d'arrivées alors que l'Afrique du Nord a enregistré 17, 1
millions d'arrivées de touristes internationaux. Globalement, le
continent a affiché un taux de croissance moyen de 6, 3% en terme
d'arrivées de touristes internationaux de 2005 à 2011 (OMT, Op
cité) .
Au fil des décennies, le tourisme a connu un essor
continu et s'est diversifié de plus en plus, au point de devenir un des
secteurs économiques à très forte croissance. Le tourisme
moderne est étroitement lié au développement et il englobe
un nombre grandissant de nouvelles destinations. Le tourisme est l'un des
piliers que les pouvoirs publics du monde entier ont tout intérêt
à soutenir car c'est un bon moyen de stimuler la croissance
économique. Cette dynamique en a fait un moteur essentiel du
progrès socioéconomique. ý Aujourd'hui, le volume
d'affaires du secteur touristique égale, voire dépasse celui des
industries pétrolière, agroalimentaire ou automobile. Il se
positionne désormais comme un des grands acteurs du commerce
international. Dans le même temps, il constitue une des principales
sources de revenus de beaucoup de pays en développement.
La Côte d'Ivoire, dès 1970, a perçu
l'importance de ce secteur en installant le cadre institutionnel pour le
développement du tourisme avec la création d'un Ministère
d'Etat en 1970 et l'adhésion en 1975 à l'Organisation Mondiale du
Tourisme. Le développement de ce secteur a d'abord connu une
période de croissance de 1970 à 1985 avec environ 250 000
arrivées de touristes. Ensuite, il a marqué un coup d'arrêt
en 1994 suite au marasme économique avec 154 000 arrivées.
Puis, jusqu'en 1999, le secteur connait une nouvelle croissance avec
379 000 arrivées de touristes (BNETD, 2007). Cependant, la
décennie de crise qu'a traversée la Côte d'Ivoire a
fragilisé les fondements de l'économie en général.
Cette situation a eu des effets pervers surtout sur le tourisme à
plusieurs niveaux. En effet, l'offre touristique a été
déstructurée pendant cette période avec la plupart des
infrastructures et sites touristiques dégradés. En plus de cela,
la destination Côte d'Ivoire n'était plus
référencée dans les catalogues et circuits d'informations
des voyagistes des principaux pays émetteurs de touristes.
Dans le souci de ramener la Côte d'ivoire à une
croissance vigoureuse et de faire de celle-ci un pays émergent à
l'horizon 2020, le gouvernement a élaboré un plan national de
développement « PND 2012-2015 ». Ce plan est devenu
le nouveau cadre de référence des interventions du gouvernement.
Dans ce cadre, des actions majeures à réaliser par les
départements ministériels ont été
identifiées. A ce titre, des projets sont inscrits dans la matrice
d'actions prioritaires du PND afin de faire du tourisme un secteur qui
contribue fortement à la création de richesse et d'emploi.
Certains de ces projets connaissent, soit un début d'exécution
(mesure visant à diminuer le coût et faciliter la
délivrance du visa d'entrée en Côte d'Ivoire, prise en
charge par le Budget de l'Etat de la réhabilitation et
l'équipement du centre d'application des métiers du tourisme et
de l'hôtellerie de Daoukro), soit ont été
exécuté. Toutefois, le secteur touristique, malgré ces
avancées, reste confronté à des problèmes majeurs
se rapportant au déficit de planification stratégique pour son
développement durable.
Problématique
Le tourisme ivoirien apparait comme le secteur
économique qui a le plus souffert des effets néfastes des crises
sociopolitiques successives vécues par la Côte d'Ivoire de 1999
à 2011. On constate aujourd'hui que l'industrie du tourisme est un
secteur sinistré. En effet, la plupart des infrastructures du tourisme
doivent être rénovées ; les produits de l'industrie
doivent être mieux valorisés, et les capacités de gestion
et d'information du tourisme renforcées. L'impact visé par le PND
est de permettre au Ministère du Tourisme de contribuer fortement au
développement économique et social de la Côte d'Ivoire par
la création d'emplois et de richesse. Dans cette dynamique, un programme
d'actions prioritaires a été élaboré et
décliné en matrice d'actions annuelle. L'un des objectifs de
cette matrice est l'amélioration de l'offre touristique par le
développement des infrastructures, la réhabilitation des sites
touristiques, la création de nouveaux produits et la mise en place
d'outils d'évaluation et de suivi des activités du tourisme.
Cependant, cette volonté manifeste de faire du tourisme un secteur
pourvoyeur d'emplois et de revenus ne peut avoir d'écho qu'avec la mise
en place d'une meilleure organisation au niveau interne. Cela permettrait de
mieux développer cette industrie. Le tourisme sera d'autant plus soutenu
et développé que son poids dans l'économie sera
mesuré, connu et reconnu. L'industrie du tourisme dans notre pays
souffre jusqu'à présent d'un manque flagrant d'outils
d'évaluation et de suivi. L'absence d'instruments d'évaluation
des performances du tourisme explique un diagnostic insuffisamment
chiffré du poids économique du tourisme dans notre pays et
révèle que le secteur n'est pas développé.
Au regard de ce qui précède, la
Société de Développement Touristique pour la région
des Lacs (SODERTOUR-Lacs), société d'Etat créée par
le décret n° 2008-137 du 14 avril 2008, a identifié les
actions à mettre en oeuvre pour favoriser l'essor du tourisme au niveau
régional. Cela nécessite de disposer d'outils d'évaluation
et de suivi de l'activité touristique dans le District de Yamoussoukro.
C'est pourquoi s'appuyant sur la matrice d'actions prioritaires du
Ministère et pour améliorer l'information économique sur
le tourisme, la SODERTOUR-Lacs a initié un projet portant sur la mise en
place d'un réseau d'informations économiques du tourisme (RIET)
dans la région du Bélier. L'intérêt du RIET est de
constituer une plate-forme de collaboration entre les acteurs locaux du
tourisme et d'évaluer les performances du secteur. En cela, le
développement de la fréquentation touristique,
l'amélioration de la visibilité de l'offre touristique et la
mesure de la contribution réelle du tourisme à la performance
économique régionale sont autant d'objectifs sous-jacents
à la mise en place du réseau.
Pour y parvenir, il est important de répondre aux
interrogations suivantes : (i) est-ce que les acteurs du tourisme locaux
peuvent s'organiser formellement au sein d'un réseau d'information
économique du tourisme ? (ii) Si oui, comment mettre en place un
tel outil au niveau local ? (iii) Quels peuvent être les attentes
des acteurs/contributeurs dans la mise en place de ce réseau ?
(iv) Quelle sera la typologie de l'information à collecter et selon
quelles modalités ? (v) Quelles seront les étapes pour la
mise en place de ce réseau ? Autant de préoccupations qui
ont motivé la présente étude dont le thème
est : « étude de faisabilité de la mise en
place d'un réseau d'informations économiques du tourisme dans le
District de Yamoussoukro».
Objectifs de l'étude
Notre contribution consiste à déterminer les
conditions de mise en place du Réseau d'Informations Economiques du
tourisme dans le District de Yamoussoukro. Cet instrument servira au partage de
l'information touristique entre acteurs du tourisme et à la mesure du
poids économique du tourisme au niveau local. Plus
spécifiquement, il s'agit de :
- déterminer les attentes des acteurs du tourisme quant
à la mise en place du Réseau d'information économique du
tourisme;
- définir la typologie de l'information et les
modalités de recueil, de traitement pour le fonctionnement et la
gestion du RIET;
- faire des recommandations concernant les étapes de la
mise en oeuvre du Réseau d'informations économiques.
Plan de l'étude
Nous nous proposons de réaliser ce mémoire en
quatre chapitres. D'abord, le premier chapitre traite des
généralités portant sur la zone d'étude, l'offre
touristique du District et des définitions des concepts. Puis dans le
second chapitre, sur la base d'une recherche documentaire, nous
synthétisons la méthodologie adoptée pour l'étude.
Ensuite, dans le troisième chapitre, nous présentons et analysons
les résultats de recherche. Enfin, nous faisons des critiques suivies
des recommandations dans le dernier chapitre.
CHAPITRE I : GENERALITES
I. PRESENTATION DU DISTRICT DE
YAMOUSSOUKRO
1.1
Caractéristiques naturelles
Le District de Yamoussoukro est situé entre le
6°15 et 7°35 de latitude Nord, et le 4°40 et 5°40 de
longitude Ouest. Il est à 245 km au nord-ouest de la ville d'Abidjan
(BNEDT, Op cité). Il couvre une superficie de 4 651 km2 dont
27 000 hectares pour le projet d'urbanisation de la ville et 750 hectares pour
la zone industrielle, soit environ 1, 7% du territoire national (Yao, 2011). Le
District a été créé par la loi n°2002-44 du 21
janvier 2002 et couvre le territoire du département actuel. Il comprend
quatre sous-préfectures (Attiégouakro, Didiévi,
Tiè-N'dièkro, et Yamoussoukro) et trois communes (Yamoussoukro,
Didiévi et Tiè-N'dièkro) pour cent soixante-neuf
localités rurales existantes. Il est limité administrativement
par les départements de Tiébissou au nord, Oumé au sud,
Dimbokro à l'est, Bouaflé et Sinfra à l'ouest (District de
Yamoussoukro, 2011). L'ordonnance n°2011-262 du 28 septembre 2011
d'orientation générale de l'administration du territoire
érige Yamoussoukro en District autonome.
1.
1. 1 Type de sols de la région
La géologie de cette zone est constituée de
formations du socle. Ce sont des formations d'âge
Protérozoïque. Nous avons les formations éburnéennes
volcano-sédimentaires constituées de méta
sédiments, de méta vulcanites et les granitoïdes
éburnéens concordants et discordants. L'altération de ces
formations donne des terrains latéritiques rouge ocre. Selon la
typologie utilisée dans la classification française, les sols du
District appartiennent aux grandes classes des sols ferralitiques et des sols
brunifiés au niveau des plateaux et reliefs et aux classes des sols peu
évolués des sols hydromorphes dans les plaines et les bas-fonds.
La géomorphologie est caractérisée par une topographie
située entre 200 et 400 m d'altitude. C'est un relief avec de douces
ondulations de terrains (UNICEF, 2009).
1.
1. 2 Hydrographie
Le District est parcouru par un réseau hydrographique
dense et ramifié avec le fleuve BANDAMA, les rivières N'Zi, KAN
et leurs affluents. Sur le fleuve, il est construit le barrage
hydroélectrique de KOSSOU. Sur chacune des deux rivières et leurs
affluents, on trouve de nombreux barrages hydro-agricoles et quelques cours
d'eau permanents tels que le Kpoussouba qui traverse les villages de
Kpoussoussou et Soubiakro, le Tano-ba coulant à proximité de
Zambakro, le Kloglo et le Raret qui côtoient le village de Kacoubroukro,
l'Agbahan coulant dans la localité d'Attiégouakro, et le
Gbédrikan qui jouxte N'zéré et Assanou. La ville de
Yamoussoukro et ses environs comptent une trentaine de lacs naturels et
artificiels. Ces lacs jouent un rôle structurant particulièrement
au centre-ville. Aménagés pour la plupart, ces lacs connaissent
une eutrophisation et une pollution avancées du fait des
activités humaines (District de Yamoussoukro, Op cité).
1.
1. 3 Végétation et faune
Globalement, deux grands types de paysages
végétaux se partagent le territoire ivoirien : un paysage
forestier (moitié sud) et un paysage de savane (moitié nord). La
flore du District de Yamoussoukro est dominée par la savane
pré-forestière parsemée plus ou moins densément de
petits arbres et entrecoupées de bosquets et îlots forestiers. Des
galeries forestières occupent les bas-fonds le long des cours d'eau. Sur
les sols sableux drainés, apparaissent des peuplements de rôniers
et de palmiers dans des prairies de hautes herbes. Au niveau de la faune, l'on
rencontre plusieurs espèces dont les plus importants sont
constitués des colonies de gazelles, d'aulacodes, de rats, de rats
palmistes, de biches royales, de singes, etc. On note par ailleurs la
présence de plusieurs espèces d'oiseaux dont des
éperviers, des colibris, des tisserins, des mange-mil et des fauvettes
(District de Yamoussoukro, Op cité).
1.
1. 4 Climat
Le régime climatique de la zone est le climat
Baouléen ou régime équatorial de transition
atténué. Les précipitations annuelles varient de 900
à 1600 mm par an avec une répartition spatiale très
variable dans l'année. La température moyenne de la région
est d'environ 26°c avec une hygrométrie comprise entre 60 et 70%
(UNICEF, Op cité).
1.2 Donnéessocio-
économiques
1.2.1 Données sociales
Avec une population estimée à 808 000 habitants,
le taux d'urbanisation du District est de l'ordre de 55 % contre 45 % de
population vivant en milieu rural. L'estimation du taux d'accroissement annuel
est 3, 7% pour la période de 2010 à 2015(The World Fact Book,
2010). Le District autonome de Yamoussoukro fait partie de l'aire
traditionnelle des Baoulés qui sont un sous-groupe des Akan. On
distingue quatre tribus : les Akouê, les Nanafouê, les N'zikpli,
les Ngbans. Globalement, la région apparaît comme une zone
cosmopolite avec la présence d'allochtones et d'allogènes.
Yamoussoukro dispose de nombreuses infrastructures. Ainsi, au
niveau du secteur éducation/formation, on dénombre quatorze
écoles maternelles, douze groupes scolaires primaires, quatorze
établissements du secondaire dont cinq du secteur public et neuf du
secteur privé, quatorze centres de formation professionnelle dont deux
du secteur public et douze du secteur privé. Au titre des
équipements sanitaires, Yamoussoukro compte 1 Centre Hospitalier
Régional (CHR), 37 centres de santé, 1 centre de santé
scolaire et universitaire, 08 cliniques, 12 pharmacies et 01 centre
ophtalmologique. Le District dispose d'un important réseau de routes
interurbaines d'environ 2 025 kilomètres dont 261 kilomètres
bitumés. La voirie urbaine s'étend sur un réseau global de
470 kilomètres dont 317 kilomètres de voies bitumées
représentant 67 % du réseau total. Ce réseau routier peut
répondre convenablement aux sollicitations actuelles et futures des
populations en matière de circulation. Néanmoins, il connait des
dégradations parfois importantes faute d'entretien adéquat.
Yamoussoukro dispose, en outre, d'un aéroport situé à 15
kilomètres du centre-ville et capable d'accueillir des vols charter et
des avions cargo (Direction Générale des Impôts,
Yamoussoukro, 2011).
1.
2. 2 Données économiques
L'activité économique locale, est basée
sur les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Le secteur primaire
regroupe les activités de l'agriculture, de l'élevage, des mines
et des forêts. L'agriculture est la principale activité
économique du District. Il occupe la moitié de la population
active. On compte plus de 9 000 exploitants dans cette région pour
les cultures de rente « café/cacao ». La production
locale s'élève à 3 693 tonnes pour le cacao pour la
campagne 2008/2009 (CGFCC/BCC, 2009). A côté de ces cultures, la
production vivrière est très diversifiée avec les cultures
de l'igname, du manioc, du maïs, du riz pluvial et du riz irrigué.
Cependant, les rendements de la production agricole sont faibles dans
l'ensemble.
Yamoussoukro, en raison de sa position géographique
stratégique, (carrefour d'un réseau routier à trafic
intense), pourrait constituer le second pôle de développement des
élevages à cycle court (volailles, porcins) après Abidjan.
En effet, avec les différents programmes d'élevage, Yamoussoukro
compte 284 fermes d'élevage de bovin pour un cheptel de 25 000
têtes, 389 fermes d'élevage de caprins avec 17 000
têtes, 97 fermes améliorés d'élevage de porcs pour
4 220 têtes. A cela s'ajoutent 44 fermes d'élevage de poulets
de chair, 11 fermes d'élevage de pondeuses et 61 centres d'apiculture.
L'activité pastorale demeure encore à un stade embryonnaire en
dépit de nombreux investissements réalisés dans cette
activité. Les activités forestières pratiquées dans
la région sont la production de charbon de bois, la récolte de
bois de chauffe. Yamoussoukro dispose aussi d'un verger de 1 500 hectares
de cacaoyers et de 527 hectares de caféiers, cédées en
2005 au District dans le cadre du transfert des compétences aux
collectivités décentralisées. Ce verger, situé
à Toumbokro, produit du cacao biologique (District de Yamoussoukro, Op
cité).
Pour le secteur secondaire, l'exploitation minière dans
la région est essentiellement artisanale. Des carrières
d'exploitation artisanale de granite et de sable éluvial existent et
sont étroitement liées aux activités du secteur des
bâtiments et des travaux publics. Plusieurs indices d'or ont
été découverts dans la région. Le District ne
dispose pas d'une zone industrielle. Toutefois, il existe des unités
industrielles au nombre desquelles on peut citer l'usine d'engrenage de coton
à Zatta, l'Entreprise Industrielle de bois et le centre de stockage de
produits pétroliers (District de Yamoussoukro, Op cité).
Yamoussoukro, à l'instar des villes ivoiriennes, a une
grande partie de son économie locale qui se situe dans l'économie
informelle avec de nombreux petits métiers. Outre cela,
différentes compagnies de transports assurent les transports
inter-urbains. Le transport intra-urbain est assuré par les taxis-ville
et les taxis-brousse. La ville est équipée de marchés dont
l'activité est quotidienne. Le tissu commercial est constitué de
vendeurs de produits agricoles, de représentants et concessionnaires
d'automobiles ou de machines agricoles, de supermarchés et boutiques
tenues surtout par des ressortissants étrangers. La
quasi-totalité du réseau bancaire et des maisons d'assurances est
représentée à Yamoussoukro. Les réseaux de
communication (mobile, internet, téléphone) sont
développés avec une représentation de la plupart des
entreprises de téléphonie.
II. PRESENTATION DE LA
SODERTOUR-Lacs
2.1 Historique
La Société de Développement Touristique
de la Région des Lacs, en abrégé SODERTOUR-Lacs, est une
société d'Etat créée par le décret n°
2008-137 du 14 avril 2008. Elle a son siège à Yamoussoukro. Cette
société a pour objectif principal d'assurer toutes prestations
relatives à la promotion et au développement du tourisme dans la
région du Bélier aux niveaux national et international sur une
base contractuelle. Elle est administrée par un Conseil d'Administration
présidé par Monsieur Adama DOSSO et dirigé par un
Directeur Général, Madame Malékah MOURAD-CONDE. Pour lui
permettre de bien mener sa mission, la SODERTOUR-Lacs dispose d'un patrimoine
composé de complexes hôteliers, sites et infrastructures
touristiques implantés dans la région du Bélier et dans
d'autres régions, à savoir :
- L'hôtel des Parlementaires
- L'hôtel Président de Yamoussoukro
- Le Président Golf Club
- Les Berges du barrage de Kossou
- La Réserve de faune d'ABOKOUAMEKRO
- L'Hôtel Carrefour de SEGUELA
2.2 Objetde la
société
L'objet de la SODERTOUR-Lacs se définit autour de
plusieurs axes ayant pour principe final d'assurer toutes prestations relatives
à la promotion et au développement du tourisme. Il vise
à (i) exploiter tous complexes hôteliers et sites
touristiques situés dans la région du Bélier ainsi que,
toutes autres infrastructures en relation avec l'objet de la
société qui pourraient lui être confiées par l'Etat,
(ii) créer, aménager et exploiter des complexes hôteliers
et de sites touristiques en Côte d'Ivoire ou à l'étranger,
(iii) Appuyer la formulation et la mise en oeuvre des politiques, des plans,
programmes et projets de développement du tourisme, (iv) assurer
l'assistance et le conseil technique aux services publics, dans le cadre de
l'application de la réglementation en matière de tourisme, (v)
Organiser le tourisme d'affaires dans la région du Bélier.
2.3 Département du
Développement Touristique
Le Département du Développement Touristique est
rattaché à la Direction Générale de la
SODERTOUR-Lacs. Il a pour responsable Monsieur David BOUAZO. Ce service a pour
objectif principal, le développement touristique c'est-à-dire la
promotion du tourisme par :
- la participation aux salons professionnels ;
- l'élaboration d'une matrice d'actions prioritaires et
la rédaction des termes de référence des
activités de tourisme;
- la réalisation des pré-études et/ou
études de faisabilité pour les projets touristiques de la
Société;
- la mise en oeuvre de la politique d'animation touristique
pour le compte de la Société.
La mise en place du Réseau d'informations
économiques du Tourisme (RIET) est la première activité de
la matrice d'actions prioritaires 2012-2015 du Département du
Développement Touristique. Il est consécutif à un projet
de partenariat technique avec le Comité Régional du Tourisme de
la région Rhône-Alpes (Rhône-Alpes Tourisme, France).
III. OFFRE TOURISTIQUE DE
YAMOUSSOUKRO
La revue de l'offre touristique du District de Yamoussoukro
comprend les produits touristiques, les services d'appui, les attractions et
toutes les ressources touristiques.
3.1
Typesde Tourisme
Le potentiel touristique du District est riche et
varié. Il comprend, outre le tourisme religieux, le tourisme d'affaires
et de congrès, le tourisme culturel, le tourisme sportif, le tourisme de
mémoire et l'agritourisme.
3.1.1 Le tourisme
religieux
Yamoussoukro abrite sur son territoire d'importants
édifices religieux et de lieux de culte de toutes confessions. Les plus
remarquables de ces lieux de pèlerinage illustrés par les photos
1 et 2 sont :
- la mosquée bleue illustrée, de style
architectural marocain, construite en 1965 et,
- la Basilique Notre Dame de la Paix, consacrée le 10
septembre 1990 par le Pape Jean-Paul 2. Au cours des trois dernières
années, ce site a accueilli en moyenne environ 35 000 visiteurs par an
(Service Tourisme de la Basilique Notre Dame de la Paix, 2013).
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Photo 1 : Mosquée
Bleue, Yamoussoukro Photo 2 : Basilique
Notre Dame de la Paix
Source : Google photos.
3.1.2 Le tourisme d'affaires
et de congrès
Le District de Yamoussoukro, de par ses capacités et
commodités, se place juste après Abidjan pour la pratique du
tourisme de congrès et d'affaires dans notre pays. En effet, les
auditoriums de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la
Recherche de la Paix (2500 et 400 places assises), les
amphithéâtres de l'Institut National Polytechnique Félix
Houphouët-Boigny (2500 et 1000 places assises) et des lycées
Scientifique et Mamie Adjoua, les salles de séminaire et
conférences des établissements hôteliers sont autant de
lieux qui permettent l'accueil des rencontres professionnelles et
manifestations à caractère culturel.
3.1.3 Le tourisme culturel
Le District de Yamoussoukro, carrefour géographique de
par sa position, accueille une population cosmopolite favorisant une
diversité culturelle. Celle-ci se greffe aux patrimoines culturel,
historique et artisanal des peuples autochtones (baoulé). Ainsi, des
localités comme Kondèyaokro, N'gattadolikro, Bokasakassou et
Bomizambo donnent aux visiteurs l'occasion d'apprécier la richesse
culturelle et artistique du terroir. On peut y voir et trouver les pagnes
tissés traditionnellement, les apparats de la chefferie traditionnelle
ou encore des danses traditionnelles de la région et des sculptures sur
bois ou en bronze.
3.1.4 Le tourisme sportif
Dotée d'infrastructures sportives de qualité
(Parcours de golf de 18 trous, piscines olympiques, cours de tennis, Gymnases,
terrains de football, de basket-ball, de volley-ball et de salles omnisports
couvertes), Yamoussoukro a déjà abrité des manifestations
internationales et nationales sportives. A titre d'exemple, la
fédération ivoirienne de Maracana et disciplines associées
a organisé en avril 2013 à l'Institut National Polytechnique
Houphouët-Boigny un tournoi national.
3.1.5 Le tourisme de
mémoire
Feu le Président Félix Houphouët-Boigny,
premier Président de la Côte d'Ivoire, constitue le produit
central de ce tourisme pour la Région du Bélier. En effet, ses
réalisations architecturales tout comme son engagement pour la paix
racontent l'histoire d'un visionnaire pour l'Afrique et le Monde. Le valoriser
en créant un produit touristique qui lui est dédié
(incluant des sites comme sa résidence privée et le caveau
familial) contribuera certainement au rayonnement de Yamoussoukro.
3.1.6 L'Agritourisme
Yamoussoukro dispose de vergers modernes ou semi-modernes des
principales cultures de rente café/cacao, à l'instar de la
plantation de Toumbokro, dotées d'installations modernes. Ils peuvent
recevoir et faire l'objet de circuits en milieu agricole ou rural.
3.2 Capacité d'accueil
touristique
Le District de Yamoussoukro totalise en hébergement
marchand 101 établissements (homologués ou non) dont les plus
importants sont l'hôtel des Parlementaires et l'hôtel
Président illustrés par les photos 3 et 4 ci-dessous. Tous ces
établissements totalisent 2 049 chambres. Cette offre tend à
s'accroitre chaque année par la création de nouveaux
établissements. Yamoussoukro compte, en outre 12 restaurants pour 2 805
couverts. Pour ce qui est de la restauration traditionnelle (maquis), on
dénombre 121 maquis totalisant 13 029 couverts et trois
établissements de cafés, glaciers et pâtisserie (DRT,
2013).
 
Photo 3 : Hôtel
des Parlementaires Photo 4 : Hôtel
Président
Source : Google photos.
3.3 Fréquentation
touristique
La fréquentation hôtelière dans le
District de Yamoussoukro pour l'année 2012 s'élève
à 40,45% de nuitées comptabilisées avec une durée
moyenne de séjour de deux (2) nuits, soit trois jours. Le taux
d'occupation est estimé à 26, 57% pour le premier trimestre 2013
(DRT, Op cité).
3.4 Retombées
économiques du tourisme
Elle concerne les dépenses faites par les visiteurs
résidant en Côte d'Ivoire et/ou à l'étranger ayant
séjourné dans le District de Yamoussoukro. Les recettes
générées par les activités touristiques locales
contribuent à plus de 35% de l'ensemble des recettes fiscales (tous
régimes d'imposition) et environ 55% des recettes au titre de
l'impôt foncier, collectées pour la ville de Yamoussoukro (DRI,
2013). L'industrie du tourisme, avec ses activités
caractéristiques, génère près de 1 000 emplois
directs dans le District de Yamoussoukro, soit plus de 45% de l'ensemble des
effectifs salariés dans les activités du secteur tertiaire pour
le District (DR/CNPS, 2013).
3.5 Investissements
touristiques
Les investissements réalisés dans le secteur du
tourisme représentent près de 40 à 50% de l'investissement
total du secteur tertiaire réalisé dans le District de
Yamoussoukro pour l'année 2012. Ses investissements ont connu une
augmentation par rapport à 2011 (plus de 20%) (DR/CCI, 2013). Parmi les
éléments pouvant expliquer cette vitalité, on peut citer
la réhabilitation, l'expansion et la création des
établissements d'hébergements et la construction de nouveaux
établissements ludiques.
IV. DEFINITION DES
CONCEPTS
Nous n'avons nullement l'intention d'analyser les aspects
sémantiques et étymologiques de chaque terme. Néanmoins,
il importe d'examiner quelques-unes des définitions données par
les spécialistes, tout en retenant celles qui nous sembleraient les
mieux appropriées pour cette étude.
4.1 Information Economique
L'information est une connaissance formée d'un
ensemble de données ordonnées rationnellement, qui se rapporte
à un fait, sujet ou événement, sous toute forme
communicable. Contrairement à la donnée qui,
séparée d'un ensemble n'a plus de sens, l'information confirme,
infirme, complète ou modifie ce qui est connu ou cru à propos
d'un fait, sujet ou évènement (Lansana et Almamy, 1984).
Ainsi, l'information brute ou objective n'existe pas en tant qu'ensemble des
renseignements disponibles sur une question donnée à un moment
donné. Toute information est pertinente au moment où elle est
utile pour l'utilisateur en fonction de son utilité, de ses objectifs et
de son exploitation. Elle est précieuse pour diminuer l'incertitude qui
environne la prise de décision.
En ce sens, l'information économique est définie
comme l'ensemble des données relatives aux agents et aux grandeurs
de l'économie, accessible sans discrimination à tous ceux qui le
souhaitent et acceptent d'en payer le prix (Maarek, 1992). Elle est
généralement constituée par des statistiques ou de
données détaillées brutes ou commentées. Elle
affecte le fonctionnement global de l'économie. Elle peut être
classée selon (i) ses qualités intrinsèques
c'est-à-dire son exactitude, sa fraîcheur, son
intégralitée, (ii) ses critères formels (rapidité
d'acquisition, facilité de compréhension, coût d'obtention)
et (iii) ses critères de couverture (géographique, juridique,
sectorielle...).
L'information économique devient intelligence de
l'environnement dès lors qu'elle s'enrichit d'une valeur ajoutée
grâce à une analyse rigoureuse. Elle revêt un enjeu
stratégique pour défendre la compétitivité globale
d'une région, d'un territoire. L'objectif de la synthèse
donnée par l'information économique est de la rendre prête
à l'exploitation pour les décideurs ou tout autre utilisateur.
Cela permet son partage avec comme effet un échange constructif et
dynamique entre les différentes parties intéressées.
4.2 Réseau
Les définitions du vocable ``réseau'' sont
multiples et confuses. La confusion majeure de la notion du réseau
réside dans sa double dimension à la fois technique
(infrastructures et technologies) et sociale (relations et communications).
Ainsi, un réseau est un ensemble d'éléments
homogènes dont les fonctions et structures peuvent être
décrites de façon normalisées (Lansana et Almamy, Op.
cité). Notion très large, le réseau peut encore être
défini comme (i) des éléments liés entre eux par
des chemins, (ii) une structure d'interconnexion, (iii) un
système dynamique (Musso, 2003).
Le réseau est constitué d'un mouvement
faiblement institutionnalisé réunissant des individus et des
groupes dans une association dont les termes sont variables et sujets à
une interprétation en fonction des contraintes qui pèsent sur
elle. C'est une organisation dont la dynamique vise à la
perpétuation et à la progression des activités de ses
membres (Colonomas, 2000). Il traduit ainsi, l'existence d'entités,
qui peuvent être des individus ou des groupes d'individus, qui sont
liés tous ensemble par des relations d'interdépendance
(Béjean et Gadreau, 1997). Le réseau est aussi
considéré comme un ensemble de moyens techniques (ou
d'infrastructures) et un ensemble de règles stratégiques (ou
infostructures) permettant aux acteurs possédant des droits
d'accès d'élaborer entre eux et de contrôler des relations
créatrices de valeur. A ce titre, il informe, innove, anticipe,
influence, organise, défend et responsabilise les partenaires. Nous
retiendrons que toutes les définitions du réseau convergent vers
des points communs et insistent sur les critères de groupe,
d'interrelations, d'échange, de partage, de coordination et
d'économie d'échelle.
La diversité des définitions du réseau
induit une diversité d'essais typologiques construits sur des dimensions
différentes. De ce fait, le réseau peut prendre
différentes formes selon le secteur d'activité dans lequel il
s'insère. Basé essentiellement sur les mécanismes de
distributions de pouvoir, il existe (i) les réseaux
intégrés qui se caractérisent par la descendance du
pouvoir de l'initiateur du réseau vers les entités membres qui en
sont dépendantes, (ii) les réseaux fédérés,
dans lesquels, le pouvoir remonte vers le haut du réseau à partir
d'élections et de mécanismes de délégation des
entités membres, (iii) les réseaux associés, dans lesquels
le pouvoir est latéral et distribué entre partenaires unis dont
les rapports de force sont équilibrés, et (iv) les réseaux
maillés, dans lesquels le pouvoir est « polycentré »
émanant de différents centres ayant des rapports de coordination
et de coopération (Boulanger, 1995). Selon les fonctions, le
réseau peut revêtir une forme (i) coopérative dans laquelle
les partenaires mettent en commun leur savoir-faire autour d'une entreprise
pivot, (ii) d'intermédiation où un partenaire joue le rôle
d'intermédiaire entre le marché et les producteurs des biens et
services, (iii) externalisée selon qu'il est dirigé par un
partenaire leader (donneur d'ordres) qui confie à des sous-traitants les
activités ne relevant pas de son activité principale (Massou,
2011).
Malgré les études qui ont été
focalisées sur ce concept, il demeure difficile à comprendre sa
signification et à cerner son mécanisme, d'autant plus que ses
définitions et ses typologies sont aussi nombreuses et complexes que ses
formes. La concentration en réseau est devenue une condition sine qua
none pour les entreprises en activité dans la nouvelle économie
mondiale. Les membres d'un réseau doivent déterminer les
modalités du fonctionnement du réseau et sa structure
organisationnelle tout en assurant sa stabilité et sa continuité.
La stabilité du réseau signifie sa pérennité et sa
bonne forme. Cette stabilité est mesurée par la nature des liens
qui caractérise les partenaires au sein du réseau et la
manière d'agir face aux réactions des partenaires internes du
réseau. Elle se traduit aussi par la durée du partenariat.
La gestion d'un réseau doit comprendre
impérativement la gestion des acteurs internes, externes et des
objectifs recherchés par chaque acteur. Cette mission difficile et
délicate nécessite un grand savoir-faire et un esprit
d'initiative. Le réseau devient ainsi le moyen par lequel les
entreprises peuvent supporter les contraintes du marché et de
l'économie. Il permet aussi d'accéder au savoir, de concentrer
les compétences et de devenir des acteurs actifs de développement
au niveau local puis national. Ainsi, dans le cadre de notre étude, une
définition opérationnelle du réseau que nous retiendrons
sera qu'elle est la communauté des acteurs publics et des
opérateurs privés du tourisme travaillant en synergie afin de
proposer une offre de qualité adaptée à la demande des
clients et disposer des informations économiques fiables sur
l'activité touristique facilement exploitables pour les
décideurs.
4.3
Etude de faisabilité
Une étude de faisabilité est un outil qui permet
d'évaluer un changement proposé tel que la mise en place d'un
réseau. L'étude de faisabilité précise comment et
avec quels moyens les objectifs de l'évaluation peuvent être
atteints sur un plan méthodologique. Elle donnera des résultats
qui permettront de déterminer la faisabilité du projet. La
faisabilité, c'est ce qui est faisable, réalisable, dans des
conditions techniques, financières et des délais définis
(Le Petit Larousse interactif, 2010). L'étude de faisabilité dans
la gestion de projets est une étude qui tend à prouver que le
projet est techniquement faisable et économique rentable. Elle fait
suite à une esquisse de projet. Elle aborde les moyens
nécessaires pour arriver aux résultats. L'étude de
faisabilité découle de l'avant-projet.
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
DE L'ETUDE
I. COLLECTE DES
DONNEES
1.1
Donnéessecondaires
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire,
nous avons consulté des ouvrages disponibles à la
bibliothèque de l'Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) et des
documents mis à disposition par la structure d'accueil. Outre ces
sources, des bases de données sur Internet ont été
consultées afin d'avoir des précisions sur notre étude. A
ce titre, nous avons consulté des ouvrages, des articles et de documents
divers (thèse de doctorat, Mémoire de soutenance, revues...) qui
nous ont donné la possibilité de mieux comprendre l'organisation
d'un réseau d'information économique et à
déterminer les sortes de collaboration pouvant être
appliquées, en ce sens, aux acteurs touristiques. Cela nous a permis de
définir notre démarche pour la collecte des données.
1.2 Données
primaires
Elles ont été recueillies grâce aux
enquêtes de terrain menées auprès des structures
administratives et des acteurs du tourisme dans la ville de Yamoussoukro. Les
différents types de questionnaires conçus à cet effet
figurent en annexe du présent mémoire. La population de
référence sur laquelle s'est portée notre étude est
constituée par l'ensemble des établissements de tourisme et des
sites culturels.
1.2.1 Choix des acteurs
enquêtés
Le choix des entreprises enquêtées s'est
fondé sur les données fournies pour les établissements
d'hébergement par l'association des hôteliers de Yamoussoukro et
l'administration régionale du tourisme. Les autres informations sur les
autres activités de tourisme proviennent de la Direction
régionale du tourisme. Ainsi, sur les 254 établissements
d'activités touristiques que compte le district, l'enquête a
été réalisée auprès de 127
établissements. Il s'agit de 81 établissements
d'hébergements, 33 restaurants et assimilés,
11établissements d'activités diverses de tourisme et 2 sites
culturels. Ces établissements sont répartis sur l'ensemble du
territoire communal.
1.2.2 Détermination de
l'échantillon
Pour déterminer la taille de l'échantillon
d'enquête, nous avons appliqué la formule de Bernoulli avec un
taux de précision de 95%, ce qui donne l'application suivante :

Avec : n= taille de l'échantillon ;
N= taille de la population mère
(qui est de 254 pour notre étude selon les informations
collectées auprès de la DRT) ;
l= largeur de l'erreur (5%).
D'où :

Ainsi, la taille admissible de notre échantillon au
seuil de confiance de 95%, avec un risque d'erreur de 5% pour une population de
référence de 254 établissements de tourisme (toutes
activités confondues) doit être de 218 entreprises. Cependant,
pour des considérations de coût, de pertinence et de temps, la
taille de notre échantillon est de 127 établissements de tourisme
enquêtés. Cela se justifie d'une part, par le fait que nous avons
utilisé la stratégie d'échantillonnage probabiliste des
établissements de tourisme. Selon cette stratégie, la
probabilité de sélection de chaque entreprise était
connue. La méthode de stratification a été employée
en nous référant aux critères de catégorisation des
établissements utilisés par l'Administration régionale du
tourisme. Avec cette méthode, les risques d'erreurs s'en sont
trouvés réduits. D'autre part, nous avons tenu compte de la loi
normale en statistique qui dispose que pour qu'une enquête soit valable,
= 30. Ainsi, la taille de notre échantillon
s'est rapprochée autant que possible de celle recommandée par la
loi de Bernoulli.
1.2.3 Spécification des
variables
Les variables explicatives retenues pour l'enquête,
auprès des acteurs du tourisme, sont :
Percep : perception de l'activité
touristique par les acteurs du tourisme
code : très développé,
développé = 1 ; stade embryonnaire, peine à
décoller, ignoré = 0
autloc : importance de l'activité pour
les autorités selon les acteurs
oui = 1 ; non = 0
collabo : collaboration avec d'autres acteurs du
tourisme du district
oui = 1 ; non = 0
signif : connaissance de la signification du
réseau d'information économique
oui = 1 ; non = 0
adhésion : intention d'adhérer au
réseau
oui = 1 ; non = 0
attente : attentes des acteurs du tourisme du
réseau
augmentation chiffre d'affaire, signer des partenariats...=
1
juste se maintenir sur le marché, aucune idée =
0
infopart : typologie de l'information à
partager
oui = 1 ; non = 0
fréquencepart : fréquence de
partage de l'information
trimestre = 1 ; semestre, année = 0
modetrans : support de transmission
Internet, données informatiques = 1 ; support
papier = 0
reunionreso : participation à des
réunions sur le réseau
oui = 1 ; non = 0
financereso : contribution financière
à la mise en place du réseau
oui = 1 ; non = 0
valapport : contribution des acteurs à la
mise en place du réseau
capital humain, expérience, clientèle, temps,
réputation = 1 ; rien = 0
formereso : forme du réseau
préconisée par les acteurs du tourisme
forme coopérative = 1 ; forme
intégrée, forme fédérée = 0
1.2.4 Méthode de
collecte des données
Avant de procéder à l'enquête proprement
dite, nous avons effectué le phoning auprès des
établissements de tourisme et des structures administratives. La
démarche visait à les informer sur les objectifs de
l'enquête et le passage des équipes d'enquêtes. Ensuite,
nous avons procédé à une pré-enquête afin de
rendre ceux-ci intelligibles et communicables pendant la phase pratique. Des
questions fermées (unique, à échelle et multiple) et des
questions ouvertes (verbatim) ont été utilisées dans la
fiche d'enquête. Les interviews se sont déroulées selon la
disponibilité des enquêtés. Nous avons utilisé des
personnes ressources pour nous aider à administrer le questionnaire.
Ceux-ci ont reçu une formation d'une journée sur les objectifs de
l'enquête, l'administration du questionnaire et l'accroche des
enquêtés afin de surmonter les écueils possibles pendant la
phase de terrain.
II. TRAITEMENT DES
DONNEES
Le choix du mode d'administration papier du questionnaire a
demandé la saisie informatique des données collectées dans
une base de données lors de la phase de dépouillement. D'abord,
nous avons effectué un relevé descriptif des données
collectées. Elles ont été codifiées, ensuite, dans
une base de données pour leur traitement. Pour les questions ouvertes,
un traitement préalable a été effectué. Il a
consisté à classer le contenu des réponses par grandes
catégories afin d'étayer nos analyses. Les questions
fermées ont fait l'objet d'un traitement direct. Puis, nous avons
procédé à une opération de tri à plat
à partir de ces relevés. Il s'agissait de répartir les
réponses pour chaque question. Par la suite, nous avons
synthétisé les données par rubriques ou thèmes
abordés au cours de l'enquête. Puis, ces données
synthétisées nous ont permis de concevoir les graphiques pour une
bonne présentation des résultats. Enfin, nous avons
utilisé un logiciel statistique (stata 10. 0) pour formuler un
modèle sur la base de méthodes économétriques.
CHAPITRE III : ANALYSE DES
RESULTATS
I. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
1.1 Typologie des
Enquêtés
Les résultats indiqués dans le tableau 1
ci-dessous montrent que la plupart des entreprises du tourisme de la ville de
Yamoussoukro sont des petites et moyennes entreprises. Mise à part les 2
grandes structures étatiques (Hôtels Président et
Parlementaire), le secteur est surtout animé par des entreprises
individuelles. Cela met en évidence la contribution de ce secteur
à la création de richesse et d'emplois au niveau des
collectivités territoriales. Il constitue, de ce fait, un excellent
moyen pour impulser le développement au niveau local.
Tableau 1 :
Typologie des enquêtés
Paramètres
|
Catégories
|
n
|
%
|
Genre
|
Femme
|
22
|
17
|
Homme
|
105
|
83
|
Activités de tourisme
|
Hébergement et assimiles
|
81
|
64
|
Restaurants et assimilés
|
33
|
26
|
Autres activités de tourisme
|
11
|
9
|
Sites culturels
|
2
|
1, 57
|
Statut juridique
|
Entreprise familiale
|
37
|
29
|
Entreprise individuelle
|
77
|
61
|
Franchise
|
1
|
1
|
SNC
|
1
|
1
|
SARL
|
7
|
6
|
EPIC
|
3
|
2
|
Régime d'imposition
|
Non déclaré
|
5
|
4
|
Réel normal
|
5
|
4
|
Réel simplifie
|
18
|
14
|
Impôt synthétique
|
98
|
77
|
Les résultats du tableau 1 révèlent que
la plupart des entreprises du tourisme du District de Yamoussoukro sont des
petites et moyennes entreprises. Elles sont généralement
imposées au régime de l'impôt synthétique (77%) et
au régime du réel simplifié (14%).
1.2 Perception de
l'activité touristique par les acteurs du tourisme local
La figure 1 nous révèle que pour la plupart des
acteurs, le tourisme n'est pas développé. 37% pensent qu'il est
encore à un stade embryonnaire et 25% estiment que le secteur peine
à décoller. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces opinions.
L'absence d'une politique de développement touristique clairement
définie par les autorités locales (mairie, district,
SODERTOUR-Lacs, direction régionale du tourisme) et la
méconnaissance véritable des potentialités touristiques du
district incite les acteurs à adopter une telle opinion.

Figure 1 : Répartition de la
population enquêtée sur la perception de l'activité
touristique
Dans la mesure où il existe une relation entre le motif
de visite et la fréquentation de la destination, il est à
comprendre que pour les différents opérateurs du tourisme, il
n'existe pratiquement pas d'activités pouvant rendre attrayante la
destination Yamoussoukro. Les seules activités drainant des visiteurs
à Yamoussoukro sont, pour la grande majorité, liées aux
activités gouvernementales (conseil des ministres...). Comme
illustration à cet état de fait, les sites culturels comme la
Basilique Notre Dame de la Paix et la Fondation Félix Houphouët
Boigny peinent à dépasser la moyenne de 50. 000 visiteurs par an.
Pour autant, l'avènement de la SODERTOUR-Lacs avait constitué, en
son temps, une véritable lueur d'espoir pour le développement du
tourisme régional. Force est de constater, qu'une sourde
déception anime les acteurs du tourisme local. Pour beaucoup, cette
structure de développement n'impulse pas le développement tant
souhaité, mais plutôt, rivalise avec les petites et moyennes
entreprises du secteur, vu la taille de ses établissements. L'autre
élément pouvant expliquer l'opinion des opérateurs du
tourisme réside dans l'apathie des autorités et élus
locaux. Ceux-ci, généralement ne considèrent ce secteur
qu'au regard des recettes fiscales qu'il rapporte ou est susceptible de
générer.
1.3 Perception du
développement du tourisme pour les autorités local selon les
acteurs privés
Les résultats de la figure 2 montrent que la grande
majorité (65%) des interviewés estiment que l'activité
touristique est importante pour les autorités locales.

Figure 2 : Répartition de
l'échantillon selon l'importance qu'accordent les autorités au
développement du tourisme.
Comparaison des figures 1 et 2
Les figures 1 et 2 permettent de mettre en relief une
divergence d'opinion entre les autorités administratives locales et les
acteurs du tourisme. Celle-ci se justifie en cela que les « deux
groupes » n'utilisent pas les mêmes indicateurs
d'évaluation. En effet, pour les acteurs du tourisme l'absence d'un
ancrage du tourisme aux différentes politiques locales de
développement ne favorise pas la planification du développement
touristique sur le long terme. Et même lorsqu'il existe, sa mise en
oeuvre est sujette à beaucoup d'aléas socio-économique et
politique. Aucune initiative pour développer le tourisme n'est
perceptible. La plupart des aménagements touristiques urbains pouvant
constitués des attractions pour la ville sont désuets ou
même dégradés. Cette opinion s'oppose à celle des
Autorités administratives qui estiment que le tourisme dans le District
de Yamoussoukro est une activité dynamique du fait des nombreux
investissements dont bénéficie le secteur. Cette divergence dans
la perception du développement du tourisme local de part et d'autre
révèle qu'il n'y a pas de véritable plateforme impliquant
tous les acteurs (opérateurs privés et autorités
administratives) afin d'impulser le développement du secteur
touristique.
1.4 Collaboration entre les
acteurs du tourisme
Plus de la moitié des acteurs (55%) dit ne pas
travailler en collaboration avec d'autres établissements de tourisme
comme illustré par la figure 3. Cette situation révèle
l'absence d'une stratégie de collaboration entre les différents
acteurs du tourisme de la ville. Or, l'existence d'une plateforme de
collaboration (même informelle) constitue la base sur laquelle le
réseau peut s'établir pour sa mise en place effective. De ce
fait, la réalisation du réseau est sujette à caution.
C'est une lacune importante qui nécessite la synergie de tous les
acteurs et la prise de mesures idoines afin de favoriser la naissance de cette
plateforme. Certes, on ne saurait occulter la concurrence dans un secteur
d'activité comme le tourisme. Cependant, il est important de
privilégier la cohésion et le relationnel entre les acteurs de ce
secteur d'activité. Les enjeux sont véritablement importants et
il est nécessaire d'y faire face afin d'en trouver les solutions. Il
s'agira de persuader l'ensemble des acteurs de la nécessité de la
réalisation d'un code déontologique du tourisme (local) ou d'une
charte de collaboration et suivre des règles acceptées par
tous.

Figure 3 : Répartition de la
population enquêtée sur la collaboration entre acteurs du
tourisme
1.5 Signification d'un
réseau d'information économique du tourisme
Concernant la signification et le rôle d'un
réseau d'information économique, les acteurs dans leur grande
majorité (85%) disent ne pas en avoir connaissance, comme indiqué
par la figure 4. Cette méconnaissance dénote de leur part un
manque d'information sur l'évolution des tendances et innovations
touristiques au niveau mondial. Le tourisme est une activité en
perpétuelle évolution. Par conséquent, toutes les
destinations rivalisent d'ardeur et d'ingéniosité afin
d'être compétitives sur le marché (tant local
qu'international). Et l'un des outils usités à cette fin demeure
les réseaux d'échanges d'informations touristiques. Ce qui
signifie que la plupart des entreprises évoluant dans ce secteur
appréhende la concentration des activités touristiques comme une
solution durable pour faire face à une concurrence accrue. Il est
à comprendre aussi que beaucoup d'acteurs du tourisme ne travaillent pas
avec les outils technologiques qui sont pourtant des vecteurs de croissance
dans cette industrie.
Après leur avoir expliquer le rôle d'un
réseau, 76% des acteurs pensent que la place d'un tel réseau pour
la ville de Yamoussoukro sera hautement bénéfique pour eux comme
la figue 5 l'indique à la page suivante. Seul un petit nombre s'est
exprimé sur l'inutilité de cet instrument. Pour eux, outre les
initiatives visant le développement touristique qui n'aboutissent
pratiquement pas, il appartient à l'administration du tourisme d'assumer
le rôle d'ensemblier et de promoteur du secteur.

Figure 4 : Répartition de la
population enquêtée sur la connaissance de la signification du
réseau d'information touristique
1.6 Mise en place du
réseau d'information économique du tourisme
L'initiative de la Société de
développement touristique de la région des lacs en ce qui
concerne le RIET montre sa dimension stratégique dans le
développement du tourisme (figure 5). Et cela traduit l'importance de
cette étude ainsi que la reconnaissance de l'ingénierie comme
facteur de succès dans les projets.

Figure 5 :
Répartition de la population d'enquête sur la mise en place du
réseau
1.7 Intégration des
acteurs au réseau d'information économique du tourisme
Concernant l'intégration au réseau s'il est
créé, 76% des acteurs du tourisme disent vouloir en faire partie
(figure 6). Ce résultat dénote de l'importance de cette
étude. En effet, ce projet, s'il est exécuté suscitera
l'émergence d'une plateforme collaborative des acteurs à
l'échelle régional. Ce faisant, le réseau peut contribuer
à la naissance de projets touristiques structurants et même de
réaliser des économies d'échelles. Il reste que cet outil
devra répondre aux attentes des acteurs tout en prenant en compte le
niveau d'implication de chacun.

Figure 6 : Répartition de la
population d'enquête sur l'intégration des acteurs au
réseau
1.8 Forme
préconisée pour le réseau d'information économique
du tourisme par les acteurs
Le réseau pouvant prendre plusieurs formes, nous avons
demandés aux acteurs de nous proposer la forme qu'ils auraient
souhaité donner au réseau ; plus de la moitié (59%)
d'entre eux souhaiteraient la forme coopérative. La figure 7 illustre
les résultats à ce niveau.

Figure 7 : Répartition de la
population enquêtée sur la forme du réseau
Ce choix reflète l'esprit de collaboration sur un pied
d'égalité qui anime les acteurs. Il peut aussi provenir des
expériences passées n'ayant pas connu une issue heureuse. Dans un
réseau coopératif, les partenaires mettent en commun leur
savoir-faire autour d'une firme pivot jouant le rôle « d'ensemblier
». Ce choix, à notre sens, prouve que les acteurs veulent se donner
les moyens et la latitude de réaliser ce projet.
1.9 Attentes des acteurs du
tourisme du réseau d'information économique du tourisme
La
figure 8 montre que la grande majorité des acteurs souhaitent
développer leurs activités à travers le réseau.
Seulement 5% d'entre eux disent n'avoir aucune idée de ce que peut leur
apporter cet outil.

Figure 8 : Répartition de
l'échantillon d'enquête sur les attentes des acteurs du
réseau
Ces résultats
démontrent que les acteurs sont intéressés par
l'initiative d'une plateforme collaborative qui favorisera la naissance de
véritables actions de promotion du tourisme afin d'impulser un
développement endogène. Cependant, la faisabilité d'un tel
projet nécessitera une implication forte de chaque acteur à
toutes les étapes de sa mise en oeuvre pour espérer avoir le
succès escompté.
1.10 Types d'informations
pouvant être mis à disposition par les acteurs
Concernant le type d'information à mettre à la
disposition du réseau (figure 9), 61% des acteurs estiment pouvoir
fournir des informations sur leurs produits. Ce qui sous-entend que les
informations économiques devant fournir les indicateurs sur le poids
économique réel de ce secteur dans l'économie
régionale ne sont pas privilégiées. Cela démontre
aussi la frilosité des opérateurs privés qui ne veulent
pas divulguer les données économiques sur leurs entreprises.
Cette attitude va à l'encontre des objectifs à atteindre par le
RIET. Ces informations aident à comprendre l'environnement
économique et instruire toutes les initiatives de développement
sur le tourisme. Il est, par conséquent, nécessaire de
réaliser un accord sur les données économiques à
collecter dans le cadre du réseau. Le bénéfice de la
circulation d'une information fiable, pertinente et neutre rejaillit sur le
fonctionnement d'ensemble du réseau. Les premiers
bénéficiaires en seront les acteurs/contributeurs.

Figure 9 : Répartition de
l'échantillon d'enquête sur les types d'information à
collecter
1.11 Support de recueil des
informations pour le Réseau
La figure 10 révèle que 57% des acteurs, donc la
majorité d'entre eux, estiment que la transmission des informations au
réseau devrait se faire sur support papier. Cette propension à
l'utilisation du papier (document physique) dans un domaine où les
outils technologiques sont très utilisés suscitent des remarques.
La première est que cela signifie que la plupart des
établissements ne disposent pas de l'outil informatique, ou encore,
n'ont pas la formation requise pour l'utilisation des outils technologiques. La
seconde permet de mieux comprendre le choix de privilégier uniquement la
mise à disposition des informations sur les produits. Le rôle du
réseau étant de transmettre une information fiable et
actualisée, il est à craindre que cette hypothèse ne
constitue un réel handicap à la mise en place du réseau.
Certes, la possibilité de diffusion des informations à travers le
support papier ne peut être occultée. Cependant, les outils
technologiques sont aujourd'hui largement utilisés par la
majorité des visiteurs (touriste et excursionniste) dans la plupart des
activités de tourisme. Ils offrent un indéniable avantage
concurrentiel et une visibilité accrue pour les destinations
touristiques tant au niveau national qu'à l'étranger. Une mesure
corrective à proposer pour pallier cette insuffisance serait d'inciter
les acteurs à s'approprier les outils technologiques et d'organiser des
formations à leur endroit afin qu'ils acquièrent de nouveaux
savoirs liés à ces outils.

Figure 10 :
Répartition de la population d'enquête sur le mode de transmission
des données
1.12 Contribution des acteurs
à la mise en place du réseau d'information économique
Sur la contribution que peut apporté les acteurs du
tourisme local à la mise en place du réseau, près de la
moitié d'entre eux désirent apporter leur expérience
(figure 11). Autrement dit, la majorité des acteurs désirent
s'impliquer dans toutes les phases d'exécution du projet.

Figure 11 : Répartition de la
population d'enquête sur la contribution des acteurs à la mise en
place du réseau
1.13 Contribution
financière des acteurs à la mise en place du réseau
d'information économique
Comme toute organisation demande des ressources
financières pour fonctionner, nous avons demandé aux acteurs
s'ils contribueraient financièrement au fonctionnement du réseau.
Plus de la moitié (53%) disent vouloir le faire.

Figure 12 :
Répartition de la population d'enquête sur la contribution
financière des acteurs à la mise en place du réseau
Au vu
de ce qui précède, l'observation empirique inclinerait à
dire qu'il y aurait une grande tendance de la part des acteurs du tourisme du
District à intégrer un réseau touristique régional.
Seulement leur engagement à contribuer financièrement à
mettre en place le réseau devra faire l'objet d'une attention
particulière afin que cela se traduise dans les faits. Il appartiendra
à l'organe d'exécution issue de l'entente entre les acteurs de
transformer ces intentions en réalité.
II.
ANALYSEECONOMETRIQUE
Dans le cadre de notre étude, nous avons
déterminé, sur la base des données issues de notre
enquête de terrain, les variables qui expliquent le mieux la mise en
place du réseau d'information économique du tourisme, en
utilisant des outils statistiques. Autrement dit, nous avons testé de
manière statistique les variables à partir desquelles le RIET
pourra être mis sur pied dans le district. Pour atteindre cet objectif,
nous avons encodé les données collectées. Puis
l'utilisation du logiciel de statistique STATA a permis d'effectuer une
régression linéaire multiple. Ce test, dont les résultats
figurent dans le tableau 2, avait pour but de vérifier la
significativité globale du modèle. Ainsi, il a
déterminé les variables indépendantes qui avaient une
influence significative pour la mise sur pied du Réseau

Tableau 2 :
Régression logistique des variables
La variable à expliquer est la mise en place du
réseau (Y). Les différentes opinions des acteurs du tourisme sur
cette question constituent nos variables explicatives (X). Sur un
échantillon de 218 établissements, déterminé
grâce à la loi de Bernoulli, nous avons pu enquêter 127
entreprises. L'objectif de la démarche est de déterminer par une
analyse statistique (régression linéaire multiple), les variables
explicatives (X) qui auront un effet significatif sur la mise en place du
réseau (Y). Les analyses nous donnent les résultats dans le
tableau 3 suivant:
Tableau 3 : Test des variables significatives
Selon les résultats obtenus dans le tableau 3, nous
constatons que les variables adhésion au réseau et financement
sont significatives. La marge d'erreur pour la variable adhésion est
inférieure à 1% et la marge d'erreur de la variable financement
est inférieure à 5%.

Nous dirons que l'existence du réseau dépend
fortement de l'adhésion des acteurs du tourisme de Yamoussoukro et de
leur engagement financier (à un degré moindre). Nous pouvons inférer à partir de cette
analyse que, la création de réseau d'information
économique du tourisme pour la région du Bélier devra
nécessairement avoir l'assentiment des acteurs du tourisme et leur
engagement financier. A ces deux variables pourront s'ajouter toutes les autres
variables possibles.
CHAPITRE IV : CRITIQUES ET RECOMMANDATIONS
I. CRITIQUES
1.1. Au plan
institutionnel et administratif
Les observations effectuées au cours de notre
étude révèlent plusieurs insuffisances au niveau des
textes réglementaires régissant l'activité touristique
dans notre pays. Ces insuffisances portent notamment sur la définition
réglementaire des termes essentiels en tourisme (visiteur, touriste,
nuitée...) et l'élaboration d'un cadre conceptuel recensant
l'ensemble des activités, biens et services que l'on peut associer au
tourisme dans une économie comme la nôtre. En outre,
l'insuffisance des informations statistiques concernant les activités,
les investissements, les emplois et les recettes générées
par le tourisme ne permettent pas de saisir cette activité
économique dans son ensemble. De ce fait, la comparabilité des
statistiques du tourisme avec les autres activités économiques au
niveau national n'est pas aisée.
La Direction régionale du Tourisme a pour missions,
entre autres, de veiller au respect des normes en vigueur, d'initier des
actions visant à l'amélioration et à la promotion de
l'offre touristique de la région du Bélier. Cependant, bien que
les textes réglementaires en vigueur figurant en annexe du
présent mémoire, donnent la nomenclature pour la classification
d'un certain nombre d'établissements de tourisme (hôtel,
restaurant, maquis), nous avons relevé que ces établissements
bénéficient d'une autre classification de la part de cette
structure déconcentrée. Or, cette classification ne repose sur
aucun texte réglementaire connu. Cette situation ne permet pas de garder
la maîtrise de l'information et contribue à
déprécier l'offre touristique de la région.
1.2. Au plan du
développement touristique
Selon les acteurs touristiques locaux, Yamoussoukro ne
bénéficie pas d'une véritable identité touristique
pouvant conduire à une offre globale des produits touristiques de la
région. En cela, l'absence d'une véritable politique de
développement touristique local ne favorise pas l'éclosion d'un
véritable produit d'appel touristique pour Yamoussoukro. Pour les
acteurs du tourisme local, la SODERTOUR-Lacs est perçue comme une
entreprise concurrente au lieu d'être l'acteur incontournable du
développement touristique régional. Pour eux, cette structure se
confine à la promotion des établissements relevant de son
patrimoine. Cette situation de quasi-monopole semble être la base d'un
sentiment de frustration éprouvée par ces acteurs.
1.3. Au plan des relations
entre acteurs
Les rapports entre les acteurs touristiques locaux
dénotent l'absence de stratégies de collaboration de haut niveau
pouvant se traduire par le développement d'un produit touristique de
qualité destiné à une clientèle locale. De
même, la grande propension à la concurrence entre
opérateurs privés du tourisme ne favorise pas l'éclosion
et l'émergence d'une véritable plateforme de collaboration. Il
existe à côté du secteur touristique formel, un secteur
touristique informel dont les acteurs usent de stratégies frauduleuses
envers l'administration fiscale. Cette situation accentue un manque de
confiance mutuelle et de communication constructive entre les acteurs
touristiques.
II.
RECOMMANDATIONS
2.1 Au plan institutionnel et
administratif
Afin de mieux cerner les
activités, biens et services liés au tourisme ainsi que les
variables économiques pertinentes qui y sont liés, il est
indiqué pour l'administration nationale du tourisme de déterminer
avec précision les concepts et définitions des termes
usités dans ce secteur d'activité. Pour ce faire,
l'élaboration d'un code du tourisme et l'analyse de la chaîne de
valeurs du tourisme en Côte d'Ivoire sont nécessaires. D'un point
de vue fonctionnel, il s'agit de définir les unités d'observation
de base utilisée habituellement dans l'analyse de l'ensemble des
composantes du tourisme. Il convient aussi que la Direction régionale du
Tourisme veille au respect de la classification des établissements de
tourisme et utilise les outils adéquats afin de disposer de statistiques
fiables liés aux activités de tourisme, conformément
à ses attributions. En outre, elle doit s'impliquer véritablement
auprès des autres structures administratives locales pour la mise en
place du réseau.
2.2 Au plan du
développement touristique
Yamoussoukro doit disposer d'une véritable
identité touristique clairement définie. Cela participera
à une plus grande attractivité de la destination. Pour y
parvenir, une synergie des compétences et expertises entre acteurs
privés et publics du tourisme est préconisée. De
même, le District augmentera sa visibilité touristique par la
valorisation des richesses du département, la mise en relation d'une
offre de services de qualité et l'aménagement des
différents sites culturels et naturels de Yamoussoukro. En outre, nous
suggérons aux acteurs d'établir des liens de collaboration
basée sur des règles édictées et admises par tous.
Ainsi, chaque acteur utilisera ses tactiques, tractations et astuces dans un
cadre régi par des normes. Pour ce faire, l'élaboration d'un code
déontologique ou d'une charte du tourisme devra connaitre une
réalisation effective. En outre, le respect des règles de
concurrence par l'ensemble des acteurs touristiques favorisera l'instauration
d'un climat de saine collaboration.
2.3 SODERTOUR-Lacs
La réalisation de ce projet devra être
complété par une étude économique et
financière afin d'en déterminer la rentabilité tant pour
les acteurs touristiques de la région que pour la SODERTOUR-Lacs. En
phase opérationnelle, ce projet exigera la mobilisation de ressources
(humaines, matérielles et financières) qui devront assurer la
mise en oeuvre effective du projet. Par conséquent, l'ensemble des
acteurs touristiques locaux (organisés formellement ou non) devra
être impliqué dès les premières séances de
travail. En outre, la Société de Développement touristique
doit initier une analyse de la chaîne des valeurs du tourisme local.Cela
permettra, à terme, de réunir toutes les sensibilités
suscitant ainsi un fort taux d'adhésion pour la réalisation du
projet.
2.4 Etapes de la mise en
place du RIET
Pour la mise en place du réseau d'information
économique du tourisme dans le district de Yamoussoukro, il est
recommandé de prendre en compte les variables les plus significatives
provenant des analyses statistiques de notre étude. Outre cela, en
s'appuyant sur l'ensemble des variables issues de l'enquête de terrain,
cette mise en oeuvre doit nécessairement passer par les étapes
suivantes :
1- Formaliser la plateforme de collaboration des acteurs et
déterminer des objectifs clairs ;
2- Constituer une équipe technique en lui assignant des
tâches et objectifs à atteindre à court, moyen et long
terme (cahier de charges fonctionnel).
3- Mettre à disposition de cette équipe les
ressources nécessaires pour cordonner le projet ;
4- Déterminer les services et contenus à
proposer par le RIET (Charte de collaboration, modalités de collecte des
données, offres et services...) ;
5- Proposer les supports techniques de communication fiables
et d'utilisation aisé au RIET (Internet, applications TIC) ;
6- Rechercher des partenariats externes afin de contribuer
à la réussite de la
conception et de la réalisation du RIET ;
7- Déterminer les différents modes de
financement (internes et concours régionaux et/ou nationaux) en
s'appuyant sur la budgétisation des différentes phases du
projet.
Le réseau devra tirer sa légitimité de sa
reconnaissance et de son acceptation par l'ensemble des acteurs du tourisme
régional. Cette légitimité reposera sur la transparence,
la fluidité et la confiance dans les relations entre ses membres. Pour
ce faire, la plateforme des acteurs/contributeurs s'attèlera à
définir clairement les tâches de chaque membre impliquant ses
droits et obligations envers le réseau.
CONCLUSION
Le tourisme ivoirien a été identifié
comme un secteur pourvoyeur d'emplois et de revenus dans le Plan National de
Développement afin de faire de la Côte d'Ivoire, un pays
émergent à l'horizon 2020. Pour y parvenir, une matrice d'actions
déclinée en axes stratégiques sert de cadre
référentiel d'intervention à l'ensemble des structures du
ministère du tourisme. Conformément à cela, la
Société de développement touristique de la région
des lacs (SODERTOUR-Lacs) a identifié comme une action prioritaire, la
mise en place d'un réseau d'information économique du tourisme
pour le District de Yamoussoukro.
L'objectif de notre étude consiste à
définir de manière précise les conditions de
réalisation d'un tel projet dans le District de Yamoussoukro. Il s'agit
de déterminer les attentes des acteurs du tourisme, d'identifier la
typologie de l'information à partager, les modalités de
traitement de cette dernière et de proposer les étapes de la mise
sur pied du réseau d'information économique du tourisme. Pour ce
faire, nous avons adopté une approche sociale des acteurs à
travers la réalisation d'une enquête de terrain. Celle-ci nous a
permis de recueillir des données qualitatives et quantitatives qui ont
fait l'objet d'un traitement et d'une analyse statistique. Il ressort de cette
étude que la grande majorité des établissements de
tourismes sont des entreprises individuelles de petite ou moyenne taille. Les
acteurs du tourisme estiment que cette activité n'est pas
développée. Par ailleurs, l'étude a
révélé qu'il n'existe pas de véritable
collaboration entre acteurs de cette industrie, et qu'ils ne connaissent pas la
signification d'un réseau d'information. L'explication fournie sur cet
outil pendant les entretiens semi-directs a fait dire à la grande
majorité des enquêtés qu'il est important de mettre sur
pied le réseau. L'enquête a aussi montré que plus de la
moitié des établissements souhaitent l'utilisation du support
papier pour la transmission des données. L'analyse statistique
réalisée a permis d'identifier les variables (adhésion et
financement du réseau) comme les plus significatives sur lesquelles le
réseau devra être adossé afin de connaitre un
véritable succès.
Ces résultats montrent aussi la nécessité
d'élaborer un cadre d'intervention comprenant les différentes
étapes pour le développement du réseau d'information
économique du tourisme au niveau du District de Yamoussoukro. La
première action (i) consistera à sensibiliser les acteurs sur les
objectifs, les opportunités et contraintes du réseau. Ensuite, il
conviendra (ii) d'impliquer l'ensemble des acteurs privés et structures
publiques à la réalisation de cet outil. Pour ce faire, il faudra
(iii) fixé des objectifs clairs à atteindre et (iv)
désigné, à cette fin, un comité technique
chargé de mettre en oeuvre les résolutions et orientations
arrêtées par toutes les parties. Ce comité sera la cheville
ouvrière pour l'exécution de ce projet. Par conséquent, il
devra (v) travailler à résoudre les obstacles techniques,
proposer des stratégies de recueil des données en
déployant les technologies appropriés et (vi) s'assurer de la
bonne qualité de des informations afin d'obtenir de bon
résultats. Enfin (vii), il faudra faire du réseau d'information
un outil intégré aux pratiques quotidiennes des
acteurs/contributeurs en initiant des formations à leur endroit. La
présente étude n'a pas abordé les aspects
économiques et financiers liées à la réalisation de
ce projet. Par conséquent, il sera nécessaire de les mener afin
de déterminer la capacité des acteurs du tourisme, des
collectivités locales et de toutes les autres entités à
prendre en charge la réalisation et la gestion financière du
réseau d'information économique du tourisme du District de
Yamoussoukro.
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