PREMIERE PARTIE
Politique décentralisée des DSM au
Bénin : l'expérience de Parakou
La première partie de notre document présente
d'une part le cadre institutionnel, législatif et réglementaire
de la gestion décentralisée des déchets solides
ménagers (DSM) dans la municipalité de Parakou (Chapitre I) et
d'autre part le diagnostic interne et externe de la politique de gestion
décentralisée des DSM dans la municipalité de Parakou
(Chapitre II), afin de déterminer les points focaux pouvant servir
d'éléments pour apprécier l'efficacité de la
politique dans la deuxième partie du document.
Cadre juridique et institutionnel de la politique des
DSM à Parakou
CHAPITRE I
Cadre juridique et institutionnel de la politique des
DSM à Parakou
CHAPITRE PREMIER: CADRE
JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA GESTION DECENTRALISEE DES DSM A PARAKOU
Dans ce chapitre, nous nous sommes attelés à
présenter le cadre juridique de la gestion de l'environnement au
Bénin en général et les dispositions réglementaires
et législatives en matière de gestion des DSM dans la
municipalité de Parakou. Il débute par la présentation du
cadre institutionnel de la gestion décentralisée des DSM dans la
municipalité de Parakou (Section I), et finit par la présentation
de la décentralisation et de la responsabilisation en matière de
gestion des DSM à Parakou (Section II).
Section I :
Présentation du cadre institutionnel de l'étude
Notre recherche s'est déroulée dans la commune
de Parakou. Dans cette section, nous allons présenter la
municipalité de Parakou dans le (Paragraphe A), et la
Direction des Services Techniques de la Mairie de Parakou (DST) dans le
(Paragraphe B)
Paragraphe A :
Présentation de la municipalité de Parakou
Limitée au Nord par la commune de N'Dali, au Sud,
à l'Est et à l'Ouest par la commune de Tchaourou, la commune de
Parakou s'étend sur une superficie de 441 km2 dont 53,3%
occupée par l'habitat. Elle est située au centre de la
république du Bénin à 407Km de la capitale
économique Cotonou et représente la capitale régionale du
Nord-Bénin. Avec une altitude moyenne de 350 m, elle est
localisée à 9° 21' de latitude Nord et à 2°36'
de longitude Est. La commune de Parakou est subdivisée en trois (03)
arrondissements. Les figures ci-dessous présentent la situation
géographique (Figure N°1) de la commune ainsi que son
découpage administratif (Figure N°2).
Figure N°1 : Situation de la Commune de
Parakou
Figure N°2 : découpage administratif de la Commune de
Parakou
La commune a une densité moyenne de 340
habitants/Km2. Les trois quart de cette population sont
installés dans la zone véritablement urbanisée. Le reste
se retrouve dans les périphéries. La ville de Parakou a connu un
taux de croissance moyen annuel de 2,1%. Sa population est passée de
103.577 habitants en 1992 à 149.819 habitants en 2002 (RGPH3). La
population féminine (49,89%) est à peu près égale
à celle masculine (52,11%) en 2002. La commune de Parakou est la plus
petite du département de Borgou en terme de superficie et la plus grande
en terme de population et en terme de densité (Tableau n°1).
TABLEAU N°1
Population de la commune de Parakou dans le département du
Borgou
|
Superficie (km2)
|
Population
|
Densité (hab./km2)
|
Borgou
|
25 856
|
724 171
|
28
|
Bembéréké
|
3 348
|
94 580
|
28
|
Kalalé
|
3 586
|
100 026
|
28
|
N'Dali
|
3 748
|
67 379
|
18
|
Nikki
|
3 171
|
99 251
|
31
|
Parakou
|
441
|
149 819
|
340
|
Pèrèrè
|
2 017
|
42 891
|
21
|
Sinendé
|
2 289
|
63 373
|
28
|
Tchaourou
|
7 256
|
106 852
|
15
|
Source : RGPH3, INSAE 2002
La commune de Parakou se situe au carrefour de grands axes
routiers menant vers les pays de l'hinterland. Elle représente la pointe
terminale du réseau ferroviaire de l'Organisation Commune
Bénin-Niger. Elle abrite une diversité de groupes
sociolinguistiques béninois et étrangers, ce qui est le signe de
son cosmopolitisme et de son hospitalité. Les différentes ethnies
sont récapitulées dans le tableau n°2 ci-dessous :
TABLEAU N°2 : Point des
groupes sociolinguistiques de la commune de Parakou
Groupes ethniques
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Bariba et apparentés
|
47 750
|
31,87
|
Fon et apparentés
|
23 910
|
15,96
|
Yoruba et apparentés
|
20 850
|
13,92
|
Dendi et apparentés
|
18 888
|
12,61
|
Gua ou Otamari et apparentés
|
10 133
|
6,76
|
Yoa et Lokpa et apparentés
|
8 869
|
5,92
|
Peulh et apparentés
|
6 523
|
4,35
|
Ethnies étrangères
|
5 069
|
3,38
|
Adja et apparentés
|
3 760
|
2,51
|
Autres ethnies du Bénin
|
2 445
|
1,63
|
Non Déclarée
|
1 622
|
1,08
|
Total
|
149 819
|
99,99
|
Source : INSAE, RGPH3, 2002
L'occupation de l'espace municipal de la troisième
commune à statut particulier du Bénin est très disparate.
D'une densité moyenne de 45 habitants/ha, l'occupation spatiale est de
250 habitants/ha dans le noyau ancien (Yarakinnin, Yéboubéri,
Sinangourou, Kpébié, ladjifarani...) de la ville tandis qu'elle
est inférieure à 30 habitants/ha dans certains quartiers
périphériques.
Les activités économiques regroupent les
secteurs primaires, secondaires et tertiaires. Le secteur primaire constitue la
source principale de revenus de Parakou. Ce dernier comprend aussi bien les
activités agricoles de saison que le maraîchage, l'élevage,
la pêche, la sylviculture et la chasse. Avec une valeur ajoutée de
105 milliards (soit 81% du PLB), ce secteur est le plus important de la zone en
termes de création de richesse absolue. La production agricole reste
dominée par les productions vivrières, les cultures de rente
(notamment le coton) occupant une place limitée.
Le tissu industriel de Parakou est encore embryonnaire. Avec
une valeur ajoutée de 5 milliards de FCFA environ (soit 4% du PLB). Les
activités les plus dominantes sont les BTP et quelques unités de
transformation.
Le secteur tertiaire est prépondérant. On note
une nette prédominance de l'activité commerciale (45% du
secteur). Malgré son développement récent (avec
l'avènement notamment de la téléphonie mobile), ce sous
secteur occupe une place relativement modeste dans l'économie de la
zone. Sa valeur ajoutée représente en effet seulement 18% de la
valeur ajoutée totale du secteur. C'est surtout le transport informel
communément appelé « zémidjan » et les
activités de téléboutique (télé centres,
etc) qui constituent l'ossature de ce secteur.
La richesse de Parakou provient essentiellement des
activités du secteur informel (à plus de 60%) ;
l'agriculture contribue à hauteur 28% à la création de la
richesse de la ville tandis que le secteur moderne ne contribue que de 8%.
|