Paragraphe B : Gestion
durable des déchets DSM dans une perspective socio-économique
Aussi bien l'économie écologique que
l'économie sociale et solidaire de l'environnement considère que
le développement ne peut être soutenable que s'il comporte une
finalité sociale. La gestion des déchets répond à
deux principes de la solidarité prévue dans le rapport de
Brundtland (1987). Une solidarité horizontale à l'égard
des plus fragiles et démunis et une solidarité verticale entre
les différentes générations (Maréchal, 2005). La
solidarité horizontale renvoie à la création d'emplois
durables dans le domaine de la gestion des déchets. En revanche, la
solidarité verticale implique une valorisation des déchets
récupérables qui contribuent à la protection de
l'environnement pour les générations futures. Les
activités suivantes sont alors dotées d'une utilité
sociale: le tri, le contrôle et le nettoyage ; la collecte
séparative des déchets augmente le réemploi de certains
biens ainsi que l'éducation à l'environnement afin de
sensibiliser à la gestion des déchets.
Dans une perspective économique, la gestion des
déchets ne peut être considérée
économiquement durable que si les bénéfices obtenus sont
supérieurs aux coûts. Les coûts de collecte, de transport et
de traitement des déchets doivent être considérés.
Plusieurs travaux se sont penchés sur la question de comment
réduire les déchets au moindre coût. De façon
générale, la gestion des déchets constitue des pressions
nouvelles et une contrainte supplémentaire dans la stratégie de
développement d'une commune ou d'un pays. La notion de contrainte
apparaît à travers les nombreux textes règlementaires
nationaux et internationaux qui appellent les différents acteurs
(entreprises, consommateurs et commune) à assumer leur
responsabilité sociétale. Plusieurs instruments traditionnels de
régulation environnementale sont aujourd'hui utilisés, il s'agit
d'une part d'instruments réglementaires et d'autre part d'instruments
basés sur des incitations économiques (taxes, subventions et
marchés de permis négociables).
Gérer nos déchets, les réduire à
la source, trier pour mieux valoriser, la gestion durable des déchets
est l'affaire de tous. Chaque déchet devrait non seulement être
perçu comme une source de pollution à réduire, mais
également comme une ressource potentielle à exploiter. Les enjeux
sont majeurs au regard d'une limitation future des ressources en
matières premières et en énergie et de l'impact
environnemental et sanitaire de cette gestion.
La gestion intégrée des déchets solides
est une des approches holistiques de la gestion des ressources et de
l'environnement qui émergent du concept de développement durable.
Les systèmes intégrés de gestion des déchets
solides combinent la caractérisation des déchets, la collecte, le
traitement et des méthodes d'élimination dans le but d'assurer
des avantages environnementaux significatifs, l'optimisation de l'ensemble du
processus et l'acceptabilité par la société. Dans la
quête de l'implication et l'engagement des acteurs de la chaîne de
gestion des déchets, cette approche garantit la prise en compte de
toutes les questions locales qui influent sur la gestion des déchets.
Les systèmes intégrés de gestion des DSM mettent en oeuvre
une structure de gestion qui garantit que l'on évite les effets
négatifs de la production de déchets sur l'environnement et, par
conséquent, les problèmes de santé, de pollution et/ou
d'émissions. Les fondements des systèmes intégrés
de gestion des déchets solides sont basés sur les principes de
réduction de la quantité de déchets produite
(réduction à la source), de recyclage et de
réutilisation de ce qui peut avoir de la valeur et
enfin d'élimination des déchets restants.
Figure N°9 : Gestion intégrée
et durable des déchets
Source: Integrated Waste Management in Western Africa
(IWWA), 2011
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