REPUBLIQUE DU BENIN
................
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
.............
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UNIVERSITE DE PARAKOU
.....................
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FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCE
POLITIQUE (FDSP)
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.....................
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Département Science Politique et Relations
Internationales (SPRI)
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MEMOIRE
Pour l'obtention du grade de
Maître Es-Sciences Politiques de la FDSP/UP au
Bénin
Présenté et soutenu publiquement par
Mahugnon Serge DJOHY
le 20 Octobre 2012
|
|
Thème
Décentralisation et environnement au
Bénin: une analyse séquentielle de la politique des
déchets solides ménagers (DSM) dans la municipalité de
Parakou
Directeur de mémoire :
Dr. Emmanuel Messanh AHLINVI
Professeur-Assistant de Science Politique à la
FDSP-UP
JURY
Dr. Emmanuel AHLINVI
|
Professeur de Science Politique à la Faculté de
Droit et de Science Politique de l'Université de Parakou
|
Dr. Thierry GNANHO
|
Professeur de Relations Internationales à la
Faculté de Droit et de Science Politique de l'Université de
Parakou
|
Dr. Jean-Nazaire TAMA
|
Professeur de Droit de l'Homme à la Faculté de
Droit et de Science Politique de l'Université de Parakou
|
« La Faculté
de Droit et de Science Politique (FDSP) de l'Université de Parakou (UP)
n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises
dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur
auteur ».
DEDICACE
A mes chers mère et père,
Sidonie ATOKPON & Lucien DJOHY
« Que ce travail, résultat de la
détermination et du zèle au travail
bien fait que vous avez disséminé en moi,
vous rende honneur et célébrité»
REMERCIEMENTS
J'exprime ma pleine reconnaissance à :
· Dr. Emmanuel Messanh AHLINVI, qui a accepté
superviser ce travail ;
· Dr. Gabriel M. ALLOGNON et Dr. Jean-Nazaire TAMA
respectivement Doyen et Vice-Doyen de la FDSP-UP ;
· tout le corps professoral et le personnel administratif
de la FDSP-UP pour leur sollicitude ;
· ma grand-mère Dansi AHOSSOUHE GLITHO ;
· mon grand frère Georges et son épouse
Nicole SARAH ;
· mon petit frère Gildas L., et mes petites soeurs
Flora Z. F. et Marina S. E. ;
· mon frère Firmin GNONWA, pour avoir
accepté notre hospitalité ;
· ma soeur et amie Faoussatou Omonhoumi TOVIHO ;
· ma soeur et amie Linda Ophélie COMLAN
SESSI ;
· mon frère et ami Théophile Mombinon
ACHADE ;
· monsieur Armel B. AGBOHOUTO et son
épouse ;
· ma tante Laure DJOHY épouse DAKO et mes cousines
Diane, Sonia, Aurore et Géraldine ;
· ma maman Adélaïde BIAO épouse SARA,
pour son aimable attention ;
· monsieur le Maire et tout le personnel de la
municipalité de Parakou, qui ont autorisé que je fasse ma
recherche dans leur institution ;
· monsieur le Chef d'antenne de DCAM Béthesda
Parakou et à son personnel qui m'a donné accès à
leur riche bibliothèque sur le sujet ;
· mon ami Wilfried NOUEMOU, pour sa
disponibilité ;
· ma soeur Georgette AHIHA pour tous les
soutiens ;
· tous mes frères et soeurs de l'Eglise Baptiste
de Wansirou-Parakou ;
· tous mes frères et soeurs du Groupe Biblique
Universitaire de Parakou ;
· enfin, à tous ceux qui de près ou de loin
m'ont aidé dans la réalisation de ce travail, je vous dis
sincèrement merci.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
SIGLES
|
DEFINITIONS
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DCAM
|
Développement Communautaire et Assainissement du
Milieu
|
DDEHU
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Direction Départementale de l'Environnement, de
l'Habitat et de l'Urbanisme
|
DSM
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Déchets Solides Ménagers
|
DST
|
Direction des Services Techniques
|
DUA
|
Direction de l'Urbanisme et de l'Assainissement
|
EES
|
Evaluation Environnementale Stratégique
|
ENDA TM
|
Environnement et Développement du Tiers-Monde
|
FDSP
|
Faculté de Droit et de Sciences Politiques
|
FNE
|
Fonds National pour l'Environnement
|
INSAE
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
|
ISSUE
|
Integrated Support for a Sustainable Urban Environment
|
MEHU
|
Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de
l'Urbanisme
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour la Développement
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
PAGeD
|
Projet d'Appui à la Gestion des Déchets et
à la Décentralisation
|
PAVaD
|
Projet d'Appui à la Valorisation des Déchets et
à la Décentralisation
|
PDM
|
Plan de Développement Municipal
|
PGD
|
Plans de Gestion des Déchets
|
PND
|
Plan National de Développement
|
PNGE
|
Programme National de Gestion de l'Environnement
|
PNUD
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PNUE
|
Programme des Nations Unies pour l'Environnement
|
PROGEL
|
Promotion de la Gouvernance Environnementale Locale
|
SPRI
|
Sciences Politiques et Relations Internationales
|
UP
|
Université de Parakou
|
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAUX
|
Pages
|
Tableau N°1 : Population de la Commune de Parakou
......................
|
12
|
Tableau N°2 : Points des groupes sociolinguistiques
de Parakou..........
|
12
|
Tableau N°3 : Estimation de la quantité des
DSM produits par jour.......
|
19
|
Tableau N°4 : Tableau croisé évolution
de la population et des DSM......
|
19
|
Tableau N°5 : Suivi de la collecte des DSM à
Parakou......................
|
20
|
Tableau N°6 : Matrice SWOT de la politique des DSM
à Parakou.........
|
26
|
Tableau N°7 : Projets inscrits dans le PDM et
résultats attendus............
|
33
|
Tableau N°8 : Orientations stratégiques de la
ville de Parakou.............
|
33
|
Tableau N°9 : Rôle des acteurs dans la mise en
oeuvre du PDM............
|
35
|
LISTE DES FIGURES
FIGURES
|
Pages
|
Figure N°1 : Situation de la Commune de
Parakou...........................
|
10
|
Figure N°2 : Découpage administratif de la
commune de Parakou.........
|
11
|
Figure N°3 : Evolution de la population et de la
quantité de DSM.........
|
20
|
Figure N°4 : Système de gestion des DSM
à Parakou........................
|
21
|
Figure N°5 : Filière de gestion des DSM
à Parakou........................ ..
|
21
|
Figure N°6 : Approche théorique du diagnostic
SWOT......................
|
22
|
Figure N°7 : Cadre théorique de l'analyse
séquentielle......................
|
29
|
Figure N°8 : Diagramme du Développement
Durable ........................
|
42
|
Figure N°9 : Gestion Intégrée et
Durable des Déchets .......................
|
46
|
RESUME
La ville de Parakou se trouve confrontée aux
problèmes de gestion de l'environnement en général et des
déchets municipaux en particulier. L'inefficacité de politique
environnementale locale a des conséquences néfastes sur les
populations et leur patrimoine. Bien que la préoccupation s'exprime au
travers des déclarations d'intention, le problème ne semble pas
trouver une solution durable. La non performance du système mis en
place ; l'insuffisance de suivi et d'évaluation périodique
de la politique ; l'incivisme à outrance ; l'insuffisance de
formation, de sensibilisation et l'impunité sont les facteurs
explicatifs qui rendent inefficacité la politique. Un suivi plus
approfondi des activités de la pré-collecte et de la
collecte ; une gestion rationnelle des conflits ; l'accueil et
l'installation de nouveaux acteurs dans le système ; les visites de
prospection ; la distribution des messages de sensibilisation1(*) ; l'initiation de
microprojet d'hygiène et d'assainissement ; l'amélioration
de la fréquence de prélèvement des ordures ainsi que
l'acquisition d'infrastructures et d'équipements modernes sont non
négociables pour toute politique des déchets à Parakou qui
se veut efficace et durable. L'initiation de crédit assainissement
serait d'une grande utilité. Certes, la valorisation des déchets
jusque là inexistante au niveau de la municipalité et une
approche participative de la politique des déchets
(Ménages-entreprises-Municipalité) pour une gestion consensuelle
sont des stratégies à entreprendre pour une politique de Gestion
Intégrée et Durable des déchets municipaux (GIDD).
Mots clés :
Analyse séquentielle ; Déchets solides
ménagers ; Décentralisation ; Développement
Durable ; Durabilité ; Environnement ;
Efficacité ; Parakou
ABSTRACT
The city of Parakou is generally confronted to the problems of
environment management and particularly to the waste management. The
inefficiency of the decentralized environment politics has harmful consequences
upon the populations and their heritage. Although the preoccupation expresses
itself through the declarations of intention the problem doesn't seem found a
lasting solution. The non performance of the system put in place; the non
periodic follow-up and assessment of the politics; the excessively incivism;
the insufficiency of training, sensitization and the impunity are the
determining factors of the municipal waste politics inefficiency in Parakou.
The accompaniment measures of the municipal waste management system must been
accentuated. We propose to this effect of the actions like the follow-up more
deepened of the pre-collection and the collection activities; the rational
management of the conflicts between the actors; the installation of the new
actors in the system; the prospecting visits; the distribution of the
sensitization messages in the households2(*); the initiation of small project of hygiene and
purification as well as the acquirement of the modern infrastructures
facilities of waste management. The initiation in partnership with the
financial and banking institutions of a credit purification; the definition of
a politics of valorization of the municipal garbage; an participative approach
of the waste management politics (Households-Enterprises-Township) for a
consensual, fairness and lasting management are to consider for a sustainable
development.
Key words: Sequential
analysis; Domestic hard; Decentralization; Sustainable development; Durability;
Environment; Efficiency; Parakou; waste management
SOMMAIRE
INTRODUCTION
.................................................................
|
1
|
PREMIERE PARTIE: Politique décentralisée des DSM
au Bénin : l'expérience de Parakou
......................................................
|
5
|
CHAPITRE I : Cadre juridique et institutionnel de la
politique des DSM à
Parakou...............................................................
|
6
|
Section I : Municipalité de
Parakou....................................
|
6
|
Section II : Décentralisation et
responsabilisation......................
|
12
|
CHAPITRE II : Diagnostic FFOM de la politique des DSM
à Parakou....
|
19
|
Section I : Diagnostic
interne..............................................
|
20
|
Section II : Diagnostic
externe.............................................
|
22
|
DEUXIEME PARTIE: Analyse de l'efficacité de la
politique des DSM à Parakou
...................................................................................................
|
25
|
CHAPITRE I : Approche Séquentielle de la Politique
des DSM à
Parakou..............................................................................
|
26
|
Section I : De la mise sur Agenda à la prise
de décision.................
|
27
|
Section II : Mise en oeuvre et
Evaluation.................................
|
31
|
CHAPITRE II : Approches pour une gestion
intégrée et durable des DSM à Parakou
....................................................................
|
38
|
Section I : Gestion
intégrée des DSM dans une perspective du développement
durable ...........................................................
|
39
|
Section II : Stratégies pour une gestion
intégrée et durable des DSM
|
43
|
CONCLUSION
....................................................................
|
49
|
INTRODUCTION GENERALE
L'Environnement est désormais un enjeu essentiel du
devenir de nos sociétés. Les questions classiques de la politique
sont perturbées par l'irruption de plus en plus forte des questions
environnementales3(*). Une
réelle prise en compte de ses enjeux dans la réévaluation
de nos choix de société s'impose. Le développement durable
implique un développement qui soit à la fois
vivable4(*), viable5(*) et équitable6(*), s'appuyant en cela sur ce qu'on
appelle souvent les trois piliers du développement durable :
l'économie, le social et l'environnement.
En effet, l'évolution de la perception
générale de l'environnement oblige à reposer les termes du
débat public sur cette question. Il semble qu'aucun domaine
n'échappe aux interrogations que la question environnementale pose. Les
secteurs économiques, sociaux mais aussi politiques tiennent un discours
novateur dans la prise en compte et le traitement réel des
problèmes environnementaux dans le souci de la protection de
l'environnement et la restauration de la qualité de l'environnement.
Selon la Conférence des Nations Unies de Stockholm, l'environnement est défini comme
« l'ensemble des conditions sociales et des ressources
matérielles disponibles dans un milieu à un moment donné,
et qui servent à satisfaire les besoins de
l'homme »7(*). La politique environnementale est alors l'ensemble
des décisions et actions mises en oeuvre par les pouvoirs publics afin
de garantir l'intégrité des écosystèmes, des
ressources naturelles et du cadre de vie des populations et de favoriser un
réel développement durable8(*). Or, la mauvaise gestion des DSM quant à elle
accroit les risques de pathologie que provoquent les déchets.
L'OMS9(*) estime que dans le
tiers-monde, plus de 80% des maladies sont liées à un cadre de
vie malsain. La mauvaise gestion des DSM a donc des effets néfastes sur
l'environnement, la santé et l'économie. Parler de
développement durable revient alors à prendre en compte la donne
environnementale dans la construction de la société. C'est la
raison fondamentale pour laquelle la politique s'intéresse à
l'environnement. Car sa protection nécessite une intervention publique.
Mais Bien qu'il soit placé en bonne place au nombre des priorités
des Etats, il n'a pas toujours bénéficié du respect et de
la protection nécessaire à sa conservation.
Déjà dans les années 1970 a vu le jour le
concept de l'écologie politique qui est une approche culturelle
appliquée de l'
écologie pour l'
espèce humaine,
espèce qui a recours à la
politique pour assurer son
avenir et celui de sa descendance. Elle constitue également un
mouvement social
pour transformer la
société,
dans un sens plus adapté à une vision écologique (globale,
intégrant les
générations
ultérieures) du
réel face aux
réalités.
Plus qu'une
politique, on peut la
considérer comme une
éthique
comportementale, aspirant à une plus grande harmonie,
autonomie,
solidarité
et
responsabilité.
En tant qu'élément déterminant de la politique sociale,
l'écologie politique prend en compte les conséquences des actions
humaines dans l'habitat et de nos actes sur notre milieu, non seulement
écologique, mais aussi humain, social et
sociétal avec
en particulier l'impact négatif sur la
santé physique,
celle des autres, et sur celles des
générations
futures. Pour tout Etat, l'aspiration au bien-être de la nation et
des nationaux n'est pas seulement utile. Elle est nécessaire et doit se
concrétiser sur l'espace territorial relevant de sa souveraineté,
notamment par le choix de règles protectrices de cet espace territorial
appelé environnement. La défense de l'environnement a pris une
part croissante dans le débat politique à la fin des
années 1970.
Les premiers ministères de l'environnement voient le jour, avec la
création en 1970 de l'
Environmental
Protection Agency10(*)
aux États-Unis, suivi en janvier 1971 par la France et en mai
de la même année par l'
Australie. Petit à
petit, l'ensemble des pays développés et en développement
vont se doter d'un tel ministère, avec plus ou moins d'importance.
L'environnement est véritablement devenu un enjeu politique fort.
En réalité, le développement
économique et l'urbanisation ont généralement pour
corollaire une augmentation de la consommation et de la production des
déchets par habitant11(*). Les sous-produits de l'activité humaine
deviennent donc un problème grandissant au fur et à mesure que la
population augmente. La gestion des déchets municipaux est devenue une
préoccupation fondamentale des agendas politiques et scientifiques au
cours de ces dernières années compte tenu des impératifs
de développement. En conséquence, une politique des DSM vise
à promouvoir la santé et le bien-être de toute la
population urbaine d'une part et protéger l'avenir de l'environnement
urbain d'autre part. La protection de l'environnement et la promotion de la
qualité de la vie sont des devoirs pour la communauté et pour
chaque personne physique et morale. Ainsi, c'est dans la norme fondamentale
elle-même que la préoccupation pour l'équilibre
environnemental, gage de développement, trouve son ancrage.
Au Bénin, le droit à un environnement sain est
déjà un droit constitutionnel. La loi N°90-032 du 11
décembre 1990 portant constitution de la république du
Bénin stipule en son article : « Toute personne a
droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et à le
devoir de le défendre. L'Etat veille à la protection de
l'environnement »12(*). Par ces dispositions, la constitution
détermine et fixe l'option marquée par l'Etat en faveur de
l'orientation écologique culminant dans le binôme
« politique environnementale » et
« développement durable ».
L'effectivité d'une telle orientation stratégique s'est
réalisée par la création en 1991 d'un Ministère de
l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme (MEHU) qui a la
responsabilité d'élaborer et de mettre en oeuvre la politique
environnementale de l'Etat Béninois.
La loi N°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation
des communes en République du Bénin dans un souci de
démocratisation et de responsabilisation du peuple à
élaborer et exécuter sa propre politique locale sous le
contrôle de l'autorité de tutelle, a transféré aux
collectivités territoriales la compétence en matière
environnementale. L'article 93 de cette dernière dispose :
« La commune a la charge de la collecte et du traitement des
déchets solides autres que les déchets
industriels »13(*).
La commune de Parakou, troisième ville à statut
particulier du Bénin, éprouve, de réelles
difficultés dans le domaine de la gestion des DSM14(*). Elle est un excellent exemple
en ce qui concerne la mauvaise gestion des DSM. Or cela fait maintenant neuf
(09) ans que la décentralisation est en marche au Bénin et que le
législateur a responsabilisé les communes comme étant le
premier responsable de la gestion des déchets municipaux. Le
décret n°2003-332 du 27 août 2003 portant gestion des
déchets solides en République du Bénin définit le
cadre juridique de la gestion décentralisée des DSM. Il dispose
en son article 48 : « Le conseil communal ou municipal fixe,
par règlement et en conformité avec le présent
décret, les mesures adéquates pour la gestion des déchets
ménagers ainsi que les modalités d'exercice du droit de
l'enlèvement »15(*).
En application aux dispositions législatives et
réglementaires suscitées, la mairie de Parakou, s'est
engagé depuis 2008 dans un processus d'amélioration du cadre de
vie des populations. Dans ce cadre, elle travaille avec l'ONG
DCAM/BETHESDA16(*) qui
l'appui à mettre en place un système cohérent de gestion
des DSM au niveau de la municipalité. D'importants efforts ont
été fournis à cet effet, et les résultats obtenus
pendant les trois dernières années traduisent des
évolutions importantes dans les domaines de la précollecte et de
la collecte17(*). Mais
malgré les efforts consentis, la situation semble ne pas
s'améliorer dans la ville de Parakou. Le point en matière
d'assainissement et de l'hygiène à Parakou laisse entrevoir une
intervention urgente en faveur de toute la municipalité. La situation
est très préoccupante car dans presque tous les coins des
quartiers, on y dénombre des dépotoirs sauvages sans oublier les
tas d'ordures qui jonchent les abords des voies. Il est alors important de
faire une évaluation de la politique élaborée et mise en
oeuvre par la municipalité.
C'est dans ce cadre que s'inscrit notre recherche sur
« décentralisation et environnement au Bénin :
une analyse séquentielle de la politique de gestion des déchets
solides ménages (DSM) dans la municipalité de
Parakou ». Les principales questions de notre étude
peuvent être libellées comme suit : Quel est le contexte
particulier de la décentralisation et de l'action publique locale en
matière environnementale à Parakou? Quels sont les contraintes
liées à la gestion des DSM à Parakou? Comment caractériser les dynamiques
associatives, politiques et organisationnelles des acteurs locaux en
réponse aux défis de la salubrité à Parakou? Quelle
appréhension peut-on faire de la politique décentralisée
actuelle des DSM à Parakou?
L'objectif général de notre étude est
d'analyser la politique des DSM dans la municipalité de Parakou. De façon spécifique, il s'agira
d'analyser le cadre institutionnel et juridique de la politique des DSM
à Parakou ; d'identifier les risques auxquels les populations et la
municipalité sont exposés ; d'évaluer l'organisation
et le fonctionnement du système de gestion des DSM à
Parakou ; et enfin analyser l'efficacité de la politique des DSM
dans la municipalité de Parakou.
Les hypothèses de recherche
sont les suivantes : la politique des DSM à Parakou est
encadrée par des textes nationaux et locaux ; la production et les
contraintes liées à la gestion des DSM limitent
singulièrement la pertinence de l'action publique et exposent les
populations et la municipalité de Parakou à des risques
environnementaux, sociaux et économiques ; L'organisation et le
fonctionnement de la gestion des DSM dans la ville de Parakou posent le
problème de l'harmonisation des actions et la pérennisation des
interventions et qu'une politique territoriale intégrée et
durable des DSM dans la ville de Parakou est nécessaire pour aboutir
à un réel développement local.
Le choix de la méthode à suivre lors d'une
recherche dépend étroitement de la nature des
phénomènes à étudier (Danne et al. 1992).
Puisse que nous travaillons sur les politiques publiques et les
modalités de l'intervention publique, nous avons jugé opportun
d'adopter une démarche méthodologique centrée sur
l'analyse séquentielle. En effet, la mise en oeuvre concrète
d'une politique publique est affectée par un certain nombre de
données notamment la délimitation exacte des problèmes
à prendre en charge, les ressources disponibles en potentiel humain,
matériel et financier, les scénarios de solutions convenables,
les opportunités offertes par la conjoncture quant au moment de
l'intervention18(*). Des
deux schémas classiques d'analyse des politiques publiques que sont
l'analyse séquentielle et l'analyse stratégique, nous avons
opté dans le cadre de cette étude pour l'analyse
séquentielle pour différentes raisons. Primo, l'approche
séquentielle vise à offrir un découpage idéal
typique du processus d'élaboration et de mise en oeuvre19(*). Elle permet de clarifier la
vision d'ensemble des multiples opérations rattachables au processus.
Elle tient compte des différentes séquences de l'action publique
à savoir l'identification et la délimitation du problème,
l'étude et choix des solutions concevables, la mise en oeuvre des
décisions prises, l'évaluation et la clôture du
programme20(*).
Contrairement à l'analyse stratégique qui s'intéresse aux
acteurs, se demandant quelle est la marge de calcul et de choix dont disposent
les autorités publiques désireuses d'impulser un processus
d'intervention21(*),
l'approche séquentielle pose un problème de posture
théorique de l'analyse des politiques publiques. L'objet des politiques
étant la résolution des problèmes22(*), cette dernière est
caractérisée par son orientation Problem solving. Notre
étude se veut un cadre d'analyse de l'efficacité de la politique
élaborée et mise en oeuvre pour résoudre la
problématique de l'insalubrité à Parakou. Dans cette
optique, nous trouvons l'approche séquentielle plus pratique et plus
appropriée. D'ailleurs, elle nous propose un cadre d'analyse simple de
l'action publique qui introduit un minimum d'ordre dans la complexité
des actions et décisions qui constituent la politique des DSM à
Parakou.
En ce sens, l'examen de la politique des DSM à Parakou
fait apparaître une certaine mitigation au niveau des résultats,
laissant subsister une politique préjudiciable au développement
durable23(*). Aussi
importe-t-il de lui impulser une dynamique nouvelle. La présente
étude, sans se donner la prétention d'examiner à la
perfection le sujet, se propose, après avoir fait l'état des
lieux sur la gestion des DSM à Parakou (Première
Partie), d'analyser au sens de l'approche séquentielle
l'efficacité de la politique des DSM à Parakou afin d'esquisser
les éléments pour une politique environnementale
génératrice d'un développement durable
(Deuxième Partie).
La première partie de notre document présente
d'une part le cadre institutionnel, législatif et réglementaire
de la gestion décentralisée des déchets solides
ménagers (DSM) dans la municipalité de Parakou (Chapitre I) et
d'autre part le diagnostic interne et externe de la politique de gestion
décentralisée des DSM dans la municipalité de Parakou
(Chapitre II), afin de déterminer les points focaux pouvant servir
d'éléments pour apprécier l'efficacité de la
politique dans la deuxième partie du document.
PREMIERE PARTIE
Politique décentralisée des DSM au
Bénin : l'expérience de Parakou
La première partie de notre document présente
d'une part le cadre institutionnel, législatif et réglementaire
de la gestion décentralisée des déchets solides
ménagers (DSM) dans la municipalité de Parakou (Chapitre I) et
d'autre part le diagnostic interne et externe de la politique de gestion
décentralisée des DSM dans la municipalité de Parakou
(Chapitre II), afin de déterminer les points focaux pouvant servir
d'éléments pour apprécier l'efficacité de la
politique dans la deuxième partie du document.
Cadre juridique et institutionnel de la politique des
DSM à Parakou
CHAPITRE I
Cadre juridique et institutionnel de la politique des
DSM à Parakou
CHAPITRE PREMIER: CADRE
JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA GESTION DECENTRALISEE DES DSM A PARAKOU
Dans ce chapitre, nous nous sommes attelés à
présenter le cadre juridique de la gestion de l'environnement au
Bénin en général et les dispositions réglementaires
et législatives en matière de gestion des DSM dans la
municipalité de Parakou. Il débute par la présentation du
cadre institutionnel de la gestion décentralisée des DSM dans la
municipalité de Parakou (Section I), et finit par la présentation
de la décentralisation et de la responsabilisation en matière de
gestion des DSM à Parakou (Section II).
Section I :
Présentation du cadre institutionnel de l'étude
Notre recherche s'est déroulée dans la commune
de Parakou. Dans cette section, nous allons présenter la
municipalité de Parakou dans le (Paragraphe A), et la
Direction des Services Techniques de la Mairie de Parakou (DST) dans le
(Paragraphe B)
Paragraphe A :
Présentation de la municipalité de Parakou
Limitée au Nord par la commune de N'Dali, au Sud,
à l'Est et à l'Ouest par la commune de Tchaourou, la commune de
Parakou s'étend sur une superficie de 441 km2 dont 53,3%
occupée par l'habitat. Elle est située au centre de la
république du Bénin à 407Km de la capitale
économique Cotonou et représente la capitale régionale du
Nord-Bénin. Avec une altitude moyenne de 350 m, elle est
localisée à 9° 21' de latitude Nord et à 2°36'
de longitude Est. La commune de Parakou est subdivisée en trois (03)
arrondissements. Les figures ci-dessous présentent la situation
géographique (Figure N°1) de la commune ainsi que son
découpage administratif (Figure N°2).
Figure N°1 : Situation de la Commune de
Parakou
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets3.png)
Figure N°2 : découpage administratif de la Commune de
Parakou
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets4.png)
La commune a une densité moyenne de 340
habitants/Km2. Les trois quart de cette population sont
installés dans la zone véritablement urbanisée. Le reste
se retrouve dans les périphéries. La ville de Parakou a connu un
taux de croissance moyen annuel de 2,1%. Sa population est passée de
103.577 habitants en 1992 à 149.819 habitants en 2002 (RGPH3). La
population féminine (49,89%) est à peu près égale
à celle masculine (52,11%) en 2002. La commune de Parakou est la plus
petite du département de Borgou en terme de superficie et la plus grande
en terme de population et en terme de densité (Tableau n°1).
TABLEAU N°1
Population de la commune de Parakou dans le département du
Borgou
|
Superficie (km2)
|
Population
|
Densité (hab./km2)
|
Borgou
|
25 856
|
724 171
|
28
|
Bembéréké
|
3 348
|
94 580
|
28
|
Kalalé
|
3 586
|
100 026
|
28
|
N'Dali
|
3 748
|
67 379
|
18
|
Nikki
|
3 171
|
99 251
|
31
|
Parakou
|
441
|
149 819
|
340
|
Pèrèrè
|
2 017
|
42 891
|
21
|
Sinendé
|
2 289
|
63 373
|
28
|
Tchaourou
|
7 256
|
106 852
|
15
|
Source : RGPH3, INSAE 2002
La commune de Parakou se situe au carrefour de grands axes
routiers menant vers les pays de l'hinterland. Elle représente la pointe
terminale du réseau ferroviaire de l'Organisation Commune
Bénin-Niger. Elle abrite une diversité de groupes
sociolinguistiques béninois et étrangers, ce qui est le signe de
son cosmopolitisme et de son hospitalité. Les différentes ethnies
sont récapitulées dans le tableau n°2 ci-dessous :
TABLEAU N°2 : Point des
groupes sociolinguistiques de la commune de Parakou
Groupes ethniques
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Bariba et apparentés
|
47 750
|
31,87
|
Fon et apparentés
|
23 910
|
15,96
|
Yoruba et apparentés
|
20 850
|
13,92
|
Dendi et apparentés
|
18 888
|
12,61
|
Gua ou Otamari et apparentés
|
10 133
|
6,76
|
Yoa et Lokpa et apparentés
|
8 869
|
5,92
|
Peulh et apparentés
|
6 523
|
4,35
|
Ethnies étrangères
|
5 069
|
3,38
|
Adja et apparentés
|
3 760
|
2,51
|
Autres ethnies du Bénin
|
2 445
|
1,63
|
Non Déclarée
|
1 622
|
1,08
|
Total
|
149 819
|
99,99
|
Source : INSAE, RGPH3, 2002
L'occupation de l'espace municipal de la troisième
commune à statut particulier du Bénin est très disparate.
D'une densité moyenne de 45 habitants/ha, l'occupation spatiale est de
250 habitants/ha dans le noyau ancien (Yarakinnin, Yéboubéri,
Sinangourou, Kpébié, ladjifarani...) de la ville tandis qu'elle
est inférieure à 30 habitants/ha dans certains quartiers
périphériques.
Les activités économiques regroupent les
secteurs primaires, secondaires et tertiaires. Le secteur primaire constitue la
source principale de revenus de Parakou. Ce dernier comprend aussi bien les
activités agricoles de saison que le maraîchage, l'élevage,
la pêche, la sylviculture et la chasse. Avec une valeur ajoutée de
105 milliards (soit 81% du PLB), ce secteur est le plus important de la zone en
termes de création de richesse absolue. La production agricole reste
dominée par les productions vivrières, les cultures de rente
(notamment le coton) occupant une place limitée.
Le tissu industriel de Parakou est encore embryonnaire. Avec
une valeur ajoutée de 5 milliards de FCFA environ (soit 4% du PLB). Les
activités les plus dominantes sont les BTP et quelques unités de
transformation.
Le secteur tertiaire est prépondérant. On note
une nette prédominance de l'activité commerciale (45% du
secteur). Malgré son développement récent (avec
l'avènement notamment de la téléphonie mobile), ce sous
secteur occupe une place relativement modeste dans l'économie de la
zone. Sa valeur ajoutée représente en effet seulement 18% de la
valeur ajoutée totale du secteur. C'est surtout le transport informel
communément appelé « zémidjan » et les
activités de téléboutique (télé centres,
etc) qui constituent l'ossature de ce secteur.
La richesse de Parakou provient essentiellement des
activités du secteur informel (à plus de 60%) ;
l'agriculture contribue à hauteur 28% à la création de la
richesse de la ville tandis que le secteur moderne ne contribue que de 8%.
Paragraphe B :
Présentation de la Direction des Services Techniques (DST)
Les services municipaux de la municipalité de Parakou
comprennent le Cabinet du Maire, le Secrétariat Général et
les Directions Techniques. Conformément aux dispositions de la
délibération du Conseil Municipal N°50/007/M/SG/SAAE du 26
avril 2004, portant adoption de l'organigramme général de la
Mairie de Parakou, la Direction des Services Techniques (DST), la Direction des
Affaires Financières (DAF), la Direction de la Prospective et du
Développement Local (DPDL) et la Direction des Ressources Humaines et
des Services à la Population (DRHSP). Les dispositions du chapitre VI de
la délibération suscitée fixe l'organisation, les
attributions et le fonctionnement des Services et Bureaux de la Direction des
Services Techniques (DST).
Pour accomplir sa mission, la DST dispose d'un
Secrétariat ; d'un Service de la Voirie et des Ouvrages
Hydrauliques ; d'un Service de l'Eclairage Public, de la Signalisation et
des Transports ; d'un Service de l'Aménagement Urbain et de
l'Urbanisme Opérationnel ; d'un Service des Bâtiments Publics
et des Interventions et d'une Régie des Services Techniques.
Le Service de la Voirie et des Ouvrages Hydrauliques est
chargé de la mise en oeuvre de la politique communale de construction et
d'entretien du patrimoine des voiries et des ouvrages de ruissellement pluvial.
Il comprend trois (03) Bureaux à savoir : le Bureau des
Infrastructures de voirie et des ouvrages hydrauliques ; le Bureau de la
propreté urbaine, de l'hygiène publique et de la protection de
l'environnement et le Bureau des pompes funèbres et des
cimetières.
Le Bureau de la propreté urbaine, de l'hygiène
publique et de la protection de l'environnement est chargé d'assurer
l'entretien et l'enlèvement des déchets urbains ; d'assurer
le traitement et la valorisation des déchets ; d'assurer la lutte
contre l'insalubrité et les pollutions ; d'assurer le nettoiement
(balayage) des voies et du domaine public ; d'assurer le nettoiement des
mobiliers urbains et des monuments ; d'assurer l'enlèvement des
déchets encombrants (pneus usés, épaves des
voitures...) ; d'assurer le curage des caniveaux, égouts et
dalots ; de faire des suggestions au sujet de l'installation des
industries polluantes ou produisant toutes autres nuisances ; de
contrôler la qualité de la viande dans les lieux de vente ;
de contrôler l'hygiène alimentaire dans les bars, buvettes,
restaurants, hôtels, kiosques et marchée avec la DANA ;
d'inspecter les établissements en vue de la délivrance des
certificats de salubrité et enfin d'organiser la formation des
partenaires du secteur de l'alimentation en hygiène et en
salubrité.
La politique des DSM que nous analysons dans le cadre du
présent travail est élaborée par le Maire et le conseil
municipal et mise en oeuvre par le Bureau de la propreté urbaine, de
l'hygiène publique et de la protection de l'environnement, du Service de
la Voirie et des Ouvrages Hydrauliques de la DST de la municipalité de
Parakou.
Section II :
Décentralisation et responsabilisation
L'Etat centrale élaborait et exécutait dans les
communes sa politique environnementale nationale. Mais avec l'avènement
de la décentralisation au Bénin en 2003, l'on n'a assisté
aux transferts de certaines compétences aux collectivités
locales. Ainsi, les communes sont appelées à mettre en oeuvre un
plan de gestion de l'environnement dans leur territoire. Nous allons ici
présentés la décentralisation (Paragraphe A) avant de
mettre l'accent sur la responsabilisation des communes (Paragraphe B) dans la
gestion locale de l'environnement en général et plus
spécifiquement dans la gestion des déchets municipaux.
Paragraphe A :
Décentralisation
Au Bénin, l'environnement est déjà un
droit constitutionnel. Les dispositions des articles 27, 28, 29 et 98 de la
constitution béninoise du 11 décembre 1990 donne les orientations
nécessaires et définit le cadre général de la
politique environnementale du Bénin. Au niveau des communautés de
base (les communes), le gouvernement béninois a mis en place la
réforme de l'administration territoriale, dans laquelle un rôle
accru est accordé aux collectivités territoriales locales,
particulièrement en matière de politique d'hygiène et
d'assainissement de base. L'arsenal juridique qui sert de base juridique
à la gestion de l'environnement dans les communes du Bénin repose
fondamentalement sur la loi 98-030- du 12 février 1999 portant Loi cadre
sur l'environnement en République du Bénin et la loi 87-015 du 21
Septembre 1987 portant code de l'hygiène publique en République
du Bénin.
La décentralisation est devenue effective au
Bénin depuis l'élection et l'installation des conseils communaux
et municipaux en décembre 2002 et janvier-février 2003. Les
principales compétences des collectivités
décentralisées ainsi créées sont axées sur
l'administration et le développement de leur territoire selon les
dispositions de la loi 97-029 portant organisation des communes en
République du Bénin.
La protection de l'environnement relève de la
responsabilité aussi bien de l'Etat que des citoyens en même
temps qu'elle implique la participation de chaque individu vivant sur un
territoire national donné. Au Bénin, c'est d'abord la loi n°
87-015 du 21 septembre 1987 portant code d'hygiène publique qui
a constitué pendant longtemps la principale base juridique de la gestion
des déchets. Cependant, la mise en oeuvre des dispositions du code
d'hygiène publique a souffert pendant dix années de l'absence de
son décret d'application qui n'est intervenu que le 18 décembre
1997 sous le numéro 97-616. De plus, le code d'hygiène
paraît aujourd'hui en déphasage avec les réalités
actuelles face aux nombreuses évolutions intervenues ces
dernières années dans le domaine de l'environnement.
La loi-cadre sur l'environnement au Bénin traite des
déchets dans ses articles 65 à 73. Elle prévoit que les
déchets doivent faire l'objet d'un traitement adéquat, afin
d'éliminer ou de réduire à un niveau requis leurs effets
sur la santé humaine, les ressources naturelles, et la qualité de
l'environnement en général. Certains textes réglementaires
viennent compléter les lois précédemment citées.
C'est par le décret n° 2003-332 du 27 août 2003 portant
gestion des déchets solides en République du Bénin
pris par l'exécutif, en application de la loi-cadre, que le Bénin
a traité de la question des déchets solides. D'emblée,
l'article 1er de ce décret affirme son objectif qui est de
préserver l'environnement et la santé de l'homme de
toute influence dommageable causée par les déchets. Il vise
essentiellement à prévenir ou réduire la production
des déchets et leur nocivité ; à promouvoir la
valorisation des déchets notamment par recyclage,
récupération, utilisation comme source d'énergie ;
à organiser l'élimination des déchets ; à
limiter, surveiller et contrôler le transfert des déchets ;
à assurer la remise en état des sites.
Le décret n° 2003-332 du 27 août
2003 contient des dispositions répressives qui citent de
façon non limitative les faits constitutifs d'infraction et renvoient en
ce qui concerne les sanctions aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur en République du Bénin. Le
chapitre II de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation
des communes au Bénin, dispose des compétences en
matière d'environnement, d'hygiène et de salubrité et
responsabilise les communes dans l'élaboration et la mise en oeuvre
d'une politique locale d'hygiène et d'assainissement. De fait, les
déchets sont devenus la responsabilité de la municipalité.
La gestion des déchets municipaux est désormais partagée
entre les producteurs des déchets (ménages, commerce, usine etc.)
et la mairie (conseil communal et administration communale).
Paragraphe B :
Responsabilisation
La gouvernance environnementale locale se justifie au
Bénin depuis janvier 2003, date à laquelle la
décentralisation est devenue une réalité au Bénin.
La loi N°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des Communes en
République du Bénin confère aux communes des
compétences qui relèvent, entre autres, du développement
local, de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, des
infrastructures, de l'environnement, de l'hygiène et de la
salubrité. Elle dispose en son article 93 que « La commune
a la charge de la fourniture et de la distribution d'eau potable ; de la
collecte et du traitement des déchets solides autres que les
déchets industriels ; de la collecte et du traitement des
déchets liquides ; du réseau public d'évacuation des eaux
usées ; du réseau d'évacuation des eaux pluviales ; des
ouvrages d'aménagement des bas-fonds et de protection contre les
inondations ; de la délimitation des zones interdites à
l'urbanisation dans les périmètres réputés
dangereux pour des raisons naturelles ou industrielles ; de la création,
de l'entretien et de la gestion des cimetières et des services
funéraires.». Dans ce cadre, la politique des DSM est devenue
celle des collectivités territoriales.
La gouvernance environnementale locale est celle là
où les communautés, les autorités communales ou locales et
l'Etat s'unissent pour planifier et gérer leur milieu. Notons que cette
forme de gouvernance est fondamentale aujourd'hui et doit intéresser
tous les acteurs institutionnels ou non, soucieux du développement
durable de leur localité. En effet, sur le plan environnemental, les
Communes du Bénin sont légalement responsables depuis le
début de l'ère de la décentralisation. Dans le but
d'assumer pleinement cette responsabilité et d'assurer un environnement
humain durable à sa population, la municipalité de Parakou a
dû recourir à l'expertise de DCAM Béthesda ONG. Alors qu'en
2008, il n'y avait aucun système organisé de gestion des DSM
à Parakou, les ménages pratiquant leur mode rudimentaire
d'évacuation des déchets (dépotoirs
sauvages, brulage à l'air libre, etc.). Mais l'évolution
croissante de la quantité de DSM produits par jour
à Parakou (Tableau N°3), a fait prendre conscience aux
autorités municipales de l'ampleur de la question et des risques
environnementaux, sanitaires et socio-économiques que court la
municipalité si rien n'est fait.
Tableau N°3 : Estimation de la
quantité des DSM produits par jour et par Arrondissement à
Parakou
Arrondissement
|
Populations (habitants)
|
2002
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
A1
|
66994
|
83604
|
86742
|
89999
|
93377
|
96883
|
30t
|
38t
|
39t
|
41t
|
43t
|
44t
|
A2
|
45765
|
57114
|
59259
|
61486
|
63796
|
66193
|
21t
|
26t
|
27t
|
28t
|
29t
|
30t
|
A3
|
37060
|
46250
|
47987
|
49791
|
51662
|
53604
|
17t
|
22t
|
22t
|
23t
|
24t
|
24t
|
TOTAL
|
149819
|
186968
|
190106
|
201276
|
208835
|
216680
|
68t
|
86t
|
87t
|
92t
|
96t
|
99t
|
Source : données RGPH, 2002 actualisées
au taux intercensitaire 3,76 et quantité journalière de
déchets 0,44Kg, données actualisées, DCAM PrAPE,
2000.
Tableau N°4 : Tableau croisé
évolution de la population et quantité de DSM produits à
Parakou
Année
|
2002
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Population
|
149819
|
186968
|
190106
|
201276
|
208835
|
216680
|
quantité de DSM
|
68t
|
86t
|
87t
|
92t
|
96t
|
99t
|
Source : DJOHY S., 2012
Les précédents tableaux (et la figure
ci-dessous) révèlent une évolution simultanée de la
population de Parakou et de la quantité de DSM produite par jour au
niveau de la municipalité. Mais lorsqu'on confronte la quantité
de DSM collectée annuellement au niveau de la municipalité
(Tableau n°5), on s'en rend compte que le système actuel n'est pas
performant. Bref, la politique actuelle est inefficace.
Figure N°3 : Evolution simultanée de
la population de Parakou et de la quantité de DSM produite (forte
corrélation)
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets5.png)
Source : DJOHY S., 2012
Le graphe ci-dessous confirme cette évolution
simultanée de la population et de la quantité de DSM produite
à Parakou, ce qui suscite un intérêt particulier à
la filière.
Tableau N°5 : Suivi de la collecte des
ordures à Parakou
ANNEE
MOIS
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
PR
|
DS
|
PR
|
DS
|
PR
|
DS
|
PR
|
DS
|
JANVIER
|
-
|
420
|
|
2096
|
1396
|
462
|
759
|
1089
|
FEVRIER
|
-
|
1070
|
|
574
|
1841
|
399
|
1496
|
2251
|
MARS
|
-
|
2379
|
|
476
|
1870
|
380
|
1485
|
792
|
AVRIL
|
-
|
61
|
420
|
420
|
1785
|
330
|
|
|
MAI
|
-
|
152
|
368
|
1540
|
1655
|
264
|
|
|
JUIN
|
-
|
273
|
482
|
647
|
1105
|
660
|
|
|
JUILLET
|
-
|
280
|
764
|
425
|
1411
|
|
|
|
AOUT
|
-
|
183
|
1447
|
133
|
2178
|
|
|
|
SEPTEMBRE
|
-
|
1372
|
1671
|
|
2079
|
|
|
|
OCTOBRE
|
-
|
458
|
1190
|
420
|
1015
|
|
|
|
NOVEMBRE
|
-
|
632
|
1023
|
|
1848
|
180
|
|
|
DECEMBRE
|
-
|
646
|
1320
|
310
|
|
|
|
|
VOLUME ANNUEL
|
-
|
7926
|
8685
|
7041
|
18183
|
2675
|
2255
|
3340
|
PR = Point de Regroupement ; DS =
Dépotoirs Sauvages ; les quantités de DSM collectées,
exprimées en m3
Source : DCAM Bethesda Parakou,
2012
Les précédents tableaux et figures
révèlent une évolution simultanée de la population
de Parakou et de la quantité de DSM produite par jour au niveau de la
municipalité. Mais lorsqu'on confronte la quantité de DSM
collectée annuellement au niveau de la municipalité (Tableau
n°5), on s'en rend compte que le système actuel n'est pas
performant. Bref, la politique actuelle est inefficace.
MENAGES
DECHARGES INTERMEDIAIRES
DECHARGEFINALE
Les ONG de Précollecte vont
prélever les déchets solides ménagers dans les
ménages aux frais des ménages et les acheminer vers les
décharges intermédiaires au moyen des charrettes.
La Mairie recrute des
Entreprises de collecte pour collecter les ordures
déposées par les charretiers pour les acheminer vers la
décharge finale située à 15Km de la ville.
Une fois que les déchets sont déposés sur
la décharge finale, ils sont traités, recyclés ou parfois
revaloriser en vue d'une nouvelle utilisation. (Cette phase du système
n'est pas encore pleinement fonctionnelle à Parakou)
Source : DJOHY S., 2012
Figure N°4 : Système de gestion des
DSM
Figure N°5 : Filière de gestion des
DSM
Récupération de certains types de DSM pour leur
commercialisation (bidon, bouteilles, plastiques, etc.). Ces déchets
récupérés sont introduits dans le circuit de production ou
de consommation.
Production des DSM par les ménages
Point de Regroupement/ Sites de transit des
DSM
Enfouissement des DSM dans un CET sous le contrôle de la
mairie
Tri et valorisation
Source : Djohy, S., 2012
Sur la base d'un contrat avec les GIE, les DSM sont
pré-collectés à l'aide des charrettes à traction
humaines et sont envoyés vers les points de regroupement
La collecte des DSM revient à la mairie et se fait
à l'aide de camion du point de regroupement vers la décharge
finale
CHAPITRE II
Diagnostic FFOM de la politique des DSM à
Parakou
CHAPITRE II: DIAGNOSTIC
FFOM DE LA POLITIQUE DES DSM (SWOT en anglais)
L'étude du cadre institutionnel et juridique de la
politique des DSM à Parakou nous ont permis se situer les
responsabilités des différents acteurs qui interviennent dans la
filière. Ce chapitre se propose alors de faire l'état des lieux
par une étude diagnostique de la politique mise en oeuvre par la
municipalité de Parakou en matière de gestion
décentralisée des DSM depuis l'avènement de la
décentralisation qui a transféré à la
municipalité les compétences pour élaborer et mettre en
exécution sa propre politique d'hygiène, d'assainissement et de
protection de l'environnement. Pour réussir ce diagnostic, nous avons
faire appel à un outil performant de diagnostic : l'approche SWOT
(Figure N°6).
Figure N°6 : APPROCHE THEORIQUE DU
DIAGNOSTIC SWOT
|
L'approche SWOT est un outil
très apprécié des analystes car il répond
à un double usage :
§ L'analyse Interne de la politique: son micro
environnement
§ L'analyse Externe de la politique : son macro
environnement
|
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/SWOT
|
|
L'outil SWOT nous aide ici à analyser, à
diagnostiquer et à décrire l'état des lieux, la
dynamique opérationnelle et les effets de la politique des DSM à
Parakou.
Au vu de ce qui précède, le chapitre fait le
diagnostic interne (Section I) en relevant les forces et faiblesses de la
politique dans un premier temps, et le diagnostic externe (Section II) en
relevant les opportunités et les menaces à la politique dans un
second temps.
Section I : Diagnostic
interne (Forces & Faiblesses)
La Municipalité de Parakou et DCAM Béthesda (son
partenaire en matière de gestion des DSM à Parakou) ont
bénéficié de plusieurs projets dont ISSUE-2 et PAGeD-2 qui
ont beaucoup contribué à améliorer depuis 2008 la
politique de gestion des DSM à Parakou (Paragraphe A). Mais nous
distinguons également quelques faiblesses qui ne sont pas des moindres
(Paragraphe B).
Paragraphe A : Forces de
la politique des DSM
L'observation et l'étude diagnostique de la politique
des DSM à Parakou révèlent beaucoup
d'éléments qui ont une incidence positive ou favorable sur cette
politique. Ces éléments sont soit les forces ou soit les
opportunités du système. Les forces sont ceux dits "internes",
c'est-à-dire faisant partie de la politique décentralisée
des déchets municipaux, donc réputés pouvant être
pilotés ou régulés par les autorités municipales.
Déjà, l'existence d'une Direction des Services Technique à
la mairie de Parakou, d'un Service de Voirie et d'un Bureau de la
Propreté Urbaine, de l'Hygiène Publique et de la Protection de
l'Environnement est une force non négligeable. Le projet ISSUE-2 a fait
l'objet de plusieurs actions positives en particulier dans le domaine de la
sensibilisation des populations sur les méfaits de l'insalubrité
et la promotion de bonnes pratiques d'hygiène et d'assainissement en
vue d'une gestion efficiente des déchets au niveau de la ville. Les
facteurs positifs et d'origine interne à la politique établie au
niveau locale ne sont pas des moindres et part déjà de l'adoption
d'un Plan de Gestion des Déchets (PGD) en Avril 2008 à
Parakou.
Dans ce Plan de Gestion des Déchets, les objectifs et
les résultats attendus de la politique sont clairement définis.
En effet l'expertise environnementale de DCAM Béthesda a beaucoup
contribué à l'obtention de ces acquis. DCAM a non seulement
piloté les projets de la municipalité mais a produit les rapports
d'avancements de l'exécution des projets d'appui à la gestion des
DSM à Parakou, ainsi que les tableaux de bord des indicateurs de
résultats et d'impact des projets qu'il a élaboré. Le Plan
de zonage de la précollecte des DSM de Parakou a permis de mieux
organiser les activités des ONG de précollecte à travers
la ville et d'accroître la crédibilité de la politique
auprès de ses partenaires. L'organisation d'une mission d'échange
au Pays-Bas et en Allemagne par les autorités de la mairie de
Parakou et les responsables de DCAM Béthesda dans le cadre de
l'amélioration de la gestion des DSM à Parakou est aussi un
acquis.
Paragraphe B : Faiblesses
de la politique des DSM
L'observation et l'étude diagnostique de la politique
des DSM à Parakou révèlent beaucoup
d'éléments qui ont une incidence négative ou
défavorable sur cette politique. Les faiblesses regroupent ceux de ces
facteurs négatifs et d'origine interne à la politique. Le
système de gestion des déchets municipaux à Parakou
contient beaucoup de faiblesses qui rendent inefficace la politique des DSM. Il
est important de mettre l'accent sur l'insuffisance du personnel
qualifié et le cumul de fonctions au niveau du service en charge de la
gestion des DSM à la DST de la municipalité de Parakou. Le manque
d'aménagement des points de regroupement, le manque d'un point de
décharge finale, le retard accusé dans la mise en place des
infrastructures d'appui à la mise en oeuvre du plan de gestion des
déchets, l'inexistence d'un Schéma Directeur d'Aménagement
de la Commune (SDAC), la non actualisation du Plan Directeur d'Urbanisme (PDU)
de Parakou sont des éléments qui influence négativement la
politique actuelle des DSM. Aussi, l'inexistence de tri à la source et
le manque de bacs à ordures, la faible volonté des ménages
à s'abonner et la faible allocation budgétaire à la
gestion des déchets municipaux ne sont pas de nature à favoriser
l'émergence dans le secteur. Le manque de politique de promotion du
métier de charretier et de mesures coercitives, l'insuffisance de
poubelles, le non fonctionnement du cadre de concertation des acteurs et de
synergie de collaboration entre les acteurs intervenant localement dans la
filière n'encouragent pas un essor remarquable.
Section II :
Diagnostic externe (Opportunités & Menaces)
Cette section fait le point du diagnostic externe de la
politique décentralisée des déchets municipaux à
Parakou. Elle dresse la liste des éléments dits "externes",
c'est-à-dire se situant hors de la politique mise en oeuvre (dans son
environnement), donc réputés représenter une
véritable contrainte d'ordre externe, c'est-à-dire, a priori, non
maîtrisable par les acteurs.
Paragraphe A :
Opportunités liées à la politique des DSM
Le macro-environnement de la politique des DSM à
Parakou offre beaucoup d'opportunités que les politiques peuvent saisir
et améliorer l'efficacité de leur politique. Primo, l'existence
d'une Direction de l'Environnement de l'Habitat et de l'Urbanisme (DDEHU) dans
laquelle est domiciliée une police environnementale à Parakou. La
DDEHU du Borgou et de l'Alibori apporte son appui-conseil à la politique
environnementale de la municipalité de Parakou. Secundo, la
stabilité de la ville et la mise en place de groupements de femmes pour
la salubrité dans les quartiers de Parakou sont des opportunités
à saisir et la mairie doit accompagner ses dynamiques associatives pour
améliorer les effets de sa politique. Tertio, la mobilisation des
partenaires financiers (EED, FNE, WASTE, etc.) pour venir en appui aux actions
et projets initiés par la mairie en mairie d'environnement est aussi un
facteur positif externe à ne pas négliger. Enfin, la morphologie
et le relief de la commune en générale sont favorables aux
aménagements urbains et de plus, la nécessité de
décongestionner la capitale économique (Cotonou) et de
créer de nouveaux pôles de développement sont des
opportunités dont bénéficie la municipalité de
Parakou.
Paragraphe B : Menaces
à la politique des DSM
De nombreux facteurs négatifs à la politique des
DSM à Parakou sont identifiés dans son macro-environnement
(Tableau N°1). Tout d'abord, il faut remarquer malheureusement la
multiplicité des dépotoirs sauvages et le refus de collaboration
de certains acteurs concernés, la difficulté de
négociation avec les populations pour l'identification et la
construction des points de regroupements. Ensuite, la lenteur du
déblocage des fonds au niveau du FNE ralentit le démarrage de la
construction des Points de Regroupements déjà
négociés par la mairie. L'Insuffisance d'ouvriers au niveau des
ONG de précollecte, la fuite des charretiers qui se sentent
rejetés dans une société qui conçoit mal leur
métier, la reconstitution dans les quartiers, de plusieurs
dépotoirs préalablement détruits menacent dangereusement
la politique. En effet, l'insalubrité des points de regroupement, le
manque d'aménagement des points de regroupements situés en pleine
agglomérations ont des conséquences néfastes sur
l'environnement et sur les populations riveraines. L'Insuffisance de personnel
et de pratiques performantes au niveau des ONG de précollecte n'est pas
de nature à rendre efficace la périodicité des
interventions. L'incivisme à outrance de la population et la
poussée démographique incontrôlée dans la commune
sont des éléments extérieurs et négatifs que la
mairie doit intégrer dans l'élaboration de futurs projets.
Tableau N°6 : Matrice SWOT de la Politique
décentralisée de gestion des DSM dans la municipalité de
Parakou
FORCES/ACQUIS
|
FAIBLESSES
|
§ Existence d'une Direction des Services Technique
à la mairie de Parakou, d'un Service de Voirie et d'un Bureau de la
Propreté Urbaine, Hygiène Publique et de la Protection de
l'Environnement
§ Adoption du Plan de gestion des déchets à
Parakou en Avril 2008
§ Partenariat avec DCAM Béthesda
§ Le plan zonage de la précollecte des DSM a
permis de mieux organiser les activités des ONG de précollecte
à travers la ville
§ Prise de conscience par certains ménages des
nuisances que constituent les déchets concrétisée par leur
abonnement aux ONG de précollecte
§ Formation des acteurs sur la gestion des
déchets
|
§ L'Insuffisance du personnel bien formé et
qualifié et le cumul de fonctions
§ Le manque d'aménagement des points de
regroupement et de décharge finale
§ retard accusé dans la mise en place des
infrastructures d'appui à la mise en oeuvre du plan de gestion des
déchets
§ Inexistence d'un Schéma Directeur
d'Aménagement de la Commune (SDAC) et non actualisation du Plan
Directeur d'Urbanisme (PDU)
§ Faible volonté des ménages à
s'abonner et la faible allocation budgétaire à la gestion des
DSM
§ Manque de politique de promotion du métier de
charretier
§ Manque de mesures coercitives
§ Non fonctionnement du cadre de concertation des
acteurs
§ Manque de synergie de collaboration entre les acteurs
intervenant localement dans la filière
§ Insuffisance de poubelles
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
§ Existence d'une Direction de l'Environnement de
l'Habitat et de l'Urbanisme à Parakou
§ Stabilité politique au niveau local
§ Mise en place de groupements de femmes pour la
salubrité dans les quartiers
§ La mobilisation des partenaires financiers (EED, FNE,
WASTE, etc.) pour venir en appui aux actions et projets de la mairie
§ Morphologie et relief de la commune en
générale favorables aux aménagements urbains
§ Position géostratégique de la commune de
Parakou
§ La nécessité de décongestionner la
capitale économique (Cotonou) et de créer de nouveaux pôles
de développement
|
§ Multiplicité des dépotoirs sauvages
§ Refus de collaboration de certains acteurs
concernés et la difficulté de négociation avec les
populations pour l'identification de points de regroupements
§ La lenteur du déblocage des fonds au niveau du
FNE qui ralentissent le démarrage de la construction des PR
déjà négociés
§ L'insuffisance d'ouvriers au niveau des ONG de
précollecte
§ La reconstitution dans les quartiers de plusieurs
dépotoirs préalablement détruits
§ Insuffisance de pratiques performantes au niveau des
ONG de précollecte ;
§ L'incivisme de la population
§ Poussée démographique dans la commune
|
Source : Djohy S., 2012
DEUXIEME PARTIE
Analyse de l'efficacité de la politique des DSM
à Parakou
La deuxième partie du document présente dans un
premier temps l'analyse séquentielle de la politique des DSM à
Parakou (Chapitre I) et dans un second temps expose les approches pour
une gestion intégrée et durable des DSM à Parakou
(Chapitre II).
Approche séquentielle de la politique des DSM
à Parakou
CHAPITRE I
APPROCHE SEQUENTIELLE DE LA POLITIQUE DECENTRALISEE DES
DSM A PARAKOU
CHAPITRE I : APPROCHE
SEQUENTIELLE DE LA POLITIQUE DECENTRALISEE DES DSM A PARAKOU
C'est un cadre
d'analyse simple de l'action publique qui introduit un minimum d'ordre dans la
complexité des actions et décisions qui constituent une politique
publique24(*). Ce cadre
est assez général pour rendre compte de toute politique publique
et permet de formuler les questions pertinentes qui conduisent à mieux
comprendre ce qui fait qu'une politique existe ou n'existe pas, à une
logique propre qu'on peut identifier et analyser. L'analyse séquentielle
pose un problème de posture théorique de l'analyse des politiques
publiques.
Les modalités de l'analyse séquentielle nous
permettront ici d'apprécier l'efficacité de la politique des DSM
à Parakou. Le présent chapitre aborde les mécanismes de la
mise sur agenda à la prise de décision au sens propre
(Section I) et la mise en oeuvre et l'évaluation de la
politique (Section II).
Les modalités de l'approche séquentielle
d'analyse des politiques publiques que nous utilisons dans le cadre de notre
étude sont synthétisées sur le schéma
ci-dessous :
Figure N°7 : Cadre théorique de
l'analyse séquentielle des politiques publiques
Source : DJOHY, S. 2012
SEQUENTIAL ANALYSIS
Of
PUBLIC POLICY
1. Agenda setting
3. Decision-making
2. Policy formulation
6. Program termination
4. Implementation
5. Policy evaluation
Problem to solve
Resolute problem or not
Section I : De la mise
sur agenda à la prise de décision au sens propre
Cette section présente les préliminaires
à la mise en oeuvre d'une politique publique. Elle analyse la mise sur
agenda politique (Paragraphe A) qui est le point de départ de toute
politique publique ainsi que la formulation des alternatives et la prise de
décision au sens propre (Paragraphe B).
Paragraphe A : Mise sur
agenda politique
C'est l'étape première de toute politique
publique. Elle en est la condition. La notion de mise à
l'agenda (agenda-setting en anglais) est un concept de sociologie de
l'action publique25(*).
Elle renvoie au passage d'un problème du domaine du privé ou du
public. La mise sur agenda correspond au moment où les autorités
publiques prennent un problème en considération et l'inscrivent
court, moyen ou long terme comme l'une des actions qu'ils auront à
mener. Elle désigne "l'ensemble des problèmes faisant l'objet
d'un traitement, sous quelque forme que ce soit, de la part des
autorités publiques et donc susceptibles de faire l'objet d'une ou
plusieurs décisions"26(*). Il faut également souligner que la mise
à l'agenda appelle et justifie une intervention publique légitime
sous la forme d'une décision des autorités publiques. La mise sur
agenda conduit les acteurs à définir et/ou construire le
problème à traiter. Elle marque les conditions de genèse
de l'action publique et suit une multitude de cheminements possibles selon
l'input initial (catastrophe naturelle, émeute, révélation
des chiffres du chômage etc...). Mais à la question qu'est-ce qui
peut pousser des responsables à s'intéresser à un
problème ?, Larry N. Gerston27(*) propose trois conditions alternatives à la
mise sur agenda : la portée (nombre de personne
concerné par le problème), l'intensité
(importance de l'impact du problème) et la durée (depuis
quand se pose le problème).
En effet, la problématique environnementale et la
gestion des déchets solides a toujours préoccupé la
municipalité de Parakou qui s'est dotée en 1985 de son premier Plan Directeur d'Urbanisme (PDU). La loi N°97-029
dispose en son article 84 que « La commune élabore et adopte son
plan de développement. Elle veille à son exécution en
harmonie avec les orientations nationales en vue d'assurer les meilleures
conditions de vie à l'ensemble de la population »28(*).
Pour se conformer à ces prescriptions légales,
la municipalité de Parakou, à l'instar de la
quasi-totalité des communes du Bénin s'est dotée d'un plan
de développement communal. La logique de développement de la
commune de Parakou au lendemain de la décentralisation s'est
exprimée à travers la définition d'une vision de
développement, d'orientations stratégiques et d'objectifs de
développement. Elle est libellée ainsi qu'il suit dans le plan de
développement local de Parakou, première génération
(2005-2009): «Parakou, en 2015, est une commune vitrine, bien
gouvernée, à économie locale prospère, ouverte et
sécurisée dans un environnement sain, de bien-être social
et à rayonnement culturel national et international»29(*).
Déjà, remarquons dans cette vision formulée,
la volonté des autorités locales de maintenir l'environnement
sain. Cette vision cadre bien avec l'Objectif 7 du Millénaire pour le
Développement qui est d'assurer d'ici 2015 à tous un
environnement humain durable30(*). La portée et l'intensité de la
problématique liée à la gestion des déchets
municipaux à Parakou ont poussé les autorités locales
à réinscrire la politique sur l'agenda politique de la
municipalité notamment dans la première génération
de plan de développement municipal de 2005 dans lequel, la politique
environnementale est bien présente au programme 8 intitulé :
« VIE SAINE DANS UN ENVIRONNEMENT
SAIN »31(*). Ce programme contient huit (08)
différents projets dont la gestion des DSM.
La mise sur agenda est donc fondamentale car elle est le point
de départ de toute politique publique. Une fois le problème pris
en considération, vient alors le temps de l'élaboration de
l'action.
Paragraphe B : Formulation
des alternatives et prise de décision au sens
La mise sur agenda correspondait à la phase durant
laquelle une question passait au stade de problème public. Dès
lors, il convient de rechercher des solutions à ce problème. La
production des solutions ou alternatives (Policy-formulation en anglais)
recouvre la recherche des objectifs durables et/ou des solutions
adaptées au problème perçu et conduit au choix d'une
politique supposée optimale. A ce stade, tous les acteurs sont
mobilisés et les solutions imaginées ou reprises par les
responsables devront être confrontées et soumises aux acteurs
avant décision.
En espèce, la participation des acteurs à
l'élaboration de la politique n'est pas visible. Or c'est un stade
très délicat de l'action publique. Il est fait de consensus, de
compromis, de concertation etc. L'unanimité étant rare, il va
falloir que chacun des acteurs. Le processus décisionnel est normalement
le moment où tous les acteurs (responsables politiques, groupe de
pression, associations, ...) vont se retrouver autour de la table. Et c'est une
fois qu'un consensus est trouvé que la politique sera mise en oeuvre.
Dans le Plan de Développement Municipal,
première génération (2005-2009) de la mairie de Parakou,
deux projets sont formulés par les autorités de la ville en
matière environnementale. Les objectifs et les résultats attendus
de ces projets sont synthétisés dans le tableau suivant:
Tableau N°7 : Projets inscrits sur PDM et
résultats attendus (PDM, 2005)
Projets
|
Résultats attendus/Objectifs
|
Amélioration du cadre de vie des populations de
la municipalité
|
- Des demandes d'ouvrage d'assainissement sont
enregistrées
- La population est sensibilisée sur l'hygiène et
l'assainissement
- la population fait le lien entre hygiène et santé
- Lutte contre la pollution sous toutes ses formes
- L'environnement de la Commune est sain, et les nuisances
sonores sont réduites
- Les principales artères de Parakou sont reboisées
et entretenues
- La commune est dotée d'un plan directeur
d'assainissement (au plus fin 2005)
- Des espaces verts sont réalisés et entretenus
- Des caniveaux sont réalisés et entretenus au
niveau des voies les plus érodées
|
Gestion des déchets solides et
liquides
|
- Le site de décharge des déchets est
identifié
- Les déchets solides sont recyclés
- Le site de décharge des DSM est aménagé
- La commune est débarrassée de ses ordures
ménagères
- Les ordures ménagères sont traitées
(d'ici 2006)
|
Source : PDM Parakou, 2005
L'opérationnalisation de ces projets est une
réalité avec les orientations stratégiques de la mairie de
Parakou formulées dans le plan de gestion des déchets solides et
liquides de la ville de Parakou (Tableau N°8)32(*)
Tableau N°8 : Les orientations
Stratégiques de Parakou en matière de DSM
Objectif général : Améliorer
le cadre de vie des populations du centre urbain de la commune de
Parakou
|
Objectifs spécifiques
|
Résultats attendus
|
Objectif Spécifique 1 : Dynamiser le système
de gestion des déchets existant dans la ville de Parakou
|
Le niveau de performance de la précollecte est
amélioré
|
Les prestations des acteurs de la collecte des DSM sont
améliorées
|
Les vieux quartiers de la ville de Parakou sont assainis
|
Les freins et obstacles à la mise en oeuvre du PGD sont
réduits à travers un mécanisme de suivi
|
Objectif Spécifique 2 : Promouvoir une meilleur
gestion des déchets liquides dans la ville
|
Les populations ont adopté de bonnes pratiques en
matière de salubrité
|
Les sociétés de vidange des eaux usées
sont promues
|
La pollution des ménages par les eaux usées est
réduite dans la ville
|
Objectif Spécifique 3 : Assurer une gestion
sécuritaire des déchets biomédicaux (DBM)
|
Les DBM sont mieux gérer dans la ville de Parakou
|
Source : Mairie Parakou, PGD, 2009
La politique adoptée par la municipalité de
Parakou en matière de gestion des DSM est résumée dans
l'objectif 1 et ses résultats attendus ci-dessus.
Une fois ces projets formulés, la mairie de Parakou
s'est lancé dans une dynamique de recherche de financement pour leur
réalisation. C'est ce qui a conduit la mairie en partenariat avec DCAM
Béthesda ONG a bénéficié de deux projets ISSUE-2 et
PAGeD-2 qui sont mis en oeuvre au niveau de la municipalité de Parakou
entre 2008 et 2011.
Section II : Mise en
oeuvre & Evaluation
Une fois la décision de mettre en exécution une
politique publique est prise au sens propre, elle doit être mise en
oeuvre, suivie et évaluée dans le temps. Cette section se propose
d'analyser la mise en oeuvre de la politique des déchets municipaux
à Parakou (Paragraphe A), puis le l'évaluation
de la politique (Paragraphe B).
Paragraphe A : Mise en
oeuvre
Selon Mény et Thoenig, la mise en oeuvre d'une
politique publique se définit comme « un ensemble
d'activités individuelles et organisationnelles transformant des
conduites dans le cadre d'un contexte prescriptif établi par une
autorité publique mandatée »33(*). Plus simplement, on peut noter que la mise en oeuvre
d'une politique publique repose sur deux « piliers » essentiels: un
ensemble normatif et un système d'acteurs. Le pendant normatif est
constitué de l'ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics pour
règlementer certains comportements et activités. Cela va prendre
la forme de lois, de règlements, de décrets, etc. Le
système d'acteurs est quant à lui composé de l'ensemble
des personnes qui vont agir pour l'application de la politique publique. En
fonction de l'échelle à laquelle a été
décidée la politique publique, on va retrouver ici ce
système d'acteurs à un niveau local. Il regroupe aussi bien les
acteurs publics que des privés).
La mise en oeuvre concerne l'exécution pratique des
décisions élaborées et formellement adaptées lors
des séquences antérieures. En espèce, la mise en oeuvre
des projets sera assurée et suivi par l'ensemble des acteurs locaux
chacun suivant les compétences et les prérogatives.
Pour une mise en oeuvre réussie de la politique des
DSM, il s'avère indispensable de mettre en place et faire fonctionner un
mécanisme institutionnel. Les acteurs dudit mécanisme
sont dans le cas d'espèce sont: le conseil municipal ; les
services municipaux ; les services déconcentrés de
l'Etat ; les organisations professionnelles et autres associations ;
le secteur privé (prestataires de service, opérateurs
économiques, etc.) ; les partenaires au développement de la
commune (ONG, projets, institutions internationales de financement du
développement, etc.). Mais ce que nous déplorons ici, c'est le
manque de souplesse et d'efficacité dans ce mécanisme
institutionnel. C'est un mécanisme qui n'a jusqu'à maintenant pas
bien fonctionner. Dans la réalité, les défaillances du
système de gestion des DSM à Parakou sont surtout
constatées dans la mise en oeuvre et l'évaluation de la
politique.
La mise en oeuvre de la politique est manifeste à
travers des opérations quotidiennes menées par différents
acteurs dans leurs domaines respectifs. Ici, la mairie de Parakou a
délégué son pouvoir à DCAM Béthesda ONG
conformément aux privilèges que lui accorde la loi N°97-023
du 15 janvier 1999 portant organisation de l'administration territoriale en
République du Bénin. DCAM Béthesda est alors le
maître d'ouvrage délégué et à ce titre il est
responsable de la mise en oeuvre de la politique des DSM à Parakou et
rend périodiquement compte à la mairie. Mais est-ce que dans ce
système chaque acteur joue efficacement son rôle ? C'est une
question préoccupante que nous allons tenter de répondre dans le
paragraphe suivant consacré à l'évaluation de la politique
des DSM à Parakou.
Le tableau ci-après récapitule les
tâches des acteurs impliqués dans la mise en oeuvre de la
politique des DSM à Parakou.
Tableau n°9 :
Rôles des acteurs dans la mise en oeuvre du PDM
Acteurs
|
Rôles
|
Maire
(conseil municipal)
|
- assurer la maîtrise d'ouvrage ;
- faire le plaidoyer;
- rechercher les financements ;
- attribuer les marchés ;
- suivre la mise en oeuvre des projets/programmes
|
Services
municipaux
|
- élaborer les dossiers de projets ;
- élaborer les DAO et TDR ;
- veiller à la mise à disposition des
fonds ;
- suivre la réalisation des projets
|
Services déconcentrés
de l'Etat
|
- apporter des informations (programme gouvernemental, normes,
etc.)
- rôle d'assistant-conseil
|
Partenaires au développement
|
- apporter des appuis financiers et/ou techniques pour
l'exécution et le suivi évaluation des projets/programmes
|
Secteur privé
(ONG...)
|
- apporter leur expertise en la matière à la
mairie ;
- rendre compte à la mairie etc.
|
Source : PDM, Parakou
Paragraphe B : Evaluation
L'évaluation est un point essentiel d'une politique
publique. Sans cela, toute politique publique perd de son sens : la
réponse à des besoins identifiés. Evaluer une politique,
c'est rechercher si les moyens juridiques, administratifs ou financiers mis en
oeuvre permettent de produire les effets attendus de cette politique.
L'évaluation, c'est d'abord mesurer l'efficacité d'une politique
publique à l'aide d'indicateurs, d'outils dont la rigueur doit
être la plus scientifique possible. Elle consiste par différentes
modalités, à s'interroger sur l'impact de la politique mise en
oeuvre. Elle se demande si les résultats obtenus correspondent aux
effets attendus, s'il faut modifier la politique dans sa conception ou dans sa
mise en oeuvre. Bref, l'évaluation nous permet d'apprécier
l'efficacité de l'action publique. Vu sous cet angle, la politique des
DSM a Parakou, osons le dire est inefficace. La réalité actuelle
est loin des effets attendus des différents projets
réalisés, en mot de la politique mise en oeuvre par la
municipalité en la matière. Mais pourquoi cette politique
actuelle de la municipalité est un échec ?
En effet, l'élaboration, le suivi et la mise en oeuvre
d'une politique publique doivent réunir tous les acteurs de la
société. Toutes fois, le noyau central du système doit
être l'administration municipale. Car bien que la mairie ait
délégué une partie de son pouvoir à DCAM, elle
demeure le seul responsable devant les citoyens et doit suivre de prêt
cette politique. A ce niveau, faute de spécialiste en environnement, la
mairie est obligée de compter à 100% sur l'expertise de DCAM, une
ONG donc relevant du privé. Nous avons remarqué lors de la
collecte des données que la mairie ne dispose même pas d'un chef
service voirie depuis un certain temps et c'est le Directeur des Services
Techniques qui se voit obliger d'accumuler ces fonctions. C'est clair que
ça ne marchera pas temps que nous allons continuer à naviguer de
cette façon. La mairie ne dispose même pas d'experts capables de
contrôler les activités de DCAM Béthesda. Le
mécanisme de suivi-évaluation doit répondre à une
exigence majeure : allier technicité et participation des acteurs.
La politique des DSM à Parakou souffre d'un système performant de
suivi-évaluation.
A Parakou, l'hygiène et l'assainissement sont fonctions
de la gestion des déchets à l'intérieur des habitations et
sur les lieux publics. Ils sont également fonctions de l'acuité
des dysfonctionnements organisationnels et structurels dans le secteur.
L'environnement physique dans lequel vivent les habitants de Parakou
présente un faible potentiel attractif caractérisé par
toutes les formes de pollution. La problématique de gestion
décentralisée, rationnelle et optimale des déchets
municipaux à Parakou n'a pas encore trouvé une solution efficace,
et durable. Les enjeux actuels sont majeurs et sont de plusieurs ordres. Primo,
le comblement des
caniveaux et bas fonds par les déchets de tous genres : c'est
le résultat du phénomène de rejet de déchets de
tous genres dans les caniveaux et révèle à quel point les
ménages banalisent la gestion de leurs ordures (pas de poubelles, peu
d'abonnement aux structures de ramassage, pas de lieux fixes et adéquats
de dépôt d'ordures), c'est aussi le fait de l'incivisme
généralisé dans la ville (le non respect de biens
publics). Secundo, la multiplicité des dépotoirs
sauvages : c'est le fait du faible taux d'abonnement des
ménages aux structures de ramassage des ordures, du faible taux de
couverture géographique de la ville par les activités de ces
structures, du regard impuissant des autorités communales et des
comportements peu civiques des populations. Tertio, la situation particulière au niveau de
certains lieux spécifiques. Ce sont des lieux comme l'abattoir, les
marchés, les restaurants etc. Ils produisent d'énormes
déchets solides alors que certains de ces lieux ne sont abonnés
à aucune structure de ramassage et même si c'était le cas,
les prestations de ces structures de collecte laissent à désirer.
L'évaluation de la politique des DSM mise en oeuvre
à Parakou permet de constater que 60% des ménages disposent de
poubelles contre 40% qui n'en disposent pas ; le nombre moyen de poubelles
par ménage est de 1 à 2 ; les poubelles disponibles sont
essentiellement en métal et en plastique ; seulement 1/3 des
ménages de Parakou sont réellement abonnés à une
structure de ramassage des ordures ménagères; Les structures
privées et ONG intervenant dans la filière ne disposent pas
d'équipements modernes. Ces réalités démontrent de
l'incivisme à outrance de la population diagnostiqué plus haut.
Cette population à réellement besoin d'être éduquer
à l'environnement. Les pratiques archaïques et rudimentaires des
structures de précollecte et de collecte ne sont pas aussi de nature
à rendre efficace la politique.
A peine les projets ISSUE-2 et PAGeD-2 ont pris fin, les
dépotoirs sauvages détruits n'ont pas tardé à se
reconstituer, les populations continues de faire plus foi à leurs
pratiques sauvages de gestion des DSM en faisant recours à des
dépotoirs sauvages qu'à une gestion intégrée et
durable des déchets fondée sur les principes
d'équité, d'efficacité, d'efficience et de
durabilité.
Le Projet d'Appui à la Gestion des Déchets et
à la Décentralisation (PAGeD-2) et le Programme de
Gestion Intégrée de l'Environnement Urbain (ISSUE-2), de 2008
à 2011, ont contribué à renforcer le système de
gestion des DSM à Parakou. Toutes fois, il faut des actions pour
maintenir les effets de ces projets tout en proposant de nouveaux projets pour
renforcer les acquis de ces derniers. L'autre réalité ayant
rapport aux défaillances du système de gestion des déchets
dans la ville, est l'ensemble des difficultés liées la
construction des points de regroupement. L'insuffisance de l'efficacité
du système de gestion mis en place, l'insuffisance de suivi
périodique du système de gestion, les mauvais comportements de la
population, le manque de synergie d'action entre les acteurs, l'insuffisance de
sensibilisation et l'impunité, c'est-à-dire le manque de sanction
des récidivistes ne sont d'aucun bénéfice à la
politique, ni dans le présent, ni dans le futur.
Au nombre des acquis cumulés des de la politique
actuelle des déchets municipaux à travers les projets mis en
oeuvre, nous pouvons entre autres noter que l'existence d'un partenariat entre
la municipalité de Parakou et DACM Béthesda est un grand atout
pour la mairie qui ne dispose pas pour le moment de cadres compétents en
environnement. Toutes fois, la mairie doit recruter des spécialistes des
questions environnementales pour conduire efficacement sa politique
environnementale. La nécessité de renforcement des
capacités de la commune en équipements et infrastructures
modernes de gestion des déchets n'est plus à démontrer.
La politique des DSM formulée dans la première
génération de PDM (2005-2009) de la ville de Parakou est
alcaïque et jusque là, l'élaboration de la deuxième
édition de PDM de Parakou entreprise depuis deux ans n'a pas encore
connue une fin et bien que le document soit déjà
réalisé, il n'est pas toujours publié. La politique des
DSM produit des résultats aussi bien dans les domaines
environnemental et social que dans le domaine économique. C'est pourquoi
cette politique doit être élaborée dans l'optique de la
croissance économique et du développement durable.
Approches pour une gestion intégrée et
durable des DSM à Parakou
CHAPITRE II
APPROCHES POUR UNE GESTION INTÉGRÉE ET
DURABLE DES DSM À PARAKOU
CHAPITRE II :
APPROCHES POUR UNE GESTION INTÉGRÉE ET DURABLE DES DSM À
PARAKOU
Pour l'
AFNOR en 2012, un état
est dit ``durable'' si « les composantes de l'
écosystème
et leurs fonctions sont préservées pour les
générations présentes et
futures ».
Dans cette définition, les « composantes de
l'écosystème » incluent, entre autre les
êtres humains, mais encore et surtout leur environnement physique. Pour
les êtres humains, le concept sous-entend un équilibre dans la
satisfaction des besoins essentiels : conditions économiques,
environnementales, sociales et culturelles d'existence au sein d'une
société.34(*).
La plupart des communes à statut particulier du
Bénin luttent pour promouvoir de meilleures conditions de vie à
long-terme à leur population respective. En effet, la croissance urbaine
ainsi que les changements de styles de vie et de modes de consommation mettent
une pression extrême sur l'environnement et la population. Dans ce
contexte, la gestion des déchets se présente de plus en plus
comme un facteur clé pour un développement durable dans de
nombreux milieux où la situation devient préoccupante. Les
mauvaises pratiques de gestion des déchets sont la source de plusieurs
problèmes persistants. Mais une politique de Gestion
Intégrée et Durable des Déchets (GIDD) qui est
basée sur quatre (04) principes fondamentaux à savoir :
l'équité, l'efficacité, l'efficience et la
durabilité mettrait de réussir le pari.
Ce chapitre consacre une première section à la
gestion intégrée dans une perspective du développement
durable (Section I) et une deuxième aux stratégies pour
une gestion intégrée et durable des DSM (Section II).
Section I : Gestion
intégrée des DSM dans une perspective du développement
durable
Les autorités de la ville de Parakou sont
appelées à instaurer un système de gestion
intégrée et durable des DSM par l'élaboration de politique
de gestion appropriée et des stratégies de mise en oeuvre du
système au niveau local tout en impliquant tous les acteurs dans le
processus. Pour atteindre les objectifs du
développement
durable, il faut notamment faire appel à des
ressources
naturelles, minérales et vivantes qu'on peut selon leur
vulnérabilité classer en « pas, peu, difficilement,
coûteusement ou lentement renouvelables ». Les
aménageurs et gestionnaires peuvent alors chercher à les
restaurer, les protéger et les économiser, et le cas
échéant à
compenser ses
impacts. La représentation graphique ci-dessous ressort des
interrelations entre domaines (ou enjeux) du développement durable. Ce
diagramme décrit la nécessité de gérer, restaurer
et protéger des ressources vitales (eau, air, sol, produites ou
entretenues par la biodiversité via les écosystèmes, et
qui sont des ressources pas, peu, difficilement, coûteusement ou
lentement renouvelables), ceci pour des objectifs qui sont à la fois
sociaux, économiques et environnementaux.
Figure N°8 : Diagramme du
développement durable
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Source : Lamiot, 2009
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Schéma du développement durable : une
approche globale du développement durable à la confluence de
trois préoccupations, dites « les trois piliers du
développement durable ».
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Les intersections entre les sphères ou groupes de
sphères représentent les interfaces deux à deux, ou trois
à trois des items de base. Ce type de représentation permet de
garder une vue globale de la problématique du développement
durable et de l'impact que la mauvaise gestion des déchets pourrait
avoir sur l'ensemble du système.
Paragraphe A : Gestion
durable des DSM dans une perspective environnementale
Une politique efficace des déchets contribue à
la préservation de l'environnement. Le coût d'opportunité
d'une bonne gestion des déchets est toujours meilleur même si les
méthodes de traitement des déchets peuvent comporter des risques
sur l'environnement. Une étude réalisée au Canada
(Ecosomet, 1995) a montré que les déchets même enfouis,
engendrent des risques sanitaires associés à la libération
de biogaz et de lixiviat5 pouvant ainsi polluer la nappe phréatique.
Dans le cadre de la problématique du changement climatique, la
production, la collecte, le transport et le traitement des déchets
peuvent contribuer à l'augmentation de la concentration de GES dans
l'atmosphère.
En effet, l'utilisation inconsidérée des
ressources et l'élimination des déchets dans l'environnement
contribuent à la dégradation du milieu. Cette dégradation
a des implications sur la santé humaine, l'économie, la
production alimentaire, le tourisme, la flore et la faune. Bref sur tout le
système constitué par les éléments
déterminants le développement durable. Nous ne verrons notre
qualité de vie s'améliorer que si nous donnons à
l'environnement, que si nous partageons les soins qui lui sont dus,
c'est-à-dire en exploitant les ressources de façon judicieuse et
en prévenant le gaspillage inutile.
La mauvaise gestion des ressources naturelles, la
quantité excessive des déchets et les conditions
écologiques qui en résultent, constituent un défi au
développement durable. Il importe de prendre en considération les
conséquences que les activités humaines ont sur
l'environnement.
L'élimination inconsidérée des
déchets a pour conséquence la contamination de l'air, de l'eau et
du sol. Les stratégies de gestion des déchets, y compris
l'incinération et les décharges, peuvent émettre des gaz
à effet de serre et des produits chimiques toxiques qui sont
relâchés dans l'atmosphère, le sol et les cours d'eau.
D'autres types de déchets peuvent prendre des années à se
décomposer et viennent s'ajouter à l'accumulation des
matières et produits chimiques non naturels dans l'environnement. Les
déchets organiques et d'origine animale qui ne sont pas
éliminés de façon judicieuse peuvent polluer les cours
d'eau résultant de la contamination de l'eau potable, la
prolifération algale et causant des dégâts à la
flore et à la vie animale.
Paragraphe B : Gestion
durable des déchets DSM dans une perspective socio-économique
Aussi bien l'économie écologique que
l'économie sociale et solidaire de l'environnement considère que
le développement ne peut être soutenable que s'il comporte une
finalité sociale. La gestion des déchets répond à
deux principes de la solidarité prévue dans le rapport de
Brundtland (1987). Une solidarité horizontale à l'égard
des plus fragiles et démunis et une solidarité verticale entre
les différentes générations (Maréchal, 2005). La
solidarité horizontale renvoie à la création d'emplois
durables dans le domaine de la gestion des déchets. En revanche, la
solidarité verticale implique une valorisation des déchets
récupérables qui contribuent à la protection de
l'environnement pour les générations futures. Les
activités suivantes sont alors dotées d'une utilité
sociale: le tri, le contrôle et le nettoyage ; la collecte
séparative des déchets augmente le réemploi de certains
biens ainsi que l'éducation à l'environnement afin de
sensibiliser à la gestion des déchets.
Dans une perspective économique, la gestion des
déchets ne peut être considérée
économiquement durable que si les bénéfices obtenus sont
supérieurs aux coûts. Les coûts de collecte, de transport et
de traitement des déchets doivent être considérés.
Plusieurs travaux se sont penchés sur la question de comment
réduire les déchets au moindre coût. De façon
générale, la gestion des déchets constitue des pressions
nouvelles et une contrainte supplémentaire dans la stratégie de
développement d'une commune ou d'un pays. La notion de contrainte
apparaît à travers les nombreux textes règlementaires
nationaux et internationaux qui appellent les différents acteurs
(entreprises, consommateurs et commune) à assumer leur
responsabilité sociétale. Plusieurs instruments traditionnels de
régulation environnementale sont aujourd'hui utilisés, il s'agit
d'une part d'instruments réglementaires et d'autre part d'instruments
basés sur des incitations économiques (taxes, subventions et
marchés de permis négociables).
Gérer nos déchets, les réduire à
la source, trier pour mieux valoriser, la gestion durable des déchets
est l'affaire de tous. Chaque déchet devrait non seulement être
perçu comme une source de pollution à réduire, mais
également comme une ressource potentielle à exploiter. Les enjeux
sont majeurs au regard d'une limitation future des ressources en
matières premières et en énergie et de l'impact
environnemental et sanitaire de cette gestion.
La gestion intégrée des déchets solides
est une des approches holistiques de la gestion des ressources et de
l'environnement qui émergent du concept de développement durable.
Les systèmes intégrés de gestion des déchets
solides combinent la caractérisation des déchets, la collecte, le
traitement et des méthodes d'élimination dans le but d'assurer
des avantages environnementaux significatifs, l'optimisation de l'ensemble du
processus et l'acceptabilité par la société. Dans la
quête de l'implication et l'engagement des acteurs de la chaîne de
gestion des déchets, cette approche garantit la prise en compte de
toutes les questions locales qui influent sur la gestion des déchets.
Les systèmes intégrés de gestion des DSM mettent en oeuvre
une structure de gestion qui garantit que l'on évite les effets
négatifs de la production de déchets sur l'environnement et, par
conséquent, les problèmes de santé, de pollution et/ou
d'émissions. Les fondements des systèmes intégrés
de gestion des déchets solides sont basés sur les principes de
réduction de la quantité de déchets produite
(réduction à la source), de recyclage et de
réutilisation de ce qui peut avoir de la valeur et
enfin d'élimination des déchets restants.
Figure N°9 : Gestion intégrée
et durable des déchets
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets9.png)
Source: Integrated Waste Management in Western Africa
(IWWA), 2011
Section II :
Stratégies pour une gestion intégrée et durable des DSM
Pour une politique environnementale génératrice
d'un développement durable, il faut d'abord avoir un comportement qui
tende à sauvegarder l'environnement et à l'assainir
quotidiennement. Ces aptitudes s'acquièrent à travers
l'éducation environnementale (Paragraphe A). A cette prise de
conscience, il faille ajouter la valorisation des DSM qui n'est autre chose que
la résultante de l'application de la politique des Trois R (Paragraphe
B)
Paragraphe A : La
politique d'éducation à l'environnement
L'éducation à l'environnement est un courant
pédagogique
ainsi proposé en
1977 par la conférence
de
Tbilissi : c'est une
éducation
civique qui a pour but « d'amener les individus et les
collectivités à saisir la complexité de l'
environnement tant
naturel que créé par l'homme,
complexité due
à l'interactivité de ses aspects
biologiques,
physiques,
sociaux,
économiques et
culturels ».
L'éducation à l'environnement vise
« à diffuser des
connaissances et des
valeurs,
à promouvoir des
comportements et
à développer des compétences nécessaires pour
participer de façon responsable et efficace à la
prévention et à la solution des problèmes liés
à la vie humaine dans l'environnement, et au maintien (ou à la
restauration) de la
qualité
de l'environnement »35(*).
Actuellement, l'éducation à l'environnement est
de plus en plus appelée « éducation au
développement
durable ».
Le discernement entre l'éducation civique et
l'éducation à l'environnement contribue à
développer des mentalités, des comportements, des usages et des
pratiques plus soucieuses de préserver les ressources et les
équilibres. Sans ce discernement, l'acquisition de connaissances se
réduit à une compétence théorique.
L'éducation à l'environnement réel se distingue dans les
différentes
cultures humaines par
l'importance accordée aux références locales et à
la compréhension du rôle écologique de chaque
espèce, y compris la nôtre, dans l'objectif de responsabiliser
l'action humaine en faisant des citoyens les porteurs de valeurs
humanistes et
démocratiques,
mobilisés pour leur mise en oeuvre. Dans cette formule,
l'éducation à l'environnement et au développement durable
est une école de
citoyenneté.
Dans son aspect global, l'éducation à
l'environnement réel est un enseignement requis pour évoluer en
dehors des modèles sociaux infantilisants, générateurs de
comportements
dépendants et de pratiques
polluantes. L'enseignement
d'une éducation à l'environnement réel développe la
perception et la compréhension des
enjeux
environnementaux et civiques, et permet un engagement individuel :
c'est ce que l'on nomme
l'« éco-citoyenneté ».
En lien avec les huit
objectifs
du millénaire pour le
développement
durable proposés par l'
ONU,
l'éducation à l'environnement réel comprend une dimension
comportementale à promouvoir. Cette éducation fournit des
informations sur les
paramètres nécessaires à la réalisation des
objectifs, par exemple faire évoluer l'
habitat,
les modes de
déplacement, de
production, de
consommation. Au plan
personnel, l'éducation à l'environnement réel permet le
développement d'une
identité
personnelle et collective des personnes, plutôt qu'
individualiste et/ou
communautariste,
dans le cadre d'une culture de respect de la
vie.
La culture environnementale met en oeuvre dans une
vision d'ensemble,
l'étude des ressources de l'environnement
biophysique et de
l'environnement humain. Elle applique à la
biosphère
comme à l'ensemble des activités humaines, les principes de saine
gestion consistant à
ne pas affecter l'avenir au nom de l'immédiat. L'émergence d'une
culture environnementale concerne tous les humains, quel que soit leur
âge, leur pays d'origine et leur fonction dans la
société.
Elle est formelle, non-formelle ou informelle pour les formateurs, enseignants
et instructeurs qui la pratiquent. Elle ne cherche pas à former des
élites
institutionnelles et ses objectifs ne créent en aucun cas d'exclusion.
Elle propose les options de développement correspondant
au milieu, au climat et aux ressources locales, et suggère des choix
volontaires et librement consentis.
Ainsi l'éducation à l'environnement et au
développement durable participe à une meilleure gestion des
émotions
basiques de tout
être vivant (
désir,
affection/lien,
peur/fuite,
agressivité/
prédation) et
à la construction d'une
civilisation et de
personnalités dans lesquelles le principe tout aussi fondamental du
plaisir puisse s'accomplir
non plus par la prédation et l'
appropriation, mais de
plus en plus par le partage et la
coopération,
initiant ainsi un nouveau type de
développement
qui ne serait plus basé sur le « toujours plus » de
l'« exploitation-profit » mais sur le « toujours
mieux » d'un « mode de vie soutenable ».
Sur le terrain, l'éducation à l'environnement et
au développement durable vise à former des citoyens
environnementalement
responsables, quelle que soit la dimension physique et territoriale, la
portée de l'action et le niveau d'intervention. Les autorités
municipales peuvent donc prendre de nombreuses dispositions parmi lesquelles un
programme d'éco-civisme et de sensibilisation de toute la population en
matière de gestion des DSM pour un environnement humain durable.
L'éducation environnementale est fondamentale quand on veut effectuer
une gestion efficiente des DSM, et vivre dans un environnement sain.
L'efficacité du système de la gestion des DSM
peut donc être renforcée par l'éducation environnementale.
En effet, si tous les acteurs du système ont pour objectif non seulement
d'éliminer les ordures, mais aussi de préserver leur
environnement, ils parviendront à de meilleurs résultats.
Au concept d'éducation environnemental, nous associons
ici la sensibilisation, la formation et la participation des ménages qui
sont les producteurs des DSM. En effet, les ménages sont les principaux
acteurs de la réduction de la production de déchets
ménagers. Leur adhésion aux stratégies de réduction
de la production des déchets est indispensable pour leurs
réussites. Pour cette raison, il est important de les convaincre de la
pertinence de telles mesures en les sensibilisant sur les problèmes que
posent les déchets, la promotion des activités de la
collectivité en matière de prévention, les
résultats des stratégies de prévention de la production de
déchets, la sensibilisation aux gestes qui contribuent à diminuer
les déchets, la promotion des produits alternatifs moins ou non toxiques
bénéficiant d'un éco-label, la diffusion de l'information
sur les débouchés possibles de certains déchets.
Paragraphe B : La
politique des Trois R (Réduire, Réutiliser, Recycler)
Les trois R constituent une stratégie de gestion des
produits en fin de vie et des
déchets qui en
découlent, visant à Réduire la quantité de produits
qui arrivent en fin de vie, à Réutiliser des produits ou
certaines de leurs parties qui deviendraient autrement des déchets et
à Recycler les matières premières.
La réduction des déchets peut se faire à
deux niveaux : réduction de la consommation de biens ou
réduction de la consommation d'énergie. L'objectif de cette
démarche est de limiter les quantités d'objets destinés
à un usage unique (par exemple, les
emballages pourraient
être réutilisés (grâce à une consigne)
plutôt que jetés après usage) ; de limiter la
quantité de matière composant ces produits jetables (les
emballages sont l'exemple de progrès permanents pour limiter leur poids
ou volume au strict nécessaire) ; de favoriser la
réutilisation des produits (par exemple en commercialisant des recharges
prêtes à l'emploi) et d'adapter les appareils en fonction des
besoins ; de faire la chasse aux
gaspillages. Au final, on
réduit ainsi la quantité de matière et de produits
impossibles à réutiliser ou à recycler.
La mise en place d'une structure appropriée de gestion
des déchets au niveau local est une étape importante qui doit
être franchie pour l'amélioration de la santé, des
conditions de vie des citoyens et la protection de l'environnement.
La réduction de la production des déchets
signifie l'évitement au maximum des déchets dans les processus de
production et de consommation. Cela passe par exemple pour le secteur
industriel par la maximisation de la productivité des inputs
(réduction des consommations intermédiaires et donc des
déchets produits) et l'utilisation de matériaux renouvelables
dont l'extraction et l'exploitation se font d'une manière qui maintient
la viabilité des écosystèmes et des communautés
humaines, ou, dans le cas de ressources non renouvelables, l'utilisation par
recyclage des matériaux déjà extraits et l'imitation des
cycles naturels où tous les déchets constituent une ressource
pour d'autres organismes.
Parlant de réutilisation des déchets et par
opposition aux flux évités, c'est à dire aux
déchets non générés du fait d'actions de
prévention, on parle de flux détournés pour les produits
qui connaîtront une deuxième vie dans le même usage. On
distingue deux grandes voies de réorientation en fin d'usage, permettant
d'éviter l'abandon, donc l'apparition du déchet à savoir
les échanges locaux entre particuliers et les dispositifs de
détournement des flux de déchets, comme les recycleries,
où sont réparés toutes sortes d'objets, qui sont ensuite
revendus. Vous pouvez également, dans la mesure du possible, ramener les
récipients dans les commerces qui s'y prêtent et où vous
allez régulièrement (boîte à oeufs, pots de
crème fraîche, barquettes en plastique...vides et propres bien
entendu...). Ainsi, pour tout achat, il faudrait opter pour les produits qui
sont durables et réutilisables, l'ère du jetable doit faire place
à l'ère du réutilisable et du "reremplissable" par le
biais de la consigne et de la vente en vrac.36(*) Enfin, on peut tenter de réparer
soi-même certains objets plutôt que de les jeter et en racheter. Au
niveau de la collectivité, un système de consigne peut être
mis en place avec les producteurs locaux afin de favoriser le
réemploi.
Le recyclage constitue le dernier volet de cette politique de
prévention même s'il ne rentre pas, à proprement parler,
dans le cadre d'une opération de prévention. En effet, le
recyclage intervient une fois que le déchet est créé et ne
permet donc pas de l'éviter. Pour autant le recyclage a le mérite
d'économiser des matières premières. Il est donc
nécessaire et utile de trier ses déchets. Le recyclage ne doit
toutefois pas être considéré comme la solution miracle et
nous faire perdre de vue la nécessité de modifier nos modes de
consommation. Le recyclage reste un procédé industriel
nécessitant de l'énergie et générant des pollutions
et du transport (camions de déchets). De plus, le cycle n'est pas
infini, de nombreux produits, particulièrement ceux en matière
plastique, ne pourront être recyclés qu'une seule fois, ainsi, un
emballage ne redeviendra pas un emballage mais servira, par exemple, à
la fabrication de mousses isolantes.
Certaines personnes ajoutent un 'V' après les
3R pour la Valorisation. Elle vise à tirer une valeur quelconque de
déchets qui ne peuvent bénéficier du traitement des 3R.
Plusieurs solutions existent et c'est probablement une voie qui va se
développer dans l'avenir. La valorisation des DSM est primordiale pour
en assurer une gestion efficiente. La gestion des déchets doit
être considérée comme une activité rentable,
génératrice de revenus et créatrice d'emplois à
intégrer dans le contexte économique de la municipalité de
Parakou.
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
L'homme a un impact fort sur l'environnement via ses
déchets. Alors qu'on estime que l'ensemble de l'humanité produit
entre 3,4 et 4 milliards de
tonnes de
déchets par an, soit environ 600 kilogrammes par an et par
personne37(*), et que ce
chiffre est en constante augmentation38(*), l'action publique devient légitime et
incontournable pour sauvegarder l'écosystème et assurer un
environnement humain durable à tous et faire la promotion de la
durabilité du développement. Alors que, le développement
durable met la
croissance
économique au coeur de la stratégie de protection de
l'environnement, accordant notamment une place importante à l'
innovation et aux
solutions techniques, certains de ses détracteurs estiment
que c'est la croissance économique elle-même qui est à
l'origine de la dégradation de l'environnement. Or la dégradation
de l'environnement a des effets négatifs importants sur la
santé humaine et
sur la qualité de vie des populations.
L'état du cadre de vie d'une population est un indice
important du développement de celle-ci dans la mesure où il
influe directement sur la santé publique. Notre étude a
porté sur « la décentralisation et l'environnement
au Bénin : une analyse séquentielle de la politique de
gestion des DSM dans la municipalité de Parakou ». Nous
nous sommes intéressés à analyser au sens de l'approche
séquentielle l'efficacité de la politique
décentralisée des DSM à Parakou. Nous avons fait
l'état des lieux en matière de gestion des DSM à Parakou,
ce qui nous a permis de ressortir la matrice FFOM de la dite politique locale
et d'analyser son efficacité.
Selon les modalités de l'analyse séquentielle,
nous avons pu réellement comprendre les causes réelles des
difficultés que l'on relève encore en matière
d'insalubrité à Parakou. Les problèmes identifiés
relèvent du choix de la politique ; de la mise en oeuvre de la
politique et encore et surtout de son évaluation. L'absence d'une
politique efficace des DSM dans la municipalité de Parakou est
remarquable et cela entraîne des impacts négatifs sur
l'environnement, la santé humaine et l'économie locale, bref sur
le développement local.
La politique élaborée et mise en oeuvre par la
Mairie de Parakou en partenariat avec DCAM Bethesda et les ONG qui
interviennent dans la filière souffre encore de beaucoup de maux
notamment le manque d'un bon fonctionnement du système, la
caducité du Plan de Développement Urbaine de la
Municipalité, ainsi que l'état des infrastructures et
équipements de gestion des DSM, sans oublier l'inexistence d'un
système performant et périodique de suivi-évaluation.
Pour reconstituer cette politique et améliorer son
efficacité des mesures d'accompagnement du système de gestion DSM
sont nécessaires. Elles seront remarquables dans la pérennisation
des acquis des projets réalisés ou en cours. Le suivi plus
approfondi des activités de la précollecte et de la
collecte ; la bonne gestion des conflits entre les acteurs ; la
création d'une synergie d'action entre les différents
acteurs ; l'accueil et l'installation de nouveaux acteurs dans le
système ; les visites de prospection et de recensement des
dépotoirs sauvages en vu de leur destruction ; le renforcement de
la sensibilisation, de la formation des ménages et des structures
privées (l'éducation pour un Changement de Comportements);
l'initiation de microprojet d'hygiène et d'assainissement sont des
actions qui pourraient changer l'image de la politique actuelle.
En somme, une réorganisation de la précollecte
dans tous les quartiers de la municipalité, la clarification des
conditions d'abonnement à la précollecte et la
réduction des frais d'abonnement s'imposent. L'amélioration de la
fréquence de prélèvement des ordures ; la destruction des
dépotoirs sauvages qui proliféraient encore dans la ville et le
renforcement des sanctions pour les cas de récidivistes pourront
contribuer à éradiquer les dépotoirs sauvages de la ville.
L'organisation et l'animation des séances de sensibilisation au profit
des populations sur l'importance du maintien de la propreté du cadre de
vie serraient le point de départ d'une nouvelle éducation
environnementale. L'adoption d'un plan moderne de gestion des
déchets et l'acquisition d'infrastructures et équipements
modernes auront considérablement un effet positif sur la politique.
L'approche participative (Ménages-entreprises-Municipalité) sera
aussi privilégiée dans les démarches.
Pour éliminer les déchets, il faut tout d'abord
bien les
collecter.
Ensuite, il faut installer les techniques modernes de gestion pour les
éliminer: le stockage ou l'enfouissement dans des
décharges,
l'
incinération,
la
pyrolyse ou la
gazéification,
qui permettent une
valorisation
énergétique des déchets, la
méthanisation
ou
biométhanisation39(*), le
recyclage, qui a pour
avantage de réduire la consommation en matières premières
pour la fabrication de nouveaux biens, et qui permet de minimiser l'impact
environnemental des déchets.
Pour minimiser l'impact environnemental des déchets, il
faudra penser dans le moyen terme à la technique des
trois R . Cette
technique permet de Réduire la quantité de produits qui arrivent
en fin de vie ; de Réutiliser des produits ou certaines de leurs
parties qui deviendraient autrement des déchets et de Recycler les
matières premières.
Qui dit gestion des déchets, parle de
précollecte, collecte et traitement ou valorisation40(*). Or toutes les étapes
de la chaîne ne sont pas encore opérationnelles à Parakou.
Seule la précollecte et la collecte sont actuellement
exécutées41(*). Il faut que la Mairie pense, d'abord dans le moyen
terme à dynamiser la précollecte des DSM, à mettre en
place des infrastructures modernes de gestion des DSM, à
améliorer les prestations des différents acteurs intervenant dans
la filière et à long terme à faire la promotion des DSM et
à faire de l'économie des DSM en instaurant une unité de
traitement et de valorisation des déchets municipaux. A cet effet, il
est nécessaire que la mairie puisse assainir ses finances à
travers un contrôle interne et régulier, aussi par la
réédition des comptes de la municipalité pour rassurer les
Partenaires Techniques et Financiers (PTF) à accompagner les
différents programmes et projets entrant dans le cadre de la politique
des DSM à Parakou.
Dans le long terme, une politique de gestion
intégrée42(*) des DSM permettra à la municipalité de
faire de l'économie des déchets qui serait favorable à la
croissance et au développement local. Un tel système repose sur
l'imitation des cycles naturels où tous les déchets constituent
une ressource pour d'autres organismes. Cela a été
réalisé par des brasseries implantées aux îles
Fidji, en Tanzanie, en Chine et en Namibie : Les brasseries produisent
des déchets solides, des champignons peuvent être cultivés
sur ce résidu, cela permet de transformer la lignine en carbohydrates de
haute qualité pouvant nourrir le bétail local. Des vers de terre
sont ensuite cultivés et permettent ainsi d'absorber la masse de
déchets restante et de nourrir un élevage local de poules. Les
déchets animaux sont ensuite méthanisés et fournissent
ainsi de l'énergie pour le fonctionnement de la brasserie.
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Journal of Economics, vol. 88, no 1, 1986, p.141-149
IV. THESES & MEMOIRES
ü GBEDO Victor, Etude des pratiques endogènes
de valorisation des DSM à Cotonou : approche pour une gestion
durable des Déchets Solides Ménagers, mémoire DEA en
gestion de l'environnement, FLASH/UAC, Bénin, 2002, p.80
ü HOUNKPATIN Romance, KOTTIN Marie Caroline, La
gestion des déchets solides ménagers (DSM) à
Cotonou: proposition d'un cadre approprie de planification de la
précollecte, mémoire DTS Planification et Aménagement
du Territoire, ENEAM/UAC, Bénin, 2009, p.48
ü TOHOUENOU Mawouéna Fidèl,
Problématique de l'autonomie de gestion des communes à statut
particulier du Bénin : cas de Parakou, mémoire
maîtrise Es-Sciences Juridiques, FDSPUP, Parakou, 2011, p.72
V. RAPPORTS, COMMUNICATIONS & AUTRES
DOCUMENTS
ü DCAM Béthesda ONG, Rapport annuel
2009 : phase de mise en oeuvre du plan triennal du Projet
ISSUE-2, Parakou, p.34
ü DCAM Béthesda ONG, Rapport final de la phase
de mise en oeuvre du plan triennal du Projet ISSUE-2, Parakou, 2010, p.32
ü DCAM Béthesda, WASTE, EED, Gestion des
déchets solides et excrétas en Afrique de l'Ouest :
contribution pour une approche intégrée et durable, Atelier
régional de formation des acteurs et ONG de gestion des déchets
urbains, Parakou, 26-28/01/2010, p.90
ü DCAM Béthesda, Plan de communication
communale en matière de gestion des déchets 2009-2010,
1ère génération, Parakou, 2009, p.14
ü DCAM Béthesda, Rapport Narratif du
1er semestre 2009, Parakou, 15 Juillet 2009, p.35
ü DCAM Béthesda, Rapport Narratif du
2ème semestre 2009, Parakou, 18 Janvier 2010, p.32
ü DCAM Béthesda, Rapport final : phase de
mise en oeuvre du plan triennal (CMAP), Parakou, 31 Janvier 2011, p.34
ü LEMIEUX Vincent,
« Décentralisation et responsabilisation: une approche
politique », communication présentée au colloque
de la revue Politique et Management Public, Paris, 2000, p.10
ü MAIRIE DE PARAKOU, Plan de développement
municipal de Parakou, première génération,
période 2005-2009, 2004, p.68
ü PNUD, MPREPE, INSAE, Profil de pauvreté et
caractéristiques socio-économiques des ménages, Ville
de Parakou, 1996, p.42
ü SERHAU-SEM, Programme Pluriannuel de
Développement et d'Investissement de Parakou, Projet d'Appui
à la Gestion Urbaine de Parakou, Synthèse des données,
Parakou, 1993, p.36
VI. SITES WEB
ü http://
www.villeparakou.bj/
ü
http://www.vertigo.revues.org/
ü http://
www.bethesdabenin.org/
ü http://
www.wastekeysheets.net/
ü http://
www.environnement.nat.tn/
ü http://
www.cotonou-benin.com/mehu/
ü http://
www.developpement-durable.gouv.fr/
ü
http://www.developpementdurable.revues.org/
ü http://
www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/
ü http://
www.unep.org/Documents.multilingual/Default.asp?Document/
ü http://
www.environnement-afrique.info/?Problematique-de-la-gestion-des-dechets-solides/
VII. REGLEMENTATIONS SUR L'ENVIRONNEMENT AU
BENIN
ü LOI N°90-032 du 11 décembre 1990 portant
constitution de la République du Bénin
ü LOI N ° 87-015 du 21 septembre 1987 portant code
de l'hygiène publique
ü LOI N °98-030 du 12 février 1999 portant
loi-cadre sur l'environnement en République du Bénin
ü LOI N°97-028 du 15 janvier 1999 portant
organisation de l'administration territoriale de la République du
Bénin.
ü LOI N ° 97-029 du 15 Janvier 1999 portant
organisation des Communes en République du Bénin
ü LOI N ° 98-005 du 15 janvier 1999 portant
organisation des Communes à Statut Particulier
ü DECRET N°97- l94 du 24 avril 1997 portant
attributions, organisation et fonctionnement du MEHU
ü DECRET N° 97-616 du 18/12/ 1997 portant
application de la loi n° 87-015 du 21/09/1987 portant code
d'hygiène publique
ü DECRET N° 2003-332 du 27 août 2003 portant
gestion des déchets solides en République du
Bénin
ü DECRET N°2002-484 du 15 novembre 2002 portant
réglementation de la gestion des déchets biomédicaux au
Bénin (Article 1er alinéa 2)
ü DECRET N° 2001-096 du 20 février 2001
Portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la
Police environnementale
ü ARRETE INTERMINISTERIEL N°136/MISAT/MEHU/MS/DC/DE/
DATC/DHAB/ du 26 Juillet 1995, portant réglementation des
activités de collecte, d'évacuation, de traitement et
d'élimination des déchets solides en République du
Bénin
ANNEXES
ANNEXES
ANNEXE N°1: ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE
PARAKOU
Service Eclairage Public Signalisation Transport
Service Aménagement Urbain et Urbanisme
Opérationnel
Service Bâtiments Publics et Interventions
Régie des Services Techniques
Service Régime Foncier Urbain
Service Affaires Marchandes
Service Affaires Financières
Service Contrôle de Gestion
Service Prospective et études
Service Planification et évaluation
Service Appui Initiatives Communautaires
Service Coopération Décentralisée et RI
Service Voirie et Ouvrages Hydraulique
MAIRE
-Conseil municipal
-Commissions
-Adjoints au Maire
-Chefs d'Arrondissements
Secrétariat particulier
Inspection des Services Municipaux
Secrétaire Général
Cabinet du Maire
Secrétariat Administratif
Service des Affaires Juridiques, du Contentieux et des
Marchés Publics
Service Informatique et des NTIC
Direction de Services Techniques
(DST)
Direction des Affaires Financières
(DAF)
Direction de la Prospective et du Développement
Local (DPDL)
Direction des Ressources Humaines et des Services
à la Population (DRHSP)
Secrétariat de Direction
Secrétariat de Direction
Secrétariat de Direction
Secrétariat de Direction
Service de l'Etat Civil
Service Affaires Sociales et Santé
Service Affaires Culturelle, Sportive, Scolaire et
Péri-scolaire
Service des Ressources Humaines
Conseillers Spéciaux
Cellule Communication et Relations
Publiques
Chef Protocole
Chargés de Mission
ANNEXE N°2 : CARTE DU PERIMETRE URBAIN DE
PARAKOU
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets10.png)
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets11.png)
ANNEXE N°3: DECOUPAGE PAR ARRONDISSEMENT ET PAR
QUARTIER DE PARAKOU
Source : DCAM Béthesda,
2009
ANNEXE N°4: ILLUSTRATIONS SUR LES DECHETS A
PARAKOU
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets12.png)
Stockage des déchets dans les ménages
|
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets13.png)
Stockage des déchets dans les services
administratifs
|
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets14.png)
Point de regroupement de déchets solides
Ménagers
|
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets15.png)
Les déchets ménagers
|
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets16.png)
Dépotoir sauvages d'ordures à
Banikanni
|
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets17.png)
Mauvais comportements de la population face aux
déchets
|
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets18.png)
Dépotoir sauvages d'ordures à Titirou
|
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets19.png)
Pullulement de déchets aux abords des rues
|
Caniveau rempli de déchets
|
ANNEXE N°5: LOCALISATION DES COMMUNES
BENEFICIAIRES DU PAGeD-2
Parakou
Dassa
Savalou
Lokossa
|
Source : DCAM-PAGeD-2,
2008
|
ANNEXE N°6: PLAN DE ZONAGE DE LA PRE-COLLECTE DANS
LA VILLE DE PARAKOU
S 27
SECTEURS
ZONES
COMMUNE DE PARAKOU
PLAN DE ZONAGE DE LA PRE-COLLECTE DES DECHETS SOLIDES
MENAGERS
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets22.png)
Source : DCAM BETHESDA, 2008
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT......................................................................................
|
i
|
DEDICACE..........................................................................................
|
ii
|
REMERCIEMENTS.................................................................................
|
iii
|
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS..............................................................
|
iv
|
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES......................................................
|
v
|
RESUME
..........................................................................................
|
vi
|
ABSTRACT
........................................................................................
|
vii
|
SOMMAIRE.......................................................................................
|
viii
|
INTRODUCTION........................................................................................
|
1
|
PREMIERE PARTIE: Politique décentralisée des DSM
au Bénin : l'expérience de Parakou
.......................................................................................................................
|
8
|
CHAPITRE I : Cadre institutionnel et juridique de la
gestion décentralisée des DSM à
Parakou...............................................................................................
|
9
|
Section I : Municipalité de
Parakou..........................................................
|
9
|
Paragraphe A : Présentation
géographique et socio-économique.....................
|
9
|
Paragraphe B : Présentation de la
Direction des Services Techniques ................
|
14
|
Section II : Décentralisation et
responsabilisation.........................................
|
15
|
Paragraphe A :
Décentralisation...........................................................
|
15
|
Paragraphe B :
Responsabilisation........................................................
|
17
|
CHAPITRE II : Diagnostic FFOM de la politique des DSM
à Parakou...................
|
22
|
Section I : Diagnostic
interne..................................................................
|
23
|
Paragraphe A : Forces de la politique de
gestion des DSM............................
|
23
|
Paragraphe B : Faiblesses de la politique de
gestion des DSM........................
|
24
|
Section II : Diagnostic
externe.................................................................
|
25
|
Paragraphe A : Opportunités liées
à la politique de gestion des DSM...............
|
25
|
Paragraphe B : Menaces à la politique de
gestion des DSM...........................
|
26
|
DEUXIEME PARTIE: Analyse de l'efficacité de la
politique des DSM à Parakou......
|
28
|
CHAPITRE I : Approche Séquentielle de la Politique
des DSM à Parakou................
|
29
|
Section I : Mise sur Agenda politique et prise de
décision au sens propre...............
|
30
|
Paragraphe A : Mise sur agenda
politique..................................................
|
30
|
Paragraphe B : Formulation des alternatives et
prise de décision.....................
|
32
|
Section II : Mise en oeuvre &
Evaluation....................................................
|
34
|
Paragraphe A : Mise en
oeuvre............................................................
|
34
|
Paragraphe B :
Evaluation..................................................................
|
36
|
CHAPITRE II : Approches pour une gestion
intégrée et durable des DSM à Parakou...
|
41
|
Section I : Gestion intégrée des DSM
dans une perspective du développement
durable..................................................................................................................
|
42
|
Paragraphe A : Gestion des DSM dans une
perspective environnementale.........
|
43
|
Paragraphe B : Gestion des DSM dans une
perspective socio-économique.........
|
44
|
Section II : Stratégies pour
une gestion intégrée et durable des DSM
...................
|
46
|
Paragraphe A : Politique
d'éducation à l'environnement................................
|
47
|
Paragraphe B : Politique des
Trois R (Réduire, Réutiliser,
Recycler)...............
|
50
|
CONCLUSION....................................................................................
|
53
|
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES........................................................
|
vii
|
ANNEXES
..........................................................................................
|
xii
|
TABLES DES
MATIERES........................................................................
|
xviii
|
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets23.png)
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets24.png)
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets25.png)
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets26.png)
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets27.png)
![](Decentralisation-et-environnement-au-Benin-une-analyse-sequentielle-de-la-politique-des-dechets28.png)
* 1 L'Information et
l'Education pour un Changement de Comportements
* 2 information and education
for a Change of Behaviors
* 3 Les questions
environnementales de notre époque sont essentiellement les questions de
protection de la nature, la problématique d'adaptation aux changements
climatiques, la sauvegarde de la biodiversité etc....
* 4 Vivable = Où on
peut vivre. Le développement vivable suppose un développement qui
est écologiquement supportable et socialement juste.
* 5 Viable = Apte à
vivre. Ce dit d'un développement économiquement rentable et
écologiquement supportable.
* 6 Equitable = Conforme
à l'équité. C'est une notion présente dans la
législation et la jurisprudence de nombreux. Pays. Le
développement est équitable, lorsqu'il est économiquement
rentable et socialement juste.
* 7 Premier sommet de la
Terre, Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain (CNUEH),
Stockholm, 1972. Les sommets de la Terre sont des rencontres décennales
entre dirigeants mondiaux organisées depuis 1972 par l'
ONU, avec pour but de
définir les moyens de stimuler le
développement
durable au niveau mondial. La CNUEH a placé pour la première
fois les questions
écologiques
au rang de préoccupations internationales. Les participants ont
adopté une déclaration de 26 principes et un vaste plan d'action
pour lutter contre la
pollution, dont une
délégation des victimes de la
maladie de
Minamata a été témoin. Ce sommet a donné
naissance au
Programme
des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Au même moment, le
Club de Rome a
publié un rapport intitulé «
Halte
à la croissance ? ».
* 8 Est durable ce qui est
capable de durer longtemps. Le développement durable (
anglais :
Sustainable development, parfois directement traduit en
développement soutenable) est une nouvelle conception de l'
intérêt
public, appliquée à la
croissance
économique et reconsidérée à l'échelle
mondiale afin de prendre en compte les
aspects
environnementaux et
sociaux d'une
planète
globalisée. En 1991 et 1993,
Ignacy Sachs
définit l'écodéveloppement comme
« développement endogène et dépendant de ses
propres forces, soumis à la logique des besoins de la population
entière, conscient de sa dimension écologique et recherchant une
harmonie entre l'homme et la nature ». En
1987, la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement dans le
rapport
Brundtland lui avait préféré la notion de
« développement soutenable » (traduit par
durable par le
Canada), défini comme
suit : « Le développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre à leurs
propres besoins. Deux concepts sont inhérents à cette
notion : le concept de « besoins », et plus
particulièrement des besoins essentiels des plus démunis,
à qui il convient d'accorder la plus grande priorité ;
l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre
organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à
répondre aux besoins actuels et à venir. ». Face
à la
crise
écologique et
sociale qui se manifeste
désormais de manière mondialisée (
changement
climatique, raréfaction des
ressources
naturelles,
pénuries d'eau
douce, rapprochement du
pic
pétrolier, écarts entre pays développés et pays
en développement, sécurité alimentaire,
déforestation
et perte drastique de
biodiversité,
croissance de la
population
mondiale,
catastrophes
naturelles et industrielles), le développement durable est une
réponse de tous les acteurs (
États, acteurs
économiques,
société
civile), culturels et
sociaux du
développement. Il s'agit aussi, en s'appuyant sur de nouvelles valeurs
universelles (
responsabilité,
participation écologique et partage, principe de précaution,
débat...) d'affirmer une approche double : dans le
temps ( nous avons le
droit d'utiliser les
ressources de la Terre, mais le
devoir d'en assurer la
pérennité pour les
générations
futures) ; dans l'
espace (chaque
humain a le même droit aux
ressources de la
Terre (
principe
de destination universelle des biens). Tous les secteurs d'activité
sont concernés par le développement durable : l'
agriculture, l'
industrie, l'
habitation,
l'organisation familiale, mais aussi les
services
(
finance,
tourisme,...) qui,
contrairement à une opinion quelquefois répandue, ne sont pas qu'
immatériels.
Il s'est tenu du 26 août au 4 septembre 2002 à
Johannesburg (
Afrique du Sud) sous
l'égide des
Nations
unies le quatrième sommet de la Terre. Il est aussi officiellement
appelé « Sommet mondial sur le développement
durable » (SMDD). Ce sommet constituait une occasion pour le
monde entier de
faire le bilan et de compléter le programme lancé lors du Sommet
de Rio ; il était axé autour du
développement
durable. La rencontre de Johannesburg visait donc à inciter les
États à
réitérer leur engagement politique en faveur du
développement
durable, ainsi qu'à favoriser le renforcement d'un
partenariat entre le
Nord et le Sud. L'événement a rassemblé une centaine de
chefs
d'État et quelque 40 000 délégués, ce qui
en a fait la plus grande rencontre jamais organisée par les Nations
Unies.
* 9 Organisation Mondiale
pour la Santé, rapport annuel 2008
* 10 l'
Environmental
Protection Agency a été crée par le gouvernement
Nixon aux
États-Unis le 02 décembre 1970. L'Environmental Protection
Agency (plus précisément, l'United States Environmental
Protection Agency ou EPA, « Agence américaine de
protection de l'environnement ») est une
agence
indépendante du gouvernement américain. Elle a
été créée dans la foulée du
jour de la Terre le
2
décembre
1970 pour étudier et
protéger la nature et la santé des citoyens des
États-Unis.
Sa mission est de « protéger la santé humaine et de
sauvegarder les éléments naturels, l'air, l'eau et la
terre-essentiels à la vie. ». Aujourd'hui, elle emploie
environ 17 000 personnes
2,
elle compte dix bureaux régionaux
3
et 17 centres de recherche. L'EPA est dirigée par un
administrateur
nommé par le
président
des États-Unis et confirmé par le
Sénat
américain, membre du
Cabinet
présidentiel. L'administrateur actuel est
Lisa
Jackson depuis le
20
janvier
2009. Son siège se
trouve dans l'
Ariel
Rios Federal Building dans le quartier du
Triangle
fédéral à
Washington.
* 11 Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), Rapport 2004. Le Rapport sur le
développement humain est une publication indépendante
commandée par le Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD). Son indépendance éditoriale est
garantie par une résolution spéciale de l'Assemblé
Générale (
A/RES/57/264),
qui reconnait que le Rapport sur le développement humain
est « le fruit d'une démarche intellectuelle
indépendante » et qu'il « constitue un
outil important pour appeler l'attention sur le développement humain
dans le monde ». Publié pour la première fois en
1990 le
Rapport sur le développement humain commençait par
l'énoncé d'un postulat très simple qui a servi de fil
conducteur à travers les années, à savoir que : « Les
individus sont la vraie richesse d'une nation ». S'attachant à
étayer cette affirmation par une multiplicité de données
empiriques et par une nouvelle façon de percevoir le
développement, et aussi de le mesurer, le Rapport eu une incidence
prononcée sur les politiques de développement mises en oeuvre
dans le monde entier. Avec l'
Indice de développement
humain, chaque Rapport présente des données et une analyse
qui définissent l'ordre du jour sur des problèmes et sur des
choix de politiques qui placent les gens au centre des stratégies visant
à relever les défis du développement.
Pour plus
d'information
* 12 Article 27 du titre II
des droits et devoirs de la personne humaine de la loi n°90-032 du 11
décembre 1990 portant constitution de la république du
Bénin.
* 13 Alinéa 2 de
l'article 93 de la loi N°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation
des communes en République du Bénin
* 14 Integrated Support for
Sustainable Urban Environment (ISSUE2), Plan de communication communale en
matière de gestion des déchets (2009-2010), première
génération, novembre 2009, p.14
* 15 Article 48 du
décret n°2003-332 du 27 août 2003 portant gestion des
déchets solides en République du Bénin
* 16 DCAM BETHESDA ONG est
le Maitre d'Ouvrage Délégué en matière de gestion
des déchets solides ménagers dans la municipalité de
Parakou depuis 2008
* 17 Rapport final, Phase de
mise en oeuvre du plan triennal (CMAP), Projet Integrated Support for
Sustainable Urban Environment (ISSUE2), ONG Béthesda, 31 Janvier 2011,
pp 7-34
* 18 BRAUD Philippe,
Sociologie politique, L.G.D.J, Paris, 2000, p.526
* 19 BRAUD (Philippe),
Sociologie politique, L.G.D.J, Paris, 2000, p.527
* 20 JONES (Charles), An
Introduction to The Study of Public Policy, Belmont Duxbury Press, 1970 et
Meny Yves et THOENIG (Jean-Claude), Les politiques publiques, PUF,
Paris, 1989, p.130
* 21 PADIOLEAU (Jean),
L'Etat au concret, PUF, Paris, 1982, p.90. COBB (Roger), ELDER
(Charles), Participation in American Politics, Baltimore, The Johns
Hopkins Press, 1975, p.103 sq.
* 22 Meny (Yves) et THOENIG
(Jean-Claude), Les politiques publiques, PUF, Paris, 1989, p.391
* 23 Commune de Parakou,
DCAM BETHESDA ONG, Plan de communication communale en matière de gestion
des déchets (2009-2010), première génération,
novembre 2009, p.4
* 24 GERSTON (Larry N.),
Public Policy Making : Process and Principles, New York, M.E.
Sharpe, 2004, p.184
* 25 COBB (Roger) et
al., Agenda setting and the denial of agenda access, University Press
of Kansas, 1997
* 26 Philippe Garraud,
"Politiques nationales : l'élaboration de l'agenda" in
L'année sociologique, 1990, p. 27
* 27 GERSTON Larry N.,
Public Policy Making: Process and principles, New York, M.E. Sharpe, 2004,
184p.
* 28 Article 84 de la loi
N°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en
République
* 29 Vision de la
municipalité de Parakou d'ici 2015 inscrite sur la page de garde du Plan
de Développement Communal première génération
(2005-2009)
* 30 OMD 7
« assurer un environnement humain durable ». Les OMD sont
huit objectifs adoptés en 2000 à New York (Etats-Unis) par 193
Etats membres de l'ONU et au moins 23 Organisations Internationales, qui ont
convenu de les atteindre pour 2015
* 31 PDM Parakou 2005-2009,
programme 8 « vie saine dans un environnement sain »
* 32 Mairie de Parakou, DCAM
Béthesda ONG, Plan de Gestion des Déchets de Parakou, 2009
* 33 MENY Yves et THOENIG
Jean-Claude, Les politiques publiques, Paris, PUF, 1989, 391 p.
* 34
« Aménagement durable des Quartiers
d'affaires » ;
AFNOR n°P
14-010-1 (1re d'une série de trois normes) sur l'
« Aménagement durable des Quartiers d'affaires »,
soumise à
enquête
publique, de mai 2012 à fin juillet 2012
* 35 Sur
www.planetecologie.org. Consulté le
25 Septembre
2012
* 36 Il faudrait, par
exemple, privilégier les produits rechargeables (écorecharges) ou
réutilisables, comme les brosses à dents où seule la
tête est changée.
* 37 Cette moyenne est
à prendre avec précaution, car les différences
géographiques sont énormes. Les pays développés
produisent largement plus de déchets que les pays en voie de
développement. De plus, ces déchets ne sont pas dus uniquement
à la consommation individuelle, puisqu'une grande partie sont produits
par les industries.
* 38 Philippe Chalmin et
Catherine Gaillochet, Du rare à l'infini : panorama mondial des
déchets 2009, Paris, Economica, 2009, 442 p. (
ISBN 978-2-7178-5720-7)
* 39 En enfouissant les
déchets
organiques et en les privant d'
oxygène, la
matière organique fermente et dégage du
méthane. Ce gaz
peut ensuite être brûlé pour produire de l'énergie ou
être distribué dans le réseau de gaz de ville
* 40 Article 11 de la loi
n°2003-332 du 27 août 2003 portant gestion des déchets
solides en République du Bénin
* 41 GBEDO (Victor),
Gestion et valorisation des DSM en Afrique de l'Ouest : enjeux et
perspectives, rapport de l'atelier régional de formation des
acteurs et ONG de gestion des déchets urbains, Parakou, du 26 au 28
janvier 2010, pp.23-30
* 42 Les facteurs d'une
politique de gestion intégrée et durable des déchets sont
l'équité, l'efficacité, l'efficience et la
durabilité