I.1.2La pauvreté monétaire entant qu'approche
quantitative.
Le rapport de FMI de 2004 sur la RDC, s'intéresse
à la pauvreté monétaire comme une approche quantitative.
Une telle approche s'appuie sur le concept de bien-être
économique.
En pratique, l'évaluation du bien-être se fait
par une simplification qui consiste à réduire l'utilité
à un état procuré à la personne par la consommation
(possession). Le revenu (ou la consommation) est ainsi utilisé comme
mesure du niveau d'utilité. Selon cette définition, les individus
ou les ménages sont pauvres si leur revenu ou leur consommation est
inférieure à un seuil de pauvreté défini de
manière absolue ou relative6.
Dans la définition absolue, la ligne de pauvreté
est définie en référence à un ensemble de biens et
services consommés par les ménages en tenant compte de la taille
et de la composition démographique du ménage (Ravallion, 1998).
Le seuil est basé sur un minimum de biens et services jugés
nécessaires à la survie d'une personne dans un contexte
socio-économique et un environnement donné.
Plus précisément, il repose sur la
détermination d'un minimum nutritionnel requis (normes caloriques)
converti en quantités d'aliments puis en mesure monétaire en
utilisant les données issues des enquêtes de dépenses des
ménages et ajustées ensuite pour tenir compte de composantes non
alimentaires (habillement, logement, soins de santé de base, etc.).
L'évaluation du panier nécessite parfois des ajustements tenant
compte du lieu de résidence et
6 Rapport FMI sur la pauvreté
monétaire en RDC, 2004, P 32.
7
des variations régionales des prix. Cette approche est
d'ailleurs surtout adoptée pour l'étude de la pauvreté
dans les pays en développement. Un seuil absolu peut également
être déterminé sur une base internationale acceptée
afin de faciliter les comparaisons entre pays. Ainsi, la norme de 1 $ (ou 2 $)
en parité de pouvoir d'achat par personne et par jour fixée par
la Banque Mondiale en est une illustration.7
Contrairement à l'approche absolue, la ligne de
pauvreté relative est fonction de la distribution du revenu (en
pourcentage de la médiane ou de la moyenne) dans la population
considérée. Le principe est que la pauvreté est un
phénomène relatif pour les membres d'une même
société. Il existerait toujours des ménages pauvres. La
plupart des chercheurs (Atkinson, 1998 ; Hagenaars, 1991, Ravallion, 1998 et
Sen, 1992) considèrent que cette approche est plus adaptée pour
les pays développés. Dans ces économies, la
pauvreté relève moins d'un phénomène d'insuffisance
de biens de base que d'une évolution vers d'autres formes de privation.
Aussi, elle est intimement liée à un problème
d'inégalité de sorte que l'objectif est plutôt de
réduire les écarts entre différents groupes de la
population.8
En rapport avec les trois conceptions différentes de la
pauvreté. La pauvreté a fait l'objet de nombreux débats au
cours de l'histoire. Dès 1776, Adam Smith décrit le concept en
tant que privation des nécessités de la vie quotidienne. Vers la
fin des années 1890, le darwinisme social établit que la
pauvreté est un phénomène qui répond à des
lois scientifiques qui se doivent d'être mesurées et
documentées.
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