IV.CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre travail de fin de cycle de Master en
Développement Communautaire et durable qui porte sur «
Analyse de Retombées des projets de développement des Agences du
Système de Nations Unies dans la Réduction de la Pauvreté
en territoire de Masisi : cas du PNUD-PLCP dans la Collectivité
Chefferie des Bahunde 2007-2012», nous avons constaté
qu'au regard de notre question principale ayant trait au changement de
conditions socio économiques de la population dans la
collectivité des Bahunde que le niveau de vie de la population continue
à se dégrader d'avantage au sein de leurs villages malgré
ces interventions des ONG et Agences du système de Nations Unies. La
question principale était de savoir si les interventions des ONG et
Agences de l'ONU ont contribué au changement de conditions socio -
économique de la population ?
Pour répondre à cette question et confirmer ou
infirmer nos hypothèses, le tableau N° 19 montre une augmentation
du taux de la pauvreté 0,7% allant de 2004-2006 chez les pauvres et une
diminution de 0,7% chez le non pauvre.
Cette première hypothèse formulée se
vérifie indiscutablement car 16,30% de la population seulement participe
à l'étude de marché et des opportunités
socio-économiques, ce qui justifie une faible participation à
l'analyse des besoins prioritaires par le PNUD afin de faire participer la
population à toutes les étapes du projet. La participation de
population entant que catalyseur de développement, elle favorise le sens
de responsabilité à l'égard des projets de
développement et lorsqu'elle participe tant à la planification,
à l'exécution qu'à l'évaluation du programme, elle
s'approprie les activités et participe à la pérennisation
et à l'autonomisation des acquis de projets.
Nos hypothèses se vérifient aussi parce que les
interventions du projet dans la collectivité des Bahunde ont
été jugé insuffisantes par 25,54% des sujets
enquêtés. Le niveau de la pauvreté est passé de
61,3% de 2006-2007 est de 67,40% en décembre 2012 dans la
collectivité des Bahunde. Ceci, se justifie par plusieurs facettes de la
pauvreté nécessitant une analyse minutieuse avec la population
concernée.ces facettes sont entre autres : le faible revenu et pouvoir
d'achat de la population, cadre de vie défavorable et accès
limité aux services sociaux essentiels de base.
Partant toujours de notre question fondamentale, le
résultat sur le terrain atteste que 62,1% des personnes sont pauvres
dans la collectivité des Bahunde de 2006-2007. A priori, ce
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taux élevé de pauvres peut s'expliquer par
l'accès limités aux services essentiels de base et aux moyens de
subsistances durables et aux inégalités sociales entre ONG et
populations bénéficiaires.
La réduction de la pauvreté nécessite une
analyse de l'environnement et le cadre de vie des ménages ainsi que la
perception et les sentiments des personnes pauvres (Philosophe indien Sen
1995). Cette dernière notion, introduite par AMARTYA Sen, traduit une
insuffisance de dotation en capital (capital humain, capital social). Aussi,
les politiques en matière de développement, en particulier
l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD
en matière de développement, visent l'amélioration du
cadre de vie des populations en leur permettant de satisfaire un certain nombre
de besoins fondamentaux. Parmi ces derniers, figurent l'alimentation saine,
l'éducation, la santé, le logement décent, la
communication et l'habillement.
L'analyse de la pauvreté faite dans ce travail,
à travers la contribution au revenu du ménage, fait ressortir que
la quasi-totalité des individus qui contribuent beaucoup plus au revenu
du ménage sont les chefs de ménages avec 93,4%. Cette
contribution se fait principalement par les chefs de ménages quel que
soit leur statut de pauvreté.
Ces chefs des ménages représentent 93,1% des
ménages non pauvres et 93,6% des ménages pauvres. Les autres
personnes ne représentent, dans leur ensemble, que moins de 7,0%.
Nous avons découvert que, la pauvreté varie
selon le niveau d'instruction et au fur à mesure que ce dernier
augmente, la probabilité d'être pauvre devient faible. Ceci nous a
amené à émettre l'hypothèse selon laquelle le
niveau d'instruction a une influence sur la pauvreté.
Autrement dit, une augmentation du taux de scolarisation ou
une diminution du taux d'analphabétisme, conduira sans nul doute
à une réduction sensible de la pauvreté.
Les indicateurs sur l'éducation occupent
également une place centrale dans les OMD, et ce, autant en termes
absolus (accroissement du niveau d'instruction générale, en
particulier dans l'enseignement primaire) qu'en termes relatifs
(réduction de l'écart hommes- femmes dans
l'alphabétisation des adultes et dans l'instruction à tous les
niveaux.
Concernant la stratégie de réduction de la
pauvreté en RDC, celle-ci devra tenir compte de la vision du 4 piliers
du DCSRP et les objectifs du millénaire pour le développement
(OMD), trois axes prioritaires vont être définis : «doubler
le revenu par tête d'ici à 2015 dans le cadre d'une croissance
forte, équilibrer et mieux répartir les ressources pour la
population, généraliser l'accès aux services sociaux
essentiels en accélérant la mise
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en place des infrastructures de base pour renforcer le capital
humain avant 2015 éradiquer toutes les formes d'exclusion au sein de la
communauté et instaurer l'égalité des sexes dans les
niveaux d'enseignement primaire et secondaire d'ici à 2015 » .
Nous avons proposé que toute politique de lutte contre
la pauvreté doit aller vers l'amélioration des conditions de vie
de ces groupes cibles. Cette politique peut se baser sur les mesures suivantes
:
- Promouvoir l'insertion/réinsertion des groupes
défavorisés sur le marché du travail en intensifiant
les initiatives créatrices d'emploi et la promotion au niveau local ;
- Généraliser l'accès aux services
sociaux essentiels en accélérant la mise en place
des infrastructures de base pour renforcer le capital humain (exemple du
Programme Spécial);
- Encourager les dynamiques économiques locales en
créant des conditions plus souples d'accès aux crédits
bancaires (micro-finances, etc.).
Comme on le sait, avec un taux de pauvreté de 62,1%
pour 2004-2006, et 67,40% pour 2007-2012 dans la collectivité de
Bahunde, cette augmentation du niveau de la pauvreté entrainera une
baisse du niveau de pauvreté de la population voire une certaine
paupérisation de celle- ci.
A cet égard, la nouvelle stratégie doit
s'appuyer sur des secteurs créateurs de revenus qui ne sont pas ou qui
sont moins exploités tels que l'agriculture attelée et le secteur
de la création de micro - entreprise communautaire.
Ce pendant, pour réaliser cette stratégie, les
autorités congolaises et particulièrement les autorités
politico administratives dans la collectivité des Bahunde, doivent
compter en premier lieu sur la mobilisation de l'épargne interne (
ressources locales), et en deuxième lieu, sur la réduction des
dépenses non productives .
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