I-2) Le niveau moyen de revenu par paysan au prix d'achat
de 200 F.CFA/kg
Tableau 11 : Répartition du niveau de
revenu net moyen par paysan
Effectif
|
%
|
Revenu brut
|
Charges
|
Revenu net
|
12
|
13,33
|
416.000
|
182.474
|
233.526
|
25
|
27,77
|
1.096.000
|
522.552
|
573.448
|
16
|
17,77
|
1.612.000
|
597.366
|
1.014.634
|
18
|
20
|
2.280.000
|
1.037.306
|
1.242.694
|
9
|
10
|
4.808.000
|
1.019.532
|
3.788.468
|
6
|
6,66
|
5.860.000
|
1.338.672
|
4.521.328
|
4
|
4,44
|
6.420.000
|
1.381.252
|
5.038.748
|
90
|
100
|
22.492.000
|
6.079.154
|
16.412.846
|
Source : Enquête, 2011
Les résultats de l'enquête indiquent qu'au prix
d'achat du riz de 200 f.CFA, le revenu brut total de 90 paysans
interrogés est de 22.492.000 f.CFA. Les charges se chiffrent à
6.079.154 f.CFA. Le revenu net est de 16.412.846 f.CFA. Cependant, en analysant
le revenu net par groupes de paysans, nous remarquons une différence
notable qui va, pour le revenu brut de 416.000 f.CFA à 6.420.000 f.CFA
et pour le revenu net de 233.526 f.CFA à 5.038.748 f.CFA La
répartition moyenne des charges par groupe de paysans va de 182.474
f.CFA à 1.381.252 f.CFA (Tableau 11).
L'une des innovations notables que le projet apporte dans la
vie des paysans est le passage d'une structure annuelle de revenus à une
structure quasiment journalière de revenus. La masse monétaire
réelle que brassent les paysans au cours d'une année est loin
d'être parfaitement connue, compte tenu des ventes parallèles qui
échappent au contrôle des données statistiques.
Les charges des paysans se répartissent en
dépenses d'achat d'outil ou de matériel de travail, de main
d'oeuvre, de produits d'entretien des parcelles et même de
crédits.
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I-3) Comparaison du niveau de revenu avant et
après projet
Aucune statistique du niveau de revenu des paysans avant
l'adoption de la riziculture irriguée n'est fiable, en raison de
l'agriculture d'autoconsommation qui a prédominé avant la mise en
place du projet. Les principales cultures portaient sur l'igname, la banane
plantain, le manioc et les agrumes. Par conséquent, il est difficile
d'établir une comparaison scientifique entre le niveau de production de
ces cultures et celui du riz. Néanmoins, selon les paysans
eux-mêmes les revenus tirés de la culture du riz irrigué
sont nettement supérieurs à ceux issus des autres cultures telles
que l'igname. Par ailleurs, le `'Projet riz centre» se justifie davantage
par rapport à la lutte contre la pauvreté en milieu rural. Depuis
la pratique de la riziculture irriguée les paysans perçoivent des
revenus assez significatifs qui permettent de subvenir à d'autres types
de besoins.
I-4) L'affectation des revenus nets tirés de la
vente du riz
Tableau 12 : Répartition des postes de
dépenses
Poste de dépenses
|
Eff avant projet
|
%
|
Eff avant projet
|
%
|
Achat de produits consommables
|
90
|
100
|
87
|
96,66
|
Achat d'appareils électroménagers
|
4
|
4,44
|
25
|
35,55
|
Outils de travail
|
2
|
2,22
|
6
|
6,66
|
Nombre d'enfants scolarisés
|
60
|
66,66
|
82
|
91,11
|
Payement de dettes contractées
|
50
|
55,55
|
90
|
100
|
Frais de mariage
|
2
|
2,22
|
10
|
11,11
|
Frais de décès
|
3
|
3,33
|
20
|
22,22
|
Cotisation pour le développement du village
|
6
|
6,66
|
50
|
55,55
|
Achat d'un vélo
|
23
|
25,55
|
40
|
44,44
|
Achat de moto
|
9
|
10
|
9
|
10
|
Achat d'un véhicule
|
1
|
1,11
|
2
|
2,22
|
Source : Enquête, 2011
Les résultats de l'enquête montrent que les
principaux postes de dépenses des paysans portent sur les achats divers
de produits d'entretien,
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les appareils électroménagers, les moyens de
déplacement, les frais de scolarisation, le social et le payement des
dettes.
En comparant les postes de dépenses d'avant projet et
ceux d'après projet, nous remarquons une nette évolution de la
condition paysanne (Tableau 12).
Le pourcentage d'individus qui achètent les appareils
électroménagers a connu une hausse de 31,11%. Les moyens
financiers étant désormais présents, les populations
pensent à satisfaire leurs besoins en électroménagers. Les
outils de travail sont constitués de faucheuse, de bâches pour
sécher le riz, de vanneuse etc. Les dépenses pour les frais de
scolarisation ont augmenté de 24,45%. Cela est dû au fait de
l'augmentation du nombre d'enfants.
Dans l'ensemble des paysans enquêtés arrivent
à rembourser les dettes contractées. Les riziculteurs vivent pour
la plus grande majorité, en concubinage. Le pourcentage de mariage
légal est passé de 2,22% à 11,11%. Le mariage civil n'est
pas encore encré dans les coutumes en Afrique. Le taux de riziculteurs
dépensant dans les décès a connu une hausse de 18,89%. Une
hausse significative de 48,89% a été notée au niveau de la
participation au développement. L'ensemble des moyens de
déplacement a connu une évolution de 22,22% signifiant ainsi le
désir des paysans à faciliter l'accès à leurs
parcelles. Cette évolution positive des postes de dépenses est
incontestablement due aux revenus substantiels issus de la culture du riz. Le
niveau de revenu a une incidence sur la participation des paysans au
développement local.
Tableau 13 : Répartition des paysans en
fonction de leur participation ou non au développement local
Réponse
|
Eff avant projet
|
%
|
Eff après projet
|
%
|
Oui
|
6
|
6,66
|
50
|
55,55
|
Non
|
84
|
93,33
|
40
|
44,44
|
Total
|
90
|
100
|
90
|
100
|
Source : Enquête, 2011
Avant la mise en place du projet, seulement 6 personnes, soit
6,66% des paysans enquêtés levaient des cotisations pour le
développement local contre 84 (93,33%). Après le projet, le
nombre de participants est passé à 50
40
Mémoire de Master Année
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(55,55%) contre 40, soit 44,44% (Tableau 13). L'augmentation
du pouvoir d'achats du plus grand nombre de paysans modifie la
répartition et l'organisation du pouvoir politique local (Tableau
13).
En effet, l'économie marchande introduite par le projet
riz centre modifie les relations au sein des groupes sociaux et l'ordre social
traditionnel et coutumier. Le projet riz centre a donné la
possibilité au plus grand nombre de paysans, quelque soit le rang social
de sortir de l'anonymat par le travail. Cette situation a fait naître une
nouvelle hiérarchie sociale fondée non plus sur le droit
d'aînesse, les attributs sociaux, mais plutôt sur le pouvoir
financier.
Dans l'ensemble, l'influence des `'nouveaux riches» sape,
le plus souvent l'autorité des chefs traditionnels. Il joue un
rôle de premier plan à tous les niveaux de la vie sociale. C'est
à eux qu'on demande, généralement des crédits, des
avances pour le financement de certains projets communautaires, l'organisation
des réceptions d'officiels, le transfert d'un malade ou la mise en route
d'élèves et écoliers pendant l'ouverture des classes.
Il convient de signaler que dans la nouvelle vie
socio-économique, les paysans font de nombreuses dépenses
somptuaires et occasionnelles. En effet en Afrique, la solidarité
sociale voudrait que toute personne en deuil, par exemple trouve assistance
auprès des autres membres de la communauté. Ainsi, tout individu,
exception faite aux enfants doit participer financièrement aux
obsèques. Cette contribution concerne l'organisation des
funérailles. Le principe est le même quand il s'agit du mariage
d'un membre de la communauté, surtout quand c'est l'individu
lui-même qui se donne l'occasion de se marier pour la première
fois ou de se prendre une deuxième, voire troisième
épouse.
En outre, chaque fin de cycle de production constitue une
traite pour les paysans qui coïncide avec des moments festifs qui sont des
occasions pour eux de se réjouir. La fête de paques, par exemple
constitue un événement important dans la vie des Baoulé
(KOUASSI, 2001).Toutes ces cérémonies occasionnent dans la vie
des paysans des dépenses somptueuses.
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