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INTRODUCTION
Les discours officiels et les rapports scientifiques
s'accordent à reconnaître que sous l'effet de l'urbanisation, le
riz est la denrée alimentaire la plus consommée au monde. Il
contribue pour 20% à l'apport calorifique total selon l'Organisation des
Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).
En Côte d'ivoire, le riz est devenu l'aliment de base de
la grande majorité de la population en bouleversant même les
habitudes alimentaires, aussi bien dans les centres urbains que dans les zones
rurales. La consommation nationale du riz, au fil des années est
passée de 30kg/hbt/an en 1960 à 60kg/hbt/an en 1992 (N'DRI,
1994)1 pour atteindre 68kg/hbt/an en 2002 (INS, 2002)2.
La part des dépenses de riz dans la consommation des ménages de
la région d'Abidjan est passée de 11,4% en 1979, à 13,91%
en 1992. Ce taux atteint les 17% dans les groupes sociaux les plus
démunis (N'DRI, op cit).
Cependant, l'analyse sectorielle des données agricoles
montre que la Côte d'Ivoire fait partie des pays qui enregistrent des
déficits dans la production du riz et les protéines animales.
Aliment de base pour les populations urbaines, la demande de
riz, par exemple s'est régulièrement accrue depuis
l'indépendance à un taux moyen régulier de 6% provoquant
un déficit de plus en plus croissant de la production locale par rapport
aux besoins.
Ainsi, la dépendance extérieure de la Côte
d'Ivoire n'a cessé de s'accentuer, passant de 30% en 1960 à
environ 50% de nos jours. La conséquence de cette situation est la
mobilisation de plus de 80 milliards de francs CFA par an pour faire face
à la demande intérieure (FAOSTAT, 2007).
Par ailleurs, la pauvreté touche à des
degrés divers le monde rural de la Côte d'Ivoire. Au plan
national, le taux global moyen de la pauvreté est passé de 38,2 %
en 2002 à 48,9% en 2008 et celui en milieu rural s'est davantage
accentué en passant de 49% en 2002 à 62,45% en 2008. Le
déficit en riz de la Côte d'Ivoire apparaît comme un
paradoxe, eu égard à la disponibilité de nombreuses
ressources hydrologiques favorables et susceptibles de servir de support
à une production abondante de riz.
Bénéficiant de conditions agro-climatiques
propices à la riziculture, l'Etat de Côte d'Ivoire va s'engager
dans la promotion de riz à partir de 1963 à
1 N'DRI B., 1994. La production de riz en Côte d'ivoire
évolution et contraintes. Séminaire sur le développement
de l'agriculture irriguée de bas-fonds en Côte d'ivoire.8-9
novembre 1994. Abidjan.
2 INS, 2002 : Enquête du niveau de vie des
ménages
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travers la mise en place d'une politique nationale de
production de riz. Cette politique nationale de la promotion du riz a
débuté avec la Société d'Assistance Technique pour
la Modernisation de l'Agriculture en Côte d'Ivoire (SATMACI) en 1963 et
la Société de Développement de la Riziculture (SODERIZ) en
1971.
Toutefois, l'accent sera mis sur la riziculture
irriguée à cause des atouts décelées chez elle
(possibilité de deux cycles de cultures annuelles ; rendement variant
entre 3 et 8 tonnes à l'hectare).
Dans le souci de combler le déficit de consommation de
riz, le gouvernement ivoirien, avec l'appui des partenaires au
développement a initié plusieurs projets d'aménagement des
bas-fonds à travers toutes les régions du pays.
Parmi les multiples projets réalisés entre 1997
et 2002, se trouve le « PROJET RIZ CENTRE », appuyé par
l'Union Européenne (UE) qui a concerné 9 circonscriptions
préfectorales dont celle de la localité de Yamoussoukro, faisant
l'objet de cette étude, 22 périmètres et environ 1494
personnes.
Quel est l'état des lieux, quinze ans après la
mise en place du Projet Riz Centre?
Le projet a-t-il apporté un changement dans la vie
socio-économique des bénéficiaires ?
Telles sont les préoccupations essentielles de nos
réflexions.
? OBJECTIFS DE L'ETUDE
? Objectif général
L'objectif général de l'étude est de
promouvoir la culture du riz sur le territoire national dans l'optique de
l'augmentation de la production nationale et la satisfaction de la demande
nationale.
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? Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques rattachés à
l'objectif général sont les suivants :
1- Améliorer le cadre de vie des paysans par la
création d'équipements et infrastructures
socio-économiques
2- Susciter la création et l'organisation de groupements
coopératifs agricoles.
3- Lutter contre la pauvreté en milieu rural par
l'augmentation du niveau de revenu des paysans.
? HYPOTHESES DE RECHERCHE
Conformément aux objectifs ci-dessus indiqués,
les hypothèses de recherche sont les suivantes :
1- La mise en place du Projet Riz Centre a contribué
au renforcement du niveau d'équipements et d'infrastructures dans la
zone d'accueil.
2- Le Projet Riz Centre a permis d'initier et de susciter
l'esprit coopératif et d'organisation socioprofessionnelle auprès
des paysans.
3- La culture du riz irrigué apporte une nette
amélioration des conditions de vie paysanne par l'augmentation du niveau
de revenu.
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